AVRIL 2017 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 08 - NO.7

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AVRIL 2017 VOL 8 - NO 7

SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

04 Des jeunes de Pikogan dans le film Paroles d’enfants

09 40 ans pour le

Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

17 Louis Ayotte :

premier colon de La Sarre

AU-DELÀ DU BACCALAURÉAT, IL Y A LE 2 e ET LE 3 E CYCLES 50 programmes / Possibilité de concilier études-travail-famille / Généreuses bourses d’études pour les étudiants à temps complet

20 Geneviève Béland,

animatrice culturelle

21 Sandblast

au Petit Théâtre du Vieux Noranda


MOT DE LA RÉDACTION

L’ESPRIT DANS LA FORÊT L’Indice vous offre aussi des portraits et des raisons de croire que notre forêt régionale est dense d’artisans, d’artistes, de projets et de talents. Que nos cimes, qui atteignent parfois des sommets, sont aussi refuge, abri, exil et lieu de confidences.

LISE MILLETTE

La forêt, refuge des amoureux des bois et de ceux qui cherchent à fuir le rythme urbain. Elle est l’exil tranquille où le murmure du vent semble chuchoter le nom de ceux qui nous ont précédés dans ces lieux. C’est le repaire fragile dont des pans et des flancs se sont vus tomber au combat pour que lui succèdent le développement et une autre civilisation. C’est l’asile que l’on protège, qu’on ensemence à grand renfort de sylviculture et de projets de revitalisation. La forêt, celle que l’on débroussaille lorsqu’on arrive dans un nouvel environnement et où tout est à défricher. Celle qui représente la montagne de ce qui nous attend et de ce qu’on ne connait pas encore. C’est l’ensemble de tous les nouveaux visages dans un nouveau milieu de travail, une nouvelle école, un nouveau voisinage. C’est aussi, par moments, la somme de toutes les peurs jusqu’à ce que chaque arbre en vienne à avoir un nom. La forêt, pour la région, est à la fois nourricière, lieu de travail, terrain de jeu et même partie intrinsèque de l’ADN. Remonter la 117, c’est s’avancer entre les arbres et réaliser que l’on est chez soi, à l’abri des cimes et des corps étroits d’écorce de bois. La forêt, celle que l’on a dans la tête, comme sur cette magnifique illustration de Karine Berthiaume à la une de L’Indice bohémien de ce mois d’avril. Cette illustration, elle figurera sur l’hommage à Richard Desjardins préparé par 117 Records et qui sera lancé ce printemps. Cet album réunit 14 voix pour souligner

les œuvres du chanteur originaire de Rouyn-Noranda. « Desjardins, c’est un peu tout ça : un punk, un musicien classique, un poète, un conteur », résume Yann Perreau, un des artistes ayant accepté de se prêter au jeu. Ce Desjardins illustré, il n’est pas sans rappeler son combat pour l’environnement et son documentaire L’erreur boréale, sorti en 1999. De ce film engagé dans lequel il livrait ses constats de l’exploitation du domaine forestier, une prise de conscience collective a émergé. *** Dans ce numéro printanier, L’Indice bohémien propose une sorte d’exercice de lecture en forêt. Le parcours s’amorce avec Richard Desjardins, mais emprunte ensuite plusieurs sentiers, dont ceux de l’Histoire avec Guillaume Marcotte sur les traces de la traite des fourrures dans le Grand Témiscamingue. Ce numéro, c’est aussi une occasion de prêter l’oreille aux petites voix, notamment celle des 5 à 12 ans qui ont participé au tournage du film Paroles d’enfants. La production s’est arrêtée à Pikogan pour recueillir de petits moments d’une sincérité désarmante.

EN COUVERTURE

L’Indice vous offre aussi des portraits et des raisons de croire que notre forêt régionale est dense d’artisans, d’artistes, de projets et de talents. Que nos cimes, qui atteignent parfois des sommets, sont aussi refuge, abri, exil et lieu de confidences. Nos chroniqueurs nous ouvrent d’ailleurs les portes de leurs réflexions et partagent parfois de manière très intimiste un peu d’eux-mêmes. *** Quant à moi, avec ce premier numéro dans les bottes du garde forestier, je découvre les essences qui composent l’écosystème de L’Indice bohémien. L’excursion est jeune, mais l’air est bon et frais. Au loin émergent par moments des sons encore nouveaux, mais les repères prennent forme tranquillement. Bonne randonnée en forêt, bohémiens et bohémiennes!

SOMMAIRE

ILLUSTRATION : KARINE BERTHIAUME L’OEUVRE MUSICALE DE RICHARD DESJARDINS EST À L’HONNEUR CE PRINTEMPS. CONNU POUR SES TEXTES, SA MUSIQUE ET SON ENGAGEMENT POUR L’ENVIRONNEMENT, L’INDICE BOHÉMIEN NE POUVAIT RÊVER D’UN MEILLEUR AMBASSADEUR POUR CE NUMÉRO D’AVRIL QUI PRÉSENTE AUSSI UN CAHIER SPÉCIAL SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE. 2 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017

Nos collaborateurs ont aussi tenté de semer l’envie des gestes responsables dans un cahier sur l’environnement et le développement durable. Avril, c’est aussi le Jour de la Terre, le 22 du mois. L’éco-conseiller Maurice Duclos amorce d’ailleurs une série de réflexions qui prendront la forme de rendez-vous pour quelques numéros.

MUSIQUE ARTS VISUELS LITTÉRATURE HISTOIRE GÉNÉRAL

3, 10, 19, 21 4, 5, 6, 14 7, 10 7, 8, 17 12 -15

CHRONIQUES L’ANACHRONIQUE 4 TÊTE CHERCHEUSE 5 PREMIERES NATIONS 9 ABITIBI MONTRÉAL 12 ENVIRONNEMENT 14 RÉGION INTELLIGENTE 16 UN IMMIGRANT NOUS REGARDE 19 CULTURAT 20 MA RÉGION J’EN MANGE 22 CALENDRIER 23

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Vicky Bergeron, Armand Chiasson, Michel Desfossés, Maurice Duclos, Stéphanie Fortin, Mathieu Gagnon, Netta Gorman. Geneviève Guimont, Sophie Laliberté, Louise Lambert, Caroline Lemire, Philippe Marquis, Lise Millette, Modère, Ariane Ouelle, Roger Pellerin et Dominic Ruel ___________________________________ CORRECTRICE Anne-Michèle Lévesque ___________________________________ COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue) Geneviève Béland (Val-d’Or) Christine Brézina (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) Véronique Filion (Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVE Milène Poirier ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel (président), Mathieu Ouellet (vice-président), Gaétan Petit (trésorier), Véronique Gagné (secrétaire), Julie Mailloux, Tonia Dominique et Fednel Alexandre ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

