Chantier Magazine - Edition 01

Page 1

AnnĂŠe 1 - Edition 1 Avril 2016

Chantier Magazine digital d


02 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Chantier Edito

Edito

Sommaire 06 Conseils

L’agence Hopedesigner Image Information & Communication est fier de présenter son nouveau projet de divulgation. Le “CHANTIER Magazine digital de la construction est un projet de divulgation des entreprises du secteur de la construction. Dans ce magazine, vous pouvez trouver l’entreprise qui convient le mieux à votre projet de construction et la rénovation. Vous pouvez également découvrir des tendences et des curiosités du marché de la construction.

13 Tendence 18 News

Bonne lecture!

Maiquel Pedrosa CEO Hopedesigner I&C

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 03


04 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Chantier Pub

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 05


Chantier Brasil

Dix conseils pour acheter ou construire une habitation

Il est recommandé de ne pas prendre de décisions précipitées pour l’achat ou la construction d’un logement. Voici dix conseils intéressants. 06 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Chantier Conseils

1. Établissez un budget correct

Combien souhaitez-vous et pouvez-vous payer tous les mois ? La réponse à cette question est très importante pour déterminer votre capacité d’emprunt. Vous ne pouvez pas consacrer la majeure partie de vos revenus à payer un emprunt. Quel prix êtesvous prêt à payer dans les limites autorisées par votre banque ? La meilleure façon de calculer ce montant est de partir de votre loyer ou emprunt actuel et d’y ajouter la somme que vous économisez. Déduisez les coûts additionnels, tels que les coûts supplémentaires en énergie, le précompte immobilier et les frais d’entretien et de réparation de votre nouveau logement.

2. Ne vous lancez pas à la légère

Pour construire ou acheter, vous contractez un emprunt hypothécaire. Prenez le temps nécessaire de souscrire un emprunt. Ne vous fiez pas aveuglément à votre propre banque, mais renseignez-vous auprès d’autres banques. Vous pouvez engager un courtier hypothécaire indépendant pour établir la comparaison entre les offres des différentes banques. Immotheker, par exemple, est un de ces médiateurs indépendants. N’hésitez pas à faire jouer la concurrence. La pratique nous apprend que les banques s’efforcent de vous garder ou de vous avoir comme client ; on contracte une hypothèque pour une longue période.

3. Évitez les assurances chères

Prenez garde à ce que la banque où vous souhaitez contracter un emprunt ne vous oblige pas à souscrire une assurance chère liée à l’emprunt, telle qu’une assurance incendie ou une assurance solde. Vous risqueriez de perdre les avantages d’un taux d’intérêt bas en payant des primes beaucoup trop élevées. N’acceptez donc pas aveuglément la proposition de la banque de vous assurer auprès d’une compagnie d’assurance amie. Appelez plusieurs courtiers en assurances et laissez-les faire une proposition.

emprunt. Commencez par accorder la durée de votre emprunt au niveau de vie que vous souhaitez conserver. Ensuite, déterminez le coût total en additionnant les intérêts à rembourser, les primes pour l’assurance solde et les frais de notaire. Puis déduisez l’avantage fiscal.

5. Choisissez un emprunt à taux 8. Partez à la recherche d’un fixe Vous avez le choix entre un emprunt à taux terrain à bâtir dormant d’intérêt variable et fixe. Dans le premier cas, le taux est un peu plus bas que pour un taux fixe, mais il peut être augmenté ou abaissé chaque année, tous les trois ans ou tous les cinq ans. Le taux fixe vous donne la certitude de rester inchangé pendant toute la durée de l’emprunt. Vu les taux d’intérêt bas du moment, il est recommandé de contracter un emprunt à taux fixe. En outre, il est plus plausible que le taux augmente progressivement ou considérablement durant les années à venir. Aujourd’hui, il vaut donc mieux choisir la certitude d’un taux fixe et bas.

Le terrain à bâtir a la réputation d’être rare en Belgique. De nombreuses personnes qui souhaitent construire abandonnent après de très longues recherches infructueuses. Pourtant, la provision de terrain à bâtir est loin d’être épuisée. Seulement, toutes les parcelles ne portent pas l’inscription ‘à vendre’. De nombreux propriétaires de terrain particuliers n’ont pas hâte de vendre. Mais ils peuvent rapidement changer d’avis s’ils reçoivent une offre concrète. Si vous connaissez une parcelle non bâtie, tentez de découvrir les coordonnées du propriétaire par le biais du cadastre, par exemple.

