Refuges de montagne

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REFUGES DE MONTAGNE Sylvain Jouty


L’histoire des refuges Les premiers ancêtres des refuges alpestres sont les hospices que, dès le haut Moyen Âge, les moines installèrent au sommet des principaux cols afin de permettre aux voyageurs de franchir les Alpes en toute Vue de la Mer de glace depuis saison : le plus célèbre d’entre eux est celui du Grand Saint-Bernard, le Montenvers avec l’arrivée construit vers 1050 par saint Bernard d’Aoste, longtemps considéré de montagnards au temple comme la plus haute habitation des Alpes. Les moines non seulement de la Nature. offraient le gîte et le couvert, mais portaient aussi secours aux voyaEn arrière-plan, les Grandes geurs, fonctions qui sont toujours celles des refuges modernes. TouteJorasses, la dent du Géant et les Grands Charmoz. fois, ces premiers hébergements d’altitude n’avaient pas pour but de donner accès à la haute montagne, mais plutôt de la franchir dans les meilleures conditions possibles. À la fin du XVIIIe siècle, alors que le goût de la montagne se développait rapidement, le spectacle de la Mer de glace était le plus apprécié et, pour qui voulait monter plus haut, n’existait encore qu’un abri de berger rudimentaire, aménagé sous le surplomb d’un bloc erratique et surnommé, par dérision, le château du Montenvers. En 1779, l’Anglais Charles Blair fit construire à ses frais la « cabane de Blair », que visitèrent des voyageurs illustres, tels que Goethe. L’humble

Vue de l’hospice du Grand Saint-Bernard dans le Valais, bâti à 2 473 m d’altitude.

construction fut remplacée en 1795 par le temple de la Nature – autre dénomination pompeuse ! –, édifié grâce au Genevois Marc-Théodore Bourrit, infatigable promoteur du tourisme alpestre alors naissant, afin d’offrir aux voyageurs un « asile assuré » ; on y trouvait déjà des hamacs pour dormir, de quoi faire la cuisine, du matériel de secours, ainsi qu’un « livre des amis », précurseur des livres de refuge actuels. Mais ce modeste précurseur succomba bien vite aux déprédations. Du reste il n’était pas situé assez haut pour servir les desseins de ceux, encore très rares, qui souhaitaient s’aventurer vers les sommets. Horace-Bénédict de Saussure, à l’origine de la conquête du mont Blanc en 1786, fit édifier diverses cabanes pour les besoins de ses explorations, aux Grands Mulets, à Pierre Rousse, au col du Théodule. Le comte de Salm fit de même sur les flancs du Grossglockner ; un peu plus tard, l’« hôtel des Neuchâtelois » abrita le glaciologue Agassiz sur le glacier de l’Aar, l’archiduc Jean d’Autriche fit construire L’hôtel des Neuchâtelois, amenagé plusieurs cabanes dans les Alpes sous un bloc erratique du glacier de l’Aar. orientales. Mais aucun de ces

6 L’ HISTOIRE DES REFUGES


L’hôtel Simony, une cabane de pierres sèches en bordure de glacier. En bas. La cabane Concordia, en Suisse, perchée sur un éperon rocheux à 2 193 m.

édifices précaires n’était destiné à durer. En effet, la construction d’un refuge ne se justifie que si le nombre de touristes ou d’alpinistes susceptibles de l’utiliser est suffisant, et c’était encore loin d’être le cas. L’« hôtel Simony » édifié par Friedrich Simony sur les flancs du Dachstein en 1843, minuscule hutte de pierres abritée sous une falaise, est l’un des rares vestiges de cette époque primitive. Les temps changent à partir de 1855, lorsque l’engouement pour l’ascension de certains sommets commence à croître. C’est ainsi que naissent les premières cabanes pour alpinistes, la cabane des Grands Mulets au mont Blanc en 1853 et la Knorrhütte sous la Zugstpitze deux ans plus tard. En 1858, les guides chamoniards font de même à l’aiguille du Goûter, à plus de 3 800 m d’altitude. Peu après, la formation des différents clubs alpins, de l’Österreichische Alpenverein (1862) au Club alpin français (1874), va donner l’impulsion nécessaire : tous se fixent pour tâche la construction de refuges. Le premier à naître est la Grünhornhütte du Club alpin suisse, dès l’année de sa fondation (1863) : dans les Alpes glaronnaises, ce n’est que quatre murs de pierres sèches sans même un toit ! Le club alpin italien suit trois ans plus tard avec le refuge de l’Alpette au mont Viso et celui de la Cravate au Cervin puis, en 1868, le club alpin autrichien avec la Rainerhütte, l’allemand en 1872 avec les refuges Prager et Clara, enfin la France en 1876 avec le refuge de Belledonne, construit par la Société des touristes dauphinois (STD).