117 RECORDS PRÉSENTE

HOMMAGE À RICHARD DESJARDINS LISE MILLETTE

On ne s’attaque pas à l’œuvre de Richard Desjardins sans savoir que l’on se frotte non pas à un monument froid, immobile et figé, mais à un ensemble d’univers vivants. C’est le défi audacieux que s’est donné Steve Jolin de 117 Records, une division de Disques 7ième Ciel, qui lancera ce printemps l’album Hommage à Richard Desjardins. « C’est après avoir entendu une entrevue de Richard Desjardins avec Félix B. Desfossés, sur les ondes de Radio-Canada, que j’ai eu cette idée. J’y avais appris plein de choses », a expliqué Steve Jolin, qui caressait depuis le désir de « créer une occasion » pour reconnaitre l’œuvre de Desjardins, mais aussi de faire rayonner son berceau et ses terres que sont Rouyn-Noranda et l’Abitibi. Il s’est alors adjoint les services de Philippe B, de Rouyn-Noranda, qui contribue à cet album et qui en assure aussi la réalisation. Le concept de 117 Records a ainsi émergé à l’été 2016 et rapidement, le pari a pris des proportions ambitieuses. Pour reproduire les notes et les accents de Desjardins et de sa forêt dense de sons et de parfums, 14 artistes ont été réunis. « Nous voulions aller dans la scène émergente, qui est la véritable descendance de Desjardins », résume Steve Jolin. Une descendance dans l’esprit, dans les lettres d’engagement et dans l’adoption d’un style non conformiste et d’un parcours, dirions-nous, atypique. Cet ensemble de voix parfois suaves, parfois plus ébréchées et rauques, confère à l’album de multiples visages qui permettent de s’approcher des univers qui ont traversé les époques et les couleurs du répertoire de Richard Desjardins. La guitare, compagne des grandes pièces du chanteur, occupe beaucoup d’espace et l’appropriation qui en est faite par les artistes ajoute une profondeur supplémentaire aux textes revisités. C’est ainsi qu’ont été rassemblés Avec pas d’casque, Safia Nolin, Matiu, Les sœurs Boulay, Bernard Adamus, Yann Perreau, Émile Bilodeau, Philippe B, Fred Fortin, Koriass, Keith Kouna, Saratoga, Klô Pelgag et Philippe Brach.

musicaux que le rap. Ce sera le cas de cet hommage, qui n’est aucunement une relecture hip-hop des classiques de Desjardins, mais au contraire « la plus grosse sortie » du jeune label depuis sa création.

DESJARDINS : AVISÉ, MAIS DANS L’ATTENTE « Je ne me serais pas autorisé à faire ce type de projet sans son approbation. Il a accepté, mais il n’en sait pas beaucoup, mentionne le producteur. Je lui ai dit que je ne voulais rien lui dévoiler, pour garder la surprise. » Et il semble que Desjardins ait fait une forme d’acte de foi. De Montpellier, en France, où il se trouve, le poète a en quelque sorte donné carte blanche à ses « héritiers », sans même connaitre les titres qui ont été retenus. Il faut dire toutefois que les artistes qui prennent part à cet hommage sont, chacun à leur façon, un peu complices de Desjardins. Le cinéaste Dominic Leclerc, de Rouyn-Noranda, a d’ailleurs réalisé un projet parallèle en déclinant, pour chaque chanson, des capsules vidéos. On y découvre une autre dimension de la relation entretenue par les interprètes avec l’œuvre du poète. « Desjardins, son premier album, personne n’en voulait. Il l’a monté lui-même avec ses supporteurs et je me retrouve un peu dans ça et c’est aussi un peu le lot des artistes que nous avons réunis. Des gens qui ont pris le même sentier, le même parcours. Des artistes parfois issus de régions, des fois plus à gauche, mais toujours à la rencontre de leur public », explique Nolin. Ainsi, sur cet album hommage cohabitent des versions plus convenues, dans la lignée de la pièce originale, et d’autres où on s’en éloigne. Les voix féminines, par exemple, donnent une autre couleur aux chansons en insufflant une autre forme de poésie.

« Nous voulions des artistes qui n’étaient pas connus pour leur contenu commercial, mais des artistes plus à gauche, comme Desjardins », précise M. Jolin, qui confie avoir rencontré le chanteur à plusieurs reprises. « C’est le plus grand artiste chanteur de notre région et un des plus grands poètes du Québec. C’est quelqu’un que j’ai toujours admiré. Son sens de l’engagement en fait quelqu’un de très… mythique », ajoute-t-il. Celui qui est connu sous le nom d’artiste Anodajay s’était approché de l’œuvre de Desjardins en 2006 avec son album Septentrion. On pouvait y retrouver les mélodies de la pièce Les Yankees en trame de sa chanson L’homme de bois : Si l’homme était l’arbre et qu’on lui sciait les chevilles S’il tombait en pleine face et qu’on le découpait en billes Si on lui arrachait la peau, comme on arrache une écorce Si à l’aide d’un canif, on lui grave un nom sur le torse Si on lui cassait les bras, comme on ose casser ses branches Si on le couchait sur le plat et qu’on en faisait des planches. D’abord étiquette hip-hop, Disques 7ième Ciel a étendu sa portée en lançant en 2014 la division 117 Records pour produire des artistes qui se réclament d’autres genres

PHOTOS : CHRISTIAN LEDUC

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L’ANACHRONIQUE

CINÉMA

TROIS TEMPS

DES JEUNES DE PIKOGAN DANS LE FILM PAROLES D’ENFANTS

PHILIPPE MARQUIS

LISE MILLETTE

Un matin de février, peu après la Saint-Valentin… Le froid ronge les sens comme le givre pénètre un abri sans isolation. Sa présence s’impose. Il est si austère qu’on ne discerne que lui. Son règne hypnotise à la fois espace et temps. C’est ainsi que je suis habité par l’hiver lorsqu’une musique parvient à se faire entendre au-delà des claquements de dents. Voilà un air autre que celui, chicanier, de la corneille. Il y a un oiseau réfugié dans le lilas endormi au fond de la cour. Je ne connais pas ce volatile. Mon ami Louis saurait qui il est. Voilà pourquoi je souris, malgré tout, ce matin-là. Fenêtres closes, longues nuits et journées blanches. Les chaumières brulent les factures d’Hydro-Québec. L’hiver glisse sur le verglas, fait mine de tomber, puis revient. Il est à l’image de ces discours que l’on croyait noyés sous les débâcles printanières passées. Ces paroles mangeuses de pensées généreuses, ces propos vengeurs qui s’animent dans les eaux noires et engourdies d’une époque troublée. La nôtre? Oui, la nôtre! Je ne peux que croire au printemps qui viendra. Croire ne fait pas disparaitre la réalité, mais permet d’embrasser d’autres possibles. Pour le moment, j’ai froid et je me colle aux humains.

