L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

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L'Hôpital Rivière-des-Prairies, situé dans le nord-est de l'ile de Montréal, est un centre hospitalier de soins psychiatriques, d'enseignement et de recher che, affilié à l'université de Montréal. L'Hôpital offre des services spécialisés et surspécialisés en psychiatrie à une clientèle d'enfants et d'adolescents. Il offre également des services surspécialisés à une clientèle d'enfants, d'adolescents et d'adultes présentant des pathologies psychiatriques ou de sévères problèmes adaptatifs associés à une déficience intellectuelle, à un trouble envahissant du développement ou à un autre trouble neurodéveloppemental complexe. dépôt légal : bibliothèque nationale du Québec ISSn : 1705-4575

Les opinions émises dans l'Inter-Mission n'engagent en rien le conseil d'administration de l'Hôpital Rivière-des-Prairies.

l’Inter-Mission est publié 4 fois l'an par le Service des communications et du partenariat de l'Hôpital Rivière-des-Prairies 7070, boul. Perras Montréal (Québec) H1E 1A4 514 323-7260 poste 2088 www.hrdp.qc.ca RédActRIcE En cHEf Johanne Gagnon RédActEuRS Stéphane trépanier Jessica Lambert-fandal

coLLAboRAtIon à LA RédActIon Line bellavance Katrine demers nathalie Maltais

RévISIon LInGuIStIQuE

Sommaire éducateurs en santé mentale

7 8

Place aux stages formation oméga

bienvenue chez nous

11 12

fondation

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une chaire en autisme

france beaudoin

Signature du protocole d’entente

concEPtIon GRAPHIQuE

du cEtEduM

17

Johane Roy

IMPRESSIon Imprimerie Héon & nadeau ltée

4

chercher le chemin qui nous

18

conduit à eux Mélimélo

22,23 et 26,27

Quand estime de soi rime avec guérison

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éditorial

johanne.gagnon.hrdp@ssss.gouv.qc.ca

Mes salutations aux lecteurs de l’Inter-mission! Après neuf très belles années à œuvrer comme directeur général au sein d’une organisation remarquable, le temps est venu pour moi de passer le relai à un nouveau dirigeant. Si un autre très beau défi professionnel m’attend ailleurs, il n’en demeure pas moins que je quitte l’Hôpital Rivière-desPrairies avec un pincement. Je laisse derrière moi des équipes de travail qui, au fil du temps, n’ont jamais cessé de se consolider et de s’arrimer au même point d’ancrage : le bienêtre des patients qui, sans l’ombre d’un doute, est intimement lié à l’avancement des connaissances. Je ne pouvais partir sans saluer les lecteurs du journal l’InterMission; ce véhicule qui vous fait découvrir les différentes facettes de l’expertise des gens qui œuvrent à l’Hôpital Rivière-desPrairies. L’Inter-Mission compte près de 1200 lecteurs, voilà qui est rassurant! car plus nous serons nombreux à nous soucier de la santé mentale, plus grande sera

notre compréhension des maux qui la mettent en péril, plus petit sera le nombre de tabous qui l’entourent! dans ce numéro, l’équipe des communications vous invite à découvrir le monde des éducateurs, ces professionnels du quotidien : description de leurs outils, du contenu des stages offerts à l’HRdP dans le domaine et bilan de carrière d’une employée à la retraite. une lecture qui aidera à mieux comprendre le rôle de l’éducateur en milieu psychiatrique et permettra sans doute à des jeunes à la recherche d’une orientation de carrière de se découvrir une vocation. à quelques jours de mon départ, je souhaite longue vie au journal l’Inter-Mission, j’en remercie les artisans et j’invite les lecteurs à lui demeurer fidèles! bonne lecture!

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L’Hôpital Rivière-des-Prairies compte près de 200 éducateurs. Le groupe de professionnels le plus imposant de l’établissement. Ils œuvrent souvent dans l’ombre des cliniciens afin de concrétiser sur

stéphane trépanier

le plancher des vaches les objectifs d’une intervention concertée qu’ils sont les premiers à appliquer. Rôle déterminant, mais parsemé de ce que le quotidien peut inventer d’embuches et de confrontations lorsque les intentions cliniques se frottent à la réalité du terrain. dans ce contexte, ils accomplissent des prouesses. Pierre Harvey et nathalie Parent, coordonnateurs professionnels du regroupement des éducateurs respectivement au Programme de pédopsychiatrie et à celui des troubles neurodéveloppementaux de l’HRdP, nous exposent

Le feu de l’action comme terrain

elle-même vaque à ses occupations

En quelque sorte, l’éducateur spécia-

d’intervention

comme si de rien n’était. nous on

lisé fait office de pont entre la théorie

c’est principalement en dehors du

s’adresse directement à la personne

et la pratique dans les coulisses de

au cœur de son quotidien. c’est no-

l’action clinique. un pont particuliè-

tre domaine. notre rôle, c’est d’être

rement solide. « Les éducateurs

là, à ses côtés, et d’expliquer au pa-

s’adressent d’abord et avant tout au

tient et aux parents, exemples précis

patient dans sa vie de tous les jours.

à l’appui, que tel comportement n’est

c’est notre champ de compétence,

moment même où les symptômes

pas le simple fait d’un enfant tannant

notre spécificité professionnelle.

s’expriment. à l’instant et là où ça fait

ou fatigué, mais plutôt d’une problé-

En accord avec le diagnostic émis et

mal! Il est donc bien placé pour inter-

matique sévère de santé mentale. un

ce que nous expriment les ergothé-

venir judicieusement lorsque la situa-

trouble anxieux ou un toc par

rapeutes, psychologues, psychiatres

tion le commande, au cœur de

exemple. L’éducateur en pédopsy-

et autres professionnels, nous relions

l’action. Pierre Harvey explique le

chiatrie va donc apprendre au jeune

les objectifs cliniques à la réalité

contexte de son travail : « on ne peut

à gérer concrètement sa maladie.

que nous observons et que nous

prendre la portion malade d’un pa-

notre travail, c’est d’équiper le jeune

connaissons mieux que quiconque.

tient et la faire soigner ailleurs par les

afin qu’il ait des pistes d’intervention

conscient de la problématique psy-

experts, pendant que la personne

pour lui, sa famille, son école ».

chiatrique d’un patient, l’éducateur

bureau du médecin et des cliniciens que les manifestations d’un trouble psychiatrique surviennent. L’éducateur, de par la proximité qu’il entretient avec la clientèle, est présent au

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l’expertise de ces spécialistes du quotidien.


l’accompagne au cœur de ses activités de

Les yeux et les oreilles des autres

vie quotidiennes et s’emploie à leur don-

professionnels

ner un sens » d’expliquer Pierre Harvey. « on va aussi beaucoup observer les com« nous donnons des outils concrets au portements du jeune pour émettre des hypothèses. Par exemple, à quel moment jeune. ce n’est pas parce qu’il présente un va-t-il sauter sa coche et dans quelle cirtrouble envahissant du développement constance? ce peut être son espace vital que nécessairement il n’est pas équipé qui est heurté ou son besoin d’être rassuré pour gérer ses crises. bien sûr, lorsqu’un qui s’exprime. Il y a la possibilité d’une crise jeune arrive à l’Hôpital Rivière-des-Prairies, d’adolescence qui soudainement devient très difficile à vivre avec un trouble envail est en rupture de fonctionnement. Il ne hissant du développement. nous sommes fonctionne plus à l’école, à la maison, en quelque sorte le prolongement des dans son réseau. nulle part. Juste prendre yeux des professionnels. c’est nous au un bain peut être devenu une montagne. quotidien qui allons observer, quantifier, notre rôle est de l’accompagner dans son confronter les hypothèses élaborées par les autres professionnels. on utilise des quotidien. on élabore des pistes d’intergrilles de dispersion pour bien mesurer les vention et on soutient la famille parce que faits et on va parfois même jusqu’à provogérer les simples gestes d’une journée est quer des situations afin de vérifier une hydevenu difficile. notre travail, une fois la pothèse. nous sommes une banque de situation stabilisée, c’est que le jeune re- données pour les autres intervenants qui, responsables de beaucoup de dossiers, ne parte avec des pistes d’intervention applipeuvent évidemment être quotidiennecables pour son réseau. Pour qu’il y ait ment auprès de leur clientèle. on est parcontinuité » d’ajouter nathalie Parent. ticulièrement au fait de l’aspect environ-

nemental d’une intervention par exemple. Et pour ainsi dire, nous sommes un peu aussi le prolongement de l’intervention des cliniciens. nous sommes ceux qui vont infirmer ou confirmer les hypothèses avancées par les autres cliniciens et fournir les informations qui permettent en partie d’étoffer leurs rapports » précise nathalie Parent. Pour les intervenants impliqués au dossier, la complicité avec l’éducateur est précieuse, sinon indispensable. c’est souvent de cette complicité que naissent la nuance et la précision d’une analyse de qualité réalisée à partir de faits qui autrement auraient pu être ignorés ou sousestimés. Le portrait de la réalité étant tributaire de la qualité et de la quantité de ses témoins. L’éducateur est un maillon fort et essentiel dans la chaine des interventions en psychiatrie de deuxième et de troisième lignes. un partenaire utile pour une équipe de plus en plus interdisciplinaire qui souhaite profiter de sa connaissance intime de la réalité du patient pour brosser un tableau complet d’une situation complexe et problématique. Il est à même de fournir des indications essentielles qui serviront les choix cliniques. Est-ce qu’un jeune pourra bien s’intégrer à un camp de jour compte tenu de son fonctionnement en groupe? L’éducateur consciencieux est généralement à même de répondre à cette question à partir d’observations rigoureusement menées pour appuyer ses dires. Et si le contexte ne s’y prête pas, à la demande de certains intervenants, il pourra même aller plus loin en mettant en scène une activité, en hôpital de jour par exemple, afin de provoquer des réactions à observer dans des conditions construites de toutes pièces. comme

