Voitures rétro

Page 1

Voitures rĂŠtro

Chris Haddon

Photographies de Lyndon McNeil


4. Voitures rĂŠtro


Sommaire Introduction.......................................................6

Les sentimentales. ................................10 La.Coccinelle.Volkswagen..............................12 La.Fiat.500.......................................................16 La.Morris.Minor..............................................20 L’Austin.Seven.850..........................................24 La.Renault.4L..................................................28 La.Citroën.2.CV...............................................32 L’Austin.7.........................................................36 La.Morgan.4/4.................................................38 La.Triumph.Herald..........................................44

Les vintage. ..............................................46 La.Golf.Volkswagen.........................................48 La.Rover.SD1.3500.Vitesse.............................52 L’Austin.Allegro.Vanden.Plas..........................54 L’utilitaire.Holden.HG......................................56 L’AMC.Pacer....................................................58 La.Rover.P6.....................................................62 La.Toyota.Celica.GT2000.................................64 La.Ford.Capri.Mk1...........................................68 La.Fiat.X1/9.....................................................72 La.Panhard.24CT.............................................74

Les légendaires.......................................78

La.Bentley.Continental.Type.R........................80 La.Corvette.V8.Speedster.«.Duntov.»..............82

La.Plymouth.Belvedere...................................84 La.Jaguar.Type.E.............................................88 La.Facel.Vega..................................................92 La.Ford.Mustang.............................................96 La.Pontiac.Firebird.Trans.Am.........................98

Les exentriques....................................102 La.Goggomobil.Coupé.TS300........................104 La.Tatra.T97..................................................108 La.Jeep.Willys...............................................112 La.Porsche.356A...........................................116 La.DeLorean..................................................118 La.Morris.1800..............................................122 La.Ford.T.......................................................126 La.Citroën.DS.Pallas.....................................130

Les sportives. ........................................134

La.Mercedes.300SL.Roadster.......................136 La.MGA.MK.II.Coupé.....................................142 La.Porsche.912.............................................144 La.Volvo.P1800E............................................148 La.Triumph.Stag...........................................152 La.Morgan.3.Wheeler....................................154 Carnet.d’adresses.........................................156 Crédits...........................................................158 Remerciements............................................159



La Fiat 500 « Ma mère a acheté Phoebe en 1969, raconte Christine. Je me souviens parfaitement du jour où nous sommes allées chez le concessionnaire pour essayer la voiture. Un vendeur immense nous a accueillies et s’est fait un plaisir de nous montrer le véhicule. Au moment de monter dedans cependant, il a demandé à ce qu’on ouvre le toit : il ne logeait dans la voiture qu’en sortant la tête ! C’était très drôle. « Phoebe est vite devenue une célébrité dans notre petite ville, d’abord avec ma mère au volant qui faisait vrombir le moteur dans les rues puis, quelques années plus tard, j’ai pris le relais. J’ai appris à conduire avec et ma mère me l’a donnée en 1979 : dès lors, aller au travail tous les jours est devenu un vrai plaisir. Malheureusement, avec tous ces kilomètres au compteur, ma pauvre voiture était bien fatiguée. On l’a donc mise à la retraite, afin de la restaurer. « À chaque fois qu’on a déménagé, la Fiat nous a accompagnés – une fois, on l’a même mise dans le camion de déménagement ! Dieu seul sait ce que les voisins ont dû penser en voyant que la première chose à être déchargée était une voiture ! « Deux enfants plus tard, une fois l’argent réuni, nous avons entrepris de la restaurer. Ma mère a pu voir son ancienne voiture entièrement remise à neuf. Depuis, on assiste à différents rassemblements dans les clubs Fiat 500 du pays. Nous nous sommes même rendus à Turin, en Italie, avec mon père comme copilote, pour assister au lancement de la nouvelle Fiat 500. » Les sentimentales .17