Redécouvrir le monde à travers le regard de l’enfance, c’est un peu le défi que s’est donné Isabelle de Blois, la réalisatrice du documentaire Paroles d’enfants. Dans son film, pas de rôles scriptés, pas de paroles apprises, pas d’orientation non plus : les enfants répondent ce qu’ils veulent aux questions et s’expriment avec émotion et franchise dans une spontanéité parfois déconcertante. « Les enfants ont souvent le rôle de poser des questions et les adultes répondent. De manière générale, on ne voit pas beaucoup et pas assez les enfants dans les médias. Lorsqu’ils ont des rôles, ils sont tous écrits d’avance », explique Mme de Blois. Afin d’obtenir la confiance des jeunes, la réalisatrice a misé sur un décor minimaliste : un fond d’écran, quelques projecteurs, un micro que l’enfant porte sur lui. Par moments, un cadre pour dessiner sur du verre vient s’ajouter, mais pas de grand déploiement cinématographique intimidant ni d’équipe technique imposante qui aurait eu pour effet de briser le naturel. L’ambiance neutre invite aux confidences des jeunes de 5 à 12 ans de Québec, de Victoriaville, de Gaspé et de la communauté autochtone de Pikogan, ici, en Abitibi. « Ces enfants ont une lucidité, une profondeur, une force tranquille. Dans ce qu’ils disent, il y a de la candeur et de l’émerveillement. Après le tournage, en studio, nous sommes passés du rire aux larmes pendant le montage », a avoué Isabelle de Blois.

*** Un matin de mars, peu après Quartiers d’hiver… Le froid mordille mains et tête alors que je marche sans les couvrir. Mes pensées me projettent en avant, je fais comme si on y était… Un oiseau, d’une autre espèce, avec un autre chant, siffle à mon passage sous le bouleau jaune des voisins. Je le cherche parmi les rayons déjà affirmés de ce début d’avant-midi. Je ne le trouve pas. Mon ami Louis, lui, le dénicherait, le reconnaitrait et lui répondrait sans problème.

Paroles d’enfants d’Isabelle de Blois Productions Triangle Sur Canal D dimanche 23 avril 2017, 21 h

Les factures ont perdu trop peu de leur poids. Ma fenêtre fermée se dégivre avec peine. Nous voyons un peu plus de lumière. Les fossoyeurs d’idées souriantes font moins peur, la nuit raccourcit.

Paroles d’enfants est un documentaire qui n’a pas la prétention d’enseigner quoi que ce soit. Il s’agit d’un film que l’on écoute, d’une œuvre philosophique qui puise dans l’état brut de l’enfance et qui peut laisser songeur par moments. La réalisatrice confie qu’après une diffusion, des adultes qui avaient assisté à la présentation lui ont dit en substance qu’en regardant son film, « on se rend compte qu’on n’a pas le temps d’écouter nos enfants ».

Par économie d’énergie, je garde au frais, pour plus tard, les élans d’enthousiasme, les espoirs sans limites. Je sais le changement tout prêt. J’y vois plus clair. La moindre trace d’humanité balise le courant à suivre.

Le documentaire Paroles d’enfants a été présenté aux Rendez-vous du cinéma québécois, à Montréal, où il a été remarqué par Jean-Pierre Laurendeau, directeur principal de la programmation à Canal D. Il sera diffusé sur les ondes de la chaine le dimanche 23 avril à 21 h.

***

> BANDE-ANNONCE : VIMEO.COM/191379413

Un matin d’avril, peu après le congé pascal… L’eau coule, doucement, des gouttières aux rivières. Tout s’anime à sa suite. La première pluie tombe comme neige au soleil. Des chaises prennent place sur les galeries d’où la glace est partie. Une lumière orangée saupoudre la fin des journées. Les rancunes défraichies, qui trainent au sol, sont mises au rebut. Tout à l’heure, les plants de rhubarbe tâteront de l’été. La vie, enfin, s’ameublit. Dans la rue, les gens se découvrent et plaisantent ensemble. Dans le lilas bourgeonnant, un oiseau sifflote au milieu du temps doux. Je m’arrête, le cherche et le trouve. Il est là, sur une branche de mon pays et nous crie de tourner dos à l’ennui. Mon ami Louis, lui, cette fois-ci, est perché à ses côtés. Et je m’envole les rejoindre face au soleil!

LES JEUNES PARTICIPANTS DU FILM PAROLES D’ENFANTS PROVIENNENT DE L’ÉCOLE MIGWAN DE PIKOGAN.

INDICEBOHEMIEN.ORG

À L’AVANT, CIMON CHAREST, ASSISTANT CAMÉRA & SON; EN ARRIÈRE À GAUCHE, PAULINE VOISARD, PRODUCTRICE; EN ARRIÈRE À DROITE, ISABELLE DE BLOIS, RÉALISATRICE, DIRECTRICE PHOTO ET MONTEUSE. PHOTO : PRODUCTIONS TRIANGLE

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CINÉMA

PAROLES D’ENFANTS, UN FILM À ÉCOUTER POUR TROUVER DES RÉPONSES

TÊTE CHERCHEUSE

CHAMPLAIN N’EST PLUS UN PONT

DOMINIC RUEL

VICKY BERGERON

Dans ce film, on nous montre que les enfants réfléchissent. Souvent, les adultes disent que les jeunes doivent réfléchir avant de parler. Ce film nous montre qu’ils sont capables de le faire quand on leur en donne la chance. Pour moi, Paroles d’enfants représente des jeunes qui parlent sans avoir tout appris par cœur. Sur plusieurs idées, on peut être d’accord avec eux, par exemple sur la nature. Plusieurs ont parlé de pollution par les usines, par les voitures, par le pétrole qui voyage dans l’océan. Ils étaient inquiets pour la nature. Comme moi. Je pense qu’on devrait écouter les enfants plus souvent parce que leurs peurs sont réelles. Dans le film, on peut apercevoir les dessins des enfants prendre vie. On voit, par exemple, un oiseau dessiné qui se met à bouger et qui vole. Il crie aussi : « Ouah, ouah! » La fumée des usines gonfle et rapetisse comme si elles étaient en activité pour vrai. Il y a aussi un cœur qui bat comme s’il était en vie. Parmi les enfants, il y en a d’un peu partout : de différentes villes, de différentes régions, de différents pays. Je trouve que c’est bien parce que ça nous permet de voir que le monde est grand et qu’on n’est pas seuls au monde à penser les mêmes choses sur la vie. C’est bien montré dans le film. Ce qui m’a beaucoup marquée, c’est le message à la fin du film signé par Antoine de Saint-Exupéry : « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent. » J’espère seulement que ce ne sera pas mon cas plus tard, quand je serai grande à mon tour. Mais je ne pense pas, non. Je donne une note de 9/10 à ce film.

