Hildegarde n°3 Septembre 2016 by Hildegarde Fanzine

HILDE GARDE

LIGNE Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

CERCLE

Photographie de couverture : Alexandre Czapski Gros boulot ce mois-ci ! En espérant que vous apprécierez la lecture.

SOMMAIRE Edito, Populie : page 3 Feuilleton biohardcore, Antoine Boute : page 5 Calendrier lunaire : page 6 DOSSIER SPECIAL TERRE PLATE La spirale, Marina Zwetaïa : page 7 Le rêve d’un monde où la Terre serait ronde : page 9 Aide à la recherche, Références : page 21 Objections à la théorie de la Terre plate, L.Villaverde : page 23 L’intuition et la logique, entretien avec un plateux : page 27 L’Agartha, Jeremy Platey : page 34 Des sphères et des globes chez Sloterdjic, Ilia Consolo : page 35 Couper le monotone, le tarot, Olivier Fourcade : page 39 Le chant de la momie, M. Zwetaïa : page 40 L’envers et l’endroit, Jean Philippe Adamy : page 41 Ma revanche sera terrible, Michel Meyer : page 43 Moi de Mais, Paul Wookeuhp : page 44 Recette de dégraissant naturel, Nathalie : page 45 A ceux qui sont petits, Victor Hugo : page 46 Radio-vidéo : page 47 Contact revue / abonnement : page 48

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

EDITORIAL

lie u p Po

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Antoine Boute

FEUILLETON BIOHARDCORE Épisode 1 - décor please spectre Tu as dix ans, tu es en expédition en Suède avec ton père ta mère ta sœur ton frère. Vous expérimentez la migration version ludique : survie en forêt avec cependant des moyens techniques précis et légers. Une idée de tes parents qui n'en loupent pas une pour vous habiller la vie de trucs et astuces pour la rendre étonnante, profonde et sensible à tout moment. Vous circulez en vélo à travers les forêts de Suède, il fait beau il fait chaud c'est l'été, tout va bien sauf qu'il commence à être temps de trouver un endroit de camp pour la nuit car vous les enfants fatiguez. Tu as dix ans, cette expédition te botte mais oui tu fatigues sérieusement. Or entre les buissons les fougères les plantes tu remarques un endroit qui te plaît bien et même beaucoup : un ensemble disparate de bâtiments en bois, à l'abandon, rongés par la végétation et dispersés sur des collines autour de ce qui semble avoir été un terrain de foot sablonneux. Eh les gars dis-tu à ta famille, eh on dormirait pas là-bas ? Regardez c'est grand, il y a plein de place et même une plaine de jeux trop cool, allez please venez on y va on s'installe là, c'est grand ! C'est comme dans un film, on se croirait dans un décor de cinéma abandonné déclare ton père, il se prend une gorgée d'aquavit et va explorer les environs. Il s'agit en réalité d'un lieu pour colonie de vacances dans les bois mais qui semble effectivement abandonné. C'est un décor, non, ce n'est pas un décor mais on dirait un décor, empaqueté sous une voûte de feuilles d'arbres, d'où : manque de lumière directe, ce qui donne au tout un côté éteint inquiétant. Il y a là des chambres dans des pavillons, des chambrettes toutes mignonettes mais c'est si étrange car : pas un humain à des kilomètres à la ronde vous dites-vous. « C'est fantomatique, le spectre des humains rôde ici et c'est ça qui est cool : l'absence-présence de l'humain. Ca nous plait et nous fait flipper à la fois, c'est louche : qu'est-ce qui fait qu'il n'y a personne ici ? » Toute la famille tripe là-dessus, toute la famille à sa manière : la mère se voit disparaître, pour expérimenter ce que ça fera sur la psychologie des personnages de sa famille, enfants, mari ; les enfants pensent inévitablement à Hansel et Gretel et d'ailleurs ramassent déjà des cailloux en prévision de, surtout qu'il y a là un chemin en graviers blancs tout à fait adéquats pour se remplir les poches. Les graviers mènent au lac en contrebas, hop tout le monde à poil plonge dans l'eau rouge, oui car l'eau du lac est inexplicablement rouge, probablement suite à un certain type de roche suppute ta mère, ça ressemble quand même vachement à un décor de film d'horreur objecte ton père.

La suite des épisodes ici : http://www.bela.be/homepage/actualites/feuilletons/feuilleton-biohardcore/planete-saltoscolline.aspx A voir absolument, Antoine Boute en action. Par exemple : « Antoine Boute, Burlesque #1 » sur youtube https://www.youtube.com/watch?v=O7MC4Yn2vlY

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CALENDRIER LUNAIRE

Activités à prévoir selon les dates favorables et défavorables de Septembre 2016

La pleine lune du mois d’Aout 2016 : Photographie Gengis Kant

Jours où éviter de faire des choses trop importantes (prévoir du repos ou une activité méditative, rencontre en petit comité, ne pas jardiner, éviter les grosses réunions, rendez vous importants si fatigue) : 1er septembre, 15 au soir, 28 au soir. Récolte des plantes médicinales : 2,3,4 septembre, arbres et racines ; du 11 au 14 pour les sommités des arbres ; 19 au 22 pour les sommités des plantes ; 28 au 30 pour sommités et racines des plantes. (de préférence le matin) Coupe des cheveux pour plus de vitalité : Du 19 au 20 et de 26 au 29. Antichute : le 10 septembre et du 26 au 29. Jour pour la première coupe de cheveux d’un bébé : 27 septembre Coupe des ongles : du 2 au 4 ; du 19 au 22 et du 28 au 30 Epilation, meilleurs jours pour ralentir la pousse : 24 au 30 septembre Rendez vous chez le dentiste(arrachage, dévitalisation de dent) : du 2 au 5 ; du 11 au 15, le 19 et le 20 septembre

Plus de détails (quand jardiner, quand récolter, etc. dans le calendrier lunaire annuel de Michel Gros (calendrier lunaire diffusion)

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Marina Zwetaïa

LA SPIRALE J’étais au bar. J’avais pas vraiment bu cette fois. J’étais juste au bar. J’avais rejoint Flake. Le bar a fermé, les barmans nous ont gardés à l’intérieur. Lui et moi. Il faut croire qu’ils nous aiment bien. Y avait un autre type, il a roulé un énorme joint d’herbe. Les deux barmans sont descendus au sous-sol, il y a un baby-foot. Je les ai suivis, j’ai fumé deux lattes sur le pétard. Les deux barmans jouaient super bien, surtout un. L’autre, le disciple, il se défendait bec et ongles. Mais le patron lui envoyait des missiles. Là, j’ai décollé. Okay, peut être l’effet du pétard. Je me suis entendu dire : « le babyfoot, c’est mieux que le foot. C’est le foot du point de vue de Dieu. » Le boss me dit « ah ouais ? », j’ai répondu « Un genre de mind game. Je me sens soumise aux lois cosmiques là, autant que déterminante dedans. Je sens ce qui vous fait perdre, ce qui va vous faire gagner, à quel endroit je dois agir, quand je dois me retirer. Le flot, je l’entends. Vous aussi je crois. ». Flake nous a rejoint au sous-sol, il a fait une partie avec le perdant - le perdant est son ami - contre le boss et son ami. Je me prenais toujours pour dieu, ou disons, un dieu parmi les dieux, mais un des plus connectés de la pièce avec le grand tout. Je voulais que Flake gagne la partie. Je savais que je n’avais aucune prise là-dessus, mais que j’étais déterminante dans sa victoire. J’ai commencé à forcer un peu le mental, essayé d’influencer le flux, ça a foiré. Alors j’ai lâché prise, je me suis mise à écrire de la poésie. Trois minutes après Flake et le disciple avaient gagné. Nous avons quitté le bar. Lui et moi. Le reste de la soirée fut dans la lignée, on errait tous les deux, en extase, chaque rencontre nous en apprenait plus sur la vie, tout en ayant aucun sens. Ce n’était pas tant la connaissance à laquelle j’avais accès que l’endroit où je me situais qui importait. Je lui dis que tout à coup, j’étais persuadée que pour l’homme, se sentir comme dieu est un aboutissement. Etre dieu. Cette exaltation, cette impression de savoir illimité tout en ne sachant rien, bien plus liée à la sensation d’être à la bonne place, d’être centré, plutôt qu’au-dessus. J’ai repensé à la figure de la spirale. Je lui expliquai ma théorie. Je ne sais pas pourquoi cette forme m’obsède mais j’ai quelques points d’attache. Primo, ce n’est pas le dessin, le tracé qui importe, car il omet une chose essentielle : le double mouvement. Ce principe de double mouvement me donne presque le tournis. Ma fascination pour la spirale est survenue à un moment précis. J’étais en Corse. À Calvi précisément. Tout à fait par hasard, je me retrouvais à observer une procession le jour du Vendredi Saint. J’étais un peu en hauteur, sur une petite colline, ce qui me permit de voir le mouvement du dessus. Il y avait plusieurs dizaines de participants. Ils marchaient l’un derrière l’autre, jusqu’à s’enrouler au point central. Ils se sont immobilisés quelques instants, puis se sont déroulés. Ce qui, à partir de cet instant, crée un mouvement d’enroulement et de déroulement simultané le temps que tous les participants passent par le centre puis retrouvent l’extérieur. Cette procession est vue de manière symbolique comme un retour à la vie. Chargée par le temps de nombreuses significations catholique, ce qui m’interpelle plutôt c’est ce passage par le centre. La place de l’être humain dans l’univers. Comment il considère sa trajectoire. Avec quelle interprétation du temps. Linéaire : facile ; cyclique : ça dépend pour qui ; spiraliforme : il serait temps. Le monde serait complément différent, puisque vécu différemment, notamment sur la question de l’échec. L’échec est au cœur du malaise humain. « Pourquoi je parle ? et pas les autres animaux ? Je pense mais je suis en dehors ? Je suis quoi sur cette Terre ? Suis-je le seul à avoir une conscience ? Il y a quelque chose qui m’obsède en permanence, je suis en quête, je veux savoir, tout savoir et puis je meurs. ECHEC. » Si on envisageait le temps, donc nous, notre visée, sous -permettez-moi - le prisme de ce principe

