DÉCEMBRE 2017 - JANVIER 2018 VOL 9 - NO 4
De tout cœur pour les Fêtes
5BOUTIQUE FICTIVE :
LA MODE RÉINVENTÉE
13 LA VERRERIE
DE LA MONTAGNE
16 FRESQUE GÉANTE
POUR ENJOLIVER SAINTE-GERMAINE-BOULÉ
C’EST LE TEMPS DE FAIRE TA DEMANDE D’ADMISSION SESSION AUTOMNE 2018 Agriculture // Création et nouveaux médias // Éducation // Études autochtones // Forêts // Génie // Gestion // Mines et eaux souterraines // Psychoéducation // Santé // Travail social
17 21 CIRCUIT TOURISTIQUE COUPABLES, VAL-D’OR SE RACONTE
UN SUSPENSE D’ISABEL VAILLANCOURT
ÉDITORIAL L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________
L’ÉTRANGE NOËL D’EBENEZER CALQ SI LES CRÉATEURS PEUVENT PUISER LEUR INSPIRATION DANS LE SOUFFLE DU VENT, ILS NE PEUVENT VIVRE DE L’AIR DU TEMPS.
LISE MILLETTE
Sous des liasses de paperasserie, les yeux asséchés par son écran cathodique qui affiche des courriels et des pièces jointes par centaines, Ebenezer CALQ est bien occupé et sans cesse sollicité par des demandes qui affluent. Un dossier de candidature, un renouvèlement d’appui, une demande de subvention, de l’aide financière réclamée, un peu d’oxygène pour une galerie d’art qui peine à joindre les deux bouts, une salle de spectacles qui espère un coup de pouce, un centre d’art qui croise les doigts. Ebenezer CALQ juge, tranche… expédie une réponse, accorde ses contributions et distribue aux quatre coins de la province ses aumônes.
La mine basse Tibi Témis savait néanmoins que même avec son armée de soldats qui portent avec fierté leurs espoirs comme des lances tenues à bout de bras, sans moyens, l’écho et le rayonnement ne sauraient être aussi puissants qu’espéré. Mais dans une région bâtie à mains nues, encore jeune de développement mais riche en histoires, il demeurait convaincu d’y parvenir.
Si les créateurs et artistes peuvent puiser leur inspiration dans le souffle du vent, ils ne peuvent, ni eux ni les diffuseurs culturels, vivre de l’air du temps.
Ebenezer CALQ s’était déconnecté de son poste de travail après l’expédition de son dernier bilan. Il ne pensait plus à Tibi Témis… Le dossier était clos depuis longtemps, et puis pourquoi se livrer à des justifications? Certes, c’est 168 450 $ de moins, mais une somme de plus de 1,2 million a été versée.
Certes, il est possible de revoir un budget à la baisse, de faire reculer le cran de la ceinture, de se dire qu’« on fera pareil avec moins, un miracle de plus est possible ». Ici, tout est possible. On vit bien avec huit mois d’hiver.
Aux quatre coins? A-t-il cette fois tourné les coins ronds? Ou raté le virage? Cette année-là, Tibi Témis a eu moins que ce à quoi il s’attendait dans son petit soulier pour Noël. Pourtant, du Cuivre aux Eskers, des rives du Rift au Centre Rotary, il n’y a pas eu de répit. En passant en revue tout ce qui a été fait cette année, tout ce qui a été présenté, Tibi Témis avait pourtant l’impression d’avoir rempli sa mission.
Ils composeront avec! Il ne leur suffit que de modifier quelques lignes comptables, se dit Ebenezer CALQ. Ce soir-là, CALQ ferma la porte, s’installa confortablement dans son fauteuil de velours pourpre et s’endormit. Contrairement au conte de Charles Dickens, il ne fut pas visité par les fantômes du Passé, du Présent et du Futur, ce sont plutôt des voix de différents porte-paroles, amis et élus qui appuient la culture qui sont venus auprès de lui pour sonner l’alarme…
Ses coffres un peu plus vides, Tibi Témis se promettait de poursuivre ses efforts, convaincu de la qualité du gisement de son sol. Ce sol qui a fait naitre des grands, des géants, des hymnes et des rimes aussi nombreux que les innombrables cimes qui se dressent dans ses forêts et qui jamais ne tomberont dans l’abime de l’oubli.
De tout le Québec, l’Abitibi-Témiscamingue a été la seule région à avoir obtenu un financement inférieur pour 2017-2018 de la part du CALQ. Moins pour Le Rift; moins pour le Centre d’art Rotary; moins pour Parallèle 48; moins pour le Théâtre des Eskers et le Théâtre du cuivre.
EN COUVERTURE
SOMMAIRE
LA TROUPE À CŒUR OUVERT DE LA SARRE PRÉSENTE UN PREMIER GRAND SPECTACLE MUSICAL DU TEMPS DES FÊTES ILLUSTRATION DU RUBAN KATEMANGOSTAR / FREEPIK
2 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
L’ANACHRONIQUE TÊTE CHERCHEUSE PAGE DES BÉNÉVOLES ENVIRONNEMENT TEL PÈRE, TELLE FILLE CULTURAT QUI NOUS SÉPARE DE PANACHE ET DE LAINE MALGRÉ LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE MÉDIAS ET SOCIÉTÉ LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE RÉGION INTELLIGENTE PREMIÈRES NATIONS MA RÉGION, J’EN MANGE CALENDRIER CULTUREL
4 5 6 7 8 8 10 12 18 24 25 27 28 30 31
Évidemment, il est possible de réévaluer les priorités, de faire passer une option devant une autre, de sursoir à la décision, d’accorder davantage de fonds ou pas…
N’empêche… Et s’il était possible de revoir un peu les chiffres. De reconnaitre un peu plus la valeur de l’exil créatif et de l’art nu des terres reculées? De croire que l’homme et son âme se nourrissent aussi de beautés secrètes, d’imagination sauvage, d’improbables rencontres entre le pinceau et des petits pots de peinture d’acrylique, de notes qui volent sur le dos d’une perdrix. Et si la guillotine remontait de quelques pieds le temps de prendre un grand respir? Et si on rêvait d’un peu d’air pour 2018?
JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Jérôme Adam, Anne-Marie Belzile, Vicky Bergeron, Lydia Blouin, Amélie Brassard, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossés, Maurice Duclos, Dominique Fortin, André Gagné, Tobi Gagné, Gaston A. Lacroix, Yvon Lafond, Philippe Marquis, Audrey McKinnon Richer, Lise Millette, Laurence Rivard, Dominique Roy et Dominic Ruel ___________________________________ COORDONNATRICES RÉGIONALES Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Marie Trépanier (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Véronique Filion (MRC Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVES Milène Poirier ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel, président, Marie-France Beaudry, vice-présidente, Véronique Gagné, Trésorière, Carolann St-Jean, Secrétaire, Fednel Alexandre, Guillaume Boucher et Anne-Laure Bourdaleix-Manin ___________________________________
THÉÂTRE 3 ARTS VISUELS 4, 5, 9, 16 ENVIRONNEMENT 7 MUSIQUE 7, 9 SOCIÉTÉ 10, 24 MÉTIERS D’ARTS 13 - 15 LITTÉRATURE 13, 19 - 22 PREMIÈRES NATIONS 23, 28 HISTOIRE 25 - 26
L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À LA UNE
DE TOUT CŒUR POUR LES FÊTES LISE MILLETTE
Afin de créer une ambiance de fête, la Troupe À Cœur ouvert propose Festivitas, une grande production à mi-chemin entre la comédie musicale et le théâtre qui tiendra l’affiche en décembre à La Sarre. Dans ce spectacle présenté du 21 au 30 décembre, 22 chansons transporteront les spectateurs dans différentes époques, du début de la colonisation jusqu’à nos jours. Sur scène, la troupe a réuni 55 comédiens, âgés de 7 à 85 ans, qui racontent et chantent l’histoire de la région.
Un spectacle de cette envergure, toujours selon le président, représente des mois de préparation, presque un an en fait, pour l’écriture, la planification et la conception des décors. Pour leur part, les comédiens ont amorcé leurs répétitions en septembre. La mémorisation des textes, des chansons et des pas de danse représente un ensemble complexe. Pour le volet théâtral, ils sont encadrés par Daniel Morin, directeur artistique et metteur en scène, alors que Jocelyne Beaulieu, directrice musicale, leur enseigne les chants. En ce qui concerne les pas de danse, le travail revient aux chorégraphes Geneviève Melançon et Janick Boissonneault. On pourrait presque croire à une formule Broadway en Abitibi, laissent entendre certains membres de la troupe! Il faut dire que ces acteurs de tous les profils s’apprêtent à remporter leur pari : à un mois du premier spectacle, déjà 1000 billets avaient été vendus pour Festivitas au ticketacces.net et à la Maison de la Culture de La Sarre (1 866 891-6342).
ENTREPRISE D’ÉCONOMIE SOCIALE C’est en 1982 qu’a été lancée La Troupe À Cœur ouvert. Au départ, le projet a été porté par des irréductibles du théâtre qui ont su propager leur enthousiasme et ont rendu possible la production de pièces de théâtre d’été. L’éventail s’est rapidement déployé pour ajouter des œuvres dramatiques et, plus tard, des spectacles musicaux. DANIEL MORIN, DIRECTEUR ARTISTIQUE ET METTEUR EN SCÈNE, ACCOMPAGNÉ DE JOCELYNE BEAULIEU, DIRECTRICE MUSICALE.
« C’est une manière de rendre l’art plus accessible en présentant le théâtre aux gens. Avec Le Paradis du Nord, il s’est même forgé une nouvelle fierté régionale », constate M. Renault.
« Ce sera très festif et avec une touche humoristique. Une belle façon de célébrer les centenaires que nous avons eus dans la région avec La Sarre, La Reine et Macamic », assure Donald Renault, président de la troupe, qui mentionne que si la joie des Fêtes est omniprésente, le texte n’épargne pas le caractère parfois rude et difficile dans lequel l’Abitibi-Témiscamingue a été bâtie.
La troupe n’est pas qu’un cercle d’initiés aux arts de la scène : il s’agit aussi d’une entreprise d’économie sociale.
Dans la peau des personnages se cachent des acteurs aux mille visages : des étudiants, des retraités, des travailleurs et des profs engagés qui ont tous décidé de se lancer dans cette folle odyssée de monter un grand spectacle du temps des Fêtes. De l’intérieur, certains comédiens expliquent que « c’est ainsi que grand-papa deviendra un acteur convaincant, que l’infirmière dansera comme une Geneviève Guérard et que le comptable garrochera “Le père Noël c’t’un Québécois” comme si leurs vies en dépendaient ».
C’est ainsi que la troupe ne porte pas que des fruits culturels, c’est aussi le moteur d’un engagement social et régional. Tant par des séries thématiques (avec le projet La vie au quotidien) que par la formation d’une relève culturelle avec l’École des Arts de la scène, parrainée depuis 2008 par la troupe. L’école se donne pour champ d’exploration le théâtre, la comédie musicale, le chant, la musique, la danse et les arts, autant de disciplines que de mentors disponibles.
« La troupe montre qu’il est possible de créer des maillages entre l’économique et la culture », insiste le président.
Exposition du 24 novembre au 14 janvier Vernissage : 24 novembre 17 h
ENTRÉE GRATUITE Mardi au vendredi : 10 h à 17 h Samedi et Dimanche : 13 h 30 à 16 h LERIFT.CA LERIF
La lumière chez nous Peinture Carol Kruger (Béarn)
Maquettes Patrimoniales du Témiscamingue Antonio Loiselle, Yvon Ringuette et Gilles Amesse
Vitrine Photo : Vol de nuit Benjamin Perron (Ville-Marie)
Galerie Découverte : L'animal amphibologie Diane Desrochers (Fabre)
L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 3
L’ANACHRONIQUE
ARTS VISUELS
LE HASARD POUR PRÉSENT
LES FÊTES AU RIFT EN FORMULE 100 % RÉGIONALE LISE MILLETTE
PHILIPPE MARQUIS
Nos vies, organisées à outrance, ont tout pour nous couper de la vie. Profitant d’un peu de temps libre présentement, je ne peux que percevoir les barreaux dressés entre nous. Ils n’ont rien de matériel. Une prison, intégrée dans nos intimités, nous isole de la part de merveilleux offerte naturellement par les coïncidences! Nous sommes détachés de nos rythmes. Notre être s’harmonise de moins en moins tant avec l’autre qu’avec soi. Un simple exemple pour m’expliquer. Nous, les humains, sommes des mammifères au même titre qu’un lynx, un écureuil ou un cheval. Or, ceux-ci, à l’arrivée de l’hiver, ralentissent leurs activités. Le soleil s’absente, la nature gèle et beaucoup hibernent.
Envie de plonger dans la mémoire du temps? Pour les Fêtes, le Rift expose des maquettes patrimoniales du Témiscamingue réalisées par Gilles Amesse, Yvon Ringuette et feu Antonio Loiselle. Ces miniatures reproduisent différents lieux de Ville-Marie et de Saint-Édouard-deFabre, dont le quai public de 1906, le vieux couvent, la gare et le vieil hôpital. « La maquette du vieil hôpital a été faite à l’échelle. Son auteur, M. Ringuette, a mis plus de 350 heures à la réaliser pour le centenaire de Ville-Marie », précise Jean-Yves Parent, de la Société d’histoire du Témiscamingue.
Nous sommes aussi faits ainsi, mais nos activités ne se modèrent en rien. Au contraire : les enfants vont à l’école, le neuf à cinq nous prend au lasso et le quotidien nous malmène. Le même horaire, pratiquement les mêmes gestes, les mêmes loisirs et le même parcours pour aller travailler. Ce qu’on appelle la routine. Nos journées s’allongent à contrario des heures d’ensoleillement. Nous sommes essoufflés au solstice d’hiver. Noël passe de fête à source de stress. En migration vers le printemps, voilà qu’advient la dépression saisonnière de mars. Les plus fortunés s’en sauveront en s’endettant pour le Sud. Les autres, quant à eux… Tout est prévu, tout se calcule, notre temps est compté. Nous sommes formatés. Il n’y a rien de naturel à cela. Pour nous enraciner solidement à la communauté, nous avons besoin de rencontres nombreuses et variées. Il nous faut du temps pour parler à l’autre, le comprendre et apprendre de lui. Sans ces conditions, notre espace devient aussi pauvre qu’un sol qu’on aurait bourré d’engrais chimiques des années durant. Une terre ainsi exploitée est vide de vie. Notre quotidien comme notre planète en font tout autant.
Outre les bâtiments, six navires « mouillent » dans la galerie de Ville-Marie. Là encore, il s’agit des reproductions fidèles de six bateaux à vapeur ayant circulé sur le lac Témiscamingue entre 1885 et 1925, des œuvres réalisées avec minutie par Gilles Amesse. Ces maquettes sont aussi un prélude à une autre exposition à venir, celle de la biennale de l’art miniature, qui suivra à l’été 2018.
DES ARTISTES LOCAUX À L’AFFICHE
Que faire? Se laisser aller autant que possible! La manière dont on aborde alors la journée devient tout autre, sans bousculade cérébrale. Une rencontre imprévue n’est plus un obstacle pour empêcher d’arriver à temps, mais une rencontre. Et pourquoi prendre toujours le même chemin? Pourquoi s’assoir toujours au même endroit et avoir toujours le même point de vue? Pourquoi trainer l’odeur ennuyante du quotidien, alors qu’il est possible de le parfumer de nouvelles opportunités?
