AVRIL 2016 /// VOL 7 - NO 7
Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue :
Célébrons l’art avec les tout-petits! AU-DELÀ DU BACCALAURÉAT, IL Y A LE 2 e ET LE 3 E CYCLES 40 programmes / Possibilité de concilier études-travail-famille / Généreuses bourses d’études pour les étudiants à temps complet
07
L’horreur à l’honneur pour le DocuMenteur
17
Sophie Dupuis réalise son premier long métrage
20
Cahier Écologie
25
Mini-maisons : une tendance qui ne ralentit pas
29
L’OSR inaugure le printemps avec Payette, Smetana et Mozart
Mot de la rédaction De pourriture et de terrorisme // Tommy Pilon
« Nous nous sommes donné la marge de manœuvre nécessaire pour réinvestir dans les secteurs qui nous tiennent à cœur : l’éducation, la santé et la réduction du fardeau fiscal des particuliers et des entreprises », a annoncé Philippe Couillard lors du dépôt du dernier budget provincial. Permettez-moi une traduction libre : « Après avoir saccagé l’éducation et les services sociaux, on va maintenant recommencer à remettre de l’argent au compte-gouttes dans ces domaines et baisser les impôts pour que vous nous réélisiez en 2018. » On ne le dira jamais assez : s’il y a un secteur primordial dans lequel il faut investir pour assurer le succès de l’économie québécoise à long terme, c’est bien celui de l’éducation. Hausser les dépenses de 3 % dans ce secteur en 2016-2017, après les avoir réduites depuis 2 ans, c’est nous rire en plein visage. Notons deux coupures notables, dans ce budget révélateur du véritable intérêt que porte le PLQ au bien commun. D’abord, on a éliminé en cachette le poste de Commissaire à la santé et au bien-être, qui évaluait de façon indépendante l’efficacité et la pertinence des politiques du ministre de la Santé. Pas un sou ne sera épargné par son abolition : ses 12 chercheurs sont des fonctionnaires qui seront réaffectés ailleurs. Mais ça doit tellement faire du bien à notre ministre Barrette le bully de museler une source de critiques et de questions potentiellement dérangeantes ! Désormais, le ministère de la Santé va s’autoévaluer. J’ai tellement confiance. Par ailleurs, avec le plussse meilleur timing du monde, le dernier budget libéral retranchera environ 3 M$ du budget du directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Pour faire court, quand l’UPAC — qui a fait de belles prises récemment — a besoin que ses enquêtes se transforment en arrestations et en poursuites, il a besoin du DPCP. Il ne fait
COUVERTURE L’Abitibi-Témiscamingue, la première région du Québec à joindre le réseau Petits bonheurs, grâce à l’effort coordonné de plusieurs acteurs de la région. Crédit photo : Ariane Ouellet
aucun doute que cette coupe budgétaire est dans l’intérêt public. En passant, j’ai des clous du Christ à vendre, à l’occasion de Pâques. Êtes-vous preneurs ? Gabriel Nadeau-Dubois illustrait dernièrement dans Ricochet cette gangrène qui afflige le système politique québécois actuel. Il appelle à un grand ménage avant qu’on assiste à une montée de l’autoritarisme à l’américaine : « Les premiers ministres d’aujourd’hui étaient dans les conseils des ministres d’hier, les lobbyistes de demain sont les ministres actuels, et vice versa. La plupart des formations politiques sont ellesmêmes, de près ou de loin, nées de scissions du Parti libéral. Un tel degré d’endogamie a fini par accumuler les tares. Le temps est venu de couper cette branche. Elle est pourrie. » Par ailleurs, ce sont aujourd’hui des « banquiers, des économistes et des affairistes » qui orientent le pouvoir, dans leurs propres intérêts. « Ce sont ces gens qui font passer pour du gros bon sens tout ce qui leur rapporte, et pour de la folie toutes les politiques qui leur nuiraient. » Quel est le remède à ce fléau ? Puis-je proposer qu’une éducation de qualité pourrait permettre d’outiller nos enfants et nos petits-enfants d’un sens critique, de façon à mettre éventuellement fin à des décennies de copinage et de corruption ? Heille, 53 % d’analphabètes fonctionnels au Québec, et le PLQ nous dit que l’éducation lui tient à cœur ? Bullshit ! C’est l’analphabétisme qui lui permet de demeurer au pouvoir.
Bruxelles et l’islam : un peu de recul Deux choses à mentionner suite aux attentats de Bruxelles. D’abord, un exercice fort intéressant de Jean-François Cliche de La Presse, qui a analysé le terrorisme entre 1970 et aujourd’hui. Résultat : il y a beaucoup moins d’attentats terroristes de nos jours qu’il y en avait dans les années 80, chiffres à l’appui. L’info en direct 24/24 et les médias sociaux nous rapprochent des événements et ont un impact probablement plus grand sur notre imaginaire, mais force est de constater que malgré l’horreur des derniers jours, nous sommes actuellement en période d’accalmie.
L’influence de l’État islamique (EI) étant par ailleurs en baisse, ses dirigeants ont donc besoin de réaliser des coups d’éclat puisqu’ils sont en train de perdre sur le terrain, l’étau de la coalition se resserrant petit à petit sur eux depuis plus d’un an. Enfin, un peu plus de lumière sur ce qui motive ces terroristes. Dans une superbe analyse de l’hebdomadaire The Nation, en décembre dernier, Robert Page, politologue qui a analysé 4600 attaques terroristes depuis 1980 avec ses collègues du Chicago Project on Security and Terrorism, prétend que la religion n’est pas du tout ce qui motive le terrorisme. Elle est plutôt un outil de recrutement et un moyen pour les insurgés de vaincre la peur de la mort et celle de tuer des innocents. « Ce que 95 % des attentats suicides depuis 1980 ont en commun [est] une motivation stratégique précise qui cherche à répliquer à une intervention militaire, ou l’occupation militaire d’un territoire que les terroristes considèrent comme leur patrie. » [Traduction libre] Ce que veut l’État islamique, qui n’a d’islamique que le nom, c’est que l’Occident quitte la région du golfe Persique, occupée pour son pétrole. Ainsi, le groupe lance des attaques spectaculaires en espérant que les puissances touchées réagissent de façon démesurée, déploient des troupes massives dans la région, et qu’ils en paient un prix tellement cher monétairement, humainement et politiquement, qu’ils soient forcés de quitter la région. Parallèlement, comme l’immense majorité des musulmans n’est pas intéressée par l’islam politique et le terrorisme — comme à peu près tout le monde sur la planète, d’ailleurs — un autre objectif des attentats de l’EI est de polariser l’opinion publique contre les immigrants musulmans, moyen efficace de radicaliser des gens qui ne l’étaient pas au départ, qui deviennent à leur tour des recrues potentielles. Alors bravo à Richard Martineau, Marine Le Pen, PEGIDA et autres ti-counes de tout acabit qui profitent de leur micro pour amalgamer islam et terrorisme : votre lecture du monde en noir et blanc, dépourvue de toute nuance, raciste et xénophobe contribue au problème. Et avec 53 % d’analphabètes fonctionnels au Québec... \\
SOMMAIRE Arts de la scène 4, 6 Cinéma 5, 7-9,17 Littérature 10-11 Histoire et patrimoine 12-13 Arts visuels 14-15 Cahier écologie 20-27 Société 27 Musique 28-29 Calendrier 31 À la une 3 L’anachronique 4
Tête chercheuse 5 Bédé 5 Le livre de Roxanne 10 Pleins feux 14 Le monde selon Modère 16 Premières Nations 16 Un immigrant nous regarde 17 Région intelligente 18 Vue sur le Nord 19 Ma région j’en mange 19 Poste d’écoute 30
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ................................................................. Journalistes-collaborateurs et CHRONIQUEURS Roxanne Archambault, Pierre Auclair, Sami Audet, Astrid Barrette-Tessier Sonia Bélanger, Rym Bellouti, Cindy Bourque, Martine Cayouette, Pascale Charlebois, Jacinthe Châteauvert, Clémentine Cornille, Geneviève Décarie, Maurice Duclos, Alison Fortin, Isabelle Fortin-Rondeau Louis-Eric Gagnon, Manon Gervais-Dessureault, Netta Gorman, Valérie Lafond, Sophie Laliberté, Jessica Lesage, Émilise Lessard-Therrien, Sarah Maltais, Philippe Marquis, Béatriz Mediavilla, Marc Nantel, Steven Naud, Ariane Ouelle, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Madeleine Perron, Thibaut Petry Yves Prévost, Dominic Ruel, Raphaëlla Robitaille, Rosemarie Talbot, Sébastien Tessier et Joséane Toulouse ................................................................. COLLABORATEURS DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Madeleine Perron (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Mathieu Proulx (Abitibi), ................................................................. correcteurs Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard et Yves Prévost ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Tommy Pilon redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Gaétan Petit, Ariane Ouellet, Dominic Ruel et Véronique Gagné. ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org .................................................................. TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA .................................................................
DATES IMPORTANTES
ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
Mai
Juin
Date limite pour réserver votre espace publicitaire
1er avril 2016
28 avril 2016
2 juin 2016
Date de sortie
26 avril 2016
31 mai 2016
28 juin 2016
2 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Juillet/Août
À LA UNE
Petits bonheurs en Abitibi-Témiscamingue
L’art pour L’épanouissement des enfants // Ariane Ouellet
À la frontière entre l’acte social et le développement de public, ce mouvement repose d’abord sur une philosophie, celle de mettre l’art et la culture au cœur du développement global de l’enfant. Ainsi est né à Montréal le festival printanier « Le rendez-vous culturel des tout-petits », qui a donné naissance au réseau Petits bonheurs, dont les membres sont des municipalités et des organismes qui partagent les mêmes valeurs. Parmi eux, la première « région » du Québec : l’Abitibi-Témiscamingue ! Ce qui unit les membres du réseau Petits bonheurs est d’abord un ensemble de valeurs qui met la famille et la communauté au cœur du développement de l’enfant. « Ces valeurs s’appuient sur la conviction que l’art agit comme un élément moteur à ce développement. C’est pourquoi il nous tient à cœur de le rendre accessible aux enfants, particulièrement à ceux provenant de milieux socio-économiques moins nantis », peut-on lire sur le site Web de l’organisme. Pour Geneviève Béland, animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or et instigatrice du projet en région, il y a plusieurs avantages à adhérer au réseau. « Il y a des similitudes sociales et économiques entre Hochelaga-Maisonneuve et nous. Ici, le public n’est pas gagné d’avance à la cause culturelle. Mais lorsqu’on organise des activités pour les enfants, elles connaissent un grand succès. Et lorsqu’on touche les enfants, on rejoint nécessairement les parents, par la bande. » Toutefois, « le but n’est pas de développer les publics, mais bien de donner aux enfants des occasions de se développer à travers des expériences artistiques de qualité, conçues par des professionnels spécifiquement pour un public jeunesse », précise l’animatrice culturelle.
L’art pour favoriser la réussite scolaire
ARIANE OUELLET
Petits bonheurs n’a de petit que le nom. Et le public ! Malgré l’humilité apparente de cette appellation, cet organisme à but non lucratif, qui vise à favoriser l’éveil aux arts chez les enfants de 0 à 6 ans, a des impacts grandioses. Pour la première fois chez nous, dès le 23 avril et tout au long du mois de mai, des activités culturelles seront offertes aux tout-petits et à leurs familles dans les 5 pôles de la région.
toute l’année. Les impacts positifs de la fréquentation et de l’expérience artistique sur les enfants, principalement ceux issus de milieux plus à risque de décrocher de l’école et de la société, sont remarquables. Selon une étude menée par la firme canadienne Hill Strategies, « plus tard dans leur parcours, 71 % des élèves défavorisés initiés à l’art ont réalisé des études collégiales après le secondaire contre seulement 48 % des élèves du même niveau socio-économique dépourvus du même accès. Les élèves considérés à risque étaient plus que deux fois plus nombreux à avoir obtenu un diplôme collégial s’ils faisaient partie de la cohorte la plus exposée aux arts dans l’enfance (39 % contre 17 %). » À la suite d’un forum organisé en février 2015 par le Conseil de la culture de l’AbitibiTémiscamingue ayant pour thème « Jeunes + culture = citoyens » autour des enjeux sur la citoyenneté culturelle des jeunes, il est apparu comme une priorité de structurer et d’améliorer l’offre culturelle pour les petits et leurs familles. C’est ainsi que l’idée d’adhérer au réseau en tant que région a résonné parmi les créateurs et diffuseurs d’ici. Un an plus tard, le Conseil de la culture, qui coordonne l’ensemble des activités sur le territoire, peut dire « mission accomplie » ! Spectacles de marionnettes, lectures de contes, expositions, projections de films de l’ONF, ateliers d’éveil à la musique, éveil au théâtre, création; l’offre couvre plusieurs disciplines et organismes à travers la région, de Ville-Marie à Pikogan en passant par La Sarre, RouynNoranda, Val-d’Or, Amos et Lac-Simon. Pour connaître l’ensemble de la programmation, consultez la page Facebook de l’événement. \\
facebook.com/petitsbonheursAT/?fref=ts En plus d’offrir un festival, le réseau Petits bonheurs offre des ateliers d’expérimentation artistique aux enfants et développe une approche de médiation culturelle qui se déploie
ccat.qc.ca/images/uploads/files/bilan_forum_citoyennete_jeunes.pdf
MAÎTRISE EN TRAVAIL SOCIAL
OFFERTE À TEMPS PARTIEL - SESSION AUTOMNE 2016 À ROUYN-NORANDA Un programme idéal pour les personnes qui souhaitent :
HUMAINE CRÉATIVE AUDACIEUSE
// Continuer à cheminer au niveau intellectuel et poursuivre une démarche de réflexivité en travail social // Nourrir leur réflexion critique à propos de leurs conditions de pratique et faire des liens entre celles-ci et la théorie // Acquérir des connaissances permettant de comprendre, de réfléchir, d’analyser et d’articuler la réalité de l’intervention sociale Ce programme est reconnu par l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OPTSTCFQ).
uqat.ca
Ina Motoi, Ph.D., responsable de la maîtrise en travail social ina.motoi@uqat.ca uqat.ca/dev-humain 819 762-0971 poste 2486 1 877 870-8728 poste 2486 uqat.ca/dev-humain
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 3
L’anachronique
ARTS DE LA SCÈNE
PUIS...
