MARS 2016 /// VOL 7 - NO 6
2e édition des Quartiers d’hiver
SORS DE TON TROU! 10
Réseau d’influence : Ariane Ouellet et Annie Boulanger exposent à La Sarre
11
Spectacle bénéfice, Humanitas et Cœur à corps : Le Rift vous prépare tout un mois de mars!
12
Festival Art’Danse à Val-d’Or : Libérez le danseur en vous!
16
2e édition de la Virée Légendaire : Conte et motoneiges se rencontrent à Amos
19
20e anniversaire des Huskies : Quand sport et culture se rencontrent
ADMISSION ENCORE POSSIBLE
SESSION AUTOMNE 2016
Tous les détails sur uqat.ca/admission
Mot de la rédaction LES GUERRIERS DE LA RECTITUDE // Tommy Pilon Connaissez-vous le dessin animé South Park? Depuis ses débuts en 1997, ce dessin animé pour adultes est passé d’épisodes loufoques à l’humour primaire, pour se transformer progressivement en savoureuse et audacieuse satire sociale. La série offre un regard critique unique sur la société américaine et l’Occident en général. Au fil des années, presque aucune cause n’aura été épargnée : l’avortement, la guerre en Irak, le star-system, le mariage gai, la scientologie, le mormonisme et les religions/sectes en général, la politique, les armes à feu, l’embourgeoisement… et la censure. South Park est aux États-Unis ce que Charlie Hebdo est à la France. Les deux auteurs de la série, Matt Stone et Trey Parker, se considèrent comme des « equal opportunity offenders », ce qu’on pourrait traduire en français par quelque chose comme des emmerdeurs universels, pour qui la connerie n’a pas d’âge, de religion, de genre, de race ou d’allégeance politique, et doit être dénoncée partout où elle se trouve, même si c’est dans nos propres valeurs… ce qui exige un bon travail d’introspection et d’autodérision. Pourquoi je vous parle de South Park? Parce que pour sa 19e saison, la série a décidé de diffuser dix épisodes visant à s’attaquer à un mal bien typique de notre époque et qui commence à m’emmerder royalement : la rectitude politique d’une certaine gauche ultra-inclusive qui semble avoir perdu l’essentiel de sa capacité de jugement. Et qui menace, dans une certaine mesure, la tenue de débats d’idées en tentant de museler ses adversaires, alors que ces débats sont plus essentiels que jamais dans nos sociétés qui font face à des défis de plus en plus complexes. Cette gauche moralisatrice est incarnée par un
COUVERTURE Alors que les oreilles de lapin laissent présager des pages centrales à la Playboy, (on sait que vous êtes déçus), c’est plutôt l’animal emblématique de la deuxième édition de Quartiers d’hiver du FME que son directeur, Mathieu Joanisse, a accepté (timidement) d’interpréter pour Christian Leduc. Pourquoi un lièvre? Parce que c’est wild, selon Karine Berthiaume, directrice artistique de l’événement.
nouveau directeur à l’école primaire de la ville fictive de South Park, au Colorado : P.C. Principal, ou Directeur politiquement correct. Ce douchebag blanc, hétéro, financièrement à l’aise, cis (Google est votre ami) et ses amis font la promotion agressive d’une inclusivité à l’extrême, sans aucune espèce de nuance, pour protéger les minorités : obèses, pauvres, femmes, handicapés, homosexuels, transsexuels, malades mentaux, réfugiés, ethnies, etc. Le moyen d’y parvenir est de détruire quiconque émet quelque chose qui pourrait un tant soit peu être interprété, souvent très librement, comme étant offensif et donc oppressif envers une minorité. La saison atteint son paroxysme lorsqu’une certaine élite bien-pensante mandate un enfant de censurer tous les commentaires négatifs des médias sociaux, afin de vivre libre de toute humiliation ou intimidation, et qu’un nouveau personnage entre en scène, un justicier vêtu d’une cape, nommé sans aucune subtilité Reality, qui avance qu’aucun groupe ne devrait être à l’abri des critiques, peu importe sa condition. You’re sad that people are mean? Well I’m sorry, the world isn’t one big liberal arts college campus! We eat too much, we take our spoiled lives for granted, feel a little bad about it sometimes! Je suis moi-même gros parce que je mange mal et que je passe la journée devant mon ordinateur. Ce n’est pas le cas de tous, mais je ne suis pas le seul. Il y a certaines prostituées qui pratiquent le métier parce qu’elles aiment ça, sans pimp, sans problème de drogue, sans être victimes. Pierre Bourgault disait : « Certains vendent leur tête, d’autres leurs corps. Je n’arrive pas à voir la différence. » L’islam, comme toutes les religions et sectes sur terre, a son lot d’imbéciles extrémistes et misogynes qui font de bien mauvais immigrants. Heureusement, c’est une infime minorité. On peut être à la fois une personnalité transsexuelle et idiote. Les deux traits ne sont pas mutuellement exclusifs. Et on devrait avoir le droit de pouvoir le dire sans passer pour une personne transphobe. On peut être asiatique et raciste. Et bien qu’il y ait un manque significatif de diversité à la télévision québécoise, il y a un
univers de différence entre maquiller un acteur blanc en noir pour imiter une personnalité connue, et le blackface, qui consiste à maquiller grossièrement un blanc en noir en exagérant ses traits afin de se moquer des stéréotypes noirs, une pratique inacceptable depuis longtemps révolue. Il faut reconnaître que la stratégie était bonne : assimiler un simple maquillage au phénomène de blackface pour attirer l’attention et avoir 15 minutes à Tout le monde en parle pour parler de l’enjeu réel, le manque de diversité. Mais c’est de la malhonnêteté intellectuelle. Cette construction d’amalgames faciles et la démonisation, voire la volonté de censure de ceux qui refusent d’embarquer dans les croisades d’inclusivité de ceux qu’on appelle les Social Justice Warriors, ou guerriers pour la justice sociale [traduction libre], sont malsaines, car elles ont pour effet de détourner les débats sur les vrais enjeux sociaux, monopolisant l’attention en créant parfois des victimes et en cherchant toujours des coupables. Désolé, mais il faut vivre dans un monde en noir et blanc pour croire en un tel monde binaire. Depuis quand la nuance et la capacité de discernement sont-elles devenues des défauts? On se dit une société moderne. Comment se fait-il que j’aie l’impression que les textes de RBO, des Cyniques et Nigger Black d’Yvon Deschamps, textes à la fois ironiques et pédagogiques qui appartiennent au passé, créeraient un tollé aujourd’hui ? Le génie de South Park, c’est d’avoir trouvé le moyen d’explorer les tensions, les malaises qui ont cours dans notre société en les faisant exploser, par hyperboles. Par ce procédé, ses créateurs ont réussi à stimuler la réflexion et le débat plus que jamais en exposant la connerie, peu importe où elle se loge. Ah, et avant de vous laisser, savez-vous ce qui arrive au personnage de Reality, cet opposant à la rectitude politique, à la fin de l’épisode, alors que les crédits roulent à l’écran? Le personnage qui a osé dire ses quatre vérités aux guerriers pour la justice sociale est amené sur la place publique et lynché, sous les applaudissements de la foule… \\
SOMMAIRE Littérature 6 Histoire et patrimoine 5 Théâtre 7 Arts visuels 10-11, 13 Cinéma 15 Conte 16 Sports 19 Calendrier 23 À la une L’anachronique Tête chercheuse Bédé
3 4 5 5
Environnement 7 CULTURAT à travers les yeux de… 8 Médias et société 9 Région intelligente 12 DANSE 12 Économie 13 Ma région j’en mange 14 Le monde selon Modère 15 Un immigrant nous regarde 17 Improvisation 17 Premières Nations 20 Pleins feux 21 Poste d’écoute 22
Journalistes-collaborateurs et CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Bianca Bédard, Michelle Bourque, Pascale Charlebois, Nathalie Faucher, Daniel Gagné, Louis-Eric Gagnon, Manon Gervais-Dessureault, Staifany Gonthier, Netta Gorman, Réjean Lavoie, Jessica Lesage, Émilise Lessard-Therrien, Sarah Maltais, Philippe Marquis, Yves Moreau, Robert Ndong, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Patrick Pelletier, Madeleine Perron, Mathieu Proulx, Ulysse Rivard-Desharnais, Dominic Ruel, Stellariel Sinaï, Joséane Toulouse et Louis-Paul Willis ................................................................. COLLABORATEURS DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Mathieu Proulx (Abitibi), ................................................................. correcteurs Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Suzanne Ménard et Evelyne Papillon ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Tommy Pilon redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Marie-France Beaudry, Rym Bellouti, Jérôme Gauthier, Gaétan Petit, Ariane Ouellet et Dominic Ruel. ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org .................................................................. TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA .................................................................
DATES IMPORTANTES Avril
Mai
Juin
Date limite pour réserver votre espace publicitaire
4 mars 2016
1er avril 2016
28 avril 2016
Date de sortie
29 mars 2016
26 avril 2016
31 mai 2016
2 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................
ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À la une
Le FME présente la 2e édition des Quartiers d’hiver
Un saut dans Quartiers d’hiver 2016 // Jessica Lesage
Le lièvre est surtout actif durant la nuit ainsi qu’aux lever et coucher du soleil. Il poursuit ses activités même pendant la saison hivernale, mais doit s’adapter aux changements de la végétation et de la disponibilité de la nourriture. Karine Berthiaume, artiste, a choisi le lièvre pour symboliser la 2e édition des Quartiers d’hiver (QH). Pourquoi ? « Parce que c’est wild. »
BEYRIES. Juste ses deux extraits qui sont sur son compte Soundcloud m’ont complètement jetée à terre. J’ai aussi eu la chance de lui parler pis personnellement, c’est un humain extraordinaire. Ça donne un sens et un poids aux paroles. – Claudine Gagné
La cachette
En manque de musique depuis le dernier FME? Sors ta fourrure et propulse-toi dans le territoire boisé et musical de l’Abitibi-Témiscamingue. Durant trois jours, sois, toi aussi, wild. Mais attention, pour chasser les découvertes musicales d’une vingtaine de groupes tous genres confondus, il te faudra un kit de survie.
Toujours en quête d’amélioration, cette année, QH met sur pied un endroit où tu peux te rassembler. Direction sous-sol du Petit Théâtre du Vieux Noranda pour te réfugier sous une pile de vinyles, gracieuseté de Joubec, pour te faire tailler la touffe, une signature de Franz Authentische Barbier, et pour te faire tatouer par Marc-André Boucher. Un moyen efficace de créer un rapprochement entre les artistes, festivaliers et journalistes.
Casquette, brosse à dents, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver, et de l’eau, beaucoup d’eau! – Mathieu Joanisse, directeur général
Je suis certaine qu’il va y avoir des gens assez fous pour se faire tatouer sur un coup de tête! J’ai hâte de voir la réaction!
Chaussures confortables, s’habiller en pelures d’oignon, Tylenol et Kleenex parce que la condensation, ça joue des tours! – Claudine Gagné, agente aux communications et à la promotion
Le ferais-tu?
Plusieurs manteaux, plusieurs paires de bottes d’hiver! L’an passé, j’ai dû tout prêter à 5-6 programmateurs français. J’ai eu tellement froid! – Sandy Boutin, président
Le terrier
Ah Seigneur Dieu! Sûrement! Je suis forte sur les coups de tête intelligents. – Claudine Gagné
Effet lièvre Quartiers d’hiver est la preuve de la continuité de l’innovation sur le territoire. L’an dernier, malgré un froid polaire, 3500 entrées ont été enregistrées.
Pour sa programmation, QH n’a pas voulu défaire l’habitat naturel du Vieux Noranda. On fait attention d’imbriquer les acteurs d’ici, la sphère culturelle de la région et de la ville. Le volet local est important et donc l’implication de la communauté aussi. – Sandy Boutin Chaque 2e vendredi du mois, Les Volubiles sont dans le terrier du Petit Théâtre du Vieux Noranda. C’est un succès assuré alors on ne les déloge pas! Ils deviennent Les Volubiles spécial musique. Run Noranda, c’est l’accomplissement du Rouynorandien Mathew James. Il va te faire taper des pattes sur son rythme hip-hop en t’offrant le lancement de son 1er album.
Tout va être concentré dans Noranda cette année. Le soir, c’est là que la fête se passe. Ça va être comme revenir dans le temps du Boomtown. C’est à Noranda que ça brassait et c’est ça qu’on veut recréer. – Mathieu Joanisse C’est en solitaire, parfois en groupe, les oreilles pointées vers le haut que tu peux maintenant bondir vers la 2e édition des Quartiers d’hiver. Peu importe le lieu que tu choisiras comme gîte, la rapidité avec laquelle tu dévoreras la musique ou le mode de vie que tu adopteras durant ta chasse, il y aura toujours une place pour que tu fasses ton saut ici, à Noranda. \\
quartiersdhiver.com
La formation hardcore de la région Evil Prevails profite aussi de QH pour sortir son premier EP, Orlov. Le groupe, à surveiller sérieusement si tes oreilles ne font pas dans la fourrure, foulera la scène en compagnie d’Obey the Braves.
Une espèce recherchée Le FME, ça fait des p’tits. Les artistes se parlent. Le résultat est un bel éventail de performances et de visites pour les audiophiles. Par exemple, Dumas et Random Recipe sont en fin de cycle dans leur tournée alors que SUUNS et Plants and Animals viennent casser leurs chansons avant la sortie de leur album respectif Hold/Still et Waltzed in from the Rumbling, au printemps. Impossible de passer à côté de projets grâce au FME et Quartiers d’hiver. D’ailleurs, si, en observant la programmation, tu as du mal à flairer ce qui pourrait te séduire, voici quelques pistes : Organ Mood. Pour son côté organique et l’aspect artistique du projet. Le VJ s’amuse avec quatre projecteurs et des acétates. Comme quand on était petits. – Mathieu Joanisse Plants and Animals. J’ai beaucoup côtoyé Warren, le chanteur, et c’est une bête de scène. C’est mon bonbon personnel avant même la sortie de leur nouvel album! SUUNS aussi! Deux spectacles avec du matériel privé pour nous. – Sandy Boutin
Mathieu Joanisse, directeur général du FME PHOTO : CHRISTIAN LEDUC
L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 3
L’anachronique Conte ou légende?
