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TRANSPORT & LOGISTIQUE
Propos recueillis par Ismaila Sy Sahade
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« J’espère que tout les acteurs économiques puissent intégrer la digitalisation comme composante stratégique dans leur structures, leur programmes de formation et dans leur visions stratégiques. »
IDM : Pouvez-vous présenter l’activité et la stratégie de la société EGBS ? Je suis Mounir CHADLI, fondateur de la société EGBS (Entreprise Global Business Solutions), qui est un prestataire de service spécialisé dans la transformation digitale des processus opérationnels. Présents au Maroc depuis 2010, nous nous basons sur les meilleures pratiques du Supply Chain Management, la technologie 4.0 et le knowledge management pour analyser les processus, définir les gaps et accompagner nos clients pour gérer les changements nécessaires à l’adoption des nouveaux systèmes. Nous disposons de plusieurs équipes pluridisciplinaires formées à la conduite des projets de développement de la Supply Chain. En s’appuyant sur notre cœur de métier qui est le Management de la Supply Chain et sur les nouvelles technologies de l’information, notre stratégie est d’offrir au Maroc des solutions innovantes qui répondent à des problématiques de visibilité, de transparence, de sécurisation de la Supply Chain et de développement des performances opérationnelles.
IDM : Pouvez-vous nous parler de vos réalisations au cours de 2018 ? En 2018, nous avons assisté à une dynamique sur le marché marocain où beaucoup de sociétés ont commencé à réfléchir sur la digitalisation de leurs processus. Nous avons participé à cette dynamique à travers la mise en place de solutions en phase avec les technologies 4.0. Nous avons également intégré dans nos prestations le DATA Analytics et le verrouillage des processus se basant sur l’intelligence opérationnelle programmée.
IDM : Comment percevez-vous le marché de la logistique au Maroc ? La logistique au Maroc est passée par plusieurs phases. Nous avons d’abord assisté à une prise de conscience suite au rapport de la Banque mondiale de 2005 qui a mis en évidence la faible présence des activités liées à la logistique au Maroc. Et depuis, on a assisté à une implication collective, d’une part du côté de l’Etat et d’autre part du côté des acteurs privés. Ensuite, il y eu le discours Royal de 2009 qui a évoqué le déploiement d’une stratégie de développement sectoriel intégré et qui place la logistique comme composante de cette stratégie. Malheureusement, on n’a pas vu de déploiement de cette vision royale, par contre on a assisté à un développement de chaque plan
sectoriel de manière indépendante. Ainsi pour la logistique, on a mis en place la stratégie logistique nationale et ses « bras armés» la SNTL et l’AMDL. En général, je peux dire que le métier de la logistique a connu un développement certain depuis 2005. Dès lors, on a assisté à beaucoup d’évolutions remarquables : structuration du métier de transport, émergence des prestataires logistiques… etc. Mais il reste beaucoup à faire surtout au niveau du pilotage de la logistique tant au niveau des entreprises qu’au niveau macroéconomique.
IDM : Quels axes d’amélioration pouvez-vous proposer dans ce sens ? On a beaucoup travaillé sur l’aspect transport et magasinage car la stratégie logistique a supposé qu’il s’agit des principaux leviers (on avait réalisé un benchmark avec les pays de l’Europe de l’Est). Par contre nous avons omis des aspects importants liés aux niveaux des stocks (détention de cash) et au pilotage de la logistique. Il reste donc beaucoup à faire par rapport à ces volets. L’observatoire marocain de la compétitivité logistique devrait
à mon sens fournir des indicateurs macroéconomiques pour informer les acteurs sur l’évolution des coûts logistiques globaux : Transport, magasinage, niveaux de stocks et administration de la logistique. D’autre part les entreprises Master Channel (acteur majeur dans une filière) devraient prendre conscience de leur rôle dans le développement de la Supply Chain au Maroc.
IDM : Quel est la place de la digitalisation au sein de votre entreprise ? Chez EGBS, nous considérons que les statistiques constituent un outil de développement incontournable, la digitalisation est le meilleur moyen pour intégrer facilement les statistiques dans l’entreprise. La digitalisation nous permet de mettre à la disposition de nos clients des DATA fiables pour mieux analyser les performances et les disfonctionnements, agir en temps réel et prévenir les défaillances en utilisant des méthodes statistiques efficaces : Cartes de contrôle, Capabilité des processus, 6 Sigma, Corrélations…etc.
De ce fait, la digitalisation est une étape très important qu’il ne faut pas rater. Ma crainte est de voir le débat sur la digitalisation et la technologie 4.0 rester superficiel. J’espère donc que tout les acteurs économiques puissent appréhender cette phase et intégrer la digitalisation comme composante stratégique dans leur structures, leur programmes de formation et dans leur visions stratégiques.
IDM : Quel sont vos perspectives pour 2019 ? L’année 2019 constitue pour nous une année de croissance et de développement, nous comptons renforcer notre positionnement en tant que partenaire de choix dans les projets de digitalisation des processus opérationnels. Nous comptons également capitaliser sur nos acquis et permettre à nos clients l’intégration rapide des technologies mobiles et de l’intelligence opérationnels pour faire face aux défis du management des Supply Chains.