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FORMATION

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INVESTISSEMENT

INVESTISSEMENT

UNE ÉQUATION À PLUSIEURS INCONNUES!

LA QUESTION DE LA FORMATION EST UN DÉFI CRUCIAL POUR LE MAROC. AINSI, DANS CETTE DYNAMIQUE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE QUE CONNAIT LE ROYAUME, UNE POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT PERMETTANT L’ARRIMAGE ENTRE LA FORMATION ET L’EMPLOI S’IMPOSE. A L’INTERNATIONAL, LE SUJET EST D’ACTUALITÉ. LES GRANDS ACTEURS DEMEURENT CONSCIENTS DU VÉRITABLE ENJEU QUE REPRÉSENTE LA FORMATION.

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Dossier réalisé par SARAH MAACHE & ISMAILA SY SAHADE

L’insertion sur le marché de l’emploi peut être conditionnée par l’existence ou non d’un diplôme et la valeur accordée à ce diplôme, par le manque de capital humain et social et par la situation du marché du travail. Les difficultés d’insertion sur le marché de l’emploi peuvent se manifester aussi par une exposition de la population active à une situation d’inadéquation entre les qualifications et les exigences de l’emploi. En effet, de plus en plus de diplômés trouvent des difficultés à s’insérer dans le marché de l’emploi, et nombreux sont ceux qui restent en chômage ou s’offrent un emploi dont les exigences en qualification ne correspondent pas à leur niveau de formation. C’est donc en clair une problématique très évidente qui mérite d’être abordée sur tous ses angles. Car le Maroc dans sa dynamique de croissance économique a plus que besoin de ressources humaines Contexte général : 8e édition du salon «LOGISMED» !

fiables, compétentes, et spécifiques pour soutenir et stimuler son développement. C’est dans cet élan que le ministre de l’Industrie lors de son intervention à la 3e édition des Matinées de l’industrie a fait un focus sur les enjeux de la formation pour le Maroc. Il a aussi attiré l’attention des uns et des autres sur la pertinence de la formation alternée et surtout l’action de former les ressources humaines marocaines à l’intérêt de l’innovation et de la recherche et développement.

Plus de la moitié de la population active occupée (52,2%) ne détient aucun diplôme, ni à caractère professionnel ni d’enseignement général, et 18,1% le certificat d’études primaires. En ne se limitant qu’à ces deux catégories d’actifs occupés, plus de 7 postes de travail sur dix sont occupés par des personnes dont la formation scolaire n’a été sanctionnée par aucun titre professionnel. La population des chômeurs enregistre plus de 3 chômeurs sur dix sans diplôme à caractère professionnel et 2 sur dix avec un certificat du primaire, soit cinq chômeurs sur dix sans aucune formation à caractère professionnel. Bien sûr, ceci ne veut pas dire que la population active occupée sans diplôme n’est pas qualifiée pour occuper la fonction exercée. Ses compétences se sont construites au fil de leurs expériences d’emploi et reposent très peu sur leur capital scolaire. 38,0% des actifs occupés sont diplômés de l’enseignement général et 9,8% ont un L’ADÉQUATION : UNE PROBLÉMATIQUE RÉELLE ! • Disposition de la population active selon les diplômes

diplôme de formation professionnelle. Par contre, ces proportions parmi la population des chômeurs sont plus importantes et sont de 48,4% et de 17,4% respectivement. Autrement dit, presque les deux tiers (65,8%) de la population des chômeurs sont diplômés d’au moins le certificat primaire contre moins de la moitié pour la population active occupée (47,8%)

Population active selon les diplômes d’enseignement général et de formation professionnelle et le type d’activité

Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est de 19,7%. Il est en deçà de celui des diplômés de la formation professionnelle de 25,5%. En plus, concernant les diplômés de l’enseignement général, plus le diplôme est élevé, plus le taux de chômage est faible. En revanche, les taux de chômage augmentent avec les diplômes de la formation professionnelle et d’une intensité qui dépasse celle des diplômes d’enseignement général, exception faite du diplôme de technicien et de cadre moyen (Tableau 3, Graphiques 1 et 2). Mais les taux de chômage de ces deux catégories sont supérieurs à ceux de la population sans diplôme (11,2%).

En établissant la correspondance entre les diplômes et les professions de la population active occupée, 45,7% des actifs occupés sont en situation d’adéquation, 7,6% sont en situation de déclassement et 46,7% en situation de surclassement (Graphique 3). Ce taux de surclassement élevé montre le besoin énorme en formation pour améliorer le rendement des ressources L’ADEQUATION SELON LE TYPE D’ACTIVITE !

humaines et rendre l’économie marocaine compétitive. D’un autre côté, l’absorption des compétences déclassées exige une autorégulation entre la formation et l’économie.

Taux d’adéquation, de déclassement et de surclassement de la population active occupée

Le taux de déclassement augmente en restreignant graduellement la population cible aux diplômés les mieux formés. Ainsi, le taux de déclassement presque double si l’on se limite aux diplômés seulement, en écartant les sansdiplômes (16,1%). Parmi les diplômés, si seuls les détenteurs d’un diplôme autre que le certificat du primaire ou d’initiation professionnelle sont retenus, le taux de déclassement devient 26,4%. Il passe à 29,4% pour les diplômés d’enseignement général du niveau supérieur. Parallèlement à la hausse du taux de déclassement, le taux d’adéquation augmente et passe respectivement de 52,9% à 66,6% et à 70,6%

Certes, l’adéquation entre la formation et l’emploi est intimement liée aux diplômes, aux professions et aux secteurs d’activité économique, mais d’autres facteurs, en relation avec la personne active et à son environnement, peuvent aussi avoir un impact sur l’adéquation. Il s’agit des variables démographiques comme le sexe, l’état matrimonial, et l’âge, des variables socio-économiques L’ADEQUATION SELON DES VARIABLES INDIVIDUELLES

telles que l’aptitude à lire et à écrire, le statut professionnel, et le niveau d’instruction et des variables de contexte comme le milieu de résidence

Les célibataires subissent le phénomène de déclassement plus que les mariés, les divorcés ou les veufs, soit respectivement 10,6%, 6,2%, 7,2% et 2,4% comme taux de déclassement. La relative importance du déclassement des célibataires revient 1- Les variables démographiques

au fait que généralement les célibataires sont en majorité plus jeunes que les autres et dans leurs premiers essais d’insertion dans le marché de l’emploi. Par conséquent, et vu les difficultés d’insertion dans le marché de l’emploi, ils ont tendance à accepter le premier emploi qu’ils ont eu et améliorent leur situation d’adéquation avec le temps et le changement d’état matrimonial.