// Philippe Marquis
C’était par une froide nuit d’hiver. Le feu a pris chez le voisin qui avait un magasin général. Un très très gros feu! Tout brûlait! Mon père est sorti pour aider à l’éteindre. Ça chauffait tellement que les fenêtres de notre maison, de l’autre côté du rang, ont dégivré… À un moment donné, papa est entré en hurlant de décamper parce que les vents allaient amener le feu chez nous.
Alors, ma mère alla chercher sa relique de la bonne sainte Anne. Elle l’avait achetée et fait bénir lors d’un pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré. Elle accrocha son précieux bien à la fenêtre faisant face au feu et commença à prier… Et le vent tourna et nous fûmes sauvés, mais le magasin a été complètement détruit.
Est-ce là un conte ou une légende? Non, c’est le récit de ma mère. Il remonte à ses dix ans, vers la fin des années quarante. Ce n’est pas plus précis, car elle veut taire les noms. Pourtant, tout est là : le feu, le froid, la famille, la foi… Depuis environ trente ans, il y aurait le feu dans les finances publiques du Québec; la dette pourrait nous calciner! On nous a tant et tant fait peur avec ça qu’on finit par y croire. Les solutions infligées pour éteindre ce brasier sont-elles les bonnes? Mais oui, voyons! Car on nous les a tant et tant enfoncées dans l’esprit qu’on finit par les trouver naturelles. Donc, il faut couper dans le gras. Là se trouve le message de ce matraquage.
DANIEL GAGNÉ
Vision Vassan inaugure un bistro et une galerie d’art
Vassan : une communauté engagée et inspirante! // Louis-Eric Gagnon Il y a un peu plus de deux ans, Daniel Gagné se lève vers quatre heures et demie avec un souci en tête. La station d’essence de Vassan vient de fermer ses portes et cette fermeture sonne l’alarme d’un malaise important au village. Celui-ci perdant tranquillement de ses services, il est éventuellement condamné à ne devenir qu’une agglomération de maisons sur le bord de la route. C’est cette réflexion qui mènera ultimement à la création du Bistro de Vassan, implanté depuis peu en plein cœur du village.
Nos dirigeants disent agir en bons pères de famille. Et le bon père fait ses choix, puis les impose. Il nous ordonne donc de sortir de notre confort et de faire des sacrifices.
Gagné se met à coucher son projet sur papier afin de le présenter à des amis. Il y avait déjà à Vassan des groupes actifs ainsi que le festival Harricana, mais il manquait quelque chose de permanent. Suite à une assemblée publique, deux objectifs ressortent : l’importance de dynamiser la communauté et de créer des lieux de rencontre.
Il ferait pourtant très froid sans cette maison que nous avons bâtie. Ma mère se souvient de cette époque. Les femmes demeuraient chez elles et prenaient soin des enfants. Il n’y avait d’éducation que pour les riches. Nos aïeux s’endettaient pour faire soigner les malades. L’électricité était contrôlée par des étrangers qui profitaient de nous…
« À la suite des fusions municipales, il y a eu beaucoup de lâcher-prise de la part des citoyens. Ils n’avaient plus de mainmise sur leur destinée. Peu à peu, les villages se sont appauvris et le cœur s‘est mis à s’assécher. Dans l’optique de développement communautaire, il fallait un choc, une idée », raconte l’instigateur du projet. La solution : s’investir et transformer l’ancien hôtel de ville de Vassan en lieu de rencontre pour la communauté.
C’est ça, le froid! Il est encore présent dans nos mémoires. La vente de feu actuelle vise les biens collectifs dont nous nous sommes dotés afin de nous mettre à l’abri des intempéries. Et on retourne en arrière… De plus en plus d’enfants fréquentent des écoles privées, de plus en plus de gens paient pour se faire soigner… Ces coupures, dites nécessaires, nous dépossèdent des moyens d’exister ensemble avec dignité.
Avec comme seules subventions l’argent nécessaire pour payer des matériaux, le projet a pu compter sur le bénévolat, la volonté et l’huile de bras. « Nous avons bénéficié du savoirfaire des gens de l’extérieur qui sont capables d’à peu près tout faire. Et nous avons formé une grosse équipe avec des gens de conviction. Peu importe le budget accessible, il faut en premier lieu avoir le goût de s’investir, d’établir des objectifs importants et clairs, avoir du cœur. La communauté est un être vivant, il faut lui donner du cœur et le faire respirer. C’est très exigeant en énergie, mais c’est réconfortant de voir que ça se fait », ajoute Daniel Gagné.
Désormais, nos fenêtres dégivrent et nous y voyons clair. Plusieurs refusent de revenir au passé. Pour protéger ce qui nous est essentiel, on commence par des chaînes humaines. Un nombre grandissant de personnes se prennent en main et se la donnent. Ça fait symbole! C’est devenu normal de voir ces manifestations, alors qu’il y a un an, elles étaient l’exception. Il n’y a pas de relique de la bonne sainte Anne pour faire tourner le vent de bord. La foi que nous avons en nous sera tout aussi efficace et il faudra être très très nombreux à joindre la chaîne. C’est maintenant à notre tour de poursuivre le récit. \\
L’ancien hôtel de ville a donc subi une cure de jeunesse. Le rez-de-chaussée accueille maintenant un bistro et le sous-sol a été transformé en galerie d’art. Quant à la salle de réunion du conseil de ville, elle est devenue une salle à manger. Au printemps, une terrasse recevra les visiteurs. Beaucoup d’actions ont été accomplies en deux ans. Le groupe de travail a pris possession d’un deuxième édifice en rachetant la Caisse Populaire qui a été créée par les économies de gens de Vassan. Un protocole signé avec la Ville de Val-d’Or donne au groupe la responsabilité de l’édifice de l’ancien hôtel de ville et du terrain situé à l’arrière, où se trouve le parc Harricana. Ces investissements sont aussi une bonne façon de conserver le patrimoine historique de Vassan. Daniel Gagné reconnait que pour réaliser un projet de cette ampleur en si peu temps, il faut que les gens de la communauté soient hautement impliqués. Il invite d’ailleurs les gens à investir les lieux et à présenter des activités : « Nous sommes bien équipés. La salle possède un système de son et d’éclairage et peut donc recevoir divers événements. Amenez vos projets, amenez de l’eau au moulin ! » On ne peut qu’applaudir cette démarche de soutien de la communauté de Vassan pour le projet de Daniel Gagné, un remède prometteur face à la dévitalisation des communautés rurales. \\
visionvassan.com ____________________________ PROCHAINE EXPOSITION
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Virginia Pésémapéo Bordeleau 17 mars au 16 avril
Vernissage le jeudi 17 mars 17 h
4 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
Centre d’artistes et espace de création spécialisé Gravure en creux et en relief / Lithographie / Sérigraphie Formations / Résidences / Expositions
HISTOIRE ET PATRIMOINE
Tête chercheuse
Il était une fois dans l’Ouest
Un regard sur l’histoire de l’industrie minière en Abitibi-Témiscamingue // Michèle Paquette Depuis le 18 janvier, TVC9 présente une série intitulée A-T minière : Il était une fois dans l’Ouest, un projet de 17 épisodes, développé par Productions Balbuzard. La série qui touche tous les aspects de l’industrie minière en Abitibi-Témiscamingue et au Nord du Québec est réalisée à travers des témoignages de gens du milieu. Elle vise à présenter au public tous les aspects fascinants de ce monde encore souvent bien méconnu. La production a duré plusieurs mois et a impliqué une quinzaine de personnes. Marc-Antoine Jetté a eu l’idée originale et a agi à titre de producteur exécutif, rôle partagé avec Jérémie Monderie-Larouche, Maude Labrecque-Denis et Émilie Villeneuve. C’est Virgil Héroux-Laferté qui s’est chargé de la réalisation. Les émissions furent réalisées sous forme de témoignages afin de garder le côté humain, révèle Virgil Héroux-Laferté. Toutes les dimensions de l’industrie minière furent abordées en partant de l’Abitibi-Témiscamingue et de deux mines au Nord du Québec : l’histoire, le cycle de vie d’une mine, de la prospection à la restauration en passant par les processus de développement et d’exploitation, les métiers, les gens impliqués dans l’industrie minière, ainsi que l’aspect technologique, qui joue un rôle de plus en plus important. « On est un super exemple à l’international et on ne le sait même pas ! » explique Maude Labrecque-Denis. Par ailleurs, on interview des mineurs ainsi que leurs conjointes et enfants, car c’est une vie très difficile autant pour les uns que pour les autres. On accorde également une attention toute spéciale aux anciens mineurs, qui ont vécu des expériences fort différentes des travailleurs miniers contemporains. Dans une entrevue qu’elle a accordée à RadioCanada, Maude Labrecque-Denis mentionne que la série s’intéresse notamment à la faille de Cadillac et à l’existence possible d’un potentiel non exploité, ce à quoi le géologue Jean-François Ouellette répond positivement, dans le cadre de l’épisode Les chasseurs de trésor. Pour donner une idée du projet, les quatre premières émissions sont : La ruée vers l’Ouest, un segment historique, Portrait global de l’industrie minière actuelle, Les chasseurs de trésors, qui traite de l’exploration minière, et Des hommes forent, sur les métiers traditionnels. En tout et pour tout, c’est au-delà de 30 organisations qui ont participé de près ou de loin à ce projet. Pour la réalisation de la série, Productions Balbuzard a répondu à un appel lancé par TVC9. Ce qui a épaté Maude Labrecque-Denis, responsable des relations publiques, c’est « de voir l’engouement du diffuseur et de l’industrie ainsi que la réceptivité du public et toute l’ampleur que le projet a pris ». Selon elle, les astres étaient bien alignés pour la réalisation de cet ambitieux projet! Pour un aperçu de la série, des capsules sont disponibles en ligne sur Youtube. \\
Parité // Dominic Ruel L’automne dernier, pour expliquer sa décision de former un conseil des ministres avec un nombre égal de femmes et des d’hommes, M. Trudeau lança : « Parce qu’on est en 2015 ! » C’est un peu court, mais pas surprenant, venant d’un premier ministre qui préfère l’égoportrait comme stratégie de communication, voire de politique étrangère. C’est un slogan, parfait pour être partagé sur Twitter. J’aurais préféré que M. Trudeau nous dise qu’il a choisi les 30 meilleures personnes pour diriger le pays. Mais voilà, j’écris et j’hésite. Moi, je remets en question cette idée de parité, la pièce maîtresse féministe depuis quelques années. Me voilà en terrain miné et j‘hésite. Par crainte? Celle de me faire traiter de macho ou de pur produit de la société patriarcale? Jeannette Bertrand et Geneviève St-Germain m’attendront-elles au tournant? Depuis 50 ans, les femmes ont fait de gigantesques avancées, indéniables mais nécessaires et surtout profitables pour tous. Notre société a changé, et les hommes aussi, en général, contrairement à ce que peut penser Lise Payette… La parité en politique est-elle devenue le nouvel horizon? Oui, il faut plus de femmes en politique. À tous les niveaux. Ce sera un gain : l’approche, les idées et les méthodes sont différentes. Quoique. Les Britanniques pourraient vous parler de Margaret Thatcher… Je questionne, je fouille et je lis. Les raisons en faveur de la parité en politique sont solides : elle établit l’égalité dans les faits, elle aide à contourner les résistances et force les partis à trouver des candidates de qualité, à qui, oui, il faudra offrir de bons comtés! Pas une femme péquiste dans Westmount pour se donner bonne conscience! Les arguments en défaveur, eux aussi, ont leur poids. La philosophe Elizabeth Badinter expliquait que la parité, au fond, est humiliante et victimisante et qu’elle crée finalement une inégalité inverse envers les hommes. C’est déshabiller Pierre pour habiller Pauline! Est-il possible d’être pour le principe et contre les moyens? Pour le principe, pour mettre fin à l’explication machiste de l’incompétence d’une personne parce que c’est une femme ; contre le moyen, pour éviter la nomination d’une personne incompétente parce que c’est une femme. Il y a encore des plafonds de verre à casser. La représentation à Québec, par exemple, stagne depuis quelques années. Mais cinq femmes dirigeaient une province canadienne il y a deux ans. La parité! Mais 50/50, dans une loi, est-ce la solution? Ou serait-ce plutôt de proposer des conditions plus facilitantes pour les femmes : horaire, congés, etc.? Parce que la parité, si on en fait un principe, il la faudra à double sens. L’État devra engager plus d’enseignants masculins au primaire et plus d’infirmiers dans les hôpitaux. Il devra organiser et financer un concours pour inciter les garçons à se tourner vers des métiers traditionnellement féminins. Il imposera des quotas d’admission en médecine. Car au final, c’est d’égalité dont il est question. \\
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L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 5
LITTÉRATURE En marge // Michelle Bourque J’ai quitté pour vous chers lecteurs ma zone de confort littéraire. J’ai fait fi de l’écriture impersonnelle du conventionnel et des grandes pierres d’assise du roman candidat à l’amour populaire. J’ai chassé la bête et dormi debout, un pied dans la marge de l’autodestruction. Portrait de deux romans coups de poing.
