Dondero Istituto Italiano di Cultura Paris
Milano / Parigi
Dondero Milano/Parigi
Istituto Italiano di Cultura Paris direzione/direction Fabio Gambaro
Istituto Italiano di Cultura Parigi 1 – 27 febbraio/février 2017 esposizione organizzata da/exposition organisée par Istituto Italiano di Cultura de Paris direttore/directeur Fabio Gambaro en collaboration et avec le soutien de CastaldiPartners organizzazione/organisation Laura Napolitano, Monica Scopelliti traduzioni/traductions Jérôme Nicolas editing Anaïs Nectoux ringraziamenti/remerciement Elisa Dondero
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Enrico Castaldi Flâneries mÊtropolitaines Flâneries metropolitane
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Pietro Cheli Citoyen du monde Cittadino del mondo
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Elisa Dondero Loin de la nostalgie Lontano dalla nostalgia
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Fabio Gambaro Dondero Milan/Paris Dondero Milano/Parigi
biographie biografia
Dondero Milan/Paris S’il est bien un photographe qui a vécu son expérience humaine et professionnelle à cheval entre Milan et Paris, c’est certainement Mario Dondero. Cette légende du photojournalisme fut tout à la fois un observateur sensible et pénétrant, un voyageur infatigable et curieux, et un homme cultivé, passionné et généreux. Il est donc naturel que l’Institut culturel italien de Paris lui rende hommage, un peu plus d’un an après sa disparition, avec une exposition réunissant une centaine de ses photographies en noir et blanc, toutes prises pendant les premiers mois de l’an 2010 dans les deux villes où il a habité et travaillé : Milan et Paris. Deux villes qu’il a profondément aimées et dont il a essayé d’appréhender la quotidienneté en mouvement et l’âme poétique, la dimension populaire et la beauté secrète, l’activité tournée vers l’avenir et les solides racines culturelles. Milan et Paris, deux réalités liées à l’expérience biographique et professionnelle du photographe, mais aussi deux mondes qui ont probablement beaucoup plus en commun qu’on ne le pense généralement. Deux villes qui ne sont peut-être pas sœurs, mais qui sont certainement cousines, en raison du réseau d’affinités, de fréquentations et de contacts, apparents ou secrets, intermittents ou constants, qui les lient et les rapprochent, malgré les Alpes et les huit cents kilomètres qui les séparent. C’est précisément ce lien, ce dialogue idéal que les photos de Mario Dondero dévoilent et éclairent avec naturel et intensité. Dans le mouvement d’attraction réciproque qui unit ces deux métropoles profondément modernes et européennes, la culture a toujours joué – et joue encore – un rôle décisif, car elle contribue à la définition de leurs identités réciproques et de leurs fortunes nationales et internationales respectives. Sans la culture, Paris et Milan ne seraient absolument pas ce qu’elles sont.
Et si les Parisiens ont toujours considéré la ville du Duomo et de la Scala comme une étape essentielle du Grand Tour à la découverte des beautés de la Péninsule, au cours des trois derniers siècles de nombreux Milanais, d’origine ou d’adoption, ont perçu la capitale française comme un lieu propice à l’éclosion d’idées stimulantes auxquelles ils devaient nécessairement se confronter. Nombreux sont ceux qui, au cours du temps traversèrent les Alpes en direction de Paris : depuis Verri, Beccaria et Manzoni jusqu’aux représentants de la culture d’avant-garde qui caractérisa la ville lombarde de l’après-guerre. Parmi tant d’autres, Baj, Tadini, Adami, Eco, Arbasino, Berio ou Maderna. Sans oublier l’univers de la mode, du design ou de l’architecture, autant de domaines où les rencontres et les échanges entre les deux villes ont toujours été intenses et profitables. Aujourd’hui encore, les hommes de culture et de science qui ressentent à Milan le charme et l’attraction de Paris ne sont pas rares, ils vont et viennent entre les deux villes en quête de cette synthèse entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse qui fut si chère à Pascal. Une synthèse utile sous toutes les latitudes et dont les photos de Mario Dondero semblent être une manifestation vivante et concrète. L’Institut culturel italien est donc heureux d’accueillir une exposition qui souligne les liens entre Milan et Paris, et qui exprime surtout pleinement le talent et la sensibilité d’un photographe, Mario Dondero, qui représente ce que la culture italienne du dernier demi-siècle a de meilleur à offrir. Une exposition qui n’aurait pas pu voir le jour sans les photographies du Fonds Castaldi et la volonté personnelle d’Enrico Castaldi, à qui vont tous nos remerciements et notre reconnaissance. Fabio Gambaro directeur de l’Institut culturel italien de Paris
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Dondero Milano/Parigi Se c’è un fotografo che ha vissuto la sua esperienza umana e professionale a cavallo tra Milano e Parigi, questi è certamente Mario Dondero. Una leggenda del fotogiornalismo, al contempo osservatore sensibile e acuto, instancabile e curioso viaggiatore, nonché uomo colto, appassionato e generoso. Per l’Istituto Italiano di Cultura di Parigi è quindi naturale, a poco più di un anno dalla scomparsa, rendergli omaggio con una mostra che raccoglie un centinaio di sue fotografie in bianco e nero, tutte scattate nei primi mesi del 2010 nelle due città in cui Dondero ha abitato e lavorato: Milano e Parigi. Due città che ha amato profondamente e di cui ha cercato di cogliere la quotidianità in movimento e l’anima poetica, la dimensione popolare e la bellezza segreta, l’operosità rivolta al futuro e le solide radici culturali. Milano e Parigi, due realtà legate all’esperienza biografica e professionale del fotografo, ma anche due mondi che probabilmente condividono molto di più di quanto di solito non si pensi. Due città che forse non sono sorelle, ma cugine sicuramente sì, per via del reticolo di affinità, frequentazioni e contatti, appariscenti o segreti, intermittenti o costanti, che le collegano e le avvicinano, nonostante le Alpi e gli oltre ottocento chilometri di distanza. Ed è proprio questo legame, questo dialogo ideale che le foto di Dondero svelano e illuminano con naturalezza e intensità. Nel movimento di reciproca attrazione tra queste due metropoli profondamente moderne e europee, la cultura ha sempre svolto – e svolge ancora – un ruolo decisivo, dato che contribuisce alla definizione delle reciproche identità e alle rispettive fortune nazionali e internazionali. Senza la cultura, Parigi e Milano non sarebbero neppure lontanamente quello che sono.