// Philippe Marquis
C’est l’hiver... Puis, par un après-midi glacé, le soleil traverse la fenêtre l’instant d’un moment. Sa chaleur transcende le temps. L’envie de s’ouvrir au présent nous prend alors par surprise. Tout se passe soudainement : le sang bouille, le corps s’allège, les songes bondissent de la tête… Puis, l’envie nous abandonne… Car le froid est incisif ; la neige, épaisse ; la pression, constante… L’hiver ambiant acclimate les esprits. Il conjugue les rêves et les passions en oui, mais… En fait, soleil ou non, la consigne semble être de ne pas bouger sans être assuré de ne rien bousculer… C’est qu’il y en a des secrets gardés cachés sous cette neige, ensevelis au fond des âmes. Elles sont légion, les passions figées par l’habitude. Les réflexes de protection retiennent chacune de nos pulsions, même celle d’aimer… Tout se dissimule… Sous la neige, tout demeure prisonnier du froid. Comment éclore sans chaleur, ni lumière? Sans espoir. Puis… Insensiblement, avec patience, parce que le temps s’y prête, parce que notre humanité nous y invite, on risque de s’ouvrir un peu… Dénouer les foulards, détacher les manteaux. La confiance revient comme le jour s’allonge… Prudemment d’abord. Quelques gouttes perlent doucement au bout des glaçons. Un chant d’oiseau, qu’on ne peut nommer, se laisse entendre. Puis la simple assurance que la lumière revient. Puis le simple fait d’avancer en plein jour… Puis la pluie froide qui réchauffe les cœurs. Puis la neige se retire. Tout son blanc s’estompe pour y découvrir toutes nos couleurs. La vie s’écrit dans toutes les teintes et abreuve nos yeux de nuances. Se dégager de l’hiver et parcourir nos voies qui s’ouvrent. Découvrir ce qui était caché et qui devra être ramassé, remisé, récupéré. Observer ce qui nait. Saluer ce qui revient. Sentir le chant des feuilles. Être touché par les odeurs, les sourires. Saisir les cris des volées d’enfants dans les rues. Couler, de partout, comme l’eau et faire déborder nos rivières… Les congères disparaissent, sans résister, sous les coups de soleil. Les lacs gelés sombrent dans le bleu. La sève dégivre, les pousses surgissent. Tous les sens se libèrent en même temps et chauffent le présent. Langues déliées, espaces occupés ; la vie se recrée. Sortir de la torpeur. Respirer doucement pour se fondre au présent. Se donner la main et vagabonder ensemble. Puis, se regarder dans les yeux, sourire et se dire : « Ce fut l’hiver... il n’est plus… ni dans nos corps, ni dans nos êtres… » \\
Bilan du Festival des Langues sales de La Sarre // Louis-Eric Gagnon
La neuvième édition du Festival des Langues sales a été marquée par un fort travail d’adaptation. Avec la fermeture du Bistro La Maîtresse, il a été décidé de se déplacer aux quatre coins de La Sarre, décision qui aura ultimement porté fruit. Tout a commencé l’automne dernier avec la grande campagne positive qui avait pour but de faire connaître l’événement et que les gens se l’approprient. Le déclic s’est fait et l’organisation a gagné son pari avec de nouveaux partenaires comme le Rouge Café, le Resto-Bar La Relève ainsi que le Motel Villa mon repos. Marie-Luce Doré, responsable des communications, dresse un bilan très satisfaisant de cette dernière édition : « Notre 5 à 7 d’ouverture et d’improvisation était plein : il a même fallu ajouter des chaises. Ce coup d’envoi a donné l’énergie nécessaire pour surfer toute la fin de semaine. Les Frères Goyette nous ont amenés dans un univers loufoque et festif. Quant au concours de bitchage de village, la compétition a été féroce et le pointage a été serré. » C’est finalement le village de Dupuy qui a remporté les grands honneurs, représenté par Dany Provost. La table est mise pour la dixième édition en 2017, qui coïncidera avec le centenaire de la ville de La Sarre. \\
au Centre d’exposition d’Amos
vimeo.com/158618351
DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR Photographies de Catherine Rondeau
Centre d’exposition d’Amos 222, 1re Avenue Est, Amos 819 732-6070 exposition@ville.amos.qc.ca
MARCHER DANS LE CIEL Illustrations et poésie avec Annie Boulanger et Sonia Cotten
4 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Heures d’ouverture mercredi au vendredi Du me de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h Fermé les lundis et les mardis
Grâce au soutien financier du
CINÉMA Danse avec elles de Béatriz Mediavilla présenté à New York en février dernier
« Si tu aimes danser, viens danser ! » // Netta Gorman
C’est cette invitation généreuse qui résume l’attitude de Lynn Vaillancourt, chorégraphe et directrice de l’École de danse PRELV de Rouyn-Noranda. Cette ouverture devant tous les jeunes qui vivent la passion pour la danse, peu importe leur forme physique, a réjoui l’auditoire au prestigieux Lincoln Center dans le cadre du 44th Dance On Camera Film Festival de New York, où le long métrage Dance With Them (Danse avec elles) a été projeté le 16 février dernier. « C’était vraiment touchant », se remémore la documentariste et professeure de cinéma Béatriz Mediavilla. « À New York, évidemment, personne ne connait ni l’Abitibi ni l’école de danse, ni Lynn ni moi. On a présenté mon film loin de chez nous. Les gens ont été touchés, il y en a même qui ne pouvaient s’empêcher de pleurer. C’est ça la magie du cinéma : on se rend compte, par les commentaires que l’on reçoit, que le film tient tout seul, qu’il réussit à toucher les gens, à aller au-delà de la danse ou du cinéma pour atteindre l’aspect universel de la pratique artistique. »
cinéma sont ses deux passions. À la suite de la projection de son film au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue en 2014, le programmateur Sylvain Bleau a invité Béatriz à le présenter en soirée de clôture au festival Ciné-danse à Québec en septembre 2015. Ensuite, elle a posé sa candidature au festival Dance On Camera à New York et son film, seul long métrage québécois parmi les cinq films canadiens, a été retenu. « Il y a beaucoup de festivals de tous genres à New York », explique l’enseignante en cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, « mais dans celui-ci, on se retrouve avec tout un réseau d’organismes de danse et tout le monde tripe sur la même affaire que toi. J’ai aussi assisté à des formations sur l’enseignement du cinéma. C’était vraiment enrichissant. »
Tête chercheuse Trump ou l’homme providentiel // Dominic Ruel Les Américains ont, politiquement, le don pour nous dérouter. Pour inventer des personnages, leur donner des destins. C’est le rêve américain, toujours. Capables d’élire Reagan, un acteur de séries B, comme président, capables d’élire W., le fils à papa, parce qu’il jouait au cow-boy, capables de lui faire succéder un intellectuel, articulé, noir en plus, pour sa magie. Et arrive Trump, le promoteur milliardaire qui joue la carte de l’extrême. Trump, président des États-Unis ? Ça fait encore rire. Candidat républicain ? À peine sourire. Il accumule les victoires aux primaires. On se gratte la tête, on se dit qu’il fera l’erreur qui le coulera. Il a pourtant déjà promis un mur entre son pays et le Mexique et la fermeture des frontières aux Musulmans. De grosses pelures de bananes, ça, et pourtant… On s’inquiète, on cherche une candidature de remplacement : « M. Romney, reprendriez-vous le flambeau, comme en 2012 ? Clinton n’est pas Obama, vous savez… » On peut se foutre de la gueule des Américains, mais Trump est là. Rubio, Jeb Bush ont jeté l’éponge. Le personnage étonne et détonne, mais le phénomène s’explique. Il attire les gens frustrés, désabusés, ceux qui souffrent, il se présente comme l’ennemi de Washington et de Wall Street. Il présente l’image d’un incorruptible (il est milliardaire !), d’un guerrier. Il aborde, avec maladresse certainement, des sujets délicats, mais essentiels : immigration, intégration, sécurité. Il redonne aussi de l’éclat à la marque USA : « Make America great again! »
Mme Vaillancourt n’a pas pu être présente au festival, car elle était en pleine session de danse. Béatriz s’y est donc rendue accompagnée de Josée Boucher, ancienne danseuse et mère d’une élève faisant partie du film, ainsi que de sa mère Marta Saenz de la Calzada, bien connue en région pour ses talents de conteuse. Fille et mère ont pu vivre l’expérience d’un festival spécialisé de qualité dans une salle d’envergure qu’est le Lincoln Center, qui donne envie de s’exclamer, comme ceux qui ont visionné son film, « c’est donc beau ! ».
Après la présentation de Dance With Them, durant la période de questions, Béatriz dit avoir été quelque peu surprise par le genre de questions que les New-Yorkais lui posaient et qui en disent long sur les différences entre les réalités urbaines et rurales. « Pourquoi n’y a-t-il qu’une élève noire ? Pourquoi n’y a-t-il pas de garçons ? » Mais par-dessus tout, ce qui l’a le plus enchantée est de voir à quel point les gens ont pu apprécier l’unicité de l’école de PRELV et de sa directrice Lynn Vaillancourt, elle qui se donne corps et âme pour son école et ses protégés et dont les valeurs humaines de solidarité, de respect, de sens de l’organisation et de discipline les accompagnent tout au long de leur vie, même si plusieurs ne deviendront pas des danseuses professionnelles. « Tous les profs de danse devraient voir ce film ! » a lancé un des spectateurs. « Ça a dépassé toutes mes attentes », termine Béatriz, enthousiaste.
Béatriz, elle-même ancienne élève de l’école de Mme Vaillancourt, possède un amour instinctif pour la danse. La danse et le
Danse avec elles sera projeté au CASCADIA Dance And Film Festival de Vancouver le samedi 11 juin prochain. \\
Plus encore, Trump incarne, à sa façon, l’homme providentiel. Qu’est-ce ? L’historien Didier Fisher explique : c’est celui qui va aider la nation « à dépasser ses difficultés afin de retrouver l’ordre des chose ». Il est le produit « d’une vision profondément conservatrice de la société, une société jugée incapable de trouver en elle les ressources nécessaires à son propre salut ». Les Français connaissent : Napoléon, Pétain, De Gaulle. Et les Américains aussi : Washington, Lincoln, Roosevelt, Bush II. L’équation est simple : ça va mal, il nous faut donc quelqu’un qui va nous sortir du trouble. C’est « un personnage qui apparait dans les périodes de crise, et qui se présente comme le sauveur ultime chargé d’une sorte de mission historique », selon Jean Garrigues, historien lui aussi. Bernie Sanders, lui aussi, du côté démocrate, a joué la Providence et il a ébranlé Clinton. Oui, c’est une solution tentante, mais facile. Et brève. Toujours selon Fisher, l’homme providentiel cesse rapidement d’en être un, souvent à l’épreuve du pouvoir. La déception vient vite. Regardez Obama, l’aura a disparu. Trump ne sera pas élu président. Je peine à l’imaginer avec les codes nucléaires ou dans les corridors feutrés de la diplomatie mondiale. Mais il aura envoyé un message clair aux dirigeants de partout : offrez un horizon, arrêtez de cacher ces seins qu’on ne saurait voir et jouez cartes sur table. Au peuple ensuite de se méfier des messies ! \\
indicebohemien.org
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 5
ARTS DE LA SCÈNE Juliette Lefebvre-Tardif, gagnante du Show talents cachés 2 d’Angliers
La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre
Juliette a grandi en écoutant Pink Floyd, Led Zeppelin, The Beatles, etc., et encore aujourd’hui, elle a un penchant bien souligné pour le son du vieux rock. Naturellement, avec un entourage comme le sien, Juliette a été initiée rapidement à différents instruments de musique. Cette jeune artiste multi-instrumentiste sait jouer de tout : violoncelle, piano, guitare, ukulélé…
L’expression « être tombé dedans quand on était petit » colle parfaitement à la peau de la gagnante de la deuxième édition du Show talents cachés d’Angliers, Juliette Lefebvre-Tardif ! Le festival se tenait à la salle Simard le 13 février dernier dans le cadre du Festival du Poisson d’Angliers.
La musique est réellement le médium qu’elle préfère et par lequel elle souhaite faire carrière. Déjà à 15 ans et ayant une autre année à compléter au secondaire, Juliette sait qu’elle appliquera au campus Notre-Dame-de-Foy, à Québec, afin d’y suivre une technique en musique. Elle caresse le rêve de créer un groupe de musique avec lequel elle pourra vivre de sa passion. Avec l’expérience qu’elle accumulera lors de son parcours académique, elle aspire un jour à créer ses propres compositions.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Juliette a toujours baigné dans l’univers de la musique, de la culture et des arts. En fait, quand on découvre dans quel univers elle a grandi, on comprend facilement sa passion. Autour d’elle gravite la culture sous toutes ses formes : une mère qui pratique la danse, le dessin et le crochet, un père qui chante et joue de la guitare depuis toujours, un frère qui fait partie du groupe de musique Sandblast et une tante qui touche à toutes les formes d’arts. Pas étonnant qu’à 2 ans, elle chantait déjà des chansons dont elle connaissait les paroles par cœur et sans fausse note s’il vous plaît ! Toutes les réunions, fêtes ou activités familiales étaient de bonnes raisons de se donner en spectacle devant les siens.
Depuis 2008, la jeune fille participe à différents concours de talents. Déjà toute jeune, elle a pu montrer de quoi elle était capable en figurant parmi les participantes du spectacle organisé par le club optimiste du Témiscamingue, L’Opti-talent. S’est enchaîné Secondaire en spectacle puis, cette année, elle a ajouté à ses apparitions sur scène le Show talents cachés 2. C’est en interprétant avec un naturel et un aplomb étonnants la chanson Accross the universe des Beatles qu’elle a fait sensation et qu’elle a remporté le concours. Les juges s’entendent pour dire qu’elle allait « loin » dans son interprétation pour son jeune âge, et que sa performance faisait preuve d’authenticité.
C’est quoi pour toi ? « C’est une fierté pour la région! »
« C’est encourager les artistes d'ici, mais aussi, embellir la région! »
D’ailleurs, cette maturité se fait sentir également dans sa personnalité, ses aspirations et ses propos sur le monde. Juliette désire chanter sur des thèmes engagés comme les injustices et la fragilité mentale, dénoncer le harcèlement, etc. Bref, tout sauf sur des sujets « quétaines comme l’amour rose bonbon » comme elle se plaît à dire. Questionnée sur sa vision de la culture musicale des dernières années, elle mentionne qu’elle ne partage pas l’enthousiasme d’inclure du pop dans tout ou la nouvelle « mode » de mélanger le français et l’anglais dans un même texte. Décidée sur son avenir, Juliette saisit donc toutes les occasions de performer sur scène afin d’aller se chercher un beau bagage d’expérience et d’outils. Gagner un concours comme le Show talents cachés 2 à Angliers, où les spectateurs sont réunis dans une grande salle communautaire, vient donner beaucoup de confiance à la jeune interprète. « Il fallait que je prenne ma place sur scène, il fallait que j’aille les chercher un à un », explique Juliette. Ce défi, elle l’a relevé avec brio et en plus, elle semblait nager comme un poisson dans l’eau sur scène. Chapeau ! \\
JOURNAL LE REFLET
.ORG
// Sonia Bélanger
arie Luc Bellehumeur, Ville-M
© Williams Nourry
Kim Maciejewski, Rouyn-Noranda
dénouement de la saison du CRIME // Louis-Eric Gagnon
Diane Lamarche, Rouyn-Noranda
« C'est une façon de stimuler la culture et l'art dans notre région. Que ce soit n'importe quelle forme d'art, notre région est aussi prolifique que bien d'autres. Il faut juste s'afficher. »
6 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
André Mowatt, Pikogan
« C’est le partage de nos cultures qui nous unit, nous rassemble. »
La deuxième saison du CRIME tire à sa fin à Rouyn-Noranda. Ce spectacle d’improvisation présente à chaque édition sa brigade régulière constituée de six improvisateurs maison accompagnés de deux improvisateurs sélectionnés comme agents spéciaux : deux joueurs d’expérience ou des improvisateurs de la région reconnus pour leur jeu remarquable. La saison s’est bien amorcée en septembre dernier, dans le cadre de la programmation des Journées de la culture : des records d’assistance ont été battus à ce moment. La grande nouveauté de cette année a été l’introduction de CRIME en série, une intrigue au début de chaque soirée qui suit son cours à travers chacun des événements. En mars, les deux commissaires ont été enlevés et il n’a pas été possible de tenir d’événement… En réalité, la période des séries éliminatoires des différentes ligues d’improvisation de la région invite à une pause au cours du mois de mars et du début du mois d’avril. Le grand dénouement de la saison se produira donc le 22 avril prochain au Diable Rond et mettra en scène les joueurs devant le lieu où les commissaires sont actuellement détenus… Une intrigue à suivre ! \\
CINÉMA 13e édition du DocuMenteur du 29 mars au 2 avril
Un Festival du DocuMenteur sous le thème de l’horreur // Cindy Bourque
C’est entre le 29 mars et le 2 avril qu’aura lieu l’édition 2016 du Festival du DocuMenteur en Abitibi-Témiscamingue, où plusieurs faux documentaires seront présentés au Petit Théâtre du Vieux Noranda. Cette année, le tout se déroulera sous le thème de l’horreur. Vous aurez droit à des surprises, des épouvantes ainsi qu’à des zombies. Le 1er avril, ne passez surtout pas sous une échelle, parce que la journée prendra des allures de vendredi 13, pour souligner la 13e édition du festival.
C’est le lundi 28 mars que le défi création sera officiellement lancé. Les participants qui se sont préalablement inscrits auront à partir de ce moment 72 heures pour compléter leur faux documentaire, sous le thème qu’ils désirent, horreur ou autre. Ils devront avoir terminé et remis leur projet le jeudi à 17 h, ce qui leur permettra de profiter des activités du festival. La population sera certainement sollicitée, alors si vous souhaitez où vous connaissez des gens qui aimeraient vivre une expérience de figuration, ce sera le moment. Le Prix du jury TVC9 (500 $) et le Prix du public Télé-Québec (500 $) seront remis à la fin de la soirée samedi. Pour tous les cinéastes professionnels ou amateurs de la région qui désirent partager leur réalisation, la soirée Super amène ta cassette est également de retour cette année. De plus, il sera possible de participer à des 5 à 7 au centre-ville, soit au Bistro Bar Le Cachottier le mercredi, au Groove le jeudi et au Gisement le vendredi, toujours sous le thème de l’horreur. Pour les plus grands fans du DocuMenteur, en parallèle avec le festival, les Racamés offrent une compilation de faux documentaires des années passées par l’entremise de leur webtélé. Ils veulent en ce sens promouvoir le travail des cinéastes d’ici et les productions régionales.
Comme l’a mentionné le président du DocuMenteur, Jérémie Monderie-Larouche, lors de la conférence de presse le 17 février dernier, c’est une belle édition qui s’annonce, avec une thématique que l’équipe avait très hâte d’explorer. La programmation complète est disponible sur le site Web du festival. Le mercredi soir sera consacré aux nouvelles technologies et le jeudi soir au volet international. Le vendredi, les étudiants de l’UQAT pourront partager avec le public les faux documentaires qu’ils ont dû réaliser en moins de 4 jours, chapeautés par une personne du milieu : Carol Courchesne (réalisateur du documentaire Léo), Dominic Leclerc (réalisateur du documentaire Alex marche à l’amour), Sébastien Trahan (réalisateur de Vol 920 à TVA), Jessica Gélinas (diplômée de l’UQAT) et Virgil Héroux Laferté (réalisateur de profession chez Balbuzard). Le samedi sera consacré à la soirée de clôture où les films du volet création seront présentés.
Les billets du festival sont en vente chez Joubec de Rouyn-Noranda et Val-d’Or. Pour ceux et celles qui aimeraient déjà se mettre dans le bain, Jean-Francois Perron, des productions Balbuzard, a réalisé la bande-annonce de l’événement, qui vous plongera tout de suite dans l’univers horrifiant de cette 13e édition. Cœurs sensibles, il se pourrait qu’elle vous coupe l’appétit… Êtes-vous prêts à frissonner ? \\
youtu.be/byJHiySYGPs documenteur.com racames.tv
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 7
CINÉMA Prix collégial du cinéma québécois
Les critiques de nos cégépiens C’est le 18 mars dernier que se sont tenues les 5es délibérations nationales du Prix collégial du cinéma québécois (PCCQ). Samy Girard, finissante en Arts et lettres, profil cinéma du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, s’est rendue à Québec pour débattre du choix régional avec les autres délégués des cégeps de la province. Voici les critiques de cinq étudiants de la région pour chacun des films en lice cette année.
Samy Girard lors des délibérations à Québec
Samy avec le réalisateur François Delisle (Chorus)
1er choix des collégiens de la région : Guibord s’en va-t-en guerre
La mince ligne entre absurdité et vérité // Rosemarie Talbot
Steve Guibord, un député fédéral, obtient la balance du pouvoir. Indécis, il consulte son stagiaire, sa famille et ses électeurs, qui se sentent peu concernés. Guibord s’en va-t-en guerre, comédie politique de Philippe Falardeau, est présenté avant l’élection fédérale canadienne de 2015. Critique de la politique, le film est teinté d’absurdité et d’ironie grâce à une suite de problèmes et à Souverain, stagiaire du député. D’abord, l’abondance de péripéties que doit surmonter Guibord apporte de l’absurdité. Les innombrables petites actions dynamisent le film (la route toujours bloquée, par exemple). Chaque incident, petit ou grand, est réglé avant d’être remplacé par un nouveau problème qui vient interrompre Guibord dans sa quête : celle de voter.
2e choix des collégiens de la région : Corbo
Corbo, l’oiseau oublié // Alison Fortin
C’est durant la Révolution tranquille que Jean Corbo fait la rencontre de deux jeunes propageant l’idéologie de l’indépendance prônée par le Front de libération du Québec (FLQ). Encore peu défini dans ses convictions, Corbo rejoindra ce groupe d’activistes radicaux. Dès 1960, les Canadiens français deviennent Québécois. Ils revendiquent leur propre culture. La frénésie vers l’indépendance est commencée. Tout comme le Québec, Jean Corbo effectue une quête identitaire.