Dormir debout, Bruce Gervais Originaire de la Saskatchewan, Bruce Gervais a grandi à Rouyn-Noranda. Dormir debout est son premier roman, publié aux éditions du Quartz. Contrairement au personnage de Goudreault, la mère de Nil Delisle, personnage central, n’a pas essayé longtemps de se suicider avant de réussir. L’image fantôme de la mère suicidée et du père minier absent rend plus poignants les errements de Nil, le nez perdu dans sa cocaïne et la bouche pleine d’alcool et de mélancolie. Celui-ci tente de se donner une chance en se faisant engager dans un journal local d’Abitibi. En filigrane : l’histoire « fictive » d’une minière qui tente de déloger un homme indélogeable et la naissance d’un amour (presque) impossible. Les nombreux dialogues, calqués sur la phonétique du parler québécois, ont un peu rompu mon attention (j’avoue que je n’en suis pas une adepte). Je comprends toutefois le choix de l’auteur d’y avoir recours afin de respecter l’esprit de marginalité du roman. Il est indéniable que Bruce Gervais est un écrivain qu’il faudra suivre avec intérêt. Son style est moins limpide que Goudreault, plus aride et resserré ; comme cette terre abitibienne qui l’habite. Une plume épineuse, qui plonge en forêt profonde pour y repêcher l’espoir de voir naître une aurore boréale. La critique sociale, plus appuyée chez Gervais, est également intéressante. L’écriture de Goudreault et de Gervais est singulière et très typée : poétique et déjantée pour l’un, polaire et profonde pour l’autre. En marge de toute zone de confort. Et c’est très bien ainsi. \\
Dernière chance de voir… Jusqu’au 6 mars ADOLAND photographies de Caroline Hayeur
Centre d’exposition d’Amos
Jusqu’au 13 mars VERTIGE DU VOIR peintures de Réal Calder
222, 1re Avenue Est, Amos 819 732-6070 exposition@ville.amos.qc.ca
Claude Tousignant, Gong, 1965
Réal Calder
au Centre d’exposition d’Amos
La bête à sa mère, de David Goudreault, est un énergumène littéraire. Succès de librairie mais également auprès de la critique, ce roman au sujet pourtant rébarbatif est fascinant. « Ma mère se suicidait souvent » ; une simple phrase en ouverture qui donne le ton : grave et léger, tendre et dur, invraisemblable mais authentique. Après avoir été retiré de la garde de sa mère, le personnage principal passe de famille d’accueil en famille d’accueil. De mauvais coups en mauvaises passes, il atterrit à Sherbrooke, où il croit avoir retrouvé sa mère. Et sur sa route : des chats. Qu’il détruit un peu malgré lui comme on détruit une partie de soi-même. L’écriture de Goudreault est intelligente, subtile. Premier Québécois à avoir remporté la Coupe du monde de slam poésie à Paris en 2011, Goudreault maîtrise son récit et sa langue. Le personnage, quoique rebutant, nous est étrangement sympathique. Loin de s’apitoyer sur son sort, il fonce tête haute vers sa déchéance, ce qui amène au récit des moments vraiment cocasses. À découvrir.
TC Media - Marie-Hélène Paquin
La bête à sa mère, David Goudreault
Dès le 11 mars
Dès le 13 mars
Dès le 19 mars
DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
MARCHER DANS LE CIEL
LA QUESTION DE L’ABSTRACTION
Photographies de Catherine Rondeau
6 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
Illustrations et poésie avec Annie Boulanger et Sonia Cotten
Collection Musée d’art contemporain de Montréal
Heures d’ouverture mercredi au vendredi Du me de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h Fermé les lundis et les mardis
THÉÂTRE
ENVIRONNEMENT Théâtre pour enfants à Rouyn-Noranda en mars
Que nous réservent les changements climatiques? // Bianca Bédard, chargée de projets au CREAT Débutons par mettre immédiatement les choses au clair, en expliquant l’importante différence entre météo et climat. La météo concerne les conditions météorologiques prévues pour les prochains jours. Le climat représente les conditions moyennes sur une longue période (au moins trente ans). Lorsqu’on parle de changements climatiques, il s’agit de modifications observées de manière durable dans une région donnée. Parmi les prédictions les plus souvent avancées lorsqu’on aborde les conséquences des changements climatiques, on note qu’il y aura vraisemblablement une augmentation de la fréquence d’événements météorologiques extrêmes, c’est-à-dire plus d’orages violents, de pluies intenses et de forts vents. Des épisodes de sécheresse et de canicule pourraient également être plus fréquents, causant des feux de forêt et bien des maux de tête aux agriculteurs. Des températures plus douces pourraient favoriser l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes toxiques (ex. : berce du Caucase), d’insectes ravageurs et de maladies diverses (ex. : maladie de Lyme). Ainsi, les conséquences des changements climatiques risquent d’être beaucoup plus nocives que positives pour nous.
Conte de la neige de Philippe Soldevilla présenté à l’Agora des Arts // Tommy Pilon Les années 70. Le hockey. Guy Lafleur. Un jeune garçon de dix ans passionné, qui ne rêve que de compter des buts sur la patinoire. Le hic : il s’appelle Octavio Casenoves-Ruiz (interprété par Christian Essiambre), fils d’un immigrant espagnol, alors que l’immigration à Québec n’est pas un phénomène répandu. Il souffre durement de ses différences à l’école et entretient une relation difficile avec son père, Joan (Réjean Vallée), un écrivain fortement rattaché à ses valeurs et à la culture espagnole. À travers des personnages fort nuancés, sensibles, les concepts d’exclusion, de différence et de discrimination seront observés, alors que la grand-mère d’Octavio, Neus (Agnès Zacharie), lui permettra de mieux comprendre son père et de s’enrichir de sa différence, à travers sa propre quête d’identité. À une époque où la différence semble souvent gage de polarisation à l’extrême ces jours-ci dans les médias, Conte de la neige est une belle façon d’aborder avec ses enfants la question sensible de la diversité culturelle et de l’intégration à une société d’accueil, à l’occasion de la semaine de relâche.
Toutefois, des opportunités peuvent être envisagées pour la région. Des espèces végétales méridionales pourraient migrer vers le Nord, comme des « bois nobles » (ex. : chêne, érable, noyer). L’augmentation de la température moyenne en été, jumelée à l’allongement de la saison de croissance, pourrait être favorable à l’agriculture en région et aux citoyens qui rêvent d’un jardin plus luxuriant. Enfin, la mise en place de nouvelles cultures pourrait être envisageable. Néanmoins, la culture de palmiers boréals demeurera une exception.
Les climatosceptiques le répètent sans cesse : le principal responsable du réchauffement climatique est le soleil, leur excuse pour l’inaction. Le soleil influence certainement le climat planétaire, mais les responsables des changements actuels, ce sont les gaz à effet de serre (GES) émis en trop grande quantité. Y a-t-il consensus sur la question ou s’agit-il d’un complot socialiste, comme certains le prétendent? En fait, 97 % des scientifiques actifs dans le domaine de la climatologie à l’échelle mondiale s’accordent pour dire qu’il y a bel et bien un réchauffement climatique planétaire global. Celui-ci est dû aux activités humaines, notamment la multiplication des transports. Les 3 % restant? Des scientifiques financés par les compagnies hautement polluantes comme les pétrolières, ces mêmes entreprises qui financent également des organisations telles que Friends of Science, qui visent à contredire le consensus scientifique sur la question. La région de l’Abitibi-Témiscamingue a été désignée 2 plus grande consommatrice de pétrole par habitant, au Québec. Il n’y a pas de quoi être fier! En ce royaume du pick‑up et du voisin gonflable, pas étonnant que la principale source émettrice de GES soit le transport. Or, si chacun faisait sa part pour réduire sa consommation de carburant et ses émissions de GES, il pourrait en être autrement. Comment faire? Opter pour les transports en commun (si possible), le covoiturage, le transport actif (marche, vélo) ou encore adopter des techniques d’écoconduite. Chacun est responsable de ses choix, à nous d’agir! \\
Louise Leblanc
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L’auteur de la pièce, Philippe Soldevilla, est lui-même natif de Québec et fils d’immigrants. Il a vécu une expérience qui n’est pas sans rappeler celle d’Octavio, et a décidé de s’en inspirer pour apprendre à ses enfants la richesse qu’ils peuvent tirer de leurs origines. Par ailleurs, Conte de la neige est la suite d’une précédente pièce, Conte de la Lune, jouée il y a sept ans, qui s’intéressait plutôt à l’histoire de Joan, le père d’Octavio, dont l’enfance est enracinée dans la période de la guerre civile espagnole de 1936-1939 et de l’Espagne franquiste. La pièce a connu un grand succès et a été jouée en français, en anglais ainsi qu’en espagnol. Présentée par le Théâtre des Confettis, qui place les enfants au centre de ses préoccupations, la pièce représente une opportunité de rapprochement entre enfants et adultes. La pièce sera jouée à deux occasions, les 7 et 8 mars prochain; il ne reste que quelques places disponibles pour la représentation du 7 mars, celle du 8 affichant déjà complet. La pièce a d’ailleurs reçu un bel accueil un peu partout où elle est passée au Québec. Conte de la neige s’adresse aux huit ans et plus. \\
agora.ticketacces.net vimeo.com/150792129 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 7
CULTURAT A TRAVERS LES YEUX DE... Marie-Hélène Gouin Il y a de ces enseignantes passionnées capables d’allumer l’étincelle qui fera rayonner leurs élèves; de ces gens qui n’ont pas peur d’imaginer et qui peuvent communiquer leurs rêves de façon contagieuse. Parmi eux, nous pouvons sans aucun doute nommer Marie-Hélène Gouin, enseignante en arts plastiques à la polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or, qui a compris que, dans CULTURAT, il y avait l’espace et la liberté pour faire les choses en grand.
Du 11 mars au 8 mai 2016 Vernissage le 11 mars, 17 h Humanitas
Caroline Hayeur, Montréal, photographie
Coeur à corps Oeuv récentes Oeuvres Louisa Nicol, Palmarolle, dessin
« Il y a un an et demi, j’aurais eu beaucoup de difficulté à dire ce que c’était, CULTURAT, confie l’enseignante. C’était très nébuleux. Je ne savais pas quelle forme ça allait prendre, mais c’était clair que j’en faisais partie en tant qu’enseignante en arts plastiques. Je me suis dit qu’il fallait que mes élèves participent à ça. » En peu de temps, l’idée a germé de réunir plusieurs classes afin de réaliser un projet d’envergure. « J’avais un rêve qui était de nous unir, les enseignantes en arts plastiques de la commission scolaire. De faire quelque chose ensemble, dans les différentes écoles. C’était gros, mais c’était comme si CULTURAT nous permettait de vivre cette expérience-là, c’est comme si ça l’expliquait aussi. » C’est ainsi qu’est né le projet Au pays de l’or bleu, qui a permis d’intégrer 150 silhouettes, produites par plus de 400 élèves, sur la clôture de la minière Integra Gold Corp, à l’entrée de la ville. Ce projet, qui a suscité non seulement la fierté des jeunes participants, mais également celle de la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois et celle de la Ville de Val-d’Or (qui l’a entièrement financé), a remporté un prix régional de reconnaissance Essor le 15 février dernier. Ces prix, octroyés par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur,
PASCALE CHARLEBOIS
// Pascale Charlebois
récompensent les initiatives et le dynamisme des milieux éducatifs et culturels. Au pays de l’or bleu a mené également à un autre projet impliquant la Ville, trois écoles primaires et un centre de formation pour adultes. Les élèves ont eu l’occasion de créer des graffitis en tissu sur des clôtures, avec l’aide de l’artiste Micheline Plante. Avec tous ces projets, la vision de CULTURAT est devenue beaucoup plus claire aux yeux de Marie-Hélène et de ses collègues. « Par la force des choses, on a fini par comprendre que CULTURAT, eh bien, c’est nous qui l’avons créé, finalement. C’est comme si on nous avait lancé une opportunité de démontrer qui on est au niveau culturel. On avait la possibilité de faire un peu ce qu’on voulait, ce qui, pour nous, était la culture en région. Une fenêtre ouverte, finalement, un tableau blanc qu’on nous invitait à peindre à notre façon. Ça nous invite en même temps à définir qui on est, aujourd’hui en 2015, qui on est comme Abitibiens et à travers la culture. » \\
youtube.com/watch?v=O83mylPZY1A
Formation GRATUITE en ÉCOCONDUITE offerte aux citoyens par le CREAT ! Les grandes artères Louis-Jean Cormier Mardi 15 mars, 20 h
QU’EST-CE QUE L’ÉCOCONDUITE ? C’est la saine gestion de la pédale d’accélération pour une réduction de la consommation de carburant et des émissions de GES. VILLE
DATE
HR
LIEU
Rouyn-Noranda
4 mars
19 h
UQAT, 445, boulevard de l’Université, local E-104
Val-d’Or
11 mars
19 h
UQAT, 675, 1re Avenue, local 3203
Amos
16 mars
19 h
Maison de la Culture, 222, 1re Avenue Est
La Sarre
18 mars
19 h
Cité étudiante Polyno, 500, rue Principale, local A-149
Ville-Marie
31 mars
19 h
MRC, 21, rue Notre-Dame-de-Lourdes, bureau 209
Contactez le CREAT pour plus d’informations, places limitées !