6. Ne comptez pas sur un crash 9. Bon marché n’est pas toujours immobilier meilleur marché Plusieurs études récentes indiquent une surestimation considérable du marché du logement belge. Un crash des prix des logements - comme aux Pays-Bas, en Irlande, en Espagne et aux États-Unis - n’est pas exclu. Une forte augmentation des taux d’intérêt ou la suppression progressive du bonus logement exercerait inévitablement un effet sur les prix de l’immobilier. Vautil donc mieux attendre d’acheter une habitation que les prix aient baissé ? Pour les investisseurs en immobilier, c’est peutêtre une possibilité. Mais votre habitation privée n’est pas seulement un produit d’investissement. Reste à savoir aussi si vous en tirerez profit. Si la baisse des prix de l’immobilier découle d’une augmentation des taux d’intérêt ou d’une fiscalité moins favorable, le bilan final peut se révéler plus négatif que prévu.

4. Choisissez la bonne durée 7. Faites pour votre emprunt l’emplacement Vous pouvez emprunter sur 10, 15, 20, 25 ou même 30 ans. Si vous empruntez à long terme, vous devez rembourser davantage d’intérêts à la banque, mais vous paierez une plus petite somme par mois. Plus la durée du crédit est longue, plus vous pouvez économiser. En outre, vous avez droit à une déduction fiscale de 3040 euros par personne pendant toute la durée de votre

une belle rue, qu’un beau bâtiment dans une rue laide. Vous pouvez embellir une maison laide relativement facilement, ce qui n’est pas le cas pour la rue. Tout l’art d’acheter l’immobilier est de prévoir quels emplacements se démarqueront à l’avenir. Sur ce genre d’emplacements, la vue constitue une jolie plus-value.

attention

à

L’emplacement joue un rôle primordial dans le secteur immobilier, car il détermine en grande partie la valeur d’un immeuble. C’est également pour le cas pour l’immobilier résidentiel. Aussi, la qualité d’un emplacement est-elle assez constante. C’est pourquoi il est parfois plus intelligent d’acheter un bâtiment moins beau dans

L’achat d’une habitation existante, encore à rénover, présente l’avantage de répartir l’investissement dans le temps. Cependant, réalisez que les prix sont surtout relativement élevés dans le segment des plus petites habitations, comme conséquence de la grande demande. Si dans ce cas on exige surtout une rénovation de fond, le prix total peut se révéler une mauvaise surprise.

10. Vérifiez si vous pouvez bénéficier de primes

Avant d’acheter ou de construire une maison, vous faites bien de vous informer si vous pouvez obtenir des primes du gouvernement fédéral, de la commune, de la province ou de la région. Vous trouvez les primes pour la Wallonie sur www.wallonie. be, pour Bruxelles sur www.curbain.be et pour la Flandre sur www.premiezoeker.be. Si vous contractez un emprunt hypothécaire, vous risquez de perdre votre emploi involontairement ou de vous retrouver en incapacité de travail pendant une longue durée. Vous pouvez vous assurer contre ces risques en contractant une assurance chômage gratuite. C’est possible en Wallonie en Flandre, mais pas à Bruxelles. Johan Steenackers Laurenz Verledens Source: Je Vais Construire

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 07


Entreprise de Bâtiment

Plafonnage Pleisterwerken

Crépi

Cimentage Cementeer

Gyproc

IMMO BEST INVEST SPRL

Tél: 02 308 60 83 / Gsm: 0474 20 57 45 TVA: 0899 468 330 / Rue Valère Broekaert 36 - 1090 Jette

www.immobestinvest.be

God bless you! 08 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Chantier Pub

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 09


10 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Chantier Pub

TĂŠl: +32 (0)483 295959 www.gptbvba.be Mechelsesteenweg 70 1933 Zaventem TVA: BE 0642.660.137

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 11


12 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Chantier Tendence

Du soleil…

comme on veut !

D

ès le retour des beaux jours, les protections solaires sont nos alliées. Non contentes de nous protéger du soleil, elles réduisent en plus la consommation d’énergie d’un bâtiment… Que du bon ! Toiles solaires, screens, auvents permanents, volets, toiles tendues… Les protections solaires peuvent prendre de nombreuses formes. Si leur fonction première est de nous protéger du soleil, il n’en reste pas moins qu’elles réduisent également la facture énergétique (on parle de moins 10% quand elles sont placées par un professionnel). De plus, elles permettent souvent de se passer d’un climatiseur, ce qui induit des économies de combustible, préserve la planète et réduit les coûts.

