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La guerre des bulles aura bien lieu en Suisse romande

Le petit monde romand du vin mousseux est en pleine effervescence. Un seul acteur s’apprêtait à reprendre les activités d’élaboration de mousseux en méthode traditionnelle. Un concurrent vient de se déclarer. Etat du champ de bataille.

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Ces trente dernières années, l’élaboration des vins mousseux en Suisse romande, pour de petits vignerons, se partageait entre les activités «à façon» de deux élaborateurs et metteurs en bouteille, le Vaudois Daniel Marendaz, à Mathod, et le Genevois Xavier Chevallay, à Cartigny. Si le «vin de base» se fait chez le viticulteur, tout ou partie des opérations de refermentation en bouteille pour la prise de mousse, l’élevage sur latte, puis le dégorgement et la mise en bouteilles doivent être réalisées par un spécialiste. On savait que le vigneron de Lavaux Maxime Dizerens et Marcel Wenger avaient repris les activités du Vaudois Marendaz. Mi-avril, Xavier Chevallay annonçait à ses clients remettre également ses activités au même duo d’acteurs, après 30 ans d’activité, début juillet, mais le Genevois restera l’interlocuteur de ses clients «au moins jusqu’à l’été 2024», l’équipe d’élaboration et les locaux de Cartigny seront conservés.

Pas de monopole, mais un duel annoncé

On s’acheminait donc vers un monopole de la «champagnisation» (terme proscrit par la législation qui lui préfère «méthode traditionnelle»...) en Suisse romande, hormis, bien sûr, chez les grands acteurs, comme Mauler, à Neuchâtel, ou les Caves du Tunnel, à Conthey (VS). C’était sans compter la riposte d’Œnologie à façon, à Perroy (VD), un «tonnelier» actif depuis 1948, d’abord dans le canton de Vaud, puis dans toute la Suisse. Une nouvelle équipe a repris l’entreprise récemment, avec le maître caviste Fabio Penta. La maison de Perroy a annoncé proposer dès maintenant de s’occuper des vins nécessaires à l’élaboration de mousseux «en méthode traditionnelle». A Perroy, un vaste espace (7000 m2 d’entreposage et de locaux de manutention dont 1000 m 2 de frigo) leur sera dédié. Des machines, dont des gyropalettes et une ligne de dégorgement, ont été commandées en Champagne et seront prêtes pour terminer les premiers mousseux, au printemps 2024, après un séjour sur lattes d’un an au moins... Jusqu’ici, Œnologie à façon proposait d’ajouter du gaz carbonique au vin, selon la méthode dite de «carbonication». «Celle-ci n’a pas d’impact direct sur les propriétés gustatives, qui reposent sur la qualité du vin, tandis qu’en méthode traditionnelle, l’obtention de l’effervescence participe pleinement à son caractère organoleptique.»

Quel est le marché des vins mousseux suisses ? Pour la première fois, l’Office fédéral de l’agriculture publie des chiffres sur les mousseux suisses, sans détailler leur mode d’élaboration (une troisième méthode est celle du prosecco, dite Charmat, dans de grandes cuves closes, des «autoclaves»). En 2022, 728 000 litres de vin suisse ont été transformés en mousseux. Il s’en est consommé 750 000 bouteilles (soit 558 000 litres). Par comparaison, la consommation de mousseux importés est passée de 27 millions de bouteilles en 2019 et 2020 à plus de 31 millions de bouteilles, en 2021 et 2022. Sans égard pour le mode d’élaboration, l’Italie domine les importations, avec 14,5 millions de litres, soit le double de la France (5,5 millions de litres) et l’Espagne (2,2 millions de litres) réunies. La Champagne a annoncé une progression de 3,9% de l’exportation en Suisse, soit 6,3 millions de bouteilles, avec un chiffre d’affaires de 145,3 millions d’euros, en hausse de 15,7 % d’une année à l’autre. La Suisse est le 8e plus gros importateur de champagne, derrière la Belgique. PIERRE THOMAS

RTS Info

Additifs et polluants sous la loupe

Une commission du National demande au Conseil fédéral d’intégrer dans sa stratégie nutrition de nouvelles recommandations concernant les effets néfastes des additifs alimentaires et des polluants agrochimiques sur la santé. La motion sera débattue mercredi lors d’une session spéciale. La commission s’inquiète notamment des perturbateurs endocriniens et de l’effet cocktail, c’est-à-dire de l’exposition simultanée à plusieurs polluants.

20 Minutes

Zurich lutte contre la surchauffe

Les villes sont tout particulièrement touchées par la hausse des températures moyennes. Comment contrer ce phénomène? Dans le cadre de l’exposition «Cool Down Zürich» (à voir jusqu’à fin mai), le service des espaces verts de la ville revient sur ce qui aide à lutter contre la chaleur urbaine et sur les mesures mises en place par la ville de Zurich. Les solutions? Les plantes, l’eau, l’ombre, les surfaces, les courants frais et la sensibilisation.

Sonntagsblick

Un nombre record de postes vacants

Près des deux tiers des hôtels suisses peinent à recruter. Le nombre de postes à temps plein vacants dans l’hôtellerie-restauration est au plus haut, estime la faîtière Gastrosuisse dans l’hebdomadaire alémanique. Pas moins de 8500 postes sont actuellement vacants, contre 2000 en 2015, tandis que les nuitées ont augmenté. On compte aujourd’hui 509 nuitées pour un temps plein, soit 100 de plus qu’en 2010, montre une estimation de Hotelleriesuisse.

LE CHIFFRE 10

C’est le nombre de villes suisses qui ont signé le Pacte de Milan en matière de politique alimentaire urbaine. Ainsi, après Genève, Lausanne, Bâle et Zurich, ce sont Fribourg, Morges, Sion, Bulle, Onex et Moutier qui sont désormais signataires de ce texte dont l’objectif est de contribuer au développement de systèmes alimentaires durables.

GOSNOW

Retour en grâce des sports d’hiver

Gosnow, l’Initiative visant à promouvoir les sports de neige en Suisse, tire un bilan positif en cette fin de saison. Alors que la saison dernière avait été ternie par des annulations de dernière minute en raison de la pandémie, l’association d’utilité publique peut se réjouir d’une nouvelle saison record au cours de cet hiver. «Après que près de 40 % des camps réservés via notre plateforme Gosnow ont dû être annulés l’an dernier, le besoin de rattrapage a été d’autant plus grand cette année», explique Tanja Frieden, présidente de Initiative sports de neige Suisse. De décembre 2022 à mi-avril 2023, 16 790 enfants sont partis à la neige dans le cadre de 376 camps Gosnow. (DOE/PCL)

Vignoble valaisan «plus durable»?

L’Interprofession de la Vigne et du Vin (IVV) veut rénover le vignoble valaisan afin de le rendre «plus rentable et plus durable» d’ici 2030. Cette vision pourrait être soutenue par un crédit cadre de 141 millions de francs. «Le morcellement est l’un des principaux freins à la rentabilité de la viticulture en Valais», estime l’IVV. Afin de pérenniser le vignoble et les entreprises du secteur, l’interprofession milite pour restructurer 1000 ha du vignoble cantonal (sur un total de 4764) en créant des unités d’exploitation d’au minimum 3000 m2 , mécanisables et durables. (ATS)

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