Les 8 enragés
Version originale avec sous-titre français
Dimanche 20 mars, 19 h 30 Jeudi 24 mars, 19 h 30
Inscrivez-vous dès maintenant ! w via notre site web : www.creat08.ca w par téléphone au 819 762-5770 Grâce au soutien financier de :
8 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
w
via notre page facebook
Derrière le mirage // Louis-Paul Willis
Festival
Du 9 au 13 mars 2016
Art’ Danse de l'Abitibi-Témiscamingue 8e édition
Pour démarrer cette chronique sur les rapports entre médias, individus et société, il me paraissait opportun d’aborder un film québécois récent qui livre un commentaire social intéressant et tangible. Un film qui nous place devant les exigences sociales inatteignables auxquelles nous nous sentons souvent contraints d’adhérer; un film qui dresse un portrait somme toute un peu troublant des rapports entre nos fantasmes et la réalité qu’ils voilent; un film qui nous révèle comment, finalement, nos désirs ne sont jamais tout à fait les nôtres. Je fais allusion ici au film Le mirage de Rocardo Trogi, sorti l’été dernier. Même s’il demeure accessible grâce à un scénario plutôt conventionnel et un recours (parfois maladroit) à l’humour pour relayer son message de fond, ce film demeure sans doute le plus sérieux que Trogi nous ait livré à ce jour. Le mirage explore en fait une thématique souvent abordée dans un certain cinéma plus marginal : la critique d’un consumérisme effréné et de notre aveuglement collectif face aux pouvoirs discrets qui nous proposent un bonheur inatteignable. Des films tels They Live (John Carpenter, 1988), American Psycho (Mary Harron, 2000) ou Fight Club (David Fincher, 1999) figurent parmi les réflexions sur ce sujet livrées par des réalisateurs anglo-saxons. Le mirage fait même une référence directe à Fight Club lors d’une scène de souper où s’affichent à l’écran les prix des différents produits et services auxquels les personnages ont recours dans le but non pas de mieux se sentir, mais de mieux paraître. Cette question du paraître s’impose d’ailleurs comme le thème central du film. C’est lui qui assure sa cohésion et qui guide sa réception par le spectateur. Patrick (Louis Morissette) se préoccupe beaucoup moins de sa santé émotive et financière que du regard que son prochain pose sur lui, comme le mentionne si bien le synopsis du film. Ce regard, imaginé dans la vision de nos concitoyens dont on veut susciter l’envie, est problématisé de façon plutôt adroite dans le film. Et surtout, c’est en raison de ce regard imaginé que Patrick court vers sa propre perte.
:: MercredI 9 Mars ::
Microbrasserie le Prospecteur L 5à7 d’ouverture - LaNceMeNT FesTIVa salle Félix Leclerc Florilège de Margie Gillis
:: JeudI 10 Mars :: salle Félix-Leclerc soirée angle Mort
:: VeNdredI 11 Mars ::
conservatoire du musique soirée dégustation et danse Tour du monde - mets, vins, bières
:: saMedI 12 Mars ::
Théâtre Télébec concours création danse Forestel soirée traditionnelle
:: dIMaNche 13 Mars :: carrefour du Nord-Ouest Party country
Mais la question la plus importante que pose ce film peut aisément rester sans réponse : quel est le mirage auquel le titre même du film nous renvoie? Si le film met en scène un désir spécifique, celui de paraître enviable aux yeux des autres, le mirage se situe dans ce qui soutient ce désir : le fantasme. Le fantasme, c’est la jolie femme dont Patrick tente d’attirer l’attention pendant qu’en réalité il emboutit l’auto devant lui; c’est la quantité d’objets dont Patrick et sa conjointe Isabelle (Julie Perreault) s’entourent dans le but inconscient d’échapper à leur solitude; c’est Patrick qui se projette à plusieurs reprises au sein du film pornographique qu’il visionne : bref, le fantasme est la mise en scène du désir. Le film de Trogi nous invite à remettre en question notre rapport aux différents fantasmes qui peuplent notre univers culturel et social. Il raconte la faillite d’une société entière qui est trop aveuglée par le mirage du fantasme. \\
www.artdanse.ca
Info festival : 819 825.3356
Design : www.tjmedia.ca
MÉDIAS ET SOCIÉTÉ
en hommage aux innombrables immigrants naufragés // Robert Ndong Cette foule noire funestement silencieuse dans la sombre nuit noire, Cette foule noire s’avance lentement dans les entrailles froides et furieuses de la Méditerranée, Cette foule noire et silencieuse affronte la mort, en quête d’une vie meilleure Cette foule noire rejetée de tous. Cette foule noire que le monde fuit du regard, Cette foule noire dont la mer endeuillée rejettera les corps sur les belles plages européennes, Cette foule noire dont les cimetières de Sicile ne veulent plus les cadavres anonymes, Cette foule noire et silencieuse : nos filles, nos mères, notre jeunesse désœuvrée… Cette foule noire me rappelle celle d’Auschwitz, Cette foule me rappelle celle des esclaves de Gorée quittant à jamais la porte du non-retour. Je pleure pour cette foule noire et silencieuse et j’accuse : J’accuse ceux qui se nourrissent de votre désespoir, J’accuse ceux qui entretiennent la terreur sur votre terre nourricière, J’accuse ceux qui vous tournent le regard pour soulager leur conscience amnésique, J’accuse le ciel de ne pas ouvrir la mer pour laisser mon peuple traverser à pied sec.
facebook.com/LeMirageFilm
Je m’accuse, car je n’ai que ma modeste plume et mes mots pour crier mon désarroi Je m’accuse surtout, car après ce fait divers, je zapperai ma télé pour me reblottir dans le doux confort de ma bulle de vie de privilégié. Pauvre Humanité! Où est ton humanité? L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 9
ARTS VISUELS Réseau d’influence, exposition en duo d’Ariane Ouellet et Annie Boulanger
Avec un grand A // Netta Gorman Dans un atelier baigné d’une douce lumière matinale, deux artistes amies m’accueillent chaleureusement pour jaser de leur exposition à venir, Réseau d’influence. Travaillant en tandem, Annie et Ariane incarnent la contradiction : styles artistiques, tempéraments, allure physique. « Oui, mais la vie est faite de contradictions! lance Annie, et c’est ce qu’on veut montrer dans l’expo : la transmission des messages à nos enfants, messages qui sont souvent contradictoires, comme ceux que nous avons reçus aussi. »
En ce Mois de la Francophonie, il fait plaisir de constater à quel point la langue française est l’une des plus belles sur terre. On la tient souvent pour acquise, toutefois il faut se souvenir que plusieurs se sont battus à travers les époques pour la protéger. Maintenant, il est de notre devoir de la préserver.
Les tableaux d’Annie traduisent visuellement cette dissonance : traits fins et légers qui donnent lieu à des représentations fines de mains à l’œuvre, tantôt enfantines, tantôt adultes, peintes sur des fonds de bois de pupitres recyclés un peu amochés. C’est la partie cachée du meuble d’école, la partie qui passe inaperçue. Comme les messages sournois que nous répétons à nos enfants, souvent inconsciemment. Prends ton temps, titre du tableau où de petites mains s’efforcent de presser un citron. Joue!, désignant les doigts enfantins au piano. Des bas qui s’ajoutent à la queue leu leu sur une corde à linge : Attends ton tour. Et puis une main de maman (Annie, en occurrence) qui caresse le pied d’un verre de vin : Mange tes légumes.
« Une langue, c’est l’empreinte du cœur de ceux qui la parlent. » Célébrons-la comme il se doit!
François Gendron
Joue! - Graphite sur panneau de bois récupéré (ancien fond de pupitre) 2016 Annie Boulanger
En parallèle seront exposées des œuvres d’origami, tels que de petits papillons! « Depuis que nous vivons la maternité, explique Annie en indiquant Ariane, nous prenons conscience qu’on fait de l’origami avec nos enfants, nous créons chez eux des mauvais plis, souvent sans vouloir. Et ça continue à l’école où on encourage le formatage de l’enfant non pas pour qu’il soit lui-même, mais pour qu’il suive une voie unique, pour qu’il soit bon à l’école. » Est-ce vraiment cela que nous voulons transmettre à nos enfants? Or, l’exposition est pleine d’espoir pour la nouvelle génération. Voyez les photos de famille d’Ariane, des transferts d’images sur toile brodées de mots de rébellion et d’espoir en rouge et en rose : essaie, espère, voyage, désire, invente… « On dirait qu’on a peur de se lancer des fleurs, mais en fait, quels messages transmet-on? » questionne Ariane. C’est en partie grâce à leurs grands-mères, qui ont su leur léguer cet amour de la vie aux lunettes roses, que les deux artistes souhaitent à leur tour léguer leur vision. Dans les toiles d’Ariane, il y a peu de peinture : plutôt des médiums mixtes avec, en arrière-plan, des images de ses enfants ou de sa jeune et séduisante grand-mère jadis. Source d’inspiration, Ariane retient les derniers mots que celle-ci a prononcés avant de sombrer dans un coma duquel elle ne s’est jamais réveillée : « Dans le fond, soyons heureux. » Réseau d’influence, au Centre d’art Rotary de La Sarre, du 25 février au 10 avril 2016, vernissage le 25 février 2016. En exposition au Centre d’exposition d’Amos pour la période estivale. \\
Portrait de famille (fragment) - médium mixte 2016 Ariane Ouellet
Vendre? Acheter? 819 763-7594 10 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
comment? combien? Pierre Grandmaitre Courtier immobilier
ARTS VISUELS L’expérience humaine au cœur des activités de la galerie du Rift
ADOLAND, exposition photo de Caroline Hayeur à Amos
À la découverte des chambres d’ados // Sarah Maltais
// Émilise Lessard-Therrien Vernissage, atelier de dessin avec l’artiste Louisa Nicol, spectacle-bénéfice : on peut dire que les 11 et 12 mars prochain, le Rift de Ville-Marie aura de quoi tenir son monde occupé! Pour sa prochaine exposition, la Galerie du Rift offrira un coup d’œil sur l’humain avec Humanitas de Caroline Hayeur et Cœur à corps de Louisa Nicol. Ces deux artistes se partageront les murs de la salle principale de la galerie du 11 mars au 8 mai prochain.
Du 15 janvier au 6 mars 2016, le centre d’exposition d’Amos accueille l’exposition ADOLAND de Caroline Hayeur. L’exposition dévoile le territoire unique et personnel des chambres d’adolescents.
Originaire de Montréal, Caroline Hayeur œuvre dans la photographie documentaire et sociale qu’elle présente dans des formats géants. Par ses clichés, elle nous entraîne à travers le périple de la vie, empreint d’émotions entremêlées, de la naissance à la mort. Sa mosaïque photographique expose différents stades de la vie, tous incarnés par des personnes différentes. À ses côtés prendront place d’autres grands formats, cette fois réalisés au dessin par l’artiste abitibienne Louisa Nicol. Une autre approche de l’homo sapiens, cette fois-ci dans son plus simple appareil afin de bien saisir les détails et la complexité du corps humain. Cette dernière exposition, Cœur à corps, vient consacrer l’expérience de modèle vivant qu’explorait le Rift depuis l’automne dans ses ateliers offerts à la population. « Avec cette exposition, nous souhaitions vraiment faire un zoom sur le modèle vivant », explique la coordonnatrice de la Galerie du Rift, Christine Brézina. Par ailleurs, lors du vernissage et au cours de l’exposition, une activité de dessin de modèle vivant sera proposée en direct aux visiteurs qui pourront se mettre à l’œuvre grâce aux dizaines de tables installées pour l’occasion. De plus, en complémentarité avec l’exposition de Mme Nicol, la galerie Découverte sera dédiée aux œuvres produites à l’intérieur des ateliers donnés précédemment sur les modèles vivants. Cette portion de l’exposition sera en continu puisque les participants des ateliers de mars et avril pourront également y laisser leurs meilleurs dessins. Un dernier blitz d’ateliers sera offert à la population les 2, 16 et 30 avril à la Galerie du Rift. Si ces trois expositions se consacrent principalement au caractère humain, la Vitrine photo viendra contraster le tout en proposant des photographies de paysages de la région signées Josée Drolet de St-Bruno-de-Guigues. Le vernissage aura lieu le vendredi 11 mars prochain en formule 5 à 7 avec atelier de dessin sur place et animation musicale. \\
Caroline Hayeur est une photographe de Montréal. Ses photos souvent simples et réalistes sont à la limite du documentaire photo. L’artiste explore différents éléments des relations humaines et dans cette exposition, elle met en relief le développement de soi, l’affirmation et le sentiment de liberté. ADOLAND est exempte d’images-chocs et l’exposition dévoile, en toute simplicité, 32 portraits de chambres d’adolescents ordinaires qui évoluent au sein de leur univers privé. Les adolescents ont ouvert leur porte à l’artiste et lui ont montré leur chambre en lui révélant l’importance de cette dernière dans leur vie. Sous chaque portrait, une citation du propriétaire de la chambre donne aux œuvres une dimension narrative. Chaque adolescent exprime dans ses mots ce qui est le plus important dans sa chambre, plusieurs considérant cette pièce comme étant un prolongement de leur personne, de leur identité. L’exposition affiche des adolescents tous différents, d’âges, d’origines et de classes sociales divers, mais plusieurs points communs relient les chambres de ces adolescents : le ménage, la décoration et le départ de la maison sont des thèmes récurrents dans les portraits. Tout comme dans le quotidien des adolescents, les relations qu’entretiennent les parents envers leurs enfants prennent une place importante dans l’exposition. Le deuil causé par le départ de l’enfant et l’autorité sont alors mis de l’avant dans plusieurs portraits. L’artiste a accompagné les photographies avec des contours de couleurs vives en lien avec les couleurs de la chambre de l’adolescent. ADOLAND comporte aussi des petites vidéos en animation en volume (stop motion) qui complètent certains portraits. Sous l’accompagnement sonore de la musicienne Myléna Bergeron, différents ados et ex-ados se confient afin de dévoiler un élément important de leur chambre. Outre les portraits principaux, ADOLAND comporte un babillard composé de centaines de photos de petit format qui représentent des souvenirs d’adolescence de l’artiste et de son entourage. Celle-ci invite toute la population à venir compléter son œuvre en affichant sur le babillard une photo représentant leur adolescence.