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E se i parigini hanno sempre considerato la città del Duomo e della Scala una tappa essenziale del grand tour tra le bellezze della penisola, sono tantissimi i milanesi, d’origine o d’adozione, che negli ultimi tre secoli hanno guardato alla capitale francese come a un universo di proposte stimolanti con cui necessariamente confrontarsi. Così, nel corso del tempo, in molti hanno attraversato le Alpi alla volta di Parigi. Da Verri, Beccaria e Manzoni fino gli esponenti di quella cultura, innovativa e irrequieta, che nel dopoguerra ha caratterizzato la città lombarda. Tra i tanti, Baj, Tadini, Adami, Eco, Arbasino, Berio o Maderna. Per non parlare dell’universo della moda, del design o dell’architettura, ambiti in cui gli intrecci e gli scambi tra le due città sono sempre stati intensi e proficui. Ancora oggi sono moltissimi gli uomini di cultura e di scienza che a Milano percepiscono il fascino e il richiamo di Parigi, che vanno e vengono tra le due città alla ricerca di quella sintesi tra esprit de géométrie e esprit de finesse tanto cara a Pascal. Una sintesi utile a tutte le latitudini, e di cui le foto di Dondero sembrano essere una manifestazione viva e concreta. L’Istituto Italiano di Cultura è dunque felice di accogliere una mostra che, oltre a sottolineare la relazione tra Milano e Parigi, restituisce appieno il talento e la sensibilità di un fotografo, Mario Dondero, che rappresenta un pezzo della miglior cultura italiana dell’ultimo mezzo secolo. Una mostra che non avrebbe potuto realizzarsi senza le foto del Fondo Castaldi e l’impegno personale di Enrico Castaldi. A lui vanno i nostri ringraziamenti e la nostra riconoscenza. Fabio Gambaro direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi
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Enrico Castaldi Flâneries métropolitaines Au début de l’année 2010, notre cabinet d’avocats, ou, comme je préfère l’appeler, notre organisation, a décidé de donner une nouvelle impulsion à notre bureau de Milan, qui avait surtout servi jusque-là de point de chute à nos avocats parisiens en déplacement. Le 14 avril 2010, pendant le Salon du meuble – nos bureaux sont via Savona, donc au cœur de la zone Fuorisalone –, nous avons inauguré une exposition de photographies dans nos bureaux. Voici comment nous l’avions présentée à l’époque : « Pourquoi des avocats décident-ils d’organiser un événement culturel ? Pourquoi un homme libre et anticonformiste comme Mario Dondero accepte-t-il d’associer son nom à celui d’un cabinet d’avocats d’affaires pour une exposition de photographies, qui plus est, inédites ? L’inauguration du Cosmit est une occasion importante pour Milan, cette “ville infinie”, comme l’appelle Mario Calabrò dans son excellent livre sur la fierté industrielle italienne. C’est un moment auquel nous voulons nous aussi participer, en proposant cette initiative culturelle. Paris et Milan sont les villes où vivent et travaillent nos avocats. D’où l’idée du thème de l’exposition. Habitant Paris depuis des années, j’avais souvent entendu parler de Mario Dondero. De toutes parts, des mots d’admiration et de sympathie, que j’ai fait miens dès notre première rencontre. Et puis, un jour, je me suis rendu compte que ce brillant étudiant de la faculté de droit de Nanterre, où j’enseignais à l’époque, était son fils. Aujourd’hui, Mario vit moins à Paris et de plus en plus dans les Marches ; Bruno, le brillant étudiant, est maintenant professeur à l’universités et un élément essentiel de notre cabinet parisien. J’ai demandé à Mario Dondero de nous accorder le privilège d’une exposition : il a accepté avec beaucoup d’enthousiasme. Le résultat, c’est cette splendide “promenade photographique” à Milan et à Paris. Je ne suis pas en mesure de parler du talent artistique de
Mario Dondero. Mais je pourrais raconter les deux journées splendides que j’ai passées avec lui à Livourne, la ville dont est originaire ma famille. Mario qui photographiait pêcheurs, véliplanchistes, scouts, supporters de foot, serveurs et clients des restaurants. Tout en photographiant, il racontait Kapuściński, Pasolini, Primo Levi, les résistants, les fascistes et les Allemands dans le Val d’Ossola, ses souvenirs du Mali, ses voyages rocambolesques en paquebot en troisième et quatrième classes entre Dakar et Marseille, le Négus, l’Icare forçat et bien d’autres choses encore. Je suis fier que notre cabinet ait promu cette exposition : c’est celle non seulement d’un excellent photographe, mais aussi d’un grand homme, que les jeunes générations devraient pouvoir écouter, pour savoir et pour apprendre. » À la fin du Salon du meuble, nous avons décidé de laisser les photographies là où Mario Dondero et Melina Mulas les avaient accrochées. Depuis lors, cette centaine de clichés tenaient chaque jour compagnie à ceux d’entre nous qui travaillent