MAI 2019 V O L 1 0 - N O 8
4 ÇA BÛCHE :
CÉLÉBRER LE MÉTAL D’ICI ET D’AILLEURS
7 SALON DU LIVRE À AMOS
11 JACQUES BARIL DE RETOUR DU NUNAVIK
13 MOUVEMENT
« ZÉRO DÉCHET » DANS LA RÉGION
15 OPTIMISER
LA GESTION DE SES DÉCHETS
POURSUIVRE SES ÉTUDES AUX 2E ET 3E CYCLES
Possibilité de concilier études-travail-famille
GÉNÉREUSES BOURSES D’ÉTUDES – POUR LES ÉTUDIANTS À TEMPS COMPLET L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 1
ÉDITORIAL Publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006.
CIVILISER LES OGRES?
CONSEIL D’ADMINISTRATION
ARIANE OUELLET, ÉDITORIALISTE
Naïvement, je l’avoue, j’ai longtemps cru que le rôle des différents ministères était de mettre en place des processus et des règlementations visant à établir les meilleures façons de faire dans leur domaine respectif (éducation, santé, agriculture, condition féminine, immigration, ressources naturelles ou environnement, affaires municipales, etc.). Que le gouvernement existait pour veiller au bien du plus grand nombre, pas juste pour prélever des impôts et construire des routes. C’est très naïf, je sais. Mis à part en politique municipale, il n’existe que très peu de structures permanentes où les citoyens ordinaires peuvent exercer une forme de pouvoir. Cela leur permet donc d’établir une relation de confiance avec le gouvernement, un genre de contrat moral, croyant qu’il y a, au sein de cette organisation, une volonté de bien faire et une compétence pour le faire, même si personne n’est à l’abri des modes et des erreurs humaines. Peu d’entre nous mettent en doute les grands principes qui nous gouvernent et peu ont les moyens de s’informer en profondeur sur tous les enjeux de l’heure. Pourtant, il y a plus d’agent(e)s de communications et de relations publiques qui fabriquent les informations que de journalistes d’enquête aptes à les remettre en question. Difficile de bien s’informer, même dans les bureaux de l’Assemblée nationale et de la Colline parlementaire. Les élu(e)s de ce monde croulent souvent sous la pression des influenceurs qui ont le bras long et qui dirigent l’information. Beaucoup y perdent leur latin et leurs illusions. Petit exercice qui n’a rien de scientifique : dans les mots-clés du moteur de recherche du registre des lobbyistes du Québec, on obtient 1248 inscriptions en inscrivant « ressources naturelles ». On en obtient plus de 2000 pour « environnement » et 539 pour « eau ». Je me demande combien d’organismes communautaires existent
pour leur faire contrepoids et réussissent à se faire entendre dans les lieux de décision? Heureusement, il y a des gens qui se trouvent au carrefour entre la science, l’éthique et l’information et combinent leurs connaissances à des qualités humaines appréciables : le respect de l’autre, la vision à long terme, le bien commun. Ce sont des vigilants, des sceptiques, des curieux, souvent des entêtés. Ceux et celles qui se tiennent debout pour leurs convictions. Ceux-là, ce sont les citoyennes et citoyens engagés, qui se battent littéralement contre des géants aux visées strictement économiques qui ne tiennent compte en aucun cas du bien public. L’Indice bohémien en présente quelques-uns dans ce numéro consacré à l’environnement. Qu’on les appelle militants ou lanceurs d’alerte, leurs armes ne sont que celles de la mobilisation citoyenne et de la diffusion de l’information, qui se fait au prix d’un engagement personnel qui peut coûter cher. Qui peut coûter sa job à un agronome du MAPAQ, par exemple. Sans parler de Julian Assange, à une autre échelle. Il s’agit peut-être d’éveilleurs de conscience. La présence de ces personnes est à mon avis essentielle à la sauvegarde de ce qui reste de démocratie quand les lobbys se sont emparés des sphères du pouvoir. Je pense à Louis Robert, à Alain Deneault, à l’Action boréale, au Comité de sauvegarde de l’esker Saint-MathieuBerry, à Coule pas chez nous et à tous ces groupes de défense du bien commun. Sous le gouvernement libéral, on a songé avec le projet de loi 56 à les obliger à s’enregistrer au registre des lobbyistes du Québec, au même titre que ceux du pétrole, de la finance, de la pharmaceutique et des compagnies minières. Si l’idée a l’air trop grotesque pour être vraie, ces lobbys font pression sur le gouvernement jusqu’à ne pas reconnaître la différence entre ceux qui ont de l’argent à faire avec un projet et
ceux qui risquent d’y perdre la qualité de leur habitat. Normal que le dialogue soit difficile. Normal, et même nécessaire, que des citoyens se lèvent pour dire haut et fort qu’il faut civiliser les ogres! Or, les corporations ont des moyens que les groupes de défense n’ont pas et n’auront jamais. Le gouvernement devrait financer les groupes indépendants de recherche et de protection du bien commun, surtout dans le domaine de l’environnement où les conflits d’usage se multiplient. En écho à la chronique de Jacinthe Châteauvert dans le numéro d’avril dernier, il devrait impérativement adopter une législation mettant les lanceurs d’alerte à l’abri de congédiements abusifs ou de poursuitesbâillons. Il en va de la santé publique. Il n’est pas normal qu’on oppose systématiquement les défenseurs du territoire à ceux du développement économique. Il doit bien y avoir d’autres façons de faire qui permettent un usage partagé des ressources. Le problème, c’est que les industries privées sont souvent opaques et les notions de partage des bénéfices ne concernent que leurs actionnaires et très peu la population locale. Appliquons ça aux usines d’embouteillage, aux gazoducs, oléoducs, pipelines et à tous les risques environnementaux inhérents, le public y gagne quoi par rapport à ce qu’il risque d’y perdre? Il faut la poser, la question, parce qu’elle est légitime. Trop souvent, le profit est privé et les risques sont publics. L’argument de la création d’emplois à court terme ne fait pas le poids. L’engagement des éveilleurs de conscience vise à remplacer le travail de protection du bien commun que nos gouvernements ne savent pas toujours faire. Parce qu’en fait, nos gouvernements sont de moins en moins autonomes, de moins en moins souverains, et on finit parfois par se demander pour qui ils travaillent.
Marie-France Beaudry, présidente | R-N Manon Faber, vice-présidente | R-N Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | R-N Carolann St-Jean, secrétaire | R-N Anne-Laure Bourdaleix-Manin | Vallée-de-l’Or Carole Marcoux | Témiscamingue
DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez direction@indicebohemien.org 819 763-2677
RÉDACTION Mariane Ménard, coordonatrice à la rédaction redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 Ariane Ouellet, éditorialiste
COORDINATION RÉGIONALE Mathieu Larochelle (MRC d’Abitibi) Danaë Ouellet (MRC d’Abitibi) Marianne Trudel (MRC d’Abitibi) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Nancy Ross (Rouyn-Noranda) Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Laure Bourdaleix-Manin (MRC Vallée-de-l’Or)
RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES Jérôme Barrière, Bianca Bédard, Élise Blais-Dowdy, Jessie Blanchette, Lydia Blouin, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossés, Isabelle Dion, Brigitte Gagné, Daniel Gagné, Jessica Gauthier, Isabelle Gilbert, Ann‑Sophie Gironne, Alexis Lapierre, Zachary Marcoux, Philippe Marquis, Mariane Ménard, Lise Millette, Marianne Morency-Landry, Ariane Ouellet, Michèle Paquette, Jean-Yves Parent, Michaël Pelletier-Lalonde, Darquise Robert, Dominic Ruel, Adam Trépanier, Rodrigue Turgeon et Louis-Paul Willis.
CONCEPTION GRAPHIQUE Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org Typographie : Harfang, André Simard, DGA
CORRECTION Geneviève Blais
EN COUVERTURE Le groupe Saltarello lancera en mai son 7e album. Intitulé Unnuaq, inspiré de la nuit. Photo : Jean-Philippe Thibodeau
SOMMAIRE
CHRONIQUES
ARTS VISUELS 11
CULTURAT 10
Imprimeries Transcontinental
CALENDRIER CULTUREL 23
DE PANACHE ET DE LAINE 21
ENVIRONNEMENT 12 À 15, 17
ENVIRONNEMENT 13
NOUS JOINDRE
LITTÉRATURE 7 À 9
HISTOIRE 19
MUSIQUE 4 À 6
L’ANACHRONIQUE 4
VARIÉTÉS 19
MA RÉGION, J’EN MANGE 16 MÉDIAS ET SOCIÉTÉ 14 RÉGION INTELLIGENTE 11 TÊTE CHERCHEUSE 5
2 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
IMPRESSION
150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org
ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À LA UNE
SALTARELLO
À LA CROISÉE DES NORD ARIANE OUELLET
Bien installée dans son nid de création à Palmarolle en Abitibi-Ouest, la formation Saltarello continue son voyage musical à la croisée des influences du Nord. En mai prochain, au Petit Théâtre du Vieux Noranda, elle lancera Unnuaq, son 7e album à paraître sous l’étiquette Éditorial Avenue. Le titre, qui signifie nuit en inuktitut, fait écho au processus de création de ce nouvel opus inspiré par le calme de la nuit. C’est à Rouyn-Noranda, en 2000, que Saltarello voit le jour, fondé par Julie Pomerleau et Luc Lafrenière. Avec le temps, le groupe s’est enrichi de nouveaux collaborateurs qui apportent différentes influences musicales. En plus de chanter, Julie joue des synthétiseurs, de la harpe celtique et de l’harmonium indien. Luc est à la vielle à roue, au tympanon, au dulcimer, aux flûtes et à la voix, accompagné par Sarah Poirier aux voix. En 2011, le bassiste Sydney Boutin a rejoint la formation, suivi ensuite par Sarah Lesage aux différents violons. Enfin, depuis bientôt quatre ans, Pierre Drainville joue des cordes pincées : bouzouki, mandocello, mandoline et guitares. Inutile de dire qu’une tournée sur la route demande autant de planification qu’un voyage avec une famille nombreuse! On ne peut parler de Saltarello sans chercher à comprendre ce qui nourrit leur recherche musicale. « Depuis le début, on voulait utiliser les instruments anciens, mais dans une forme actuelle, explique Julie Pomerleau. C’est en 2010 qu’on a vraiment trouvé notre son : beaucoup d’influences des musiques celtiques et scandinaves et du nord de l’Europe, maintenant mixées avec nos racines autochtones d’ici. On aime créer beaucoup de métissages dans les sonorités. » Toutefois, même s’ils s’abreuvent à différents folklores musicaux, les membres de Saltarello composent toujours du matériel original, hypnotique et intemporel. VOYAGE MUSICAL DANS L’ESPACE ET LE TEMPS
Le premier album de Saltarello, O Pietas, proposait une musique néo-sacrée aux sonorités grégoriennes et très éthérées. Le deuxième opus intitulé Humana offrait déjà à son public des saveurs venues d’Asie et du Moyen-Orient : cithare et doudouk arménien se marient à la musique électronique. Le troisième album paru en 2008, Forgotten Passage, est nourri d’un voyage de deux mois au Maroc à étudier les musiques africaines et berbères. Ayant eu l’occasion d’y faire des rencontres enrichissantes et de jouer avec des groupes locaux, l’album a un nouveau son où fusionnent les voix et les rythmes du monde. 2011 marque un genre de retour aux sources pour Saltarello. L’album Nine Worlds revient à l’essence de sa recherche musicale puisée dans le Moyen-Âge, agrémentée cette fois par une collaboration spéciale avec Daniel Thonon, luthier et spécialiste de la
!
OCCASION SPÉCIALE
S N E I V E D ! E R B M E M
scène folklorique et de la vielle à roue. Viennent ensuite Dance of The Muses en 2013, beaucoup plus électro, et Cliff of The Dawn en 2015, où on entend pour la première fois les influences de la musique autochtone et des chants de gorge inuits métissés avec les influences païennes de l’Europe du Nord. Pendant ce temps, entre les tournées et les périodes de création, le groupe continue d’offrir des ateliers de musique médiévale dans les écoles de la province et dans le Nord-du-Québec. UNNUAQ
Le choix d’un titre en langue inuktitut n’est pas le fruit du hasard. « Nous avons beaucoup travaillé avec des enfants inuits dans des ateliers scolaires et en enseignement dans le Nord-du-Québec, à la Commission scolaire de la Baie James, raconte Julie Pomerleau. Les enfants participent en chantant ou en jouant des percussions. Ils sont parfois distants au début, mais un moment donné quelque chose se passe. La musique est un langage qui permet des échanges merveilleux, malgré les barrières de langue qui peuvent exister. » La nordicité est très présente dans l’univers musical de Saltarello; ce n’est donc pas étonnant que la culture de notre nord s’invite dans sa création, où musiques et croyances ont plus à partager qu’à opposer. Unnuaq, c’est la nuit, un thème qui imprègne chacune des dix pièces du nouvel album. « Dans les célébrations païennes, la nuit est très présente. L’obscurité et la lumière font partie de la roue de la vie. C’est aussi une recherche spirituelle, un questionnement sur le rythme de la vie qui bouscule parfois », confie Julie Pomerleau. Afin de bien transmettre l’esprit derrière le processus, le groupe a créé son album dans le calme de l’Abitibi. « Nous avons travaillé avec les éléments de la nature, sur notre terre, dans notre forêt. Nous composions le jour; le soir, on réécoutait le matériel dans le calme. Là, ça passe ou ça casse! affirme-t-elle. Unnuaq est édité par Éditorial Avenue. C’est notre premier album édité et le but est d’utiliser notre musique tant pour des bandes sonores de films que de jeux vidéos », ajoute Julie Pomerleau. Le lancement de l’album se fera à Rouyn-Noranda, mais Saltarello prendra les routes du Québec et de l’Ontario dans l’été à venir pour présenter au public son nouveau matériel. Un spectacle de réseautage donné à St-John en 2018 devant Contact East, le réseau des diffuseurs de spectacle de l’est du Canada, lui a permis de décrocher des invitations pour l’Europe, ce qui les mènera à jouer en Écosse en 2020. Une tournée est aussi prévue dans le réseau des maisons de la culture sur l’île de Montréal et à l’extérieur. Si Saltarello voyage autant, c’est que sa musique n’a pas de frontière.