Le Rift héberge également, jusqu’en janvier, les peintures de Carol Kruger, de Béarn. L’artiste connue pour ses œuvres sculpturales s’est aussi mise aux pinceaux et présente La lumière de chez nous.
Vous déambulez en suivant votre instinct. Le souvenir d’une connaissance traverse vos pensées comme une feuille tombe d’un arbre. Au moment de franchir une rue, cette personne vous salue en souriant. Oui, c’est bien le fruit d’un drôle de charme. Il tombe de l’arbre sans qu’on sache pourquoi et atterrit au bon endroit. Je sais que vous avez gouté, de différentes façons, à des moments de ce genre. Cela advient davantage lorsque l’esprit se libère, quand la routine est cassée.
À la Galerie Découverte, l’artiste Diane Desrochers, de Fabre, offre quant à elle une relecture du monde animal, comme si des animaux couchés sur la toile émanaient des sentiments et des émotions.
Pour Noël, bien sûr, mais surtout pas seulement pour Noël… à l’avenir, je nous invite à nous offrir le hasard pour présent!
Le quatrième invité de cette exposition est le sociologue-photographe Benjamin Perron, originaire de Ville-Marie, qui habite maintenant Montréal. Dans la vitrine photo, Vol de Nuit présente neuf photos… de mouches à pêche.
« Ses toiles sont ni plus ni moins que la valorisation des petites choses, la beauté du quotidien dissimulée dans des moments tout à fait banals », résume Émilie B. Côté, coordonnatrice du Rift.
« Je dirais qu’il s’agit de peinture animalière non conventionnelle, presque abstraite », suggère Mme Côté.
Joyeuses surprises et bonne année!
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« Il avait reçu ces mouches à pêche en héritage et il a décidé de les photographier sur fond noir en exposition lente. Il en ressort des couleurs et des textures de sorte qu’au final, ces photos deviennent un hommage posthume, mais aussi la valorisation du détail et du travail de l’artisan derrière ces mouches », avance Émilie B. Côté. Il sera possible de visiter ces nouvelles expositions 100 % régionales de la Galerie du Rift jusqu’au 14 janvier, selon l’horaire habituel.
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TÊTE CHERCHEUSE
MÉTIERS D’ART
BOUTIQUE FICTIVE : REGARD RÉEL ET DIFFÉRENT LISE MILLETTE
LE PIRE DES MONDES
DOMINIC RUEL
Dans une formule trio inusitée, les artistes Lana Greben, Caroline Arbour et Suzanne Blais unissent leurs forces pour La boutique fictive, présentée au Vieux-Palais d’Amos jusqu’au 28 février 2018. « Cette boutique est une œuvre-installation. Les visiteurs sont invités à prendre part à un parcours dans lequel les objets sortent de leur contexte commercial et marchand », explique Lana Greben. Ce projet collaboratif réinvente la mode, ou plutôt change le regard que l’on pose sur elle. Après tout, comme le dit Mme Greben, « la couture populaire est quelque chose de fragmenté ». Ainsi, l’œuvre de l’une se superpose à celle de l’autre. Il en résulte un collage dans lequel se marient vêtement, bijoux et dessins. Les agencements, les mannequins, la mise en scène, tout laisse croire que le résultat final relève du jeu ou de l’audace de dire que les conventions, les tendances et la logique marchande n’existent pas. « Nous avons chacune notre vision rassemblée de la mode et ce que nous voulions, c’est jeter un regard différent en mélangeant les époques », explique Caroline Arbour. L’une de ses pièces favorites de l’exposition est un petit guerrier, installé à l’entrée. « Ce petit guerrier se dresse là, avec une ceinture d’appâts comme s’il était allé à la chasse. Et ce sont les bijoux qui sont présentés comme des appâts. Plus loin, il y a un mannequin enfant qu’on appelle notre petit lapin et la mise en scène d’une salle d’essayage avec des vêtements virés à l’envers. C’est une manière de voir nos créations autrement et les dessins de Lana deviennent eux aussi des personnages », raconte Caroline Arbour. Une fois l’exposition terminée, les objets retourneront sur les étalages ou dans les présentoirs de SCARO (Caroline Arbour), exception faite de quelques pièces tirées de la collection personnelle de Suzanne Blais, propriétaire de la boutique Frèrot Sœurette d’Amos, qui souligne cette année ses 50 ans.
Dans nos cours de philo au cégep, plusieurs d’entre nous avons lu Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Lecture difficile. C’est l’histoire d’une société mondialisée, où tous les humains sont créés en laboratoire. On prédétermine leurs comportements, aptitudes et talents. On crée des classes, on établit une hiérarchie. Vision futuriste de la société de consommation, projection pessimiste des progrès technologiques et génétiques. On se console en se disant que c’est de la sciencefiction, on attend la version pour le cinéma, peut-être tournée par Spielberg. Je termine un livre passionnant, que j’ai barbouillé à coups de lignes de surligneur et de notes au stylo, Homo deus : une brève histoire de l’avenir, écrit par Yuval Noah Harari. Ce n’est pas un roman, malheureusement. C’est une enquête et une réflexion riche sur le destin de l’être humain. Lecture inquiétante. Harari débute de façon positive. Il applaudit l’être humain à deux mains. Quoi qu’on en dise, l’homme a fait reculer les grands fléaux de l’histoire. Il n’y a plus de grandes épidémies naturelles, les famines se font de plus en plus rares (l’obésité tue plus de gens!) et la guerre se limitera de plus en plus à des conflits régionaux. Comme l’écrit Harari lui-même, « ceux qui soutiennent que le monde de 2016 est aussi affamé, malade et violent que celui de 1916 perpétuent cette vision défaitiste séculaire ». L’avenir sera rose! On est fiers de nous! Mais l’histoire a horreur du vide. L’être humain aura d’autres projets : l’immortalité, le bonheur et la divinité. Non heureux et comblé d’avoir fait reculer la mort, l’homme voudra l’éliminer, tout simplement. Non content de vivre plus longtemps, dans des conditions qui s’améliorent globalement, il voudra effacer le malheur, la dépression, la tristesse. C’est commencé déjà avec les pilules! On pourrait rire. Se dire que nous serons morts depuis longtemps. Non. Les géants de l’informatique financent des projets troublants, dignes des Frankenstein, Robocop ou, justement, du Meilleur des mondes. C’est ce qu’ils veulent faire : façonner une humanité nouvelle. Grâce au génie biologique, pour augmenter les capacités des corps organiques, au génie cyborg, qui fusionnera le corps humain aux machines, ou encore à l’intelligence artificielle. Ainsi donc, aveuglé par l’humanisme et le « tout-à-Internet », appuyé par les multinationales et encouragé par le capitalisme, l’homme s’attaquera à l’immortalité et au bonheur. Quitte à transformer radicalement l’humain et la vie. Parce que Harari le dit : « Homo Sapiens perd le contrôle. » Ses algorithmes chassent les humains du marché du travail et placent la richesse dans les mains d’un petit nombre. Ses outils technologiques de plus en plus poussés déshumanisent la vie en société. Ses banques de données et le data l’effaceront de la vie utile, comme il l’a fait avec bien des animaux, d’ailleurs. C’est le futur imparfait, « l’intelligence sans la conscience », écrit l’auteur. Le pire des mondes.
L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 5
LE COEUR DE L’INDICE
BÉATRIZ MEDIAVILLA, BÉNÉVOLE À LA RÉDACTION, ROUYN-NORANDA
CHRISTIAN PAQUETTE, BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION, LORRAINVILLE
DOMINIQUE ROY, BÉNÉVOLE À LA RÉDACTION, TÉMISCAMINGUE
ANNE-MARIE LEMIEUX, BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION, ROUYN-NORANDA
Dans quel contexte êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien?
Comment et quand êtes-vous devenu bénévole pour L’Indice bohémien?
Comment êtes-vous devenue collaboratrice pour L’Indice bohémien?
Comment êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien?
Ma collaboration à L’Indice bohémien vient d’un désir de m’engager concrètement dans le soutien de la vie culturelle de notre région. J’ai besoin de vivre des expériences culturelles variées et c’est possible chez nous. Cinéma, littérature, musique, arts visuels, théâtre, etc. Il y a tant de bouillonnement culturel qu’il m’apparaissait évident et nécessaire de soutenir cette pratique d’une façon ou d’une autre. Écrire dans L’Indice bohémien en est une façon concrète et intéressante puisqu’elle laisse des traces, ce qui est aussi important dans une perspective d’archivage et de devoir de mémoire.
À la demande de Véronic Beaulé (Commission culturelle au Témiscamingue), je fais la distribution et la promotion du journal dans ma localité et dans le Moyen-Nord de l’Ontario depuis maintenant 3 ans.
Il y a quelques années, j’écrivais une chronique littéraire chaque mois dans le journal Le Reflet témiscamien. À cette époque, Chloé Beaulé-Poitras faisait partie du conseil d’administration de L’Indice bohémien. C’est après avoir lu l’une de mes chroniques qu’elle m’a envoyé un courriel me demandant si j’avais le gout de joindre l’équipe de L’Indice à titre de collaboratrice. J’adore écrire. J’ai donc décidé de tenter l’expérience. Je me souviens de mon premier article, paru en octobre 2011, qui portait sur l’ouverture officielle de l’ateliergalerie-boutique Scratch, située sur la rue Sainte-Anne à Ville-Marie. Depuis 6 ans, j’écris donc des articles pour L’Indice de façon sporadique.
J’ai commencé à la distribution au tout début de L’Indice bohémien, à sa première parution. Ma fille, Ariane Gendron, était membre du conseil d’administration, qui à force de travail, a su relever ce défi un peu fou que de publier gratuitement un journal culturel, notre Voir abitibien. En devenant bénévole, je voulais faire une toute petite part pour ce journal important pour la région. Sans l’implication de plusieurs bénévoles, L’Indice ne pourrait pas continuer.
Que représente le journal pour vous? Pour moi, L’Indice bohémien, c’est avant tout un rendez-vous mensuel avec ce qui se passe en Abitibi-Témiscamingue. Comme on ne peut pas être partout à la fois, ce journal culturel m’informe et me rapporte des nouvelles sur la culture d’ici. Un vrai journal en vrai papier qui m’accompagne un mois durant, pendant que je déjeune ou que je prends un café. Il m’invite aussi à découvrir des lectures, des artistes et des saveurs. Je consulte de plus en plus sa version Web dans mon travail et mes recherches. En puisant dans les archives, on peut trouver une mine d’informations fort pertinentes. Finalement, L’Indice bohémien soutient aussi ma pratique artistique en gardant les traces des regards de mes pairs sur mon travail. Toujours important et inspirant.
Pourquoi trouvez-vous important de vous impliquer? Il faut soutenir la communauté artistique en région par toutes sortes de façons. Ma façon à moi est d’aider à la distribution. Ce que j’aime particulièrement dans L’Indice, c’est que les 5 MRC de la région y sont représentées. Mon souhait serait de lui assurer le soutien financier afin de poursuivre ce beau travail. Comment résumeriez-vous L’Indice bohémien en quelques mots? C’est une vitrine sur le monde culturel de l’Abitibi-Témiscamingue.
FIÈREMENT BOHÉMIEN
Que représente L’Indice bohémien pour vous? Pour moi, L’Indice bohémien a plusieurs significations. C’est une source précieuse de renseignements sur l’actualité culturelle. En fait, c’est le reflet du dynamisme culturel de l’Abitibi-Témiscamingue. Notre territoire regorge de talents artistiques et d’activités. Il suffit de lire une seule édition de ce journal pour s’en rendre compte. C’est une belle visibilité pour nos artistes. L’Indice, c’est également la preuve que notre région dispose de ressources incroyables puisque ce journal réussit à faire beaucoup avec peu de moyens. J’y vois une forme d’éducation inclusive.
Décembre, famille, festin et étincelles Musique, neige et chandelles Janvier, une page blanche à débuter À vous tous : Joyeuses Fêtes et le meilleur pour la prochaine année!
6 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
Qu’aimez-vous le plus dans L’Indice bohémien? J’apprécie les éditoriaux, les articles des collaborateurs, la présentation des offres culturelles, même les recettes. Je souhaite pour l’avenir beaucoup de stabilité à l’équipe permanente et bénévole sans quoi la pérennité du journal serait menacée. Comment résumer quelques mots? Un plus essentiel!
L’Indice
en
ENVIRONNEMENT
L’AVENIR DES ÉVÈNEMENTS EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
MAURICE DUCLOS, ÉCO-CONSEILLER DIPLÔMÉ © UQAC
Dans une édition précédente de L’Indice bohémien, nous avons vu ce que pouvait être un évènement écoresponsable et les principaux avantages pour les évènements de la région à prendre un virage plus écologique. Pour que leur évènement devienne écoresponsable, les organisateurs doivent aller plus loin que la simple poubelle. Dans une approche de gestion environnementale, il faut observer différents principes : repenser ses besoins (ex. : avons-nous vraiment besoin d’un nouveau décor avec des matériaux neufs chaque année?), réduire sa consommation, réutiliser les produits, recycler les matières, valoriser les déchets (ex. : inclure des bacs pour la collecte des matières organiques [compostage] et enfouir ce qui reste [idéalement le moins possible]). Ce principe de gestion écologique demande aux organisateurs une meilleure organisation dès le premier jour de planification du prochain évènement. Cela exige de faire un effort différent et de se poser des questions différentes afin de réduire son empreinte écologique.
Centre d'exposition de Val-d'Or 600, 7e Rue Val-d'Or (Québec) J9P 3P3
CORPORÉITÉ EN DÉPRISE sous le commissariat de Carmelle Adam
du 8 décembre 2017 au 28 janvier 2018
DON ET ABANDON LE SEXE COMME PARCELLE D’ÉTERNITÉ Karine Hébert et Louis Brien BIENTÔT HORS D’USAGE / OUT OF ORDER Pascale Archambault IMAGINARIUM POESIS 3 François Grisé
DÉFIS POUR LES ORGANISATEURS D’ÉVÈNEMENTS Le défi de l’engagement : l’engagement des membres du comité organisateur à vouloir mettre en place des mesures pour entreprendre le virage écoresponsable est capital. L’engagement des dirigeants est la source du changement. Le défi budgétaire : le financement des mesures à mettre en place pour une meilleure gestion environnementale n’est pas forcément une évidence pour plusieurs organisateurs. Non, ce n’est pas gratuit que gérer, traiter et trier les « déchets » lors d’un évènement. À cet égard, je tiens à souligner l’initiative du FME d’instaurer des frais de 0,50 $ sur chaque billet vendu. Cette somme est destinée à la gestion environnementale de l’évènement. Le FME est le 1er évènement en Abitibi-Témiscamingue à procéder de la sorte. Le défi de l’amélioration continue : une fois les premières mesures mises en place (ex. : la gestion responsable des matières), les organisateurs doivent poursuivre le virage vert en favorisant la réduction de la consommation, la réutilisation des produits et la valorisation des matières organiques (revoir plus haut les principes). C’est ainsi qu’une importance est accordée aux verres et aux bouteilles réutilisables, à la minimisation des décors, à l’élimination de la vente de bouteilles d’eau à usage unique, à l’offre de nourriture locale et/ou bio, à la promotion évènementielle sur le Web (moins de programmes en papier), etc. La liste des mesures et gestes est aussi longue que celle des impacts de chaque décision prise par le comité organisateur.
Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :
Luxure, Karine Hébert, 2017 © Mélanie Hétu
FÉLICITATIONS AU FGMAT Le Festival des Guitares du Monde en Abitibi-Témiscamingue a remporté le prix Excellence Tourisme dans la catégorie « Publicité à la télévision ou vidéo publicitaire ». Le Festival a également été choisi coup de cœur du public. L’Indice bohémien se réjouit de ce succès et félicite chaleureusement le FGMAT!
PASSER DES INTENTIONS À L’ACTION Pour entreprendre ou poursuivre un virage écoresponsable, il existe une panoplie d’outils, de formations et de services pour les organisateurs qui ne sont pas forcément des spécialistes de la gestion environnementale d’évènement. Le CQEER est une référence en la matière au Québec. Le GÉCO l’est aussi pour l’Abitibi-Témiscamingue. Un jour à la fois, un geste à la fois, nous allons tous finir par prendre le #viragevert : nous sommes tous des écocitoyens « en développement ». Le plus important est de le faire… pas juste d’y penser. Bon virage!
PIXABAY
Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!
L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 7
TEL PÈRE, TELLE FILLE
CULTURAT
CULTURAT, UNE DÉMARCHE QUI RAYONNE ANNE-MARIE BELZILE
Ensemble, on peut faire de grandes choses… et faire parler de nous. Alors que CULTURAT souligne son 5e anniversaire, la démarche attire l’attention d’organismes internationaux. Elle a en effet fait l’objet d’une présentation lors de la Global Conference on Jobs & Inclusive Growth : Partnerships for Sustainable Tourism, organisée entre autres par l’Organisation mondiale du tourisme, qui se tiendra du 27 au 29 novembre 2017 à Montego Bay, en Jamaïque.
À L’INFINI Je viens de comprendre l’infini! C’est toutes les choses que l’on n’a pas finies et en automne, il y en a beaucoup.
La démarche a été retenue comme étude de cas par l’organisation de l’évènement, qui s’intéresse aux meilleures pratiques de développement durable dans l’industrie touristique. La directrice générale de Tourisme AbitibiTémiscamingue, Randa Napky, accompagnée du professeur en gestion du tourisme à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et directeur du Centre d’excellence des destinations, François Bédard, a eu pour mission d’en expliquer les fondements lors d’un atelier sur les industries créatives, les valeurs culturelles, la diversité et le patrimoine comme outils de développement durable.
JOSIASGOB
Jusqu’au 30 décembre
Nouvelle programmation des expositions 2018 dès le 19 janvier !
L’AIR DU TEMPS
Éloïse Plamondon-Pagé
GASPÉSIE HUMAN LESS, LA TRILOGIE
Guillaume D. Cyr et Yana Ouellet
C’est parce qu’elle mobilise toute une population et génère des résultats concrets que la démarche intrigue. Selon un récent sondage Léger, 91 % des citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue considèrent CULTURAT comme un projet de société. Le sondage a aussi révélé que 69 % des 147 982 citoyens ont posé un geste concret pour s’inscrire dans la démarche CULTURAT. Ils considèrent que la démarche contribue à augmenter le sentiment de fierté (93 %), l’appartenance à la région (89 %) et la qualité de vie (77 %). À ce jour, 60 municipalités, 7 conseils de bande et 17 organismes de développemen ont signé la charte de participation à CULTURAT. Depuis 2012, ce sont plus de 450 projets et initiatives qui ont été réalisés. C’est toute une population qui s’est mobilisée pour exprimer l’unicité de la région à travers les arts et la culture.
« C’est un honneur de me faire la voix de ce mouvement collectif. Nous pouvons être fiers, vraiment fiers, du chemin parcouru. Nous sommes toujours plus beaux, plus animés, plus intrigants, plus attrayants. Les résultats du sondage donnent des ailes. C’est puissant! Nous allons continuer. Nous travaillons depuis plusieurs mois sur la planification stratégique de CULTURAT. Nous avons hâte de la présenter à la population », conclut Randa Napky.
MA NUIT SANS ÉTOILES LOUISE HUDON, POÈTE DE LA SARRE
222, 1re Avenue Est | 819 732-6070
Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h
8 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
Saurez-vous comprendre mes mots ? Un poème à travers mes maux Pour vous faire savoir mon départ, Un écrit sous forme d’un fairepart.
Respectez ma nuit sans étoiles. Sur la mer mon bateau à voiles, Rempli des trésors de ma vie, S’éloigne du rivage, sans bruit.
Je vous aime tant, fille et mari, Malgré toutes mes intempéries. Et vous autour de ma personne, Vos sentiments en moi rayonnent.
Mon souvenir dans votre cœur, Alors que mon âme est ailleurs, Permet d’exister très longtemps. Je demeure au-delà du temps.
PHOTOGRAPHIE
BACON AND SCRAP JÉRÔME ADAM
La petite salle du Prospecteur accueille l’exposition photographique Bacon and scrap de Julien Poirier et Nancy R. St-Laurent, tous deux détenteurs d’un baccalauréat en arts visuels. Ils sont également propriétaires de l’épicerie gourmande La Tanière, située sur la 3e Avenue à Val-d’Or. Bacon and scrap est une collection privée qui contient en grande partie des photographies de 2008, des images que les artistes ont conservées après leur bac. Le concept de l’expo en est un marginal, puisque les éléments ne sont pas choisis en raison de leur beauté esthétique, mais pour leur laideur. Une belle laideur formée de récits du quotidien dans lesquels on retrouve une connexion entre les éléments présents et les odeurs perceptibles, formant des moments profondément vrais. La qualité technique des clichés n’est, selon eux, pas excellente et ils l’assument pleinement. Même que cela permet un plus grand rapprochement avec la réalité et le moment présent. Tout le processus est sans prétention et incite ceux qui verront l’exposition à se connecter avec les photos d’une manière plus personnelle. « Les gens ont la fâcheuse habitude de chercher à comprendre au travers l’artiste, alors que nous nous donnons des images aux gens en disant : “Faites ce que vous voulez avec.” », comme le mentionnent si bien les deux artistes qui se lancent dans ce projet sans attentes.
L’OPTISHOW, LE CONCOURS JEUNES TALENTS DES 6 À 17 ANS LA RÉDACTION
Le Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) revient cette année avec l’Optishow, un concours de variétés pour les moins de 18 ans. « Avec les émissions comme La Voix Junior, faire un spectacle de variétés devient un incontournable. Cette année, les participants qui seront sélectionnés pourront bénéficier d’une aide extérieure pour peaufiner leurs numéros. Par exemple, un jeune qui fait du diabolo sera coaché par un professionnel de cirque. Cela pourrait créer des étincelles et un véritable gout de poursuivre », a annoncé Mélissa Drainville, directrice générale du FRIMAT. Les participants sont invités à présenter un numéro de leur choix : danse, magie, chanson, numéro de cirque d’une durée maximale de 5 minutes. Toutes les avenues sont ouvertes, dans le style et dans la langue de leur choix. Des prix de présence de 2000 $ et la chance de monter sur la scène sont en jeu. Les auditions se tiendront le dimanche 21 janvier, à la salle Les Insolents du Centre culturel de Val-d’Or. L’inscription doit toutefois être effectuée avant le 17 janvier auprès de Mme Drainville au 819 527-6852. L’Optishow sera présenté le 18 février 2018 à 13 h 30 à la salle Félix-Leclerc.
DIX TERRITOIRES, UN MÊME VOYAGE
FINISSANTS UQAT
8 DÉCEMBRE 2017 -18 FÉVRIER 2018
DIX TERRITOIRES, UN MÊME VOYAGE
FINISSANTS UQAT
8 DÉCEMBRE 2017 -18 FÉVRIER 2018
CHELSEA GREENWELL 8 DÉCEMBRE 2017 -18 FÉVRIER 2018
CHELSEA GREENWELL 8 DÉCEMBRE 2017 -18 FÉVRIER 2018
LA SCULPTURE DANS TOUS SES ÉTATS
30 JUIN – 12 MARS 2018
LA SCULPTURE DANS TOUS SES ÉTATS
30 JUIN – 12 MARS 2018
Le nom Bacon and scrap a été choisi comme référant direct à la culture populaire et à la classe moyenne, quasi pauvre. Ce titre évocateur ainsi que le contenu qui en découle ont pour mission de démocratiser l’art, de rendre les œuvres plus accessibles pour ceux qui n’ont pas d’études en arts et de briser la vitre qui semble séparer les artistes des gens « normaux », puisque tout le monde est artiste à sa manière dans un domaine qui le touche plus personnellement. Nancy et Julien ont toujours préféré créer pour pouvoir toucher une masse de gens et non un groupe restreint de docteurs en art et leur circuit fermé. Sans élitisme, donc, ils partagent ce qui les touche pour faire ressentir des émotions et des sensations à ceux qui le voudront bien. Présentement très occupés avec leur projet qu’est La Tanière, ils n’ont plus beaucoup de temps pour créer. Cette exposition est peut-être – ou peut-être pas – leur dernier salut au domaine de l’art visuel, eux qui n’ont aucune idée où cela les mènera. Cependant, ils créent de bien d’autres façons avec la boutique, car l’artiste est bien près de l’entrepreneur. Que ce soit par les vidéos et les photos publicitaires, la présentation des produits et de la boutique ou simplement l’essentiel de produire et de vendre, leur côté artistique est toujours présent. Découvrez le très intéressant travail d’artistes et d’entrepreneurs de chez nous.
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L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 9
LEVONS NOTRE VERRE À LA VIE! AUDREY MCKINNON RICHER
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23 NOVEMBRE AU 7 JANVIER 2018
ANTARCTICA ARNOLD ZAGERIS
11 JANVIER AU 25 FÉVRIER 2018
LES SEPT GRANDS-PÈRES
L’odeur du cipaille, des pâtés et des desserts qui se préparent quelques jours en avance. La fébrilité dans l’air à l’arrivée de grand-maman qui vient passer quelques jours à la maison. Les innombrables fous rires en famille. L’abondance de nourriture, de santé, d’amour et de moments précieux. Ce sont les premiers souvenirs qui me viennent en tête lorsque je pense à Noël. Ensuite s’empare de moi un sentiment de nostalgie, puisque cette période de l’année n’est plus pareille depuis le décès de ma mère. Trop souvent, nous tenons ces instants irremplaçables pour acquis. Nous oublions que personne n’est immortel. Cette année, certaines personnes savent que ce sera leur dernier Noël alors que d’autres ne s’en doutent pas. C’est lorsque l’on vit une perte que l’on réalise que l’on doit prioriser chaque seconde avec nos êtres aimés. Et de l’importance d’affectionner le plus beau des cadeaux dans ce monde imprévisible. Le bonheur se retrouve dans le présent, dans les rires et les petits plaisirs de la vie. Savourez chacun de ces moments. Nous sommes chanceux et riches d’être ici et de vivre chaque seconde. Cette année, soyons reconnaissants et levons tous notre verre à ce merveilleux miracle qu’est la vie!
FRANK POLSON VERNISSAGE: JEUDI 11 JANVIER, 17 H EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE
CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2282 HEURES D’OUVERTURE MARDI AU VENDREDI : 13 H À 17 H ET 19 H À 21 H SAMEDI ET DIMANCHE : 13 H À 17 H
ENTRÉE LIBRE RENSEIGNEMENTS SUR NOS ACTIVITÉS : WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA
UN ÉVÈNEMENT À INSCRIRE DANS LE CALENDRIER CULTUREL? INSCRIVEZ-LE AU CULTURAT.ORG.
VILLE DE LA SARRE - CULTURE ET VIE COMMUNAUTAIRE
TYPO : Bebas Neue
10 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
BLEU : Pantone 306 U
GRIS : Pantone 423 U
RÉTROSPECTIVE CULTURELLE 2017 L’ARTISTE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE JANA STERBAK, DONT QUELQUES ŒUVRES SERONT EXPOSÉES À L’ÉTÉ 2018 AU MA DE ROUYN-NORANDA, EST LA LAURÉATE 2017 DU PRIX PAUL-ÉMILE-B
L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE MARQUANT LES 50 ANS DE CARRIÈRE DE LOUISA NICOL
LE DÉMÉNAGEMENT ÉVITÉ DES CARIBOUS DE VAL-D’OR
MURALE DE ROUYN-NORANDA
EN 2017, LE CENTRE D’EXPOSITION DE ROUYN-NORANDA EST DEVENU LE MA MUSÉE D’ART
LE TRAIN DU 100 E DE LA SARRE
PHOTO : ARIANE OUELLET
OSISKO EN LUMIÈRE
150 E DU CANADA AU FORT TÉMISCAMINGUE
PHOTO : HUGO LACROIX
PHOTO : PARCS CANADA
L’OEUVRE DE MARGOT LEMIRE, DE LA MOTTE, SOULIGNÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE RÉGIONAL EN TOURNÉE PHOTO : CATHERINE LORD
LE COMÉDIEN ET ARTISTE SAMIAN TIENT L’AFFICHE D’HOCHELAGA, TERRE DES ÂMES
NOUVELLE MARQUISE POUR LE RIFT DE VILLE-MARIE
RICHARD DESJARDINS L’ALBUM HOMMAGE DE 117 RECORDS ET LE SPECTACLE EXTÉRIEUR DU FME
LE POW-WOW DE PIKOGAN
L’INDICE BOHÉMIEN S’EST RENDU À AMOS, LA SARRE, VAL-D’OR, ROUYN-NORANDA ET VILLE-MARIE EN GRANDE TOURNÉE RÉGIONALE
L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 11
DE PANACHE ET DE LAINE
LE BEAU SAPIENS DE NOÉ GABRIEL DAVID HURTUBISE
Pour le temps des fêtes, question de me détendre les phalanges, j’ai cru bon de vous offrir quelques petits détails croustillants sur une histoire ancienne : le Déluge. Nous connaissons tous assez sommairement l’histoire de l’arche de Noé, transmise aux générations plus ou moins chrétiennes depuis Mathusalem (son grand-père, à Noé). Je dis « assez sommairement » pour être gentil, manière d’éviter d’avouer qu’on n’y connait que dalle, comme au reste d’ailleurs. Eh bien, que le Seigneur nous fasse don de Sa miséricorde, car figurez-vous qu’on raconte cela aux jeunes enfants. L’air de rien, comme s’il s’agissait d’une fable, on s’empresse de dire : « Regardez ce couple de girafes comme il est mignon, en croisière avec des éléphants. » Pourtant, c’est bien de reproduction animale dont il s’agit, et même de concubinage, parbleu!