En conclusion, Guibord s’en va-t-en guerre présente un portrait humoristique saugrenu de la politique avec son abondance de situations satiriques et avec le personnage complexe de Souverain. //
Lors d’un souper regroupant sa famille italo-québécoise, Jean assiste à un débat concernant des opinions politiques divergentes. Son effacement montre qu’il n’a encore aucune valeur à défendre. Peu après cet évènement, ses convictions commencent à prendre forme grâce à son intérêt envers le FLQ. C’est lorsque Jean rencontre Mathieu, dirigeant du FLQ, que sa recherche identitaire prend un sens. Il ne veut plus être défini par sa classe sociale aisée, mais comme militant posant des actions concrètes au bénéfice de la population, un peu comme le Québec refuse d’être caractérisé par sa métropole et désire une identité unique. Cette scène importante, manquant toutefois de naturel dans les dialogues, dirigera le récit vers le destin ultime de Jean Corbo. \\
Guibord s’en va-t-en guerre, Canada, 2015. Un film de Philippe Falardeau avec Patrick Huard, Irdens Exantus, Suzanne Clément et Clémence Dufresne-Deslières. Durée : 111 minutes.
Corbo, Canada, 2015. Un film de Mathieu Denis avec Anthony Therrien, Antoine L’Écuyer et Karelle Tremblay. Durée : 119 minutes.\\
Ensuite, Souverain ajoute de l’ironie et amène un humour intelligent au film. Le jeune homme, bien qu’étranger, est le personnage le plus au courant de la politique canadienne. Il apporte les réponses aux problèmes de Steve Guibord et le motive à agir. Souverain semble être plus impliqué dans la politique que le député et les électeurs.
____________________________ PROCHAINE EXPOSITION
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Virginia Pésémapéo Bordeleau 17 mars au 16 avril
Vernissage le jeudi 17 mars 17 h
8 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Centre d’artistes et espace de création spécialisé Gravure en creux et en relief / Lithographie / Sérigraphie Formations / Résidences / Expositions
CINÉMA 3e choix des collégiens de la région : Le Profil Amina
Autre film en lice pour 2016 : Félix et Meira
Le Profil Amina : entre réalité et fiction
Le vide, la contrainte et l’incrédule
// Martine Cayouette
// Pierre Auclair
Le Profil Amina est un film documentaire qui relate l’histoire d’un personnage virtuel sorti de l’imagination d’un Américain de 40 ans. Lorsqu’Amina met en scène son enlèvement, le mensonge devient une affaire mondiale qui remet en question l’utilisation des médias. À travers ce récit, Deraspe manipule intelligemment les codes du cinéma pour créer un documentaire telle une fiction, comme l’a fait Thomas J. MacMaster avec le profil Amina.
Jeune mère juive hassidique, Meira a énormément de difficulté à s’épanouir dans son milieu. Elle se rapproche de Félix, un jeune héritier dépourvu d’ambitions. Cette proximité est source de tensions entre Félix et Shulem, le mari de Meira. Félix et Meira est le 3e long métrage de Maxime Giroux. Il a reçu un accueil chaleureux, comme en témoignent les nombreux prix qui lui ont été décernés. Une des particularités du film est le cheminement des personnages qui prennent place dans des environnements différents tout en étant de nature similaire.
La réalisatrice crée un montage en parallèle entre des archives de la Syrie, des scènes fictives et des entrevues afin d’augmenter la tension narrative. Un montage judicieux entre des publications d’Amina et des images de manifestations ajoute du réalisme au récit. Les plans utilisés s’apparentent à sa réalité. Deraspe joue donc adroitement avec les effets du montage pour manipuler le spectateur. De plus, le documentaire est réalisé comme un film policier. On enquête sur l’existence d’Amina en questionnant journalistes et blogueurs pour élucider le mystère. Les entrevues présentent les éléments qui mènent au doute, appuyé par l’entrevue de la BBC qui dévoile le vol de photos, et par la découverte de l’homme derrière le profil. Au point médian du film, on suit l’enquête d’Ali Abunimah (The Electronic Intifada) qui nous révèle l’homme qui se cache derrière Amina : Thomas MacMaster. Finalement, Sophie Deraspe scénarise son documentaire pour déjouer le spectateur, comme MacMaster l’a fait avec Amina, par la juxtaposition des archives du conflit syrien et les publications du blogue ainsi que par sa ressemblance à un film policier. \\
Dès le début, les univers respectifs de Félix et Meira sont mis en relation. Les protagonistes sont distants de leur entourage. Félix est plus éloigné et représente peu d’intérêt tandis qu’on s’attarde à Meira qui complète son exil. Celui-ci est plus pénible puisqu’elle est attachée à sa famille et à son mari. Shulem souhaite son bonheur même s’il est dépassé par les évènements. Ayant des relations ténues avec sa famille, Félix cherche l’amour, la stabilité, alors que Meira étouffe dans sa communauté omniprésente. De plus, son jeu minimaliste affirme sa quête de liberté. Finalement, ils aboutissent à Venise dans un décor de carte postale, mais le réveil est brutal. Une fois qu’ils ont obtenu ce qu’ils cherchaient chez l’autre, leur « couple » est remis en question. \\ Félix et Meira, Canada, 2014. Un film de Maxime Giroux et Alexandre Laferrière avec Hadas Yaron, Martin Dubreuil, Luzer Twersky. Durée : 105 minutes. \\
Le Profil Amina, Canada, 2015. Un film de Sophie Deraspe avec Sandra Bagaria, Thomas J. MacMaster, Ali Abunimah, Andy Cavin et Rami Nakhla. Durée : 84 minutes.
L’ E N FA N C E: J E U X E T E N J E U X UNE NECSPOZISION*DE SCULPTURES- CÉRA MIQUES
RAYM O N D WA RREN Le lauréat du Prix collégial du cinéma québécois : Chorus
Chorus, une symphonie dramatique
DU 14 AVRI L AU 2 9 MA I 2 016 CENTRE D’ART ROTA RY D E L A SA RRE
// Sami Audet
Chorus met en scène un couple hanté par la disparition de leur enfant 10 ans plus tôt et le moment où le corps de l’enfant est retrouvé. François Delisle a construit brillamment son film tel une fable poétique sur le deuil. D’abord, l’histoire est racontée sous la forme de plusieurs points de vue, en film choral. De plus, le réalisateur nous fait valser entre les histoires afin de donner chaque fois un peu plus d’information, ce qui tient le spectateur aux aguets. Ensuite, Delisle joue avec le film expérimental pour créer une fable poétique. Premièrement, le film est en noir et blanc, ce qui accentue l’atmosphère du passé des personnages et le moment où on retrouve les ossements de l’enfant. Deuxièmement, le réalisateur utilise la narration à certains endroits dans le film, où les personnages lisent un poème à haute voix lorsqu’ils sont seuls. Cela ajoute un aspect poétique au film ainsi qu’une certaine lueur d’espoir pour les personnages. Pour conclure, le montage, la construction du récit ainsi que l’expression expérimentale du film font ressortir un aspect poétique de la fable qu’est Chorus. \\ Chorus, Canada, 2015. Un film de François Delisle avec Fanny Malette, Sébastien Ricard, Antoine L’Écuyer et Luc Senay. Durée : 97 minutes.
VERNISSAGE : JEUDI 14 AV R IL , 17 H EN PR ÉS EN C E DE L’ARTISTE HEURES D’OUVERTURE MARDI AU VENDREDI : 13 H À 16 H 30 ET 19 H À 21 H SAMEDI ET DIMANCHE : 13 H À 17 H Image : Raymond Warren, Partie de pêche, Sculpture-céramique cuite au bois, Grès, bois flotté, acier 125 cm x 92 cm x 20 cm, 2015 © Crédit photo : Raymond Warren
CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2294
Entrée libre La culture c’est dans ma nature !
Renseignement sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca Centre d’art Rotary de La Sarre
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 9
LITTÉRATURE 42, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 www.lerift.ca | 819.622.1362
Exposition
11 mars au 8 mai 2016 VERNISSAGE
Vendredi 11 mars 2016 à17 h
ENTRÉE LIBRE
Mardi au vendredi | 10h à 16h Samedi et dimanche | 13h à 16h
21e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur
Le 23 avril prochain, célébrons le livre et son auteur ! // Joséane Toulouse
COEUR À CORPS DESSIN
LOUISA NICOL | PALMAROLLE
HUMANITAS
J’aime les livres ! Quel ne fut pas mon désarroi quand le reportage Le côté sombre du livre québécois de l’émission Enquête a été diffusé en mars dernier ! Avez-vous, comme moi, été stupéfiés par cette industrie dont plusieurs gros joueurs abusent de leur ressource première : les auteurs ? À un mois de la 21e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, ça décape ! Quel meilleur moment pour éveiller le public à cette réalité qui doit changer ? En écho au reportage, le thème de 2016 porte sur le droit d’auteur. Son slogan ? Se tenir droit… ensemble pour le droit d’auteur. La porte-parole ? L’écrivaine, comédienne et chanteuse Louise Portal. Le samedi 23 avril, c’est donc l’occasion de célébrer le livre et son auteur ! Offrons un ouvrage dans un endroit public, ou gâtons-nous en en découvrant un sur notre passage. Mieux, participons aux activités ainsi qu’aux rassemblements organisés partout au Québec pour démontrer
notre soutien envers les auteurs québécois. Manifestons notre amour de leur imaginaire et reconnaissons-leur tous leurs droits ! La Bibliothèque municipale de RouynNoranda vous convie le jeudi 21 avril 2016 de 17 h à 19 h à la Place de la Paix — parc situé derrière la bibliothèque — accompagné de votre livre préféré. Vous pourrez y lire et savourer la plume vive, directe, drôle et efficace de la dramaturge et comédienne Myriam DeBonville, auteure de Me frencherais-tu ? Son texte a été présenté à Montréal en février avec un certain succès, et elle sera présente à Rouyn-Noranda pour l’occasion, invitée à nous lire sa vision du droit d’auteur. « Ensuite, tous les citoyens seront invités à faire voler son texte imprimé sur des avions de papier », dévoile Renée Arsenault, responsable de l’animation. De quoi plaire à un public de tout âge ! Le Centre de solidarité internationale Corcovado prévoit distribuer 1 000 livres aux portes des commerces du centre-ville à l’occasion de cette journée mondiale. De plus, chaque livre offert du 22 au 24 avril comportera un signet du Corcovado qui donne droit à un livre gratuit en librairie, où tout sera à 50 % de rabais les 23 et 24! L’objectif ? Rendre la culture accessible. Pas juste au Burkina Faso ou en Bolivie, où des missions du Corcovado ont conduit des bénévoles à ériger des bibliothèques. Cette mission d’accessibilité tient à cœur à Denise Trudel, coordonnatrice de la librairie, et à Marilou Villeneuve, directrice générale. Pourquoi ? « Parce que lire un livre, ça
permet de sortir de l’ignorance et de la pauvreté. Ça instruit, ça nous fait voyager ! » s’exclament-elles. D’ailleurs, saviez-vous qu’une armoire pleine de livres à donner trône derrière la libraire ? Pour connaître les détails des activités prévues partout en région, on peut contacter la bibliothèque la plus près de chez soi ou consulter le site Web consacré à l’événement à l’échelle provinciale. La Journée mondiale du livre et du droit d’auteur est un bon moment pour visiter votre bibliothèque ou votre librairie indépendante favorite. Pour célébrer le livre, des rabais vous y attendent. Et votre libraire vous fera cadeau d’un recueil de textes de cinq auteurs québécois connus. Comment évoluera la situation des livres et de leurs auteurs au Québec, en vertu du régime des droits d’auteur ? Croyez-vous comme Marilou Villeneuve qu’il faudrait établir un « commerce équitable du livre », afin de permettre au premier maillon de la chaîne — l’écrivain — d’être rémunéré à sa pleine valeur ? Est-ce une solution envisageable, comme pour le café, le chocolat et d’autres ressources qui ont leur marché équitable ? Seriez-vous prêts à débourser un peu plus de sous à l’achat d’un livre pour vous assurer que son auteur puisse vivre de son travail ? Ce sont toutes des questions sur lesquelles il semble pertinent de se pencher à l’occasion de cette journée du 23 avril, journée de célébration, mais également de sensibilisation et de réflexion. \\
LE LIVRE DE ROXANNE
PHOTOGRAPHIE
CAROLINE HAYEUR | MONTRÉAL
ÉCRAN LIBRE
DHEEPAN
DIMANCHE 3 AVRIL 19H30 JEUDI 7 AVRIL 19H30
(V.O. AVEC SOUS-TITRES FRANÇAIS)
LES COWBOYS FRINGANTS 22 AVRIL 21H À LORRAINVILLE ADMISSION GÉNÉRALE, FORMULE DEBOUT
10 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Les Perfectionnistes, par Sara Shepard // Roxanne Archambault, 14 ans
Ava, Mackenzie, Caitlin, Julie et Parker ne se connaissaient pas vraiment. Non, ce n’est pas leur amitié qui les avait rapprochées ce jour-là, dans leur cours de cinéma. C’était plutôt le seul point qu’elles avaient en commun : leur haine envers Nolan, le garçon le plus riche et le plus populaire de l’école, qui profitait de ces avantages pour faire du mal aux autres. C’est dans ce cours qu’elles avaient planifié, à la blague, sa mort. Mais voilà que Nolan est assassiné exactement comme elles l’avaient prédit. Si elles n’ont rien à se reprocher, qui donc pourrait être le coupable ? Et si quelqu’un les avait entendues ce jour-là ? Les Perfectionnistes consiste en deux tomes écrits par Sara Shepard, l’auteure de la série Les Menteuses. Présentant un groupe de filles très différentes et réunies par un meurtre, j’ai trouvé que ces romans ressemblaient beaucoup à la plus célèbre série de l’auteure. J’ai cependant beaucoup aimé l’idée de la série et son style d’écriture, qui laisse découvrir les détails entre les lignes tout au long de l’histoire. Le déroulement de l’histoire est décrit du point de vue de chacune des filles, dans des chapitres séparés. J’ai apprécié ce concept en général, mais il oblige le lecteur à revenir continuellement sur des détails d’anciens chapitres. Néanmoins, les péripéties sont bien décrites et ne manquent pas de suspense et de surprises ! Bref, si vous êtes un fan des Menteuses, cette histoire, qui s’adresse au même public, vous divertira tout autant. \\ SHEPARD, Sara. Les Perfectionnistes, éditions Pocket jeunesse, 2015, 228 pages.
LITTÉRATURE
Partage des eaux Le 50 e anniversaire se Poursuit au Conservatoire
Joséane Toulouse, l’écrifaine
Chanteurs, ChorégraPhes, Comédiens, danseurs, musiCiens, Peintres, PhotograPhes de La région
aveC 20 artistes :
direCtion artistique et narration :
// Jessica Lesage
aLexandre Castonguay
samedi 2 avriL 2016 / 19 h
S’il est vrai que les plus grandes découvertes de ce monde résultent d’erreurs, celle-ci est sans doute l’une des plus prometteuses.
réservations : 819 354-4585, Poste 22
L’écrifaine
Se réapproprier son art Après 10 ans à se questionner sur le sens de sa vie, à se sentir malade et vide, l’écrifaine est tombée en amour. Ce choc émotif l’a secouée, lui donnant le goût de se remettre à l’écriture. Enseignante en littérature au cégep jusqu’à tout récemment, elle a tout abandonné pour se consacrer à 100 % à l’écriture d’une trilogie de science-fiction engagée. « J’ai quitté mon emploi, mais j’ai l’appui de ma copine et de mes parents. C’est ce qui me fait le plus vibrer au monde : je guéris à travers l’écriture. À 31 ans, je suis écrifaine. »
Condamnés à guérir Condamnés à guérir, c’est le titre de la trilogie de Joséane Toulouse. Le thème de la guérison est très important pour l’auteure. Le tome 1 sera Soleil de minuit, basé sur la guérison individuelle; le tome 2, Soleil noir, traitant de la guérison interpersonnelle; le tome 3, Soleil d’éveil, amenant vers une guérison sociale. L’histoire se passe six cents ans après une crise apocalyptique ayant presque éradiqué la vie sur Terre. La planète est en crise. Une toute petite colonie s’est installée au Groenland, devenu un pays, où se mêlent deux classes sociales, soit les obscurs (esclaves) et les illustres (élites). Pour arriver à une paix, une alliance se fera entre une guérisseuse animée par de grands idéaux philosophiques sociétaux et une artiste provocatrice qui essaie de guérir.
Photo : Marie-Claude Robert
Joséane Toulouse est écrifaine. Pas écrivaine, écrifaine. Elle a su trouver son identité suite à la faute de frappe du professeur et écrivain Neil Bissoondath, à l’université Laval à Québec. « J’ai terminé mon cours de création littéraire avec la note A+. Je me souviens du courriel de M.Bissoondath : “Joséane, tu es une vraie écrifaine.” C’est cette toute petite erreur qui est devenue l’anecdote qui maintenant m’identifie. » Petite, elle avait hâte de sortir de l’autobus jaune pour être à la maison et pouvoir écrire sur la dactylo de sa mère ! Mais, étudier de grands classiques et des maîtres absolus de la littérature à l’université l’a figée dans la glace pendant 10 ans. Comment écrire ? Comment se laisser aller et trouver son style ? Comment réussir à être à la hauteur ?
Pub CMVD « L’Événement fleuve » Journal L’Indice bohémien NB 4 13/16" X 6 1/4" Parution: 29 mars 2016
L’écriture, une guérison Quand on lui demande si elle croit qu’elle sera guérie après l’écriture de sa trilogie, Joséane répond : « Je l’espère ! C’est ce qui me guide dans les moments de creux. Je me sens parfois seule dans mon processus, je réévalue constamment ce que je fais, mais ce qui me tient est mon désir de guérir à travers mes personnages. » Avec la trilogie Condamnés à guérir, Joséane Toulouse veut proposer à la société quelque chose de nouveau. Avec sa littérature engagée, elle a le goût de changer le monde. Loin d’elle l’idée d’être moralisatrice, mais elle veut faire en sorte que les gens aient un éveil. Croyant que toutes les espèces sont liées à Gaïa, elle aspire à un monde sans colère ni violence, à une planète en paix.