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L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 3
L’ANACHRONIQUE
MUSIQUE
CHRONIQUE
ÉCOPER PHILIPPE MARQUIS
« Un enfant, c’est une personne que tu mets sur tes épaules afin qu’elle puisse voir plus loin que toi. » Je me souviens très bien… Cette phrase m’a été dite, il y a longtemps, par un homme rencontré en faisant du pouce. Il ne parlait pas juste de ses enfants, mais de tous les enfants, où qu’ils soient. Tous ceux qui nous suivent et à qui on doit offrir la chance de contempler l’avenir, de s’y diriger et d’y avoir leur place. C’est ça, pour moi, la liberté : pouvoir être en entier. Des milliers d’étudiants du Québec et un million et demi d’autres à travers le globe ont fait la grève le 15 mars dernier. Ils ont pris la liberté d’élever la voix pour nous tous. « Ce qui risque d’arriver est déjà commencé », « On prend la relève » ou « La planète peut se passer de nous, mais nous ne pouvons pas nous passer d’elle », ont été autant de cris entendus lors de leurs manifestations Ce sont eux qui écopent de notre époque. Ils sont les premiers touchés, car leur avenir, le nôtre, est obscur. Quand j’avais leur âge, il n’y avait pas ce climat de mauvaises nouvelles environnementales. L’année 2018, par exemple, a été la quatrième année parmi les plus chaudes jamais enregistrées, les trois autres étant 2015, 2016 et 2017... Des études révèlent sans cesse de nouvelles preuves du désastre. La grande majorité des jeunes à qui j’enseigne entendent ces informations et sont profondément choqués par la catastrophe annoncée à laquelle ils assistent. Leur avenir est incertain comme il ne l’a pas été pour une génération depuis la guerre froide où l’on craignait les armes atomiques. Il existe cependant une différence de taille avec cette période : si on peut démanteler un arsenal nucléaire et l’éliminer, le processus actuel, lui, ne peut être que ralenti. Oui, c’est à nous tous d’agir, mais ce sont nos gouvernements, de tous niveaux, qui doivent répondre présents et prévenir le pire. Voilà la raison pour laquelle les étudiants s’adressent à eux maintenant; je ne peux que les appuyer, par tous les moyens possibles. La situation climatique augmente l’anxiété chez la plupart de mes élèves. L’action, surtout en groupe, petit ou grand, peut aider à vaincre la peur de ce qui est, de ce qui vient. Elle permet de sortir de la solitude et de la paralysie tout en servant à soigner le mal de vivre de notre planète et le leur. Beaucoup s’engagent dans cette lutte pour notre survie. Je pense à ceux qui ont pris la rue le 15 mars, aux adeptes du mouvement zéro déchet, à tous les militants écologistes, bref, à tous ceux et celles qui agissent pour le changement nécessaire. Je nous invite à soutenir les jeunes en forçant nos élus à l’action. La Terre est notre unique vaisseau. Nous voguons ensemble dans ce magnifique bateau et participons au naufrage de sa nature. Il nous faut tous écoper sans relâche afin de maintenir le navire à flot et cesser de le gaspiller. Ainsi, les enfants pourront se permettre de voir encore plus loin…
LES PRODUCTIONS ÇA BÛCHE
TROIS SOIRÉES DE RENCONTRES AU SON MÉTAL MARIANNE MORENCY-LANDRY
Petite histoire générale pour mettre en contexte Les productions Ça bûche : l’engagement d’une grande femme est à souligner pour la concrétisation de ce bel exploit culturel. Engagée et entière, Geneviève Dumont travaille sans relâche depuis 14 ans pour la scène métal et de contre-culture de notre région. C’est un travail, certes, mais avant tout, une passion dévorante pour la musique. Une tournée de concerts aussi vivante et marginale rend fiers les amateurs de musique et les métalleux de l’Abitibi-Témiscamingue. Des piliers de musique métal de Norvège, du Danemark, de Suède, de Finlande, d’Italie, de Russie, du Mexique, de France, de Belgique et des États-Unis ont joué ici, parfois même en exclusivité, comme seul arrêt au Québec! La scène métal à Rouyn-Noranda demeure forte et elle n’a rien à envier aux grandes villes; celles-ci peuvent même se permettre de la jalouser parfois. Les salles remplies et les spectacles à guichet fermé prouvent une fois de plus que la promotion et la publicité de ces évènements sont d’une efficacité remarquable. Démystifier le métal est quelque chose d’ardu dans une société teintée de musique populaire et accessible. Les productions Ça bûche créent des liens entre des artistes moins présents dans les réseaux traditionnels de diffusion et les adeptes de métal. Des amitiés se forment d’une ville à l’autre, et même d’un pays à l’autre! Les nombreux spectacles dans la région font voyager les amateurs à petit prix. En outre, les différents styles de métal plaisent aux goûts de tous les mélomanes. De plus, les artistes y sont toujours les bienvenus. Connus et moins connus, tous sont égaux et y sont traités avec beaucoup de soin. Grâce à cette maison de production indépendante pour le métal, les musiciens et le public sont comblés de toute part. Le 4 mai prochain, le public pourra entendre Evil Prevails, qui sera tête d’affiche pour la première fois. Ce groupe de Rouyn-Noranda qui a su faire sa marque au cours des dernières années vous épatera par son énergie brutale et contagieuse sur scène. Evil Prevails sera accompagné de Lost Creation (Montréal), Sufferize (Québec) et Within The Abyss (Amos). Aussi, Les productions Ça bûche vous invitent, le 31 mai prochain, à assister au spectacle de Dopethrone (Montréal), Apes (Québec) & Cleõphüzz (Ville-Marie). Les membres de Cleõphüzz vous feront vibrer sur un son distinct psychédélique et stoner rock. Avant la petite pause de l’été (aucun spectacle ne sera présenté en juillet), ce sont les légendaires Ghoulunatics (Montréal) qui viendront fêter leur 25e anniversaire chez nous le 8 juin prochain. Ils seront accompagnés de Saccage (Québec) et I, Apokalypse (Vald’Or). Méchant party en perspective! Les trois évènements seront présentés à la Scène Évolu-Son de Rouyn-Noranda à 19 h 30. Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir! Vous êtes les bienvenus, que ce soit par curiosité, par amour pour la musique ou pour rencontrer de nouvelles personnes, la famille de métalleux saura vous y accueillir. Faire briller notre région, c’est aussi assister aux nombreux évènements qui s’y déroulent.
VISITES TOURISTIQUES POUR UNE EXPÉRIENCE INCONTOURNABLE 23 JUIN À LA MI-AOÛT RÉSERVATION : 819 797-3195
4 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
TÊTE CHERCHEUSE
MUSIQUE
CHRONIQUE
ENSEMBLE VOCAL ÉMERGENCE
LE PLAISIR DE CHANTER ENSEMBLE MARIANE MÉNARD
Les 4 et 5 mai prochains, à la salle Desjardins de La Sarre, les choristes présenteront le fruit de neuf mois de travail dans le cadre de leur 14e concert annuel. Mettant en vedette des chants classiques autant que de la musique populaire, gospel et folk, leur spectacle intitulé Les voies du bonheur saura plaire à de nombreux mélomanes. Les choristes de l’Ensemble vocal Émergence se rassemblent chaque semaine pour le plaisir de chanter ensemble. Fondé en 2005 par Annie Bouchard, qui dirige le chœur depuis, le groupe veille d’ailleurs à transmettre son énergie joyeuse au public à l’occasion de ses prestations. En plus d’exposer leurs talents de chanteurs, les membres du groupe élaborent de véritables chorégraphies pour accompagner les œuvres chantées. Choriste dans l’Ensemble vocal Émergence depuis le début de l’aventure, Johanne Bédard mentionne que la chorégraphie apporte beaucoup aux prestations : « Les choristes sortent leurs talents de chorégraphes et cela amène une tout autre dimension aux chansons, une autre profondeur. » Les spectacles de l’Ensemble vocal émergence sont également égayés de sketches humoristiques et de vidéos réalisés par les membres du groupe. Cette année, le public pourra entendre entre autres des œuvres des Deux frères, d’Andréanne Malette, de Marc Dupré, de Céline Dion et de Jean Racine. Les billets sont disponibles au coût de 25 $ au eve.ticketacces.net.
DU NOUVEAU POUR LE RAPIDE SHOW ISABELLE GILBERT
En mai prochain, la musique envahira à nouveau le petit village de Rapide‑Danseur. Le comité Rapide Show vous réserve encore un beau spectacle le 11 mai 2019 à 20 h dans sa magnifique église en pierres des champs! Grâce à une subvention du Programme de soutien financier aux projets culturels de la MRC d’Abitibi-Ouest, conjointement avec le gouvernement du Québec et la Ville de La Sarre, l’artiste professionnel Louis-Philippe Gingras participera à la soirée. Celui-ci faisait partie de la Tournée Gumbo, Garnotte et Crème Soda en compagnie de Dylan Perron et de Marie-Hélène Massy Emond au printemps 2012 et sera donc accueilli pour une deuxième fois à l’église de Rapide-Danseur. Le village de Rapide-Danseur s’animera au rythme d’une musique folk rock, avec une touche de rockabilly. LouisPhilippe Gingras compte déjà deux albums à son actif. Le public découvrira un auteurcompositeur-interprète de talent, doublé d’un très bon guitariste. La jeune Molly Fournier de La Sarre assurera la première partie. Molly s’est rendue en finale régionale de Secondaire en spectacle en 2018 où elle a remporté le prix de la Société Saint-Jean-Baptiste pour les meilleurs textes. La jeune femme a une belle feuille de route : en août 2017, elle a participé à l’hommage à Jean Racine aux Jeudis sous les étoiles à La Sarre. Elle a également fait partie de la Troupe à Cœur ouvert dans la production Je reviens chez nous et joue de la trompette et du trombone dans l’Harmonie Senior de La Sarre. Molly Fournier pourra ajouter le Rapide Show aux cordes de son arc!
DIEU SE RIT DOMINIC RUEL
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ». C’est de Jacques-Bénigne Bossuet, prêtre et écrivain du XVIIe siècle, un homme simple, inspiré par la philosophie grecque et l’histoire romaine. Une phrase vieille de plus de 250 ans, mais terriblement actuelle. On peut facilement se représenter Dieu au ciel qui nous observe depuis des siècles. Il a sûrement pleuré beaucoup et s’est souvent mis en colère devant nos folies. Il a probablement été fier aussi : tout n’est pas mauvais chez l’être humain. Il a pu rire aussi, bien des fois. Et il doit rire en ce moment, comme Bossuet le dit, de ce qui résume parfaitement un des travers de notre époque : l’incohérence. Nous nous lamentons sans arrêt, mais sans effacer ce qui nous préoccupe, nous trouble ou plus encore, nous fait souffrir. On ne peut connaître à l’avance les effets de nos choix individuels ou collectifs. Ils surviennent souvent longtemps après. Mais une fois qu’on les connaît, il est ridicule et pathétique de poursuivre dans la même veine, de reproduire les mêmes causes. De garder le cap. Un peu comme le Titanic qui fonce sur l’iceberg. C’est continuer à jouer dans l’orchestre sur le pont, pendant que le navire sombre, et faire semblant que la croisière s’amuse encore. Dieu doit se rire beaucoup de nos sociétés et de nos débats actuels. Bossuet pointe du doigt, à plus de deux siècles de distance, l’esprit lâche, l’esprit faux, celui qui se réfugie dans les bonnes intentions et les grands discours, mais qui n’assume et n’agit pas. Au Québec, il y a cette image fameuse, qui veut dire à peu près la même chose : les bottines doivent suivre les babines! Dieu se rit, par exemple, de ceux qui critiquent l’argent et la société de consommation tout en refusant de prendre les réels moyens d’en sortir. Prenons le cas de la marijuana. On s’inquiétera dans un avenir proche des effets psychologiques et physiques, on parlera de schizophrénie et de diminution des capacités du cerveau. Mais en attendant, on fait la grande promo de la Société québécoise du cannabis (SQDC), on commence les nouvelles avec les pénuries de pot et l’Institut de la Santé publique espère un programme national pour accompagner les jeunes dans leur consommation. Dieu se rit… L’anxiété chez les enfants? On propose d’en soigner les effets : manger mieux, bouger plus, respirer à fond. On va outiller les éducateurs et les enseignants. On ne se pose pas souvent la question d’où vient cette anxiété (ce n’est certainement pas à cause de l’eau qu’on boit). Écrans? Pression de performance dans les activités et les loisirs? Horaires de fous, même pour les plus jeunes enfants? Stabilité familiale? Dieu se rit… On collectionne les appareils électroniques, on y met nos cartes, nos agendas, nos codes, on achète et on fait des affaires en ligne. On met notre quotidien fantasmé sur Facebook. Ironique ensuite de s’inquiéter des menaces à la vie privée à la 1984. Dieu se rit… P.S. Je termine cette chronique et Notre-Dame-de-Paris est détruite par les flammes. Dieu pleure…
FAC E B OOK.COM/I ND I C E B OH E MI E N
LERIFT.CA Mardi au vendredi : 10 h à 17 h Samedi et dimanche : 13 h 30 à 16 h Lundi: Fermé
EXPOSITION DU 5 AVRIL AU 26 MAI
ESPACE DÉCOUVERTE SAM DESHAIES Ville-Marie Douce mélancolie Peinture
42, rue Sainte-Anne Ville-Marie (Québec) J9V 2B7 819 622-1362 leriftinc@tlb.sympatico.ca
JOANNE POITRAS St-Eugène-de-Guigues /Rouyn-Noranda Sur le village / Sculpture
Les billets sont disponibles à la Station La Fermette de Rapide-Danseur et chez Buro Concept à La Sarre au coût de 15 $. Consultez la page Facebook du Rapide Show pour plus de renseignements sur ce spectacle qui s’annonce haut en couleur! Les organisateurs attendent le public de 12 ans et plus en grand nombre pour une autre soirée inoubliable qui fera vibrer cette belle église!
