Gramsci, les "Cahiers de prison" et la France

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Gramsci Istituto Italiano di Cultura Paris

les Cahiers de prison et la France




PORTRAIT D’ANTONIO GRAMSCI, RÉALISÉ PAR EDMONDO PELUSO, ROME, 15 AOÛT [1925 OU 1926]


Gramsci, les Cahiers de prison et la France

Istituto Italiano di Cultura Paris direction/direzione Fabio Gambaro


Istituto Italiano di Cultura Paris 23 septembre – 15 octobre 2020 / 23 settembre – 15 ottobre 2020 exposition organisée par / esposizione organizzata da Istituto Italiano di Cultura directeur/direttore Fabio Gambaro en collaboration avec / in collaborazione con Fondazione Gramsci (Roma) commissaire d’exposition / curatore Francesco Giasi scénographie d’exposition / progetto di allestimento Alessandro d’Onofrio Vittoria Grifone Fabio Speranza pour les traductions / per le traduzioni dei Quaderni del carcere Antonio Gramsci, Cahiers de prison, traduit de l’italien par Monique Aymard et Paolo Fulchignoni. Paris, Éditions Gallimard, 1971 pour les traductions / per le traduzioni delle Lettere dal carcere Antonio Gramsci, Lettres de prison, traduit de l’italien par Hélène Albani, Christian Depuyper et Georges Saro. Paris, Éditions Gallimard, 1971 traduction des textes / traduzione dei testi Jérôme Nicolas Marie Lucas remerciements/ringraziamenti Fondazione di Sardegna Intesa Sanpaolo Unipol Conad

Avec le soutien de

En partenariat avec


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Fabio Gambaro

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Francesco Giasi Le legs de Gramsci Il lascito di Gramsci

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Gianni Francioni Les Cahiers de prison I Quaderni del carcere

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Romain Descendre, Jean-Claude Zancarini La France de Gramsci La Francia di Gramsci

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Cahiers

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Livres et revues

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Documents

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biographie / biografia


Il est évident que la pensée d’Antonio Gramsci est d’une très grande actualité. Le penseur né à Ales, en Sardaigne, en 1891 et mort à Rome le 27 avril 1937, après avoir passé presque dix années dans les prisons mussoliniennes, a été un précurseur intelligent et visionnaire sur de nombreuses questions qui sont encore aujourd’hui au centre du débat collectif, et il a su appréhender la complexité de problématiques difficiles et contradictoires, en cernant leurs contours et en indiquant le cadre théorique nécessaire pour pouvoir les soumettre à un examen efficace. Pensons à la question méridionale, au rôle des intellectuels, à la dimension populaire nécessaire de la culture, à ses considérations sur Machiavel ou au problème de l’hégémonie culturelle, qui fait actuellement l’objet d’un vaste débat dans le monde entier. La dense réflexion gramscienne, élaborée en grande partie pendant ses dures années d’emprisonnement, contient de nombreuses intuitions dont la particularité s’offre à notre présent comme une invitation à la discussion. La pensée du fondateur de l’Ordine nuovo est d’ailleurs étudiée et commentée aux quatre coins de la planète, et en particulier en France, comme en témoigne le grand nombre de traductions, de publications, de congrès et de séminaires qui lui sont consacrés. Dans ce contexte caractérisé par un intérêt renouvelé pour une pensée originale et stimulante, l’exposition présentée à l’Institut culturel italien de Paris – organisée avec la Fondazione Gramsci et intitulée Gramsci, les Cahiers de prison et la France – entend mettre à la disposition du public un important répertoire de documents et en particulier, pour la première fois en France, les manuscrits originaux de douze des trente-trois célèbres Cahiers de

prison, dans lesquels le détenu Gramsci a patiemment et obstinément annoté ses pensées, ses réflexions, ses souvenirs, ses commentaires et ses traductions, en jetant peu à peu les bases fondamentales de sa pensée. Outre les Cahiers, un riche ensemble de lettres, de documents, de livres, de journaux et de revues montre l’importance qu’ont eue pour la réflexion gramscienne l’histoire et la culture françaises, à l’intérieur de laquelle la Révolution de 1789 joue bien évidemment un rôle clé. La très précieuse trace de cette vaste activité intellectuelle possède évidemment une grande valeur philosophique et culturelle, mais elle doit aussi être interprétée comme le témoignage inoubliable d’un acte extrême de résistance politique à la dictature du fascisme, qui voulait empêcher un opposant d’agir et de penser en homme libre. Par-delà l’histoire politique personnelle de Gramsci et le rôle qu’il a joué à l’intérieur de l’histoire du marxisme, la vaste et complexe réflexion politique, philosophique et culturelle de l’auteur des Cahiers de prison est aujourd’hui un élément incontournable de la culture italienne, et pas seulement italienne. En effet, la pensée gramscienne est considérée partout comme un instrument indispensable pour comprendre notre présent et l’affronter dans une perspective critique. Tel est le sens de l’exposition que nous présentons, pour la réalisation de laquelle nous remercions la Fondazione Gramsci et en particulier son directeur, Francesco Giasi, ainsi que la Fondazione di Sardegna, dont le soutien a été pour nous décisif. Fabio Gambaro Directeur de l’Institut culturel italien de Paris

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Che il pensiero di Antonio Gramsci sia oggi di grandissima attualità è un’evidenza. Su molte questioni ancora al centro del dibattito collettivo, il pensatore nato ad Ales, in Sardegna, nel 1891 – e morto a Roma il 27 aprile 1937, dopo aver passato quasi dieci anni nelle carceri di Mussolini – è stato un precursore intelligente e lungimirante, capace di cogliere la complessità di problematiche sfuggenti e contradditorie, indicandone i contorni e il quadro teorico necessario ad affrontarle proficuamente. Si pensi alla questione meridionale, al ruolo degli intellettuali, alla necessaria dimensione popolare della cultura, alle considerazioni su Machiavelli o al tema dell’egemonia culturale che è oggi ampiamente dibattuto in tutto il mondo. In gran parte elaborata durante i duri anni della prigionia, la densa riflessione gramsciana contiene moltissime intuizioni, la cui peculiarità si offre al nostro presente come un invito alla discussione. Non a caso il pensiero del fondatore dell’“Ordine nuovo” è oggi studiato e chiosato ai quattro angoli del pianeta, e in particolare in Francia, come per altro testimoniano la quantità di traduzioni, pubblicazioni, convegni e seminari che lo riguardano. In questa prospettiva di rinnovato interesse per un pensiero originale e stimolante, la mostra proposta all’Istituto Italiano di cultura di Parigi – proposta insieme alla Fondazione Gramsci e intitolata “Gramsci, i Quaderni del carcere e la Francia” – intende mettere a disposizione del pubblico un ricco repertorio di documenti, tra cui, per la prima volta in Francia, i manoscritti originali di dodici dei trentatré celebri Quaderni del carcere, nei quali il detenuto Gramsci ha

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pazientemente e testardamente annotato pensieri, riflessioni, ricordi, commenti e traduzioni, costruendo a poco a poco gli snodi fondamentali del suo pensiero. Oltre ai Quaderni, un ricco ventaglio di lettere, documenti, libri, giornali e riviste evidenzia quanto importanti siano state per la riflessione gramsciana la storia e la cultura francesi, al cui interno la rivoluzione del 1789 ha evidentemente un ruolo cardinale. La preziosissima traccia di questa vasta attività intellettuale, oltre che per il suo valore filosoficoculturale, va letta come l’indimenticabile testimonianza di un atto estremo di resistenza politica alla dittatura del fascismo che voleva impedire a un oppositore di agire e pensare da uomo libero. Al di là della vicenda politica personale e del ruolo svolto da Gramsci all’interno della storia del marxismo, oggi l’ampia e articolata riflessione politicofilosofica-culturale dell’autore dei Quaderni del carcere è un tassello insostituibile della cultura italiana, e non solo di questa. Il pensiero gramsciano, infatti, è ormai ovunque considerato uno strumento indispensabile per capire il nostro presente e affrontarlo criticamente. È questo il senso della mostra proposta, per la cui realizzazione vogliamo ringraziare la Fondazione Gramsci, e in particolare il suo direttore Francesco Giasi, nonché la Fondazione di Sardegna, il cui sostegno è stato per noi decisivo. Fabio Gambaro Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi


Le legs de Gramsci Francesco Giasi Gramsci n’a pas écrit de livres. Sa fortune d’écrivain et de théoricien est en grande partie posthume. Dix ans après sa mort, l’image dominante restait celle du héros s’opposant jusqu’à sa mort à la dictature de Mussolini et celle du maître dispensant à ses élèves et camarades de lutte des leçons mémorables ; mais on avait peu de traces de l’activité menée avant son arrestation. Les Lettres de prison, parues en 1947, et les Cahiers de prison – publiés en six volumes entre 1948 et 1951 – furent une révélation. Avant son arrestation, Gramsci a plusieurs fois l’occasion de regrouper au moins une partie de ses écrits parus dans des quotidiens ou des revues pendant plus de dix ans d’activité journalistique : des articles publiés le plus souvent sans signature, qui auraient pu selon son souvenir donner naissance à « 15 ou 20 volumes de 400 pages ». Mais il n’y voit que des écrits de circonstance, relevant du combat politique mené au jour le jour, qui n’étaient pas destinés à reprendre forme dans un livre. Rédacteur de l’Avanti ! à partir de décembre 1915, il imprime son style à la page turinoise du quotidien socialiste par ses courts articles (incisifs et sarcastiques) et ses chroniques théâtrales raffinées. Simultanément, il parvient à réanimer le Grido del popolo – un vieil hebdomadaire socialiste – en le transformant en revue de culture. Mais jusqu’à la fin de la guerre, Gramsci reste parfaitement inconnu hors de Turin. Afin de rassembler les écrits de Gramsci en une anthologie, Piero Gobetti s’est proposé d’y ajouter une « notice bibliographique » tirant de l’anonymat une partie de sa production journalistique. Environ mille articles écrits entre 1915 et 1918 lui sont aujourd’hui attribués, mais il est très rare de retrouver son nom dans les chroniques de ces années-là. Ce n’est qu’après mai 1919 qu’il commence à jouir d’une notoriété importante, avec la sortie de la revue hebdomadaire L’Ordine nuovo. L’union particulière qu’il

promeut entre politique et culture et le mouvement des Conseils d’usine – orienté et soutenu par sa revue – ont suscité un grand intérêt, y compris hors d’Italie. Dans les années qui suivent, en revanche, sa conception originale de la démocratie et du communisme ne laisse aucune empreinte significative sur le parti communiste nouvellement fondé. Il quitte l’Italie pendant deux ans (passés à Moscou et à Vienne) et, à son retour, il arrive finalement à donner un nouveau cours à son parti. Constamment surveillé par la police fasciste, il doit agir dans la clandestinité jusqu’au jour où, bien que membre du Parlement, il est arrêté. Dans une lettre de prison adressée à sa mère, il se définit comme « un combattant » qui n’a pas eu de chance « dans le combat immédiat ». Un texte précieux et dense, inédit, commence en 1930 à circuler : Lo Stato operaio – la revue imprimée à Paris par ses camarades de parti – publie « Quelques thèmes de la question méridionale », un long manuscrit – à beaucoup d’égards autobiographique – qu’il ne parvient pas à faire imprimer à cause de son arrestation. Les campagnes internationales promues pour obtenir sa libération (menées par Henri Barbusse et Romain Rolland) donnent une grande résonance à ses tribulations de prisonnier politique. Sa popularité grandit avec l’émotion suscitée par sa mort. Les cahiers et les livres sont mis en lieu sûr par sa belle-sœur Tatiana Schucht et envoyés en Union soviétique ; ils sont rapportés en Italie à la fin de la guerre. Après la première publication des Lettres et des Cahiers, les éditions et les traductions se multiplient. Sa pensée est étudiée partout dans le monde, tandis que se poursuivent les recherches d’archives et les études philologiques soucieuses de donner une intégrité et des instruments critiques au corpus de ses écrits. L’exposition de ses manuscrits autographes et de documents provenant de ses archives offre des éléments éclairants pour comprendre – du moins en partie – l’histoire singulière de son legs et l’incessant travail des éditeurs et des interprètes.

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Il lascito di Gramsci Francesco Giasi Gramsci non è autore di libri. La sua fortuna di scrittore e di teorico è in larga parte postuma. Dieci anni dopo la sua morte si sapeva ancora ben poco del suo lascito letterario edito e inedito. Campeggiavano l’immagine dell’eroe che si era opposto fino alla morte alla dittatura di Mussolini e quella del maestro che aveva lasciato innumerevoli insegnamenti ad allievi e seguaci; ma dell’attività da lui svolta fino all’arresto erano rimaste poche tracce. Le Lettere dal carcere, apparse nel 1947, e i Quaderni del carcere – pubblicati in sei volumi tra il 1948 e il 1951 – furono una rivelazione. Prima dell’arresto, aveva avuto più di un’occasione per mettere assieme perlomeno una parte dei suoi scritti apparsi su quotidiani e riviqaste in oltre dieci anni di attività giornalistica: articoli pubblicati per lo più senza firma, che a sua memoria avrebbero potuto dar vita a “15 o 20 volumi di 400 pagine”. Ma li considerò scritti occasionali, legati alla lotta politica combattuta di giorno in giorno e non destinati a riprendere forma in un libro. Redattore dell’“Avanti!” dal dicembre del 1915, aveva caratterizzato la pagina torinese del quotidiano socialista attraverso brevi corsivi (pungenti e sarcastici) e raffinate cronache teatrali. Contemporaneamente, era riuscito a rianimare il “Grido del popolo” – un vecchio settimanale socialista – trasformandolo in una rivista di cultura. Ma fino alla fine della guerra, Gramsci rimase del tutto sconosciuto al di fuori di Torino. Intenzionato a raccogliere gli scritti di Gramsci in un’antologia, Piero Gobetti si era ripromesso di aggiungervi un “cenno bibliografico” in grado di far uscire dall’anonimato buona parte della sua produzione giornalistica. Gli vengono attribuiti circa mille articoli tra il 1915 e il 1918, ma è assai raro ritrovare il suo nome nelle cronache di quegli anni. Godette di una significativa notorietà soltanto dopo il maggio del 1919, con l’uscita della rivista

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settimanale “L’Ordine nuovo”. Il particolare connubio tra politica e cultura e il movimento dei Consigli di fabbrica – indirizzato e sostenuto dalla sua rivista – suscitarono interesse anche fuori dell’Italia. Negli anni successivi, invece, la sua originale concezione della democrazia e del comunismo non diede nessuna particolare impronta al neonato partito comunista. Lasciò l’Italia per due anni (vivendo a Mosca e a Vienna) e al suo rientro riuscì finalmente a imprimere un nuovo indirizzo al suo partito. Costantemente sorvegliato dalla polizia fascista, dovette operare in clandestinità fino al giorno del suo arresto, nonostante fosse un membro del Parlamento. In una lettera dal carcere indirizzata alla madre si definì “un combattente” che non ha aveva avuto fortuna “nella lotta immediata”. Un prezioso saggio circolò a partire dal 1930; “Lo Stato operaio” – la rivista stampata a Parigi dai suoi compagni di partito – pubblicò Alcuni temi della quistione meridionale, un lungo manoscritto – per molti versi autobiografico – che non era riuscito a dare alle stampe a causa dell’arresto. Le campagne internazionali per ottenere la sua liberazione (capeggiate da Henri Barbusse e Romain Rolland) diedero grande risonanza alla sua vicenda di prigioniero politico. La popolarità giunse con la commozione suscitata dalla sua morte. I quaderni e i libri furono messi in salvo dalla cognata Tatiana Schucht e inviati in Russia; rientrarono in Italia a guerra finita. Dopo la prima pubblicazione delle Lettere e dei Quaderni vi è stato un continuo susseguirsi di edizioni e di traduzioni. Il suo pensiero è oggetto di studio in ogni parte del mondo, mentre non cessano le ricerche archivistiche e gli studi filologici suscitati dalla volontà di dare interezza e strumenti critici al corpus dei suoi scritti. L’esposizione degli autografi e dei documenti provenienti dal suo archivio offre molti elementi per intendere la singolare storia del suo lascito letterario e l’incessante lavoro di editori e interpreti.


