DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017 /// VOL 8 - NO 4
02
Édito spécial signé Mathieu Gnocchini, Noc design
04
PElerin, le maître
07
Artisans à découvrir aux marchés DE NOËL
16
Doucet et Laperrière : doublé féminin au Rift
16
De l’argent pour la création
DIANE LEMIEUX
Faire corps avec la matière
AU-DELÀ DE LA FORMATION Automne 2017 Admission dès maintenant : uqat.ca L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 1
À LA UNE
La qualité, c’est payant pour tout le monde
En cette période où tout le monde court les boutiques et les sites en ligne pour leurs multiples achats des fêtes, L’Indice bohémien souhaite offrir aux lecteurs-consommateurs un petit espace de réflexion – et d’inspiration – pour mieux consommer. Acheter bio, acheter local, acheter artisanal, made in Québec. Penser durable. Pour ce faire, nous avons demandé à Mathieu Gnocchini, le concepteur de Noc design, de signer cet éditorial saisonnier consacré aux métiers d’arts et à l’achat local.
Mathieu Gnocchini, artisan et papa
Acheter un objet est un privilège que l’être humain s’est donné au fil des milliers d’années de son évolution. Du troc à pay pass, en passant par la pièce d’or, le billet, le chèque et la fameuse carte de crédit : le but ultime est de combler par l’objet un besoin, qu’il soit vital ou divertissant. La notion de qualité s’avérait intégrée dans la relation entre deux individus : le vendeur et l’acheteur. C’était une question de réputation. On faisait confiance, on faisait des affaires dans le village et la réputation était plus importante que la grosseur du compte de banque. Ça rendait fier d’offrir de la qualité ! Puis, il y a eu l’industrialisation des méthodes de production qui, combinée aux techniques de vente marketing, nous ont fait croire que notre privilège d’acheter n’en était pas un. Que cet acte d’échanger de son temps (votre salaire) via l’argent pour des objets était un droit acquis sans responsabilité de votre part et sans responsabilité de la part du vendeur. La notion de réputation s’est évaporée. Les relations interpersonnelles et l’émotion de fierté aussi. Les dépotoirs écopent et s’agrandissent !
EN COUVERTURE PHOTO : MARIE-CLAUDE ROBERT Toutes deux sensibles à la beauté humaine sous toutes ses formes, il allait de soi de confier à Marie-Claude Robert la mission de réaliser le portrait de Diane Lemieux. Son regard sait capter l’essence d’une âme, l’étincelle qui scintille au fond de l’œil de l’artiste…
2 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
Par la suite s’est amenée la mondialisation du commerce avec ses centaines de millions de consommateurs partout sur la planète Terre (l’habitat des humains). Puis, la délocalisation des unités de production vers des pays avec des emplois moins coûteux, des normes environnementales absentes. Le mot d’ordre est de produire en masse. Les grandes surfaces sans âme, sans fierté, pour qui la qualité n’est pas un critère d’achat, distribuent au prix le moins cher : « Économisez de l’argent, vivez mieux. » Vraiment ? Vivez mieux demain, dans une semaine, dans dix ans, dans 40 ans ? Le mot d’ordre est : profit à court terme. On ramasse le plus d’argent possible, on en redonne le strict minimum et on repart à un autre endroit pour recommencer le cycle, la recette. Ce qui est important, c’est le prix. Aujourd’hui, les nouvelles générations (les milléniums) reviennent en force à la base de nos échanges commerciaux. Des échanges de qualité où : L’acte d’acheter comporte une responsabilité envers notre fragile habitat. Il fournit les matières premières limitées pour confectionner nos objets, et où nous disposons trop souvent des objets non recyclables, des objets sans qualité qui contamineront
les sols pour des siècles et des siècles. Ils pensent qualité de l’environnement. L’acte de consommer constitue également un encouragement envers les entreprises locales impliquées dans leur communauté afin de la rendre prospère, créative et où il fait bon d’élever ses enfants. Ils pensent qualité de la vie communautaire et économique. L’acte d’échanger via l’argent de son salaire pour un objet est un privilège qui s’accompagne d’une responsabilité de s’informer de la durabilité des matières utilisées lors de la fabrication et de vérifier l’exécution du savoir-faire. C’est exigeant mais, avec les informations disponibles sur Internet, c’est de plus en plus facile. Ils pensent qualité du design. L’acte d’acheter de la qualité, c’est aussi le développement d’une relation de confiance entre deux individus : le vendeur et l’acheteur. Où le service après-vente n’est pas un répondeur ni un centre d’appel outre-mer mais, plutôt, des gens disponibles à écouter et prêts à faire mieux. Ils pensent qualité de la réputation et fierté ! Investissez dans la qualité. Achetez proche. Achetez moins. Achetez mieux.
SOMMAIRE Métiers d’arts 4, 5, 7, 8, 13 Théâtre 9 Littérature 12 Général 16 Arts visuels 16 à 19 Musique 21
CHRONIQUES Portrait d’artiste 3 Bédé 5 Tête chercheuse 5 L’anachronique 4 Économie 8 Ma région j’en mange 10 Environnement 11 Culturat 14 Région intelligente 15 Un immigrant nous regarde 20 Médias et société 21 Poste d’écoute 22 Calendrier 23
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ Journalistes-collaborateurs et CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Pascale Charlebois, Michel Desfossés, Manon Gervais-Dessureault, Mathieu Gnocchini, Régis Henlin, Jessica Lesage, Aurore Lucas, Philippe Marquis, Ariane Ouellet, Paul Ouellet, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Madeleine Perron, Francine Plante, Ulysse Rivard-Desharnais Dominique Roy, Dominic Ruel, Joséane Toulouse et Louis-Paul Willis ___________________________________ correcteurs Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Evelyne Papillon et Yves Prévost ___________________________________ COLLABORATEURS DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue) Geneviève Béland (Val-d’Or) Christine Brézina (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) Véronique Filion (Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy ___________________________________ rédaction et communications redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ direction et ventes publicitaires Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ___________________________________ conseil d’administration Dominic Ruel (président), Mathieu Ouellet (vice-président), Gaétan Petit (trésorier), Véronique Gagné (secrétaire), Julie Mailloux, Tonia Dominique et Fednel Alexandre ___________________________________ L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
PORTRAIT D’ARTISTE
Diane Lemieux
Faire corps avec la matière Ariane Ouellet
Céramiste, esthéticienne, peintre ou karatéka, Diane Lemieux suit un parcours atypique qui peut avoir l’air décousu pour qui ne sait pas regarder d’assez près ce qui constitue le fil conducteur d’une démarche artistique. Pourtant, cette artiste de Val-d’Or a pour le corps humain une fascination qui ne se tarit jamais, qu’il soit de lumière ou de matière. Déjà, au secondaire, dans le cadre des cours d’arts plastiques, Diane Lemieux expérimente le moulage de visage. De plâtre ou de porcelaine, il prend forme sous ses doigts. Autodidacte en grande partie, c’est dans les livres qu’elle cherche de nouvelles techniques. Elle poursuit plus tard des études en esthétique dans une école privée de Montréal, domaine dans lequel elle pratiquera pendant de nombreuses années. En parallèle, dans sa création, elle pratique l’art du portrait, alors que, le jour, elle maquille les visages.
les regarder travailler avec des argiles naturelles et d’apprendre d’autres façons de faire. Je suis maintenant en pleine exploration pour appliquer ça dans mon atelier. Des fois ça fonctionne et des fois ça casse, mais je suis en train d’arriver à de bons résultats », raconte Diane. « L’argile de l’Abitibi, quand on la travaille, elle est grise mais quand on la fait cuire, elle devient rouge, c’est très impressionnant! »
C’est en 2015 que le Centre d’exposition de Val-d’Or consacrait à Diane Lemieux une exposition, au terme d’un projet de recherche qui l’a menée à questionner les usagers des centres d’entraînement sportif sur la relation amour/haine qu’ils entretiennent avec leur corps. La recherche a mené à une série de tableaux et de bustes en terre cuite dans lesquels Diane Lemieux met de l’avant tantôt la recherche esthétique, tantôt les contradictions avec lesquelles sont aux prises les amateurs de fitness. Même si la vie lui fait exercer différents métiers, la création demeure la motivation première de Diane Lemieux. « L’art, ça fait partie de moi, je ne peux pas dire je m’arrête. Ce n’est pas un passe-temps. C’est mon travail », affirme-t-elle avec aplomb. De nouveaux projets d’expositions se dessinent d’ailleurs à l’horizon pour l’automne 2017, en espérant que le public de l’Abitibi-Témiscamingue ait l’occasion de découvrir ce qui peut émerger de la rencontre entre les mains de l’artiste et l’argile d’ici. dianelemieux.com
Ce n’est pas étonnant si le corps humain est au cœur de ses recherches. L’anatomie, la musculature, les textures de peau, son travail de création s’attarde tour à tour à différents aspects du corps. « J’ai toujours observé mes clients à travers une loupe, ça me faisait voir les choses d’un point de vue inusité, les défauts, les particularités, et je trouvais ça inspirant », explique Diane Lemieux. Adepte du karaté et des arts martiaux depuis l’âge de 14 ans, elle s’intéresse aussi au mouvement qui peut s’exprimer dans les œuvres mais aussi à la culture japonaise en général, qui exerce une influence certaine sur l’esprit de ses œuvres.
La proximité de la rivière Harricana et de ses berges argileuses a été un déclencheur pour amener la peintre à explorer le travail en relief. « Près de chez moi, il y a de l’argile que j’allais chercher en canot et j’expérimentais avec cette terre-là, qui est assez difficile à travailler. Ensuite, j’en ai acheté de la plus facile à modeler. J’ai aimé la matière. J’aime quand c’est difficile et que ça me donne du fil à retordre. C’est un défi qui m’incite à aller plus loin », confie Diane, qui troque volontiers ses pinceaux afin de toucher directement à la matière brute. En 2015, elle effectue un voyage culturel au cœur du Japon rural, visitant musées et ateliers de céramistes traditionnels. « J’ai eu la chance de rencontrer des artisans, de
JOURNALISTES BÉNÉVOLES RECHERCHÉS Tes statuts Facebook deviennent trop longs ? Ton besoin d’épanouissement littéraire grandit et tu ne sais plus comment contrôler tes pulsions journalistiques ?
MARIE-CLAUDE ROBERT
La noblesse de l’argile
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Assume ta plume !
L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 3
L’ANACHRONIQUE
métiers d’art
Roger Pelerin, le maître
Juste un vœu
Philippe Marquis
LA RÉDACTION
La neige flotte dans le silence nocturne. Tout est doux et tranquille sur la ville. Les flocons, gras comme des bébés de lait, collent à la réalité. Le sol est détrempé et mes bottes tout autant. La nuit s’avance. Je hâte le pas vers elle en rêvant de draps chauds et secs. Plus mon lit se rapproche, plus mes enjambées se font rapides. Au loin, au travers du voile enneigé : un autre être humain. Ses traces me précèdent sur le trottoir.
Vous avez entendu parler de lui, ce graveur de l’île Nepawa. Vous avez vu de ses œuvres, peut-être même acheté le livre des éditions du Quartz qui lui est consacré. Sur la première de couverture, cette maison des temps anciens où chacun des bardeaux est minutieusement travaillé. Les chevaux dans le champ, les vaches, les moineaux sur les fils, les clôtures… Une vie en noir et blanc. Vous êtes impressionné par tant de rigueur, d’évocation, de richesse. Un beau livre plein de ces trésors.
C’est une femme. Elle porte un long foulard et de fines bottes. La neige poursuit son ballet, alors qu’un visage inquiet se tourne vers moi, après quoi la dame se dépêche. Puis elle court à petits pas. Elle a peur, sans doute même très peur… Essayer de la rattraper pour lui dire de ne pas s’inquiéter pourrait l’effrayer davantage. Je serre donc mon foulard, remonte le col de mon manteau et ralentit. Dès que possible, je changerai de trajet pour ne plus qu’elle se sente suivie. Ça ne réglera pas grand chose, mais c’est que je peux faire, tout de suite, pour cette humanité refroidie. Voilà que se pose la question : Pourquoi ne peut-elle pas se sentir en sécurité dans la rue ? Alors, des souvenirs me traversent l’esprit comme autant de brins d’hiver danseraient dans ma tête.