Yves Leroux, Pierre Harvey, nathalie Parent en compagnie d’un jeune patient

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l’explique Pierre Harvey, « l’activité

prend énormément en les côtoyant. montée hors du quotidien est une Je pose beaucoup de questions au autre facette de l’éducateur en pé- dr Masse par exemple. Quand il indopsychiatrie de deuxième et de troduit une nouvelle molécule, je troisième lignes. Il possède les apti- veux savoir pourquoi. Je pense que tudes pour planifier une activité afin les médecins sont contents d’être alide mesurer où est rendu un jeune mentés par nos observations. Ils sasur un aspect bien précis de son vent si la personne fonctionne ou ne fonctionne pas. Souvent, ils n’ont pas évolution ». beaucoup le temps de rencontrer les Le mariage d’une solide patients en thérapie. c’est notre traformation et de l’expérience vail alors de leur rapporter qu’un acquise symptôme est apparu à la suite de la La reconnaissance des capacités et réduction d’un médicament ou du potentiel d’un être humain pour qu’un comportement est plus accenl’éducateur spécialisé devient pres- tué à tel moment de la journée. à que instinctive avec le temps. à partir de nos observations, il peut y force d’expériences, l’aptitude à lire avoir un ajustement de médication rapidement ce qui passe dans la tête qui va stabiliser le patient et le rendre d’un client se développe, affirme plus disponible aux interventions à nathalie Parent : « Je le dis sans pré- faire, ce qui au fond est l’objectif pretention, mais des fois on est rendu mier de son séjour ici ». tellement sensible qu’on est capable, juste à regarder un jeune patient, de savoir les objectifs qu’il aura à travailler. on garde toutefois l’humilité d’aller vérifier notre hypothèse. Mais on ne se trompe pas souvent. Parce que les patients nous font énormément apprendre et que chacun d’eux laisse une trace qui nous servira éventuellement ». car si la formation offerte au cégep en technique d’éducation spécialisée propose de solides outils d’intervention et davantage de cours liés à la santé mentale qu’à une certaine époque, il demeure que l’habileté de l’éducateur s’acquiert au contact de la clientèle, des pairs, des autres professionnels et des médecins. Particulièrement à l’HRdP, affirme nathalie Parent, « nos médecins nous

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forment dans le quotidien. on ap-

Une occasion pour la profession

consciencieux. nous sommes confiants. Encore faut-il y mettre les efforts pour le démontrer. on a malheureusement les défauts de nos qualités. nous sommes tellement centrés sur le quotidien, le vécu immédiat et le réel, qu’on n’est peutêtre pas les meilleurs ambassadeurs pour dresser le compte rendu théorique de nos actions. Là est le défi. L’HRdP, en planifiant un colloque d’envergure cet automne sur le rôle de l’éducateur en pédopsychiatrie et en recentrant nos tâches autour de l’intervention clinique, nous invite à prendre notre place et à la redéfinir. Ici aussi, on a tout intérêt à s’investir et à embarquer dans le train pendant qu’il passe ». Changer le monde en sourdine Le Québec compte 18 000 éducateurs dont près de 11 000 en santé mentale, selon Pierre Harvey. une

dans le sillage des discussions en-

masse critique de spécialistes du

tourant le projet de loi 21, la profes-

quotidien qui, jour après jour, don-

sion est sans doute à un tournant de

nent un sens aux gestes ordinaires.

son histoire. Il y a une occasion à sai-

Ils sculptent la routine pour en faire

sir. Pour autant que l’éducateur

des réussites. un beau métier que

veuille participer activement à la dé-

l’on pratique loin des projecteurs.

finition de son rôle professionnel

bien souvent, ils sont les premiers à

spécifique, la profession est vouée à

déceler, appliquer, comprendre, en-

un bel avenir et à une reconnais-

courager, protéger, consoler, inter-

sance officielle dans le réseau de la

venir, aider, encadrer. Premiers

santé. c’est du moins ce qu'entre-

répondants lorsque les petits et les

voient Pierre Harvey et nathalie grands drames surgissent en dehors Parent lorsqu’ils scrutent l’horizon : « Il y a une porte qui s’ouvre devant notre carrière pour faire reconnaitre notre profession. L’avenir de notre statut professionnel est débattu présentement à Québec. on sait ce qu’on vaut, on fait des interventions qui nous sont propres et nous sommes des professionnels

des bureaux des cliniciens. Et quand les minutes s’égrainent dans une apparente banalité, aux repas, au lever, devant la télévision, pendant une marche anodine, ils travaillent discrètement à changer le monde pour le mieux, une minute et un être humain à la fois. Leur mieuxêtre toujours en tête!


hRDP

L'HRdP propose à ses stagiaires un milieu clinique stimu-

curitaire », mentionne nathalie Parent, coordonnatrice de-

lant, débordant de défis et offrant de multiples avantages.

puis un an et demi. Pour ce faire, un éducateur spécialisé

chaque année, près de 300 stagiaires choisissent de vivre

bien établi dans son milieu accompagne le stagiaire durant

une expérience au sein de notre établissement. Le stage

la durée de son stage. Encadrés par les coordonnateurs,

en éducation spécialisée fait partie du nombre et permet

les stagiaires ainsi que leurs superviseurs suivent une for-

à de futurs éducateurs de vivre une expérience des plus

mation pour bien comprendre les rôles et les responsabili-

enrichissantes.

tés de chacun.

faire un stage en éducation spécialisée à l’HRdP, c’est

durant leur stage, une certaine autonomie est accordée

avoir la chance de travailler dans un centre surspécialisé

aux étudiants en formation. Encouragés à organiser la pro-

qui offre une grande variété de possibilités dans les do-

grammation et à mettre sur pied des activités pour la clien-

maines de la pédopsychiatrie et des troubles neurodéve-

tèle, ils peuvent mettre en pratique ce qu’ils ont appris sur

loppementaux. c’est également l’opportunité de travailler

les bancs d’école. Le fait d’être jumelés en permanence à

au sein d’une équipe multidisciplinaire composée de pro-

un éducateur d’expérience leur permet d’échanger sur

fessionnels passionnés de la santé mentale qui n’hésiteront

leurs pratiques et leurs interventions. pas à mettre à profit leurs connaissances et leur expertise. Un éChange qUi porte frUit Répondant aux demandes des cégeps de la région de La variété des problématiques rencontrées, la diversité des Montréal, deux coordonnateurs, Pierre Harvey et nathalie approches cliniques, le contact avec les différents profesParent, sélectionnent, accueillent et encadrent les futurs sionnels de la santé et l’accès à la vie scientifique de l’Hôéducateurs en formation, lui pour le Programme de pépital permettent aux étudiants de parfaire leurs dopsychiatrie et elle pour le Programme des troubles neuconnaissances. En plus de ces avantages, les stagiaires de rodéveloppementaux. Les stages offerts permettent à des l’Hôpital Rivière-des-Prairies ont accès à la bibliothèque, étudiants de vivre une expérience unique et d’acquérir des aux ordinateurs avec lien Internet, aux installations sporconnaissances spécifiques. tives tels les piscines, le terrain de tennis, la salle de condi« Parce que nous avons une clientèle qui nécessite des tionnement physique et les gymnases, et bien plus. Les

soins particuliers, nous sélectionnons les stagiaires et choi-

sissons des personnes qui démontrent un intérêt marqué pour le milieu psychiatrique et une facilité d’adaptation », avance Pierre Harvey. favorisant les stagiaires de 3e année, il n’est pas rare que l’Hôpital reçoive des étudiants de première ou de deuxième année pour un stage d’observation ou de sensibilisation. Selon les normes de chaque établissement scolaire, la durée des stages, variant de 3 à 4 jours par semaine, est échelonnée sur une ou deux sessions.

possibilités d’emploi sont également grandes et tout est mis en oeuvre pour permettre aux stagiaires de vivre une expérience hors du commun.

« La présence de stagiaires est une plus-value pour notre organisation, puisqu’elle nous permet de rester à la fine pointe de ce qui se fait dans le domaine », avance nathalie Parent. En effet, sortant directement de l’école, ils apportent de nouvelles techniques et de nouveaux outils qui ne font qu’enrichir les approches cliniques utilisées par les éducateurs déjà en place. « Leur bonne humeur et leur

Le défi de La troisième Ligne

soif d’apprendre nous poussent en tant qu’organisation à

Le stage en éducation spécialisée à l’HRdP a pour but de

être cohérents dans nos pratiques », ajoute Pierre Harvey.

faire connaitre aux futurs éducateurs le milieu psychia-

devenir stagiaire en éducation spécialisée à l’Hôpital

trique et d’expérimenter de nouvelles approches auprès

Rivière-des-Prairies, c’est aussi avoir la chance de contribuer

d’une clientèle en rupture de fonctionnement. « Parce que

à l’avancement d’une organisation unique en son genre.

l'HRdP se distingue par son caractère unique de troisième

bref, c’est avoir la chance d’intégrer un milieu de travail

ligne, nous avons pour souci d’offrir un milieu de stage sé-

motivant où la monotonie n’est pas de mise.

dEMAndE, vEuILLEz conSuLtER notRE SItE IntERnEt à L’AdRESSE SuIvAntE : www.HRdP.Qc.cA.

Des stages en éDucation spécialisée à

PouR AvoIR PLuS d’InfoRMAtIon SuR LES StAGES à L’HôPItAL RIvIèRE-dES-PRAIRIES Et PouR connAItRE LA PRocéduRE PouR fAIRE unE

Place aux stages

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L’agressivité des patients en milieu psychiatrique a longtemps été Jessica lambert-fandal

un sujet tabou. dans un contexte de troisième ligne où des usagers peuvent démontrer un potentiel de dangerosité, il s’avère important de se doter d’outils adéquats pour bien intervenir. Pour ce faire, depuis quelques années à l'HRdP, une formation est transmise aux intervenants afin de faciliter la gestion des crises et leur permettre de développer des habiletés et des modes d’intervention pour assurer leur sécurité et celle des patients.