On a tous vu les capsules de Guy Nantel durant lesquelles il aborde des passants avec de simples questions d’histoire, de géographie ou d’actualité. Oui, il y a une sélection, un montage, mais on rit. On devrait plutôt s’inquiéter devant ces réponses, aussi peu nombreuses soient-elles. Il est triste, dans une société pourtant scolarisée, qu’on puisse croire encore que Champlain ne soit qu’un pont. Ou René Lévesque, qu’un boulevard. Il y avait un espoir dans les années 90. On appelait cela « l’autoroute de l’information ». C’est Internet. Ce fut une illusion. On imaginait les gens en train de naviguer de musées en encyclopédies, de films d’époque en biographies pendant des heures. Un bouillon de culture collectif qu’on se partagerait. À quoi sert la culture générale, à part impressionner la parenté au Tricheur? Elle aide certainement à la formation du jugement et de l’esprit critique. Elle est aussi un antidote au « je-me-moi » contemporain. Ça décentre de soi-même. Ça libère de l’ici et maintenant. Les connaissances donnent une épaisseur à l’existence. La culture générale n’est pas uniquement une simple accumulation de dates et de faits. Avoir écouté du Mozart remet Justin Bieber à sa juste place. Quelques films, des classiques, offrent une ampleur que les superhéros n’ont pas, malgré leurs pouvoirs. Malheureusement, comme l’a déjà mentionné Jason Luckerhoff, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et consultant en communication, « ce n’est pas parce qu’on a plein d’informations sur Internet qu’on est éduqué à quoi en faire ». Ces propos ont été rapportés par L’Hebdo Journal dans l’article « La culture générale, à quoi ça sert?». Et là, c’est pour beaucoup le rôle de l’école, du primaire à l’université. Il y a peut-être eu erreur avec cette idée de compétences. À six ou à onze ans, les élèves doivent être en mesure d’apprécier des textes variés ou de construire leur représentation du temps, de l’espace et de la société, par exemple. Avant même de posséder un large vocabulaire, un éventail de concepts ou de se situer sur une carte et de nommer les provinces canadiennes. On a peut-être mis la charrue avant les bœufs. Les connaissances d’abord, nombreuses et vastes, et, ensuite, au secondaire, l’idée de compétences à développer. « Les recherches montrent que les compétences intellectuelles viennent après l’apprentissage de simples faits et non l’inverse. » C’est de Karine Bach, spécialiste des grands concours scolaires français. L’université n’est pas en reste. La pression est de plus en plus forte pour qu’elle offre des formations de plus en plus pointues pour les besoins du marché du travail. Luckerhoff précisait encore que « nous avons cessé d’enseigner certains types de formations. Les étudiants sont plus spécialisés et les horizons sont moins larges ». Moins de culture, donc.

OLIVIA MCDOUGALL, 5 ANS, DE PIKOGAN, PEINT DES CŒURS SUR UN CADRE DE VITRE. PHOTO : PRODUCTIONS TRIANGLE

Les évènements des dernières semaines et les nécessaires débats qui ont et auront lieu demandent de la rigueur et de la profondeur, une culture générale riche. À l’ère de la postvérité et des alternative facts, il faudra les connaissances pour distinguer le vrai du faux, les faits de l’opinion, la raison de l’émotion.

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ARTS VISUELS

POUR EXPRIMER NOTRE CARACTÈRE UNIQUE,

nous marquons le territoire par les arts.

NOUVELLE FRESQUE MURALE DE HARRY WYLDE À PIKOGAN ARIANE OUELLET

Au terme de près de trois semaines de travail intensif, le centre communautaire de Pikogan vient d’inaugurer une fresque murale réalisée par Harry Wylde, artiste peintre originaire de la communauté, mais vivant aujourd’hui au Lac-Saint-Jean. C’est à la demande du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni que l’artiste a créé une œuvre représentant la culture, la vie spirituelle et le mode de vie de la communauté. Bien qu’il s’agisse pour Harry Wylde d’une première murale de cette envergure, l’artiste, qui peint depuis l’âge de 14 ans, a derrière lui un parcours autodidacte intéressant. À l’école déjà, ses collègues lui achetaient ses dessins pour 25 ou 50 sous. À l’époque, sa mère pensait qu’il s’agissait d’argent volé! Le temps aura donné raison au peintre puisqu’il a par la suite participé à des symposiums d’art et exposé au Musée amérindien de Mashteuiatsh. Harry Wylde se démarque dans sa technique par sa maitrise du contrejour, dans une approche alliant l’iconographie traditionnelle autochtone et le paysage nord-américain dans sa plus pure tradition.

c'est tout ça et ça continue...

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COLLABORATEURS RECHERCHÉS L’Indice bohémien est à la recherche de journalistes amateurs et bénévoles pour couvrir les sujets culturels de notre région. Écrivez-nous à redaction@indicebohemien.org

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Faites sortir votre côté bohème!


HISTOIRE

GUILLAUME MARCOTTE À LA RENCONTRE DE L’HISTOIRE LA RÉDACTION

Le rendez-vous aurait pu être donné à Ville-Marie ou à Duhamel-Ouest, au Fort-Témiscamingue, désigné en 1967 comme site d’importance nationale par le gouvernement du Canada. Cette pointe de terre, située à l’étranglement du lac Témiscamingue, a vu passer des siècles d’histoire en plus d’être le chef-lieu de nombreux échanges et de la traite des fourrures, et ce, pendant près de 200 ans. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada n’y voit pas que les vestiges d’un ancien poste commercial, mais aussi le creuset des rivalités entre Français et Anglais. Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir que ce site, déjà occupé il y a 6000 ans par les Premières Nations, porte encore les secrets de l’histoire et plusieurs vestiges enfouis. L’endroit n’est pourtant qu’un élément de la quête entreprise par l’historien Guillaume Marcotte, qui présentera le 8 avril prochain, à Val-d’Or, le fruit de son ouvrage Les francophones et la traite des fourrures du Grand Témiscamingue.