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simultané intérieur/extérieur, vers le haut/ vers le bas ; l’échec ne serait pas un obstacle, pas une fin, mais un simple passage par le centre, permettant le réenroulement/ désenroulement. Flake comprenait tout mais ne comprenait rien. Il sentait tout. Il me dit, « d’accord, mais où est le lien avec le fait de se prendre pour Dieu ? » « le centre lui dis-je, la Terre Plate ! » Bon là, il faut que je m’explique un peu mieux. Nous avons tous en nous, la capacité à être dieu. Par là je veux dire, se sentir complètement centré, à sa place dans l’univers, bien tout doux dans le grand tout. Si on utilise le principe de la spirale, ça pourrait fonctionner à merveille. Sauf que ça coince. Au niveau de l’atmosphère. A peine sortis du champ, ça coince. Il faudrait pour que ça fonctionne, que la Terre soit plate. Imaginons de loin, des petits humains, faisant leur jogging, avec un désir de connexion spirituelle. Pour ça, ils connaissent une astuce, ils se mettent en rang d’oignons et font la spirale. Sur un plan métaphysique, un peu quantique, on sent bien la puissance, le déplacement de matière à l’échelle cosmique que ça peut représenter. Sauf que ça ne va pas très loin si la Terre est ronde. Pourquoi ? Il faut que j’y réfléchisse. Ah oui voilà, parce que si elle est plate, elle a un centre, un centre sur une surface plane, et la spirale fait jouer cette question de centre. Elle appuie le centre. Des humains pour un court instant en deviendraient le centre, par friction magnétique. Un genre de ligne de Nazca pour faire signe aux dieux. Je crois qu’il aimait bien l’idée de la spirale et tout mais il n’était plus du tout d’accord avec moi. « Mais tu t’entends ? Une Terre plate ! Et toutes les images de la Nasa hein ! », je rétorquais, « Oh ! Moi je ne rentre pas là-dedans, c’est pas mon dada ! Demande à P, elle t’expliquera. Je suis pas en train de te dire que la Terre est plate, je te dis que ce serait peut être plus évident pour l’humain d’y trouver sa place si elle l’était. » On s’est endormi. J’ai rêvé de l’Antarctique. J’étais Gordon Pym. Je suis rentrée dans un labyrinthe. En en sortant j’ai trouvé un bateau qui fonçait vers le Pôle Sud et puis :

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Alice Popieul

LE RÊVE D’UN AUTRE MONDE Où LA TERRE SERAIT RONDE

La mer noire de Bulgarie, auteur inconnu

« We dont have time for a meeting of the Flat Earth Society. » Barack Obama, Juin 2013

LE GLOBE, UN SIGNE D’APPARTENANCE CULTURELLE S’il y a bien une donnée scientifique indiscutable pour l’immense majorité des habitants de la Terre, pense-t-on, c’est le fait que nous vivions sur une planète tellurique ayant quasiment la forme d’une boule parfaite, tournoyant sur elle-même selon un axe précis, en orbite autour d’un soleil (lui même en orbite autour du centre de la galaxie) et disposant d’une lune elle aussi de forme parfaitement sphérique ; lune dont les dimensions et la distance la font mystérieusement paraître de la taille exacte du soleil quand on observe une éclipse. Voici les données de base que les gens instruits sont supposés connaître par cœur :

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-Axe d’inclinaison Terrestre : 23,4371460867° -Vitesse de rotation de la Terre sur son axe : 1 670 km/h à l’équateur -Vitesse de révolution de la Terre (orbite/déplacement autour du soleil) : 107 000 km/h -Orbite du soleil autour du centre de la galaxie : 965 000 km/h -Dimensions de la Terre : 6 371 km de rayon -Dimension de la lune : 1737 km de rayon -Dimension du soleil : 695 700 km de rayon -Distance soleil-Terre : 149,6 millions km -Distance lune-Terre : 384 400 km

Nom d’un magazine scientifique en ligne et son slogan « Fiez-vous à ma science. Faites-moi confiance, je suis La Science » On voit ici que consignes de croyance et commerce font aussi bon ménage dans le domaine scientifique que religieux.

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que cette croyance n’est pas universelle. Elle est propre à notre temps, notre lieu1, et a été construite par notre éducation (l’école pour les enfants et les jeunes, les media et l’industrie du divertissement pour la « formation continue » des adultes). C’est à dire que nous n’avons pas découvert par nos propres moyens que la Terre est un globe, mais nous tenons cette information par ouï-dire, dès l’enfance. Rares sont ceux qui connaissent les arguments qui soutiennent cette théorie, et son histoire.

« Ce moment où vous découvrez que la légende de l’homme qui croit être sur une boule qui tourne, existe. » (un meme qu’on trouve sur les forums consacrés à la Terre Plate )

1 Lire l’article d’Ilia Consolo en page 35 Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Il peut être provocateur (dans le langage commun) mais tout à fait banal (en sciences sociales) de qualifier de croyance un schéma cosmologique, en tant qu’il est consensuel dans une société donnée, y compris la nôtre. Bien sûr, on ne nous a pas demandé de croire en la rotondité de la Terre sans plus d’explication. Pour ceux qui ont pris le temps de s’y pencher, on se réfère entre autres à l’expérience d’Eratosthène, aux conclusions de Copernic ou au pendule de Foucault qui étayent la théorie actuellement admise par les autorités scientifiques.

La célèbre expérience d’Eratosthène donne lieu à la même observation sur un modèle de Terre plate avec un soleil proche (hypothèse 1) que sur une Terre globe avec un soleil très éloigné. (hypothèse 2)

Mais aussi acceptée qu’elle fût en fonction des époques et des contextes religieux, l’idée d’une Terreglobe n’était qu’une théorie en concurrence avec d’autres jusqu’à ce que les images produites par la NASA2 semblent mettre un point final à la discussion, au milieu du XXème siècle.

RESURGENCE DE LA CONTROVERSE

Dès les missions Apollo (1961-1975), les premiers doutes furent émis sur l’authenticité des images fournies par l’agence spatiale américaine3. Avec les progrès technologiques réalisés dans le domaine de l’image de synthèse, les « photographies » de la NASA évoluent elles aussi, et apparaît par ailleurs la possibilité pour tout un chacun de détecter les photos retouchées depuis n’importe quel programme de traitement de l’image 4 . Ces suspicions se sont renforcées pour connaître une diffusion sans précédent ces dernières années, notamment grâce à internet, les media dits traditionnels lui emboîtant le pas. Pourquoi la NASA mentirait-elle ? C’est une question qui appelle à des suppositions au-delà des soupçons crédibles (détournement d’argent public, intérêts politiques, militaro-industriels, enjeux suprématistes ?) ; la fraude pouvant peut être plus simplement s’expliquer par l’enfermement progressif dans un engrenage d’impostures dû à une erreur d’appréciation de départ… ou le désir de faire « rêver » le public5. Quand on ment, c’est tout de même pour cacher quelque chose. A partir de là, toutes les conjectures sont permises quand on fait des recherches sérieuses. 2

Le laboratoire JPL (Jet Propulsion Laboratory) est à l’origine de toutes les photographies de l’espace mises à disposition par la NASA. 3 Bill Kaysing, un ancien de la Navy et de chez « North American Aviation » devenu écrivain, a imité de manière très convaincante des clichés « lunaires » dans le désert du Nevada en 1976. De nos jours, la NASA avoue modifier ses images grâce à des programmes de traitement, pour des raisons de visibilité ou d’esthétique. 4 Il suffit en effet de modifier les contrastes d’une image pour détecter des objets copiés et collés sur un fond. 5 Voir la vidéo de Roch Sauquere indiquée en page 21

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Un des nombreux exemples d’anomalies détectées : des éléments ont été copiés/collés sur la célèbre image de la Terre, dite « Blue marble II », produite par la NASA en 2002

Depuis surtout un à deux ans, s’est répandue de manière spectaculaire (prenant a priori sa source aux Etats Unis), la thèse selon laquelle la forme réelle de notre Terre n’est pas celle qui nous a été enseignée à l’école. La communauté dite des flat-earthers (traduisons-le par « plateux » ; « platistes » lui étant préféré des détracteurs, ces derniers se voyant affublés du qualificatif de « globalistes » par la partie adverse) affirme que notre monde est statique, sa base ayant la forme d’un disque.

Les tendances de recherche sur google trends pour l’entrée « flat earth » de 2004 à 2015

Quelques media à gros tirage ont fait état de la montée de ce mouvement, à leur façon. Dans le magazine Vice, on trouve un article de 2014 intitulé « Qui êtes vous, les gens qui pensent que la Terre est plate »6 suivi deux ans après de la publication de « Pourquoi des gens croient-ils encore que la Terre est plate ? » 7 . Le ton ironique des deux articles ne laisse aucun doute sur l’opinion personnelle de leur auteur face à cette controverse. Même tonalité dans le très récent article du 6 http://www.vice.com/fr/read/flat-earth-gens-qui-pensent-que-la-Terre-est-plate-909

http://motherboard.vice.com/fr/read/pourquoi-des-gens-croient-ils-encore-que-la-Terre-est-plateCette publication était une réponse à la stupéfaction provoquée aux Etats Unis par un tweet du célèbre rappeur B.O.B dans lequel il encourageait son public à « grandir » et à reconsidérer la possibilité que la Terre soit plate. «A lot of people are turned off by the phrase ‘flat earth’ ... but there’s no way u can see all the evidence and not know... grow up » pouvait-on lire.

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Nouvel Obs « J’ai essayé d’interviewer quelqu’un qui croit que la Terre est plate”8 daté d’aout 2016. De nouveau, il s’agit d’identifier chez les contestataires du globe une pathologie mentale9 (“Internet rend fou ?” peut-on y lire en intertitre), d’alerter a minima sur une faiblesse de la personnalité utilisée par des “gourous”, voire de débusquer des penchants nazis chez les tenants de la Terre plate…On trouve aussi dans le champ médiatique traditionnel des parutions respectées telles que The Atlantic (fondé en 1857 par de grands noms comme le philosophe R.W. Emerson) publiant le 26 Janvier 2016 un article intitulé « In defense of flat earthers »10 . Cette fois, l’article de Lizzie Wade tente de réhabiliter la démarche sceptique/zététique de ceux qui questionnent le schéma cosmologique officiel, se trouvant selon l’auteure à l’opposé de ce qu’elle dénonce comme la « culture antiscience ».

« QU’EST-CE QUE ÇA CHANGE ? »

La réaction la plus spontanée vis-à-vis de cette controverse est de se demander en quoi la forme de notre planète pourrait influencer notre existence. Nous nous qualifions à partir de notre capacité de conscience réflexive (en nous nommant nous-mêmes sapiens sapiens) et sommes doués d’un sens métaphysique. Comprendre notre place dans l’univers est une question qu’on pourrait qualifier de naturelle et universelle pour un être humain, même âgé de seulement quelques années. Il se trouve que le modèle géocentrique et le modèle héliocentrique ne donnent pas la même importance au destin humain et par répercussion, à notre vie quotidienne. Se savoir sur une boule tournoyant dans l’infini, accident biologique dans un univers qui n’a pas de sens ni de direction, qui aurait pu ne pas être, est tout à fait différent que de se savoir évoluant dans un monde-artefact à notre mesure, créé pour nous, où nous hériterions d’une responsabilité de premier plan : les questions touchant aux origines de l’espèce humaine, à sa condition, à son destin, sont intimement liées depuis la nuit des temps dans les récits mythiques, la pensée philosophique, artistique, théologique, et bien sûr scientifique. On peut arguer que c’est par orgueil que les hommes se sont placés jadis au centre du cosmos, ou considérer que c’est précisément l’orgueil qui leur permet de croire que la science actuelle détient les clefs de l’univers. On peut penser que c’est pour se consoler de la souffrance, de l’absurdité de l’existence et de la mort que l’humain a inventé Dieu, ou considérer que le désespoir qui caractérise notre époque moderne est au contraire le résultat d’une disparition graduelle de la transcendance dans notre existence, où à la fois toute-puissance et impuissance caractérisent l’individu (dans un paradoxe qui n’est qu’apparent, sur le terrain de l’action). Notons que d’un côté comme de l’autre, nous nous bornerions à émettre des jugements de valeur et prêter des intentions unilatérales au cœur humain, qui chercherait seulement son intérêt plutôt que la vérité. La forme de la Terre n’est pas qu’une question géodésique, nous en sommes convaincus. Chacun des deux modèles engendre une foule de présupposés et d’effets métaphysiques, se traduisant éventuellement en propositions théoriques, qu’on cherche ensuite à démontrer par la méthode scientifique en cours11. Se construit une chaîne de causes et de conséquences à l’intérieur de chaque http://rue89.nouvelobs.com/2016/08/20/jai-essaye-dinterviewer-quelquun-croit-Terre-est-plate-264934 Cette approche psychiatrisante de la libre pensée n’est pas sans rappeler les dernières polémiques à propos du DSM IV : “Le DSM-IV est le manuel utilisé par les psychiatres pour diagnostiquer les maladies mentales, et à chaque nouvelle édition, il y a des dizaines de ces nouvelles maladies. Selon la dernière édition du DSM-IV (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), ce manuel identifie une nouvelle maladie mentale appelée « trouble oppositionnel avec provocation » ou TOP. Cette maladie est définie comme un « schéma continu de désobéissance, d’hostilité et de provocation » et les symptômes incluent la remise en question de l’autorité, la négativité, la défiance, la contradiction, et le fait d’être facilement agacé.” Source : http://www.politique-actu.com/osons/la-libre-pensee-classee-comme-nouvelle-maladie-mentale-sont-fousromains/1277598/