Taux d’adéquation, de surclassement et de déclassement selon l’état matrimonial des actifs occupés

L’évolution des taux d’adéquation, de déclassement et de surclassement par âges de la population active occupée montre que seul le surclassement croît avec l’âge. L’adéquation baisse d’une façon continuelle. Par contre, le déclassement connait un accroissement aux jeunes âges, et ce, jusqu’à 30 ans. Il atteint sa valeur maximale entre 25 et 30 ans (11,8%), amorce une baisse après et s’annule presque aux âges élevés. Le déclassement garde toujours une intensité par âge plus faible que les autres situations (Graphique 5). Parallèlement à l’accroissement du déclassement entre 15 et 30 ans, l’adéquation baisse. Le rythme de cette baisse ralentit entre 30 et 50 ans. Après cet âge, le déclassement et l’adéquation connaissent un rythme soutenu de baisse au profit de l’accroissement soutenu du surclassement. C’est à quarante ans que le surclassement et l’adéquation se croisent et commence leur divergence. Cette divergence devient plus nette à partir de 45-49 ans. Autrement dit, à

Le déclassement des actifs occupés selon le niveau d’instruction montre que le taux de déclassement augmente avec le niveau d’instruction. De 0,4% pour ceux du niveau primaire, à 6% pour ceux du niveau secondaire collégial, à 27% à ceux du niveau secondaire qualifiant et en fin à 28,4% des actifs occupés de niveau supérieur. La même tendance est observée pour la situation d’adéquation et l’inverse de cette évolution pour la situation de surclassement. Seulement, le taux de déclassement des personnes actives occupées d’un niveau d’instruction supérieur est à ne pas confondre avec le taux de déclassement des diplômés du supérieur, qui est de 38,4%. Le premier englobe toutes les personnes qui ont atteint un niveau d’instruction du supérieur avec ou sans diplôme du supérieur. A titre d’exemple, les 4,6% des actifs occupés du niveau 2. Les variables socio-économiques

partir de 15 ans et jusqu’à trente ans, la population active occupée connait un déclassement croissant et une adéquation décroissante. Entre 30 et 50 ans, c’est la période de presque la stabilité où la population active occupée se cherche une situation qui sera marquée essentiellement par le démarrage du surclassement. Après cinquante ans, l’adéquation et le déclassement s’amenuisent avec l’âge au profit d’un passage au surclassement.

supérieur en situation de surclassement n’apparaissent pas avec les diplômés du supérieur, du fait qu’il n’y a pas de surclassement pour les diplômés de l’enseignement supérieur (Graphique 8). Les mêmes raisons peuvent être avancées pour les autres niveaux d’instruction et pour les situations d’adéquation et de surclassement.

Taux d’adéquation, de surclassement et de déclassement selon le niveau d’instruction des actifs occupés

Les salariés sont les plus soumis au déclassement et dans le secteur public plus que dans le secteur privé. Les salariés du secteur public et les apprentis sont déclassés à raison de 13,2% chacun, contre 9,6% des salariés dans le secteur public. Ils sont suivis par les employeurs de moins de cinq employés avec 6,9% de déclassés. Les apprentis s’inscrivent dans l’apprentissage d’un métier pour faciliter

leur insertion dans le marché d’emploi. Les aides familiales enregistrent 5,8% de déclassés. Probablement, ce sont des diplômés, qui après avoir eu leur diplôme, se mettent à travailler dans l’entreprise familiale soit par choix soit par obligation s’ils n’ont pas trouvé d’emploi meilleur ailleurs (Graphique 9). Les statuts les plus en adéquation sont les aides familiales (85,9%), les apprentis (82,1%), les salariés du public (62,0%) et les salariés du privé (52,1%). Le taux de surclassement le plus élevé est enregistré parmi les indépendants (73,2%), les associés et les partenaires (71,6%), les employeurs (de 5 employés et +) (66,3%) et les employeurs (moins de 5 employés) (58,2%).

Tout d’abord, aucun déclassé n’a été enregistré au niveau de trois grands groupes des professions. Il s’agit des membres des corps législatifs, élus locaux, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres de direction d’entreprises, des cadres supérieurs et membres des professions libérales, et enfin des techniciens et professions intermédiaires. Deux groupes de profession ont enregistré les taux de déclassement les plus importants. Il s’agit des «employés» (20,9%) et des «manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers» (15,1%), soit respectivement 38,8% et 33,6% des actifs occupés en situation de déclassement, englobant à eux deux 72,4% des déclassés. Les ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche (y compris les ouvriers qualifiés) en déclassement représentent 10,2% du total des déclassés et les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (non compris les ouvriers de l’agriculture) en représentent 10%. Le reste des déclassés est parmi les commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers qui englobent 4,5%, les conducteurs d’installation et de machines et ouvriers de l’assemblage avec 2,1% et presque un pour cent (0,9%) des déclassés est parmi les exploitants agricoles, pêcheurs de poissons et d’autres espèces aquatiques, forestiers, chasseurs et travailleurs assimilés (Tableau 7). Parmi les employés, ce sont les employés administratifs qui enregistrent le plus haut taux de déclassement avec 39,9%, soit presque quatre personnes sur dix. Ils sont suivis par les personnes des services de sécurité avec une personne déclassée sur cinq (20,6%) et les employés de commerce avec un taux de déclassement de 11,1%. Enfin, il y a les employés de l’hôtellerie, de la restauration et assimilés (8,7%) et les employés des services personnels L’ADEQUATION PAR PROFESSION