via Savona et aux personnes qui nous rendent visite. Cinq ans plus tard, le 13 décembre 2015, Mario s’éteignait à Fermo après une longue maladie. Durant l’année suivante désormais achevée, nombreux sont ceux qui ont pris la plume pour évoquer Mario Dondero. Nombreux sont ceux qui ont évoqué son « Excusez-moi, je peux vous prendre en photo ? », prononcé avec un regard qui exprimait une profonde gentillesse. Plutôt que par une anecdote, je voudrais l’évoquer en citant sa réponse à un journaliste qui lui demandait quelle ambition lui était restée, après avoir tout vu et tout connu : « Celle de savourer le temps, le traiter avec douceur, le tromper et le goûter comme si c’était un verre de pastis à l’ombre d’un platane en Provence. » Au cours de ces années, j’ai souvent pensé que ces photos prises spécialement pour nous par Mario Dondero devaient sortir de via Savona, mais sa maladie m’imposait de ne pas insister. J’écris ces lignes un peu plus d’un an après sa disparition : ses photos sont arrivées à Paris.
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Enrico Castaldi Flâneries metropolitane All’inizio del 2010, il nostro studio legale o come preferisco dire, la nostra organizzazione, decideva di dare un nuovo impulso al nostro ufficio milanese che era stato sino ad allora più che altro un punto d’appoggio per i nostri avvocati parigini in trasferta. Il 14 aprile del 2010, in pieno salone del mobile – i nostri uffici sono in via Savona, quindi in piena zona Fuorisalone – inaugurammo una mostra di fotografie nei nostri uffici. Ecco come la presentammo: “Perché degli avvocati decidono d’organizzare un evento culturale? Perché un uomo libero e anticonformista come Mario Dondero accetta di affiancare il suo nome a quello di uno studio d’avvocati d’impresa per una mostra di foto, per di più inedite? L’inaugurazione del Cosmit è un’occasione importante per Milano, “città infinita”, come la definisce Antonio Calabrò nel suo ottimo libro sull’orgoglio industriale italiano. È un momento al quale anche noi vogliamo partecipare proponendo questa iniziativa culturale. Parigi e Milano sono le città dove vivono e lavorano i nostri avvocati. Da qui l’idea del tema della mostra. Abitando a Parigi da tanti anni, avevo spesso sentito parlare di Mario Dondero. Da tutti, parole d’ammirazione e simpatia, fatte mie dal primo incontro con lui. Un giorno, poi, mi resi conto che quel brillante studente della facoltà di giurisprudenza di Nanterre, dove all’epoca insegnavo io, era suo figlio. Oggi Mario vive meno a Parigi e sempre di più nelle Marche; Bruno, quel brillante studente, è ora professore universitario ed elemento di forza del nostro studio parigino. Ho chiesto a Mario Dondero di concederci il privilegio di una mostra: ha accettato con grande entusiasmo. Il risultato è questa splendida “passeggiata fotografica” a Milano e Parigi. Non sarei capace di parlare
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del talento artistico di Mario Dondero. Potrei però raccontare quegli splendidi due giorni passati con Mario a Livorno, la città della mia famiglia. Mario che fotografava: pescatori, windsurfisti, boy scout, tifosi allo stadio, camerieri e avventori di ristoranti. Mentre fotografava, raccontava: Kapuściński, Pasolini, Primo Levi, i partigiani, fascisti e tedeschi in Val d’Ossola, i ricordi del Mali, i suoi avventurosi viaggi in piroscafi di terza o quarta classe tra Dakar e Marsiglia, il Negus, l’icaro galeotto e tanto altro ancora. Sono fiero che il nostro Studio abbia promosso questa mostra: non solo di un bravissimo fotografo, ma anche di un grande uomo che i nostri ragazzi dovrebbero poter ascoltare. Per sapere ed imparare.” Finito il salone del mobile, decidemmo di lasciare le fotografie là dove Mario Dondero e Melina Mulas le avevano accrochées. Da quel giorno quel centinaio di fotografie di Milano e Parigi sono diventate la compagnia quotidiana per chi di noi lavora a via Savona e per chi viene a trovarci. Cinque anni dopo, il 13 dicembre del 2015, Mario si spegneva a Fermo dopo una lunga malattia. In quest’anno oramai trascorso, tanti hanno scritto per ricordare Mario Dondero. Molti hanno rammentato quel suo “scusi, posso farle una foto?”, detto con quello sguardo che aveva tanta e profonda gentilezza e che lo faceva amare dai più. Più che con un aneddoto, io vorrei ricordarle Mario con una sua risposta ad un giornalista che gli chiedeva quale ambizione gli era rimasta, dopo aver visto e conosciuto tutto: “Quella di centellinare il tempo, trattarlo con dolcezza, ingannarlo e assaporarlo come fosse un bicchiere di Pastis all’ombra di un platano in Provenza”. In questi anni ho spesso pensato che quelle foto fatte apposta per noi da Mario Dondero dovessero uscire da via Savona, ma la sua malattia mi imponeva di lasciar perdere. Ora, ad un anno dalla sua scomparsa, da Milano sono arrivate a Parigi.
