SPORTS REUNION N°2 OCTOBRE 2023

ÉDITION SPÉCIALE

#2 OCTOBRE 2023

31 e ÉDITION

UNE HISTOIRE RÉUNIONNAISE ! s île

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O S P S MOT DE LA PRÉSIDENTE

ORTS S F P M ES TE Z L E I V SU 23 SUR 0 2 D D RAI A N G R DU EAUX É S S R NO

« Que notre île est éclatante quand elle offre au monde ce qu’elle a de plus majestueux ! Le Grand Raid est une aventure humaine comme il n’en n’existe plus beaucoup. Une aventure qui nivelle par le haut, fait fi des origines et des différences. Tout le monde y a sa place, tout le monde y a sa chance. C’est du sport. Et c’est bien plus que du sport. Cette épreuve hors du commun a grandi au fil des années forte de profondes racines culturelles, patrimoniales et identitaires.

Le Grand Raid, c’est La Réunion ! Et La Réunion, c’est le Grand Raid !

Je veux saluer l’extraordinaire engagement des organisateurs et des milliers de bénévoles qui donnent à l’épreuve une dimension sans pareil. Je veux aussi, évidemment, souhaiter une bonne course et un formidable voyage sur nos sentiers à tous les participants de la Diagonale des Fous, du Trail de Bourbon, de la Mascareignes et du Zembrocal Trail. Le sport est un élément moteur des nouvelles ambitions que nous portons notamment pour l’épanouissement de notre jeunesse. Le moment est important. C’est avec un soutien renforcé que nous nous tenons aux côtés des sportifs réunionnais qui s’inscrivent dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris.

La Réunion est labellisée «Terre de Jeux ». Ce n’est pas qu’un slogan, c’est une dynamique qui va s’amplifier dans les mois qui viennent. Elle doit porter nos athlètes vers ce grand rendez-vous où ils auront l’occasion de montrer le visage de La Réunion Réunion qui rayonne, La Réunion qui rassemble, La Réunion qui parle au monde.

D’ici là, à toutes et à tous, je souhaite un bon Grand Raid 2023 ! » HUGUETTE BELLO PRÉSIDENTE DE LA RÉGION RÉUNION

Spécial

Grand

Raid 2023

Comme une évidence

I

l est donc arrivé ce mois d'octobre et avec lui, les flamboyants en fleur, les vacances scolaires, les premiers clins d'oeil de l'été et le Grand Raid, comme un rite immuable et réconfortant, un rendez-vous qui marque chaque année La Réunion et fait la fierté de tout un territoire.

Depuis trente ans, l'événement porte en lui toutes les valeurs de cette île, toute son identité, et il nous rappelle édition après édition ce qu'est le sport, ce que devrait être le sport : un concentré de la vie où se bousculent toutes les émotions, les rires et les larmes, la joie et la souffrance, la victoire et la défaite, l'amitié et l'amour.

Pendant une semaine, La Réunion va vibrer pour son ultra-trail et votre supplément ne pouvait pas manquer un tel rendez-vous. Lancé au mois de mai, Sports Réunion a cette ambition plusieurs fois par an : parler de La Réunion à travers le sport, de ses habitants, de son histoire, dévoiler ce qu'il y a derrière, derrière une performance, une course, un athlète.

Il était donc évident que ce nouveau numéro devait rencontrer le Grand Raid. Vous y trouverez ainsi les rubriques habituelles, dossier, portrait, que deviennent-ils, les jeunes pousses, sport et santé, mais toutes orientées vers ces quatre jours un peu hors du temps.

Parce qu'en ce mois d'octobre, évoquer le sport à La Réunion, c'est surtout et avant tout évoquer cette course à nulle autre pareille.

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Sport Réunion, supplément gratuit du Quotidien • Directrice de la publication : Carole Chane-Ki-Chune • Directeur : Vincent Vibert • Directeur des ventes : Florent Bosc • Responsable de développement des produits : Jean-Pierre Hugot • Rédaction : Flavien Rosso • Photographes : Emmanuel Grondin, Philippe Chan Cheung, Yann Huet • Maquette et relecture : Prépresse SAFI • Régie publicitaire : 0262 92 15 12 - email : resa.regiepub@lequotidien.re • Prépresse et impression : Imprimerie SAFI ZI du Chaudron 97490 Sainte-Clotilde

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L’ACTU Madagascar se met en quatre Madagascar a accueilli les 11es Jeux des Îles de l’océan Indien du 25 août au 3 septembre, réunissant plus de quatre mille athlètes, venus de sept îles de la zone.

Fiers portedrapeaux Le monde sportif réunionnais avait innové cette année.

Pour les deux cérémonies, d’ouverture et de clôture, il y avait deux porte-drapeaux, un garçon et une fille : Mathéo Gilbert Galard et Alizée Morel.

Cap sur Moroni Les Comores ont été désignées pour organiser les Jeux de 2027. La passation de drapeaux s’est déroulée le dimanche 3 septembre, entre Madagascar et l’Union des Comores, qui sera donc l’hôte de la compétition pour la première fois depuis 1979.

La fête endeuillée La cérémonie d’ouverture, le vendredi 25 août, a été endeuillée par un terrible drame. Une bousculade à l’entrée du stade de Mahamasina a causé la mort de treize personnes. Une tache indélébile sur cette édition 2023.

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L’ACTU La reine La nageuse Alizée Morel a remporté dix médailles d’or lors de cette 11e édition, portant son total à vingt-huit.

Elle dépasse Franck Schott et devient l’athlète réunionnais le plus titré dans l’histoire des Jeux des Îles.

Le chaos Les footballeurs réunionnais perdent le titre en finale contre Madagascar dans le chaos le plus total. Le penalty sifflé pour les Bareas à la 118e minute est totalement imaginaire.

S’ensuivent des images de bousculade, de colère et de désordre qu’on aimerait vite oublier.

L’émotion Ancien numéro 1 mondial, Matthieu Dafreville décroche un ultime titre à 41 ans. Le dernier de son immense carrière. Le judoka saintpierrois monte sur le podium avec la photo de son frère disparu il y a onze ans. L’un des plus grands moments d’émotion de la compétition.

La remontada Les volleyeurs réunionnais signent l’un des plus gros exploits de ces Jeux.

Menés deux sets à zéro en finale face à Madagascar, ils renversent le Palais des Sports et s’imposent 3-2

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L’ACTU

Le doublé Le handball réunionnais était favori de la compétition.

Encore fallait-il assumer ce statut sur le terrain. Pas de soucis pour les deux équipes qui, loin de tout pendant dix jours, ramènent deux médailles d’or à La Réunion.

La moisson Superbe performance des tennismen réunionnais qui, avec trois médailles d’or, une d’argent et une de bronze, remportent la compétition, grâce notamment à un sansfaute de Florent Bax.

Le souffle C’est le plus petit écart de ces Jeux. Deux centièmes.

Un avantage infime mais suffisant pour Thomas Lang qui arrache la médaille d’or du contrela-montre individuel au nez et à la barbe des Mauriciens

Le retour Absent des Jeux depuis 2007, le taekwondo réunionnais réussit un super retour. Dans le gymnase de Mahamasina, les protégés de la présidente Eliette Grondin ramassent huit médailles d’or et 4 d’argent. Une vraie victoire collective.

Le K.O Seul boxeur réunionnais médaillé d’or, Julien Samourgompoullé s’impose sur un superbe K.O. face à son adversaire malgache. Assurément l’une des plus belles actions de ces Jeux.

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L’ACTU Au nom du père Plus de vingt ans après les deux succès de son père, Sabir, Rehane Gany, 22 ans à peine, remporte le Tour Auto, fin juillet. Guidé par ce passé glorieux, le jeune pilote se bâtit un présent et un avenir radieux.

Le haut du panier Vingt joueurs pros, garçons et filles, ont participé au Runball début juillet, animant un camp qui a rassemblé 270 jeunes basketteurs, allant à la rencontre de 380 jeunes élèves et régalant les 2 100 spectateurs du Port, dans deux rencontres face aux sélections Réunion.

Les as du volant Le Tib, d’abord. L’Open, ensuite. Les fans de badminton ont été gâtés fin juillet, avec la participation de quelquesuns des meilleurs joueurs du monde, venus de cinquante pays, aux deux tournois de Champ Fleuri.

Retour gagnant Le Tour cycliste est l’occasion tous les ans de revoir les Réunionnais partis dans l’Hexagone ou ailleurs. Julien Chane Foc est donc revenu chez lui.

Et a gagné.

Leur Coupe du Monde Dans un stade Paul-Julius Bénard copieusement garni, la sélection de La Réunion de rugby a remporté une victoire historique, la première de son existence, face aux Makis de Madagascar (2522). Le jour de l’ouverture de la Coupe du Monde, eux ont déjà gagné le Graal.

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SUR VOTRE AGENDA Le quatrième trimestre de l’année s’annonce riche en compétitions sportives, dans le département ou en dehors. Voici quelques-uns des principaux rendez-vous des trois prochains mois.

OCTOBRE 24-29 : Déjà championne de France et vice-championne d’Europe de kata cette année, Helvétia Taily dispute les Championnats du monde de karaté à Budapest, avec les Bleues, en individuel et par équipes.

26-29 : Manon Hily et Oriane Bertone participeront au Tournoi de qualification olympique européen de Laval pour tenter de décrocher un billet pour les Jeux de Paris, dans la discipline du combiné.

26-20 : Les Championnats de France de natation petit

bassin se disputeront cette année à Angers. La délégation de La Réunion viendra de l’île, mais aussi de l’Hexagone et des EtatsUnis.

28-29 : Après la Ronde de l’Est qui a conduit à un resser-

rement des positions en tête du Championnat de La Réunion, les pilotes se retrouveront sur la 5e manche de la saison, le rallye national de Saint-Joseph.

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NOVEMBRE Oriane Bertone cherchera à poinçonner son billet pour les Jeux de Paris dans dix jours à Laval

Encore deux épreuves pour le Championnat de La Réunion de rallye : une en octobre, une en décembre

2-3-4 : Pas de Meeting de l’océan Indien de natation cette année. La Ligue a décidé de l’organiser une fois sur deux. L’Asec de Saint-Paul met quand même sur pied un meeting national, à la piscine de Plateau Caillou, avec les meilleurs nageurs locaux, mais aussi des Mauriciens, des Malgaches et même des Bretons.

4-5 : Comme chaque année, la forêt de l’Etang-salé va se

couvrir de rose. Odyssea est devenu un rendez-vous incontournable et va réunir encore des milliers de personnes pour dire non au cancer du sein.

12 : Année après année, la Danone Cup marque les jeunes

footballeurs U12. Après de nombreuses rencontres, depuis le mois d’août, les huit meilleures équipes, filles et garçons, se retrouveront au stade olympique de Saint-Paul. En jeu, un séjour dans l’Hexagone.

17-19 : Lancée il y a tout juste un an, la Run Ocean, course

de canoë-kayak en pleine mer, a été un immense succès. Alors le comité remet ça cette année, avec encore des invités extérieurs, au large de la Base nautique de l’Ouest, pour des images et des émotions toujours très spectaculaires.

18-19 : Championne de France 1re division l’année dernière, pour la première fois, Léa Fontaine remet son titre en jeu à Caen.

La vague rose d’Odyssea va submerger la forêt de l’Etang-salé début novembre.

Grand succès l’année dernière, la Run Ocean est de nouveau au programme pour le mois de novembre

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DÉCEMBRE 2 : La 0-3000 est un triathlon pas comme les autres, qui s’élance du lagon de Saint-Pierre, part à l’assaut de Cilaos avant de se terminer au sommet du Piton des Neiges. Un des grands moments du sport à La Réunion.

2-3 : La Mégavalanche animera une nouvelle fois les pentes

du Maïdo, avec des vététistes prestigieux, mais aussi de simples amateurs, venus goûter à quelques minutes de bonheur et d’adrénaline. Comme l’année dernière, l’épreuve accueillera aussi un trail, sur le même parcours.

3-10 : C’est au Golf Club de Bourbon que se déroulera cette

année l’Open de La Réunion. Au programme, des Pro Am, des journées consacrées aux marmailles et surtout, en fin de semaine, le Championnat de France de double, avec les vingt meilleures paires du pays.

9-10 : Le Rallye des 1000 km conclura la saison entamée au Belles émotions et belles images alimenteront encore la 0-3 000 début décembre

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Vététistes et trailers vont dévaler les pentes du Maïdo à toute vitesse le premier week-end de décembre

mois de mai et consacrera le nouveau champion de La Réunion.

9-10 : Le 8 tour de la Coupe de France de football est toue

jours un rendez-vous à part pour les équipes réunionnaises, car elles croisent la route de formations évoluant au niveau national.

En vertu de l’alternance, ce match se disputera cette année dans l’Hexagone.

PARTENAIRE OFFICIEL

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*Pas de remise sur la nutrition, ni sur l’éléctronique, ni sur les frontales. Hors promos en cours. Offre non cumulable.

DOSSIER Grand Raid 2023

PHOTOS : IMAZ PRESS GR - SHUTTERSTOCK - GRAPHISME : STUDIOLACLE DESCHAMPS@GMAIL.COM

DU 19 AU 22 OCTOBRE 2023

DIAGONALE DES FOUS

165 KM - 10 000 M. D+

TRAIL DE BOURBON

109 KM - 6 260 M. D+

MASCAREIGNES ZEMBROCAL TRAIL SOMIN 71 KM - 4 010 M. D+ 147 KM - 7 910 M. D+

GRAND RAID Randonnée 20km

DOSSIER

Interview

“ La Réunion s’est accaparée le Grand Raid ” deuxième, c’est la difficulté de la course. Reconnue au niveau international, puisque la Diagonale est classée deuxième course la plus dure du monde derrière la Hardrock américaine. Cette année, il y a des coureurs de quarante-sept pays différents. Ils viennent pour vivre un ultra-trail en semi autonomie, un dépassement de soi. Ce qui est remarquable, c’est qu’elle plaît aux élites, mais les élites ne sont que soixante-dix, sur les 7100, donc ce sont tous les autres qui font aussi la réputation de l’événement, parce qu’ils ont envie de se frotter à ces distances et à ces dénivelés.

Élu le 3 juillet 2021 à la tête de l’association, Pierre Maunier va vivre son troisième Grand Raid comme président. Toujours avec le même enthousiasme.

P

ierre Maunier, est-ce qu’avec l’expérience qu’a toute l’équipe, organiser le Grand Raid est aujourd’hui une routine ? Ou est-ce un petit miracle de réussir à tout mettre sur pied ?

