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DIGITALISATION
SAS DÉVOILE SON PLAN D’INVESTISSEMENT DE 1 MILLIARD DE DOLLARS Casablanca
LEADER MONDIAL DE L’ANALYTIQUE PRÉSENT SUR LE MARCHÉ DEPUIS 40 ANS, SAS, A ANNONCÉ CE MERCREDI 17 AVRIL 2019 À CASABLANCA AUPRÈS DE PLUS DE 150 CLIENTS ET PARTENAIRES VENUS DE TOUT LE CONTINENT, SON INVESTISSEMENT D’1 MILLIARD DE DOLLARS DANS LE DOMAINE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE.
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Le géant américain de l'analyse de la donnée, avec ces 42 années d'expérience, confirme son pari sur le continent africain qu’il considère comme le marché d’avenir par excellence. Réalisé par Ismaila SY SAHADE
A ce jour, SAS est le seul spécialiste de l'intelligence artificielle analytique présent physiquement au Maroc et en Afrique plus globalement. Avant leur investissement dans la mise en place de hubs stratégiques sur le continent (Afrique du Sud pour la zone pays anglophone, et Maroc pour la zone pays francophone), les opérateurs africains devaient délocaliser ou se déplacer hors Afrique afin de solliciter cette expertise et prestation en termes d’intelligence
artificielle. Il s’agit principalement de tous les grands opérateurs de la Banque, Télecom et Assurance, tels que Orange Maroc, RAM Assurance, Eneo Cameroun, Ooredoo Tunisia , Tunisia Telecom … et bien d’autres encore. Grâce à cet investissement de 1 milliard de dollars qui s'étalera sur 3 ans, SAS compte développer significativement sa présence sur le continent et son rôle précurseur, devançant de loin ses concurrents directs. Pour Youssef Aqallal ,Directeur Général de SAS Afrique Francophone, ce nouveau programme d’investissement dédié au marché africain a pour objectif de faire bénéficier l’Afrique des différentes solutions du groupe. « afin que nos solutions puissent susciter de l’intérêt et qu’elles soient palpables,
nous avons prévu des témoignages de clients et d’entreprises qui avaient des problématiques, qui ont fait le choix de nos solutions SAS et qui en ont sorti un projet qui a abouti et qui a permis un véritable retour sur investissement, » . a-t-il ajouté. Pour sa part, le vice président d’EMEA Marketing à SAS, Patrick Xhonneux, s’est dit convaincu du rôle que peut jouer l’intelligence artificielle dans le développement de divers secteurs au Maroc, notamment les secteurs financier, agricole ou celui des télécommunications. Par ailleurs , il est important de stipuler que SAS a investit également dans la formation et le transfert de compétences, en mettant en place un partenariat (le SAS Academy) avec 10
INTERVIEW DIGITALISATION
universités en Afrique francophone, dont 5 au Maroc, pour offrir gratuitement aux étudiants des logiciels et licences dernière génération dédié à l'intelligence artificielle, afin de former les élites techniques de demain. Pour rappel, SAS est le leader incontestable de l'analytique avancée avec 33 % de parts de marché mondial. Sur les 100 plus grosses compagnies mondiales, 92 sont des clients de SAS. Le groupe exerce dans 148 pays avec au moins un siège social sur chacun des continents. En Afrique, le Maroc a été choisi comme siège social de la zone francophone et l’Afrique du Sud pour la zone anglophone.
IDM : Quelle est la place de l’IA dans la stratégie du groupe SAS? Youssef Aqallal : Elle est totalement partie intégrante de notre ADN. La société existe depuis 1976, soit quelques 43 années, et nous avons décidé d’avoir une stratégie très simple et très claire à la fois. Et ceci s’est avéré être une bonne stratégie, de garder un focus exclusivement sur les logiciels de gestion de la donnée, de gestion de l’analyse de la donnée et bien évidement de l’intelligence artificielle.
