IDAY
Newsletter Automne 2014
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Le rôle de la société civile africaine dans les projets de développement en Afrique
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Porte-voix de l’éducation en Afrique
Journée de l’Enfant Africain 2014 Interview d’Abigail Disney Yaguine et Fodé - 15 ans déjà
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Assemblées régionales L’Assemblée régionale prévue pour l’Afrique de l’Ouest a été reportée à début 2015 en raison de l’épidémie Ébola. IDAY met tout en œuvre pour rassembler tous les acteurs et reprogrammer une Assemblée régionale dans la région. L’Assemblée régionale prévue pour l’Afrique de l’Est se tiendra quant à elle du 27 octobre au 1er novembre au Burundi. Plus d’informations suivront très prochainement concernant les modalités pratiques, n’hésitez pas à poser vos questions en envoyant un e-mail à info@iday.org.
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Sommaire 2 - Mot du Président d’IDAY 3 - Actualités IDAY-International 4 - Journée de l’Enfant Africain 2014 5 - Interview d’Abigail Disney 6 - Le rôle de la société civile africaine dans les projets de développement
Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin
A propos d’IDAY IDAY-International est un réseau de plaidoyer regroupant les associations de la société civile africaine oeuvrant pour l’éducation. IDAY-International se bat pour le droit de tous les jeunes Africains à une éducation de base de qualité en encourageant un dialogue constructif entre la société civile africaine et ses gouvernements.
IDAY-International 19, rue des Jambes - 1420 Braine-l’Alleud - Belgique Editeur Responsable : J-J. Schul Rédacteur en chef / graphiste : L. Fourmentin Tél. +32 (0)2 385 44 12 - lfourmentin@iday.org Compte bancaire : IBAN - BE 93 5230 8026 6767 BIC - TRIOBEBB (TRIODOS).
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Mot du Président d’IDAY Le développement est le processus par lequel on améliore sa capacité de déterminer son propre avenir. Cela suppose un gouvernement qui respecte et protège les droits fondamentaux des gens pour qu’ils puissent pleinement exploiter leur potentiel. Il est tout aussi important de pouvoir se prémunir d’éléments aléatoires, comme par exemple les conflits ou certaines maladies qui, s’ils sont prévalents, réduisent la confiance des gens en leur avenir et celui de leurs enfants. Si elle veut soutenir ce processus, l’aide au développement, qui est en soi un facteur aléatoire, doit se faire discrète et renforcer la capacité locale de prendre les choses en mains. Tout porte à croire que cela demande une véritable révolution dans l’organisation de cette aide.
Jean-Jacques Schul Président-fondateur d’IDAY-International www.iday.org
Actualités - IDAY International
Europe
Commémorations Yaguine & Fodé 2014 « Excellence, Messieurs les membres et responsables d’Europe, (…) c’est notre solidarité et votre gentillesse que nous vous crions au secours en Afrique. »
C’est par ces mots que débute la lettre trouvée sur les corps sans vie de Yaguine et Fodé, deux jeunes Guinéens cachés dans le train d’atterrissage d’un avion de la Sabena en 1999. Quinze ans après, la Plateforme de Mémoire de Yaguine & Fodé (dont fait partie IDAY) a organisé le vendredi 1er août la projection du film « Africa Paradise » au cinéma Vendôme et le 2 août une journée de commémorations à l’Ambassade de Guinée puis à l’aéroport de Zaventem. Après une minute de silence devant la gerbe de fleurs, des roses blanches furent distribuées aux passants, accompagnées d’un feuillet reprenant le message de Yaguine & Fodé. Le but des commémorations était de rendre hommage à ces deux jeunes victimes et de réactiver l’intérêt de l’opinion publique autour du manque de respect des droits fondamentaux qui affecte l’avenir de la jeunesse africaine.
Staff De nouveaux collaborateurs pour IDAY-International : une nouvelle Directrice de Projets - Audrey Laviolette, une nouvelle Secrétaire administrative - Brigitte Brogniez et un nouveau Chargé de communication (jusqu’au retour de Dominique) - Louis Fourmentin. IDAY-International a le regret d’annoncer le départ de Marie Deridder à partir du 19 septembre. L’équipe d’IDAY-International se tient au service des membres d’IDAY pour renforcer la synergie du réseau et prépare plusieurs surprises avant la fin de l’année 2014.
Europe / US En partenariat avec la King Baudouin Foundation United States (KBF-US), fondation parente de la Fondation Roi Baudouin, IDAY est fier d’annoncer la création du fonds « IDAY American Fund ». Ce fonds va permettre à nos sympathisants américains de participer au développement international du réseau IDAY. Pour plus d’informations : www.kbfus.org et www.iday.org.