NÉRÉE de Louisa Nicol
Caroline Hayeur dirige depuis plusieurs années des formations et divers projets de photographie. Elle a donc invité les étudiants en arts, option multimédia de la Polyvalente de la Forêt à participer à une œuvre collective intitulée Ma chambre, c’est mon territoire. Dans la thématique ADOLAND, les étudiants ont pris en photo leur propre chambre sous plusieurs angles de vue. Ils ont par la suite sélectionné, avec l’aide de l’artiste, une des photographies qui a ensuite été ajoutée à une mosaïque affichée directement dans l’espace d’exposition de l’artiste. Le centre d’exposition d’Amos hébergera cette exposition jusqu’au 6 mars. Dépêchez-vous! \\
« Le secret de la liberté c’est la librairie » Bernard Werber
40 e éd ition 26 au 29 ma i 2016 à Ville -Marie
L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 11
RÉGION INTELLIGENTE
DANSE Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue
Intelligence territoriale 3 : Les jeunes et la ruralité // Émilise Lessard-Therrien Des paysages champêtres, des plaines agricoles, des bords de lac, des hectares de forêts, tous rassemblés en une entité : l’horizon. C’est cet horizon rarement brisé par des shafts de mines et les quelques monts dispersés sur le territoire qui fait toute la beauté sauvage de notre région. Une région dont les ressources dictent l’occupation du territoire : au sud, l’agriculture; au nord, les mines; quelque part entre les deux, la foresterie. Des ressources et des modes de vie qui lui valent l’appellation de région rurale. Ainsi, au milieu de cette campagne et de cette beauté sauvage, une autre s’y est installée, une beauté de gens ambitieux, audacieux, créatifs et fiers. En effet, malgré notre région à prépondérance rurale, nous arrivons à défier le monde urbain en proposant des projets de taille, qui ont de la gueule et qui pourraient s’inscrire dans tous les Montréal de ce monde. Que ce soit des événements, des festivals, des entreprises, des projets communautaires, l’Abitibi-Témiscamingue n’a rien à envier à personne !
Sortez de votre zone de confort, libérez le danseur en vous! // Louis-Eric Gagnon Du 9 au 13 mars 2016, le Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue présente sa 8e édition sous le thème Un danseur en nous. Partant de l’idée qu’il y a forcément un style de danse dans chaque personne, il suffit de le trouver pour s’éclater. Avec une programmation variée, tout le monde peut découvrir le danseur en soi. La soirée Angle mort du jeudi est le plus vieux succès du festival, alors que la danse contemporaine ainsi que la danse dans son ensemble seront expliquées et démystifiées. Comme l’an dernier, il y aura une résidence de création en compagnie de Marie-Josée Larouche. La chorégraphe monte rapidement un spectacle avec des danseurs professionnels et des étudiants. Les écoles y présenteront d’ailleurs leurs meilleures chorégraphies. La soirée se poursuivra avec un match d’impro-danse en partenariat avec la Ligue d’improvisation de Val-d’Or, un beau mélange des deux formes d’art. C’est la soirée qui met en scène les artistes de la région.
C’est dans cette perspective que Valorisation Abitibi-Témiscamingue (VAT) propose son troisième volet d’intelligence territoriale : Les jeunes et la ruralité, pour diriger les spots sur notre imagination débordante et pour mettre du gros jaune fluo sur les bons coups de nos municipalités. Avec ce colloque, VAT souhaite organiser une véritable journée de concertation, un gros remue-méninges intergénérationnel et interdisciplinaire avec les différents acteurs présents dans les communautés : citoyens, jeunes, agents de développement, urbanistes, élus, etc. À partir des échanges, des ateliers et des présentations, les participants du colloque seront invités à imaginer et à bâtir leur village idéal. À l’aide des plus récents supports technologiques, le résultat de cet exercice pourra être contemplé sur une maquette. Par la suite, les projets au cœur de ces villages intelligents seront soumis en direct à une table d’experts afin de déterminer les étapes à réaliser pour que ces idées se concrétisent. Au terme de cette journée, chacun sera invité à s’engager dans une action à réaliser pour améliorer son milieu. La ruralité, c’est l’affaire de tout le monde – les élus, les citoyens, les PME, les organismes, etc. – puisque chacun contribue à sa façon à rendre nos milieux plus vivants, plus dynamiques et en faire des endroits où on a envie de s’installer pour y rester. Pour les élus, ce sera l’occasion d’entendre les citoyens réfléchir ensemble sur des projets rassembleurs et d’identifier comment ils peuvent mettre la main à la pâte et arriver à jouer un rôle déterminant dans le développement des communautés. Le 12 mars prochain, c’est au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue que des graines seront semées et plus elles seront diversifiées et abondantes, plus le jardin qui en résultera sera coloré, odorant et spectaculaire pour tous nos sens. Gens de l’Abitibi-Témiscamingue, il est temps de jardiner ensemble pour espérer un printemps hâtif! Inscrivez-vous sur le site web de VAT! \\
valorisation-abitibi-temiscamingue.org/evenements/#Evenements
COURTOISIE
Marie-Laure Aubin, du Festival, explique que la nouveauté du vendredi fera appel à tous les sens : « C’est un tour du monde en six services où les habitués du traditionnel 5 à 7 vins et fromages seront déroutés, car ils seront appelés à participer. Des musiciens classiques du conservatoire vont offrir des performances et des chefs cuisiniers seront présents pour l’événement. Une orgie de sens au nombre de places limitées! » Le samedi, dans le cadre du concours Création danse, les chorégraphes devront s’inspirer de la photographie de Catherine Rondeau, dont l’imaginaire fantastique et féérique est très évocateur pour les enfants et les adolescents. Une recherche et une réflexion amèneront les danseurs vers un objectif de création où l’on doit sentir la connexion avec les œuvres visuelles. Les coups de cœur du jury et du public seront présentés à la soirée de danse traditionnelle, une fête où tout le monde est rassemblé, que l’on sache danser ou pas. Les interventions du « calleur » Jean-François Berthiaume mettront le public à l’aise, car le but est d’avoir du plaisir. Le festival se termine le dimanche avec un party country au Carrefour du Nord-Ouest. La professeure Isabelle Fournier expliquera les chorégraphies à l’aide de ses élèves et le public sera invité à laisser les emplettes de côté l’espace d’un moment et de se mêler à la fête. « Tout le monde aime la danse en ligne, c’est contagieux. Le festival est là pour secouer et sortir les gens de leur zone de confort. Si les gens ne se déplacent chez nous, nous allons nous déplacer vers eux », conclut avec passion Mme Aubin. \\
MATHIEU DUPUIS
artdanse.ca
Christine Moore Députée d’Abitibi –Témiscamingue
1 800 567-6433
christine.moore@parl.gc.ca | christinemoore.npd.ca @MooreNPD
12 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
/ChristineMooreNPD
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THÉÂTRE
ÉCONOMIE
Une nouvelle école de théâtre ouvre ses portes à Rouyn-Noranda
« Si tous les pays sont endettés, où donc est passé l’argent ? »
Le Repère, un incubateur de futurs talents
// Ulysse Rivard-Desharnais
// Staifany Gonthier
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le gouvernement n’avait plus les moyens de financer les services publics? Comment se peut-il que tous les pays soient endettés? Que veut dire, pour un État, « vivre au-dessus de ses moyens »? En période de grande instabilité économique, ce sont des questions qu’on peut se poser de façon légitime. Le débat autour du financement des services publics polarise mais, malheureusement, on ne parle que des symptômes plutôt que de la cause du problème. La première question à se poser est : « Il est où l’argent et il est à qui? »
Depuis janvier, les enfants âgés entre 7 et 17 ans peuvent suivre des nouvelles formations en art de la scène et en jeu devant la caméra. Le comédien et formateur Étienne Jacques, souhaitant mettre son expertise en art dramatique à la portée de tous, a entrepris le démarrage d’une toute nouvelle école de théâtre : Le Repère. Son objectif premier : permettre aux participants de se dépasser, peu importe leur expérience.
Savez-vous qu’aujourd’hui, au Canada, 97 % de tout l’argent en circulation n’est pas créé par le gouvernement, ni même par la banque centrale? Actuellement, les États fabriquent et mettent en circulation l’argent « liquide » constitué des billets de banque et des pièces de monnaie. Ce type d’argent ne représente qu’une infime proportion de tout l’argent en circulation, la masse monétaire. Concrètement, comment ça se passe? Lorsqu’une banque vous octroie un prêt hypothécaire de 200 000 $, elle ne vous transfère pas l’argent d’un autre épargnant obtenu en dépôt. Elle vous fait signer un contrat dans lequel vous vous engagez à rembourser votre prêt avec intérêts, en échange duquel elle crédite votre compte de 200 000 $, simplement en pianotant une ligne dans son système informatique. Cette somme est ensuite transférée vers le compte de celui qui vous vend sa maison et circulera par la suite dans l’économie. Cet argent n’existait pas avant que la banque ne le crée pour vous, comme par magie, et disparaîtra dès lors qu’il sera remboursé. Cet argent neuf n’est donc pas créé par la Banque du Canada, mais par une banque privée, qui « prête » quelque chose qu’elle ne possède pas, en échange d’intérêts onéreux. « Le processus par lequel les banques créent l’argent est si simple qu’il repousse l’esprit », disait l’économiste américain John Kenneth Galbraith. Le problème est que l’État se finance lui aussi auprès de ces institutions privées plutôt que de créer sa propre monnaie, se soumettant au service d’une dette inutile, ruineuse et, qui plus est, impossible à rembourser malgré toutes les politiques d’austérité imaginables. Ça semble invraisemblable, non? Pourtant, au Canada, 97 % de l’argent en circulation est constitué de dettes, publiques et privées, portant intérêt, contractées, à un moment ou à un autre, envers les banques. Cette chronique a pour objectif d’apporter un éclairage nouveau concernant les questions économiques et politiques. Les dettes publiques ne sont pas une fatalité, mais le résultat de la négligence des gouvernements à exercer l’un de leurs devoirs primordiaux, celui d’émettre sans dette l’argent (moyen d’échange) dont nous avons tous besoin afin de faire fonctionner l’économie et la société convenablement. Un gouvernement qui est maître de sa monnaie ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens. Cette discussion, bien que presque inexistante au sein de nos institutions politiques et médiatiques, connait certains développements prometteurs au Canada et ailleurs, en Europe notamment, qui méritent notre attention. La restitution à l’État du pouvoir de création monétaire permettrait la libération de la société du joug des créanciers et la réalisation du plein potentiel social. \\
Dans une ambiance où le plaisir est de mise, les ateliers offerts au Repère stimulent la création, l’imagination, la concentration, la mémorisation, la confiance en soi en plus de l’ouverture aux autres. Les cours sont regroupés par tranches d’âge et selon l’expérience et les besoins des participants. « Lors des premiers cours, je leur ai demandé ce qu’ils souhaitaient comme histoire et comme personnages. Les plus vieux voulaient une histoire dramatique et les plus jeunes, un truc un peu plus ludique dans un univers de jeu vidéo. Je suis donc parti de leur proposition et j’ai écrit une pièce pour chacun des groupes, qu’ils présenteront ensuite au public le 16 mai dès 19 h à l’Agora des Arts. » Étienne Jacques est emballé par la réponse des participants. « Les jeunes sont très créatifs et me surprennent à chaque cours. » Les projets ne manquent pas pour le comédien, car en plus de se retrouver lui aussi sur scène et devant la caméra dans le cadre de ces deux pièces, il est à la barre de sa compagnie, Chien pas de médaille, avec laquelle il produira son troisième spectacle cet été : Cabaret de la 117 — Grandeur et décadence. Pour surveiller les prochaines formations ou pour vous renseigner davantage sur la nouvelle école de théâtre et son formateur, consultez le lereperetheatre.com. \\
LOUIS JALBERT
L’Agora des Arts accueille deux musiciens connus de la région dans le concert
8 trompettes et 1 piano!
Le duo composé de Frédéric Demers et Jacynthe Riverin visitera l’Agora des Arts le 17 mars prochain afin de présenter un concert musical multi trompettes et piano. Le trompettiste joue de huit trompettes différentes alors que la pianiste soutient parfaitement les subtilités musicales qui émergent. La complicité palpable entre les deux musiciens visite des œuvres baroques et classiques (Torelli, Nepomuk Hummel) et fait place à des compositeurs contemporains (Rodrigo, Mendez).
Billetterie : 37, 7e Rue, Rouyn-Noranda eat08.ca 819 797-0800 - agora.ticketacces.net 762-5770 ■ info@cr ■
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Jeudi 17 mars 2016, 20 h 30 $ régulier / 26 $ aîné / 18 $ étudiant / 25 $ abonné Abonnement : voir agoradesarts.com pour les détails L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 13
Ma région j’en mange! Poitrine de volaille au pesto et Cru du Clocher // Patrick Pelletier, chef cuisinier, Cuisine PRO Chef
Ingrédients Poitrine(s) de volaille 1 unité de pesto aux tomates séchées de la Néoferme d’la Turlute 1 unité de fromage Cru du Clocher Sel et poivre 2 c. à soupe d’huile d’olive
Marche à suivre Faire saisir les deux côtés des poitrines de volaille. Râper le fromage pendant ce temps. Retirer les poitrines de volaille du poêlon lors de l’obtention d’une belle coloration. Badigeonner avec le pesto aux tomates séchées. Ajouter le fromage sur le pesto. Mettre au four à 350 °F pendant environ 20 minutes ou jusqu’à coloration du fromage. Servir avec légumes de saison ou une salade.
