FÉVRIER 2013 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 04 - NO. 005

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GRATUIT FÉVRIER 2013 ///VOL 4 - NO 5

Les Nonnes en Suisse Lancements Peluso et Archambault La culture à l’école Spécial Arts, sports et plein air Alex marche à l’amour! Concours p. 22

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CALENDRIER CULTUREL gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

F É VR IE R 2013 Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

CINÉMA De rouille et d’os de Jacques Audiard Lundi 4 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Catimini de Nathalie Saint-Pierre Dimanche 10 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) La pirogue de Moussa Touré Lundi 11 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Ésimésac de Luc Picard Dimanche 17 février 2013 Lundi 18 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

EXPOSITION Jean-Paul Hubert Du jeudi 10 janvier au dimanche 10 février 2013 Salle du conseil municipal (La Sarre) 50 ans de trésors sportifs - François Melançon, collectionneur Du jeudi 17 janvier au dimanche 17 février 2013 Centre d’art Rotary (La Sarre) Préoccupation - Nancy Morissette Du vendredi 11 janvier au dimanche 17 février 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or Projet ligne de vie - Chantal Vallière Du vendredi 11 janvier au dimanche 17 février 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or Comment être zen avec le beige Ariane Ouellet Du vendredi 25 janvier au dimanche 24 février 2013 L’Écart... Lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) Le tournoi - Marie-France Tremblay Du vendredi 25 janvier au dimanche 24 février 2013 L’Écart... Lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) AYITI LAVI - Jean-Fraçois Leblanc Du vendredi 11 janvier au dimanche 3 mars 2013 Centre d’exposition d’Amos Je t’aime 6e édition de la Semaine de la déficience intellectuelle Du jeudi 14 février au dimanche 10 mars 2013 Salle du conseil municipal (La Sarre) Signes et repères - Pierre Leblanc (Musée d’art contemporain des Laurentides) Du vendredi 18 janvier au dimanche 10 mars 2013 Centre d’exposition d’Amos Les Variations Assises - Serge Marchetta Du dimanche 20 janvier au dimanche 10 mars 2013 Galerie du Rift (Ville-Marie)

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L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013

Mes racines, mes amours Francine Marcoux Du vendredi 18 janvier au vendredi 15 mars 2013 La Galerie Notre-Dame (Lorrainville) Fleur et caillou - Musée minéralogique de Thetford Mines Du jeudi 21 février au dimanche 24 mars 2013 Centre d’art Rotary (La Sarre) Des insectes et des hommes L’Insectarium de Montréal Du vendredi 22 février au dimanche 14 avril 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or Joaillerie et entomologie : La rencontre de deux univers - Caroline Arbour Du vendredi 22 février au dimanche 14 avril 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or Entretiens au cabinet du Dr Von Hagens Élise Massy Du vendredi 22 février au dimanche 14 avril 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or Marc-Aurèle Fortin Paysages modernes du Québec traditionnel Du vendredi 25 janvier au dimanche 21 avril 2013 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Rouyn-Noranda, un monde de hockey Du dimanche 12 février 2012 au mercredi 3 septembre 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Pourquoi le lièvre, le lynx et l’orignal n’ont-ils pas de queues? Atelier Les Mille Feuilles, centre d’art imprimé Samedi 16 février et dimanche 17 février 2013 Fête d’hiver de Rouyn-Noranda

HUMOUR Les Denis Drolet - Comme du monde Mercredi 6 février 2013 Commission des loisirs de La Sarre Jeudi 7 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 8 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Samedi 9 février 2013 Théâtre des Eskers (Amos) Anthony Kavanagh - Anthony Kavanagh joue à domicile Mardi 12 février 2013 Théâtre des Eskers (Amos) Mercredi 13 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Jeudi 14 février 2013 Commission des loisirs de La Sarre Vendredi 15 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Alexandre Barrette - Alexandre Barrette... et personne d’autre! Mardi 26 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mercredi 27 février 2013 Commission des loisirs de La Sarre

I M P R O V I S AT I O N Match d’improvisation - Soirée de l’improvisation de Rouyn-Noranda Du jeudi 11 octobre 2012 au jeudi 21 mars 2013 Scène Évolu-son (Rouyn-Noranda) 2013 : l’Odyssée de la Connerie - Les Volubiles : Improvisation Haute Voltige Du vendredi 11 janvier au samedi 13 avril 2013 Le Petit Théâtre du Vieux-Noranda Match d’impro - Lalibaba Du samedi 27 octobre 2012 au samedi 20 avril 2013 Billard l’Adhoc (Amos)

MUSIQUE OSRAT - Mi-figue, mi-raisin Vendredi 1er février 2013 L’Écart... Lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) Samedi 2 février 2013 Galerie du Rift (Ville-Marie) Dimanche 3 février 2013 Centre d’exposition d’Amos Samedi 16 février 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or Dimanche 17 février 2013 Centre d’art Rotary (La Sarre) Frédéric Demers et Jacynthe Riverain 8 trompettes et 1 piano Dimanche 3 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Mario Peluso - Just’un autre beau rêveur Jeudi 7 février 2013 Théâtre du Rift (Ville-Marie) Jeunesses Musicales du Canada Clarinette et Piano Jeudi 14 février 2013 Théâtre des Eskers (Amos) Dimanche 17 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Marco Calliari - Soirée italienne avec Marco Calliari (Italo Invasion!) Vendredi 15 février 2013 Samedi 16 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Radio Radio – Havre de grâce Samedi 23 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Bruno Pelletier - Rendus là Samedi 23 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Daniel Lavoie - J’écoute la radio Mercredi 27 février 2013 Théâtre des Eskers (Amos) Jeudi 28 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Un ballon in maschera (Giuseppe Verdi) Nouvelle production - En rediffusion Samedi 9 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Rigoletto (Giuseppe Verdi) Nouvelle production - En direct Samedi 16 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Récital des élèves en chant populaire de Yvon Martel Samedi 2 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

T H É ÂT R E Ils se sont aimés – Entourage Spectacle Vendredi 1er février 2013 Théâtre des Eskers (Amos) Samedi 2 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Variations énigmatiques Théâtre Dream Team Mardi 5 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Mercredi 6 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 7 février 2013 Théâtre des Eskers (Amos) Yellow Moon - La ballade de Leila et Lee Théâtre de La Manufacture Mardi 19 février 2013 Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Toupie et Binou chantent sur la lune Koba Entertainment Mercredi 27 février 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 28 février 2013 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Capitaine Grosnez et le Secret Précieux Théâtre Jambe de bois Dimanche 10 février 2013 Théâtre des Eskers (Amos)

PAT R I M O I N E E T HISTOIRE Coeur de Colon Du lundi 30 avril 2012 au vendredi 15 mars 2013 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

AUTRES Agorat des Arts - 5 à 7 Tirage de 10 voyages au profit de la programmation jeunesse de l’Agora des Arts Jeudi 14 février 2013 Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Corporation des fêtes pour tout le monde - La Fête d’hiver de RouynNoranda Du vendredi 15 février au dimanche 17 février 2013 Presqu’île du Lac Osisko (Rouyn-Noranda)


GILLES PARENT PHOTO : ÉLISABETH PARENT

Mot_de_la_rédaction Une année fertile en projets!

//SOMMAIRE ARIANE OUELLET

//EN COUVERTURE

PORTRAIT 4 À LA UNE 5-6 CINÉMA 7

>> Nicole Gaulin L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ..................................................................... JOURNALISTES-COLLABORATEURS Dominic Ruel, Stéphanie Déziel, Martin Blais, Louis-Joseph Beauchamp, Josiane Cyr, Évelyne Papillon, Margot Lemire, Jeannine Provost, Émilise Lessard-Therrien, Chantale Girard, Sophie Ouellet, Astrid Barrette-Tessier, Geneviève Gariépy, Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Maxime Mélançon, Louise Lavictoire, Dominique Roy, Louise Lambert, Béatriz Médiavilla, Véronique Gaulin, Sonya Grenier, Mathieu Larochelle, Louise Quesnel, Monic Roy, Roxanne Archambault, Arnaud Jalbert, Louise Magnan, Marlyn Rannou et Génies en herbe Harricana ..................................................................... COLLABORATRICES DE SECTEUR Sophie Ouellet (Abitbi-Ouest), Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Sylvie Tremblay (Abitibi), Astrid Barrette-Tessier (RouynNoranda) ..................................................................... CORRECTEURS Suzanne Ménard, Évelyne Papillon, Claude Laverdière, Yves Prévost, Geneviève Luneau, Marta Saenz de la Calzada, Isabelle Luneau, Karine Murphy ..................................................................... CORRECTRICE D’ÉPREUVE Chantal Dion ..................................................................... COORDINATION À LA RÉDACTION ET AUX COMMUNICATIONS Nicole Gaulin redaction@indicebohemien.org ..................................................................... GRAPHISME | Lucie Baillargeon graphisme@indicebohemien.org ..................................................................... DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ..................................................................... L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ..................................................................... CONSEIL D’ADMINISTRATION Martin Villemure, Stéphane Audy, Astrid Barrette-Tessier, Jessica Gagnon, Geneviève Gariépy, Nicole Tremblay et Dave Racicot ..................................................................... L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 (direction générale et ventes publicitaires) Téléphone cellulaire : 819 277-8738 (coordination à la rédaction et aux communications) Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ..................................................................... ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

ÉVÉNEMENTS 8

2013, selon l’astrologie chinoise, est l’année du serpent, animal associé à la sagesse, à la culture, à la réflexion, à la créativité et à la connaissance de soi. Reliée à l’élément eau, ce sera une année propice aux études, à la pensée et aux grands projets. Ça tombe bien, on en a plein les cartons.

MUSIQUE 9 SPÉCIAL «ARTS, SPORTS ET PLEIN AIR» 10-13 ART NUMÉRIQUE 14

En novembre 2012, nous avons fait le tour de la région pour connaître vos perceptions du journal en termes de contenu et de graphisme. Nous plancherons donc sur une version améliorée durant les mois à venir, à partir des commentaires que vous avez émis et dont nous vous ferons un bilan ultérieurement. Parallèlement, comme on ne vit pas que d’eau fraîche et d’air pur, nous continuerons aussi à travailler d’arrache-pied pour trouver des façons originales de financer la production de votre mensuel culturel. De plus, nous poursuivrons le processus enclenché pour réaliser un véritable site Web de diffusion de l’actualité culturelle régionale, laquelle demeure en effervescence durant la saison froide, comme le démontrent les reportages publiés dans cette édition.

de revenir dans son patelin pour présenter Just’un autre beau rêveur, sa toute nouvelle production, dont nous parle Émilise LessardTherrien. C’est le cas également de la Valdorienne, Chantal Archambault, qui a accordé une entrevue à Astrid Barrette-Tessier concernant son nouveau disque Les Élans.

En vedette : Gilles Parent, de A à Z!

Et l’école dans tout ça…!

LITTÉRATURE 15 MOIS DE LA CULTURE À L’ÉCOLE 16-17 PLACE PUBLIQUE 18 Nos lecteurs nous écrivent CHRONIQUES Création chronique Ma région, j’en mange Les livres de Roxanne Critique littéraire Humeur Vues sur le nord Poste d’écoute

Enfin, pour la Saint-Valentin, Chantale Girard nous fait faire un petit détour côté cinéma, question de voir où en est Dominic Leclerc avec le montage du film Alex marche à l’amour, mettant en vedette Alexandre Castonguay. Geneviève Gariépy, pour sa part, nous met au parfum des projets du Conservatoire de musique de Val-d’Or, alors que Stéphanie Déziel nous livre sa critique du dernier roman de Louise Desjardins, Rapide-Danseur.

Le thème choisi cette année par le ministère Février est le mois de la culture à l’école. Dans de l’Éducation, du Loisir et du Sport pour le ce contexte, Gilles Parent, un artiste connu mois de la culture à l’école est Imaginer le pour son travail auprès des jeunes, nous durable. Le ministère a établi trois axes pour apparaissait comme étant le sujet idéal pour exploiter cette thématique : S’ancrer dans le faire la couverture de cette édition. D’autant passé; Agir dans le présent; S’ouvrir au futur. plus qu’il lancera un nouvel album ce mois-ci, Nous vous proposons deux pages abordant ce sujet dans cette optique alors qu’il revient à peine du passé au futur. À lire de Suisse et d’une tourtout particulièrement, née à travers la région. l’article sur les bienfaits Sophie Ouellet est allée «Un homme-orchestre de la lecture en famille à la rencontre de cet qui s’éclate sur scène de Véronique Gaulin et homme-orchestre qui comme pas un.» la critique du livre iBoy s’éclate sur scène comme par Arnaud Jalbert, un pas un. jeune étudiant du secondaire. Peut-être un futur Parlant de la Suisse, le écrivain, qui sait? Théâtre de la Loutre représentera la Belle Province sur le territoire helvète au mois d’avril. Février : de sport et d’art! Une belle façon d’entamer sa 20e année d’existence et une aventure extraordinaire relatée Février étant un mois propice aux activités de par notre reporter Dominique Roy. plein air, nous vous offrons trois pages mettant en lien le sport et l’art. Parmi les sujets D’autres lancements d’album sont prévus abordés, Anne-Laure Bourdaleix-Manin trace en février. Mario Peluso a en effet choisi un bref historique de la convergence du sport

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et de l’art, laquelle remonterait au début du 19e siècle. Côté art, Geneviève Gariépy nous entraîne dans l’univers de Louise Naud, une artiste impliquée dans sa communauté et dont plusieurs toiles font référence à des activités de plein air. Un reportage qui plaira «à coup sûr!».