L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 5
MUSIQUE LA CENDRE ET LE MIEL
« LES MORTS SONT MORTS. LES MURS SONT DEBOUT », ET NOUS AUSSI « IL ME RESTE TOUTE CETTE VIE ET J’EN FERAI UN JARDIN » (CORBEAU) ÉLISE BLAIS-DOWDY
Le 15 mars dernier, plus de 50 personnes se sont réunies au centre communautaire de La Motte afin de célébrer le lancement de La cendre et le miel, le tout dernier projet musical de Massy Emond. Une tournée ainsi qu’un lancement à Montréal sont également prévus. C’est dans le chant transperçant d’un voilier d’outardes que s’amorce une balade sonore de moins d’une heure au cœur de l’expérience du deuil de l’être aimé. Plus qu’un appel à tendre l’oreille, l’écoute de l’album est une invitation à marcher, pas à pas, aux côtés de l’artiste dans cette démarche d’introspection courageuse, bilan du cheminement à travers la mort et l’urgence de vivre. La cendre et le miel, c’est un agencement de captations sonores (oiseaux, vagues, vent, trucks, bruits de pas et de poêle à bois) principalement réalisées à La Motte. Ce sont des textes qui enveloppent, à l’image d’une berceuse bienveillante, et qui sont livrés par une voix qui ne tremble pas. Ce sont aussi des arrangements musicaux captivants, allant du blues trash, en passant par un Jingle Bell’s hawaïen, ficelés par le son confiant du violoncelle et à la rondeur du piano. Par un temps gris et poudreux, les convives étaient invités à se joindre à la fête au village qui réunissait habilement des chansons sur la mort, sur le désir, et sur le lien au territoire, suivis de déhanchements au rythme de prestations musicales festives. Du lot, on comptait la formation amicale Roclourt, Dany Twist de La Motte et son remixage de la Toune du pape, devenue Toune du BAPE, et Max Motton qui, dans ses chansons, tente de convaincre Drake ou Dr. Dre de lui donner un peu de sous…
6 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
La perte de l’autre, à travers les changements brusques, définitifs et douloureux, c’est aussi prendre conscience de sa propre finalité. Pour Massy Emond, « l’empreinte laissée par l’être cher a induit un surplus d’âme, de vitalité ». La pièce l’Ode au poêle à bois apparaît d’ailleurs comme un affront clair à la mort, la défiant droit dans les yeux, rugissante : « Je corde le chaos que la perte a causé, je n’attends personne je fais du café. Je chauffe. (…) Je chasse la mort, la tient à distance, lui fait peur à pisser avec mon bûcher, je chauffe. » « LA FRONTIÈRE NOUS LA REPOUSSERONS À COUPS DE RÊVES ET D’ILLUSIONS » (FLY IN FLY OUT)
Le travail de Massy Emond s’inscrit plus largement comme une lumière brute sur les réalités sociohistoriques et économiques de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle s’intéresse à la « nordicité, au front pionnier, au féminisme en région-ressource », à l’américanité, des thèmes omniprésents dans l’ensemble de son œuvre et bien concentrés dans la pièce Fly in fly out, comme dans sa vie personnelle. La Motte, village qu’elle habite depuis plus de 10 ans est d’ailleurs en proie à des tensions sociales face à la possibilité d’y développer une mine de lithium à ciel ouvert, forme d’exploitation du territoire qu’elle critique vivement : « Les open-pits ont permis une autre façon de fracturer la terre, le paysage et les communautés. (…) Je considère que j’ai une responsabilité envers ce territoire qui me fait vivre. Une partie du sensible de ma vie est dans cette forêt. Et il en va de même pour plusieurs d’entre nous. C’est un lieu que j’ai apprivoisé et qui m’a appris en retour. Cette forêt m’habite. » C’est apaisé et ébranlé que l’on arrive à terme d’une écoute de La cendre et le miel, véritable baume accompagnateur à travers le deuil, et à la fois puissant rappel à l’ordre quant à la brièveté de la vie et notre responsabilité commune envers le territoire qui nous porte.
L I T T É R AT U R E
LES RENDEZ-VOUS ÉTRANGES D’ANNIE THÉRIAULT KEARNEY LISE MILLETTE
Pendant plus de 30 ans, Annie Thériault Kearney a accumulé toutes sortes d’histoires et des récits empreints de mystères et d’irréel. Après avoir réuni ses notes manuscrites, elle a publié un premier livre dédié aux phénomènes étranges. « Je veux vous faire découvrir ce qui m’a fait passer des nuits entières, des semaines durant et même des mois à rédiger, composer, colliger, réfuter, approuver, regretter même parfois », écrit-elle en avant-propos de son livre Les témoins de l’étrange (Éditions de l’Apothéose). À 47 ans, Annie Thériault Kearney se dit sereine et prête à « assumer » le contenu d’un livre qui trouvera assurément de nombreux sceptiques. Le livre réunit un ensemble d’anecdotes et d’observations. Si plusieurs récits proviennent de personnes de l’AbitibiTémiscamingue, l’auteure ne se limite pas à la région ni même au Québec. « Je ne m’arrête pas seulement aux ovnis, je vais plus loin. Je fais aussi des recherches sur le paranormal et la cryptologie », ajoute Annie Thériault Kearney.
COURTOISIE
Le livre présente une carte régionale des observations, des croquis et des esquisses, ainsi que des pistes. À n’en pas douter, le livre piquera la curiosité, en fera peut-être sourire quelques-uns ou alimentera des discussions de salon. « Je suis prête à assumer. Parfois aussi, les gens lisent et souvent, ils ont moins peur de parler par la suite de ce qu’ils ont eux-mêmes cru voir ou ressentir », ajoute-t-elle.
Annie Thériault Kearney a procédé au lancement de son livre en avril à RouynNoranda et tiendra un second lancement le 18 mai à Montréal, avant de revenir dans la région pour le Salon du livre à Amos.
SALON DU LIVRE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
RENCONTRES ET PLAISIRS LITTÉRAIRES ZACHARY MARCOUX, ÉTUDIANT À L’ÉCOLE SECONDAIRE D’AMOS
CHEMIN FAISANT DE FERNAND BELLEHUMEUR MICHAËL PELLETIER-LALONDE
« Il ne faudrait pas être surpris de constater que je parle toujours de moi. Pascal disait que “le moi est haïssable”. Je sais! Mais, comment pourrait-il en être autrement dans cette périlleuse entreprise? Alors, au risque de me faire haïr… ». Ainsi va une des mises en garde faite au lecteur par Fernand Bellehumeur en ouverture de Chemin faisant, son dernier livre paru l’an dernier aux Éditions En Marge. Livrés dans une écriture franche, sans fioritures, les quinze récits qui composent cet opus reviennent sur les « […] moments ou les événements les plus marquants de [la] vie [de l’auteur] ». De son enfance baignée de soleil dans une Fugèreville qu’on croirait intemporelle à une implication professionnelle et sociale nourrie, en passant par un engagement sacerdotal dont il finit par « défroquer », le chemin de Fernand Bellehumeur étonne par sa diversité : aumônier, principal de l’École normale d’Amos, directeur régional du programme Multi-Média, aspirant marxiste-léniniste... Mais ce chemin nous frappe aussi par la toile de fond qui semble le tisser : un engagement soutenu pour la région et ses gens. Si Fernand Bellehumeur « parle toujours de lui », force est d’admettre qu’il parle aussi toujours des autres. Normal, sans doute, quand on leur a consacré, par dévotion ou par la force des choses, des parts substantielles de notre vie. Et c’est ainsi que, dans Chemin faisant, la tranche de vie cède régulièrement le pas à d’exaltantes pages d’histoire. Citons à cet égard le puissant récit de son bras de fer contre la Noranda dans le but de faire reconnaître la responsabilité de l’entreprise dans les dommages causés à sa propriété du fait des émanations d’anhydride sulfureux (SO2) sortant de ses cheminées. Puis de la lutte qui s’est ensuivie – jusqu’à devenir « la bête noire de Minéraux Noranda » – notamment au sein du Comité permanent sur l’environnement de Rouyn-Noranda. Or, on le sait, faire plier ces géants industriels n’est pas de tout repos. Et la pente à remonter pour les citoyens qui s’y frottent est raide : « Même si n’importe quel être sain faisait sans hésitation un lien entre le SO2 et ses effets sur la végétation, la compagnie exigeait des preuves irréfutables et s’en tirait toujours, décourageant ainsi tout citoyen qui refusait de baisser pavillon. » Une fois refermées les pages du livre, il apparaît clair que Fernand Bellehumeur fait partie de ces quelques personnes qui veillent sur la mémoire pour l’empêcher de s’engourdir. Du type à poser des jalons sur la route, chemin faisant. N’est-ce pas d’ailleurs là l’entreprise du premier livre de l’auteur, pour lequel il a reproduit une partie de l’abondante correspondance de ses oncles et tantes avec leur père, Joseph « Pit » Bellehumeur, parti incognito du Témiscamingue un jour de 1914 refaire sa vie dans l’Ouest canadien? (Partir : les lettres de Pit Bellehumeur, publié en 1996 aux Éditions Stanké; le livre est aujourd’hui épuisé, mais certaines bibliothèques de la région en gardent heureusement un exemplaire.)
Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue : quel bel événement pour partager nos découvertes littéraires et rencontrer les auteurs qui nous bouleversent tout en nous faisant rire! Cette année, célébrons la liberté d’expression et la diversité littéraire que les organisateurs et les présidents d’honneur qui se sont succédé au fil des années nous amènent à constater. Sur ce, levons notre verre à ce projet qui se perpétue! L’événement se tiendra au complexe sportif d’Amos du 23 au 26 mai prochain et accueillera l’auteur Samuel Larochelle comme président d’honneur. Originaire d’Amos, Samuel Larochelle compte deux livres à son actif : Lilie l’apprentie parfaite et Lilie l’apprentie amoureuse. Le troisième tome de cette série qui s’adresse au public adolescent sera publié un peu plus tard cette année. À l’occasion de son passage au Salon du livre, M. Larochelle fera plusieurs visites dans les écoles de la région et sera responsable d’un cabaret littéraire, une nouveauté qu’il est conseillé d’aller découvrir. De plus, en apprenant qu’il serait le président d’honneur du salon, M. Larochelle s’est dit très fier et a explosé de joie. Les bibliophiles pourront également compter sur la présence de nombreux auteurs et éditeurs de la région qui y présenteront leurs récentes parutions. Parce qu’il s’agit d’une occasion unique de rencontrer nos auteurs favoris, d’échanger avec eux et de leur partager nos commentaires, j’encourage chacun à participer à cet événement. Je souhaite à tous d’y passer de beaux moments, de s’amuser et de prendre le temps d’en profiter pleinement. Bonne lecture! L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 7
PRIX LITTÉRAIRE DES COLLÉGIENS 2019 Les cinq textes sur le Prix littéraire des collégiens ont été rédigés par des étudiants du programme Arts, lettres et communications du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, sous la supervision de madame Stéphanie Hébert.
LAURÉAT DU PRIX LITTÉRAIRE DES COLLÉGIENS
UN DERNIER SOUFFLE D’ESPOIR
UNE HISTOIRE DE FAMILLE
JESSICA GAUTHIER
ANN-SOPHIE GIRONNE
Solitude. Désert. Abandon. Trois termes qui définissent l’existence du narrateur du tout premier roman de Jean-Christophe Réhel, Ce qu’on respire sur Tatouine (Del Busso Éditeur. À travers les yeux d’un trentenaire, anonyme ou presque jusqu’aux dernières pages, l’œuvre expose le quotidien plutôt misérable d’un homme atteint de fibrose kystique. Gravitant du Super C à son sous-sol de Repentigny, en passant par l’hôpital, celui-ci, inspiré de Star Wars, rêve d’une existence meilleure sur une autre planète, Tatouine.
Auteure uruguayenne immigrée au Canada à l’âge de 15 ans, Lula Carballo se montre fascinée par la culture, la littérature et la langue québécoises. C’est d’ailleurs en français qu’elle écrit Créatures du hasard (Cheval d’août éditeur), une autofiction dans laquelle elle tente de représenter aussi fidèlement que possible son pays d’origine et ses mœurs. Elle y rend hommage à sa grand-mère, femme excentrique et flamboyante qui l’a marquée et à qui elle dédie ce premier roman.