Cependant, les clubs ne sont pas seuls à se lancer dans l’aventure : des hôteliers font de même, anticipant parfois de manière visionnaire le futur développement de l’alpinisme. C’est ainsi qu’à Zermatt, Alexandre Seiler fit construire en 1867, à 3 800 m d’altitude, la première cabane suisse du Cervin… alors qu’après la catastrophe de la première ascension deux ans plus tôt (quatre morts), personne n’avait osé retourner sur les lieux ! Des communes prennent également parfois l’initiative, de même que de simples individus, comme Johann Pirchl au Hochkönig en 1865 et Johann Stüdl au Grossglockner en 1868. Ces premières cabanes sont minuscules, mais d’autres solutions sont tentées : la première cabane de la Marmolada est une grotte creusée dans le rocher ; toujours visible, elle est aujourd’hui inaccessible du fait du retrait glaciaire. L’histoire des refuges est complexe. De nombreux refuges disparaissent, soit qu’ils s’avèrent mal situés, soit qu’ils sont détruits – incendie, tempête, avalanche… Les autres doivent être régulièrement agrandis ou reconstruits, parfois trois ans seulement après le premier édifice. En même temps, leur conception évolue, d’ailleurs de manière différente selon les pays. Doivent-ils être difficilement accessibles et donc n’accueillir que les alpinistes ou, à l’inverse, situés plus bas et favoriser l’accès du plus grand nombre à la montagne ? On en débattra encore longtemps…

L’ HISTOIRE

DES REFUGES 7



M A S S I F D U M O N T- B L A N C

M A S S I F D U M O N T- B L A N C

Refuge des Cosmiques (3 613 m)

Refuge de la Charpoua (2 841 m)

En 1946, l’ancien téléphérique des Glaciers, qui aboutissait au col du Midi, permit au CNRS, sous l’égide de Louis Leprince-Ringuet, excellent alpiniste, d’édifier un laboratoire des Rayons cosmiques : la haute altitude du lieu était favorable à ces recherches ; celles-ci étant devenues obsolètes grâce aux accélérateurs de particules, le lieu fut occupé ensuite par les glaciologues. À partir de 1966, le laboratoire servit également de refuge officieux aux alpinistes montés par le tout proche téléphérique de l’aiguille du Midi et partant à l’assaut des « trois monts Blancs » (Tacul, mont Maudit, mont Blanc). Mais il disparut en 1984 dans un incendie. La compagnie des guides de Chamonix le remplaça en 1991 par un « vrai » refuge, moderne et confortable, dont la lourde et massive silhouette surplombe le col du Midi. Plus au nord, l’abri Alfred-Simond, édifié en 1942, fait office de refuge d’hiver. Le refuge des Cosmiques s’atteint en une demi-heure, avec crampons et piolet, depuis la gare supérieure du téléphérique de l’aiguille du Midi.

Dans le cirque sauvage de la Charpoua, dominé par les Drus, l’aiguille Verte et la « chaîne ecclésiastique » (aiguilles du Moine, de la Nonne et de l’Évêque), le refuge est situé sur le rognon central du glacier homonyme. Ce très vieux refuge en bois n’a guère changé et n’a pas été agrandi depuis sa construction en 1904 ; c’est aujourd’hui le seul, du moins dans les Alpes françaises, à conserver le charme et l’aspect (mais aussi la rusticité !) des refuges de l’époque héroïque : un monument historique ! Dans l’axe du bassin supérieur de la Mer de glace, il offre une vue superbe sur les séracs du Géant, la Vallée blanche et les aiguilles de Chamonix. Le refuge, qui est gardé l’été malgré son exiguïté (douze places), est le point de départ d’ascensions prestigieuses, dont celle des Drus ; il est avant tout fréquenté par les alpinistes, d’autant que son accès, bien que facilité par des échelles et des mains courantes, n’est pas des plus aisés. On le rejoint en trois heures depuis le Montenvers.