L’Austin 7

36. Voitures rétro

Était-ce un sherry de trop ou le volant qui lui échappa des mains ? On ne le saura jamais, mais lorsque le révérend Howard quitta le pub du village à la fin des années 1940 au volant de son Austin 7 de 1925, il fila droit dans une mare, à la grande consternation des canards du coin. Il était peut-être trop embarrassé à l’idée que les villageois le voient repêcher sa voiture, qui sait ? Mais le fait est qu’il la laissa là où elle était. Quelques jours plus tard, le pasteur d’une commune voisine l’accosta pour lui demander s’il avait l’intention de la sortir de la mare. Le révérend Howard lui répondit : « Si vous arrivez à l’enlever de là, elle est à vous ! » Et c’est exactement ce que fit le pasteur, avec un peu d’aide. Quelques jours plus tard, l’Austin 7, toujours un peu humide, était à nouveau en état de marche. En 1971, John White, le propriétaire actuel, acheta le véhicule. « Mes souvenirs de cette voiture remontent à ma jeunesse : je faisais partie du chœur et la voyais souvent garée devant l’église. Je suis même monté quelques fois dedans pour aller au camp scout. Des années plus tard, quand j’ai appris qu’elle était à vendre, j’ai sauté sur l’occasion ! Mais je dois avouer que j’hésitais à ramener la voiture sur les lieux de l’accident, plaisante John. Je la voyais tentant désespérément de s’éloigner de la mare ! »


Austin Motor Company produisit l’Austin 7 de 1922 à 1939. Au départ destinée au marché britannique, elle rencontra un tel succès qu’elle continua sa fulgurante ascension à l’étranger, détrônant au passage de nombreuses petites voitures et faisant fermer un certain nombre de fabricants de cyclecars. Jusque-là, c’étaient les grosses voitures qui avaient fait la renommée d’Austin Motor Company, mais sir Herbert Austin avait eu l’intuition qu’une voiture de faible encombrement serait plus populaire et, en dépit des objections du conseil d’administration, il n’en fit qu’à sa tête. Il investit une partie de sa fortune personnelle dans la conception de l’Austin 7, en échange de royalties pour chaque voiture vendue. En un an, 2 500 voitures furent produites, mais quand la production s’arrêta, 290 000 voitures et fourgonnettes avaient été construites. Suite à ce succès, elle fut fabriquée sous licence à l’étranger : en Allemagne par BMW (la Dixi, qui fut la première voiture de la marque) et en France par Rosengart (la Rosengart LR2). Au Japon, le constructeur automobile Nissan copia le design de l’Austin 7 pour ses premières voitures (mais sans licence). Les sentimentales .37


L’AMC Pacer Lorsque l’AMC Pacer, avec son design grandiose et futuriste, fut introduite au milieu des années 1970, il était évident que c’était un vrai pari pour la marque. À l’époque, on ne trouvait que des inconditionnels de Ford ou de General Motors, et les AMC, souvent négligées, se situaient quelque part entre les deux. Pendant la phase de développement de la Pacer, plusieurs dessins de voiture compacte et économique furent proposés : le résultat est unique en son genre, inclassable, de faible encombrement comparé aux voitures américaines, mais toujours grand comparé à ses concurrentes européennes. Becky, la fière propriétaire de ce véhicule excentrique raconte : « C’est mon mari, Jamie, qui m’a acheté cette Pacer. Il avait déjà d’autres modèles classiques dont une AMC Gremlin et une Ford Country Squire avec les côtés en vinyle, imitation bois. Je ne sais pas pourquoi, mais il adore posséder des curiosités de l’histoire automobile. J’adore la conduire et, à en juger par son nombre croissant d’amateurs fidèles, je ne suis pas la seule. Nous vivons près de plusieurs bases de l’United States Air Force et Jamie s’est lié d’amitié avec plusieurs militaires. Certains d’entre eux sont retournés aux États-Unis et lui servent d’éclaireurs : ils l’informent de tout ce qu’ils dénichent d’intéressant. Qui sait quelle prochaine pièce viendra compléter sa collection ? » 58. Voitures rétro




