Carlo Levi un peintreĂŠcrivain Istituto Italiano di Cultura Paris
entre Paris et Matera
CARLO LEVI, SANS TITRE (AUTOPORTRAIT), 1934 (ARCHIVIO CENTRALE DELLO STATO, ROME)
Carlo Levi un peintre-ĂŠcrivain entre Paris et Matera
Istituto Italiano di Cultura Paris direction/direzione Fabio Gambaro
Istituto Italiano di Cultura Paris 2 avril – 7 mai / 2 aprile – 7 maggio 2019 exposition organisée par / esposizione organizzata da Istituto Italiano di Cultura directeur / direttore Fabio Gambaro avec / con Fondazione Carlo Levi Archivio Mario Carbone commissaires d’exposition / curatrici Daniela Fonti et/e Antonella Lavorgna traductions / traduzioni Jérôme Nicolas remerciements / si ringraziano Archivio Centrale dello Stato Mario Carbone, Roberto Carbone Crescenzo Paolo Di Martino Casa Editrice Einaudi Éditions Gallimard Franco Nudi Ariane Oddi Fabrizio Russo Roberto Salvoni Claudia Terenzi Ditta Fiammeri – Roma Nous remercions vivement les héritiers de l’artiste et la famille Vigevani pour la précieuse et généreuse collaboration. Si ringraziano vivamente gli eredi dell’artista e la famiglia Vigevani per la preziosa e generosa collaborazione.
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Fabio Gambaro
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Daniela Fonti Carlo Levi, un témoin exemplaire Carlo Levi, un testimone esemplare
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Antonella Lavorgna Carlo Levi né à Paris Carlo Levi nato presso Parigi
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Jean-Paul Sartre L’Universel singulier L’Universale singolare
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biographies / biografie Carlo Levi Mario Carbone
Les images, les mots, l’engagement. C’est ainsi que l’on pourrait résumer la trajectoire de Carlo Levi, l’un des protagonistes de la culture italienne de la première moitié du 20e siècle qui a fortement contribué à l’histoire culturelle complexe de l’Italie entre fascisme et après-guerre, et mérite d’être redécouvert même en France. En effet, bien que son œuvre Le Christ s’est arrêté à Eboli soit un texte universellement apprécié, de ce côté-ci des Alpes la richesse humaine, artistique et intellectuelle de son auteur est moins connue que celle de certains de ses contemporains. C’est pour cette raison que cette exposition intitulée Carlo Levi, un peintre-écrivain entre Paris et Matera – la première consacrée à Levi à Paris depuis sa disparition – était urgente et indispensable. Médecin de formation, peintre, écrivain, intellectuel et militant antifasciste, Levi s’est ouvertement confronté au climat de son époque, face à laquelle il a toujours conçu l’exercice intellectuel et la production artistique comme une activité unique de résistance et de témoignage. Pour l’homme de lettres né à Turin en 1902 et disparu à Rome en 1975, l’éthique et l’esthétique ne doivent jamais être dissociées, au nom d’un art lucide et conscient de soi-même, capable de regarder en face le monde et ses blessures. Un tel comportement profondément conscient se retrouve tout au long de son parcours artistique, aussi bien quand il écrit que quand il peint, comme en atteste la trentaine de tableaux exposés – réalisés en grande majorité en France entre les années 1920 et 1930 –,
auxquels s’ajoutent les saisissantes photographies de Mario Carbone, qui a accompagné l’artiste turinois dans ses voyages en Lucanie, ainsi que plusieurs autres documents historiques. Naturellement, présenter le travail de Levi à Paris prend un sens tout particulier, puisque c’est justement dans la capitale française que le jeune médecin a découvert le charme de la peinture et a noué d’importantes relations avec le monde artistique parisien entre les deux guerres. C’est également dans la Ville Lumière qu’il a cherché à plusieurs reprises un horizon de liberté pour fuir la chape asphyxiante du fascisme et les lois raciales promulguées en 1938. Le lien avec Paris et la France est, donc, fondamental pour l’auteur de La peur de la liberté. Voilà pourquoi nous sommes particulièrement heureux aujourd’hui de présenter ses œuvres, en espérant qu’une telle occasion puisse constituer un premier pas vers une pleine reconnaissance par le public français de la valeur et de l’importance de Levi. Si tel est le cas, il faudra surtout remercier la Fondazione Carlo Levi, sa présidente Daniela Fonti, Antonella Lavorgna, historienne de l’art et conseillère de la Fondation, sans qui cette exposition n’aurait pu voir le jour. Enfin, nous voudrions également remercier Fortunato Tramuta qui fut le premier à nous en suggérer l’idée. Fabio Gambaro Directeur de l’Institut culturel italien de Paris
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Le immagini, le parole, l’impegno. Si potrebbe riassumere così la traiettoria di Carlo Levi, uno dei protagonisti della cultura italiana della prima metà del Novecento, il cui rilevante contributo alla complessa storia culturale dell’Italia tra fascismo e dopoguerra merita di essere riscoperto anche in Francia. Da questa parte delle Alpi, infatti, sebbene Cristo si è fermato a Eboli sia un testo universalmente apprezzato, la ricchezza umana, artistica e intellettuale del suo autore è meno nota di quella di altri suoi coetanei. Motivo per cui questa mostra intitolata Carlo Levi un pittorescrittore tra Parigi e Matera – la prima dedicata a Levi a Parigi dai tempi della sua scomparsa – era più che mai urgente e necessaria. Medico di formazione, pittore, scrittore, intellettuale, militante antifascista, Levi si è apertamente confrontato con la temperie del suo tempo, nei confronti del quale ha sempre concepito l’esercizio intellettuale e la produzione artistica come un’unica attività di resistenza e di testimonianza. Per l’uomo di cultura nato a Torino nel 1902 e scomparso a Roma nel 1975, etica ed estetica non dovevano essere mai dissociate, in nome di un’arte lucida e autocosciente, capace di guardare in faccia il mondo e le sue ferite. Tale atteggiamento profondamente consapevole è rintracciabile lungo tutto il suo percorso artistico, sia quando scrive sia quando dipinge, come attestano la trentina di quadri – moltissimi dei quali realizzati in Francia tra gli anni Venti e Trenta – che compongono
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la mostra, cui si aggiungono le intense fotografie di Mario Carbone, che ha accompagnato l’artista torinese nei suoi viaggi in Lucania, come pure diversi altri documenti. Naturalmente, presentare il lavoro di Levi a Parigi assume un significato tutto particolare, giacché è proprio nella capitale francese che il giovane medico ha scoperto il fascino della pittura e allacciato importanti relazioni con il mondo artistico parigino tra le due guerre. Come pure è nella Ville Lumière che ha cercato a più riprese un orizzonte di libertà per sfuggire all’asfissiante cappa del fascismo e alle leggi razziali promulgate nel 1938. Il rapporto con Parigi e la Francia è dunque fondamentale per l’autore di Paura della libertà. Ecco perché siamo particolarmente felici di mostrare oggi le sue opere, nella speranza che tale occasione possa rappresentare il primo passo verso il pieno riconoscimento del valore e dell’importanza di Levi da parte del pubblico francese. Se ciò avverrà, sarà soprattutto grazie alla Fondazione Carlo Levi, alla sua presidente Daniela Fonti, a Antonella Lavorgna, storica dell’arte e consigliera della Fondazione, senza il cui fondamentale contributo questa mostra non avrebbe potuto realizzarsi. Insieme a loro, vorremmo anche ringraziare Fortunato Tramuta, che per primo ce ne ha suggerito l’idea. Fabio Gambaro Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi
Carlo Levi, un témoin exemplaire Daniela Fonti Carlo Levi a été à la fois peintre, écrivain et homme politique. C’était un artiste, mais aussi un intellectuel qui n’a jamais cessé de s’interroger et de remettre en question la société dans laquelle il vivait, et qui a traversé la « grande histoire » de son temps – à certains moments comme une personnalité de premier plan – avec la volonté de présenter un témoignage exemplaire de l’époque. Condamné à la relégation par le fascisme, il réside à Aliano, en Basilicate – « cet autre monde, rejeté par l’Histoire et par l’État » –, mais transforme la dure expérience existentielle de l’isolement physique, moral et émotif en deux parcours créatifs distincts : d’une part, il peint des tableaux sobres et antirhétoriques dans lesquels il tente de capter la force douloureuse, mais aussi la puissance magique, de ces existences « éternellement patientes » qui semblent vivre hors de l’histoire ; de l’autre, il compose un roman-journal qui le rendra célèbre et qui sera traduit dans le monde entier, Le Christ s’est arrêté à Eboli. Dans un autoportrait de 1940, présenté dans le cadre de cette exposition, il paraît fébrile, le regard presque égaré, les lèvres serrées face à la tragédie qui est en train de s’abattre sur l’Europe ; il se trouve probablement en France, à La Baule, traqué par la persécution fasciste et par les lois raciales : c’est là qu’il écrit La Peur de la liberté, un texte prophétique, d’une lecture difficile (mais qui est en train de redevenir d’une grande actualité), dans lequel des réflexions et des interrogations angoissées sur la crise de l’humanité et de l’Europe de nouveau en guerre s’expriment sous l’apparence d’une confession personnelle. Bien qu’il soit continuellement en fuite au début des années Quarante, il ne cesse jamais de peindre, la peinture étant pour lui, encore plus que l’écriture, une manière de se sentir vivant. La tragédie de la guerre semble pourtant comme refoulée dans ses
tableaux, comme sublimée dans la désolation de ces natures mortes inspirées par les plages livides du Nord, jonchées d’animaux écorchés et de coquillages vides, sans lumière contre l’horizon dissimulé au regard. Ce n’est pas sans étonnement que l’on pense à la richesse de la production picturale d’un homme obligé de fuir et d’errer en Europe, une richesse qui nous montre combien la pratique artistique était nécessaire à sa survie : en tout cent quinze tableaux dans la courte période 1940-1945 ! Peutêtre parce qu’elle est maîtrisée par la page écrite, la confrontation quotidienne avec l’abîme existentiel de la peur suscitée par l’horreur nazi et fasciste ne semble pas affecter le récit compact de sa peinture, faite de natures mortes, mais surtout des très nombreux portraits où nous reconnaissons les visages connus et moins connus de l’intelligentsia italienne résistant à la dictature. Beaucoup de ces intellectuels sont représentés pendant les pauses de leur travail politique, dans des lieux parfois étrangers ou dans des refuges : raison pour laquelle les tableaux de Carlo Levi sont dépourvus de décors et se concentrent uniquement sur des visages en gros plan, au regard souvent fébrile et perçant, sans sourire, parfaitement reconnaissables et pourtant, en un certain sens, hors du monde phénoménal. Leur regard direct, qui reflète toute la condition du moment historique, semble dire : je suis ici avec toi parce que j’ai confiance, parce que tu ne me trahiras pas, pas plus que je ne te trahirai. Pourtant, ces portraits vivent aussi au-delà du regard contingent du peintre, car comme l’écrivait Carlo Levi en 1968 : « Ces personnes ont disparu dans la nuit du passé, elles ont disparu dans la vie, elles restent, pour leurs images peintes, entièrement réelles dans une autre vie, complète, à l’abri des pertes, des mutilations, des censures de la mémoire. » Cela confirme de nouveau, si cela était encore nécessaire pour Carlo Levi, la valeur de la peinture comme manière – peutêtre la seule manière qui soit – de conserver dans le temps la dimension concrète des personnes et des 8
Carlo Levi, un testimone esemplare Daniela Fonti Carlo Levi è stato pittore, scrittore, uomo politico. Un intellettuale, oltreché un artista, che non ha cessato mai d’interrogarsi e di porre in discussione la società nella quale viveva, e che ha attraversato talvolta da protagonista la “grande storia” del suo tempo con la volontà di renderne esemplare testimonianza. Confinato dal fascismo ad Aliano in Basilicata, “quell’altro mondo, negato alla Storia e allo Stato” trasforma la dura esperienza esistenziale d’isolamento, non solo fisico ma morale ed emotivo, in due distinti percorsi creativi; dapprima dipinge quadri asciutti e antiretorici nei quali tenta di captare tutta la sofferta forza – ma anche la potenza magica – di quelle esistenze “eternamente pazienti” che sembrano vivere fuori dalla storia, poi si affida alle pagine del romanzo-diario tradotto in tutto il mondo che lo ha reso famoso, Cristo si è fermato a Eboli. Un autoritratto del 1940, qui in mostra, lo ritrae febbrile con lo sguardo quasi perso, con le labbra serrate di fronte alla tragedia che sta abbattendosi sull’Europa; si trova probabilmente in Francia, a La Baule, braccato dalla persecuzione fascista e dalle leggi razziali e sta scrivendo Paura della libertà, un testo profetico, di non facile lettura (ora tornato di sconcertante attualità), nel quale le riflessioni e le domande sulla crisi dell’umanità e dell’Europa tornata nuovamente in guerra s’incalzano in modo convulso con il carattere di una confessione privata. Nonostante le fughe continue in quei primi anni Quaranta, non cessa di dipingere, perché la pittura ancor prima della scrittura è un modo per sentirsi vivo; ma la tragedia della guerra appare come rimossa nei suoi quadri, sublimata nella desolazione di quelle nature morte riprese dalle spiagge livide del nord, disseminate di animali scuoiati, di conchiglie vuote, senza luce contro l’orizzonte nascosto allo sguardo. Sconcerta pensare a quanto sia stata 9