« D’enseignants à enseignants » Programme de formation des professeurs par IDAY-Kenya IDAY-Kenya a identifié une carence majeure dans les écoles au Kenya : le manque de formation des enseignants. Pour répondre à ce disfonctionnement, IDAY-Kenya a mis sur pied une équipe de professeurs formés et reconnus dans leur discipline. Ces enseignants se sont portés volontaires afin d’offrir leur temps libre pour former leurs collègues travaillant dans les bidonvilles. Ce projet pilote a déjà été à l’œuvre dans 6 écoles et a rassemblé près de 250 personnes.
Afrique Initiative de plaidoyer au Kivu / Pour une éducation de qualité pour tous
Les résultats sont très prometteurs : les parents sont ravis, font des dons aux écoles, les professeurs sont plus motivés que jamais et de plus en plus nombreux à vouloir participer à ces formations. Le projet va maintenant s’étendre aux autres catégories concernés par l’enseignement : les étudiants (comment réussir son examen ?), les parents (comment suivre et aider son enfant à l’école ?) et les professeurs principaux (gestion financière, des ressources humaines, etc.).
IDAY-Kivu RDC a énuméré une série de propositions pour améliorer le secteur éducatif en RDC. Rédigé en partenariat avec les représentants de comités de parents, des gestionnaires d’écoles et de plusieurs autres acteurs de la société civile, ce document est à diffuser massivement et entend servir de base pour d’autres pays membres d’IDAY afin que les droits et les libertés à la scolarité soient garantis et respectés partout.
Si vous désirez soutenir ce projet, contactez IDAY-Kenya via la Bourse à Projets sur notre site www.iday.org.
Pour plus d’infos, rendez-vous sur notre page Facebook ou sur www.iday.org.
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Journée de l’Enfant Africain 2014 La Journée internationale de l’Enfant Africain (JEA) est pour IDAY un moment dédié à rassembler et faire entendre la voix de la société civile dans le cadre d’un dialogue constructif avec les autorités. S’ inscrivant dans l’esprit de la marche des jeunes Sud-Africains en 1976, les membres d’IDAY commémorent chaque année cet événement sur le thème du droit à une éducation de qualité pour tous, en particulier pour les groupes les plus vulnérables et négligés. Les célébrations de la Journée de l’Enfant Africain 2014 ont permis à de nombreuses coalitions IDAY d’apporter un regard pertinent sur les enjeux liés à l’éducation. Se basant pour la plupart sur le thème de l’Union Africaine “Une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants en Afrique”, certains ont donné d’autres orientations à ces commémorations - soit en se focalisant sur des thèmes spécifiques (tels que les enfants handicapés, les jardins scolaires, etc.) - soit en menant des actions remarquables (projection du film “African Youth for Africa” au ZIFF festival (Zanzibar), manifestation publique de 2500 personnes et beaucoup d’autres). IDAY-International est donc fier de vous faire partager toutes ces actions entreprises par ses membres. Kenya Il y a plus de 150 millions d’enfants handicapés dans le monde et 4/5e sont présents dans les pays en voie de développement – où ils manquent de structures et d’accompagnement.
Nigéria
IDAY-Kenya a réussi à rassembler quelque 250 participants lors de la JEA 2014 - dédiée aux enfants handicapés.
Tanzanie
Durant trois jours, du 13 au 16 juin, IDAYNigéria a préparé et participé à une table ronde et une évaluation sur les plantations d’Artemisia-Annua avec les ONG participantes, ainsi qu’une conférence de presse afin que la santé et l’accès à l’éducation pour tous soit assuré.
Du 14 au 16 juin, IDAY-Tanzanie a mené plusieurs activités de sensibilisation dans 15 écoles pour promouvoir les jardins scolaires et d’augmenter l’accès à des traitements anti-malaria. En plus de ces actions de sensibilisation, IDAY-Tanzanie a assuré la projection du documentaire « African Youth for Africa » lors du festival ZIFF (Zanzibar International Film Festival).
Togo RDC Cameroun Le 17 juin à Yaoundé, IDAYCameroun a tenu une journée entière de débat national sur quatre thématiques liées à l’éducation : l’implémentation de l’accord de Dakar pour l’éducation pour tous et l’Agenda post 2015, la décentralisation du système éducatif, la question du genre à l’école et l’éducation des enfants vulnérables.
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A Kinshasa, deux journées d’actions se sont tenues : le 7 juin avec des actions de sensibilisation dans 5 écoles et 20 structures participantes et le 16 juin avec un débat-national. Au Kivu, c’est une conférencedébat qui a rassemblé 150 représentants dont Mme la Ministre du Genre qui s’est engagée à ce que le gouvernement continue à appuyer les efforts des organisations de la société civile.