- Ni l’un, ni l’autre. Ce n’est pas une routine, parce que plus on approche de l’échéance, plus il y a des soucis qui sortent de terre, dont on avait l’impression qu’ils étaient réglés. Ce n’est pas un miracle, parce que c’est vraiment un travail de chaque instant.

Le Grand Raid a battu cette année un record de compétiteurs : il y en a 682 de plus que l’année dernière. On est à 7 100 inscrits aujourd’hui. En sachant que comme chaque année, il y en aura environ 10% qui ne se présenteront pas au départ.

- On sera donc à 6 500 partants…

- Exactement. Des chiffres largement au-dessus de d’habitude. Et en plus, il faut bien comprendre que ce sont quatre courses. Les gens, quand on parle Grand Raid, ont dans la tête la Diagonale des Fous. Mais ce week-end-là, il y a quatre épreuves bien distinctes : la Diagonale, bien sûr, mais aussi le Trail de Bourbon, la Mascareignes et le Zembrocal Trail. Chaque course ayant sa particularité, un nombre différent de participants et, avant Deux-Bras, des parcours bien séparés. On a un départ de Saint-Pierre, un de SaintJoseph, de Hell-Bourg et un autre de Cilaos. Il y a donc des dispositifs bien différents à mettre en place à chaque fois, en termes de logistique, de ravitaillement, on a trente-quatre postes sur l’ensemble des parcours.

Plus le médical. C’est donc une grosse machinerie à chaque fois. Qui a un coût financier mais aussi humain.

Aujourd’hui, le Grand Raid, c’est 1 800 bénévoles.

“ Pas de morts, pas de blessés graves ” À la tête de l’association depuis deux ans, Pierre Maunier parle de l’événement toujours avec la même passion.

- Comment avec tous ces chiffres, cette augmentation du nombre de participants, ne pas tomber dans le gigantisme et garder l’âme du Grand Raid ?

- Il y a deux images dans le Grand Raid qu’on veut absolument conserver. Chez nous, le dossard le plus cher c’est 190 euros, alors qu’il est de 390 euros à l’UTMB. A l’UTMB, tout se paie. Nous, on ne veut pas tomber là-dedans, car on sait que La Réunion s’est accaparée le Grand Raid. Il y a toujours un cousin, un frère, une copine qui court le Grand Raid. C’est une fête, un sport lié avec la nature, avec la nature de l’île. Avec un accueil incroyable, qui fait de cette épreuve quelque chose de pas comme les autres. On veut mettre ça en avant, pas devenir une machine à pognon. C’est une première image de marque. La

- Au final, qu’est-ce que serait pour vous un Grand Raid réussi, le dimanche 22 octobre à 17 h ?

- Pas de morts, pas de blessés graves.

- C’est quelque chose qui vous hante ?

- Ça ne me hante pas particulièrement, mais je suis sur le Grand Raid depuis 1995, donc j’ai connu les décès de plein fouet. J’étais responsable du PC course et c’est moi qui ai annoncé au président ces décès.

C’est moi qui ai tenu les mains courantes. Ça, pour un organisateur, c’est le souci. Quand la course démarre, je ne me préoccupe pas des bouteilles d’eau et des barquettes aux postes de ravitaillement, ça c’est mon directeur de la logistique qui va prendre un coup de bois si ça ne passe pas bien, mais je veux m’assurer que ça reste une fête et qu’il n’y a pas de morts.

C’est le principal. Je suis tranquille quand tout le monde est rentré intact. Car depuis 2021, j’ai trois thématiques sur lesquelles j’insiste : la sécurité des coureurs, le respect de l’environnement et enfin, l’humanisation de la course. Ce qui veut dire écouter les gens, ne pas les oublier une fois qu’ils ont eu leur médaille et leur T-shirt.

“ Le bénévolat, c’est magique ” - Justement, les associations connaissent toutes une crise du bénévolat. Est-ce le cas chez vous ?

- Absolument pas. On a un site de bénévolat qu’on avait lancé en 2021. C’est une sorte d’appel d’offre : si vous avez envie d’être bénévole, inscrivez-vous.

Selon votre spécialité, selon où vous voulez aller.

Aujourd’hui, on a sur ce site huit cents bénévoles en réserve.

- Ça veut dire 1 800 qui interviennent. Et 800 qui sont en liste d’attente, au cas où il y a des défections ?

- Oui, c’est ça. Des gens qui viennent de métropole, de Maurice. Certains viennent pour accompagner un compétiteur et se proposent d’être bénévoles. On n’a pas de problématique pour les bénévoles et ça, c’est magique. C’est pour cela qu’on donne chaque année à tous ces gens, deux T-shirts, un sweat, une casquette et trois repas par jour. Le coût du bénévolat l’année dernière, c’est 118 000 euros.

682 inscrits de plus qu'en 2022.

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Pierre Maunier se félicite de conserver, année après année, “ un accueil incroyable, qui fait de cette épreuve quelque chose de pas comme les autres ”.

7 100 10% 6 500 1 800 800 inscrits aujourd'hui.

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environ ne se présenteront pas au départ.

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au départ de l'édition 2023.

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bénévoles au Grand Raid aujourd'hui.

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bénévoles sur liste d'attente.

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DOSSIER 30 ans de Grand Raid

“ C’est une quête existentielle ” Olivier Bessy et Michel Pousse ont sorti le mois dernier le livre des 30 ans du Grand Raid, intitulé “ Une folle diagonale ”, où ils décortiquent ce phénomène, au départ local et désormais international.

E

n 2002, Olivier Bessy, alors enseignant à l’Université de La Réunion, avait écrit un livre sur le Grand Raid. Dix ans plus tard, Michel Pousse, secrétaire général de l’association à l’époque, a pris le relais. Aujourd’hui, les deux hommes se sont associés pour le livre des 30 ans, qui décortique le passé, le présent et le futur de cette course pas comme les autres.

- Olivier Bessy, lorsque vous aviez écrit votre premier livre sur le Grand Raid en 2002, était-ce déjà prévu d’en refaire un tous les dix ans ?

- Non, pas du tout. Quand je fais le livre en 2002, c’est parce que je cours le Grand Raid en 2000 et en 2001. En fait, j’arrive à La Réunion en août 2000 et je fais trois mois après la Diagonale. Au départ, je suis marathonien, je me prépare quand même un peu pour le trail, je fais la Cimasarun et sur le Grand Raid, j’en bave bien sûr, mais je le finis, sans doute parce que je suis malgré tout en condition. En le faisant, je me dis : c’est merveilleux, ce truc ! Je me réinscris donc l’année suivante mais je veux tellement le faire bien, aller vite, faire une performance, que je me flambe et que je ne le termine pas. C’est un classique du genre (rires). En revanche, comme j’avais déjà écrit des choses sur la course à pied, sur le marathon du Médoc, je me dis que ça mérite un bouquin. Je vais voir l’association, je leur présente mon projet, ils sont enthousiastes. Mais ça reste mon projet. Ce n’est pas le leur. Ils collaborent tout de même, je bosse un an là-dessus et ça sort.

- Comment est donc venue l’idée, avec Michel

Le livre, co-écrit par Olivier Bessy et Michel Pousse, est sorti le mois dernier à La Réunion.

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SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

Vingt ans après avoir rédigé un premier livre sur le sujet, Olivier Bessy s’est de nouveau penché sur l’histoire et le futur du Grand Raid.

Pousse, que ça pouvait être quelque chose de récurrent ?

- Pendant que je suis à La Réunion, je continue d’écrire deux ou trois articles là-dessus, mais je rentre en métropole en 2008. J’oublie un peu le Grand Raid, je travaille sur d’autres choses. Et un jour Michel Pousse m’appelle pour me dire : est-ce que je peux citer ton bouquin de 2002, parce que je fais celui de 2012 ? Il est alors encore dans l’association et c’est à son initiative qu’il y a ce nouveau livre. Cette année, c’est Robert Chicaud qui nous a sollicités. Il nous a dit : Olivier, tu as fait 2002, Michel, tu as fait 2012. J’aimerais que vous fassiez le bouquin des trente ans ensemble.

C’était sans doute aussi pour symboliser son départ.

C’est donc plutôt une demande de l’ancienne équipe, mais la nouvelle, avec à sa tête Pierre Maunier, joue parfaitement le jeu. Même si tu sens bien que ce n’est pas leur bébé.

Trois grandes ruptures - Votre livre balaie l’histoire de cette course depuis le début. Si vous deviez citer deux ou trois

changements, entre 1989 et aujourd’hui, lesquels évoqueriez-vous ?

- Pour moi, il y a trois grandes ruptures. La première, c’est 1993. Quand l’équipe de Didier Le Méhauté, qui organisait la Grande traversée depuis 1989, baisse les bras et annonce qu’il n’y aura pas d’édition. C’est alors Jean-Pierre Charron qui reprend le manche et organise la Course de la Pleine lune, qui va devenir le Grand Raid. Et c’est cette édition de 1993 qui est considérée comme la première véritable édition. Pourquoi je dis que c’est la première rupture ? Parce qu’ils reprennent tout en trois mois, parce que les engagés sont passés de mille à cinq cents. Ce n’est pas la même équipe, pas le même état d’esprit. C’est vraiment très associatif.

La seconde, c’est la fin des années 1990. On peut citer 1997-98-99. L’arrivée de Robert Chicaud associée au début de l’internationalisation du Grand Raid. Jusqu’en 1998, ça reste un phénomène réunionnais, après, il y a de plus en plus de coureurs de métropole et d’autres pays qui viennent. Le surnom de Diagonale des Fous a été donné à la course dès 1994, dans un article de Jogging International, mais c’est vers 199899 qu’on commence à l’utiliser à La Réunion. C’est la reconnaissance internationale du Grand Raid. La troisième rupture, c’est le départ à Saint-Pierre en 2013.

- Pourquoi ? Qu’est-ce que ça change ?

- On change de lieu de départ et on arrive sur un départ urbain. On n’est plus au Cap méchant, où il y avait une autre atmosphère. Même si le départ à SaintPierre amène d’autres avantages, c’est quand même différent. Et surtout, ça supprime le volcan. Dans l’imaginaire dominant, les deux sites emblématiques de la Diagonale, c’est le volcan et Mafate. Dans ce contexte, j’aurais pu aussi citer l’arrivée du Parc National qui pose son empreinte sur l’épreuve, puisqu’il en modifie le parcours. Cela pourrait être une quatrième rupture.

Pour les auteurs, il y a trois ruptures dans l’histoire du Grand Raid.

Et le départ déplacé à Saint-Pierre en 2013 en est une.

MASTER PARTENAIRE DU GRAND RAID

Tereos Océan Indien accompagne la course mythique de l’île de La Réunion depuis 2001.

Un partenariat historique et durable qui engage chaque année des bénévoles et des raiders de notre groupe.

Pour l’édition 2023, retrouvez nous au poste du Nez de Bœuf.

Nous souhaitons aux concurrents et aux bénévoles du Grand Raid, une très belle course !

Océan Indien

DOSSIER 30 ans de Grand Raid

Pour Olivier Bessy, pas de doute : le relief de La Réunion est taillé pour l’ultra-trail.

“ Coureur ordinaire, course extraordinaire ” Dans votre livre, vous établissez le profil des coureurs du Grand Raid. Vous disiez au départ, que chacun venait y trouver son extrême. Aujourd’hui, avec ce qu’on pourrait appeler la démocratisation de l’extrême, le profil et les motivations des coureurs ont-ils changé ?

- Plus que de démocratisation, je parlerais de diffusion sociale et de massification de l’extrême. C’est une quête qui s’adresse à de plus en plus de monde. Même si les groupes sociaux les plus populaires y sont moins associés. Elle a moins d’importance pour eux, ils en retirent sans doute moins de bénéfices symboliques.

En revanche, plus tu montes dans les classes dominantes, plus faire ce genre d’exploit est valorisant.

Aujourd’hui, cette quête de l’extrême s’est radicalisée, elle a nettement augmenté depuis vingt ans, dans la mesure où le Grand Raid, c’est un coureur ordinaire qui fait une course extraordinaire et devient ainsi un héros. C’est relié à une quête existentielle, une quête identitaire. C’est un moyen d’exister, un moyen de donner de l’intensité à son existence. Car cette quête fait partie des valeurs dominantes de notre époque.

Que ce soit à la Diagonale ou à l’UTMB, on vient y chercher une fierté, une reconnaissance de soi vis-à-vis des autres. L’ultra reste minoritaire chez les traileurs, c’est 5% des traileurs, mais pour ces 5%, c’est le Graal.

Le truc qu’il faut faire. Le top du top.

- Avec néanmoins une faible participation des femmes, qui sont toujours autour de 12%.

Comment l’expliquez-vous ?

- J’ai beaucoup travaillé là-dessus pour le livre, j’ai notamment interviewé beaucoup de femmes à Cilaos, et on s’aperçoit aussi que plus on va vers un temps peu performant, plus on a de femmes. Or, ce n’est pas un facteur biologique, pas un facteur économique, même pas un facteur temporel. C’est vraiment un facteur

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SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

culturel. Les femmes ne sont pas éduquées à ce type d'épreuve, ne s’autorisent pas à venir sur un terrain historiquement masculin. Où les stéréotypes de genre sont encore très forts.

“ La Réunion est taillée pour un ultra ” - Vous écrivez que le Grand Raid incarne à lui tout seul La Réunion. Pour quelles raisons ?

- La toute première raison, c’est l’histoire de l’île, l’héritage des esclaves marron, qui fuyaient leurs maîtres, comme l’explique Mickaël Mussard dans son livre que j’ai repris, en courant dans les cirques, dans les pitons. A La Réunion, courir dans les Hauts, ça a vraiment du sens. Quelqu’un comme Danyel Waro dit par exemple que le Grand Raid devrait encore plus faire reconnaître cette dimension. Ensuite, il y a le relief de La Réunion qui est taillé pour un ultra. La morphologie, le changement de végétation, de climat, tout ce qui fait l’incertitude d’un ultra, la variété d’un ultra, on le retrouve dans l’île. Enfin, il y a la population réunionnaise. C’est une notion extrêmement citée par les coureurs. J’ai fait une cinquantaine d’interviews l’année dernière et ce qui domine, c’est la générosité, l’humanité, la chaleur des bénévoles, l’ambiance, l’effervescence. Et c’est tout à fait lié à l’hospitalité réunionnaise. Sur une course comme celle-ci, il y a de la fierté de montrer que La Réunion, c’est ça.