ricca la produzione pittorica di un uomo costretto a vagare in fuga in Europa, il che ci dà la reale misura di quanto l’esercizio dell’arte gli fosse indispensabile per la sopravvivenza: complessivamente 115 quadri nel breve periodo 1940-1945! Forse tenuto a bada dalla pagina scritta, il confronto quotidiano con l’abisso esistenziale della paura suscitata dalle cronache dell’orrore nazifascista non sembra toccare il compatto racconto della sua pittura, fatto di nature morte, ma soprattutto di ritratti, moltissimi, nei quali riconosciamo i volti noti e meno noti dell’intellighenzia italiana resistente alla dittatura. Molti di loro vengono ripresi nelle pause del lavoro politico, in luoghi talvolta estranei o di rifugio, e per questo sulla tela non vi sono dettagli ambientali ma solo volti in primissimo piano, lo sguardo spesso febbrile e incalzante, senza sorriso, riconoscibilissimi eppure in certo senso fuori dal mondo fenomenico. Il loro sguardo diretto riflette tutta la condizione del momento storico e sembra dire: io sono qui con te perché mi fido, perché non mi tradirai così come io non tradirò te. Eppure, al tempo stesso questi ritratti vivono anche oltre lo sguardo contingente del pittore perché, come scriverà Levi nel 1968, “scomparse le persone nella notte del passato, scomparse nella vita, esse restano, per le loro immagini dipinte, del tutto reali in un’altra vita, completa, immune da perdite, mutilazioni, censure della memoria.” Si riconferma qui, se ancora per Levi ce ne fosse bisogno, il valore della pittura, come modo, forse l’unico, di assicurare nel tempo la concretezza delle persone e delle cose e la loro persistenza nella memoria, oltre l’inevitabile caducità delle vite individuali. Le opere degli anni quaranta, mostrano una maggiore aderenza al dato visivo proposto dalla realtà, rispetto alle immagini visionarie che avevano caratterizzato la pittura, più “francese”, del decennio precedente (come l’Eroe cinese, Leone Ginzburg, Autoritratto: la mano gialla qui esposte), pur originale e ricchissima. Proprio a partire dall’inizio del quarto decennio, Levi aveva
choses, et leur persistance dans la mémoire, au-delà de l’inévitable caducité des vies individuelles. Les œuvres des années Quarante sont caractérisées par une plus grande fidélité à la donnée visuelle offerte par la réalité que les images visionnaires qui avaient caractérisé la peinture, plus « française », de la décennie précédente (comme le Héros chinois, Leone Ginzburg, Autoportrait : la main jaune, exposées ici), pourtant originale et d’une grande richesse. En effet, au début des années Trente, Levi a enfin mis au point un langage expressif original et très personnel, qui recueille, comme dans un creuset sulfureux, toutes les impressions et les suggestions qu’il avait tirées de ses longs séjours parisiens, de sa fréquentation des musées, mais encore plus des galeries et des artistes de l’École de Paris qui avaient animé cette saison exceptionnelle. Il évoque dans une de ses lettres une visite à l’atelier de Soutine, « magnifique, avec une cour et une balustrade sur l’arrière et un bassin avec des phoques et des oiseaux » ; et sa peinture est indéniablement marquée par l’influence du grand artiste biélorusse, mais avec une accentuation de la composante lyrique qui évoque le regard moins dramatique de Modigliani et de Pascin, ainsi que l’immersion onirique de Chagall. La peinture de Levi de cette période présente le même impératif éthique que la production du début des années Vingt, aux ascendances variées (comme Felice Casorati ou les postimpressionistes),
bien qu’elle s’en distingue fortement par son chromatisme. Avant d’être un choix esthétique, peindre est à la fois un témoignage et l’expression d’un jugement moral. Ainsi, les vues sobres de Turin du milieu des années Vingt (Les usines de gaz, 1926), caractérisées par des points de vue originaux et des couleurs sobres et presque dépouillées, évoquent la ville dont parle Antonio Gramsci, avec ses cheminées d’usines entourées par la courbe sinueuse du fleuve, une ville dont la vie quotidienne est régie par le son des sirènes des usines et dont le panorama est dominé par les cheminées industrielles. De même, ses vues de Paris (Paris, L’Arc de Triomphe, Quai sur la Seine, Le Noir aux Tuileries…), un peu plus tardives, échappent à toute célébration stéréotypée de la Ville Lumière : quand ils sont représentés, les monuments célèbres ne constituent qu’une sorte de référence symbolique dans un lointain arrière-plan plongé dans un léger brouillard : le peintre est bien davantage attiré par les partitions géométriques dessinées par les grilles des immeubles des boulevards, par les rampes des quais de la Seine et par les courbes des plates-bandes autour de la place de la Concorde. C’est une manière antirhétorique et intimiste de lire une grande métropole, de se refléter dans ses vides et dans ses solitudes, ou de se réfléchir dans la silhouette un peu perdue, hésitante et presque horschamp du Noir aux Tuileries.
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messo finalmente a punto un linguaggio espressivo originale e assai personale nel quale precipitano, come in un sulfureo crogiolo, tutte le impressioni e le suggestioni che aveva tratto in precedenza dai lunghi soggiorni parigini, dalla frequentazione dei musei, ma più ancora delle gallerie e degli artisti dell’École de Paris che animavano quella irripetibile stagione. Nelle sue lettere riferisce di una visita allo studio di Soutine “bellissimo, con un cortile e una balaustra sul retro e una vasca con foche e uccelli”; e nella sua pittura è certo dato di cogliere movenze del grande artista bielorusso, ma con un rafforzamento della componente lirica che rinvia allo sguardo meno drammatico di Modigliani e Pascin, come alla immersione onirica di Chagall. Anche se nelle sue accensioni cromatiche ne è stilisticamente lontana, la pittura leviana di questi anni condivide con la produzione dei primi anni Venti, dalle composite ascendenze (da Felice Casorati ai postimpressionisti), lo stesso imperativo etico. Prima che una scelta estetica dipingere è un atto di testimonianza, e espressione di un giudizio morale. Così le sobrie vedute di Torino della metà degli anni
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Venti (Le officine del gas, 1926), che scelgono punti di vista inediti e in cromie sobrie e quasi spoglie descrivono la Torino di cui parla Antonio Gramsci, con le ciminiere fumanti cinte dalla morbida curva del fiume; una città la cui vita quotidiana è regolata dal suono delle sirene delle fabbriche e il panorama dominato dalle ciminiere. Allo stesso modo le sue vedute di Parigi (Parigi, L’Arco di Trionfo, Quai sulla Senna, Il nero alle Tuileries…) di poco successive, rifuggono da qualsiasi celebrazione di maniera della Ville Lumière: i monumenti celeberrimi, quando vi compaiono, restano una sorta di riferimento simbolico nello sfondo lontano immerso in una nebbia leggera, mentre lo attraggono le partiture geometriche disegnate dalle griglie dei palazzi dei boulevard, dalle rampe dei lungosenna, dalle curve delle aiuole intorno a piazza della Concorde. È un modo antiretorico, intimista, di leggere una grande metropoli, di specchiarsi nei suoi vuoti e nelle sue solitudini, o riflettersi in quella silhouette un po’ sperduta, oscillante e quasi quasi fuori campo del nero alle Tuileries.