Les Cahiers de prison Gianni Francioni En janvier 1929, Antonio Gramsci obtient l’autorisation d’écrire dans sa cellule, conformément à l’article 325 du Règlement des établissements carcéraux alors en vigueur. Le directeur du pénitencier de Turi lui fait apporter « une petite table et un tabouret » et lui permet « de se procurer à ses frais de l’encre, des plumes, des crayons et des cahiers dûment numérotés », estampillés page par page et munis de cachets et d’autres marques carcérales. Le détenu ne se voit donc pas accorder les « feuilles de papier » qu’il avait demandées, car ses gardiens n’auraient pas pu exercer un contrôle et elles auraient pu être utilisées pour des communications à l’intérieur ou à l’extérieur de la prison. En outre, cette autorisation était accompagnée de limitations quantitatives précises : qu’il s’agisse de revues, de livres ou de cahiers, Gramsci ne pouvait garder dans sa cellule que quatre supports à la fois. Entre février 1929 et le début de 1932, Gramsci maintient une distinction entre les cahiers de traductions (de textes allemands et russes) et ceux qui contiennent des notes variées. Ces derniers consistent, de fait, en un grand fichier rempli de courtes annotations, généralement précédées du signe § (mais non numérotées) et par un titre, lequel est presque toujours un titre de rubrique récurrent servant de classificateur (Intellectuels, Risorgimento, Littérature populaire, etc.). Pour obvier à la limitation quantitative imposée par la direction de la prison, Gramsci partage certains de ses cahiers en deux parties, afin de pouvoir travailler parallèlement sur des thèmes différents dans les deux moitiés du manuscrit. Ce procédé lui permet, à partir de mai 1930, de créer au milieu des cahiers de miscellanées des blocs de notes homogènes : Le Chant X de l’Enfer dans le Cahier 4, les Notes de philosophie (trois séries distinctes et enchaînées) dans les Cahiers 4, 7 et 8, les Notes sur le Risorgimento italien dans le Cahier 9. Au début de 1932, Gramsci abandonne ses traductions et utilise les pages restantes de deux des cahiers qu’il leur avait destinés pour rédiger de nouvelles notes sur des

sujets variés. Quelques mois plus tard, en mai, il inaugure les cahiers « spéciaux » (selon sa terminologie) à caractère monographique, dans lesquels il reprend et élabore, sur la base des titres des rubriques, une deuxième version d’un grand nombre de ses notes variées. À mesure qu’il reprend ses notes pour les réorganiser dans les cahiers « spéciaux », il barre la première version de larges traits de plume tracés en diagonale et entrecroisés, formant une sorte de grille qui n’empêche pas leur lecture. Ce travail restera toutefois en grande partie inachevé. Quand Gramsci quitte la prison de Turi pour la clinique Cusumano de Formia en novembre 1933, il arrive à faire sortir les vingt-et-un cahiers écrits ou commencés pendant ses années d’incarcération, ainsi que vingt-deux autres cahiers encore vierges, qu’il avait accumulés dans le dépôt de la prison pour se constituer une réserve en vue de la suite de son travail. Bien qu’il ne soit plus soumis aux limitations en vigueur à Turi, il utilisera seulement douze de ces cahiers vierges pour composer des « cahiers spéciaux » dont beaucoup ne dépasseront pas les premières pages. La rédaction des cahiers s’interrompt définitivement au milieu de l’année 1935 et Gramsci n’y ajoutera rien pendant la dernière période de sa vie, passée à la clinique Quisisana de Rome (août 1935-avril 1937). Les Cahiers de prison sont rédigés dans une écriture claire et régulière, avec très peu de ratures et de corrections : il s’agit d’un cas singulier d’écriture directement au propre. Ils donnent l’idée d’une activité intense mais sereine, alors qu’ils sont rédigés par un homme à la santé de plus en plus précaire, qui affronte de graves moments de crise et qui voit s’évanouir, avec le passage des années, l’espoir d’être libéré. Dans certaines pages, l’écriture devient incertaine et tremblante, témoignage de l’effort, parfois physique, qu’exige la poursuite de l’écriture. D’autres pages présentent des traces d’« humanité » : des empreintes laissées sur les feuilles par les doigts tachés d’encre, de petites brûlures produites par la cendre des cigarettes… L’émotion que l’on éprouve devant les manuscrits de Gramsci tient également à ces détails.

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I Quaderni del carcere Gianni Francioni Nel gennaio 1929 Gramsci ottenne il permesso di scrivere in cella a norma dell’art. 325 del Regolamento degli stabilimenti carcerari allora vigente. Il direttore del penitenziario di Turi gli fece dare «un tavolinetto ed uno sgabello», e consentì che «a proprie spese si rifornisse d’inchiostro, penne, matite e quaderni debitamente numerati» e timbrati pagina per pagina, nonché muniti di visto e di altri contrassegni carcerari. Al detenuto non furono dunque concessi i «fogli di carta» che aveva invece richiesto, perché non avrebbero consentito ai suoi carcerieri un adeguato controllo e garantito che qualche pagina non fosse utilizzata per comunicazioni all’interno o all’esterno del carcere. Inoltre, la concessione fu accompagnata da precisi limiti quantitativi: in cella non poteva tenere, fra riviste, libri e quaderni, più di quattro pezzi per volta. Dal febbraio 1929 ai primi del 1932 Gramsci tiene distinti i quaderni di traduzioni (da testi tedeschi e russi) dai quaderni di note miscellanee. Questi ultimi sono di fatto un grande schedario di brevi annotazioni, di norma precedute dal segno § (ma non numerate) e da un titolo, che quasi sempre è un titolo di rubrica ricorrente che funge da classificatore (Intellettuali, Risorgimento, Letteratura popolare, ecc.). Per ovviare al limite quantitativo imposto dalla direzione del carcere, egli bipartisce poi alcuni quaderni, in modo da poter lavorare parallelamente a temi diversi nelle due metà del manoscritto. Ciò gli consente, a partire dal maggio 1930, di creare entro i miscellanei dei blocchi omogenei di note: Il canto decimo dell’Inferno nel Quaderno 4, gli Appunti di filosofia (tre serie distinte e concatenate) nei Quaderni 4, 7 e 8, le Note sul Risorgimento italiano nel Quaderno 9. All’inizio del 1932 Gramsci abbandona le traduzioni e utilizza le pagine residue di due dei quaderni che vi aveva