Un événement pour les «bitcheux» et une peintre de calibre international Préparez-vous, le concours de «bitchage» s’en vient! Évelyne Papillon nous entretient du Festival des langues sales où le linge sale se lave …. en famille élargie. Un avant-goût de ce qui se trame pour mars et ses giboulées printanières. Quant à Margot Lemire, elle nous promet une rencontre extraordinaire avec Lana Greben, une artiste de calibre international qui, en décembre, a même réussi à exposer au Louvre, rien de moins. Ce n’est qu’un aperçu de ce que vous réserve cette édition. Si après ça on me dit qu’il n’y a que la motoneige dans la région l’hiver….\\

//DATES IMPORTANTES MARS 2013

AVRIL 2013

DATE LIMITE POUR SOUMETTRE DES IDÉES DE SUJETS D’ARTICLES

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12 FÉVRIER 2013

DATE LIMITE POUR RÉSERVER VOTRE ESPACE PUBLICITAIRE

4 FÉVRIER 2013

4 MARS 2013

DATE DE SORTIE

26 FÉVRIER 2013

26 MARS 2013

L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013 |

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Création_chronique

Portrait

LANA GREBEN

À la source créative

>> Margot Lemire

>> Louise Magnan

Depuis quelques années, nous observons la montée fulgurante de la carrière de Lana Greben, artiste en arts visuels et directrice générale du Palais des arts à Amos depuis 10 ans. Elle a la trajectoire d’une étoile filante. Faites un vœu… elle passe.

Comment se fait-il que nous ayons tellement envie de créer et que nous le fassions si peu? Qu’est-ce qui nous en empêche? Le manque de temps, le travail, la famille… Je vous propose ici deux petits exercices de réhabilitation au plaisir de créer. Je m’adresse à monsieur et madame tout le monde ou à vous artistes chevronnés, peu importe votre médium d’expression. Vous n’avez besoin de rien, si ce n’est que d’un papier et des crayons de couleur. Je vous invite à un ramonage de votre conduit créatif, à un retour innocent vers votre source d’inspiration.

Récipiendaire de nombreux prix, dont plusieurs obtenus lors de différentes éditions du Gala international des Arts visuels Son et Lumière de Montréal, son travail lui a valu une nomination à l’Académie des Sciences, des Arts et des Lettres de Paris. En juillet 2012, elle a reçu le Prix Hommage spécial Roumanie 2012 (toutes catégories) à l’occasion de l’exposition La diversité dans l’art regroupant 164 œuvres de 106 artistes canadiens et européens, au Musée national de la Marine roumaine.

LANA GREBEN

Ses tableaux sont exposés en permanence dans plusieurs galeries à Montréal, Toronto, Londres, Paris, Roumanie, Las Vegas, New York. À la mi-décembre elle faisait partie des 24 artistes canadiens sélectionnés pour exposer une oeuvre au Salon annuel de la Société nationale des Beaux-arts (SNBA) de France, au Carrousel du Musée du Louvre à Paris.

LE TABLEAU FASHION VICTIM ILLUSTRE LA RELATION QU’ÉTABLIT L’AMOSSOISE LANA GREBEN ENTRE L’ART ET LA MODE

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À la question : «Votre ascension est fulgurante… À quel moment saurez-vous que vous êtes arrivée»? Sa réponse? «Rencontrer les autres artistes est un privilège, une stimulation extraordinaire. Rencontrer des spectateurs d’une autre culture, d’une autre langue c’est bon aussi. N’est-ce pas pour cette même quête que Pellan, Riopelle et plusieurs autres sont allés à Paris dans les années 50, car Paris à ce moment-là était le Centre grouillant des arts. Plusieurs artistes échangent dans ces événements. Ça ouvre des fenêtres, des portes, des façons de voir différemment. Je suis arrivée à cette étape de ma vie qui me commande les ouvertures, les antennes sorties au maximum. Le Monde est en changement continu. Les artistes témoignent de ce qui se prépare dans l’inconscient du Monde. Ce sont des éclaireurs du futur. Ils doivent être alertes, éveillés, obéissants à leur vision… Bien sûr, on admire leurs techniques, on s’exclame «C’est magnifique»…, mais c’est le mystère caché sous les couleurs et les coups de pinceaux qui nous subjugue, qui parle directement à notre subconscient, qui nous informe de nous-mêmes.» Lana Greben fonce avec ardeur dans sa vision et nous la partage. Elle ne fait pas seulement de beaux tableaux, elle cherche et a besoin de plus en plus de liberté pour cette recherche et cette création qui traduiront sa vision. Elle ne cherche pas seulement le WOW, l’admiration! Elle veut laisser voir le mystère sous la beauté. Pour cela, rien ne l’arrête.\\

L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013

LOUISE MAGNAN

LANA GREBEN

Le barbouillage Choisissez des crayons de différentes couleurs. Faites des taches. Fermez les yeux. Laissez-vous aller sur votre feuille. Faites taire le discours intérieur qui dit que c’est inutile pendant une dizaine de minutes. Regardez finalement votre dessin et cherchez un symbole, trouvez quelque chose et faites-le ressortir. Souriez.

Le mandala spontané BARBOUILLAGE

Choisissez une couleur et barbouillez de façon circulaire. Ajoutez des couleurs. Portez attention à ce qui semble vouloir apparaitre. Écrivez quelques mots. C’est le mouvement et la couleur du jour.

LOUISE MAGNAN

L’an dernier, elle brillait à New York, ce printemps à Paris, au Salon de la société des Beaux-Arts, l’été prochain en Roumanie. Elle n’arrête pas. Elle est remarquée partout et participe à moult expositions et événements internationaux : au Québec, en Espagne, en Belgique, en France et aux États-Unis. Membre du Cercle des Artistes Peintres et Sculpteurs du Québec, ses œuvres sont présentées dans l’International Contemporary Artist Book et le Contemporary Masters V.

LANA GREBEN

Une étoile montante!

Créer pour le fun est un acte gratuit qui fait partie de la vie et améliore l’ordinaire du quotidien. Cela se fait sans prétention et sans équipement. C’est un acte démocratique à la portée de toutes les bourses. Cela suit les saisons et les cycles d’incubation, les montées, les pics et les redescentes. On n’a pas besoin d’être un artiste pour mettre la créativité au cœur de sa vie. C’est simplement un art de vivre qui se répand un peu partout autour de nous, dans le jardin, dans la cuisine et dans les armoires. Créer au quotidien, c’est le lot des créateurs qui le font pour gagner leur vie. MANDALA SPONTANÉ Mais que reste-t-il, pour la majorité d’entre nous, lorsque le contrat est rempli, lorsque le rush est terminé? Quels seraient nos choix, toutes contraintes écartées? Notre démarche artistique peut toujours être questionnée et remise en question. Ce n’est pas une menace. Cela permet plutôt de réaffirmer qui nous sommes. Louise Magnan est une artiste multidisciplinaire. Elle est animatrice certifiée d’ateliers du journal créatif. //

> louisemagnan.com

MERCI


À_la_une Du plaisir… de A à Z! avec Gilles Parent Du plaisir… de A à Z! Voilà ce que nous promet l’auteur-compositeur-interprète Gilles Parent de Macamic avec son nouvel album. Bien que ce soit le 6e album jeune public de l’artiste, il s’agit du premier entièrement fait par lui, d’où l’idée du titre. «Ça faisait longtemps que je rêvais de faire ça une fois dans ma vie!, s’exclame-t-il, malgré que ce soit extrêmement demandant.» En plus d’avoir monté un studio maison, enregistré et mixé le tout lui-même, il y joue de plusieurs instruments : guitare, piano, mandoline, harmonica, basse et batterie programmée. La seule chose à laquelle il n’a pas contribué est le graphisme de la pochette, une réalisation de sa fille Élisabeth. Cet album est composé de vingt-quatre pièces basées sur la vie de famille. Différents thèmes sont abordés : comment les enfants perçoivent leurs parents, les disputes entre frères et sœurs, l’évolution de la personne. Même si l’album est surtout dédié à un public de 4 à 10 ans, toute la famille peut en tirer profit, par exemple, avec la pièce «Être parent, mode d’emploi». Pour le lancement de ce nouvel album, Gilles Parent invite la population à un gros happe-

ning qui aura lieu le 11 février, trois jours avant son anniversaire, à la salle Desjardins de La Sarre. À partir de 18 h, les petits auront le plaisir de participer à un photomaton en compagnie de l’artiste, où ils pourront se déguiser. Les photos pourront être récupérées sur la page Facebook du chanteur. Une exposition de photos et de divers éléments de décors déjà utilisés dans des tournées précédentes sera montée pour l’occasion. Une conférence de presse aura lieu où, en plus des médias, quelques élèves de l’école primaire de Macamic pourront poser des questions à l’artiste. Les gens présents auront la chance d’entendre quelques-unes des nouvelles pièces et le tout se terminera par une dégustation de cupcakes de différentes couleurs disposés en arc-en-ciel pour représenter le chapeau emblématique du chanteur. L’activité est gratuite avec un laissez-passer que tous pourront se procurer à la Maison de la culture de La Sarre et à l’Hôtel de Ville de Macamic. Parallèlement à la musique, le sport a fait partie intégrante de la vie de Gilles Parent. Celui qui se destinait à jouer professionnellement au hockey a finalement décliné des

ÉLISABETH PARENT

>> Sophie Ouellet

«C’est fantastique, c’est le plus beau métier du monde…»

offres en Europe pour étudier et devenir professeur d’éducation physique, métier qu’il a exercé durant quelques années. «C’est ce qui a mené à ce que je fasse de la musique pour enfants. J’aimais beaucoup la musique et j’aimais les enfants. 1+1=2» s’enthousiasme le chanteur. Gilles Parent se compte chanceux de pouvoir vivre de son art en région. «C’est fantastique, c’est le plus beau métier du monde et ça me permet de voyager beaucoup!» En effet, en plus de connaître une belle popularité ici, l’artiste considère la Suisse comme une 2e maison où il se rend au moins deux fois par année depuis dix ans pour des tournées. Un spectacle est présentement en préparation suite au lancement du nouvel album. De plus, le camp d’écriture artistique Gilles Parent sera de retour à Macamic en juillet prochain. \\

GILLES PARENT : UN VÉRITABLE HOMME-ORCHESTRE!

> gillesparent.net

LEPIGEON

2E ALBUM DE CHANTAL ARCHAMBAULT

Les Élans sortira en exclusivité à Val-d’Or >> Astrid Barrette-Tessier Le 7 février, Chantal Archambault sort en première Les Élans au Bar Bistro l’Entracte de Val-d’Or, lors d’un 5 à 7. Il y sera possible d’écouter et d’acheter l’album, en plus de voir le vidéoclip Les détours. «Un lancement exclusif dans la région allait de soi. C’était mon moyen de dire merci à tous ceux qui m’ont permis de me réaliser en musique et qui m’ont soutenue dans mes débuts», explique l’artiste originaire de Val-d’Or. «Pour cet album, je me suis laissée porter… Porter par les belles choses. J’ai embarqué dans le bateau», confie sereinement la chanteuse. Elle ajoute que celui-ci est beaucoup

plus nuancé, tout en étant très personnel et qu’il va au-delà de ses espérances. L’écriture des 12 nouvelles chansons, dont elle signe les textes et la musique, a été influencée par son vécu, ses passions et ses amours. Quant à la musique, elle est plus près du folk que du country. Dany Placard a de nouveau participé au projet. On reconnaîtra Les sœurs Boulay sur quatre pistes, tandis que Chambre 16 offre une collaboration spéciale avec l’un de ses musiciens, Michel-Olivier Gasse, aussi chanteur de Caloon Saloon.

Même si Les Élans peut faire référence à l’animal, Chantal souligne que c’est une simple coïncidence. Pour elle, ce titre illustre d’abord les élans qui nous portent dans la vie et ceux qui ont influencé sa musique et sa carrière, en plus d’être le titre de la première chanson qu’elle a écrite après la sortie de La romance des couteaux. Le lancement officiel de l’album aura lieu le 11 février à Montréal et le 12 partout au Québec. On devra attendre au printemps pour voir l’artiste sur scène. \\

CHANTAL ARCHAMBAULT A SUIVI SES ÉLANS DU CŒUR EN OFFRANT UN LANCEMENT EXCLUSIF DE SON NOUVEL ALBUM LES ÉLANS AU PUBLIC DE LA RÉGION.