A Tsévié, IDAY-Togo a mené deux journées d’actions : le 24 juin avec une visite guidée des établissements scolaires et le 26 juin avec une manifestation publique rassemblant 2500 personnes.
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JEA 2014 - IDAY IDAY-Belgique a organisé une journée d’actions au sein du parc zoologique Pari Daiza suivi d’un débat avec les autorités et les ambassadeurs afin de faire de l’éducation pour tous une priorité et pour renforcer le rôle de la société civile africaine. IDAY-France a organisé une exposition-concert suivi d’un débat sur le thème « Les loisirs peuvent-ils contribuer à l’éducation pour tous ? ». IDAY-UK a pu tenir un discours à la Chambre des Communes britannique sur le thème de l’« Éducation pour tous en Afrique ».
“ Une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants d’Afrique ” Thèmes spécifiques IDAY-Guinée-Conakry – “ Les défis de l’éducation dans les zones péri-urbaines” IDAY-Kenya – « Briser les barrières empêchant l’éducation scolaire » IDAY-Mauritanie – « Droit à l’éducation des enfants vivants avec un handicap »
Thème de l’Union Africaine IDAY-Gabon, IDAY-Rwanda, IDAYOuganda, IDAY-Bénin, IDAY-Burkina Faso, IDAY-Togo, IDAY-RDC , IDAY-Cameroun, IDAY-International, IDAY-UK
IDAY-Ghana – « Une éducation de qualité – Le rôle du gouvernement – Agenda Post-2015 » IDAY-Tanzanie – « Promouvoir une éducation de qualité pour nos enfants par une meilleure prévention anti-malaria » IDAY-Nigéria – « Travailler ensemble pour atteindre une éducation de qualité pour nos enfants – la panacée pour le développement »
Bénin
Ghana
IDAY-Bénin a pour sa part commémoré la JEA avec pour sous-thème « l’Artemisia Annua ». Une conférence-débat avec 120 participants a eu lieue avec la présence du représentant d’IDAYSénégal. Réunissant plus de 110 participants, le Forum National de l’éducation, auquel IDAY-Ghana a fortement contribué, a permis de mettre en lumière les actions entreprises dans le domaine de l’éducation au Ghana - avec en 2014 la construction de 50 écoles par le gouvernement et de 23 autres par la Banque Mondiale. De plus, IDAY-Ghana et ses partenaires ont remis au gouvernement un communiqué de 13 recommandations, qui seront prises en compte par les autorités dans l’élaboration de futures lois. Visitez www.iday.org et notre page Facebook pour suivre l’actualités des coalitions IDAY. Rendez-vous l’année prochaine pour commémorer la Journée Internationale de l’Enfant Africain 2015. Pour participer et/ou soutenir ces projets, n’hésitez pas à contacter IDAY-International : info@iday.org
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Crédits : photo by Robin Holland
Interview / Abigail Disney Miss Abigail Disney est une réalisatrice de films et une philanthrope. Son intérêt de longue date pour les thématiques liés aux femmes et à la paix s’est concrétisé avec la réalisation de son premier film : « Pray the Devil Back to Hell ». Elle a persévéré sur cette voie en co-créant la série de documentaires à succès « Women, War & Peace », qui mettaient en lumière le rôle des femmes dans les situations de résolution de conflits. Grâce à l’intercession de la Fondation Roi Baudouin, IDAY-International a eu l’honneur de lui poser plusieurs questions sur sa vision de la philanthropie liée au développement et en particulier les solutions qu’apportent les organisations civiles locales. Voici son regard instruit sur ces sujets. Comment en êtes-vous arrivé à faire une distinction entre la “charité” et une approche philanthropique centrée sur la résolution de problèmes? Après plusieurs années d’actions dans le domaine de la philanthropie, j’en suis venue à la conclusion que bien souvent la volonté de bien faire s’arrête avec les bonnes intentions de l’initiateur de l’aide. Les bonnes intentions sont merveilleuses bien entendu, mais si le résultat est la construction d’une école au détriment de la construction d’un puits (qui s’avère être prioritaire), c’est au final plus néfaste que bénéfique. De plus en plus, il me semble que si notre but est d’aider réellement les gens, nous devons sérieusement nous questionner et être plus critique vis-à-vis de nous-même. Il nous faut différencier la charité, qui gratifie directement celui qui donne, et la philanthropie, qui a pour but de changer intelligemment les conditions de vie des bénéficiaires de l’aide - avec un respect total de leur dignité et de leur potentiel humain. Selon vous, à quel point les acteurs locaux (organisations de la société civile, organisations locales de femmes) sont-ils précieux dans les processus de développement en Afrique ? Rien ne bon ne saurait advenir si les acteurs locaux ne sont pas respectés et intégrés aux processus de développement en cours. Seuls les acteurs locaux savent quelles sont leurs priorités et quelles spécificités locales pourraient interférer avec le meilleur des plans de développement. A cet égard, c’est encourageant de voir que de plus en plus d’agences et de gouvernements de part le monde commencent à intégrer ce fait dans leur travail. Comment pourriez-vous expliquer aux donateurs étrangers ce qu’ils peuvent faire de mieux pour aider les acteurs locaux dans leur combat pour que leurs droits les plus élémentaires soient respectés ? C’est quelque chose de difficile à déterminer. Lorsque nous respectons les droits fondamentaux des populations locales,