La Toyota Celica GT2000 « J’ai toujours adoré bricoler, tout et n’importe quoi, déclare Duncan. À douze ans, avec mon frère, on avait un Raleigh Runabout, un genre de vélo amélioré doté d’un moteur. Pour qu’il ressemble plus à une moto, j’ai fait passer le réservoir de l’arrière à l’avant. J’en suis aujourd’hui à ma sixième Celica ! La première, dont on m’avait gentiment fait cadeau, était peinte en noir mat ; l’intérieur, lui, était en vinyle, couleur crème. Elle était miteuse et le pot d’échappement faisait un tel boucan qu’on l’entendait à près d’un kilomètre ! On ne laisserait jamais passer ça aujourd’hui… Ma deuxième, c’était une Liftback RA40 MkII. Les troisième et quatrième, je les ai démontées pour construire ce qui est devenu ma cinquième Celica. Alors que j’allais chercher des pièces détachées chez un mécano, il m’a montré sa voiture, rangée dans le fond de son garage. J’ai su immédiatement que je voulais sa Toyota Celica GT2000 Liftback de 1977, mais je n’avais pas les moyens de me la payer et, de toute façon, elle n’était pas à vendre. Quelques années plus tard, j’ai reçu un coup de téléphone : il avait changé d’avis et souhaitait savoir si j’étais toujours intéressé. Après avoir rassemblé mes économies, je l’ai rappelé. J’étais on ne peut plus fier de la ramener chez moi car je savais que je possédais l’un des plus beaux spécimens du pays. Heureusement, je suis bien plus raisonnable que dans ma jeunesse et j’ai appris de mes erreurs mais, quand je suis au volant de cette voiture, je me prends toujours pour Peter Pan. L’année prochaine, nous allons assister au Spa-Classic, j’attends cet événement depuis longtemps… Ce sera sans doute l’occasion d’ajouter des kilomètres au compteur ! » Les vintage .65


La Corvette V8 Speedster « Duntov » « La Corvette Duntov EX-87 est l’une de mes Corvette préférées car elle est unique au monde, raconte Tom. C’est sans doute la pièce maîtresse d’une collection privée aujourd’hui et elle ne reverra sans doute jamais la route. J’ai commencé à apprécier les lignes harmonieuses de ces voitures quand j’étais étudiant en architecture. J’ai acheté ma première Corvette, un cabriolet 327/350 en 1966. J’ai eu beaucoup de chance car j’ai réussi à faire de cette passion un fonds de commerce : j’ai acheté et revendu plus de sept cents de ces extraordinaires voitures depuis le début des années 1970. Pour réaliser un vieux rêve, j’ai malgré tout entrepris de construire une réplique exacte de la Duntov EX-87. Rien ne pouvait m’arrêter : on m’avait donné le châssis approprié. Quand elle a été finie, en 2011, pour me récompenser de mon travail acharné, je me suis rendu à l’épreuve de fond des 24 Heures du Mans – tout un périple ! En prime, c’est ma voiture qui a été choisie par l’Automobile-Club de l’Ouest pour prendre la tête de la Grande Parade des Pilotes.


La Chevrolet Corvette fut pour la première fois dévoilée au public en 1953. C’est Harley Earl qui conçut sa carrosserie arrondie : le cerclage chromé des phares avant, la calandre à grosses dents chromées et les feux arrière logés dans les ailerons lui confèrent plus encore l’allure d’une sportive. Des améliorations nécessaires furent apportées : Mauri Rose, consultant pour Chevrolet et pilote automobile, suggéra que le moteur V8 du prototype de la Chevrolet de 1955 soit installé sur la Corvette de 1954 à six cylindres. Zora ArkusDuntov, ingénieur talentueux de Chevrolet et pilote des 24 Heures du Mans, s’en chargea et proposa un prototype de Corvette très performant. D’autres modifications apparurent avec un pare-brise ultraléger en Plexiglas, une coque en fibre de verre qui recouvrait l’assise des sièges et les appuie-tête et, pour imiter les Jaguars de course, un aileron arrière également en fibre de verre pour une plus grande stabilité. La EX-87 fut une étape importante dans l’histoire de Corvette : elle inspira tous les grands modèles qui virent le jour par la suite et les aficionados de ces voitures considèrent toujours Arkus-Duntov comme une légende.