Le petit garçon avec le chien, c’est lui. Et celui avec son air de clown sur le rabat intérieur, c’est encore lui. Vous vous dites : je veux rencontrer cet artiste, son atelier, son univers. Et vous y allez. Vous entrez dans son monde. Son chien vous reçoit, joyeux à l’excès, ainsi que Renée, sa compagne, artiste comme lui. Vous découvrez un environnement rieur et déjanté. Une cour à scrap où dorment, « irrévélés », des personnages-sculptures, des possibles que lui seul verra quand l’araignée de son plafond se réveillera d’une séance de gravure. Dans la petite maison transfigurée, trois étages. Trois contes.
D’abord, ces deux étudiantes, absentes un vendredi matin. Elles avaient passé la nuit à l’urgence, intoxiquées par la drogue du viol… Elles furent aidées, à la dernière minute, par un ami appelé en raison de malaises ressentis dans un bar. Toutes ces sœurs des Premiers Peuples, disparues… Une jeune femme, déjà oubliée, porte plainte pour agression contre un membre de l’Assemblée nationale. Son passé est alors littéralement éventré. Des commentateurs parlent de « provocation » et « qu’elle n’avait qu’à ne pas se trouver là ». De présumée victime, qui ose dénoncer, la voici au banc des accusés.
En haut, le lieu monastique, l’ordre, la gravure. C’est à cette table face à la fenêtre qu’il se penche, attentif à la fluidité du geste, à la maîtrise de la gouge, à faire surgir du linoléum l’incomparable foisonnement. C’est son œuvre maîtresse. Son incessant rendez-vous. Au rez-de-chaussée, un beau poêle, et tout ce qu’il faut pour bien vivre, manger, se recréer, s’informer. Mais on se croirait encore dans une de ses gravures. Son empreinte est multiforme, son travail a tout transformé, des meubles jusqu’au dessous du poêle.
La chanteuse populaire, dont la tenue et le langage lui rapportent risées et propos vulgaires. Elle a pourtant gagné un Félix !
Au sous-sol, un atelier. Un « récupérarium ». Céramique ramassée ici et là, pièces d’horlogerie, billes de verres, vieux outils décatis. Issus de cela, tables, coffres, bacs, pots, multicolores, chatoyants, durables. De rebuts, ils ont créé de la beauté.
Ce nouveau président américain qui a dit « Grab her by the pussy ». Rien de moins.
Trois étages pour l’œil
Ma réaction lorsque ma fille évoque l’idée de faire du pouce : « Avant, il faudra suivre des cours d’autodéfense », lui dis-je. Pourtant, son père a parcouru quelques dizaines de milliers de kilomètres de cette façon sans jamais sentir la nécessité de suivre de tels cours. Cette tempête d’images pourrait ne plus arrêter. Je tourne à gauche et laisse au moins une femme en paix, du moins j’espère. Ce n’est pas ça qui m’empêchera de dormir. Aucun harceleur, cousin, oncle ou « ami » ne m’a jamais touché sans que je le veuille. Je n’ai jamais été violé ni n’ai jamais pensé pouvoir l’être. Mais les femmes, elles, ont peur la nuit dans la rue et encore, pas que la nuit et pas que dans la rue. Pour la nouvelle année, messieurs, je souhaite que nous puissions changer de trajet et cesser d’agresser. Qu’elles puissent marcher et danser la nuit, dans les rues, sans crainte, comme des flocons. Je sais, c’est juste un vœu. Il s’agit juste de changer de trajet…
Roger a lu presque tous les auteurs grecs et latins. Ce qu’il y trouve ? Le même vécu humain, les mêmes réflexions, les mêmes constats sur la grandeur côtoyant la misère humaine. La bêtise et la frénésie des hommes. De quoi prendre du recul. Mais il fréquente aussi le moderne avec sa technologie numérique. Et si vous avez le bonheur d’être son ami Facebook, vous constatez que l’esprit caustique de certaines gravures se double d’un grand humoriste. Ses bandes dessinées jettent sur le monde des artistes et des vernissages un coup d’œil goguenard. D’autres abordent la mort à faire s’esclaffer n’importe quel esprit chagrin. Guili guili la grande faucheuse. C’est aussi la vie ! Pour ses intimes, jadis, derrière son hangar fatigué, jouqué sur le toit d’une auto cabossée, des tiges de métal dans chaque main, Roger saute, danse et se démène comme un diable dans l’eau bénite tant et si bien que, caché à notre vue, c’est tout un village de griots que nous entendons se décarcasser aux percussions. Une magie inspirée et enivrante que nous n’avons malheureusement jamais documentée. Cela serait, aujourd’hui, viral ! C’est un orgueilleux pondéré, un résilient résigné, un noble prolétaire, un rebelle serein, un septuagénaire sans âge, un tendre ricaneur, un moine sans religion, un ascète de bon goût, un critique futé, un sédentaire cosmique, un sage chevronné, un graveur-sculpteur-céramiste-ébéniste-bédéiste… J’en passe. Rejoignant un jour les Sénèque et les Homère, ce qu’il doit voir venir de très loin, éveillé qu’il est, il faudra un projet de musée, un lieu qui nous livrerait à travers son œuvre un peu sa recette de vie. Qu’il continue de nous faire discrètement la leçon !
indicebohemien.org 4 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
Maître Roger
métiers d’art
TêTE CHERCHEUSE
La part belle aux métiers d’art
La liste de souhaits
Francine Gauthier
Dominic Ruel
À l’été 2015, le Centre d’art Rotary de La Sarre avait présenté la toute première édition de la Triennale en métiers d’art, événement qui a remporté un vif succès. Ce n’était pas à proprement parler l’amorce d’un virage en ce qui a trait à la nature des expositions à venir, mais bien le témoignage d’une sensibilité face aux métiers d’art et la preuve bien faite du souci d’offrir une place prépondérante aux artistes en métiers d’art dans sa programmation.
Non, ces jours-ci, pour plusieurs, ce n’est pas nécessairement le plus beau temps de l’année. Il fait froid, il y a la neige, il fait noir trop tôt. C’est beaucoup pour en faire une apothéose. Il y a Noël, le jour de l’An, les soupers de famille et d’amis qui se comptent sur les deux mains, les litres de boisson, les tonnes de cadeaux et les courses à droite et à gauche qui vont avec. Le temps des fêtes exige beaucoup de féérie. Il y a obligation de sourires et de bonheur, malgré tout.
À titre d’exemple, notons que dans celle de 2016-2017, le Centre d’art Rotary choisit de faire la part belle aux artistes de renom que sont Marie-Annick Viatour et Gaétan Berthiaume, dans une exposition de sculptures-jouets inspirée de Ru, un roman de Kim Thúy. C’est du 14 janvier au 12 mars que cette exposition sera au programme. En mars-avril, ce sera le tour de Marie-France Tremblay qui puise, entre autres, dans les techniques de l’estampe, du tricot et de l’impression textile pour créer. Suivront Paula Murray, céramiste de renommée internationale, puis Eddyenne Rodrigue, avec des scènes miniatures en trois dimensions dans un hommage à notre histoire, exposition présentée dans le cadre du centième anniversaire de la ville de La Sarre en 2017.
L’organisation Center for a New american dream a questionné les Nord-Américains : 70 % des gens aimeraient que le temps des fêtes soit davantage axé sur le sens, les valeurs, que sur les cadeaux et les dépenses. On se sent donc submergés, piégés par la liste des choses à faire, de choses à donner, d’argent à flamber. La performance, encore !
Virage métiers d’art au Centre d’art Rotary de La Sarre
Les onze grandes familles en métiers d’art regroupent le bois, la céramique, les cuirs, peaux et fourrures, les matériaux décoratifs, les matériaux organiques, les matériaux plastiques, ciment, béton, plâtre, les métaux, le papier, la pierre, les textiles, le verre. Il ne s’agit pas pour le Centre d’art Rotary de prendre l’exclusivité des expositions en métiers d’art, loin de là, puisque, d’une part, sa programmation continue de faire la promotion des arts visuels comme les autres centres d’exposition de la région dont nous savons tous, d’autre part, qu’ils accueillent eux aussi régulièrement des artistes de cette discipline pour notre plaisir. Non seulement les métiers d’art varient mais encore, la qualité du travail des nombreux artistes qui s’y illustrent ne se dément pas au fil du temps. Ce sont de merveilleux innovateurs auxquels nous sommes attentifs car ils ont le mérite de nous émerveiller et voilà que, grâce à cette initiative de la Triennale, le Centre d’art Rotary leur ouvre une fenêtre particulière qui les éclaire pour simplement leur offrir l’opportunité de se faire connaître et reconnaître dans un contexte idéal et dans les règles de l’art, si vous me permettez l’expression. La prochaine exposition dans le cadre de la Triennale, dont la mission est de favoriser les échanges avec le public et de faire la promotion des métiers d’art, sera présentée en 2018. Le jury, composé en 2015 d’artistes reconnus professionnellement en métiers d’art et possédant une expertise à titre d’évaluateur au Conseil des métiers d’art du Québec, appliquera la même rigueur en 2018 dans le choix des lauréats. À partir d’une proposition bonifiée, le partenariat avec l’Espace Pierre-Debain, la galerie en métiers d’art de Gatineau, sera maintenu pour permettre aux artistes de la région d’élargir leur réseau professionnel. Notons aussi que les prix d’honneur et du public seront à nouveau attribués. La grande distinction artistique devrait être au rendez-vous… Par ailleurs, le public qui visite ces expositions en métiers d’art, ces salons créations originaux et ces bazars d’une richesse inouïe apprend avec beaucoup de plaisir et comprend mieux de quoi est fait l’authenticité, le travail bien fait, l’originalité, la beauté simple du matériau premier, habilement mise en lumière par le savoir-faire de l’artiste et de l’artisan avec lesquels ce même public tisse des liens durables.