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c’est parce que nous les respectons à ce point que nous avons appris à les connaître réellement. Cela prend du temps et nécessite bien sûr une présence physique. La plupart des donateurs étrangers n’arrivent pas à prendre le temps de connaître suffisamment les acteurs locaux. Donc, nous devons apprendre à faire une différence entre les substituts potentiels et les tiers qui peuvent agir à notre place. Il faut différencier une grande ONG (ou une agence) qui communique très bien sur son travail mais qui ne traite peut-être pas les acteurs locaux avec respect et dignité et tout autre groupe, moins équipé ou élaboré, ne disposant pas de budget énorme pour sa communication et sa présence sur Internet, mais qui prend le temps et l’énergie nécessaires pour répondre aux souhaits et aux besoins des acteurs locaux. Comment avez-vous réussi à attirer l’attention sur un sujet aussi complexe que celui de la place des femmes dans les situations de guerres et de paix ? Avez-vous un ingrédient mystère ? Que peuvent des organisations comme la nôtre ainsi que nos membres locaux - retirer de votre expérience ? Je pense surtout avoir été très très chanceuse ! Mais j’ai travaillé dur et pendant de nombreuses années avec de petites organisations locales de femmes. Donc, lorsque j’ai entendu l’histoire des femmes au Libéria, ainsi que les autres histoires présentes dans « Women, War and Peace », j’ai su que ces histoires contenaient tous les ingrédients pour créer un film pouvant mettre en lumière ces situations autrement si mal comprises. La première difficulté fut de créer un film fort, convaincant et poignant – les plus difficile de tous les défis ! Et j’y suis parvenu grâce au travail de personnes extrêmement talentueuses, comme notre directrice, Gini Reticker. Puis j’ai utilisé tous les connections et relations que j’avais pour être certaine que le monde entier sache à propos du film. Une fois que tout cela fut accompli, le film a -de lui-même- fait le reste du travail pour moi !
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Interview / Article De l’importance de l’implication de la société civile africaine dans les projets de développement en Afrique S’il est évident depuis les années 70’ qu’il est nécessaire d’impliquer des acteurs locaux dans les projets de développement soutenus par des financements extérieurs, reste la question des modalités d’application de ce principe. De nombreux donateurs estiment encore aujourd’hui qu’une présence ou une direction extérieure demeure nécessaire. Ceci révèle, entre autres choses, un déficit – réel ou supposé – des capacités de gestion des acteurs locaux.
Aujourd’hui, la question n’est donc plus : faut-il ou non impliquer la société civile africaine dans des projets de développement mais plutôt à quel niveau, pour quelles actions et comment ? La littérature sur l’efficience de l’aide et l’expérience dans le domaine du financement de projets montrent que le développement est un processus endogène (on se développe) et que l’échange interculturel est bénéfique pour les récipiendaires de l’aide à la condition qu’ils restent maîtres de l’action. L’initiative, la conception, la réalisation et la direction des projets de développement doivent donc être aux mains des acteurs locaux. Si au niveau des principes, celui de l’alignement, par lequel l’aide au développement doit appuyer les stratégies des bénéficiaires, tend à être de plus en plus respecté, le constat est beaucoup plus mitigé dans les faits. La société civile locale doit souvent orienter ses actions en fonction des priorités fixées par les donateurs – voire par les organisations étrangères dont bon nombre continuent à réduire les « partenaires » locaux à un rôle d’exécution. De fait, la dépendance financière ne permet pas toujours à la société civile locale de suivre ses propres stratégies et de répondre à ses priorités. Pourtant, la société civile locale joue un rôle essentiel de levier du développement. D’une part, elle est généralement la mieux placée pour aborder des problèmes parfois ignorés des acteurs étrangers. Ses solutions étant assez naturellement bien intégrées dans le contexte socio-culturel local, il est plus facile pour les populations concernées de se les approprier ; elles sont aussi plus abordables et compatibles avec les ressources disponibles dans ces pays. Pour ces mêmes raisons, ces solutions sont plus facilement extensibles à grande échelle et ont plus de chance de générer des changements systémiques réels. D’autre part, comme l’a démontré Amartya Sen, Prix Nobel d’économie en 1998, seule une participation active de la société civile locale dans les décisions de politique gouvernementale
permet d’apporter des solutions équitables et durables dans des domaines tels que les services sociaux et les droits humains fondamentaux (éducation, santé, alimentation, droits civils et politiques, etc.) dont le respect est la responsabilité première des gouvernements locaux. Dans ces domaines précisément, la tendance irrépressible qu’ont les opérateurs étrangers à intervenir contribue à déresponsabiliser les autorités locales. C’est le « dilemme du Samaritain », établi par les économistes James M. Buchanan (1997) et Clark C. Gibson (2010). Ce phénomène met en évidence la tendance des gouvernements bénéficiaires d’aides étrangères à réduire leur contribution aux secteurs dans lesquels les donateurs étrangers tendent à se substituer à eux.