- Dernière question : en 2002, vous disiez déjà que le Grand Raid vivait une crise de maturité. Qu’en est-il aujourd’hui ?

- L’avenir du Grand Raid, c’est tout l’objet de ma conclusion. En 2002, j’écrivais que le Grand Raid était un colosse au pied d’argile. Et je ne crois pas que ça ait changé. D’abord parce que c’est une association qui le gère. Et comme toutes les associations, elle a parfois

ses vicissitudes, elle peut avoir des crises, des formes de turbulences, des tensions en interne, c’était vrai à la fin des années 1990, avec le départ de Michel Noël, et ça le fut aussi lors de la période du Covid, quand Robert Chicaud part à son tour. L’association n’est donc pas un long fleuve tranquille, elle se recompose au gré des turbulences et la nouvelle équipe, aujourd’hui, a trois grands défis à relever. Un défi de management. Être plus professionnel. Dans l’application des règlements, dans les points de ravitaillement, de parcours. Le deuxième défi est culturel : que veut faire cette association de l’événement par rapport à la situation locale ? Veulent-ils continuer à grossir ?

Il faut qu’ils réfléchissent pour savoir à quoi ça sert d’avoir près de trois mille coureurs au départ. Quelle est la valeur ajoutée ? Et le troisième, pour moi le plus important, c’est le défi environnemental.

- Pourquoi le plus important ?

- L’UTMB est aujourd’hui critiqué parce que ça asphyxie Chamonix. C’est un vrai souci, autant de monde. Mais ils essaient de mettre en place un plan de transports, il y a depuis le début une sensibilité écologique qui est plus marquée. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’atteintes à l’environnement, parce qu’ils sont devenus gigantesques et dans une situation de marchandisation. Une situation dans laquelle n’est pas le Grand Raid, mais j’estime quand même que la Diagonale ne tient pas assez compte de l’environnement. On est sur une île, les gens viennent en avion, ils ne peuvent pas venir en train, c’est donc, dans une situation mondiale très incertaine à plein de niveaux, une vraie question.

La Diagonale n’est pas dans le gigantisme de l’UTMB, elle conserve une forme d’humanisme, elle résiste aux dérives du toujours plus, mais elle ne peut pas faire l’impasse de s’interroger sur certains sujets.

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DOSSIER Le programme SAINT-DENIS ID

SOMIN GR AND RA

SAINTE-MARIE SAINTE-SUZANNE

LA POSSESSION

LE PORT

Départ Diagonale des fous SAINTE-ANDRÉ

Départ Trail de Bourbon

DOS D’ÂNE - RELAIS 4

Départ Mascareignes Relais Zembrocal trail

SAINT-PAUL SALAZIE

HELL BOURG

STADE PAUL DOMINIQUE HUBERT - RELAIS 3

SAINT-GILLES LES BAINS MAFATE

PITON DES NEIGES

SAINTE-ROSE

CILAOS

SAINT-LEU

PARKING AIRE DE NEZ DE BŒUF - RELAIS 2

PITON DE LA FOURNAISE

LA PLAINE DES CAFRES

ÉTANG-SALÉ

SAINT-LOUIS

SAINT-PIERRE RAVINE BLANCHE SAINT-JOSEPH MAIRIE

Randonnée

SOMIN GRAND RAID

REMISES DES DOSSARDS Remises de dossards

Mercredi 18 oct.

Mercredi 18 oct.

Mercredi 18 oct.

Mercredi 18 oct.

Mercredi 18 oct.

Ravine Blanche St Pierre Ravine Blanche St Pierre Ravine Blanche St Pierre Ravine Blanche St Pierre Gym. D Narcisse, Possession 15h - 18h00 08h00 - 16h00 16h00 - 19h00 13h00 - 16h00 07h30 - 12h00

Ouverture pointage

Jeudi 19 oct.

Ravine Blanche St Pierre 17h00

Vendredi 20 oct.

Cilaos 17h00

Départ 1ère vague

Jeudi 19 oct.

Rav. Blanche St Pierre 21h00

Vendredi 20 oct.

Cilaos 20h00

OUVERTURE DU POINTAGE Jeudi 19 oct.

Hell Bourg 22h00

Jeudi 19 oct.

Hall François Mitterrand 15h00

Dimanche 22 oct.

Camp Magloire, Possession

05h20

DEPART PREMIERE VAGUE Vendredi 20 oct.

Hell Bourg 01h00

Jeudi 19 oct.

Mairie St Joseph 17h00

Dimanche 22 oct.

Camp Magloire, Possession

06h00

ARRIVEES DES PREMIERS Arrivées des 1ers

Vendredi 20 oct.

La Redoute

20h00 (1ère femme : + 3h)

Samedi 21 oct.

La Redoute

11h45 (1ère femme : + 4h)

Vendredi 20 oct.

La Redoute

09h30 (1ère femme : + 2h)

Vendredi 20 oct.

La Redoute

13h30 (1ère femme : + 6h)

Dimanche 22 oct.

La Redoute 09h00

ARRIVEES DES DERNIERS Arrivées des derniers

Dimanche 22 oct.

La Redoute 15h40

Dimanche 22 oct.

La Redoute 14h50

Remises des prix

Dimanche 22 oct.

La Redoute 16h30

Dimanche 22 oct.

La Redoute 13h30

Vendredi 20 oct.

La Redoute 22h30

Samedi 21 oct.

La Redoute 09h00

REMISES DES PRIX

16

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

Dimanche 22 oct.

La Redoute 13h00

Dimanche 22 oct.

La Redoute 12h30

Dimanche 22 oct.

La Redoute 15h30

programme

RELAIS ZEMBROCAL

2 0 2 3

MASCAREIGNES

E D I T I O N

TRAIL DE BOURBON

Photo : Gil VICTOIRE

DIAGONALE DES FOUS

SAINT-PHILIPPE

DOSSIER Courses partenaires

D’une île au monde

Les vainqueurs des trois épreuves du Grand Raid sont automatiquement invités à une des courses partenaires.

Au fil des années, le Grand Raid a noué des liens avec d’autres courses à travers le monde, à tel point qu’il est désormais jumelé avec six épreuves présentes sur pas moins de trois continents.

N

é dès 1989 sous le nom de la Marche des cimes et baptisé de son nom actuel il y a trente ans, le Grand Raid a bien évidemment inspiré pas mal de courses dans l’Hexagone mais aussi ailleurs.

L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, créé en 2003, a tout naturellement regardé du côté de la grande sœur pour se lancer. “ Faut-il rappeler qu’au départ, Catherine et Michel Poletti, les responsables de l’UTMB, nous ont demandé de les aider, expliquait ainsi, l’ancien président du Grand Raid, Robert Chicaud, dans notre supplément de la 30e édition l’année dernière. On a alors parrainé l’UTMB sans aucune arrière-pensées. ” Les deux courses se sont séparées au carrefour des années 2010, après une petite guéguerre d’influence autour de l’Ultra-Trail World Tour, mais très vite le Grand Raid s’est tourné vers d’autres sites et a repris des échanges avec d’autres événements, du Grand Raid des Pyrénées, dont le partenariat a été scellé dès 2013, sans doute parce que sa philosophie était très proche, jusqu’à l’Utop de Madagascar, en avril dernier.

Six courses, trois continents

Tirage au sort pour les échanges

A travers ces jumelages, le Grand Raid est aujourd’hui présent sur trois continents, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, et à travers six courses : l’Utop et le Grand Raid des Pyrénées, donc, mais aussi le Royal Raid de Maurice, le Swiss Canyon Trail en Suisse, le Quebec Mega Trail au Canada et l’UTPMA dans le Cantal. “ Quand je discute de partenariat avec d’autres courses, mon discours est simple, indique Pierre Maunier, l’actuel président du Grand Raid. Je leur explique que je n’ai pas envie de les phagocyter. Je leur assure qu’ils vont garder leur indépendance, il n’y a aucune forme d’ingérence. C’est simplement pour échanger, pour partager, pour permettre à des coureurs d’aller dans des endroits improbables. ” Dès le début en effet, ces partenariats ont facilité l’accès des coureurs à toutes ces différentes épreuves.

Ainsi, les meilleurs de l’une étaient, et le sont toujours, automatiquement invités à une autre. Dans le détail, le vainqueur de la Diagonale, du Trail de Bourbon ou de la Mascareignes qui souhaite participer au Québec Mega Trail voit son billet d’avion payé par le GRR, tandis que l’hébergement et la restauration sont assurés, sur place, par l’organisateur québécois. “ Ces partenariats sont faits pour échanger, mais au départ, c’était un échange avec les élites, souligne Pierre Maunier. Aujourd’hui, nous sommes en train avec le comité du Grand Raid, de développer l’idée qu’il ne faut pas penser uniquement aux élites. C’est pour cela qu’on s’ouvre aux courses dites petites, ou du moins aux courses qui sont de moindre importance par rapport au diktat international. On prend des courses de l’île Maurice, ce n’est pas le même dénivelé.

On prend Madagascar, ce n’est pas la même distance. Le Québec, ce n’est pas la même façon de procéder. Notre optique, c’est ouvrir la possibilité aux Réunionnais, des coureurs bons ou moyennement bons, qui n’ont pas toujours la possibilité de partir à l’extérieur, de se frotter à des coureurs d’autres pays, à d’autres territoires. De s’ouvrir au monde. ”

Le Grand Raid serait ainsi amené à envoyer chez ses partenaires, notamment à Maurice et à Madagascar, non plus seulement les vainqueurs, mais d’autres coureurs, tout aussi valeureux. “ Des gens que nous estimons capables de… ”, dit Pierre Maunier, qui évoque aussi les tirages au sort pour que les portes soient encore plus grandes ouvertes. “ On désignera donc Monsieur X, qui a couru sa course, mais qui n’est pas forcément un champion, pour aller sur telle course, le GR prend en charge le déplacement, et celui qui nous reçoit prend en charge l’hébergement et le dossard. ” Autre évolution, le nombre de courses. D’autres événements, à travers le monde, devraient rejoindre cette galaxie Grand Raid. “ Y a plein de gens qui s’intéressent à nous, pas juste à cause de la difficulté de la course, mais parce qu’on a un cachet, parce qu’on a tout ce qu’il y a autour, se félicite Pierre Maunier. On a aujourd’hui des pays qui sont en attente de faire des partenariats avec nous et qui veulent sortir du giron de l’UTMB : on a Madère, Palma de Majorque, on a le Japon, on a Saint-Pierre-et-Miquelon, on a la Martinique qui est venue nous rejoindre, on a aussi la Corse. ” Pas question pour autant d’adopter le système de l’UTMB qui oblige les coureurs à participer à une de ses courses partenaires pour gagner sa place sur le rendez-vous savoyard. “ On veut garder chacun notre identité, notre indépendance, il est hors de question de mettre en place un système by La Réunion” conclut Pierre Maunier. Tant que je serai là, il est hors de question de faire comme l’UTMB. Par contre, il se peut que, dans l’avenir, on organise un challenge inter-iles. Suivant les calendriers des courses, à la fin, le vainqueur aura peut-être quelque chose. C’est une idée. ” Comme chaque année, Patrick Christinat, du Swiss Canyon Trail, sera présent cette semaine, un des responsables de l’Utop, aussi. De quoi avancer dans les discussions autour de ce genre de projet.

L’Utop de Madagascar a rejoint la galaxie Grand Raid en avril dernier.

18

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

Avec ces jumelages, le Grand Raid est présent sur trois continents, dont l’Amérique.

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DOSSIER Projet CHU / Grand Raid

Le Grand Raid, laboratoire scientifique

Eruption profite de chaque édition du Grand Raid pour mener de nouvelles recherches.

Associé au CHU de La Réunion, le projet Éruption mène depuis plusieurs années des recherches scientifiques auprès des participants aux courses du Grand Raid.

Q

uand Nicolas Bouscaren arrive à La Réunion, il y a huit ans, il est déjà docteur, déjà épidémiologiste, il est déjà médecin du sport, mais pas encore passionné de trail. Le chercheur va le devenir dans les sentiers de l'île et dès lors mêler sa nouvelle passion avec sa formation scientifique.

"C'est en commençant à randonner, à faire un peu de trail, que, dans le contexte climatique spécifique à La Réunion, j'ai commencé à me poser des questions autour de l'humidité, de la chaleur, explique-t-il. Je me suis alors intéressé aux travaux de Sébastien Racinais, de Guillaume Millet et c'est comme ça que sont parties les études sur la thermorégulation."

20

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

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2023

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DOSSIER Projet CHU / Grand Raid

Trois études en gestation

Les traileurs qui vont au bout d’eux-mêmes sur le Grand Raid sont-ils plus sensibles aux virus et aux infections ? C’est le thème de recherche de INFultra.

Dans le cadre de la collaboration entre Eruption et le CHU Réunion, et avec cette volonté d’accompagner différentes recherches afin d’alimenter la base de connaissances, trois autres études sont en cours de réalisation.

La première interviendra ce week-end, lors du Grand Raid 2023 et portera sur le risque d’infections susceptibles de se produire dans la foulée de l’effort réalisé sur les courses puisque le travail, intitulé INFultra et lancé en collaboration avec Simon Bossis, interne en médecine, Laurent Gergelé, médecin réanimateur à Saint-Etienne et Guillaume Millet, professeur de physiologie de l’exercice, portera sur les trois formats, la Diagonale, le Trail de Bourbon et la Mascareignes. “ En fait, il a déjà été démontré sur des prélèvements biologiques que, pour le dire un peu simplement, les défenses immunitaires sont dans les chaussettes après un tel effort, explique Nicolas Bouscaren. Nous, ce qu’on va essayer de comprendre c’est si ces perturbations biologiques se traduisent par des répercussions cliniques. Au-delà de la petite infection. ” De manière empirique, il y a déjà eu quelques

retours. Ainsi, l’année dernière, plusieurs coureurs ont contracté le Covid, quelques jours après avoir terminé le Grand Raid. “ On veut donc savoir s’il peut y avoir un lien, poursuit Nicolas Bouscaren. Et surtout, une fois qu’on sait cela, déterminer ce qu’il faut faire. On peut par exemple imaginer que derrière un ultra, il sera plutôt recommandé de porter un masque, parce qu’on est plus vulnérable. ” Originalité de la démarche, qui, comme les autres recherches, fonctionne sur le principe du volontariat, l’étude portera bien évidemment sur les coureurs, mais aussi sur les accompagnateurs pour observer les différences de réaction. “ On comparera l’incidence de la survenue des infections entre les deux populations ”, résume Nicolas Bouscaren.

