
1 minute read
QUESTIONS À... ÉRIC LANGUET, CHORÉGRAPHE- “ Convaincre du bien-fondé de l’intégration des personnes handicapées ”
Comment avez-vous découvert la danse intégrante ?
Éric Languet : Entre 2000 et 2003, je dansais avec la compagnie londonienne “ D.V.8, physical theatre ” de Lloyd Newson. Nous tournions avec un spectacle qui s’appelait “The cost of living” (le coût de la vie) et j’avais pour partenaire David Toole, un danseur né sans jambes, qui est décédé l’an passé. Après l’avoir rencontré et avoir dansé avec lui, je ne pouvais plus envisager la danse de la même manière. Il avait un parcours incroyable. Il bossait à La Poste britannique et avait suivi un stage avec Adam Benjamin et la compagnie Candoco. Adam l’avait repéré et inscrit dans une grande école de danse contemporaine, qui avait, adapté tous ses programmes pour pouvoir l’inclure. Si la société britannique était capable d’intégrer le talent de cette personne, je devais pouvoir faire de même. Je me suis formé avec Adam Benjamin.
Advertisement
Pourquoi ce festival ?
E.L. : Ça fait plusieurs années que nous développons la danse intégrante à La Réunion. Il y a beaucoup de gens qui pratiquent aujourd’hui, que ce soit pour des spectacles amateurs ou des spectacles professionnels. Le moment est venu de rendre visible ces créations, qui pourraient passer
Les Compagnies Attendues
La compagnie Tau (Berry) : Émilia Tau mêle danse et cirque contemporain pour un spectacle de jongle avec les pieds : “ Je ne marche pas, j’ai des ailes. ” pour marginales. Je veux également convaincre du bien-fondé de l’intégration des personnes handicapés dans un groupe, qu’il soit artistique, sportif ou professionnel.
Il n’y aura pas que de la danse ? E.L. : À partir du moment où tu travailles avec des personnes handicapées, il y a tout un écosystème qui est en jeu : leurs familles, travails, les institutions, les associations. Nous proposerons des ateliers de pratique, par exemple de tap dancing avec des personnes trisomiques, il y aura des ateliers de danse inclusifs. Nous avons envie de découvrir des approches différentes de celle de Danse en l’R. Nous avons également invité le pédagogue suisse Jürg Koch. Il a été le directeur du département de danse de Seattle. À partir de l’Universal design, un concept créé par des architectes pour proposer des objets inclusifs, il a imaginé le Universal design of learning (Design universel de l’apprentissage). L’idée est simple, quand tu as un danseur qui ne peut lever une jambe comment évaluer son cursus tout en gardant les mêmes exigences.
Smarts (Paris) : Réunissant Roxanne Butterfly et sa fille trisomique, la compagnie propose du tap dancing (ndlr forme de claquettes). La compagnie sera en résidence à La Réunion avec le musicien de maloya, Stéphane Gaze. Danse en l’R (Réunion) : “ Ma vie sans bal ” est une conférence dansée à deux voix, celle de Wilson Payet et Éric Languet.