8 9

http://www.theatlantic.com/science/archive/2016/01/flat-earth-bob-outside-physicist/431583/

11 « C'est un lieu commun que de dire que la Science a tué la Foi, qu'elle a tué les anciens dieux. Il est exact de dire qu'elle a remplacé

la Foi dans la thérapeutique de l'angoisse. L'homme attend d'elle qu'elle le rende immortel, dans ce monde et non dans l'autre. Mais la déception est proche car la science n'apporte pas de solution à la destinée. Elle ne donne pas de sens à la vie. Elle se contente de

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modèle, corrélats indispensables à leur cohésion interne respective. Pour une vision plus complète de cette dualité, il nous faudrait étudier aussi le rapport entre héliocentrisme et adoration du Soleil-père, contre géocentrisme et adoration de la Terre-mère. Mais le sujet est trop dense pour être abordé ici. Voici néanmoins quelques pistes de réflexion :

TERRE GLOBOÏDALE

Héliocentrisme/galactocentrisme Big bang/Panspermie Evolutionnisme

TERRE DISCOÏDALE

Géocentrisme Intelligent design Adaptation

Rotation/révolution

Fixité

Gravité

Densité

Hasard

Nécessité

Progrès

Cycles

Causes ponctuelles Vie extraterrestre

Cause permanente Terre-univers

l'organiser. Ou si elle lui donne un sens, c'est de n'en avoir aucun, d'être un processus hasardeux et hautement improbable.» -- Henri Laborit, Éloge de la fuite (1976)

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Lorsque nous choisissons d’examiner le problème sous un filtre purement rationnel, il nous reste à pratiquer l’épochè 12 : considérant que nous disposons de suffisamment de connaissances et de célérité intellectuelle pour accepter l’idée que la Terre est un globe, nous en avons certainement assez pour examiner les données avancées par les tenants de la Terre plate (sachant que c’est une théorie en cours de constitution générant des débats internes, et qui se cherche un consensus). Ne nous auto-dévaluons pas dans nos compétences de discernement, même si depuis Descartes -un des fondateurs de l’épistémologie moderne- il est de bon ton de mettre en doute jusqu’à ses propres perceptions.

MODELE DE LA TERRE-MONDE DANS LA TRADITION ET LA MODERNITE Nous supposons que le lecteur a reçu l’enseignement de base concernant le modèle admis par les autorités scientifiques et qu’il n’est pas indispensable de lui rappeler ici. Il pourra lui-même trouver les informations qui lui manquent sur les sites dédiés, comme celui de L’Observatoire de Paris ou simplement Wikipedia13. Voici donc les premières bases du modèle Flat dont les Anciens donnaient des représentations symboliques en fonction de leurs différents référentiels culturels. Si dans l’Inde antique on représente le monde sous la forme d’une tortue (disque bombé) supportant des éléphants (piliers), eux-mêmes soutenant un fragment de sphère, la Terre-univers prend aussi la forme d’une sorte d’empilement de strates dans la mythologie nordique, avec en son centre l’arbre de vie Yggdrasil, joignant le monde des profondeurs à celui des cieux.

Empilement de strates dans différentes représentations traditionnelles du monde L’arbre Yggdrasil des anciens nordiques supportant sur son tronc « l’enceinte du milieu ». Au centre, Midgard. (La fameuse « Terre du Milieu », que connaissent bien les fans du Seigneur des Anneaux.)

Le Kofuku-ji est un temple bouddhiste de la ville de Nara, capitale du Japon au VIIIe siècle (époque Nara : 710794)

Terme sceptique qui consiste en « suspendre son jugement »

13 Voir aussi le document page 22

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On trouve le même schéma stratifié dans la cosmologie traditionnelle dogon et celte, qui se voit atténué dans le modèle des anciens hébreux.

A gauche, Cosmologie dogon (Mali) selon les travaux de Guillaume Duprat. https://cosmologik.files.wordpress.com/2011/03/do gon-guillaume-duprat2.jpg A droite, Modèle biblique (auteur inconnu) En bas, cosmologie celte, avec de nouveau un monde humain placé entre « paradis » (Magh Mor) et « enfers ». (Tir)

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Le modèle principal retenu par les flat-earthers contemporains colle d’assez près au schéma proposé par les anciens hébreux, les grecs et les romains, les égyptiens, lui-même très similaire à celui de Babylone et Sumer : c’est à dire peu ou prou le modèle biblique. C’est un modèle où le soleil et la lune tournent selon deux orbites différentes autour de Polaris (étoile du Nord), qui se situerait au dessus du centre d’une Terre-disque. Le pôle sud, l’Antarctique, dessine une ceinture de glace (la limite du monde14) qui s’étale sur le pourtour de la Terre, retenant les eaux.

Le mur de glace à la lisière du monde de Game of throne, une célèbre série télévisée.

La face nord du mur de glace nommé « iceberg B-15A » par les officiels américains dans la mer de Ross, en Antarctique

14 Le

docu de Werner Herzog tourné en Antartique se nomme justement Encounters at the end of the world (cf page 47)

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Selon le même modèle, au-dessus de la Terre discoïdale, fixe, par delà la course du soleil et de la lune, se tient une sorte de cloche à dessert comme on en voit dans les salons de thé. Une coupole translucide qui tourne tel un planétarium en charriant ses étoiles fixes et ses étoiles errantes (qu’on a l’habitude d’appeler planètes).

D’après le modèle de la Terre plate, le soleil est beaucoup plus petit, plus proche et moins lumineux qu’on ne le dit. La tache lumineuse localisée (dite « sun hotspot » si vous voulez faire une recherche dans google images) qu’il produit ici sur les nuages est une preuve souvent mise en avant. (vue prise depuis un ballon sonde à 27 km d’altitude. Source: zero2infinity for the Earth's biosphere)

Ce dôme est à mettre directement en relation avec le firmament qu’évoquent les textes religieux et la littérature ancienne. L’idée est donc bien loin d’être récente et la thèse ne s’est jamais vraiment éteinte, même en occident. Elle cohabite avec celle de la Terre globe depuis Thalès (VIème siècle av. J.C), semble-t-il, pour s’imposer avec une vigueur nouvelle à l’avènement du christianisme, et jusqu’au moins au XVIIIème siècle15 (chronologie indicative et discutable). D’autre part, la notion de dôme présente à notre avis une caractéristique peu soulignée par les chercheurs, celui d’introduire une sphère dans le modèle Terre plate. Certains peuples représentent une Terre-disque incluse dans une sphère monde. Il serait amusant de découvrir un jour que le modèle globe de la NASA n’ait fait que projeter les continents et les mers sur la paroi de la sphère à partir d’un plan (tapisser une sphère d’un plan-i-sphère de la forme d’un disque pour représenter la plan-ète) : une projection du contenu sur le contenant. Pour certains chercheurs, cette demie-sphère, ou sphère complète se prolongeant sous la Terre disque, pourrait être un champ de force comparable à la ceinture intérieure de Van Allen16. Peut être le passage d’une dimension à une autre, sans doute infranchissable pour tout cœur impur… 15 On considère habituellement que la transition épistémologique se situe à la fin du XVème siècle, bien que le concept de Terre-univers fût par exemple toujours enseigné au dauphin du roi par le précepteur Bossuet (cf Discours de l’histoire universelle). 16 « La ceinture de radiations de Van Allen (ou plus simplement ceinture de Van Allen), ainsi nommée en l'honneur du physicien américain James Alfred Van Allen, est une zone toroïdale de la magnétosphère de la Terre entourant l'équateur magnétique et contenant une grande densité de particules énergétiques. » (source, Wikipedia)

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La paroi limite du monde contre laquelle se cogne le héros du film de Peter Weir, Truman Show, au terme de son dangereux périple en mer.

DIFFERENTS MONDES, DIFFERENTS NIVEAUX DE CONSCIENCE S’il est indigne d’en faire des objets de psychiatrie ou de porter des soupçons infondés sur leur morale, il serait malhonnête de reprocher aux tenants de la Terre plate un manque d’arguments scientifiques comme le soulignait Lizzie Wade, citée plus haut. Avec l’aide à la recherche que nous vous fournissons dans les pages qui suivent, vous vous rendrez rapidement compte que les arguments sont nombreux, fournis, et qu’ils obéissent à la réfutabilité prescrite par la méthode scientifique actuelle : un

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

débat sérieux à venir entre « globeux » et « plateux » est donc parfaitement envisageable (et souhaitable)17. Avec les partisans de la Terre plate dont nous vous faisons connaître les travaux dans ces pages, nous avons affaire à des sceptiques pur jus qu’un Sextus Empiricus ne renierait pas. Reconnaissons aussi à cette communauté le goût pour la discussion et l’étude personnelle, sans parler du courage d’être indifférent à l’argument d’autorité (et aux ricanements), qui les caractérise dans leur majorité. Ce sont d’ailleurs des personnes qui -pour ce que nous avons pu en voir- ont développé un humour redoutable en réponse aux différentes humiliations et intimidations dont ils font régulièrement l’objet18. D’après nous, le modus operandi des tenants de la Terre plate répond tout à fait aux critères épistémologiques 19 actuels. C’est peut-être la seule remarque utile qu’on pourra leur indiquer. Concernant la controverse que nous exposons ici, il est à craindre comme souvent que le ou bien / ou bien (globe vs plan) présente le risque de nous mener sur les vénéneux et aporétiques chemins de l’intellectualisme binaire ; le piège de l’opposition duelle à l’intérieur du même paradigme scientiste. Avançons prudemment et avec curiosité, posons les yeux autour de nous avec la plus grande attention. Les modèles du cosmos en mille-feuille construits par les peuples traditionnels ne se bornaient pas à décrire notre monde observable, mais avaient acté les limites de nos sens. Ils ont inventé des représentations compréhensibles des personnes les plus simples, décrivant un empilement de strates de réalités invisibles (ou de niveaux de conscience) aux « habitants du milieu » que nous sommes. Par leurs représentations symboliques, ils donnaient à voir l’existence de dimensions imbriquées les unes dans les autres où évoluaient les défunts et les entités surnaturelles, dont le destin est lié au nôtre. En ce sens, les chercheurs qui se penchent sur le mythe de la « Terre creuse » (Agartha)20 s’inscrivent certainement dans cette tradition primordiale. Si vous croisez un plateux, saluez-le d’un « Scuba tank in space ! » de la part d’Hildegarde. /.

