Hassan echair saisir l'ombre 2010

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Hassan ECHAIR

Exposition du 11 fĂŠvrier au 06 mars 2010 3


Hassan Echaïr vit son aventure créatrice quasi-exclusivement dans un univers tout en noir et blanc. C’est qu’au fond, l’artiste est moins peintre que dessinateur. Son vocabulaire plastique n’est pas fondé sur les rapports de couleurs mais sur les tensions graphiques et le jeu des ombres et des lumières. Et lorsqu’il se fait sculpteur ou installateur, c’est toujours, en fin de compte, en dessinateur qu’il agit. En effet, Hassan Echaïr semble ne pouvoir investir l’espace, quel soit bi ou tridimensionnel, qu’en termes de parcours dessinés, qu’en y déployant des rythmes de lignes et des masses de valeurs qui traduisent systématiquement les jeux des ombres et des lumières qui varient entre la clarté absolue du blanc et l’obscurité la plus sombre du noir en passant par un large éventail de nuances de gris. Il apparaît ainsi que la sensibilité poétique de l’artiste ne peut s’épanouir qu’en jouant des partitions d’ombres et de lumières. Cette propension pour le dessin fait de l’artiste un grand manipulateur des éléments graphiques qu’il articule avec une sobriété de moyens lui permettant de concentrer son intérêt sur ce qui constitue l’essentiel de sa quête artistique : générer des rapports de formes, de matières, de volumes, d’ombres et de lumières. Rapports dont la force poétique revient toujours à la manière dont l’artiste gère des mouvements et des tensions plastiques. Hassan Echaïr travaille sur des supports en papier, en toile ou en bois, mais au-delà de ces moyens conventionnels, le plasticien exploite un éventail beaucoup plus large de supports et de matériaux impliquant une diversité de procédures techniques. Son terrain d’intervention est également plus vaste. Il agit parfois directement in situ dans des espaces naturels ou urbains, en intérieur comme en extérieur. Ses oeuvres peuvent alors se déployer en sous-bois pour y instaurer des parcours rythmés et jalonnés d’endroits d’extrêmes tensions. Elles peuvent également accompagner nos promenades dans les espaces urbains, animer nos ruelles, nos places et autres parvis et jardins publiques. En funambule de l’instabilité et de l’incertain, Hassan Echaïr manipule le carton aussi bien que le sel, la chaux et l’acrylique, l’encre et la cendre, le stylo et la mine de plomb, le plexiglas et le verre, le bois et la pierre, le métal et la corde, etc. Cela afin de produire des situations que traversent des mouvements et des tensions qu’il nous faut voir, non simplement comme des propositions artistiques sans portée sémantique, des jeux plastiques, chimiques ou physiques pour eux-mêmes, sans aucun enjeu symbolique, mais, bien au contraire, comme l’expression des interrogations

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existentielles, culturelles et sociales. En effet, pour Hassan Echaïr, les cordes ou les fils de fer tendus, le balancement des pierres suspendues, les déplacements des lignes, les interactions entre les matières, les ombres et les lumières… représentent des équivalents plastiques de ce qui agitent la société. Ses oeuvres sont basées sur la mise en situation d’équilibres fragiles. Les règnes minéral et végétal y interfèrent pour générer des tensions toujours en situation précaire. Les différents éléments s’y articulent comme traces d’un mouvement, comme vestiges d’une vie d’autrefois qui ouvrent l’espace plastique au ressouvenir de ce qui a eu lieu mais qui demeure impossible à capter pour le figer définitivement. C’est pourquoi, en toute logique, Hassan Echaïr se préoccupe au premier chef de traquer, pour tenter de l’inscrire, la poésie des traces successives que génère le déplacement des ombres d’un objet, lequel est le plus souvent une pierre. Et c’est dans ce sens que j’ai pu écrire, ailleurs, que « la dynamique des ombres portées est toujours là dans les oeuvres de Hassan Echaïr pour nous rappeler cette impermanence — quand bien même la démarche de l’artiste est attelée à la permanence et à la solidité des pierres — et nous placer dans l’inquiétude face à la fuite de la réalité et l’incapacité à la qualifier et l’identifier avec certitude. Ces ombres instables, ces profiles de pierres en alternance rythmique avec des planchettes incurvées évoquent dans leur ondoiement les silhouettes de caravanes tendues entre enracinement et déracinement. Elles évoquent ces milliers de candidats à l’exil qui traversent des étendues paysagères depuis des territoires subsahariens jusqu’à l’extrême Nord marocain et qui sont portés par le rêve de franchir dans les embarcations de fortune l’horizon méditerranéen, mais dont le sort fort malheureusement est le plus souvent tragique ».

Mohamed Rachdi

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sans titre, 2010 bois courbĂŠ et noirci, pierres poircies ficelle et technique mixte sur toile 200 x 300 cm


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bois courbé et noirci et technique mixte sur toile tendue sur contre plaqué 90 x 205 cm


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sans titre, 2008 technique mixte et fil mĂŠtallique sur toile 150 x 50 cm


sans titre, 2010 triptyque pierres et bouts de bois noircis, ficelle et technique mixte sur toile tendue sur contre plaquĂŠ 205 x 70 x 70 x 70 cm

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sans titre, 2008 diptyque fil mĂŠtallique et technique mixte sur toile 150 x 150 cm


sans titre, 2009 technique mixte sur toile 100 x 180 cm

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sans titre, 2010 diptyque bouts de bois noircis, ficelle et technique mixte sur toile tendue sur contre plaquĂŠ 205 x 70 x 70 cm


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sans titre, 2009 quadriptyque technique mixte sur toile 80 x 200 cm


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sans titre, 2010 technique mixte sur toile 54 x 200 cm


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sans titre, 2008 technique mixte sur toile 180 X 280 cm


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sans titre, 2010 technique mixte sur papier collĂŠ sur toile 52 X 187 cm


technique mixte sur toile 67 x 165 cm

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sans titre, 2009 bois noirci et technique mixte sur toile 100 X 240 cm


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sans titre, 2009 technique mixte sur toile 180 x 100 cm


sans titre, 2009 technique mixte sur toile 120 x 100 cm

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sans titre, 2008 technique mixte sir toile 100 x 80 cm


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sans titre, 2009 technique mixte sur toile 80 x 200 cm


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Ce catalogue est édité par Loft Art Gallery Casablanca, février 2010

Textes du catalogue : Mohamed Rachdi Conception graphique : Artistica Imprimerie : Europrint

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13, rue Al Kaissi - Triangle d’Or - Casablanca - Maroc Tél : +212 (0) 522 94 47 65 - loftartgallery@yahoo.fr www.loftartgallery.net


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