> chantalarchambault.com

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À_la_une THÉÂTRE DE LA LOUTRE

Mario Peluso vient chanter ses rêves au Rift

>> Dominique Roy

>> Émilise Lessard-Therrien

Depuis déjà 4 ans, le Théâtre de la Loutre du Témiscamingue présente la pièce Les Nonnes. Même si la troupe était de moins en moins sous les feux de la rampe depuis quelque temps, elle n’en était pas inactive pour autant. Les comédiennes Marie-Luce Bergeron, Joanne Bergeron, Manon Bergeron, Sophie Lance, Anne Jodoin et Maude Allain, ainsi que leur metteur en scène, Réal Couture, préparaient un grand coup : se produire sur le continent européen. Et voilà que le rêve se réalisera lors du 3e Festival La Tour-en-scène, du 17 au 21 avril, à Tour-de-Peilz, en Suisse!

Au début des années 2000, on décrivait Mario Peluso comme un chanteur peignant ses états d’âme de Québécois errant. Un peu plus d’une décennie plus tard, Peluso revient plus rêveur que jamais. «Les rêveurs de ce temps n’ont pas nécessairement la cote. Pourtant, ce sont les gens qui rêvent qui changent le monde. Martin Luther King était un rêveur. On l’a vu aussi avec les artisans du printemps érable. Il ne faut pas arrêter de rêver parce que sans les rêves, que sommes-nous?» raconte-t-il dans une entrevue téléphonique. Ses chansons, en Abitibi-Témiscamingue, on les connaît. Qui n’a jamais fredonné les accords de la célèbre Témiscaming en rentrant au bercail après une longue absence? Dans ses textes thématiques engagés d’ouvrières, de gars de chantier, de filles au salaire minimum, l’imagerie mentale est très sollicitée. «J’écris des chansons qui parlent de mon pays. Ça compense l’absence. Je le fais, pas pour y revenir nécessairement, mais plutôt pour m’en guérir.» Une poésie de village, une nostalgie qui fait sourire, qui est le moteur de sa création et qui alimente sans cesse l’imaginaire, parce que les souvenirs sont une ressource inépuisable. MATTHIEU LEBLANC

LE THÉÂTRE DE LA LOUTRE

Tous les chemins mènent… en Suisse

LES NONNES EST UN SPECTACLE TOUT EN CHANTS, DANSE ET MONOLOGUES REMPLIS DE FRAÎCHEUR, DE GAIETÉ, DE SURPRISES ET DE RIRES

Un festival L’idée d’aller présenter une pièce outre-mer trottait dans la tête de Réal Couture depuis longtemps. L’an dernier, son intention était de jouer en France lors d’un nouveau festival qui finalement n’a pas eu lieu, faute de financement. Comme président du jury au Festival international de théâtre à Mont-Laurier, le metteur en scène a établi des contacts avec des gens du milieu venus directement de la Suisse. «Après plusieurs années d’expérience à la mise en scène, j’avais ce rêve d’aller présenter une de nos productions à l’étranger. Se retrouver à La Tour-dePeilz devient donc une étape importante dans l’évolution du Théâtre de la Loutre au Témiscamingue», souligne monsieur Couture.

Le financement Pour participer à ce Festival d’envergure, environ 12 000 $ sont nécessaires. Prévoyant le coup, en plus de solliciter le député et quelques organismes, la Troupe a lancé une campagne de financement comprenant diverses activités-bénéfice durant les derniers mois. Outre un souper spaghetti en novembre, une soirée d’improvisation, présentée le 28 décembre dernier au Théâtre du Rift de Ville-Marie, avec Martin Héroux comme invité de marque, a attiré plus de 200 personnes. Parallèlement aux démarches pour amasser les fonds requis, la Troupe devait s’atteler également à la tâche pour être en mesure de se produire à l’extérieur. En effet, jouer à l’étranger ne se fait pas en criant ciseaux. Et le processus est encore plus exigeant, quand on sait qu’une seule pièce pouvait représenter la province à ce Festival. Aussi, après avoir obtenu une recommandation de la Fédération Québécoise du Théâtre Amateur (FQTA), répondu aux critères du Festival afin d’être sélectionnée, reçu l’autorisation de Dan Goggin (auteur du texte) pour que sa pièce soit jouée à l’étranger, de même que celle de Serge Grenier pour l’adaptation, c’est donc avec grande anxiété qu’on attendait la réponse officielle de la Suisse. C’est finalement en décembre que la Troupe apprit la bonne nouvelle. Quelle belle façon de finir l’année! Ce qui devait n’être au départ qu’un projet de famille (à l’origine, l’idée venait de certaines comédiennes de la troupe ayant un lien de parenté entre elles) s’est finalement avéré être un succès témiscamien retentissant. «Petit train va loin» prend ici tout son sens, mais Les Nonnes répondront que, pour elles, tous les chemins mènent… en Suisse! \\

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L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013

MARIO PELUSO EN SPECTACLE AU VERRE BOUTEILLE À MONTRÉAL, IL Y A UN AN TOUT JUSTE

L’album Ça faisait sept ans que le projet était en branle et après quelques remises en question, l’idée s’est concrétisée. «Les chansons, c’est un peu comme les fleurs, ça leur prend du temps, il faut les laisser grandir pour qu’enfin en émerge quelque chose de beau. On le sait qu’on est proche de quelque chose, mais on n’est pas rendu encore», relate Peluso. Un album hommage à sa jeunesse, à son pays, le Témiscamingue. Un album aussi largement influencé par la première musique qu’il a côtoyée dès son enfance à Angliers. Ces hommes de chantier, loin de se proclamer artistes, des «tappeux de pieds», des «violoneux», qui se sont approprié la musique à leur façon, c’est auprès d’eux que Peluso a appris ses premiers accords. Ces sonorités folkloriques sont revisitées sur le disque avec une touche de mandoline, banjo, harmonica; mais attention, c’est un album folk avec des couilles, comme le précise Peluso luimême. On aura droit à quelques pièces plus rock, mais sans tomber dans les clichés country. Chaque pièce est régie par un fil conducteur, comme si l’album racontait une histoire. «Je dirais même que c’est un opéra-folk si j’étais prétentieux», s’exclame Peluso en riant à l’autre bout de la ligne. Juste un autre beau rêveur, c’est un résumé des dix dernières années de sa vie où il a su poser un regard nouveau, plus sage, sur les personnages de son passé qu’il redécouvre aujourd’hui. Plutôt que de prendre des sujets d’actualité pour en faire des chansons qui meurent trop vite, Peluso préfère se pencher sur des gens qui ont réellement vécu pour qu’elles ne meurent jamais. Cette nouvelle épopée s’amorcera le 7 février au Témiscamingue sur les planches du Rift, avec le lancement du nouvel album. Pour 2013, souhaitons à ce Témiscamien de cœur toute une série de spectacles et qu’à la fin de l’année, tout le monde sache qui est ce beau rêveur. \\


Cinéma Une longue marche qui s’achèvera… par un film!

En route vers les Oscars à Val-d’Or

>> Chantale Girard

Le Service culturel de la Ville de Val-d’Or profite de la tribune entourant la 85e soirée des Oscars qui se tiendra le 24 février, pour offrir du cinéma de qualité aux citoyens de la Vallée-de-l’Or, lors de deux soirées de projection.

>> Geneviève Gariépy

DOMINIC LECLERC

La longue marche d’Alexandre Castonguay prendra fin bientôt. En effet, la postproduction du long-métrage Alex marche à l’amour est entrée dans sa phase finale. Dominic Leclerc, comparse d’Alexandre et réalisateur de la série web du même nom, en est actuellement à l’étape du peaufinage du montage.

Ainsi, le lundi 18 février, le public aura l’occasion de regarder l’œuvre la plus oscarisée en 1973, le film culte Le Parrain (The Godfather) réalisé par Francis Ford Coppola. Le mercredi 20 février, le Service culturel projettera le film le plus acclamé en 1993, soit Impitoyable (Unforgiven) de Clint Eastwood. L’initiative du Service culturel vise à rassembler les cinéphiles. «L’idée de présenter des classiques du cinéma est une façon d’offrir

un produit culturel différent à la population», explique Geneviève Béland, animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or. Elle précise que l’événement se veut complémentaire aux films projetés par le Cinéma Capitole et le Ciné-Club Promovues. Les projections débuteront à 19 h et auront lieu à la salle Félix-Leclerc. Le coût d’entrée est de 5 $ et comprend une consommation. On prévoit déjà que l’événement reviendra en 2014. On projettera à ce moment-là les meilleurs films de 1974 et 1994. C’est l’opportunité de revoir nos classiques et d’initier les plus jeunes aux succès du 7e art. \\

> valdor.ccat.qc.ca

ALEXANDRE CASTONGUAY DANS LA PEAU D’ALEX, PERSONNAGE PRINCIPAL DU NOUVEAU LONG-MÉTRAGE DE DOMINIC LECLERC

À la mi-janvier, il invitait des gens du milieu à visionner son œuvre, en vue de procéder aux derniers ajustements à la version définitive. Cette étape est primordiale. Le réalisateur, souvent seul dans la salle de montage, a besoin d’un public pour tester son récit. En parallèle, Dany Placard et Louis-Philippe Gingras travaillent à habiller l’univers sonore du film, avec des musiques originales composées spécialement à cet effet. Dans quelques semaines, Dominic Leclerc pourra procéder au mixage définitif (images, son, musique). «Je n’ai pas de réel échéancier», confie-t-il. «Je veux seulement être en mesure de proposer le film dans les festivals et leurs dates de soumission tombent presque toutes au printemps». Il considère donc jouir d’une certaine liberté; ses contingences sont simplement celles qu’il s’était fixées. Cependant, il est clair que le film devra être finalisé très bientôt. Il ne faut pas voir cette production comme un produit dérivé de la série web. Le long-métrage faisait partie du projet dès sa genèse. Par conséquent, ce que l’on voit sur le web provient des 90 heures d’images tournées lors de la marche d’Alexandre Castonguay et possède sa propre cohésion. On peut considérer d’ailleurs la série web comme une carte de visite pour le film. Récit poétique, voyage initiatique, on y voit Alex en interaction avec le spectateur (le réalisateur), seul sur la route. Peu de gens interviennent dans la trame narrative. Le long-métrage, de son côté, sera constitué principalement des rencontres faites par le personnage au gré de ses pérégrinations. Alex ne sera plus seul avec l’immensité. Donc, pas de remplissage entre les temps forts de la série web, mais un récit réel existant déjà dans les interstices du web et surtout dans l’esprit du réalisateur lors du tournage. Ceux qui ont vu la série web connaissent son potentiel cinématographique. Dominic Leclerc est un artisan de l’image incomparable qui sait rendre une route poétique et un ciel abitibien féérique. Alexandre Castonguay, lui, possède une vraie présence à l’écran. L’intérêt de la démarche de Dominc Leclerc et d’Alexandre Castonguay est d’abord qu’elle est sincère et sous-tendue par une vision artistique forte. Ensuite, elle s’articule dans le tissu social et économique régional. Alex marche à l’amour s’inscrit non seulement dans la trame sociale, grâce aux rencontres faites par le personnage principal, mais aussi au plan du financement, ayant bénéficié de collaborations multiples et originales, de Services Exploration au Saint-Exupéry, en passant par le Conseil régional des élus et le Conseil des arts et des lettres du Québec. Vivement une première pour ce film! \\ L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013 |

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Événements 6E ÉDITION DU FESTIVAL DES LANGUES SALES

Un minicolloque sur la médiation culturelle

Le «bitchage» s’étend à la région >> Évelyne Papillon

>> Nicole Gaulin

PHILIPPE DOHERTY

Le Festival des langues sales revient célébrer la langue française pour une sixième édition. La chanson, l’humour, l’improvisation et un concours de «bitchage» de village régional sont au programme. Alors que les années précédentes, les participants s’affrontaient afin de déterminer le meilleur village d’Abitibi-Ouest, la nouveauté de cette édition est que les quatre autres MRC pourront y participer.