La structure du roman, dépourvue de chapitres et ne constituant qu’un seul bloc, reflète l’existence, en apparence désorganisée, du personnage principal. Étouffant par moments, ce choix stylistique évoque l’effet de la maladie sur le corps du personnage. Avec des touches humoristiques, l’auteur réussit toutefois à adoucir cet aspect oppressant. Aussi, c’est grâce à son langage métaphorique que Réhel, connu pour ses poèmes, réussit à séduire ses lecteurs : « Mon lit prend la forme de mon corps. Quand je marche, je prends la forme du trottoir. Quand je parle, je prends la forme des niaiseries que je peux dire. Je fais l’inventaire de mes médicaments. J’en ai tellement... » À première vue, Ce qu’on respire sur Tatouine présente un personnage passif, voire inactif, face à la situation à laquelle il est confronté, ce qui peut rendre le lecteur plus indifférent. On y sent toutefois le refus de l’auteur de rendre son personnage tragique, héroïque ou encore de susciter la pitié. Grâce à la désinvolture de son antihéros, Jean-Christophe Réhel parvient à déconstruire les stéréotypes du combat contre la maladie. Au bout du compte, cette œuvre remplie de sensibilité vient chercher le lecteur au moment où celui-ci s’y attend le moins. L’auteur tend vers un mode de pensée où l’être humain serait libre de vivre sans toutes les obligations sociales. Le narrateur souhaite simplement profiter de son dernier souffle sur Tatouine. Il veut respirer.
Celui-ci, qui se déroule dans les années 1990 donne la parole à une fillette de 9 ans d’un quartier populaire qui raconte sa vie et celle du groupe de femmes marginales qui l’entoure. Exclue de leurs activités, la petite les observe et les imite alors qu’elles sont aux prises avec des problèmes de jeux. Le roman aborde principalement le hasard, la famille, la misère, ainsi qu’une forme de féminisme. En effet, le rapport qu’entretiennent ces femmes avec les jeux de hasard nuit à leurs relations entre elles. Elles sont décrites en tant que sujets actifs du récit. L’auteure se montre ainsi féministe en mettant en évidence les femmes de son pays, exemplaires ou non. L’ouvrage constitue une suite de fragments où chaque chapitre représente un souvenir tiré du journal intime de la narratrice enfant, dont le style est simple, minimaliste : « À l’heure de la sieste, il m’est strictement interdit de briser le silence. Je dois marcher sur la pointe des pieds et prévoir des déguisements en cas d’ennui extrême. » Les souvenirs, illustrés par des photos, sont présentés dans un ordre évoquant également le hasard. Certains pourraient penser que la succession d’anecdotes rend le récit trop rapide et nuit à l’attachement aux personnages. Pour ma part, j’ai trouvé cette idée intéressante, bien que trop facile en apparence. Dans ce roman succinct, chaque élément ne me semblait pas assez élaboré. Toutefois, la façon naïve de raconter rend la lecture légère et amusante. On ne peut nier non plus la beauté du style de l’auteure. L’univers inhabituel qu’elle décrit saura donc charmer les lecteurs, tant la voix de la narratrice, crue et parfois tordue, s’avère profondément singulière.
Prix d’excellence en arts et culture de l’Abitibi-Témiscamingue 2019
Félicitations aux lauréats de Rouyn-Noranda! PRIX PARTENARIAT : École Notre-Dame-de-Protection PRIX RELÈVE : Johannie Séguin PRIX ORGANISME - INTÉGRATION DES TIC : Petit Théâtre du Vieux Noranda PRIX CRÉATEUR DE L’ANNÉE : Matthieu Dumont LA VILLE VOUS REMERCIE DE CONTRIBUER À LA VITALITÉ CULTURELLE DE NOTRE COMMUNAUTÉ! 8 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
PRIX LITTÉRAIRE DES COLLÉGIENS 2019
UN UNIVERS EN PAPIER DE SOI
DE MOTS ET D’IMAGES
ADAM TRÉPANIER
JÉRÔME BARRIÈRE
La littérature a le pouvoir de transporter les lecteurs à un moment ou à un autre de l’histoire du monde. Le roman de Dominique Fortier Les villes de papier, paru en août 2018 chez Alto, retrace la vie d’Emily Dickinson, une poète américaine du XIXe siècle, du printemps de sa vie jusqu’à son décès. On la suit de son nid familial au séminaire, pour finalement la retrouver isolée dans sa maison, dévouée à l’écriture. On découvre sa vision unique du monde, comme à travers un kaléidoscope. Elle trouve dans la littérature une liberté : « Dans un livre écrit par un Français, ce soir-là, Emily lit l’histoire d’un Juif ayant vécu cent vies. Cent vies, la belle affaire. Et pas une fois il n’avait été un oiseau. »
« Longtemps, pendant mon enfance, quand j’étais plantée devant la télévision, ma mère pouvait s’approcher sans que je détecte sa présence. Elle devait alors répéter mon nom trois ou quatre fois avant que je revienne à ce qu’elle nommait “la réalité”. »
En parallèle, certains passages illustrent les réflexions de la narratrice, un alter ego de l’auteure. Des anecdotes de sa propre vie, alternant avec la vie de Dickinson, signalent une quête commune d’un chez-soi où elles peuvent créer dans le dépouillement. D’ailleurs, le style léger de l’écriture facilite la lecture. L’ouvrage en soi adopte une allure d’antan, car la fleur séchée en couverture, les pages rugueuses et la douce odeur citronnée qui s’en dégage rappellent un vieux livre. Le roman offre un récit apaisant qui mêle faits historiques et fiction, ce qui peut plaire à tous. Alors que les interventions de la narratrice semblent parfois interrompre l’intimité qu’a le lecteur avec Emily, elles peuvent aussi être vues comme un hommage à une écrivaine avec qui elle se sent liée, entre autres par l’admiration. Grâce à cet ouvrage, j’ai pu découvrir le monde intérieur d’une auteure et ses poèmes qui n’ont pas été appréciés à leur juste valeur à son époque. Le livre est rendu accrocheur par son personnage principal qui garde un esprit enfantin, par son innocence et sa pureté, préférant une vie simple en solitaire avec sa sœur, ses textes et son jardin.
Depuis l’invention de la télévision au XXe siècle, la frontière entre le réel et la fiction est de plus en plus mince, et c’est là-dessus que Karoline Georges s’interroge dans De synthèse (éditions Alto). Dans ce roman, une narratrice sans nom, à la fin d’une carrière de mannequin, s’isole afin de poursuivre sa quête vers la création de l’image parfaite, représentée par Anouk, son avatar numérique. Cependant, la mort imminente de sa mère la force à quitter son monde virtuel afin de réintégrer la réalité. Cette intrigue est habilement servie par un groupe restreint de personnages – une jeune femme et ses parents – mais percutants. Même si ceux-ci pourraient paraître antipathiques en raison de leur détachement, voire de leur froideur, leurs défauts servent bien la réflexion sur les relations humaines. Cette œuvre d’anticipation traite donc non seulement de technologie et de rapports entre l’humain et l’image, mais aussi de famille et de liens mère-fille qui se heurtent à de nombreuses barrières, autant réelles qu’immatérielles. Dans un style ciselé, le récit se compose de plusieurs temporalités d’abord séparées, mais qui se rejoignent afin de concilier passé, présent et futur. Cependant, De synthèse brille avant tout par sa manière d’aborder lucidement la relation avec la fiction et les images que peut avoir quelqu’un ayant grandi les yeux rivés à la télévision. L’auteure évite toutefois de se faire moralisatrice, préférant soulever des questions plutôt que de donner des réponses. Sa vision de la technologie, optimiste tout en demeurant réaliste, trahit d’ailleurs un niveau de compréhension élevé de la façon dont nous interagissons avec celle-ci. Tous ces éléments font de ce livre une lecture extrêmement intéressante, abordant des questions universelles que se pose l’humanité par rapport à sa propre évolution et à la façon de survivre à la souffrance. Ils permettent au lecteur de s’infiltrer, à travers les mots, dans un monde d’images.
Somme toute, le livre Les villes de papier de Dominique Fortier relate la vie d’une poète enfin reconnue qui, malgré un quotidien épuré, évoluait dans un univers complexe.
ENTRE SEXE ET POLITIQUE JESSIE BLANCHETTE
Querelle de Roberval (éditions Héliotrope), hommage au célèbre Querelle de Brest (1947) de Jean Genet, est une œuvre saisissante ayant le pouvoir de choquer les âmes sensibles. Récit à l’odeur de sciure et de sueur, la « fiction syndicale » de Kevin Lambert noue deux fils narratifs qui se rejoignent dans le titre. En effet, le terme « querelle » se rapporte autant au conflit de travail touchant une scierie de Roberval qu’au prénom du héros, un travailleur homosexuel dont le destin multiplie les clins d’œil à la tragédie grecque. Dès le départ, un prologue cru et franc plonge les lecteurs au cœur de la vie de Querelle et de sa sexualité : « Chaque fois, ses mains qui les immobilisent dans le lit, sa verge longue et raide qu’il enfonce jusqu’aux couilles font jouir les garçons souillés, les scandaleux garçons écartés, les garçons avaleurs de son foutre sucré. » Pourtant, l’histoire du jeune homme et la description de la microsociété homosexuelle de Roberval ne composent pas l’essentiel du récit; Querelle est entouré de collègues parfois excentriques et occasionnellement misogynes. Ceux-ci soulèvent des questions sur les inégalités sociales et font réfléchir au mal-être individuel et collectif. Certains personnages étant motivés par leur propre réussite, le roman se veut aussi une formidable démonstration de l’individualisme moderne.
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Les thèmes tabous sont exploités avec brio par la plume audacieuse de l’auteur. Les phrases surprennent par la puissance des émotions véhiculées, certains paragraphes plus provocants pouvant même dégoûter le lecteur avec des scènes brutales, voire obscènes. Cependant, les passages sur le syndicalisme, thème traité avec originalité, offrent une belle unicité à l’œuvre. Il devient même difficile pour le lecteur de prendre parti entre les patrons et les grévistes, une particularité très appréciable. Un alter ego suffisant et présomptueux de l’auteur va jusqu’à intervenir dans le récit pour offrir une défense ironique au patronat. Donc, gravitant dans un univers au réalisme perturbant, Querelle de Roberval a le pouvoir de faire réfléchir ses lecteurs en les laissant meurtris et secoués, pour le meilleur et pour la grève.
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C U L T U R AT CHRONIQUE
www.fclat.com
LA PERMACULTURE : VOUS CONNAISSEZ? ISABELLE DION, PROPRIÉTAIRE DE LA LUCARNE VERTE
Quand je demande aux gens s’ils connaissent la permaculture, ils me répondent souvent : « Ah! C’est pas le truc de jardinage avec les buttes? » Ou encore : « C’est quand on fait pousser ensemble trois plantes qui vont s’aider mutuellement? »
du 4 au 9 Juin
festival de contes et légendes en abitibi-témiscamingue mardi 4 juin Ouverture officielle du FCLAT
5 à 7 - Salle du festival (entrée libre)
les 5 à 7 du festival En formule cabaret avec conteuses et conteurs
Je suis contente de constater qu’ils ont déjà entendu parler de la notion, et je souris en répondant : Ça fait effectivement partie de la permaculture! Mais c’est beaucoup plus que ça…
Concours de la Grande menterie
Je me rappelle encore la journée où j’ai découvert le mot « permaculture ». Une belle journée d’été, je prenais un café à une table de la terrasse de l’Éco-Café Utopia, à Sherbrooke, où j’étais entourée de plantes. Elles me faisaient oublier la rue passante juste à côté. Il y en avait partout entre les tables. Mon café n’a jamais été aussi bon que sur cette terrasse! J’étais tombée sous le charme de cet endroit. En observant les plantes, même si je n’y connaissais rien, certaines me semblaient familières. J’ai su après qu’il y avait des asperges, un poirier, des fraisiers… En payant mon café, j’ai remarqué la carte professionnelle d’Écomestible, l’entreprise qui avait réalisé cet aménagement paysager.
Contes Okikeska de Pierro Labrèche et Sur les rives de la Wabakin de Martha Saenz de la Calzada
De retour chez moi, j’ai fait une recherche sur Google et j’ai appris qu’Écomestible faisait de l’« agriculture paysagère » et utilisait la permaculture pour concevoir ses aménagements de façon écologique et résiliente. J’ai lu aussi que l’un des principes fondamentaux de la permaculture veut que « le problème soit la solution ». Pour l’expliquer, les propriétaires ont repris l’exemple des limaces et des canards : si on a trop de limaces dans notre jardin, en inversant notre perspective on peut se dire qu’en fait, il n’y a pas assez de canards pour les manger! De cette façon, notre « problème » devient une ressource pour nourrir nos canards. En plus d’éviter le travail de contrôle des limaces, on obtient en bonus des canards qui nous apportent du fumier et de la nourriture! Ce jour-là, j’ai appris que le secret pour arriver à un tel équilibre consiste à créer, à force d’observer nos propres réalités terrain, un écosystème inspiré de la nature, adapté à nos besoins et à notre environnement. Le mot-clé de la permaculture est donc le design qui nous permet d’agir de façon créative et appropriée à notre situation. Le mot « permaculture » est tellement utilisé aujourd’hui qu’il est devenu un mot fourre-tout. Chacun y met du sien et l’interprète à sa façon. C’est une bonne chose, si on ne s’y perd pas! Pourtant, malgré sa popularité à certains endroits, ce mot reste inconnu à la majorité d’entre nous. J’vous le dis : si vous vous préoccupez de l’avenir de l’humanité et que vous souhaitez vivre dans un environnement qui vous ressemble et qui répond à vos besoins, vous devez connaître ce mot! Le vrai cœur de la permaculture, ce sont ses principes éthiques, qui nous encouragent à prendre soin des humains et de la Terre et à partager équitablement. La vraie enseignante, c’est la nature elle-même : elle nous montre tout ce que nous avons besoin de savoir si on l’observe bien. Il n’est jamais trop tard pour commencer, et tout le monde n’a pas à cultiver sa nourriture. Chacun, à sa façon, peut cheminer à l’aide de la permaculture et se montrer utile à l’environnement. Parce que la permaculture, c’est avant tout un guide dans notre vie, et non pas un ensemble de techniques à respecter. Si vous souhaitez en apprendre plus à ce sujet, vous pouvez participer au Salon de la permaculture 2019 qui se tiendra ce dimanche 5 mai, de 8 h 30 à 16 h, à l’Amosphère à Amos. Plus de renseignements au lucarneverte.com. Au plaisir de vous y rencontrer!
Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org 10 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
19h30 - Microbrasserie Le Prospecteur (10$)
5, 6 et 7 juin, 17h - Salle du festival (entrée gratuite/sortie payante)
mercredi 5 juin
19h - Théâtre Lilianne-Perrault, La Sarre (entrée libre)
Les sorties du festival - Soirée de contes
19h30 - Salle Malartic Ludique (10$) Ciné-conté 19h30 - Salle du festival (15$, étudiant 10$, membre Ciné-club Promovues : gratuit avec carte)
jeudi 6 juin
Soirée de contes Métissée serrée - Joséphine Bacon, Robert Seven Crows et Nicolas Landry 19h - Salle du festival (15$) Les sorties du festival - Soirées de contes La grande conteuse de l’Abitibi, Renée Robitaille 19h - Salle Skinoramik, Sainte-Germaine-Boulé (10$) Duo Sylvain Vigneau et Patrick Courtois 19h30 - L’Amalgame Pub Urbain, Amos (10$) Une grande conteuse de France, Jeanne Ferron 20h - Cabaret de la Dernière chance, Rouyn-Noranda (15$)
Soirée Slam poésie, contes & musique - 2 grands performeurs, 6 slameurs, 3 musiciens Les Grands Hurleurs 20h - Parc Albert-Dumais (entrée libre)
vendredi 7 juin Les sorties du festival - Une premiere soirée de contes à La Corne 19h30 - Sous-sol de l’Église Saint-Benoît (15$, prévente 10$)
Voyage à Kitcisakik - Voyage conté, souper et contes autour du feu Départ 18h30 - Salle du festival (transport organisé), Kitcisakik (20$)
samedi 8 juin Contes au refuge - Joséphine Bacon, Patrick Courtois, Louise Magnan et Sylvain Vigneau
9h30 - Refuge Pageau, Amos (prix d’entrée du Refuge) Les sorties du festival - Contes pour enfants (entrée libre) Jeanne Ferron 10h30 - Bibliothèque de Val-d’Or Louise Lavictoire 13h30 - Bibliothèque d’Amos Renée Robitaille 15h - Bibliothèque de Rouyn-Noranda
Souper gastronomique en contes et en musique 18h - Hôtel Forestel (70$, taxes et pourboire inclus)
Virée au Pow-Wow de Pikogan En soirée - Pikogan (entrée libre)
dimanche 9 juin Marathon Brunch et contes - 16 conteuses/conteurs se succèdent durant 4 heures 10h - Salle du festival (20$) Parcours d’histoires d’églises - Orgue et contes 14h - Église Saint-Sauveur, présence de l’organiste (15$)
Atelier Herboristerie d’hier et d’aujourd’hui avec Joan Pawnee P. 14h - Boutique Jardins des Druidesses (15$)
deux mondes se racontent avec Antonine Maillet et Daniel Saint-Germain (10$) Vendredi 7 juin, 10h - Les Jardins du patrimoine, Amos Vendredi 7 juin, 15h - Résidence Le Boréal, Val-d’Or Samedi 8 juin, 15h - Salle du festival
Billets disponibles en ligne au www.fclat.com Passeports Festival (80$ adulte/50$ étudiant) et Billets du Souper gastronomique (70$) en vente à la Galerie du livre de Val-d’Or uniquement (argent comptant). Salle du festival : 1072, 2e Av., Val-d’Or, 819-825-9085
ARTS VISUELS
RÉGION INTELLIGENTE CHRONIQUE
S’ABREUVER AU CODE SOURCE LIBRE MICHEL DESFOSSÉS
Faisant un grand garçon de moi-même, je présumais, dans ma dernière chronique, qu’une charte du développement numérique et connectif s’imposait pour toute société territoriale qui se revendiquait de devenir intelligente, numériquement Sous mon gouvernement (tant qu’à y être, allons-y à fond)*, je donnerais plein de responsabilités et de devoirs aux citoyens numériques et responsables que nous devrions être. Mais là, attention! Il n’y a pas qu’aux citoyens que revient la tâche de signer en bas de la feuille. Sous ma dictature bienveillante (voilà qu’il en remet!)*, les organismes publics, privés et ceux du domaine de la recherche devraient cosigner la charte territoriale du numérique et du connectif protégeant nos droits personnels. Oui, mais, me direz-vous, il y a des lois qui garantissent la protection de nos renseignements personnels! C’est vrai! Au détour des années 2000, le Québec notamment a senti le besoin d’encadrer l’usage des informations nous concernant (comme votre dossier de santé) dans la constitution de banques de données informatiques.
JACQUES BARIL
UN SCULPTEUR DE L’ABITIBI AU NUNAVIK MARIANE MÉNARD ET MICHÈLE PAQUETTE
Depuis une vingtaine d’années, Jacques Baril sculpte le métal et la neige. Cet artiste établi à Gallichan a récemment effectué un voyage à Puvirnituq au Nunavik au cours duquel il a fait vivre une expérience artistique de sculpture sur neige à des élèves de l’école Iquasivik. Pour des jeunes du primaire, les occasions de rencontrer des artistes et de créer de véritables projets artistiques sous leur supervision constituent des moments exceptionnels, mais rares. Le programme La culture à l’école du ministère de la Culture et des Communications permet de concrétiser ces rencontres, de faire vivre des expériences mémorables aux élèves ainsi qu’aux artistes. C’est dans le cadre de ce programme que le sculpteur Jacques Baril s’est rendu à Nunavik du 19 au 31 mars dernier en compagnie de sa conjointe, l’artiste miniaturiste Liliane Gagnon. C’est toute l’expertise de Jacques Baril qui a été mise à profit au cours des ateliers de sculpture sur neige. L’objectif : faire émerger de la neige les rêves des enfants.
Le Code civil, la Charte des droits et libertés, des lois, des règlements balisent et rendent aliénables le droit à la réputation et à la vie privée. À moins que vous consentiez à céder vos droits en bas du contrat de n’importe quelle application. À ce sujet, je vous invite à jeter un coup d’œil au document développé par le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides. Très instruisant! Mais sous la houlette de ma gouverne (c’est pas fini, vous êtes prévenus)*, il faudrait aussi enchâsser dans notre charte régionale une vision du développement numérique qui ne sera pas qu’économique, mais citoyenne aussi. Oui, mais me direz-vous, n’y a-t-il pas une stratégie numérique québécoise qui édicte même les contours de ce qu’est un territoire intelligent? Je vous l’accorde! Mais entre nous, quelle municipalité de la région a fait part de son plan de transformation numérique à ses citoyens? Ou, minimalement, d’une quelconque action en ce sens? Bien, réjouissonsnous, citoyennes et citoyens! Car, oh surprise, il y en a une qui a mis huit jeux de données numériques sur le site de Données Québec les rendant ainsi publiques : Rouyn-Noranda en décembre 2018. La quasi-absence d’inscriptions municipales sur le site de Données Québec démontre l’abyssale difficulté pour nos institutions à s’investir dans de telles démarches. Sous ma visionnaire, mais vigilante direction (dernière fois, promis)*, la région se doterait, par sa charte, d’un service de médiation numérique qui aurait pour mandat d’accompagner nos municipalités, institutions et entreprises vers une véritable stratégie de développement en intelligence territoriale connective. Car, malgré l’urgence d’agir ici, individuellement, nos municipalités n’ont que très peu de moyens pour réaliser la stratégie territoriale et à valeur citoyenne ajoutée, ne serait-ce que celle à laquelle les conviait la Stratégie numérique québécoise de 2017. Et ce n’est pas avec une intention de finir l’implantation d’Internet à haute vitesse sur 10 ans que le gouvernement fédéral accompagnera « comme du monde » notre développement numérique. Et le premier budget caquiste? Pour le court terme, il a annoncé une contribution de 330 M$ à l’intelligence artificielle, surtout en compétitivité des entreprises. Un peu plus réactif que Justin, Legault annonce 305 M$ en 5 ans pour finir de brancher les régions. Faisons donc contre mauvaise fortune, bon cœur. C’est donc sous la gouverne de la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue (enfin, un peu de réalisme politique!), que devrait se faire cet exercice de démocratie citoyenne qui nous conduira sur les sentiers ensoleillés de chartes territoriales de l’intelligence connective! On finira bien par « ploguer » tout le monde un jour, profitons du temps que l’on a pour bien faire les choses. * blague à répétition
COURTOISIE
Après avoir extrait les blocs de neige directement du sol avec l’aide des enfants, le sculpteur a proposé une expérience de création rapide en taille directe, c’est-à-dire sans croquis préalable. Ensuite, les jeunes ont confié le fruit de leur travail à l’artiste : « Par des gestes précis et expéditifs, je leur fais découvrir la face cachée de leurs rêves. Quelques coups de gouge ici et là, et je fais apparaître la forme recherchée, permettant ainsi aux élèves de découvrir en quelques instants la position des formes dans l’espace, les motivant à compléter le travail avec leur propre vision, leur propre énergie. » Ce voyage a aussi été l’occasion pour Jacques Baril de rencontrer des artistes de Puvirnituq et des communautés avoisinantes. L’artiste a en effet profité de son passage pour participer à un concours de sculpture sur neige et sur glace inter communautés, une expérience au cours de laquelle il a fait la connaissance d’artistes locaux, discuté avec eux de la création ainsi que de la vie dans le Grand Nord. Bien qu’il ait voyagé à quelques reprises au Nunavik, ces aventures procurent toujours des émotions à Jacques Baril : « C’est la 4e année que je visite les territoires du Nunavik afin de partager ma passion de la sculpture avec ces humains accueillants, joviaux et intenses. Je reviens chaque fois un peu bouleversé de ces rencontres surréalistes entre humains de cette Terre et de l’emprise du blizzard sur le paysage. »
Christine Moore DÉPUTÉE D’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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/ChristineMooreNPD
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ENVIRONNEMENT OPINION
EST-CE QU’A VAUT VRAIMENT LA PEINE QU’ON POLLUE POUR RIEN? RODRIGUE TURGEON
Un million de bouteilles en plastique sont achetées chaque minute dans le monde. Selon une étude scientifique diffusée par The Guardian le 8 avril dernier, les bouteilles en plastique constituent désormais la plus grande menace envers les cours d’eau européens. Ici, Recyc-Québec estime qu’un milliard de bouteilles sont consommées chaque année. Pire, la grande majorité de celles-ci évitent toujours la voie du recyclage. Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours, une organisation nationale vouée à la protection et à la gestion responsable de l’eau, se console en constatant que « 70 % des cégeps et des universités de notre province ont banni la vente de bouteille d’eau sur leurs campus ». Une voie qu’a récemment empruntée la métropole, inspirée par cinq autres villes de la province s’étant vu remettre le titre de communautés bleues. En marge de ce réveil environnemental, la MRC d’Abitibi ratifiait, le 20 juin 2018, la Charte de l’eau. Une initiative qui, bien que louable dans son ensemble, comprend une série de dispositions visant à « maximiser les retombées […] économiques de l’exploitation industrielle de l’eau », sans toutefois faire mention des conséquences environnementales dramatiques engendrées par les bouteilles d’eau en plastique. La tolérance de notre région à ce fléau planétaire ne date pas d’hier. Marc Bouchard, ancien résidant d’Amos, rassemble depuis 23 ans d’innombrables documents faisant état de l’intérêt marqué de nos institutions locales envers l’industrie de l’eau embouteillée. Dès 2004, un rapport auquel ont collaboré la Ville d’Amos et la Société de l’or bleu (ancêtre de la Société de l’eau souterraine Abitibi-Témiscamingue) qualifiait d’« opportunité » la « croissance mondiale de la demande pour l’eau embouteillée » et l’arrivée d’« une entreprise d’embouteillage qui assure[rait] une promotion de l’eau des eskers ». Au chapitre des « menaces », aucune trace des impacts écologiques directement occasionnés par la propagation des bouteilles. Y figurent pourtant les « redevances que devront payer les entreprises qui utiliseront l’eau »…
Quinze ans plus tard, notre fière région est devenue l’hôte asservi de quatre compagnies qui embouteillent notre richesse d’une valeur inestimable (Eska, L’Or bleu, Ech2o Water, Onibi). Et qu’est-ce qu’on en retire? Des redevances de 0,00007 $ par litre. « Des peanuts comparativement aux profits incroyables », juge, avec raison, la directrice générale d’Eau Secours. Et c’est sans compter les emplois perdus dans la région depuis la récente centralisation à Montréal d’une grande partie de la production d’Eska. Poussé à son paroxysme, le paradoxe de notre relation avec cette industrie aberrante révèle qu’un consommateur paiera sa bouteille « de 1000 à 1500 fois plus cher qu’un verre d’eau coulant du robinet », toujours selon Eau Secours. Pouvez-vous me dire qui, dans votre entourage, a les moyens de s’acheter, à 10 000 $, un sandwich qui en vaut réellement 7 $? Pratiquement tout le monde, d’ici au sud de la province, est en mesure d’accéder à un réseau public d’aqueduc offrant une eau de qualité égale, voire meilleure, à celle que les embouteilleuses s’efforcent de nous présenter comme étant « pure ». Pourquoi donc s’obstiner à vendre la ressource à des gens qui n’en n’ont aucunement besoin plutôt que de la donner à des populations qui en nécessitent vitalement? Là, on aurait de quoi être fier de nos eskers pis vivre éthiquement d’amour et d’eau pure. Je crois que la réponse de notre région doit passer par une discussion locale et inclusive. Un échange libre de toute tentative d’influence de l’industrie, qui s’est déjà suffisamment abreuvée de notre mendicité abjecte. Une version bonifiée de cet article est disponible en ligne.