Pietro Cheli Citoyen du monde Les photographies de Mario Dondero racontent toujours. Et avec une liberté absolue. Elles n’arrêtent pas le temps dans un instant décisif ou dans une perfection plastique : elles enveloppent les personnes et les objets avec un regard doux. Ce sont des photos prises avec naturel, comme si leur auteur et l’appareil photographique n’existaient pas, même quand les sujets posent. En s’appliquant à trouver le moment fortuit qui devient éternel, Mario Dondero savait toujours susciter l’empathie : il lui suffisait d’un sourire, d’un regard ou même d’une chanson. Il y a quelques années, pour détendre l’atmosphère au cours d’une séance avec l’acteur Toni Servillo, il improvisa Les Feuilles mortes. Je ne suis pas en mesure d’analyser sa méthode précise. Même s’il a été une référence pour des générations de photographes, et cela pendant des dizaines d’années, Mario souriait avec ironie quand on l’appelait « maître ». Je ne l’ai jamais entendu parler d’appareils, d’objectifs ou de lumière. Sur le métier, la seule observation que je me souviens lui avoir entendu prononcer, c’est qu’il avait toujours photographié la guerre en noir et blanc, parce que la couleur crée une distraction et que cela lui aurait paru immoral, compte tenu du sujet. Il disait qu’on aurait toujours besoin de témoignages, et donc aussi de photographes. Mais je sais avec certitude que chacune de ses images exprime la pietas et le sens des rapprochements. Cet ensemble de sensations et d’émotions qui composent la vie, un substantif qui peut paraître rhétorique, mais qui n’a jamais été abstrait chez lui. Sans chercher la perfection, Mario savait cadrer la beauté. Dans les portraits, par exemple : les premiers qui me viennent à l’esprit sont ceux de Jean Seberg, Laura Betti, Maria Callas, Stefania Sandrelli, Licia Pinelli ou de la mère de Pier Paolo Pasolini. Mario aimait les femmes et savait comment souligner la féminité sans recourir à des effets spéciaux. C’était un supporter de l’humanité, au sens le plus beau et le plus léger du terme. On le perçoit en admirant la grâce qu’expriment l’enfant brésilien dormant sur une statue, le marchand de journaux vendant L’Unità, les deux institutrices écossaises à bicyclette, Alekos Panagoulis photographié en cachette pendant le procès-farce dans la Grèce des colonels, le garçon de café, les médecins cubains éprouvés par la salle d’opération, ou encore la jeune femme avec une poussette
le long du Mur de Berlin, deux jours avant sa chute. Je pourrais continuer à l’infini. C’est avec un regard libre qu’il observe Mai 68 en France, les barricades comme les assemblées d’étudiants à la Sorbonne, mais aussi le vieux monsieur en robe de chambre qui regarde les événements depuis le balcon de son appartement, d’un air un peu effrayé. Chacune de ces photos et les milliers d’images mises de côté (dont le classement a commencé quand Mario Dondero était encore en vie) sont imprégnées de sa force, de son talent et de sa légèreté. Et de son esprit libre. L’écrivain Luciano Bianciardi, son compagnon de bohème dans le Milan des années cinquante, affirmait qu’il pouvait changer brusquement d’apparence physique, arriver devant vous en chair et en os et se transformer aussitôt en gaz. Ceux qui l’ont connu et fréquenté (vu sa générosité dans ce cas, nous sommes des milliers) savent que Mario était ainsi fait : il arrivait à l’improviste et s’en allait tout aussi rapidement. C’était souvent l’instant d’une photo, et plus souvent encore le temps d’échanger quelques mots, jamais banals, même s’il s’agissait de propos légers. Un moment partagé. Il y a beaucoup de légendes autour de Mario Dondero (accompagnées de toute une série d’anecdotes), qu’il a peut-être lui-même contribué à alimenter et qui, j’en suis sûr, le font encore sourire, où qu’il soit maintenant. L’une d’entre elles concerne son étourderie, sa tête dans les nuages. Une de ses obsessions : a-t-il pensé à mettre de la pellicule ? La pellicule était là, toujours. Parce que le secret de Mario, c’est qu’il était là, toujours. Il n’était jamais dans les nuages. Le sens de son travail, c’était d’être dans le monde, d’avoir de la curiosité pour le monde, au point de changer de plans et de direction si l’étonnement du moment l’imposait. Voire même d’interrompre un voyage et de s’arrêter brusquement dans un village en pleine campagne française parce qu’il avait été frappé par un petit remue-ménage, et de découvrir que c’était un chat qui s’était perdu. Et de tout raconter, de manière affectueuse, y compris comment on avait retrouvé le chat. Il écrivait très bien ; il m’est arrivé de lui commander et de publier plus d’un article dans l’hebdomadaire Diario. Il était très minutieux, mais il revendiquait le statut de photoreporter. Dans une interview accordée à Antonio Gnoli parue dans La Repubblica au début des années 2000, il a dit : « On ne doit pas perdre de vue la vérité, malgré tout il existe une authenticité que le photographe peut restituer. Mais il doit pour cela être loyal, franc et généreux. » 34