17 Dans cet esprit, lire les objections de Laurent Villaverde en page 23 18 Les sites internet et les chaînes youtube consacrés à la Terre plate sont sans doute les plus trollés de l’univers. 19 L’épistémologie est la discipline qui définit les critères de scientificité d’un énoncé. Les critères en cours sont largement redevables des travaux des philosophes des sciences Karl Popper (1902-1994) et Thomas Kuhn (1922-1996). 20 Voir le texte de Jeremy Platey en page 34. Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

op vit e !

AIDE A LA RECHERCHE / références

http://www.theflatearthsociety.org/library/books/Earth%20 Not%20a%20Globe%20(Samuel%20Rowbothan).pdf Exposé fondateur de la méthode zététique et de la théorie moderne de la Terre plate (16 pages, 1849)

lue Ne co nc

Samuel Rowbotham, Earth not a globe, Zetetic Astronomy

z p as tr

Pour débuter l’enquête

Dave Murphy, The biggest lie of all https://www.youtube.com/watch?v=lchtwf5Fvhc Exposé de base des anomalies du modèle « globe »

Dave Murphy on flat earth

https://www.youtube.com/watch?v=JM856oPut4Q Interview télévisée

Phuket World, Flat Earth: Debunking Heliocentric Math with Coins https://youtu.be/bTScFuqghC0

Impossibilité de l’observation d’une étoile de référence toute l’année, du à la révolution terrestre.

Roch Sauquere, la vérité sur la conquête spatiale https://www.youtube.com/watch?v=DBpTPlii3-M Genèse et historique de la conquête spatiale, Disney et la NASA…

Paul Cheeft, Flat Book (Musica universalis), chaîne « Hérétic » https://youtu.be/1K0Gqjr4kOA Superbe modélisation du schéma Flat d’un monde de correspondances et de symboles.

Tet’s truth tube, Space stupidity (humour)

https://www.youtube.com/watch?v=aG15eGaFy1A&list=PLAgC6EY5EXDzNqJIS34X821qYG80ghfay&ind ex=1 Un artiste relève des anomalies vis-à-vis de la vie à bord de l’ISS21

NAS & Damian Marley, Patience (musique)

https://youtu.be/uLkKD2hFnIc?list=PLAgC6EY5EXDxjM1XuPeOQlp96x8iJu-Fm Chanson Rap dénonçant le « globalisme » et l’endoctrinement scientiste

La platitude (poésie)

http://picosong.com/zLwG Lecture d’Elodie Valentin d’un texte de Norge extrait des Cerveaux brûlés

Autres chaînes YT très suivies

Geoshifter, Jeranism, Russianvids, Mark Sargent, Epurnon Muove (francophone), BS detector, Rebel against the Globe. / Page FB francophone : « Terre plate CC platers » https://www.facebook.com/Terreplate/?hc_ref=NEWSFEED 21 Imposture de la Station spatiale internationale Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Argumentaire destinés aux enseignants afin de répondre aux questions d’élèves « plateux » PDF disponible sur le site de la Cité des Sciences à l’adresse suivante, en googleisant « dossier enseignant la Terre est plate argument » : http://www.cite-sciences.fr/fileadmin/_migrated/content_uploads/GRu-dossierenseignantlaTerreestplate-argument.pdf

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Laurent Villaverde

Objections à la théorie de la Terre plate Depuis plusieurs mois une théorie devient de plus en plus populaire sur Internet. La théorie moderne de la Terre plate existe depuis le XIXe s. dans le monde anglo-saxon grâce à Samuel Rowbotham (1816–1884) et son ouvrage Zetetic Astronomy22. En 1956, l'organisation Flat Earth Society est créée. Elle prône l'idée selon laquelle notre planète, la Terre, ne serait pas sphérique mais plate en s'appuyant principalement sur les première images de la conquête spatiale. Aujourd'hui, la Flat Earth Society ne compte que quelques centaines de membres. Cette théorie n'est que la résurgence moderne de croyances anciennes. En effet, si les Égyptiens ont toujours imaginé depuis la Haute Antiquité une Terre sphériques, les Grecs le célèbre Homère (IXe s. avant) puis Thalès de Milet (VIe s. avant) pensaient que la Terre était plate. Anaximandre quant à lui a imaginé une Terre cylindrique. Il faut attendre Pythagore et les membres de son école de Crotone (Ve s. avant) pour que l'idée d'une sphère se généralise chez les élites intellectuelles grecques. Au IIIe s. c'est à Ératosthène que l'on doit la première mesure approximative de la circonférence de la Terre soit 60 000 km23. C'est avec le rhéteur Lactance (vers 250 - vers 325) que l'on voit réapparaître la théorie de la Terre plate en occident. La nouvelle pensée chrétienne ne s'intéresse pas véritablement à la forme de la Terre mais plutôt à sa position par rapport au soleil (géocentrisme ou héliocentrisme). La forme sphérique de la Terre est donc établie depuis la Grèce antique. C'est véritablement avec les grands navigateurs du début de la Renaissance comme Magellan que la théorie de la Terre sphérique prend corps. Notre planète sphérique est alors utilisée pour ouvrir de nombreuses routes marchandes. Si l'on analyse précisément les arguments des défendeurs de la théorie de la Terre plate, rien ne tient vraiment la route. Prenons par exemple trois arguments. Bien que je ne sois pas astrophysicien, par le simple bon sens et la formation en physique que j'ai reçue, je peux m'avancer à répondre à ces arguments. 1/ Si la Terre était ronde alors l'eau présente sur Terre (mers et océans) devrait être concentrée à l'équateur du fait de la rotation de celle-ci. Ce n’est pas vrai ! La gravité rend "homogène" le déplacement des masses liquides. La tectonique des plaques ne suit pas la rotation de la planète. L'eau de notre planète est aussi plaquée par l'atmosphère qui joue le rôle d'un couvercle naturel. Autre point, que peut-on dire au sujet des autres planètes? Si on s'amusait à laisser goutter un robinet sur Mars, est-ce que l'eau se concentrerait sur l'équateur ? Bien évidement que non. L'étendue d'eau se répandrait seulement en fonction du relief qui résulte de l'activité tectonique24. 22 Voir page 21 pour le lien du PDF 23 Voir

l’article de Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ratosth%C3%A8ne http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronomie-valles-marineris-tectonique-plaques-mars40679/

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2/ L'observation du mouvement des étoiles depuis la Terre ne concorde pas avec le mouvement double de la Terre en rotation autour du soleil et du soleil en rotation autour du centre de notre galaxie (la Voie lactée)25. En d'autres termes, lorsque nous observons les étoiles nous devrions les voir beaucoup plus bouger. Ce n’est pas vrai ! Ce que nous voyons des étoile n'est perceptible qu'à notre échelle de temps. Nous voyons bien les étoiles passer l'horizon au cours d'une nuit. C'est le mouvement de la Terre par rapport aux étoiles. Pour ce qui est du mouvement du Soleil au sein de la Voie lactée, cela ne nous est pas perceptible. L'échelle de temps est trop grande. En astrophysique, il est inutile d'énoncer des chiffres en rapport avec des vitesses, des distances ou d'autres données qui ne veulent rien dire par rapport à notre existence. À titre de comparaison c'est comme si l'on disait qu'un arbre ne se développait pas sous prétexte qu'il n'avait visiblement pas bouger au cours d'une journée. Tout est une question d'échelle. 3/ On ne voit pas la courbure de la Terre depuis un avion. Ce n’est pas vrai. Il suffit d'avoir effectué un vol long courrier (10 000 mètres d'altitude) par temps clair pour voir cette courbure. Pratiquement tous les arguments autour de la Terre plate peuvent être remis en cause rapidement. Il est cependant vrai que les images de la Terre qui nous sont transmises depuis l'espace sont vraisemblablement toutes retouchées. Mais ce n'est pas pour masquer que notre planète est plate. Des contres arguments peuvent facilement être émis sur la théorie de la Terre plate. Pourquoi voit-on le soleil se coucher à l'horizon ? Pourquoi le soir et le matin, la lumière du soleil qui passe à travers l'atmosphère produit une lumière qui est différente de celle du jour (couleurs crépusculaires) ? Comment expliquer l'existence de vents dominants à la surface de notre planète qui suivent de façon symétrique les mêmes latitudes dans les deux hémisphères ?

Carte des vents dominants sur la Terre Source Stéphane Lambert http://stephane.lambert.lr.free.fr

25 Voir la vidéo de la chaîne Phuket world linkée page 21 Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Si la Terre est plate, alors Mars, la planète qui nous est la plus proche doit être plate, elle aussi. Pourquoi l'observation de Mars à travers un télescope ne montre pas une surface fixe (donc plane) mais plutôt une image en rotation qui plus est autour d'un axe ?

Mars vue au télescope à plusieurs jours d'intervalle. ( Francisco A. Rodrigez Ramirez pour Astroeduca, source http://www.cidehom.com/apod.php?_date=030819

Si la Terre était plate, sous la forme du drapeaux des Nations Unies, l'hémisphère sud serait alors beaucoup plus grand et par conséquent, s'y déplacer serait beaucoup plus long. Pourtant, aucun marin ni aucun aviateur n'a signalé cette différence de temps pour joindre deux points qui semblent à la même distance sur les deux hémisphères. D'une façon générale, existe-t-il un livre de référence qui a théorisé récemment (sur les cinquante dernières années) le principe de la Terre plate ? Non, puisque les arguments sont énumérés sans logique ni hiérarchie. Poser sur le papier la théorie de la Terre plate est en réalité impossible. D'une manière générale la nature reproduit toujours ce qu'elle sait faire de mieux en fonction des forces qui l'entourent. Le moins que l'on puisse dire c'est que par le simple fait de l'observation nous rencontrons dans la nature beaucoup plus de sphères que de disques.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Trois éléments combinés viennent mettre à mal les dogmes scientifiques et les manipulations intellectuelles. Ceci vaut aussi bien pour une discipline d'ordre matériel (par exemple l'astronomie) ou intellectuel (par exemple la sociologie). 1/ L'instruction généralisée à tous qui permet à tout un chacun de comprendre des mécanismes et d'acquérir un vocabulaire qui est propre à une branche. 2/ La mise à disposition d'une technologie qui permet à la fois d'observer et d'expérimenter avec de moins en moins de contraintes. Qui plus est avec des coûts de revient toujours plus faibles. 3/ La mise à disposition d'un outil de communication qui n'a potentiellement aucune limite dans l'espace. Internet permet de consulter des informations est de réagir à celles-ci avec toujours plus de facilités. Des pans entiers de mauvaises interprétations voire de mensonges sont donc démystifiés. Les vérités qui sont ainsi révélées entraînent de facto des changements qui peuvent prendre la forme de réactions en chaîne dont l'issue est incertaine pour un pouvoir en place. Surtout si ce pouvoir en place est illégitime. La théorie de la Terre plate s'inscrit vraisemblablement dans une tentative de contre-feu qui vise à brouiller les esprits pour tous ceux qui voudraient réfléchir en dehors de tout cadre institutionnel, politique ou religieux. Si la théorie de la Terre plate, qui est à contre-courant de la pensée généralement admise, se révèle être fausse alors, par conséquent, en toute "logique", tout ce qui est à contre-courant est forcement faux. D'où, encore une fois, par la simple "logique" de la conséquence, il n'est pas bon de chercher par soi-même pour potentiellement remettre en cause des vérités considérées comme acquises. C'est là qu'est l'enjeu qui se joue actuellement dans de nombreux domaines.