Maroteaux et Huchet en recherche Les deux autres explorations devraient être lancées dans les mois à venir et sont portées par deux coureuses du Grand Raid, Emilie Maroteaux, vainqueur de la Diagonale en 2021, et Amélie Huchet,

qui a triomphé sur la Mascareignes l’année dernière. “ Leur particularité, c’est qu’elles vont s’intéresser aux coureurs locaux, mais pas seulement, on va aussi aller chercher des réponses au niveau des athlètes de l’hexagone”, note Nicolas Bouscaren La recherche d’Amélie Huchet portera sur le RED-S syndrome. Kesako ? Le déficit énergétique relatif dans le sport. En gros, un déséquilibre entre l’énergie emmagasinée et l’énergie dépensée, qui peut conduire à de nombreuses maladies, au-delà même de la simple fatigue et qui bien évidemment a plus de risques d’apparaître dans des sports de l’extrême.

L’étude d’Emilie Maroteaux, qu’elle mène avec Valérie Chène, s’intéressera de son côté aux risques d’incontinence urinaire d’effort chez les traileuses. “ Définie comme l'apparition de fuites urinaires lors d'un exercice physique, cette pathologie, bien que souvent taboue, serait fréquemment rencontrée chez les traileuses ”, souligne le Road Book du Grand Raid 2023, qui évoque tous ces travaux.

De quoi continuer à faire avancer la recherche, au plus près des pratiquants.

Les répercussions de l'ultra-trail sur la santé Le médecin a tout naturellement cherché à mettre un pied dans le monde de l'ultra-trail, il contacte Eric Lacroix, ancien coureur, entraîneur national et professeur à l'Université de La Réunion, qui accepte tout de suite de collaborer. "Pour moi, la science, c'est collectif, c'est holistique, donc ce travail de groupe m'a immédiatement intéressé, explique Lacroix. En plus, c'était des sujets sur lesquels j'avais déjà commencé à travailler. Ça m'a forcément mis la puce à l'oreille et on a pris contacts avec l'association Grand Raid."

22

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

Ancien coureur et professeur à l’Université, Eric Lacroix apporte sa connaissance de la pratique et de la théorie.

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DOSSIER Projet CHU / Grand Raid

La sieste, c’est la base Si la voile a été la première discipline à travailler sur le sommeil, ou plus exactement : sur la gestion du sommeil durant de longs efforts, l’ultra-trail se penche tout naturellement sur le sujet depuis quelques années, avec une question très simple : comment et quand dormir quand on passe plusieurs jours et surtout plusieurs nuits dans les sentiers ? “ Le record du monde du nombre de nuits sans dormir, c’est onze. Mais c’est chez un individu qui ne fait rien. Si tu commences à travailler, ça descend à trois. Si tu fais un très gros effort à deux ”, résume Eric Lacroix, rejoignant ainsi les travaux du Docteur Jean-Yves Chauve, qui a longtemps été le médecin de la Solitaire du Figaro, et qui avait l’habitude de rappeler qu’un individu qui ne dort pas pendant 20 heures est dans le même état que s’il avait 0,5 gramme d’alcool dans le sang.

76 minutes de sommeil en moyenne Pour répondre à cette question, une étude a été menée durant le Grand Raid 2018, par l’équipe Eruption en collaboration avec le CHU de La Réunion et avec le concours d’Anthony Kishi, Guillaume Millet et Matthieu Desplan.

885 finishers de la Diagonale et 275 du Trail de Bourbon ont été interrogés. 58% confirment avoir mis en place une stratégie de gestion du sommeil.

Avant la course : 18% ont par exemple déjà pratiqué un entraînement volontaire de privation du sommeil quand 55% affirment avoir augmenté la longueur de la nuit la semaine précédant le départ. Et pendant la course : 84% des coureurs de la Diagonale ont fait une sieste au minimum.

A part les élites qui ne dorment pas, sur aucune des trois courses, tous les participants s’arrêtent donc un instant, pour des sommeils assez courts.

Le temps cumulé moyen de sommeil est à peine de 76 minutes sur la Diagonale, 27 sur le Trail de Bourbon qui dure moins longtemps. “ Les coureurs qui passent une nuit sur la course dorment en moyenne trois minutes, trente-neuf pour ceux

Soutenues par la technopole et le CHU, qui donnent de la visibilité et de la crédibilité à ces recherches, les premières études portent donc sur cette question de la thermorégulation, quatre-vingt-cinq raiders répondent à l'appel, puis il y aura d'autres sujets, le sommeil, la récupération.

"On a travaillé à la fois sur des questionnaires, mais aussi sur des prises de sang, des tests salivaires, avant et après, détaille Eric Lacroix. Ce qui nous permet de récolter de nombreuses données. Avec toujours la même question qui nous sert de fil conducteur : est-ce que faire de l'ultratrail, en l'occurrence le Grand Raid, a des répercussions sur la santé ?"

Petit à petit, rejoignent le groupe d'autres scientifiques, Bruno Lemarchand et Laëtitia Jarno-Berly, tous les deux médecins au CHU. L’équipe participe à une conférence

24

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

70% des premières siestes se font dans un point de ravitaillement. qui passent deux nuit et quatre-vingt-dix-sept pour ceux qui ont la chance de profiter des sentiers de l’île durant trois nuits ”, précisent les conclusions de l’étude.

Forcément, moins on passe de temps en course, moins on dort. Mais est-ce parce qu’on dort moins, qu’on passe moins de temps ? Pas sûr. Du moins, l’étude n’apporte pas de réponse au lien entre durée du sommeil et performance. “ On n’est pas persuadé qu’il y a un lien, mais on ne dit pas qu’il n’y en a pas, explique Nicolas Bouscaren. Les premiers ne dorment pas, mais ça ne nous permet pas de tirer des conclusions. Ce qui est sûr, c’est que, à partir de 30-36 heures passées dehors, il faut dormir. C’est une obligation si on veut performer. Ça, on l’a bien vu. Quand les coureurs font la sieste, disons 20-30 minutes, leur allure s’accélère au réveil. ”

Récupération rapide Encore plus que pour les performances, dormir est indispensable pour la sécurité. Ainsi, dans l’étude, 80% des coureurs interrogés avouent avoir senti les effets de l’absence de sommeil, soit par

sur l'ultra-trail, à Clécy, en Normandie, en octobre 2021, au milieu d'une cinquantaine de chercheurs spécialisés dans le domaine.

Une plateforme pour bientot Le projet Eruption est officialisé dans la foulée. Eruption, pour Environnement ultra-trail adaptation. "En fait, une fois qu'on a toutes les Data, précise Lacroix, on va bien évidemment sortir un article scientifique, mais on veut aussi faire de la vulgarisation. Nourrir la réflexion, en quelque sorte.

Toujours en posant des questions. On ne prétend absolument pas avoir la recette miracle. Le but, c'est de tester et essayer de comprendre toutes ces choses. On veut explorer les limites physiques et mentales de l'être humain à travers l'ultra-trail."

Un site Internet a été créé, destiné, comme l'explique sa page d'accueil, aux sportifs, entraîneurs et professionnels

une baisse notable de l’attention, soit par des hallucinations. 15% affirment même avoir subi une chute pour cette raison.

Le déficit de sommeil se fait aussi ressentir après la course. Ainsi, 22% des coureurs interrogés estiment que cette carence pourrait augmenter le risque d’accidents de la vie quotidienne, y compris les accidents de la route.

Bonne nouvelle cependant, la récupération se fait assez vite. 75% du panel certifie avoir récupéré un état d’éveil sans fatigue anormale dans les deux jours. “ On a lancé une étude sur la récupération, au niveau musculaire, vigilance, sommeil, mais on n’a pas encore toutes les réponses, conclut Nicolas Bouscaren. Ce qui est sûr, c’est que les coureurs récupèrent plus vite que ce qu’on pensait.

Par exemple, les nuits post-course sont bien sûr plus longues que celle prises d’habitude, mais la différence n’est pas énorme. Les coureurs dorment environ 10 h, quand en temps normal, ils dorment 7 h-7 h 30. ” Preuve peut-être que les stratégies mises en place sont plutôt bonnes.

de santé. "En apprendre davantage sur les disciplines d'endurance, vous préparer au mieux, protéger votre santé, comprendre les adaptations de votre corps aux conditions extrêmes...", est-il ainsi écrit.

Mais l'équipe voit encore plus loin. Une nouvelle plateforme est en gestation, elle devrait sortir sous peu et servir de support à toutes ces recherches, publier des études internationales, accompagner des thèses, ouvrir la porte à d'autres scientifiques, offrir des données aux athlètes et aux entraîneurs, peut-être même à terme organiser un colloque sur le sujet. "On est à un carrefour, au début d'une belle aventure, conclut Eric Lacroix. Il ne faut jamais oublier que le savoir, c'est ce qu'on ne connaît pas.

Il y aura des données, des hypothèses, elles seront toujours discutées, toujours discutables. Mais le principal, c'est qu'on réfléchisse tous ensemble et qu'on rentre ainsi dans un cercle vertueux."

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DOSSIER Les favoris de la Diagonale

Un plateau dense et homogène Le plateau de la Diagonale des Fous, tant chez les hommes que chez les femmes, va offrir une belle bagarre entre quelques-uns des meilleurs coureurs du monde.

Deuxième l’année dernière, Jean-Philippe Tschumi figure encore parmi les grands favoris de cette édition 2023.

S

i les cinq meilleurs coureurs hommes et femmes, classés selon la cote établie par l’International Trail Running Association, ne sont pas présents au départ ce jeudi de la Diagonale, dix hommes et trois femmes figurent parmi les élites 1 et 2 de ce classement.

Les anciens vainqueurs Cinq coureurs et coureuses présents dans la catégorie élite cette année ont déjà levé les bras au stade de La Redoute, dont François D'Haene qui a annoncé sa participation au dernier moment. Si Benat Marmissolle a dû déclarer forfait il y a tout juste un mois, son prédécesseur est là, Ludovic Pommeret, dont l’histoire d’amour avec la course ne s’est jamais démentie depuis 2009. Trois fois deuxième, le coureur né à Valloire avait touché enfin le Graal en 2021, en remportant l’épreuve main dans la main avec l’Italien Daniel Jung.

Autre ancien lauréat à se présenter sur la ligne, Antoine Guillon qui courra sa seizième Diagonale d’affilée depuis 2007. Onzième l’an dernier, le vainqueur de l’édition 2015 n’a sans doute plus les jambes pour figurer parmi les ultra favoris, mais sûr qu’il postule encore pour une belle place d’honneur, une de plus.

Chez les femmes, deux anciennes gagnantes sont également sur la ligne de départ. Absente l’année dernière, pour cause de blessure, Emilie Maroteaux reviendra sur les lieux de son exploit 2021, après avoir brillé cette saison au Portugal et en Suisse notamment. Mais le retour le plus emblématique, c’est bien évidemment celui de Marcelle Puy-Vienne, cinq fois lauréate de l’épreuve, en 1995, 2002, 2007, 2008 et 2010, et qui a annoncé la veille du départ de l’an dernier qu’elle participerait à cette édition 2023.

D’Haene, le retour.

Blessé au pied, François D’Haene avait été obligé de déclarer forfait l’année dernière, à un mois du départ. Dans la foulée, le quadruple vainqueur de la Diagonale avait été victime d’une fracture de la jambe, dans une chute à ski, puis de la hanche, six mois après, à la fin de la rééducation.

L’ancien viticulteur dans le Beaujolais a donc connu une année galère, sans beaucoup courir.

Mais, dans la foulée de sa rentrée sur l’Ultra Spirit, il y a un mois, il a annoncé sa participation à la Diagonale. Sans doute pas dans un état de forme optimal, François D’Haene sera tout de même la grande attraction de cette édition 2023.

Vainqueur en 2021, avec Daniel Jung, Ludovic Pommeret revient avec motivation pour tenter d’accrocher un deuxième succès.

PROFIL RAVITAILLEMENTS - DIAGONALE DES FOUS

26 DOSSIER SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023 DE PRESSE

La Redoute / 48 m 136

144,2

151,7

Colorado / 686 m

Grande Chaloupe / 9 m

Possession Ecole Evariste De Parny / 8 m

Chemin Ratinaud - Kalla / 418 m 127,6

X

160,8 1656

D. 15H00

113,9

X

D. 12H45

105,5

X

D. 07H00

92,1 94,3

X

D. 04H00

78,7 84,3

Sa,int-Phi1ipp o Le_Barilo

X

Deux Bras / 275 m

Roche Plate / 1256 m

Départ sentier scout / 1621 m

Plaine des Merles / 1804 m

,[qrêt de Bois

X

D. 01H00

0

: Anse des , :'Cascades

X

S. 20H30

Langevin

Forêt MoÎJ-r.ouvin O Pi on Sainte-,R

S. 08H45

SainteJoseph o

X

S. 04H30

72,0

Petilte-île

X

Sainte-Rose

.. ..

V. 00H00

50,6

Marla / 1636 m

Début sentier Taïbit / 1268 m

Cilaos / 1207 m

Mare à Boue / 1603 m

40,4

la, llhvine des Cabris

# -

V. 21H00

28,4

Forêt:.{Je l'Étang-Salé

V. 04H45

V. 00H30

14,4

O

Plaine des Sables

V. 18H15

l'�tang-Salé les Bains

X

V. 10H30

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Domaine Vidot / 649 m

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OCTOBRE 2022

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Notre Dame de La Paix / 1681 m

LES PARCOURS

X

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Grand Place les Bas/ Ecole / 671m

Les horaires de fermetures des postes sont indiquées pour la vague 1. Pour les autres vagues : v2 = + 10mn, v3 = + 20mn, v4 = + 30mn, v5 = + 40mn

Quotidien_RUN_Grand-Raid_PP_275x395.indd 1

07/07/2023 17:28

DOSSIER Les favoris de la Diagonale

Vainqueur du Trail de Bourbon l’année dernière, Paméla Léger sera l’une des favorites de la course féminine.

Cinq anciens lauréats sont présents cette année, dont Emilie Maroteaux, privée de Grand Raid l’année dernière pour cause de blessure.