LE CAPITAINE ET SON AMIE Avant d’en venir aux faits, quelques précisions s’imposent sur ce navigateur qu’on nomme « consolation ». D’abord, rien de moins que six pages après avoir créé le monde, le Dieu de l’Ancien Testament en avait déjà assez de l’humanité. Il fallait noyer ces êtres trop violents, recommencer sur de nouvelles bases. Un seul fidèle devait être épargné : Noé, descendant d’Adam. Au moment du déluge, il avait alors l’âge honorable de 600 ans. Un homme d’expérience qui vécut jusqu’à 950 ans, soit plusieurs éternités. Ensuite — et c’est là un fait peu connu — on sait que l’homme fut un éminent biologiste (par déduction). Après s’être assuré que la cale contenait un couple de tous les genres, espèces et sousespèces de cucurbitacées, mouches drosophiles et zooplanctons, il put enfin lever l’ancre. Le plus difficile devait être de dormir sur cette décision. Vraiment, il charriait avec lui un duo de toutes les mouches et de tous les singes hurleurs de ce monde, de quoi se mélanger les pinsons, et pourtant! Avec du recul, on appellerait ça de la gestion de projet, sans aucun doute. Cela dit, abordons le croquant. Parce que oui, Noé devait effectivement embarquer avec lui un couple de chaque machin grouillant sur Terre. D’accord, le beau geste. Toutefois, si on pousse le raisonnement plus loin — et c’est là le clou de l’affaire — il était lui aussi accompagné. Figurez-vous qu’on en parle dans la Bible. Dans le but de sauver son espèce, Noé se trouvait effectivement en compagnie de son sapiens favori : une femme-femelle, oui.
LA PREMIÈRE NOUVELLE HUMAINE Le fait est qu’on n’en parle pas beaucoup. Elle est certainement membre des grands oubliés de l’histoire, comme le pauvre cocher de Marco Polo, les nombreux gouteurs de Staline, le père (absent) de Freud, le vrai cheval né à Troie (balèze, la bête)... Nous disions? C’est ça, la femme de Noé, oui. Sachez qu’elle n’a pas de nom dans la Bible, c’est simplement « la femme de l’autre ». Elle, la première humaine, anonyme. Pour vrai de vrai, des siècles de recherches dans les écrits! Rien, c’est scandaleux. D’un autre côté, on peut se dire que cela a quelque chose de poétique. Elle est l’humanité nouvelle, dans sa totalité. On dit d’Ève qu’elle est la mère de toutes les mères, alors je dis qu’elle est la femme du renouveau. Elle avait surement de beaux grands yeux gris, pour pleurer la mort des naufragés. Remarquez qu’elle aurait le droit d’être tout à l’envers aussi, d’avoir les cheveux bleus et les yeux blonds. On ne sait pas. Chose certaine, Noé n’était vraiment pas seul. Ah, et la liste des membres de l’équipage n’est pas terminée. À bord, il y avait aussi ses trois fils : Sem, Cham et Japhet. Puis, la cerise sur le sundae, ses « belles-filles ». Le récit laisse entendre que ces belles seraient issues d’une union précédente. Un lecteur averti remarque que cela signifie que les fils ne sont pas liés à elles par le sang. Vous voyez un peu le portrait? Pour le reste, on est fort évasif (et poétique) : « Puis le Seigneur ferma la porte derrière Noé. » (Gn 6.16) Ils naviguèrent dans le néant pendant 150 jours et ne mirent pas le pied à terre avant l’année d’après. Vraiment, on nous mène en bateau. Cessons de passer un beau sapiens à nos enfants avec des histoires d’animaux rescapés; qu’on les informe plutôt sur les longues croisières.
12 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
MÉTIERS D’ART
CONTE
DE VERRE ET DE MAGIE
MOKO À SON OURSON DE FILS
DOMINIQUE FORTIN
DANIEL GAGNÉ
Nancy Couturier, l’âme de la Verrerie de la Montagne de Ville-Marie, tente l’aventure du Web grâce à sa toute nouvelle boutique en ligne. Depuis 2009, l’engouement pour les bijoux de verre made in Témis s’est sans cesse renouvelé et grâce à cette vitrine qui s’ajoute, l’entreprise témiscamienne continue de se développer à vive allure.
Tu sais, mon petit, même si nous sommes bien confortables sous cette belle neige blanche qui nous isole de la froidure, tout n’est pas si simple pour nos voisins.
Au cours des deux dernières années, Nancy Couturier a longuement mijoté l’idée d’avoir sa boutique en ligne. Sans doute inspirée par les trois ados qui l’entourent, elle conçoit bien l’importance de miser sur une présence active sur la toile pour sa PME. « Ma passion, c’est mon gagne-pain. Si je ne veux pas que ça arrête, je dois penser à développer d’autres méthodes pour vendre mes créations. »
Les familles sont souvent le portrait de leur société, et c’est dans cet univers que chacun de ses membres a appris à vivre, à communiquer, à faire comme les autres le plus souvent. Dans ces conditions, pas étonnant qu’il soit mal vu d’être trop différent.
TOBI
Dernièrement, dans la grande famille des oiseaux, j’ai bien vu que le désaccord était important. Aucun d’eux ne chantait sur la même note; en fait, leurs chants ressemblaient plus à des cris. Je les ai observés souvent cette année; les couleurs de leurs plumes, leurs habitudes, leurs discours, leurs besoins… tout les divise à première vue. De toute évidence, ils ne s’entendent pas sur la façon de porter leur plumage, qui peut le faire, quand, où et pourquoi.
DOMINIQUE FORTIN
Heureusement pour eux, ils ont tous des ailes pour se reconnaitre, ce qui n’est pas donné aux poissons, aux couleuvres et à nous, les ours.
Plusieurs heures de travail ont été nécessaires pour que la boutique virtuelle soit conviviale et simple à utiliser. L’artiste a choisi de mettre d’abord ses bijoux en valeur et a profité de l’occasion pour présenter ses plus récentes créations. « Mes nouvelles collections proposent des pièces uniques et elles sont offertes autant en ligne qu’à la boutique de Ville-Marie. La créativité a été au rendez-vous lors des derniers mois et je suis vraiment fière de ce que je présente cet automne. » Ainsi, les clients pourront découvrir les montres, boucles d’oreilles, bracelets et bagues qui sortent tout juste du grand four de l’atelier-boutique, situé à quelques pas de la célèbre grotte de Ville-Marie. Ils retrouveront aussi les classiques de la Verrerie tels que les fameuses boucles d’oreilles style clou offertes dans plusieurs formats et couleurs. « J’aime arriver avec du nouveau, mais je ne perds pas de vue les valeurs sures sur lesquelles la réputation de la Verrerie s’est bâtie. », ajoute Nancy Couturier. Bien que la boutique en ligne devienne une sphère importante de l’entreprise, la Témiscamienne précise que jamais elle ne fera de concession sur l’aspect humain de son travail. La rencontre avec la personne à la recherche d’un coup de cœur demeure plus gratifiante pour l’artiste que n’importe quelle considération pécuniaire. « Les bijoux, ça ouvre le cœur. » Elle rappelle qu’elle a dû besogner dur pour développer sa clientèle. « J’ai la chance de pouvoir compter sur une base d’inconditionnels de la Verrerie. Certaines personnes, se rappelle-t-elle, venaient m’acheter des bijoux quand je créais dans mon sous-sol, au tout début. » En assistant au va-et-vient quotidien de la Verrerie de la Montagne, on réalise que ce désir de proximité et de sensibilité pour les gens qui viennent à sa rencontre est la signature authentique d’une artiste qui mesure encore l’énorme privilège de voir ses œuvres choisies et portées. La boutique virtuelle n’est que le plus récent projet de Nancy Couturier. Qui sait ce qui émergera de sa créativité la prochaine fois. Parallèlement à la promotion de ce nouvel espace en ligne, l’artiste se prépare à emballer ses pierres précieuses pour les apporter aux tables du Marché de Noël de Rouyn-Noranda le 3 décembre, au Petit Théâtre. > VERRERIEDELAMONTAGNE.COM
Je suis mal placé pour comprendre ce qui les inquiète autant, surtout que chez nous, il n’est pas utile de vivre en groupe : nous sommes des indépendants et de plus, nous dormons la moitié de notre vie. Il y a peu de temps, dans l’enclos des dindes, j’en ai remarqué une qui devait constamment se battre contre les autres, simplement parce qu’elle n’avait pas le même point de vue sur le rôle des hirondelles, sur l’attitude méprisante des rapaces du coin, sur l’indifférence des pinsons. À ma grande surprise, elle a tissé des liens incroyables avec un groupe d’oies sauvages auquel elle s’identifie plus qu’à sa propre famille. Je l’ai vue se baigner avec la bande, tenter de voler grâce à l’aide d’une d’entre elles; je crois même qu’elle est capable de parler leur langage. Le problème pour cette pauvre dinde, c’est qu’elle s’est mise à rêver d’aller plus haut, d’aller plus loin, de voyager, ce qui la coupe de la réalité de ses frères et sœurs. Elle est bien seule maintenant… seule comme une dinde! Son besoin de réfléchir et la solidarité des oies sauvages lui ont donné toutes les forces nécessaires pour surmonter ses barrières naturelles. Il y a peu de temps, je l’ai vue voler sur des distances qu’aucune dinde n’arrive à franchir habituellement; de plus, en enduisant ses ailes de graisse d’oie, elle arrive à se baigner, à flotter comme les autres! Elle va en étonner plusieurs à ce rythme. Chuuuttt! Écoute! Ce sont des oies en vol que l’on entend. Elles ont retardé leur départ comme jamais auparavant. Brisons l’entrée de la tanière! Il faut les voir passer sous les étoiles de ce ciel d’hiver. Regarde! En avant, en chef de file… la dinde! L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 13
SUGGESTIONS DE CADEAUX RÉGIONAUX
117 RECORDS
MC DESIGN
LES CHOCOLATS MARTINE FROMAGERIE LA VACHE À MAILLOTTE
CONSTRUCTION BENJAMIN LECLERC INC.
VERRERIE DE LA MONTAGNE
117 RECORDS
Desjardins (CD 15 $ et vinyle 30 $) Achat en magasin ou au hommagedesjardins.bandcamp.com + Vivant - Lubik, CD 15 $ Achat chez tous les disquaires ou au lubik.bandcamp.com
MC DESIGN
Bijoux artisanaux MC Design, entre 5 $ et 30 $ MCDesign-bijoux artisanaux sur Facebook | 819 739-8510 | mcdesignbijoux@hotmail.com
FROMAGERIE LA VACHE À MAILLOTTE
Boites de dégustation, la classique et la régionale, à partir de 22 $/boite Achat dans les supermarchés et épiceries spécialisées de la région vacheamaillotte.com | 819 333-1121 | info@vacheamaillotte.com
14 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
LES CHOCOLATS MARTINE
La Framboise chocolat au lait + la Framboise chocolat noir, 3,99 $/chacune Achat dans les épiceries, dépanneurs, pharmacies, boutiques spécialisées et à la chocolaterie | chocolatsmartine.com | 819 622-0146 | info@chocolatsmartine.com
CONSTRUCTION BENJAMIN LECLERC INC.
Cartable, le plaisir du bois, 100 $ 501, chemin Petit-Nédélec Sud, Notre-Dame-du-Nord constructionbenjaminleclerc.com | 819 723-5291 ou 819 629-5145
VERRERIE DE LA MONTAGNE
Bijoux en verre, montre 85 $, bracelet 60 $, bague 25 $, boucles d’oreilles de 15 $ à 25 $ et collier 30 $ et plus. Atelier-boutique de la Verrerie : 3, rue de la Montagne, Ville-Marie verreriedelamontagne.com | 819 622-7268 | nancy_couturier@hotmail.com
SUGGESTIONS DE CADEAUX RÉGIONAUX
FRIVOLE BIJOUX
CORCOVADO
LA FABRIQUE DE GEPPETTO
LA FABRIQUE 72
LUCILLE BISSON, AUTEURE
CORCOVADO
ANNIE ARSENAULT
Produits équitables : thé, café, chocolat, sucre. Artisanat, foulards et livres d’occasion, Foulard 5 $, livre 8 $, tablette de chocolat 4 $, chocolat chaud 8 $, sucre 7 $ et café 16 $. 83, rue Gamble Ouest, Rouyn-Noranda | csicorcovado.org | 819 797-8800 librairie@csicorcovado.org
LA FABRIQUE DE GEPPETTO
FRIVOLE BIJOUX
Huiles essentielles doTerra, 100% pures et thérapeutiques Différentes gammes de produits contenant des huiles essentielles Facebook/L’essentiel avec Annie | 819 493-1194 | a.arsenault39@hotmail.com
Marque-verres, colliers et boucles d’oreilles, à partir de 20 $ etsy.com/ca-fr/shop/frivolebijoux | Facebook/bijouxfrivole | 819 442-1607
LUCILLE BISSON, AUTEURE
Série de romans jeunesse, tomes 1, 2, 3 et 4, 16,95 $ chacun Achat dans les librairies agréées, les grandes surfaces et les pharmacies. lucillebisson.com | 819 355-2033 | info@lucillebisson.com
Album de photos en bois personnalisé, choix de couleurs et de modèles, 60,23 $ 10, rue Notre-Dame Est, Lorrainville | info@fabriquegeppetto.com
ANNIE ARSENAULT
LA FABRIQUE 72
Papier peint adhésif, 128 $ pour 2 rouleaux de 8’ lafabrique72.ca | info@lafabrique72.ca
L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 15
Concours - poètes recherché(e)s En février, la poésie sera à l’honneur dans L’Indice bohémien. Nous invitons nos lecteurs et lectrices à nous faire parvenir, d’ici le 15 janvier, un court poème inédit. Une sélection sera effectuée pour publication dans le numéro de février. Sortez vos rimes, vos mots tendres, vos rêves et vos espoirs. Envoyez vos textes à redaction@indicebohemien.org ou par la poste à :
UNE FRESQUE COLLECTIVE GÉANTE À SAINTE-GERMAINE-BOULÉ LISE MILLETTE
Il aura fallu deux ans à Huguette Caron pour réunir tout le matériel nécessaire à la réalisation de sa fresque collective de Sainte-Germaine-Boulé, en Abitibi-Ouest. Cette œuvre, sur laquelle figurent notamment le grand rouet et plusieurs édifices de la ville, a été assemblée grâce à l’implication intergénérationnelle avec des participants âgés de 5 à 95 ans. « Nous voulions mettre à l’honneur notre milieu et notre identité », a commencé Mme Caron.
Concours de poésie – L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5
L’idée initiale a été lancée lors des Journées de la Culture en 2015. L’ancienne enseignante, aujourd’hui retraitée, avait imaginé une sorte de grande murale fabriquée avec des bouchons de plastique. Sa cueillette et ses efforts de récupération se sont étendus « à la grandeur de l’Abitibi-Ouest », clame-t-elle fièrement. Mario Tremblay, organisateur communautaire de Sainte-Germaine-Boulé, raconte que les bouchons ont afflué par centaines : « Je suis allé porter des sacs à la résidence pour personnes âgées du Domaine de l’Hirondelle. Certains y ont plus de 90 ans. Je leur avais proposé de faire le tri par couleurs. Non seulement ils ont trié ce que j’avais apporté, mais ils en ont redemandé! » En cours de projet, afin de s’assurer que l’œuvre résiste au temps et aux intempéries, d’autres matériaux se sont ajoutés, dont le bois et l’aluminium. Cet apport a permis à d’autres talents de Sainte-Germaine-Boulé d’être mis à contribution. « Le projet nous a permis d’aller chercher plusieurs personnes », ajoute Mme Caron.