LE COLORÉ DERRICK FRENETTE EST LE PORTE-PAROLE DU FESTIVAL DES LANGUES SALES POUR UNE 3E ANNÉE

Rappelons que le grand gagnant de l’année dernière était Claude Bordeleau de Saint-Lambert. Il représentera fièrement l’Abitibi-Ouest cette année. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le concours de «bitchage», il se déroule à la manière d’un débat des chefs, dans lequel différents thèmes sont abordés comme l’histoire, le village, les habitants et les habitudes, tous sont des prétextes aux guerres de clocher, donc au «bitchage». Une plaque est ensuite remise au gagnant et au maire de sa municipalité. Du côté musical, les festivaliers n’ont qu’à bien se tenir puisque Mononc Serge, Fred Fortin et Gros Mené ainsi que Jamil, un abonné au Festival, feront résonner la langue sale. Dans la relève régionale, il y aura le groupe métal Abitabyss, puis le lancement de Smiling de Cha Che et ses Muzs. Quant à l’humour, le Spectacle de la relève sera animé par le coloré porte-parole Derrick Frenette et on pourra se bidonner auprès de Phil Roy, Simon Délisle et Mélanie Couture. Ce beau monde à la langue bien pendue sera au Festival des langues sales du 28 février 2013 au 2 mars 2013. \\

> festivaldeslanguessales.wordpress.com

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L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013

La médiation culturelle sera au cœur de la 16e édition du minicolloque en développement rural qui aura lieu à Saint-Mathieu d’Harricana dans la MRC d’Abitibi, le 19 février prochain. Comme l’explique Manon Allard, agente de développement territorial au Centre local de développement (CLD) Abitibi, «chaque édition porte sur un sujet différent, toujours en lien avec la ruralité. Cette année, le thème est Harmonisation des clochers et nous espérons utiliser la médiation culturelle pour outiller les municipalités». Le conférencier invité à cette occasion est Michel Vallée, directeur du Service arts et culture de la Ville de VaudreuilDorion, qui viendra parler du projet Je suis et de ses bienfaits. Le minicolloque constitue un moment privilégié où se rassemblent différents acteurs (bénévoles ou non) du développement rural, afin d’échanger dans une atmosphère conviviale.

«Cet événement favorise la concertation, offre un ressourcement et permet une réflexion des enjeux du développement rural sur notre territoire», précise Manon Allard. Dans le cas de la médiation culturelle, il s’agit de recevoir et d’interpréter ce qui émane des deux parts, public et offre culturelle, afin de concilier les deux. C’est donc dans cette optique que les organisateurs ont demandé à des artistes du territoire de la MRC Abitibi d’offrir des speed ateliers artistiques, dans le but de créer une œuvre collective qu’on espère exposer par la suite. Cette activité gratuite est offerte sur réservation auprès du CLD. //


50 ans de passion musicale >> Geneviève Gariépy Ces dernières années, on assiste à une véritable effervescence culturelle dans la Vallée-del’Or. En 2013, c’est au tour d’une institution culturelle incontournable de se refaire une beauté en prévision de ses 50 ans l’an prochain: le Conservatoire de musique de Val-d’Or. Fondé par le musicien Edgard Davignon en 1964 pour former des artistes d’ici, le Conservatoire est non seulement la première institution du genre dans la région, mais il fait aussi partie de la courte liste des sept conservatoires de musique du Québec. D’abord situé dans les locaux du Palais de justice, il a par la suite déménagé sur la 7e Rue, dans des lieux plus adaptés à l’enseignement musical. On y trouvait même une salle de récital. En 1994, après la récession économique des années 80, le Conservatoire dut déménager dans le sous-sol du Centre de musique et de danse. Il y est depuis 18 ans. Pendant cette période, l’institution s’est affairée à développer ses programmes et à recruter des professeurs de talent. Le Conservatoire offre tous les ordres d’enseignement, du primaire à la maîtrise. Cette école compte 57 élèves et 10 professeurs. On y dispense chaque semaine plus 120 heures d’enseignement. Au cours de la saison 2012-2013, le Conservatoire tiendra 50 événements musicaux sous le thème Rêver, créer, bâtir.

Un nouveau Conservatoire À l’automne 2013, un nouveau bâtiment est attendu pour le Conservatoire de musique de Val-d’Or qui deviendra une plaque tournante de la culture en région. «L’an prochain, on lancera une programmation polyptyque qui s’articulera sur cinq saisons. Elle mettra en lumière la naissance du nouveau conservatoire», s’exclame son directeur, Jean

CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE VAL-D’OR

CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE VAL-D’OR

Musique

MAQUETTE DU CONSERVATOIRE

St-Jules. La nouvelle bâtisse améliorera la qualité de l’enseignement. On y trouvera des salles de répétitions adaptées pour chacun des instruments enseignés à l’école. La superficie de l’édifice sera doublée et les étudiants et professeurs disposeront d’un équipement professionnel qui fera rayonner leurs talents. La qualité sonore sera hors pair, puisque la construction est supervisée par un acousticien. Les lieux seront agrémentés d’une fontaine intérieure qui fera le pont entre l’art et l’architecture.

La construction du nouveau conservatoire est supervisée par un spécialiste de la propagation du son, afin d’y assurer la meilleure acoustique possible.

L’un des objectifs de la maison d’enseignement est de rendre la musique accessible au public. «On mise sur un nouvel édifice qui est accueillant. On va inviter les gens à apporter leur lunch sur l’heure du midi. On va y jouer de la musique et on exposera les gens à la culture, à ce qui est beau», s’enthousiasme le directeur. Les gens auront accès à tout le premier étage. On y retrouvera une salle multifonctionnelle à la fine pointe de la technologie qui pourra accueillir 100 personnes. Une bibliothèque contenant plus de 5000 documents sera ouverte à la population. On souhaite que le Conservatoire devienne le lieu de théâtres d’été, de lancements, de vernissages, de conférences, de spectacles et d’enregistrements. «Je pense que ça sera le plus beau conservatoire au Québec», s’émerveille Jean St-Jules.\\

Mi-figue, mi-raisin ou le sceau de la jeunesse >> Louise Lambert dépose couleurs et notes de musique sur la blancheur hivernale, l’Orchestre symphonique régional Abitibi-Témiscamingue (OSR) met sous le feu des projecteurs des

HUGO BÉGIN, VINCENT CRÉPEAULT ET FRANCIS COURTOIS ONT BRILLAMMENT RELEVÉ LE DÉFI DE COMPOSER DES PIÈCES ORIGINALES POUR LA TOURNÉE MI-FIGUE, MI-RAISIN

ORCHESTRE SYMPHONIQUE RÉGIONAL ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Entre le 1er et le 17 février prochain, Jacques Marchand et un petit groupe de musiciens visiteront à nouveau cinq lieux culturels dédiés aux arts visuels. Avec ce concert qui

jeunes musiciens aussi inspirés que talentueux. Dès sa première édition en 2012, la série Mifigue, mi-raisin a su retenir l’attention de 300 amateurs de musique et d’arts visuels. La découverte de pièces originales écrites par des compositeurs d’ici, le jeu inspiré de jeunes instrumentistes qui côtoient des musiciens d’expérience et des expositions en arts visuels en toile de fond ont tissé la trame de ce succès. Pour cette deuxième édition, le défi de la composition musicale a été relevé par Hugo Bégin, un tromboniste originaire de Rouyn-Noranda qui amorce une carrière nationale, ainsi que par Vincent Crépeault et Francis Courtois, deux élèves du Conservatoire de musique de Val-d’Or. Pour interpréter devant public ces

œuvres inédites, Jacques Marchand fait appel à des musiciens chevronnés de l’OSR, soit Louise Arpin (alto), Annie Boudreau (clarinette), Marie-Thérèse Dugré (violoncelle) et Éric Rousseau (trombone). Dans le répertoire plus classique, les jeunes violonistes Joannie Boucher et Solène Barrette fréquenteront Haendel, Mozart, Schumann, Schubert, Tchaïkovsky et Dvorak, alors que Camille Cormier-Morasse prêtera sa voix à des airs tirés de films et de comédies musicales. Les trois jeunes musiciennes pourront s’appuyer sur le jeu raffiné du pianiste Réjean Laplante. La première édition avait séduit, cette seconde le promet tout autant.\\

>osrat.ca

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ARTS, SPORTS ET PLEIN AIR Le sport et l’art >> Anne-Laure Bourdaleix-Manin

Le sport moderne est directement relié avec l’affirmation du capitalisme industriel au 19e siècle et plus particulièrement avec le basculement de l’élitisme vers les pratiques de masse, que l’on pense par exemple aux premiers Jeux olympiques modernes à Athènes en 1896. Si l’on fait le parallèle entre l’intégration du sport dans les us et coutumes et l’art du 19e et du début du 20e siècle, on constate une révolution des pratiques et des définitions par la peinture de plein air. Constable (1776-1837) et Turner (1789-1862) avaient initié ce mouvement en Angleterre dès la fin du 18e siècle. Les impressionnistes donneront à la peinture l’occasion de devenir le reflet de la vie quotidienne et par là même, des occupations telles que les courses hippiques, le canotage et autres divertissements aquatiques. Le corps est exposé à la lumière, à l’effort athlétique, au plaisir des sens, à la nature.

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L’essor industriel et les machines qui révolutionnent la Modernité ont pour la plupart un trait commun : la vitesse, un caractère rappelé par la devise olympique : «Plus vite, plus haut, plus fort». Cette fascination pour le mouvement et sa fulgurance est illustrée par des photographes comme Étienne-Jules Marey (1830-1904) ou Eadweard Muybridge (1830-1904), et les futuristes. La photographie et le cinéma prennent d’ailleurs le pas sur les autres pratiques artistiques dans la référence au sport et à ses illustrations. Surtout dans les années 1930 et 1940 qui voient l’utilisation du corps athlétique comme l’image idyllique de l’harmonie et de la concorde entre les hommes et signent un retour aux archétypes antiques sur lesquels des régimes tels que le fascisme et le nazisme fondent leur propagande. Curieusement les Nouveaux Réalistes (années 1960-70) auxquels appartiennent les pop

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MÉLANIE PICARD

La convergence du sport et de l’art est d’abord historique et remonte plus spécifiquement à la période qualifiée de Modernité, soit à partir du 19e siècle. La présence grandissante du sport dans les pratiques artistiques n’a dès lors cessé de s’affirmer, et ce, jusque dans les pratiques artistiques contemporaines. En effet, le sport a pris la place du religieux (Moyen Âge) et de la mythologie (Renaissance) dans l’usage récent qu’en font les artistes.

artistes ne font que très peu référence au sport. Au Québec, Serge Lemoyne (19411998) est un magnifique exemple de l’artiste soucieux du rapport entre art et société, entre peinture et vie quotidienne. Un autre élément crucial dans la pratique de Lemoyne et que l’on retrouve du milieu du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui est le Happening ou la Performance. Or en art, le sens de performance est davantage relié à performatif (qui réalise une action par le fait même de son énonciation) et non de performant (compétitif). Toutefois dans l’art comme dans le sport «la performance est un

L’ŒUVRE PETITS MONDES : PARCOURUS (118 CM PAR 60 CM, AÉROSOL ET HUILE SUR PANNEAU DE BOIS) DE JOSIE MONGRAIN, UNE ARTISTE VALDORIENNE QUI AIME S’INSPIRER DU SPORT

acte éphémère, réalisé en général en présence de tiers (le public), un acte qui ne produit pas d’objet hormis d’éventuelles traces documentaires, filmées ou photographiées» (Huitorel, 2005 : 34). Les artistes métamorphosent le sport, dénoncent parfois son arrogance, dérangent ses règlements, déplacent son sens, travestissent ses formes et traditions tout en rejoignant ou devançant irrémédiablement les questions de société. Mais l’essence du lien ne résiderait-elle pas dans l’insigne beauté du geste du sportif et de celui de l’artiste? \\


ARTS, SPORTS ET PLEIN AIR L’ARRIÈRE-PAYS D’AIGUEBELLE

Au coeur de l’indompté La solitude, les défis extrêmes, le sentiment de fouler une nature vierge vous fascinent? Vous carburez aux émois de l’exploration de contrées occultes? Le parc national d’Aiguebelle vous ouvre son arrière-pays. L’Abitibi jouissant déjà d’une perception populaire de territoire à la frontière du monde apprivoisé, imaginez l’arrière-pays d’un parc national où règne une paix surréelle en tout temps. Et si la voûte nocturne vous gratifie de ses millions d’étoiles, vous prendrez la juste mesure de votre place dans l’univers. Dans l’arrière-pays, vous ne comptez que sur vos ressources personnelles et vos compagnons d’aventure : sac à dos, tente, boussole et raquettes en hiver. L’arrière-pays d’Aiguebelle, c’est la forêt dense, les lacs quasi secrets, la

LUC FARRELL

>> Monic Roy flore surprenante et la vie giboyeuse qui s’épanouit en toute liberté. L’hiver, le lac Patrice baigne dans cette paix engourdie qui donne le sentiment d’être seul au monde. Là, plus que nulle part ailleurs, les probabilités de rencontrer l’orignal sont excellentes, à moins que ce ne soient les loups qui vous offrent le concert de leurs hurlements, rythmés par… les battements accélérés de votre coeur. Le Patineur peut servir de camp de base pour la nuit où vous dormirez au chaud. De là, poussez l’aventure en traversant le parc jusqu’au camp Le Longicorne où la solitude a établi son domicile permanent. Rappelez-vous qu’une épaisse couche de neige recouvre 200 km2 du territoire d’Aiguebelle; assurez-vous que vos raquettes tiendront le coup. Si le cœur vous en

NAGEUSE ÉMÉRITE, LA LOUTRE DE RIVIÈRE TROUVE SON CONTENTEMENT DANS L’ARRIÈRE-PAYS DU PARC NATIONAL D’AIGUEBELLE QUI LUI ASSURE SA NOURRITURE, SON TERRIER, SON AIRE DE REPRODUCTION ET SURTOUT… SON TERRAIN DE JEU!

dit, visez le plus haut sommet de l’Abitibi, à 570 mètres, en raquettes ou en skis nordiques.