Une philosophie de vie…

Formation Oméga La formation oméga est une dé-

ment d’établissements à vocation

Monique Granger, physiothéra-

marche d’intervention assez récente

psychiatrique : le cH Robert-Giffard,

peute de formation, est responsa-

qui s’implante de plus en plus dans

l’Hôpital douglas et le cH de ble depuis 2005 de la formation oméga à l’HRdP. Passionnée, elle charlevoix.

différents milieux. Les centres psychiatriques, les centres de protection de la jeunesse et les centres hospitaliers suivent ce courant. L’Hôpital Rivière-des-Prairies a été

formation est offerte depuis 1999 à tous les employés qui travaillent

passe maintenant 100 % de son temps à l’implantation de la démarche oméga. depuis mars 2009, elle siège au comité organi-

conquis par l’approche oméga qui

avec les patients à l’Hôpital Rivière-

a pour objectif d’éviter l’escalade en

des-Prairies. Ainsi, les infirmières, les

détectant les signes précurseurs

éducateurs, les préposés aux béné-

d’une crise d’agressivité chez le pa-

ficiaires ainsi que les professionnels

tient.

sont appelés à mettre en applica-

La conception de ce programme a

tion ces techniques d’intervention.

et agit à titre de conseillère auprès

Les gestionnaires et autres titres

de ceux-ci. Pour elle, la formation

l’Association paritaire pour la santé

d’emploi ne travaillant pas directe-

oméga est beaucoup plus qu’un

et la sécurité du travail du secteur

ment avec la clientèle ont pour leur

ensemble de techniques d’interven-

des affaires sociales (ASStSAS) en

part été sensibilisés à cette ap-

tion. « c’est une véritable philoso-

collaboration avec un regroupe-

proche.

phie de vie! c’est une manière de

débuté en 1997 et a été initiée par

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théorique et pratique à la fois, cette

sationnel-volet sécurité oméga afin d’uniformiser les outils et les interventions au sein des unités de l’Hôpital. Elle donne également des formations aux nouveaux employés


vivre et de penser qui s’applique aux dif- psychologiques et physiques sont ensei- lité, la perte d’un emploi ou la maladie. gnées. Le travail en équipe lors des in- ces stimulus qui peuvent amener férentes circonstances de la vie. » terventions en situation de violence y quelqu’un à avoir des comportements En effet, cette démarche d’intervention est beaucoup valorisé. Les mesures uti- agressifs ». chez un patient qui ne peut permet à une personne agressive de lisées tiennent compte de l’état phy- s’exprimer, il peut aussi arriver qu’une s’exprimer et de réagir sans porter atsique et mental de la personne et ont douleur physique importante ou un beteinte à l’intégrité physique et psycholopour seul but de l’empêcher de se bles- soin de base non comblé (soif, faim, fagique des individus autour d’elle. Selon ser ou de blesser quelqu’un d’autre. tigue) amène ce dernier à avoir des ce courant, il faut éviter le plus possible comportements agressifs. Il s’avère les contacts physiques avec un individu qu'est-ce qu’une crise donc important pour l’intervenant de agressif. Il faut plutôt amener la per- d’agressivité? bien observer le patient et de chercher sonne en crise à collaborer grâce à une Lorsqu’on pense au mot agressivité, on avec l’équipe clinique le motif qui se approche de communication respecimagine des pleurs, du bruit, des cris, cache derrière la crise. tueuse et responsabilisante. Les médes coups. Effectivement, l’agressivité Le sentiment de peur que l’on peut resthodes enseignées durant cette peut amener ce genre de comportesentir face à une personne agressive est formation donnent aux intervenants ments lorsqu’elle est mal canalisée. dès normal et justifiable. La peur suscite des moyens pour repérer les situations notre jeune âge, on apprend à se deux types de réaction : la fuite ou la qui constituent un risque réel et pour contenir, à se maintenir dans une zone tentative de contrôler la personne. évaluer l’ampleur des risques et des de calme et de retenue, jusqu’au jour Lorsque l’on tente de réduire la gravité dangers en classifiant les comporteoù un évènement peut nous amener à d’une crise d’agressivité sans prendre le ments et les niveaux de dangerosité du faire une crise. cette pulsion de survie temps d’écouter la personne, on ne fait client. Ainsi, des interventions verbales, qu’est l’agressivité est liée selon certains qu’augmenter sa frustration. étouffée, à la destruction, selon d’autres à l’exla crise ne sera que retardée et éclatera pression d’une émotion. dans les deux un peu plus tard de façon encore plus cas, elle est une réponse à un stimulus importante. La méthode oméga prodérangeant. Selon Monique Granger, pose donc d’accompagner l’individu « l’accumulation, la goutte qui fait dédésorganisé dans sa crise et de lui perborder le vase, comme on dit, c’est le mettre de l’exprimer de façon à assurer sentiment de subir de l’injustice, de resa sécurité et celle de son entourage. vivre une situation difficile du passé évoLa pacification de crise, qui est une des qué, ou bien cela provient d’un interventions de base proposées par la stresseur aigu de la vie, telles la mortaformation oméga, vise à amener la personne en crise à exprimer ses émotions. cette approche de communication respectueuse, centrée sur le vécu de la personne permet de distinguer rapidement le type d’agressivité.

« La formation oméga est une véritable philosophie de vie. c’est une manière de vivre et de penser qui s’applique aux différentes circonstances de la vie. »

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unE foRMAtIon bASéE SuR dES vALEuRS La philosophie oméga repose sur des principes et des valeurs de base. Les interventions et les outils proposés dans cette approche

PRIncIPES GuIdES dE LA foRMAtIon oMéGA

s’inspirent des quatre valeurs suivantes : le respect, le professionnalisme, la responsabilisation et la sécurité.

SE PRotéGER évALuER PRévoIR L’AIdE nécESSAIRE, LA RéSoLutIon dE L’IntERvEntIon, Etc. PREndRE LE tEMPS nécESSAIRE SE cEntRER SuR LA PERSonnE AvEc EMPAtHIE Et RESPEct, Qu’ELLE SoIt LE cLIEnt, LE coéQuIPIER ou toutE AutRE PERSonnE IMPLIQuéE différentes méthodes d’intervention et plusieurs outils sont recommandés. La grille de potentiel de dangerosité est une classification en neuf niveaux des réactions du client. cet outil de prévention personnalisé permet de détecter le degré d’alerte d’un patient et dicte le type d’intervention à adopter lorsque ce dernier démontre des signes précurseurs d’agressivité. dès que ces signes sont notables, on invite l’intervenant à passer à travers six niveaux d’intervention avant d’utiliser l’intervention physique. « cette approche permet

au personnel de diminuer les blessures subies durant des tentatives physiques », précise Monique Granger. Les techniques d’intervention enseignées contribuent non seulement à diminuer le nombre d’interventions physiques, mais elles permettent de mieux comprendre les besoins des patients.

PYRAMIdE d’IntERvEntIon Composée des 7 niveaux d’intervention préconisés Accueillant dans son sein une

Monique Granger joue le rôle de

clientèle particulière de troisième

conseillère auprès du personnel

ligne, l’HRdP a su, au cours des

quant à l’utilisation de ces diffé-

années, adapter l’approche

rents outils.

oméga pour répondre aux besoins précis de sa clientèle. Ainsi, l’utilisation de pictogrammes avec des patients autistes qui ne parlent pas permet de faciliter les échan-

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La formation oméga ne cesse d’évoluer et tous les deux ans, l’ASStSAS met à jour du nouveau contenu pour cette formation. cette mise à jour est plus que bé-

ges entre ces patients et les inter-

néfique et c’est pourquoi l’HRdP

venants. ces dernières années,

favorise une formation de rappel

plusieurs outils ont été mis sur pied

pour consolider les acquis et ac-

afin de répondre aux besoins spé-

tualiser les connaissances de son

cifiques de la clientèle de l’Hôpital.

personnel.


une Chaire en autisme pour le dR Laurent MOttrOn

AU COEUR DE LA DÉCOUVERTE ET DU SAVOIR une aide financière de trois-millions de dollars a été obtenue par

celle du cEtEduM. éminent chercheur, les cadres théoriques

le dr Laurent Mottron pour promouvoir la recherche et appro-

qu’il propose pour le traitement de l’information chez les per-

fondir les connaissances sur l’autisme. « Au cœur de la décou-

sonnes autistes sont parmi les plus utilisés actuellement dans la

verte et du savoir », une nouvelle chaire universitaire de

communauté scientifique.

recherche est née.