Savoir anticiper

Avant de jeter votre dévolu sur l’un ou l’autre modèle, il est recommandé de vous rendre dans le commerce de votre choix avec une copie du plan de l’architecte afin de vérifier toutes les mesures avec soin. Cinq éléments devront être déterminés : la largeur et la hauteur des fenêtres, la position des fenêtres de la façade, l’orientation de la façade, l’emplacement exact de la propriété et son dimensionnement.

Certains fabricants proposent aussi une étude solaire précise au moyen d’un logiciel spécial. L’angle exact du soleil est alors déterminé, et la taille de la protection est définie. On peut encore aller plus loin en tenant compte des moments où l’on souhaite assombrir telle ou telle pièce, disposer d’une vue en journée, etc.

qui n’obstrue pas la vue, comme une toile enroulable. Dans un bureau, pour contrer les reflets sur les écrans d’ordinateur, les stores verticaux et les panneaux coulissants sont recommandés. Dans les chambres, enfin, un écran mobile et occultant peut très bien convenir.

Quelle est la protection solaire «idéale» ?

Les traditionnelles toiles solaires (bannes liées aux bâtiments) occupent la première marche du podium depuis de longues années, grâce à leur excellent rapport qualité-prix. Des formules innovantes sont toutefois apparues sur le marché ces dernières années. Parmi elles, épinglons les toiles solaires avec quatre pieds permettant de refermer complètement la zone, sur tous les côtés et la toiture. Il en existe de nombreux modèles, par exemple avec une paroi vitrée sur un côté plutôt qu’une toile, différentes formes… Leur principal avantage est de créer une espèce de « jardin d’hiver » extérieur offrant un espace supplémentaire à l’entre-saison. En été, ils permettent aussi de se protéger totalement des rayons solaires.

Pour qu’elle remplisse correctement son rôle, la protection solaire sera de préférence… • Extérieure : une protection solaire n’est réellement efficace que si elle est placée à l’extérieur. En effet, dans ce cas, les rayons du soleil n’atteindront jamais le vitrage (mais ce système est aussi plus cher). • Dotée d’un matériau performant : toutes les matières ne sont pas équivalentes. Les fibres acryliques, par exemple, isolent bien et empêchent totalement les rayons UV de passer. Elles sont également stables et faciles à entretenir. • De teinte foncée : les tissus sombres laissent passer moins de lumière que les tonalités claires. • Adaptée aux circonstances : dans les pièces de vie, l’idéal est de choisir un système

La toile solaire: le modèle star!

Source: www.constructr.be

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 13


Chantier Brasil

TAPAS LEONOR

BOUTIQUE LEONOR

Jours de fermeture: Mercredi, Samedi midi et Dimanche

Heures: 9h00 - 22h00 TĂŠl: 02 544 02 08 1, Rue St. Bernard 1060 Saint Gilles

02 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016

1, Rue St. Bernard 1060 Saint Gilles

www.leonor.be


Chantier Pub

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 15


Chantier Brasil

ChaussĂŠe de Ninove 392 1070 Bruxelles TĂŠl: +32 483 58 02 49 www.pbaconstruct.be

16 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016

TVA: BE0831691658


Chantier Pub

Santana Benelux CVBA Rue Vandeweyer 81 1030 Bruxelles Gsm: (32) 491 98 81 35 www.santanabenelux.be TVA: 0536 374 168

TĂŠl: +32 466 028371 www.bvsalgemene.be TVA.: 0466.292.064

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 17


“La chute des coûts du solaire et du stockage va révolutionner l’énergie”

Chantier Brasil

Kevin Welch, chief strategy officer d’Engie Benelux

À

certains moments, on croirait entendre l’économiste Jeremy Rifkin, écologiste convaincu. C’est pourtant le nouveau chief strategy officer d’Engie Benelux qui nous accorde cette interview. Un signe de la révolution que vivent le groupe et le secteur. Montée en puissance fulgurante des renouvelables, digitalisation massive du monde de l’énergie, risque de faillite de grands acteurs… Kevin Welch, qui est depuis le 1er janvier 2016 chief strategy officer d’Engie Benelux, nous décrit un monde en plein bouleversement. Pourquoi les grandes utilities ont-elles autant tardé à prendre la mesure de la révolution en cours dans l’énergie? Une entreprise confrontée à ce genre d’impact