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Italie ALPES LIGURES

Rifugio Piero Garelli (1970 m) Le plus méridional des massifs alpins, les Alpes ligures, culmine au Marguareis (2 650 m), au pied duquel se situe le refuge Garelli, qui honore la mémoire de Piero Garelli (19051945), alpiniste mort à Mauthausen. L’ancien bâtiment, détruit par un incendie, a été remplacé en 1991 par cette construction à l’architecture complexe, mariant la pierre, le métal et le verre. Grâce à l’usage de panneaux solaires et de minicentrales hydroélectriques, c’est sans doute l’un des premiers refuges « écologiques » construits dans les Alpes. C’est l’une des dernières étapes de la GTA avant la Méditerranée ; et, s’il donne bien entendu accès au Marguareis et à ses voies d’escalade, le refuge Garelli est surtout situé au cœur du parc régional Alte Valle Pesio e Tanaro. Juste à côté du refuge se trouve la station botanique Burnat-Bicknell, dédiée à deux grands naturalistes : Émile Burnat (1828-1920) et Clarence Bicknell (1842-1914) – ce dernier étudia les gravures rupestres des Merveilles (p. 17). On pourra y observer de nombreuses espèces rares et endémiques. Un peu plus haut, aux bords des laquets du Marguareis, se trouve un autre jardin alpin, la station botanique Danilo Re. Le refuge donne également accès à une vaste zone karstique extrêmement riche en gouffres, où se déploie notamment le réseau souterrain de Piaggia Bella, le second d’Italie par son ampleur, long de quelque 36 km de galeries et descendant à -961 m. On monte au refuge en deux heures trente depuis Pian delle Gorre par le Vallone del Marguareis.

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Les refuges-bivouacs Les refuges-bivouacs ont pour caractéristiques de n’être pas gardés. Ils sont le plus souvent – mais pas toujours – de petite taille, d’un confort sommaire, situés dans des lieux difficiles d’accès et fréquentés surtout par les alpinistes, pour lesquels ils offrent un gîte appréciable lors d’ascensions éloignées des grands refuges classiques. En fait, les premiers refuges de la fin du XIXe siècle correspondent d’assez près à cette définition… Les refuges-bivouacs constituent en quelque sorte un retour aux sources ! Ils voient le jour en 1925. Avec la progression constante des difficultés, des parois auparavant jugées impossibles devenaient attirantes, tandis que la durée des ascensions s’allongeait : de nouveaux abris s’imposaient, sans justifier la création coûteuse d’un vaste refuge gardé. C’est le Club alpin académique italien – « académique » signifiant ici « élitiste », ses membres, comme ceux du Groupe de haute montagne français, n’étant admis que si leur liste d’ascensions est conséquente – qui prit l’initiative en 1925 de construire les bivouacs de Fréboudze et Adolfo Hess, tous deux dans le massif du Mont-Blanc. Ils sont du même modèle (forme en demi-cercle, construction préfabriquée en bois et tôle de fer zinguée) et minuscules : un peu plus de 4 m2, 1,25 m seulement de hauteur, et peuvent difficilement abriter cinq personnes. Seul le second demeure en place ; le premier a été démonté et transporté au musée de la Montagne de Turin. D’autres bivouacs naissent bientôt sur le versant français du massif, comme celui de la Tour rouge, donnant accès au versant Mer de glace du Grépon, dont il ne subsiste que quelques planches éparses, et celui des Périades, vétuste et fort peu utilisé, sa situation ne menant guère vers des ascensions fréquentées. Le phénomène prit une tout autre ampleur dans les années 1950, particulièrement en Italie où les refuges-bivouacs constituent une véritable exception culturelle : il en existe aujourd’hui deux cent cinquante-cinq, soit un tiers du parc de refuges italien, alors qu’ils représentent moins d’un dixième de ceux de Suisse. Ces bivacchi fissi (bivouacs fixes) ont une autre particularité : ils se ressemblent tous, et pour cause, comme on va le voir. En 1944, l’ingénieur tridentin Giulio Apollonio, alors président de la Società Alpinisti Tridentini (SAT) dessine les plans d’un refugebivouac préfabriqué, en forme de demi-tonneau, aux murs de tôle zinguée tapissée de bois à l’intérieur. Les quatre premiers sont fabriqués par la menuiserie Pernetta et installés des Alpes pennines (bivouac Regondi) aux Dolomites (bivouac Belloni). D’autres suivent, souvent peints en jaune afin d’être bien visibles. Leur légèreté leur

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À gauche. Le refuge Solvay, en 1930, est construit sur une terrasse minuscule de l’arête du Hörnli, sur le flanc nord-est du Cervin. Ci-dessous. L’exception culturelle des refuges italiens. Ici le bivouac Guido-Lammer. En bas. Le bivouac Andreotti est encastré à 3 225 m dans la paroi du mont Viso.