L’autisme, on le sait, est un trouble envahissant du développe-

Le lancement officiel de la chaire de recherche en neuro-

ment qui se caractérise par une variation du développement neu-

sciences cognitives fondamentales et appliquées du spectre autistique de l’université de Montréal s'est tenu le 15 mai 2009 à l’université de Montréal. ce don de trois-millions de dollars, l’une des plus importantes sommes reçues pour ce type d’activité, a été octroyé par la fondation privée Marcel et Rolande Gosselin qui a pour mission de promouvoir la recherche sur la cardiopathie, le cancer et les maladies infantiles. composée d’une équipe multidisciplinaire de scientifiques, cette chaire de recherche sera menée au centre d'excellence en troubles envahissants du développement de l'université de Montréal

rologique modifiant le traitement de l’information que fait la personne dans les secteurs de la communication et des intérêts de la socialisation. tout en sensibilisant le public à l’autisme, cette chaire contribuera à améliorer la santé des enfants atteints de troubles envahissants du développement. Elle permettra également d’amorcer des études pilotes sur l’intervention précoce, le soutien à l’éducation et l’accès à l’emploi. Pour Lynn Grégoire, directrice administrative du Programme des troubles neurodéveloppementaux de l’Hôpital Rivière-des-Prairies et responsable de la coordination du cEtEduM, « cette chaire permettra de porter

une attention particulière à une jeune population ayant un retard de développement et pour laquelle on pourra effectuer des regnants de la faculté de médecine, du cHu Sainte-Justine et de cherches fondamentales au niveau de la cognition. Mieux coml'Hôpital Rivière-des-Prairies. prendre les aspects physiologiques et neurologiques de cette Reconnu mondialement pour ses travaux sur l’autisme, le population permettra de faire des interrelations entre les diffédr Laurent Mottron est l'un des instigateurs de la création du Pro- rentes sphères au niveau du langage, de la motricité et de l’augramme des troubles neurodéveloppementaux de l'HRdP et dition. » (cEtEduM) qui regroupe les chercheurs, cliniciens et ensei-

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une chaire en autisme PRoJEtS à vEnIR… Les enfants autistes ont une façon d’apprendre qui diffère des atypiques. En effet, une étude parue en juin dernier dans la revue « Human brain Mapping », coécrite par le dr Mottron, démontre que les personnes autistes résolvent les problèmes jusqu’à 40 % plus rapidement que les non-autistes. Il faudrait tirer parti des capacités intellectuelles des autistes et ne pas les minimiser. « éventuellement, nous aimerions à travers la chaire dé-

velopper des modèles théoriques et pratiques pour changer l’approche pédagogique auprès des enfants autistes et leur offrir des modèles sur mesure », avance Mme Grégoire.

suite

Par la création de cette chaire, l’HRdP se démarque sur la scène internationale au niveau de la reconnaissance scientifique et au niveau de l’évolution de la recherche en autisme. Grâce à la récurrence du budget, qui permet d’avoir des chercheurs et du personnel qui travaillent de façon permanente, une chaire de cette envergure ajoute inévitablement une plus-value à l’offre de service de notre établissement de troisième ligne. Pour M. Paul Jutras de la fondation Marcel et Rolande Gosselin, cette chaire sera le « cœur de la découverte et du savoir concernant l’autisme», ce qui incitera les scientifiques des trois établissements à collaborer davantage afin de jeter un nouvel éclairage sur ce trouble complexe qui atteint 450 nouveaux enfants chaque année.

Bienvenue chez nous Jeune et dynamique, franck napoléon vient tout juste de rallier les rangs de l’équipe de la direction des services administratifs. Arrivé le 6 juin dernier, il occupe le poste de chef de secteur au Service d’hygiène/salubrité. désirant se rapprocher de son nouveau domicile, il nous arrive de l’Hôpital Juif de Montréal. détenant une formation aux HEc en gestion d’entreprise, il supervise, en collaboration avec le chef de service, une équipe composée de plus d’une vingtaine d’employés. Il a pour mandat de veiller à la propreté interne et externe de notre établissement. des défis renContrés aU qUotidien Au Service d’hygiène/salubrité, chaque journée est unique et amène avec elle son lot d’imprévus. Motivé par les nouveaux défis, franck napoléon collabore à la gestion du personnel, supervise le travail des employés et s’occupe de l’acquisition de produits et de matériel. à la suite du virage vert que l’Hôpital a effectué dernièrement, il s’assure que les produits achetés pour l’entretien respectent les normes environnementales. de plus, avec l’éclosion de la grippe A(H1n1), il veille à ce que les mesures d’hygiène et les procédures soient connues de tous. à tort, on pourrait croire que nettoyer ou désinfecter une pièce est facile. Pourtant, des procédures rigoureuses doivent être respectées et des formations en continu sont données au personnel. Appréciant grandement l’atmosphère chaleureuse et le professionnalisme de son équipe, il rêve déjà de faire longue vie au sein de notre établissement. Méticuleux et attentif aux besoins de ses employés, son rôle de gestionnaire l’amène à se promener régulièrement dans l’Hôpital. vous le rencontrerez surement, si ce n’est déjà fait, dans l’un des corridors de l’Hôpital Avec plaisir nous accueillons ce jeune homme jovial au rire éclatant!

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1

alain BouCher

SommaiRe

mot du président du C.a. mot de la direCtriCe Générale de la fondation

2

portrait d’une Boursière par Katrine demers

3

présentation du Comité exéCutif

4

Golf, Billet pour le show au monument national, ColleCtion artiCles sColaires, etC.

ce bulletin est conforme aux rectifications orthographiques

Vice-président finances et développement des affaires Alcoa Canada ltée la Fondation les petits trésors occupe une place importante et unique au Québec, puisque sa mission tourne exclusivement autour de la santé mentale des enfants. Cette cause, porteuse d’espoir pour des milliers d’enfants souffrant d’un trouble mental et leur famille, demeure entourée de préjugés et de tabous. lorsqu’on sait qu’un enfant sur six au Québec est atteint et que les problèmes de santé mentale peuvent être traités efficacement, quoi de plus naturel que d’appuyer la Fondation les petits trésors, partenaire philanthropique du seul centre spécialisé en pédopsychiatrie et en troubles neurodéveloppementaux au Québec. soucieuse non seulement du mieux-être « mental » des enfants, la Fondation s’engage dans une optique de développement durable et dorénavant, elle préconise une approche écologique et socialement responsable afin d'offrir à nos petits trésors un monde plus propre et plus équitable. Je suis heureux de participer au développement de la Fondation les petits trésors et je vous invite à suivre cette progression avec ce tout nouveau bulletin, le « petitstresors.ca ».

Bonne lecture!

Chantal Provost

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Je suis heureuse de vous présenter cette toute première édition de votre bulletin d’information, le «petitstresors.ca». Ce nouvel outil de communication se veut le lien privilégié entre la Fondation et vous, partenaires, donateurs et bénévoles, qui contribuez au développement de cette organisation. la Fondation a pris un virage important en 2009 afin de jouer pleinement son rôle, de faire connaitre les petits trésors et de partager l’expertise extrêmement riche et pointue du personnel de l’hôpital rivière-desPrairies. tout cela avec l’objectif ultime de soutenir davantage les enfants et leur famille aux prises avec des problèmes de santé mentale et de faire tomber les préjugés entourant ces problématiques. Je crois fermement que le point de départ pour briser ces tabous est d’en parler, d’informer le public sur les différentes problématiques de santé mentale telles que les troubles envahissants du développement, les troubles anxieux, la dépression, l’autisme, etc., pour en arriver à mieux comprendre la réalité des familles qui ont un enfant avec un problème de santé mentale. si nos efforts permettent d’ouvrir notre regard sur la différence, la compréhension et le dialogue, nous aurons contribué ensemble à ce changement. le «petitstresors.ca» vous propose donc cet ambitieux projet. vous trouverez, au fil des pages, de l’information sur la santé mentale, les personnalités publiques qui s’impliquent pour cette cause, les projets à venir, les réalisations de la Fondation et bien plus encore. Je vous donne rendez-vous quatre fois par année pour en savoir toujours plus sur la Fondation les petits trésors!


2 Portrait d’une boursière la Fondation andré Dédé Fortin, bien connue pour sa mission enracinée dans toutes les actions contribuant à prévenir le suicide au Québec, et la Fondation les petits trésors s’associaient pour remettre une toute première bourse de recherche sur le suicide chez les jeunes de 5 000 $. remise le 8 février 2008 durant le colloque scientifique sur les conduites suicidaires chez les jeunes, organisé par l’hôpital rivière-desPrairies, cette bourse visait à soutenir la recherche sur la santé mentale des jeunes et était octroyée pour soutenir un étudiant de maitrise ou de doctorat désirant poursuivre un projet de recherche en lien avec la problématique du suicide chez les jeunes. J’ai rencontré pour vous mme lyne Desrosiers, récipiendaire de cette première bourse. elle nous entretient de son métier et de ses recherches. K. : En quoi consiste le métier d’ergothérapeute? l. : C’est toujours une question qui nous est posée puisque les gens connaissent peu la profession d’ergothérapeute. on connait davantage le travail de l’ergothérapeute en médecine physique, mais beaucoup moins en psychiatrie. l’expertise de l’ergothérapeute repose sur sa capacité à analyser toutes les activités qu’accomplissent les personnes. l’ergothérapeute est ainsi en mesure de comprendre et de déterminer toutes les fonctions qui sont sollicitées chez la personne qui les pratique tant aux niveaux émotionnel, relationnel, symbolique, sensoriel, que musculaire. l’ergothérapeute aborde l’activité dans sa globalité pour déterminer les dysfonctions d’un individu. son mandat est d’aider les gens à demeurer fonctionnels dans les activités de la vie quotidienne. Ceci peut devenir difficile lorsqu’une personne est atteinte d’une maladie ou qu’elle présente un handicap. il y a un tas de choses que l’on fait dans la vie : se lever, s’habiller, travailler, sans trop y penser. la poursuite de ces

activités devient extrêmement compliquée et difficile pour une personne qui présente des problèmes de santé mentale notamment. on ne s’en aperçoit pas, mais pratiquer un loisir, aller à l’école ou être en relation avec d’autres personnes sont des activités qui sollicitent beaucoup de fonctions. Chez les jeunes suicidaires par exemple, les capacités de s’engager dans des activités significatives et gratifiantes avec leurs pairs sont particulièrement touchées. K. : Quel est votre parcours professionnel? l. : J’ai fait un baccalauréat en ergothérapie à l’université mcGill, puis j’ai travaillé en psychiatrie adulte à l’hôpital notre-Dame, puis au Chum pendant vingt ans. après quelques années de pratique, j’ai voulu approfondir les bases théoriques de l’utilisation thérapeutique de l’activité en psychiatrie. Peu de théorisations étaient alors disponibles pour comprendre l’impact de l’utilisation d’un médiateur dans le processus thérapeutique. Cette réflexion m’a amenée à compléter une maitrise en sciences biomédicales à l’université de montréal. après ces vingt années de pratique en adulte, j’étais mure pour un changement. J’ai accepté un poste en remplacement à l’hôpital rivièredes-Prairies (hrDP). le docteur Jean-Jacques Breton, pédopsychiatre, responsable de la Clinique des troubles de l’humeur du Programme de pédopsychiatrie de l’hrDP m’a par la suite proposé de me joindre à son équipe. C’est aussi motivée par des questions cliniques que j’ai pris la décision de poursuivre des études de doctorat. Je travaillais déjà auprès d’une clientèle d’adolescents présentant des traits de personnalité limite. avec la collaboration de monique létourneau, psychologue, nous avions développé des services à hrDP pour ces jeunes. J’ai ainsi décidé d’approfondir la problématique de l’abandon du traitement qui est très fréquente chez ces patients. en fait, près de 60% de ces patients quittent le traitement prématurément.