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destinato per nuove note di vario argomento, e pochi mesi dopo, nel maggio, inaugura i quaderni «speciali» (secondo la sua definizione), di carattere monografico, in cui, sulla base dei titoli di rubrica, molto di quel che ha già scritto nei miscellanei viene ripreso e rielaborato in seconda stesura. Man mano che procede al prelievo delle note per riordinarle negli «speciali», barra la prima stesura con larghi tratti di penna diagonali e incrociati (una specie di griglia, che non ne impedisce tuttavia la lettura). Ma questo lavoro rimarrà in gran parte incompleto. Quando nel novembre 1933 Gramsci lascia Turi per la clinica Cusumano di Formia, riesce a far uscire dal carcere non solo i 21 quaderni scritti o comunque avviati negli anni trascorsi in quel carcere, ma anche altri 22 in bianco, che aveva accumulato in magazzino come scorta per il proseguimento del suo lavoro. Pur non dovendo più subire le limitazioni vigenti a Turi, utilizzerà solo 12 di questi quaderni vuoti e tutti per costruire degli «speciali», molti dei quali però si fermeranno alle prime pagine. Dalla metà del 1935 la stesura dei quaderni si interrompe definitivamente, e niente vi verrà aggiunto nell’ultimo periodo della sua vita, trascorso nella clinica Quisisana di Roma (agosto 1935-aprile 1937). I Quaderni del carcere sono redatti con grafia chiara e regolare, con pochissime cancellature e correzioni: un caso singolare di scrittura direttamente in bella copia. Trasmettono l’idea di una serena operosità, mentre invece sono compilati da un uomo in condizioni di salute sempre più precarie, che affronta momenti di grave crisi e vede, col passare degli anni, scemare le speranze di poter essere liberato. In certe pagine, la scrittura diventa incerta e tremolante, testimonianza dello sforzo anche fisico del continuare a scrivere. Altre recano tracce di ‘umanità’: impronte lasciate sui fogli dalle dita sporche di inchiostro, piccole bruciature prodotte dalla cenere delle sigarette… L’emozione che prova chi abbia di fronte i manoscritti gramsciani è legata anche a questi particolari.


La France de Gramsci Romain Descendre et Jean-Claude Zancarini La France est omniprésente dans l’œuvre de Gramsci. Certains textes français le nourrissent et l’histoire politique et sociale du pays devient un point de référence constant. En voici deux exemples. À Turin, où il étudie dès 1911, Gramsci entre en contact avec la culture française. Sa formation auprès du linguiste Matteo Bartoli doit beaucoup à l’école française de linguistique : dans son rapport à l’histoire et au monde social, Gramsci est marqué par ces approches qui insistent sur les déterminations socio-historiques du langage (Michel Bréal, Antoine Meillet). Pendant la Grande Guerre, sa formation politique est influencée par de grandes voix socialistes (Georges Sorel, Charles Péguy) et pacifistes (Romain Rolland, Henri Barbusse). Gramsci s’aide de leurs écrits pour élaborer un socialisme intransigeant à forte dimension morale, liant l’émancipation du monde ouvrier et paysan à la création d’une nouvelle civilisation et à une transformation des conceptions du monde. Le combat est mené au sein du camp socialiste italien : dans son opposition au réformisme marqué par le positivisme et par un déterminisme “vulgaire”, on perçoit l’influence de la pensée vitaliste et anti-mécaniste de Bergson. Dans la langue même de Gramsci, il y a des traces de cette culture française : avec les expressions « cité future » et « ordre nouveau » (Péguy), la notion de « mythe » (Sorel) ou encore l’usage d’« organique » et de « moléculaire » qu’il emprunte à Bergson et Péguy. Au delà des courants de pensée, l’histoire politique de la France devient décisive. Le projet de « traduire » la Révolution russe de 1917 en Italie place la Révolution française et le jacobinisme au cœur de sa réflexion. Dans les Cahiers, il pense les jacobins comme une « incarnation catégorique » du Prince de Machiavel, qui de son côté aurait fait preuve d’un « jacobinisme précoce ». Cet allerretour entre la France du XVIIIe siècle et l’Italie du XVIe

siècle permet à Gramsci de penser l’union nécessaire des villes et des campagnes et l’émergence d’une volonté collective nationale-populaire. Cela n’allait pas de soi, d’autant qu’avant 1920-1921, ses appréciations sur les jacobins étaient nettement négatives : comme Sorel, il considérait que le jacobinisme était un autoritarisme, imposant à tous la volonté d’une minorité, révélant une « incapacité à comprendre l’histoire » et ayant pour conséquence « la prétention politique de supprimer violemment toute opposition ». Gramsci change de point de vue en 1920 quand il comprend que Lénine et les bolcheviks revendiquent l’héritage du jacobinisme puis quand il lit une brochure de l’historien Albert Mathiez, Le Bolchevisme et le Jacobinisme. L’expérience jacobine doit être intégrée dans la réflexion révolutionnaire et la lecture de Mathiez amène Gramsci à l’historiciser. La question de l’union des villes et des campagnes n’est pas uniquement une question franco-italienne : elle se pose en Russie et à l’ensemble du mouvement communiste international. À partir de 1928, affirmer la nécessité de cette union signifie être en désaccord avec le processus qui se déroule en URSS et, pour le moins, évoquer une autre voie possible pour le communisme. La réflexion sur le jacobinisme permet également à Gramsci de comparer la Révolution française et le Risorgimento : les jacobins firent de la bourgeoisie « une classe dominante » mais aussi « une classe nationale dirigeante, hégémonique » et créèrent ainsi « la compacte nation moderne française » (Cahier 19, § 24). Parallèlement, le roman français du XIXe siècle sert de contrepoint à l’enquête sur le « caractère non populaire-national de la littérature italienne », liée à l’histoire du « cosmopolitisme des intellectuels italiens ». Plusieurs concepts centraux de la pensée gramscienne, tels qu’« hégémonie » ou « national-populaire », apparaissent donc comme les fruits d’un comparatisme historique dans lequel la France sert de point d’appui et d’outil de compréhension.

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La Francia di Gramsci Romain Descendre e Jean-Claude Zancarini La Francia è onnipresente nell’opera di Gramsci. Certi testi francesi l’alimentano e la storia politica e sociale del paese diventa un punto di riferimento costante. Eccone due esempi. Gramsci entra in contatto con la cultura francese a Torino, dove studia dal 1911. La sua formazione presso il linguista Matteo Bartoli deve molto alla scuola francese di linguistica: nel suo rapporto alla storia e al mondo sociale, Gramsci è segnato dagli approcci che insistono sulle determinazioni socio-storiche del linguaggio (Michel Bréal, Antoine Meillet). Durante la Grande Guerra, la sua formazione politica è influenzata da grandi voci socialiste (Georges Sorel, Charles Péguy) e pacifiste (Romain Rolland, Henri Barbusse). Partendo dai loro scritti, Gramsci elabora un socialismo intransigente con una forte dimensione morale, che lega l’emancipazione del mondo operaio e contadino alla creazione d’una nuova civiltà e a una trasformazione delle concezioni del mondo. La lotta è condotta in seno al socialismo italiano: nella sua opposizione al riformismo, segnato dal positivismo e da un determinismo “volgare”, si sente l’influenza del pensiero vitalistico e anti-meccanicista di Bergson. Nel linguaggio stesso di Gramsci sono evidenti le tracce di questa cultura francese, con le espressioni “città futura” e “ordine nuovo” (Péguy), la nozione di “mito” (Sorel) o ancora l’uso di “organico” e “molecolare”, tratti da Bergson e Péguy. Al di là delle correnti di pensiero, è la storia politica della Francia a diventare decisiva. Il progetto di “tradurre” la Rivoluzione russa del 1917 in Italia pone al centro della sua riflessione la Rivoluzione francese e il giacobinismo. Nei Quaderni definisce i giacobini una “incarnazione categorica” del Principe di Machiavelli, che dal canto suo avrebbe dato prova d’un “giacobinismo precoce”. Questi rimandi tra la Francia del XVIII secolo

