Benedetta Nangila: Fortunes en fourrage
Benedetta Nangila a commencé à cultiver du fourrage sur une petite section de la ferme de sa famille dans le comté de Bungoma, dans l’ouest du Kenya, en 2018. Au début, la culture de l’herbe Brachiaria n’était qu’un moyen de payer un diplôme en gestion d’entreprise de l’université des sciences et technologies Jaramogi Oginga Odinga. Benedetta a rapidement découvert que la demande pour ce feuillage tropical pérenne à haute valeur nutritionnelle était forte, et après peu de temps, elle exploitait déjà plus de deux hectares.
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Son succès a rencontré un obstacle avec la COVID-19. « Au début de 2020, le coronavirus a frappé juste au moment où je récoltais mon herbe. Mes activités ont beaucoup diminué, car les clients n’achetaient pas. J’avais réussi à obtenir quelques commandes d’autres comtés, mais le gouvernement a ensuite instauré des restrictions liées au mouvement », a-t-elle déclaré. 2
Comme tant d’autres entrepreneurs dans le monde, Benedetta a dû s’adapter. Heureusement, elle avait la formation nécessaire pour y arriver, grâce notamment à sa participation au programme de formation Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultiAF), supervisé par le Global Agribusiness Management and Entrepreneurship (GAME) Center de la United States International University-Africa. Formée à la tenue de livres, à la budgétisation, à la gestion financière, à l’entrepreneuriat, aux technologies de l’information et de la communication, au mentorat et à l’expansion d’une entreprise, en plus d’être munie d’un diplôme, Benedetta a eu la confiance nécessaire pour examiner comment elle pouvait diversifier ses activités dans d’autres projets afin d’augmenter ses revenus.
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Sa solution : les lapins. Aujourd’hui, elle élève et vend des lapins à des ONG qui les distribuent à divers projets, à des universités pour la recherche et à des hôtels et détaillants locaux pour la consommation. Dans un bon mois, elle peut gagner 500 CAD. Benedetta forme et encadre également environ 200 jeunes de la région en matière de gestion et de production de fourrage, et gère un programme financier dans le cadre duquel elle vend des coupes d’herbe aux jeunes à crédit, qu’ils remboursent ensuite en espèces ou en lui vendant leur récolte de fourrage à un taux subventionné.
Elle a déclaré que la formation qu’elle a reçue dans le cadre du projet CultiAF lui a appris à gérer ses finances et à créer une communauté d’affaires. « On m’a également appris à approcher d’autres financiers, comme les banques et les institutions de microfinance, pour obtenir des fonds. J’ai donc mobilisé d’autres producteurs de feuillage pour former une association qui nous donnera un pouvoir de négociation lorsque nous approcherons ces institutions financières », s’est-elle réjouie. Grâce au financement, elle espère pouvoir étendre la superficie des cultures de feuillage et ajouter de la valeur à son activité cunicole en fabriquant des saucisses et en vendant de la fourrure de lapin et d’autres sous-produits comme l’urine et le fumier. 4