Par : Katrine Demers K. : Vous avez reçu une bourse de recherche en 2008 de la Fondation les petits trésors et de la Fondation André Dédé Fortin. Quel est l’objet de votre recherche et où en êtes-vous dans vos travaux? l. : Je souhaite approfondir la compréhension du phénomène de l’abandon du traitement : qu’est-ce qui amène un adolescent qui désirait un traitement à vouloir éventuellement quitter la thérapie? Plusieurs études se sont penchées sur les dimensions objectives qui pouvaient être associées à l’abandon du traitement (comme l’âge, le sexe, la psychopathologie) sans obtenir de conclusions fermes. il m’apparait que la décision de cesser son traitement est éminemment subjective; j’ai donc voulu explorer cette problématique sous cet angle. avec la bourse de recherche, j’ai décidé d’explorer la boite noire… J’utilise une approche qualitative. les sujets qui participent à mon étude sont de jeunes suicidaires qui présentent des traits de personnalité limite, qui ont abandonné leur traitement ou qui envisagent de le faire. J’aborde le problème à partir de trois niveaux d’analyse : l’adolescent, le parent et le dispositif de soins. Pour chaque cas intégré dans l’étude, une entrevue est réalisée avec l’adolescent, un de ses parents et son thérapeute. Chacune des personnes rencontrées constitue un informateur pour les trois niveaux d’analyse. les entrevues sont en cours et les résultats de cette recherche, je l’espère, nous permettront de mieux outiller les intervenants pour qu’ils puissent identifier les signes précurseurs de l’abandon de traitement, intervenir pour favoriser la poursuite et l’achèvement du traitement et ainsi prévenir la récidive suicidaire.


3 le petitstresors.ca vous présente son comité exécutif, des membres qui font partie du conseil d’administration de la Fondation, mais aussi des gens dévoués et engagés pour la cause des petits trésors. alaiN BoucHer Président

Diplômé de l'université du Québec à trois-rivières en administration des affaires et spécialisé en sciences comptables et de la finance, m. Boucher a commencé sa carrière à Beloit Canada ltd. en passant par armstrong World industries Canada ltd et rolls-royce Canada ltd, alain Boucher s'est joint à alcoa Canada Première fusion en 2003. «La santé mentale des enfants et des adolescents constitue une de mes préoccupations. Nous avons le devoir de les aider, de soutenir leur famille et de tout mettre en œuvre pour leur assurer un avenir épanoui. »

isaBelle HudoN Présidente sortante

reconnue sur la scène québécoise, cette femme d’affaires possède un leadership exceptionnel qui profitera dorénavant à marketel et à ses clients. De 2004 à 2008, elle a été présidente et chef de la direction de la Chambre de Commerce du montréal métropolitain. elle a également occupé des postes en communication chez Bell solutions globales, à l’agence spatiale canadienne et à BCe média et pour différents cabinets et ministères fédéraux. « Quand on sait que la maladie mentale touche un enfant sur six au Québec et qu’elle est de plus en plus diagnostiquée chez les jeunes, on ne peut se permettre d’ignorer ou de négliger cette souffrance » Marie GréGoire Vice-présidente spécialiste des relations publiques et de la politique québécoise, marie Grégoire est membre de l’action démocratique depuis 1994. vice-

présidente du markéting chez Zoom média de mai 2003 à 2005, elle a par la suite occupé le poste de directrice principale des communications de Desjardins sécurité financière de 2005 à 2007. Collaboratrice à l’émission « Le club des ex » au réseau de l’information et chroniqueuse au quotidien métro, marie Grégoire est présentement vice-présidente communications et markéting au cabinet hKDP - Communications et affaires publiques. « La sensibilisation, la recherche et le soutien aux parents permettent à des enfants qui vivent la différence de faire un pas de plus vers l’autonomie. C’est surement ce qui motive le plus mon engagement auprès de la Fondation » deNis Malo Secrétaire

avec plus de 24 ans d'expérience en gestion, en relations publiques et à différents postes d’exécutif aux ventes pour des entreprises internationales, Denis malo a démontré, avec une grande habileté, ses compétences dans des initiatives de redressement, de mise en œuvre de stratégies d’accroissement de marché et d’efficacité du personnel, en plus de développer des alliances stratégiques pour accroitre les bénéfices. m. malo est présentement premier vice-président et associé chez the mchugh Group. « À mes yeux, il n’y a rien de plus précieux dans la vie que les enfants et la santé. Comme adulte, je considère que c’est ma responsabilité de faire tout ce que je peux pour aider les enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir une santé parfaite. » Nick colasurdo Trésorier

Grand trésorier de la Fondation avec une solide expertise financière, nick Colasurdo est conseiller en placement à la Financière Banque nationale depuis plus de 15 ans. son implication sociale est aussi très importante au sein de la communauté. en plus d’être membre du C.a. de la Fondation, m. Colasurdo siège également sur celui de l’hrDP. « Moi-même père de famille, j’ai été touché par le risque qu’un jour un de mes enfants puisse être atteint d’une maladie mentale. Je suis fier et heureux de soutenir la cause des petits trésors et surtout, de collaborer à la réalisation d’une mission unique en son genre. »


4 GoLF

PaS De caSSe-tête PoUR La RentRée!

le 22e tournoi de golf de la Fondation a permis de récolter 20 000 $ de plus que son édition précédente soit un montant total de 220 000 $ net. un succès inespéré en regard de la situation économique actuelle.

la Fondation lance sa première collection exclusive d’articles scolaires « les petits trésors ». Dessinée au Québec par les Diffusions Joanel, cette collection comprend un sac de sport, un coffre à crayon, une boite à lunch et un sac à dos en version fille et garçon. De quoi distinguer nos petits trésors! Procurez-vous la collection et contribuez à la mission de la Fondation les petits trésors tout en équipant les enfants pour la rentrée! vous pouvez déjà commander votre collection ou vos articles sur note site internet : www.petitstresors.ca en téléchargeant le bon de commande et en le retournant par télécopieur à la Fondation.

aussi, grâce à thèm Concept, la Fondation adoptait une approche écologique et socialement responsable afin de participer non seulement au mieux-être « mental » de nos petits trésors, mais aussi à leur offrir un monde plus propre et plus équitable. le secret de ce succès? notre formidable équipe de bénévoles, des gens généreux et dévoués, que nous remercions sincèrement. co-présideNts du coMité Denis malo, McHugh Group, alain Gauthier, Centre Bell MeMBres du coMité alain Boucher, Alcoa, nick Colasurdo, Financière Banque Nationale, Daniel Cyr, Deloitte & Touche, Pierre rocray, STM, François touchette, BMO, Yves salvail, Aéroports de Montréal, line Guillemette, Fondation les petits trésors

L’ÉQUIPE DES BÉNÉVOLES

ranGée Du Bas, de gauche à droite : Cassandra Dakkak, sébastien Paquin, Geneviève malbeuf, Danièle Porret, line Guillemette (Fondation) et line Bellavance (Fondation). 2e ranGée de gauche à droite : annie Parent, Johanne Fondrouge, Guillaume Fournier, sébastien trottier, suzanne Coutu, Claudyne roger, michel théroux, Daniel Cyr et Yves salvail. 3e ranGée de gauche à droite : Pierre lefebvre, marie Grégoire, Katrine Demers (Fondation), marcella Divalero, Diane Desjardins, marysol Beauséjour et Jacques Caron. Dernière ranGée de gauche à droite : Daniel lafantaisie, michael Dobie, Donald venne, Geneviève racicot et Caroline Bethiaume. aBsent de la photo : éric montigny un merci spécial au photographe de journée : Denis Brodeur Junior

vite s e t Fai st une c ’ e i m i té e ! on l é d i ti

du nouveau dans la communauté! Première d’une série de cinq, la communauté les petits trésors présentera pour la rentrée une conférence sur son site Web portant sur l’anxiété. Ces conférences seront animées par sylvie lauzon, marraine de la Fondation, et plusieurs experts dans le domaine de la santé mentale. ensemble, ils échangeront sur le thème choisi. visitez notre site internet pour connaitre la date de la première conférence et n’hésitez pas à y participer.

n’oUBLieZ PaS!