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e l’Italia del XVI permettono a Gramsci di pensare l’unione necessaria delle città e delle campagne e l’emergere d’una volontà collettiva nazionale-popolare. Il che non era scontato, tanto più che prima del 19201921 le sue valutazioni sui giacobini erano nettamente negative: come Sorel, considerava il giacobinismo un autoritarismo, che imponeva a tutti la volontà d’una minoranza, rivelando una “incapacità a comprendere la storia” e di conseguenza “la pretesa politica di sopprimere violentemente ogni opposizione”. Gramsci cambia il suo punto di vista nel 1920, quando si rende conto che Lenin e i bolscevichi rivendicano l’eredità del giacobinismo e poi quando legge un opuscolo dello storico Albert Mathiez, Il Bolscevismo e il Giacobinismo. L’esperienza giacobina dev’essere integrata nella riflessione rivoluzionaria e la lettura di Mathiez permette a Gramsci di storicizzarla. La questione dell’unione delle città e delle campagne non è una questione soltanto franco-italiana: essa si pone in Russia e in tutto il movimento comunista internazionale. A partire dal 1928, affermare la necessità di questa unione significa essere in disaccordo col processo che si svolge in URSS e, per lo meno, evocare un’altra via possibile al comunismo. La riflessione sul giacobinismo permette inoltre a Gramsci di comparare la Rivoluzione francese e il Risorgimento: i giacobini resero la borghesia “una classe dominante”, ma anche “una classe nazionale dirigente, egemone” e crearono così “la compatta nazione moderna francese” (Quaderno 19, §24). Parallelamente, il romanzo francese del XIX secolo serve da contrappunto all’inchiesta sul “carattere non popolare-nazionale della letteratura italiana”, legata alla storia del “cosmopolitismo degli intellettuali italiani”. Diversi concetti centrali del pensiero gramsciano, come “egemonia” o “nazionale-popolare”, appaiono dunque frutto d’un comparativismo storico in cui la Francia funge da punto di partenza e strumento di comprensione.


Gramsci obtient la permission d’écrire dans sa cellule en janvier 1929, six mois après son arrivée à la prison de Turi, dans la province de Bari. Les cahiers recueillent sa recherche sur les raisons qui ont mené à la victoire du fascisme, ses réflexions sur le rôle des intellectuels et sur une longue série de « questions » philosophiques, historiographiques et politiques qui concernent des aspects fondamentaux de la modernité : la formation et la crise de l’État-nation, l’organisation du travail industriel, les tensions dérivant de l’unification internationale des marchés face à une politique confinée à l’intérieur des frontières nationales, la guerre mondiale et la naissance de la société de masse, la fonction des partis politiques et l’émancipation des classes subalternes. Seule la détérioration de sa santé interrompt la rédaction de ses notes et remarques vers le milieu de l’année 1935. À sa mort, les 33 cahiers furent catalogués par sa belle-sœur Tatiana Schucht qui les transféra à Moscou. De retour en Italie le 3 mars 1945, ils furent partiellement publiés entre 1948 et 1951 dans une édition en six volumes qui organisa ses notes selon un critère thématique. La numérotation en chiffres arabes renvoie à la séquence chronologique établie par l’édition critique de 1975 et reprise par l’Edition nationale des écrits d’Antonio Gramsci. La numérotation en chiffres romains a été établie par Tatiana Schucht après la mort de Gramsci. Les titres et les sous-titres donnés par Gramsci sont en italique. Les pages utilisées comprennent les brouillons des lettres, les listes de livres et les notes extérieures à sa recherche.


Cahiers

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CAHIER 1 (XVI) 1929-1930 cm. 15×20,6 / Pages utilisées 201 Premier cahier (8 février 1929) Ce « premier cahier », dont Gramsci indique la date de commencement, est inauguré par la liste des seize « thèmes principaux » sur lesquels il se propose d’écrire des « notes et remarques ». Certains de ces thèmes seront utilisés comme titres synthétiques de rubrique, puis constamment repris dans les notes des cahiers suivants (Américanisme, Risorgimento, Lorianisme, Les petits-enfants du père Bresciani, Revues type, Action catholique et autres). Au milieu des fiches bibliographiques et des notes brèves, deux longs paragraphes sur le Risorgimento et sur le thème des intellectuels se distinguent (§§ 43 et 44), qui développent beaucoup de thèmes contenus dans le texte sur la question méridionale, dernier texte écrit par Gramsci avant son arrestation. Ce cahier est conclu en mai 1930.

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CAHIER 3 (XX) 1930 cm. 14,5×19,7 / Pages utilisées 158 Miscellanées Dans ce manuscrit rédigé entre mai et octobre 1930, à la suite du Cahier 1, de nouvelles rubriques sont ajoutées aux titres déjà utilisés, montrant l’évolution de la recherche après un an de travail. Passé et présent est l’une des plus récurrentes. Cette rubrique apparaît parmi les derniers paragraphes du Cahier 1 et devient le lieu privilégié pour des notes et des souvenirs liés aux expériences politiques des années Dix et Vingt, et contient fréquemment des allusions autobiographiques. La recherche sur les intellectuels italiens est significativement élargie et de nombreuses notes sur l’histoire des classes subalternes sont introduites.

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CAHIER 7 (VII) 1930-1931 cm. 14,5×19,7 / Pages utilisées 149 Traductions de K. Marx, Lohnarbeit und Kapital. Zur Judenfrage und andere Schriften aus der Frühzeit Miscellanées Notes de philosophie – Matérialisme et idéalisme – Seconde série Commencé en mai 1930, ce cahier ne contient au début que des traductions, puis, à partir de novembre, la seconde moitié est consacrée à la rédaction d’une nouvelle série de Notes de philosophie où Gramsci développe, jusqu’en novembre 1931, la recherche entamée au Cahier 4. Les traductions des extraits de l’anthologie (choisis selon un ordre qui privilégie les textes plus strictement liés à la réflexion de Gramsci, à partir des Thèses sur Feuerbach et de la Préface de 1859 de la Contribution à la critique de l’économie politique) rejoignent le projet d’un « retour à Marx » et d’une redéfinition du matérialisme historique qui dépasse aussi bien les interprétations idéalistes que le déterminisme et l’économisme. Les pages restantes, enfin, recueillent un ensemble de miscellanées (aoûtdécembre 1931).

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CAHIER 10 (-) 1932-1935 cm. 20,8×26,7 / Pages utilisées 100 La philosophie de Benedetto Croce Il s’agit là du premier des « cahiers spéciaux », selon une dénomination établie par Gramsci lui-même pour indiquer les lieux où il sélectionne et transcrit une partie des notes éparses de ses miscellanées. Ce cahier, auquel il attribue le nombre III, est composé à Turi entre avril 1932 et les premiers mois de 1933 (il sera complété à Formia en 1935 par des ajouts en marge) et se trouve entièrement consacré à la critique de la philosophie de Croce et de sa tentative de « dépasser » le marxisme. Au-delà des paragraphes écrits ex novo, on retrouve beaucoup de remarques présentes dans les trois séries des Notes de philosophie et tout particulièrement celles que contient le Cahier 8 (d’où proviennent les rubriques Points pour un essai sur Croce, Introduction à l’étude de la philosophie, Points à méditer pour l’étude de l’économie, que Gramsci poursuit ici).