Les locaux

Ces deux coureurs figurent assurément tout en haut de la liste des favoris, mais le Corse Lambert Santelli, qui avait abandonné l’année dernière après avoir été pris dans l’erreur d’aiguillage qui avait été fatale à David Hauss, a tout à fait les moyens de venir se mêler à la bagarre ; tout comme Alexis Sevennec, vainqueur de la Mascareignes il y a quatre ans et deuxième du TdB l’année dernière ; Clément Durance, qui aura une revanche à prendre après son abandon 2022 ; ou encore Guillaume Beauxis, 3ème en 2017 ; tandis qu’Alexandre Boucheix fera forcément le show, à l’abri du soleil sous sa casquette verte.

Chez les femmes, Courtney Dauwalter, étincelante en 2022, ne sera pas présente cette année, mais c’est une autre Américaine qui va attirer tous les regards, Katie Schide, vainqueur de l’UTMB en 2022, et qui s’est permis plusieurs fois de titiller sa compatriote, comme récemment sur la Western 100-Mile Endurance Run. Elle va trouver sur son sentier, l’Allemande Eva Sperger, la Canadienne Kesley Hogan, mais surtout, un contingent de l’Hexagone de qualité, emmené par Camille Bruyas, vainqueur déjà de la Mascareignes et du Trail de Bourbon, cinquième sur la Diagonale en 2018, mais aussi par Lucie Jamsin ou encore Géraldine Prost.

Depuis 2008 et la victoire de Pascal Parny, aucun Réunionnais n’a inscrit son nom au palmarès de la course hommes. Alors, encore cette année, les espoirs seront grands dans l’île et essentiellement placés en Judicaël Sautron, qui reste sur trois Top 10 d’affilée, et qui a prouvé il y a trois mois en remportant le Raid 974, que sa préparation était bonne.

Les amateurs de trail observeront aussi la performance de Romain Fontaine, le grand espoir réunionnais de la discipline, deuxième de la Mascareignes, huitième du TdB l’année dernière et qui a peu couru cette saison, pour optimiser ses chances, tandis qu’Aurélien Jacoutot, 13e en 2021, ou Johny Olivar et Christopher Camachetty, qui est déjà entré plusieurs fois dans le Top 15, peuvent se battre pour des places d’honneur.

Chez les femmes, outre Emilie Maroteaux et Marcelle Puy-Vienne, les meilleures chances de l’île reposent sur les épaules de Sylvaine Cussot, qui s’est installée à La Réunion il y a deux ans, et avait terminé cinquième l’année dernière, mais aussi sur celles de Paméla Léger, qui avait croqué le Trail de Bourbon l’année dernière, et de Hortense Bègue, vainqueur de la Mascareignes en 2018 et qui revient sur la Diagonale, douze ans après son Top 10.

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Pour les horaires de fermetures des postes voir le tableau des profils pages 30 et 31

28DOSSIER SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023 DE PRESSE OCTOBRE 2022

X

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LES PARCOURS

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V. 23H00

Comme aurait dit La Palice, avant de gagner la première fois, personne n’avait été déjà lauréat. Le vainqueur 2023 est donc peut-être à chercher chez ceux qui n’ont pas encore inscrit leur nom au palmarès.

Ainsi, Jean-Philippe Tschumi, deuxième l’an dernier, et qui avait longtemps accompagné Benat Marmissolle, postule bien sûr à la plus haute marche du podium. Vainqueur du Trail de Bourbon l’année dernière, son compatriote Mathieu Clément est aussi un vrai candidat au succès final, d’autant que ses trois succès cette année, au Ventoux, en Suisse et dans l’Alabama, montrent son état de forme.

L’Espagnol Jordi Gamito et l’Américain Jason Schlarb ont également des airs de postulants sérieux, mais sans doute que les plus gros potentiels viennent de l’Hexagone. Avec en tête Germain Grangier et Aurélien Dunand-Pallaz. Le premier, avait découvert la Diagonale l’année dernière, il avait compris sa difficulté et ses spécificités. Troisième de l’UTMB début septembre, il a ce vécu sur les sentiers réunionnais pour lui. Le deuxième, âgé d’à peine 31 ans, avait déjà affiché son potentiel il y a deux ans en terminant sur le podium de l’UTMB. Cette saison, il a raflé la mise sur la Hardrock 100, ce qui pose son ultra-trailer.

V. 21H00

Les ambitieux

Après trois Top 10 sur les trois dernières éditions, Judicaël Sautron sera encore la meilleure chance réunionnaise sur cette Diagonale 2023.

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04/07/2023 13:55

DOSSIER Les favoris du Trail de Bourbon

C’est là que ça se Corse !

Vainqueur de la Mascareignes l’année dernière, le Corse Noël Giordano sera l’un des favoris du Trail de Bourbon, mais Nicolas Gourdon et les Réunionnais vont lui mener la vie dure.

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roisième en 2021, Noël Giordano avait remporté l’année dernière la Mascareignes, « très ému » par ce succès décroché devant toute sa famille. Le Corse revient cette année, sur le format supérieur, dans la peau d’un favori, disons : d’un prétendant.

Mais le coureur, qui vient de terminer 37e de la CCC du Mont-Blanc, n’est pas le seul à lorgner la succession de Mathieu Clément. Nicolas Gourdon, troisième en 2021, 7e cette année des Ducs de Savoie, semble avoir le profil pour réaliser une belle performance, tout comme Gérald Moutiapoullé, le plus Réunionnais des Belges, ou peut-être est-ce le contraire, qui ne s’est jamais imposé sur son île natale et voudra sans doute réparer cette injustice après ses deux abandons les années précédentes, tandis que Pierre-Yves Briand, Eric Concé ou Tom Santos ont sans doute les jambes, mais découvriront la course, ce qui n’est jamais un avantage.

Noël Giordano a les moyens d’enchaîner Mascareignes et Trail de Bourbon.

Le talent de Rivière C’est pour cette raison que les Réunionnais ont toutes leurs chances.

Nicolas Rivière, en tête. Le deuxième de la Diagonale 2019 est enquiquiné par des problèmes physique à répétition depuis trois ans, mais sur son seul talent, il peut renverser la hiérarchie. A moins qu’Olivier Lamarque, quatrième l’an dernier, ou le touche-à-tout Mathieu Desserprit, déjà 7e et 13e lors de ses deux participations et qui avait clairement annoncé cette année après son succès sur la Fenêtre des Makes, qu’il viserait un Top 5, ne s’immiscent dans la course aux lauriers, ils en ont les moyens.

De leur côté, Mico Clain et Wilfrid Oulédi partent sans doute d’un peu plus loin, mais ils connaissent tellement bien ces sentiers, ils y ont tellement gagné, que, après tout, pourquoi pas ?

Malgré ses pépins physiques qui le tracassent depuis trois ans, Nicolas Rivière fait partie des favoris de ce TdB.

La menace sud-africaine Chez les femmes, Amélie Huchet est comme Noël Giordano. Elle saute le pas sur le TdB après son succès sur la Mascareignes l’an dernier, même si l’interne en médecine avait annoncé, dans un grand éclat de rire à La Redoute qu’elle ne voulait « plus jamais courir ».

Celle qui a découvert le trail sur l’île, lors d’un premier séjour il y a neuf ans, sera l’une des favorites, mais elle devra écarter la menace Tarrin Van Niekerk, la Sud-Africaine, qui a beaucoup gagné chez elle, avant de découvrir La Réunion cette année, alors que les deux Suisses, Elif Basic, 14e l’année dernière, et Noélie Monney, 21e de la Diagonale il y a tout juste un an, ont aussi des allures de possibles lauréates.

Mais la grande favorite pourrait bien être Mélanie Rousset, qui vient de gagner le Trail du Besso, mais qui a surtout déjà obtenu deux Top 5 à La Redoute, une quatrième place sur la Diagonale 2016, une troisième sur le Trail de Bourbon 2018.

Chez les Réunionnaises, outre Amélie Huchet, Libéra Fontaine, toujours très bien placée chaque fois qu’elle épingle un dossard dans son dos, et Angélique Lesport, qui avait dû renoncer l’année dernière en raison d’une blessure à la cheville, paraissent les mieux armées pour rivaliser.

AméliéDE Huchet aura-t-elle le même sourire que l’année dernière, samedi à La Redoute ?

PROFIL RAVITAILLEMENTS - TRAIL BOURBON

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OCTOBRE 2022

La Redoute / 48 m

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D. 12H15

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66,5 69,7

Les horaires de fermetures des postes sont indiquées pour la vague 1. Pour les autres vagues : v2 = + 10mn, v3 = + 20mn

30DOSSIER SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023 DE PRESSE

X

Dos d’Ane / 826 m

X

X

X

X

S. 23H05

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S. 20H10

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Passerelle d’Oussy / 365 m

X

S. 21H50

Ilet des Orangers / 975 m

Plateau Cerf- Roche Plate / 1256 m

X

Deux Bras / 275m

X

X

S. 18H10

Marla / 1636 m

La Nouvelle / 1440 m

Plaine des Merles / 1805 m

37,0 43,1 48,0

S. 15H25

Retrouvez ici le parcours numérique

28,3

S. 13H10

24,4

X

S. 11H30

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Parking Bras Marron / 778 m

Bélouve / 1453 m 12,6

X

S. 06H55

7,7

X

S. 05H55

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V. 20H00

Cilaos / 1207 m

Mare à Joseph / 1401 m

109 km, 6 260 M D+

X Hell Bourg Stade / 996 m

X

Le Trail de Bourbon

S. 02H10

----------------------------------

X

Caverne Dufour / 2482 m

LES PARCOURS

X

Le Quotidien Le Quotidien partenaire du partenaire du Grand Raid.

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DOSSIER Les favoris de la Mascareignes

Des Réunionnais conquérants

Après deux déceptions, Victoria Devouge sera encore l’une des prétendantes à la victoire cette année.

Triple champion de La Réunion, Orlan Ayaden découvre la Mascareignes, mais figure quand même dans la liste des favoris.

l’année dernière et on imagine bien évidemment que ce classement ne demande qu’une chose : être amélioré.

En tête de troupe, Orlan Ayaden, bien évidemment, triple champion de La Réunion cette année : de trail court, de cross country et de trail long. En gros, de tout ce qui se court. Le militaire, installé dans l’île depuis un peu plus d’un an, vivra son premier week-end de Grand Raid, ce n’est jamais simple à appréhender, alors peutêtre, se fera-t-il déborder par l’événement, alors peutêtre faut-il regarder à côté de lui, chez les habitués, pour trouver un possible vainqueur.

Alexandre Depêche, par exemple, 6e l’année dernière, 5e de la Cimasarun il y a tout juste deux mois, ou bien évidemment Loïc Gauvin, 3e en 2022, 1er Réunionnais, après une magnifique bagarre avec Emmanuel Haddoux, ou encore William Rostan, qui revient deux ans après sa 14e place, le kiné espagnol, Urko Larranaga, 14e de la Diagonale l’année dernière, et bien entendu, Stéphane Odules, Yannick Imbrosciano et Fabrice Mithridate, jamais très loin quand il s’agit de désigner les prétendants au podium.

Sûr que Loïc Boyer, intenable cette saison, sera dans le coup aussi. Du Trail de Bellevue à la Cimasarun, le Dionysien a tout gagné, sur tous les sentiers, il avait même terminé dans le Top 10 de la Mascareignes

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Les horaires de fermetures des postes sont indiquées pour la vague 1. Pour les autres vagues : v2 = + 10mn, v3 = + 20mn

32DOSSIER SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023 DE PRESSE OCTOBRE 2022

50

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La Redoute / 48 m

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V. 22H00

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La Mascareignes

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Chemin Ratinaud / 418 m

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Plaine des Merles / 1804 m

LES PARCOURS

X

Chez les femmes, aussi, les Réunionnaises prendront le départ avec pas mal d’ambitions. Bien sûr, Camille Anciaux, jeune mais pleine de qualités, ou Claire Dauchez, lauréate du Grand Raid des Pyrénées il y a cinq ans, ne sont pas à écarter d’un revers de main, mais c’est bien dans le peloton issu de l’île qu’il faut sans doute chercher la future gagnante.

Chez Victoria Devouge, par exemple, malchanceuse lors des deux éditions précédentes, et qui voudra enfin décrocher ce que tout le monde attend : une victoire sur ce format.

Mais Sophie Blard, qui connaît le Grand Raid autant que sa Bretagne natale, 3e même de la Diagonale en 2021, ne se laissera bien évidemment pas faire, pas plus qu’Axelle Henry, nouvelle venue dans la discipline dans l’île, et dont le sourire qu’elle dégaine sur toutes les lignes d’arrivée ne doit pas faire oublier la détermination et le talent, ou Marion Roucher, vainqueur cette année du Swiss Canyon Trail, ce qui sonne quand même comme une référence.

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V. 12H30

X

Dos d’Ane / 826 m

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l se pourrait bien que la Mascareignes prenne l’accent italien cette année. Le principal favori de la course, Luca Arrigoni débarque en effet de l’autre côté des Alpes, il a tout gagné chez lui, du moins : tout ce qu’il a couru, et il a même terminé deuxième des Championnats du monde de skyrunning, la course de montagne qui se joue tout là-haut, dans des altitudes et des dénivelés impressionnants.

Arrigoni trouvera sur sa route Matthieu Simon, 11e de la CCC du Mont-Blanc il y a un peu plus d’un mois, et vainqueur du Trail du Saint-Jacques, 75 kilomètres au compteur, tiens, tiens, comme la Masca.

L’Italien et le Français semblent les seuls à pouvoir interdire aux Réunionnais de triompher sur leur course, car le contingent venu de l’île paraît vraiment de qualité cette année.

Des habitués de l’épreuve

V. 10H15

Les Réunionnais semblent en mesure de jouer les tout premiers rôles sur la Mascareignes, tant chez les garçons que chez les filles.

Sept Diagonales, deux Trails de Bourbon : Sophie Blard connaît parfaitement ces sentiers. Ce qui peut être un avantage.

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DOSSIER Les inscrits et les chiffres 2023 REUNION

FRANCE

INTERNATIONAL

TOTAL

DIAGONALE DES FOUS

1315

1340

211

2866

TRAIL DE BOURBON

1184

401

48

1633

MASCAREIGNES

1246

426

47

1719

RELAIS ZEMBROCAL par équipe de 4

569

191

24

196 équipes

4314

2358

330

7002

TOTAL

34

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

784

E D I T I O N

au

OCTOBRE

2 0 2 3

les inscrits

19 22

SPORTIVEMENT ENGAGÉ

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PORTRAIT

Mascareignes en 2016, Trail de Bourbon en 2017, 5e de la Diagonale en 2018 : son histoire avec le Grand Raid est souvent couronnée de succès.