LeS cooRDonnéeS De La FonDation

réserVeZ dÈs

pour communiquer avec nous et en savoir plus sur les façons d’appuyer la santé mentale des enfants :

MaiNteNaNt Votre Billet pour le sHoW les petits trésors le 5 Mai 2010 au MoNuMeNt-NatioNal! 514 323-7234 option 2

fondation les petits trésors 7070, boulevard perras montréal (Québec) h1e 1a4

téléphone : 514 323-7234 sans frais : 1 877 323-7234 télécopieur : 514 328-3517 Courriel : fondation@petitstresors.ca www.petitstresors.ca


Le 7 juillet dernier, au cHu Sainte-Justine, notre direc-

La direction de l’Hôpital tient à souligner publiquement

teur général, monsieur Michel Lapointe, le directeur gé-

et de façon toute particulière l’immense travail de

néral du cHu Sainte-Justine, le docteur fabrice brunet,

madame Lynn Grégoire dans ce dossier. ne reculant

le doyen de la faculté de médecine de l’université de

devant aucun obstacle, investissant temps et énergie

Montréal, le docteur Jean-Lucien Rouleau, et le prési-

sans décompte, madame Grégoire est sans contredit la

dent-directeur général de l’Agence de Montréal, mon-

pierre angulaire de cette réussite. La direction tient éga-

sieur david Levine, procédaient à la signature du

lement à remercier très sincèrement un autre acteur

protocole d’entente officialisant le partenariat entre les

majeur de cette création, le docteur Laurent Mottron,

centres hospitaliers Sainte-Justine et Rivière-des-Prairies.

qui, par sa passion de chercheur et son respect de la

Maintenant lancé publiquement, le cEtEduM sera dé-

population autiste, s’est investi sans mesure dans la réa-

sormais le lieu de référence au Québec pour l’évalua-

lisation du cEtEduM.

tion, le traitement, l’enseignement et la recherche sur

L’Hôpital n’en est pas à son premier protocole d’entente

les troubles envahissants du développement (tEd). Sous l’égide du RuIS de l’université de Montréal, la création du cEtEduM relève de la volonté d’offrir à la population tEd l’accès à des soins et des services standardisés de haut niveau. notre centre hospitalier a non seulement contribué à la création de ce centre d’excellence, mais il en a initié la mise en oeuvre.

de partenariat, mais celui-ci marquera sans conteste l’histoire de la psychiatrie au Québec! SuR LA PHoto, dE GAucHE à dRoItE : Monsieur david Levine, président-directeur général de l’Agence de Montréal, dr fabrice brunet, directeur général du cHu Sainte-Justine, Monsieur Michel Lapointe, directeur général de l’Hôpital Rivière-desPrairies, et le dr Jean-Lucien Rouleau, doyen de la faculté de médecine de l’université de Montréal.

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fraiche retraitée de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, l’éducatrice spécialisée danièle Leroux a accompagné des générations de Stéphane trépanier

jeunes patients durant sa carrière de 35 ans. Elle y a rencontré des clients lourdement hypothéqués aux comportements singuliers, principalement aux prises avec des troubles envahissants du développement. Mais elle a surtout aidé des humains pour lesquels elle a toujours eu le plus grand respect, malgré la sévérité de leurs symptômes et leurs réactions imprévisibles. une profession, pourrions-nous dire, de foi, qui lui a procuré des moments de grâce dans sa recherche des petites et grandes victoires tricotées au quotidien.

Chercher le chemin qui nous conduit à eux l ’ héritage d ’ une éducatrice spécialisée

téMOIgnage dans sa carrière, danièle Leroux a eu un grand coup de foudre. Mais l’élu n’avait rien du prince charmant. Le jeune homme en question s’automutilait et était couvert de plaies vives. Il criait comme une sirène presque continuellement et repoussait agressivement ceux qui voulaient s’en approcher. une véritable petite bête sauvage et meurtrie. Pourtant, cette boule de souffrance, effrayante à bien des égards, a immédiatement séduit danièle Leroux : « La pre-

mière fois que je l’ai vu, ç’a été une révélation. Et ç’a été réciproque, je crois. Je

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voulais travailler avec lui. Il s’assoyait par terre et marchait un peu comme un crabe. Personne n’arrivait à le lever. Il hurlait, courait partout, ne voulait rien savoir des intervenants en général. Mais quand je passais dans son unité, il me suivait. un peu plus tard, un groupe spécialisé s’est organisé et on m’a proposé d’y travailler. J’ai demandé quels étaient les patients qui s’y trouveraient. Quand j’ai su qu’éric y était, j’ai dit oui immédiatement. Et j’y ai travaillé pendant plus de 15 ans. ce groupe-là, ç’a été l’histoire d’amour de ma vie professionnelle… et mon plus gros défi aussi ».


Croire en eux,

spécialisé, pourvu qu’il l’utilise

passionnément

à bon escient et dans la bonne séquence. car pour éviter les

lui laisser la place. c’est devenu mon postulat de base. » cette façon de faire lui aura

danièle a principalement tra-

erreurs et les jugements pré-

vaillé pour la clientèle du Pro-

somptueux, il est de mise d’ou-

gramme des troubles neuro-

vrir toutes ses antennes avant

développementaux. une clien-

de prendre fermement posi-

buter à eux à répétition. « Il y

travaillais à l’envers. J’appliquais les plans de soins à la lettre. Mais ça ne marchait pas. Je devenais enragée envers le patient et moi-même. on se fixait de bien beaux objectifs en partant de notre propre réalité et on s’imaginait que c’était ce que le patient voulait ou avait besoin. J’arrivais aux réunions en colère. Je me disais que les patients avaient la tête dure. Avec les années, j’ai réalisé qu’il fallait que j’adopte leur point de vue à eux. Je me suis mise à les observer attentivement et à ramener systématiquement en équipe mes informations. J’ai commencé à personnaliser mes plans de soins. J’avais encore des objectifs souvent irréalistes, mais j’essayais d’emprunter des chemins qui étaient plus respectueux de ce que les patients étaient. d’abord, connaitre ses façons de faire, de bouger, de réagir, avec ses handicaps et ses forces, et ensuite seulement bâtir un plan à partir de mes constats. Il faut m’oublier pour

Il était très handicapé. J’ai observé sa façon de bouger et son comportement. d’après moi, il avait la capacité de s’habiller seul, mais autrement. toutefois, croyant bien faire, les gens insistaient pour qu’il soit assis sur une chaise pour s’habiller alors que cette position ne lui convenait pas. J’ai commencé par le laisser s’assoir par terre. Ensuite, j’ai remarqué qu’il attendait passivement quand on se plaçait devant lui pour l’aider. Je me suis donc mise derrière lui et j’ai fait le fantôme en dirigeant ses mouvements. dès qu’il commençait à faire un geste seul, j’enlevais mes mains pour le laisser continuer. Après deux semaines, il s’habillait seul. Il suffisait de changer un peu notre approche. »

tèle rébarbative mais attachante qui dispose d’un potentiel d’apprentissage sousestimé. à partir du moment où on lui reconnait des capacités, bien des progrès peuvent désormais s’opérer, selon l’expérience de Mme Leroux : « Les

clientèles difficiles ne m’ont jamais fait peur. Je me dis que ce sont des êtres pour lesquels on n’a simplement pas encore trouvé le moyen pour les approcher. Si je ne crois pas en mon jeune, je n’arriverai à rien. Mais si j’y crois, il va progresser. c’est mon travail d’éducatrice spécialisée de trouver les bonnes façons de le motiver, de m’intéresser suffisamment à lui pour découvrir la bonne manière de le rejoindre. Il faut simplement y mettre le temps et essayer. tous les jeunes patients méritent ça ». une philosophie qui l’a bien servie durant toutes ces années. Le patient d’abord, l’intervention ensuite La proximité avec la clientèle constitue un indéniable avantage clinique pour l’éducateur

souvent permis de contourner les obstacles plutôt que de se

tion, selon danièle Leroux. avait un jeune garçon que per« Au début de ma carrière, je sonne n’arrivait à faire habiller.

réserver des zones autonomes Le respect est à la base du lien entre un intervenant et un patient. cette règle ne s’applique pas moins quand il s’agit d’un

« En écoutant un besoin, on a réglé un problème. »

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et il doit toujours avoir pré-

tères et de me centrer sur le patient, sa réalité propre et sur les apprentissages qui lui seront les plus utiles ». d’après Mme Leroux, la recette a fait ses preuves.

séance sur elle dans la façon

L’autiste artiste

jeune sévèrement atteint par un trouble envahissant du développement avec de graves troubles associés. L’humain n’est jamais loin de sa maladie

de se comporter envers un patient. Respecter sa dignité, son rythme, sa personnalité et lui laisser faire des choix dans la mesure de ses capacités sont des principes qui ont continuellement

guidé

Mme

Leroux : « Quand j’interagis

avec un patient, je ne le dirige pas. Je l’accompagne et je lui suggère des façons de faire. Si ça ne fonctionne pas, c’est à moi de trouver un autre chemin. Le plus beau cadeau que l’on peut faire à un patient,

« Ils m’ont obligée à travailler sur moi-même. Grâce à eux, j’ai appris à être patiente et conciliante. un beau cadeau. »

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c’est de lui laisser son autonomie, aussi limitée soit-elle. Il a le droit de s’habiller dans l’ordre qu’il veut par exemple. Si ça lui prend 15 minutes pour se vêtir ou que son chandail est à l’envers, ce n’est pas grave. Ça peut être aussi simple que de choisir ses céréales. on n’a pas à le contrôler tout le temps. Leur « anormalité » devient

notre

normalité

lorsqu’on travaille ici. c’est pour eux que je suis ici, pas pour moi. Il est donc nécessaire d’oublier mes propres cri-

