9 minute read
L'ENVOL AFRICAIN
L'ENVOL AFRICAIN DESIGN INDUSTRIEL
Advertisement
Réalisé par Ghizlaine BADRI
DANS LES ANNÉES 50, AU MOMENT DE L’INDUSTRIALISATION, LA QUESTION DES RAPPORTS ENTRE ART ET TECHNIQUE S’EST POSÉE. A PARTIR DE LÀ, LE DESIGN INDUSTRIEL S'EST AFFIRMÉ COMME UNE ACTIVITÉ SPÉCIALISÉE ET COMME UN MILIEU PROFESSIONNEL AUTONOME. EN AFRIQUE, CETTE DISCIPLINE NAISSANTE A COMMENCÉ À ÉCLORE 50 ANS PLUS TARD, DANS LES ANNÉES 2000, OU L’ÉMERGENCE DE QUELQUES DESIGNERS AFRICAINS QUI ONT FAIT LEURS ARMES EN EUROPE, EN ASIE ET AUX ÉTATS-UNIS, ONT APPORTÉ LEUR SAVOIR-FAIRE ET LEUR VISION HYBRIDE MÊLANT TRADITION ET MODERNITÉ. O n connait l'Afrique à travers le wax, ce tissu imprimé sous cire avec de nombreux motifs et des couleurs fortes. Pourtant, l'Afrique est un continent qui a beaucoup à offrir selon les pays, les régions et les ethnies. Aussi, et surtout, l'Afrique ne revendique pas toujours un tissu qu'elle n'a pas inventé et qu'elle produit aujourd'hui assez peu, étouffée par la concurrence chinoise ou hollandaise. Le wax est majoritairement importé en Afrique et pourtant il constitue l'identité visible incontournable du continent quand de nombreux créateurs locaux préfèrent travailler les tissus traditionnels tels que le kente, et le faso. Si l’Afrique a su innover en mélangeant l’ancien et le nouveau, la production créative du continent africain mélange ainsi tradition et modernité, innovation et histoire, utilité et beauté. Elle a intégré les diverses influences extérieures auxquelles elle était exposée et ses designers en puisant aux sources locales et piochant dans les formes venues d’ailleurs, ont résolu la question de la synthèse culturelle dans ce qu’elle peut avoir d’harmonieux. On y retrouve l’héritage d’un travail artisanal d’une exceptionnelle qualité, la capacité de transposer de fins détails grâce à des talents manuels difficiles à reproduire par machine, et un sens de l’exclusivité qui fait de chaque produit ou presque un objet original.Cohéritier du patrimoine intellectuel et culturel commun de l’humanité, il démontre aujourd’hui un désir fort de participation à l’aventure commune en s’inspirant des meilleures pratiques. C’est ainsi que l’on trouve aujourd’hui, une génération de Designers Africains qui traduit sa vision du monde et de l’Afrique moderne à travers son art et sa production. Fluidité, amovibilité, impermanence, possibles reconfigurations, détournement des objets de leur usages habituels, un chaos organisé et ingénieux, le Design Africain est donc un mouvement syncrétique dont la seule tâche est de produire du fonctionnel et du beau.Parmi les Designers Africains qui ont révolutionné le secteur, on retrouve l’Ivoirien Kossi Assou, qui avait reçu la prestigieuse désignation honorifique de « Trésor humain vivant » par l’Unesco, l’Artisan designer sénégalais Ousmane Mbaye et Hicham Lahlou, le Marocain, membre du WDO ( World Design Organization). Au travers de leur travail, ils offrent la possibilité de se ressourcer, de repartir de l’essentiel, du vital, avant de s’atteler à dessiner de nouveaux futurs. Ces Designers Africains orientent ainsi consciemment leur travail vers de vrais changements durables pour l’accomplissement des autres.