Faites le plein de découvertes Choisir Desjardins, c’est aussi encourager les événements culturels d’ici. Bonne saison estivale 2019!
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ENVIRONNEMENT
ENVIRONNEMENT CHRONIQUE
ADOPTER UN MODE DE VIE « ZÉRO DÉCHET » EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE LYDIA BLOUIN
LYDIA BLOUIN
Le mouvement zéro déchet a le vent dans les voiles depuis quelque temps en Abitibi-Témiscamingue. Il s’agit de réduire la quantité de déchets que l’on produit, incluant le recyclage, dans le but de diminuer son impact environnemental. Pour vous donner quelques astuces, j’ai rencontré les ambassadeurs du groupe Facebook Mouvement Zéro Déchet Abitibi-Témiscamingue – Le Forum : Francis, Stéphanie, Ariane, Jessyca et Isabelle. La page réunit déjà plus de 4500 membres, soit 2 à 3 % de la population régionale. Cette plateforme vise à faire de la sensibilisation, échanger et informer les gens sur les sujets en lien avec l’écologie, dont la réduction des déchets. On y découvre notamment l’un des piliers de base du zéro déchet, les 5 R (dans cet ordre) : Refuser ce dont on n’a pas besoin, comme les circulaires, les factures papier ou les emballages (en achetant en vrac).
Réduire ce qu’on ne peut pas refuser, par exemple en diminuant le gaspillage alimentaire, en devenant végétarien ou en achetant local (pour diminuer le transport). Réutiliser soi-même, vendre, donner, acheter usagé avant d’acheter neuf ou donner une deuxième vie (par exemple, en prenant un vieux pyjama pour créer des guenilles). En plus, avec le projet d’économie circulaire entamé par les ambassadeurs, il y a beaucoup de produits qui trouvent preneurs, comme les sacs de lait ou les boîtes d’œufs. Recycler en s’assurant que le produit est bien recyclable (et qu’il n’entre pas dans le projet d’économie circulaire… ou bien, si vous avez une idée sur la manière de le réutiliser, n’hésitez pas à le partager avec le groupe!). Rendre à la terre en compostant vos aliments, votre brosse à dents en bambou (attention : les poils de certaines marques ne se compostent pas) ou autres. Concrètement, les gens sont de plus en plus conscientisés à la protection de la planète. C’est ainsi que plusieurs épiceries en vrac ont ouvert leurs portes dans les derniers mois : Écolo-vrac à Amos ou Aki à Val-d’Or. À Rouyn-Noranda, la Semence est de plus en plus achalandée.
L’ÉCONOMIE ATTENDRA BIANCA BÉDARD, M. SC GÉOGRAPHIE
Le 11 mars dernier, la ministre déléguée au Développement économique régional était de passage dans la région. En entrevue à l’émission Des matins en or, sur les ondes d’ICI Abitibi-Témiscamingue, elle affirmait que selon elle, il est primordial de : « Faire le développement économique dans le respect de l’environnement ». Interrogée à propos du projet Sayona alors que l’on nageait encore dans l’incertitude de la décision du ministre de l’Environnement en ce qui concerne le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), elle a affirmé : « Pour moi, c’est clair que j’ai une préoccupation davantage au niveau de l’environnement et de l’acceptabilité sociale […] l’économie peut attendre ». L’économie attendra. Une affirmation surprenante, qui ne reflète pas le discours de la classe politique provinciale et fédérale des dernières années. En 2013, Québec s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 20 % d’ici 2020 et de 37,5 % d’ici 2035, sous leur niveau de 1990. En 2018, l’ancien premier ministre Philippe Couillard soulignait que le Québec devait maintenir le cap des cibles, sans engendrer de pertes d’emplois. Quelques mois plus tard, le premier ministre François Legault affirmait que ces cibles étaient irréalistes pour 2020 et qu’elles étaient reportées à 2030. Au fédéral, force est de constater que le Canada ratera également sa cible de réduction de 30 % des émissions de CO2, par comparaison aux émissions de 2005, d’ici 2030. Il semble même que l’écart se creuse davantage, alors que le gouvernement fédéral appuie trois projets de pipelines majeurs issus des sables bitumineux. Aujourd’hui, le parc automobile et le transport de marchandises ne cessent de croître, s’ajoutant aux projets industriels qui menacent d’augmenter significativement les émissions de GES, comme le projet Énergie Saguenay, qui émettrait 7 millions de tonnes de GES annuellement. Un rapport publié récemment souligne que la pollution de l’air est une source importante de mortalité. On lui attribuerait 8,8 millions de décès par année à l’échelle mondiale. La pollution atmosphérique pourrait avoir des conséquences sur la hausse des problèmes cardiovasculaires, des effets sur le cerveau et sur la fertilité, notamment. Ainsi, le coût économique des problèmes de santé liés à la pollution environnementale est-il supérieur aux coûts des pertes d’emplois dans les secteurs économiques polluants? L’inaction climatique et le développement économique violent-ils les droits fondamentaux des générations futures du droit à la vie et à la sécurité, prévu dans la Charte canadienne et québécoise des droits et libertés? À vous de juger.
Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!
Cela porte d’ailleurs ses fruits : Francis et Stéphanie produisent en déchets l’équivalent d’un sac d’épicerie aux trois semaines seulement. Ariane, elle, affirme ne pas être allée porter sa poubelle au bord du chemin depuis Noël. En comparaison, un Québécois moyen produit en moyenne 344 kilogrammes de déchets par an, selon les statistiques du Conference Board of Canada. Bref, on peut obtenir des résultats prometteurs en étant créatif et ingénieux : avec 20 % d’énergie, on peut obtenir 80 % de résultat, par exemple en apportant des contenants au cas où on irait au restaurant. « Nous aimerions que les gens gardent en tête que c’est facile, affirme Jessyca, que ça se fait petit à petit et que, oui, ça a un impact, les changements individuels. » N’hésitez pas à aller faire un tour sur le groupe pour plus d’informations et d’astuces. Vous pouvez également consulter leur nouvelle page Facebook, Ambassadeurs Zéro Déchet A-T, sur laquelle ils font part régulièrement de leurs nouveaux projets, notamment celui d’économie circulaire, ou des conférences en lien avec le mode de vie zéro déchet.
I N D I CEB O H EM I E N .O RG
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MÉDIAS ET SOCIÉTÉ CHRONIQUE
ÉPISTÉMOPHOBIE ET CLIMATOSCEPTICISME LOUIS-PAUL WILLIS, PH. D. EN ÉTUDES CINÉMATOGRAPHIQUES, PROFESSEUR ET DIRECTEUR DE LA MAÎTRISE EN CRÉATION NUMÉRIQUE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Racontées longtemps par le cinéma populaire hollywoodien, les potentielles catastrophes naturelles, qu’elles soient causées ou non par l’activité humaine, sont souvent réglées avec une simplicité déconcertante au sein de ces récits filmiques où un seul héros arrive généralement à sauver la planète du cataclysme à venir. Ces récits sont d’une simplification telle que le héros arrive à concilier la lourde tâche de sauver le monde avec une autre tâche à laquelle tout spectateur s’identifie aisément : il sauve sa famille et son environnement immédiat aussi! Dans cette optique, bien que le cinéma populaire raconte depuis longtemps les dangers qui nous guettent, sa mise en scène largement réductrice semble avoir généré des schèmes de pensée encore plus nuisibles que les catastrophes elles-mêmes au sein de l’imaginaire contemporain. En fait, les mises en scène typiques du film catastrophe font abstraction d’un élément fondamental : dans les faits, la crise climatique qui s’annonce au fil des prochaines années et décennies est d’une complexité qui rend toute discussion la concernant particulièrement ardue. Les solutions seront d’une complexité nécessitant la mobilisation d’innombrables compétences et connaissances scientifiques. Pourtant, dans le contexte socionumérique qui est le nôtre, plusieurs personnes semblent se fonder sur de simples mèmes partagés via Facebook pour argumenter autour de la question des changements climatiques. La facilité avec laquelle un mème peut cristalliser une opinion est déconcertante, surtout à cause de l’aspect extrêmement réducteur de cette forme de communication. Cette circulation d’une information fondamentalement visuelle, incomplète et généralement biaisée participe activement à la montée d’un populisme dont la réaction face aux dérèglements climatiques demeure presque aussi dangereuse que les dérèglements eux-mêmes.
La combinaison de ces deux éléments – la simplification des problématiques dans les récits populaires et la montée d’un populisme proprement socionumérique – contribue à générer un phénomène qui semble s’accentuer dans le contexte social et médiatique actuel : l’épistémophobie, ou la peur de la connaissance. Nous sommes tellement investis dans la logique socionumérique que nous tendons à omettre le fonctionnement même des médias socionumériques où nous sommes les architectes de nos propres fils d’information. Autrement formulé, nous tendons à nous entourer uniquement de l’information qui fait notre affaire et qui conforte nos valeurs. Lorsqu’un expert vient contredire une croyance fortement implantée, et relayée à outrance par des outils aussi réducteurs que des mèmes, le discours ambiant va permettre la montée d’une méfiance face à l’expert, sans se pencher sur la provenance extrêmement partisane et biaisée du mème qu’il contredit. Cette épistémophobie constitue un défi de taille, et un danger immense pour la citoyenneté et la démocratie de demain. Elle constitue également un élément non négligeable dans la problématique des changements climatiques. Quand un président américain confond les termes changements climatiques et réchauffement climatique, dans le but de disséminer un climatoscepticisme mal informé fondé sur le constat très localisé des vortex polaires connus en Amérique du Nord depuis quelques années, il faut absolument s’inquiéter. Car dans ce contexte d’épistémophobie rampante, trop nombreux sont les gens qui vont se laisser conforter par ces discours extrêmement réducteurs et truffés d’erreurs, sans prêter attention aux nombreux experts qui, pourtant, s’évertuent à expliquer la différence cruciale entre ces deux termes beaucoup trop confondus. Dans une société où le savoir n’a jamais été aussi accessible, il est désolant de constater que la peur même de ce savoir risque de jouer un rôle au sein des problèmes majeurs que nous allons léguer à nos enfants. Cela me ramène à un mème qui circule beaucoup en ce moment : une image d’une jeune fille à la chevelure bouclée d’or, emprisonnée dans un océan de femmes en burqas. Ce mème porte la légende suivante : « Québec, 2050. Pourquoi t’as rien fait? » Partagée à d’innombrables reprises, ce mème n’arrive aucunement à répondre à la question évidente, à savoir comment les 3 % de Québécois de confession musulmane vont instaurer la charia au cours des 30 prochaines années. Il aurait été beaucoup plus opportun de placer cette jeune fille devant les conséquences des dérèglements climatiques; la légende aurait alors pu demeurer identique. Sans doute ce mème aurait-il été beaucoup moins partagé…
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ENVIRONNEMENT
ARRANGEZ-VOUS AVEC NOS
TRI À LA MRC DE TÉMISCAMINGUE
TROUBLES!
MARIANE MÉNARD
DANIEL GAGNÉ
Alors que la Ville de Rouyn-Noranda et les MRC d’Abitibi, d’Abitibi-Ouest et de la Vallée-de-l’Or réfléchissent à des stratégies pour implanter la collecte des matières organiques au cours des prochaines années, la MRC de Témiscamingue procède à la collecte à trois voies depuis décembre 2011.
Le contenu de ce texte est tiré d’un échange entre l’auteur et le militant écologiste Henri Jacob.
COURTOISIE
MIEUX JETER : SENSIBILISATION AU
Un peu de coq à l’âne pour parler des poissons, des arbres, des insectes, des humains… et de leur environnement. Il nous faudrait cinq planètes pour répondre à toutes nos exigences. S’il nous est impossible de respecter la Terre, de respecter la vie qui la peuple, comment pourrons-nous donner aux enfants ce que nous n’avons plus, parce que nous aurons perdu le combat de la survie, face à notre boulimie? Un peu de retenue serait bienvenue, même si cela nous coupait de fruits exotiques à longueur d’année. La vie sur Terre doit être une préoccupation constante; la forêt n’est pas que du bois de construction, elle abrite la vie, de la grenouille au caribou, des insectes aux poissons. Elle est la mère de l’eau claire, de l’air pur, du bonheur brut. La biodiversité menacée et le climat déréglé sont trop souvent examinés à la lorgnette du transitoire et des technologies à bonifier, qui permettront de faire des profits pour un bon moment encore. Il existe pourtant d’autres façons de faire, mais nos systèmes politiques fonctionnant par cycles de quatre ans semblent incompatibles avec ces solutions qui demandent du temps pour faire leurs preuves.