Mme Leroux a connu un autiste très anxieux qui avait l’habitude d’amasser quantité de papiers pour bricoler. de peur de ne pas les récupérer, il ne voulait pas s’en séparer, avec les inconvénients que l’on devine. Mme Leroux a décelé qu’au-delà de son diagnostic, il était avant tout un artiste. Il

avait accès à des périodes de bricolage durant la semaine. Ça le rassurait. à la fin de l’activité, il échangeait son panier contre un renforcement positif, une petite gâterie qu’il choisissait au départ. La méthode a fonctionné extraordinairement. Il allait à l’école sans rechigner. on a exporté la formule chez lui en offrant du soutien aux parents, et tout naturellement, il est devenu beaucoup plus calme. bref, en écoutant un besoin on a réglé un problème ». Le culte de l’instant présent

avait besoin de créer. c’était

nul patient ne vit dans son

important pour lui, mais il fal-

dossier. Il mange, dort, se

lait l’encadrer. Elle s’est donc

lave, marche, joue et rêve

inspirée d’une méthode utili-

dans un environnement bien

sée par un collègue, françois

réel aux côtés d’humains de

côté, et l’a adaptée à la réalité

chair et d’os qui interagissent

du jeune patient pour répon-

avec lui. c’est de ce contexte

dre à la fois à ses élans créatifs

que l’éducateur se nourrit

et pour s’assurer qu’il fonc-

pour amener un jeune un peu

tionne bien dans le quotidien:

plus loin. Son défi : harnacher

« Il prenait trois ou quatre babioles et il en faisait quelque chose de très beau. c’était impressionnant. Il fallait donc lui donner du temps de bricolage tout en l’aidant à gérer ses activités, car sinon il aurait fait ça toute la journée. Il avait son panier avec son matériel d’artiste. on lui a mis un horaire avec un cadran. Il savait qu’il

les heures qui passent pour en faire des occasions d’apprentissage. « L’éducateur est le

spécialiste de la vie au quotidien. cela signifie que l’on peut utiliser chaque moment. Autant les moments de vie quotidienne, les moments libres que ceux consacrés aux activités dirigées. Il faut profiter de chacun d’eux en gardant


toujours à l’esprit qu’on est là pour apprendre au patient à mieux communiquer, à accepter les frustrations, à se responsabiliser et à faire des apprentissages particuliers. J’ai toujours fixé des buts pour mes jeunes. dans mes actions, je ne faisais rien de gratuit. Il y a avait toujours un objectif éducatif ou la volonté de développer des liens derrière mes agissements. des liens que l’on construit en vivant ensemble, en riant, en

qui apporte à qui? c’est un cliché, mais quand il est juste et authentique, nous aurions tort de nous en priver. danièle Leroux emporte avec elle dans sa retraite le souvenir de mémorables rencontres qui l’ont marquée à jamais. des êtres au destin ingrat lui ont légué, probablement sans le savoir, un héritage constitué de moments magiques et de leçons de vie. Sorte de retour d’ascenseur

se fâchant. Parce que pour moi, ce sont des personnes à part entière qui méritent ma considéra-

« Le plus beau cadeau

tion. Elles ne me sont pas

que l’on peut faire à un

inférieures. J’essayais par exemple

patient, c’est de lui

de ne pas simplement dire non et d’interdire un comportement. Je

laisser son autonomie,

prenais le temps d’expliquer l’acte

aussi limitée soit-elle. »

attendu et de donner des consignes claires et positives aux

diante, j’ai eu à donner un bain à une petite patiente maigre comme un chicot, physiquement très limitée, qui était probablement déficiente intellectuelle et qui ne parlait pas. Je ne savais pas par quel bout la prendre. Je me disais que j’allais la casser. Mais croyez-le ou non, c’est elle qui m’a montré comment faire. ce petit être rachitique m’aidait vraiment. Elle voyait bien que j’étais mal à l’aise et elle essayait de se soulever pour me faciliter la tâche. Je ne l’ai vu qu’une fois dans ma vie. Je ne me souviens même plus de son nom. Mais elle m’a donné une leçon incroyable. Je ne l’ai jamais oubliée. Elle a montré une générosité et un courage prodigieux malgré un handicap épouvantable. Et elle n’était même pas obligée de le faire. J’en ai pleuré ».

patients. Quand j’avais été impa-

à l’éducateur. « Ils m’ont apporté

tiente, je n’hésitais pas non plus à

sans qu’ils se désorganisent, de

autant sinon plus que je leur ai donné. comme j’apprends très vite, je ne suis pas la plus patiente des femmes. J’ai de la difficulté à ne pas réagir au contact de gens plus lents que moi. Ils m’ont obligée à travailler sur moi-même. Grâce à eux, j’ai appris à être patiente et conciliante. un beau cadeau! »

faire des sorties sans fugue, de

Il y a aussi le courage qui inspire.

derrière le parcours de ces innom-

faire cesser des comportements in-

celui que l’on croise et dont on se

brables patients qu’elle a profon-

désirables. » La confiance comme

souvient, même 35 ans plus tard :

dément aimés, nous ne doutons

levier de changement.

« à mes tout débuts, encore étu-

pas qu’elle l’ait fait.

aller m’excuser auprès d’eux. une façon d’appliquer et de transmettre le principe de congruence si important en intervention. c’est une attitude qui ouvre des portes et qui consolide les liens. Après, ils ont confiance en toi. Ça m’a permis de les amener chez le dentiste

nous avons rencontré une Mme Leroux en pleine possession de sa profession, malgré le fait qu’elle venait d’accrocher ses patins d’éducatrice spécialisée après plus de trois décennies de loyaux services. Le feu dans les yeux et la passion intacte, nous avons eu l’impression d’être en présence d’une professionnelle d’élite capable de soulever les montagnes. Et

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Mélimélo nAtHALIE MALtAIS, conSEILLèRE cLInIcIEnnE SPécIALISéE à LA dIREctIon dES SoInS InfIRMIERS dE L’HRdP

Résumé de la conférence « Le rôle de l’infirmière clinicienne au guichet unique de pédopsychiatrie

(GuP) et au module d’évaluation et de liaison (MEL) ainsi qu’à la clinique des troubles de l’humeur (ctH) de l’Hôpital Rivière-des-Prairies » présentée par les infirmières nathalie Maltais, Line brissette et Sylvie Raymond au 26e colloque de l’Association québécoise des infirmières et infirmiers en santé mentale les 28 et 29 mai 2009. GuIcHEt unIQuE En PédoPSYcHIAtRIE (GuP) Et ModuLE d’évALuAtIon Et dE LIAISon (MEL) c’est en continuité avec le plan d’action en santé mentale 2005-2010 et la mise en place du réseau intégré de services de pédopsychiatrie de l’est de Montréal, offert par les hôpitaux Rivière-des-Prairies et Maisonneuve-Rosemont, que le guichet unique en pédopsychiatrie est né en janvier 2006. Le GuP est un service d’accueil téléphonique centralisé. Il reçoit, trie et oriente les demandes d’évaluation pédopsychiatrique pour les jeunes de 0 à 17 ans de l’est de l’Ile de Montréal et d’ailleurs au Québec afin d’assurer une meilleure accessibilité aux services. Le module d’évaluation et de liaison s’est ajouté par la suite afin d’établir un continuum dans l’offre de soins et de services. Le MEL procède à la préévaluation téléphonique de la condition physique et mentale des jeunes avec le parent, l’adolescent de plus de 14 ans ainsi qu’avec les partenaires impliqués. Il oriente aux cliniques surspécialisées selon la symptomatologie. Il détermine les priorités des dossiers de la liste d’attente et offre du soutien aux familles et aux partenaires. LE RôLE dE L’InfIRMIèRE cLInIcIEnnE Au GuP/MEL L’infirmière possède une bonne connaissance du plan d’action en santé mentale et des habiletés de communication, d’empathie et de gestion du stress. Elle est habile à transmettre ses connaissances en psychopathologie aux intervenants de première ligne et à évaluer la condition physique et mentale des jeunes. Elle analyse les données recueillies et émet des hypothèses diagnostiques. finalement, elle oriente le jeune vers la clinique appropriée. LA cLInIQuE dES tRoubLES dE L’HuMEuR (ctH) La ctH a été fondée en aout 2005. Elle accueille des jeunes de 6 à 17 ans avec un trouble dépressif majeur, un trouble dysthymique, des idées suicidaires actives dont l’intensité requiert une évaluation pédopsychiatrique et/ou une tentative de suicide récente et le trouble bipolaire I et II.

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LE RôLE dE L’InfIRMIèRE cLInIcIEnnE à LA ctH Au moment de la préévaluation, l’infirmière clinicienne à la ctH… détermine le niveau d’urgence et confirme les critères d’admissibilité. Analyse la problématique actuelle, les changements observés et évalue les idées suicidaires à l’aide du coQ (comment, où, quand). Met en place un filet de sécurité et oriente à l’urgence au besoin. vérifie les facteurs de risque et de protection afin d’effectuer la gestion des demandes en attente. Informe le psychiatre afin de déterminer la complexité et l’urgence des cas. Planifie, de concert avec le psychiatre, le modèle d’évaluation choisi pour chaque client : multidisciplinaire ou médico-nursing. Reçoit et collige les données de deux questionnaires préalables à l’évaluation. Planifie et coordonne le déroulement de la journée d’évaluation. Au moment de l’évaluation multidisciplinaire, l’infirmière clinicienne de la ctH… Présente le dossier à l’équipe. Assure un soutien aux parents. Elle fait un retour sur le questionnaire soumis à la famille sur l’histoire développementale du jeune. Elle présente des constats et formule des recommandations favorisant le mieux-être du jeune et de sa famille en présence des divers intervenants de l’équipe interdisciplinaire. fait des interventions brèves (plan de sécurité pour crise suicidaire, suivi pharmacologique, enseignement en lien avec les troubles bipolaires et les habitudes de vie). Assure la liaison entre les divers services : hospitalisation, hôpital de jour, autres cliniques externes et divers partenaires. Anime, en collaboration avec la travailleuse sociale, des rencontres individuelles sur différents thèmes en lien avec la maladie. En résumé, l’infirmière assume un rôle pivot crucial, de l’accueil d’une demande jusqu’à sa prise en charge, garantissant ainsi au processus une rigoureuse continuité.

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L’adolescence est une période transitoire cruciale du développement de l’enfant. Pendant cette période où l’identité est en constante construction, être atteint d’un trouble mental Jessica lambert-fandal

peut s’avérer difficile pour le jeune et pour son entourage. à l’Hôpital Rivière-des-Prairies, l’éducateur spécialisé est appelé à être un accompagnateur pour aider le jeune dans son quotidien. un apport souvent essentiel, qui permet de préserver et de restaurer l’autonomie des jeunes patients qui doivent composer avec leur maladie et une estime de soi parfois affaiblie.