Drapeau / logo de l’ONU représentant une « Terre plate »

Il est possible de tout reconsidérer à notre époque, encore faut-il faire extrêmement attention à ne pas tomber dans les pièges qui sont tendus par des personnes qui pourraient être déstabilisées par certains changements.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

L’INTUITION ET LA LOGIQUE Entretien avec un globosceptique

Dessins d’Alex Carreon

Jean Neymar est le pseudonyme26 de l’animateur d’une page facebook d’information qui donne des détails à propos de la théorie dite de la “Terre plate” selon laquelle notre planète est de forme discoïdale, stationnaire sous une voûte céleste pivotante en forme de coupole, à laquelle sont attachées des étoiles fixes (“soleils”) et errantes (“planètes”). Les tenants de la Terre plate contestent l’autorité de la NASA et l’authenticité des images produites, la possibilité même de se rendre dans l’espace et l’existence des satellites. Ils affirment que toutes nos communications sont assurées par des antennes-relais Terrestres ou des câbles sous-marins. Notre interlocuteur dit travailler dans le secteur aéronautique depuis vingt ans et avoir commencé de sa propre initiative des recherches fiévreuses il y a un peu moins d’un an. Il évoque ses premières questions liées à des observations personnelles qui l’ont peu à peu mené à une enquête métaphysique. 26

Compte à ce jour supprimé par Facebook pour des raisons qui nous sont inconnues.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Hildegarde : Où travailles-tu ?

Jean Neymar : Je suis Coordinateur de projet pour Safran. (groupe industriel et technologique français, présent au niveau international dans les domaines de l'aéronautique et astronautique, NDLR)

Quel a été le déclencheur de tes recherches sur la forme de la Terre ? Ce qui m'a d’abord mis la puce l'oreille, ce sont les GPS. J'étais sûr que les avions s’orientaient grâce aux satellites, et l’utilisation de l'horizon artificiel sur les tableaux de bord des avions m’a aussi posé question27.

En as-tu parlé avec tes collègues ? Oui, sans leur parler de Terre plate, j'ai demandé aux pilotes comment ils faisaient pour se diriger sans “panneaux de circulation”, dans un fort brouillard notamment.

Que t'ont-ils répondu ? Tout est Terrestre, rien de satellite... Je n’ai pas compris sur le coup ! Aujourd'hui j'en souris. Ils communiquent par transpondeur via des antennes au sol.

Et donc les transpondeurs n'ont rien à voir avec les GPS ? (Ils sont réputés communiquer aussi avec des satellites, NDLR). Exactement... Voici la définition de Wikipedia : “Le transpondeur d'un aéronef est l'équipement embarqué qui permet aux radars secondaires des stations de contrôle du trafic aérien au sol de déterminer la position de l'avion dans l'espace surveillé. Il donne également une information de position aux autres avions se trouvant à proximité”. Pour une fois wiki dit juste.

Les gens qui commencent à étudier les thèses de la Terre plate se demandent comment il serait possible qu'un tel secret soit maintenu avec autant de personnes travaillant dans l'aéronautique. Tes collègues ne se posent pas de question ? La majorité ne s'en posent pas ou alors ils le gardent pour eux, comme moi... Il y a beaucoup plus à perdre qu'à gagner. J'ai bossé pendant vingt ans sans me poser aucune question ... Depuis neuf mois, j'aurais du trouver des failles dans la Terre plate. C'est tout le contraire, je suis de jour en jour plus convaincu ! Il faut aussi savoir qu’il y a d’un côté l'aéronautique et de l’autre le spatial. Dans l'aéronautique, un pilote doit suivre scrupulusement un plan de vol d'un point A vers un point B. Il n’existe aucune possibilité de dévier. Autres “puces à l'oreille”, c'est la question de savoir pourquoi des avions disparaissent "des radars"... Où sont les satellites ?

Il y a eu pas mal de disparitions inexpliquées d'avions ces derniers temps...

J.N affirme que le gyroscope présent dans un avion est de facture mécanique, il ne « calcule » pas l’horizon en fonction d’une courbure Terrestre, avant de donner l’image de l’horizon dit « artificiel » sur lequel se fondent les pilotes d’avion pour naviguer. Explications dans les premières minutes de cette vidéo : « présentation de la Terre plate par Dave Murphy » : https://www.youtube.com/watch?v=l5wNtvnlrOc

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Le père de mon meilleur ami est pêcheur et j'ai craqué quand il m'a dit qu’il n'utilisait pas de GPS également : Sonar (comme les dauphins) et boussole. Ce serait pourtant bien plus simple et précis avec les satellites.

Penses- tu que ta hiérarchie possède le même niveau de connaissance que toi ? Je suis certain que oui, je t'explique... Un des directeurs administratif et financier a récemment démissionné pour aller s'installer à l’étranger, et le jour de son départ il m'a demandé si je connaissais Nikola Tesla 28 ... Je lui ai dit que j'en étais passionné. Je me souviendrai toute ma vie de notre discussion codée ... Il sait que je sais et je sais qu'il sait. Autre sujet d’interrogation : Dans le bureau de notre manager général, se trouve une boule à neige décorative qui représente la Terre et la mer comme surface plane... Et dans le bureau d’un autre responsable, on trouve une horloge de 24 heures : la Terre plate est une horloge 24 heures, le soleil met 24 heures pour en faire le tour, comme la petite aiguille.

Horloge de 24 h figurant les fuseaux horaires. En vente $66.00 sur le site www.timewalkerclocks.com

Tu suggères que ces gens sont au courant de la véritable forme de la Terre ? Je le sens, mais ce n'est qu'une intuition personnelle ... Pour l’un d’entre eux, j’en suis sûr et certain grâce à l'horloge, ainsi que pour la “boule à neige” présente dans son bureau également. Sans parler de franc-maçonnerie, ces personnes fréquentent des confréries. Rotary pour la plupart.

28 Nikola Tesla est considéré par beaucoup comme le plus grand scientifique du XXème siècle. Son nom est pourtant passé sous silence

dans les manuels scolaires. Il est par exemple l’inventeur du courant alternatif ou de la communication sans fil. De nos jours, Tesla est principalement associé au principe « d’énergie libre », c’est à dire des générateurs qui produisent de l’énergie surnuméraire (gratuite) et toujours disponible à partir de l’éther (bobines Tesla). A noter que le principe d’éther a été abandonné par la science moderne depuis les travaux d’Einstein, contemporain de Tesla.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Comment en es-tu venu à te lancer dans des recherches plus poussées ? C'est en recherchant des photos satellites du Pôle Sud que je me suis posé les premières questions. Rigolo, la manière dont je me suis posé cette question : c'était pendant mes congés de Nöel et je voulais aller dans un pays chaud pour passer quelques jours de vacances. Je fumais ma cigarette au balcon et je me suis fait la remarque que plus on descendait vers le sud plus il faisait chaud (EspagneMaroc-Mauritanie etc etc ) et le nord c'etait le contraire ( Belgique-Pays Bas-Danemark, etc ) J'ai donc voulu comparer les deux pôles en consultant des photos satellites ... Et là je n’ai pas compris pourquoi ces photos étaient introuvables ! Avec les 1250 satellites disponibles... En 2016 j'ai juste trouvé cela pas normal ! “Nuage” de satellites autour de la Terre selon une modélisation de Google

Il semble y avoir beaucoup de secrets autour de l’Antarctique. On ne peut pas s’y rendre sans autorisation préalable. L’Antarctique est le départ de toutes mes trouvailles. Je suis tombé sur les travaux d’un certain “Paul Cheeft” 29 , une mine d'infos (il faut faire des arrêts sur images et se lancer dans les recherches associées) De la folie. J'étais un passionné du nombre d'or à partir de la grande pyramide de Gizeh et quand j'ai vu que la forme de la Terre incluait aussi le nombre d'or… EUREKA. Le nombre d'or, c'est un carré dans un cercle, une sphère dans un cube, l'équerre et le compas, le symbole secret des francs maçons ! En éloignant le soleil30, ils ont d'abord éloigné le créateur dans l'esprit des gens, pour petit à petit l'oublier. Aujourd'hui la majorité sur Terre ne croit pas en Dieu ! Il fallait attaquer l'église qui disait dès son 1er chapitre que la Terre est plate. Depuis les années 60 et les photos du globe produites par la NASA, les églises ont été désertées : le dernier coup de massue sur la nuque. C'est Dieu qu'on veut supprimer de la surface de la Terre. Pourtant, je n’avais jamais lu un livre religieux avant janvier 29 Collectif auteur d’un long et très beau documentaire/modélisation vidéo intitulé “Flat Book” qui disparaît régulièrement des chaînes

youtube mais qu’on retrouve facilement en faisant une recherche. Ce Paul Cheeft (-Pole Shift-, c’est à dire inversion des pôles) est accusé depuis quelques temps par certains membres de la communauté Flat Earth d’être à la solde des services secrets américains, qui pour certains chercheurs seraient les véritables auteurs de la divulgation de cette thèse de la Terre plate. Bref, on ne sait pas qui c’est. (lire l’article “un autre monde où la Terre serait ronde” en page 9) 30 Le modèle héliocentrique actuel situe le soleil à 149,6 millions km de la Terre, tandis que le modèle géocentrique l’estime à environ 3000 km de distance seuelement, attribuant au soleil un diamètre d’environ 30 km (selon les calculs trigonométriques qui réinterprètent l’expérience antique d’Eratosthène). Il est important de comprendre qu’il existe de nombreuses discussions à ce propos comme sur d’autres sujets, au sein même de la communauté Flat Earth. C’est une thèse qui reste en cours de constitution et qui connaît encore beaucoup de débats internes sur les détails du modèle.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

dernier. Depuis j'ai lu et relu le livre d'Enoch, que je trouve fabuleux. Je savais qu'il y avait un programmateur dans les coulisses, mais je ne croyais pas aux écritures sacrées. La genèse, chapitre 1, est extraordinaire ...