Le Design a comme domaine d’activité l’ensemble de l’identité visuelle des firmes. La figure professionnelle du designer se différencie par des spécialisations : designer produit, designer graphique, d’environnement, textile, et l’existence de divers segments caractérisant les modes d’exercice. Le designer produit ainsi et élabore l’ensemble des signes émis par les nouveaux produits, il doit en connaître le mécanisme et parfois cela le conduit à le modifier. Il participe à la recherche des matériaux car leur association modifie les volumes, les effets visuels, tactiles, olfactifs» sonores voire gustatifs. Il s’intéresse également à l’ergonomie du produit, aux données du marché et à la dimension prospective de la politique de produit. Le designer graphique a des
compétences en graphisme et en multimédia appliquées à une politique de communication centrée sur le produit et sur l’identité de la firme. Il travaille sur tout document présentant l’entreprise industrielle ou de service, les informations pour les clients, les catalogues, les emballages et les sites web.Le Designer d’environnement conçoit les stands d’exposition, les présentoirs et les accessoires, les espaces de travail. Quant au Designer textile, il travaille plus particulièrement sur les propriétés des matériaux textiles. Selon l’Organisation mondiale…..21 % des ingénieurs du secteur privé déclarent que leur firme emploie des designers ou passent des commandes à des agences de design. Passer d’une idée à une technologie, puis d’une technologie à un produit n’est pas une démarche qui va de soi. Il faut qu’à chaque étape du développement, le concept demeure non seulement rattaché aux besoins réels des clients, mais aussi aux conditions concrètes de vente et de fabrication. C’est le rôle essentiel du design industriel de construire ces ponts, ce qui l’amène parfois sur des voies inattendues. Selon un rapport de l’APCI en 2002, Les diplômés des écoles de design industriel s’orientent majoritairement vers un emploi salarié (65 %), 25 % sont indépendants, 10 % sont directeurs ou associés d’une société. À noter que le versant libéral de la profession est bien moindre que chez les architectes. Plus d’un diplômé en architecture sur deux s’orientent vers une activité libérale (55%), les salariés ne représentant que 33%.
Faite de d’ancien et de nouveau, de technicité et d’âme, la production créative du continent africain mélange ainsi tradition et modernité, innovation et histoire, utilité et beauté. Elle a intégré les diverses influences extérieures auxquelles elle était exposée et ses designers en puisant aux sources locales et piochant dans les formes venues d’ailleurs, ont résolu la question de la synthèse culturelle dans ce qu’elle peut avoir d’harmonieux. On y retrouve l’héritage d’un travail artisanal d’une exceptionnelle qualité, la capacité de transposer de fins détails Le secteur en Afrique
grâce à des talents manuels difficiles à reproduire par machine, et un sens de l’exclusivité qui fait de chaque produit ou presque un objet original. Cohéritier du patrimoine intellectuel et culturel commun de l’humanité, il démontre aujourd’hui un désir fort de participation à l’aventure commune en s’inspirant des meilleures pratiques. C’est ainsi que l’on trouve aujourd’hui, une génération de designers africains qui traduit sa vision du monde et de l’Afrique moderne à travers son art et sa production. Fluidité, amovibilité, impermanence, possibles reconfigurations, détournement des objets de leur usages habituels, un chaos organisé et ingénieux, le design africain est donc un mouvement syncrétique dont la seule tâche est de produire du fonctionnel et du beau. Au travers de leur travail, ils offrent la possibilité de se ressourcer, de repartir de l’essentiel, du vital, avant de s’atteler à dessiner de nouveaux futurs. Ces designers africains orientent ainsi consciemment leur travail vers de vrais changements durables pour l’accomplissement des autres.