Parmi les difficultés de la collecte à trois voies, on pense entre autres à la qualité du compost et à la qualité du recyclage. Combien de matières se retrouvent dans le mauvais bac chaque semaine au moment de la collecte? Et qui ne s’est jamais demandé, devant un emballage plastique ou une brochure plastifiée, « est-ce que cela se recycle? ». Améliorer la gestion des déchets domestiques a des répercussions environnementales non négligeables puisque cela permet de diminuer considérablement la quantité de déchets destinés à l’enfouissement. L’enfouissement est une pratique polluante, et les matières résiduelles du Témiscamingue doivent de surcroît être transportées à Rouyn-Noranda, ce qui fait aussi grimper l’empreinte carbone associée à la production de déchets. En plus des impacts environnementaux de telles pratiques, les conséquences d’une gestion du tri non optimisée ont aussi une teneur économique, explique Katy Pellerin, directrice du centre de valorisation et responsable de la gestion des matières résiduelles à l’écocentre de Fabre : « On doit transporter les déchets à RouynNoranda, ce qui coûte près de 900 000 $. Plus on diminue le bac noir, plus on composte et plus on recycle, plus on diminue cette facture », constate-t-elle. Afin d’encourager les citoyens à adopter de bonnes pratiques en matière de tri, la MRC de Témiscamingue a mis en place plusieurs mesures et élaboré divers outils. Parmi ces stratégies d’optimisation, Mme Pellerin mentionne la mise à jour du site Web de la MRC afin de faciliter l’accès aux renseignements transmis aux citoyens. Disponible en ligne, la campagne d’information, sensibilisation et éducation (ISÉ) comprend entre autres des astuces pour limiter sa production de déchets, pour améliorer le tri et pour contrer différentes difficultés liées au recyclage, au compost ou aux ordures. Ajoutons qu’en 2016 et 2017, un éco conseiller a effectué 164 visites dans des écoles et entreprises dans le but d’épauler les établissements dans la mise en place de stratégies visant à optimiser la gestion de leurs déchets, une démarche à la suite de laquelle on a constaté une amélioration de la qualité des différentes catégories de matières résiduelles. Les rubriques d’information et capsules vidéo concernant la gestion des matières résiduelles peuvent être consultées sur le site Web de la MRC de Témiscamingue.
De la lumière tout près HECTOR VALLET HÉLÈNE FORTIN LYNE VACHON ISABELLE ROBY ÉDITH BRISEBOIS GABRIELLE DEMERS VIOLAINE LAFORTUNE SABINA CHAUVIN-BOUCHARD
3 MAI AU 2 JUIN 2019
Par exemple, en 1990, dans le cadre d’un colloque abitibien sur le sac vert, l’idée d’utiliser la ligne de chemin de fer du nord au sud afin d’apporter le recyclage à Senneterre où il serait traité avant d’être envoyé vers les grands marchés avait été évoquée. Bien qu’elle ait fait l’unanimité, cette proposition qui aurait permis de traiter le recyclage à même le territoire et de manière moins polluante est restée sans suite, pour des raisons politiques qui n’étaient pas du ressort des citoyens. Dans un autre ordre d’idées, nous n’utilisons que 10 % de l’or extrait des mines, ce qui signifie que nous pourrions en fermer 9 sur 10 de manière à éviter 90 % des dégâts causés par cette industrie. Cela permettrait d’ailleurs de léguer aux générations futures un peu des ressources de ce pays. Il est ici question de développement responsable, évidemment. Malheureusement, il n’y a que les crises majeures pour nous faire entendre raison. À la suite d’un cataclysme, les gens se parlent, se viennent en aide. Entretemps, nous sentons la menace du mur qui se lève et nous optons pour le suicidaire réflexe d’accélérer la cadence. Pouvons-nous imaginer à quel point la proposition de vider une mine en un jour pourrait intéresser d’investisseurs? La concrétisation de cette idée folle ferait la preuve que la supposée création d’emplois n’existe que pour rendre socialement acceptable n’importe quel projet. Devant cette réalité, le constat qui s’impose pour Henri Jacob est que l’action citoyenne est essentielle : « Même si les défis semblent insurmontables, nous avons le devoir de nous engager. Nos actions ne sont peut-être que des grains de sable, mais plus il y en aura dans l’engrenage de la surconsommation, plus elle grincera et finira par s’enrayer. Seule l’action peut changer le cours des choses. »
Ce n’est pas rien, ce n’est peut-être pas grand-chose, mais ce n’est pas rien MARC-OLIVIER HAMELIN GABRIELLE BRAIS-HARVEY JANICK BURN ANTOINE CHARBONNEAU-DEMERS SABINA CHAUVIN-BOUCHARD STEVEN GIRARD ZOÉ JULIEN-TESSIER PIER-ANTOINE LACOMBE KARINA PAWLIKOWSKI
29 MARS AU 26 MAI 2019
MUSEEMA.ORG
L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 15
MA RÉGION, J’EN MANGE! CHRONIQUE
TARTE GANACHE AU CHOCOLAT, MIEL ET FLEUR DE SEL BRIGITTE GAGNÉ, L’ESCALE HÔTEL SUITE
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VILLE DE LA SARRE - CULTURE, PATRIMOINE ET TOURISME
16 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
9 mai au 16 juin 2019
CROÛTE DE TARTE 1 tasse farine 2 c. à table sucre à glacer 30 g (1 once) chocolat noir 125 ml (½ tasse) beurre ramolli MÉTHODE
GARNITURE 200 g (7 onces) 125 ml (½ tasse) 125 ml (½ tasse) 2,5 ml (½ c. à thé) 2 75 ml (¼ tasse)
chocolat noir crème 35 % miel fleur de sel œufs beurre salé
CROÛTE DE TARTE - Mettre tous les ingrédients dans un robot et mélanger - Étendre avec les doigts dans une assiette à tarte amovible de 20 cm (8 po) - Réfrigérer 30 minutes et cuire au four 10 minutes à 190 °C (375 °F) - Laisser refroidir GARNITURE - Fondre le chocolat au bain-marie - Porter à ébullition la crème, le miel et fleur de sel - Fouetter légèrement les œufs, y verser la crème en remuant - Ajouter le chocolat fondu et le beurre - Verser dans la croute et laisser reposer 2 à 3 heures Cette tarte est un bijou de saveurs. Salé et sucré sont un plaisir pour le goût.
ENVIRONNEMENT
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FAIRE ENTENDRE L’ESKER ST-MATHIEU-BERRY JUSQU’À MONTRÉAL ALEXIS LAPIERRE
Le 15 mars dernier s’est tenu à la Coop Les Récoltes de Montréal l’événement Symbiose des mots, une soirée poétique et musicale portant sur l’enjeu de la protection de l’esker Saint-Mathieu-Berry. Près de 70 personnes se sont réunies pour profiter des talents de différents artistes de l’Abitibi-Témiscamingue. Entre autres, Raôul Duguay a présenté un plaidoyer philosophique sur l’importance de l’eau avant d’interpréter quelques-unes de ses chansons. La poète valdorienne Louise Desjardins a récité quelques œuvres apaisantes tirées de son dernier recueil Ciels métissés (Écrits des Forges). Originaire de Ville-Marie et également poète, Karelle Falardeau a cité ses écrits emplis de sensibilité. Tout au long de la soirée, les lectures étaient entremêlées de la musique de Charles Lapierre, artiste originaire d’Amos et membre du groupe Excavation et Poésie, et de celle de Planète Fongo qui a interprété ses chansons inspirées des natures tropicales et nordiques.
MARIE-ÈVE DIGNARD
L’événement se voulait un écho au Comité citoyen de protection de l’esker Saint-Mathieu-Berry qui veille à la pérennité et à l’intégrité de cette précieuse formation géologique devant le projet minier de l’entreprise Sayona Mining. Rodrigue Turgeon, l’un des porte-paroles de ce comité, était présent pour éclairer les citadins sur la question. Il était accompagné de Marie-Ève Maillé, professeure associée à l’Université du Québec à Montréal, qui a fait part de son expertise sur l’acceptabilité sociale dans le cadre de projets d’exploitation de ressources naturelles.
En bref, l’événement était un excellent moyen d’allier une cause environnementale aux plaisirs de la poésie et de faire connaître cet enjeu qui semble toucher la population bien au-delà du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
25 MAI 01 JUIN AU
PRÉSENTATEUR OFFICIEL
2019 INFOS : 819 797-8288 / SANS FRAIS 1 877 997-8288
BILLETS EN VENTE : FGMAT.COM
15 SPECTACLES EN SALLE : CHRISTIE LENÉE - RICHARD DESJARDINS SYMPHONIQUE - JAMES FOREST RÉMI BOUCHER - MATT ANDERSEN - LES GRANDS HURLEURS - ANTOINE BOYER & SAMUELITO - AYRAD STRIKING MATCHES ET...
21 H
JEUDI 30 MAI
20 H
MARDI 28 MAI
20 H
SAMEDI 25 MAI
The Great Guitars
Kema Baliardo
The Marcus King Band
20 H
DIMANCHE 26 MAI
48 $ Présenté par :
MERCREDI 29 MAI
Natalie MacMaster & Donnell Leahy
Opal Ocean Scène Goldcorp – Éléonore | Centre de Congrès R-N
40 $ Présenté par :
Scène Goldcorp – Éléonore | Centre de Congrès R-N
48 $ Présenté par :
Scène Goldcorp – Éléonore | Centre de Congrès R-N
54 $ Présenté par :
SAMEDI 1ER JUIN 21 H
54 $ Présenté par :
Scène Goldcorp – Éléonore | Centre de Congrès R-N
20 H
MARTIN TAYLOR, FRANK VIGNOLA, VINNY RANIOLO & LAURENCE JUBER Scène Goldcorp – Éléonore | Centre de Congrès R-N
International Guitar Night
LUCA STRICAGNOLI, ANTOINE BOYER, SAMUELITO & CENK ERDOGAN Scène Goldcorp – Éléonore | Centre de Congrès R-N
54 $ Présenté par :
DO MAJEUR
L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 17
PRIX D’EXCELLENCE PRIX D’EXCELLENCE C'est le 10 avril dernier au Théâtre des Eskers d'Amos que le Conseil de la culture l'Abitibi-Témiscamingue a tenu sa 19e EN ARTS ET CULTURE EN ARTS ETdeRemise CULTURE de prix d'excellence en arts et culture
DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
FÉLICITATIONS AUX LAURÉATS LES FINALISTES 2019 SONT :
Photos : Dominic McGraw
LES FINALISTES 2019 SONT :
SYLVIE TREMBLAY
ÉCOLE NOTRE-DAME-DE-PROTECTION
JOHANNIE SÉGUIN
PRIX MEMBRE HONORIFIQUE Remis par le Conseil de la culture de l'Abitibi-Témiscamingue
PRIX PARTENARIAT Remis par l'Indice bohémien
PRIX RELÈVE Remis par la Fabrique culturelle
CAROLINE ARBOUR
BIENNALE INTERNATIONALE D’ART MINIATURE DE VILLE-MARIE PRIX COUP DE CŒUR des prix aura Remis La par remise la Ville d'Amos, hôtesse deslieu prixle MERCREDI 10 AVRIL PRIX DU PUBLIC Remis par au THÉÂTRE DES ESKERS à Amos dans une formule 5 TVA À 7 Abitibi-Témiscamingue
PETIT THÉÂTRE DU VIEUX NORANDA PRIX ORGANISME : INTÉGRATION DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS Remis par M. Pierre Dufour, ministre régional
Félicitations aux finalistes
Le Conseil de la culture remercie ses précieux partenaires qui ont rendu possible la tenue de cet événement
La remise des prix aura lieu le MERCREDI 10 AVRIL
MATTHIEU DUMONT LAURENT LESSARDau THÉÂTRE DES ESKERS à Amos dans une formule 5 À 7
PRIX TRAVAILLEUR DE L'OMBRE
PRIX CRÉATEUR DE L'ANNÉE EN ABITIBI TÉMISCAMINGUE Remis par le Conseil des arts et des lettres du Québec
Félicitations aux finalistes
LE CONSEIL DE LA CULTURE REMERCIE SES PRÉCIEUX PARTENAIRES QUI ONT RENDU POSSIBLE LA TENUE DE CET ÉVÉNEMENT.
Le Conseil de la culture remercie ses précieux partenaires qui ont rendu possible la tenue de cet événement
18 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
HISTOIRE
BARON ANDRÉ KERVYN DE VOLKAERSBEKE JEAN-YVES PARENT, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU TÉMISCAMINGUE
À la fin du XIXe siècle, pour de nombreuses personnes aisées des États-Unis et d’Europe, le Témiscamingue sauvage est très attirant, soit pour une visite, soit pour y établir un domaine (Domaine Brown). Certains choisissent même de s’y installer, comme le comte de Saint-Laon (Villa Nouvelle-France) et le baron de Kervyn. Ce dernier a demeuré 18 ans au Témiscamingue. André de Kervyn, baron de Volkaersbeke, est né près de Bruges en Belgique, le 17 septembre 1874. Il obtient son diplôme d’agronome à 21 ans, en 1895. Il décide de venir passer une année avec deux de ses frères au Témiscamingue pour chasser et pêcher. La région lui plaît tellement qu’il s’achète trois lots de colonisation dans le canton Duhamel. Il en fait une ferme expérimentale et se construit une magnifique demeure à trois étages.
AU D’EXPOSITION CENTRE D’AMOS… AUCENTRE CENTREAU D’EXPOSITION D’AMOS…
D’EXPOSITION D’AMOS… DÈS DÈSLE LE12 12AVRIL AVRIL
Lueurs et trajectoires II
Lueurs etet trajectoires II II Lueurs trajectoires Élisabeth Picard [Sculpture-installation] Élisabeth Picard Élisabeth Picard Inspiré par cette exposition… les enfants
[Sculpture-installation] de 4 et 5 ans sont invités à participer [Sculpture-installation] à un conte interactif animé par Céline
Jean-Michael Seminaro Jean-Michael Seminaro Jean-Michael Seminaro
CHRONIQUE
Lafontaine le 8 mai et le 14 mai. Réservation requise au 819 732-6070.
Il retourne chez lui pour épouser, le 25 septembre 1900, Marthe Van de Kerchove, née le 7 avril 1873, et il amène son épouse s’installer dans ce pays neuf. Il fait construire, à Ville-Marie, un moulin à farine avec tout ce qu’il y a de plus moderne pour le faire fonctionner, là où se trouve aujourd’hui la boutique Chocolats Martine. À l’époque, le quai public est situé à « La Pointe » au sud de la Baie-des-Pères. Il fait venir un meunier de Belgique pour exploiter le moulin.