Pietro Cheli Cittadino del mondo Le fotografie di Mario Dondero raccontano sempre. E in assoluta libertà. Non fermano il tempo nell’istante decisivo o nella perfezione plastica, ma avvolgono persone e oggetti con sguardo morbido. Sono scatti fatti con naturalezza, come se autore e apparecchio quasi non esistessero. Anche quando i soggetti sono in posa. Nell’applicarsi a trovare quella casualità che sconfina nell’eterno, Dondero sapeva sempre suscitare empatia: gli bastava un sorriso, uno sguardo o, nel caso, una canzone. Pochi anni fa, per creare un’atmosfera rilassata con l’attore Toni Servillo, improvvisò Les Feuilles Mortes. Non sono in grado di analizzare un suo metodo preciso. Anche se per decenni è stato un punto di riferimento per generazioni di fotografi, Mario sorrideva con ironia quando lo chiamavano maestro. Non l’ho mai sentito discutere di macchine, ottiche o luci. Sul mestiere, l’unica notazione che mi ricordi di aver sentito da lui, era che aveva sempre fotografato la guerra in bianco e nero perché il colore distrae e gli sarebbe parso immorale dato il tema. Diceva che ci sarà sempre bisogno di testimonianze e quindi anche di fotografi. So per certo che in ogni sua immagine si coglie la pietas e il senso delle relazioni. Quell’insieme di sensazioni ed emozioni sintetizzabile in vita, sostantivo che può suonare retorico ma in lui non è mai stato astratto. Senza cercare la perfezione, Mario sapeva inquadrare la bellezza. Ad esempio nei ritratti: i primi che mi vengono in mente sono quelli di Jean Seberg, Laura Betti, Maria Callas, Stefania Sandrelli, Licia Pinelli o la mamma di Pier Paolo Pasolini. Mario amava le donne e sapeva come sottolineare la femminilità senza ricorrere a effetti speciali. Era un tifoso dell’umanità, nel senso più bello e lieve della parola. Lo si capisce dalla grazia che esprimono il bambino brasiliano che dorme su una statua, lo strillone del quotidiano L’Unità, due maestre scozzesi in bicicletta, Alekos Panagulis scattato di nascosto durante il processo farsa nella Grecia dei colonnelli, il garzone di un bar, i medici cubani provati dalla sala operatoria o ancora una ragazza con passeggino sotto il Muro due giorni prima del crollo nel 1989. Potrei andare avanti all’infinito. C’è uno sguardo libero che si muove ed esplora il Maggio francese 35
sulle barricate come nelle assemblee studentesche alla Sorbona, ma anche nel vecchio signore in vestaglia che guarda un po’ spaventato i disordini dal poggiolo di casa. In ognuna di queste, e nelle migliaia e migliaia di immagini lasciate (la cui classificazione è iniziata quando lui era ancora in vita) ci sono la sua forza, il suo talento, la sua volatilità. E il suo spirito libero. Lo scrittore Luciano Bianciardi, compagno di bohème nella Milano degli anni Cinquanta dello scorso secolo, sosteneva che potesse mutare d’improvviso aspetto fisico, comparirti davanti in carne e ossa e subito trasformarsi in gas. Chi lo ha conosciuto e frequentato (e data la generosità del soggetto anche in questo caso siamo migliaia e migliaia) sa che Mario era così: arrivava all’improvviso e in modo altrettanto rapido salutava. Spesso era il tempo di una foto, ma ancor di più di una chiàcchiera, mai banale anche quando leggera. Un momento condiviso. Su Dondero girano molte leggende (con relativa aneddotica), che forse egli stesso ha contribuito ad alimentare e che, sono certo, ovunque sia adesso lo fanno ancora sorridere. Una delle quali riguarda la sua svagatezza, la testa tra le nuvole. Un tormentone era: si sarà ricordato di mettere la pellicola? La pellicola c’era, sempre. Perché la chiave di Mario era che lui c’era sempre. Non era mai tra le nuvole. Il senso del suo lavoro è stato quello di essere nel mondo, di esserne incuriosito, al punto di cambiare piani e direzione se lo stupore del caso lo imponeva. Magari di interrompere un viaggio e fermarsi all’improvviso in un villaggio della campagna francese perché colpito da un piccolo trambusto, e scoprire che si era perso un gatto. E raccontare, in modo affettuoso, tutto, incluso il ritrovamento. Scriveva molto bene, per il settimanale Diario mi capitò di chiedergli e pubblicare più di un articolo, ed era molto accurato, ma rivendicava di essere fotoreporter. In un’intervista ad Antonio Gnoli sul quotidiano La Repubblica a inizio millennio disse “non si deve perdere di vista la verità, malgrado tutto esiste un’autenticità che il fotografo può restituire. Ma occorre essere leale, franco, generoso”.