L’objectif Après 3 ans et demi de travail sur sa trilogie, à construire un univers de toutes pièces, Joséane entend publier Soleil de minuit, le tome 1, à la fin de 2016. Entretemps, elle alimente son blogue, sa page Facebook ainsi que sa page Patreon, une plateforme d’autofinancement, de façon à rejoindre son public. À long terme, elle aimerait animer des conférences basées sur son œuvre. Elle voudrait même associer ses tomes à différentes causes, soit la santé mentale, l’environnement et l’éducation. À mon avis, Joséane Toulouse, l’écrifaine, est une guerrière de la plume ! Je vous encourage à soutenir cette Abitibienne de retour dans la région depuis un an, puisqu’elle est un bel exemple de fougue et de volonté dont nous rêvons parfois en secret.
joseanelecrifaine.com
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 11
HISTOIRE ET PATRIMOINE Le hockey à travers les archives // Sébastien Tessier, BAnQ Rouyn-Noranda
Je ne sais pas si c’est encore le cas de nos jours, mais à une certaine époque, la ville de Rouyn-Noranda était la plus grande productrice de joueurs ayant atteint la Ligue nationale de hockey (LNH), par habitant, au monde. Ce n’est pas rien ! On n’a qu’à penser aux Pit Martin, Dave Keon, Réjean Houle, Jacques Laperrière, Pierre Turgeon et Éric Desjardins, pour ne nommer que ceux-là, qui sont tous originaires des villes-sœurs.
Les premiers matchs de hockey à Rouyn et Noranda Avant 1931, soit l’année de la construction de l’aréna « de tôle » à Noranda, il y avait deux endroits où se déroulaient les rencontres de la première ligue organisée de hockey : sur le lac Édouard à Rouyn et à l’angle de la 2e Avenue (devenue aujourd’hui la Murdoch) et de la 9e Rue, où se trouve le Centre Shell Rouyn-Noranda. La ligue locale était constituée de quatre équipes : les Copperfields, les Tigers, les Shamrocks et l’équipe de Noranda. Les photographies ci-dessous, issues du Fonds de la Société d’histoire de Rouyn-Noranda (P117), représentent deux de ces équipes qui s’affrontaient sur le lac Édouard à la fin des années 1920.
Dès les débuts, les compagnies minières se sont investies dans la construction d’infrastructures et dans le financement d’équipes de haut calibre. Une rivalité s’est rapidement créée entre Noranda et Rouyn. Les gens des deux villes vibraient au rythme des exploits de leurs joueurs favoris. Cet engouement pour notre sport national, qui a pris une place importante dans l’histoire de la ville, a eu des répercussions sur les archives conservées à Bibliothèques et Archives nationales du Québec (BAnQ) Rouyn-Noranda. Des premiers matchs disputés sur le lac Édouard jusqu’à l’arrivée de l’équipe junior majeur les Huskies, en passant par la venue d’équipes de la LNH à Rouyn ou par la conquête du championnat national par les Copper Kings, plusieurs documents à caractère historique ont été produits. Ils sont conservés avec soin dans notre dépôt d’archives en attendant d’être consultés par les chercheurs ou, encore mieux, d’être utilisés dans des projets de diffusion. C’est exactement dans ce but que Martin Guérin est venu piger dans notre banque de vestiges du passé pour produire ses capsules dans le cadre du 20e anniversaire des Huskies de Rouyn-Noranda. Laissez-moi vous présenter quelques-uns de nos trésors qui ont servi, et d’autres pas, au travail du cinéaste :
BAnQ Rouyn-Noranda. Fonds Société d’histoire de Rouyn-Noranda P117
12 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
HISTOIRE ET PATRIMOINE La construction des arénas
Des équipes professionnelles à Rouyn-Noranda
L’Association Athlétique Rouanda inc. a vu le jour le 8 juillet 1947 avec pour objectif la construction d’un aréna moderne pour accueillir les équipes de hockey et les patineurs de Rouyn. L’émission d’actions a permis le financement de la construction du Forum qui fut inauguré le 18 décembre 1949. Ce certificat, tiré du Fonds Joseph Onésime Dubois (P170), atteste de l’achat d’une action par Mme Adélard Chouinard.
Durant l’année 1952, plusieurs grandes vedettes de la LNH ont foulé le sol des villes-sœurs. En effet, Maurice Richard, Gordie Howe, Doug Harvey et leurs coéquipiers se sont affrontés lors de joutes d’exhibition destinées au financement du Forum. Ces deux programmes-souvenir nous permettent de connaître les alignements de départ des Canadiens de Montréal, des Red Wings de Détroit et des Blackhawks de Chicago lors de leur passage à Rouyn :
BAnQ Rouyn-Noranda. Fonds J. Onésime Dubois P170
Du côté de Noranda, c’est la compagnie Noranda Mines Limited qui a financé la construction du Centre Récréatif qui a ouvert ses portes en 1951. Cette photographie tirée du Fonds Joseph Hermann Bolduc (P124) témoigne de l’évolution des travaux de construction de l’aréna de Noranda. Programme-souvenir du match entre les Canadiens de Montréal et les Éclairs de Rouyn, disputé le 7 janvier 1952. BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds Société d’histoire de Rouyn-Noranda P117
Signatures des joueurs des Canadiens de Montréal lors de leur passage à Rouyn. BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds Société d’histoire de Rouyn-Noranda P117
Programme-souvenir du match entre les Red Wings de Détroit et les Blackhawks de Chicago, disputé le 20 septembre BAnQ Rouyn-Noranda. Fonds Joseph Hermann Bolduc P124
1952. BAnQ Rouyn-Noranda. Fonds J. Onésime Dubois P170
La victoire des Copper Kings Le 17 avril 1951, les Copper Kings de Noranda ont accompli tout un exploit en devenant les champions de l’Est canadien en remportant la série finale contre les Capitals de Fredericton. Bien que la série se soit déroulée entièrement au NouveauBrunswick, les partisans de la région pouvaient suivre leurs favoris sur les ondes de la radio locale. Par chance, cette diffusion a été immortalisée sur un disque vinyle conservé dans le Fonds de la Société d’histoire de Rouyn-Noranda (P117). Ce photomontage de Joseph Hermann Bolduc (P124) rend également hommage aux vainqueurs :
La naissance des Huskies C’est en 1996 que la franchise des Lasers de Saint-Hyacinthe déménage à Rouyn-Noranda pour devenir les Huskies. Le photographe Maurice Boudreau a immortalisé plusieurs moments importants, dont le premier match de l’histoire de l’équipe, contre les Foreurs de Val-d’Or, et la complicité entre les deux premières vedettes du club, Mike Ribeiro et Pierre Dagenais. BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds Studio Annie & Maurice P251
Aujourd’hui, nous en sommes à célébrer le 20e anniversaire des Huskies et l’histoire se poursuit…\\ BAnQ Rouyn-Noranda. Fonds Joseph Hermann Bolduc P124
Vendre? Acheter? 819 763-7594
comment? combien? Pierre Grandmaitre Courtier immobilier L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 13
PLEINS FEUX Les arts visuels // Madeleine Perron
Dans notre région, la discipline des arts visuels est, depuis toujours, celle dans laquelle le plus grand nombre de personnes œuvrent. Nombreux sont les artistes professionnels qui ont une production diversifiée et de qualité présentée chez nous, mais aussi à l’extérieur de la région, et même du pays. Entre 2007 et 2014, plusieurs évènements sont venus ponctuer les années. Entre autres, en 2007, le Centre d’exposition de Val-d’Or a organisé un colloque, La présence et la considération des arts visuels en Abitibi-Témiscamingue, réunissant une cinquantaine d’intervenants de cette discipline. En 2010, l’Écart.. . lieu d’art actuel est devenu le propriétaire de l’immeuble qui l’abritait, et a créé un espace où l’on retrouve des ateliers d’artistes. En 2012, l’Atelier les Mille feuilles a tenu un colloque, intitulé Art traditionnel, pratique innovante, où il était question de la place occupée par l’art imprimé dans l’art contemporain. Autre évènement marquant : l’exposition initiée par l’Association des centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue en 2009 sous le commissariat de Rock Lamothe, Les cinq plaisirs capiteux. Simultanément, les œuvres de 30 artistes de la région ont été diffusées dans les cinq centres d’exposition. En 2010, ces mêmes artistes et le commissaire se sont à nouveau réunis autour de l’exposition Excès et désinvolture dans le cadre de AT@MTL, également présentée dans neuf lieux de diffusion du réseau montréalais Accès culture. En arts visuels, deux évènements majeurs se tiennent toutes les deux années, soit la Biennale internationale d’art miniature de Ville-Marie et la Biennale d’art performatif. En 2016 aura lieu, respectivement, leur 13e et 8e édition. Le nombre de collections d’œuvres d’art est en expansion constante sur notre territoire. En plus des 200 œuvres de la Fondation du Centre d’exposition de RouynNoranda, des 46 œuvres du Fonds d’art contemporain de la Ville de Rouyn-Noranda, des 200 œuvres de la Commission des loisirs de La Sarre, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a acquis, en 2014, la collection de 2 500 œuvres de l’artiste et enseignante Jacqueline Plante.
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14 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Entre 2004 et 2013, on recense 23 projets d’intégration des arts à l’architecture réalisés en Abitibi-Témiscamingue, dont 14 (61 %) ont été confiés à des artistes de la région. Au fil du temps, soit depuis 1988, on observe une moins grande participation des artistes de la région (de 95 % à 58 %) aux projets réalisés dans le cadre de ce programme. La liste des projets réalisés entre 1973 et 2013 peut être consultée sur le site du ministère de la Culture et des Communications du Québec. Pour en savoir davantage sur les arts visuels, consultez le Portrait des arts et de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue rédigé par Louise Lambert, disponible sur le site du CCAT. \\
Les arts visuels en chiffres
De 2007 à 2014, la région est passée de : 90 à 153 artistes professionnels 50 735 $ à 49 630 $ en bourse du CALQ pour les artistes 80 665 $ à 120 000 $ en subvention du CALQ pour les organismes
mcc.gouv.qc.ca/index.php?id=59 ccat.qc.ca/images/uploads/files/portrait_2014.pdf
ARTS VISUELS Le Centre d’exposition accueille deux expositions sur l’impermanence
Abysses
Regards sur l’éphémère et sur le passage du temps au Centre d’expo de Val-d’Or
Découverte de l’imaginaire sous-marin
//Michèle Paquette
C’est à une expérience muséale très inhabituelle que vous invite le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN) jusqu’au 22 mai avec l’exposition Abysses, de Luc Boyer.
Le Centre d’exposition de Val-d’Or accueillera du 1er avril au 22 mai prochains deux installations éphémères qui aborderont l’impermanence et le passage du temps. Andréanne Godin y présentera Les chambres qui me mènent à toi/The Rooms of You and I dans la grande salle tandis que Barbara Claus utilisera la petite salle pour y exposer Soleil noir, soleil jaune.
// Yves Prévost
Préparer une exposition, c’est beaucoup plus que d’afficher quelques tableaux sur des murs ou placer des sculptures au hasard au centre d’une pièce. Afin de mettre les pièces exposées en valeur, une réflexion sérieuse s’impose à chaque nouvelle exposition. Cette réflexion dépend évidemment du lieu de l’exposition et de son éclairage.
Barbara Claus, quant à elle, sera en résidence et créera donc une œuvre in situ qu’elle entreprendra une semaine avant le vernissage dans le centre d’exposition. Elle qualifie sa création de « performance intime ». Elle intègre le dessin, l’écriture ainsi que la matière : plâtre, pigments, clous, néon, etc., en s’intéressant également à l’éphémère face à la permanence, la mort et les rituels.
JE SUIS TROU Barbara Claus
Inévitable, donc, pour deux expositions qui s’intéressent au temps, que soient abordées la mort et la mélancolie. Carmelle Adam explique qu’on prend rarement du temps pour l’introspection et qu’un deuil qui survient nous oblige à nous arrêter et à réfléchir au temps qui passe. La directrice du centre suggère par ailleurs une lecture orientale des créations des deux artistes. Ainsi, l’installation d’Andréanne Godin s’inscrirait dans le concept japonais du mono no aware, qui traduit une sensibilité et une mélancolie envers l’éphémère, tandis que l’installation de Barbara Claus rappelle pour sa part le concept japonais du wabi-sabi, où on assiste à la beauté du vieillissement, de la modestie, de la simplicité. Le plus intéressant dans le travail des deux exposantes, c’est la richesse de la recherche, du travail d’exploration que les artistes ont intégré dans leur processus créatif, nous confie Mme Adam. « Quand on traite de la mort, c’est qu’on parle de la vie, du recommencement perpétuel. » Deux expositions à voir, pour se rappeler du temps qui passe. \\
SALON
ANDRÉANNE GODIN
L’exposition Abysses, de Luc Boyer, est un exemple réussi du mariage qui peut être effectué entre des œuvres et une salle. « Mes pièces sont inspirées des formes de vie qui sont actuellement découvertes au fond des océans, explique l’artiste. Ces nouvelles espèces ont des structures, des formes si différentes de celles que nous connaissons qu’elles semblent irréelles. La seule façon dont nous disposons actuellement pour les découvrir est l’utilisation des sous-marins téléguidés. Ils descendent sous l’eau dans la noirceur totale, avec leur phare comme unique source de lumière, et soudain un être vivant inconnu apparait dans leur faisceau. L’exposition a été montée selon ce concept. »
DU LIVRE DE
L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
ans de
LE
SANS TITRE
L’exposition d’Andréanne Godin mêle dessin, installation et photographie. Elle a reçu d’un inconnu, il y a une dizaine d’années, une boîte de crayons aquarellables ayant appartenu à sa femme décédée. En utilisant les pigments des crayons, elle a monté trois expositions. L’exposition actuelle est sa plus récente, alors que sa deuxième Quand les oiseaux n’auront plus rien à boire a été présentée à la Galerie York de Montréal en 2011 ainsi qu’au Centre d’exposition d’Amos l’an dernier. À travers Les chambres qui me mènent à toi, l’artiste crée un lieu de recueillement et nous pousse à réfléchir sur l’effacement, sur les changements que peut subir un lieu ainsi que sur les traces qui demeurent.
CHRISTIAN LEDUC
Andréanne Godin est originaire de Val-d’Or. Artiste de la relève, elle vit et travaille maintenant à Montréal. Barbara Claus est une Belge qui vit au Québec depuis maintenant plusieurs années. Les deux artistes ont déjà exposé à l’international, mentionne Mme Carmelle Adam, directrice du centre.
à l’aréna
Frère-Arthur-Bergeron de Ville-Marie
Le résultat est concluant. En utilisant judicieusement la salle noire du Centre d’exposition, l’artiste nous amène à oublier les murs et nous fait plonger dans sa vision des fonds marins grâce à quatre œuvres de grande taille, habilement éclairées pour nous transporter en un autre lieu. Afin de compléter l’ambiance, le fond sonore est assuré par une pièce du compositeur Jean-Carol Guénard. « Jean-Carol est venu dans mon atelier pendant que je travaillais sur mes pièces, indique l’artiste. Il a vu le processus de création, il a entendu la musique que j’écoute en travaillant. La pièce qu’il a créée correspond à l’atmosphère dans laquelle les pièces ont été créées et est par conséquent un complément naturel à l’exposition. » En observant les quatre œuvres, on peut sentir la pression sous-marine, percevoir les courants et s’émerveiller de la beauté de la vie sous toutes ses formes. Même lorsqu’elle est imaginaire. \\ L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 15
LE MONDE SELON MODÈRE
PREMIÈRES NATIONS Les érables de Kitcisakik // Pascale Charlebois
Parce que CULTURAT est aussi une démarche de valorisation de la culture à travers le territoire régional, il vous invite à découvrir l’une de nos richesses culturelles : celle des Anicinabek (Algonquins). Le temps des sucres est arrivé et nous sommes déjà prêts à savourer ses délices. Mais saviez-vous que le bon goût de la sève d’érable a été découvert par les Autochtones ? La légende raconte que c’est un chef amérindien qui fit cette heureuse découverte, en plantant sa hache dans un arbre au pied duquel se trouvait justement un panier d’écorce. Aujourd’hui, c’est avec un grand plaisir que la communauté de Kitcisakik redécouvre les joies de l’érable. Il y a six ans, la communauté de Lac-Simon se ralliait à celle du lac Dozois dans un projet de construction d’une cabane à sucre, la première administrée par les Anicinabek de la région. À l’époque président de la Coopérative de solidarité Wenicec, Hector Pénosway est l’un de ceux qui a participé à la création de ce projet et s’y implique encore activement. « Moi, je m’occupe des ressources au niveau des services, explique-t-il. Ce qu’ils font en ce moment, c’est qu’ils donnent le service aux communautés, pour le sirop et la tire, à nos enfants ici à l’école et aux enfants de Lac-Simon. » Développée au départ avec une vision à long terme de tourisme et de développement économique, la cabane a vite répondu à un besoin communautaire beaucoup plus fondamental : celui de créer un lieu de rassemblement et de transmission des savoirs ancestraux. Pour l’instant, la cabane n’est donc pas ouverte au public, comme le précise M. Pénosway : « C’est pour nos enfants, nos aînés, les membres de la communauté. À travers ça, on offre des menus comme le castor, l’orignal, on invite à organiser des rassemblements. C’est pour valoriser la culture anicinabe et le rapprochement avec l’autre communauté (celle de Lac-Simon). En fait, l’idée c’est de donner une lumière à tout ça, parce que ça fait longtemps que ça existe, ça date pas de six ans. On a vu des vieilles chaudières et tout ça quand on a commencé à travailler sur les deux sites. »
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L’endroit, qui accueille des groupes scolaires pour leur faire découvrir les joies de l’érable et leur transmettre les connaissances relatives à sa préparation, a vite pris plus d’importance que prévu dans la vie de la communauté. « Toute la solidarité et toute la fierté que ça a créées, confie Hector Pénosway, c’est quelque chose qu’on ne voyait pas venir au début. Mais c’est venu avec ça, tranquillement, et l’idée de travailler en équipe surtout. Les jeunes aussi ont participé. Ils ont participé à ramasser les chaudières. Ils ont trouvé ça très beau de faire du sucre et du sirop et ils ont dit : “On va continuer ensemble chaque année.” Ils sont très fiers parce qu’on voit qu’ils vont sur place. » L’érablière ne sera sûrement pas ouverte au public avant quelques années, mais il est toujours possible pour l’instant de se procurer du sirop au dépanneur du lac Dozois. La vente de ce sirop, sans vraiment permettre de faire des profits, assure au moins le remboursement de quelques dépenses encourues. \\
CINÉMA Une jeune cinéaste de Val-d’Or réalise son premier long métrage cette année
Sophie Dupuis, les prévisions sont confirmées ! // Béatriz Mediavilla
Sophie Dupuis, récipiendaire de la bourse Michel-Lessard de la cohorte en Arts et lettres du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue en 2005, réalisera son premier long métrage de fiction.