et domestiques (7%). Les employés des cultes sont déclassés à raison de 4%. Par ailleurs tous les sous-groupes qui ont enregistré un taux de déclassement supérieur à 11,1% ont aussi enregistré un taux d’adéquation supérieur à celui de surclassement. Par contre, ceux qui ont enregistré un taux de déclassement inférieur ou égal à 11,1% ont enregistré un taux de surclassement supérieur à celui de déclassement (Tableau A2). Tous les sous-groupes des manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers enregistrent des taux de déclassement relativement importants. En premier, les manœuvres et manutentionnaires des industries enregistrent un taux de déclassement de 38,7%. En second position, les manœuvres et manutentionnaires des mines, un taux de déclassement de presque une personne sur quatre (24,2%) a été enregistré. Parmi les manœuvres des métiers artisanaux, 23,6% sont déclassés et 22,2% parmi les manœuvres occasionnelles de la promotion nationale. Parmi les ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche (y compris les ouvriers qualifiés), les «ouvriers et manœuvres de la pêche de poissons et d’autres espèces aquatiques» ont enregistré le taux de déclassement le plus élevé de 14%. Ensuite viennent les ouvriers qualifiés de l’agriculture, de la forêt et de la pêche diplômés de la formation professionnelle (niveau qualification ou spécialisation) avec 8,7% de déclassés. Parmi les commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers, les «intermédiaires commerciaux et financiers» ont enregistré un taux de presque une personne sur dix de déclassés (10,6%) et les commerçants de gros ou de demi-gros (y compris les exportateurs importateurs) 6,6%. Les commerçants de détails n’ont enregistré que 4,2% de déclassés. En plus, tous les sous-groupes

L’adéquation par profession et diplôme

Dans cette partie, la focalisation est sur l’analyse des diplômes déclassés plus que d’autres au sein de chaque groupe de professions. La distinction entre les diplômes d’enseignement général (DEG) et les diplômes de formation professionnelle (DFP) sera aussi retenue. Le graphique enregistrent un taux de surclassement qui dépasse les deux tiers et atteignent même presque les trois quarts. C’est un domaine de surclassement par excellence. Dans le grand groupe des conducteurs d’installation et de machines et ouvriers de l’assemblage, les ouvriers de l’assemblage ont connu le taux de déclassement le plus élevé de 19,2%. Ils sont suivis des conducteurs de machines et d’installation fixes avec 8,9% de déclassement et enfin les conducteurs de véhicules et d’engin lourds de levage et de manœuvre avec 3,6% seulement. C’est un domaine de surclassement où tous les sous-groupes ont enregistré des taux de surclassement supérieurs à ceux d’adéquation ou de déclassement et où une bonne partie des actifs occupés exerce des fonctions de qualification supérieure aux leurs. Dans le grand groupe des artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (non compris les ouvriers de l’agriculture) où le taux de déclassement enregistré est relativement faible, de 3,3%, tous les sous-groupes de professions sont en majorité en surclassement. Cependant, des déclassements sont enregistrés au niveau des artisans et ouvriers qualifiés de la mécanique, artisans et ouvriers qualifiés du montage et de l’installation en électricité et en électronique (9,1%), des artisans et ouvriers qualifiés de la mécanique de précision, des métiers d’art, de l’imprimerie et travailleurs assimilés (7,1%), des artisans et ouvriers des services (5,1%), des artisans et ouvriers qualifiés de la production et du traitement des métaux (3,1%) et des artisans d’alimentation, de boissons et de tabacs (3%). Dans ce grand groupe, les taux de surclassement sont élevés et varient de 64,5% à 86,4%. C’est un autre groupe de professions où les qualifications requises ne sont pas respectées et sont en deçà de leurs exigences.

37 qui donne l’évolution du taux des diplômes déclassés dans chaque groupe de profession (courbe en ligne) et la part de chaque type de diplôme parmi

les déclassés de chaque profession (histogramme), montre que quel que soit le groupe de profession, le taux des déclassés parmi les diplômés de formation professionnelle est supérieur à celui des diplômés d’enseignement général, et ce, quelle que soit la part des diplômés de formation professionnelle, qu’elle soit supérieure ou inférieure à celle des diplômés de l’enseignement général. La répartition des déclassés selon le type de formation montre que 57,3% des déclassés sont des diplômés de l’enseignement général contre 42,7% des diplômés de formation professionnelle (Tableau 9). Ces déclassés exercent dans sept groupes de professions. Dans cinq, parmi eux, la part des diplômés de l’enseignement général déclassés est supérieure à celle des diplômés de formation professionnelle. Il s’agit des employés (50,4% contre 49,6%), des commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers (57,1% contre 42,9%), des exploitants agricoles, pêcheurs de poissons et d’autres espèces aquatiques, forestiers, chasseurs et travailleurs assimilés (55,6% contre 44,4%), des ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche (y compris les ouvriers qualifiés) (75,4% contre 24,6%) et des manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers (68,7% contre 31,3%). Les deux groupes de professions, avec des parts de diplômés de l’enseignement général déclassés plus faibles que les parts des diplômés déclassés de formation professionnelle, sont les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (non compris les ouvriers de l’agriculture) (31,9% contre 68,1% respectivement) et les conducteurs d’installations et de machines et ouvriers de l’assemblage (34,4% contre 65,6%) (Tableau 9). Le tiers des «employés» déclassés sont des diplômés de licence, 26% sont des techniciens/cadres moyens, 23,6% des techniciens spécialisés, 7% des diplômes d’études universitaires générales et 6,7% ont des diplômes de DEA/DES/Master (Tableau 10). Parmi les employés déclassés, 2,3% sont des ingénieurs/cadres supérieurs. Le même ordre d’importance des taux par diplôme déclassé est retrouvé au niveau des commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers et des exploitants agricoles, pêcheurs de poissons et d’autres espèces aquatiques, forestiers, chasseurs et travailleurs assimilés. Les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (non compris les ouvriers de l’agriculture) et les conducteurs d’installation et de machines et ouvriers de l’assemblage ont eux aussi gardé le même ordre tout en inter-changeant entre les diplômés de licence et les techniciens/cadres moyens. Ces derniers deviennent premiers et les diplômés de licence seconds. Les ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche (y compris les ouvriers qualifiés) et les manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers ont puisé l’essentiel de leurs déclassés parmi les diplômés du secondaire collégial, en premier, les diplômés de qualification professionnelle, en second, et les diplômés du secondaire qualifiant, en tierce, atteignant ensemble presque 85% des déclassés dans le premier groupe de profession et 77,1% dans le second. Plus des trois quarts des déclassés proviennent de quatre groupes de

Population active au chômage en 2018 !