Les plus braves continueront leur périple jusqu’au lac de l’Indien pour s’installer en bivouac.

L’arrière-pays estival se déploie en une flore touffue où vos chances d’apercevoir une faune abondante sont décuplées. C’est le territoire incontesté de la gélinotte huppée, de l’ours noir, du castor, de l’orignal, du lynx du Canada. La loutre des rivières y batifole aux abords des nombreux lacs d’eaux claires tapis au creux des Abijévis. Découvrez le lac aux Rochers, un phénomène en soi puisque la dénivellation rend invisible son voisin, le lac aux Geais, qui n’est qu’à quelques pas. Par la suite, alignez-vous sur les collines jumelles d’où de magnifiques points de vue laissent bouche bée.

Si pour vous la solitude rime avec liberté, le silence avec sérénité et la survie avec défi, l’arrière-pays du parc national d’Aiguebelle est votre destination. Cette aventure taillée sur mesure pour les purs et durs du plein air s’inscrit dans l’offre globale de l’AbitibiTémiscamingue qui regorge de parcours autoguidés vous donnant la plus grande accessibilité possible à son territoire naturel. Pour une planification clé en main de vos sorties en plein air, consultez les fiches de parcours canotables, de pistes cyclables et de réseaux de sentiers sur le site : accespleinair.org. \\

Des souvenirs sportifs à découvrir au Centre d’art Rotary Pour certains, ce sont les timbres ou la monnaie; pour d’autres, comme François Melançon, ce sont les articles de sports qui le passionnent au point de les collectionner. Au départ, ce qui n’était qu’un simple loisir s’est transformé en véritable passion, surtout depuis sa visite au Temple de la renommée du hockey à Toronto, il y a quelques années. Cet intérêt grandissant l’a mené jusqu’au Centre d’art Rotary de La Sarre où son exposition 50 ans de trésors sportifs est présentée jusqu’au 17 février. «Nous avons retardé l’exposition d’une année pour qu’elle ait lieu en même temps que la

50e édition du Tournoi national bantam de La Sarre. Ce temps supplémentaire m’a permis de peaufiner ma collection», indique l’homme de 54 ans, tout en précisant que plusieurs autres sports seront à l’honneur, en plus du hockey.

Clin d’œil à la région Originaire de St-Lambert-de-Desmeloizes, M. Melançon est à l’origine du musée dédié à Rogatien Vachon à l’aréna de Palmarolle. Cet ancien gardien de la Ligue nationale de hockey sera d’ailleurs en vedette lors de l’exposition. «J’ai fait confectionner un mini Rogatien Vachon d’une hauteur de 25 pouces entièrement fait à la main : du masque jusqu’aux

bas tricotés, sans oublier le chandail d’Équipe Canada de 1976. Cette pièce de collection unique a été réalisée par Mme Eddyenne Rodrigue de La Sarre. Cette pièce vaut presque à elle seule le déplacement», assure M. Melançon. Vachon (Palmarolle) fait partie du quatuor de joueurs originaires de l’Abitibi-Ouest qui ont joué dans la LNH. Les autres sont Elmer Vasko (Duparquet), Robert Mongrain (La Sarre) et Pierre Larouche (Taschereau). Ces quatre joueurs d’exception seront mis en évidence dans l’exposition, comme tous les autres hockeyeurs qui sont passés au Tournoi bantam de La Sarre avant de faire le saut dans la LNH. \\

LUCIE BOLDUC

>> Maxime Morin

FRANÇOIS MELANÇON PORTAIT FIÈREMENT UN CHANDAIL DE ROGATIEN VACHON LORS DE L’OUVERTURE DE L’EXPOSITION 50 ANS DE TRÉSORS SPORTIFS, LE 17 JANVIER DERNIER

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ARTS, SPORTS ET PLEIN AIR

>> Louise Lavictoire

>> Geneviève Gariépy

Pour plusieurs d’entre nous, le terme hiver rime davantage avec pelle et corvée. Il en est tout autrement pour Jacques Baril et ses acolytes Annie Boulanger et Chrystel JubinvilleGagnon, pour qui l’or blanc signifie une offrande du ciel permettant la mise en valeur de leur savoir-faire.

Louise Naud est une artiste autodidacte de Barraute. On l’associe à l’art naïf. Sur chacun de ses tableaux, on retrouve des personnages sans visage, la signature de l’artiste.

Ainsi, la précieuse matière première leur servira d’outil pour la réalisation, en quarante-huit heures, de l’œuvre intitulée Le projet. Le trio a été sélectionné pour prendre part, cet hiver, au volet provincial de l’International de sculpture sur neige de Québec, qui se tiendra du 1er au 3 février, dans le cadre du célèbre carnaval de la Capitale-Nationale.

LE PROJET : UN PLAN EN OR POUR SE RETROUVER AU CŒUR DE LA TERRE!

Selon les propos récoltés auprès du sculpteur Jacques Baril, qui enregistre maintenant vingttrois années de participation à cet événement, son principal défi est de se défaire des entraves liées à ce genre de concours. En se distanciant franchement de l’univers carnavalesque, il essaie de réaliser des œuvres en neige qui ont la même portée que celles conçues avec d’autres matières. Ses propositions sont toujours très proches du désastre, avec des structures minces et étroites, tout en livrant un message philosophique ou politique. Il s’agit notamment, cette fois-ci, d’un questionnement à l’égard des explorations, à grand déploiement, des territoires aurifères. \\

L’art fait partie de la vie de Louise Naud depuis son jeune âge. «J’avais tout le temps les doigts trempés dans la peinture, j’avais tout le temps un crayon à la main, je griffonnais constamment sans savoir qu’on pouvait en faire un métier», relate l’artiste-peintre. Puis, elle est allée étudier au Cégep de l’AbitibiTémiscamingue pour démarrer une carrière en télécommunications. C’est au cours d’un séjour d’immersion linguistique à Toronto qu’elle a découvert les galeries d’art. Elle eut le coup de foudre pour une toile de Lise Labbé montrant une scène de quartier avec des enfants. «J’ai eu l’impression d’être restée clouée sur le trottoir pendant 20 minutes à regarder la toile dans la vitrine de la galerie. Ça a fait grimper en moi la passion de ma jeunesse», confie l’artiste.

Création personnalisée Louise Naud s’est fait découvrir par le public de la région en 2001 au Centre d’exposition de Val-d’Or où ses toiles ont trouvé un écho immédiat dans la communauté puisqu’elles éveillent l’imaginaire de chacun, petits et grands. L’artiste peint des décors abitibiens. Ses scènes de hockey sont particulièrement prisées par le public, car les gens s’y reconnaissent. Ses œuvres originales gagnant en popularité, l’artiste s’est lancée dans la reproduction de haute qualité en giclée sur canevas en édition limitée pour combler la demande. Elle offre aussi de petits formats et des cartes de souhaits. Louise Naud réalise également des créations personnalisées pour les entreprises et les particuliers. Elle y fait un travail de composition.

Une artiste reconnue Ses toiles se retrouvent un peu partout dans le monde. «J’ai des toiles à Val-d’Or, à Montréal, à Toronto, à New York, à Paris, en Indonésie», s’exclame Louise Naud avec un brin de fierté dans la voix. La création de son site web lui

LOUISE NAUD EST TOMBÉE DANS L’ART DÈS SON ENFANCE COMME OBÉLIX DANS LA POTION MAGIQUE

LOUISE NAUD

L’art de l’enfance

JACQUES BARIL

Un hiver qui vaut son pesant d’or!

KARINE BELZILE

LOUISE NAUD

DES REPRODUCTIONS DE L’ŒUVRE COUP SÛR! SERONT VENDUES AU PROFIT DU CHAMPIONNAT CANADIEN DE BASE-BALL DES 9-10 ANS

a offert une importante visibilité. Le soutien des gens et des entreprises de la région offrant ses œuvres en cadeaux lui a permis de faire rayonner son travail, autant ici qu’à l’international. L’artiste s’implique auprès de la Fondation du Centre hospitalier de Val-d’Or en offrant une œuvre originale pour soutenir la campagne annuelle de financement. La vente de l’oeuvre sous forme de carte de voeux aura permis d’amasser en 2011 près de 15 000 $. L’une de ses toiles servira à financer le Championnat canadien de base-ball des 9-10 ans qui aura lieu à Val-d’Or à l’été 2013. Des reproductions de l’oeuvre seront d’ailleurs en vente dans les prochaines semaines. En 2012, Louise Naud fut honorée d’être aux côtés de l’écrivain Michel Tremblay et de l’illustrateur Philippe Béha afin d’appuyer le Théâtre français de Toronto. À cette occasion, deux de ses œuvres furent vendues lors d’un encan silencieux visant à récolter des fonds pour soutenir le théâtre francophone de cette ville multiculturelle. \\

> louisenaud.com

Saviez-vous que… Années 80 : Matagami, La Sarre, Rouyn. Depuis, Génies en herbe a été présent partout : dans toutes les Commissions scolaires : 38 écoles primaires et jusqu’à 17 écoles secondaires.

Génies en herbe Harricana 12 |

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Ma_région_j’en_mange >> Louis-Joseph Beauchamp Une bonne soupe pour surprendre l’être cher à la St-Valentin! La soupe se conserve très bien au réfrigérateur et est excellente réchauffée. Pourquoi ne pas l’accompagner d’une bonne bouteille de Trèfle Noir disponible partout en région. À servir en entrée ou encore, pour un repas simple et complet, accompagnez votre soupe de fromages et de charcuteries.

Soupe à l’oignon à la Trèfle Noir LOUIS-JOSEPH BEAUCHAMP

6 portions

8 tasses ¼ tasse 3 c à soupe 4 ½ tasse 2 c à soupe ½ c à thé 4 2 feuilles 2 branches ¾ bouteille (375 ml) 4 tasses 12 tranches 1 paquet (200 g) 100 g

Oignons espagnols coupés en demi-rondelles (environ 4-5) Gras de canard Sucre d’érable, Érablière au P’tit Calain Gousses d’ail, hachées finement, Les Jardins de la colonie Carottes en julienne, Ferme ValJack Farine tout usage Muscade fraîchement râpée Baies de genièvre, broyées Laurier Thym frais Bière Trèfle Noir, Le Trèfle Noir brasserie artisanale Bouillon de bœuf Pain baguette de votre boulangerie préférée Fromage le Cru du Clocher, râpé, Le Fromage au Village Fromage Gruyère, râpé

Préparation Dans une cocotte en fonte émaillée, faire revenir, à feu moyen, les oignons et le sucre d’érable dans le gras de canard pendant environ 10 minutes. Quand les oignons ont commencé à caraméliser, ajouter l’ail et les carottes et poursuivre la cuisson pendant 4 minutes. Disperser dans la cocotte la farine et les épices et cuire pendant une minute en brassant continuellement. Verser la bière et le bouillon puis ajouter le laurier et le thym. Porter à ébullition à feu vif, puis réduire à feu moyen et laisser mijoter à découvert pendant 15 minutes. Entre-temps, préparer vos croûtons de pain avec la moitié du fromage râpé. Au moment de servir, faites gratiner les croûtons au four et rectifier l’assaisonnement de votre soupe. Déposez la moitié du fromage réservé dans le fond de vos bols et versez-y la soupe chaude. Il ne reste plus qu’à déposer vos croûtons sur la soupe. N’oubliez pas de devenir fan de la page Facebook de La Joyeuse Bouffe pour d’autres nouvelles et recettes! \\

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de : Louis-Joseph Beauchamp // LA JOYEUSE BOUFFE lajoyeusebouffe@hotmail.com // 819 723-2408 poste 119 L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013 |

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Art_numérique Je m’appelle Steeve et je suis un personnage de Websérie >> Béatriz Médiavilla

GRACIEUSETÉ CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

18 finissants du programme Arts et Lettres, profil cinéma du Cégep de l’AbitibiTémiscamingue lançaient, à la fin janvier, six épisodes de la Websérie qu’ils ont réalisée dans le cours Cinéma et vidéo, tendances actuelles et qu’on peut visionner via le site du Cégep ou la page Facebook du profil cinéma.