Camille Bruyas, retour aux sources Installée à La Réunion entre 2016 et 2019, Camille Bruyas y a découvert le trail et c'est portée par un nouveau statut qu'elle y revient pour disputer la Diagonale qu'elle avait terminée à la cinquième place en 2018.

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uand elle avait disputé sa dernière course, gagnée bien sûr, ce dimanche de novembre 2018 à Saint-Leu, Camille Bruyas avait lancé "ce n'est qu'un au revoir", c'est vrai, on dit souvent ça dans ces moments-là,

36

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

comme une formule de politesse, comme un bonjour, ça va ?, au collègue de bureau le matin.

Elle avait dit "on se reverra" aussi, ça va avec, et si certains le rabâchent mais ne tiennent jamais leurs promesses, il fallait bien évidemment croire la kinésithérapeute née à Bas-Lieu, dans les Monts du Lyonnais, parce qu'elle ne prononce jamais des paroles en l'air, parce que, surtout, La Réunion, La Réunion, oui, cette île où elle est arrivée à la rentrée 2016, et où tout va changer, sa vie, son sport, elle, aussi, ça ne pouvait pas être autrement. "C'est là que j'ai vraiment découvert le trail, un sport que je ne connaissais pas et qui fait maintenant entièrement partie de ma vie, confirme l'ancienne licenciée à la Dominicaine. J'ai aussi découvert une île avec une envie de vivre le moment présent, de faire les choses comme elles se passent. Ce sont trois années qui m'ont appris à grandir."

"Ça fait déjà plusieurs années" Tout naturellement, "ça fait déjà plusieurs années" qu'elle avait envie, envie de revenir, son nom avait même circulé l'année dernière, au tout début des inscriptions à la Diagonale, elle aurait dû être là, elle aurait dû courir, mais elle n'était "pas très en forme" l'été juste avant, elle avait donc renoncé, elle avait repoussé, pas longtemps, quelques mois seulement, parce que cette année, "c'est apparu comme une évidence".

La saison a pourtant été compliquée, il y a eu cette opération au mois de mai, l'artère iliaque encrassée, trois mois d'arrêt, de rééducation, des doutes bien évidemment, du mal à retrouver toutes ses sensations, mais il semble évident que cette année, rien ne pouvait l'empêcher, la route était tracée, elle devait

PORTRAIT

Camille Bruyas est resté un peu plus de deux ans à La Réunion mais a lié une relation très forte avec l’île. la mener ici dans l'océan Indien. "Je me suis soignée en pensant toujours que l'objectif, ce serait vraiment de reprendre sur ma course de coeur, parce que j'ai très envie de retrouver la belle énergie qu'il y a ici, cette ambiance incroyable, vivre cette belle aventure avec les copains, j'en ai besoin", sourit-elle.

C'est que l'histoire entre l'ancienne basketteuse et le Grand Raid est incroyable, une sorte de conte, une légende peut-être même, un rêve en tous les cas, une victoire sur sa première Mascareignes en 2016, quelques mois à peine après son arrivée, une autre sur le Trail de Bourbon l'année suivante, une cinquième place sur sa première Diagonale quelques semaines avant de partir, comme ça, sans énorme préparation, au simple talent.

Pas question pour autant de revendiquer quoi que ce soit pour cette deuxième participation dans quelques jours. Malgré sa victoire sur le Trail de Serre-Ponçon au début du mois dernier, Camille Bruyas arrive comme elle est, simple, sans objectif chiffré, sans objectif autre que le plaisir et la découverte, toujours. "Revenir à La Réunion cinq ans après, c'est un bel objectif, se réjouit-elle. Mais j'y viens surtout pour emmagasiner de l'expérience et préparer l'année prochaine. Bien sûr, je me suis entraînée, je me suis préparée, je ne vais pas arriver là comme un cheveu sur la soupe, mais honnêtement, je vais courir sans attente particulière. Cela peut paraître bizarre, on va me dire que c'est facile de tenir un tel discours, mais je ne mets pas la performance en premier dans mes objectifs."

"Toujours en apprentissage" Camille Bruyas est pourtant entrée dans une nouvelle dimension depuis son départ de La Réunion, elle a clairement franchi des paliers.

le Trail des Templiers, ce sont les formats un peu plus courts qui me correspondent le mieux. Je me dis que sur le format plus long, je n'arriverai en fait jamais à la fin de l'expérimentation. Ce sont des courses où j'ai le sentiment de n'avoir pas toutes les réponses au départ, et pas beaucoup plus à l'arrivée. J'ai l'impression que je suis toujours en apprentissage."

“Toujours garder un équilibre"

Opérée au mois de mai de l’artère iliaque, Camille Bruyas arrive sur la Diagonale sans objectifs chiffrés.

Accueillie dans le Team Salomon au début de l'année 2020, elle s'est imposée à 31 ans comme l'une des meilleures spécialistes mondiales de l'ultra-trail, changeant forcément de statut après une année 2021 couronnée de deux succès en Italie et d'une deuxième place sur l'UTMB, meilleur temps pour une Française à la clé. "Je ne crois pas que j'ai changé de statut, c'est juste de la continuité, la confirmation de ce que j'avais fait avant. Je reste persuadée que je ne suis pas une vraie coureuse de 100 miles, dit-elle sans fausse modestie. Ce n'est pas une question de performance, mais de ressenti.

Je l'ai encore expérimenté depuis un an au Cap ou sur

Alors, Camille Bruyas, désormais installée près d'Annecy en Haute-Savoie, veut pour le moment "prendre tout ce qu'il y a à prendre", elle veut "profiter au jour le jour", consciente que sa "carrière de sportive ne durera pas pendant encore vingt ans", consciente qu'il y aura encore aujourd'hui et demain, "des hauts et des bas", comme dans chaque vie de sportif, mais ça ne la panique pas, car elle essaiera toujours "de garder un équilibre", entre tous ses rêves et toutes ses vies, le trail, les remplacements dans les cabinets de kinésithérapie et désormais le yoga, auquel elle avait été initiée à La Réunion et qu'elle pratique et enseigne. "C'est vrai que ça donne des semaines chargées, mais c'est plutôt bien, détaillet-elle. Ce sont trois choses intimement liées, et je n'ai jamais l'impression de travailler quand je fais ça. Quand je fais du yoga, je préviens ma santé, en vue de faire du trail, pour lequel je rééduque mon corps. Ce qui fait que je ne peux pas concevoir de faire ces choses-là séparément. En plus, j'ai vraiment du mal à restreindre. Il suffit juste, dans certains moments de l'année, de mettre le curseur un peu plus sur une activité, un peu moins sur les autres."

Depuis la semaine dernière, c'est donc le trail, le trail à La Réunion. Camille Bruyas reste en effet un mois dans l'île, quinze jours avant la Diagonale, quinze jours après. Elle avait dit, ce n'est qu'un au revoir, elle avait dit, on se reverra, aujourd'hui, elle est là.

SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

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Cilaos: L’ascension du Piton des Neiges depuis le bloc Cilaos: L’ascension du Piton des Neiges depuis le bloc Cilaos: L’ascension du Piton des Neiges depuis le bloc Cilaos: L’ascension Piton des Neiges depuis le bloc Difficulté: Très difficile Difficulté: Très difficiledu Très difficile Itinéraire Cilaos:Difficulté: L’ascension du Piton des Neiges depuis le bloc Itinéraire Difficulté: Très difficile Difficulté: Très difficile Itinéraire Difficulté: Très difficile Durée : Environ 8h30

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DEVIENNENT-ILS ?

Mireille Dromart, à son rythme Lauréate trois fois du Grand Raid dans les années 1990, Mireille Dromart (ex-Sery) vit désormais une retraite paisible, mais jamais très loin des sentiers et de la Diagonale.

E

Comme depuis qu’elle est à la retraite, Mireille Dromart participera cette année au Grand Raid à sa façon. En faisant le balisage autour de Cilaos. lle dit dans un grand éclat de rire qu'elle est désormais "bien paresseuse", "bien moins motivée", mais Mireille Dromart participera encore cette semaine au Grand Raid. "A mon rythme", sourit-elle.

La retraitée de 73 ans ne court plus en effet, elle a dit au revoir à cette compétition en 2000, après dix participations et trois victoires. Mais depuis, elle enchaîne les éditions comme bénévole, combien? Plein. "Avant j'étais serre-file, mais je crois que maintenant, c'est pour moi qu'il faudrait un serre-file, lance-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Après, je suis beaucoup intervenue sur les départs du Semi-Raid. Mon domaine de prédilection, c'était Cilaos, Hell-Bourg. J’y allais à pied. Mais maintenant que c'est de nuit, c'est trop compliqué pour moi. Il faudrait faire tout le tour en voiture, mais c’est bien trop long. De toute façon, maintenant, la nuit, je dors. Je vais me coucher à 22 h 30."

"C'est une vieille histoire" Alors, aujourd'hui, elle s'occupe uniquement du balisage, du côté de Bras-Rouge, du Taïbit, ou dans sa commune de Cilaos. "En général, je commence le vendredi avant, détaille-t-elle. Dans les endroits où ça ne risque pas trop d'être enlevé.

Je termine par le centre-ville, au dernier moment,

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SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

parce que si on le met trop tôt, les gens l'enlèvent."

L'ancienne professeure d'EPS, qui a terminé sa carrière à Trois-Bassins, reste ainsi en contact avec une épreuve dont elle a marqué l'histoire, et reste avec trois succès, en 1992, 1994 et 1999, l'une des figures emblématiques. "Franchement, ça m'est plutôt égal, avoue-t-elle en toute franchise. À l'époque, c'est sûr, j'étais toute fière quand je gagnais. Mais aujourd'hui, je me dis que c'est une vieille histoire. Des fois, je vois des photos, je lis des articles et je me dis que c'est quelqu'un d'autre.

Une autre personne. Une personne que j'admire parce qu'elle était vraiment très compétitive. Mais aujourd'hui, je ne suis plus du tout la même."

Aujourd'hui, Mireille Dromart dit même qu'elle ne "sai(t) pas si ça (lui) plairait", parce que c'est "devenu trop compétition, compétition". Pourtant, la Cilaosienne continue de crapahuter sur les sentiers, autour de chez elle, jusqu'au sommet du Taïbit même. "Mais je prends plus de temps, parce qu'il faut se ménager, parce que l'âge commence à peser, dit-elle. Ce ne sont pas vraiment des courbatures, mais des petits tiraillements, ici ou là.

Alors, je suis plus lente et ce que je faisais en 2 h il y a dix ans, je le fais en 4 h maintenant."

Pourtant, au début de sa retraite, elle a poursuivi la compétition. Elle est même partie régulièrement à l'étranger, courir des épreuves à étapes, au Népal, au Maroc, Rodrigues...

"C'était vraiment génial, souffle-t-elle. Comme

j'étais à la retraite, j'ai vraiment pu en profiter. Je considère qu'une existence, ce sont des tranches de vie. Ma première tranche, c'était le Grand Raid, la deuxième, ce sont ces voyages à l'extérieur. Mais avec le Covid, j'ai été obligée d'arrêter et je ne suis plus partie depuis."

"Je mène une vie paisible" Mireille Dromart a également stoppé les courses, c'était avant la pandémie, en 2014, après un dernier tour de piste sur la Kalla Nescafé. "J'avais déjà un problème au genou, parce que je m'étais fait une entorse au Maroc, précise-t-elle. Sur la Kalla, ça s'est amplifié. Au début, c'est beaucoup de montée donc ça allait, je n'avais pas trop de problèmes, mais en descente, j'ai vraiment eu mal. Alors, je me suis dit que j'allais arrêter la compétition. En plus, pour pouvoir faire des courses, il faut beaucoup s'entraîner."

Et Mireille ne veut plus de contraintes.

"Maintenant, je fais ça à la sensation, quand j'ai envie, je sors", dit-elle, précisant que sa vie actuelle est vraiment "paisible", entre les sentiers, donc, mais aussi le jardinage, la location saisonnière de ses deux chambres dans le bourg.

"Tout le reste est derrière moi, c'est fini", conclutelle, sans une once de nostalgie dans la voix.

DEVIENNENT-ILS ?

Mireille Dromart a remporté sa troisième et dernière victoire en 1999, avec près de deux heures d’avance sur sa dauphine.

"C'était la surprise totale" Quand la Marche des Cimes est créée en 1989, Mireille Sery n'attache que peu d'importance à cette nouvelle épreuve.

"Je n’en avais pas trop entendu parler, je ne savais pas exactement ce que c'était", dit-elle aujourd'hui.

Mais très vite, la course va la rattraper, un peu comme une évidence. "A ce moment-là, j'étais très souvent sur les sentiers, racontet-elle. Je partais souvent dans Mafate, avec mon petit sac sur le dos et un petit ravitaillement. C'était sorties montagne très souvent. Forcément, je rencontrais des gens et souvent on me disait : mais vous qui êtes tout le temps dans la montagne, pourquoi vous ne faites pas ça?"

Finalement, Mireille Sery rencontre un groupe de randonneurs qui travaillent à l'Equipement, les passionnés sympathisent, ils font des projets : et si on s'inscrivait ?

Premier succès en 1992 Le défi est lancé, Mireille a quarante-deux ans, pas d'expérience en compétition, mais elle le relève. "Je voulais voir si j'étais capable de traverser cette île du Sud au Nord", dit simplement aujourd'hui Mireille Dromart qui s'aligne donc pour son premier Grand Raid en 1992, pardon : pour sa première Grand Traversée, c'est son nom alors, et qui la gagne, main dans la main avec la métropolitaine Thérèse Derolez, en 28 h 21, 82es au scratch toutes les deux, sur 626 finishers. "C'était vraiment la surprise totale, avoue la lauréate. Pourtant, on avait bien dormi, bien mangé. On avait pris notre temps.

On s'était alors retrouvée avec Thérèse au pied de la dernière montée et on avait fait toute cette dernière difficulté ensemble, pour arriver le samedi au petit matin."

Le virus a frappé, Mireille Sery enchaînera alors dix Diagonales, elle termine troisième en 1993 et gagne à nouveau en 1994 puis en 1999, sa troisième et dernière victoire,

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Le Grand Raid a aussi permis de belles rencontres, comme ici avec Maud Combarieu. décrochée avec près de deux heures d'avance sur sa dauphine, Christine Rischard.

"C'est bizarre, parce que, en 1999, j'étais vraiment complètement décontractée, j'ai eu l'impression que la course était facile, estime-telle. Tout était réuni pour que ça se passe bien.