Les Canadiens dépensent en moyenne près de 1 000 $ durant le temps des fêtes. Les Québécois, eux, société distincte, sont plus raisonnables (ou radins ?). Un sondage récent, effectué par Banque Scotia, montre que les Québécois dépensent 630 $, dont 475 $ pour les cadeaux. On paie vraiment trop d’impôt, ici ? On passe pour un gratteux si on fabrique un cadeau à la main. On est weird si on offre du temps de qualité à quelqu’un qu’on aime. Ça ne s’achète pas sur Amazon. Moins glamour. Pierre-Yves McSween, comptable et chroniqueur économique, a écrit un livre au titre évocateur et direct : En as-tu besoin ? Il y parle entre autres de Noël : Le Père Noël n’apporte plus les cadeaux mais Mastercard. Les gens ne sont pas toujours heureux à Noël, mais tous jouent le jeu. Ça recommence dès le 26, en faisant la queue pour en ajouter sur Mastercard. L’orgie de dépenses, donc, mais qui laisse un goût amer en bouche, entre la dinde et la crème de menthe verte. On souhaiterait un Noël comme dans La petite maison dans la prairie, avec le feu dans l’âtre, la grande tablée et le père qui joue du violon. On accumule plutôt les listes et les factures. Tout le monde souhaite le retour des vraies valeurs, du partage, du temps en famille et de l’authenticité, mais en faisant la file aux caisses des magasins. Citation intéressante de Michel Bouthot, écrivain, professeur et psychologue : « Dès que l’adulte tue le mythe de l’existence du père Noël, il oublie le miracle du vrai partage qui existe dans le cœur de l’enfant. » À qui la faute ? Les entreprises dépensent des milliards en publicité en fin d’année. On vend du bonheur. Il y a ces magazines aussi, comme le Coup de Pouce, le Ricardo, qui mettent la barre haute : souper parfait, décorations uniques, réveillons réglés au quart de tour. La performance, encore ! Noël autrement. Des idées existent. Offrez des cadeaux de seconde main, donnez les jouets qui débordent du coffre aux plus démunis, faites du bénévolat en décembre, organisez une fête plus simple et plus conviviale (des pot-luck !), invitez des voisins, qui partagent pourtant une bonne partie de notre quotidien…
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PAP_MSSS_AnnoncesDependances_LindiceBohemien_10x12,25.pdf
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La consommation d’alcool ou d’autres drogues et la pratique des jeux de hasard et d’argent peuvent comporter des risques et entraîner des conséquences négatives pour les jeunes. Ces conséquences ne peuvent pas disparaître comme par magie... Il existe plusieurs façons d'aider votre enfant à s'en protéger et à rester en contrôle. Par exemple, votre soutien afin qu'il se connaisse mieux et qu'il s'affirme adéquatement l'amènera à faire des choix éclairés dans plusieurs situations de la vie, comme lorsqu'il est question de consommation ou de jeu. Renseignez-vous à resteencontrole.gouv.qc.ca
6 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
MÉTIERS D’ART
Marchés publics de Noël La rédaction
Bien entendu, un spécial métier d’art ne peut passer à côté des marchés publics de Noël. Bien qu’étant les derniers évènements du genre dans la région après ceux de La Sarre, de Val-d’Or et de multiples initiatives rurales à plus petite échelle, les marchés de Noël d’Amos et de Rouyn-Noranda, respectivement les samedi 3 et dimanche 4 décembre 2016, sont une occasion idéale de découvrir ce qui se fait de mieux par les artisans de la région. En effet, c’est presque une fête lorsqu’on met les pieds au marché: odeurs de pâtisseries, de cire d’abeille ou de miel, musique d’ambiance, étals regorgeant de produits régionaux élaborés avec amour et passion. Ça regorge d’idées cadeaux des plus inspirantes! Pour vous donner le goût d’aller à la rencontre des créateurs et producteurs de l’Abitibi-Témiscamingue, L’Indice bohémien a demandé aux coordonnatrices des marchés de dresser une petite liste de leurs coups de cœur respectifs.
À ma façon, par Josée Desnoyers À ma façon, c’est du travail textile : des produits pour la maison comme des coussins, des accessoires mode, des bavettes pour bébés, des sacs à main, etc. En primeur cette année, Josée a conçu une toute nouvelle gamme de vêtements pour les petits. Son kiosque attire beaucoup de gens, c’est beau et c’est bien fait.
Les jardins de la colonie, par Nancy Marcotte Nancy Marcotte n’a pas besoin d’une panoplie infinie de produits pour attirer chez elle ses fidèles clients. Elle cultive tout simplement le meilleur ail qui soit. En vrac, en poudre ou en tresse, ses bulbes d’ail au parfum sans pareil peuvent s’offrir en cadeau tout comme s’accrocher pour quelques semaines dans un coin de la cuisine. Bonheur culinaire garanti. Faites vos provisions!
Louis-Joseph Fecteau-Lefebvre Charpentier de métier, Louis-Joseph aime le bois. Dans ses temps libres, il fabrique pour les enfants des jouets en bois brut, que les petits créatifs peuvent décorer eux-mêmes en fonction des couleurs de leurs héros favoris. Épées, glaives, sabres et boucliers, les bandits n’ont qu’à bien se tenir! Détail intéressant, les jouets sont offerts à petits prix, soucieux qu’est l’artisan de rendre son travail accessible aux familles à budget restreint. On retrouve aussi dans son stand des planches à découper, parce que les parents aussi aiment bien jouer avec les armes… mais pour faire les repas au lieu de trucider les méchants!
Johanne St-Pierre, artisane Bien qu’elle touche au vitrail, au feutre et déploie ses mille talents créatifs depuis longtemps, Johanne St-Pierre travaille maintenant le textile recyclé. Elle donne vie à des toutous aussi sympathiques que solides, créations uniques issues de son imagination débordante. Cette année, elle ajoute à sa production un livre de conte pour enfants dont le personnage se décline aussi en 3D et en T-shirt. Pour les femmes, elle crée des bijoux ornés de pierres de fée.
C’est d’la peau, par Mélanie Hallé Mélanie fabrique des objets de cuir travaillé, souvent d’inspiration médiévale : bracelets, sacoches, boucles d’oreilles. Elle utilise un cuir tanné aux végétaux et du cuir recyclé. Certains de ses items sont conçus pour les personnes allergiques aux métaux.
Chapalgas, par Sylvie Pomerleau Chapalgas, ce sont des éleveurs qui ont une petite ferme d’alpagas en développement située à St-Félix-de-Dalquier, près d’Amos. Partis en affaire en 2013 avec seulement trois bêtes, le petit élevage en compte maintenant une dizaine, de laquelle ils prélèvent la laine pour en faire des items à valeur ajoutée : mitaines, bonnets, semelles de feutre, etc. La caractéristique des créations de Chapalgas est sans contredit la chaîne de fabrication très locale, qui cadre à merveille avec le concept du développement durable. Le cardage de la laine est fait sur place. Les teintes naturelles de la fibre se déclinent dans leurs produits : blanc, ivoire, gris, beige, noir. Des artisanes tricoteuses mettent leurs mains à contribution pour transformer la laine d’alpaga en créations.
PHOTOS : COURTOISIE
Nouveauté 2016 à Amos : L’Atelier K-Ootshoo Originaire d’Abitibi-Ouest, Karoline Létourneau propose des bijoux et articles mode comme des sacs à main et boucles d’oreille fabriqués à partir de caoutchouc recyclé. Elle sera pour la première fois cette année au Marché de Noël d’Amos mais ses créations sont aussi en vente à la Galerie du Rift de Ville-Marie et dans les différents salons de création de la région. On peut aussi se procurer des articles sur la boutique en ligne CULTURAT.
L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 7
MÉTIERS D’ART
ÉCONOMIE
Économie de Walmart Ulysse Rivard-Desharnais
GALERIE EXPOSITION
DU 2 DÉC AU 29 JANV 2017
Nicole Martin, joaillière
Mardi au vendredi | 10h à 16h Samedi et dimanche | 13h à 16h
Du bijou d’ornement à l’urne funéraire Michèle Paquette
ENTRE LES MURS
ÉDITH LAPERRIÈRE | LAVERLOCHÈRE
TABLEAUX NOIRS
VÉRONIQUE DOUCET | ROUYN-NORANDA
CRÈCHES AUTOUR DU MONDE EXPO DE 80 CRÈCHES | 30 PAYS
THÉÂTRE
YVES LAMBERT & SOCALLED SAM 17 DEC @20H
ALEX NEVSKY JEU 26 JAN @20H
CINÉMA
LE GOÛT D’UN PAYS
LUN 26 DÉC 19H30 | JEU 29 DÉC 19H30
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LERIFT.CA 8 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
Native de l’Abitibi, Nicole Martin fabrique des bijoux depuis les années 80. À ses débuts, elle travaillait principalement le fil d’argent avec une pince ronde, puis depuis plus d’une quinzaine d’années, elle crée ses bijoux en étain. Elle vise maintenant à faire des urnes funéraires avec ce matériau. Au fil des années, Nicole Martin a participé à plusieurs ateliers de formation à l’école de joaillerie d’Armand Brochard. Elle a aussi suivi des cours de design. « Je fais les prototypes directement sur le métal, argent, cuivre ou laiton, je les confie à un sous-traitant qui fait les moules et les coulées et qui me remet les pièces. Ensuite, je fais la finition et l’assemblage. Je m’inspire surtout de formes géométriques pour créer des œuvres aux textures variées qui reflètent délicatesse et féminité », explique la joaillière. « Pour les urnes, c’est un peu différent. Je fais mon patron sur papier, je ne fais pas de moule. Chaque pièce est différente. Je travaille directement à partir de feuilles d’étain que je découpe, texture et polis. » Elle a commencé à faire des urnes funéraires lors du décès de sa mère, il y a 5 ans, avec l’aide de son mentor Paul Simard, à Val-David. L’été dernier, elle s’est mise à la fabrication de petites urnes souvenirs pour quelqu’un qui voudrait garder un peu de cendres à la maison. Elle compte faire de plus grosses urnes, car il semble qu’il y a une demande pour celles-ci. « C’est toujours un plaisir de voir le produit fini, confie-t-elle. L’étain est une matière noble, le métal des rois. Il est moins dispendieux que l’argent mais aussi raffiné, plus léger et il a la particularité de ne pas s’oxyder. »
Ça y est, les arbres sont complètement nus, le mercure est à la baisse et il fait noir avant le souper! Ce qui signifie l’arrivée prochaine du temps des fêtes et qui dit Noël dit cadeaux et achats. C’est aussi une période de sensibilisation à la consommation locale qui, malgré des efforts louables, reste un phénomène marginal. Pourtant, la majorité des gens sont en accord avec ces principes, on comprend bien les avantages tant économiques qu’écologiques de la généralisation de l’achat local, mais bien peu le font. Et de toute manière, seul un tout petit nombre de biens de consommation sont produits localement. Qui a déjà entendu parler d’un four micro-ondes « made in Abitibi »? Cela semble impensable pour une raison bien simple : le prix. La loi de l’offre et de la demande serait à l’économie ce qu’est à la physique la loi de la gravité, une réalité implacable. Vraiment? Je vous ai déjà parlé de la dette. Voyons le rôle que l’endettement généralisé de la société (état, ménages et entreprises) joue sur le mécanisme de fixation des prix. Commençons d’abord par se souvenir que dans le monde d’aujourd’hui, la presque totalité de l’argent est créé, non pas par la puissance publique, mais par les banques privées, à partir de rien, par le mécanisme du crédit bancaire. Quel est le lien entre la dette et le prix des choses? Prenons un exemple précis et élargissons-le ensuite à l’ensemble de l’économie afin d’en comprendre la portée. Une entreprise qui produit un bien, un four micro-ondes par exemple, et qui a dû emprunter pour financer ses activités devra nécessairement intégrer au prix de sa production le prix de sa dette, et donc augmenter ses prix. Inversement, le consommateur moyen n’a lui aussi d’autre choix que de recourir à l’endettement pour ses achats importants (maison, voiture, etc.). De plus, chaque contribuable doit sacrifier une part de ses impôts au service de la dette publique. Il voit donc son revenu réel amputé significativement par le paiement d’intérêts sur des dettes multiples. Nous avons donc d’une part des prix gonflés par la dette et des consommateurs aux revenus diminués par la dette. Selon vous, quel type de productivité un tel environnement économique avantagera-t-il? Une production de biens bon marché, de piètre qualité, mais fabriqués en masse par de grandes entreprises. La plupart d’entre nous voudrait acheter des biens de meilleure qualité, plus durables et si possible fabriqués près de chez soi, mais nous n’en avons simplement pas tout-à-fait les moyens. Et soyons réalistes : dans un monde imbibé de publicité et valorisant la consommation de masse, pouvons-nous réellement espérer que la population réduise volontairement et significativement sa consommation afin de soutenir les entreprises d’ici? Si nous souhaitons voir un jour fleurir une véritable économie locale et durable, il nous faudra bien s’attaquer aux mécanismes cadenassant les règles économiques qui produisent une économie de type Walmart. Ramener dans la sphère publique le pouvoir de la création monétaire. Retirer aux banques le pouvoir absolu de créer l’argent et ainsi diminuer drastiquement le niveau des dettes, qui ne seront de toute manière jamais remboursées.
Campagne de financement
Un journal, ça ne s’improvise pas! Afin de soutenir L’Indice bohémien dans sa campagne de financement, les Productions Maman Ourse organisaient en novembre dernier un match d’impro à la Scène Paramount au profit de votre journal culturel.