A la suite de la dernière publication du Haut Commissariat au Plan sur la population active occupée, cette note présente les principales caractéristiques de la population active en chômage en 2018, tel qu’elles ressortent des résultats de l’enquête nationale sur l’emploi. Il est à rappeler que l’effectif de cette catégorie de la population est passé, entre 2017 et 2018, de 1.216.000 à 1.168.000 personnes. Avec une baisse de 48.000 personnes, 25.000 en milieu urbain et 23.000 en milieu rural, le taux de chômage a, ainsi, reculé de 10,2% caractéristiques de la population active en chômage en 2018

diplômes. Deux sont des diplômes de l’enseignement général et deux de la formation professionnelle, à savoir respectivement les diplômés du secondaire collégial (22,3%), et les diplômés de licence (20%), d’une part, et d’autre part, les techniciens/cadres moyens (19,3%) et les techniciens spécialisés (14,6%) (Tableau 9). 72,4% des diplômés du secondaire collégial déclassés exercent parmi les manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers et 27,6% parmi les ouvriers et manœuvres agricoles et la pêche (y compris les ouvriers qualifiés). L’essentiel des diplômés de licence déclassés est employé (64,8%), 11% sont des artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (non compris les ouvriers de l’agriculture), 9,1% des commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers et 9,1% des manœuvres non agricoles (Tableau 10). 52,2% des technicien/cadres moyens sont des employés et 22,8% sont des artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (non compris les ouvriers de l’agriculture). Les manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers viennent en troisième position des professions exercées par les techniciens/cadres moyens. En quatrième position, il y a les commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers. Par contre, les techniciens spécialisés déclassés sont à raison de 63% des employés, de 16,4% des artisans, de 10% des manœuvres et de 5,5% des commerçants. ( HCP-adéquation entre formation et emploi au Maroc).

à 9,8% au niveau national, de 14,7% à 14,2% en milieu urbain et de 4% à 3,5% en milieu rural. La population en chômage est en majorité composée de citadins (84,7%), d’hommes (64,9%) et des jeunes âgés de 15 à 29 ans (65,7%).

Les plus forts taux de chômage restent le lot des jeunes, des femmes et des diplômés

Le taux de chômage atteint 26% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et 43,2% parmi les citadins de cette même tranche d’âge. Le chômage affecte les femmes plus que les hommes, avec des prévalences respectives de 14% et 8,4%. Ce constat est plus notable en milieu urbain où le taux de chômage atteint 24,3% parmi les femmes contre 11,4% parmi les hommes. Le taux de chômage croît avec le niveau de qualification. Il passe, ainsi, de 3,4% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme à 17,2% pour les diplômés. Il se situe à 14% pour les diplômés de niveau moyen et à 23% pour ceux ayant un diplôme de niveau supérieur. Il reste relativement plus élevé parmi certaines catégories des diplômés dont particulièrement les détenteurs des diplômes supérieurs délivrés par les facultés (25,9%), des certificats en spécialisation professionnelle (24,2%), des diplômes de techniciens et de cadres moyens (23%) et des diplômes de qualification professionnelle (21,4%).

Part du chômage de longue durée dans le volume global du chômage selon le sexe, l’âge et le diplôme.

En 2018, 42,1% de l’ensemble des chômeurs ont déjà exercé un emploi avant de se retrouver en situation de chômage. Ils sont en majorité des citadins (82,2%), de sexe masculin (74,2%) et des jeunes âgés de 15 à 34 (63,7%). Les deux tiers (67,1%) de ces chômeurs ont un diplôme, 46,6% de niveau moyen et 20,5% de niveau supérieur. Sur l’ensemble de ces chômeurs, 88,3% étaient des salariés et 8,5% des indépendants. Près de la moitié d’entre eux (50,3%) exerçaient dans le secteur des services, 20,4% dans l’industrie y compris l’artisanat et 19,5% dans les BTP. Ils exerçaient en tant que manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs de petits métiers avec 28,9%, artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (25,9%) et employés (20%). Près de 80% de ces chômeurs sont concentrés dans cinq régions : Casablanca-Settat avec 27,9%, l’Oriental (17,2%), Rabat-Salé-Kénitra (15,7%), Sous-Massa (10,4%) et Marrakech-Safi (8,5%).

Europe : la France opte pour l’alternance

L’alternance permet de se former à un métier. C’est un système de formation qui est fondé sur une phase pratique et une phase théorique qui alternent. L’alternance comprend deux types de contrats : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Nous distinguons deux contrats type : Le contrat d’apprentissage a pour but d’obtenir un diplôme d’État (CAP, BAC, BTS, Licence, Master…) ou un titre à finalité professionnelle inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), dont l’ensemble des titres professionnels relevant du ministère du Travail. Le contrat de professionnalisation a

pour but d’acquérir une qualification professionnelle reconnue (un diplôme ou un titre professionnel enregistré dans le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ; un certificat de qualification professionnelle (CQP) ; une qualification reconnue dans les classifications d’une convention collective nationale).