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En tout, trois panneaux mesurant de 12 pieds de longueur sur 8 pieds de largeur ont été érigés et le rouet d’aluminium y occupe une place de choix. La fresque finale a été dévoilée lors des Journées de la Culture 2017, mais il faudra patienter jusqu’au printemps 2018 pour observer de près cette œuvre qui sera installée sur le chemin J.-Alfred Roy, près de la galerie La Belle Germaine et tout près de l’école.
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16 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
LE MONDE SELON MODÈRE
CIRCUIT TOURISTIQUE VAL-D’OR VOUS RACONTE SON HISTOIRE LISE MILLETTE
La recette à succès fait des petits. Les Productions du Raccourci ont été approchées pour développer le même concept, mais à la sauce valdorienne. Le fruit de cette adaptation sera présenté à l’été 2018. Les touristes et curieux pourront prendre part à un nouveau circuit historique théâtral qui défilera dans les rues du centre-ville de Val-d’Or l’été prochain. Il y aura donc de l’animation sur la 3e Avenue, à proximité du Centre d’amitié autochtone, du bar Le Prospecteur, de l’église Saint-Sauveur et la petite église orthodoxe, entre autres. Brigitte Richard, directrice du service culturel de la Ville de Val-d’Or, est déjà convaincue du potentiel du projet auquel prend aussi part l’Office du tourisme et des congrès de Val-d’Or. La première mouture sera lancée en 2018, mais déjà on prévoit de reprendre le tout en 2019 et en 2020. « Nous comptons tenir douze représentations par saison estivale », suggère Mme Richard. Forte de ses années d’expérience avec le circuit d’Amos, Véronique Filion pilote le projet avec enthousiasme. « Depuis 3 ans, on faisait des statistiques pour connaitre la provenance des gens qui participaient à Amos et 25 % des personnes venaient de Val-d’Or. La Ville de Val-d’Or a fait des démarches auprès de nous et les astres se sont alignés », explique Véronique Filion. Ces dernières semaines, ses lectures lui ont permis de découvrir plusieurs faces cachées de Val-d’Or : ses fondateurs, ses premiers habitants, sa vie trépidante et même ses bagarres de taverne. Les textes aborderont plusieurs sujets : les immigrants venus de l’Europe de l’Est, les Premières Nations et les gens qui fuyaient la guerre et qui sont arrivés par bateau à Montréal, où ils ont été recrutés pour travailler trois ans dans une mine. Mais il y aura plus, assure Brigitte Richard. « Nous voulons mettre en valeur notre centre-ville et différents aspects historiques, mais aussi souligner l’apport des femmes. Une petite couleur un peu plus féministe, d’autant que notre Société d’histoire est en train de réaliser un projet sur les femmes qui ont construit Val-d’Or, mais qui sont restées un peu dans l’ombre même si elles ont contribué au développement économique de notre ville », dit Mme Richard. Au-delà du déplacement des foules dans la rue pour révéler différents visages de la ville, l’exercice devient une curiosité publique avec ses groupes de visiteurs qui se déplacent en bloc d’un point à l’autre avec une bande de comédiens, soutient Véronique Filion. D’ailleurs, pour rendre possible ce parcours déambulatoire qui mène les gens d’un point A vers un point B, il faudra recruter plusieurs comédiens. « Et tous de Val-d’Or, insiste Véronique Filion, nous devons trouver des comédiens et des musiciens pour accompagner les déplacements des visiteurs et recréer des scènes. Avec Amos vous raconte, c’est 60 comédiens qui sont impliqués! » Et Véronique Filion insiste : il faudra des hommes. « Les filles sont souvent plus nombreuses à s’inscrire, mais il y aura beaucoup de personnages masculins. Et pas forcément que des professionnels. Dans Amos vous raconte, j’ai plein de gens qui n’avaient jamais fait de théâtre de leur vie. En fait, nous recherchons deux grandes qualités : être disponible et capable de parler fort. Ça peut même être un beau projet de famille. » L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 17
MALGRÉ LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE
L’ÉNIGME DU RETOUR CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS
Le Centre d’exposition d’Amos vous souffle ses meilleurs vœux… et vous invite à passer à La Boutique pour y trouver une grande variété de produits faits par des artistes et artisans de la région !
LAURENCE RIVARD
Dans le métro de Montréal, des affiches vantent les évènements culturels de Rouyn-Noranda, tandis que le McDonald’s du centre-ville de Val-d’Or a fait la une du Journal de Montréal cet été parce qu’il était forcé de fermer, faute d’employés. Vu de Montréal, on sait deux choses sur l’Abitibi-Témiscamingue : il y a des festivals et il y a de la job en masse! Pourquoi cela n’est-il pas suffisant pour attirer plus de jeunes en région? C’est LA question à laquelle de plus en plus d’entreprises, d’organismes et de municipalités de la région tentent de répondre. C’est aussi la question que je me suis posée. Cela fait maintenant 4 ans que je n’habite plus la région. Je considère que ma perception de ce qu’est l’AbitibiTémiscamingue en ce moment se situe exactement entre celle d’une jeune qui habite la région et celle d’une personne qui n’y a jamais mis les pieds. De toute évidence, la région ne réussit pas à rayonner suffisamment au-delà de la réserve La Vérendrye pour séduire les jeunes du reste du Québec. Si on peut blâmer en partie le manque d’intérêt des médias nationaux pour les régions, la manière dont on tente de vendre la région a aussi sa part de responsabilités.
PLUS QUE DE LA MAIN-D’ŒUVRE
QUELQUES IDÉES… Les œuvres débordantes de couleurs de Renée Carrier. Les papiers marbrés de Denise Blais. Un grand choix de bijoux inusités dont les collections Scaro. Les peluches réconfortantes de Johanne St-Pierre. Des arts décoratifs et de la table de l’Atelier Ric’Art. Des mitaines et foulards pour vous tenir bien au chaud!
Il faudrait tout d’abord cesser de parler en termes de main-d’œuvre lorsqu’on parle de stratégie de peuplement. Un individu est d’abord un citoyen, puis un travailleur. Confondre les deux termes nous condamne à être une région dont la vitalité dépend des aléas du marché de l’emploi. Si notre objectif est d’assurer la vitalité de la région, il faut offrir aux gens de réels avantages à vivre en AbitibiTémiscamingue. De toute manière, le marché du travail a changé. L’emploi n’est plus le seul critère des jeunes pour déterminer où s’établir. Selon Annick Dostaler, agente de migration à Place aux jeunes, le rapport de force entre chercheur d’emploi et employeur a changé pour les 25 ans et moins : « Les jeunes savent qu’ils peuvent travailler partout au Québec. Il faut alors tenter de les attirer plutôt avec des incitatifs. » Il est révolu le temps où les municipalités ne servaient qu’à gérer le déneigement et la collecte de déchets! Nos collectivités doivent séduire les nouveaux venus autrement.
LES LIMITES DE L’ÉVÈNEMENTIEL La promotion de nos évènements culturels est extrêmement bénéfique sur l’image que projette la région, notamment en ce qui a trait au tourisme. Cependant, l’impact de l’effervescence culturelle sur les flux migratoires de la région est difficile à démontrer. Si l’on aspire à être plus
ET BIEN PLUS ENCORE,
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18 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
qu’une destination vacances en vogue, il faudrait plutôt miser sur le continu, sur la vie de tous les jours. C’est là qu’entre en scène le milieu de vie. Mais il ne suffit pas de vanter nos grands espaces pour se distinguer : miser sur des projets de transport actif, d’urbanisme intégré à l’environnement et de démocratie participative permettrait d’augmenter la couverture médiatique positive à l’extérieur de la région. Il faut surtout expérimenter et innover, puis faire de cette créativité l’image de marque de la région. Plus il y aura d’initiatives ayant des effets positifs sur nos collectivités, plus la couverture médiatique extérieure risque d’être positive.
SORTIR DU STATUQUO En ce moment, d’un point de vue extérieur, on n’a pas vraiment l’impression de manquer le bateau. Aux dernières élections municipales, dans 42 municipalités de la région, les maires ont été élus sans opposition, soit 65 % des maires de la région. Cela est très dommage, surtout l’on considère que le progrès et l’audace sont rarement issus du statuquo. Revenir maintenant ou plus tard, ce sera de toute manière encore pareil. Dans un rapport de recherche intitulé La ville de demain, l’économiste et urbaniste Catherine Marchand présente les objectifs à poursuivre pour devenir... la ville de demain! Un des objectifs s’intitule « Identité et créativité ». Si le développement d’un sentiment identitaire fort est souvent nommé dans les stratégies pour attirer et garder les jeunes en région, celui de la créativité n’est, à mon avis, pas suffisamment exploité. Pourtant, tel que l’indique Catherine Marchand, ces deux concepts sont intimement liés : « L’identité peut sembler une qualité ancrée dans le passé et le présent, moins dans l’avenir. C’est pourquoi il est proposé d’y adjoindre la créativité, cette aptitude à imaginer, à construire, à mettre en œuvre de nouvelles façons de faire, de produire, de gérer, d’occuper et d’aménager l’espace [...] Ainsi, identité et créativité allient le passé, le présent et l’avenir. »
PLUS QU’UN MOYEN D’ATTIRER DES GENS À VENIR S’ÉTABLIR Plus on favorise la créativité et la curiosité des gens, plus on valorise les projets portés par ces citoyens, plus ceuxci développent un sentiment d’appartenance fort à leur milieu et se sentent interpelés par les enjeux du territoire. Finalement, c’est en se souciant du bienêtre des citoyens actuels qu’on réussira à attirer et à garder les gens en région.
LITTÉRATURE
De l’idée à la librairie, Charline Desrosiers
LES NUITS DÉCOUVERTES
QUI SONT LES GENS QUE NOUS RENCONTRONS?
LYDIA BLOUIN
Le jeudi 2 novembre était une nuit particulière à la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda. En effet, 19 adolescents de 11 à 14 ans ont eu la chance de participer à l’activité Nuits découvertes, réalisée en collaboration avec la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda, la Ville de Rouyn-Noranda et le Réseau BIBLIO, visant à faire découvrir les différents services offerts dans une bibliothèque.
GASTON A. LACROIX
Lauréate du Prix littéraire jeunesse TéléQuébec 2017 pour son texte intitulé L’homme de l’aéroport, la jeune élève amossoise Charline Desrosiers a de quoi faire mousser la fierté de son professeur de français.
C’est par une activité d’initiation aux mangas, animée par Stéphanie Leroux et jumelée à un atelier de création mangas avec Alain Bergeron, que les adolescents ont approfondi leurs connaissances sur cet art japonais. « J’adore les mangas. C’est, entre autres, ce qui m’a poussée à m’inscrire à cette activité », explique l’une des participantes. Par la suite, Alain Bergeron a transporté les étudiants dans un village fictif en présidant le célèbre jeu Les loups-garous de Tiercelieux. Même les moins friands de jeux de société ont été satisfaits : « Au début, je n’aimais pas trop le jeu, mais à la fin, je voulais juste y jouer », a déclaré l’un d’entre eux. Plus tard, les jeunes ont pu visionner des courts métrages d’horreur tournés dans le cadre du programme Arts, lettres et communications du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. Du maïs soufflé offert par Vidéo Super Choix, des bonbons commandités par le dépanneur Ultramar et des wraps du Freshii ont permis aux adolescents d’égayer autant leurs papilles que leurs pupilles.
À constater la maitrise de la langue, l’originalité et les rebondissements de l’intrigue, peu de ses lecteurs seront surpris de voir en cette jeune fille de 15 ans une future tête d’affiche littéraire abitibienne. Elle vient tout juste de terminer son premier trajet : de l’idée à la librairie.
LE TEXTE Revenant de Paris, dans un aéroport entre deux vols pour rejoindre l’Abitibi, l’héroïne fait une rencontre qui deviendra l’essence d’un bien étrange voyage. Le lecteur est tenu en haleine par une intrigue soutenue qui lui fait découvrir Tessa, jeune auteure qui est à fignoler la suite de son premier roman. Mais qui est Loukas? Ce vieux monsieur dans la septantaine.
Pour clôturer la nuit, les participants ont écouté des contes et légendes racontés par Guillaume Beaulieu en buvant des chocolats chauds offerts par Corcovado. « Mon animation préférée fut les contes et légendes, car le conteur nous mettait vraiment dedans l’histoire », déclare l’un des 19 adolescents, qui compte bien refaire l’activité si elle se présente à nouveau. Après une nuit dans des sacs de couchage, les adolescents se sont vu offrir le déjeuner par Tim Hortons avant de participer à un dernier atelier, le tournage d’un court métrage d’horreur avec Étienne Jacques. Cette activité a été la préférée de 9 participants : « J’ai beaucoup aimé l’activité avec Étienne parce qu’on a fait un petit scénario et que j’aimais mon personnage. » Pour terminer cette nuit en beauté, les adolescents ont reçu en cadeau de participation des livres offerts par les librairies Au Boulon d’Ancrage et Service scolaire de RouynNoranda, des jeux de société provenant de Joubec ainsi que des cartes de membre de la Bibliothèque municipale. Les animateurs de cet évènement considèrent qu’il s’agit d’un grand succès. Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance de participer à cette activité, d’autres évènements sont prévus, dont un à Cloutier le 1er décembre et un autre dans un lieu à déterminer.
Sans crier gare, en quelques phrases, Charline Desrosiers arrête le train de sa narration. En un tour de plume, son court texte de près de 2000 mots, mais d’une grande profondeur, pose cette question : quelle est l’identité des gens que nous rencontrons? Imagination fertile et intrigue soutenue, courte et bien ficelée sont quelques-uns des mots qui résument ce premier texte publié de notre jeune romancière amossoise. Pour paraphraser Pierre Corneille, au texte de l’écrivain dans l’âme, la valeur n’attend point la longueur du récit ni le nombre des années de l’auteur. « Récit fluide, simple et si bien imagé qu’il ferait un très bon scénario pour un court métrage. » − Le jury du Prix littéraire jeunesse Télé-Québec. Une écriture qui coule de source, qui ne leurre pas son lecteur, qui rafraichit et désaltère. Courez vite acheter ce minilivre, un p’tit cadeau à glisser dans le bas de Noël.
Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter le site Internet de la Bibliothèque municipale au biblrn.qc.ca, dans la section « Informations aux membres/Services aux abonnés » ou encore contacter madame Esther Labrie au 819 762-0944, poste 3333.
Le livre L’homme de l’aéroport est en vente au cout de 3 $ à la Papeterie Commerciale d’Amos.
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LE RIFT : GALERIE, THÉÂTRE, CINÉMA PAR MIREILLE BOURQUE, NOTAIRE-CONSEILLÈRE JURIDIQUE
Quand j’étais jeune, dans les années 80, la seule culture qu’on consommait à la maison, c’était à la télévision. Les émissions jeunesse à Radio-Québec, les séries dramatiques à RadioCanada et surtout, les Beaux Dimanches (le dimanche soir), où on pouvait voir tantôt des films québécois, tantôt des matchs d’improvisation de la LNI, tantôt des pièces de théâtre.