Nicole Martin est née à Senneterre en 1954 et y passe ses étés, « jusqu’à ce que les outardes passent » dit-elle. Pour elle, « CULTURAT est une belle organisation et l’Abitibi est bien plus belle depuis que ce mouvement fait partie du paysage. »
Au terme de cette soirée, Maman Ourse a remis la généreuse somme de 500 $. Nous tenons à dire un SINCÈRE et GROS MERCI à Marjorie Gobeil qui était à l’accueil, à Charles Bergeron (SIR-N), Réjean Lavoie (SLI), Amélie Cloutier (Lalibaba), Jimmy Fortin (LIV), Sami Audet (SIR-N), Julien Gagnon (SLI), Louis-Jean Lebel (CRIME) et David Castonguay (LIV), à l’arbitre Benoit-St-Pierre (Lalibaba), à la Scène Paramount, à Louis Jalbert, photographe, ainsi qu’à toutes les personnes bénévoles qui ont accepté de donner de leur temps pour la cause.
culturat.org/boutique/shops/ nicole-martin
MERCI, MERCI, MERCI!
THÉÂTRE
Le théâtre jeunesse en Abitibi-Témiscamingue
Quand les enfants se mettent en scène Joséane Toulouse
« Le théâtre, c’est une école de vie, une expérience de scène, une occasion unique pour voir s’épanouir de jeunes ados en quête du monde. » Voilà ce qu’écrit sur Facebook la troupe de théâtre les Excentrés. Et voici ce que s’engage à faire cette troupe de la Polyvalente d’Iberville à Rouyn-Noranda, les Productions du Raccourci et les Productions Côté-Vivand à Amos, la troupe À cœur ouvert à La Sarre, la troupe Artifice de Val-d’Or et ce qu’essaie la troupe Les voisins d’en haut à Saint-Eugène-de-Guigues : faire jouer la jeunesse. Des quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue, les enfants comme les adolescents se lancent dans l’aventure de la comédie musicale, du conte de Noël ou dans l’exploration de différents genres théâtraux : classique, dadaïste, engagé et absurde.
Quels messages se tissent dans la trame de leurs dialogues? Pascal Binette, professeur de théâtre à l’école secondaire d’Iberville et animateur acclamé des Volubiles, nous apprend qu’à travers les pièces jouées par les adolescents, « on critique le vide et l’absurdité de nos vies, on dénonce la violence de la réalité avec humour ou on fait découvrir des tragédies humaines comme le drame de la Polyno ». Le professeur est ébloui devant l’ouverture d’esprit de la direction de l’école et l’intelligence de ses étudiants face à des sujets rock and roll. Dans le théâtre pour enfants, Louise Lavictoire, des Voisins d’en haut, voit de la philosophie : « La diversité culturelle est mise de l’avant dans chaque pièce; on y encourage l’acceptation des différences de l’autre », dit-elle. En région, la jeunesse peut s’inscrire à des cours de théâtre au public ou au privé. Il suffit de vouloir pour pouvoir! Certains mordus de théâtre s’exportent même en dehors de la région! Eh oui, avec ses étudiants les Excentrés, Pascal Binette voyage en Hongrie, en Roumanie et même… à Trois-Rivières pour représenter le Canada! Ne manquez pas les nombreuses représentations de fin de session en décembre. Vous ne voudrez pas rater l’occasion d’être agréablement surpris par la puissance de l’interprétation de votre enfant. Et, surtout, vous ne souhaitez pas vous priver des yeux illuminés par la grande fierté d’avoir accompli l’impensable : apprendre un texte par cœur, habiter un personnage et lui donner vie sur une scène devant des centaines de personnes. Les plus réticents demanderont : « Pourquoi encourager la jeunesse à jouer au théâtre? » Pour donner une voix aux jeunes. Pour les ouvrir sur le monde. Pour leur redonner confiance et dissoudre leur timidité dans l’eau bouillante de la passion. Pour développer des habiletés scolaires comme l’expression orale. L’étudiante Sonalie Hénault, elle, répond : « Je fais du théâtre parce que c’est une façon de m’évader de ce que je ressens […], c’est aussi comme une petite bulle de bonheur qui me protège, peu importe ce qui arrive à l’école. » Une échappatoire qui cultive, n’est-ce pas que le théâtre est merveilleux? facebook.com/troupedetheatrelesexcentres latroupeacoeurouvert.com L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 9
MA RÉGION, J’EN MANGE!
Filet de porc aux saveurs de Noël Régis Henlin
INGRÉDIENTS Pour 4 personnes 2 filets de porc 10 tranches de bacon 1 pot de confiture de Noël Les becs sucrés salés 1 fromage Angélus 50 g de beurre 1 tasse de bouillon de poulet 100 ml de crème 35 %
MÉTHODE Préchauffer le four à 180 °C (350 °F). Sur un plan de travail, couper les filets de porc en 2 puis ouvrir les filets en portefeuille, c’est-à-dire les couper également sur la longueur sans les détacher complètement. Les ouvrir comme un livre, ajouter le fromage Angélus et la confiture de Noël. Refermer et envelopper les filets ainsi garnis dans le bacon. Ficeler. Faire colorer dans une poêle avec un peu d’huile. Placer dans un plat allant au four, ajouter le bouillon de poulet. Cuire au four environ 20 minutes. Retirer le porc et ajouter la crème. Laisser réduire la sauce 2 minutes à feu élevé. Rectifier l’assaisonnement. Déficeler et trancher le porc, napper de sauce. Accompagner de légumes colorés.
ARTS, LETTRES ET COMMUNICATION
PROJECTION MERCREDI 7 DÉCEMBRE
2016 DE 15 H 30 À 17 H 30
Des sites Web entièrement conçus par les étudiants du cours Méthodologie et culture régionale mettant en lumière des artistes et des événements de chez nous.
VERNISSAGE CEGEPAT.QC.CA
10 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
À LA SALLE AUX USAGES MULTIPLES DU CAMPUS DE ROUYN-NORANDA
Lancement public des courts métrages d’étudiants de l’option Cinéma réalisés cet automne pendant le 35e Festival du cinéma international en AbitibiTémiscamingue
www.cegepat.qc.ca
ENVIRONNEMENT
Les déchets dans l’art : le Recycl’Art ou upcycling
r un u o p x voeu r et une s r u e l l Mei n de bonheu joies. lei e de Noël p nnée rempli le a nouvel
Aurore Lucas, Groupe ÉCOcitoyen (GÉCO)
Engrenage Intemporel, Requiem Humaniterre… vision ustensile, 2010 Véronique doucet
De nos jours, les déchets sont au cœur des questions environnementales. Au Québec, ce sont environ 13 millions de tonnes de déchets qui sont générés chaque année1. Ça en fait de la matière ! Nos sociétés continuent d’associer le déchet à une image négative, à la saleté, au danger et à la putréfaction. C’est pourquoi chaque personne s’empresse de le mettre dans une poubelle et de le faire sortir de son quotidien en l’envoyant au loin dans les bennes à ordures puis les décharges. Pour leur part, des artistes ont su voir dans ces déchets une nouvelle ressource possible, de nouvelles matières à exploiter et à transformer.
Vous avez une histoire pour capter l’attention et captiver les gens?
Capteuse de rêves veux capturer l’imagination et la créativité dans un livre, dans une lentille de caméra ou d’appareil photo afin d’en développer un rêve.
Définir un déchet n’est pas facile. C’est un objet (ou un morceau d’objet) qui n’existe plus, puisqu’il meurt. Il perd son utilisation et sa vocation première dès lors qu’il devient un déchet. Utiliser les déchets dans l’art, c’est redonner une vie et une vocation à ces matières. Dés le début du XXe siècle, des artistes ont su magnifier et sublimer le déchet pour en faire sortir de la poésie, de l’ironie, ou tout autre message qu’ils veulent transmettre grâce à leur art. Les premières réutilisations d’objets ont commencé avec Picasso, Braque et André Breton. Cela est maintenant devenu commun dans le monde de l’art, comme le démontrent des artistes contemporains connus internationalement tels que Vik Muniz2, Jane Perkins et Arman. Ces nouvelles générations d’artistes dotés d’une forte conscience écologique réutilisent des objets de toutes sortes et les font ainsi rentrer dans un nouveau cycle de vie. La question se pose alors : où est la limite de la valorisation et du recyclage ? Est-ce que l’artiste a empêché la matière d’être valorisée et remise dans le cycle de vie ? Car la plupart du temps, les œuvres sont immortelles, elles sont vouées à perdurer dans le temps, donc à ne plus être recyclées de façon responsable. Cependant, il va de soi qu’il est préférable de réutiliser des objets que d’en acheter des neufs ; et l’œuvre aura su faire passer un message. Utiliser les déchets et les objets perdus, c’est montrer qu’ils sont encore là et qu’ils sont parfois bien plus nombreux qu’on ne l’imagine. Cette forme de conscientisation de la population apporte souvent des images bien plus percutantes que de simples discours. Donner une seconde vie aux objets et à la matière est aussi une source d’inspiration pour des artistes de la région. L’Abitibi-Témiscamingue regorge d’artistes qui utilisent les matières recyclées dans leur art : Véronique Doucet avec Requiem Humaniterre, Jacques Baril avec ses sculptures de métal recyclé ainsi que Christian Bourgault, pour n’en nommer que quelques-uns… Prenons quelques minutes pour nous laisser porter par ces œuvres et pour nous poser des questions sur notre (sur)consommation. L’exposition Apparence trompeuse de Jose Luis Torres se termine au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda alors que l’exposition Tableaux Noirs de Véronique Doucet commence à Ville-Marie et vient confronter notre société avec la nature. 1 2
mddelcc.gouv.qc.ca/matieres/inter.htmL vikmuniz.net
OUVERTURE EN SEPTEMBRE C.P. 285 Duparquet Québec J0Z 1W0
capteusedereves@hotmail.com www.capteuse-de-reves.com
Invitation aux artistes professionnels et de la relève en arts visuels de la région ainsi qu’aux commissaires qui désirent présenter un projet d’exposition.
que nécessaire alors seul dossier est cinq s de Le dépôt d’un ès pr au de faire le suivi l’ACEAT s’assure , Rouyn-Noranda, n d’Amos, La Sarre itio centres d’expos Marie. Val-d’Or et Ville-
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Télécharger le formulaire d’inscription au expovd.ca sous l’onglet « appel de dossiers »
3
Faire parvenir votre dossier dûment complété à : ACEAT a/s Marianne Trudel 222, 1re Avenue Est Amos (Québec), J9T 1H3
Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!
2
Votre dossier doit comprendre les documents sur support numérique (CD ou DVD) : • Description détaillée du projet d’exposition • Visuel du projet d’exposition avec description des œuvres (entre 10 à 20 images) (ent • Curriculum vitae • Démarche artistique • Dossier de presse numérisé (articles majeurs seulement)
LA DATE LIMITE EST LE 31 JANVIER 2017 Pour info : 819 732-6070 # 402 ou exposition@ville.amos.qc.ca
Aucun dossier ac cepté par courrie l et aucun dossier ne sera retourné.
Depuis 1980, l’ACEAT constitue un réseau de diffusion professionnel qui regroupe cinq centres d’exposition reconnus de l’Abitibi-Témiscamingue.
L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 11
LITTÉRATURE Je te veux vivant
Virginia Pésémapéo Bordeleau ou une esthétique du mouvement
l’auteure réaffirme par sa poésie la beauté de l’amour et la contemplation de la vie, la douleur de la séparation et la violence de l’espérance.
Fednel Alexandre
Le titre du dernier recueil de Virginia Pésémapéo Bordeleau, Je te veux vivant, paru aux éditions du Quartz en octobre dernier, porte la promesse d’une œuvre contre le renoncement. Divisé en deux parties sobrement intitulées « Poèmes pour Simon » et « Poèmes pour Norbert », c’est un livre qui reflète la ferme intention de la poète de ne pas se laisser faire par la vie et ses soubresauts. C’est un livre qui se lit pour commuer les affres de la mort, apprivoiser les caprices de la maladie et confondre les incertitudes de l’amour. Refusant de se complaire dans la nostalgie et la résignation, l’auteure réaffirme par sa poésie la beauté de l’amour et la contemplation de la vie, la douleur de la séparation et la violence de l’espérance.
