L’Hôtel-Dieu hier et aujourd’hui Présentation de l’Hôtel-Dieu I) Monseigneur d’Inguimbert, fondateur de l’Hôtel-Dieu.
Né en 1863 à Carpentras de petite noblesse, dans le bâtiment de la M.J.C, Monseigneur d’Inguimbert reçoit des lettres de prêtrise en 1707 puis est envoyé à Rome en 1709 suite à des affaires familiales liées aux tribunaux (problème de succession entre sa mère et des cousins). A Rome, il progresse dans la hiérarchie catholique pour finir évêque de Carpentras et recteur de la bibliothèque (il quitte Rome pour Carpentras suite à un complot). Ayant reçu un enseignement par les trappistes (charité, humilité et pauvreté), Monseigneur d’Inguimbert étant un humaniste, il met sa bibliothèque personnelle à disposition de la collectivité, ainsi que sa collection de livres et de monnaies. Sa bibliothèque personnelle était l’une des plus riches de son temps. En 1735, Monseigneur d’Inguimbert devient évêque de Carpentras. Puis en 1762, c’est l’inauguration de l’Hôtel-Dieu et il fait appel aux sœurs Augustines de Caromb pour le service des malades. Elles devront quitter l’hôpital durant la Révolution pour y revenir en 1818. En 1934, on inaugure la maternité. Enfin l’hôpital de l’Hôtel-Dieu sera transféré au Pôle santé en 2002. Monseigneur d’Inguimbert meurt en 1757 suite à une crise d’apoplexie sûrement due à une grande contrariété.
II)
L’histoire de ce bâtiment à travers les âges.
Ce bâtiment date du XVIIIème, dans les années 1750. Il a donc Un étage pour les hommes et un pour les pour caractéristiques une certaine symétrie et une surcharge femmes. Sous les arcades exposées plein sud, les malades pouvaient profiter du soleil. décorative. Il a une taille de 100 mètres de longueur sur 80 mètres de largeur. Il est célèbre pour ses pots à feu dont le mouvement de la flamme est très bien représenté. Mais les originaux étant atteints d’une maladie de la pierre, ceux présents au-dessus de l’hôtel-Dieu sont des copies faites à partir de résine. En passant sous la grande porte d’entrée dans la cour, on peut voir au plafond un motif qui est en réalité une sorte de rébus. L’étoile à 12 branches représente les 12 apôtres, les cœurs se traduisent par la charité et les étoiles par l’espérance. De plus, les Page 1 sur 4
motifs se regroupent en quatre groupes qui nous rappellent les quatre évangélistes. A la droite du bâtiment était situé l’hôpital, tandis qu’à sa gauche se trouvaient la pharmacie et le couvent. Les matériaux de construction sont dans l'ensemble d'origine locale : carrières entre Caromb et SaintDidier pour les caves et les voûtes, pierres de Caromb pour les marches de l'escalier, pierres d'Oppède pour les voûtes du hall d'honneur, pierres de Saint-Didier pour l'encadrement des portes, et de Villeneuve-lès-Avignon pour l'encadrement des fenêtres. Les pierres du Barroux et de Beaumes-deVenise furent réservées au dallage. Le plâtre provenait de La Roque-sur-Pernes et Mormoiron. Les tuiles et carrelages furent fabriqués à Venasque et Montfaucon, les briques à Bédoin. Quant à la charpente, elle fut édifiée en sapin de Tournon et les liteaux provenaient d'Andance. La façade principale, côté ouest, fait face à l'entrée de la ville, en provenance d’Avignon. De style baroque, elle est composée d'une porte cochère en bois sculpté, surmontée d'une fenêtre à balcon et d'un fronton orné d'angelots. Cet ensemble est encadré de colonnades. Le toit est intégralement couvert en tuiles romanes. Il est bordé d'une rambarde ornée de six pots-à-feu. En entrant, on se retrouve en face d’un escalier de 20 mètres de large et composé de 75 marches. De plus, la rampe bordant cet escalier est un bijou de savoir-faire. Deux portes représentant pour l’une la jeunesse et pour l’autre la vieillesse, sont situées de part et d’autre.
III) Intérieur du bâtiment. 1. La bibliothèque. Aujourd’hui l’Hôtel-Dieu est un bâtiment qui trouve son nouveau statut en tant que bibliothèque-musée depuis son ouverture le 4 novembre et son inauguration le 17 novembre 2017. Cela a demandé plusieurs années pour fonder ce projet et plus de deux ans de travaux. L’Hôtel-Dieu est transformé pour accueillir les livres ainsi que les tableaux des anciens locaux municipaux, mais la bibliothèque se tourne également vers la modernité avec un accès au numérique, aux jeux vidéo, ainsi qu’à des expositions d’objets d’arts, d’instruments de musique ou scientifiques. Cette reconversion du bâtiment permet aussi de montrer le travail d’artistes carpentrassiens.