14 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
CINÉMA Un court métrage de Serge Bordeleau en première mondiale en mars
Une nuit sera diffusé au Festival REGARD au Saguenay // Tommy Pilon À l’occasion de la deuxième édition du Projet 5 courts, initiative de l’ONF visant à explorer le genre documentaire court, cinq cinéastes présenteront un documentaire de 4 à 5 minutes dans le cadre du Festival REGARD sur le court du Saguenay, un festival international du court métrage qui se tiendra du 16 au 20 mars prochain. C’est le cas du cinéaste Serge Bordeleau, fondateur de l’organisme 08 cinéma indépendant ainsi que du Festival de cinéma des gens d’ici de Val-d’Or. Bordeleau a été sélectionné l’an dernier pour faire partie de cette deuxième édition, dont la réalisation est assortie de défis techniques qui ont été déterminés suite à un commun accord entre les cinéastes, tels que le recours au noir et blanc et l’utilisation d’un certain type de caméra. « La caméra Bolex numérique est la réincarnation d’une caméra 16 mm qui était très populaire dans les années 70, en raison de son ergonomie et de son branding, explique-t-il. C’est un beau trip de tourner avec ça ! » Les cinq courts métrages issus du projet seront ensuite soumis dans le circuit des festivals.
Le Projet 5 courts a pour objectif de stimuler la création de courts métrages documentaires, à travers une démarche d’expérimentation, tout en apportant un regard unique sur le territoire. L’ONF est épaulé dans ce projet par La bande Sonimage, un centre de soutien à la production en cinéma et vidéo au Saguenay – Lac-Saint-Jean. L’ONF présente ainsi le synopsis du court métrage de Bordeleau : « Une nuit présente une nuit comme les autres dans un bar. Des jeunes boivent, dansent, s’observent et font la fête jusqu’à ce qu’un éclairage brutal au néon les invite silencieusement à rentrer chez eux ou à trouver un endroit pour manger. Cette prémisse ordinaire se transforme sous le regard [du cinéaste] en une fresque doucement humaniste constituée d’innombrables récits potentiels. La conception sonore du film étouffe volontairement toutes les conversations. Une stratégie formelle qui s’accorde parfaitement à la démarche originale d’un film qui vise avant tout à susciter l’imaginaire du spectateur. En fin de compte, toute nuit ordinaire est porteuse d’histoires singulières. »
E
E
Tourisme Québec Ministère de la Culture et des Communications
LE MONDE SELON MODÈRE
« Je viens de Val-d’Or, et le nightlife a toujours fait partie de la place », raconte Serge Bordeleau quand on lui demande de nous expliquer ce qui l’a mené à traiter ce sujet particulier. « Je ne suis pas un gars de party, mais j’ai toujours été assez observateur, parce qu’il se passe plein de choses entre 22 h et 4 h du matin. On retrouve plusieurs archétypes de personnages, dont les gars qui semblent en “mission”, et qui ont des alliés et font face à des obstacles. Ces histoires de bar m’ont toujours fasciné », ajoute-t-il. Biologiste de formation, devenu cinéaste après un passage à l’école des médias de l’UQAM, Serge Bordeleau a travaillé avec les Autochtones de l’Abitibi-Témiscamingue avant de réaliser son premier documentaire, Kitakinan – Notre territoire à tout le monde, qui a remporté plusieurs prix. Il est également cinéaste accompagnateur pour le Wapikoni mobile, ce qui lui a permis d’expérimenter le court métrage par le passé. L’événement n’est pas une compétition, mais bien un volet exploratoire du format court, fruit d’une démarche collective entre les cinq cinéastes. Bordeleau apprécie particulièrement la collégialité du projet, qui favorise les échanges et le réseautage. Le festival REGARD est un événement d’envergure au Saguenay et le cinéaste, qui y a déjà assisté par le passé, a bien hâte d’y présenter son projet et de voir le travail de ses collègues. \\
onf.ca/selection/projet_5_courts festivalregard.com L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 15
CONTE Virée Légendaire II
Culture et motoneige : dans le fond, fallait juste y penser!
Le départ de la Virée Légendaire II se fera à 16 h 45 au Complexe hôtelier Amosphère. De là, les groupes seront divisés et se dirigeront vers les relais Fisher de Landrienne et la cabane du Kili, à Trécesson. Vers 20 h 30, les gens reviendront à l’Amosphère où un souper-spectacle aux frais des motoneigistes sera offert à ceux qui désireront poursuivre la fête. Idéalement, on recommande d’appeler à l’hôtel pour réserver le souper. Des chansonniers, Guillaume Morasse et Pierre-Marc Langevin, égayeront la soirée et Fernand conclura son histoire.
// Mathieu Proulx Le 5 mars prochain, Fernand (Bruno Turcotte) et toute sa gang vous invitent à une virée dite légendaire dans les sentiers de motoneige entourant la ville d’Amos. Grâce à lui et toute l’équipe d’Accent Plein Air d’Amos, vous pourrez vivre une expérience unique qui mélangera deux passions : le conte et la motoneige.
Luc Boyer
DU 4 MARS AU 22 MAI
Pour Bruno Turcotte, comédien et directeur aux Productions du Raccourci, mélanger motoneige et spectacle a été assez facile à faire. « La motoneige a toujours fait partie de notre culture, surtout ici en Abitibi-Témiscamingue, réputée pour avoir parmi les plus beaux sentiers au monde, a-t-il déclaré. Et le conte, ça aussi, ça fait partie de notre patrimoine. » Il faut également saluer l’idée originale de l’équipe d’Accent Plein Air qui met très bien en pratique l’idée derrière le mouvement CULTURAT : mettre la culture de l’avant dans son entreprise. Pour celle-ci, c’est une façon de dire merci à sa clientèle. Il n’est toutefois pas nécessaire d’avoir une motoneige Ski-doo pour participer au spectacle. Les Polaris, Arctic Cat et Yamaha seront également les bienvenues.
Un bon moment assuré
La hot collection du prof Tremblay DU 4 MARS AU 29 MAI
Les femmes pionnières de R-N La corporation de la maison Dumulon JUSQU’EN SEPTEMBRE 2016
Appel de propositions EXPOSITION ÉTÉ 2016 FAR FOIRE D’ART DE ROUYN
TÉLÉPORTATION
CONCOURS INTERNATIONAL D’IMPRESSION 3D INFORMATIONS DÉTAILLÉES :
cern.ca/evenement
16 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
D’ailleurs, le spectacle est gratuit. Il suffit d’avoir sa machine et ses droits d’accès aux sentiers. Les permis sont disponibles chez tous les bons détaillants de motoneige, et il est possible d’obtenir une passe journalière.
Des légendes « J’ai décidé de partir à la recherche des gars qui disparaissent dans les sentiers, raconte Fernand avec insistance. Pendant 20 ans, à chaque fois qu’un gars partait vers l’ouest, il disparaissait. Y’a personne qui savait vraiment pourquoi, faque moé j’ai décidé d’en avoir le cœur net. » Voilà, la prémisse de ce spectacle au cachet tout à fait unique. Fernand est plus que motivé à mettre au clair la situation. En effet, tout cela a créé de la peur et de la méfiance face aux sentiers de motoneige et ça, pour l’industrie touristique, ça fait mal. Donc, les motoneigistes pourront en apprendre plus sur l’épopée de Fernand. Comment a-t-il pu répondre au mystère de ces disparitions? Un autre personnage, interprété par le comédien Sylvain Caouette, aura également une histoire tout aussi surprenante à raconter. Les comédiens seront accompagnés des musiciens Pierre-Marc Langevin et Guillaume Morasse à travers leur aventure. Des départs de groupes de motoneigistes à partir de Rouyn-Noranda et du Témiscamingue étaient en train de s’organiser au moment d’écrire ces lignes. Pour plus d’information, il suffit d’aller visite la page Facebook de l’événement. \\
Un immigrant nous regarde Un Antillais, Nelligan, l’hiver!
// Fednel Alexandre Ma sœur, qui vit à Port-au-Prince et à qui j’ai envoyé une photo de ma voiture ensevelie sous la neige après la dernière tempête, a cru que quelqu’un m’avait fait une mauvaise blague. Elle m’a demandé s’il s’agissait d’un gag ou si je me payais sa tête. À l’autre, qui passait son premier hiver en Abitibi, j’ai fait croire que les abris d’auto étaient la dernière mode pour profiter pleinement des joies de l’hiver. Je n’oublierai jamais sa surprise silencieuse qu’on aurait pu prendre pour de l’incrédulité. Mais c’était de l’admiration. Ou plus précisément un choc admiratif. C’est que l’hiver québécois est le seul que je connaisse avec ses caprices, ses bardes, son imaginaire ; bref, sa mythologie. Il faut toujours un poète pour les grands combats, les grandes injustices, les grandes luttes, les grandes passions, les grandes causes. Et c’est le dire du poète qui leur donne leur grandeur, qui en fait des mythologies. Il m’est impossible de penser à la neige ou de la voir sans l’associer à Nelligan. En fait, ce n’est pas vraiment à Nelligan que je l’associe, mais à sa voix plaintive. La sentez-vous, l’affliction du poète planté devant sa fenêtre, seul et triste comme une porte de prison? L’entendez-vous, cette détresse mélancolique qui sautille dans le gosier du jeune poète? Hier matin, en me réveillant, j’ai regardé par la fenêtre. La neige brillait, étalant ses jupons blancs le long de ma rue. Des flocons piaffaient sur ma vitre. J’étais envoûté. Une petite voix s’est mise à danser dans ma tête. Elle s’est rapprochée de moi jusqu’à me frôler. Mais j’étais trop obnubilé par le spectacle de la neige pour m’en détourner. Je pensais à Nelligan. Je l’imaginais descendant un escalier, puis tirant des volets pour découvrir un horizon blanc à perte de vue. Comme je pensais à lui, il a posé une main sur mon épaule et a murmuré dans un souffle : « Ah! comme la neige a neigé! » Je vous raconterai cette rencontre une autre fois, mais le monde ne sera déjà plus le même. \\
IMPROVISATION Lalibaba : Un semblant de magie // Réjean Lavoie En novembre dernier, je vous avais entretenu sur la gestion des changements majeurs dans les ligues et vous avais invités à être plus attentifs et sensibles aux décisions prises par les organisateurs quant à leur choix de salles. Trois mois plus tard, je ne peux m’empêcher de souligner les accomplissements de certains d’entre eux. J’ai en tête : Lalibaba. Lors de mon retour à Amos, j’étais jeune… Pourtant, je ne connaissais presque plus personne de l’endroit. C’est l’improvisation qui m’a réanimé et qui m’a fait rencontrer du monde. Ultimement, c’est grâce à l’impro si j’ai connu ma blonde. À l’époque, qui disait « impro » disait « Bruno Turcotte ». Disons qu’il en a toujours mené large, ce gars-là… Lorsqu’il a quitté l’impro en 2010, une longue transition s’est amorcée. Il en aura fallu des soldats pour le remplacer! Aujourd’hui, quand je pense à Lalibaba, j’ai beaucoup de visages en tête… Et c’est bien comme ça. J’habite maintenant Rouyn-Noranda et quand je songe à la gang d’Amos, je pense à tous ceux qui s’impliquent de près ou de loin dans leur ligue, je pense à ceux et celles qui sont toujours au rendez-vous, qui soutiennent l’organisation. Je pense à tous ces motivés qui sont aussi dans la FÉE-AT ; tous ceux qui font qu’Amos est jeune à nouveau… Les autres, j’ai juste envie de vous dire : regardez! Voyez ce qui se passe, voyez ce qui se passe quand tout le monde se réunit autour d’un seul et même but : donner à la jeunesse le pouvoir de se doter et de jouir d’une culture qui lui ressemble. Et ça commence avec l’impro. À l’époque, l’improvisation à Amos ne dépendait que d’un seul homme (ou presque). Aujourd’hui, le succès d’un des plus vieux rendez-vous culturels hebdomadaires de la région est assuré par les efforts et l’implication inconditionnelle d’une poignée de personnes à qui je lève mon chapeau : des Mathieu Proulx, des Pierre-Marc Langevin et des Manon Lefebvre… Ils sont appuyés par un C.A. bien enraciné, des partenaires d’exception en Jack Gagnon et Christian Larche de La P’tite Bouteille, des artisans de qualité et des admirateurs fidèles. Ayant toujours une longueur d’avance pour l’organi-
La délégation amossoise en plein délit Louis Jalbert
sation de soirées spéciales avec la LNI, voire avec L’Instable en janvier dernier (j’y étais), gageons que la gang d’Amos n’a pas fini de nous impressionner! Non seulement ils mènent leurs spectacles de main de maître, mais ils trouvent le moyen d’aller voir ce qui se fait ailleurs. Au CRIME de janvier, ils étaient plus d’une dizaine à s’être déplacés à Rouyn-Noranda afin d’encourager Caouette, l’ancien. Auparavant, ils étaient près d’une quinzaine de personnes à être venues assister au match des has been de la SIR-N à la Scène Paramount. Amos, il y a un semblant de magie qui s’opère et je pense que tu n’en as même pas conscience! Amos, si j’étais toi, je porterais une attention particulière à ce qui se trame pour toi ce printemps… J’ai ouï dire que ta gang avait acheté un concept éprouvé et qu’elle allait t’en mettre plein la vue à nouveau. \\
facebook.com/LalibabaImpro L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 17
Prix culturels de Val-d’Or et prix Affaires et Arts 2016
La promotion des arts et de la culture à l’honneur à Val-d’Or // Nathalie Faucher C’est le 28 janvier dernier que se déroulait la 25e édition des Prix culturels de Val-d’Or et la remise du prix Affaires et Arts 2016, visant à mettre en valeur des projets, événements et entreprises qui font la promotion des arts et de la culture sur le territoire de la Vallée-de-l’Or. Le Festival de cinéma des gens d’ici s’est vu décerner le prix Jeanne Lalancette-Bigué, attribué à un organisme, une personne ou un événement qui s’est distingué par son engagement et ses réalisations envers la communauté. Ce festival soutient depuis quelques années la création de plusieurs œuvres de cinéastes d’ici en plus de travailler au développement des publics, notamment avec son activité Les P’tites vues. Par ailleurs, le projet des bibliothèques de rue, piloté par Geneviève Gauthier et soutenu par son conjoint David Garceau-Gosselin ainsi qu’un comité local, a reçu le prix Coup de cœur, récompensant un organisme ou un artiste qui, par une action ou une réalisation culturelle, a suscité un vif intérêt dans la collectivité. Les récipiendaires de ces deux prix ont reçu chacun une bourse de 1000 $ accompagnée du privilège d’offrir à leur tour une bourse de 500 $ à l’organisme ou l’artiste local de leur choix. Les récipiendaires sont Kevin Papatie et le Centre jeunesse de Val-d’Or.