Aujourd’hui, je consomme ma culture au Théâtre du Rift à Ville-Marie! Cela me fait penser un peu aux Beaux Dimanches de ma jeunesse. Au Rift, on présente du cinéma d’ici, d’ailleurs et « de répertoire », des « shows » de musique, de danse, d’humoristes, des pièces de théâtre et des œuvres en art visuel avec la Galerie du Rift.
les revenus autonomes dépassent même les revenus subventionnés... mais juste un petit peu plus! Ce qui signifie que le Rift doit toujours poursuivre ses campagnes de financement pour que le milieu continue d’appuyer ses activités. Par ailleurs, le mécénat au Témiscamingue n’est pas aussi fort qu’ailleurs en Abitibi. Par exemple, là où on retrouve plus de grosses entreprises (comme les minières) qui assurent un plus grand confort financier aux organisations culturelles du territoire. Le Rift, de par sa mission, doit offrir une diversité de disciplines artistiques, même si ces dernières ne sont pas toujours rentables. Cela permet à la population de découvrir des nouveaux artistes, de nouvelles disciplines et de nouvelles formes d’arts, comme aux Beaux Dimanches. Le Rift, c’est un conseil d’administration, cinq employés à temps plein et beaucoup de bénévoles qui travaillent très fort, entre autres, lors de la Biennale internationale d’art miniature au Témiscamingue. Longue vie au Théâtre du Rift, et n’oubliez pas que la culture vaut le déplacement!
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SUR L’ENTREPRISE AUTEURE...
MIREILLE BOURQUE, NOTAIRE-CONSEILLÈRE JURIDIQUE Pour ma part, je suis notaire au Témiscamingue. Depuis 5 ans déjà, j’ai repris l’Étude de Bernard Drolet, anciennement notaire au Témiscamingue depuis plusieurs années. J’emploie deux collaboratrices à temps plein et j’ai à cœur d’accompagner ma clientèle dans toutes les étapes importantes de leur vie. Comme pour le Théâtre du Rift, une jeune entreprise comme la mienne doit toujours travailler fort d’année en année pour fidéliser sa clientèle. J’ai aussi à cœur le développement du Témiscamingue puisque dans mon ancienne vie, j’étais agente de développement à la MRC de Témiscamingue. mireille.bourque@notarius.net 819 629-3399
mireillebourquenotaire.com
En tant qu’entrepreneure, j’ai été étonnée que le Théâtre du Rift soit considéré comme une entreprise d’économie sociale parce que dans ma tête, le lien n’est pas nécessairement évident qu’un organisme culturel puisse être considéré comme une entreprise d’économie sociale. J’en ai parlé avec Amélie Cordeau, la directrice générale du Rift. Le Rift est une entreprise d’économie sociale puisqu’il est un organisme qui tire une bonne partie de ses revenus de la vente de ses produits et services. Depuis peu,
Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC
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CRITIQUE LITTÉRAIRE
COUPABLES D’ISABEL VAILLANCOURT DOMINIQUE ROY
La trame de fond se déroule dans la ville de Rouyn, à l’aube des années 1960, dans un contexte de misère sociale. Chez les Beaudet, rien ne va plus depuis le tragique décès de Jacô, l’ainé des enfants. La mère dépressive est hospitalisée et le père se retire complètement du décor. Adèle, 14 ans, se fait donc la porte-parole de la famille, ou plutôt devrait-on dire la porte-pensée, puisque c’est à coup de proverbes et de versets de la Bible qu’elle réussit à convaincre la fratrie que leur rôle est maintenant de défendre la dignité de la famille et de venger la mort de leur frère Jacô. « Un pour tous et tous pour Jacô! » Voilà le mot d’ordre! Pour Adèle, il ne fait aucun doute que Lucie Mackoy est celle qui doit payer pour le décès de son frère. L’objectif ultime est de lui faire subir une punition du même ordre que le tort qu’elle a commis. C’est la loi du talion qui prévaut. C’est par un enchainement de narrateurs qu’Isabel Vaillancourt a brillamment choisi de raconter le sort des enfants Beaudet à la suite de cette tragédie. Tour à tour, Adèle, Édith et Rose prennent la parole et tiennent le lecteur en haleine en ne dévoilant que par bribes les évènements entourant le décès de Jacô et le châtiment de Lucie Mackoy. Sous l’emprise d’Adèle, les plus jeunes de la famille
n’arrivent plus à distinguer clairement le bien du mal. Et il y a ce pacte qui les unit, celui que le lecteur tente de découvrir, mais que les narrateurs hésitent à dévoiler. Isabel Vaillancourt ne laisse aucune place à la demi-mesure. Elle joue si bien avec les extrêmes que le roman se lit d’une seule traite. Sournoisement et avec doigté, elle fait comprendre au lecteur que la ligne est mince entre le mal et le bien, la pauvreté et la richesse, la folie et la lucidité, la culpabilité et la nonculpabilité, le mensonge et la vérité, la mort et la vie.
ISABEL VAILLANCOURT : ÉCRIVAINE INFILTRÉE LISE MILLETTE
Après une trentaine d’années à travailler à l’hôpital de Rouyn-Noranda, notamment à la gestion du bon fonctionnement du centre hospitalier durant le quart de soir, Isabel Vaillancourt profite d’une retraite tranquille pour continuer de cultiver sa passion de l’écriture. Plus tôt cette année, elle a publié son roman Coupables, qui met en scène le destin des enfants Beaudet. Ce monde de l’enfance, souvent ancré dans un milieu modeste, s’impose régulièrement dans ses œuvres. « Ce que l’on fait dans la vie n’est pas toujours une question de choix. Les enfants sont le produit de ce qu’on en fait, nous, comme adultes. » Dans sa démarche d’écriture, Isabel Vaillancourt oscille entre le réel et la fiction, elle s’invite même, sous les traits de ses personnages, dans ses romans. « J’entre dans le roman et j’en ressors », dit-elle. À la lire, le lecteur aura donc par moments une fenêtre ouverte sur des bribes de vécu, mais il n’est pas aisé de départager le vrai du faux. Même les filles et proches de Mme Vaillancourt se font piéger à ce jeu et peuvent se questionner à l’occasion : « Était-ce réel? » L’écriture d’Isabel Vaillancourt coule de source : « Je peux écrire durant 9 ou 10 h. Une écriture d’urgence qui m’amène à me demander pourquoi le personnage fait telle chose, pourquoi il est prêt à aller trop loin au nom de ses convictions. » Parfois, l’auteure se documente et va chercher des réponses ailleurs que dans sa tête. Dans Coupables, l’un des personnages souffre psychologiquement, ce qui a amené Mme Vaillancourt à poser des questions : « J’ai consulté un psychiatre parce que j’avais besoin de soigner mon personnage… le ramener à la réalité. Et il me donnait des trucs. Il faut que ça reste véridique, sinon les gens n’y croiront pas. »
LE DOUTE
Joyeuses Joyeuses fêtes! fêtes!
Profitez des attraits que vous offre Rouyn-Noranda, Profitez des attraits que vous offre Rouyn-Noranda, amusez-vous, fêtez avec modération, ne prenez pas amusez-vous, fêtez avec modération, prenez pas le volant si vous avez consommé etne redoublez le volant si avez consommé et redoublez devous prudence sur les routes. de prudence sur les routes. Tous les employés municipaux ainsi que le conseil Tous les employés municipaux ainsi que conseil municipal vous souhaitent à toutes et àle tous un municipal vous souhaitent à toutes et à tous joyeux Noël et une année 2018 remplie un joyeux Noël et 2018de remplie de bonheur, deune joie année et surtout santé! de bonheur, de joie et surtout de santé!
Isabel Vaillancourt a publié son premier livre en 1988. Elle écrit par plaisir et a participé à plusieurs ateliers pour parfaire ses techniques. « Le talent n’est rien sans la technique, disait Leméac. Il fallait que je comprenne c’est quoi, écrire pour être écrivain », confie-t-elle. Malgré tout, le doute l’assaille souvent, de sorte qu’Isabel Vaillancourt préfère demeurer modeste sur son talent « au lieu de s’en faire accroire ». Heureusement, son incertitude ne lui fait pas douter au moins d’immobiliser sa plume. Elle annonce déjà la production d’un nouveau livre pour l’automne 2018, Ça va aller, qui sera une sorte de carnet sur le deuil. L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 21
LITTÉRATURE
BD FÉÉRIQUE CHERCHE JEUNE PUBLIC LISE MILLETTE
Avouant candidement être tombée sous le charme de son personnage de pièce de théâtre, Carine Paquin a décidé de lui trouver une nouvelle scène. C’est donc des planches aux pages que se transporte le monde féérique de la fée pissenlit, imaginé par cette auteure originaire de Val-d’Or.
« Je vois cette BD comme une première lecture pour les enfants de première ou deuxième année. Une page, un gag. Et les mimiques des personnages permettent de mettre en scène plein de non-dits. On est dans l’inférence, c’est aussi une autre façon d’apprécier la littérature », confie Mme Paquin.
Carine Paquin, qui a notamment fait naitre la série de romans mettant en vedette les enquêtes de Léo P., détective privé, revient avec une bande dessinée jeune public teintée de rose, de couleurs pastel, écrite avec une calligraphie toute féminine et avec des paillettes sur la couverture.
Née à Val-d’Or, Carine Paquin vit maintenant à Saint-Férréol-les-Neiges près de Québec.
« Même si l’histoire est très coquette et amusante, le véritable sujet est l’acceptation de soi. Prendre ce que l’on est et en faire quelque chose de beau et cesser de faire ce que les autres veulent que l’on soit », prévient l’auteure. Dans ce premier tome de la série de trois livres, Carine Paquin présente la naissance de la fée pissenlit. Le ton est humoristique, les imbroglios nombreux et les malentendus tout autant. L’auteure dit avoir conçu cette BD pour offrir une seconde vie à un personnage de théâtre attachant, mais aussi pour combler un besoin en matière de littérature jeunesse : « Les élèves sont systématiquement attirés par la bande dessinée, mais les BD ne s’adressent pas forcément aux enfants, surtout les plus petits, avec les blagues au deuxième degré et parfois aussi le vocabulaire. Et quand on veut quelque chose de plus féérique, eh bien il n’y a rien. » Carine Paquin dit avoir tout de même hésité avant de se lancer dans la BD, « parce [qu’elle] ne dessine pas », a-t-elle expliqué. Mais au lieu d’y renoncer, elle s’est adjoint les services de l’illustratrice Estelle Bachelard, qui signe sous le pseudonyme Bach, avec qui elle a développé une complicité de création.
CRITIQUE DE LA FÉE PISSENLIT VICKY BERGERON
Tout le monde connait bien les fées. Elles sont dans presque tous les contes et ont toutes sortes de pouvoirs. Dans ce conte bande dessinée, il y a des fées gardiennes. Elles ont pour mission d’aider les nouvelles fées à trouver leurs semblables. Selon cette histoire, les fées naissent dans une fleur et non pas dans les mauvaises herbes. Mais, il faut croire que oui, car dans ce livre, il y a une fée qui nait dans un pissenlit. Les fées gardiennes, Rosaline et Coqueliquette, pensent qu’il faut la protéger de tout ce qui pourrait lui arriver si quelqu’un découvrait qu’elle est née d’un pissenlit. Elles croient que ce serait une catastrophe. Cette petite fée est différente des autres. Un jour, elle décida d’aller à la rencontre de la « Mère fée ». En chemin, elle croisa les fées noires, de mauvaises fées bannies, car elles ont une mauvaise attitude. Celles-ci tentèrent de l’attirer dans leur clan. Heureusement, les gardiennes suivaient de très proche la jeune fée. Cette BD est différente et convient aux très jeunes enfants. J’ai adoré ce livre. Les dessins sont merveilleux. Il y a en tout trois tomes, j’ai bien hâte de lire les deux prochains. Je donnerais une note de 9,5/10 à cette BD adorable.
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LEILA INKSETTER, INVESTIGATRICE DÉMYSTIFIANTE GASTON A. LACROIX
Forte d’un travail comme archéologue en Abitibi-Témiscamingue et d’un doctorat en anthropologie (aspects physique et culturel de l’être humain), Leila Inksetter, qui a vécu une grande partie de sa vie en Abitibi-Témiscamingue, s’est abreuvée à de multiples sources objectives, témoignages écrits, oraux et archéologiques, pour atteindre une compréhension plus globale du passé des Algonquins. Son livre Initiatives et adaptations algonquines au XIXe siècle est en librairie depuis le 24 octobre. Le mythe : le changement culturel autochtone est souvent perçu comme leur ayant été défavorable et produit sous l’effet de la contrainte. La découverte : tout ne s’est pas déroulé sans heurts, mais l’évolution des us et coutumes des Algonquins durant le 19e siècle les a conduits à des solutions nouvelles pour d’anciens problèmes importants (démographie, santé et autres). L’arrivée des missionnaires catholiques, le développement de la foresterie, la colonisation, le chemin de fer et l’intervention de l’État sur les Algonquins ont transformé leur mode de vie. L’auteure démontre comment cette nation a intégré positivement des institutions qui lui étaient étrangères au départ. Un nouveau regard. Une mine d’informations sur l’évolution de leurs habitus, sur leurs territoires ancestraux et sur les Européens qu’ils côtoyaient dans les postes de traite. Une étude rigoureuse, un livre éclairant sur une civilisation en marche. Une recherche qui, retournant la face des idées reçues de la médaille, a pu mettre en évidence des éléments positifs de la rencontre des deux civilisations.
QUELQUES EXEMPLES Les Algonquins ont utilisé le catholicisme et le mode de scrutin prévu à la Loi sur les Indiens pour se prémunir contre le pouvoir démesuré de certains chefs et/ou des têtes dirigeantes. C’est aussi durant ce 19e siècle, grâce aux emplois offerts par les postes de traites aux Autochtones dans le transport des marchandises et à la tenue estivale des missions catholiques, qu’ont émergé une plus grande place pour la bande comme entité sociale et les rassemblements estivaux.
LEILA INKSETTER, INITIATIVES ET ADAPTATIONS ALGONQUINES AU XIXE SIÈCLE, ÉDITIONS DU SEPTENTRION, 2017, 520 PAGES.
LITTÉRATURE
De chasseurs nomades d’une grande mobilité, avec ses avantages et inconvénients, sujets à des famines épisodiques, les Algonquins des lacs Abitibi et Témiscamingue sont passés à une certaine permanence d’établissement, avec plus de soutien aux malades et aux personnes âgées : « Ils ont accueilli les facteurs de changement de façon dynamique, et dans certains cas, en en reprenant eux-mêmes les transformations sociales pour des raisons qui leur sont propres. »
UNE RENCONTRE MARQUANTE Nouveau Monde et vie libre rencontrent Vieux Continent et monde dit civilisé. Premiers arrivés en Amérique du Nord, les Autochtones, dont la population était très dispersée avec un faible taux d’accroissement, avaient développé un mode de vie adapté aux particularités du continent. Leur vie fut bouleversée par l’arrivée des Européens qui cherchèrent à les coloniser. Ces rapprochements furent source de nombreux conflits. Chercher le coupable est destructif, car le passé devient plus important que l’avenir. Mais l’étude approfondie des interactions peut révéler des opportunités d’amélioration d’un avenir qui prend le pas sur le passé. Voilà ce à quoi nous convoque le livre de Leila Inksetter. À lire et à relire, bible du passé, espoir d’un avenir meilleur.