ALEXANDRE CASTONGUAY INCARNE STEEVE, UNE STAR DÉCHUE, DANS UNE WEBSÉRIE PRODUITE PAR DES ÉTUDIANTS DU CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Pour débuter, Philippe David Gagné, gagnant d’un Gémeau pour sa Websérie documentaire Pick-Up, à la rencontre d’un bout du monde, est venu brainstormer avec les élèves. Ensemble, ils ont trouvé l’idée, scénarisé et écrit la biographie du personnage et les grandes lignes de l’histoire afin d’assurer la cohérence du récit. Puis, en équipe, ils ont tour à tour réalisé un épisode (comme c’est le cas avec les séries professionnelles telles Mad Men ou The Sopranos) dans lequel ils devaient intégrer un style cinématographique étudié en classe.

Un merci spécial à tous les collaborateurs – rédacteurs et correcteurs, graphistes et distributeurs du journal – grâce à qui nous pouvons assurer la production et la livraison de L’Indice bohémien.

Alexandre Castonguay incarne Steeve. Les équipes avaient deux heures avec lui pour tourner les différents épisodes, d’une durée moyenne de quatre minutes, lesquels racontent des moments clés dans la vie de Steeve, une star déchue. La force de ce projet est de dépasser le cadre normal d’un cours et de placer les élèves en situation authentique. Le fait de travailler avec des professionnels leur permet vraiment d’aller plus loin dans leurs acquis. De plus, le lancement officiel permet au travail des élèves d’être soumis au regard de spectateurs. Cela augmente le niveau de leur production et fait en sorte qu’ils finiront leur D.E.C. avec un portfolio bien garni… parce qu’ils ont étudié en Arts et Lettres! \\

> cegepat.qc.ca

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Littérature >> Jeannine Provost La nouvelle maison d’édition régionale Les Éditions du Quartz s’est donnée pour mission de mettre à l’honneur la littérature, l’histoire et la culture de l’Abitibi-Témiscamingue. Après plus d’une année d’existence, elle ouvre un nouveau volet de son mandat en publiant, en 2013, son premier titre dans sa collection Beaux livres. Quoi de mieux pour représenter les artistes en arts visuels que L’œuvre gravée de Roger Pèlerin, artiste bien connu dans la région. Cet Abitibien d’adoption œuvre ici depuis plus de 25 ans et réside à l’île Nepawa où il a établi son pied-à-terre. Avec sa muse inépuisable, la nature, de qui il tire sa meilleure source d’inspiration, Roger pratique inlassablement la technique de la gravure sur linoléum pour laquelle il est devenu le maître incontesté au Québec et au Canada. La précision de son dessin et le raffinement de sa technique en font le plus illustre graveur de notre époque.

ARIANE OUELLET

L’œuvre gravée de Roger Pèlerin

Dans ce volume, pour saisir toute la grandeur de cet humble personnage, son ami et compagnon d’études à l’École des Beaux-Arts de Québec, Paul Ouellet, va épiloguer sur la biographie de Roger avant sa venue à l’île Nepawa. Puis, monsieur Alain Martin Richard, ancien commissaire au Symposium en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue qui a eu lieu à Amos en 1997, va situer l’art de Roger au Québec. Le choix des gravures pour cette première édition est un véritable casse-tête tant les œuvres gravées de Roger sont abondantes. Le volume fera état de 3 aspects de son œuvre : l’imaginatif, le paysage et la satire de la société incluant des sujets historiques comme l’histoire de Senneterre, de Barraute, de l’île Nepawa et de La Sarre. Comme les coûts de production d’un document répondant aux plus hauts standards de qualité sont faramineux et qu’on souhaite publier un livre de grande classe afin de rendre justice au magnifique travail de Roger Pèlerin, les Éditions du Quartz proposent une formule originale pour amasser des fonds : la prévente du livre au coût de 50 $ plus taxes, ce qui revient à 52,50 $ chacun. En prime, une petite œuvre originale produite par l’artiste expressément pour les acheteurs du volume en prévente et dont le tirage sera limité à ceux-ci.

LINOGRAVURE DE ROGER PÈLERIN INTITULÉE «LA FERME DE GRAND-PÈRE»

La sortie du livre est prévue en mai 2013, dans le cadre du Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue qui se tiendra à La Sarre. Le succès anticipé de la publication de cette œuvre sera peut-être le début d’une trilogie sur l’artiste en regard des autres aspects de sa vie comme peintre et sculpteur. Car le plus beau de tout cela c’est que l’artiste continue de produire avec la même ardeur et la même adrénaline que lui procure son élan créateur. \\

> editionsduquartz.com

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MOIS DE LA CULTURE À L’ÉCOLE iBoy

>> Véronique Gaulin

>> Arnaud Jalbert, école La Source, secondaire 2

Après les fêtes, vient le moment des résolutions. Et si vous profitiez de l’accalmie, de l’envie de vous emmitoufler, pour retrouver ou découvrir le plaisir de lire à vos enfants? Et si vous réinventiez ce rituel trop vite oublié? Et si lire devenait une activité familiale?

Imaginez-vous recevoir un iPhone directement sur la tête, tombé du trentième étage d’un immense immeuble de Crow Lane, un quartier londonien. C’est ce qui est arrivé à iBoy. La vie de Tom Harvey (alias iBoy) se métamorphose en quelques secondes lorsqu’il reçoit ledit iPhone sur la tête. Après un long coma, il se rend compte que certaines pièces de l’iPhone ont fusionné avec son cerveau. Ces pièces lui permettent d’intercepter les ondes et d’utiliser son cerveau à plus grande échelle que la normale. Lorsqu’il découvre que son amie Lucy a été agressée, il tente le tout pour le tout pour découvrir les agresseurs et pour se venger. Peut-être abusera-t-il de ses pouvoirs en essayant de provoquer le diable?

Londres et des gangs de rue. Lorsque vous lirez ce livre, vous serez plongés dans l’esprit d’iBoy et vous partagerez avec lui tous ses sentiments. Cette histoire est palpitante et contient beaucoup de moments de réflexion et d’intrigue. Je trouve ce livre tout simplement incroyable!

Ce livre mi-fantastique mi-thriller, écrit par Kevin Brooks, est un chef d’œuvre littéraire. L’auteur anglais a introduit beaucoup de précision et de sentiments dans son texte. Beaucoup de réalités sont décrites dans ce livre en parlant des quartiers les plus pauvres de

En conclusion, cet ouvrage plaira à ceux qui aiment la fiction et le thriller, et qui adorent l’intrigue et la réflexion. Je vous conseille fortement ce livre. Vous ne pourrez pas vous arrêter de le lire. Vous en voudrez toujours et encore plus.\\

VÉRONIQUE GAULIN

Quinze minutes par jour…

Les recherches indiquent que la lecture joue un rôle primordial, plus encore que le statut socio-économique de la famille, dans la réussite scolaire des élèves. Le constat est simple : LIRE EN FAMILLE, UNE ACTIVITÉ QUI VAUT l’enfant qui s’est fait lire des histoires par ses LA PEINE D’Y CONSACRER DU TEMPS parents, seulement quinze minutes par jour, augmente grandement ses chances de réussite à l’école. Il développe son imaginaire, son vocabulaire, sa compréhension de la langue et de la structure des textes et, surtout, l’envie de lire. De plus, il améliore sa culture générale, tout en bénéficiant d’un moment privilégié avec son parent qui devient un modèle de lecteur. Quinze minutes par jour? Un bien petit investissement pour un tel impact! Le secret? Plus on lit, meilleur on devient. Malheureusement, dans plusieurs foyers, la lecture n’est pas une priorité pour différentes raisons. Et pourtant.

Ce que j’ai moins aimé dans ce récit, c’est la répétition : il y a beaucoup de redondance dans les actions du personnage. De plus, le personnage se sort trop facilement des situations difficiles et dangereuses. Mais il y a aussi de petits détails intéressants : les chapitres sont écrits en chiffres binaires et ils débutent par la citation d’une personne connue ou d’une référence à un livre.

«Je n’ai pas le temps.» Vous n’avez vraiment pas quinze minutes par jour? Vraiment?

BROOKS, Kevin. iBoy, La Marinière Jeunesse, 2010 ISBN 978-2-7324-4486-4

«Je n’ai pas les moyens.» Il existe tout un réseau de bibliothèques scolaires et municipales à fréquenter en famille, où les enfants peuvent emprunter gratuitement des milliers de livres qui leur conviennent.

«Je n’aime pas lire.» Les adultes n’ont pas tous le même intérêt pour la lecture. Si c’est votre cas, vous avez deux choix : éviter cette activité ou tenter de trouver un compromis pour rendre ce moment intéressant, comme varier les genres (livre dont vous êtes le héros, article, documentaire, livre-jeu…), trouver des lieux inusités pour lire ou choisir des livres dont les thèmes vous passionnent. «Mon enfant peut lire tout seul.» Bien sûr, vous pourriez lui remettre l’entière responsabilité de son apprentissage dès qu’il peut aligner quelques mots. Sachez cependant qu’il est tout aussi important de poursuivre votre moment de lecture tout au long du primaire. Évidemment, la formule pourra varier : un roman dont on lit un chapitre par jour, un album qu’on lit à tour de rôle, un livre qu’on lit ensemble avant d’aller voir le film… Faites de ce petit, ce tout petit quinze minutes par jour une expérience quotidienne, un moment attendu en fin de journée, comme le dessert à la fin du repas! « La lecture est à l’esprit ce que l’exercice est au corps. » [J. Addison] Il convient donc de s’y entraîner tôt… et de ne jamais arrêter! Véronique Gaulin est conseillère pédagogique en français au primaire… et maman \\

Saviez-vous que… Une vingtaine de jeunes, membres de Génies en herbe à la Commission scolaire Harricana, augmentent leur culture générale en animant des jeux-questionnaires auprès des plus jeunes et des adultes?

Génies en herbe Harricana 16 |

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Retrouver ses racines algonquines >> Sonya Grenier CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE VAL-D’OR

«Je ne connais pas les livres pour enfants.» Vous pouvez vous sentir dépourvus parfois devant la diversité de la littérature jeunesse. De fait, les éditeurs québécois publient des centaines de nouveaux titres annuellement. Cependant, plusieurs ressources peuvent contrer ce manque de connaissances : les experts (bibliothécaire, libraire ou ami), les revues, les journaux, les prix littéraires (prix du Gouverneur général, prix M. Christie, palmarès annuel de CommunicationJeunesse), des sites internet (comme www.livresouverts.qc.ca) et des blogues d’auteurs ou de passionnés…

C’est le 17 novembre dernier qu’avait lieu le lancement du DVD «Migona et Moko anicinabemôk», un outil d’apprentissage et d’éveil à la langue algonquine pour les enfants de 2 à 6 ans. Le DVD contient 6 ateliers, reflet des 6 saisons algonquines. Sa conception s’inscrit dans le cadre d’un projet culturel initié il y a plusieurs années par le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, avec l’aide financière de l’Agence de la santé publique du Canada. C’est dans le cadre du secteur du «Développement social» qu’est venue l’idée de bâtir cet outil, plus précisément dans le volet de la petite enfance famille. L’un des objectifs de ce volet consiste en effet à promouvoir la langue et la culture de leur collectivité chez les enfants autochtones. Une belle façon de transmettre les

LES ENFANTS DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE ABINODJIC-MIGUAM ONT PU S’ÉVEILLER À LA CULTURE ALGONQUINE, GRÂCE À UN NOUVEAU DVD PRODUIT SPÉCIFIQUEMENT À CET EFFET

racines d’une culture qui se perd encore plus facilement dans un milieu de vie dit «urbain». Ce sont quelques intervenants(es) du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or qui ont travaillé sur le contenu du DVD et ce, avec l’aide précieuse de Mme Nancy Poudrier, maintenant directrice générale du Centre de la Petite Enfance Abinodjic-Miguam. C’est elle qui s’est chargée de la production du DVD, ainsi que du cahier d’activité et d’animation l’accompagnant. La réalisation a été confiée à Productions Balbuzard et à Klaxon Communication de Rouyn-Noranda, en collaboration avec Télé-Québec. Le DVD est disponible au Centre d’amitié autochtone au coût de 15 $. Les instances gouvernementales et les écoles peuvent se le procurer au coût de 50 $ avec le guide d’activité et d’animation.\\


MOIS DE LA CULTURE À L’ÉCOLE GÉNIES EN HERBE HARRICANA

Un retour à l’école à Normétal

>> Mathieu Larochelle

>> Louise Quesnel

Permettre une relève cultivée, ouverte sur le monde, curieuse et désireuse de s’informer ainsi que développer des habitudes d’implications citoyennes, voilà ce que propose Génies en herbe Harricana depuis maintenant 27 ans. En plus d’offrir ses services réguliers, Génies en herbe Harricana répond à des demandes ponctuelles d’entreprises et de particuliers. L’organisme organise les Jeux Abitibiques que l’on peut voir dans plusieurs festivals de la région et, sur demande, des parties de Génies en herbe. Il s’occupe aussi de Génies en herbe au primaire, secondaire et pour les adultes. Actuellement, l’équipe de Génies en herbe de la Commission scolaire Harricana est en préparation pour le tournoi scolaire provincial qui se déroulera au mois de mai à Val-d’Or. Selon France Galarneau, l’une des responsables de l’équipe, pour gagner ce type de compétition, la clé du succès est simple : «Pratique, pratique et pratique… » D’ailleurs, pour s’entraîner à Génies en herbe, il y a plusieurs moyens. «Que ce soit en lisant, en faisant des recherches, en animant ou encore en jouant. Plus on s’informe, plus on crée des liens entre les événements, les gens, les lieux, l’histoire… plus on possède une bonne culture générale», de dire madame Galarneau. C’est l’équipe avec la meilleure culture générale qui gagne ces compétitions. Et une culture générale forte pour les 7 à 107 ans, c’est ce que préconisent les bénévoles de Génies en herbe Harricana. \\

> jeuxabitibiques.ca

>> Marlyn Rannou «L’art amène à l’estime de soi. Il permet de s’exprimer et de voir le monde sous d’autres aspects», Chantal Moreau, enseignante en arts plastiques. Le petit groupe d’élèves du 5e secondaire de l’école Rivière-des-Quinze de Notre-Dame-duNord a relevé brillamment le Défi Louisette Perron (DLP) destiné aux écoles secondaires du Témiscamingue et dont le thème portait cette année sur les médias sociaux. En effet, ils ont remporté le Prix du jury au 2e Salon des Artistes et Artisans du Témiscamingue où l’œuvre a été présentée. Selon le jury composé de 5 personnalités des arts, l’impact de leur œuvre intitulée Blogue-cœur était supérieur par son message.