La DeLorean « J’ai acheté ma DeLorean en 1997 : c’est un modèle original tout droit sorti de l’usine de Dunmurry, en Irlande du Nord. Ce prototype de préproduction, avec conduite à droite, a servi de voiture test jusqu’à la faillite de la compagnie DeLorean en 1982, raconte Michael. Elle a ensuite été vendue par l’administrateur judiciaire à un homme qui voulait cette voiture légendaire pour promouvoir son entreprise d’acier inoxydable. » Plus tard, la DeLorean fut laissée à l’abandon dans un garage. Sauvée in extremis, elle fut restaurée et remise en état. « C’est génial d’avoir une telle voiture, elle attire des tonnes d’admirateurs ! Un autre avantage, c’est l’aspect social. Les propriétaires de DeLorean ont l’occasion de se réunir et d’échanger des conseils, s’aidant les uns les autres à garder leur voiture en excellent état – après tout, il n’existe pas de concessionnaire à appeler à la rescousse ! Le fait de posséder ce véhicule nous a fait voyager en Amérique, en France et en Hollande, et nous nous sommes même rendus à l’Eurofest, un rassemblement de DeLorean à Belfast. Et d’autres voyages sont encore prévus ! » La DeLorean de Michael a conservé son lustre grâce à des techniques de nettoyage un brin originales. Il explique : « Après avoir expérimenté plusieurs techniques, j’en ai conclu que c’est en nettoyant la voiture avec du liquide vaisselle puis en la faisant reluire à l’encaustique que j’obtenais les meilleurs résultats. Pas la méthode habituelle mais, encore une fois, ce n’est pas la voiture de Monsieur Tout-le-monde ! Oh, et je n’ai jamais franchi la barre des 88 miles à l’heure, au cas où vous vous poseriez la question ! » Les excentriques .119


La Porsche 912

144. Voitures rétro

Quand vous avez eu un style de vie quasi militaire pendant des années, le moindre petit changement peut vous désorienter. C’est ce qui est arrivé à Paul, parti en préretraite après vingt-cinq années de service dans la police montée de Londres. « Tous les jours, je devais panser mon cheval, les brides devaient être astiquées, mon uniforme repassé, prêt pour l’inspection. Du coup, quand cette routine a pris fin, j’ai eu besoin de quelque chose pour combler ce vide, une nouvelle marotte en quelque sorte. Avec ma femme Sue, on a toujours aimé les voitures de collection : en fait, Sue a une superbe Morris 8 de 1947. J’ai longtemps eu un faible pour la légendaire Porsche 911, mais les prix étaient si prohibitifs que j’ai fini par me décider pour une 912. Elle avait l’allure de la 911, était aussi agréable à conduire et je n’avais pas peur que l’arrière parte en vrille ! Après des recherches minutieuses, avec de l’argent en poche, j’étais bien décidé à m’acheter la voiture de mes rêves. Celle-ci a pris forme sous les traits de cette Porsche 912 immaculée de 1968, de couleur orange sanguine, caractéristique du spectre de couleurs disponibles à l’époque : on trouvait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ! Cette Porsche 912 est la première vraie sportive que j’ai eue et elle ne me déçoit jamais. C’est un vrai plaisir, de son moteur à quatre cylindres et refroidissement par air qui produit un son guttural phénoménal, absolument pas étouffé (c’est quand j’accélère pour passer la quatrième qu’il fait le bruit que je préfère), à son maniement d’une extrême souplesse. C’est sur une petite route de campagne tortueuse qu’elle montre vraiment de quoi elle est capable. »



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.