CONTE

FESTIVAL DE CONTES ET LÉGENDES : ENTRE TRADITIONS ET MÉTISSAGE LA RÉDACTION

C’est à la mi-avril que sera officiellement présentée la programmation du 14e Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue, mais déjà les organisateurs ont commencé à dévoiler quelques-unes des têtes d’affiche. Les fidèles de ce rendez-vous retrouveront plusieurs artistes bien connus de la région. Pierro Labrèche, l’indétrônable Marta Saens de la Calzada, Claude Boutet et les 4 Saint-Germain viendront, avec beaucoup d’autres, partager leurs histoires et leurs univers fantastiques du 9 au 14 mai.

ARNOLD ZAGERIS

Au chapitre des nouveautés, le Festival entre dans l’ère numérique avec des présentations en direct sur Facebook et davantage de contenu sur le Web. Ce virage technologique ne viendra toutefois pas éclipser le conte traditionnel, la culture autochtone et le folklore.

À la manière de ceux qui parcouraient les terres à la découverte de nouvelles contrées, Guillaume Marcotte, originaire de Malartic, est en tournée. En mars, il était à Amos; en février, à Rouyn-Noranda. À ceux qui viendront se joindre à la discussion le samedi 8 avril à la bibliothèque municipale de Val-d’Or, il racontera le récit des engagés d’une autre époque. « On croise André Brazeau, un déserteur de la Compagnie de la Baie d’Hudson fuyant en raquettes dans ce qui est devenu aujourd’hui la réserve faunique La Vérendrye; Jean-Baptiste Aubichon, le dernier des voyageurs canadiens au lac Abitibi; Louis Bastien, un proche parent de Louis Riel qui s’établit à Mattawa avec la plus belle Algonquine de l’Outaouais ou encore Sévère St-Denis, un habile interprète menant ses intrigues au Grand lac Victoria », résume encore l’éditeur. Publié aux Éditions GID, Guillaume Marcotte propose dans son livre rien de moins qu’un voyage dans un autre temps. Sur une note plus personnelle pour l’auteur, le périple n’est pas non plus terminé. Guillaume est candidat à la maitrise en études canadiennes à l’Université de Saint-Boniface, à Winnipeg. Cette nouvelle destination le mènera peut-être, ou assurément, sur les traces de Louis Riel, autre grand personnage historique. Riel a été à la direction de gouvernements métis et a été la figure de proue d’importantes rébellions territoriales avant d’être exécuté en 1885.

NICOLAS DE COSSON

VERNISSAGE 17 MARS 5 À 7

UN FESTIVAL SUR LA ROUTE Encore cette année, le festival ira à la rencontre du public par des ateliers de contes qui se tiendront dans les écoles, les différentes communautés autochtones et les bibliothèques.

LA VISITE DES BÉBÉS 6 MAI

L’aventure peut

CRÉDIT : SCARO

« Les francophones et la traite des fourrures du Grand Témiscamingue ramène à la vie les acteurs oubliés de la rencontre franco-amérindienne ayant eu lieu dans les régions qui allaient devenir la Baie-James, l’Abitibi, le Témiscamingue, le Nipissing et une partie de l’Outaouais d’aujourd’hui », est-il mentionné dans le résumé de l’éditeur.

De la grande visite outre-Atlantique s’amènera également à Val-d’Or. Le duo français Armelle et Peppo Audigane transportera dans ses valises des instruments qui viendront contribuer au dépaysement des spectateurs, qui se retrouveront immergés dans une expérience tsigane. De mots et de notes, les deux conteurs se feront les échos de cette ancienne culture nomade et mystérieuse.

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HISTOIRE

Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

40 ANS PLUS TARD… GALERIE

Exposition

Du 7 avril au 4 juin 2017 VERNISSAGE

Vendredi 7 avril 2017 | 17h à 19h Mardi au vendredi | 10h à 16h Samedi et dimanche | 13h à 16h

LOUISE LAMBERT

Cette année, le Conseil de la culture de l’AbitibiTémiscamingue (CCAT) profite de la remise de ses Prix d’excellence en arts et culture pour souligner ses 40 ans d’existence. Une petite recherche historique nous indique que c’est en mai 1977 que l’organisme a obtenu ses lettres patentes, quelques mois après que son assemblée de fondation eût réuni, à Amos, une centaine d’intervenants culturels de la région.

des mémoires : voilà autant d’actions, parmi d’autres, qui ont permis de structurer peu à peu une vision régionale de notre développement culturel et de lui donner, par la même occasion, une dimension qui dépassait la simple pratique du loisir culturel.

Jean-Paul Charlebois en a été le premier directeur général, suivi de Jocelyne Sauriol, de Michel Desfossés, de Pierre Lapointe, de Jean Arsenault et de Madeleine Perron, qui tient les rênes depuis 2002.

DES AVANCÉES

NORTHERN ONTARIO FIBRE ARTISTS

NOÉ, MATELOT? INSTALLATION / DESSIN / VIDÉO

PAUL WALTY / TORONTO

ASSEMBLÉE DE FONDATION 1976 PHOTOS : COURTOISIE

THÉÂTRE

CONCERTATION ET MOBILISATION

FABIEN CLOUTIER

SAM 8 AVRIL @20H CINÉMA

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NELLY

DIM 2 AVRIL 19H30 | JEU 6 AVRIL 19H30

GALERIE 42, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 819.622.1362 CINÉMA THÉÂTRE 32, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7

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Madeleine Perron, l’actuelle directrice générale, se réjouit des progrès qui résultent de ce travail auquel plusieurs ont contribué au fil des ans : Nos organismes culturels et nos évènements ont développé de l’expertise chacun dans leur domaine. La pratique artistique s’est beaucoup professionnalisée, les artistes sont plus nombreux à pouvoir vivre de leur art, ils rayonnent de plus en plus à l’extérieur de la région. Le virage technologique a contribué à cet essor en proposant des outils de production et de diffusion plus accessibles et moins couteux. On voit aussi beaucoup de jeunes faire le choix de rester dans la région, ils sont à l’origine de plusieurs initiatives qui ont consolidé et diversifié notre vie culturelle.

OEUVRES TEXTILES

COLLECTIF / ONTARIO

THE ARC OF AN UMBRELLA

C’était déjà faire un pas vers une plus grande professionnalisation et une meilleure reconnaissance.

Jocelyne Sauriol, qui a dirigé l’organisme de 1979 à 1987, se souvient très bien de la dynamique qui prévalait alors en matière de culture :

Elle observe aussi une nette progression sur le plan de la reconnaissance du milieu culturel, au sens large : On attribue davantage une valeur éducative, sociale et économique aux arts et à la culture. Ce secteur d’activité est considéré de plus en plus comme un moteur de développement qui a une valeur attractive en soi et qu’il faut mettre de l’avant. C’est sans compter tous ses bienfaits sur notre qualité de vie.