L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 23
MÉDIAS ET SOCIÉTÉ
MÉDIAS ET CULTURE DU VIOL
LOUIS-PAUL WILLIS
L’automne qui s’achève aura été le théâtre de la campagne de dénonciation #MoiAussi qui, tout comme la campagne #AgressionNonDénoncée à l’automne 2014, tentait de remettre à l’avant-plan l’aspect insidieux de ce que plusieurs nomment la culture du viol. Tout comme c’était le cas en 2014, la campagne de dénonciation de cet automne fait suite aux accusations d’agression sexuelle portées contre le producteur de cinéma Harvey Weinstein (en 2014, c’étaient les accusations du même type visant l’animateur de radio Jian Ghomeshi qui avaient mené vers la campagne de dénonciation). En 2016, une série d’agressions sur le campus de l’Université Laval avait précipité un débat dans les médias traditionnels comme dans les médias socionumériques. Je vois régulièrement autour de moi, et sur mes fils d’information Facebook et Twitter, des réactions incrédules aux dénonciations. Ces réactions ont comme dénominateur commun un refus systématique de l’existence même de la culture du viol, sous prétexte qu’il est évident que notre culture n’encourage aucunement les crimes de nature sexuelle. Mais il y a dans ce refus une incompréhension déplorable de ce que l’expression « culture du viol » désigne et comprend, tout comme il y a une incompréhension du terme « viol » lui-même, qui est un crime motivé par la recherche d’une domination beaucoup plus que par la recherche d’un plaisir sexuel. Dans cette veine, le concept de culture du viol, qui apparait au sein de la deuxième vague du féminisme durant les années 1970, englobe la normalisation de rapports de pouvoir disproportionnels et non réciproques entre les genres, ainsi que du sexisme, de la misogynie et de l’objectivation de la féminité au sein des discours sociaux et culturels. Le viol lui-même est une manifestation extrême de ces phénomènes, mais repose néanmoins sur eux. Mais comment cette culture du viol se manifeste-t-elle dans nos médias? Car si les identités sexuelles et genrées sont des constructions sociales, il va de soi qu’elles sont largement répandues par le biais des discours culturels nous entourant — de la télévision aux réseaux socionumériques, du cinéma aux chroniques journalistiques et aux radios d’opinion. D’ailleurs, nos enfants sont placés dès le plus jeune âge devant des récits mettant de l’avant des inégalités dans la représentation des genres. Le duo québécois Les Brutes avait d’ailleurs réalisé une capsule intéressante à ce sujet, intitulée « Le principe de la schtroumpfette », et reposant sur des statistiques plutôt parlantes à ce sujet. Dans les récits filmiques grand public destinés aux adultes, la représentation inégale des genres se trouve couplée d’une puissante objectivation du corps féminin, observé dès les années 1970 par la féministe Laura Mulvey. Parmi les constats de Mulvey, on trouve comme concept central l’idée selon laquelle les productions filmiques sont destinées à un regard masculin. Les personnages féminins sont conséquemment définis en fonction de leur beauté et de leur disponibilité pour le personnage masculin, qui lui est généralement au centre de l’action. Bien que le cinéma ait évolué depuis les années 1970, il y a un consensus voulant que les idées de Mulvey tiennent encore la route aujourd’hui. Mais au-delà du sexisme présent dans les représentations des sexes et des genres à l’écran, la culture du viol se trouve également et surtout campée dans les rôles narratifs au sein desquels s’inscrivent les idéaux du féminin et du masculin. Même dans le plus typique film à l’eau de rose, une idée générale se perpétue : quand le personnage féminin se montre initialement réfractaire aux avances du personnage masculin, ses réserves tombent généralement à la force d’une persuasion qui relève du harcèlement. Il y a ici l’idée d’une conquête, et on laisse croire que finalement, il suffit d’insister — car après tout, la femme ne sait tout simplement pas ce qu’elle désire. Ce n’est là qu’un exemple de normalisation d’un certain harcèlement dans notre culture visuelle populaire. Si la campagne #MoiAussi a donné lieu au partage de récits parfois tristes, parfois troublants, et toujours désolants, elle a également réussi à démontrer l’existence même de ce qu’elle tente de dénoncer. En effet, les discours tentant de nier la culture du viol tendent généralement à faire la démonstration de son fonctionnement. Que ce soit un humoriste qui banalise une victime d’agression en discréditant la notion essentielle du consentement, ou que ce soit un animateur de radio qui compare l’agression sexuelle à un vol d’auto, argüant qu’une femme à la tenue aguichante équivaut à une auto laissée déverrouillée, les discours négationnistes font généralement la démonstration de l’existence même de la culture du viol. Il faudrait cesser de nier l’évidence et s’attarder à ce qui peut être fait pour renverser la vapeur. Une meilleure éducation au pouvoir de l’image est nécessairement de mise!
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LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE
RÉAL CAOUETTE, CAMIL SAMSON ET LE CRÉDIT SOCIAL L’Abitibi-Témiscamingue a été la scène de nombreux mouvements politiques relativement marginaux. On y retrouve très tôt d’importants mouvements de coopération, d’abord en foresterie avec les chantiers coopératifs, puis avec l’expérience d’un village entier à Guyenne. Certains – essentiellement des hommes d’affaires – ont la volonté de constituer une onzième province en se jumelant avec le Nord ontarien. Au milieu des années 1940, la région a envoyé des députés de partis plutôt marginaux dans les institutions politiques. Parmi ces mouvements politiques, celui qui a duré le plus longtemps et qui a eu le plus d’importance en région a été le Crédit social.
LE CRÉDIT SOCIAL : UNE DOCTRINE POUR SE SORTIR DU TROUBLE Avec la Première Guerre mondiale, la grande dépression des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale, le début du 20e siècle fut une succession de périodes de grande pauvreté suivies de dépenses militaires effrénées. À la lumière de ces évènements dramatiques, ils sont nombreux à constater que l’économie capitaliste ne remplit pas toujours ses promesses. Ce contexte historique difficile pousse certains penseurs à une remise en question du modèle de société. C’est le cas du colonel C. H. Douglas, père de la doctrine créditiste. Grosso modo, il affirme que le problème avec l’économie capitaliste, c’est le trop mince pouvoir d’achat de la population qui l’empêche de profiter de la production de masse. Sa solution : distribuer de l’argent pour que les gens puissent consommer. « Imprimons-en au besoin! » Le Crédit social fut particulièrement populaire ici, si bien que les candidats créditistes, fédéraux et provinciaux, ont emporté plus souvent leurs élections qu’ils ne les ont perdues.
CAOUETTE : UN GARAGISTE D’AMOS L’histoire de Réal Caouette est celle d’un garagiste originaire d’Amos, fils de colon-défricheur, qui devient chef d’un parti politique fédéral. Grand orateur, sa
verve est teintée d’humour, d’agressivité et de charges antiélitistes. Ses adversaires l’accusent de populisme; ses alliés le décrivent comme un homme du peuple. Réal Caouette est, à la fin des années 1930, un critique acharné du régime capitaliste occidental (comme du communisme, par ailleurs). Il sera à jamais changé par un article de quatre pages de Louis Even dénonçant le système financier ainsi que la création et la destruction de l’argent par les banques. Pendant ces années, ce sont des créditistes qui sont élus pour nous représenter à Ottawa. Réal Caouette remportera systématiquement ses élections jusqu’à sa mort, en 1976. Le parti a vraiment plus de succès au Québec que dans le reste du Canada, notamment en raison de la grande popularité de l’orateur hors du commun qui le représente ici.
SAMSON : DE SHAWINIGAN À CLÉRICY Camil « L’homme du peuple » Samson est né à Shawinigan d’une famille d’agriculteurs. Il déménage avec sa famille à Cléricy, qu’il quitte à l’âge de 15 ans pour travailler pour l’Ontario Northern Railway. Il reviendra à Cléricy pour ouvrir un restaurant, exercera les métiers de mesureur de bois, de directeur des ventes et de vendeur d’automobiles, sera dans un marching band et occupera quelque temps la fonction de président de la Chambre de commerce de Rouyn-Noranda.
BANQ ROUYN-NORANDA
Il s’impliquera en politique à partir des années 1960, étant candidat pour la Ralliement créditiste dans Pontiac-Témiscamingue, candidat pour le Ralliement national (parti politique prônant l’indépendance du Québec dans les années 1960). Camil Samson sera le député de la circonscription de Rouyn-Noranda à l’Assemblée nationale, l’emportant systématiquement pendant une période effervescente où, dans le reste du Québec, on assiste à la montée du Parti québécois. Au terme de sa carrière politique, il n’aura perdu qu’une élection sous la bannière créditiste.
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Départ canon et une première turbulence au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
Dans le cadre du 50 e anniversaire du Cégep, nous vous présentons le troisième texte d’une série de chroniques historiques sur cet établissement d’enseignement supérieur.
Yvon Lafond Le nouvel enseignement s’organise principalement à l’intérieur des trois pavillons du Collège de Rouyn, fondé en 1948. Des cours continuent cependant d’être offerts temporairement à l’École des infirmières et à celle des Arts et métiers. Le Centre d’études supérieures d’Amos offre aussi, en 1967-1968, les programmes de Sciences humaines et de Sciences de la santé, sous la supervision du Cégep de Rouyn-Noranda.
Toutes ces initiatives doivent toutefois être approuvées par le futur conseil d’administration. Ce dernier commencera à siéger formellement au début du mois d’aout seulement, après l’entrée en poste des cinq membres nommés par le ministre Bertrand. Maitre Jean-Charles Coutu, qui deviendra maire de Rouyn-Noranda avant d’être nommé juge, sera le premier à présider les délibérations du conseil. Le père Jacques Roux dirigera la première équipe de gestion. En septembre 1967, plus de sept cents jeunes hommes et jeunes femmes de toute la région franchissent pour la première fois les portes du Cégep de Rouyn-Noranda. Ils sont accueillis et encadrés par une quarantaine d’enseignants, une quinzaine de cadres ou de professionnels et une soixantaine d’autres personnes vouées au soutien clérical, technique ou physique. Le Cégep offre alors chacun des programmes de formation générale pouvant conduire aux études universitaires, ainsi que huit programmes de formation professionnelle, orientés vers le marché du travail.
« Depuis le secondaire, je choisissais toujours les arts plastiques comme choix de cours! Tout naturellement, j’ai donc pris la direction des Arts visuels au Cégep de l’AbitibiTémiscamingue. Je recommande à tout le monde de venir suivre le programme. On a la chance d’avoir des centres d’exposition, des centres d’artistes. L’Abitibi-Témiscamingue se développe énormément au niveau culturel et le programme concorde exactement avec l’essence du milieu. » Carol-Ann Gaulin, diplômée du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, designer graphique et vice-présidente L’Agence secrète – communication d’influence
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JACQUES ROUX, O.M.I. Bien sûr, la première année connait son lot d’improvisations et d’inconnus, mais elle se voit dans l’effervescence et l’enthousiasme qui accompagnent l’esprit d’innovation, de renouveau.
La seconde année connait un début beaucoup plus mouvementé. Peu de temps après l’ouverture de la session d’automne 1968, le Syndicat des étudiants du Cégep LionelGroulx lance la première contestation étudiante de l’histoire des cégeps. À la mi-octobre, une quinzaine d’institutions collégiales sont sous occupation ou en « session d’études ». À Rouyn-Noranda, un premier vote rejette l’idée d’occupation. Sous le leadeurship de Jean-Claude Beauchemin, qui deviendra lui aussi maire de Rouyn-Noranda, les troupes reviennent à la charge. La proposition relative à la tenue de sessions d’études, sans l’occupation permanente des lieux, est majoritairement acceptée; les classes se vident, le Cégep est paralysé pendant une semaine. Les revendications se multiplient, allant d’une meilleure administration du régime de prêts et bourses jusqu’à la cogestion des contenus de cours, en passant par de meilleurs menus et de meilleurs prix à la cafétéria. Le mouvement finit par s’essouffler et le retour en classe se fait le 21 octobre. Mais l’histoire ne finit pas là. À l’approche de Noël, l’équipe du journal étudiant Le Tremplin publie un numéro spécial particulièrement acerbe à l’endroit de la religion, de la « classe dominante », de l’autorité, etc. La direction et le conseil d’administration jugent que cette publication est injurieuse et subversive. Toute l’équipe du journal est expulsée, avec possibilité de réintégration sous conditions. Tout cela donne un petit gout amer à la seconde année d’existence du Cégep de Rouyn-Noranda.
Crédit photo : Christian Leduc
Cinq ou six mois avant l’annonce officielle du ministre de l’Éducation, le comité provisoire et la direction du Collège de Rouyn préparent l’ouverture du Cégep. Il y a d’ailleurs beaucoup à faire : assurer la transition entre les multiples régimes pédagogiques en vigueur et le nouvel ordre collégial, recruter le corps enseignant et les autres membres du personnel, gérer les demandes d’admission, évaluer les demandeurs selon leur provenance scolaire, former l’équipe de gestion, etc.
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RÉGION INTELLIGENTE
LE CONSEIL
MICHEL DESFOSSÉS
Les dernières élections municipales, celles du 5 novembre dernier, ont été riches en surprises. Le suffrage a défavorisé des élus pourtant réputés pour être solidement en selle, dont le maire de Montréal, Denis Coderre, et celui de Sherbrooke, Bernard Sévigny. L’Abitibi-Témiscamingue a vu tomber aussi quelques maires d’expérience, tel Mario Provencher après 9 ans comme premier magistrat de Rouyn-Noranda.
Oh là, pas trop vite. Ce sont les babyboumeurs (55 ans et plus) qui ont obtenu le plus grand poids politique à ces élections avec près de 54 % des postes électifs municipaux au Québec, un nombre en croissance. Dans la région, ils tirent l’âge moyen des élus à la hausse avec 53,8 ans. La part des jeunes? Autour de 10 %.
Bien sûr, personne n’est éternel, surtout pas en politique. On ne devrait pas s’en surprendre. Pourtant, on n’aura jamais vu autant de stratèges et d’observateurs politiques faire l’autopsie d’une élection municipale. Il parait même que les libéraux de Philippe Couillard se sont mis à organiser des groupes de discussion pour 2018.
Au risque de véhiculer des clichés surfaits, je vous dirai qu’il ne faudrait pas se surprendre que des conseils municipaux vieillissants mettent plus de temps à débattre de dérogations mineures plutôt que de s’interroger sur l’obtention du statut « ville intelligente »!
Pourquoi? D’où vient cet intérêt? De toute évidence, beaucoup de nouveaux élus municipaux n’ont pas un profil classique de politicien. Valérie Plante incarne très bien ce nouvel archétype. Femme de la génération X, elle assure à la maison et semble assumer, sourire aux lèvres, le poids de sa vision pour Montréal.
Puis, je rappellerai que les Forums Jeunesse régionaux (nés en Abitibi-Témiscamingue) ont investi des efforts colossaux pour que les jeunes participent aux élections et présentent leur candidature. Le FJAT a fait un superbe travail et il faut lui redonner le niveau de soutien financier d’avant les mesures d’austérité. Il pourra continuer de développer des citoyens et des citoyennes responsables.