Carlo Levi près de Paris né Antonella Lavorgna « Ici repose Carlo Levi, à Turin, près de Paris né. Paix : le destin a donné des jours trop courts à son long souffle. »
Ces quelques vers, que Carlo Levi écrit pendant sa période de détention, éclairent immédiatement le lien profond qui l’unissait à Paris, une ville qui joue dès l’après-guerre le rôle de chef de file du modernisme et du cosmopolitisme, et qui fascine de nombreux artistes italiens. Il est indéniable que la France et Paris ont une importance significative dans la vie de Carlo Levi : c’est en effet le lieu où se forge sa conscience politique et où prend forme sa recherche artistique ; c’est aussi la ville où il décide d’abandonner la carrière médicale et d’entreprendre définitivement celle de peintre ; enfin, c’est en France qu’il se réfugie quand la terreur fasciste l’oblige à quitter la mère patrie. Nous tenterons ici d’indiquer quelques aspects fondamentaux de cette relation*. Le jeune Carlo Levi arrive pour la première fois à Paris en 1925 afin de suivre des cours de spécialisation médicale, mais aussi pour soutenir l’organisation et le programme des réfugiés politiques italiens qui ont trouvé protection en France. Il trouve immédiatement sa place dans un milieu dynamique et commence à fréquenter les galeries et les ateliers des artistes, à tel point qu’il écrit à sa mère qu’il veut entreprendre lui-même la carrière de peintre : « il est facile, pour quelqu’un qui a du talent de se faire remarquer et de se rendre, en 6-8 mois, complètement indépendant […]. Exposer ici est comme un examen démonstratif : si ta peinture ne trouve pas son public ici, il est extrêmement
improbable qu’elle puisse en trouver un dans quelque autre pays que ce soit. » Il fait de nombreux séjours dans la capitale française entre 1927 et 1929. C’est au cours de l’un d’eux qu’il retrouve son amie russe Vitia Gourevitch, avec qui il vit une intense histoire d’amour, et qu’il fréquente le cercle des peintres italiens et russes résidant à Paris. Au même titre que ses visites au musée du Luxembourg et au Louvre, ce sont les artistes de Montparnasse qui enrichissent sa peinture de nouvelles influences. À l’été 1930, il se rend à Londres pour organiser avec ses amis Menzio et Paulucci une exposition à la Bloomsbury Gallery (Exhibition of new italian painting by Carlo Levi Francesco Menzio Enrico Paulucci), qui est présentée par Lionello Venturi. Il en profite pour visiter le British Museum où il est frappé par La Loge de Renoir et par des sculptures qu’il reproduit dans ses carnets, comme les têtes de kouroi et d’Apollon. À son retour à Paris, il fréquente assidûment l’Hôtel de Régnard, dans la rue homonyme du Quartier Latin, où se retrouvent les membres du mouvement Giustizia e Libertà (le siège du mouvement est au 21, rue du Val-de-Grâce, tandis que les frères Rosselli habitent place du Panthéon). Grâce au réseau de relations personnelles et professionnelles qu’il tisse au cours de ces années, il participe, en 1931, à l’exposition collective Exposition Peintres italiens. Chessa, Menzio, Levi, Paulucci, Dessins de Spazzapan, sculptures de Galvani, à la Galerie-Librairie Jeune Europe, au 46, rue Vavin, dirigée par Antonio Aniante, un autre réfugié politique, avant d’exposer au Xe Salon des Tuileries et d’inaugurer en juin 1932 sa première exposition personnelle à la Galerie-Librairie Jeune Europe. Ce dernier événement suscite l’intérêt de la critique : certains comptes rendus le présentent comme un « peintre juif », et font référence à Max Band, Kokoschka, Soutine et Kremègne. Ces années-là, Carlo Levi se partage entre l’Italie et la France. Il participe aux plus importantes 12
Carlo Levi presso Parigi nato Antonella Lavorgna “Qui Carlo Levi giace, a Torino presso Parigi nato. Pace: il destino dì troppo brevi diede al suo lungo fiato”.
Questi pochi versi, scritti durante la prigionia, chiariscono immediatamente il legame profondo che lega Carlo Levi a Parigi, una città che fin dal primo dopoguerra ha ottenuto il ruolo di capofila del modernismo e cosmopolitismo e che affascina molti artisti italiani. È indubbio che nella vita di Carlo Levi la Francia e Parigi abbiano avuto un ruolo significativo: è il luogo in cui la coscienza politica e la ricerca artistica si sono definite; è la città in cui decide di lasciare la carriera medica e intraprendere definitivamente quella pittorica; è il paese in cui si rifugia quando il terrore fascista lo porta lontano dalla madrepatria. Proveremo qui a tracciarne alcuni punti fondamentali.* Il giovane Levi arriva per la prima volta a Parigi nel 1925, per frequentare dei corsi di specializzazione medica, ma anche per sostenere l’organizzazione e il programma dei fuoriusciti italiani che avevano trovato protezione in Francia. Qui da subito viene coinvolto da un ambiente dinamico che lo porta a frequentare le gallerie e gli studi degli artisti a tal punto da scrivere alla madre di voler intraprendere la carriera pittorica “è facile, per chi abbia qualche talento, essere notato, e rendersi, in 6-8 mesi, del tutto indipendente […] esporre qui è come un esame dimostrativo: ché se la tua pittura non trova qui un suo pubblico, è estremamente improbabile lo possa trovare in qualunque altro paese.” 13
I suoi viaggi diventano assidui tra il 1927 e il 1929 ed è durante queste permanenze che ritrova l’amica russa Vitia Gourevitch con cui intreccia una intesa storia amorosa e con la quale frequenta la cerchia dei pittori italiani e russi residenti a Parigi. Sono gli artisti di Montparnasse che insieme alle visite al Museo di Luxembourg e al Louvre, arricchiscono di nuove suggestioni la sua pittura. Nell’estate del 1930 è a Londra per organizzare una mostra alla Bloomsbury Gallery insieme agli amici Menzio e Paulucci (Exhibition of new italian painting by Carlo Levi Francesco Menzio Enrico Paulucci) che viene presentata da Lionello Venturi. L’occasione gli permette di visitare il British Museum, dove viene colpito da La Loge di Renoir e da alcune sculture di cui traccia rapidi disegni sui suoi taccuini come le teste di kouroi e di Apollo. Tornato a Parigi lo troviamo come ospite fisso all’Hôtel de Régnard, nell’omonima strada del Quartiere Latino dove si ritrovano, tra gli altri, i partecipanti a «Giustizia e Libertà» (la sede è al 21 di rue Val de Grâce e la casa dei fratelli Rosselli è in Place du Panthéon). La fitta trama di relazioni personali e professionali tessuta in questi anni gli permette di partecipare, nel 1931, alla mostra collettiva Exposition peintres italiens. Chessa, Menzio, Levi, Paulucci, Dessins de Spazzapan, sculture de Galvani alla Galerie-Librairie Jeune Europe, in rue Vavin 46 diretta da Antonio Aniante, anche lui fuoriuscito; di esporre al X Salon des Tuileries e di inaugurare, nel giugno del 1932, la prima esposizione personale alla Galerie-Librairie Jeune Europe. La mostra suscita interesse e in alcune recensioni l’artista è presentato come peintre juif con evocazioni legate a Max Band, Kokoschka, Soutine, Kremègne. In questi anni si divide tra l’Italia e la Francia partecipando alle più importanti esposizioni nazionali ed internazionali, come ad esempio alla mostra itinerante Exhibition of contemporary Italian paintings partita da Baltimora nel 1931, alla I Quadriennale
expositions nationales et internationales, comme l’événement itinérant Exhibition of contemporary Italian paintings qui part de Baltimore en 1931, la I Quadriennale d’Arte Nazionale de Rome et la XVIII Esposizione Biennale Internazionale d’arte de 1932. Au début de l’année 1933, Carlo Levi se trouve à Paris, au 32 bis, rue du Cotentin. À partir de la mi-avril, sa présence est ensuite documentée dans un nouvel atelier, sis au 6, Villa Chauvelot, une rue où travaillent de nombreux autres artistes, comme Ossip Zadkine, Fernand Léger et Luigi Corbellini. Il continue à entretenir des relations significatives : ainsi, sa deuxième exposition personnelle à la Galerie Jacques Bonjean, au 34 de la rue La Boétie, est organisée grâce à ses contacts avec Filippo De Pisis, qui lui sert d’intermédiaire avec cette galerie. Ainsi, quand il est arrêté pour la première fois le 13 mars 1934 sous l’accusation de complicité avec le mouvement Giustizia e Libertà, le journal La Libertà publie un appel pour sa libération à l’initiative de onze artistes résidant à Paris. On peut lire dans cette déclaration – signée par Léger, Derain, Zadkine et Chagall – que Levi est « un des plus beaux talents de la jeune peinture italienne ». Quand il est de nouveau arrêté, en mai 1935, le peintre invoque ses rapports artistiques comme alibi, lors de son recours en appel : « Pendant mes séjours à Paris, le dernier desquels remonte au printemps 1933, je n’ai fréquenté, comme Italiens, que des peintres très connus (De Chirico, Severini, Tozzi…). Ceux-ci, et nombre des plus célèbres artistes, critiques et hommes de lettres français, auxquels me lie une vive amitié, pourront témoigner que ma vie à Paris a toujours
été consacrée exclusivement à l’art et absolument étrangère à la politique. » Mais son recours est rejeté et il est condamné à trois ans de relégation en Lucanie. Ces neuf mois d’isolement, du mois d’août 1935 à mai 1936 (il est en effet amnistié après la proclamation de l’Empire), constituent un tournant dans sa vie : ils sont en effet à l’origine d’une nouvelle phase picturale, mais ils représentent surtout une expérience humaine qui se traduira par l’écriture de son livre le plus célèbre, Le Christ s’est arrêté à Eboli. Malgré sa condamnation, ses œuvres continuent d’être présentées dans les grandes expositions qui représentent l’art italien dans le monde (en 1935, Exhibition of contemporary Italian painting de San Francisco ; L’art italien des XIXe et XXe siècle, Musée des Écoles Étrangères Contemporaines-Jeu de Paume, Paris ; Franco-Italian Exhibition, Wertheim Gallery de Londres), jusqu’à la promulgation des lois raciales de 1938 qui interdisent aux artistes juifs d’exposer et de publier sous leur nom. Carlo Levi se réfugie alors en France. Il séjourne à Nice et à Cannes, où il compose de courts poèmes. Entre l’automne 1939 et le début de 1940, il est à La Baule, en Bretagne, où il écrit le poème philosophique La Peur de la liberté (publié en 1946). À la suite de l’invasion allemande, il voyage entre Cannes et Marseille. Il rentre définitivement en Italie en 1941. *Pour une reconstruction détaillée des liens de Carlo Levi avec le monde de la peinture, nous renvoyons au catalogue de l’exposition Gli anni di Parigi Carlo Levi e i fuoriusciti 1926-1933, Turin, 2003. Pour approfondir les relations avec la littérature française, nous renvoyons au livre Carlo Levi e la Francia de Giovanni Dotoli, Fasano, Schena Editore, 2010.