• vous avez entre 16 et 29 ans révolus. Vous pouvez toutefois conclure un contrat d’apprentissage, au-delà de 30 ans, si vous êtes reconnu travailleur handicapé ou si vous avez un projet de création ou de reprise d’entreprise nécessitant le diplôme préparé. Le contrat de professionnalisation s’adresse à vous si : • vous êtes âgé de 16 à 25 ans ; • vous êtes demandeur d’emploi et âgé de 26 ans et plus ; • vous êtes bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation spécifique de solidarité (ASS), l’allocation adulte handicapé (AAH) L’alternance, pour qui ? Le contrat d’apprentissage s’adresse à vous si :

ou avez bénéficié d’un contrat unique d’insertion (CUI) : • dans les DOM et les collectivités de Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, vous êtes bénéficiaire de l’allocation de parent isolé ( API).

• en principe de deux années pour la période d’apprentissage ; cette durée peut, dans certains cas dérogatoires, être inférieure (6 mois) ou supérieure (3 ans), voire 4 ans pour les travailleurs handicapés. • de 6 mois à 1 an, voire 3 ans dans certains cas, pour la période de professionnalisation. La durée de la formation représente au moins 400 heures dans le cadre du contrat d’apprentissage. La durée de la formation représente entre 15 à 25 % de la durée du contrat sans pouvoir être inférieure à 150 heures dans le cadre du contrat de professionnalisation, sauf dérogation de branche. Le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation sont conclus en contrat à durée limitée ou dans le cadre d’un CDI. La durée varie en fonction de la formation choisie : Combien de temps ?

Quelle rémunération ?

L’apprenti bénéficie d’une rémunération variant en fonction de son âge ; en outre, sa rémunération progresse chaque Contrat d’apprentissage

nouvelle année d’exécution de son contrat. Le salaire minimum perçu par l’apprenti correspond à un pourcentage

Pour les contrats conclus à partir du 1 er janvier 2019

du Smic ou du SMC (salaire minimum conventionnel de l’emploi occupé) pour les 21 ans et plus

Pour les contrats conclus jusqu’au 31 décembre 2018

Des dispositions conventionnelles ou contractuelles peuvent prévoir une rémunération plus favorable pour le salarié. En cas de succession de contrats, la rémunération est au moins égale au minimum réglementaire de la

La rémunération varie en fonction du niveau de sa formation initiale et de son âge. Niveau de formation ou de qualification avant le contrat de professionnalisation Contrat de professionnalisation

dernière année du précédent contrat, sauf changement de tranche d’âge plus favorable à l’apprenti.

Chine : de nouvelles opportunités pour la formation et l’emploi

La Chine connaît depuis quelques années un exode rural massif : un nombre important de personnes quittent la campagne pour la ville à la recherche d’un emploi, et ce chiffre devrait continuer à croître progressivement dans un avenir prévisible. Mais ces migrants se heurtent à de nombreuses difficultés quand ils frappent aux portes du marché du travail. Relativement peu instruits, ils manquent pour la majorité d’entre eux des compétences qui en feront des candidats recherchés par les employeurs urbains. Le Projet de développement des La campagne du Ningxia est plutôt hostile : les terres sont arides et le climat rigoureux. Ce qui explique que les populations locales cherchent à s’employer en dehors de l’agriculture à mesure que la superficie de terres arables se réduit. Dans une région aussi montagneuse et isolée, les familles ne peuvent même pas envisager d’envoyer leurs enfants dans une école classique. Et c’est pourquoi les autorités locales ont décidé d’apporter la formation professionnelle à domicile. Grâce à un camion qui sert aussi de salle de classe mobile. De village en village, le véhicule tâche de répondre aux attentes des habitants, en leur proposant tout un éventail de formations, qui vont de la fabrication de vêtements ethniques à la préparation de plats halal (la province du Ningxia abrite la plus forte communauté musulmane de Chine). Ma Haihua, une villageoise du comté de Huangduobao, a ainsi suivi une formation qui lui a permis de devenir propriétaire d’un restaurant. Elle a appris à utiliser les épices, à préparer des plats froids, à découper des pommes de terre ou à cuisiner du mouton. Et cette formation de cuisinière lui a changé la vie. Avant, quand elle travaillait aux champs, elle gagnait entre 3 000 à 4 000 yuans par an. Depuis qu’elle a ouvert son restaurant de spécialités halal, ses revenus annuels ont bondi de 70 000 à 80 000 yuans. Son niveau de vie s’étant amélioré, Ma Haihua a pu acheter une voiture et bâtir une maison. «Avec ce restaurant, j’ai de l’argent. Je n’ai jamais aussi bien pourvu aux besoins des miens», raconte-t-elle, le visage barré d’un grand sourire. Après avoir passé quelques années en ville comme manœuvre sur des chantiers de construction, Ma Shijie est rentré chez lui, dans le comté de Guyuan, pour suivre une formation gratuite offerte par le gouvernement. Aujourd’hui, il apprend à manier une pelleteuse. «Ça me plaît beaucoup. Je me sens plus optimiste», affirme Ma Shijie. «J’ai des amis qui, depuis leur formation de conducteurs, gagnent 7 ou 8 000 yuans par mois. Avant, je Développement des compétences

compétences pour l’emploi des migrants ruraux, soutenu par la Banque mondiale, cherche à remédier à ce problème dans les provinces du Ningxia, d’Anhui et de Shandong. Il s’agit d’améliorer l’accès des travailleurs ruraux à des formations et de leur offrir des services d’emploi et de protection professionnelle.

n’avais pas de vrai métier. Je gâchais du mortier ou je portais des briques et je gagnais au mieux 3 000 yuans». La province du Ningxia abrite plus de 2 millions de musulmans. Ici, la tradition veut que l’on apprenne l’arabe et étudie le Coran.Depuis que la Chine a renforcé ses liens économiques et commerciaux avec les pays arabes, la maîtrise de la langue arabe est un plus pour ceux qui cherchent un emploi.Pour rendre les programmes de formation plus adaptés aux attentes du marché, le gouvernement aide aussi les écoles arabes à étoffer leur enseignement audelà de l’apprentissage de la langue et de la culture islamique, afin d’offrir une formation professionnelle complète, notamment dans le domaine des affaires et du commerce. Avec le soutien de la Banque mondiale, une palette de manuels rédigés en arabe ont été élaborés et sont désormais utilisés. Ils traitent du commerce international, du droit, des règles dans la conduite des affaires et de communication.