J'ai ensuite téléchargé le Coran en Pdf et fait une recherche de mots clés : soleil, lune, étoile ... Et j'ai pris une gifle incroyable ! Exemple : le soleil et la lune voguent chacun dans sa propre orbite, la Terre est étalée “comme un tapis”... J'ai jamais vu un tapis sphérique. Les étoiles sont incrustées dans le ciel le plus bas. Le soleil et la lune voguent/naviguent/nagent ... donc le soleil et la lune baigneraient dans de l'eau. Je conseille les travaux d’Alex Carreon31, le meilleur astrophotographe amateur. Quand sciences et religion se rejoignent, c'est juste extraordinaire ! Le Chapitre 3 du livre d'Enoch est encore plus précis ! Et ce livre est interdit par l'église catholique satanique32.

Pour en revenir à toi, tu as décidé de devenir modérateur sur une page d'info à propos de la Terre plate (où nous t’avons trouvé) suite à ces découvertes. Quel est ton objectif actuellement, professionnellement, ou d’un point de vue plus existentiel ? 31 Alex Carreon est l’auteur des dessins schématiques du présent article 32 Il existe une part dissidente des croyants, voire des catholiques (comme en France Laurent Glauzy par exemple), qui contestent au

Vatican son autorité spirituelle, accusant la hiérarchie romaine d’avoir été infiltrée de longue date par des adeptes d’une religion occulte, proche du satanisme ou assimilée à lui. Ils prétendent que la papauté encourage en secret les pratiques occultes, telles que les rituels pédophiles ou les messes noires par exemple, et qu’elle travaille à un éloignement progressif de la doctrine traditionnelle.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Je suis d'abord “rentré dans une grotte" pour bûcher et comprendre le modèle dans tous ses détails. Je n’ai pas d’autre objectif que d'aider les personnes qui font des recherches, comme j'aurais aimé être aidé à mes débuts ... Mon objectif d’un point de vue existentiel est d'essayer de rendre “satisfait” Dieu, de gagner ma place au Paradis. J'ai compris qu'il y a un Diable qui a pour but de détourner les humains de Dieu ...Dieu à travers le Diable aussi nous teste ! Nous n'avons pas été créés sans but, comme toute création : il n’y a pas de hasard.

Suite à cela, tu t'es rapproché d'une religion en particulier ? Je suis très mathématiques…

Haha ! C'est ta religion ? J'ai découvert que le Coran est un calcul mathématique ... Si tu enlèves ou déplaces un accent, le calcul n'est plus juste. Tu peux le jeter à la poubelle.

On dit ça de la Bible aussi, je crois ? Oui comme le nombre d'or, c'est sa signature divine. Dans la Bible, c'est à cela que l'on reconnait les versets originaux des modifiés : c'est extrêmement passionnant.

Du coup, on pourrait penser que le texte lui-même (littéral) n'a pas beaucoup d'importance, si c'est simplement un code... C'est un triple miracle ... Littéraire en arabe soutenu et en poésie, un miracle linguistique et grammatical avec énormément de phrases en palindromes, et miracle mathématiques ...

Tu lis l'arabe ? Je lis l'arabe sans le maîtriser mais ma femme et ses parents le parlent.

Comment vois-tu l'avenir ? Je le vois très mal malheureusement. Ils préparent l'arrivée du faux messie qu'on appelle "le trompeur". Le Coran dit qu'il n'aura qu'un oeil ... comme celui figurant sur le dollar et sur la partie haute de la “ des droits de l'homme”.

Cela remonte déjà à quelques décennies, voire des siècles… D’après les textes, il sera là quand le temple de Salomon sera reconstruit à la place de la mosquée AlAqsa de Jérusalem. Un très long travail qui touche à sa fin : plus de 2000 ans d'approche. Les 2 guerres mondiales ont été créées pour atteindre ce but final.

Par ailleurs, cette idée de la Terre plate met à bas l’hypothèse extraTerrestre s’il n’existe pas d’autre planète que la Terre, qui serait “tout l’univers”… Je préfère dire “extra-humains”.

Tu suggères que c’est une réalité d’ordre surnaturel ? Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Oui c'est ça ...Dans le livre d'Enoch ils sont appelés “géants” et dans le Coran ils sont appelés “génies”33.

Il faut avouer qu’il y a à peine un siècle, personne ne parlait d'extraTerrestres. Exactement… On parlait de démons et de fantômes. Enfin, tu as vu à quoi mène la Terre plate...

Oui, merci d’avoir pris le temps de répondre ! Bon, pour se rassurer on peut toujours se dire que l'apocalypse selon Saint Jean finit bien, non ? J./

33 Tout aspirant conspirologue sait qu’il existe un phénomène « reptiliens » sur internet et dans les cours d’école, relayés par les sites conspi les plus populaires et les plus tape-à-l’oeil. On présente les reptiliens comme des êtres issus de lignées extraTerrestres sumériennes à la forme semi-humaine (Annunakis), descendants de « dieux » antiques, documents archéologiques à l’appui. Leur caractéristique physique principale serait de laisser voir par intermittence une pupille fendue, comme celle des reptiles. C’est David Icke (journaliste/conférencier) qui a surtout popularisé la thèse, en prétendant que la famille royale d’Angleterre était de lignée reptilienne. Une masse importante d’extraits vidéo sur Youtube montre des yeux de personnages célèbres atteints de « reptilite ». Tandis que la plupart y voient un défaut technique de la vidéo ou une illusion due à l’éclairage du studio, des croyants traditionnels ont la conviction que les morphismes étranges, les anomalies intermittentes des yeux de certaines célébrités (sur des vidéos classées sous le mot clefs « reptiliens ») sont la manifestation du contrat qu’elles ont passé avec des entités obscures (d’ailleurs souvent représentées par un ou des serpents dans la tradition). Le thème du « pacte avec le diable » est d’ailleurs régulièrement repris dans les chansons ou les interviews de grandes stars anglo-saxonnes de la musique, alimentant ces convictions.

Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Jérémy Platey

Agartha

« Dans chaque grain de blé se cache une étoile » Arthur Machen

C’est par de longues prières désespérées et dans un anéantissement de l’âme que l’on pénètre le Royaume sacré, par une profanation des profondeurs du temps s’entrouvre l’Agartha. Ce nom signifie l’insaisissable à la violence, inaccessible à l’anarchie. L’Agartha forme le zéro mystique, l’introuvable. Toutes les hontes et toutes les plaies sociales, tout individualisme féroce sont inconnus de cette antique cité. Dans les bas fonds des bibliothèques, dans les caves souterraines de ce cerveau est gardée la mémoire intégrale de l’Humanité. Au sein de la coupole sacrée siège la hiérarchie centrale des cardinaux et des Archis. Il en est un qui veille et que personne ne peut apercevoir car il s’est effacé du monde sensible : il s’agit du souverain pontife qui porte la Tiane aux sept couronnes, au Brahatmah de l’antique Paradésa métropolitaine du cycle de l’agneau et du bélier. Les formes et les apparences corporelles sont différentes de notre monde. Noyé sous des firmaments célestes où l’on ne distingue plus le chromatisme de la lumière et du son, où les notions connues de la perspective et de l’acoustique se trouvent singulièrement bouleversées Le souverain s’est lacéré lui-même les cordes vocales afin d’avoir la capacité à reproduire chaque son de la nature. La Terre entame une chanson. Une immense harmonie sans cause flotte jusqu’à la surface des hommes. Les ondes montent pour s’engloutir dans les cieux, comme pour y chercher l’ineffable. Ce sont des fréquences entendues partout sur la planète par les hommes qui les confondent avec les trompettes de l’Apocalypse. Le soleil ne se couche jamais et il brille comme lorsque l’âme se retrouve face au créateur dans le trépas. Et ils voyagent dans des astronefs renversant les lois de l’espace et du temps. Ils changent de dimensions, pleurent un jour Aldébaran, s’amusent de l’étincelle primordiale. Des canyons aux étoiles, des forêts infinies de Pellucidar, des déserts de glace, de pôle en pôle, ils nous ont tous connus et nous ont tous aimés. Sachons les prier et suivre leur vie, leur âme, leur souffle. Fanzine Hildegarde – Septembre 2016

Ilia Consolo DES SPHERES ET DES GLOBES DANS LA TRILOGIE DE PETER SLOTERDJIC Face au mouvement Internet de plus en plus actif qui remet actuellement en question notre modèle d’une terre ronde et en rotation autour du soleil au profit d’un retour à une terre immobile au centre du cosmos et plate, la recherche entreprise par le philosophe Peter Sloterdjic sur le rôle immunitaire de la sphère dans la civilisation européenne depuis les Grecs, semble fort à propos. Quel que soit le parti que l’on prenne – celui des tenants d’une terre plate et immobile (les « plateux »), ou celui des tenants d’une terre ronde et en mouvement (les « globeux ») – leur « bataille » a la rafraîchissante vertu d’interroger à nouveau notre représentation du monde et la place de l’homme dans l’univers. L’humain est fragile et dépendant Exposée dans une imposante trilogie (Sphères), la pensée de Peter Sloterdjic est impossible à résumer dans un article de 3 pages. Son point de départ (Bulles – Sphères I), est sa remise en question du postulat métaphysique occidental de l’individu comme monade autonome, censé tenir debout tout seul et avoir un projet de vie individuel, alors qu’il s’agit d’un être fragile, dès sa naissance dépendant des autres, et dont le psychisme est d’emblée « imbriqué » à celui de l’Autre, d’emblée dyadique et relationnel (d’où les rites liés au placenta comme « double »). L’humain a besoin d’être enveloppé, contenu, protégé et relié De ce fait anthropologique premier qui fonde l’humain comme être « imbriqué » et « niché », il découle qu’il ne peut se développer qu’au sein de quelque chose qui à la fois le contienne, le protège de et le relie à l’extérieur : une enveloppe immunitaire, que Sloterdjic appelle aussi l’espace humain où l’immunité du Nous prime sur celle du Moi. De fait, l’évolution des formes – architecturales, symboliques, géométriques – qui se sont succédé au fil de l’histoire européenne, atteste que les hommes n’ont cessé d’élargir leur enveloppe immunitaire. Grâce à diverses utéro-techniques (ou serres), ils ont fait passer leur « espace d’habitation » - ou enveloppe immunitaire - de l’utérus, à la cabane, au village, « à la ville, à l’empire, à l’univers fini, pour se perdre au bout du compte dans l’espace infini et inhabitable » 1. La sphère, emblème européen de l’immunité Dès les Grecs, le principe de l’enveloppe immunitaire a été représenté de manière efficiente par la forme éminente d’« une sphère du monde et du ciel, symbole de la totalité que (…) géomètres et métaphysiciens adoraient autant qu’ils l’étudiaient 2». En associant à cette image de la totalité cosmique tous les attributs du divin - éternité, beauté, immensité, sagesse, majesté, instantanéité, divinité… -,les grecs ont donné à la microsphère du psychisme son refuge le plus sûr : son intégration dans le plus grand, sa participation à la macro-sphère indestructible de l’absolu, et le bonheur d’une vie sphérique « non morcelée dans un monde complet »2. De Platon à Leibniz, la philosophie européenne classique a été une méditation sur les macro-sphères et les globes, soit sur les structures immunitaires les plus inclusives, qui, selon la tradition, englobaient cosmos et Moi connaissant.