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d’Arte Nazionale di Roma, alla XVIII Esposizione Biennale Internazionale d’arte del 1932. All’inizio del 1933 è a Parigi in rue du Contentin 32bis, mentre la sua presenza è documentata, a partire dalla metà di aprile, nel nuovo studio al n.6 di Villa Chauvelot, luogo che raccoglie molti artisti tra cui Ossip Zadkine, Fernand Léger e Luigi Corbellini. I rapporti che Levi continua a nutrire sono significativi, tanto che la sua seconda personale alla Galerie Jacques Bonjean, in rue La Boétie 34, è organizzata grazie ai suoi contatti con Filippo De Pisis, anello di congiunzione con la galleria. Così quando il 13 marzo del 1934 viene arrestato per la prima volta con l’accusa di essere colluso con il movimento Giustizia e Libertà, un appello per la sua liberazione compare su “La Libertà” firmato da undici artisti residenti a Parigi. Nella dichiarazione si legge “talento tra i più belli della giovane pittura italiana” e tra i firmatari compaiono le firme di Léger, Derain, Zadkine e Chagall. È nuovamente arrestato nel maggio del 1935 e durante il ricorso in appello lo stesso pittore chiama in causa, come alibi, i suoi rapporti artistici: “Durante i miei soggiorni a Parigi, l’ultimo dei quali risale alla primavera 1933, non ho frequentato, di italiani, che pittori notissimi (De Chirico, Severini, Tozzi, ecc.). Essi, e moltissimi tra i più celebri artisti, critici e letterati francesi, coi quali sono legato da viva amicizia, potranno far fede che la mia vita colà fu sempre unicamente dedita all’arte e assolutamente estranea alla politica”. A nulla valse il suo ricorso,
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così venne condannato a tre anni di confino in Lucania. Quei nove mesi d’isolamento, dall’agosto 1935 al maggio 1936 (ottiene l’amnistia dopo la proclamazione dell’Impero), rappresentano una svolta nella sua vita in quanto daranno origine a una nuova fase pittorica; ma soprattutto è l’esperienza umana che lo porterà a scrivere il suo più famoso libro Cristo si è fermato a Eboli. Nonostante la condanna, le sue opere continuano a essere presenti nelle grandi mostre che rappresentano l’arte italiana nel mondo (nel 1935, Exhibition of contemporary Italian painting di S. Francisco, L’art Italien des XIX et XX Siècles, Musée des Ecoles Etrangères ContemporainesJeu de Paume des Tuileries di Parigi, FrancoItalian Exhibition, Wertheim Gallery di Londra) fino all’emanazione delle leggi razziali nel 1938, quando agli artisti ebrei si impedisce di esporre e pubblicare con il proprio nome. Levi, così, si rifugia in Francia, lo troviamo tra Nizza e Cannes dove compone delle brevi liriche. Tra l’autunno del 1939 e l’inizio del 1940 è a la Baule, presso St. Nazaire, in Bretagna dove scrive il poema filosofico Paura della libertà (pubblicato nel 1946). A seguito dell’invasione tedesca della Francia, si sposta tra Cannes e Marsiglia, nel 1941 rientra definitivamente in Italia. * Per una dettagliata ricostruzione dei legami pittorici si rimanda al catalogo della mostra Gli anni di Parigi Carlo Levi e i fuorusciti 1926-1933, Torino 2003, mentre per approfondire le relazioni con la letteratura francese si rinvia al libro Carlo Levi e la Francia di Giovanni Dotoli, Schena Editore, 2010
L’Universel singulier Jean-Paul Sartre Quand on rencontre Carlo Levi à Moscou, à New York, à Paris, on est tout de suite frappé par cette étrange contradiction : il reste, ou qu’il soit, le plus romain des Romains, on croirait qu’il n’a pas quitté Rome ou qu’il l’a emporté avec lui, semblable en cela à la plupart des Italiens ; mais il diffère d’eux en ceci que, dans le moment même, il semble partout chez lui. Non certes par arrogance ou forfanterie mais par une sorte d’adaptation spontanée de sa vie si personnelle à la vie quotidienne de masses – qu’elles soient soviétiques, indiennes ou françaises. À l’origine de ce tact si subtil qui lui permet de régler ses démarches sur celles des hommes qui l’entourent et de se sentir dans une rue étrangère aussi profondément à l’aise – plus, peut-être – que dans son appartement, il y a la passion de vivre. Mais il faudrait plutôt dire : la passion de la vie car son existence singulière ne peut se réaliser que par une sorte de curiosité amoureuse de toutes les formes humaines de ce qu’on appelle le vécu. C’est un homme de culture, certes, un homme de savoir : cette curiosité s’appuie toujours sur des connaissances; mais ce qu’elle vise est au-delà et en deçà du savoir : elle vise de fondamental, c’est-à-dire l’expérience concrète et, en principe incommunicable, de chaque situation. Il connaît fort bien l’histoire de l’URSS et les structures de la société socialiste, mais ce qu’il tente de saisir par je ne sais quelles antennes, c’est la façon dont un intellectuel ou un ouvrier de Moscou vit sa condition de citoyen soviétique. Tout lui est bon pour y parvenir mais avant tout les incidents minimes qui, dans leur opacité concrète, filent inaperçus, sous les yeux de la plupart d’entre nous. Par cette raison, on ne se lasse pas de l’entendre conter ce que d’autres appelleraient des anecdotes : il s’agit parfois d’un détail, d’un geste entrevu, d’une simple apparition – à trois heures du matin, dans une auto
de sport fonçaient à travers la Piazza del Popolo déserte de belles jeunes femmes élégantes, trois debout, la quatrième au volant, lançant à pleine voix, rieusement, des insultes obscènes au sexe masculin. Mais, chaque fois, derrière la singularité irréductible du fait rapporté, on ne peut manquer d’entrevoir tout un monde – notre monde – en tant qu’il s’exprime et se réalise dans la qualité fugitive d’une présence aussitôt disparue. C’est ce que j’appellerai – pour l’opposer aux significations – le sens. Le sens ou l’incarnation du tout dans chaque partie, c’est ce qui donne aux propos de Carlo Levi leur charme inimitable. Que cet homme si particulier vous conte, avec cette voix, ces intonations, cette physionomie, ce détachement malicieux qui ne sont qu’à lui une aventure éphémère qu’il a vu naître et mourir en un moment, c’est une singularité sélectionnée par une autre singularité ; et dans le même temps, Rome est là, tout entière, insaisissable, opaque et présente : vécue dans son indécomposable totalité. Mais « nature » et « culture » sont indiscernables et le projet d’écrire ne se distingue pas de celui d’être homme. Être soi-même, pour Levi, c’est se faire l’universel singulier ; écrire, c’est communiquer cet incommunicable : l’universalité singulière. Par là il faut entendre qu’il s’est placé, narrateur, en ce même nœud de contradictions qu’il manifeste par sa vie et que Merleau-Ponty décrivait en ces termes : « Nos corps sont pris dans le tissu du monde mais le monde est fait de l’étoffe de mon corps ». Ce qui fait la haute valeur de tous ses ouvrages c’est son double refus : il repousse en même temps l’objectivité de survol et la subjectivité pure. Il n’est pas un livre de Levi qui ne raconte le monde en retraçant une aventure de sa vie, pas un qui, en même temps, ne fasse saisir à travers le monde objectif la singularité de l’auteur. Le Christ s’est arrêté à Eboli, L’orologio, ce sont les moments d’une autobiographie qui ne peut s’écrire qu’en restituant l’histoire de la société italienne depuis le fascisme jusqu’aux premières années de l’après-guerre. Ce qui fait tout 16