Dans les années 1960, on a connu l’époque du loisir socioculturel. Les organismes de diffusion culturelle relevaient souvent des services de loisir des municipalités. La concertation en matière de culture se faisait surtout par l’intermédiaire du Conseil régional des loisirs. Les artistes de la région qui réussissaient à gagner leur vie par la pratique de leur art étaient peu nombreux. La création et la diffusion artistique, la recherche en histoire et la mise en valeur du patrimoine se faisaient à l’échelle locale principalement. C’est au cours des années 1970 que le réseautage culturel sur une base régionale a commencé à se structurer autour de quelques disciplines. La création du Conseil de la culture s’inscrit dans ce mouvement, selon Jocelyne Sauriol : Sans l’ombre d’un doute, la mise sur pied de cet organisme a permis de soutenir la mobilisation en rassemblant toutes les forces en présence qui, chacune dans leur milieu, se démenaient pour faire progresser leur cause auprès des élites locales. L’une de nos grandes préoccupations était aussi de s’assurer que chaque MRC dispose de ses lieux de diffusion pour un respect des particularités territoriales. Débattre et décider des lignes d’action à défendre, mettre en place des groupes de travail pour approfondir certaines questions ou rapprocher des positions divergentes, rédiger

Depuis 1977, six directeurs, douze présidents ainsi que 215 administrateurs de toutes les disciplines et provenant des cinq MRC se sont impliqués dans les dossiers menés par le CCAT. À ceux-là, il faut ajouter les quelque 300 membres qui le soutiennent bon an mal an. Carmelle Adam, directrice du Centre d’exposition de Val-d’Or, l’exprime ainsi : « Depuis 40 ans, le Conseil de la culture a réuni des travailleurs culturels passionnés et des administrateurs bénévoles dévoués qui se sont investis dans le développement et l’épanouissement des arts et de la culture de notre région. » Le 31 mars, un petit temps d’arrêt a été décrété pour apprécier tout le chemin parcouru, mais parions que le travail reprendra de plus belle parce que ce monde évolue rapidement et que d’autres défis pointent à l’horizon.


PREMIÈRES NATIONS

DANSER... AU SON DES TAMBOURS

LES ÉCHANGES D ’ÉNERGIES

PAULA MURRAY

DU 27 AVRIL AU 4 JUIN 2017 CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE

CAROLINE LEMIRE

Le son des tambours résonnait dans la communauté de Lac-Simon lors de la dernière peine lune. Le 11 mars dernier s’est tenu le 3e round dance de la communauté, une activité culturelle empreinte de sens, d’énergie positive et d’enseignement des ancêtres. Comme le veut la tradition, le rassemblement a débuté par un magocan, un grand festin de mets traditionnels à base de différents gibiers. C’est une façon d’honorer et de nourrir les ancêtres, mais surtout une tradition qui soulève un vent de solidarité et d’entraide et qui resserre les liens des membres de la communauté. « C’est dans notre nature de tout partager », souligne Marlène Jérôme, directrice de l’éducation, de la culture, des sports et des loisirs pour la communauté de Lac-Simon. « Comme nos ancêtres, on a continué ces traditions-là. C’est important, en tant que peuple et qu’être humain, de se réunir, sinon on devient trop individualiste. Un évènement comme ça renforce les liens et l’entraide. » Une fois que tout le monde est rassasié, on enlève les tables pour inviter les batteurs à prendre place au centre de la salle. Tout autour, petits et grands encerclent les tambours et se mettent à danser, connectés sur la fréquence.

VERNISSAGE : JEUDI 27 AVRIL, 17 H EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE HEURES D’OUVERTURE MARDI AU VENDREDI : 13 H À 16 H 30 ET 19 H À 21 H SAMEDI ET DIMANCHE : 13 H À 17 H Image : Paula Murray, Sanctuary, Porcelaine, bois, 30 cm de long, 2014 Crédit photo : David Barbour

CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2294

Entrée libre La culture c’est dans ma nature !

Renseignement sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca Ville de La Sarre-Centre d'art Rotary

Pourquoi choisir « Lors d’un round dance, précise Marlène, on utilise le petit tambour. Lors d’un pow-wow, on se sert plutôt du gros tambour en symbole du battement de la Mère Terre qui dort en hiver tout comme les animaux. En saison hivernale, on met le gros tambour de côté et on sort les petits tambours, qui représentent le battement de nos cœurs, de chaque individu, de chaque être humain. Cela procure une vibration positive pour la communauté. »

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Toutes unies, main dans la main, des centaines de personnes ont dansé en cercle pendant des heures. « Pour nous, le cercle a une grande signification et représente le cycle de la vie, explique-t-elle. Tu es enfant, jeune, adulte, puis ainé, c’est un cycle tout comme les saisons ou encore les éléments qui sont autour comme la lune, la terre, le soleil. C’est le cycle de la vie. Le round dance, tout comme les pow-wow, nous invite à célébrer la vie et à cheminer ensemble vers une guérison : la guérison pour les individus, les familles, la communauté et pour l’union de toutes les nations, pour l’unité. » Un sentiment de fierté et de reconnaissance a accompagné toute personne qui a eu la chance de vivre cette soirée empreinte d’une grande richesse humaine.

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LITTÉRATURE

DICTÉE CHIASSON ARMAND CHIASSON

Le défi consiste à flairer le sens des mots gras soulignés et de les remplacer par ceux du quotidien et, ensuite, de vérifier votre perspicacité avec le dictionnaire (Réf. Petit Larousse 2017)

L’ÉCRIVAIN AU PARC Il était encore bouleversé du coup de bambou reçu de son éditeur, car ce dernier n’avait pas apprécié son incipit. Pourtant, son œuvre n’était point un galimatias. Étant à l’acmé de sa vie, il opta pour se caparaçonner l’esprit contre les aléas de l’existence. Répondant à l’appel du doux alizé, il se dirigea vers le parc avec ses godillots éculés, question de se rasséréner tout en observant humains et nature. Il n’y avait pas le moindre boucan. Il admira l’ubac de la montagne, puis s’intéressa à un petit potager fleuri regorgeant de dames-d’onze-heures à travers quelques ruines-de-Rome et quelques plantes nanisées. Les papillons aux beaux ocelles s’y posaient malgré la tondeuse obsolète et bruyante du jardinier. L’écrivain l’évita, car il semblait du genre ostrogot. Assis sur un banc rubigineux, il observa les passants. Un échalas passa qu’il trouva, néanmoins, callipyge; il rougit de cette pensée et appliqua la caviarde à ses cogitations. Un azimuté lui accorda un sourire d’ectoplasme. Il fut ignoré par un dandy qui dégoisait et une dondon qui chinoisait. Un garçonnet vêtu d’un marcel jouait au ballon. Un roquentin suivait de loin une jeune dame. Trousser à cet âge! Aucun olibrius ne perturba sa quiétude. Un soulard à la voix de rogomme semblait le seul trublion en ce bel après-midi. Puis un drille passa, allant à clochepied. Il était heureux, car il ne rencontrât aucun arsouille ce jour-là et personne ne le bêchât. Après avoir poussé le coulisseau de son sac, il sortit son eustache, escalopa et mangea un bon-chrétien. Il crut entendre pépier derrière lui, mais c’était un mainate à demi caché derrière une oreille-de-souris et surveillé par un mistigri. Point n’est requis de serinette pour cet oiseau. Il fit un peu de pandiculation et se leva, car il devait marner pour satisfaire son éditeur.