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Mais si les Grecs ont ainsi donné le « la » en matière d’immunité sphérique, ce « la » était double, et cette dualité va traverser les siècles. I - Le Dieu séparé, l’intellect divinisé, l’objectivité, l’emprise de la technique… Il y a en effet deux manières de concevoir la sphère. L’approche dominante, celle de la métaphysique traditionnelle, regarde la sphère de l’extérieur. Elle regarde donc la sphère qui englobe Tout à partir d’une position fictive de spectateur, comme seul pourrait le faire un Dieu séparé, absolument spirituel. Aussi grâce à la maîtrise de la géométrie et des arts graphiques, l’homme peut construire une image rationnelle (mathématique) du cosmos à même de le faire passer d’une vision sensorielle à une vision intellectuelle du Tout, soit à se faire une représentation mentale du monde tel que le voit ce Dieu (imitation de Dieu). Or diviniser ainsi l’intellect, et le poser comme extérieur au réel, ne peut que conduire l’homme à voir le monde comme un objet et, in fine, à développer un «despotisme du savoir sur la vie exposée comme chose… »2. D’où que le philosophe Heidegger ait fait découler l’emprise de la technique sur le monde, de la métaphysique classique et son « oubli de l’être ». Par ailleurs, des globes exposés à la vue de tous – tenus dans la main ou sous le pied d’une figure éminente, par exemple un empereur romain sur des pièces de monnaie - ont été érigés en symboles impériaux3 … et la figure d’Atlas Or, comment ne pas voir que, vue de l’extérieur, la sphère, aussi gigantesque soit-elle (puisque sensée tout englober, contenir tout l’étant), reste une forme finie, en cela dotée d’extériorité ? D’où la figure d’Atlas, fils de Titan, condamné par Zeus à porter la sphère du ciel : contrairement au philosophe, Atlas n’a aucune vision de ce qu’il porte. Son effort musculaire ne lui donne qu’une intuition opaque du Tout dont, ayant les mains occupées à le porter, il ne peut s’emparer… Image sans doute de la manière dont le Cosmos dompta le Chaos, mais aussi de celle dont les dominants gardent sous contrôle les exclus et les forces « inférieures » : en en faisant le piédestal –toujours remplaçable - de la sphère impériale… II - Le Dieu central, la pensée et l’être inséparables, l’intériorité, l’immanence Bien qu’elle ait été éclipsée, il a existé une autre approche de la sphère dans la pensée grecque, celle de Parménide pour lequel la pensée, la perception et l’être étant la même chose, on ne peut appréhender la sphère que de l’intérieur. La sphère n’est pas ici rationnellement dessinée par les mathématiques, mais le fruit d’une circon-spection qui, partant de l’être-dans-le-monde (et non à l’extérieur de lui), peut percevoir ce qui l’entoure dans sa globalité. Or la sphère englobant tout, le regard depuis le plus interne ne peut-être que celui d’un Dieu regardant ce qui est à la fois en lui et autour de lui. Contrairement au globe métaphysique, la sphère parménidienne n’est donc menacée par aucun extérieur puisqu’elle n’en a pas (de son centre absolu, Dieu perçoit tout). En revanche, comme la pensée, la perception et l’être sont la même chose, personne ne peut voir le monde comme Dieu, depuis son vrai centre, ce qui fait des hommes des « marginaux de dieu (…), des semi-voyants »2, des épicentres du centre absolu…. Aussi la pensée parménidienne les invite-t-elle à se centrer absolument (au lieu de se laisser distraire par les affaires courantes) et à se laisser contemplativement absorber par une « plénitude immobile ». … et les figures de Marie et de Saint Christophe Mais si, comme le résume Peter Sloterdjic, n’être qu’un épicentre signifie « se savoir insufflé et affecté par les prétentions d’un centre suprême sans pouvoir soi-même se confondre avec ce dernier »2, n’est-ce pas en se dévouant à ce centre que l’homme peut gagner sa dignité, ainsi que le propose le christianisme aux travers des figures théophoriques (qui portent Dieu) de Marie et Saint Christophe ?

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

L’un et l’autre, en effet, obéissent, en s’en faisant les porteurs, au centre absolu - Marie en acceptant d’être enceinte du fils de Dieu, Saint Christophe en le portant sur ses épaules. Or, ce faisant, ce sont eux qui sont portés par le Dieu dont ils se sont faits les porteurs. Au travers la figure de Marie (antithèse de la Grande Mère), ce n’est pas l’enfant qui dépend de sa mère, mais la mère qui dépend de l’enfant puisqu’il est Dieu : « Il la porte pour qu’elle le porte »2. De même, Saint Christophe ne porte pas le monde comme Atlas. Il porte l’enfant Jésus qui est, lui, le vrai porteur du monde. Résultat, en relation personnelle directe et intime avec le centre absolu de la sphère, l’un et l’autre ont « une relation seulement indirecte avec son périmètre et son poids »2. Bref, être la servante du Seigneur (le centre absolu) ou son porteur, est un allègement. On est ici dans une métaphysique radicale de la coopération. Dans cette perspective, « désigner la boule (est alors) propager la bonne nouvelle de l’appartenance des points dispersés au centre organisant » 2 . Or comme c’est ce centre qui relie, anime, reconnaît et situe tous les points les uns par rapport aux autres, il en découle que « théocentrisme et altruisme sont structurellement la même chose » 2. Mort de la sphère, mort de Dieu Cosmos ou Dieu, regardée de l’extérieur ou perçue de l’intérieur, la sphère est une « boule d’autoprotection, certes gigantesque mais finie » 2. Elle contient tout, mais elle à une frontière qui nous garde du néant et de l’infini. La tragédie morphologique de l’expansion infinie La Modernité commence, justement, lorsque le concept d’infini, donc d’extension infinie, s’empare de la sphère. Car si son rayon peut s’étendre à l’infini, alors la frontière entre l’extérieur et l’intérieur s’efface, et la boule de l’immunité est détruite : elle n’enveloppe plus, elle ne contient plus, ne protège plus. A partir du moment où Dieu devient « une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part », il n’y a plus ni centre-source (ou partenaire), ni stabilité, ni sécurité. Tout se disperse dans le nulle part. En délogeant la Terre de sa position centrale et immobile au centre du Cosmos, pour la faire tourner autour d’un Soleil, lui-même désormais étoile parmi des milliards d’autres, la révolution copernicienne a provoqué une tragédie morphologique dont B. Pascal a exprimé l’impact immunologique de manière percutante : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie ». Et si le centre est partout, alors les épicentres ne peuvent que se désigner eux-mêmes comme centre, ou se faire emporter par un flux d’évènements incontrôlés. Dans le monde infini, « la dernière chance de recentrage (…) est l’égoïsme des points» 2, raison pour laquelle « le thème central de la Modernité (a été) la référence à soi-même » 2. « La mort de Dieu » de Nietzche exprime la mort de la sphère. Mondialisation terrestre, capitalisme et mobilisation en surface Si la Modernité signe le début de la fin de la sphère immunitaire métaphysique et/ou religieuse qui avait animé la philosophie européenne pendant 2000 ans, qu’est devenue la sphère aujourd’hui, un demi-millénaire plus tard ? En tant qu’englobante, elle a totalement disparu. Elle a été remplacée par l’image du globe terrestre dans lequel nous ne sommes aucunement « nichés ». Nous sommes au contraire « jetés » à la surface de ce planisphère (qui porte bien son nom), « jétés » à la surface d’une petite boule perdue dans un univers infini. La Modernité est indissociable de l’expansion européenne à partir (pour faire court) de l’initiative navale de Christophe Colomb en 1492. C’est le début de la mondialisation terrestre qui succède à la mondialisation métaphysique initiée en Grèce. Comme le montre Peter Sloterdjic, cette seconde mondialisation a été le fer de lance du capitalisme et de la circulation de l’argent comme investissement sur les lointains dans l’objectif d’en obtenir des revenus (au sens littéral de ce qui est revenu de). L’inédite circulation des hommes à la surface du globe par voie maritime alors lancée a été portée, doublée et exploitée par la circulation parallèle des capitaux

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

et le développement des investisseurs4. Le fait central de la Modernité « n’est pas que la Terre tourne autour du soleil, mais que l’argent tourne autour de la Terre »4. Troisième mondialisation et principe des écumes Mais, depuis, grosso modo la seconde guerre mondiale, « réseaux téléphoniques, systèmes radio et propulsions à réaction dans le domaine aéronautique ont mis en évidence un tel dépassement des distances que l’espace est désormais perçu comme une dimension presque négligeable » 4. Bref, nous ne sommes plus dans la Modernité et la seconde mondialisation (terrestre), mais dans la post-Modernité et la globalisation télécommunicative (la troisième). Cependant nous sommes à peine en train d’achever de deuil de la sphère Une, deuil qui s’est manifesté de différentes manières : capitalisme débridé, appropriation débridée, emprise technologique, individualisme, nihilisme, tentatives totalitaires de restaurer le globe impérial (repris par Hitler, par exemple)… Mais, maintenant, un nouvel horizon se profile : une pensée qui, libérée des simplifications induites par la Sphère, peut faire retour à la joyeuse complexité de la vie qui « produit à chaque fois l’espace (immunitaire donc) dans lequel elle est et qui est en elle », ce « dans des scènes simultanées et imbriquées les unes dans les autres »1- dont l’appartement est une image. L’affirmation de Nietzche « Dieu est mort » peut alors devenir une bonne nouvelle: « La Sphère une a implosé. Mais quoi les écumes vivent »1. C’est ce que Ecumes, dernier tome de la trilogie Sphères explore : le « déploiement multifocal, multiperspectiviste et hérérarchique »1 de la vie que commencent à décrire biosophie, théorie des atmosphères, théorie des systèmes immunitaires, théorie des lieux, situations et immersions, théorie des réseaux d’acteurs… !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 1

!Ecumes,!Sphères!III,!Peter!Hachette!Littérature,!Paris,!! !Globes,!Sphères!II,!Peter!Sloterdjic,!Arthème?Fayard!/!Pluriel,!Paris,!2010! 3 !Le!globe!comme!emblème!impérial!est!représenté!sous!le!contrôle!d’une!autorité!:!sous!le!pied!ou!dans!la! main!d’un!empereur,!d’une!reine,!d’un!saint,!de!la!déesse!Fortune…! 4 !Le!palais!de!cristal,!à!l’intérieur!du!capitalisme!planétaire,!Peter!Sloterdjic,!Maren!Sell!éditeur,!2006.!Peter! Sloterdjic!! 2

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Olivier Fourcade LE TAROT / COUPER

LE MONOTONE

Il y a déjà le brassage des cartes, le bruissement des cartes qui se chevauchent, la petite cérémonie intérieure qui va avec. Lorsque vient le moment de les étaler, en sept ou en croix après avoir longuement baillé, le coeur s'emballe un tout petit peu, comme lors d'un premier rendez-vous amoureux. Pas besoin de faire les grandes écoles ou d'acheter des dizaines de livres, pour commencer, il faut juste se laisser aller, s'installer confortablement après avoir allumé une bougie et effectué un cercle virtuel autour de toi avant de commencer. Après un brassage des cartes concentré autour de la question à poser, à nous d’observer la multitude des détails présents dans chaque lame, l'enchaînement des cartes et le sens que nous leur donnons. Et la réponse arrive, fulgurante et précise. Un peu de magie et de merveilleux entre les deux yeux, ça fait pas de mal, et puis, un jeu de tarot c'est un bon moyen de couper le monotone de nos vie et de s'éloigner des mauvais conseils des guérisseurs d'état de l'âme. Commencez par les 22 arcanes majeures, calmement sans vous précipiter ou avoir peur. Parlez-en autour de vous, les apôtres seront nombreux mais surtout ne comptez jamais gagner d’argent avec le tarot, cet outil n'est pas fait pour ça. Bon voyage dans votre âme ! Pour de plus amples renseignements, reportez vous aux ouvrages de marcel Picard qui ont fait tant d'émules. Ici je n'ai parlé que des premiers pas, capitaux selon moi.