Elisa Dondero Loin de la nostalgie Paris Milan, les deux pôles de la vie de Mario. Mon père a arpenté le fil Paris Milan, Milan Paris de toutes les façons, zigzaguant autour de cette ligne qu’il a choisi de ne jamais faire droite, jamais facilement. Il aimait monter à Paris sans se presser, à bord d’autocars et de trains régionaux, traversant la Suisse, s’arrêtant une nuit dans telle auberge de Domodossola qu’il connaissait depuis des décennies. Et soudainement redescendre dans l’urgence à Milan pour un travail, urgence qui ne justifiait jamais un TGV. Deux villes qu’il avait dans la peau, qu’il ne perdait jamais de vue, qui constituaient toujours un retour. Les villes de ses enfants, aux rues qu’il connaissait par cœur, ses habituels périples, petits pèlerinages quand il revenait à Paris, le passage dans telle librairie, dans tel bistrot. Il s’assurait que rien ne changeait tout en accueillant avec plaisir l’idée du changement de propriétaire, de la reprise de la direction du café par le fiston. Mon père ne connaissait pas la nostalgie. Jamais je ne l’ai vu regretter l’autrefois. Et c’est cela qui me frappait souvent chez lui, cet amour de la jeunesse, du changement, de la nouveauté, qui l’ont toujours fait sembler si jeune à mes yeux. Je trouve révélateur l’omniprésence de l’architecture moderne dans sa vision parisienne, l’opéra Bastille, la BNF, la géode, les colonnes de Buren, confirmant qu’il s’intéressait à ces changements dans le paysage parisien. Il marchait beaucoup, il traversait, arpentait avec sa nonchalance, s’arrêtant soudainement pour lire un article bas d’une page de journal, regardant à peine où il mettait les pieds. Son chemin n’ayant d’ailleurs pas tant d’importance, qu’ils’en détournait souvent pour aller faire un saut chez un ami. Une ville comme Paris, souvent jugée dure, il parvenait à l’amadouer, à l’adoucir. Je l’ai vu illuminer d’un sourire les visages les plus fermés dans
le métro parisien et éteindre la méfiance qui souvent, nous Parisiens, nous enveloppe malgré nous. Il s’attachait beaucoup à l’utilisation des images dans l’espace public, dans le paysage urbain qui habille les murs sous forme d’affiches publicitaires, de pochoirs, de graffitis. Elles prenaient souvent une dimension politique pour lui, et lui permettaient de sonder le climat actuel de la société, et celui de Paris particulièrement, qu’il fréquentait ces dernières années moins que Milan. Il récupérait les mois d’absence, et se réappropriait la ville à travers ce langage visuel. J’ai souvent été frappée par cette façon qu’il avait au cours de ses séjours de retourner dans les quartiers des gares, à Paris à la gare de Lyon bien sûr, mais aussi à Rome, à Milan ou ailleurs, il trouvait toujours une raison d’y aller. Comme pour s’assurer que la possibilité du départ n’était jamais loin. Il vivait la ville comme un authentique voyageur, la valise ouverte à portée de main. Il avait la chance de pouvoir « arpenter » ces rues, avec l’œil du touriste, dépourvu qu’il était de toute contrainte d’horaires. J’admire ce pouvoir qu’il avait, de garder un œil neuf sur ces villes qu’il connaissait par cœur. Il aimait se présenter quand il rencontrait quelqu’un comme « non parisien », « non milanais » car génois de cœur, toujours un peu extérieur comme pour sauvegarder une vision spontanée de la ville. Paris et Milan, il y a longtemps vécu. Mais ces dernières années, n’y être que de passage lui offrait la possibilité de les vivre plus intensément, l’appareil à la main. Pour cette exposition parisienne, je suis ravie qu’ait été choisie cette thématique, les regards croisés que portait mon père sur sa ville d’origine et sa ville d’adoption, sur ses deux maisons. Deux villes qu’il a vu changer, évoluer au cours de sa vie, avec son regard toujours dépourvu de nostalgie.
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Elisa Dondero Lontano dalla nostalgia Parigi Milano, i due poli della vita di Mario. Mio padre è andato su e giù sulla linea Parigi Milano, Milano Parigi in tutti i modi, zigzagando perché aveva scelto di non farla mai dritta, mai facilmente. Amava salire a Parigi senza fretta, con autobus o treni regionali, attraversando la Svizzera, fermandosi una notte in quella piccola pensione famigliare a Domodossola che conosceva da decenni. E tornare senza preavviso a Milano, per un lavoro urgente, urgenze che non giustificavano mai un TGV. Due città che aveva nella pelle, che non perdeva mai di vista, che costituivano sempre un ritorno. Le città dei suoi figli, strade che conosceva a memoria, soliti giri, piccoli pellegrinaggi quando tornava a Parigi, un saluto in libreria, o in quel bar. Mio padre non conosceva la nostalgia. Non l’ho visto mai rimpiangere il passato. Ed è quello che mi colpiva in lui, quest’amore della gioventù, del cambiamento, della novità che sempre me l’hanno fatto sembrare così giovane. È significativa l’onnipresenza dell’architettura moderna nel suo sguardo parigino: l’Opéra Bastille, la biblioteca François Mitterrand, la Géode, le colonne di Buren, prova di quanto s’interessasse ai cambiamenti nel paesaggio parigino. Camminava molto, vagabondava, con la sua nonchalance, fermandosi ad un tratto per leggere un articolo su un giornale, guardando a malapena dove metteva i piedi. Il suo percorso non era poi così importante, pronto ad essere modificato all’idea di una capatina da un amico. Parigi, spesso giudicata difficile, era una città che riusciva ad addomesticare, ad addolcire. L’ho visto illuminare di un sorriso i visi più chiusi nella metro parigina e spegnere quella diffidenza da cui noi parigini, nostro malgrado, ci lasciamo avvolgere.
