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des Mahorais
from Magazine WOPE
by Hervé BAUM
Certains n’hésitent pas à la qualifier de bombe à
omores Déor ! Artourn zot péi ! ”. Un langage fleuri qui n’étonne personne à la Réunion. L’insulte, tout comme le ladi lafé, est bête et méchante. Elle connaît même des variantes : “ Zoreils déor ! ”. Tous viennent “ voler ” quelque chose : un travail, des allocs ou un logement social. On demande aux “ Comores ” de rentrer chez eux, or ils sont chez eux. En principe. Car ces derniers sont dans la majorité des cas des Mahorais, français depuis 1841. Une confusion irritante pour cette composante de la société réunionnaise qui n’échappe pas aux a priori classiques et réducteurs : l’homo mahorus s’épanouirait dans l’entassement communautaire, un accoutrement exotique, le bruit et la saleté.
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Pourquoi cette hostilité à l’égard de nos voisins indianocéaniques ? Simple mécon-
“Cnaissance de l’Autre, bêtise ou jalousie primaire ? Ou peut-être le malaise inconscient de sa propre identité ? Et si le Réunionnais se sentait rassuré de trouver toujours un “ boug ” plus émissaire, plus “ cafre ” que lui ? C’est ce que suggère l’anthropologue Paul Mayoka : “ Certains Cafres, tout en se reconnaissant tels, considèrent les Comoriens comme les représentants de l’Afrique à la Réunion, par conséquent plus cafres qu’eux ”. Cathy, présidente de l’association Utamaduni, “ Arts pour tous ” connaît bien Mayotte pour y avoir vécu douze ans. Installée à la Réunion depuis plusieurs années, elle continue à entretenir avec la communauté mahoraise des liens étroits.
Le Réunionnais superficiel ?
Pour elle, les Mahorais renverraient aux Réunionnais le souvenir douloureux d’un temps “ la misèr ” révolu. “ Voir les enfants marcher pieds nus leur rappelle leur enfance des années 50-60, commente-t-elle. Aujourd’hui, on ne veut plus manger de manioc. Le Réunionnais est plus intéressé par ce qu’il consomme ”. Beaucoup