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Le tarot Visconti, XVème siècle

Marina Zwetaïa

LE CHANT DE LA MOMIE

Il est là l'être — encore — au-delà du rien ; la décomposition c'est l'engrais pour une nouvelle salve. De la Terre plein la bouche, rogne, rogne enfant de prophète! Tu croyais ton âme sauve, qu'ils t'embaumeraient pour huit siècles ? Tes dents sont trop saines et ton pain est rassis. Assieds-toi, viens, ouvre bien grand la bouche qu'on voit les orbites du mort et entends le chant qu'il susurre : Abstiens-toi de jurer sur tous les chiens. N'évide pas les malheurs sur ta route. Encense la nuit qu'il fera demain. Jouis de lumière — satanée lumière. Fouille ses os si tu l'aimes. Mange bien et mâche sept fois ta merde avant d'embrasser le ciel. Invoque puis sacrifie la poussière. Ne jure que par les incantations de pacotille et invente des proverbes stupides. Qui brille sous la glace ne fond pas. Que ce soit entendu.

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Jean-Philippe Adamy

L’ENVERS ET L’ENDROIT

OU L’ETRANGE DELIRE RATIONNEL DES HOMMES.

Salut, éclopés, marginaux, branques, boiteux, paranos, névrosés, schizos, solitaires, obstinés, bigarrés, métèques, sociopathes, chômeurs longue durée, jeunes freluquets braguetés et cyclopéens, jeunes vieux beaux décatis et hallucinés, jeunes filles en fleurs tyranniques et amourachées, ou jeunes vieilles femmes ménopausées et lubriques - ou pour le dire en termes plus précis : individus non communautarisés, non idéologisés, non recouverts des palmes de la dislocation et de la guerre civile - et donc noyés dans la fange et l'anonymat. Pour des raisons personnelles, je n'intègre plus les bipolaires, ces collabos de l'industrie pharmaceutique, se refusant à considérer avec insistance l'insoutenable étrangeté de leurs tréfonds. Le troc de leur identité pour une autre - plus circonstanciée et apaisée. Je parle bien là de Burkini pharmaceutique - autrement plus pernicieuse, mercantile, diffuse, universelle - mais passons. Car pendant les petites affaires de plages corses, les grandes affaires, elles, continuent, dans l'ombre feutrée de ces colonnades silencieuses où des marchands de tapis se réjouissent de la division accrue des Masses à leur profit. Pour les premiers, éclopés, branques, boiteux, ou inconditionnels de la séparation de l'Etat et de l'Aliénation, je sais que vous êtes nombreux de cette sorte sur ma page. D'ailleurs, n'oubliez pas que vous êtes le sel et le seul piquant de cette Terre éternellement aux abois. Quant aux autres, les normés, les policés, les emboités-aux-uns-aux-autres, les tenants de cet immobilisme perpétuant mécaniquement la même et indissoluble erreur, se muant avec régularité en sainte horreur validée par cette fausse morale œuvrant partout, ils demeureront pour quelques temps le levain sur lequel leurs maîtres prospèrent encore, jusqu'à ce qu'une poignée de leurs mêmes maîtres décident enfin qu'ils n'aient plus besoin d'eux. La privatisation du monde les évacuera et les rangera alors au rang de nomades indigents. Combien de nomades de cette sorte aujourd'hui installés aux confins des USA ? Car c'est bien beau le désert du Nevada dans une roulotte sans eau et sans électricité.

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Mais notre seul tort, mes amis, aura été d'être enchaînés à ces humanoïdes gueulards emboîtés-lesuns-aux-autres. Que ceux qui sont dissemblables s'assemblent donc. Tandis que les Mêmes et Identiques Autres procèderont comme depuis toujours aux mêmes exactions attifées de cette prétendue vertu qui les habite depuis hier matin 6 heures - et qui tirant sur leurs laisses pour s'en défaire, ne feront qu'accroître l'étau de cette servitude inscrite dans leur programme génétique, et qu'ils osent appeler ainsi : Liberté. Bonne soirée.

Photographies: L.N..Suuza

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Michel Meyer

MA REVANCHE SERA TERRIBLE L.N Suuza

Ou le revers de la pensée nietzschéenne

Je me souviens lorsque les journées étaient trop longues, et que je dormais environ vingt heures par jour. Le temps était épais, âpre et poussiéreux; le réel était noyé dans une gangue de gélatine incolore et indolore. Pendant ma courte veille, je tentais de ranimer mon encéphalogramme, j'essayais de m'exalter pour la vie. Jamais je ne me suis imaginé mourir, cela est réservé aux gens qui vivent. À cette époque, je me contentais de fonctionner, c'est très différent, c'est en-deçà de la vie, c'est juste l'état par lequel nous subsistons. Il n'y a plus aucune saveur dans cet état, il n'y a plus de différence, tout est inclus dans le néant étendu de l'existence. Les mots eux-mêmes ne sont plus délimités; ils se rejoignent, se superposent, se confondent dans une sorte de monstrueuse indifférenciation. Tout est pareil et égal à zéro.

Ça ne devrait pas durer, je pense. Avec le temps, j'ai appris à déjouer la logique de cette saloperie. Je ne me débats plus, je ne crie pas. Non, je reste stoïque et j'oppose à ce lent effondrement, une foi irrépressible, aveugle et stupide, une foi qui m'est consubstantielle, au même titre que l'entropie est universelle. Du haut de mon humanité, je défie toutes les lois de la physique. Je sais que tôt ou tard, je prendrai ma revanche./

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Si je m'en souviens aujourd'hui, c'est parce que j'y suis à nouveau empêtré. J'y suis d'ailleurs presque constamment empêtré, c'est comme une toile de fond dans mon existence. Vous allez rire mais je crois que ça me rassure.

Paul Woo

MOI DE MAI, CETTE ANNEE LA

Mais. Il arrive, les choses se passent , s ‘enchaînent ; virgule, s’enfilent les unes aux autres. Un long collier de perles. La perle rare. Flou. Délicat. Flou délicat. Un flou bien net en fait. Le respect arrive avec sa grosse et voyante couleur rouge. On n’y voit plus très clair. Rouge crépusculaire. Les yeux rouges, larmes de sang. Troublé, pas assez. Toujours ces questions qui n’ont que des réponses justement. Une vie modèle. Impossible de se fixer, ça ne colle pas. La recherche de la recherche de la découverte, on tourne en rond, c’est parfait. Seuls les fous furieux font des ronds parfaits paraît-il ! Respect… Respectaculaire. Réceptacle de la complicité. N’importe quoi, n’importe où, et alors ? Le vrai combat est une bataille quotidienne et lancinante. Quelle agitation. Fatigue. Facile, panne des sens. Respectabilité, quelle horreur, bon pour les spectateurs et encore. A moitié vidé, à moitié rempli, réflexion binaire dans le miroir. La réflexion n’apporte rien, elle enlève toujours. Seule la sensation s’additionne. Et puis s’en vont. Trois petits tours. C’est magique. La magie, ce n’est pas le tour mais le magicien lui même. Apparition. Disparition. Entre deux, la parition, mot bien connu du verbe paraître. Rien n’est tout à fait vrai. Lapins sortis du chapeau, sur la scène, blancs, pendant quelques instants. Peur d’établir, effrayé d’y croire. Y croire, c’est mourir un peu, monter dans le wagon qui va quelque part. Partagé. Oublier de faire semblant que rien n’existe vraiment, pas même le sens du verbe exister. Point. Et alors, on est bien avancé non ? Etre engagé dans le grand casting. Figurer dans le grand livre, même en figurant, pas au sens figuré. T’as vu ma tronche. Les colibris sont ils plus contents maintenant qu’ils figurent tous dans le dictionnaire, à la lettre C. Les pages jaunes de l’univers. Ce qui n’y est pas n’existe pas. C’est comme ça vieux ! A la recherche de lui même, son nom dans l’annuaire le rassura soudain. Fatale amnésie, nous sommes avant tout des numéros de téléphone. J’exagère, mais honnêtement je ne suis pas le seul. Va savoir ?

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Nathalie

Recette de dégraissant ménager

Ce mois-ci je vais vous donner une recette de produit ménager 100 % faite avec des produits naturels. On sait que nos maisons sont plus polluées que l'extérieur ! Il est donc important de revenir aux produits de nettoyage de nos grands-mères, qui finalement, étaient bien plus efficaces que ce que l'on a aujourd'hui. Je l'ai testé chez moi, et je dois dire que j'ai été bluffée. Il vous faudra : - de l'eau tiède - 8 cuillères à soupe de savon noir - 1 cuillère à soupe de bicarbonate - 1 cuillère à soupe de vinaigre blanc - 20 gouttes d'huile essentielle de citron Versez à l'aide d'un petit entonnoir dans une bouteille de liquide vaisselle vide et propre de 500 ml le savon noir, le bicarbonate et le vinaigre blanc. Ajoutez ensuite l'huile essentielle de citron puis refermez et mélangez énergiquement. Remplissez enfin d'eau tiède puis mélangez à nouveau. Votre liquide dégraissant est prêt. Vous pouvez l'utiliser pour la vaisselle ou le nettoyage du four. Pour les grilles de barbecue et de four, laissez les tremper une nuit dans un bain d'eau et de bicarbonate, le lendemain nettoyez avec votre produit dégraissant. Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Victor Hugo, A ceux qui sont petits

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Vidéo-‐Radio CONFERENCE

Jean MOULIN , Petitdemange

Françoise

L’histoire méconnue d’un véritable héros, jeune préfet de France, ayant préféré la mort au déshonneur de signer un arrêté de déportation des populations noires. Par la très précise et sensible Françoise Petitdemange. https://www.youtube.com/watch?v=_BRHRF eYmuM

DOCUMENTAIRE

Werner Herzog, Encounters at the end of the world.

La voix hypnotique de W. herzog nous invite à rencontrer l’équipe scientifique et militaire qui habite la base de McMurdo en Antartique. Bourré de suggestions ésotériques et d’images féériques. http://www.dailymotion.com/video/xl6c55_encoun ters-at-the-end-of-the-world-1-5_news

RADIO LIBRE

Radio Ici et Maintenant Un peu d’air frais et de mystère sur les ondes. Grande liberté de ton. http://www.icietmaintenant.com

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016

Mensuel

Hildegarde

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Photographie Johnny Cosmos

Fanzine Hildegarde / Septembre 2016