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Le Journal se démarque par sa couverture régionale, par l’originalité de son contenu culturel et par la qualité de sa présentation.
Tirage de 9 000 exemplaires Plus de 24 000 lecteurs partout en région
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L’un des thèmes frappants de ce recueil s’articule autour du mouvement dans une réappropriation mythique. Il s’agit du mouvement du cœur qui bat tour à tour au rythme de l’amour d’un fils et à celui de l’amour d’un homme. Ce double mouvement du cœur restitue à la poète la résilience de la mère éplorée par la perte de son enfant et la dignité de l’amoureuse délaissée. Dans un premier temps, la poète se retrouve dans un tête-à-tête avec cet enfant, absent définitif dont la poésie transcende la mort, pour « porter un toast ». En fait, elle refuse la mort, elle comble le vide de l’absence. Le « sourire encadré » de son enfant remplit la « plaine de [son] ventre désertée ». Loin de se répandre en larmes et en reniflements, elle lève son verre à la lueur de « la chandelle », « danse et rit / Un balai comme partenaire » (p. 24) pour conjurer la violence de sa « blessure dans la poitrine » (p. 22). Elle réinvente l’enfant absent et le ranime par son art : « Je te ferai un tableau à l’encre sang / Avec ta lumière comme éclairage / Mais où es-tu ? » (p. 23). Elle s’entoure de toute la bagatelle, désormais investie d’une charge affective, qui lui rappelle l’enfant absent : « Ces petits papiers / […] / Transit de la Caisse populaire / Numéros de compte folio / Tes cartes de totems » (p. 15). Malgré tout, la tristesse et l’ennui la rongent, car elle trouve le temps de « rempli [r] toutes les cases / Sudoku mots croisés gaufrier » (p. 23). Cette figure de l’enfant absent opère un déplacement du point de vue symbolique. En effet, son absence se substitue à celle du père. Ainsi, ce père qui n’a même pas d’absence devient inexistant, ce qui conduit à l’apparition de l’amant. Dans ce second mouvement, la poète se signale auprès de son amant comme une femme indépendante, fière et résolument moderne. Face à l’amant qui la trahit, le ton est ferme, injonctif, sans concession : « Je n’aurai pas la loyauté de la femme du guerrier / Parti sur des chevaux de bataille » (p. 32). Pénélope ultramoderne, sa fidélité n’est pas un engagement inconditionnel. En se rapprochant du personnage d’Homère, la poète le ringardise et s’en dissocie paradoxalement. Pénélope représente un personnage passif, elle attend le retour d’Ulysse dans un état d’expectative. Son activité de tissage souligne cette passivité. Contrairement à elle, Bordeleau se meut, va au-devant des mers et des forêts, escalade les collines. Mais cette Pénélope du vingt-et-unième siècle reste une grande amoureuse trahie. Du haut de sa fierté de femme moderne, elle rumine l’affront et elle lance la sentence à son Ulysse sensible au chant des sirènes : « Tu danses avec elle / Tu crois qu’elle t’emporte / Alors vas-y valse et meurs » (p. 31). Mais il ne faut pas s’y méprendre, car ce verdict vise l’auteur de l’affront, non l’amant dont elle espère le retour. C’est une espérance qui la fait trépigner : « Mon cœur comme un fruit / Qui bat au tambour de l’espoir » (p. 37). Avec un érotisme incandescent, elle entretient le souvenir de l’amant parti dans un mouvement de corps à corps : « Mon ventre à la porte du désir / […] / Je suis en attente du moindre tremblement / […] / Je deviens brasier sous ton soupir » (p. 48). Mais très vite, elle vacille, elle doute : « Que ferais-je de mes doigts sensibles à ta soie » (p. 37). Ce va-et-vient incessant des émotions traverse tout le texte, créant ainsi une esthétique du mouvement. Il y a mouvement du cœur qui aime mais aussi de l’auteure dans sa façon d’habiter l’espace.
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Passez voir! 12 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
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L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 13
CULTURAT À TRAVERS LES YEUX DE...
François Bédard Pascale Charlebois
Alors que CULTURAT fait de plus en plus jaser et que de nombreux projets voient encore le jour, sous les yeux ravis de nos concitoyens, j’avais envie d’aller voir ailleurs, plus précisément de l’autre côté, à l’extérieur de la région. De quelle façon peut bien être perçue cette démarche par un regard moins teinté par la fierté locale? C’est François Bédard, directeur du Centre mondial d’excellence des destinations (CED), qui m’a fait part de son point de vue.
indicebohemien.org
Mais d’abord, qu’est-ce que c’est au juste, le CED? Cet organisme à but non lucratif basé à Montréal « a pour mission de contribuer à amener les destinations touristiques à l’échelle mondiale vers l’excellence, en développant leur compétitivité, en facilitant l’atteinte de leurs objectifs en matière de développement durable, en améliorant la qualité de l’expérience offerte aux touristes et en renforçant le caractère géographique d’une destination, à savoir son environnement, sa culture, son esthétique, son patrimoine et le bien-être de ses habitants » (ced.travel/fr/organization/a-propos-de-nous.html). Si François Bédard connaît la région, c’est qu’il l’a visitée déjà en 2012, à la demande de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, pour l’évaluer en tant que destination et émettre ensuite ses recommandations. Aujourd’hui, c’est avec plaisir qu’il observe CULTURAT : « Ce que je vois, c’est qu’à partir d’un concept qui était assez large, il y a eu une appropriation extrêmement intéressante de beaucoup, beaucoup d’acteurs dans le milieu, même sur la grandeur du territoire. Et ce que je comprends, c’est que les gens ont vraiment embarqué dans ce projet parce qu’ils n’y étaient pas forcés. Ils se sont donc plutôt posé la question : «Qu’est-ce que je pourrais faire à partir de mes ressources, à partir de mes valeurs, que je pourrais associer à la démarche globale de CULTURAT?» Et ça semble avoir touché leur attention parce que CULTURAT est devenu un mouvement très large, très diversifié, auprès d’acteurs de toutes natures, petits, grands, publics, privés... » Pas mal. Mais qu’est-ce que ça vaut, concrètement, sur le plan international ? « D’abord, répond-il, je n’ai pas vu de démarche citoyenne aussi prononcée ailleurs, en tout cas je n’en ai pas eu l’occasion. Je n’ai pas vu, dans les destinations dans lesquelles j’ai travaillé jusqu’à maintenant, un phénomène aussi fort, où les résidents se le sont aussi largement approprié. Je crois que c’est quelque chose qui a effectivement une très grande valeur parce que lorsqu’on parle de positionnement public, disons touristique, arrive toujours la question de : à partir de quoi va-t-on se définir? Si on se définit par trop de messages, c’est très difficile de se démarquer. Ou encore, on peut utiliser la motoneige, par exemple, mais les gens peuvent trouver ça ailleurs. CULTURAT, dans le fond, c’est l’expression d’une démarche communautaire qui donne un caractère à la destination. Et là, c’est très difficile à reproduire, donc si on veut voir ça, il faut aller en Abitibi-Témiscamingue. »
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14 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
C’est bien beau tout ça, mais encore faut-il que le mouvement ne s’épuise pas, non? « Oui, c’est comme une plante, quelque chose de vivant, explique-t-il. Si on veut garder sa fraîcheur et ses fleurs, il faut l’entretenir. Il y a un rôle d’animation à jouer. Il faut aussi qu’il y ait un bénéfice pour les résidents. Ensuite, une fois que la promotion et la publicité diffusées par les acteurs qui sont responsables de la destination sur le marché touristique auront créé une image de marque de l’Abitibi-Témiscamingue, que ce sera un attrait à visiter, je pense que ce sera un facteur qui jouera dans la pérennité de CULTURAT. »
pub indice_viatour berthiaum copie.pdf
RÉGION INTELLIGENTE
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16-11-11
15:53
Sous l’écorce des mots de Kim Thúy
Viatour-Berthiaume
Les 3 plaques tectoniques
DU 14 JANVIER AU 12 MARS 2017 CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE
Michel Desfossés
EXPOSITION ITINÉRANTE COMMISSAIRE : MYLÈNE BLANCHET
Lors du passage à Rouyn-Noranda il y a quelques semaines de la tournée Faut qu’on se parle, une intervention venue de la salle a porté sur l’usage même du mot région.
Les sculpteurs Marie-Annick Viatour et Gaétan Berthiaume nous plongent dans l'univers du livre Ru de Kim Thúy et évoquent l'enfance de l'auteure au Vietnam ainsi que son arrivée au Québec.
Ne devrait-on pas davantage parler de territoire? Malgré la présence d’un public allumé et volubile à souhait, la question est resté pending… C’est le propre des bonnes questions lorsqu’elles nécessitent un certain mûrissement avant d’y répondre. Bon, il serait temps de se jouer la musique thème de la chronique d’aujourd’hui. Vous savez, j’insiste vraiment pour que vous fassiez une écoute de la musique choisie ici car cette chronique est multiplateforme! Donc, à vos microsillons : voici M. Jacques Brel et Le plat pays. Jacques Brel, parce qu’il est Belge et que la Belgique, surtout la Wallonnie, a fait l’actualité récemment en bloquant des quatre roues l’accord de libre-échange Canada-Union européenne. Mais en réalité, c’est surtout que la Belgique de Brel élabore actuellement un modèle de développement dit Intelligence territoriale et qui mérite qu’on s’y arrête pour amorcer un début de réflexion sur la pertinence des termes région ou territoire. Pour eux, trois types d’enjeux s’entrechoquent, à la façon des plaques tectoniques qui forment la croûte terrestre. D’abord, il y a les régions qui s’affirment et expriment leur volonté de maîtriser leur territoire. Ensuite, il y a, chez eux, des projets de territoires qui émergent...
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À une échelle que l’on peut qualifier de stratégique •
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À une échelle intermédiaire entre la commune et la région
C
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CM
MJ
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CMJ
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Crédit photo : Jean-François Brière
Vernissage : Samedi 14 janvier, 14 h en présence des artistes Marie-Annick Viatour et Gaétan Berthiaume et Rencontre avec l’auteure Kim Thúy lors du vernissage HEURES D’OUVERTURE MARDI AU VENDREDI : 13 H À 16 H 30 ET 19 H À 21 H SAMEDI ET DIMANCHE : 13 H À 17 H CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2294
Entrée libre
La culture c’est dans ma nature !
Renseignement sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca Centre d’art Rotary de La Sarre
Comme alternative au découpage napoléonien en départements et en provinces? Finalement, on trouve des territoires de projet en dynamique permanente et des dispositifs d’encouragement nombreux et « chaotiques ». Y a-t-il là quelque chose pour nous, de l’Abitibi-Témiscamingue?
La première plaque, celle de la maîtrise du territoire à l’échelle d’une région, ressemble terriblement à nos projets collectifs d’assurer l’exploitation des ressources en vertu des valeurs inscrites dans nos plans de développement régionaux. Ai-je besoin de rappeler que le gouvernement du Québec avait consenti à une certaine époque de céder à la région les lots publics épars pour en faire la mise en valeur ? Note de l’auteur : on dirait que cela s’est produit il y a 100 ans et pourtant, il n’y a pas si longtemps que les régions peuvent être un interlocuteur du gouvernement du Québec. Soupir. La seconde plaque concerne la possibilité de déborder du cadre rigide des limites administratives pour faire des alliances stratégiques avec les voisins (lire autres régions) sur des projets communs et ponctuels. Ça pourrait être un pacte avec la Haute-Côte-Nord sur un projet d’agriculture nordique. Géométrie variable, mettons. Quant à la troisième, elle obligerait les différents ordres de gouvernement à reconnaître de façon permanente et à encourager de manière officielle les initiatives issues des territoires. On parle ici de sortir des programmes normés pour les remplacer par une gouvernance de proximité. On la souhaitera citoyenne, cette gouvernance. En passant, sortir des programmes normés, ça ne veut pas dire descendre les responsabilités dans les territoires et garder l’argent à Québec. Juste pour qu’il n’y ait pas de confusion, là. Selon une logique toute autochtone, celle des chasseurs-cueilleurs, le territoire est source d’opportunité à la condition d’être prêt à suivre les chemins que le pays t’indique. Lui seul sait.
