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Osmann Mooland Au nom du père

“ Labeur et partage en héritage ” : Joseph Payet, l’auteur de la biographie d’Osmann Mooland, sortie en décembre dernier, ne pouvait voir plus juste en titrant ainsi en lettres cardinales cette “ promenade inclusive ” dans la vie du fondateur des Transports Mooland, et pionnier des transports en commun à La Réunion.

n effet, soixante-trois ans plus tard, le fils, Loqman, poursuit, avec le même acharnement, le même amour exacerbé du métier et de la famille, les mêmes valeurs du partage et du travail, l’œuvre du père, toujours depuis Saint-Louis, le berceau de tous les possibles pour la famille Mooland, mais dont il a réussi, ces dernières années, à repousser les horizons au-delà des seules côtes réunionnaises. Pour sa première biographie, Joseph Payet, universitaire et titulaire d’un Master en transports délivré par l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, a su mettre en avant l’esprit d’entreprendre d’un défricheur du transport de voyageurs que fut Osmann Mooland. Un “ marmaille la cour ”, orphelin de mère à 8 ans, qui va quitter Salazie où il est né, et se mettre dans la “ roue ” de son oncle adoptif à Saint-André, qui préside aux destinées d’une entreprise de transport public. Très vite, Osmann va s’émanciper en exploitant dans l’Est, une des lignes de son “ Papa Gâteau ” à son compte. Puis, c’est la “ révélation ” à Saint-Louis, la rencontre avec Zoubéda, la création de son entreprise, la poursuite du travail commencé par la famille Patel.

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Entre les lignes des 130 pages qui tracent l’itinéraire de vie singulier d’Osmann Mooland, où le biographe dévoile les ressorts psychologiques du “ patron ”, les coulisses des grandes négociations d’affaires, les rites de “ la culture de challenge ”, l’étendue des réseaux et les jeux de cour qui l’entourent, on mesure assez bien la solitude du chef d’entreprise, mais aussi sa foi profonde en la religion musulmane qui semble l’avoir toujours guidé. Sa foi, par-dessus tout, en la famille. Sa famille. Celle-là même qui lui rend hommage aujourd’hui, avec cet ouvrage publié deux ans après son décès, afin qu’une “ trace, fusse-t-elle humble, demeure dans la mémoire de ses descendants, voire de La Réunion ” comme l’écrit dans un ultime geste d’amour, Zoubéda, son épouse.

Après

le livre, le film

Ce livre signe l’aboutissement d’un travail de recherches, de témoignages, de vécu aussi auprès d’Osmann Mooland, compilé, entassé, confronté par Joseph Payet, avec la complicité (très) active de Loqman, “ le discret ” et troisième fils du père, aujourd’hui aux manettes du groupe éponyme. Pourtant, Loqman Mooland, justement, ne pouvait se résoudre à mettre un point d’orgue à l’œuvre de son père. Ainsi, est né le projet de la porter à l’écran, via un court-métrage que s’apprête à coréaliser avec Loqman et Joseph Payet, le cinéaste péi, Youshaa Ravate. Après avoir fait ses armes sur les planches, puis tourné dans les saisons 1 et 2 de la série “ Cut ”, Youshaa Ravate n’est pas un inconnu à La Réunion. Mais il est aussi l’auteur de Yakine, un court-métrage de 15 minutes sorti en 2014, qui raconte l’arrivée à La Réunion de son arrière grandpère qui, à force de conviction et guidé par sa foi, ne sachant ni lire ni écrire, a fini par fonder les bases d’un empire familial.

“ Mon père ce héros ”

“ C’est une fiction, inspirée par (sa) famille ” nous précisait à l’époque Youshaa Ravate, qui y tenait également le rôle principal. Un film qui parle de “ l’intelligence, de l’intégration, de la foi à travers les valeurs de sacrifice et de travail ”. Autant de valeurs qui, précisément, font écho dans l’enceinte du Groupe Mooland.

“ Comme un flash, au moment de mettre sous presse cette biographie consacrée à Osmann Mooland, j’ai eu une vision de mon père enfant, à 7 - 8 ans, pieds nus dans la cour de la case de Salazie, vêtu d’habits rapiécés… ” confie Loqman.

L’idée de projeter cette image sur grand écran n’a pas trotté longtemps dans sa tête. Juste le temps de trouver un réalisateur et acteur. Du deux en un. C’est aujourd’hui acquis. Le court (ou plutôt moyen) métrage de 40 minutes, inspiré de la vie de feu Osmann Mooland, devrait sortir à l’horizon 2023. L’hommage se poursuit…

FONDATOM : Mooland crée sa fondation

• Le groupe Mooland a créé en octobre 2020, FONDATOM, son fonds de dotation privé. FONDATOM - l’acronyme s’amuse de la double identité, Fondation Outre-mer ou Fondation Osmann Mooland - entend pérenniser, sous un label unique, les actions de mécénat engagées par le groupe Mooland depuis plusieurs décennies, en soutien à diverses actions dans les domaines sportif, social, culturel, humanitaire, notamment.

Sept mois après sa création, FONDATOM projette d’inaugurer une plateforme pérenne de distri - bution de colis alimentaires, en étroit partenariat avec l’association CLEF, fortement impliquée dans le soutien aux familles à Saint-Paul, dont la boutique est installée à Vue-Belle à la Saline-Les-Hauts.

Cette épicerie sociale sera basée dans le secteur du Gol à Saint-Louis, et son ouverture est prévue au mois de juillet prochain.

Le CCAS de Saint-Louis a accueilli avec beaucoup de satisfaction, ce projet qui répond à un véritable besoin sur son territoire.

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