Voici ce qu’elle a accepté de dévoiler à l’Indice bohémien sur l’avancement de son travail qui a comme titre de travail Toujours ensemble : « C’est l’histoire de JP, jeune vingtaine, qui est collecteur avec son frère Vincent, lui aussi dans la jeune vingtaine. Ils habitent avec leur mère Joe, femme adolescente câline et dépendante affective, récemment sobre. Mais Vincent est explosif, impulsif, instable, manipulateur et de plus en plus violent. Quand JP est là pour l’empêcher de déborder, tout va bien, mais quand il n’est pas là, Vincent peut faire de gros dégâts. Les deux frères travaillent pour l’entreprise illégale de leur oncle, que JP souhaite ne jamais décevoir. Mais lorsque son oncle lui demande de faire quelque chose qui dépasse ses limites, JP se demande quoi faire. »
Ayant travaillé sur plusieurs plateaux et ayant inscrit plusieurs courts métrages à son curriculum, Sophie Dupuis est déjà en terrain connu. On se souviendra, entre autres, de Faillir et de L’Hiver et la violence. Elle a su, par sa singularité, provoquer et déstabiliser les spectateurs, mais aussi les marquer et les questionner. Cinéaste authentique et de contenu, elle s’attarde aux relations humaines et à notre condition d’animal grégaire qui, pour survivre, doit faire sa place, parfois au détriment des autres. Jouant souvent sur le mince fil qui établit la frontière entre le réel et la fiction, c’est dans cette zone d’inconfort qu’elle aime nous faire tomber afin de provoquer des réflexions fondamentales et souvent occultées socialement. Fonceuse et créative, femme dans un milieu, hélas, encore éminemment masculin, la jeune cinéaste a su tailler sa place à force de talent oui, mais de travail et de persévérance. Le cinéma est un milieu fort compétitif et difficile, un peu comme le snowboard qu’elle aborde dans L’Hiver et la violence. Il faut savoir tomber et apprendre à se relever. Encore et encore. Se relever, elle l’a fait plusieurs fois : plusieurs projets de courts métrages ont exigé plus d’une demande de financement et c’est après une scénarisation autofinancée et deux demandes qu’elle a enfin obtenu le financement pour réaliser sa fiction.
Alexandre Lampron
J’ai connu Sophie Dupuis et son regard étincelant dans le local bleu du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue en août 2003. C’est en effet en tant que professeure de cinéma que je l’ai rencontrée, dans le local 3338. Originaire de Val-d’Or, elle était à Rouyn-Noranda pour étudier en Arts et lettres. En plus de s’être démarquée académiquement par son savoir et une insatiable curiosité intellectuelle, elle avait, avec deux autres collègues de classe, réalisé Finca et Innocence, deux films forts tant par la forme que par le fond.
Luc Boyer
DU 4 MARS AU 22 MAI
Les thématiques explorées toucheront notamment aux liens intenses qui unissent une famille, la responsabilité qu’on porte envers ses proches ainsi que la culpabilité qu’on peut ressentir lorsqu’on s’épanouit à l’extérieur du cadre familial. Le film abordera également la manipulation. « Tous les personnages usent de manipulation pour arriver à leur fin, même s’ils sont bien intentionnés. Cette manipulation est inconsciente, c’est le seul moyen de communication qu’ils connaissent », raconte Sophie Dupuis. Le tournage sera effectué principalement à Montréal, probablement dans l’arrondissement Verdun, et devrait se dérouler en novembre et en décembre cette année. Nous devrions donc avoir la chance de voir son travail dans un peu plus d’un an. Je ne suis pas inquiète, puisqu’elle sait s’entourer de gens qui soutiendront son talent et le film ne sera pas banal. Il sera un film de cinéma, avec un propos, une histoire à raconter et une esthétique cohérente, en phase avec le contenu et propre à ce que cette jeune femme porte en elle depuis toujours : la fougue et la passion. \\
La hot collection du prof Tremblay DU 4 MARS AU 29 MAI
vimeo.com/45834182 vimeo.com/86578501
UN IMMIGRANT NOUS REGARDE
Les femmes pionnières de R-N La corporation de la maison Dumulon JUSQU’EN SEPTEMBRE 2016
Dura lex, sed lex ! // Fednel Alexandre
À la suite de son infâme aveu de non-profession de foi, la ministre Lise Thériault a été jetée aux gémonies. Qu’à cela ne tienne ! Elle n’a eu que ce qu’elle méritait, car c’est le sort réservé aux traîtres, aux mécréants et aux hérétiques de son espèce. Mais il n’empêche que si on m’avait demandé mon avis avant de l’envoyer à la potence, j’aurais très certainement obtenu une requalification de ses chefs d’accusation. Il me semble en effet qu’on doit faire preuve d’une certaine discrétion, d’une certaine réserve, quand on occupe certaines fonctions dans un état laïc. Aussi est-on dispensé d’afficher ses croyances, ou ses non-croyances, pour éviter de donner l’impression qu’on favorise ceux qui sont du même côté que soi. À mon sens, tout le dérapage provient de ce difficile exercice consistant à manier la langue de bois.
Cette affaire, qui n’en est pas une en réalité puisque c’est le propre de notre époque mégalomane de voir le scandale du siècle dans le moindre incident, n’a pas seulement donné lieu à des amalgames ridicules et autres raccourcis intellectuels. Il montre aussi les contradictions de notre société qui, tout en proclamant le droit à la différence, établit sournoisement une uniformisation de la pensée, une dictature du consensus. L’idéologie possède ce vice détestable de se construire un univers clos. Tant qu’elle peut souffrir qu’on pense en dehors de ses remparts, elle promeut le débat, l’esprit. Mais dès qu’elle ne tolère plus que sa vérité, elle ne devient rien de moins que sa propre caricature, c’est-à-dire une secte. Un jour peut-être elle comprendra, mais le monde ne sera déjà plus le même. \\
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L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 17
RÉGION INTELLIGENTE Intelligence territoriale 4 – Les nouveaux arrivants // Émilise Lessard-Therrien
Au début du mois de mars, on annonçait un solde migratoire interrégional négatif pour l’année 2014-2015 avec 1925 nouveaux arrivants et 2464 départs, pour une perte nette de 539 Témiscabitibiens sur le territoire. Qu’est-ce qui a poussé ces 2464 citoyens à nous quitter ? Les raisons doivent être aussi nombreuses que compréhensibles. Ce qu’on peut en retenir, c’est que la région et les MRC doivent adopter et maintenir de bonnes stratégies pour garder leur monde ici et ne doivent surtout pas abandonner les missions de séduction qui sont en vigueur depuis quelque temps pour attirer ceux qu’on appelle les « nouveaux arrivants ». Pour preuve, le bilan migratoire aurait été beaucoup sombre si ce n’était pas des 1925 citoyens qui ont décidé de s’établir ici. Ainsi, pour le dernier segment de ses volets « intelligence territoriale » et après s’être particulièrement intéressé à la jeunesse, Valorisation Abitibi-Témiscamingue se penche sur ces gens venus d’ailleurs, avides de trouver leur petit bonheur dans la région. Cette fois-ci, ce ne sont pas uniquement les nouveaux arrivants qui seront appelés à participer aux événements organisés dans chacune des MRC, mais bien toutes les instances qui les concernent. Celles qui font en sorte que ces gens puissent trouver leur bonheur ici, et qu’ils s’y plaisent tellement que l’idée de repartir ne leur passera même pas par la tête. Ces instances, ce sont évidemment les municipalités, les entreprises, les différents comités, les centres de service, etc. Chacune d’entre elles joue un rôle important dans l’accueil des nouveaux arrivants, ne serait-ce que pour les familiariser aux us et coutumes propres à notre région, comme voir passer des têtes d’orignaux sur des hoods de char au mois d’octobre ou encore pour expliquer pourquoi tous les voisins ont décidé de mettre des lumières bleues sur leur balcon en plein été… Grâce à ces événements, ces organisations seront mieux outillées pour accomplir le rôle qu’elles jouent dans l’intégration et la rétention des nouveaux arrivants. Elles auront également l’occasion d’être informées sur les impacts économiques de l’établissement durable des migrants sur leur territoire.
18 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Ainsi, avec ces événements, VAT décentralise ses activités pour travailler en collaboration avec les comités d’accueil des nouveaux arrivants de chaque MRC. Chaque territoire est donc responsable de choisir sa thématique, d’identifier la clientèle qu’elle souhaite viser plus particulièrement : entreprises, élus, organismes, etc., et de décider de la forme que prendra l’événement : diner, 5 à 7, journée de formation, etc. Ces événements se tiendront en septembre, à l’occasion de la semaine des nouveaux arrivants, et chacune des MRC sera l’hôte de son propre mini-colloque avec les orientations qu’elle souhaite y donner. Les dates précises seront dévoilées ultérieurement. \\
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VUES SUR LE NORD Démancher l’histoire nationale // Martin Blais
L’identité québécoise au cinéma a été auscultée par tant de cinéastes sous tant d’angles différents qu’il semble difficile de proposer une approche originale et pertinente. C’est toutefois ce qu’a réussi à accomplir la réalisatrice Carole Poliquin avec le documentaire l’Empreinte (2014), sélectionné au Gala du cinéma québécois. Mettant en vedette Roy Dupuis, ce long-métrage nous amène dans une quête vers nos origines métisses trop souvent inavouées et vers les traces que celles-ci ont laissées sur l’ensemble de la société québécoise. On remonte jusqu’à l’arrivée de Champlain en 1603 pour revoir sous quels termes les premières rencontres se sont déroulées. L’historien Denys Delage avance le fait que « l’établissement des Français ne démarre pas avec des guerres, mais avec des alliances avec les Autochtones ». De cela découle une plus grande proximité entre les colons français et les Autochtones que dans d’autres colonies. L’Empreinte opère sous le thème de la réconciliation, réconciliation avec une relation développée pendant une tranche de notre histoire occultée par les escroqueries et les abus dont les Autochtones ont souffert dans les derniers siècles. La thèse du documentaire soutient que le métissage entre les Canadiens français et les Autochtones serait une pièce importante du puzzle de l’identité québécoise. Une plus grande propension au dialogue et au consensus ainsi qu’un certain malaise face aux structures hiérarchiques rigides se manifestent dans plusieurs sphères de la société québécoise, tant au niveau de la justice qu’au niveau managérial, et ces traits seraient fortement hérités de cette relation qui jadis fut très importante. Nancy Poudrier, directrice du CPE Abinodjic-Miguam à Vald’Or, participe à sa façon à cette réconciliation en accueillant des enfants autochtones et allochtones. C’est une façon de s’attaquer au racisme à la base et de tisser des liens plus forts entre nos deux communautés.
Roy Dupuis, qui se charge des interviews, reçoit les propos des intervenants comme autant de réponses aux questions sur son identité de blanc. En fouillant dans son arbre généalogique, il constate qu’il est le résultat de plusieurs métissages à travers les générations. Il y a quelque chose de tragique à savoir que cet aspect de ses origines lui était inconnu, comme si la honte s’était installée à un moment de notre histoire, effaçant les traces d’une amitié qui a assurément existé.
PANOPTIQUE
LE FILM INTERACTIF 16 ET 17 AVRIL _ 10H À 22H GRATUIT
L’historien Denys Delage affirme que la peur de s’associer aux Premières Nations se serait installée suite à la conquête britannique. La crainte d’être déportés comme les Acadiens qui, aux yeux des Britanniques, s’étaient trop « ensauvagés » a en partie découragé les Canadiens français à assumer leur métissage, qu’il décrit comme « une expérience qui nous a profondément marqués et dont il faut cesser d’avoir honte ». Pour « rattacher le fil rompu de notre histoire », l’anthropologue Serge Bouchard est catégorique : « Il faut tout démancher notre histoire nationale puis la rebâtir, beau contrat ! » L’Empreinte est disponible en visionnement en ligne sur le site onf.ca. \\
onf.ca/film/empreinte
HORS-JE DANSE
DOMINIQUE PORTE / SYSTÈME D 20 AVRIL_ 19H30 RÉGULIER : 10 $ MEMBRE : 8 $ ÉTUDIANT : 5 $
Ma région j’en mange! Mousse à l’érable // Marc-André Côté et Jacinthe Girardin, Côté Cuisine 48e Nord-Ouest
Ingrédients 9 g de gélatine 4 d’œufs des Œufs Richard, blancs et jaunes séparés 250 ml de sirop d’érable de l’érablière Tem-Sucre* 5 ml de crème de tartre 500 ml de crème 35 % 60 ml d’eau froide
Marche à suivre Faire gonfler la gélatine dans l’eau froide. Battre les jaunes d’œufs jusqu’à ce qu’ils soient bien mousseux. Ajouter le sirop aux jaunes d’œufs. Bien mélanger. Incorporer la gélatine. Verser dans un chaudron et cuire à feu très doux environ
10 minutes en mélangeant constamment jusqu’à ce que le mélange épaississe considérablement. Refroidir. Fouetter les blancs d’œufs et la crème de tartre jusqu’à ce qu’ils soient bien fermes. Verser lentement le mélange de jaunes d’œufs refroidi sur les blancs d’œufs montés en mélangeant délicatement. Incorporer la crème fouettée au mélange en mélangeant délicatement. Verser dans des coupes et réfrigérer la mousse à l’érable 2-3 heures pour qu’elle soit ferme. Décorer de crème chantilly, de cristaux de sucre d’érable et servir.
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* Pour un goût d’érable plus prononcé, on peut utiliser un sirop d’érable plus foncé.
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 19
SPÉCIAL ÉCOLOGIE
Modification des tailles minimales et meilleures pratiques de remise à l’eau
courtoisie
De nouveaux règlements et outils afin de protéger le doré et le touladi // Alain Fort, Ambroise Lycke, biologistes, Geneviève Décarie, conseillère en communication, MFFP et Thibaut Petry, directeur adjoint, OBVT.
Le doré jaune est sans contredit l’espèce de poisson la plus populaire en AbitibiTémiscamingue. C’est d’ailleurs dans une optique de protection de la ressource et d’amélioration de la qualité de la pêche pour cette espèce que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) propose pour la région la mise en place d’une gamme de tailles exploitées de 32-47 cm, à l’exception du réservoir Kipawa où une gamme de 37 à 53 cm est recommandée, et ce, dès le 1er avril 2016. De telles mesures semblent jusqu’à maintenant être efficaces autant pour améliorer la qualité de pêche que pour aider la reproduction des poissons, en favorisant la remise à l’eau des géniteurs. Selon une enquête menée par le Ministère au cours de l’hiver 2015, les gammes de taille obtiennent la faveur de la majorité des pêcheurs sportifs. Rappelons qu’en 1999, une taille minimum protégée de 32 cm avait été établie dans la région. Depuis, plus d’une trentaine de plans d’eau ont fait l’objet d’une pêche expérimentale standardisée pour évaluer l’état des populations de cette espèce. Le tableau obtenu démontre que l’habitat est généralement favorable. Toutefois, on constate actuellement que près de la moitié des populations de doré jaune échantillonnées de la région démontre des signes de forte exploitation, d’où l’instauration d’un nouveau règlement qui permettra d’offrir aux nombreux pêcheurs une meilleure qualité de pêche à long terme. Concernant le doré noir, les populations apparaissent généralement en santé. La croissance des spécimens est faible et cette espèce offre peu d’occasions pour des prises de grande taille. Par ailleurs, la mortalité estimée n’est pas problématique et la maturité sexuelle est atteinte avant que les spécimens atteignent une taille intéressante pour les pêcheurs sportifs. Pour ces raisons, aucune gamme de taille ne s’appliquera dorénavant pour cette espèce. Les pêcheurs devront toutefois s’assurer de bien faire la distinction entre le doré jaune et le doré noir.
Le réservoir Kipawa, un cas à part Concernant le doré jaune, les travaux du Ministère démontrent une dégradation de l’état des populations au réservoir Kipawa, conséquence d’une trop forte exploitation par la pêche sportive. Les dorés pêchés y sont généralement plus petits que dans le passé, donc plus souvent remis à l’eau. Grâce à ce nouveau règlement, les effets positifs sur la qualité de la pêche devraient s’observer d’ici 3 à 4 ans. Quant au touladi (qu’on appelle également la truite grise), une autre espèce prisée des pêcheurs, le nouveau règlement prévoit une limite de prise et de possession d’un seul touladi de 65 cm ou plus. La population du réservoir Kipawa est dans un état critique, notamment à cause de la surexploitation par la pêche sportive et des effets du marnage (variation du niveau de l’eau) sur la survie des œufs. La nouvelle modalité réglementaire devrait donc permettre la remise à l’eau de nombreux touladis en âge de se reproduire.
Des meilleures pratiques pour remettre à l’eau des poissons en santé L’implication des pêcheurs sportifs est cruciale dans ces changements réglementaires. Lors de la remise à l’eau d’un poisson pêché, il est important d’agir efficacement pour assurer sa survie. L’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT), en partenariat avec le MFFP, mène ainsi une importante campagne de sensibilisation afin de promouvoir les bonnes techniques. En effet, certaines techniques ou certains engins de pêche peuvent avoir une influence importante sur la survie des poissons relâchés. Voici trois techniques simples et efficaces à prioriser pour maximiser les chances de survie lors de la remise à l’eau : - utiliser des leurres artificiels plutôt que des appâts naturels (ex. : vers et menés) afin de limiter l’hameçonnage profond; - utiliser des hameçons circulaires plutôt que des hameçons en J ou des trépieds afin qu’ils s’accrochent au niveau de la lèvre plutôt que dans les organes vitaux; - couper la ligne si l’hameçon est accroché trop profondément (celui-ci sera dissous par le poisson ou rejeté naturellement). L’adoption de ces meilleures habitudes permettra de pratiquer une pêche sportive qui contribue à préserver la ressource tout en maintenant une bonne qualité de pêche à long terme. Les pêcheurs désireux d’en savoir plus sur les bonnes techniques de remise à l’eau sont invités à consulter le site Web de l’OBVT. Ils y trouveront plusieurs ressources intéressantes, notamment une vidéo réalisée avec des pêcheurs professionnels sur les techniques énoncées plus haut. Cette règlementation a été émise selon les propositions du MFFP. Le plan de gestion du doré doit être approuvé en avril : c’est à ce moment que nous saurons officiellement si ces nouvelles gammes de tailles seront adoptées ou non. Pour en savoir plus : http://mffp.gouv. qc.ca/faune/peche/plan-gestion-dore.jsp \\
obvt.ca/activites/remise
20 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
SPÉCIAL ÉCOLOGIE
Le REVIMAT : Un outil pour lutter contre le laxisme endémique de nos élus
L’électrification des transports, une avenue à privilégier pour les municipalités
Vigilance Mines aspire à devenir une véritable voix politique en région
Roulez-vous en kilowatts/urbains ?