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CAHIER 11 (XVIII) 1932 cm. 14,8×19,8 / Pages utilisées 147 Notes pour une introduction à l’étude de la philosophie et de l’histoire de la culture Dans ce « cahier spécial » (1° bis, selon la numérotation de Gramsci) composé entre juin-juillet et décembre 1932, les dix premières feuilles sont dans un premier temps laissées vierges en vue de la rédaction d’un texte introductif ou d’un index sommaire (qui ne sera finalement pas rédigé). Sur certaines des pages inutilisées, un avertissement préliminaire et une sixième section non numérotée de Notes et références de caractère historico-critique sont ajoutées aux cinq sections numérotées. Gramsci rassemble et réélabore sa réflexion précédente sur le matérialisme, sur l’idéalisme et sur l’originalité de la pensée de Marx. La critique des vulgarisations de ce dernier est amplement développée dans la seconde section, Observations et notes critiques sur une tentative d’« Essai populaire de sociologie » (de Boukharine). La première, Quelques remarques préliminaires de référence, est occasionnée par une intervention de Dmitri Petrovich Mirsky, que lui a signalée Sraffa, sur le débat philosophique en URSS.

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CAHIER 12 (XXIX) 1932 cm. 21,8×31,2 / Pages utilisées 24 Notes et remarques éparses pour un ensemble de textes sur l’histoire des intellectuels et de la culture en Italie Le thème des intellectuels, qui joue un rôle central dans la réflexion gramscienne – comme en témoignent aussi bien les différents programmes de travail que les lettres écrites de prison à sa belle-sœur Tatiana Schucht –, devient dans ce cahier un sujet monographique. Gramsci reprend dans le titre la perspective générale déjà mentionnée du Cahier 8 et il développe en seulement trois notes (rédigées entre mai et juin 1932) une série de miscellanées sur les intellectuels contenues dans le Cahier 4.

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CAHIER 13 (XXX) 1932-1934 cm. 21,8×31,2 / Pages utilisées 60 Petites notes sur la politique de Machiavel L’intérêt pour Machiavel, déjà présent dans les écrits d’avant l’arrestation, se manifeste dès les annotations contenues dans le Cahier 1. Longtemps Gramsci s’intéresse principalement à la place du Secrétaire florentin sur la scène nationale et européenne de son temps. Par la suite, la rubrique Machiavel va recueillir la plupart des notes sur la politique, sur l’État et sur la fonction du parti politique moderne. Peu à peu, Gramsci précise son concept d’« hégémonie ». Ce « cahier spécial », commencé en mai 1932 et composé en grande part à Turi, est complété à Formia en 1934.

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CAHIER 15 (II) 1933 cm. 15×20,5 / Pages utilisées 80 Miscellanées Ce cahier – « commencé en 1933 », comme le précise une note de Gramsci sur la feuille 1 verso – est rédigé à la suite du Cahier 14 entre février et septembre de cette année-là. La plupart des notes appartiennent aux rubriques intitulées Passé et présent, Machiavel et Risorgimento italien. Au cœur de la réflexion on trouve le concept de « révolution passive » qui, déjà introduit dans des cahiers précédents, est ici soumis à une progressive dilatation théorique et historique. L’un des premiers paragraphes est intitulé Notes autobiographiques : la détérioration des conditions physiques et psychologiques de Gramsci l’incite à réfléchir sur les « catastrophes du caractère » qui peuvent intervenir « de façon moléculaire ».

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CAHIER 16 (XXII) 1932-1934 cm. 15×20,5 / Pages utilisées 71 Thèmes culturels. 1o Ce « cahier spécial » (2 bis, selon la numérotation de Gramsci) est commencé à Turi en juin-juillet 1932 et composé encore à Formia en 1934. Il contient de nombreuses notes empruntées aux rubriques Notions encyclopédiques et Thèmes culturels, destinées à fournir des « premières notes pour un dictionnaire de politique et de critique », comme l’indique le Cahier 8. Une place de choix y est réservée à une série d’annotations sur la philosophie de la praxis, sur la religion et sur l’Église. Reprenant une note du Cahier 4, Gramsci reformule certaines indications concernant l’interprétation de Marx, théoricien et politique, et de ses écrits posthumes : l’invitation à rechercher le « rythme de la pensée en développement », plutôt que les « affirmations isolées et casuelles » et « les aphorismes détachés du contexte », semble s’adresser aussi à ceux qui voudraient plus tard affronter ses écrits.

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CAHIER 20 (XXV) 1934-1935 cm. 14,8×19,8 / Pages utilisées 25 Action catholique – Catholiques intégraux, jésuites, modernistes Ce cahier appartient à l’ensemble des « cahiers spéciaux » commencés à Formia en 1934 et, cette fois encore, les dix premières pages sont laissées vierges (sauf la page 1, utilisée pour le titre). Gramsci y analyse le rôle de l’Action catholique, la fonction de l’ordre des jésuites au sein de l’Église et le rôle de celle-ci dans la vie politique italienne, ainsi que les raisons qui ont entraîné la répression du mouvement réformateur des « modernistes ». La détérioration de sa santé ne permet probablement pas à Gramsci de reprendre un grand nombre de notes des cahiers de miscellanées portant sur ces questions : le manuscrit ne semble pas se poursuivre au-delà des premiers mois de 1935.

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CAHIER 22 (V) 1934 cm. 15×21 / Pages utilisées 46 Américanisme et Fordisme Dans ce cahier « spécial » composé à Formia en 1934, les dix premières pages sont dans un premier temps laissées vierges puis partiellement utilisées (pages 1-2) pour la rédaction d’un texte qui restera inachevé, destiné à illustrer la « série de problèmes qui doivent être examinés sous cette rubrique générale ». Le thème est déjà présent dans le programme d’étude qui ouvre le Premier cahier. La recherche s’approfondit peu à peu notamment à la lumière de la crise mondiale qui suit l’effondrement de la bourse de Wall Street en octobre 1929. Gramsci analyse la structure politique et économique des États-Unis d’Amérique, leur système de production, leur rapport aux pays européens et l’influence de l’« américanisme » sur ces derniers.

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CAHIER 29 (XXI) 1935 cm. 14,8×20,5 / Pages utilisées 10 Notes pour une introduction à l’étude de la grammaire Il s’agit de neuf notes rédigées intégralement ex novo – cas unique dans les « cahiers spéciaux » – tenant lieu de conclusion idéale à la parabole intellectuelle de Gramsci commencée pendant les années universitaires avec ses études de linguistique sous la direction du professeur Matteo Giulio Bartoli. Ce cahier, le dernier des « spéciaux » de Formia, probablement rédigé en avril 1935, reprend la critique de la réforme de Giovanni Gentile et de l’idée que l’enseignement scolaire de la grammaire serait inutile. Gramsci juge au contraire que cet enseignement est nécessaire au développement et à la croissance intellectuelle de l’enfant.

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Le Fonds bibliographique Antonio Gramsci a été constitué en mars 1950, quand les volumes – transférés à Moscou après la mort de Gramsci par sa belle-sœur Tatiana Schucht – revinrent en Italie. À ce premier noyau s’ajoutèrent bientôt les revues et les livres conservés par son frère Carlo, tandis qu’un nombre considérable de volumes restèrent chez sa femme Giulia à Moscou et chez les membres de sa famille en Sardaigne. Le Fonds a été ensuite élargi par plusieurs donations de sa famille et se compose actuellement de 763 volumes (livres, opuscules et annuaires) et de 76 titres de revues (environ mille fascicules). Les livres qui portent des marques carcérales sont au nombre de 291. Il s’agit en grande partie de publications envoyées à Gramsci par la librairie Sperling & Kupfer de Milan – auprès de laquelle l’économiste Piero Sraffa avait ouvert pour lui un compte illimité – et de livres provenant de chez lui, rue Morgagni à Rome, où il fut arrêté le 8 novembre 1926. Les timbres des différentes prisons et les signatures des directeurs qui se succédèrent à Turi permettent d’établir à quel moment ils sont entrés en possession du détenu et constituent une référence importante pour la datation des notes rédigées dans les cahiers. Les livres privés de marques carcérales précèdent son arrestation ou bien, à l’exception de certains livres possédés durant son assignation à résidence à Ustica, remontent aux années où il fut pris en charge par les cliniques de Formia et de Rome. Ce Fonds comprend 181 volumes en langue française (parmi lesquels beaucoup sont des traductions d’autres langues) et vingt revues publiées en France.