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Era molto attento all’uso delle immagini nello spazio pubblico, nel paesaggio urbano, che vestono i muri, sotto forma di manifesti pubblicitari, stencil, graffiti. Immagini che prendevano una dimensione politica per lui, e gli permettevano di assaporare il clima attuale della società, in particolare a Parigi. Questo linguaggio visuale era un modo per lui di recuperare il tempo delle assenze e fare ogni volta nuovamente sua Parigi, che in questi ultimi tempi frequentava meno di Milano. Mi ha spesso colpito quest’abitudine che aveva di tornare durante i suoi soggiorni nei quartieri attorno alle stazioni, alla Gare de Lyon ovviamente a Parigi, ma anche a Roma, a Milano o altrove; aveva sempre un pretesto per andarci. Come per assicurarsi che la partenza non fosse mai lontana. Viveva la città come un autentico viaggiatore, la valigia aperta e sempre vicina. Aveva la fortuna di potere “andare” per le strade con l’occhio di un turista, con la libertà di chi non ha vincoli di orari. Ammiro questa capacità che aveva di vedere con l’occhio fresco e nuovo queste città che conosceva a memoria. Amava presentarsi alle nuove persone come “non parigino”, “non milanese” perché di cuore genovese, sempre un po’ al di fuori, come per proteggere questa visione spontanea della città. A Parigi e Milano ci ha vissuto a lungo, ma, in questi ultimi tempi, esservi solo di passaggio gli permetteva di viverle con maggiore intensità, la macchina fotografica in mano. Per questa mostra parigina, sono felice che siano stati scelti come tema gli sguardi incrociati che mio padre aveva sulla sua città di origine e sulla sua città di adozione sulle sue due case. Due città che ha visto cambiare, trasformarsi nel corso della sua vita, con uno sguardo sempre privo di nostalgia.
Mario Dondero Milan, 6 mai 1928 – Petritoli, 13 décembre 2015 Mario Dondero compte parmi les représentants les plus illustres et originaux du photojournalisme contemporain. D’origine génoise, sa notoriété a franchi les frontières de l’Italie. Au cours de sa vie, il a voyagé dans le monde entier en réalisant des reportages engagés. À travers le récit de ces événements et de ces chroniques, il amenait le public à réfléchir non seulement sur les grands événements historiques, mais aussi sur la douleur. Mario Dondero, qui a toujours réalisé ses photographies avec discrétion et pudeur, révèle ainsi une partie de son talent, intimement lié à sa personnalité : « Je ne crois pas avoir un style illustratif, et cela ne m’intéresse d’ailleurs pas d’en avoir un. Je préfère mettre en évidence l’aspect ironique par rapport à un pouvoir fort, la sensibilité par rapport à un sujet faible. Mario Dondero participe très jeune aux combats de la Résistance dans le Val d’Ossola et débute son activité de journaliste en publiant son premier article dans Il Lavoro Nuovo di Genova en 1951, collaborant ensuite avec plusieurs journaux italiens tels que L’Unità, Milano Sera, Le Ore, Cinema Nuovo, Il Mondo. Il commence sa carrière de photojournaliste en fréquentant le milieu culturel milanais du milieu des années cinquante dont le bar Giamaica avec ses artistes, ses écrivains et ses photographes, comme Alfa Castaldi, Ugo Mulas, Carlo Bavagnoli, le très jeune Uliano Lucas, Luciano Bianciardi et Pablo Volta. Mario Dondero s’installe à Paris à la fin des années cinquante et collabore avec plusieurs journaux italiens (L’Espresso, L’illustrazione italiana) et français (Le Nouvel Observateur, Le Monde). Il se lie d’amitié avec de nombreux écrivains dont il réalise le portrait : sa photo du groupe du Nouveau Roman devant le siège des Éditions de Minuit est désormais légendaire (Nathalie Sarraute, Samuel Beckett,
Alain Robbe-Grillet, Claude Mauriac, Claude Simon, Robert Pinget et l’éditeur Jérôme Lindon). Animé par un profond intérêt pour l’Afrique, Dondero collabore avec les revues Jeune Afrique, Afrique-Asie et Demain Afrique. En 1985, il remporte le Premio Scanno pour un reportage sur le thème du travail publié dans Le Monde et dans L’illustrazione italiana. Dans les années 2000, il s’installe dans les Marches d’où il poursuit sa collaboration avec L’Unità, à laquelle s’ajoutent celles avec Il Manifesto, Venerdì di Repubblica et l’hebdomadaire Diario. Le 6 mai 2008, l’Académie des beaux-arts de Macerata (ministère de l’Université et de la Recherche – Afam) lui décerne le titre académique honoris causa : « Prix Svoboda 2008 du talent artistique et créatif » pour ses cinquante années de photojournalisme. L’exposition personnelle de Mario Dondero « Dalla parte dell’uomo » (« Du côté de l’homme ») est inaugurée au Palais ducal de Gênes en 2012. En décembre 2014, une exposition présentant 150 photographies de Mario Dondero est inaugurée dans les thermes de Dioclétien à Rome. Mario Dondero meurt le 13 décembre 2015 après une longue maladie, à Petritoli, près de Fermo. Parmi ses œuvres, mentionnons ses reportages internationaux (de Cuba à l’Afghanistan pour l’ONG Emergency de Gino Strada), ses clichés d’artistes du XXe siècle, comme Samuel Beckett, Jean-Paul Sartre, Pier Paolo Pasolini, Alberto Moravia, Maria Callas, Orson Welles, Camilla Cederna, Giorgio Gaber, Sergio Endrigo et Gian Maria Volonté, ainsi que de nombreuses expositions, telles que « Mario Dondero. Est/Ovest Berlino, novembre 1989 » au Palais ducal de Gênes, « Noarte. Adelante » à Villanova Monteleone, « Mario Dondero – Vocazione Reporter » à Cusano Milanino, « Il Diaframma di Lanfranco Colombo, una storia italiana » et « Libreria galleria, il Museo del Louvre » à Rome.