// Marc Nantel
Ahhhh ! Le plaisir de circuler en voiture sans effluves d’essence, sans bruit, sans émissions de gaz à effets de serre, dans une ville aux cent bornes… électriques ! Vous souhaitez que le rôle des villes dans la réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre (GES) soit plus actif ? L’électrification des transports est présente dans presque tous les discours récents qui traitent de la réduction des GES, et le Québec n’y échappe pas.
Le Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT) est né du besoin des citoyens, confrontés à des projets miniers, de se réunir et de travailler ensemble. Il est constitué de quatre groupes : le Comité de vigilance de Malartic, celui de Granada, la Coalition des citoyens – projet Wasamac Évain et la CSN. Trop longtemps, les citoyennes et citoyens ont été laissés à eux-mêmes devant les irritants causés à court et à long termes par l’industrie minière. Le REVIMAT cherche à sensibiliser la population aux enjeux du développement minier : ses impacts sur la société, la santé et l’environnement. Le Regroupement veut donner et permettre l’échange d’information sur les lois, les droits des citoyens, les expériences vécues de projets miniers et les protocoles d’entente. Il cherche également à soutenir les actions locales et à partager des stratégies, tout en coordonnant les actions.
// Maurice Duclos, étudiant au DESS éco-conseil de l’UQAC
Selon une étude de l’ONU-Habitat, les villes ont un impact prépondérant dans l’émission des GES. Elles sont à l’origine de 70 % des émissions de GES, et ce, bien qu’elles n’occupent que 2 % des terres et rassemblent 54 % de la population. Au Québec, près de 60 % des GES proviennent des secteurs du transport (45 %), des bâtiments (10 %) et des matières résiduelles (5 %), trois secteurs sur lesquels les municipalités peuvent jouer un rôle de leader dans la réduction des GES. Considérant que 89 % des Canadiens parcourent 60 km et moins aller-retour pour se rendre au travail quotidiennement, le choix d’une voiture électrique est une option tout à fait viable, même ici en région. L’installation de bornes de recharge rapide, publiques ou privées, peut être mise en œuvre rapidement, à condition que la volonté politique y soit, et que les différents paliers de gouvernement offrent des incitatifs en ce sens. Chaque voiture électrique qui remplace une voiture conventionnelle à émission de carbone permet une économie de 3 à 5 tonnes de GES par année. Par ailleurs, la disponibilité de plusieurs bornes de recharge pour les véhicules électriques peut s’avérer grandement attrayante pour certains touristes de passage et certaines familles à la recherche de villes plus vertes pour s’y établir. Par conséquent, travailler à construire l’avenir de façon positive et durable peut être à la fois très bénéfique et très motivant pour les élus. Pour réduire davantage l’empreinte écologique de leur municipalité, les dirigeants municipaux peuvent envisager l’électrification des transports en tant qu’une des nombreuses solutions visant à réduire les émissions de GES sans pour autant négliger d’autres pistes de solutions, telles que l’implantation d’une usine de biométhanisation des matières organiques ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.
Il est devenu essentiel de mettre sur pied et de solidifier un réseau régional qui permet d’intervenir efficacement auprès des différents pouvoirs politiques et gouvernementaux, en devenant une véritable voix politique régionale. Par un laxisme endémique, nos élus ont de tout temps laissé une grande liberté d’opération aux minières dans le but d’attirer les capitaux étrangers. Ceci s’exprime à la fois par des avantages fiscaux honteux et une loi sur les mines complaisante.
Pour plusieurs villes disposant ou partageant un réseau de transport collectif, l’électrification des équipements est envisageable pour réduire la dépendance au pétrole, réduire les GES ainsi que les frais d’entretien des véhicules électriques. Pour les élus, il s’agit d’une solution plus écologique pour un avenir plus durable. Pour sortir du pétrole, électrifier les transports n’est pas seulement une bonne idée : c’est d’abord pour plusieurs décideurs une solution réaliste et essentielle pour la qualité de l’air des citoyens et la réduction de l’empreinte carbone municipale dans un contexte de marché et de bourse du carbone qui s’amène rapidement à l’horizon. Cela traduit une vision à long terme du développement, qui se préoccupe non seulement des enjeux immédiats, mais également de ceux qui concerneront nos enfants et petits-enfants.
Le REVIMAT est préoccupé par la multiplication des projets miniers dans la région, notamment les grands projets de mines à ciel ouvert à proximité des milieux habités ou sensibles. Les impacts sociaux, économiques et environnementaux viennent grandement réduire la qualité de vie dans la zone entourant les fosses. Ce sont des dommages trop souvent perçus par l’État comme collatéraux. Ils sont non quantifiés et assumés par les individus. Les balises qui devraient régir l’implantation et le maintien d’une mine à ciel ouvert près des lieux habités ou sensibles sont désuètes ou inexistantes. Ces inquiétudes et interrogations foisonnent avec les nouvelles formes d’exploitation minière. Une mise à jour des différents impacts à court et à long termes doit être élaborée. Le régime d’autorégulation minière quant au contrôle environnemental, auquel il faut mettre fin dès que possible, est également une grande source de préoccupations. Il s’agit d’un anachronisme dans nos lois et règlements qui n’a plus du tout sa raison d’être. Il est temps de se regrouper et d’exiger que le gouvernement mette des dents aux différents règlements miniers et environnementaux. Le financement adéquat des ministères impliqués est une priorité. La région ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la création d’emplois et de la croissance économique éphémère. Même s’il peut être souhaitable, le développement minier exploite une ressource finie : ce n’est donc pas un développement durable, d’où l’importance qu’il soit responsable. Aucune économie ne peut survivre à un territoire dévasté qui serait dépouillé de toutes ses richesses naturelles. \\
Pour conclure, il serait fort intéressant que les gouvernements fédéral et provincial établissent un palmarès des villes québécoises à faible empreinte carbone, palmarès qui pourrait comporter certains incitatifs financiers pour les municipalités qui mettent en œuvre des politiques agressives de réduction des GES, et certaines pénalités pour celles qui sont paresseuses à ce niveau. Différentes solutions méritent d’être explorées. Comme le mentionne Joan Clos, directeur général de l’ONU-Habitat, si « les villes sont responsables de la majorité de nos émissions de gaz à effet de serre, elles sont aussi les lieux où le plus d’efforts peuvent être faits ». Sommes-nous prêts à poursuivre les efforts nécessaires ? C’est à nous, citoyens, d’interpeller et de guider nos élus à prendre les décisions qui s’imposent pour l’avenir. \\
roulezelectrique.com facebook.com/revimat/?fref=ts L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 21
SPÉCIAL ÉCOLOGIE
La saison des festivals et des bonnes habitudes
on favorise des locations au lieu de l’achat et enfin, on pourra se pencher sur du matériel fait à partir de fibres recyclées ou recyclable. On favorisera également des sources d’énergie renouvelable et des mesures pour économiser l’eau avant, pendant et lors du démontage de l’événement.
// Valérie Lafond, Groupe Éco-citoyen (GÉCO)
Quand on pense à la saison estivale, on pense également à la saison des festivals ! En région, la variété de festivals ne cesse de s’accroître, tous plus originaux les uns que les autres. Mais derrière toutes ces sensations qui s’offrent à nous, le temps d’un événement, il y a le travail, les efforts et les idées de beaucoup, beaucoup de personnes. De plus en plus, les organisations s’engagent dans une démarche verte afin de réduire les impacts environnementaux reliés à la tenue de leurs activités. On voit ainsi les événements prendre progressivement en charge la gestion des matières résiduelles. Cependant, même si cette initiative est noble, elle ne constitue que la pointe de l’iceberg…
La norme Il existe une norme québécoise sur le développement durable en matière de gestion d’événements : la gestion responsable d’événements, qui aide les organisateurs d’événements à orienter leurs choix et à pondérer leurs efforts dans leur démarche verte. Cette norme les invite à se pencher sur cinq grands thèmes qui permettent d’atténuer les impacts environnementaux reliés à la tenue de leurs événements. D’abord, les fournisseurs : autant que possible, on doit choisir ceux qui adhèrent aux principes du développement durable (politique, engagement, certification, etc.) et qui ont leur siège social (ou un point de service) près du lieu de l’événement. Ensuite, la gestion du matériel, des sources d’énergie et de l’eau : on fait référence ici aux 4R — repenser, réduire, réutiliser et recycler. Notons l’ordre des 4 R : recycler est en dernier, parce que même envoyée au recyclage, une matière doit être traitée, occasionnant donc des coûts et des impacts sur l’environnement ! Il faut toujours consommer moins pour qu’il y ait le moins possible à gérer par la suite. Sinon, on choisit de réutiliser ce dont on dispose déjà,
La troisième étape est celle de la gestion des matières résiduelles. Il faut d’abord penser aux surplus de nourriture : vont-ils être redistribués, donnés à un organisme qui vient en aide aux personnes en difficultés ? La norme évalue s’il y a un système de gestion des matières recyclables et des matières compostables. Elle accorde également des points supplémentaires s’il y a présence de moyens de sensibilisation et de signalisation sur le lieu de l’événement et si moins de 20 % des matières résiduelles sont destinées à l’enfouissement ultime. Quatrièmement, l’offre alimentaire doit favoriser les produits locaux. Pour un pointage maximal, plus de 50 % des produits doivent provenir de moins de 100 km du lieu de l’événement. L’autre moitié devrait au moins être certifiée équitable ou biologique. Le cinquième et dernier aspect concerne le transport. Dans un premier temps, l’organisation peut comptabiliser le kilométrage effectué par l’ensemble des organisateurs de l’événement pour sa mise sur pied. À cette étape, les vidéoconférences, le covoiturage et la compensation des GES sont à privilégier. Ensuite, l’organisation peut comptabiliser le kilométrage de l’ensemble des participants et mettre en place des mesures visant à réduire leurs impacts reliés au déplacement, en favorisant des modes de transport tels que l’autobus, le vélo ou le covoiturage, par exemple.
Responsabilités des organisateurs Bien entendu, il y a des contraintes un peu plus grandes en Abitibi-Témiscamingue que l’on ne retrouve pas dans les grands centres, particulièrement pour la proximité des fournisseurs. Cependant, de plus en plus d’organisations font des choix sensés quant aux produits offerts aux festivaliers : on voit des boissons alcoolisées québécoises, voire régionales, l’utilisation de verres (pour ne pas dire bucks…) réutilisables, de fontaines pour remplir les gourdes d’eau et éliminer l’eau embouteillée. On voit également de moins en moins des articles promotionnels qui finissent souvent à la poubelle, au recyclage ou pire, au sol sur les lieux de l’événement. Une mesure telle que l’implantation du verre réutilisable a vraiment surpris la première année, mais a été rapidement acceptée par les festivaliers.
Responsabilités des festivaliers Les festivaliers, quant à eux, devraient soutenir les organisateurs d’événements à travers leur démarche verte. Des gestes simples comme apporter une gourde, utiliser un cendrier de poche plutôt que jeter les mégots par terre et utiliser les installations prévues pour la gestion des matières résiduelles contribuent à faire une grande différence, tout en minimisant les coûts reliés au nettoyage après l’événement : vider les bouteilles d’eau jetées au recyclage à moitié pleines, enlever les mégots et les déchets au sol. Covoiturage, refus des articles promotionnels dont on n’a pas besoin, recyclage, sensibilisation auprès des autres festivaliers par rapport à la démarche verte de l’événement : ce n’est pas si difficile à appliquer ! Gandhi disait : soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ! Qu’attendez-vous ? \\ 22 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
SPÉCIAL ÉCOLOGIE
Pagayer pour l’environnement
Deux Amossois en expédition de canot dans le Grand Nord canadien // Rym Bellouti
Deux Abitibiens d’Amos ont participé à une expédition dans les eaux du Grand Nord canadien durant l’été 2013, avec quatre collègues, traversant 1500 km en 63 jours à bord de trois canots, dans le bassin hydrographique de la rivière Peel. Cette difficile épreuve, organisée grâce à l’initiative de Gabriel Rivest, Amossois d’origine installé au Yukon, a fait l’objet d’un film documentaire réalisé par l’un des pagayeurs, le réalisateur néozélandais Simon Lucas, afin de sensibiliser la population à l’importance de se mobiliser pour protéger ce territoire naturel préservé de l’exploitation humaine. Le documentaire était projeté le 26 février dernier à Rouyn-Noranda. Œuvrant tous dans des secteurs d’activité qui touchent aux enjeux environnementaux, les six hommes ont été alarmés par le projet d’exploitation du bassin de Peel, alors même que la commission d’aménagement du bassin avait réussi à obtenir la protection complète du territoire après sept ans de travail. Or, en janvier 2014, le développement a été autorisé sur plus de 60 % de la superficie du bassin afin d’y permettre notamment l’exploitation minière et la construction de routes. Grâce à la mobilisation sociale autour de cet enjeu, la décision a été infirmée et le territoire du bassin de Peel est désormais protégé à la hauteur de 80 % de sa superficie. Selon Jean-Daniel Petit, organisateur des projections du film pour l’entreprise manufacturière Abitibi & Co, qui a contribué à le financer, c’est pendant l’expédition que les enjeux environnementaux sont survenus, lorsque les six hommes ont appris que le bassin était menacé par le développement minier. C’est ainsi que le film documentaire prit une dimension environnementale afin de sensibiliser la population à l’importance de se mobiliser pour que ce type de territoire ne soit pas perdu advenant une exploitation aveugle de ses ressources naturelles.
par la beauté des images. « Ces décors magnifiques captés pour une bonne cause ont sonné la cloche pour sensibiliser le public », conclut-elle. Joint par téléphone au Yukon, Gabriel Rivest nous apprend que son initiative découle du fait qu’ayant grandi à Amos, il a été exposé aux problèmes environnementaux touchant aux mines, à la foresterie et aux lacs. En allant vivre au milieu des paysages merveilleux du Yukon, il a été très sensible à la question de la protection de l’environnement. Il confie avoir organisé l’expédition pour faire un film qui parle de l’environnement, un film qui ne soit ni pro-industrie ni contre le développement industriel, pour que les gens réalisent l’importance de préserver la nature. Suite aux projections, il dit avoir constaté l’ouverture du public au point de vue du film, que ce public soit pour ou contre la préservation des espaces tels que le bassin de la Peel. « Le film s’intitule Paddle for the North, non pas Paddle for the Peel, parce qu’il ne traite pas uniquement de la Peel, qui a le monopole médiatique actuellement. Il traite des enjeux environnementaux de tout le Nord », explique-t-il. Le film sera projeté à nouveau en Abitibi au cours du mois d’avril, avec la présence de Gabriel, nous apprend-il. \\
facebook.com/PaddleForTheNorth/ (En anglais) vimeo.com/151087172
Une projection du documentaire suivie d’une table ronde a eu lieu à Rouyn-Noranda en février dernier, en présence du réalisateur et de Gabriel Rivest, via Skype. M. Petit rapporte que 200 personnes de tous les âges étaient présentes lors de l’événement, qui se tenait au Petit Théâtre du Vieux Noranda. Il s’est dit agréablement surpris par l’engouement du public pour les enjeux environnementaux. Le débat fut riche et a duré 45 minutes, souligne-t-il. Jean-Daniel Petit précise que le film se veut neutre et explique que les six pagayeurs ne s’opposent pas à l’exploitation des ressources naturelles bien qu’ils aimeraient voir la nature préservée autant que possible. Cindy Bourque, animatrice à Rythme FM, était également sur place et abonde dans le même sens. « Le ton non moralisateur du film a capté l’intérêt du public et a alimenté le débat », dit-elle. Elle confie avoir été impressionnée par le fait que le documentaire soit le premier film professionnel du réalisateur Simon Lucas, impressionnée
INSCRIVEZ-VOUS! www.rouyn-noranda.ca Services en ligne Suivez le lien vers SAM
Le Système Automatisé de Messages (SAM) permet de rejoindre rapidement la population en cas d’urgence ou lors de situation importante. • Vous avez déménagé? • Vous n’êtes pas inscrit dans l’annuaire? • Vous désirez inscrire votre numéro de cellulaire?
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L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 23
SPÉCIAL ÉCOLOGIE
Des gestes simples d’une grande importance pour nos milieux aquatiques
Regard sur les sites d’enfouissements
Protéger nos lacs des envahisseurs, c’est l’affaire de tous ! // Clémentine Cornille, directrice générale du CREAT
Originaires d’un autre continent ou d’une région biogéographique éloignée, il arrive que des plantes ou des animaux aquatiques soient introduits intentionnellement ou par accident dans un nouveau milieu. Si elles réussissent à s’établir, ces espèces peuvent devenir rapidement envahissantes et difficilement contrôlables. Ainsi, lorsqu’on fréquente plusieurs lacs ou rivières à la belle saison, notre embarcation et tout matériel mis en contact avec l’eau peuvent devenir des vecteurs de propagation d’espèces aquatiques envahissantes. Pour protéger ses milieux aquatiques, l’Abitibi-Témiscamingue se mobilise face à l’envahisseur. Formé d’un regroupement d’organismes, le comité régional vous invite à suivre la procédure recommandée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques :
Étape 1 : l’inspection Inspectez l’ensemble de l’équipement qui a été en contact avec l’eau (embarcation, remorque, moteur et matériel de pêche, de plongée, de ski nautique, etc.) afin d’enlever les plantes et les animaux aquatiques de même que la boue. Éliminez-les sur la terre ferme ou dans un bac à ordures. Ne les rejetez pas à l’eau.
Étape 2 : la vidange Vidangez l’eau de toutes les parties de l’embarcation (cale, viviers, compartiments, pompes) et du matériel (bacs, divers contenants et accessoires) sur la terre ferme loin du plan d’eau, idéalement à plus de 30 mètres. Autant que possible, les moteurs hors-bords doivent être rincés pendant deux minutes. Une pince à ventouse branchée sur un boyau d’arrosage, communément appelée oreilles de rinçage, peut être utilisée pour purger l’eau du moteur. Les plus petits moteurs peuvent être actionnés pendant deux minutes dans un grand récipient contenant suffisamment d’eau de manière à ce qu’ils soient immergés jusqu’à la prise d’eau. En cas de doute, mieux vaut se fier aux recommandations du fabricant pour faire une vidange adéquate.