18 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016

doit parcourir un processus de deuil. Et il est plus lent lorsque les prémisses et les interactions ne sont pas claires. Le secteur de l’énergie, qui a longtemps vécu avec un système de régulation qui lui donnait une vue à long terme, venait de vivre une dérégulation qui, en Belgique, a été fulgurante et poussée à l’extrême. Alors qu’il venait de passer ce cap, il a vu apparaître un modèle de subventions massives pour les renouvelables, avec de gros tickets – regardez ce qui s’est passé en Flandre dans le photovoltaïque, ou au début dans l’éolien. Dans un contexte de dérégulation, où l’on disait que le marché allait tout déterminer, une partie du secteur s’est dit que cela n’allait pas tenir. De petits acteurs ont décidé de prendre les subventions, en se disant qu’ils verraient ensuite. Les plus gros ont trouvé cela risqué, et ont attendu. Ce n’est qu’ensuite, quand ils

ont vu que le monde changeait et qu’il n’y avait pas de retour en arrière, qu’ils se sont adaptés – certains plus vite que d’autres. Vous montrez un réel optimisme quant au développement des renouvelables. Expliquez-nous. Le premier élément qu’il faut avoir en tête, c’est qu’il est midi moins cinq si on veut sauver cette planète. Il y a eu le Walhalla de Paris, et puis pas grand-chose ne se passe. Or, si nous voulons sauver cette planète, il faut intervenir rapidement. La planète entière a émis 1.900 GT de CO2 dans le passé, et ne peut plus émettre que 1.000 GT dans tout son futur si on veut limiter le réchauffement à 2°C. Cela implique non plus une transition énergétique, mais une révolution énergétique, avec une chute drastique des émissions de CO2.


Chantier News

Ma conviction profonde, c’est que le photovoltaïque va être la technologie salvatrice. Aujourd’hui, le coût moyen de production par panneau solaire est de 100 à 120 euros par MWh. D’ici 2030, avec le solaire organique intégré au bâti, on va arriver à 40 euros par MWh. Ce sera la technologie la moins chère pour produire sans émissions de CO2. Le solaire va être intégré partout, et sera en compétition avec l’électricité produite en gros, dont le prix de marché est aujourd’hui de 28 à 30 euros par MWh, mais surtout avec les 190 euros par MWh que vous ou moi payons pour l’électricité à la prise. Comment gère-t-on l’intermittence du solaire? Si on va vers une production beaucoup plus distribuée, on ne va pas renforcer le réseau à coups de centaines de millions d’euros. On va devoir trouver des solutions de stockage, dont une partie importante sera individuelle ou par pâtés de maison. Aujourd’hui, le stockage individuel coûte 350 à 400 euros par MWh. Mais d’ici 2030, ce coût devrait être diminué par dix, à environ 40 euros par MWh. L’équation économique, alors, sera claire pour les ménages! Le digital va extraordinairement faciliter tout cela, en favorisant la consommation quand les panneaux produisent, en stockant quand les occupants sont absents… Cela va changer la façon dont on gère l’énergie. C’est pour cela qu’Engie Benelux veut développer de nouveaux services et de nouveaux produits. Mais les gens ne vont-ils pas se déconnecter massivement du réseau? Je pense que le réseau électrique restera la colonne vertébrale du système, avec une tarification différente, à la puissance pic utilisée – une sorte de police d’assurance. Par contre, des questions se poseront sans doute sur les réseaux de distribution de gaz, dont le volume transporté pour les ménages va diminuer suite à l’électrification du chauffage, surtout dans les maisons passives, et à l’efficacité énergétique introduite dans les bâtiments existants. Les grosses utilities auront-elles encore une place dans ce futur, ou sera-ce un monde de start-ups et de coopératives? Je crois qu’elles auront toujours une place. Nous avons pas mal d’ingénieurs et de compétences digitales pour intégrer cette évolution. Et il va falloir densifier la production éolienne, en onshore où nous sommes aujourd’hui un des leaders de marché, mais aussi en offshore, où