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Livres et revues

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JULIEN BENDA LA TRAHISON DES CLERCS Paris, Grasset, 1927, 306 p. ; cm.19 On peut faire une comparaison entre les idées et la position prise par B. Croce et les fleuves d’écrits de J. Benda sur le problème des intellectuels (outre le livre sur la Trahison des clercs, de Benda il faudrait examiner les articles publiés dans Les Nouvelles Littéraires et peut-être dans d’autres revues). Cahier 10, § 47

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HENRI BÉRAUD MON AMI ROBESPIERRE Paris, Librairie Plon, 1927, 283 p. ; cm. 19 Il y a un autre roman intéressant : celui de Henri Béraud; ne trouves-tu pas, si tu l’as lu, qu’il reproduit assez bien le style sec et nerveux des anciens chroniqueurs français ?

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Lettre à Tatiana Schucht, 19 septembre 1927


BENJAMIN CRÉMIEUX PANORAMA DE LA LITTÉRATURE ITALIENNE CONTEMPORAINE Paris, Kra, 1928, 325 p. ; cm. 19 Crémieux dans son Panorama écrit qu’il manque en Italie une langue moderne, ce qui est juste en un sens très précis : 1) qu’il n’existe pas une concentration de la classe cultivée unitaire dont les composants écrivent et parlent « toujours » une langue « vivante » unitaire, c’est-à-dire également diffusée dans toutes les couches sociales et groupes régionaux du pays ; 2) que, pour cette raison, entre la classe cultivée et le peuple il y a une séparation marquée : la langue du peuple est encore le dialecte, avec l’aide d’un jargon italianisant qui est, en grand partie, le dialecte traduit de façon mécanique. Cahier 23, § 40

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ISADORA DUNCAN MA VIE Paris, Gallimard, 1928, 382 p. ; cm. 19 Dante ne peut être compris et vécu que par un Italien cultivé, etc. Une statue de Michel-Ange, un morceau musical de Verdi, un ballet russe, un tableau de Raphaël, etc. peuvent au contraire être compris presque immédiatement par n’importe quel citoyen au monde, même s’il n’est pas d’esprit cosmopolite, même s’il n’a pas franchi l’enceinte étroite d’une province de son pays. Toutefois, la chose n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire si on s’en tient à l’apparence. […] Pour établir une politique culturelle, ces observations sont indispensables : pour une politique de culture des masses populaires elles sont fondamentales. Voici la raison du « succès » international du cinématographe de nos jours et, auparavant, de l’opéra et de la musique en général. 45

Cahier 23, § 7


BERNARD GROETHUYSEN ORIGINES DE L’ESPRIT BOURGEOIS EN FRANCE Paris, Gallimard, 1927, XIII, 298 p.; cm. 23 Je suis en train de lire en ce moment L’Église et la Bourgeoisie tome premier (300 p. in-8º) des Origines de l’esprit bourgeois en France d’un certain Groethuysen. L’auteur, que je ne connais pas, mais qui doit être un adepte de l’école sociologique de Paulhan a eu la patience d’analyser minutieusement le recueil de sermons et de livres de dévotion sortis avant 1789, pour reconstituer les points de vue, les croyances, les comportements de la nouvelle classe dirigeante en formation. Lettre à Giuseppe Berti, 8 août 1927

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KARL MARX ŒUVRES POLITIQUES Tome VIII, Paris, Alfred Costes, 1931, 243 p.; cm.19 J’ai reçu depuis un moment déjà les 3 volumes des Oeuvres philosophiques de Marx, qui sont affreusement mal traduites. Des Oeuvres politiques je n’ai reçu que deux volumes dont je ne sais à quel numéro d’ordre ils correspondent, car je ne les ai pas dans ma cellule en ce moment : l’un est dédié à lord Palmerston et doit précisément être intitulé Palmerston, l’autre n’a pas un titre unique (ce doit être justement le 8e tome des oeuvres politiques) et contient trois courtes séries d’écrits : une sur l’armée anglaise pendant la guerre de Crimée, une sur le général Espartero et la politique espagnole dans les premières années de la décennie 1850-1860 et une sur la prise de Kars pendant la guerre de Crimée. 47

Lettre à Tatiana Schucht, 29 juin 1931


HENRI MASSIS DÉFENSE DE L’OCCIDENT Paris, Librairie Plon, 1927, 281 p.; cm.20 J’ai au contraire éprouvé une grande désillusion intellectuelle avec le livre d’Henri Massis Défense de l’Occident qui fait tant de bruit; […] Ce qui me fait rire c’est ce que Massis, qui a une peur bleue que l’idéologie asiatique de Tagore et de Gandhi ne détruise le rationalisme catholique français, ne s’aperçoit pas que Paris est devenue pour moitié une colonie de l’intellectualisme sénégalais et que le nombre des métis se multiplie en France. On pourrait, pour s’amuser, soutenir que si l’Allemagne est la tête de pont de l’asiatisme idéologique, la France est la marche de l’Afrique ténébreuse et le jazz-band la première molécule d’une nouvelle civilisation eurafricaine ! Lettre à Giuseppe Berti, 8 août 1927

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ALBERT MATHIEZ LA RÉVOLUTION FRANÇAISE Tome I, Paris, Librairie Armand Colin, 1922, 217 p.; cm.18 Du reste, toutes les affirmations qui concernent les périodes de crise ou de prospérité peuvent donner lieu à des jugements unilatéraux. Dans son précis d’histoire de la Révolution française (éd. Colin), Mathiez, s’opposant à l’histoire traditionnelle vulgaire qui « trouve » a priori chaque fois une crise qui coïncide avec les grandes ruptures de l’équilibre social, affirme que vers 1789 la situation économique immédiate était plutôt bonne, en sorte qu’on ne peut dire que l’effondrement de l’État absolu soit dû à une crise d’appauvrissement (cf. ce qu’affirme exactement Mathiez). 49

Cahier 13, § 17


ERNEST RENAN LA RÉFORME INTELLECTUELLE ET MORALE Paris, Calmann-Lévy, 1929, XV, 339 p.; cm. 23 Renan, en tant que Renan, n’est pas du tout une conséquence nécessaire de l’esprit français ; il est, par rapport à cet esprit, un événement original, arbitraire, imprévisible (comme le dit Bergson). Et pourtant Renan reste français, comme l’homme, tout en étant un homme, reste un mammifère ; mais sa valeur, come pour l’homme, réside justement dans la différence qui le distingue du groupe d’où il est sorti. Cahier 3, § 2

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ALMANACH DE L’ACTION FRANÇAISE Paris, Librairie de L’A.F., cm. 19×12

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Annuaire publié de 1909 à 1938 par l’organisation nationaliste d’inspiration monarchique « Action française », fondée à Paris en 1899 par Henri Vaugeois et Maurice Pujo. Dans le fonds bibliothécaire de Gramsci on trouve l’annale 1929, utilisée pour la rédaction de certaines notes du Cahier 1.


LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE Revue mensuelle de littérature et de critique Paris, Nrf, cm. 23×14 Revue littéraire fondée en 1908 ; en 1911 Gaston Gallimard en devient le directeur. La revue a eu un rôle de premier plan dans le débat culturel français entre les deux guerres. Elle figure dans l’instance présentée à Benito Mussolini en octobre 1931 pour pouvoir lire une série de revues. Dans le fonds bibliothécaire de Gramsci on trouve des numéros épars de 1931, les annales complètes de 1935 et 1936, et certains numéros de 1937.