De l’impossibilité De l’impossibilité de disparaître De l’impossibilité dede disparaître disparaître
Le baron incite les agriculteurs à produire du blé pour alimenter son moulin. En 1898, il achète un wagon entier de graines de semences de blé. Alors que la guerre hispano-américaine bat son plein, des spéculateurs veulent lui acheter le contenu du wagon. Il préfère plutôt faire transporter le tout au Témiscamingue pour vendre les graines aux agriculteurs au prix qu’il les avait payées. Le baron permet même aux fermiers de le payer seulement au moment de la récolte. Un beau geste de sa part, sachant que les colons n’étaient pas fortunés.
Mariane Tremblay Mariane Tremblay Mariane Tremblay [Médiums et [Médiums et et techniques mixtes] techniques mixtes] [Médiums techniques mixtes]
Quelques années plus tard, le baron vend ses terres et ne conserve que le moulin.
Dès le 16 mai, distribution gratuite de plants d’arbres dans le cadre du Mois de l’arbre et des forêts !
En 1913, le baron quitte Ville-Marie pour retourner en Belgique, en s’assurant que ses taxes et assurances sont payées pour deux ans. Il confie la gestion de ses affaires au comte de Saint-Laon. En 1914, la guerre éclate, le baron est enrôlé et perd tout contact avec le Témiscamingue. Des lettres d’amis de Ville-Marie timbrées d’août 1914 ne seront reçues qu’en janvier 1919. Cette même année, le baron apprend que son moulin a été vendu pour les taxes non payées et qu’il a été exproprié sans aucune indemnité. Le moulin sera la proie des flammes, même si l’eau pour l’éteindre ne devait pas manquer... Le baron meurt le 19 mai 1961, sans jamais revenir au Témiscamingue. La dernière lettre donnant des nouvelles du couple sera écrite par la baronne à l’éditeur de La Frontière en mars 1957.
Centre d’exposition d’Amos Centre d’exposition d’Amos Centre d’exposition d’Amos re 222, 1re Avenue Est | 819 732-6070
222,222, 1 Avenue Est |Est 819| 819 732-6070 1re Avenue 732-6070 Mardi de à 17 h MardiMardi de 9de h à9912hhàhà12 et12h13hethet13 3013hàh30 1730àh 17 h h et de 19 h à 21 h Mercredi au vendredi h1730 Mercredi au vendredi de 13dehde 3013 à30 h età 17 de 19 h à 21 h Mercredi au vendredi 13 h Samedi et dimanche deà 17 13hh à à1717hh et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h
Grâce auausoutien financier du du Grâce soutien Grâce au soutienfinancier financier du
VARIÉTÉS
33E SEMAINE DES ARTS HARRICANA
Cette année encore, la Commission scolaire Harricana nous convie à la semaine des arts, qui se tiendra au Théâtre des Eskers d’Amos du 29 avril au 3 mai 2019. Nous aurons droit à des prestations artistiques variées et de qualité, allant de l’animation au chant, en passant par la danse et le théâtre. Près de 1200 élèves du primaire et du secondaire, répartis dans 18 écoles, se dévoileront sur scène ainsi que dans une exposition visuelle qui se tiendra au foyer du Théâtre des Eskers. Il faut savoir qu’en 2011-2012, la Fédération des commissions scolaires du Québec a décerné un prix à la Commission scolaire Harricana pour son projet culturel qu’est la semaine des arts. De plus, le 29 septembre 2016, cet événement a reçu une distinction de la Ville d’Amos à titre de trésor culturel. Chaque année, la population d’Amos accueille chaleureusement ces jeunes qui ont travaillé pendant des mois pour parfaire un spectacle dont ils sont très fiers. Puisque l’expression orale est une habileté scolaire à développer, le personnel s’implique activement à faire de cet événement majeur une réussite année après année. Cette fois,
sous le thème Y’a de l’art dans l’air, certains vous diront à leur façon : Danser c’est la vie ou encore Le bonheur est à Sacré-Cœur. La programmation complète du spectacle est d’ailleurs déjà disponible sur la page d’accueil du site de la Commission scolaire Harricana au csharricana.qc.ca. Le public est convié à 5 représentations qui se dérouleront sur 5 jours, dès 19 h, au coût de 8 $ par soirée en prévente, ou 10 $ à l’entrée. Il est possible de se procurer les billets auprès du secrétariat des écoles participantes. Les élèves vous réservent un spectacle haut en couleur. Si vous acceptez le pari, gageons que ces jeunes pourraient vous surprendre!
COMMISSION SCOLAIRE HARRICANA
DARQUISE ROBERT
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20 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
DE PANACHE ET DE LAINE CHRONIQUE
SUR L’ÎLE AUX MOUETTES GABRIEL DAVID HURTUBISE
Sur l’île aux mouettes se pille le silence des eaux. Chaque matin la même histoire : une complainte, puis une autre. Pleurnichent les oisillons, se chamaillent les sots. On y expie ensemble sa faute. Toutes les fautes. En canon, par la bouche on se répond : c’est moi, c’est toi! Si bien qu’on ne s’intéresse plus au doux bruit des flots, pas même les matelots. Dans la forêt de l’île vit un vieux cèdre, comme il est grand. Depuis mille ans, voisin de flaque, miroir d’oiseau. Avec le temps, il nous cache l’eau. Miroir, miroir. Comme il est gros. Qu’on le hache, qu’on le brûle, trop c’est trop. Sur le roc mis à nu, plus que des mouettes. Miroir, miroir. Que le reflet de l’eau. Deux îles, deux moi. Ma moue de mouette. Comme je suis beau. J’aurais voulu être un faucon. Puis la nuit, plus d’oiseaux. Rien que la peur. Pas même l’amour du silence des flots. Noir, noir. Dès l’aube, l’espoir. À mille yeux ici le ciel se scrute. Petit oisillon se meurt. Viendra-t-on me sauver? Chaque jour cette manie; qui peut prétendre ne pas tenir à la vie? Tradition l’oblige, la mère se vide ailleurs. C’est vous, c’est eux. Ils n’ont pas de chance, les voisins. Raille davantage la progéniture, car c’est bien dans la merde qu’elle se vautre. Dans la sienne et dans celle des autres. C’est moi, c’est toi. Elle coule sous nos palmes, salit notre honneur. Avant longtemps, le monde sera couvert d’horreur.
Festival Blues Eldorado
Moto-Film-Fest Abitibi
Et nous ne serons jamais faucons. À mille lieues d’ici la mère cherche l’île voisine. Là-bas, on se battait pour un bout de pain. Désormais, on vit dessus. À dos de castor, ils affluent vers l’île aux mouettes, les corbeaux. Peuvent-ils venir ici chez nous, dans nos urines? On se chamaille comme des chiots tandis que se déchaîne le torrent des flots. Qu’on tue les traîtres et qu’on les jette à l’eau! Mais ne sommes-nous pas tous des oiseaux? i. Ne voit-on pas la crue des eaux? ii. On ne s’intéresse plus au silence des flots iii. Se noient des milliers de corbeaux; iv. Ne voit-on pas la furie des eaux? v. On ne s’intéresse plus au torrent des flots vi. Comme il serait doux, le silence des sots vii. Qu’on retrouve enfin le doux bruit des flots
La Bannik
Venez célébrer avec nous les de
Le 27 août 2019 à 18 h au Bistro Paramount 15, rue Gamble Ouest, Rouyn-Noranda
BIENVENUE À TOUT LE MONDE! Confirmez votre présence à direction@indicebohemien.org ou au 819 763-2677
L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 21
subarurn.com
22 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2019
CALENDRIER CULTUREL
MAI 2019
Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
CINÉMA
MUSIQUE
JEUNE PUBLIC
THÉÂTRE
Pat & Mat 5 mai, Le Rift (Ville-Marie)
Harmonie au primaire 1er mai, Théâtre Télébec (VD)
Marionnettes en folie 4 mai, Bibliothèque municipale d’Amos
Compilation des meilleurs courts métrages d’animation (FIFEM) 25 mai, Cinéma La Sarre
Magnificat de John Rutter Ensemble vocal Florilège 3 mai, Église d’Évain (RN) 4 mai, Vieux-Palais (Amos)
Au pays du violon – Isabelle Fortin 4 mai, Bibliothèque municipale Desjardins de Macamic
Numéro complémentaire Compagnie de la 2e scène Du 26 avril au 11 mai Auberge Harricana (VD)
EXPOSITION
William Lafrance 4 mai, Agora des arts (RN)
Le poids de l’inexistant Montserrat Duran Muntadas 9 mai au 6 juin Centre d’art de La Sarre
Loud 4 mai, Salle Félix-Leclerc (VD)
Sur le village – Joanne Poitras 5 avril au 2 juin, Le Rift (Ville-Marie) Douce mélancolie – Sam Deshaies 5 avril au 2 juin, Le Rift (Ville-Marie) Lueurs et trajectoires II Élisabeth Picard Du 12 avril au 9 juin Centre d’exposition d’Amos De l’impossibilité de disparaître Mariane Tremblay Du 12 avril au 2 juin Centre d’exposition d’Amos À hauteur d’enfants 27 avril au 2 juin Centre d’exposition de Val-d’Or Jeannette Mercier Trudel Jusqu’au 3 mai, Société d’histoire et du patrimoine (La Sarre) Mettre la tête où l’on pense Michèle Lapointe Jusqu’au 5 mai, Centre d’art (La Sarre) Ce n’est pas rien, ce n’est peut-être pas grand-chose, mais ce n’est pas rien Du 29 mars au 26 mai MA musée d’Art (RN) Poésie picturale et historiettes Gilles Plante Jusqu’au 18 juin, MRC Vallée-de-l’Or D’accord – Mathieu Beauséjour Du 25 avril au 2 juin L’Écart (RN) Avant l’Abitibi : Territoire d’échanges, lignes de confluences Jusqu’au 17 janvier 2020 Centre d’archives – Maison de la culture d’Amos
Les voies du bonheur Ensemble vocal Émergence 4 et 5 mai, Salle Desjardins (La Sarre)
Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue 23 mai au 26 mai, Amos
Heure du conte 7 mai, Bibliothèque municipale d’Amos
DANSE
Les apprentis joailliers – Katia Martel 11 mai, Maison de la culture (La Sarre)
Elisapie 8 mai, Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN) 9 mai, Le Rift (Ville-Marie) 10 mai, Salle Félix-Leclerc (VD)
La bicicleta – Nana Raiz 12 mai, Bibliothèque municipale de Val-d’Or
Les notes d’or – Les compagnons du Nord 18 mai, Salle Félix-Leclerc (VD)
Tommelise – L’illusion Théâtre de marionnettes 15 mai, Agora des arts (RN) 20 et 21 mai, Salle Félix-Leclerc (VD)
Elle et moi – Marie-Mai 23 mai, Théâtre des Eskers (Amos) 24 mai, Le Rift (Ville-Marie)
LITTÉRATURE
On dessine! – Tristan Demers 3 mai, Salle Félix-Leclerc (VD) 4 mai, Le Rift (Ville-Marie) 5 mai, Théâtre du cuivre (RN) 6 mai, Théâtre des Eskers (Amos)
M - Danzhé 4 mai, Théâtre du cuivre (RN) Bal masqué 4 mai, Théâtre Télébec (VD) Spect-o-art 4 mai, Théâtre Meglab (Malartic) Le livre magique 5 mai, Théâtre Télébec (VD)
Mokatek et l’étoile disparue 20 mai, Agora des arts (RN)
Studio Rythme et danse 11 et 12 mai, Théâtre du cuivre (RN)
Justin St-Pierre et Michel Gentils 22 mai, Centre de musique et de danse (VD)
Le mobile : la marche du crabe 25 mai, Théâtre Télébec
École de danse PRELV 17 et 18 mai, Théâtre du cuivre (RN)
Rester forts – Marc Dupré 22 mai, Théâtre Télébec (VD) 23 mai, Théâtre du cuivre (RN)
HUMOUR
25 ans de passion École de danse d’Abitibi-Ouest 18 et 19 mai École de danse d’Abitibi-Ouest (La Sarre)
Bobby Bazini 24 mai, Théâtre Télébec (VD) 25 mai, Théâtre du cuivre (RN) Dialogue des carmélites Francis Poulenc 26 mai, Théâtre du cuivre (RN) L’hymne au printemps 26 mai Centre de musique et de danse (VD) Rob Lutes et Adam Karsh 30 mai Le Rift (Ville-Marie) Festival des guitares du monde 25 mai au 1er juin Rouyn-Noranda
Faire semblant – Réal Béland 1er mai, Théâtre du cuivre (RN) 2 mai, Théâtre Télébec (VD) Mélanie Couture 10 mai, Brasserie La Brute du coin (La Sarre) Préfère novembre – Louis-José Houde 8 et 9 mai, Théâtre du cuivre (RN) 10 mai, Théâtre des Eskers (Amos) Semi-croquant – Alexandre Barrette 14 mai, Le Rift (Ville-Marie) 15 mai, Théâtre du cuivre (RN) 16 mai, Théâtre Télébec (VD)
La cité de la danse vous présente son cirque 18 et 19 mai, Théâtre Télébec (VD)
DIVERS Spectacle Fusion 2019 8 mai, Théâtre Télébec (VD) Le cirque des frères Collini 9 au 11 mai, Agora des arts (RN)
Je m’en occupe! – Philippe Laprise 28 mai, Théâtre des Eskers (Amos) 29 mai, Théâtre du cuivre (RN)
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2019 23
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