Le bivouac Rasconi et Anghileri au Passo Confinal, dans le massif de la Bernina.

Le bivouac Giraudo, Grand Paradis.

Le bivouac semi-cylindrique des Dames anglaises, aussi dénommé Piero Craveri. Il a été construit en 1933 grâce à un don de la famille de l’alpiniste.

impose d’être arrimés par des câbles, comme l’étaient souvent, du reste, les premiers refuges en bois. Une nouvelle impulsion est donnée en 1959 avec la création de la fondation Antonio Berti. Ce dernier (1882-1956) est l’auteur d’un célèbre guide des Dolomites orientales, montagnes jusqu’alors quelque peu délaissées et par conséquent assez pauvres en refuges. Dans son guide, Berti avait selon Dino Buzatti, romancier passionné d’alpinisme, « réussi jusque dans les descriptions techniques à faire vivre les sommets comme des personnages fabuleux… C’était un grand poète, mais il ne le savait pas ». Les bivouacs Berti diffèrent peu des bivouacs Apollonio dont ils s’inspirent, et disposent de six ou neuf places pour une surface de 6 m2 ; ils sont tous produits à Padoue par la menuiserie de Redento Barcellan, et leur silhouette caractéristique se retrouve d’un bout à l’autre des Alpes. Dans les autres pays alpins, l’édification des refuges-bivouacs n’a jamais été aussi systématique ; ils sont à la fois moins nombreux et plus variés, si l’on excepte les « Poly Biwak » d’Helmut Ohnmacht, dont il existe plusieurs exemples dans les Alpes, comme le Grubenscharten-Biwak (p. 143). Les autres adoptent des formes diverses et parfois surprenantes. Quelques-uns, les plus rustiques, sont destinés uniquement à un hébergement d’urgence, en cas de mauvais temps ou d’accident. C’est le cas, par exemple, du plus haut et du plus ancien d’entre eux, le refuge Solvay (4 003 m) du Cervin, édifié en 1915 grâce à un don du chimiste et entrepreneur belge Ernest Solvay, à une époque où la distinction refuges gardés/bivouacs n’existait pas. Tout comme les refuges classiques, les bivouacs intéressent aujourd’hui les architectes… L’exemple le plus spectaculaire en est le bivouac Gervasutti (p. 74), mais bien d’autres projets existent, encore dans les cartons, comme ceux présentés au concours « Abitare minimo nelle Alpi » en 2012.

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REFUGES - BIVOUACS 97


MASSIF DE LA BERNINA

Chamanna Coaz (2 610 m) Elle célèbre le nom de Johann Wilhelm Fortunat Coaz (1822-1918), conquérant du Piz Bernina, le plus oriental des quatre mille alpins, en 1850. Ingénieur, topographe, forestier, Coaz est aussi l’auteur de travaux pionniers en glaciologie ; c’est lui qui nomma le Piz Bernina du nom du col homonyme. Pourtant, la chamanna Coaz ne donne pas accès au Piz Bernina, mais plutôt au Piz Roseg (3 937 m), tout aussi beau mais n’atteignant pas comme lui la barre symbolique des 4000 m. Un premier refuge, la chamanna

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Mortèl, fut édifié dès 1877, au-dessus du vadret (glacier) da Roseg. Aujourd’hui, le gardien Alois Kunfermann est fier de servir les pizzoccheri (une spécialité de la Valtelline, à base de pâtes et de légumes) « à la Alois ». On gagne le refuge par le superbe Val Roseg depuis Pontresina en deux heures trente, et en autant de temps depuis le téléphérique de Murtèl en traversant la Fuorcla Surlej (2 755 m), puis à flanc de montagne par le Plaun dals Süts.


ALPES PENNINES

Cabane de Bertol (3 331 m) Elle domine de façon vertigineuse le petit col de Bertol (3 268 m) et on y accède depuis celui-ci par une série d’impressionnantes échelles. Malgré son altitude, Bertol ne donne pas accès à des itinéraires alpins prestigieux et n’est guère dominé par des sommets imposants. Son principal rôle est de servir d’étape sur la Haute Route Chamonix-Zermatt, avant de traverser le facile col glaciaire d’Hérens (3 459 m) qui, malgré son altitude élevée, était depuis des siècles, de concert avec le col du Théodule, un point de passage classique pour les habitants de Sion, capitale du Valais, se rendant en Italie. Ce nid d’aigle de forme octogonale, perché au-dessus du vide, laisse toujours une forte impression à ses visiteurs. Un premier refuge, la cabane de Neuchâtel, a été inauguré en 1898, le refuge actuel datant de 1976. Le meilleur accès est, depuis Arolla, par les Plans de Bertol, en environ quatre heures, la dernière partie se faisant sur glacier, puis par les échelles.