2. Les tableaux des donateurs Les tableaux de donateurs ou donatifs sont signes de reconnaissance envers l’institution (religieuse et médicale) qui les remercie pour le versement de dons plus ou moins importants. Lorsque ces derniers dépassaient 1000 livres, il y avait une contrepartie, un cadeau, la pose d’un tableau nominatif (aujourd’hui on en dénombre 285). On peut donc dire que c’est un mur consacré aux donations et érigé pour les donateurs. Leurs valeurs varient de 200 à 3000 francs. Page 2 sur 4
3. La Pharmacie La pharmacie est exceptionnelle avec un nombre impressionnant de pots et de tiroirs pour contenir les médicaments. Il s’agissait souvent de recettes artisanales. Il est à noter qu’à l’époque même le sucre était considéré comme médicaments (un tiroir réservé aux sucres d’orge).
4. Le tour Il existe un compartiment où les mères pouvaient abandonner les enfants afin qu’ils soient soignés, éduqués et élevés dans l’enceinte de l’Hôpital.
5. La chapelle Située à l’angle nord-ouest du bâtiment, elle s’ouvre sur le hall d’honneur. Derrière l’autel on retrouve une copie d’un tableau du peintre Raphaël. Sur les murs on retrouve des tableaux qui représentent le chemin de croix. On peut également observer la grille de clôture qui séparait la communauté des sœurs des participants à la messe.
IV)
Une visite chez les sœurs Augustines.
Nous avons rencontré trois sœurs : sœur Marie-Hélène, sœur Michèle, sœur Antonia. Sœur Antonia vient de Corse, elle a eu un premier appel à l’âge de 8 ans lorsqu’elle voyait les sœurs faire la quête. Puis elle a eu deux autres appels à 14 et 18 ans. Elle pratiquait la chasse. Lorsqu’elle est devenue sœur, elle est entrée à l’école Saint Vincent où elle était monitrice d’internat. Elle a été dans beaucoup de couvents différents. Puis elle a eu un entretien avec la mère des sœurs de l’hôpital. Elle se fait hospitaliser puis retourne en Corse dans une maison de repos à Bastia. Elle reçoit une lettre de la sœur qu’elle avait rencontrée à Carpentras qui lui annonce le décès d’une des sœurs. Le frère d’Antonia lui dit qu’il faut qu’elle parte remplacer la sœur décédée, elle attend huit jours puis c’est le grand départ. Enfin trois mois après elle demande à entrer chez les Augustines (les sœurs de l’hôtel dieu). En 1954, les Augustines de Carpentras fusionnent avec les Augustines de Meaux (en Seine-et-Marne), elle est obligée de partir à Meaux, elle demande au Pape Jean XXIII de revenir à Carpentras. Sœur Antonia était aide-soignante à la maternité. Sœur Marie Hélène venait de Bourgogne. Elle était Augustine à Marseille où elle s’occupait des bébés. Lorsqu’il n’y eut plus de sœur, elle a été accueillie par la congrégation de Carpentras. Elle est entrée dans l’ordre en 2005. Elle s’occupait du catéchisme notamment de la préparation au baptême et du petit linge d’autel. Sœur Michèle vient des Alpes de Haute Provence, elle organise le loto, le repas paroissial et elle a pris sa retraite en 1998. Page 3 sur 4
Les activités des sœurs à l’Hôtel-Dieu : depuis 300 ans toutes les sœurs Augustines travaillent à l’hôpital. Elles étaient 3 en chirurgie, puis 2 par service. Elles travaillaient tous les jours, 24h/24h, aujourd’hui pour remplacer une sœur il faut 3 infirmières. Elles ne touchaient aucun salaire tout était versé à la communauté.
La vie religieuse et Saint Augustin : la règle de saint Augustin est leur code de vie, cette règle se base sur le fait de vivre ensemble, avoir une vie fraternelle.
Tout d’abord les sœurs se réveillent, elles vont à l’office du matin suivi de la messe à 7h. Après elles prennent le petit déjeuner. Ensuite, elles ont chacune des activités et occupations, elles prennent le repas ensemble, reprennent leurs activités et assistent aux vêpres (prière du soir). Chaque soir, elles ont un temps d’oraison et de lecture. Aujourd’hui leur communauté commence peu à peu à disparaître puisque les jeunes sœurs se dirigent davantage vers les nouvelles communautés. Remerciements Nous tenons à remercier madame Maryvonne Mathieu, auteur du livre « Carpentras autour de l’HôtelDieu » qui nous a accompagnés lors de la visite et qui nous a permis d’utiliser son livre. Nous remercions aussi monsieur Delmas, conservateur de la bibliothèque qui a organisé notre visite et nous a permis de voir différentes pièces. Enfin un grand merci aux sœurs Augustines qui ont donné deux heures de leur temps pour répondre à nos questions et nous offrir un goûter. Des élèves de 2°1 et de 2°4.
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