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Place à la musique !
La musique est bien présente aux HUG : pendant plus de vingt ans, l’Ensemble instrumental romand s’est produit aussi bien dans les unités de soins que lors du traditionnel rendez-vous pour le concert de l’an. Désormais, les Concerts du cœur genevois s’occupent d’une grande partie de la programmation musicale à l’hôpital. Cette association organise une vingtaine de concerts par an sur les différents sites des HUG, en plus de coordonner ceux de la Haute école de musique de Genève, partenaire historique des HUG. Offrir des moments de musique de qualité, notamment lorsque l’accès aux salles de concert traditionnelles est compromis en raison de la maladie, d’un handicap ou d’une hospitalisation, est la noble mission des Concerts du cœur genevois.
Dans un couloir, un hall, une cafétéria, un parc ou directement en chambre, les musiciens et musiciennes sont invitées à créer des moments chaleureux et accessibles, raconte Laure Zaugg, co-directrice artistique de l’association : « C’est une démarche de médiation culturelle. Nous encourageons les artistes à établir un dialogue avec leur public et à s’adapter à celui-ci. » Du choix de l’habillement à celui des morceaux, en passant par la présentation des œuvres et des instruments ou le partage d’anecdotes, il s’agit de casser les codes traditionnels du concert.

L’association propose une programmation musicale très variée, privilégiant des œuvres connues du grand public. « Nous souhaitons qu’elle soit très hétérogène et représentative de la scène genevoise, mais toujours de grande qualité », précise Laure Zaugg. Ces concerts, qui sont de vrais moments d’évasion, visent à apporter du réconfort et de la joie dans le quotidien de l’hôpital.
« Que ce soient les malades ou le personnel, la musique ramène chacun et chacune à son humanité et créée du lien entre les gens », conclut Laure Zaugg.
CLÉMENTINE, violoniste
« Des toutpetits se sont dressés dans leur lit à barreaux pour écouter la musique »
« Tout a commencé à la naissance de ma fille, née avec sept semaines d’avance. C’était en 2021, elle est restée un mois à l’hôpital. Je voulais lui jouer du violon, mais je n’ai pas eu le droit d’apporter mon instrument à cause des restrictions liées au Covid19. C’est grâce à elle que je suis revenue bénévolement en pédiatrie pour apporter un peu de chaleur aux enfants malades.
J’avais beaucoup d’appréhension, mais le fait de jouer m’a permis de regarder les enfants autrement et d’oublier où j’étais. Grâce à la musique, les lieux sont devenus plus vivants et plus gais. J’ai joué du Bach, du Brahms, du Mozart, dans les couloirs, dans les chambres et sur le grand balcon, ainsi qu’une berceuse pour une maman qui allaitait son bébé. Des enfants sont sortis, se sont mis à danser. Des toutpetits se sont dressés aux barreaux de leur lit pour écouter la musique, j’en ai vu d’autres lâcher le portable de leur parent pour ne pas perdre une miette de ce que je faisais… Lorsque nous évoluons dans un grand orchestre, le public est loin. Ici, j’ai aimé être au contact de mon public. Un adolescent handicapé moteur, qui partageait mon goût pour la musique irlandaise, m’a ainsi raconté qu’il adorait le violon, car son père en jouait. Je me suis sentie utile et j’ai reçu beaucoup d’énergie positive en retour. La joie des enfants, de leurs parents et du personnel soignant m’a donné envie de renouveler l’expérience avec les Concerts du cœur genevois pour lesquels je vais passer une audition. »