Innover consiste le plus souvent à développer une nouvelle offre ou à repenser des relations clients existantes, mais nombreux sont ceux qui misent également sur l’ouverture à de nouveaux marchés à l’étranger. Lorsqu’elles sont confrontées à une certaine saturation de leurs cibles et territoires habituels, les entreprises occidentales s’exportent sur d’autres continents et pays émergents : Asie, Amérique du Sud, et Afrique sont ainsi devenus les nouveaux eldorados. Si les stratégies marketing ont depuis bien longtemps exporté leurs recettes sur ces nouveaux territoires, qu’en est-il de l’innovation par le design ? Puisque toutes les projections montrent qu’il sera l’une des clés de la croissance mondiale, le « futur atelier du monde», le continent s’est engagé dans une véritable diversification de son économie, et attire continuellement toujours plus d’investissements étrangers. Dans la manufacture textile bien sûr (cas de l’Ethiopie), dans les télécoms et l’agroalimentaire, mais aussi dans les services (banques, assurances, médias, …). Pour les grands Le Design levier De croissance
World Design Organization
Le World Design Organization (WDO), anciennement connu sous le nom de Conseil international des sociétés de Design Industriel (Icsid), est une organisation internationale non gouvernementale qui promeut la profession de Design Industriel et sa capacité à générer de meilleurs produits, systèmes, services, et expériences; meilleures affaires et industrie; et finalement un meilleur environnement et une meilleure société. WDO, qui comptait 12 associations de design professionnel fondatrices en 1957, compte désormais plus de 150 organisations membres de 40 pays, les engageant dans des efforts de collaboration et leur offrant la possibilité de se faire entendre au niveau international. Les membres ont approuvé une vision et une mission renouvelées lors de
groupes occidentaux, l’Afrique est plus que jamais stratégique, notamment pour deux raisons : L’essor de l’urbanisation d’une part, entraînant l’arrivée d’une main-d’œuvre bon marché depuis les campagnes, estimée à 800 millions d’urbains supplémentaires d’ici à 2050. L’essor de la classe moyenne africaine d’autre part, estimée à un milliard d’individus d’ici à 2060. On comprend mieux pourquoi les secteurs liés à la consommation suscitent les convoitises, étant donné la masse potentielle de nouveaux clients à conquérir. Evidemment cette dynamique ne va pas sans son corollaire : la pauvreté extrême qui frappe toujours la moitié des Africains, les inégalités, la corruption, et l’instabilité politique de certains pays qui subsistent. 30 % de la richesse n’est possédée que par 0,2 % des habitants, et il faudrait créer 29 millions d’emplois par an d’ici à 2030 pour occuper tous les jeunes actifs (source Challenges 12.03.16). Pris en tenailles, les grands groupes se trouvent dans une position délicate, entre le nécessaire soutien au développement des populations locales et leurs propres objectifs de profit. Y a-t-il des solutions pour conjuguer les deux ? Comment la méthode design peut permettre de développer une innovation responsable et performante ? Probablement avec une autonomisation qui se fera à moyen, voir sur du long terme. Il est ainsi indispensable de construire de nouveaux modèles, et l’Afrique a l’avantage de son inconvénient dans ce domaine, car au lieu d’appliquer aveuglément des schémas extérieurs, elle peut en tirer les leçons, et sauter des étapes de développement (téléphonie et ordinateurs mobiles, décentralisation des réseaux énergétiques, urbanisme adapté aux nouvelles mobilités, …). Le champ d’expérimentation est potentiellement gigantesque, les opportunités pour faire les bons choix dès aujourd’hui pour être compétitifs demain ne manquent pas. Construire ses propres modèles, mais surtout adaptés à la diversité et la complexité de ses dynamiques sociales, c’est là un des grands enjeux.
l'assemblée générale d'octobre 2015, ainsi que l'approbation de changer le nom de l'organisation en World Design Organization.
WDO a le statut consultatif spécial auprès des Nations Unies. « En tant qu'organisation mondiale du design, nous sommes passionnés par le positionnement du design en tant qu'agent de changement positif. Nous croyons en la capacité du design à améliorer la qualité de vie et nous reconnaissons que les défis de la vie au XXIe siècle ne peuvent plus être ignorés. Ensemble, avec nos organisations membres du monde entier, nous avons adopté les objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU comme un appel à l'action universel pouvant potentiellement avoir un impact social et environnemental positif. En tant que professionnels de la conception, nous devons influencer les comportements positifs et nous attaquer à des problèmes complexes du point de vue de la conception. » Management de WDO.