Quand estime de soi rime avec

guerison

Sylvie bourdon est éducatrice spé-

avoir une opinion favorable de

trouble de l’alimentation, d’anxiété

cialisée et œuvre depuis près de 18

soi malgré la maladie

ou de dépression, certains patients

Par maladie mentale, on désigne

qu’elle rencontre se sentent exclus

ans à l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Elle travaille au Programme de pédopsychiatrie qui offre des services

de leur milieu, de leur famille ou de

l'esprit. En fait, selon la fondation

leur réseau social et tendent à s’iso-

des maladies mentales, « il s'agit de

ler. L'estime de soi, qui est une at-

manifestations d'un dysfonctionne-

titude intérieure consistant à se

ment psychologique et souvent

dire qu’on a de la valeur, qu'on est

biologique. ces perturbations pro-

unique et important, en prend

voquent différentes sensations de

souvent un coup. L’éducateur spé-

malaises, des bouleversements

cialisé, par la justesse de son ap-

émotifs et/ou intellectuels, de

proche et de ses interventions,

même que des difficultés de com-

peut apporter une aide considéra-

cette femme au cœur tendre tente

portement ».

ble à cet effet. Il a pour fonction

par tous les moyens d’aider les

oeuvrant auprès des patients de

d’aider la personne en difficulté à

jeunes qu’elle rencontre à dévelop-

l’unité d’admission et de l’hôpital

développer des aptitudes et des

per leur autonomie et leur plein

de jour, Sylvie bourdon rencontre

outils qui l’aideront à faire face aux

potentiel, malgré leur maladie!

plusieurs cas cliniques. Atteints de

nombreux défis du quotidien.

spécialisés et surspécialisés en psychiatrie à une clientèle d'enfants et d'adolescents présentant des troubles mentaux transitoires ou persistants. Passionnée de son travail, elle croit en son rôle d’éducatrice et au soutien qu’elle peut apporter aux jeunes patients ayant une image d’eux trop souvent altérée.

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l'ensemble des problèmes affectant


à l’hôpital de jour, chaque patient

Sylvie bourdon a créé, en collabora-

empathique sont des aptitudes essen-

possède ses propres objectifs à at-

tion avec des patients de l’hôpital de

tielles dans notre travail » avance-t-elle.

teindre. Que ce soit de retourner à

jour, un jeu de société portant sur la

L’éducateur ne peut entretenir d’idées

la maison, de réintégrer son milieu

résolution de problèmes, qui sera

préconçues à l’égard des patients. ou-

scolaire, d’adopter une bonne hy-

édité prochainement.

vert au changement, il doit constam-

giène de vie ou de suivre un horaire

croyant fermement en l’importance

ment rester à l’écoute des jeunes et de

bien précis, l’atteinte de ces objectifs

de la valorisation, elle ne manque

leurs besoins afin de les aider à réinté-

nécessite des efforts soutenus. pas une occasion d’encourager et « L’éducateur est là pour aider, ac- de féliciter un patient pour ses réus-

grer leur milieu de vie.

compagner et observer le jeune

sites, aussi petites qu’elles puissent

dans la réalisation de ses objectifs »,

être. Respecter le patient en misant

d’intervention évoluent et parce que la

précise Mme bourdon.

sur ses forces, en lui permettant de

Au cours de ses années de service,

vivre des expériences positives durant son séjour favorise la construc-

elle s’est donnée comme mandat

tion positive de l’identité. Ainsi, ce

d’aider les jeunes patients dans leur

n’est pas tant la nature des activités

démarche et a mis sur pied des acti-

qui importe, mais bien les apprentis-

vités qui favorisent l’évolution posi-

sages personnels qu’elle suscite chez

tive de l’image de soi. Remplie

le patient.

d’initiative, elle crée des ateliers sur la gestion du stress, l’acceptation de

Les défis du quotidien

la maladie, la gestion du quotidien

« Puisque certains jeunes nous confient leur peine et leurs frustrations, la relation d’aide et l’écoute

et la socialisation. utilisant le jeu pour faire passer certaines notions,

Parce que les courants et les techniques complexité des cas cliniques augmente, l’éducateur spécialisé doit être à l’affut des nouvelles formations. Sylvie bourdon affirme qu’au cours des années, l’HRdP a contribué à son perfectionnement professionnel. travaillant en équipe avec les infirmières, les préposés aux bénéficiaires, les professionnels ainsi que les médecins, l’éducateur spécialisé a un rôle important qui ne peut être minimisé. Accompagnant le patient dans ses activités journalières, il est souvent témoin des progrès et des difficultés de ce dernier dans son quotidien. Il peut ensuite rapporter ses observations en les partageant en réunion d’équipe. Le travail d’équipe prend donc tout son sens pour l’éducateur spécialisé. Malgré le fait que la profession ne soit pas régie par un ordre professionnel, Sylvie bourdon trouve stimulant de voir

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comment le métier d’éducateur tend à évoluer. Selon elle, l’éducateur spécialisé doit d’abord valoriser ses fonctions et faire connaitre l’importance de son rôle au sein de son équipe. cette femme déterminée, qui essaie de transmettre sa passion de la vie aux jeunes, ne craint pas pour l’avenir de la profession d’éducateur à l’HRdP qui, selon elle, joue un rôle fondamental dans le processus de guérison du jeune patient.

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Mélimélo

relais scientifique du er 1 juillet 2009

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c’est dans un style décontracté et rigoureux, empreint

tive, stimulerait la fonction immunitaire, aurait des proprié-

d’humour, mais foisonnant de données probantes, que

tés antioxydantes, oncostatiques, vasoconstrictives, anti-

le dr André Masse, directeur clinique du Programme des

diurétiques, serait administrée à la suite d’un traumatisme

troubles neurodéveloppmentaux, a présenté dans le

crânien, réduirait la douleur de fibromyalgie, protègerait

cadre des Relais scientifiques la « personnalité pharmaco-

des cicatrices rénales lors de pyélonéphrites et favoriserait

logique » de la mélatonine. une molécule si simple que

l’apprentissage, etc. Elle aurait aussi des capacités de jou-

le premier étudiant en chimie venu est à même de la syn-

vence en prolongeant la vie des musaraignes. à savoir si

thétiser, mais ô combien prometteuse! Pilule du sommeil

l’humain bénéficiera du même avantage, cela reste à

aux nombreuses vertus, la mélatonine est sécrétée natu-

prouver. Les troubles de comportement seraient moindres

rellement par la glande pinéale en conjonction avec les

en sa présence. Mais dans ce cas, peut-être explique-t-on

cycles circadiens. un peu comme les vampires, elle

le progrès par la simple amélioration de la qualité du som-

s’éveille à la tombée de la nuit et disparait de l’organisme

meil. Et si ce n’était pas assez, la mélatonine se targuerait

au lever du jour lorsque la lumière se pointe. Si elle n’est

de jouer dans les platebandes des antidépresseurs, avec

pas sédative à proprement parler, elle prépare à la noc-

des versions disponibles en france qui amélioreraient l’hu-

turne fuite en prédisposant le corps à l’endormissement.

meur. Est-ce à dire que nous sommes en présence d’une

Sa principale application se trouve donc dans le traitement

panacée? Sans doute pas. Mais si elle n’offre pas de ga-

des troubles du sommeil. Et avec des résultats plus qu’in-

rantie irréfutable de santé, elle présente à tous le moins

téressants, toutes catégories d’âge confondues, particu-

l’avantage d’être inoffensive dans le pire des cas. Et si

lièrement auprès des autistes et des jeunes présentant des

d’emblée il vous prenait l’envie de la chercher dans la

troubles du développement. on la retrouve en vente libre

nature, sachez qu’on retrouve cette molécule dans les

depuis 2003. Ses effets secondaires sont anodins (un peu

noix, le maïs, les tomates et les pommes de terre. La confé-

d’hypersomnolence le matin dans de rares cas) et ses au-

rence du dr Masse a été suivie par près de 100 personnes

tres qualités sont dignes d’intérêt. Elle serait cycloprotec-

éveillées et attentives.


Calendrier des évènements à venir à HrDP

iques if t n ie c s is a l e r 12 h 30 à 14 h

LE En bIEntôt dISPonIb éREncE ModE vISIoconf

L’éduccoLLoQ un pro ateur en uE : fessio psych nnel d iatrie, u quot idien 21 o Cto bre con 200 sulte 9 z pou

not re si r plu te In s d’i tern nfor et PLAc m ation ES L IM It éES

9 14 oCtobre 200

nostic d’autisme « L’annonce du diag e : et sa prise en charg

uébec » tre la france et le Q en n iso ra pa m co e un E PRéSEnté PAR MM

bRIGIttE cHAMAK.

coL Lo Q uE S Et é cIEn vèn EME t nt o IfIQuE PAR LA f RG A nISé o n LES d S A PEtI tIon tS t RéSo 5 et RS

6m

E SItE IntERnEt conSuLtEz notR RMAtIon PouR PLuS d’Info dAtE dES Et PouR AvoIR LA IEntIfIQuES. c S IS LA RE S In A H c PRo

ai 2 P Lu S dE 010 dét LE P AILS Roc à v EnIR HAIn dA nu L’In nS Mé R t ERo MISS dE Ion .


Le 21

octobre 2009 à l’Hôpital Rivière-des-Prairies

Une invitation UniqUe en son genre… pour faire le point sur la place qu’occupe l’éducateur en 2009 dans les soins psychiatriques de pointe et sur l’évolution attendue de sa profession.

Inscription avant le 13 octobre 2009 Cout d’inscription :

régulier 60 $ Étudiant 10 $

www.hrdp.qc.ca

Information : Téléphone : 514 323-7260 poste 2088


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