C'était la forme totale."

Elle le dit en rigolant, comme une preuve supplémentaire que Mireille Sery a aligné les courses, avant tout, "pour le plaisir", mais avec aussi une grande détermination. "En fait, je partais toujours très décontractée et l'esprit de compétition et l'adrénaline me venaient à peu près quand on traversait la Plaine d'Affouches, se souvient-elle. C'était à ce moment-là que l'esprit commençait à bouillonner. Que je sois 10e, 1re ou 60e, je me disais qu'il fallait que je tienne ma place et que, à partir de ce momentlà, plus personne ne devait me doubler. Il fallait alors faire attention à rester lucide, à ne pas tomber. Je me disais tout le temps : si toi tu es fatiguée, les autres aussi doivent être fatiguées."

Dernière Diagonale en 2000 Mireille Sery dispute sa dernière Diagonale en 2000, elle a 50 ans et prend la 10e place du classement féminin. Elle se dit alors que d'aussi longues distances ne sont plus pour elle. "J'ai réalisé que mon plaisir, c'était d'être sur les sentiers, d'être en montagne, pas de faire des courses aussi dures", résume-t-elle aujourd'hui. Elle raccroche ainsi sans regrets, parce que les souvenirs restent merveilleux, ces succès, mais aussi toutes ces rencontres, elle cite bien évidemment Marlène Chane See Chu, "qui ressemblait à Ursula Andress, avec sa chevelue comme une lionne", elle cite Maud Combarieu, rencontrée quand elle est devenue serre-file, et avec qui est née "une grande sympathie"...

Comme un plaisir supplémentaire à ces émotions vécues tout au long de ces années.

Le Département SOUTIENT LE SPORT ET LES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU

Pour que La Réunion soit davantage une terre d’excellence sportive, à l’approche des 11es Jeux des Iles de l’océan Indien (2023) et des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (2024), le Département renforce son dispositif d’accompagnement aux sports et aux sportifs de haut niveau.

Un nouveau règlement d’aides a ainsi été voté par l’Assemblée départementale le 22 mars dernier.

LES NOUVELLES DISPOSITIONS •Bourses trimestrielles : les plafonds de ressources sont relevés •Bourses aux collégiens intégrant des structures de haut niveau à La Réunion : bourse égale au montant de la contribution demandée aux parents jusqu’à 3 000 €/an •Primes à la performance élargie aux jeunes officiels de l’UNSS (arbitres, entraîneurs…)

•Primes à la performance aux Championnats de France élargie à tous les jeunes •Aide à la préparation aux Jeux Olympiques et Paralympiques pour les sportifs présélectionnés dans une équipe de France : aide forfaitaire de 6 000 € •Accompagnement des jeunes sportifs professionnels de moins de 25 ans : aide de 3 000 €/ an pendant 2 ans après la signature d’un contrat professionnel (sous conditions de ressources).

Pour tout renseignement ou constitution de dossier : Département de La Réunion - Service des Sports 7 bis rue Mazagran • 97400 Saint-Denis 02 62 94 87 30 • sports@cg974.fr

Avec vous pour promouvoir le sport

ET SANTÉ

“Le sport a accompagné ma maladie” L’année dernière, la coureuse de 44 ans a participé à la Zembrocal, avalant le troisième relais, celui dans Mafate.

Deux ans et demi après avoir été opérée d'un cancer du sein, Maryline Cabon s’alignera cette semaine sur La Mascareignes. Ou quand le trail participe au processus de guérison.

Q

uand j'ai vu mon frère faire la Diagonale, je me disais que ce n'était pas possible de faire un truc pareil." C'était il y a quatre ou cinq ans, en fait c'était il y a un siècle. A ce moment-là, Maryline Cabon ne se doutait en effet pas une seule seconde qu'elle aussi, elle tomberait dedans, qu'elle aussi, elle disputerait le Grand Raid, version Mascareignes, ce sera dans la nuit de jeudi à vendredi, sorte à la fois d'acmé de sa passion et de continuité de tout ce qu'elle a vécu depuis de nombreux mois. "Aujourd'hui, le trail, c'est devenu un rituel, une hygiène de vie et je dirais même : une philosophie de vie, explique la coureuse de 44 ans.

Je vis trail, je parle trail. C'est très prenant, ça demande beaucoup d'énergie, beaucoup d'investissement.

Heureusement, j'ai la chance d'avoir un conjoint qui m'épaule beaucoup."

“ Il faut tenir sur la longueur ”

Trente mois après avoir été opérée d’un cancer du sein, Maryline Cabon s’alignera cette semaine sur la Mascareignes.

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Le coup de foudre avec les sentiers est pourtant tout récent, un peu plus de deux ans. Avant ? "Pas du tout, rigole la conseillère Pôle Emploi à Saint-Pierre.

J'adore la nature, donc je faisais un peu de randonnée.

Je courottais, de temps en temps, des 5 km sur route. Des fois, des 10. Mais jamais de trail."

C'est donc en 2021 que Maryline va se lancer dans l'aventure. Quelques mois avant, elle a été diagnostiquée : un cancer du sein. En mars, elle est opérée et pendant ses séjours à l'hôpital, elle est "sensibilisée à l'effet du sport" dans le processus de guérison. "Je suis tombée sur l'association Asetis, qui travaille avec des malades du cancer du sein, du Sida ou de Parkinson, raconte la maman de deux enfants. C'est un lieu de vie au sein de l'hôpital, où on peut discuter, déjeuner. Ils proposent aussi des activités sportives.

J'ai alors été en contact avec Odyssea et tout s'est mis petit à petit en place."

En arrêt maladie, Maryline Cabon rejoint des groupes de randonnée, elle rencontre des gens qu'elle ne connaissait pas, multiplie les sorties, jusqu'à participer à la fin de l'année à la Kalla Nescafé.

ET SANTÉ

L’aviron peut parfaitement entrer dans le processus de guéris on chez les patients atteints d’un cancer.

I N T E R V I E W : Jocelyne Rolland : kinésithérapeute sénologue, marraine du réseau des kinés du sein

Il ne faut pas les pousser à faire des exploits" Kinésithérapeute sénologue, marraine du réseau des kinés du sein, Jocelyne Rolland a créé deux concepts d'activité physique pour les femmes atteintes d'un cancer du sein, Rose Pilates et Avirose.

Elle nous explique les avantages mais aussi les inconvénients du trail dans le processus de guérison.

Jocelyne Rolland, peut-on dire que le trail et le sport en général peuvent fonctionner comme des "médicaments" dans des affections comme le cancer du sein?

C'est en effet ce qu'on dit aujourd'hui. L'activité physique est le meilleur médicament qui soit pour lutter contre la fatigue du cancer, contre les effets secondaires des traitements et aussi pour éviter les récidives et favoriser la guérison.

Quand une femme a eu un cancer du sein, il faut absolument qu'elle change de mode de vie et qu'elle mette l'activité physique à son programme. Tout dépend de l'activité physique.

Que voulez-vous dire?

Il faut faire une activité physique avec un entraînement progressif. Les activités de longue distance et très intenses, comme le trail, ça peut générer de l'inflammation dans les tissus et dans le corps et ce n'est pas forcément très recommandé dans les suites d'un cancer.

Ceci étant, je comprends bien une femme qui dit que ça intervient dans son processus de guérison, car c'est plus une sorte de challenge.

Une femme qui se lance dans le trail va se dire : mon corps a été complètement déconstruit par la chimio, la chirurgie, je pensais que je ne ferais plus jamais rien avec mon corps et je vois

qu'en m'entraînant, je peux faire des choses avec, j'ai donc gagné sur la maladie, sur mon corps.

"L'activité physique va limiter les risques" Ce qui signifie qu'on est finalement plus dans un aspect mental que physiologique?

Exactement. Le sport, de manière très intense, ça peut être préjudiciable pour la santé. J'avais par exemple une patiente, qui sortait d'un cancer du sein et qui, à chaque fois qu'elle faisait un trail, avait des saignements au niveau gynécologique et son médecin lui avait dit d'arrêter.

Ce qui veut dire qu'on peut faire rentrer le trail dans un processus de guérison, pour les raisons qu'on vient d'évoquer, mais qu'il ne faut pas dire, en raccourci, que c'est la solution à tous les problèmes.

Des femmes n'ont pas la structure, le corps, les capacités d'entraînement pour en faire. Elles n'y arriveront jamais.

C'est pour cela qu'il faut leur proposer plein d'autres activités physiques, plus progressives.

- Est-ce que, en prévention, l'activité physique et notamment le trail limitent les risques d'apparition de cancers du sein?

- L'activité physique va limiter les risques d'avoir un cancer du sein, parce que ça évite d'avoir trop de masse grasse, d'avoir trop d'inflammation. La sédentarité, ce n'est pas bon. De là à dire que c'est le trail qui va tout prévenir, c'est aussi un raccourci.

Pensons d'abord à des activités moins violentes, moins intenses.

Donc, que conseilleriez-vous? Ça peut être la course à pied, l'aviron, la natation.

Mais pas dans des entraînements aussi intenses, que pour aller faire un trail. Je n'irai par exemple jamais dire à une femme : faites de la course à pied et inscrivez-vous à un marathon. C'est vrai, comme on l'a dit, que si, à la sortie d'un cancer, on en boucle un, ce sera une victoire sur soi-même, mais déjà si on arrive à faire de la course à pied régulièrement, c'est bien. Il ne faut pas pousser ces femmes à faire des exploits.

"Ça bouleverse un peu les mentalités" Ces connaissances autour de l'activité physique comme faisant partie d'un processus de guérison d'un cancer sont-elles récentes?

Il y a une évolution dans les discours. Avant, on disait plutôt : vous êtes malade, restez couché.

Dans le cancer du sein, très longtemps on a dit aux femmes : vous ne devez plus vous servir de votre bras, vous ne devez plus rien faire. Aujourd'hui, on sait que l'activité physique est vraiment bénéfique pour beaucoup de cancers, sein, colon... Pour éviter la récidive et favoriser la guérison. C'est quelque chose de relativement récent, c'est de plus en plus expliqué aux patients, mais ce n'est pas encore rentré dans les moeurs complètement.

Parce que ça bouleverse un peu les mentalités.

Si vous demandez à quelqu'un ce qu'il faut faire quand on a le cancer, se reposer ou aller courir un trail, beaucoup de gens vous diront : se reposer.

Or, même quand il y a un traitement lourd, de chimiothérapie, on conseille aux gens de marcher tous les jours. Car il faut que tout le monde le comprenne : l'activité physique, c'est la santé.

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ET SANTÉ

En 2008, Myrielle Hoareau a terminé 4e de la Diagonale, trois mois seulement après la fin de son traitement.

“ C’était ma psychothérapie ” "L'objectif, c'était de se dépasser, résume celle qui est arrivée dans l'île il y a seize ans. Quand on commence le trail, on s'aperçoit que c'est comme quand on combat la maladie. Il y a des jours avec, des jours sans. On se lève le matin, on est très fatiguée et puis en partant sur les sentiers, on s'aperçoit qu'on est en super forme. Ou le contraire."

Les deux combats, contre le cancer et contre les sentiers, s'imbriquent alors, s'influencent et se mélangent, pour ne faire plus qu'un. "On peut dire que le sport a accompagné ma maladie et que ma maladie a accompagné mon sport, résume Maryline. En fait, en étant malade, j'ai commencé à m'intéresser à mon alimentation, à mon hygiène de vie, au sommeil aussi. J'ai voulu harmoniser tout cela. Et je me suis aperçue qu'en trail, c'est pareil. Si on ne fait pas attention à tous ces critères, on ne peut pas se sentir bien.

C'est comme pour le mental. Dans les deux cas, il faut tenir sur la longueur, savoir qu'il y aura des hauts et des bas et ne pas tomber."

Désormais inscrite au club d'athlétisme de Bois-d'Olives, Maryline Cabon s'entraîne trois fois par semaine, trouvant dans cette nouvelle activité "une sorte d'exutoire". "C'était ma psychothérapie, je crois que dans ces efforts physiques, j'ai concentré tout le négatif que j'avais en

Lauréate en février du cross de La Plaine-des-Palmistes, Anaïs Quémener avait souffert d’un cancer du sein en 2015. moi, j'y ai mis toute la rage que je ressentais pour m'investir à fond."

A tel point qu'elle vit son premier week-end Grand Raid l'année dernière, sur la Zembrocal, entre copine.

Elle court le troisième relais, celui dans Mafate. "J'étais très fière", sourit-elle. Aujourd'hui, en rémission, malgré quelques effets secondaires qui l'ont poursuivie un an

après la fin de son traitement, elle s'attaque donc à la Mascareignes. "Aujourd'hui, je considère que le cancer est derrière moi, alors ça m'émeut beaucoup de me retrouver sur la ligne de départ d'une telle course, conclut-elle. Je veux vraiment en profiter pleinement. Je ne sais pas si un jour, je courrai la Diagonale. Pour le moment, je n'y pense pas. Mon objectif, c'est la Mascareignes. Et j'espère juste m'éclater."

L'exemple vient d'en haut Au début du mois dernier, sur le marathon de Berlin, Anaïs Quémener, la championne de France en titre, a explosé son record personnel de plus de trois minutes, descendant pour la première fois de sa carrière sous les 2 h 30', en claquant l'excellent chrono de 2 h 29'01.

L'aide-soignante à l'hôpital de Bondy, d'origine réunionnaise par sa maman, semble donc à 32 ans au sommet de sa forme et postule à une place en équipe de France pour les Jeux de Paris. Et pourtant, la coureuse, qui était venue disputer le cross de La Plaine-des-Palmistes en février dernier devant les yeux énamourés de son grand-père, a souffert elle aussi d'un cancer du sein.

C'était en 2015, Anaïs Quémener était en train de préparer les Championnats de France de marathon, le diagnostic est tombé, cancer avancé de stade 3 sur 4, et pourtant même après le traitement, même avec la chimiothérapie, elle ne met pas le sport de côté, au contraire, réduisant tout de même les charges d’entraînement. "Le sport a été une vraie thérapie", disait-elle ainsi dans Le Quotidien du 13 février 2023. Tant sur le plan

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physiologique que sur le plan mental. ''Je m’accordais une heure durant laquelle j’étais dehors et je faisais du sport, racontait-elle dans Le Monde du 24 septembre dernier. J’étais avec mon club, je voyais mes copains. Le moment où je sortais me permettait de me vider la tête. ”

"Me prouver que j'en étais toujours capable" De Sèverine Guérif, double championne du monde de duathlon, à la sprinteuse jamaïcaine, Novlene Williams-Mills, elles sont nombreuses les sportives à avoir vaincu un cancer et poursuivi une carrière dorée. À La Réunion, l'exemple le plus emblématique vient sans doute de Myrielle Hoareau, athlète aux multiples talents, course à pied, vélo, trail, kilomètre vertical. Vainqueur du semi-raid, l'ancêtre du Trail de Bourbon, en 2003, la Dionysienne, mère de deux enfants, est une des meilleures traileuses de l'ile quand on lui diagnostique un cancer du sein, en 2007, au mois de septembre, un mois à peine avant le Grand Raid.