Services d’emploi

Les élus locaux nouent également des contacts avec les employeurs des villes proches afin que les stagiaires décrochent un travail dès leur formation achevée. Xu Wenshuai possède une manufacture de vêtements ethniques. Il a passé un contrat avec le gouvernement pour recruter les stagiaires qui ont réussi leurs examens. «Ce seront mes travailleurs de première ligne», explique-t-il. «Si vous recrutez des gens sans expérience venus d’ailleurs, ils ne savent vraiment rien faire. Mais ceux-là ont déjà été formés et sont immédiatement opérationnels, ce qui est bon pour nos affaires». Cet exode rural a aussi donné naissance à une nouvelle profession : les courtiers en travail, qui gèrent pratiquement tous les aspects de l’emploi des migrants, depuis le soutien au moment des entretiens d’embauche et du recrutement à l’organisation des transports en passant par la gestion des procédures administratives et de ressources humaines. Yang Baohu s’est lancé dans cette activité voici quelques années. Cet ancien migrant explique ce qu’il fait : «J’organise le surplus de main-d’œuvre dans mon comté et mets en contact ces travailleurs avec des employeurs urbains. Unis, nous sommes plus forts et parvenons à décrocher de meilleurs emplois. Cela nous permet aussi de

L’éducation et la formation professionnelles (EFP) peuvent être déterminantes pour préparer les jeunes au monde du travail, améliorer les compétences des adultes et répondre aux besoins du marché du travail. Malgré cela, l’EFP est étrangement négligée et marginalisée dans les débats publics, souvent éclipsée par l’importance croissante accordée à l’enseignement scolaire général et par le rôle de l’école dans la préparation aux études supérieures. Elle est également souvent mal considérée par les élèves comme par la population en général. En conséquence, il existe peu d’analyses comparatives des politiques d’EFP(éducation et formation professionnelle) et les données disponibles sont très limitées, en particulier les données comparatives fiables entre les pays. Les pays sont de plus en plus conscients de la contribution majeure qu’une formation professionnelle initiale de qualité peut apporter à la compétitivité économique. La plupart des emplois non qualifiés qui existaient dans les pays de l’OCDE il y a encore une génération disparaissent rapidement, Formation et emploi : L’OCDE ne reste pas indifférent !

mieux faire entendre notre voix et de faire valoir nos droits». Les autorités locales ont reconnu l’utilité de ces intermédiaires pour garantir une transition sereine des migrants venus des campagnes et faire en sorte qu’ils aient accès à des opportunités professionnelles de meilleure qualité. Également conscientes de la nécessité de réglementer et de mieux organiser cette profession, elles ont mis en place des formations sur le fonctionnement des marchés du travail. Les courtiers bénéficient aussi d’une aide pour obtenir un certificat de qualification et ont accès gratuitement à des consultations sur les lois et les réglementations du travail en vigueur.

soit parce qu’ils ont été remplacés par la technologie, soit parce que les pays de l’OCDE ne peuvent faire face à la concurrence de pays moins développés où la main-d’œuvre est moins chère. Les pays de l’OCDE doivent donc mettre l’accent sur la qualité des biens et services qu’ils produisent, ce qui demande une main-d’œuvre qualifiée, présentant toute une gamme de compétences spécialisées, techniques et professionnelles de niveau intermédiaire, ainsi que des compétences de haut niveau associées aux études supérieures.

Comment et pourquoi les pouvoirs publics devraient-ils soutenir le système d’éducation et de formation professionnelle ?

Si l’État assure l’instruction de base, la plupart des formations professionnelles relèvent des employeurs, mais de solides arguments plaident en faveur d’une offre plus importante de programmes publics de formation professionnelle pour les jeunes. Face à un certain nombre d’obstacles, les employeurs, s’ils ont les mains libres, risquent de ne pas apporter à leurs propres employés les formations suffisantes, notamment en matière de compétences transférables. L’EFP initiale a pour objectif de combler ce manque en assurant la transmission des compétences nécessaires – la recherche montre en outre que les investissements publics dans ce domaine peuvent avoir des retombées économiques bénéfiques. Les pays dotés de systèmes d’EFP solides, comme l’Allemagne, parviennent relativement bien à lutter contre le chômage des jeunes. Si l’on veut que la formation professionnelle soit un composant du système d’enseignement et de formation des jeunes, à quelle étape doit-elle débuter ? En Autriche, les candidats à l’apprentissage choisissent leur futur métier au cours d’une année de pré-apprentissage alors qu’ils n’ont que 14 ans, et dans de nombreux autres pays, les jeunes de 14 à 16 ans s’inscrivent dans des programmes de formation professionnelle en ayant déjà choisi un métier cible. Les défenseurs de cette approche estiment qu’elle encourage les jeunes moins doués pour les études générales à apprendre des tâches pratiques et qu’elle favorise leur passage à la vie active. Leurs détracteurs jugent difficile pour des adolescents de faire des choix de carrière réfléchis et estiment que la formation pratique à ce stade risque de supplanter les compétences théoriques plus générales, lesquelles facilitent pourtant la formation tout au long de la vie.

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Appel à projets du Fonds des Zones Industrielles Durables « FONZID »

L’Agence Millennium Challenge Account-Morocco (MCA-Morocco) a lancé, en partenariat avec le Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique (MIICEN), le 1 er mars 2019, l’appel à projets du Fonds des Zones Industrielles Durables « FONZID ».

Mis en place conjointement avec le MIICEN et doté de 30 millions de dollars dont 50% apporté par le Gouvernement du Maroc, le FONZID vise à renforcer le modèle de zones industrielles durables et à contribuer à l’amélioration de la productivité et des performances environnementales et sociales des entreprises dans les zones industrielles. Ce faisant, ce fonds viendra augmenter l’offre de terrains industriels répondant aux besoins des entreprises en termes notamment d’emplacement, de qualité des infrastructures, de services d’accompagnement et de prix compétitifs et contribuera ainsi à l’accroissement des investissements privés et à la création d’emplois.