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REVUE DES DEUX MONDES Paris, Bureau de la Revue des deux mondes, cm. 25×16,5

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Revue bimensuelle fondée le 1° août 1829 par François Buloz afin de fournir à la France une tribune d’idées qui lui permette de se confronter aux autres pays européens et au continent américain. Il s’agit de la plus ancienne revue européenne encore en activité. Elle est suivie régulièrement par Gramsci en prison, bien que le fonds ne possède trouve que le numéro du 1er juillet 1935.


VU JOURNAL DE LA SEMAINE Paris, [s.n.], cm. 37×27,5 Hebdomadaire illustré, créé et dirigé par Lucien Vogel, publié du 31 mars 1928 au 29 mai 1940. Ses innovations dans la manière d’utiliser les images ont inspiré beaucoup de revues par la suite, en France et ailleurs. Dans le fonds bibliothécaire de Gramsci, on trouve des numéros épars allant de 1935 à 1937.

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900 CAHIERS D’ITALIE ET D’EUROPE Roma, La Voce, cm. 20×14

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Revue littéraire en langue française, publiée à Rome de 1926 à 1929. Fondée par Massimo Bontempelli et Curzio Malaparte pour soutenir le mouvement vingtiémiste, elle eut un comité international de rédaction dirigé par Massimo Bontempelli et formé par Ramón Gómez de la Serna, James Joyce, George Kaiser, Pierre Mac Orlan, à qui au printemps 1927 s’ajouta Il’ja Ehrenburg. Accueillie avec hostilité par certains milieux fascistes, en juillet 1928, la revue commença à sortir du cadre mensuel, sans comité international et en abandonnant l’usage de la langue française. Dans le fonds intitulé Gramsci, on trouve le n. 3, du printemps 1927, Cahier de printemps.


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Documents

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ROMAIN ROLLAND ANTONIO GRAMSCI. CEUX QUI MEURENT DANS LES PRISONS DE MUSSOLINI Paris, Imprimerie centrale, 1934

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GRAMSCI PARIS EDIZIONI ITALIANE DI COLTURA, 1938.

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Première monographie consacrée a Gramsci avec les temoignages de Palmiro Togliatti, Giuseppe Amoretti, Giuseppe Ceresa, Giovanni Farina, Ruggero Grieco, Mario Montagnana, Rita Montagnana, Celeste Negarville, Giovanni Parodi, Felice Platone et Velio Spano


LETTRE À GIUSEPPE BERTI DU 30 JANVIER 1928 avec les commentaires aux œuvres de Bernard Groethuysen et de Henri Massis

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Antonio Gramsci Naît à Ales, en Sardaigne, le 22 janvier 1891, quatrième de sept enfants. Il fréquente l’école primaire de Ghilarza, village d’origine de sa mère, où sa famille s’installe après l’arrestation de son père. À cause de sa santé fragile et des difficultés financières de sa famille, sa scolarité est irrégulière. En 1908, il part à Cagliari où il fréquente le Lycée Dettori. Grâce à une bourse d’étude, en 1911, il s’inscrit à la Faculté de Lettres de l’Université de Turin. Militant du Parti socialiste, en décembre 1915 il est nommé rédacteur de la page turinoise de « l’Avanti ! » et de l’hebdomadaire « Il Grido del popolo ». En mai 1919, il commence la publication de « L’Ordine nuovo », revue hebdomadaire de culture socialiste. Le 21 janvier 1921, il fait partie des fondateurs du Parti communiste d’Italie. Il part pour Moscou en juin 1922 ; en septembre il rencontre Giulia Schucht. En décembre 1923, il part à Vienne. Élu député en avril 1924, il rentre en Italie et devient secrétaire du Parti communiste ; son fils Delio naît en août. Le 8 novembre 1926 il est arrêté malgré l’immunité parlementaire, alors que Giulia est à Moscou avec Delio et leur deuxième fils, Giuliano, né au mois d’août. De la prison romaine de Regina Coeli, il est transféré à l’île d’Ustica et, en janvier 1927, dans la prison de San Vittore à Milan. Le 4 juin 1928, le Tribunal spécial institué par le régime fasciste le condamne à 20 ans, 4 mois et 5 jours de réclusion ; il est emprisonné dans l’établissement pénitentiaire de Turi, dans la province de Bari. En janvier 1929, il obtient la permission d’écrire dans sa cellule. En novembre 1933, il est transféré à la clinique Cusumano de Formia. À partir de l’été 1935, il est confié (toujours en état de détention) à la clinique Quisisana de Rome, assisté par sa belle-sœur Tatiana Schucht. Il meurt le 27 avril 1937, quelques jours après avoir retrouvé sa liberté.

1 LA RÉDACTION DU QUOTIDIEN « L’ORDINE NUOVO » EN 1922 2 CARTE D’ACCÈS AU KREMLIN, 1922 3 CARTE POUR LA V INTERNATIONALE COMMUNISTE, MARS-AVRIL 1925 4 GRAMSCI À L’ÎLE DE USTICA EN 1926 AVEC UN GROUPE DE DÉPORTÉS POLITIQUES

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5 CARTE POSTALE DE LA PLAGE VINDICIO (FORMIA) ENVOYÉE LE 13 NOVEMBRE 1933 PAR CARLO GRAMSCI EN ATTENDANT L’ARRIVÉE DE SON FRÈRE ANTONIO 6 ENTRÉE DE LA PRISON DE TURI OÙ GRAMSCI A ÉTÉ RECLUS DE JUILLET 1928 À NOVEMBRE 1933 7 PHOTO D’IDENTITÉ RÉALISÉE LE 25 JANVIER 1935

Nasce ad Ales, in Sardegna, il 22 gennaio 1891, quarto di sette figli. Frequenta le scuole elementari a Ghilarza, paese di origine della madre, dove la famiglia si stabilisce in seguito all’arresto del padre. A causa della salute malferma e delle ristrettezze economiche compie i primi studi in modo irregolare. Nel 1908 si trasferisce a Cagliari dove frequenta il Liceo Dettori. Grazie a una borsa di studio, nel 1911 si iscrive alla Facoltà di Lettere dell’Università di Torino. Militante del Partito socialista, nel dicembre 1915 viene assunto come redattore della pagina torinese dell’«Avanti!» e del settimanale «Il Grido del popolo». Nel maggio del 1919 avvia le pubblicazioni de «L’Ordine nuovo», rassegna settimanale di cultura socialista. Il 21 gennaio 1921 è tra i fondatori del Partito comunista d’Italia. Si trasferisce a Mosca nel giugno 1922; a settembre conosce Giulia Schucht. Nel dicembre del 1923 si trasferisce a Vienna. Eletto deputato nell’aprile del 1924, rientra in Italia e diviene segretario del Partito comunista; ad agosto nasce il figlio Delio. L’8 novembre 1926 viene arrestato nonostante l’immunità parlamentare, mentre Giulia è a Mosca con Delio e il secondogenito Giuliano, nato nel mese di agosto. Dal carcere romano di Regina Coeli viene trasferito nell’isola di Ustica e, nel gennaio del 1927, nel carcere di San Vittore a Milano. Il 4 giugno 1928 il Tribunale speciale istituito dal regime fascista lo condanna a 20 anni, 4 mesi e 5 giorni di reclusione; viene recluso nella casa penale di Turi, in provincia di Bari. A gennaio del 1929 ottiene il permesso di scrivere in cella. Nel novembre del 1933 è trasferito nella clinica Cusumano di Formia. Dall’estate del 1935 è ricoverato (sempre in stato di detenzione) nella clinica Quisisana di Roma, assistito dalla cognata Tatiana Schucht. Muore il 27 aprile 1937, pochi giorni dopo aver riacquistato la libertà.


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