IDM : Quelle est votre stratégie de développement au Maroc ? Le Maroc est le siège de l’Afrique francophone et à partir du Maroc nous comptons développer nos partenariats avec les clients existants et les nouveaux clients que ce soit au Maroc, mais surtout tous les pays de la sous-région. Pour réaliser cet objectif, nous avions promis l’année dernière de doubler notre effectif, notre écosystème de partenaire officiel certifié compétent au Maroc, mais aussi dans d’autres pays de la région Afrique francophone, à savoir le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Cameroun… Et au Maroc, c’est chose faite. IDM : Quels sont les défis de l’IA dans le monde de l’entreprise ? On est dans une phase de transition, c’est un petit peu comme lorsqu'on a commencé à utiliser Internet. Certains étaient septiques, peu de gens
étaient optimistes quant à sa généralisation et d’autres ne savaient même pas ce que cela voulait dire. Notre métier c’est ça, c’est l’analyse, c’est la donnée, c’est l’intelligence artificielle, donc nous avons pris le pari de dire que nous devions être humblement parmi ceux qui prêchent la bonne parole, qui vulgarise, qui explique ; qui forme au niveau des entreprises et aussi des étudiants à travers les partenariats académiques. Au niveau des entreprises, il se trouve que certaines n’ont pas encore fait le pas de l’intelligence artificielle. Alors, notre mission consiste à leur expliquer comment on peut opérationnaliser, utiliser cette intelligence artificielle dans les processus opérationnels dès maintenant au sein de la société tout en ayant une feuille de route. Il ne s’agit pas de faire un bing bang, mais plutôt de démontrer via un certain nombre de cas d’étude que l’intelligence artificielle permet un gain en termes d’optimisation de la fraude, d’optimisation de la gestion des risques, d’optimisation de la relation client et de l’expérience client.
IDM : Quel est votre regard sur la problématique de la sécurité des données ? Nous avons développé un département et un centre de solutions de cyber sécurité car c’est une problématique qui est absolument réelle. Et il faut dire que la globalisation a accentué le phénomène. La cyber sécurité est devenue une vraie menace pour tous et donc il faut pouvoir la contrer de la manière la plus efficace possible. On parle beaucoup de notions de réseau ; avant on avait affaire à un fraudeur ou un hackeur, maintenant il y a des fraudeurs et des hackeurs qui se mettent en réseau et qui créent des algorithmes qui sont eux aussi plus malins et performants. Donc, il faut pouvoir contre-attaquer
et mettre en place des solutions grâce à l’intelligence artificielle.
IDM : Comment se porte financièrement le groupe SAS ? Le groupe SAS se porte bien. Globalement nous faisons 3,24 milliards de dollars de CA dans le monde. En Afrique, ce que je peux vous dire concerne deux éléments concrets. Le premier, c’est qu’en 2017 par exemple on remarque que l’Afrique a été la région pour SAS qui a eu le plus gros taux de progression dans le monde. Le deuxième point, c’est que nous faisons une croissance à deux chiffres année sur année depuis 5 ans. Au Maroc et globalement en Afrique francophone, nous cherchons à faire contribuer cette région à hauteur de 20% sur notre chiffre d’affaires.
IDM : Quels sont les grands défis du groupe SAS en termes de croissance ? Je pense que les défis sont identifiés, ce sont des challenges que l’on veut relever. Et pour vraiment agrandir notre base installée, notre écosystème, cela implique d'avoir plus de compétences africaines dans nos pays. D’un autre côté, il est question de prouver notre valeur ajoutée. On est dans des solutions de valeurs où l’entreprise va tout de suite acheter et mettre en place cette solution, mais si et seulement si, elle est vraiment convaincue de sa valeur. Notre approche n’est pas technique, technologique, c’est une approche qui a pour but de convaincre en proposant de la valeur. Cela peut être une réduction des risques, une optimisation de la fraude, une augmentation des revenues, un retour sur investissement plus important des campagnes marketing, et cela doit être touché de façon concrète, sur des données précises. C’est cela notre principal challenge et nous devons être de plus en plus pertinents. nouvelles technologies qui sont plus opérationnelles, l’humain n’est-il pas en quelque façon menacé ? L’intelligence artificielle ne va pas remplacer l’humain. L’IA va créer de nouveaux jobs qui n’existent pas encore. La preuve est qu’aujourd’hui, on parle de data scientist et c’est un mot qui n’existait pas dans le dictionnaire. Nous avons actuellement besoin de profils comme les data scientists qui ont pour rôle l’analyse des données. Il faut savoir que l’IA va obliger l’humain à se reconvertir et évoluer vers d’autres types de fonction qui sont à plus grosse valeur ajoutée. L’intelligence artificielle ne va pas fonctionner sans humain, elle va demander des compétences au capital humain qui vont être différentes. Alors, je pense que c’est une vraie problématique de conduite de changement qu’il faut mettre en place. Quand on met en place une intelligence artificielle, il faut accompagner l’organisation d’un point de vue ressource humaine pour être sûr que non seulement ça ne remplace pas, mais qu’on se retrouve avec les bonnes compétences. Il faut également rappeler que nous avons un programme académique avec les universités. Nous avons eu une discussion très précise avec ses universités pour voir comment participer à la formation de ses étudiants qui sont les futurs responsables dans les entreprises de demain. Et au sein des entreprises existantes, on a des programmes de formation, de transfert de compétence pour des cadres qui ont déjà une expérience professionnelle. L’enjeu est de leur expliquer les impacts positifs que l’analyse peut leur apporter en termes d’organisation, de conduite de changement et de formation