Étape 3 : le nettoyage Nettoyez toute surface qui a été en contact avec le plan d’eau et, même si vous ne les voyez pas, éliminez tous les organismes aquatiques en pulvérisant de l’eau sous haute pression sur l’embarcation et en utilisant les solutions de trempage pour les pièces d’équipement. Pour le trempage, deux solutions sont suggérées : 20 minutes dans du vinaigre non dilué ou une heure dans une solution contenant 5 % d’eau de javel, de sel, d’antiseptique pour les mains ou de savon à vaisselle. Il est important de respecter le temps de trempage. Si vous ne pouvez pas nettoyer adéquatement votre équipement, laissez-le sécher pendant au moins cinq jours. En effet, après un séjour de cinq jours et plus hors de l’eau, les organismes aquatiques comme les algues et les animaux ne survivront pas. Cependant, portez une attention toute particulière aux matériaux absorbants comme les tapis, car s’ils ne sont pas complètement secs, des organismes aquatiques pourraient survivre et éventuellement envahir de nouveaux lacs. Une courte vidéo de cinq minutes est d’ailleurs disponible sur YouTube pour illustrer les dangers des espèces envahissantes et les moyens à prendre pour éviter leur propagation, tel que décrits ci-haut. Pour conclure, les étapes d’inspection et de vidange sont les plus importantes. Lorsque réalisées avec beaucoup d’attention, elles peuvent être plus efficaces qu’un nettoyage à pression mal effectué. Nous ne le répéterons jamais assez : la vigilance est de mise pour assurer la pérennité de nos lacs. Alors, propagez le message, pas les envahisseurs ! \\
> youtu.be/yrUpBbFyzDY 24 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
Combien de temps pourrons-nous pousser notre Surconsommation sous le tapis ? // Sophie Laliberté
Vous êtes-vous déjà demandé quel était le destin de vos déchets une fois que le camion à ordures est passé ? Eh bien non, ils ne disparaissent pas comme par magie ! Actuellement, en Abitibi-Témiscamingue, ceux-ci sont envoyés dans l’un des trois lieux d’enfouissement technique (LET) de la région. En 2014, ce sont plus de 40 000 tonnes de déchets domestiques qui ont pris le chemin de l’enfouissement dans la région. Par chance, les LET ont davantage de normes environnementales à respecter depuis les années 2000. En effet, ils doivent être étanches et posséder un système de pompage du lixiviat — ce jus de poubelle qui se crée avec les précipitations et la décomposition — afin de traiter ce liquide fortement contaminé, qui autrefois percolait doucement dans le sol. Par contre, en ce qui a trait aux gaz produits par la décomposition de nos déchets et qui s’échappent des LET, ceux-ci ne sont pas captés à l’heure actuelle dans la région. Seuls les méga sites d’enfouissement sont tenus de le faire, ce qui exclut actuellement les nôtres. Ces gaz contribuent aux changements climatiques et représentent 6 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province, et c’est sans compter le transport nécessaire pour acheminer les déchets à ces sites. En effet, c’est environ 1 à 2 kg de CO2 qui sont émis par les camions de collecte par kilomètre parcouru, et en Abitibi-Témiscamingue, on en a des kilomètres à parcourir ! Il y a donc place à l’amélioration ! En effet, le captage des gaz liés à l’enfouissement est l’un des moyens actuellement reconnus afin d’obtenir des crédits compensatoires sur le marché du carbone. Cet incitatif financier pourrait charmer les opérateurs de LET qui ne sont pas obligés, par la réglementation, de capter les biogaz. De plus, puisque la majorité des GES émis par ces sites proviennent de la décomposition des matières organiques — c’est-à-dire les résidus de table, résidus verts, papiers et cartons, bois et autres matières ligneuses, etc. — le bannissement provincial de l’enfouissement des matières organiques prévu pour 2020 contribuera notamment à lutter contre les changements climatiques. Le compostage permet d’éviter ces émissions de méthane et il sera implanté dans les prochaines années à la grandeur de la région, avec un 3e bac et une collecte spécifique. En attendant, pourquoi ne pas prendre un peu d’avance et commencer à composter à la maison ? Même si cette problématique de GES venait à être réglée grâce à l’implantation du compostage et grâce au captage des biogaz des LET, il n’en reste pas moins qu’enfouir les déchets représente un gaspillage important de ressources. En effet, tout ce que l’on jette a forcément été produit, en extrayant des ressources naturelles, en utilisant de l’énergie et en émettant des GES. Et si nous ne nous efforçons pas d’acheminer les matières qui peuvent être recyclées aux bons endroits, ces ressources sont perdues. Il serait intéressant de comparer les concentrations en or et en terres rares provenant des déchets électroniques que contiennent les LET par rapport aux concentrations retrouvées dans certaines mines de la région ! Bien entendu, la technologie, à l’heure actuelle, ne permet pas d’exploiter de façon sécuritaire ces ressources perdues qui s’accumulent dans les LET. En effet, si certains persistent à se débarrasser de leurs vieux portables dans la poubelle, d’autres y jettent des déchets dangereux, comme des bonbonnes de propane, batteries automobiles, etc., alors que toutes ces matières devraient être acheminées dans des points de collectes, tels que les écocentres. À l’ère du jetable, notre mode de consommation a non seulement des coûts environnementaux, mais aussi économiques. C’est une proportion importante des budgets municipaux qui passent dans la gestion des matières résiduelles. La vraie solution réside dans la réduction à la source des déchets. On ne le répètera jamais assez, mais le déchet le plus facile à gérer est celui qui n’est pas produit ! \\
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SPÉCIAL ÉCOLOGIE
Mini-maisons : écolo ou écono ? // Maurice Duclos, étudiant au DESS éco-conseil de l’UQAC
De plus en plus de gens rêvent d’une mini-maison, parfois pour répondre à des incitatifs économiques, mais aussi pour répondre à leurs besoins de faire les choses autrement, à travers un souci écologique, dans un monde où on nous incite à toujours en vouloir plus. Actuellement, la taille moyenne des maisons canadiennes est de plus de 2 000 pieds carrés de surface habitable. Selon le système de certification LEED Canada pour les habitations, une maison écocompacte s’approche plutôt de 1 500 pieds carrés. Pour un projet de petite maison, il faut compter 375 pieds carrés par personne. Quand l’on évoque la mini-maison, il s’agit de moins de 500 pieds carrés au total de surface habitable.
Plus petite surface, plus petite empreinte écologique Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), la construction d’un pied carré résidentiel produit en moyenne 2 kg de déchets. Par conséquent, il est logique qu’une mini-maison génère moins de déchets qu’une maison de taille standard. Cela dit, pour en faire un véritable choix écologique, encore faut-il qu’elle soit construite et pensée en fonction de ce choix : il ne faut pas simplement croire que l’utilisation de moins de matériaux est le seul élément à considérer. Il faut également réfléchir au système qui sera utilisé pour générer le chauffage et l’électricité, au traitement des eaux usées, à l’isolation des murs, au choix des fenêtres, du couvre plancher et des revêtements intérieurs et extérieurs, ainsi qu’à la dimension du terrain d’accueil, entre autres. Pour qu’une mini-maison soit un choix véritablement plus écologique, elle doit d’abord être conçue comme une maison écologique et non seulement comme une plus petite maison traditionnelle.
Quand écologie rime avec économie Selon l’entreprise d’économie sociale Habitat Multi Génération, dont le mandat est de favoriser l’accès à la propriété des Québécois dans une perspective d’abordabilité et d’écologie, il y a différents avantages aux mini-maisons, dont celui de réduire l’endettement au minimum ainsi que les coûts d’ameublement (en raison de l’espace limité), de chauffage et de climatisation. Puisqu’elle est beaucoup moins chère à acquérir, une mini-maison a également l’avantage d’élargir l’accès à la propriété, en permettant à des personnes seules, à un jeune couple sans enfants ou à un retraité d’être propriétaires plutôt que locataires, sans contracter une lourde hypothèque, puisqu’on peut acheter ce genre d’habitation pour un coût inférieur à 80 000 $, terrain inclus.
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Par ailleurs, le format restreint des mini-maisons se prête bien à un projet d’autoconstruction, même pour les néophytes. Enfin, ce type d’habitation peut permettre de garder des proches (jeunes adultes ou aînés) à proximité tout en permettant à chacun de conserver une certaine intimité. Encore faut-il avoir un terrain libre pour accueillir la mini-maison et que la municipalité permette ce choix. Outre le projet dédié à ce type d’habitation à La Sarre, annoncé à l’automne dernier et qui devrait se concrétiser cette année, aucune autre municipalité de la région ne semble s’être penchée sérieusement sur la question, selon nos recherches.
La mode des maisons-conteneurs, une bonne idée ? Est-ce que les mini-maisons se valent toutes ? Il importe de se questionner sur la récente mode des conteneurs transformés en mini-maisons. Emmanuelle Walter et Emmanuel Cosgrove, de l’organisme Ecohabitation, une référence en matière d’habitats écologiques au Québec, mentionnent, dans un article intitulé Maison-conteneur : la fausse bonne idée : « Ultra séduisante, la maison-conteneur est sujet de controverses. La pertinence, d’un point de vue écologique, reste à prouver. » Pourquoi ? Entre autres parce que le métal est un excellent conducteur thermique et laisse passer le froid, que le métal est recyclable indéfiniment et que le contenu n’a pas été « sauvé de l’enfouissement », que cette structure de métal n’est pas plus solide qu’une bonne ossature en bois, et qu’elle peut avoir contenu des produits toxiques. Enfin, une maison-conteneur au Québec est complexe à construire et n’est pas bon marché pour l’instant. Cela dit, certaines expériences au Québec démontrent qu’on peut arriver à « verdir [ce] procédé qui n’est pas écolo au départ », selon Walter et Cosgrove.
Acquérir ou construire une mini-maison ? Il n’y a pas de doute qu’on assiste à la naissance d’un engouement réel pour ce type d’habitation, phénomène de plus en plus populaire et qui a même sa propre série télévisée chez nos voisins du Sud depuis cinq ans. Il semble que cette tendance est là pour rester, et qu’elle risque de prendre de l’ampleur au cours des prochaines années. Si le concept vous intéresse, il est important de réfléchir aux besoins auxquels répondra votre mini-maison, qu’ils soient économiques, écologiques ou une combinaison des deux ! \\ L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 25
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SOCIÉTÉ
SPÉCIAL ÉCOLOGIE
Le hockey des inégalités et la roue de l’infortune
Ville de Saint-Jérôme
La réduction à la source, vous connaissez ? // Jacinthe Châteauvert, présidente Recyclo-NordRessourcerie Le Filon vert
On entend souvent dire que la bonne gestion des matières résiduelles passe par l’application du principe des 3RV-E. De quoi s’agit-il au juste ? Le premier R correspond à la réduction à la source, le principe le plus important. Ensuite viennent la réutilisation, le recyclage, la valorisation et ultimement l’enfouissement. Savons-nous si cet ordre des 3RV-E est respecté dans la révision des plans de gestion des matières résiduelles et connaissonsnous l’importance qui a été donnée à la réduction à la source ? En fait, force est de constater que nous avons encore beaucoup de chemin à faire si on veut prétendre à pratiquer une bonne gestion des matières résiduelles. Le jour de la collecte des matières résiduelles, que ce soit pour les déchets ou le recyclage, on se rend compte que les bacs, dans certains cas, débordent. Même constat lors du ménage du printemps lorsqu’on sillonne les rues ou les rangs des municipalités. La quantité de matières déposées au chemin est considérable et une bonne partie de ces « déchets » sont souvent réutilisables ou valorisables. Les municipalités qui offrent ce service ramassent ces matières avec des conteneurs ou des camions en les jetant par-dessus bord. Brisées, ces matières deviennent alors véritablement inutilisables. Afin de mettre en œuvre la réduction à la source, différents choix s’offrent à nous, et quelques questions simples au moment de l’achat peuvent avoir un impact significatif : « En ai-je vraiment besoin ? Y a-t-il d’autres moyens de me les procurer, comme la location, l’emprunt, ou le seconde main ? » Après avoir procédé à ce genre de réflexion, on peut par exemple favoriser l’achat de grands formats au lieu de portions indi-
viduelles. Ces contenants peuvent servir à d’autres usages par la suite. Les petits formats, comme ceux de yogourt, sont souvent non-recyclables. Aussi, en choisissant des produits peu ou pas emballés, on arrive à réduire les rejets de façon significative. Il est facile et sensé de se procurer des contenants réutilisables auxquels on peut donner une deuxième vie dans la boîte à lunch. Ils ne contribueront pas à remplir les bacs de l’école ou du bureau. De plus, ce choix est économique en deux temps : lors de l’achat (individuellement) et lors de l’enfouissement ou du recyclage (collectivement, payé par nos taxes et impôts). Lors de l’achat d’un produit comme du mobilier de cuisine, il est sain de favoriser des matières renouvelables et faciles à réparer comme le bois. Il y a un coût plus élevé à l’achat de mobilier en bois, mais il entraîne une économie à long terme en raison de sa durabilité. Lorsque viendra le temps de se débarrasser de ces objets, ils seront réutilisables ou valorisables pour d’autres personnes ou usages. Les organismes comme les ressourceries ou comptoirs familiaux en disposent et permettent à plusieurs familles de bénéficier de cette deuxième vie à bon prix et de réduire ainsi l’enfouissement. Souvent, ces organismes, en plus de contribuer à réduire l’enfouissement, créent de l’emploi local pour des personnes ayant de la difficulté à retrouver le marché du travail. Cela permet ainsi de faire d’une pierre deux coups ! Ce sont de simples réflexions et des achats sensés qui permettent à tous de contribuer à la réduction à la source et d’améliorer la qualité de notre environnement. Il est facile de trouver ces organismes locaux en consultant l’annuaire, le Web ou sa MRC.\\ recyclonordressourceriefilonvert.com
La puissance des actions symboliques // Isabelle Fortin
Afin de dénoncer le projet de loi 70 ainsi que l’austérité généralisée du gouvernement en place, le Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue (RÉPAT) organisait en février deux actions symboliques aux images fortes. D’abord, un match de hockey opposant pauvres et riches, puis une manifestation populaire où l’on pouvait jouer à la roue de l’infortune. Les actions symboliques sont une force du mouvement communautaire, qui renouvèle continuellement sa façon de faire passer son message pour une société plus juste et inclusive. Les groupes de la région ne font pas exception. Au sein du RÉPAT, de nombreux groupes ont mis sur pied une démonstration éloquente de l’écart entre les riches et les pauvres encore aujourd’hui. Nul besoin d’être devin pour prédire l’issue d’un match de hockey où les riches disposaient d’un gardien de but infaillible et où les pauvres jouaient presque sans équipement. Quand on constate que l’Agence du revenu du Canada a offert une amnistie secrète à des riches clients du cabinet KPMG qui ont caché des millions de dollars à l’île de Man, alors que le commun des mortels se voit garantir de sérieux démêlés judiciaires s’il produit une déclaration de revenus erronée ou trompeuse, on ne s’étonnera pas que la classe moyenne ainsi que les plus démunis perçoivent le jeu comme étant truqué ! Lors de l’action des roues de la fortune et de l’infortune, les participants tournaient les roues pour découvrir ce que le gouvernement allait passer à la moulinette de l’austérité. Service de santé, CPE, ressources pour personnes handicapées… La roue de la fortune, de son côté, mettait en valeur de nombreuses alternatives fiscales qui permettraient d’ajouter de l’argent aux coffres de l’État : taxation du revenu des banques, ajout de paliers d’imposition additionnels, lutte contre l’évasion fiscale, etc. Ces actions, mises en scène pour créer des images fortes qui font réagir, sont conçues en comité. Le but recherché est de frapper l’imaginaire. Chaque tactique de lutte, comme les pétitions, les marches et les actions dérangeantes, présente des avantages et des inconvénients. Souvent, l’action symbolique se veut ludique et rassembleuse. Comme le fait remarquer Ann-Julie Asselin, militante et administratrice au RÉPAT, « les citoyennes et citoyens sont curieux de voir ce qui se passe, ça crée de l’ouverture pour en apprendre plus sur un sujet ». Ces actions hautes en couleur sont aussi très utiles pour capter l’attention médiatique et démontrer une perspective moins présente dans les médias traditionnels. Parallèlement à ces actions du RÉPAT, un mouvement de superhéros anonymes a aussi émergé. Ces citoyens engagés ont visité différents commerces (dont des banques) pour parler des alternatives fiscales. Règle générale, cette façon de faire est accueillie favorablement par les citoyens et permet d’aborder un sujet qui pourrait rebuter. « Ces actions sont à refaire, on a senti beaucoup d’intérêt de la part des gens », selon l’un de ces superhéros Plus que tout, les actions symboliques permettent aux citoyens de constater qu’ils ne sont pas seuls à déplorer les inégalités sociales. Ann-Julie Asselin le souligne : « On veut aider les gens à comprendre des enjeux, mais on veut aussi ramener de l’espoir et du courage à ceux et celles qui croient encore qu’il est possible de changer le monde. » \\ nonauxhausses.org/outils
L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016 27
MUSIQUE Rencontre avec Alexandre Picard de Lubik // Mathieu Gagnon
Trop peu d’artistes de notre belle région peaufinent leur art avec l’aspiration de dépasser les limites de notre territoire : traverser l’parc, pour citer un artiste de la région. Même s’ils n’ont qu’un seul album à leur actif, les membres de Lubik rockent depuis maintenant plus de 15 ans. Ils ont joué en première partie de Xavier Caféine, de Zébulon et de Galaxie, et depuis le mois de mars, ils partagent la scène avec nul autre que Grimskunk, un des plus grands groupes de l’histoire du rock québécois. Je me suis entretenu avec Alexandre Picard, le frontman de Lubik, pour savoir comment une telle rencontre a eu lieu. « Tout a débuté à notre lancement d’album au Divan Orange à Montréal. On a jeté un coup d’oeil dans la foule. C’est là qu’on l’a aperçu... Vincent Peake. Figure emblématique du rock des années 90, chanteur du groupe Groovy Aardvark et bassiste de Grimskunk. C’est un peu un héros pour nous. On a grandi en écoutant sa musique. Après le show, Vincent nous a approchés avec des bons commentaires, mais surtout des conseils pour tighter la mise en scène du spectacle. Il est juste trop sweet comme gars, tellement terre à terre ! Trente ans d’expérience de métier et il fait des caresses comme un teddy bear. C’est vraiment une rencontre marquante pour le groupe. Un feedback inestimable sur notre travail surtout pour des gars qui venaient juste de sortir leur premier album. » « On l’a donc invité dans la capitale du cuivre pour avoir ses