L’Universale singolare Jean-Paul Sartre Quando si incontra Carlo Levi, a Mosca, a New York, a Parigi, si è subito colpiti da una strana contraddizione: egli, dovunque si trovi, rimane il più romano dei romani, così che si crederebbe non abbia neppure lasciato Roma, o che se la sia portata dietro – simile, in questo, alla maggioranza degli italiani –, ma nello stesso momento – è qui che ne differisce – sembra ritrovarsi dappertutto come a casa propria. Non per arroganza, certamente, o per spavalderia, ma per una sorta di naturale adattamento della sua personalissima vita alla vita quotidiana delle masse: sovietiche, indiane o francesi che siano. All’origine di una tale sensibilità, così acuita da consentirgli di regolare il suo passo su quello degli uomini che lo circondano, di sentirsi completamente a suo agio in una strada straniera – più, forse, che nel proprio appartamento –, c’è la passione di vivere. Ma bisognerebbe dire, piuttosto, la passione della vita; poiché la sua singolare esistenza non può realizzarsi che attraverso una specie di amorosa curiosità per tutte le forme umane del vissuto. Certo, è un uomo di cultura, un uomo di sapere, questa sua curiosità si appoggia sempre alla conoscenza; ma per tendere a qualcosa che è al di là o al di qua del sapere, per tendere al fondamentale, cioè all’esperienza concreta e inizialmente incomunicabile di ogni situazione. Egli conosce assai bene la storia dell’URSS e le strutture della società socialista, ma ciò che tenta di captare, per mezzo di non so quali antenne, è il modo con cui un intellettuale o un operaio di Mosca vive la sua condizione di cittadino sovietico. Tutto gli torna utile per riuscirvi, ma, innanzi tutto, i minimi incidenti che, nella loro concreta opacità, si succedono inavvertiti sotto gli occhi della maggior parte di noi. Per questa ragione gli sentiamo continuamente narrare cose che altri chiamerebbero aneddoti. Si tratta, a volte, di un particolare, di un gesto intraveduto, di una semplice 17
apparizione. (Alle tre del mattino, delle belle, eleganti, giovani donne, a bordo di una macchina sport, giravano intorno alla deserta Piazza del Popolo, tre in piedi, la quarta al volante, urlando, con risate chiassose, osceni insulti al sesso maschile). Ma ogni volta, dietro l’irriducibile singolarità del fatto e raccontato, si può intravedere tutto un mondo – il nostro mondo – in quanto si esprime e si realizza nella qualità fuggitiva di una presenza subito dileguata. Darò a tutto questo il nome di senso, in contrapposizione ai significati. Il senso, ovvero l’incarnarsi del tutto in ciascuna parte, ecco ciò che conferisce ai discorsi di Carlo Levi un fascino inimitabile. Che quest’uomo così eccezionale vi racconti con la sua voce, le sue intonazioni, la sua fisionomia, il suo malizioso distacco – suoi e irripetibili – un’effimera avventura da lui vista nascere e morire in un istante, è una singolarità selezionata da un’altra singolarità. E intanto Roma è là tutta intera, inafferrabile, opaca e presente: vissuta nella sua indecomponibile totalità. Discernere “natura” e “cultura”, però, non è possibile: i propositi dello scrittore non si distinguono da quelli dell’uomo. Essere se stesso, per Levi, significa ridurre l’universale al singolare. Scrivere è comunicare questo incomunicabile: l’universalità singolare. Con ciò, bisogna intendere che egli, come narratore, si è collocato nel medesimo nodo di contraddizioni che la sua vita rivela, e che Merleau-Ponty descriveva in questi termini: “I nostri corpi sono presi nel tessuto del mondo, ma il mondo è fatto della stoffa del mio corpo”. L’alto valore di tutte le sue opere si fonda su di un duplice rifiuto: egli respinge contemporaneamente l’oggettività di maniera e la pura soggettività. Non c’è uno solo dei suoi libri che nel rappresentare un’avventura della sua vita non racconti il mondo; non uno, al tempo stesso, che non permetta di afferrare, attraverso il mondo oggettivo, la singolarità dell’autore. Cristo si è fermato a Eboli, L’orologio, sono i momenti di un’autobiografia che non può
l’art de Levi c’est que, loin de brosser un tableau d’ensemble de cette société pour s’y replacer après coup, il ne va jamais à l’universel abstrait : chez lui, le mouvement de l’universalisation ne se distingue pas de l’approfondissement du concret. Dès que nous le lisons, nous sommes toujours sur deux plans à la fois, celui de l’Histoire et celui de ses histoires et chacun se reflète dans l’autre. Je prends ici la liberté de dire mon accord complet avec cette conception de l’écriture : je ne vois pas que nous puissions aujourd’hui tenter rien d’autre que d’installer nos lectures dans cette réciprocité de perspectives, celle d’une vie qui se singularise en voulant goûter la saveur de toutes les autres et celle d’une universalité structurée du vécu qui ne se totalise jamais que dans les vies particulières. Il y faut beaucoup d’art et beaucoup de simplicité, beaucoup de rouerie et une sorte d’innocence ; du courage aussi : celui de refuser tous les réalismes au nom de la réalité. Ce sont ces qualités que j’admire particulièrement chez
Levi. Par son application constante, il sait, dans ses écrits comme dans ses conversations, nous donner à vivre, par-delà les significations, le sens ambigu de notre époque. Mais le secret de son œuvre réside dans une attitude fondamentale que je nomme, faute d’autre mot, la bonté. Et, certes, on ne fait pas de beaux livres avec de bons sentiments : mais ce n’est pas de cela que je parle ; il s’agit d’une disposition originelle : on dirait que la vie l’a choisi pour s’aimer elle-même, en lui et par lui, sous toutes ses formes. Cette curiosité que j’évoquais tout à l’heure et qui a fait de lui l’écrivain que nous ne pouvons jamais oublier, elle est née de la passion de vivre et le porte à saisir comme une valeur chez lui et chez les autres toute expérience vécue. En Levi tout se répond, tout se correspond ; il fut médecin, il est écrivain et artiste par une seule et même raison : l’immense respect qu’il porte à la vie ; et c’est ce respect même qui est à l’origine de son engagement politique aussi bien qu’à la source de son art.