LE MONDE SELON MODÈRE

Envie de monter sur les planches cet été?

LA MOTTE RECRUTE Le désir de gouter à l’expérience de se produire devant un public vous inspire? Le Centre communautaire de La Motte est à la recherche de talents pour la période estivale. Durant quatre vendredis d’été, les 7, 21 et 28 juillet ainsi que le 4 aout, la scène sera offerte à des artistes de la relève, et ce, avec un cachet de 600 $ par spectacle. Les participants doivent être des artistes non professionnels de la MRC d’Abitibi. Les personnes choisies seront jumelées à un artiste professionnel ou semiprofessionnel et avec qui elles auront la chance de monter un spectacle unique. Toutes les disciplines sont permises : musique, chanson, danse, théâtre, humour, conte, poésie. Le contenu du spectacle doit être en français et d’une durée de 60 à 90 minutes. Les projets doivent être soumis d’ici le 14 avril au Centre communautaire de La Motte

> communautairelamotte.com.

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SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

LE TRANSPORT ACTIF, DE A À B NETTA GORMAN

Le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue s’étend sur 65 000 km2. Autos, pick-ups, motoneiges : la région exige des moyens de transport énergivores. Cela dit, peuvent-ils être propulsés grâce à une énergie plus... active? Gaëlle Derrien, conseillère en loisirs chez Loisir et Sport Abitibi-Témiscamingue, affirme que oui. Malgré le programme À pied, à vélo, ville active de Vélo Québec en place depuis 2012, les municipalités disaient se sentir insuffisamment outillées pour faire la promotion du transport actif. « Le transport actif, c’est un moyen non récréatif de se rendre d’un point A à un point B pour un déplacement utilitaire, explique-t-elle. Que ce soit en vélo, à pied, en patins à roues alignées, en trottinette ou même en kayak, on peut se rendre de son domicile au travail ou à l’école de plusieurs façons. On a donc créé une boite à outils regroupés en six sections ayant pour but de soutenir et d’encadrer les municipalités en leur fournissant des outils pour favoriser les déplacements actifs sur leur territoire. »

DUREMENT DÉVELOPPABLE Mathieu Gagnon On est repartis bredouilles et en beau fusil de l’hôtel de ville avec notre plan futuriste, fait en 3D, sur ce que pourrait avoir l’air le lac Osisko dans trois ans. Une oasis, plaque tournante des expériences socioculturelles avec une couche de peinture neuve sur les bancs de la presqu’ile. Le parfait alibi pour tous les kids qui passent trop de temps à regarder le bleu du ciel pixelisé à travers leurs maudits casques de VR (virtual reality). « Mention rejetée! » J’avais le poing fermé sur l’air qui était devenu lourd. La rage au cœur comme un hommage à Dan Bigras. La crédibilité ne vient pas avec des statistiques tangibles, ni avec l’expérience, ni avec un dossier que tu as passé trois mois à monter. Ça vient avec une barbe bien taillée et un costume dans les quatre chiffres. Avec une réputation et peut-être même l’ombre d’un géant sur ton château de cartes. Comme quoi monsieur La-Grosse-Poche n’a pas eu de misère à faire raser deux hectares de forêt pour construire un nouveau centre d’achats avec un 8e Tim Hortons et un 12e Dollorama d’dans. « I Had a Dream! »

L’efficacité est d’ailleurs statistiquement prouvée pour la marche d’un kilomètre et moins et pour le vélo sur une distance entre 2 et 5 km. Cette boite à outils est mise gratuitement à la disposition des municipalités et des citoyens sur le site Web suivant : ulsat.qc.ca/transport-actif. La plus récente tournée de lancement a eu lieu à Rouyn-Noranda le 21 mars et à Ville-Marie le 22 mars.

Je suis allé marcher autour du lac pour digérer la pilule de l’absence. Le fait d’avoir un cours d’eau devant moi me pousse à des idées. Me donne le gout de lui rendre justice. De contribuer au développement moléculaire des bactéries pour qu’elles deviennent un jour des poissons. Je ramasse des cannes de Budweiser en attendant. ------------------------------------------------------VOUS AVEZ AIMÉ CE TEXTE ? RETROUVEZ EN D’AUTRES SUR LA PLATEFORME WEB : ABITIBIMONTREAL.COM

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On ne se le cachera pas, de nouvelles habitudes nécessitent un changement de mentalité et des aménagements favorables dans notre région autophile. En revanche, les bienfaits, on l’aura deviné, sont multiples : d’abord le plaisir et la santé, mais aussi les côtés économique et écologique.

J’ai vu un food truck saisonnier servant du slow food sur le bord du lac avec de la bière de microbrasserie régionale, la construction d’une passerelle en mélèze qui passe de bord en bord du chaudron. Un club de balle molle féminin bien éclairé par des spots, gracieuseté d’Adria. Des courses de drones en plastique recyclé de cassettes VHS de la Ressourcerie. Projection de films sur planches de plywood, cours de yoga au lever du soleil enseignés par une ancienne contorsionniste du Cirque du Soleil, tir à l’arc sur des vieilles pancartes électorales. Toutes des idées mortes au son du marteau.