LAURA-SOPHIE WAGNER

Ce projet artistique a été réalisé sous l’adroite baguette d’une jeune et dynamique enseignante en arts plastiques, madame Chantal Moreau, qui affirme que sans la détermination des élèves, elle craignait ne pas pouvoir livrer l’œuvre à temps pour le Salon « Je n’ai servi que de guide dans cette aventure. Ce

CHANTAL MOREAU «UNE RECONNAISSANCE ARTISTIQUE, C’EST PLUTÔT RARE POUR UNE ÉCOLE!»

MARLYN RANNOU

Chantal Moreau : valoriser les jeunes par l’art

sont les étudiants qui ont tout fait». Ce qu’elle retient le plus de l’expérience : la fierté avec laquelle les jeunes en ressortent. On reconnaît souvent la performance d’une école par ses éclats sportifs. Avoir une reconnaissance pour une performance artistique, c’est plutôt rare, selon elle. Comme professeure d’art, être récipiendaire du prix du jury, c’est une belle médaille! Permettre à un jeune de sortir du cadre rigide, d’être lui-même, c’est le but de la création artistique. Pour Chantal, si un élève est satisfait de lui-même devant la pièce qu’il a créée, c’est parfait. C’est son but d’«amener les jeunes à se valoriser et à se découvrir par l’art, à jeter un nouveau regard critique sur notre monde», à l’instar de Blogue-cœur, qui se veut une œuvre qui questionne la dépendance aux pensées véhiculées dans les médias sociaux.\\

LAURENT BÉLANGER

Pour permettre une relève cultivée!

CETTE PHOTO MONTRANT L’ÉCOLE SAINT-LOUIS DE FRANCE EN ARRIÈRE-PLAN FAIT PARTIE DE LA COLLECTION OFFERTE AU PUBLIC PAR LE SCHPN

La Société de la culture, de l’histoire et du patrimoine de Normétal (SCHPN), âgée d’à peine un an, a amorcé sa mission en remontant le temps jusqu’à la première école de Normétal. Elle a donc amassé divers documents qui peuvent être consultés dans ses locaux. On y apprend notamment que des communautés religieuses ont longtemps été vouées à la direction et à l’enseignement, qu’il y a eu pendant un certain temps plusieurs établissements servant de locaux scolaires et qu’on y a enseigné de la maternelle à la onzième année. On y retrouve même un petit musée historique qui nous renseigne et reflète bien les mœurs et coutumes à travers les époques. « …en passant par Bref, un endroit incontournable, tant pour les anciens résidents de Normétal que pour l’école, nous rejoignons les citoyens d’origine, les nouveaux venus, plusieurs groupes ainsi que pour les gens curieux de connaître d’âge.» un pan du passé normétalien. La culture a façonné nos valeurs, l’histoire notre identité et le patrimoine notre mémoire. Au fil des ans, force fut de constater que nos points de repère s’effaçaient de plus en plus. Par la fondation de la Société, on a voulu ressortir les symboles qui maintiennent vivants et significatifs notre passé, notre présent et qui éclairent nos choix d’avenir. À la question «Pourquoi avoir priorisé le thème : Les écoles au fil des ans?», la présidente, madame Francine Jégou, répond : «C’est pour créer un lien intergénérationnel et, en passant par l’école, nous rejoignons plusieurs groupes d’âge.» Une activité pédagogique est d’ailleurs prévue en février dans le cadre de la semaine de la culture à l’école. Par la suite, la SCHPN a comme projet de monter une série d’expositions thématiques concernant des éléments marquants du développement de Normétal. Les locaux sont ouverts les lundis et jeudis, de 13 h à 16 h ou sur demande, jusqu’au 8 mars 2013. \\

L’OEUVRE BLOGUE-CŒUR RÉALISÉE PAR CAROLE-ANNE AYOTTE, MARIE-PIER CAISSIE, POPPY FITGRALDZ-CLARK, AGLAÉ DESORMEAUX, KARINA GAUTHIER, JÉRÉMIE LAMPRON, JESSIE METCALFE, LYDIA ROBERT ET LAURA-SOPHIE WAGNER SERA EXPOSÉE TOUTE L’ANNÉE À LA GALERIE DU RIFT DE VILLE-MARIE

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Place_publique Avis aux lecteurs

Hommage à Marlyn Rannou

Tout message publié n’exprime que les opinions de son auteur et ne reflète pas nécessairement la position ou l’opinion du journal.

Voilà, selon moi, trois valeurs qui te décrivent si bien : l’engagement, la passion, la fidélité. Qui, plus que toi, a aimé si passionnément Fort-Témiscamingue, s’y est engagé à fond de train, lui a consacré sa vie active, lui est demeuré fidèle malgré les déceptions subies à quelques reprises?

Conditions requises à la publication d’un texte : Votre texte doit inclure votre nom complet, votre adresse et votre numéro de téléphone aux fins de vérifications et ne doit pas excéder 1 500 caractères. Seulement votre nom sera publié. Votre texte ne doit inclure aucun contenu discriminatoire, insultant ou inapproprié. L’utilisation de cette page ainsi que la propriété du contenu qui est soumis sont régies par nos Conditions générales d’utilisation et notre Politique de confidentialité. La rédaction

Tu as toujours eu un «engagement de cœur» plus fort que l’engagement de tête envers ton organisation et même envers le Témiscamingue dans son ensemble. Fort-Témiscamingue fut ton rêve, ta nourriture, ton inspiration, ta joie, ta consolation, ton âme. Il fut un lieu d’apprentissage pour de nombreux jeunes à qui tu inculquais ton amour, non seulement du lieu, mais aussi du travail bien fait. Ton milieu de travail t’a donc donné l’opportunité de vivre à un très haut niveau ces valeurs et, par le fait même, d’influencer positivement toutes les personnes qui ont eu à collaborer avec toi de près ou de loin. En tout cas, tu m’as grandement touché et je t’en serai éternellement reconnaissant. Enfin, un dernier vœu. Tu as fortement contribué à la conception et à l’aménagement du site en général et du centre d’interprétation pour lequel ton nom est associé à l’attribution d’un prix d’excellence. Je serais partant pour que le centre d’interprétation porte le nom de «Centre d’interprétation Marlyn Rannou».

Acheter de la publicité dans L’Indice bohémien c’est participer à un projet collectif.

// Merci à tous nos annonceurs!

Je termine en te souhaitant de porter ton regard vers l’avant. C’est là que se trouve l’avenir, me disait un vieil Innu. Toutes tes qualités demeurent et tu auras plus de temps pour toi et pour en faire bénéficier ton entourage. Affectueusement, Jean Cotten

Plus de beauté à Val-d’Or En discutant avec une artiste valdorienne de l’importance d’avoir une galerie comme la Galerie les Chercheurs d’Arts à Val-d’Or, je me suis rappelé ces mots de Dostoïevski : «La beauté est plus utile que le pain (…) la beauté seule est le but en vue duquel l’homme vit (…)». Le grand auteur russe dit vrai. À quoi bon manger si la vie ne recèle pas de beauté. Celle-ci donne sens à l’existence, elle nous fait rêver et surtout elle nous donne de l’espoir. Quand je me promène dans le centre-ville de Val-d’Or, je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de raisons d’espérer. Le béton est prédominant et l’architecture manque définitivement d’éclat. Je me demande alors pourquoi nous ne ferions pas des trous dans le ciment pour y planter quelques arbres. Pourquoi ne mettrions-nous pas davantage d’oeuvres d’art dans les rues de la ville comme celle que nous pouvons contempler devant l’école Papillon d’or. Les élèves ont créé, sous la supervision de l’artiste Marc Walter, un dragon avec des branches qu’ils ont ramassées dans un boisé. Voilà de la beauté gratuite qui nourrit l’âme. Il est vrai que la culture prend de l’ampleur à Val-d’Or, les divers festivals de qualité en font foi. Cependant, il serait temps de s’occuper de mettre un peu plus de beauté sur les lieux physiques. Les élus devraient avoir le souci d’intégrer davantage les arts visuels à notre ville et d’exiger que la beauté soit un critère pour bâtir ou rénover de nouveaux édifices. Mettons des peintures sur les murs, davantage de sculptures sur les parterres, nos cœurs s’en porteront mieux. Stéphanie Déziel

Bravo à Dominic Ruel Bravo à Dominic Ruel pour son article HUMEUR : La haine comme carburant. Belle réflexion. Parfois, ou trop souvent, je considère Internet et les médias sociaux comme un vecteur de haine. J’ai personnellement été devant l’obligation de flusher un internaute violent dans ses propos. En attendant que la terre saute et change de trajectoire ou que les AK-47 soient éliminés de notre planète, eh bien, merci pour ce petit morceau d’amour. Francine Plante, Pokio

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Les_livres_de_Roxanne SÉRIE

Les Légendaires >> Roxanne Archambault, 11 ans Les Légendaires sont des justiciers qui possèdent des pouvoirs magiques. Ils habitent dans le monde d’Alysia, victime d’une malédiction dont ils sont un peu responsables : tous ses habitants ont retrouvé leur apparence d’enfant! Les héros tentent de réparer leur erreur et vivent toutes sortes d’aventures. Dans le dernier tome, Amour Mortel, paru en octobre dernier, l’histoire tourne autour d’une clé particulière qui, une fois reconstituée «donnera à son possesseur accès à un pouvoir de destruction sans commune mesure!» Cette série, publiée depuis 2004, est la plus longue du bédéiste français Patrick Sobral: elle contient déjà 15 tomes, mais l’auteur a annoncé qu’il se rendrait au moins jusqu’à 20. Patrick Sobral finit souvent ses livres à un moment où il y a de l’action, donc cela nous donne toujours envie de continuer la série. Les Légendaires s’adresse aux filles comme aux garçons, de 9 à 12 ans. Il faut avoir beaucoup d’imagination pour inventer toutes les aventures, les décors et chacune des créatures, mais l’auteur n’en manque jamais! L’auteur se passionne pour le manga, une forme de dessin japonais. J’aime beaucoup ce type d’illustration, car je trouve qu’on peut donner beaucoup d’émotions aux personnages. J’apprécie aussi la lumière qu’on peut introduire dans les dessins. Plongez-vous vous aussi dans le fabuleux monde d’Alysia et n’oubliez pas : «L’aventure ne fait que commencer!» \\

SOBRAL, Patrick. Les Légendaires, éditions Delcourt. Série Couverture d’un livre de la série