il reste un potentiel de réduction des coûts, notamment avec des éoliennes flottantes. De plus, vous n’allez pas tout pouvoir produire à partir de renouvelables. On va sans doute arriver à 25 ou 30% de solaire, 30 ou 40% d’éolien, un peu de biomasse, ce qui nous amène à 60 ou 70% de capacités renouvelables dans une vision volontariste, sur la base des compétences et des connaissances qu’on a aujourd’hui. S’il y une vraie rupture, ce pourrait être davantage. En complément de ces renouvelables, on met quoi? Des centrales au gaz? C’est le meilleur complément: elles sont flexibles, et elles existent pour partie. Il faut avoir une politique énergétique ambitieuse, mais pragmatique, en récupérant ce qui est récupérable dans le système actuel: les centrales au gaz, ainsi que nos centrales nucléaires qui sont la technologie la moins coûteuse aujourd’hui, et qui n’émettent pas de CO2. Les pays limitrophes font un peu de bruit en disant qu’elles ne sont pas sûres, mais Electrabel ne les exploiterait pas si elles ne l’étaient pas! Par contre, on peut se demander pourquoi les Allemands et les Polonais continuent à produire de l’électricité plein pot à partir non pas de charbon mais de lignite, qui émet trois fois plus de CO2 au MWh que les centrales au gaz, qui elles sont à l’arrêt. Si les ruptures technologiques tardent, cela signifie-t-il une prolongation du nucléaire au-delà de 2025? Il ne faut pas attendre. Le solaire fait déjà sens aujourd’hui sur les toits bien inclinés. Engie Electrabel va, encore cette année, lancer une action pour aider les ménages à le développer. Mais même dans une politique volontariste verte, il faudra du backup. Les centrales au gaz qui existent, et certaines comme Amercœur sont flambant neuves, peuvent encore servir. Il faut trouver une solution et donner un coup de jouvence au modèle économique qui gère le prix de l’électricité pour que ces unités ne soient pas démantelées. Ça veut dire quoi? Subsidier à leur tour ces centrales au gaz? Je laisse cela ouvert. Le modèle de marché actuel de l’électricité en gros n’est pas tenable. Personne n’envisage d’investir dans de nouvelles unités, faute de visibilité sur leur rentabilité et l’évolution des prix. Le système qui fait que ce sont les coûts variables de l’unité la moins économique nécessaire pour assurer l’équilibre qui déterminent le prix de marché est complètement archaïque! Avec cela, vous

n’allez pas non plus vous jeter tête en avant dans le développement des renouvelables, parce que les certificats verts n’ont qu’un temps, et qu’il y a ensuite une période où l’investissement est complètement exposé au marché. On est au bout d’un système. Et cela peut conduire à une crise systémique comme celle qu’on a connue dans le monde bancaire. Vous voulez dire des faillites en cascade? Cela peut être la faillite de quelques acteurs. Il y a quelques acteurs européens qui sont en très mauvaise position. Et le nucléaire? Perd-il de l’argent, surtout lorsqu’il faut faire d’importants investissements comme à Doel 1 et 2? On est proches du taquet. Globalement, en Europe, les centrales au gaz, certaines centrales nucléaires, même des centrales au charbon – je ne parle pas du lignite – ne récupèrent pas la totalité de leur investissement. Ce n’est pas tenable. Il faut remettre le système à plat et être inventif. Et il faudrait que globalement, en Europe, les citoyens ou la société civile réalise qu’il y a un problème, alors qu’il est midi moins cinq au niveau climatique, d’encore faire tourner les centrales les plus polluantes, qui émettent trois fois plus de CO2 que les centrales au gaz. La Belgique, elle, a quand même fermé ses centrales au charbon! Heureusement, des initiatives nous mettent du baume au cœur, comme le “convenant of mayors”, où plus de 6.700 maires ou bourgmestres ont signé un accord de diminution du CO2, et veulent agir sur leurs plans de mobilité, la gestion de leurs bâtiments, l’industrie locale… Je crois que ce qui ne sera pas fait par les chefs d’Etat viendra d’en dessous. Si la base commence à bouger, le top va devoir agir. Là, je vois un espoir. Le nouveau nucléaire, à 120 euros par MWh comme pour le projet Hinkley Point au Royaume-Uni, est-il enterré? Le Royaume-Uni, après une libéralisation totale, est revenu à ce que j’appelle une économie planifiée, avec des “contracts for difference” dont le coût est supporté par les citoyens, qui garantissent une rentabilité par MWh, pour les technologies choisies par le gouvernement. Mais aujourd’hui, aucun acteur, sauf EDF en France, ne va construire une centrale nucléaire totalement exposée au marché. Il ne le fera que si gouvernement lui garantit une rentabilité sur une assez longue période. Source: L’Echo

Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016 19


Chantier Brasil

02 Chantier Magazine digital de la construction l Avril 2016


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.