Texte initialement paru dans la revue littéraire italienne Galleria (traduit par Aldo Marcovecchio), no 3-6, mai-décembre 1967, pp. 256-258. © Éditions Gallimard, Paris.
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svolgersi altrimenti che ricostruendo la storia della società italiana, dal fascismo ai primi anni del dopoguerra. Carlo Levi – qui è il centro della sua arte – non dipinge un quadro di insieme di codesta società per poi, subito dopo, inserirvisi; non procede verso l’universale astratto. Nella sua opera il moto di universalizzazione è tutt’uno con l’approfondimento del concreto. Dai suoi inizi ci ha posto, sempre, contemporaneamente su due piani: quello della Storia e quello delle sue storie, specchiantisi l’uno nell’altro. Mi sia consentito affermare, in questa occasione, il mio totale consenso a un’arte dello scrivere così concepita. Io credo che, attualmente, non possiamo tentare nient’altro che collocare i nostri lettori in questa doppia prospettiva: di una vita che si singolarizza, avida di gustare il sapore di tutte le altre vite, e di un’universalità strutturata del vissuto che si totalizza soltanto nelle vite particolari. Occorre, per questo, molta arte e molta semplicità, molta malizia e una sorta di innocenza. Coraggio, anche: il coraggio di rifiutare tutti i
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realismi in nome della realtà. Sono queste le qualità che ammiro particolarmente in Levi. Egli, con applicazione costante, sa farci vivere, nei suoi scritti come nella sua conversazione, al di là dei significati, il senso ambiguo della nostra epoca. Ma il segreto della sua opera risiede in un fondamentale atteggiamento cui, mancandomi altre parole, darò il nome di bontà. I buoni libri, è chiaro, non si fanno con i buoni sentimenti, ma non parlo di questo. Si tratta di una disposizione originale: si direbbe che la vita l’abbia scelto per amarsi in lui e attraverso lui, in tutte le sue forme. Quella curiosità di cui poco fa ho parlato, è che ha fatto di lui lo scrittore di cui non possiamo mai dimenticarci, è nata dalla passione di vivere, che lo induce a cogliere come un valore, in sé stesso e negli altri, ogni esperienza vissuta. In Levi tutto si accorda, tutto si tiene. Medico dapprima, poi scrittore e artista per una sola identica ragione: l’immenso rispetto per la vita. E questo stesso rispetto è all’origine del suo impegno politico, così come alla sorgente della sua arte.
Testo inizialmente pubblicato nella rivista letteraria Galleria (traduzione di Aldo Marcovecchio), no 3-6, maggio-dicembre 1967, pp. 256-258. Testo ripubblicato in Carlo Levi, Cristo si è fermato a Eboli, Super ET, Einaudi,Torino 2014, pp. XII-XV. © 1945, 1963, 1990 e 2010 Giulio Einaudi editore s.p.a., Torino
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LES USINES DE GAZ 1926 HUILE SUR CARTON, 40 × 47 CM
PONT SUR LA SEINE 1927 HUILE SUR CARTON ENTOILÉ, 37,5 × 45,5 CM
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L’ARC DE TRIOMPHE 1927 HUILE SUR CARTON ENTOILÉ, 27 × 35, 5 CM
PARIS, QUAI SUR LA SEINE 1927 HUILE SUR BOIS, 28 × 26 CM
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PARIS 1928 HUILE SUR BOIS, 53 × 48 CM
LE NOIR DES TUILERIES 1928 HUILE SUR TOILE, 55 × 37,5 CM
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NATURE MORTE AVEC MELON 1928 HUILE SUR TOILE, 38 × 46 CM
LES TUILERIES 1929 HUILE SUR TOILE, 38 × 46 CM
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NU AVEC UNE CHAISE 1929 HUILE SUR TOILE, 88 × 68 CM
LE COQ-CHIEN (MATIN) 1929 HUILE SUR TOILE, 61 × 50 CM
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LES VOILES 1929 HUILE SUR TOILE, 50 × 61 CM
LE HÉROS CHINOIS 1930 HUILE SUR TOILE, 92 × 73 CM
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AUTOPORTRAIT (LA MAIN JAUNE) 1930 HUILE SUR TOILE, 46 × 38 CM
TALC ET BISCUITS 1932 HUILE SUR TOILE, 60,5 × 50 CM
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LEONE GINZBURG 1933 HUILE SUR TOILE, 61 × 50 CM
FILIPPO DE PISIS AVEC UN PERROQUET 1933 HUILE SUR TOILE, 60,5 × 50 CM
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DERRIÈRE GRASSANO 1935 HUILE SUR TOILE, 73 × 92 CM
LE FILS DE LA PARROCCOLA 1936 HUILE SUR TOILE, 61 × 50 CM
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LA SORCIÈRE ET L’ENFANT 1936 HUILE SUR TOILE, 100 × 73 CM
LES FEMMES MORTES (LE CAMP DE CONCENTRATION PRESSENTI) 1942 HUILE SUR TOILE, 50 × 61 CM
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LA MAISON BOMBARDÉE 1942 HUILE SUR TOILE, 49,5 × 64,5 CM
PORTRAIT D’ANNA MARIA ICHINO 1944 HUILE SUR TOILE, 41 × 33 CM
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AUTOPORTRAIT 1945 HUILE SUR TOILE, 42,5 × 34 CM
LAMENTATION POUR ROCCO SCOTELLARO 1953-54 HUILE SUR TOILE, 97 × 146 CM
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PORTRAIT DE L’ÉCRIVAIN ALBERTO VIGEVANI C. 1942 HUILE SUR TOILE, 33 × 41 CM
SILVANA MANGANO (REINE DES NEIGES) 1956 HUILE SUR TOILE, 70 × 35 CM
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PORTRAIT D’ITALO CALVINO 1963 HUILE SUR TOILE, 46 × 38 CM
Carlo Levi La vie de Carlo Levi (1902-1975) est marquée par trois grandes passions : la peinture, l’écriture et la politique, qui se croisent et s’entremêlent tout au long de son existence. Il fait des études de médecine, mais s’intéresse aussi à la peinture dès son jeune âge (il poursuivra d’ailleurs cette activité jusqu’à sa mort, peignant même pendant son incarcération et lorsqu’il sera temporairement atteint de cécité). Il fait ses débuts en 1923, dans le cadre de la Quadriennale de Turin, et participe régulièrement à des expositions collectives et personnelles en Italie et à l’étranger. Les années suivantes sont ponctuées de longs séjours à Paris. En 1929, il expose avec le groupe des « Six de Turin », soutenu par le critique Edoardo Persico et par le critique et historien d’art Lionello Venturi. Son activité de peintre l’amène aussi à fréquenter de nombreux intellectuels italiens et étrangers qui encouragent son engagement politique antifasciste (un engagement qui s’inscrit d’ailleurs dans la tradition familiale) : Carlo Levi est l’un des fondateurs du mouvement Giustizia e libertà (1929). Il est arrêté en 1934, puis condamné à la relégation en Lucanie de 1935 à 1936. Cette expérience est à l’origine de son livre le plus célèbre, Le Christ s’est arrêté à Eboli, publié en 1945, qui fait connaître au monde la condition de la civilisation paysanne du Sud de l’Italie. Il poursuit son activité artistique pendant l’après-guerre et jusqu’à sa mort, en présentant des expositions personnelles en Italie et à l’étranger, parallèlement à une production littéraire ininterrompue (La Montre, La Peur de la liberté, Les mots sont des pierres (voyages en Sicile), Un volto che ci somiglia (Ritratto dell’Italia), Tout le miel est fini (Voyages en Sardaigne), La doppia notte dei tigli, Il futuro ha un cuore antico) et à son activité sur la scène politique : il est élu sénateur indépendant sur les listes du Parti communiste en 1963 et en 1968.