L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 15
ARTS VISUELS
Pour stimuler la création artistique en Abitibi-Témiscamingue
Le CALQ et les MRC investissent 765 000 $
Doucet et Laperrière à la galerie du Rift Fednel Alexandre
Madeleine Perron
Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), les MRC d’Abitibi, d’Abitibi-Ouest, de la Vallée-de-l’Or et du Témiscamingue ainsi que les villes d’Amos et de Rouyn-Noranda ont signé une nouvelle entente de partenariat territorial en lien avec la collectivité de l’Abitibi-Témiscamingue d’un montant totalisant 765 000 $, réparti sur 3 ans. La dernière entente entre le CALQ et la CRÉ était de 180 000 $ pour l’exercice 2014-2015. Cette nouvelle génération d’entente permettra de soutenir des projets d’artistes et d’organismes pour une somme de 255 000 $ par année, et ce, pour les trois prochaines années. Cette augmentation historique de 42 % permettra de verser annuellement un montant de 142 800 $ à des créateurs d’ici et une somme de 112 200 $ à des organismes, par l’entremise du Programme de partenariat territorial en lien avec la collectivité de l’Abitibi-Témiscamingue. Autre fait historique : depuis l’abolition de la Conférence régionale des élus (CRÉ), c’est l’une des premières ententes signées par l’ensemble des MRC de notre territoire. Les partenaires de la région ont mentionné : « Nous sommes heureux de constater que les arts et la culture nous ont permis de nous solidariser pour la signature d’une entente avec le CALQ et ainsi permettre aux artistes et aux organismes de contribuer au développement de notre région. » Pour le milieu artistique et culturel, cette entente était attendue depuis fort longtemps. Ce programme lui permet d’être soutenu pour des projets de création, de production ou de diffusion favorisant des liens entre les arts et la collectivité. Certains d’entre vous se souviendront du projet d’Émilie B. Coté, une installation in situ dans un bâtiment agricole de l’Écurie P. C. Larochelle à Saint-Bruno-de-Guigues, ou celui de Roger Pelerin, qui lui a permis de créer une série d’estampes sur l’histoire de Marc-Aurèle Fortin. Ou encore des projets d’organismes comme celui de l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue, qui a produit et diffusé une série de concerts de musique actuelle, tantôt dans les centres d’exposition, tantôt dans les bibliothèques de la région. Dans la nouvelle mouture de l’entente de développement, en plus des volets soutien aux artistes et aux écrivains professionnels (volet 1) et soutien aux organismes artistiques professionnels (volet 2), s’ajoutera le soutien à la mobilité pour les artistes (volet 3-A) et les organismes (volet 3-B). Pour faire connaître le programme aux artistes et aux organismes et pour leur permettre de se l’approprier, le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue tiendra une session d’information et de coworking dans chacune des MRC. Les artistes professionnels et les organismes artistiques et culturels sont invités à consulter le site Web du CCAT pour tous les détails de ces journées et pour s’inscrire. Les renseignements complets relatifs au programme ainsi que les formulaires sont disponibles sur le site Web du CALQ et la date limite d’inscription est fixée au 16 janvier 2017. ccat.qc.ca/programmation.html calq.gouv.qc.ca
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Du 2 décembre au 29 janvier 2017, la Galerie du Rift de Ville-Marie hébergera Tableaux noirs et Entre les murs, une double exposition de Véronique Doucet et d’Édith Laperrière.
UN PEU DE FOIE GRAS VÉRONIQUE DOUCET
Avec Tableaux noirs, une série de peintures hybrides, Véronique Doucet laisse promener son regard sur la société, trop attachée à l’artifice et indifférente devant l’effondrement inconscient de ses propres valeurs. La série se caractérise par la prédominance du noir, à la fois réel et symbolique, que cherche toutefois à camoufler l’hyper-esthétisme avec des éléments bruts mis en opposition à la couleur saturée et brillante.
A travers la série, Véronique Doucet propose une esthétique d’une réalité sociale décriée. Ce faisant, elle s’inscrit dans la démarche qui caractérise son œuvre et sa réflexion. Elle donne à voir les incohérences d’une société en représentant l’être humain dans ses interactions avec les éléments de la nature. L’artiste en arrive à s’engager dans une certaine quête de vérité en faisant se confronter la nature et la culture, la matière brute et l’esthétique. Les peintures hybrides de Véronique Doucet sont composées d’éléments atypiques, souvent récupérés, pour ainsi créer un art qui se veut sauvage, organique et cru. L’artiste récupère beaucoup et intègre tous les résidus possibles dans la composition de ses œuvres. Ce souci de la récupération témoigne de son engagement en faveur de la préservation de l’environnement et d’une consommation responsable. Pour elle, l’art sert à penser le monde et à jouer un rôle de miroir pour la société. Son approche plastique met l’accent sur ce qu’elle désigne par notre égosociété. C’est pour cela que beaucoup de débats actuels qui traversent la société se reflètent dans ses œuvres. À travers la série de peintures Tableaux noirs installées au Rift, on peut découvrir une artiste fondamentalement environnementaliste. Tableaux noirs va côtoyer Entre les murs, un ensemble de quatorze sérigraphies réalisées par Edith Laperrière. Cette exposition tisse des liens avec les souvenirs de l’artiste et affirme son sentiment d’appartenance au territoire rural. C’est une tentative de réappropriation des lieux, des objets et des images qui se transforment à mesure que le temps passe. Dans sa démarche, Édith Laperrière entend préserver tous ces souvenirs confus qui tendent à se dissiper au fil du temps qui passe. Pour ce faire, elle intègre des éléments iconographiques dans la composition de ses œuvres qui se révèlent être des éléments architecturaux. Elle les transforme et les reconstruit pour en tirer des compositions épurées. Cette série de quatorze pièces joue sur les contrastes. En effet, les œuvres sont à la fois légères et graves, opaques et transparentes, complètes et incomplètes, ce qui souligne l’aspect insaisissable et évolutif des souvenirs, mais aussi leur caractère fragile et éphémère. Elles reflètent les préoccupations de l’artiste qui cherche à explorer l’effet du temps qui passe et les transformations qui en découlent. L’artiste essaie de restituer les souvenirs en se positionnant comme une « archiviste du temps qui passe ». En essayant de fixer le temps, elle s’interroge sur notre identité. Avec ces deux expositions, la Galerie du Rift donne le ton à une année qui fera la part belle au travail des artistes de la région. Comme toujours.
ARTS VISUELS Andréane Boulanger en résidence à l’Écart
Aujourd’hui ne vient pas me voir Ariane Ouellet
Aujourd’hui ne vient pas me voir ANDRÉANE BOULANGER Vernissage 27 janvier 2017
À partir du début de janvier 2017, L’Écart.. . lieu d’art actuel invite en ses murs l’artiste multidisciplinaire de RouynNoranda Andréane Boulanger pour une résidence de création. Tout au long du mois et jusqu’au 27 janvier, soir du vernissage, l’artiste aura l’occasion de travailler sur place et d’élaborer un tout nouveau corpus alliant peinture et installation, un projet qui a pour titre Aujourd’hui ne vient pas me voir.
« L’Écart m’a demandé si j’avais des choses à montrer. Ils m’ont proposé un espace de travail pour une période d’un mois, un genre de laboratoire », explique Andréane, qui est actuellement à la maîtrise en création numérique à l’UQAT. « J’ai décidé de réintégrer la peinture en ajoutant l’art numérique ou analogique à ce projet qui sera finalement multidisciplinaire. » Toujours difficile pour un artiste de parler d’un projet quand il n’est pas encore à terme. C’est dans le processus que l’œuvre se crée, non pas seulement dans les intentions qui en sont à l’origine. Toutefois, Andréane Boulanger sera fidèle à son travail, cherchant à s’installer sur la ligne mince entre l’étrange et le malaise, jouant sur les sentiments contradictoires. « J’installe comme un grand vide. Il y aura des scènes d’intérieur de maison, avec des personnages en attente de quelque chose, en sursis, dans des ambiances ambigües. Je cherche un rapport à l’intimité tout en disant au monde “ne vient pas me voir”, explique l’artiste, comme quand on a envie d’être seul, quand on file un mauvais coton ou, au contraire, qu’on est bien dans la solitude. » En plus du travail en peinture, Andréane compte essayer une installation sonore qui pourrait ressembler à un confessionnal. « Je voudrais parler de la recherche de sens au niveau de l’identité. Je crois que les espaces intimes vont devenir sacrés, dans un monde de médias où l’on se confie sur Facebook et où on ne comprend pas la portée des informations qui circulent. Le rapport à l’intime n’a plus de frontière », raconte-elle. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers d’Andréane Boulanger, on peut se laisser berner par une première impression où l’on retrouve le confort de la peinture figurative, des galeries de personnages étrangement familiers, esthétiques. S’installe ensuite un doute, ou plusieurs. Elle sait exactement ce qu’elle fait. « J’ai grandi à Malartic, à travers une série de personnages étranges, patients de l’hôpital psychiatrique, qui n’adoptent pas le même langage verbal et corporel que nous. Ce monde a peuplé mon imaginaire depuis l’enfance », raconte Andréane, qui est fascinée par la communication humaine. « L’humain a la capacité d’analyser le langage corporel. Moi, je l’utilise dans ma peinture, dans les portraits que je crée. Je joue sur la confusion que peut créer, par exemple, un visage peint avec des émotions différentes selon le côté que l’on regarde. Est-ce de la tristesse, de la joie, de la colère ? » Pour commencer un processus de création, Andréane Boulanger a souvent recours aux outils de la performance. « C’est un médium en soi mais c’est aussi un moyen d’ouvrir vers quelque chose de nouveau si je suis bloquée. Il n’y a pas de limite, on n’a pas à se battre avec des technicalités ou un produit fini. Des fois, un geste répétitif ou un état performatif peut générer une image, ouvrir un canal émotif et ensuite, je vais développer quelque chose. » Étrange que de parler de l’intime tout en travaillant dans un espace ouvert avec une vitrine extérieure donnant sur la rue Murdoch. « En effet, je dois apprendre à assumer ma création. C’est rare! Je vais travailler devant les gens qui passent, être accessible. Ça demande une discipline incroyable », confie Andréane. Si la performance est un déclencheur, le travail en direct d’une résidence n’est pas complètement étranger au processus. lecart.org L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 17
ARTS VISUELS
Danielle Boutin Turgeon à la Galerie Connivence
L’art qui voyage Michèle Paquette
C’est du 2 au 26 novembre que l’artiste Danielle Boutin Turgeon a présenté son exposition Comme une lettre à la poste à la Galerie Connivence de Val-d’Or. Son projet est composé de sérigraphies imprimées sur des supports issus de l’art postal. L’art postal possède de nombreux adeptes partout dans le monde depuis les années 60. Danielle Boutin Turgeon en a utilisé les principes; pendant un an, elle a envoyé à une correspondante le détail d’une œuvre, et à son retour, elle a intégré l’enveloppe dans sa sérigraphie. « Les sérigraphies, au nombre de 12, possèdent une touche contemporaine et épurée », mentionne Micheline Plante, responsable de la galerie. Elles sont en noir et blanc avec des touches plus ou moins prononcées de rouge. Le timbre-poste est toujours présent, témoin du voyage postal parcouru. « Ce qui est important dans la démarche artistique de Danielle Boutin Turgeon est la rencontre avec quelqu’un, ajoute Micheline Plante. Elle raconte sa correspondance. » Chaque sérigraphie porte une histoire et titille l’imagination par sa poésie, par exemple dans la sérigraphie Voyage où le timbre-poste devient une valise, ou encore Histoire vraie 25 avril 1940 qui représente des hiboux et qui laisse le regardeur avec ses interrogations. Danielle Boutin Turgeon est fille de l’Abitibi. Née à Val-d’Or, elle a travaillé dans l’enseignement puis obtenu un baccalauréat en arts plastiques de l’UQAT. Elle a participé à de nombreuses expositions à travers la région. Elle habite Malartic où elle possède un atelier. Elle est aussi membre active de l’Atelier les Mille Feuilles, un centre d’art imprimé installé à Rouyn-Noranda. Sa mère est nulle autre que Ma-Reine Bérubé, artiste-peintre pionnière qui a défriché la route pour plusieurs autres artistes-peintres qui ont suivi. Le travail de Danielle fut plusieurs fois reconnu. Ses œuvres font partie des collections de la BAnQ, de Loto-Québec et du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda.
AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS JUSQU’AU 8 JANVIER, UNE EXPOSITION QUI PLAIRA À TOUTE LA FAMILLE…
De plus, beau temps, mauvais temps… Jusqu’au 30 décembre voyez les expositions :
Construire la pluie
Installation de Camille Bernard-Gravel
Centre d’exposition d’Amos 222, 1re Avenue Est, Amos 819 732-6070 exposition@ville.amos.qc.ca
Forêt noire
Estampe de Chantal Harvey
Musée canadien de l’histoire réalisée en partenariat avec le Musée J. Armand Bombardier
Heures d’ouverture mercredi au vendredi Du me de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h Fermé les lundis et les mardis
Ouverture spéciale : 19, 20, 27 décembre de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Fermés : 24 - 25 - 26 - 31 déc. et 1er - 2 janvier Grâce au soutien financier du
Peut-être ne verrez-vous plus jamais l’hiver de la même manière! 18 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
ARTS VISUELS 100 $ du pied carré à L’Écart
De l’art à grand coup de pieds ! jessica Lesage
L’art est le reflet de l’âme d’un artiste auquel on s’identifie. Un artiste qui, étrangement, nous comprend - ou est-ce nous qui comprenons l’artiste - et qui sait peut-être mieux exprimer nos émotions que nous-mêmes. Mais l’art a un prix. Un prix qui se vaut, mais qui peut parfois faire tourner les talons plutôt que les têtes. Grâce à 100 $ le pied carré, un événement annuel bénéfice organisé pour une 5e année par L’Écart.. . lieu d’art actuel, vous pourrez enfin assouvir votre impulsion (ou passion) sans aucun regret et peut-être mettre la main sur l’œuvre d’un artiste que vous admirez depuis quelque temps. « Cette année, quatre-vingt-dix artistes participent à l’exposition et parmi eux, environ soixante-quinze représentent le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, soit les cinq MRC. Tous bénévoles, ils choisissent de faire don de leur œuvre
spécialement imaginée pour l’occasion afin de soutenir la galerie. En quatre ans, trente mille dollars ont été amassés, ce qui a permis à L’Écart.. . lieu d’art actuel de poursuivre sa mission d’offrir des expositions gratuites au public tout en versant un cachet aux artistes invités », explique Sylvie Crépeault, adjointe à la coordination artistique. Mais attention, qui dit démocratisation de l’art dit aussi combat ! Le vernissage est le 16 décembre 2016, 19 h. La vente des tableaux débutera à 20 h 30. Or, vous serez quelques-uns à vouloir repartir avec un Doucet, un Crépeault ou un Berthiaume, par exemple ! Il n’en tiendra qu’au hasard, suite à un tirage au sort, ou à votre pouvoir de persuasion après une chaude négociation avec vos compétiteurs assoiffés d’encre et d’acrylique, pour savoir qui aura le privilège de repartir avec l’œuvre tant convoitée ! La stratégie ? Déterminer vos coups de cœur avant le vernissage, soit du 3 au 16 décembre 2016. Si par malheur vous deviez repartir les mains vides, dites-vous que vous aurez eu le plaisir de siroter autre chose que votre bon vieux latté au café du coin, en tissant des liens avec les artistes présents lors de cet événement tumultueux ! LECART.ORG
LES DERNIERS TERRITOIRES
RENÉ DEROUIN
2 DÉC. 2016 - 5 MARS 2017
ÉTUDES SUR L’ÉCHEC
MARC-OLIVIER HAMELIN 21 DÉC. 2016 - 12 MARS 2017
CRÉDIT : SCARO
Vous est-il déjà arrivé de rêver d’habiller vos murs des plus belles créations d’artistes de l’Abitibi-Témiscamingue ? Un après-midi, alors que vous sirotiez un latté au café du coin, elle vous a frappé ! Comme si elle vous choisissait, cette photo ou cette toile, ce brouhaha de couleurs a fait surgir en vous des émotions enfouies sans prévenir. Vous vous êtes approché de la créature quand, tout à coup, vous êtes passé à un cheveu de cracher votre gorgée en voyant le prix. Il vaudrait mieux attendre, c’est quand même une grosse dépense ! Ce jour-là, la seule monnaie qui sortit de votre poche fut celle qui paya votre boisson. En quittant, vous avez sans doute jeté un dernier coup d’œil à ce qui aurait pu orner votre salon, en vous répétant cette célèbre phrase du film culte Wayne’s World : « Un jour, elle sera mienne. »
BOUTIQUE
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BAL AU MUSÉE
3 FÉVRIER – 17 H À 2 H BILLET EN LIGNE
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L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 19
UN IMMIGRANT NOUS REGARDE
Quelque chose d’animal Fednel Alexandre
Je viens de terminer Avec le rêve pour bagage, le dernier Benoit-Beaudry Gourd paru le mois dernier aux éditions du Quartz. Il y a des chiffres, des chiffres et encore des chiffres dans ce livre trop maigre pour nourrir les ambitions de son auteur. C’est en effet un mince volume de moins de cent pages dont la première moitié sert à nous entretenir de l’immigration au Canada, au Québec et en Abitibi-Témiscamingue, avant de s’achever par une plongée dans le parcours de neuf immigrants dans l’autre moitié. Je viens donc de refermer ce livre en pensant à la dédicace que m’a faite Nicolas Lauzon le jour du lancement de son dernier recueil de poèmes. « Voici un peu de poésie pour trouver l’animal en nous », a écrit le poète. Eh oui ! il y a quelque chose d’animal en moi. Il y a quelque chose d’animal en chacun de nous. Ce qu’il y a d’animal en nous, c’est par exemple ce mouvement migratoire dépeint par Benoit-Beaudry Gourd, qui révèle notre désir de trouver un gîte où nous abriter, un climat plus clément où nous reposer, une terre plus fertile pour nous nourrir. Ce qu’il y a d’animal en nous, c’est aussi notre désir de marquer notre territoire, pour tenir l’Autre loin de notre gîte. Notre histoire est celle de cet incessant mouvement migratoire qui fait qu’un petit blond de Normétal et un jeune Zimbabwéen se partagent le même patrimoine génétique. Notre histoire, c’est celle du mouvement, du va-et-vient pour notre survie. Il paraît que les premiers hommes étaient des cueilleurs, des chasseurs, ce qui contredit formellement l’idée largement répandue du commerce du sexe comme le plus vieux métier du monde. Décidément, l’homme est un animal, politique, sans doute, mais avant tout mouvant. Notre vraie différence avec les animaux, c’est que ces derniers sont trop modestes pour revendiquer l’exclusivité de la raison. Le jour où cela changera, le monde ne sera plus le même.
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MUSIQUE
MÉDIAS ET SOCIÉTÉ L’art de marier musique et financement
Safia, genre.
Battle of the Bands… Une compétition à saveur régionale
Louis-Paul Willis
Par féminisme, on entend généralement quelque chose de désuet, mais surtout quelque chose de négatif et, somme toute, de honteux et répréhensible. Après tout, dans notre fabuleux monde occidental contemporain, les femmes peuvent voter, elles peuvent vaquer à leurs occupations, elles peuvent travailler, conduire, tomber en amour, etc. Bien entendu, la question se pose quant aux conditions au sein desquelles elles peuvent exercer ces libertés. Dès qu’on aborde cette épineuse question, on assiste à une levée de boucliers particulièrement agressive. Au Québec, nous assistons à des péripéties médiatiques récurrentes autour de ces questions. Après quelques semaines de discussions et d’échanges virulents sur la question de la culture du viol au sein de la sphère médiatique, notamment après les incidents déplorables s’étant déroulés sur le campus de l’Université Laval, on a pu voir se manifester les besoins criants pour le féminisme après ce qu’il convient de nommer « l’affaire Safia Nolin ». Lors du gala de l’ADISQ, la chanteuse s’est présentée affublée d’une paire de jeans et d’un t-shirt à l’effigie de Gerry Boulet, ce qui, couplé à son apparence moins alignée avec les canons classiques de la beauté féminine, n’a pas manqué d’attirer l’attention. Une vague de propos haineux a déferlé sur les médias sociaux, révélant une fois de plus que oui, nous avons encore besoin du féminisme pour penser les rapports entre les genres tels qu’ils sont représentés dans les médias visuels et dans la culture populaire. Qu’est-ce que le féminisme peut bien apporter? D’emblée, il met de l’avant un cadre de pensée permettant de questionner la façon dont les rapports entre les sexes et entre les genres sont façonnés par leurs représentations dans les médias. On voit apparaître ici la notion du genre, qui correspond de façon globale à l’identité sexuée et/ou sexuelle d’un individu. La culture visuelle, et les médias qui la diffusent, contribuent à construire les idées socialement acceptées de ce que sont la masculinité et la féminité. Le genre est attribué à l’individu – par exemple, de façon sans doute un peu stéréotypée : avant même la naissance d’un bébé, on verra les parents peindre la chambre rose ou bleue selon ce que l’échographie leur aura appris. Pendant l’enfance, certaines répressions seront exercées afin de s’assurer que l’enfant intègre bien le genre : on dira par exemple au jeune garçon de ne pas « pleurer comme une fille », ou bien on apprendra à la jeune fille de se comporter comme une petite princesse délicate qui ne doit pas se salir. Bref : le genre est une identité sexuée, et les idées qu’on se fait socialement du genre sont incroyablement rigides. Cette rigidité afflige les femmes beaucoup plus que les hommes. En effet, pour revenir au fameux gala de l’ADISQ, Safia Nolin s’est attiré des critiques d’une virulence qui n’aurait pas été présente si elle avait été un homme. Il y a d’ailleurs de nombreux exemples d’hommes s’étant présentés à ce gala avec un accoutrement similaire (jeans, t-shirt, casquette); et s’ils ont reçu certaines critiques dénonçant leur non-respect du décorum, il reste que ces critiques n’avaient rien à voir avec ce que nous avons pu lire récemment sur Safia Nolin. Non seulement a-t-on critiqué son non-respect du décorum, mais en plus, les internautes ont multiplié les commentaires désobligeants sur son physique et sur sa personnalité. Et cela, parce qu’elle est une femme et qu’on attend, de la part d’une femme, un comportement genré beaucoup plus en lien avec certains idéaux (plutôt arriérés) que nous entretenons sur la féminité. Donc non, le féminisme (et les études de genre) n’est pas dépassé; il est plus pertinent que jamais. Il ne s’inscrit pas en porte-à-faux contre les hommes (bien au contraire!), et il ne vise pas que les comportements des hommes. Après tout, le nouveau président élu des États-Unis a recueilli plus de 50 % du vote féminin, malgré son comportement ouvertement misogyne. Non seulement le féminisme est-il encore pertinent aujourd’hui, mais il risque de le devenir d’autant plus au fil des prochaines années!