“ Seule une participation active et décisive de la société civile locale peut amener les donateurs étrangers à soutenir des solutions durables aux vrais problèmes. ” Pour contrer de telles dérives, la Campagne Mondiale pour l’Éducation recommande de favoriser le plaidoyer en lieu et place des projets de « fournitures de service ». Des études menées par le Jameel Poverty Action Lab (J-PAL) confirment également que la sensibilisation des parents est la manière la plus efficiente de réduire l’abandon scolaire. Néanmoins, le plaidoyer ne peut être mené de façon légitime et durable que dans le cadre d’un dialogue constructif entre société civile locale et gouvernement. Cette relation, qui est au cœur du processus de développement, doit également être au cœur des interventions d’aide au développement à tous les niveaux. En conclusion, seule une participation active et décisive de la société civile locale peut amener les donateurs étrangers à soutenir des solutions durables aux vrais problèmes. En d’autres termes, elle doit toujours rester au centre et à la tête de toute action de développement. Cela implique un déplacement effectif du centre de décision vers les «bénéficiaires» finaux ; ce qui, de fait, requiert un renforcement des capacités de planification, de mise en œuvre et de suivi des acteurs de la société civile locale. Sans nuire au pluralisme indispensable au jeu démocratique, les acteurs de l’aide au développement devrait de même appuyer davantage les efforts de coordination au sein des sociétés civiles locales pour renforcer l’impact de ces dernières.
Centre Bokolisi en RDC www.iday.org
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Offrir une formation et un avenir aux Travailleurs invisibles
Projet Domestiques
au Rwanda (Centre Cladho)
Qui sont ces travailleurs domestiques ?
Que fait IDAY ?
Beaucoup d’enfants et de jeunes en Ouganda, au Rwanda, Burundi, Kenya et en RDC sont impliqués dans le travail domestique, un métier qui les expose à des conditions d’esclavage, de multiples formes de violences psychologique, sexuelle, physique et les prive de l’accès à l’éducation.
Depuis 2010, les coalitions IDAY d’Afrique de l’Est et Centrale plaident en faveur de la reconnaissance légale et de la formation des travailleurs domestiques. Le programme régional du réseau IDAY s’attaque aux aspects légaux, économiques et sociaux permettant de garantir les droits des travailleurs domestiques.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) considère le travail domestique comme une des pires formes de travail des enfants. Les jeunes travailleurs domestiques sont un des plus grands groupes d’enfants victimes de violence et pourtant, ils sont généralement négligés par les politiques et les interventions.
Dans quels pays ?
Pourquoi et comment soutenir ces actions? IDAY accorde une grande importance aux enfants et jeunes vulnérables exclus des systèmes d’éducation et propose une approche holistique de l’éducation de qualité pour tous en Afrique. Pour soutenir ces projets, rendez-vous sur le site internet d’IDAY www.iday.org dans la section « Bourse à projets ».
Le projet “Arrêter la violence contre les enfants et les jeunes travailleurs domestiques en Afrique de l’Est et de la RDC par la réglementation et l’éducation» est un projet de trois ans mis en œuvre en Afrique de l’Est (Burundi, RDC, Kenya, Rwanda et Ouganda) depuis novembre 2013.
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19, Rue des Jambes - B-1420 Braine-L’Alleud IBAN - BE93 5230 8026 6767 BIC - TRIOBEBB (TRIODOS) (Communication: FR14)
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