J’aime bien l’hypothèse nommée dégagisme en tant que tendance de fond dans l’univers politique contemporain. Née lors du printemps arabe en 2011, elle aura porté au pouvoir Emmanuel Macron en France. Pas compliqué, en somme : la rue en a tellement sa claque de la politique qu’il vaut mieux exister sans politicien de métier, quel qu’en soit le prix.
Dans une perspective plus large, il faut développer des stratégies innovantes afin d’équilibrer la représentativité des différents groupes d’âge au sein des conseils municipaux.
Autre explication entendue : le charisme. On apprécie l’optimisme. Candidats, aimez votre monde, pas la job de politicien!
Qu’ont en commun Mashteuiatsh (communauté innue près du lac Saint-Jean) et Paris (communauté française près de la Seine)? Les 2 ont mis en place un conseil des jeunes!
Voilà pour les tendances. Mais il n’y a pas que le marketing politique pour expliquer le 5 novembre. Quelques variables sociodémographiques font partie de l’équation. Présents depuis que le monde est monde, les politiciens masculins ont déjà eu leur chance. On veut maintenant le regard différent des femmes sur les enjeux qui nous touchent. De fait, les femmes ont augmenté significativement leur présence en mode électif. Un peu plus de 40 % des élus sont maintenant des femmes en Abitibi-Témiscamingue. Elles sont aussi plus nombreuses qu’avant chez les jeunes élus (34 ans et moins), constituant 42,5 % de cette cohorte. Parlant d’âge, je reviens aussi sur l’avènement de la génération X en politique. Comme on l’a évoqué depuis quelques semaines, un vent nouveau aurait soufflé.
Et croyez-moi, il ne s’agit pas ici d’une journée de simulation à l’Assemblée nationale avec des projets fictifs. Il s’agit ici d’un vrai conseil des jeunes participant à une vraie concertation avec leurs élus sur de vrais dossiers. Je demande à ma nouvelle mairesse et à mon nouveau conseil municipal de mettre en place un conseil des jeunes (15-34 ans) doté d’une plateforme de concertation avec les élus. Pu le temps de niaiser. Adopté? CONSULTEZ LA VERSION AUGMENTÉE DE CETTE CHRONIQUE SUR LE SITE INDICEBOHEMIEN.ORG
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Élus, vous voulez vous faire réélire? Simple! Faites preuve de vision, ne nous parlez pas de votre bilan.
À ce sujet, voici une petite devinette :
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PREMIÈRES NATIONS
À L’OMBRE DU THUYA
AMÉLIE BRASSARD
Extrait d’un texte qui paraitra dans le numéro d’hiver 2018 du Couvert boréal. On est en fin d’avant-midi. Les doux rayons du soleil se posent sur ma peau et je ressens mes cellules emmagasiner cette chaleur. Je profite au maximum de ce soleil d’automne, car la saison froide s’installe lentement. Au loin, j’observe le Centre des ainés. Depuis ce matin, il y a beaucoup de mouvement et d’excitation dans l’air, car une expédition en forêt se prépare. Les ainés discutent joyeusement entre eux dans un langage coloré dont mes oreilles ne comprennent pas le sens des sonorités, mais qui inspire tellement mon âme tel un langage universel. Cette langue est une porte culturelle tellement riche dont seule une poignée d’humains peuvent encore se prévaloir. Moi, je n’ai pas eu la chance d’apprendre le langage des ainés, j’ai toujours habité loin de ma communauté. Cependant, depuis presque deux ans, je travaille pour et avec eux, et certains mots me semblent désormais familiers. Rose, une femme magnifique et pleine de bonté, est chargée d’accompagner les ainés en forêt. L’instant d’un moment, elle ferme les yeux et remercie le Créateur pour cette belle journée. Meegwetch. Merci. Puis, elle s’installe derrière le volant. Le but d’aujourd’hui est d’aller amasser les plantes nécessaires pour compléter la pharmacie naturelle de la communauté. Ainsi, si quelqu’un a un besoin durant l’année, il peut compter sur les ainés et les ressources de mère Nature. Cette pharmacie est offerte à tous les gens de la communauté. Les ainés qui détiennent les connaissances des plantes sont très respectueux de la nature lorsqu’ils vont cueillir leurs nécessités. Ceux-ci se font un devoir de n’amasser que quelques racines par arbre et de cette façon, il ne sera pas indisposé et pourra continuer de pousser. Le lendemain, alors que je vais partager un repas au Centre des ainés, Rose m’accueille et c’est comme si le temps s’arrêtait. Elle me confie que les ainés ont de la
JIMMY HUNTER
difficulté à retrouver tous les ingrédients de leur pharmacie, l’expédition mène à un endroit différent presque chaque année pour une même ressource. Ce qui intéresse particulièrement les ainés est appelé dans le langage des non-autochtones les produits forestiers non ligneux. La végétation du sous-bois est sensible aux changements environnementaux et les coupes forestières d’aujourd’hui apportent des changements beaucoup plus drastiques qu’auparavant dans la quantité, la location et la qualité des plantes. Le savoir ancestral ne peut apporter les réponses aux questionnements des ainés, car ils n’y ont jamais fait face et donc, ceux-ci doivent s’adapter et parcourir un plus large territoire pour obtenir la même ressource. Elle me raconte aussi que lors de l’expédition, le groupe a vu un castor qui nageait sous un cèdre qui avait poussé à quelques centimètres au-dessus de la rivière. Le castor signifie la sagesse, la sagesse de savoir utiliser ce qu’il y a autour de nous et de contribuer au développement positif de la communauté. N’est-ce pas la mission des ainés? Celle d’enseigner les connaissances ancestrales aux plus jeunes et ainsi perpétuer la culture et de préserver la langue des Anicinabek?
Toute l’équipe de L’Indice bohémien vous souhaite de joyeuses Fêtes et une excellente année 2018 sous le signe de l’harmonie, des découvertes, du bonheur et des petites joies quotidiennes. Après une année bien remplie, nous vous souhaitons de prendre un temps de repos et de réjouissances afin de démarrer une nouvelle année encore chargée d’émotions.
Meilleurs vœux!
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QUI SERONT LES DUCHESSES DE LORRAINVILLE? LA RÉDACTION
En janvier, histoire de faire un petit pied de nez à l’hiver, le 53e Carnaval de Lorrainville, au Témiscamingue, sortira ses duchesses et a concocté une programmation musicale pour chauffer l’air du dehors. Les 25, 27 et 28 janvier, la vie s’animera avec entrain à quelques minutes de Ville-Marie. Seront notamment présents en musique Stéphanie St-Jean (gagnante de La Voix 4), Round The Clock et The Brothers. À l’extérieur, puisqu’un carnaval n’en serait pas un sans des animations de rue, une tyrolienne de 35 pieds de hauteur et de 200 pieds de long sera installée. Jeunes et moins jeunes pourront également voir de mini-VTT, des courses de motoneige, des
cracheurs de feu et des démonstrations de force. L’homme fort Jean-François Caron, qui est arrivé cinquième au concours World’s Strongest Man 2017, sera présent. Pour les plus jeunes, une miniferme, des tours de poneys et des jeux gonflables viendront compléter les activités. En plus des spectacles du mois de janvier, le Carnaval de Lorrainville annonce un rappel de ses activités avec le spectacle du groupe La Chicane, en partenariat avec le Rift, le 3 mars prochain.
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MA RÉGION, J’EN MANGE!
MÉDAILLON DE CERF, RÉDUCTION D’ÉRABLE ET DE CASSIS CHEF STÉPHANE BROUILLARD
INGRÉDIENTS 4 15 ml (1 c. à soupe) 2 60 g (2 oz) 50 ml (3 c. à soupe) 50 ml (3 c. à soupe) 300 ml (1 ¼ tasse) 300 ml (1 ¼ tasse) 20 g (4 c. à thé) 15 30 g (1 oz) Sel au gout
médaillons de cerf rouge de 150 g d’huile d’olive échalotes françaises hachées de cassis frais ou surgelés de Sortilège de sirop de cassis de sirop d’érable de fond brun de beurre en pommade grains de poivre concassés de fromage Fortissimo
STÉPHANE BROUILLARD
Sortilège en prenant soin de bien récupérer les sucs de la viande. Arroser avec les sirops d’érable et de cassis.
PRÉPARATION
Laisser réduire un peu, puis ajouter le fond brun.
Dans l’huile d’olive, faire revenir les médaillons de cerf dans une poêle très chaude.
Réduire à nouveau pendant 2 minutes.
Finir la cuisson au four à 180 oC (350 oF) pendant 10 à 15 minutes ou jusqu’au moment d’atteindre 55 oC (130 oF) au centre de la pièce de viande.
Incorporer graduellement le beurre en pommade à la sauce. Assaisonner au gout.
Retirer les médaillons et les réserver. Dans la même poêle, faire revenir les échalotes et le cassis, puis déglacer au
Servir les médaillons de cerf nappés de sauce et parsemés de poivre concassé et de quelques copeaux de Fortissimo.
L’équipe de Vous souhaite de Joyeuses Fêtes Merci de votre fidélité et au plaisir de vous retrouver en 2018
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CALENDRIER CULTUREL DÉCEMBRE 2017 - JANVIER 2018 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
LITTÉRATURE Club de lecture Livromagie 6 décembre, 18 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos
JEUNE PUBLIC Heure du conte 9 décembre, 13 h 30 19 décembre, 10 h Bibliothèque municipale d’Amos Bruce Gervais se livre à nous 14 décembre, 18 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos Brimbelle - De la ferme au marché 13 janvier, 14 h Théâtre du cuivre (RN) 14 janvier, 15 h Service culturel de Val-d’Or
MUSIQUE Clitus Jones et Zone 13 2 décembre Barbe Broue Pub (VM) Grand concert de Noël de l’Orchestre symphonique régional 2 décembre, 16 h Théâtre des Eskers (Amos) 3 décembre, 16 h Église BLEU Saint-André (LS)U : Pantone 306 9 décembre, 16 h Église Saint-Joseph (Notre-Dame-du-Nord) 10 décembre, 16 h Église Saint-Sauveur (VD) Sensations musicales École Harricana 3 décembre, 13 h Théâtre des Eskers (Amos) Paul Piché 5 décembre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 6 décembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) Soirée Bluegrass 7 décembre, 21 h Petit Théâtre du Vieux Noranda Marine et Rock’N Chair 8 décembre, 20 h Le Rift (VM) Manu Militari + Souldia Tomahawk Tour 16 décembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or
Annie Villeneuve 19 décembre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or Mother Nature 23 décembre, Barbe Broue Pub (VM) Nomads 29 décembre, Barbe Broue Pub (VM) Galant, tu perds ton temps 17 janvier, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 18 janvier, 20 h Ville de La Sarre 19 janvier, 20 h Service culturel de Val-d’Or 20 janvier, 20 h Le Rift (VM) Stéphanie St-Jean 23 janvier, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 24 janvier, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 26 janvier, 20 h Ville de La Sarre
THÉÂTRE Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? 2 décembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) L’ange exterminateur GRIS : Pantone 423 U 11 décembre, 18 h 30 Théâtre du cuivre (RN) Festivitas 21, 22 décembre, 19 h 23 décembre, 14 h 27, 28, 29 décembre, 19 h 30 décembre, 14 h Salle de spectacles Desjardins (LS) Le déclin de l’empire américain 18 janvier, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 19 janvier, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 20 janvier, 20 h Théâtre du cuivre (RN)
HUMOUR Stéphane Fallu 15 décembre, 20 h Service culturel de Val-d’Or Jay du Temple 12 janvier, 20 h Service culturel de Val-d’Or 13 janvier, 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda
Dominic Paquet 19 janvier, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 20 janvier, 20 h Service culturel de Val-d’Or
DANSE Casse-Noisette 10 décembre, 13 h Théâtre du cuivre (RN) Noël 1933 12 décembre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 13 décembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 14 décembre, 20 h Le Rift (VM) Spectacle du Studio Rythme et Danse 16 décembre, 10 h, 12 h 30, 15 h 30, 18 h 30 Théâtre du cuivre (RN)
CINÉMA La bataille des sexes 3 décembre, 19 h 4 décembre, 13 h 10, 19 h Cinéma Capitol (VD) Le dernier souffle 14 décembre, 19 h 30 Conservatoire de musique de Val-d’Or Les grands explorateurs 23 janvier, 19 h 30 Service culturel Val-d’Or 24 janvier, 20 h Théâtre du cuivre (RN)
Carol Kruger - La lumière chez nous Jusqu’au 14 janvier Le Rift (VM) Maquettes patrimoniales du Témiscamingue Jusqu’au 14 janvier Le Rift (VM) Benjamin Perron - Vol de Nuit Jusqu’au 14 janvier Le Rift (VM) Diane Desrochers L’animal Amphibologie Jusqu’au 14 janvier Le Rift (VM) Don et abandon Jusqu’au 28 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or Bientôt hors d’usage Jusqu’au 28 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or Imaginarium Poesis 3 Jusqu’au 28 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or Corporéité en déprise Jusqu’au 29 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or Le rêveur opiniâtre Jusqu’au 30 mars Centre d’archives d’Amos Édouard Dufresne Jusqu’au 1er mai Vieux-Palais d’Amos
EXPOSITIONS
DIVERS
Michel Villeneuve Illustrations de haut niveau Jusqu’au 9 décembre Artiste sur place de 10 à 17 h, du mardi au samedi Fontaine des Arts (RN)
Marchés de Noël 2 décembre, 11 à 16 h Marché public Trem-Nor de Malartic 3 décembre, 10 à 16 h Petit Théâtre du Vieux Noranda et Agora des Arts
100 $ le pied carré Exposition bénéfice Jusqu’au 17 décembre L’Écart (RN)
Cirque Alphonse 3 décembre, 15 h Ville de La Sarre
Gaspésie Human Less Jusqu’au 30 décembre Centre d’exposition d’Amos L’air du temps Jusqu’au 30 décembre Centre d’exposition d’Amos
Fantastix 8 décembre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 9 décembre, 19 h 30 Théâtre du cuivre (RN) Carnaval de Lorrainville 25, 27 et 28 janvier
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018 31
Légende vivante Étoiles montantes
Têtes d’affiche
Maurice Thibault Depuis 1955
Premiers rôles Corporation de la Maison Dumulon Deloitte Garage Raymond Rheault inc. Groupe AT Technologies Le Rift Rivard Assurances Générales
Rôles de soutien L'Abstracto Boulons Abitibi M. Jean-Claude Beauchemin M. Claude Boutet Chocolats Martine La Fontaine des Arts Le Fromage au Village Principal partenaire public :
32 L’INDICE BOHÉMIEn DÉCEMBRE 2017 JANVIER 2018
Les Installations Électriques Gadi inc. M. José Mediavilla Pétrole Témis Pharmacie Viens et Adam Pharmacie Côté & Goulet Pub chez Gibb
Jeunes premiers Hôtel Le Noranda IAMGOLD Productions Balbuzard Provigo Denis Nolet Zone image Michel Fortin
Mécènes M. Jean-Guy Côté M. Jean-Charles Coutu Mme Johanne Lacasse M. Luc Blanchette Député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue Mme Marie Montpetit Ministre de la Culture et des Communications Mme Christine Moore Députée Abitibi-Témiscamingue M. François Gendron Député d’Abitibi-Ouest