Myrielle Hoareau tient pourtant à le courir, elle termine cinquième... 24 h avant de subir une intervention chirurgicale. « Je n’ai rien dit avant. Ni à mon ex, ni à mes filles ni mes amis proches. Je ne voulais affoler personne”, expliquait-elle dans Le Quotidien du 2 novembre 2013.

Un an plus tard, l'assistante dentaire fait encore plus fort. Trois mois seulement après la fin du traitement, elle s'aligne de nouveau sur La Diagonale et arrache la quatrième place. "J'ai toujours été bien sur cette course mais cette fois-là, j’avais des ailes", se souvenait-elle dans le même article. Elle avait alors révélé sa maladie au public massé sur la ligne d'arrivée de La Redoute. "J’ai dit que j’avais eu le cancer du sein et que j’ai fait le Grand Raid pour me prouver que j’en étais toujours capable. ” Marraine de l'édition 2013 d'Odyssea, Myrielle Hoareau a continué à arpenter les sentiers, sur le Grand Raid, sur l'UTMB, sur les grandes courses, sur les petites, comme un exemple de formidable résilience pour toutes les autres femmes.

a chacun ses challenges Le Quotidien partenaire du Grand Raid

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Venez jouer nombreux sur notre stand à la Redoute du vendredi 20 au dimanche 22 octobre 2023

Mentions légales : règlement de jeu complet auprès du Quotidien - 1 Rue Lislet Geoffroy - 97490 Ste Clotilde

À GAGNER

ÉD ITI ON

JEUNE POUSSE

Tom Herrou et son père Laurent ont multiplié les sorties d’entraînement et les courses pour être prêts ce jeudi 19 octobre.

La grande balade de Tom Agé de 20 ans au moment du départ de la Diagonale jeudi, Tom Herrou, étudiant en école d'ingénieur à Alès, sera le benjamin de la course.

E

t dire qu'il y a quatre ans, Tom Herrou s'était promis de ne jamais tenter cette folie. "En 2019, mon père avait voulu faire la Diagonale pour ses 50 ans, raconte le jeune coureur né le 24 octobre 2002. Il l'avait terminée en 55 h, en passant trois nuits dans les sentiers. On l'avait suivi sur tout le parcours et quand j'ai vu la difficulté de la course, sa souffrance, je m'étais dit que jamais je ne voulais vivre ça. Surtout pas."

C'est bien connu : il ne faut jamais dire jamais. D'autant plus quand, après avoir joué au football durant les années d'enfance, on a commencé à courir, une fois par semaine, puis un peu plus, pour suivre le papa, toujours.

Alors, un jour de 2020, lors d'un repas de famille, la discussion tourne autour du Grand Raid. On fait, on fait pas ? Ensemble ? Chiche ? "Je pense que j'ai accepté pour

la notion de défi, sourit Tom Herrou. L'idée de se surpasser.

En plus, quand j'ai commencé à participer à des courses, j'ai vu que ça me fait finalement assez plaisir de souffrir sur les sentiers. Cela ne me dérange pas de me mettre dans des états limites. J'ai l'envie d'aller toujours plus loin."

"Au plaisir avant tout" Né à La Rochelle, au bord de l'océan, Tom Herrou n'est pourtant pas un habitué de la montagne. "Chez moi, la plus haute côte fait 27 m de dénivelé", rigole-t-il. Mais, désormais étudiant en 2e année en école d'ingénieur, à l’IMT Mines d’Alès, il s'est attelé à un entraînement régulier, jonglant entre ses sorties et ses cours. "Je n'ai pas vraiment de programmation, cela se fait au plaisir avant tout, soulignet-il. Par exemple, une semaine, je me lance le défi de courir tous les jours. D'autres fois, à la sortie des cours, vers 18 h, je monte au sommet de Montcalm, la montagne qui surplombe Alès, j'en ai pour 1 h 30 environ. Et toutes les deux ou trois semaines, je fais une sortie de trois ou quatre heures."

Tom s'inscrit aussi à des courses, augmentant au fur et à mesure les kilomètres, traversant le pays cévenol, le pays Basque, l'Auvergne, et, pour sa dernière course avant le grand saut, le format 80 kilomètres du Grand Raid des Pyrénées, il y a deux mois. "C'était très dur, parce que les conditions météo étaient horribles, raconte-

t-il. On a mis 21 h, mais 21 h sous la pluie, dans l'orage, la tempête. En plus, je n'étais pas vraiment très bien équipé pour la pluie, donc on a commencé la course, on était déjà mouillé. Les barrières horaires ont été resserrées, alors ça a été une course contre la montre, je crois vraiment que si je n'avais pas eu la Diagonale en vue, j'aurais mis le clignotant à droite."

Les cours en télétravail C'est que le départ était en effet tout proche. Tom et son père, Laurent, se sont envolés ce samedi, ils sont arrivés hier et repartiront dès lundi prochain, histoire de ne pas trop manquer de cours. "J'ai négocié auprès de l'école pour avoir le strict minimum, précise Tom. Je ne peux pas me permettre de trop louper de classe, je vais donc faire du télétravail pendant que je suis dans l'île. Sauf bien sûr jeudi et vendredi."

Pas question en effet d'apporter l'ordinateur sur les sentiers, car à partir du départ de la Ravine-Blanche, l'objectif sera ailleurs. "On veut finir. Ça fait plusieurs mois que ça mijote dans ma tête. Peu importe le temps. Bien sûr, on va essayer de boucler ça en moins d'heures possible. Si on peut éviter la troisième nuit en course, ce sera bien. Après, c'est notre état qui va décider", dit très sagement le jeune homme, heureux de cette superbe aventure, heureux d'en être le benjamin. "Ce n'est pas anecdotique, conclut-il.

Quand j'ai commencé à m'intéresser à la course, je rêvais d'être le plus jeune coureur de l'histoire à la faire. Quand j'ai vu qu'il y en avait des plus jeunes que moi qui la faisaient, j'ai été un peu déçu. Mais être cette année le benjamin, c'est quand même bien, ça permet aussi de donner une résonance médiatique à mon engagement."

"SI JE PEUX APPORTER QUELQUE CHOSE" Trésorier de l'association Bougez contre la SLA, (la Sclérose Latérale Amyotrophique ou maladie de Charcot) à La Rochelle, le père, Laurent, a souvent entraîné le fils Tom dans des actions pour collecter des fonds. "Je n'ai rien à voir avec cette maladie, personne dans mon entourage proche n'est touché, précise Tom Herrou. Mais j'ai commencé à prendre part à ces événements, des marches, des cinémas, des récoltes de dons... Au fur et à mesure, j'ai été sensibilisé à cette cause."

Alors quand le projet de venir courir à La Réunion a mûri, le souhait de l'associer à cette lutte s'est imposé tout naturellement. "Je me dis que courir, c'est super, mais courir pour quelque chose, c'est encore mieux, souligne Tom Herrou. Faire la Diagonale, c'est d'abord du plaisir, on peut même dire que c'est un objectif de vie, mais si en plus, je peux apporter quelque chose en le faisant, ce sera vraiment bien."

Tom Herrou va courir pour soutenir la lutte contre la SLA ou maladie de Charcot.

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Tombola avec François D’Haene Depuis un an, Tom a ainsi organisé, dans le cadre

de son cursus universitaire, des conférences; avec son père, ils ont aussi lancé des récoltes de fonds pour aider la recherche. D'abord, avec une tombola, dont l'un des lots, un coffret de vin dédicacé, a été offert par le quadruple vainqueur de la Diagonale, François D'Haene. L'autre action, c'est une cagnotte leetchi. Objectif, récolter 1700 euros au moins, dix euros par kilomètre. "Pour le moment, on en est à 1500 euros, disait Tom au début du mois d'octobre.

En gros, on peut dire qu'on est déjà arrivé au Chemin Ratineau."

Il faut maintenant boucler les derniers kilomètres.

Sur la cagnotte et sur la course. Car, courir pour cette cause constitue forcément une motivation supplémentaire. "M'afficher de la sorte, ça me donne une grosse pression, avoue Tom, en rigolant. J'en fais même des cauchemars. Il y a maintenant beaucoup de monde qui est au courant, si ça se passe mal, faudra que j'assume devant toutes ces personnes. En tous les cas, si je n'arrive pas au bout, je serais très déçu et j'aurais beaucoup de regrets."

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À LIRE / À VOIR

Papillons de jour

En cette période de Coupe du monde de rugby en France, les éditions Bamboo reviennent dans une bande-dessinée sortie à la fin du mois d’août, et intitulée Comme des papillons, sur l’histoire au mitan des années 1980 du Racing Club de France, qui va dépoussiérer ce sport et le faire entrer dans l’ère moderne.

C’est qu’à ce moment-là, le rrruby parle avec l’accent du Sud-Ouest, on aime Béziers, Biarritz, on aime Toulouse, le Top 14 n’existe pas, il n’y a pas de match retransmis, excepté, une fois par an, au cœur de l’hiver, les rencontres du Tournoi des cinq nations, commentées par Roger Couderc et Pierre Albaladejo.

d’architecte pour se lancer tête levée dans l’aventure.

La BD suit la progression de l’équipe, ce vent de fraîcheur qui souffle alors sur l’ovalie hexagonale, à travers des anecdotes croustillantes, mises en avant par les deux scénaristes, Philippe Charlot et Philippe Pelaez, les matches avec un béret sur la tête, le champagne servi sur la pelouse, les bermudas improbables, et bien sûr, les nœuds papillon lors de la finale gagnée en 1990.

Le trait sobre de Miras, le dessinateur polonais, alterne couleur et noir et blanc, scènes de la vie quotidienne et de matches, et on a alors l’impression de feuilleter un vieil album photo, dans un canapé un peu fatigué, pépé fumant la pipe pas trop loin.

Mesnel, à l’origine du projet

Comme des papillons (2023), Philippe Charlot (scénario), Philippe Pelaez (scénario), Miras (dessins).

104 pages.

Pourtant, du côté de Paris, quelques joueurs talentueux et insolents, insupportables et doués, ont déjà entamé la révolution du rugby, ils s’appellent Eric Blanc, Philippe Guillard, Jean-Baptiste Lafont, ils jouent en s’amusant, ils s’amusent en jouant, jusqu’à ce que Franck Mesnel, qui est à l’origine de ce livre, arrive et donne une dimension supplémentaire à ce groupe de potaches pour que les résultats rigolent aussi.

Le jeune homme est issu d’une famille plutôt aisée, il a découvert le Tournoi, au coin du feu, chez un copain et depuis la passion ne l’a plus quitté, alors malgré des parents très sceptiques (mais ça ne gagne pas d’argent les rugbymen, dit sa mère), il abandonne ses études

Edition Bamboo, collection Grand/Angle

Destins emmêlés

Sorti en décembre 2009 aux Etats-Unis et un mois plus tard dans l’Hexagone, Invictus figure au palmarès des dix plus grands succès au box-office du réalisateur Clint Eastwood, 122 millions de dollars de recette à travers le monde, plus de trois millions de spectateurs en France.

L’histoire était pourtant déjà connue, elle commence quelques mois avant la Coupe du monde de rugby 1995. Nelson Mandela, libéré en 1991, après vingtsept ans d’emprisonnement, vient d’être élu à la tête de l’Afrique du Sud , on devrait dire : de la nouvelle Afrique du Sud, celle où l’apartheid doit être abolie et la réconciliation engagée.

Le leader de l’ANC sait que la tâche est immense, peut-être impossible même, il cherche donc des leviers, des symboles, pour matérialiser cette

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SPORTS RÉUNION OCTOBRE 2023

démarche, pour unifier cette nation arc-en-ciel.

Politiquement, c’est compliqué. Economiquement, aussi. Les inégalités sont encore trop grandes. Les rancunes, trop tenaces.

Un conte de fées Alors, il y a le sport. La Coupe d’Afrique de football, en 1993. La Coupe du monde de rugby, deux ans plus tard. Nelson Mandela comprend très vite le bénéfice qu’il peut tirer d’un succès des Springboks, de retour dans le concert international après avoir été bannis, chez eux, devant leur public.

Invictus suit la préparation de la compétition, les doutes des joueurs, les critiques de la presse, le film s’attarde surtout sur le lien fort qui se noue entre le

président, joué par Morgan Freeman, et le capitaine de l’équipe, François Pienaar, interprété par Matt Damon, leur pacte de départ, on va gagner, jusqu’à la victoire et la remise de la coupe.

Parce que bien sûr, il y a la victoire, le happy end, dans le stade et dans les rues, les gens s’embrassent, se tombent dans les bras, les rivaux d’hier se rabibochent, les barrières tombent, les policiers dansent avec les gamins des rues.

Habitué, depuis qu’il est devenu réalisateur, à disséquer les parts d’ombre, les secrets enfouis dans le jardin du Bien et du Mal, Clint Eastwood oublie dans Invictus la subtilité qu’il a pu développer dans d’autres films.

La mise en scène est paresseuse, le rugby pas très bien filmé, surtout le scénario prend quelques distances avec la vérité, il occulte les erreurs d’arbitrage, l’essai refusé à Abdelatif Benazzi en demi-finale contre la France, il n’aborde pas les soupçons de dopage qui circulent aujourd’hui, il ne voit que le beau, il ne voit que le bon. Invictus n’est donc pas un grand film, mais il faut le voir comme un conte, une légende, porteuse d’un message d’espoir, une œuvre qui donne le sourire et envie d’y croire : par ces temps maussades, ça n’a sans doute pas de prix.

Invictus (2009), de Clint Eastwood, avec Morgan Freeman, Scott Eastwood, Tony Kgoroge. Durée : 2 h14.

Photos non contractuelles. S2FOI - RCS St-Denis B 434 577 094. SAS au capital de 600 990 €. 5 rue Gabriel de Kerveguen - ZI Chaudron 97490 Ste-Clotilde.

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