commentaires, apprendre comment renforcer une machine de guerre bien huilée. Attacher un canif sur une grenade. Solidifier notre show déjà bien rodé, mais qui avait besoin d’un plus. Avant de repartir, c’est lui qui a lancé l’idée d’une tournée Lubik-Grimskunk. » « Le but c’est toujours de livrer un show explosif ! Si t’as passé une mauvaise journée, tu es diagnostiqué d’une hépatite B, t’as pas eu de retour d’impôt, viens nous voir ! On veut libérer notre public. Oublie tes problèmes, va t’acheter une grosse Molson et voilà ! Mission accomplie. D’autant plus qu’on réchauffe la scène pour Grimskunk. Le monde nous connaît très peu ou pas du tout dès qu’on traverse le parc. Au départ, on est catalogué comme un band de l’Abitibi. Un band de région. Il y a toujours un trou béant en face du stage au début de chaque show. On se croirait à l’entrée de Val-d’Or. On doit gagner chaque personne dans l’auditoire. Une après l’autre. La grande séduction. » En préparation de leur 2e album, les membres de Lubik ont recommencé à composer pour entrer en studio plus tard cet été. Après une année chargée en émotions et en déplacements, après la rencontre de nombreuses légendes d’influence et d’inspiration comme Olivier Langevin, Franz et Vincent Peake, le groupe compose sans retenue à un point tel qu’Alexandre est présentement en période d’arrêt afin de reposer sa main ainsi que sa gorge. « Au début, c’était supposément une tendinite, mais finalement, c’est le nerf radial qui est affecté ! Bref, en ce moment je suis un guitariste qui ne peut pas jouer de guitare et honnêtement, je le vis d’une manière complètement positive. Pour la première fois depuis longtemps, je peux me concentrer sur mon rôle de frontman, donner toute mon énergie à la foule. Avant, j’étais occupé à accorder ma guitare, préparer la prochaine toune, être prêt pour le cue. Maintenant, je peux faire des choses extraordinaires comme boire de l’eau, attacher mon lacet et vraiment connecter avec le public, avant de sauter d’dans. »
Matt Langlois
Lubik en tournée québécoise avec Grimskunk
« Il a fallu se réajuster pour livrer le matériel avec une guitare en moins. On a donc fait des ajustements avec Christian (le second guitariste du groupe) pour ne pas perdre l’essence des chansons. On ne peut plus jouer Couscous qui est plus complexe au niveau des arrangements alors on compense avec des nouvelles tounes. C’est une dynamique de show unique! Encore une fois, le but c’est d’offrir un spectacle comme s’il y avait pas de lendemain ! » La tournée avec Grimskunk a débuté le 10 mars à Trois-Rivières. Comment se passent les choses avec eux ? Et à quoi peut-on s’attendre pour les 3 derniers spectacles qui se dérouleront respectivement à La Sarre, Malartic et Rouyn-Noranda? « Grimskunk est juste malade à voir en show! On voit que ce sont des gars d’expérience qui donnent tout sur scène. On apprend beaucoup d’eux. Mais ce sont d’abord et avant tout des gars humbles et inspirants avec qui on a développé un lien de fraternité. Les deux prochains shows, à Québec et Gatineau, sont sold-out. La tournée va bon train. On va terminer tout ça en Abitibi en passant par La Sarre bien sûr ! On vous réserve quelques surprises, donc soyez présents ! Pour la suite des choses, après la tournée on se fait construire un nouveau local à Roquemaure, juste à côté de Gallichan. On va s’enfermer là avant de rentrer en studio pour enregistrer notre 2e album. » \\
28 MAI AU 4 JUIN 2016
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12e FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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28 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
MUSIQUE 40 chandelles pour le Camp musical de l’Abitibi-Témiscamingue cette année
Tournée printanière de l’OSR
Trécesson accueillera la relève musicale de la région en juillet et en août prochains // Sarah Maltais
Du 3 juillet au 5 août se déroulera, à Trécesson, le Camp musical de l’AbitibiTémiscamingue qui fête en 2016 son 40e anniversaire. Chaque année, depuis 40 ans, le Camp musical réunit des jeunes âgés entre 6 et 16 ans de partout en région afin de les initier à la musique et de développer leurs talents musicaux. Cette année, il y aura au total cinq animateurs régionaux qui se chargeront d’animer les trois semaines du Camp. Chaque semaine est une session différente : la première session, du 3 au 9 juillet, est consacrée aux jeunes de 6 à 12 ans; les deux semaines suivantes, du 17 juillet au 5 août, seront pour les jeunes de 10 à 16 ans. Les participants auront la chance d’assister à diverses formations. Outre les cours de musique sur une base quotidienne, les jeunes auront également l’opportunité d’assister à des ateliers sur la créativité, à des activités de danse, de chorale, d’initiation aux œuvres lyriques et au répertoire musical, ainsi que de baignade et autres activités sportives. Chaque mercredi, les participants pourront prendre part à un concert organisé par les animateurs. Lors de sa première année d’existence, en 1976, le Camp musical était situé sur les rives du lac Mourier, à Rivière-Héva. Il déménagea par la suite au Mont-Vidéo, où il demeura jusqu’en 2008, année difficile pour le Camp, faisant face à un événement aussi triste qu’imprévisible : l’incendie des installations du Mont-Vidéo, qui a emporté avec lui une grande quantité des instruments de musique de l’organisme. Par chance, le Camp musical a pu renaître de ses cendres grâce à plusieurs personnes qui ont apporté leur soutien à l’époque. C’est lors de l’été 2009 qu’il s’est installé dans le décor enchanteur du Domaine St-Viateur à Trécesson, près des berges du lac Beauchamp, où il se trouve toujours.
40 ans d’activités : une occasion de relancer le Camp musical Les membres du conseil d’organisation veulent relancer le Camp musical, qui a fait face à une certaine baisse de popularité au cours de ces dernières années, malgré une augmentation de 20 % des inscriptions l’an passé. Pour 2016, les organisateurs profitent du 40e anniversaire pour promouvoir cette activité afin qu’elle puisse perdurer pendant encore de nombreuses années. Afin de célébrer l’événement, des activités familiales seront organisées au mois de mai prochain. Ces dernières seront animées par différents artistes régionaux ayant tous participé au Camp en tant qu’élèves ou professeurs, afin qu’ils partagent leurs expériences auprès du public. Le Camp musical offre des bourses aux familles qui désirent participer, mais qui ne possèdent pas les moyens et remet un reçu pour les frais de séjour. On visitera le site Web de l’organisme pour obtenir plus d’information sur les activités du mois de mai, ou pour avoir plus de détails sur la programmation et les inscriptions. \\
L’OSR inaugure le printemps en beauté avec Payette, Smetana et Mozart // Raphaëlla Robitaille
Depuis plus de 25 ans, l’Orchestre symphonique régional (OSR) parcourt la grande région de l’Abitibi-Témiscamingue pour présenter son concert annuel. Ce concert soigneusement préparé, qui sera présenté du 12 au 16 avril, clôture en beauté les activités musicales de la saison 20152016. Son chef, Jacques Marchand, dirige toujours l’orchestre comme si c’était la première ou la dernière fois, avec amour… Il est enthousiaste et heureux de se présenter sur la scène de quatre villes de la région pour retrouver son fidèle public et partager avec lui son amour de la musique. Les musiciens et leur directeur transportent d’une ville à l’autre instruments et partitions afin d’offrir des concerts de musique classique en puisant dans ce répertoire les plus belles pages des grands compositeurs. À chaque tournée printanière, M. Marchand insère au programme une œuvre de choix d’un compositeur québécois, puisque promouvoir la musique de nos compositeurs est une préoccupation constante, pour ne pas dire un devoir de la part du chef Jacques Marchand. Cette fois-ci, il nous présentera Alain Payette, actif depuis plus de 30 ans dans le domaine culturel au Québec comme compositeur, pianiste et professeur. Qualifiée de poésie musicale, sa musique est touchante, romantique et accessible. Avec
un répertoire comprenant plus de 100 œuvres s’inscrivent des pièces pour piano, musique de chambre, orchestre, voix et chorale. Les douze préludes pour piano sont particulièrement remarquables. Son 2e Concerto pour piano sera interprété par Hugues Cloutier, professeur au Conservatoire de musique de Val-d’Or. Le printemps appelle au renouveau et au plaisir de renouer de plus près avec la nature. Pour nous plonger dans l’ambiance printanière, l’OSR nous fera voyager jusqu’en République tchèque, à la rencontre du célèbre compositeur Bedřich Smetana. L’heure sera au romantisme, à la poésie. Lorsque vous entendrez au piano, aux flûtes et aux violons le magnifique thème musical de La Moldau, air bien connu qui résonnera à votre mémoire, vous vous laisserez voguer paisiblement sur la rivière Vlatva [NDLR Moldau en allemand], qui traverse Prague et une grande partie de la Bohême. Dans ce célèbre poème symphonique, Smetana exprime l’immense beauté de sa patrie et l’amour qu’il lui porte. Son écriture musicale s’inspire des chants et danses populaires folkloriques de son pays. Trois de ses danses tirées de l’opéra La fiancée vendue seront également jouées pour clore la première partie du concert. Les musiciens de l’OSR accorderont à Mozart l’honneur de terminer en beauté ce magnifique concert par l’interprétation de sa 32e Symphonie. Moins connue que la 40e, elle vous surprendra dès le premier mouvement par sa puissance et sa vigueur. Wolfgang Amadeus vous entraînera dans un joyeux tourbillon et par la suite dans un paisible ravissement. L’OSR vous convie donc, tout en musique, à goûter vraiment les bonheurs de la saison magique, saison porteuse de renaissance et de vie. \\ osrat.ca/concerts
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POSTE D’ÉCOUTE Run Noranda Mathew James Indépendant
It will never come, lover The Scroll Indépendant // LOUIS-ERIC GAGNON
// Steven Naud
Mathew James, rappeur rouynorandien qui produit maintenant lui-même la majorité de ses mélodies, nous livre enfin son album Run Noranda. Il est connu depuis longtemps sur la scène locale pour ses nombreuses participations aux événements hip-hop organisés par Steve Jolin, alias AnodaJay. C’est à l’âge de 16 ans que Mathew découvre sa passion à écrire et rapper devant des foules. Ce jeune homme timide mais ambitieux en quête d’identité parvient à surprendre avec des textes cinglants sur des rythmes inspirés de la culture urbaine. Déjà lauréat du Prix Télé-Québec pour la qualité de ses textes au FRIMAT en 2013, il remporte en 2015 le Prix Ambassadeur à ce même festival, qui le lance dans une tournée de spectacles en 2016. Accompagné de Carl Recchia, un ami de très longue date, aux back vocals ainsi que de son DJ Brian Meyers — qui prête également sa voix et ses mots sur le titre Froid de Run Noranda – Mathew James frappe fort avec son premier album. Mathew James cherche à laisser sa marque, avec un style très personnel, même si nous pouvons percevoir les influences de groupes tels que Loud Lary Ajust, Dead Obies ou encore Orelsan pour le flow particulier, mais accrocheur. Run Noranda est très bien ficelé avec de gros instrumentaux ainsi que des textes bien travaillés. Run Noranda, c’est « rouler en char dans le parc La Vérendrye en pleine nuit au milieu d’une tempête de neige. C’est la hauteur de la barre que je m’étais fixée et ce sont les bas-fonds de mon anxiété de performance. C’est le reflet du passé changé par le temps et c’est l’échappatoire des incompris », explique l’artiste. Les thèmes abordés par le jeune rappeur sont multiples : sa ville, le froid de notre belle région, les ruptures amoureuses; mais essentiellement, il nous livre sa vision du monde et ses expériences personnelles. \\ 4/5
Voici le quatrième album du groupe montréalais The Scroll, mené par l’hyper productif et mystérieux Deeh dont l’univers sexuel et onirique nous télétransporte vers un fantasme de défrocation et nous invite dans un culte sacré du wet dream étrangement libérateur. Shoegazers en botte de cuir, les textes de l’album sont des lignes de programmation commandant des émotions aléatoires, souvent contradictoires. Et c’est beau. Le saxophone de Katerine Paradis sur la pièce Hybristophilia nous conduit vers une danseuse drapée de dentelle et de métal serpentant son corps, accompagnée par Marie Eykel en maîtresse BDSM morigénant un puceau à la moustache molle. Ça donne envie d’être un réplicant dans Blade Runner courant vers des parcelles de vie. De la dreampop et de l’électro qui parfois arrachent comme un bad trip à la sortie des bars et puis le bon buzz revient pour chevaucher des dauphins psychotroniques. Si les anges métalliques étaient armés, ils tireraient des lasers en écoutant The Scroll. Mets ça dans ton lecteur et marche dans la rue les yeux fermés en fumant des bidîs. \\ 4/5
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30 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2016
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CALENDRIER CULTUREL AVRIL 2016 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
DANSE La Cité de la Danse présente Troupes Élites 2015-2016 9 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or
EXPOSITION Réseau d’influence - Ariane Ouellet et Annie Boulanger Jusqu’au 10 avril Centre d’art Rotary, La Sarre Filles debouttes! - Christine Major, Gabrielle Lajoie-Bergeron et Isabelle Guimond Jusqu’au 10 avril L’Écart, Rouyn-Noranda District No 5 - Johannie Séguin Jusqu’au 10 avril L’Écart, Rouyn-Noranda De part et d’autre Karine Payette Jusqu’au 10 avril L’Écart, Rouyn-Noranda Je t’aime - 9e édition Jusqu’au 15 avril Salle du conseil municipal, La Sarre Danses et plumes Virginia Bordeleau Pésémapéo Jusqu’au avril 306 U BLEU 16 : Pantone La Fontaine des arts, Rouyn-Noranda De l’autre côté du miroir Catherine Rondeau Jusqu’au 1er mai Centre d’exposition, Amos Marcher dans le ciel Annie Boulanger et Sonia Cotten Jusqu’au 1er mai Centre d’exposition, Amos 15 ans de réalisation Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Jusqu’au 6 mai Société d’histoire et du patrimoine, La Sarre HUMANITAS Caroline Hayeur Jusqu’au 8 mai Galerie du Rift, Ville-Marie Coeur à corps, Oeuvres récentes Louisa Nicol Jusqu’au 8 mai Galerie du Rift, Ville-Marie
Courtepointe vitrail pierre de fée Laurenne Gauthier 21 avril au 20 mai Salle du conseil municipal, La Sarre
Roméo et Juliette Jeunesses musicales du Canada 5 avril Théâtre des Eskers, Amos 6 avril Salle Desjardins, La Sarre 1er mai Théâtre Télébec, Val-d’Or
Après la tombée du rideau Patrick Norman 21 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or 22 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda
Abysses Luc Boyer Jusqu’au 22 mai Centre d’exposition, Rouyn-Noranda
Les puces de Stradivarius Jeunesses musicales du Canada 5-6 avril Agora des Arts, Rouyn-Noranda
En cœur avec Patrick Norman Ensemble Vocal Émergence 23-24 avril Salle Desjardins, La Sarre
La hot collection du prof Tremblay Alain Tremblay Jusqu’au 29 mai Centre d’exposition, Rouyn-Noranda L’enfance : jeux et enjeux Raymond Warren Jusqu’au 29 mai Centre d’art Rotary, La Sarre La Question de l’abstraction Collection du musée d’art contemporain de montréal Jusqu’au 12 juin Centre d’exposition, Amos
MUSIQUE Dylan Perron et Élixir de Gumbo 31 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda GRIS : Pantone 423 U 1er avril Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or 2 avril Théâtre de poche, La Sarre 3 avril Théâtre des Eskers, Amos Brigitte Boisjoli 1er avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 2 avril Théâtre Meglab, Malartic Partage des eaux Conservatoire de musique de Val-d’Or 2 avril, Conservatoire de musique, Val-d’Or ECHOES Hommage à Pink Floyd 2 avril Scène Évolu-son, Rouyn-Noranda Madame Butterfly Giacomo Puccini 2 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Musique, art et tisane 3 avril Église St-Mathieu, Saint-Mathieu-d’Harricana
4488, de l’Amour Les soeurs Boulay 6 avril Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or 7 avril Salle Desjardins, La Sarre 8 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 9 avril Le Rift, Ville-Marie Lubik et Grimskunk 7 avril Resto-Bar La Relève, La Sarre 8 avril Théâtre Meglab, Malartic 9 avril Scène Paramount, Rouyn-Noranda Chemistry Oliver Jones Trio et Josée Aidans 8 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or 9 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda
Blue Skies - Jordan Officer 28 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 29 avril Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or Le Show de La Motte Majeur et accordé! - La Pariole 30 avril Centre communautaire de La Motte
PATRIMOINE ET HISTOIRE Initiation aux archives personnelles 6 avril Société d’histoire et du patrimoine, La Sarre
THÉÂTRE Les Sorcières de Salem 7 avril Théâtre des Eskers, Amos
Moment Musical 30 ans et ça continue... École de musique Harricana 9 avril Théâtre des Eskers, Amos
PEKKA (Spectacle jeune public) Théâtre des Petites Âmes 19-20 avril Agora des Arts, Rouyn-Noranda
Escapade printanière Orchestre symphonique régional 12 avril Théâtre des Eskers, Amos 13 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 14 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or 16 avril Salle Desjardins, La Sarre
Le Chat Botté 22 avril Théâtre des Eskers, Amos 23 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 24 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or
Hotel California 15 avril Le Centre, Témiscaming Le feu d’en face Cabaret régional Hardy Ringuette 16 avril Théâtre Meglab, Malartic Gaetano Donizetti Roberto Devereux 16 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Les Cowboys Fringants 21 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 22 avril Le Rift, Ville-Marie 23 avril Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or
Ladies Night 27-28 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or 29-30 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda
DIVERS Une soirée Festive - Parade de mode 1-2 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or Journal créatif : Bilan 2015 Vision 2016 - Les Productions de l’hêtre 3 avril Les ateliers créatifs, Amos Stand up magique Vincent C, magicien pour adultes 19 avril Le Rift, Ville-Marie 20 avril Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 21 avril Salle Desjardins, La Sarre 22 avril Théâtre Télébec, Val-d’Or
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.
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