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Mario Dondero Milano, 6 maggio 1928 – Petritoli, 13 dicembre 2015 Mario Dondero rappresenta una delle figure più illustri ed originali del fotogiornalismo contemporaneo. Di origine genovese, la sua notorietà ha valicato i confini italiani. Nel corso della sua vita ha girato il mondo realizzando reportage di impegno civile e politico al fine di raccontare avvenimenti e cronache e inducendo a riflettere non solo sui grandi eventi storici, ma anche sul dolore. Mario Dondero, che ha sempre realizzato le sue fotografie con discrezione e pudore, rivela una parte del suo talento, intimamente legato alla propria personalità: “Non credo di avere uno stile illustrativo, né mi interessa averlo. Preferisco mettere in evidenza l’aspetto ironico di fronte ad un potere forte, la sensibilità di fronte ad un soggetto debole”. Mario Dondero partecipa giovanissimo alla lotta partigiana in Val d’Ossola ed inizia l’attività di giornalista pubblicando il suo primo articolo su Il lavoro Nuovo di Genova nel 1951 e collaborando successivamente con alcuni giornali italiani, tra cui L’Unità, Milano Sera, Le Ore, Cinema Nuovo, Il Mondo. Inizia la carriera di fotogiornalista frequentando l’ambiente milanese della metà degli anni ’50 (il bar Giamaica con i suoi artisti, scrittori e fotografi quali Alfa Castaldi, Ugo Mulas, Carlo Bavagnoli, un giovanissimo Uliano Lucas, Luciano Bianciardi, Pablo Volta). Trasferitosi a Parigi alla fine degli anni ’50, Mario Dondero collabora con diverse testate italiane (L’Espresso, L’illustrazione italiana) e francesi (Le Nouvel Observateur, Le Monde) e diventa amico di numerosi scrittori di cui esegue ritratti. Leggendaria la foto di gruppo del cosiddetto Nouveau Roman davanti alla sede delle Editions de Minuit (Nathalie
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Serraute, Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Mariac, Claude Simon, Jérôme Lindon, Robert Pinget). Animato da un profondo interesse per l’Africa, Dondero collabora con le riviste Jeune Afrique, Afrique-Asie et Demain Afrique. Nel 1985 vince il Premio Scanno per un reportage sul tema del lavoro pubblicato su Le Monde e su L’illustrazione italiana. Negli anni 2000 si trasferisce nelle Marche dove prosegue la collaborazione con L’Unità a cui si aggiunge quella con Il Manifesto, Venerdì di Repubblica e il settimanale Diario. Il 6 maggio 2008 l’Accademia di Belle Arti Macerata (Ministero dell’Università e Ricerca – Afam) gli ha conferito il titolo Accademico Honoris Causa: “Premio Svoboda 2008 al talento artistico e creativo” per i cinquant’anni di giornalismo fotografico. Nel 2012 si apre a Palazzo Ducale di Genova la mostra “Dalla parte dell’uomo”, personale di Mario Dondero. Nel dicembre del 2014 si apre alle Terme di Diocleziano a Roma una mostra con 150 scatti di Mario Dondero. Mario Dondero scompare il 13 dicembre 2015, dopo una lunga malattia, a Petritoli vicino a Fermo. Tra le sue opere si ricordano i reportage internazionali (da Cuba all’Afghanistan per Emergency di Gino Strada), la documentazione visiva di artisti del Novecento, da Samuel Beckett, a Jean Paul Sartre, Pier Paolo Pasolini, Alberto Moravia, Maria Callas, Orson Welles, Camilla Cederna, Giorgio Gaber, Sergio Endrigo, Gian Maria Volonté, oltre alle numerose mostre: “Mario Dondero. Est/Ovest Berlino, novembre 1989” al Palazzo Ducale di Genova, “Noarte. Adelante” a Villanova Monteleone, “Mario Dondero – Vocazione Reporter” a Cusano Milanino, “Il Diaframma di Lanfranco Colombo, una storia italiana” e “Libreria galleria, il Museo del Louvre” a Roma.
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