L’appel à projets du FONZID, qui sera clôturé le 1 er juillet 2019, s’adresse à des entités publiques marocaines et à des entités privées impliquées dans le développement et la gestion des zones industrielles. Outre le soutien financier apporté par le FONZID, ce fonds apportera une assistance technique aux porteurs de projets éligibles en vue d’assurer une meilleure qualité des projets.

Une rencontre d’information a été organisée le 28 février courant à Rabat dans le but d’informer et de sensibiliser les candidats potentiels sur les objectifs du FONZID, les critères d’éligibilité des candidats et des projets, les normes et standards de qualité exigés et les modalités de préparation, de soumission et d’évaluation des projets.

Il est à rappeler que cet appel à projets s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Foncier Industriel » relevant du deuxième programme de coopération « Compact II », conclu le 30 novembre 2015 entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, représenté par Millennium Challenge Corporation (MCC), et dont la mise en œuvre a été confiée à l’Agence MCA-Morocco.

Date limite de candidature : LUNDI 1 er JUILLET 2019 A MINUIT

Pour soumettre votre candidature, enregistrez-vous et renseignez le formulaire de vérification initiale de l’éligibilité sur le site web : www.fonzid.ma

QUID DE LA FEUILLE DE LA NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE DU SECTEUR La formation professionnelle : Talon d’Achille de l’insertion socio-économique des jeunes

La formation professionnelle au Maroc est désormais sous les feux des projecteurs. Il faut dire que celle-ci ait grandement besoin d’une mise à niveau. En effet, tous les voyants y afférant sont au rouge vu le nombre de chômeurs qu’elle produit. Selon une note du Haut Commissariat au Plan, le taux de chômage de cette catégorie augmente d’environ 21 % parmi les diplômés d’initiation professionnelle, à 26 % parmi les diplômés spécialisés, à 29 % parmi les qualifiés et à près de 27 % parmi les techniciens spécialisés. En termes de déclassement, les diplômés de la formation professionnelle enregistrent un taux global de déclassement trois fois supérieur à celui affectant les diplômés de l’enseignement général, avec respectivement 33,6 % et 11,6 %. Toujours selon le HCP, ce déclassement est dû à la faible adéquation des diplômes avec les offres d’emploi du marché, et la faiblesse du niveau des diplômés. Le déclassement touche

particulièrement les secteurs comme l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’industrie extractive et manufacturière, et le BTP. Inversement, les déclassements baissent dans les professions qui recrutent sur la base d’un référentiel strict de compétences tels que la santé, le système financier, la sécurité, ou encore l’administration publique. Il ressort également de l’étude du HCP que le marché de l’emploi semble plutôt dominé par les sans-diplômes. Plus de la moitié de ceux qui disposent d’un emploi (52,2 %) ne détiennent aucun diplôme contre 34,2 % pour la population en chômage. Les actifs chômeurs sont relativement plus diplômés que les actifs occupés. 38 % des actifs occupés sont diplômés de l’enseignement général et uniquement 9,8 % ont un diplôme de formation professionnelle. C’est pour remédier à cette situation désastreuse qu’une vision stratégique a été mise en place ayant pour finalité d’ériger une école nouvelle dont les principaux fondements sont : l’équité et l’égalité des chances ; la qualité pour tous ; la promotion de l’individu et de la société. Aussi, de tels fondements ont pour objectif de guider et de favoriser la réalisation de la réforme souhaitée. Ils constituent une feuille de route pour le renouvellement des systèmes éducatifs. L’enjeu fondamental de cette réforme est de permettre à l’école d’assumer de manière harmonieuse ses différentes missions, notamment : la socialisation et l’éducation aux valeurs dans leur double dimension nationale et universelle ; l’enseignement, l’apprentissage et le développement culturel ; la formation et l’encadrement ; la recherche et l’innovation ; ou encore la qualification et la facilitation de l’intégration économique, sociale et culturelle. Récemment, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,

Saïd Amzazi a tenu un bilan d’étape de la mise en œuvre de la Vision stratégique de la réforme 2015-2030, ainsi que les chantiers prioritaires du ministère au titre de l’année 2019 . Le ministre a fait part de sa satisfaction des résultats enregistrés par le secteur, notamment l’ouverture de 27 établissements de formation agréés entre 2015 et 2018 et l’augmentation du nombre de diplômés de 7% au cours de la même période, exprimant la détermination de son département à valoriser le parcours professionnel des élèves par l’appui de leurs projets personnels. Il a également souligné que parmi les mesures prises dans ce cadre, figurent le renforcement des capacités des cadres pédagogiques et administratifs, à travers l’élaboration de 12 cadres référentiels des métiers de la formation, 11 piliers et 4 secteurs, outre la mise en place de nouveaux centres d’orientation professionnelle au sein de trois centres de formation à Marrakech, Tanger

et Casablanca, au profit de 105.000 personnes, notant que les techniciens spécialisés diplômés des centres de formation professionnelle ont la possibilité de postuler aux concours de licence professionnelle et aux concours d’accès aux universités. Concernant le développement du modèle pédagogique, le responsable a fait observer que l’approche par compétences a été généralisée en tant que référentiel de la formation professionnelle, de même il a été procédé à la mise en œuvre du cadre général de la certification et la mise en place d’un système national d’évaluation des stagiaires basé sur les compétences, notant qu’il sera procédé, dès cette année, au renforcement des langues étrangères par la mise en place d’une formation de six mois via la mobilisation de formateurs spécialisés et le lancement d’une plateforme dédiée à l’apprentissage des langues. Évoquant la question de l’amélioration continue de la qualité de la formation professionnelle, le ministre a relevé qu’il a été procédé au renforcement des capacités des cadres pédagogiques et administratifs, à travers l’élaboration de 12 cadres référentiels des métiers de la formation, en plus de la mise en place d’un centre de formation des directeurs, des formateurs, des tuteurs et des chercheurs dans le domaine de la formation professionnelle à Tamesna et de la généralisation du cadre intégré d’évaluation de la formation, dont la 1ère opérationnalisation a débuté dans 250 établissements de formation publics et privés. Ainsi, a fait observer Amzazi, la stratégie de développement du secteur de la formation professionnelle permettra au Maroc de rentabiliser l’existant, tout en instaurant les réformes nécessaires pour faire de ce secteur un véritable levier de la croissance économique nationale, mais aussi un facteur conséquent d’enrichissement du capital humain.