Prix Hommage Le prix Hommage 2015 a été décerné à Marguerite Larochelle. Ce prix vise à mettre en valeur l’apport exceptionnel d’une personne à la vie culturelle de Val-d’Or. Le prix Hommage s’appuie sur la constance de l’action et reconnaît également l’excellence en signalant la qualité et la portée de cette action. La lauréate s’est impliquée dans plusieurs disciplines artistiques et a laissé sa marque dans plusieurs organismes, dont l’Orchestre symphonique régional, le Salon du livre de l’A-T et bien d’autres.
18 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
MARIE-CLAUDE ROBERT
Prix Affaires et Arts — Troisième édition La Microbrasserie Le Prospecteur a pour sa part reçu le prix Affaires et Arts décerné par la Ville de Val-d’Or et la Chambre de commerce de Val-d’Or. L’entreprise a été honorée pour son offre culturelle variée et ses multiples partenariats, entre autres avec le FRIMAT et CULTURAT dans le cadre des projets de piano public et de murale. Les copropriétaires Philippe Lord et Jonathan Deschamps s’impliquent avec cœur dans le domaine culturel, bien au-delà des bénéfices financiers. Le cabinet d’avocats Cain Lamarre s’est vu attribuer le prix Coup de cœur pour sa contribution au projet de murale géante qui orne le mur extérieur de son édifice. Grâce à cette contribution, une formation a été offerte à un groupe d’artistes, leur permettant de maîtriser la technique de cette discipline artistique, en plus d’avoir permis financièrement de compléter la murale en couvrant la totalité du mur.
Le prix Affaires et Arts est une initiative qui vise à reconnaître une entreprise contribuant à promouvoir la culture locale et à stimuler l’expression artistique. Un jury indépendant formé de représentants du milieu des affaires et des arts avait la lourde tâche d’analyser les 11 nominations.
Prestations de qualité En ouverture, les spectateurs ont pu voir en prestation le groupe Nanochrome accompagné des danseuses Marie-Laure Aubin et Sonia Landry qui ont présenté une chorégraphie imaginée spécialement pour l’occasion. De plus, le court métrage réalisé par Serge Bordeleau, Les rebelles, portant sur le projet du tricot-graffiti effectué dans le cadre du centenaire des Cercles des fermières, a été projeté lors de la soirée. \\
SPORTS Célébrations culturelles autour du 20e anniversaire des Huskies
Quand le sport se marie à la culture // Joséane Toulouse Qu’advient-il quand le cinéaste Martin Guérin propose une couverture artistique du 20e anniversaire des Huskies de Rouyn-Noranda au directeur administratif de l’équipe, Ian Clermont? Un heureux mariage du sport et de la culture! Une des meilleures équipes au classement de la LHJMQ en bénéficie, ainsi que les artistes qui ont créé des capsules vidéo, une exposition photo, des chocolats et leurs emballages originaux!
Capsules vidéo d’avant-match Le mandat de Martin Guérin? Réaliser neuf capsules à caractère historique. Il a collaboré avec Jean-François Perron, caméraman et monteur. Et pour accéder au meilleur des 20 ans des Huskies, le cinéaste s’est associé à Sébastien Tessier, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Le résultat? Neuf bijoux à l’esthétique rétro. Ian Clermont se réjouit de leur projection d’avant-match et de leur rayonnement sur les médias sociaux : « Les gens sont très réceptifs! Les capsules ravivent le sentiment d’appartenance. Les facettes sportives mais aussi culturelles et temporelles rappellent de bons souvenirs à notre communauté. » Rouyn-Noranda est l’une des seules villes canadiennes à entrecroiser les milieux sportif et culturel. « Ici, les gens sont ouverts d’esprit. Même les artistes jouent au hockey! » s’exclame Clermont. Guérin acquiesce : « Le mariage sport-culture est audacieux, mais ça fonctionne! Pour une équipe de hockey mineur, avoir une portée artistique, ça renforce l’identité. »
Exposition de photographies
HUGO LACROIX
La plus grande fierté du photographe : « Être arrivé à me faire accepter par les joueurs! Quand un joueur de la meute est couché sur la table d’opération pour des points de suture à froid avant de retourner sur le jeu, je dois être très près de lui pour rendre l’intensité du moment en photo. J’ai été extrêmement bien reçu. On fait comme si je n’étais pas là! » raconte Lacroix.
Lancement de trois chocolats au Gisement C’est dans une formule 5 à 7 que le Gisement Bistro-Chocolaterie a inauguré le 16 février dernier trois nouveaux chocolats à l’effigie des Huskies. Les dessins d’Annie Boulanger, d’Andréane Boulanger et de Béatriz Mediavilla sertiront ces créations aux saveurs de chocolat noir, blanc et au lait. Pourquoi se greffer aux célébrations du 20e anniversaire de l’équipe? Le copropriétaire Charles Prince explique : « S’associer aux créateurs d’ici est important pour nous, et cette ouverture des Huskies est une belle occasion de toucher à une clientèle différente. » Les barres de chocolat seront en vente à l’Aréna Iamgold les soirs de match et au Gisement. Goûterez-vous vous aussi au succès des Huskies? \\
Les courts métrages ne sont pas tout! Le photographe Hugo Lacroix a obtenu le privilège d’accéder à l’envers du décor des Huskies. Passionné par le hockey, Lacroix assiste aux matchs, aux pratiques de l’équipe et aux rencontres privées entre l’entraîneur et les joueurs. Le projet? Une exposition de 20-25 photos, qui aura lieu dès la mi-mars et sera affichée sur les murs de nombreux établissements tels que l’Abstracto, le Gisement, le Trèfle Noir, Horizon Thaï et Chez Gibb. Pourquoi ces lieux? « Ce sera intéressant de toucher à différents publics pendant les séries éliminatoires », de mentionner le photographe. Que faire des milliers d’autres photos qui témoignent du quotidien des joueurs? Hugo Lacroix caresse l’idée d’un livre. Il voit ses photos accompagnées de textes brefs des membres des Huskies. Par exemple : qu’est-ce que cela représente d’être un capitaine ou de jouer dans sa ville natale?
L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 19
PREMIÈRES NATIONS Parce que CULTURAT est aussi une démarche de valorisation de la culture à travers le territoire régional, il vous invite à découvrir l’une de nos richesses culturelles : celle des Anicinabek (Algonquins).
// Pascale Charlebois Le cercle est un symbole omniprésent dans l’univers anicinabe. Le cercle de la vie n’est qu’un aspect restreint de cette forme qui donne lieu au partage et au respect mutuel. Le cercle de parole, par exemple, permet à chacun de s’exprimer à son tour, sans interruption ou commentaire de la part des autres. Il était donc tout naturel que la table de concertation prévue pour réunir les sept communautés anicinabek de l’Abitibi-Témiscamingue autour des questions de la culture et du tourisme prenne la forme… d’un cercle! « Ça nous donne la chance de parler entre nous, précise Daniel Lavigne, représentant de Timiskaming First Nation (TFN) au Cercle culturel anicinabe. De discuter aussi de ce qui est non traditionnel, puisque ça implique le tourisme. Chacun partage ce qu’il a à offrir avec une ouverture d’esprit. » Cette rencontre, qui a lieu toutes les saisons, réunit des gens impliqués dans le développement culturel, touristique, social ou économique de leur communauté respective. « Et c’est aussi une excellente façon de partager nos ressources, nos connaissances, de mieux se comprendre, même entre nous, poursuit Daniel Lavigne. Ça donne la chance aux allochtones assis autour de la table de mieux voir de quelle façon on s’intègre dans la région. Et je crois que c’est la première fois, du moins à ma connaissance, qu’on est assis tous ensemble. Ce n’est pas la communauté anicinabe, ce n’est pas la communauté française, ce n’est pas la communauté anglaise. Ce sont les trois communautés qui se regroupent pour mieux savoir qui nous sommes, parce qu’on est très différents. Nos cultures sont différentes et je pense que c’est la première chance qu’on a de s’asseoir vraiment et de parler de culture ensemble. » À une époque où l’on parle de réconciliation, cette initiative arrive juste à point. « C’est un timing parfait, assure M. Lavigne. Ça aurait dû arriver il y a des années, mais je pense que maintenant, c’est le bon moment parce que les gens sont plus ouverts à favoriser une compréhension des deux côtés. C’est la première fois que j’ai l’opportunité de travailler d’aussi près avec la communauté francophone. J’ai siégé à plusieurs comités régionaux, mais je représentais toujours les Premières Nations. Ici, je ne sens pas que je représente autre chose que ma propre communauté. Et je ne suis pas là pour me battre, je suis là pour parler de ma culture au meilleur de mes connaissances. »
Un fier ambassadeur de la culture anicinabe nous a quittés en janvier // Daniel Gagné Noé Joseph Mitchell est décédé subitement le 28 janvier dernier. Fier ambassadeur de la langue et de la culture anicinabe, une rencontre avec cet homme passionné et impliqué auprès de sa communauté ne laissait personne indifférent. Nous avons voulu laisser la parole à ceux qui ont eu la chance de le côtoyer. Daniel Gagné, qui a lui-même connu Noé, a recueilli les témoignages d’Alex Cheezo, Lucien Poucachiche et Raymond Polson, qui le connaissaient bien. Né à Nadagam, près de Kitcisakik, Noé Joseph Mitchell a fondé le groupe Anishnabe qui a laissé derrière lui deux albums de chansons dans la langue des siens. Il a aussi mis sur pied la première radio communautaire anishnabe en région, CHUT-FM, qui a vu le jour et qui se mit à occuper le ciel de son territoire en 1988. « Noé a laissé un héritage de communicateur, il a fait grandir notre rayonnement », raconte Lucien Poucachiche, ami de Noé, chanteur et bassiste du groupe Anishnabe.
Jean-Luc Barbier
Le Cercle culturel anicinabe
Décès de Noé Joseph Michel dit Mitchell (20 juillet 1952 - 28 janvier 2016)
« Lors de son arrivée à Lac-Simon au début des années 70, il tente de monter un groupe de musiciens, raconte Alex Cheezo, mais nous étions tellement malcommodes! Nous sortions du pensionnat qui avait fait de nous et de nos parents des étrangers, nous étions révoltés, une bande de fous qu’on venait de libérer des curés. Le groupe n’a pas marché, évidemment. À l’époque, nous avons dû réapprendre à communiquer avec nos parents qui nous prenaient pour des névrosés. Avec Noé, nous nous sommes questionnés et avons longuement échangé sur notre rôle d’enfant, de parent, de grand-parent, et nous le faisons encore. Ce n’est pas encore fini cette histoire-là », raconte Cheezo, qui complète actuellement une maîtrise en travail social.