Dominique Roy
Une nouvelle expression vient de faire son entrée dans le Petit dictionnaire du Témiscamingue. « Battle of the Bands : Concept original selon lequel la compétition musicale devient une source de financement pour une compétition sportive. » Comme toute expression populaire, une histoire des plus intéressantes se cache derrière celle-ci. Tout a commencé lors de l’annonce officielle informant la population que les Finales régionales des Jeux du Québec pour l’Abitibi-Témiscamingue, se tenant du 27 au 29 janvier 2017, auraient lieu à Rouyn Noranda, Notre-Dame-du-Nord et Témiscaming. Sachant que plus de la moitié des 12 disciplines au programme allait se dérouler à Témiscaming, il était devenu évident que la ville devait faire preuve d’originalité côté financement afin d’accueillir les 1200 jeunes qui y étaient attendus. C’est en pleine séance intensive de remue-méninges que fut lancée l’idée de Battle of the Bands, un concept qui existait à Témiscaming il y a bien longtemps de cela. En fait, il s’agit d’une compétition pendant laquelle des groupes musicaux s’affrontent. Chacun offre une prestation et un vote détermine le groupe gagnant. La vente de billets pour assister à l’événement devient donc une source de financement intéressante. François Harrisson Gariépy, directeur des Loisirs et de la Culture à Témiscaming et diffuseur officiel de la Salle Dottori, raconte comment s’est déroulé le recrutement des groupes sur Facebook : « Il y était mentionné que les 4 groupes du Témiscamingue les plus rapides à s’inscrire participeraient à l’événement. Nous pensions devoir attendre quelques jours et relancer les inscriptions. » Surprise! Trois heures plus tard, sept groupes avaient déjà montré de l’intérêt. Ce sont donc Cletus Jones, Boolzeye, Boomerang et Drama Addicts qui feront exploser la Salle Dottori le 3 décembre prochain pour remettre sur pied le concept de Battle of the Bands. « Cletus Jones est un groupe très connu, tant dans le sud du Témiscaming qu’à North Bay, et qui interprète des covers variant de la pop au hard rock. Le groupe ressemble pas mal à Boolzeye. Ces deux formations interprètent des chansons en anglais. Boolzeye participe à de nombreux festivals dont la Foire gourmande et le Music Fest de Belleterre. Boomerang a la particularité d’être un band de 6 musiciens comptant 5 filles. Leur palette musicale est assez large, variant du country au rock en passant par la pop, majoritairement en anglais, mais avec quelques chansons en français. Drama Addicts est un groupe fort différent des 3 autres. Son matériel est 100% original. Le groupe s’est d’abord lancé dans le punk rock pour évoluer au fil des ans vers la musique indie. Il s’agira donc du seul groupe à ne pas chanter de covers », explique M. Harrisson Gariépy. En plus d’une bourse de 1500 $, le gagnant méritera un contrat d’engagement pour le spectacle de la Fête du Canada au parc du 75e, à Témiscaming, le 1er juillet prochain. Le vote du public présent comptera pour 1/3 de la note. Un jury évaluera les performances et la note de celui-ci comptera pour 2/3 du pointage final, évitant ainsi que les bands locaux soient favorisés en remplissant la salle de leurs amis. Déjà, le diffuseur de la Salle Dottori sait que Battle of the Bands sera de retour à l’automne prochain. Alors que la première édition sera exclusive aux groupes témiscamiens, la deuxième ouvrira la porte aux voisins lors d’une confrontation entre le Témiscamingue et une autre région dont l’identité sera dévoilée le 3 décembre. « Personnellement, je suis bien heureux que notre salle puisse contribuer au développement des groupes musicaux de notre région et proposer un concept original dynamique », confie l’homme derrière cette organisation. Battle of the Bands est donc loin d’être une expression éphémère. Au Témiscamingue, elle fera maintenant partie intégrante de notre vocabulaire.
En cette période de festivités, les administrateurs de la corporation régionale vous invitent à offrir la lecture en cadeau, et vous souhaitent de belles découvertes littéraires en 2017!
41 e éd ition 25 au 28 ma i 20 à Rouy n-Nora 17, nda. L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 21
POSTE D’ÉCOUTE
L’aventure peut commencer par
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22 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016
Impossible de passer sous silence ce dernier opus que Cohen aura légué au monde avant de tirer sa révérence. Enrobé dans un son de velours tout en retenue, à l’image du gentleman, c’est un album sombre et prophétique où l’homme pressent, avec philosophie, sa mort imminente. Il n’y a rien de flamboyant. Une musique lente et feutrée, en harmonie avec les 82 printemps du poète, sans pour autant manquer de richesse, de précision et d’ardeur poétique. Pour apprécier le travail, il faut s’éloigner des bruits du quotidien, s’asseoir et écouter. Les textes sont importants. On a l’impression de lire une lettre écrite par un ami, des confidences, en quelque sorte. C’est Adam Cohen, le fils, qui signe la réalisation, dans la continuité de Old Ideas et Ten New Songs. You Want it Darker est un album sobre mais dense. Si le poète se faisait vieux, sa lucidité face au genre humain, son sens philosophique et sa profondeur sont restés les mêmes. Son œuvre n’a pas d’âge, elle sera éternelle. Merci, Leonard Cohen. 5/5
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CALENDRIER CULTUREL DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
CINÉMA L’arrivée 2, 7 et 8 déc, Théâtre du Rift, VM Embrasse-moi comme tu m’aime, d’André Forcier 4 et 5 déc, Théâtre du Cuivre, RN
Les derniers territoires René Derouin Du 2 déc au 5 mars, Centre d’exposition de RN
Lalibaba 7, 14, 21 et 28 déc, 4, 11, 18 et 25 janv 2017, La P’tite Bouteille, Amos
Face à l’image Céline J. Dallaire Du 2 déc au 29 janv, Centre d’exposition de VD
La LIV 8 déc, 12 et 26 janv, Atrium de l’UQAT, VD
Un petit boulot Ciné-club Promovues 4 et 5 déc, Cinéma Capitol, VD
Entre les murs Édith Laperrière Du 2 déc au 29 janv, Galerie du Rift, VM
La reine-garçon, Mika Kaurismäki 12 déc, Théâtre du Cuivre, RN
Tableaux noirs Véronique Doucet Du 2 déc au 29 janv, Galerie du Rift, VM
Doctor Strange 9, 14 et 15 déc, Théâtre du Rift, VM
Crèches autour du monde Du 2 déc au 29 janv, Galerie du Rift, VM
Brésil à vélo Grands explorateurs 10 janv, Théâtre Télébec, VD 11 janv, Théâtre du Cuivre, RN
100 $ du pied carré Du 3 au 18 déc, L’Écart.. . lieu d’art actuel, RN
DANSE Spectacle de session d’automne StudioBLEU rythme & danse : Pantone 306 U 17 déc, Théâtre du Cuivre, RN EXPOSITION Pulsation rythmée Méoune, Caroline Blouin Jusqu’au 24 déc, Galerie Connivence, VD Perspective Rurale Alain Lévesque Jusqu’au 8 janv, Centre d’art Rotary, LS Forêt noire - Chantal Harvey Jusqu’au 30 déc, Centre d’exposition d’Amos Construire la pluie Camille Bernard Gravel Jusqu’au 30 déc, Centre d’exposition d’Amos Neige - Musée canadien d’histoire et Musée Armand Bombardier Jusqu’au 8 janv 2017, Centre d’exposition d’Amos
Études sur l’échec Marc-Olivier Hamelin 21 déc au 12 mars, Centre d’exposition de RN Sous l’écorce des mots de Kim Thuy GRIS : Pantone 423 U Viatour Berthiaume 14 janv au 12 mars Centre d’art Rotary, LS IMPRO HUMOUR SPONTANÉ Esquisse - Dereck Frenette 6 déc, Théâtre du Cuivre, RN 7 déc, Théâtre Télébec, VD 8 déc, Salle Desjardins, LS 9 déc, Théâtre des Eskers d’Amos Combat régional d’impro de l’Abitibi-Témiscamingue, LS VS Amos 10 déc, La P’tite bouteille, Amos LNI - La tournée 17 janv, Théâtre du Rift, VM 18 janv, Salle Desjardins, LS 19 janv, Théâtre des Eskers d’Amos 20 janv, Théâtre Télébec, VD 21 janvier, Théâtre du Cuivre, RN
La SIR-N 7 et 14, déc, 11, 18 et 25 janv, Scène Paramount, RN La SLI 1, 15 déc, 12 et 26 janv, Villa mon Repos, LS Les Volubiles Humour spontané 9 déc, Petit Théâtre du VieuxNoranda, RN LITTÉRATURE//CONTE Courtepointe culturelle Cercle de lecture de la Mosaïque 7 déc, 11 janv, Bibliothèque municipale de RN Heure du conte de Noël Pierro Labrèche 10 déc, Sous-sol de l’église de St-Mathieu-d’Harricana Une surprise pour Noël Heure du conte 10 déc, Bibliothèque municipale d’Amos Heure du conte 20 déc, Bibliothèque municipale d’Amos MUSIQUE Québec Redneck Bluegrass Project – lancement d’album 1er déc, Petit Théâtre du Vieux Noranda La liste de Noël - Trio BBQ 1er déc, Agora des arts, RN Tokyo - Ingrid St-Pierre 1er déc, Théâtre du Cuivre de RN 2 déc, Théâtre Télébec, VD 3 déc, Théâtre du Rift, VM
Grand concert de Noël Orchestre symphonique de l’Abitibi-Témiscamingue 3 déc, Église Christ-Roi, Amos 4 déc, Église St-Sauveur, VD 10 déc, Église de St-Brunode-Guigues 11 déc, Église St-Martin-deTour, Malartic Il était une fois la musique Tome 1 4 déc, Théâtre des Eskers d’Amos
THÉÂTRE Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran Éric Emmanuel Schmitt 5 déc, Théâtre Télébec, VD 6 déc, Théâtre des Eskers, Amos 7 déc, Théâtre du Cuivre, RN La ferme – Voltage Créations Théâtrales 8 déc, Agora des Arts, RN JEUNE PUBLIC
Le Simulatron concours de lipsync 10 déc, Scène Évolu-Son, RN
Atelier Noël en famille 11 déc, Centre d’exposition de VD
Concert de Noël Giorgia Fumanti 11 déc, Théâtre du Cuivre, RN Yves Lambert et SoCalled Lambert dans ses bottines 14 déc, Théâtre Télébec, VD 15 déc, Salle Desjardins, LS 16 déc, Théâtre du Cuivre, RN 17 déc, Théâtre du Rift, VM
Dunort 28 jan, Théâtre des Eskers, Amos
L’osstidtour Koriass, Alaclair Ensemble, Brown, etc. 16 déc, Théâtre Télébec, VD 17 déc, Salle Paramount, RN Klô Pelgag 16 déc, Cabaret de la dernière chance, RN Nabucco - Giuseppe Verdi 7 jan, Théâtre du Cuivre, RN Pascale Picard formule solo 21 jan, Théâtre Télébec, VD Alex Nevsky 24 jan, Théâtre du Cuivre, RN 25 jan, Salle Desjardins, LS 26 jan, Théâtre du Rift, VM 27 jan, Théâtre Télébec, VD Véronique Trudel en spectacle 27 jan, Sous-sol de l’église de St-Mathieu-d’Harricana Midi-musique du Conservatoire 27 jan, Conservatoire de musique de VD Saratoga et Sarah Toussaint-Léveillé 28 jan, Auberge Harricana, VD
PATRIMOINE Amos, regards en parallèles Jusqu’au 27 jan 2017, Société d’histoire d’Amos Célébrer 90 ans d’histoire par l’image : Rouyn-Noranda 1926-2016 Du 8 déc au 26 mars, Centre d’exposition de RN DIVERS Atelier d’initiation à l’origami 2 déc, Centre d’exposition de VD Nuit découverte 2 déc, Bibliothèque de Beaudry Marché de Noël 3 déc, Vieux Palais d’Amos 4 déc, Petit Théâtre du Vieux Noranda et Agora des arts Nuit découverte 16 déc, Bibliothèque municipale de RN Atelier d’initiation à l’inuktitut 16 nov au 14 déc, Centre d’exposition de RN Ateliers de peinture avec Martine Savard 11 jan au 8 fév, Centre d’exposition de RN
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016 23
24 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2016