H O H E TA U E R N – G R O U P E D U S C H O B E R

Wangenitzseehütte (2 508 m) Malgré son nom, le groupe du Schober, au sud du massif du Glockner, culmine non au Hochschober (3 240 m) mais au Petzeck (3 283 m), gravi en 1844 par le vicaire Franz Graf, et qui domine le refuge au nord. Celui-ci est magnifiquement situé au bord du vaste Wangenitzsee et à proximité du Kreuzsee, sur la pelouse alpine où affleurent les roches moutonnées par les anciens glaciers. Édifié en 1927 par le Club alpin allemand, il a été reconstruit en 1966 par le Club alpin autrichien et appar-

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tient aujourd’hui à l’association alpine hollandaise. Le Petzeck, ascension phare depuis le refuge, s’atteint en trois heures, offrant un point de vue superbe sur les Tauern, mais le refuge est aussi une étape de la Wiener Höhenweg, traversant le massif du sud au nord. Depuis le parking de Seichenbrunn audessus de Lienz, on monte au refuge en trois heures en passant la Seescharte (à droite) dominant les deux lacs.


ALPES DE TUX

Rastkogelhütte (2 124 m) Les Alpes de Tux forment un petit groupe montagneux entre la vallée de l’Inn et le massif du Zillertal, dont les sépare le Tuxerjoch ; la Rastkogelhütte donne évidemment accès au sommet homonyme (2 782 m), leur point culminant, d’où la vue est particulièrement étendue, non seulement sur les Alpes du Zillertal, mais aussi sur le Karwendel et les Alpes de Stubai. Édifié en 1930 aux abords du Sidanjoch (2 127 m) et dominant le Zillertal, le refuge a été plusieurs fois rénové. C’est

une étape de l’Adlerweg (le chemin de l’Aigle), un sentier de grande randonnée qui traverse tout le Tyrol en cent vingt-huit étapes, de St. Johann in Tirol à St. Anton am Arlberg, avec de nombreuses variantes. Néanmoins, la Rastkogelhütte se prête autant à des randonnées plus courtes, que ce soit à pied, en VTT, à ski ou encore en raquettes, le refuge étant ouvert de décembre à mars. Il ne faut qu’une heure pour y monter depuis le parking au-dessus de Hippach, dans le Zillertal.

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Les refuges alpins sont les temples sacrés des altitudes. Ils offrent un gîte bien mérité, parfois un couvert, comme une récompense à l’effort de marche. Destinés à l’origine à isoler l’alpiniste du froid sans autre souci de confort, ces lieux affichent aujourd’hui une grande hétérogénéité. Tantôt perchés sur de vertigineuses arêtes, tantôt lovés au creux de vallées verdoyantes, les refuges incarnent un fondement de l’expérience montagnarde. S’emparant ici d’un sujet inédit, Sylvain Jouty nous invite à la contemplation à travers une balade photographique au fil des vallées et des massifs transalpins. Mais l’auteur prend le temps de s’arrêter sur plusieurs points clés de la culture des refuges, évoquant leur histoire, les règles élémentaires de vie et retraçant l’évolution de leurs architectures. Il se penche également sur le métier de gardien, les refuges royaux, les bivouacs ou encore sur les techniques d’approvisionnement. Cet ouvrage saura toucher les amoureux de la montagne, des randonneurs aux alpinistes les plus chevronnés. Des modestes cabanes en tôle aux somptueux chalets de bois, des Alpes maritimes au Tyrol autrichien, des cimes hivernales aux vallons estivaux, une certaine idée de liberté est ici magnifiée. Sylvain Jouty, né en 1949, a longtemps été rédacteur en chef du magazine Alpinisme et randonnée. Il a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’histoire de la montagne dont, aux Éditions Hoëbeke, Alpinistes extraordinaires et Glaciers – mémoire de la planète (avec le glaciologue Sylvain Coutterand), qui lui ont valu de recevoir en 2012 le prix international King Albert One Mountain Award. Ayant par ailleurs publié une dizaine de romans et de recueils de nouvelles, principalement chez Fayard, il a été récompensé du grand prix SGDL de la nouvelle (1997) et du prix Renaissance de la nouvelle (2000).

www.hoebeke.fr 35 €

ISBN : 9782-84230-487-4


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