Pour Alex Cheezo, Noé était avant tout un artiste. « Au milieu des années 70, il migre vers la métropole et apprend à vivre avec les Blancs; il devient danseur, mannequin et occupe plusieurs emplois. À son retour, au début des années 80, il s’engage fortement auprès de la communauté de Lac-Simon, occupant entre autres le poste de conseiller pendant quatre années, pendant lesquelles il s’intéresse avec nous au dossier de l’éducation. Même si Noé était un peu plus âgé que moi, dit-il, je l’ai côtoyé; il a été un modèle, un chef né, un “leader” comme on dit en français. » Noé était un meneur depuis longtemps. Dernièrement, il projetait d’établir un centre culturel à Lac-Simon. Il a été un support important et depuis longtemps, un confident qui écoutait sans jugement, sans accusation. Il nous a quittés triste, déçu et en colère. Les conditions politiques et ses relations avec la D.P.J. (Direction de la Protection de la Jeunesse) le désolaient terriblement depuis quelques mois. Alex Cheezo aimerait bien que la communauté pose un geste à la mémoire de Noé : donner son nom à un festival de musique ou à une salle communautaire, quelque chose qui va souligner son passage au sein de la communauté. « Je ne réalise pas encore son départ; je sais qu’il est là quelque part », explique-t-il. CULTURAT
L’objectif premier de ce Cercle est de préserver et de mettre en valeur la culture anicinabe, mais aussi d’informer et de favoriser le rapprochement avec la culture québécoise. Et ce n’est que le début d’une grande aventure, comme le dit le représentant de TFN : « C’est encore tout nouveau, mais je pense que dès que nous aurons fait des actions concrètes, nous allons devenir un groupe très fort dans la région. Pas juste dans la communauté anicinabe, mais dans toute l’Abitibi-Témiscamingue. » Dans quelques années, le groupe aura sûrement réussi à faire de la région un territoire fièrement marqué par la culture anicinabe. \\
J’ai moi-même connu Noé il y a bientôt 40 ans, alors qu’il animait une rencontre des jeunes Anishnabeg à la baie des Sables, dans le parc de La Vérendrye. C’était un homme créatif et amical, un homme de parole, un porteur de traditions; c’est un flambeau qui vient de s’éteindre. Les communautés ne mesurent pas toujours l’importance de ces personnes, de ces modèles à suivre. Pour Noé Joseph Mitchell, ce sera peut-être différent. Je l’appelais No Way, il m’appelait Ti-Blanc et nous étions des amis. Migwetch nissèès. Daniel Gagné \\
20 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
Pleins feux La danse
DU 25 FÉVRIER AU 10 AVRIL 2016
R É S E AU D ’ I NFLUE NC E A R I A N E O U E L LE T E T AN N IE BO U LAN G E R
// Madeleine Perron La danse connait une effervescence significative en Abitibi-Témiscamingue. Le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT), qui observe les tendances du milieu culturel et artistique, est en mesure d’affirmer qu’entre 2007 et 2015, le secteur de la danse a connu une belle évolution. En effet, en 2007, le Portrait des arts et de la culture en Abitibi-Témiscamingue dénombrait 9 écoles qui accueillaient près de 1 500 élèves alors qu’en 2015, 17 écoles accueillaient plus de 2 600 élèves. Composées d’une clientèle majoritairement de jeunes, quelques écoles accueillent une clientèle adulte plus nombreuse. Une grande variété de styles de danse est offerte par plus de 115 professeurs ou monitrices. On retrouve un minimum de deux écoles par MRC, mais c’est dans celle de la Vallée-de-l’Or que l’on en dénombre le plus grand nombre, soit cinq. Des 17 écoles de danse présentes sur notre territoire, plus de la moitié ont été fondées il y a plus de 20 ans. La doyenne de ces écoles, l’École de danse PRELV à Rouyn-Noranda, existe depuis 45 ans. Bien que dans notre région la pratique de la discipline de la danse s’organise principalement autour des écoles de danse, en 2007, un événement voit le jour à Val-d’Or. D’abord connu sous le nom Événement Danse Angle Mort, il est ensuite renommé Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue en 2010. En plus d’initier le public au monde de la danse, cet événement veut offrir une plateforme de création et de diffusion aux danseuses et danseurs de la région, ainsi que des activités de formation.
CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE Vernissage : Jeudi 25 février, 17 h en présence des artistes
Centre d’art Rotary de La Sarre 195, rue Principale La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 Heures d’ouverture Mardi au vendredi : 13 h à 16 h 30 et 19 h à 21 h Samedi et dimanche : 13 h à 17 h
Entrée libre La culture c’est dans ma nature !
Image : Ariane Ouellet et Annie Boulanger, Le temps de la récolte, Graphite sur bois et médium mixte, 46 cm x 61 cm, 2013 © Crédit photo : Ariane Ouellet
Élèves du centre de musique et de danse de Val-d’Or Serge Gosselin
Le financement des écoles de danse, dont la plupart opèrent sur une base privée, repose presque entièrement sur les revenus d’inscriptions et les revenus générés par les spectacles annuels. Aucun financement public n’est accordé aux écoles de la région, qui recourent aussi aux commandites et campagnes de financement pour réaliser leurs projets.
Renseignement sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca Centre d’art Rotary de La Sarre
La Corporation du Rift présente la 2e édition de son spectacle bénéfice
Récidive bénévole au Témiscamingue // Gina Sinaï
Le portrait de 2007 faisait état d’une trentaine d’artistes dans la discipline de la danse, dont une dizaine engagées dans une démarche professionnelle. En 2014, la banque de données du CCAT recensait 32 artistes dans cette discipline, dont une quinzaine indiquent avoir un statut professionnel. On observe donc une discipline qui maintient son niveau de professionnalisation.
Le public témiscamien est de nouveau convié à encourager sa scène culturelle en venant se divertir au Théâtre du Rift, le 12 mars prochain. Le maître d’œuvre Réal Couture réalise pour une seconde fois une prouesse en assemblant une programmation variée, aux racines bien ancrées dans le cœur témiscamien.
Toujours entre 2007 et 2015, les diffuseurs du réseau Spectour ont accueilli 22 spectacles de danse professionnelle qui ont généré 43 représentations. Par comparaison, le portrait 2007 faisait état, entre 2001 et 2006, de 16 spectacles professionnels ayant fait l’objet de 25 représentations. On observe une plus grande offre à Ville-Marie (Théâtre du Rift), à Val-d’Or (Théâtre Télébec) et à La Sarre (Salle Desjardins).
Tout d’abord, soulignons la présence des Trois Mimes, qui met au jour un trésor de culture oubliée. Les élèves de l’Académie de Danse de la Forêt Enchantée, sous l’égérie de Sophie Dubois, s’exécuteront en première partie du spectacle. Le public aura également droit à un retour apprécié des comédiennes des Nonnes, qui se glisseront pour l’occasion dans la peau des Belles-Sœurs de Michel Tremblay.
Pour en savoir davantage sur la danse, consultez le Portrait des arts et de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue rédigé par Louise Lambert, disponible sur le site du CCAT. \\
Linda Rocheleau, qui s’est fait connaître par la télé-réalité Star Académie, offrira une performance musicale durant la deuxième partie du spectacle. L’animation sera assurée par la voix du Témiscamingue, Annie Larivière, ainsi que par Tanya Neveu. \\
ccat.qc.ca
Pour vous procurer vos places : rift.ticketacces.net/fr/organisation L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016 21
POSTE D’ÉCOUTE Love Suprême Koriass
Touche-moi pas là Les Hôtesses d’Hilaire
7ième Ciel
L-A be - Let artists be
// Ulysse Rivard-Desharnais
// Louis-Eric Gagnon
Il semble que depuis quelques années, le hip hop québécois se porte plutôt bien. Dieu merci, la mode du gangsta rap à la sauce joual semble être passée. À ce titre, Love suprême, le nouvel album de Koriass, l’un des poulains du label abitibien 7ième Ciel, fait très bonne figure.
Les Hôtesses d’Hilaire te donnent envie d’aller les rejoindre dans leur Nouveau-Brunswick natal, en te ramassant une roméo-poutine sur le chemin, question d’être stone de sucre et de gras. C’est un album qui sent le gaz, l’aréna et le quai où on raconte de longues tounes réconfortantes assis sur un banc de char abandonné sur une galerie.
On retrouve sur cet album tous les codes du hip-hop et tout ce qui fait la force de ce style musical. Les textes sont puissants, incisifs, dramatiques et sont déclamés avec force et le brin d’agressivité typique du genre. La musique y est sombre, rythmée, très électro et nous incite constamment à monter le volume; le rap, ça s’écoute fort! Love Suprême, chose plutôt rare dans le genre hip-hop, est un album concept : on retrouve entre les titres de courts monologues interprétés par Gilbert Sicotte, qui s’apparentent à une voix intérieure, le subconscient de l’artiste. Les pistes intitulées Hate Suprême viennent souligner le contraste, la relation amour/haine entre l’artiste et le corollaire de son métier, l’hypertrophie de l’ego. Une réflexion authentique brillamment mise en musique, un incontournable rap queb à ne pas manquer. En attendant de le voir à la prochaine édition du FME en septembre prochain, on pourra se procurer Love Suprême sur Bandcamp. \\ 4/5
koriass.bandcamp.com
22 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2016
Ces tounes s’enchaînent tel un roadtrip de taverne en taverne à la recherche d’une machine à cigarettes. Un son des années 70 comme un klaxon de vieux Buick. Une voix perdue, crue et sans concession d’un chanteur de bar-motel. Le rythme usant le prélart résonne sur le similibois. Les premières notes m’ont saisi comme quelqu’un qui ouvre les stores trop brusquement. Le temps de s’ajuster à la lumière, on se rend compte que le ciel est trop beau pour chialer. Tout au long de l’écoute de Touche-moi pas là, on a envie de péter des bouteilles sur un mur de briques, de faire des cendriers en bâtons de popsicle vernis et d’aimer une femme avec un nom de fleur. La dualité entre apprendre à buster une arcade sourcilière comme Terry Funk ou trouver l’amour en voyageant sur le pouce. Le band sera de passage dans le Vieux Noranda pour les Quartiers d’hiver du FME, le vendredi 11 et le samedi 12 mars à minuit, au Diable Rond. Tu veux vraiment pas manquer ça. \\ 4,5/5
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CALENDRIER CULTUREL MARS 2016 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
CONTE 9e Festival des Langues sales 26-27 février, La Sarre Le petit ours gris de la Mauricie (jeune public) - Bori 27 février Le Rift, Ville-Marie 28 février Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or 29 février Théâtre de poche, La Sarre 1er mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Virée Légendaire Accent Plein Air 2 Productions du Raccourci 5 mars Hotel Amosphère, Amos
DANSE Florilège - 40 ans de poèmes chorégraphiques - Margie Gillis 9 mars Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or 10 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Festival Art’Danse de l’A-T 9 au 13 mars, Val-d’Or Spectacle bénéfice du Rift 12 mars Le Rift, Ville-Marie
EXPOSITION BLEU : Pantone 306 U
L’art de la musique / Music and the arts Luc Pelchat Jusqu’au 6 mars Galerie du Rift, Ville-Marie Sous ma loupe - L’Artouche Jusqu’au 6 mars Galerie du Rift, Ville-Marie Adoland - Caroline Hayeur Jusqu’au 6 mars Centre d’exposition, Amos Vertige du voir - René Calder Jusqu’au 13 mars Centre d’exposition, Amos Construire la pluie Camille Bernard-Gravel Jusqu’au 20 mars Centre d’exposition, Val-d’Or La calligraphie de l’eau Madeline Deriaz Jusqu’au 20 mars Centre d’exposition, Val-d’Or
Opalescence - Jean Caron Jusqu’au 4 mars Salle du conseil municipal, La Sarre
Heure du conte familiale 2 mars Bibliothèque municipale, Amos
Dorures et malentendus Zoé Julien-Tessier Jusqu’au 4 mars Fontaine des arts, Rouyn-Noranda
MUSIQUE
Couleurs VD - Collectif Jusqu’au 5 mars Connivence galerie d’art, Val-d’Or
Hommage à System of a Down Opened Fist 27 février Scène Évolu-son, Rouyn-Noranda
Réseau d’influence Ariane Ouellet et Annie Boulanger Jusqu’au 10 avril Centre d’art Rotary, La Sarre La hot collection du prof Tremblay Alain Tremblay 4 mars au 29 mai Centre d’exposition, Rouyn-Noranda Abysses - Luc Boyer 4 mars au 22 mai Centre d’exposition, Rouyn-Noranda Je t’aime – 9e édition 9 mars au 15 avril Salle du conseil municipal, La Sarre
IMPROVISATION Les Volubiles - Les productions par la: Pantone petite 423 porte GRIS U Tous les deuxièmes vendredis du mois Petit Théâtre, Rouyn-Noranda Les soirées d’improvisation LALIBABA Tous les mercredis La P’tite bouteille, Amos Combat régional d’improvisation : Amos vs. Val-d’Or 3 mars Conservatoire, Val-d’Or
LITTÉRATURE Mon nounours à la bibliothèque 26 février Bibliothèque municipale, Amos Heure du conte, spécial Magie des neiges 27 février Bibliothèque municipale, Amos Les Petits débrouillards 29 février Bibliothèque municipale, Amos
Laurence Jalbert 25 février Théâtre Meglab, Malartic
Les secrets de « La flûte enchantée » 27 février Conservatoire, Val-d’Or Américan Story Show Kim Richardson, Rick Hughes et Marc-André Fortin 2 mars Théâtre des Eskers, Amos 3 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 4 mars Théâtre Télébec, Val-d’Or Susie Arioli Big Band 4 mars Théâtre des Eskers, Amos 5 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 6 mars Théâtre Télébec, Val-d’Or Les violons d’Amérique 8 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 9 mars Théâtre des Eskers, Amos FME Quartiers d’hiver 10 au 12 mars Rouyn-Noranda Healer - Alex Cuba 11 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Les grandes artères Louis-Jean Cormier 15 mars Le Rift, Ville-Marie 16 mars Théâtre des Eskers, Amos 17 mars Salle Desjardins, La Sarre 18 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 19 mars Théâtre Télébec, Val-d’Or Un homme qui vous ressemble Mario Pelchat 15 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 16 mars Théâtre Télébec, Val-d’Or
Grégory Charles 18 mars Théâtre des Eskers, Amos Turandot - Giacomo Puccini 21 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Sur la terre - Pierre Flynn 23 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 24 mars Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or Cécile Muhire, Soprano Jeunesses Musicales du Canada 22 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Élixir de Gumbo - Dylan Perron 31 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 1er avril Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or 2 avril Salle Desjardins, La Sarre 3 avril Théâtre des Eskers, Amos
THÉÂTRE Conte de la neige Théâtre des Confettis 7-8 mars Agora des Arts, Rouyn-Noranda Je t’espère encore Roche papier théâtre 16 au 19 mars Saint-Exupéry, Rouyn-Noranda Molly Bloom Espace Go et Sibyllines 17 mars Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 18 mars Théâtre Télébec, Val-d’Or
DIVERS Le Chaga, champignon médicinal Roger et Alexis Larivière 24 février Bibliothèque municipale, Rouyn-Noranda Februarfest 27 février Pub Chez Gibb, Rouyn-Noranda Carnaval de Landrienne 4-5 mars Sous-sol de l’église, Landrienne
8 trompettes et 1 piano Frédéric Demers et Jacynthe Riverin 17 mars Agora des Arts, Rouyn-Noranda
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.
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du 29 mars au 2 avril 2016 au Petit théâtre du vieux noranda
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