Une nouvelle feuille de route prometteuse

S’engageant personnellement sur ce chantier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait de la formation son cheval de bataille. Aussi, le Roi Mohammed VI Que Dieu L’assiste, a présidé au Palais Royal de Rabat, une séance de travail consacrée au programme de mise à niveau de l’offre de Formation professionnelle et de rénovation des filières et des méthodes pédagogiques, comme relayé par un communiqué du cabinet Royal. Selon la même source, cette séance de travail a fait suite aux deux réunions précédentes consacrées au secteur de la formation professionnelle, qui bénéficie d’une Haute Sollicitude Royale constante, en tant que levier stratégique de compétitivité et voie prometteuse pour l’insertion professionnelle de la jeunesse. Le Souverain a, dans ce sens, appelé à adopter une démarche réaliste qui série de manière rigoureuse les priorités en fonction des besoins de l’économie nationale et du marché du travail, des attentes sociales et des aspirations des Marocains. De cet intérêt Royal est née une nouvelle feuille de route censée permettre au secteur de la formation professionnelle de continuer à jouer pleinement son rôle en tant que levier essentiel pour le développement social et une meilleure insertion économique des jeunes, ainsi que pour promouvoir la compétitivité des entreprises. Dès lors, cette feuille de route est relative au développement de la formation professionnelle et du projet de création des « Cités des Métiers et des Compétences ». Pour ainsi dire, toutes les régions du Royaume seront dotées de «Cités des Métiers et des Compétences», des structures multisectorielles et multifonctionnelles appelées à devenir un levier stratégique de la compétitivité et un facteur majeur de l’insertion des jeunes dans la vie active, a déclaré le ministre de l’Éducation nationale. Ces nouvelles Cités vont privilégier des formations qui répondent aux spécificités et aux potentialités de chaque région, à la fois dans les métiers liés aux domaines d’activités porteurs de l’écosystème dans lequel elles s’implanteront, mais aussi dans les métiers du futur tels que le DigitalOffshoring, a expliqué Said Amzazi. Le ministre a ajouté que ces futurs espaces devront comporter des structures spécifiques à l’instar des chaines de production pédagogiques, des centres de simulation et les halls technologiques, de façon à recréer l’environnement professionnel nécessaire à l’acquisition des compétences s’inscrivant dans la pratique réelle d’un métier. Les «Cités des Métiers et des Compétences» fonctionneront sur la base du principe de la mutualisation dans un esprit d’optimisation de l’utilisation des ressources disponibles, notamment pour les plateformes numériques, les Centres de Langues, les Career Centers, les bibliothèques et médiathèques, les internats et les terrains de sport, a-t-il dit. Il a, à cet égard, fait savoir que les formations liées au Digital-Offshoring seront déployées dans les 12 régions du Royaume, alors que celles se rapportant à l’Intelligence artificielle seront proposées au sein des régions de Rabat-Salé-Kénitra et de CasablancaSettat. Pour l’agriculture-agroindustrie et l’industrie, secteurs majeurs et à très large spectre, leurs filières de formation seront proposées dans la majorité des régions, avec, en outre, des filières relatives à l’Industrie navale à Agadir et Casablanca. Huit régions devront, de leur côté, accueillir des formations en Hôtellerie-Tourisme, l’autre secteur clé de l’économie nationale, a ajouté Amzazi. En matière de Santé, seules les huit régions disposant d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) fonctionnel ou en cours de construction accueilleront des filières de santé, afin de pourvoir ces centres hospitaliers en profils adéquats. Le ministre a également souligné que les formations d’artisanat seront déployées essentiellement dans les régions de Fès-Meknès, Marrakech-Safi et DrâaTafilalet, au sein desquelles cette activité est prépondérante, conformément aux Instructions royales. Sur le registre des méthodes pédagogiques, a-t-il poursuivi, l’approche préconisée privilégie la

maîtrise des langues, l’approche par compétences, avec une priorité à la formation en milieu professionnel par le biais de l’alternance et l’apprentissage. Amzazi a fait observer que les «Cités des Métiers et des Compétences» seront implantées au sein d’écosystèmes au niveau régional, dans la logique d’une véritable proximité avec le monde professionnel. Dotées du statut de sociétés anonymes filiales de l’Office de la Formation professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) ainsi que d’un conseil d’administration tripartite (professionnels, région, État), les «Cités des Métiers et des Compétences» devront ouvrir leurs portes dès la rentrée 2021, a fait savoir le ministre. «L’échéancier de la Feuille de route relative à la Formation professionnelle prévoit le lancement des études relatives à la consistance physique des Cités et à leur ingénierie pédagogique est prévu dès ce mois d’avril 2019, ainsi qu’un démarrage des constructions en janvier 2020, afin que l’ouverture progressive de ces nouvelles structures puisse débuter à la rentrée 2021 et se poursuivre à la rentrée suivante», a précisé le ministre. Dotées d’un Conseil d’administration tripartite, impliquant les Professionnels, la Région et l’Etat, ces Cités nécessiteront un investissement à hauteur de 3,6 milliards de dh provenant de la contribution de l’Etat, de l’OFFPT et des régions, a-t-il dit. Enfin, la stratégie de développement du secteur de la formation professionnelle, permettra au Maroc de rentabiliser l’existant, tout en instaurant les réformes nécessaires pour faire de ce secteur un véritable levier de la croissance économique nationale, mais aussi un facteur conséquent d’enrichissement du capital humain.

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