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Critique_littéraire Rapide-Danseur : partir pour naître! >> Stéphanie Déziel «Suis-je jamais sortie de son ventre avant de fuir vers Val-Paradis, il y a deux ans? Comment pouvait-elle m’aimer alors que je n’étais pas encore née?» p.25 Louise Desjardins, qui est native de Rouyn-Noranda, a déjà publié plusieurs romans et recueils de poésie. Son dernier livre est la suite de son roman précédent Le fils du Che. Rapide-Danseur aborde l’un des sujets récurrents de l’auteure : la relation parent-enfant. Il traite du besoin de s’affranchir de sa mère et de couper les ponts avec le passé pour enfin exister, même si pour cela il faut abandonner son propre fils. Le roman met en scène Angèle qui a choisi de partir vers un nowhere, l’Abitibi, pour enfin naître. Au début du roman, Angèle vit à Rapide-Danseur avec son amoureux Ray, un Cri de Chisasibi. Elle n’a pas eu de nouvelles de sa famille depuis son départ, mais elle a tôt fait de réaliser que malgré la distance, elle ne peut échapper à sa mère qui l’a toujours dénigrée ni à son passé. Voilà qu’elle reçoit un coup de fil de son frère qui lui apprend que leur mère vient de mourir. Ce téléphone plonge le cerveau d’Angèle dans un carrousel de souvenirs qui éclairent petit à petit les raisons de son départ. Nous apprenons qu’elle est tombée enceinte de son professeur d’espagnol lorsqu’elle n’était âgée que de 18 ans. Que sa mère, qui aime tout planifier et orchestrer, s’est empressée de prendre en charge le bébé comme si c’était le sien. «Elle me l’a ravi dès sa naissance.» p.23 Ensuite, nous comprenons que le contrôle de sa mère l’empêchait de prendre son envol et de s’occuper adéquatement de son fils. «Je suis une mère inadéquate, je n’ai pas su materner mon enfant (…) Inapte, a-mère, c’est exactement ce que je suis.» p. 31 C’est sa fuite vers le nord qui lui permettra enfin de naître comme un individu libre, mais avant tout de rencontrer l’amour. L’amour de Ray et l’amour maternel de sa tante Magdelaine, la sœur de son père qui a dû quitter Val-Paradis, car elle aimait une autre femme. Magdelaine qui ne la jugera pas d’avoir quitté son fils parce qu’elle sait très bien ce que c’est que d’être la risée des autres. L’action réelle se déroule durant 24 heures, mais nous suivons, grâce à la voix intérieure d’Angèle, ses souvenirs qui nous ramènent vers plusieurs moments passés. L’auteure réussit avec doigté à nous faire suivre ce ballet incessant entre le passé et le présent et à nous dévoiler les événements qui ont mené à cet exil volontaire. Par contre, il est plus difficile, sans avoir lu Le fils du Che, de comprendre à quel point sa mère était étouffante. L’Abitibi prend une place importante dans l’histoire et nous lisons avec délice les descriptions de la région. Même si Louise Desjardins aborde des sujets graves comme l’étouffement et l’abandon maternel, l’histoire demeure très près du quotidien. Elle parsème aussi son livre de références littéraires et cinématographiques liées à ces thèmes, nous donnant ainsi le goût de les découvrir. NDLR Rapide-Danseur faisait partie de la liste préliminaire du 20e Prix des libraires du Québec dans la catégorie Roman québécois. C’est le 29 janvier que sera dévoilée la liste des finalistes, cinq titres dans chaque catégorie. Un processus de votation sera enclenché par la suite via le site : www.prixdeslibraires.qc.ca \\

Auteur : Louise Desjardins Genre : roman Parution : octobre 2012 Format : 165 pages Éditeur : Éditions Boréal

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L’INDICE BOHÉMIEN \\ FÉVRIER 2013


Vues_sur_le_nord

Humeur

Se pousser dans le nord

Autour de la fin du monde

>> Martin Blais

>> Dominic Ruel

Ce mois-ci, nous transgressons une fois de plus les frontières de l’AbitibiTémiscamingue pour regarder ce qui se tourne à la Baie James. La symbolique associée à ce territoire est parfois bien similaire à celle de notre région, et il est fascinant de voir des artistes se l’approprier.

Nous voilà un mois après la non-fin du monde. Les Mayas se sont trompés et nous avons pu fêter Noël, courir les magasins dès le lendemain, voir arriver 2013 et continuer comme si de rien n’était. C’est la 183e fois, si on compte bien, que l’homme se fait des peurs et essaie de trouver la date de sa propre extermination : Jugement dernier, écrits de Nostradamus, Bogue de l’an 2000, 21 décembre 2012… Ça viendra bien un jour, dans un ou deux milliards d’années, quand le Soleil, agonisant, viendra calciner la Terre. Ça nous laisse le temps de souffler un peu, jusqu’à la prochaine théorie, la prochaine prophétie.

AVEC PAPA À LA CHASSE AUX LAGOPÈDES (2008), MORIN NOUS EMMÈNE DANS UN NO MAN’S LAND HIVERNAL

Robert Morin, dont la partie la plus importante de son œuvre est constituée de faux documents (parce que pas nécessairement documentaires), où la caméra joue un rôle important, s’est transporté au nord pour exploiter sa charge symbolique. Avec Papa à la chasse aux lagopèdes (2008), Morin nous emmène dans un no man’s land hivernal, la Baie James, pour scruter les fondements chambranlants de la morale de Vincent Lemieux, une adaptation libre du célèbre escroc Vincent Lacroix, livrée par le surprenant François Papineau. Le film débute comme peu de films débutent, c’est-à-dire en montrant la caméra au spectateur qui captera ce qu’il apercevra dans le film et en lui expliquant le rôle que tiendra cet appareil. Donc, dans un magasin d’électronique, Vincent Lemieux procède à l’achat d’une caméra qui servira à enregistrer ses dernières paroles à l’endroit de ses filles, alors que leur père est désormais honni de tous étant désormais considéré comme un truand financier. Le spectateur aura donc à s’habituer à se faire parler dans le blanc de la rétine, puisque le personnage s’adresse directement à lui. La caméra bien fixée dans la voiture, Vincent Lemieux part dans le Grand Nord, et pas seulement pour chasser la perdrix : pour se sauver de la loi et de ceux qu’il a extorqués. N’ayant pas la sagesse nécessaire pour décider si ce qu’il a commis est condamnable, Vincent remet à ses filles (tout juste en âge d’aller à l’école) cette pénible tâche. Pour se justifier, entre autres, il tentera de faire comprendre que le rôle du financier est ingrat, car il oblige celui-ci à devenir complice d’actes immoraux (comme l’enrôlement d’enfants-soldats), sous l’autorité des petits épargnants qui lui demandent de faire fructifier leurs avoirs. L’importance du nord avec un grand N tient dans sa référence à l’Ouest américain, qui fut un lieu où la loi et l’ordre perdaient leur contrôle absolu sur le genre humain. Le Nord, dans l’imaginaire québécois, représente une terre où la présence de l’homme civilisé et vacciné est encore nouvelle et incertaine, où sa morale est donc absente. Le personnage de Vincent s’y retrouve en train d’exposer à ses filles qu’entre le Bien et le Mal, en s’efforçant un peu, on peut ne voir qu’une ligne mince et floue. Alors qu’au nord, on s’attarde à repenser son manichéisme, au sud, c’est l’absence la plus totale de réflexion qui s’impose. Sans vouloir gâcher le punch, lorsque Vincent nous fait faire le tour de son nouveau chez lui (la Barbade, les Bahamas ou les Bermudes), on comprend que cette terre est celle de l’amoralité. Fini les questions sur l’intégrité, l’honnêteté, la justice : au sud, on se la coule douce, point barre!

Depuis que Dieu est disparu, que les églises sont devenues des condos et que les coachs de vie ont remplacé les curés, la mort ne fait plus partie de la vie, on la repousse le plus loin possible. L’idée de notre mort individuelle est insoutenable. Si on pouvait mourir tous ensemble, d’un seul coup, à cause d’une catastrophe terrible, ça rendrait la chose moins effrayante. Mais, ce n’est probablement pas une comète géante qui détruira notre planète, ni un tremblement de terre gigantesque ou un raz-de-marée planétaire. La fin de l’homme sera la faute de l’homme. Surconsommation, déforestation, réchauffement climatique, pollution de l’air, armes nucléaires, virus et pandémies, destruction des terres agricoles, crises alimentaires, voilà ce que nous avons entre les mains pour nous faire une belle fin du monde. On regarde le ciel avec inquiétude, on étudie des calendriers anciens, mais en même temps, on continue à jouer à la roulette avec la science et la nature. On mise, j’imagine, sur une fin lente et douce, peut-être, mais inévitable. Ce qui est bien avec la télé et Internet, c’est qu’on peut savoir déjà, à l’avance, ce qui pourrait nous attendre : famines et sécheresses en Afrique, destructions et morts par milliers à Gaza et en Syrie, 42 millions de personnes en Asie-Pacifique déplacées depuis deux ans à cause de la hausse des eaux. Pour ces gens, la fin du monde, c’est maintenant. Peut-être auraient-ils aimé que le 21 décembre soit vrai ou, du moins, qu’on appuie sur Delete pour reformater le monde et recommencer à zéro. Daniel Bélanger chante : «la fin de l’homme ne sera pas la fin du monde». Il n’a peutêtre pas tort. Pour preuve, regardez avec attention (et humilité!) le documentaire Une vie après l’homme. Vous le trouverez certainement sur le Net. Ingénieurs, biologistes et autres spécialistes nous aident à imaginer la vie sur la terre sans l’être humain. La conclusion reste simple : très rapidement, la nature reprend ses droits et la planète semble très bien s’en tirer sans nous. Après quelques milliers d’années, il ne reste plus grand-chose de la présence des humains, sauf, peut-être, la muraille de Chine et les pyramides d’Égypte. J’espère vous récrire en avril. On nous promet la fin du monde pour le 15 février. Un astéroïde, il paraît…\\

Certes, l’Abitibi-Témiscamingue n’est plus ce lieu où il fait bon de repenser notre morale, mais il l’était au début du XXe siècle! Et la Baie James, ce n’est pas très loin de chez nous! Papa à la chasse aux lagopèdes est disponible en DVD dans tout bon club vidéo \\

Ce journal est imprimé sur du papier écologique

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À GAGNER : L’UNE DES 5 PAIRES DE BILLETS DE SPECTACLE (une paire par MRC*)

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DATE LIMITE POUR PARTICIPER AU CONCOURS : 15 MARS 2013 À 12 H

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Poste_d’écoute Jean-François Vachon // Les bonnes choses Les Productions Compagnons d’Amérique

>> Évelyne Papillon Monologuiste qui aime faire réfléchir et se moquer des pressions sociales, Jean-François Vachon offre ici un premier album où se côtoient l’humour et la poésie. Il aime soulever la controverse et pour ce faire, il emploie des symboles forts comme le McDonald, qu’il défend dans J’ai mangé au McDo, et le plastique dont il fait l’éloge. Il se plaît aussi à rire des frustrations du quotidien dans Les portes doubles. Il met en garde ses auditeurs contre les petites choses, comme le café, qui s’immisceraient dans nos vies pour une raison bien précise (Le café, c’est louche). Sur Madeleine, il pousse la poésie dans des extrêmes insoupçonnés pour séduire une femme. L’auteur dont les influences sont Yvon Deschamps et George Carlin, nous livre ici un album rempli de trouvailles, pour ne pas dire rempli de «bonnes choses». À découvrir au www.jfvachon.ca. \\ 4 / 5

Damien Robitaille // Omniprésent Audiogram

>> Évelyne Papillon Depuis son deuxième album Homme autonome, Damien Robitaille a développé un penchant crooner. N’ayant plus peur d’aller dans le vif du sujet, il délaisse les porcs-épics et fait l’éloge des femmes qu’elles soient bénévoles, métissées ou mères, selon la pièce. Alors que son premier effort était folk rock, ce dernier album exploite grandement les rythmes latins. Les textes drôles et bien tournés sont encore et toujours la force du chanteur. Sa façon de jouer avec les mots et les images fait sourire. Par contre, le kitsch apparu sur Homme autonome ne le quitte plus et cela peut devenir lassant. L’album Omniprésent risque de plaire davantage à un public plus mature, vu le type d’arrangements choisi. On découvre avec joie la dansante Exotique!, la coquine Ta maman m’amadoue et Au pays de la liberté. \\ 3,5 / 5

Chantal Archambault // Les Élans Disques Indica

>> Josiane Cyr Fidèle à elle-même, Chantal Archambault nous livre son cœur dans son dernier album Les Élans. Les pièces accrocheuses qui parlent d’amour, mélangeant un son plus pop et country, sont extrêmement bien travaillées. Avec sa voix d’ange, Chantal Archambault nous fait voyager à travers ses joies et ses peines, comme si nous étions invités dans son salon. Bien entourée de son équipe dont elle souligne la contribution importante sur l’album, on sent également l’expérience acquise depuis son dernier opus. La délicieuse pièce Les Détours, fera d’ailleurs l’objet d’un vidéoclip qui sera réalisé par Mathieu Cyr et la maison de production Parce Que Film. Un album à écouter en regardant la neige tomber sur notre belle Abitibi avec un sentiment de fierté. \\ 4 / 5

Surveillez la sortie de la prochaine édition le 26 février 2013 En mars, nous aborderons entre autres les sujets suivants : – La langue française et différents domaines liés à celle-ci (improvisation, théâtre, littérature, etc), afin de souligner la Francofête 2013 qui se déroulera du 16 au 24 mars; – L’Odyssée de la Connerie présentée par Les Volubiles; – La campagne de financement pour l’École d’Arts La Rallonge; – La rencontre des univers de l’entomologiste Georges Brossard et de la joaillière Caroline Arbour et bien d’autres sujets intéressants!

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