La vita di Carlo Levi (1902-1975) è stata scandita da tre grandi passioni: la pittura, la scrittura e la politica che si intersecano durante tutto l’arco della sua vita. Si laurea in medicina, ma da giovanissimo si interessa alla pittura (attività che non abbandona fino alla morte, dipingendo anche durante la sua carcerazione e la sua temporanea cecità). Esordisce nel 1923 (nell’ambito della Quadriennale di Torino) e partecipa con regolarità agli eventi nazionali e internazionali con rassegne collettive e personali. Negli anni successivi trascorre lunghi periodi a Parigi e nel 1929 espone con il gruppo dei Sei di Torino, sostenuti dal critico Edoardo Persico e dallo storico dell’arte e critico Lionello Venturi. La sua attività pittorica lo porta a frequentare una schiera di intellettuali italiani e stranieri che consolidano il suo impegno politico di antifascista (impegno di tradizione familiare). Fra i fondatori di Giustizia e libertà (1929) è arrestato nel 1934 e inviato al confino in Lucania dal 1935 al 1936. Da tale esperienza nasce la stesura del suo scritto più famoso Cristo si è fermato a Eboli, pubblicato nel 1945, che fa conoscere al mondo la condizione della civiltà contadina del Sud Italia. L’attività artistica prosegue intensa per tutti gli anni del dopoguerra fino alla morte con mostre personali in Italia e all’estero, intrecciata alla sua costante produzione letteraria ( L’Orologio, Paura della libertà, Le parole sono pietre (tre giornate in Sicilia), Un volto che ci somiglia (Ritratto dell’Italia), Tutto il miele è finito, La doppia notte dei tigli, Il futuro ha un cuore antico) e alla sua presenza sulla scena politica: eletto senatore indipendente nelle liste del Partito Comunista nel 1963 e nel 1968.
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CARLO LEVI À LA BAULE EN BRETAGNE
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CARLO LEVI À ALIANO DURANT SON ASSIGNATION À RÉSIDENCE (1935-1936)
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INVITATION À L’EXPOSITION PERSONNELLE DE CARLO LEVI À LA GALERIE JEUNE EUROPE, 1932
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PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION PERSONNELLE DE CARLO LEVI À LA GALERIE JEUNE EUROPE, 1932
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ARTICLE PUBLIÉ DANS TABLETTES, JUIN 1932, CARLO LEVI. HOMME AU GANT [LE HÉROS CHINOIS]
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LUCANIA 1960 FEMME ENFANT ET MULET
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Les vingt photographies en noir et blanc exposées sont une sélection de plus de 400 clichés réalisés en 1960 au cours du voyage que Levi fit avec Mario Carbone, l’un des plus grands photographes d’enquête sociale de l’époque. Une grande partie des sujets représentés furent utilisés par Carlo levi dans la réalisation du “telero” (grande toile) Lucania’61 pour les célébrations du centenaire de l’Unité d’Italie (aujourd’hui conservé au Palazzo Lanfranchi à Matera).
Mario Carbone À la suite de son apprentissage en Calabre puis à Milan, Mario Carbone (San Sosti, Cosenza, 1924) se consacra au cinéma et aux documentaires de type néoréaliste. Il s’intéressa également à des thématiques sociales comme le handicap et la maladie (Anche noi parliamo, 1967) et aux conflits générationnels (Il muro dei giovani, 1961). Il obtint plusieurs prix comme le Nastro d’Argento en 1964 avec Stemmati di Calabria, sur l’abandon des terres féodales, et trois ans plus tard le Lion d’Argent à la Biennale de Venise avec Firenze, qui parle de la terrible innondation qui ravagea la ville toscane. Il collabora notamment avec Carlo Levi, Franco Angeli, avec qui il ouvrira un studio, et Cesare Zavattini (I Misteri di Roma del 1963) sans jamais quitter son appareil photographique. La Semaine Internationale de la Performance au Musée d’Art Moderne de Bologne en 1977 en est la preuve. À cette occasion, il parvint à la fois à filmer et à photographier des artistes comme Marina Abramovic et Luigi Ontani.
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Le venti fotografie, in bianco e nero, esposte in mostra sono una selezione da oltre 400 scatti realizzati durante il viaggio che Levi fece con Mario Carbone, all’epoca uno dei più importanti fotografi di inchiesta sociale, nel 1960. Molti dei soggetti ritratti furono utilizzati da Carlo Levi nella realizzazione del grande telero Lucania’61 proposto per le celebrazioni del centenario dell’Unità d’Italia (ora conservato a Palazzo Lanfranchi, Matera).
Mario Carbone (San Sosti, Cosenza, 1924), dopo l’apprendistato prima in Calabria e poi a Milano, si dedicò al cinema e ai documentari di stampo neorealista. Si interessò anche di tematiche sociali come ad esempio handicap e malattia (Anche noi parliamo, 1967) e scontri generazionali (Il muro dei giovani, 1961). Vinse anche premi come il Nastro d’Argento nel 1964 con Stemmati di Calabria, sull’abbandono delle terre feudali, e tre anni dopo il Leone d’Argento alla Biennale di Venezia con Firenze, sulla tragica alluvione che sconvolse la città toscana. Collaborò non solo con Carlo Levi, Franco Angeli, con cui aprirà uno studio, e Cesare Zavattini (I Misteri di Roma del 1963) ma non abbandonò mai la macchina fotografica. Ne è una prova la Settimana Internazionale della Performance presso il Museo d’Arte Moderna di Bologna nel 1977. In quest’occasione riesce contemporaneamente a filmare e fotografare artisti quali Marina Abramovic e Luigi Ontani.
MATERA 1960 PAVÉS PETITES FILLES ET CHARETTES TRICARICO 1960 MÈRE DE ROCCO SCOTELLARO
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GRASSANO 1960
conception graphique/grafica Francesco Armitti / Solimena Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (électronique, mécanique, ou autre) sans l’autorisation écrite préalable des ayants droit et de l’éditeur. Nessuna parte di questo volume può essere riprodotta o trasmessa in qualsiasi forma o con qualsiasi mezzo elettronico, meccanico o altro senza l’autorizzazione scritta dei proprietari dei diritti e dell’editore. pour les œuvres / per le opere © Fondazione Carlo Levi ©Archivio Centrale dello Stato, Roma © Famiglia Vigevani pour les photos / per le fotografie © Archivio Mario Carbone pour les documents / per i documenti © Archivio Centrale dello Stato, Roma pour les textes / per i testi: © les auteurs respectifs / © i rispettivi autori pour / per Jean-Paul Sartre L’Universel singulier : texte initialement paru dans la revue littéraire italienne Galleria (traduction de Aldo Marcovecchio), no 3-6, mai-décembre 1967, pp. 256-258. © Éditions Gallimard, Paris republié dans Carlo Levi, Cristo si è fermato a Eboli, Super ET, Einaudi, Torino 2014, pp. XII-XV. © 1945, 1963, 1990 e 2010 Giulio Einaudi editore s.p.a., Turin © 2019 Istituto Italiano di Cultura de Paris Imprimé à Rome, mars 2019