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

L’ARRIVÉE DE LA LOI SUR LE DD PARTOUT AU QUÉBEC MAURICE DUCLOS, ÉCO-CONSEILLER DIPLÔMÉ ©

En cette année d’élections municipales, voici le premier de quatre articles pour mieux comprendre le développement durable en milieu municipal. Le développement durable (DD), plus qu’une mode passagère, est un concept en amélioration continue. Depuis plus de 10 ans, au Québec, le DD est inscrit dans une loi. Le saviez-vous? Sanctionnée le 19 avril 2006, cette loi « établit un nouveau cadre de gestion pour tous les ministères, organismes et entreprises du gouvernement du Québec » et elle détermine aussi 16 principes « à prendre en compte par l’administration publique dans ses interventions ». On définit le DD de la façon suivante : « Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement. » Plusieurs y voient une définition très large et c’est exactement l’objectif du DD : tenir compte de l’ensemble des éléments qui interagissent les uns avec les autres afin de réduire l’impact écologique des activités humaines et maximiser l’impact social positif tout en conservant une viabilité économique. Un jeu d’équilibre qui inclut parfois des dimensions éthique, de gouvernance et de culture (au sens anthropologique). Dans sa loi, le Québec a inscrit 16 principes de développement durable. Les ministères et organismes publics doivent tenir compte de l’ensemble de ces principes dans leurs actions. L’article 6 de la loi décrit chacun de ces principes : « santé et qualité de vie », « équité et solidarité sociales », « protection de l’environnement », « efficacité économique », « participation et engagement », « accès au savoir », « subsidiarité », « partenariat et coopération intergouvernementale », « prévention », « précaution », « protection du patrimoine culturel », « préservation de la biodiversité », « respect de la capacité de support des écosystèmes », « production et consommation responsables », « pollueur payeur », « internalisation des couts ». Le développement durable s’appuie traditionnellement sur trois piliers : le milieu social, le milieu environnemental et le milieu économique. Remarquons que les principes de DD mentionnés plus haut sont davantage tournés vers la dimension sociale que vers la dimension écologique ou économique.

VARIATION SUR UN MÊME THÈME Le DD peut prendre différentes formes selon les secteurs d’activité, les milieux et les acteurs du développement. Ainsi, on évoque souvent l’économie circulaire, l’économie verte, l’économie collaborative, l’économie de partage, le commerce équitable, la permaculture, etc. Il y a des centaines de termes et de notions qui font référence de près ou de loin au concept et aux principes du DD. Soyons ouverts à la différence, car le DD tend à être très inclusif.

DD EN MILIEU MUNICIPAL Le gouvernement du Québec, par son ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), décrit la situation du DD en milieu municipal de la façon suivante : « En 2006, le gouvernement du Québec, avec l’adoption par l’Assemblée nationale de la Loi sur le développement durable, a intégré le développement durable au cœur de son action. Revoir notre façon de nous développer de manière à préserver l’environnement, favoriser l’équité sociale et l’efficience économique est crucial si nous souhaitons assurer la prospérité de notre société. » On y indique que «  les organismes municipaux et régionaux sont des acteurs indispensables pour réussir un tel projet de société ».

QU’EN PENSEZ-VOUS? Dans le prochain article de la série, j’aborderai avec vous les caractères de la municipalité durable et ses qualités. Source : www.mamot.gouv.qc.ca/municipalite-durable/accueil/

Quand l’art récupère Brouillamini LA RÉDACTION

L’artiste en arts visuels Denis Bordeleau expose Brouillamini au Centre d’exposition d’Amos. Son projet, réalisé à partir d’objets recyclés, consiste à déconstruire la matière afin de mieux la restructurer pour créer un nouvel univers. Né à Trois-Rivières, Denis Bordeleau réunit les disciplines que sont le dessin, la sculpture et la peinture pour transformer les matières et ramener dans ses œuvres de nouveaux portraits du quotidien. Dans cette exposition, il a puisé son inspiration dans des bidonvilles qui deviennent le « réel perçu », comme il l’appelle. Le tout reste par la suite métamorphosé dans une démarche arte povera, une manière de réutiliser les matériaux pour en retirer l’âme et lui redonner vie. Entre ses mains, une boite de carton qui abritait un vieux frigo peut ainsi devenir ville ou maison, avec en prime des couleurs vives pour chasser l’aspect austère et morne du carton beige. Au Centre d’exposition d’Amos jusqu’au 30 avril.

2e édition

le rendez-vous culturel des tout-petits CULTURAT.ORG/PETITSBONHEURSAT

L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017 13


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

LA SAGA DES GUENILLES! SOPHIE LALIBERTÉ, CHARGÉE DE PROJETS, CREAT

Nous sommes dans une ère du vêtement jetable où nous croulons sous l’offre de vêtements tous plus attrayants les uns que les autres. Et en plus, à ce prix-là, pourquoi s’en passer? Eh bien, voici quelques raisons.

CYCLE DE VIE DE NOS VÊTEMENTS Les textiles peuvent être fabriqués à partir de plusieurs matières, chacune avec un lot d’impacts environnementaux. Par exemple, la culture du coton utilise énormément de pesticides et consomme des quantités impressionnantes d’eau, soit plus de 5000 litres par kilo de coton. Les fibres synthétiques sont généralement dérivées du pétrole et malgré le fait que certaines fibres de polyester puissent provenir du recyclage des plastiques, ces tissus émettent des milliers de microfibres de plastique dans l’eau à chaque lavage qui se retrouvent ensuite dans l’environnement, où elles s’immiscent dans les chaines alimentaires. La transformation nécessite également plusieurs litres d’eau et utilise plusieurs polluants toxiques. Les usines situées dans les pays moins développés ont des normes environnementales pas toujours au point. À cela s’ajoute le transport, émetteur important de dioxyde de carbone. De la production jusqu’à votre garde-robe, les vêtements ont parcouru des milliers de kilomètres, émis des tonnes de gaz à effet de serre, consommé des milliers de litres d’eau et libéré plusieurs contaminants dans l’environnement. Et c’est loin d’être fini. Dépendamment de votre usage et surtout de la fréquence de votre lessive, vous consommerez des centaines de litres d’eau, des kilowatts d’électricité et vous dégagerez peut-être du phosphore et d’autres polluants dans l’environnement, selon le savon à lessive utilisé.

Marie-France Tremblay vous invite à voir... Les pyjamas

Enfin, une quantité importante de textiles remplissent nos sites d’enfouissement, réduisant ainsi leur capacité et leur durée de vie, quoique des solutions existent pour les réutiliser ou les recycler.

LES RESSOURCERIES, LA PANACÉE DES ÉCOLOS?

LA RÉDACTION

Le titre de cette exposition est tout aussi intrigant que les œuvres elles-mêmes. Marie-France Tremblay use d’imagination pour tourner le prisme par lequel peuvent être vues les différentes petites scènes de la vie quotidienne. Une maison, une rue ou un enfant sur les épaules de son père : l’artiste croque l’instant et en fait une scène neuve habitée par des personnages tirés de son univers fantaisiste. Cette artiste de Barraute, qui vit maintenant à Québec, revient présenter une exposition faite de tableaux remplis de motifs singuliers où la répétition est une matière et peut-être aussi un jeu. Outre la sérigraphie, qu’elle affectionne particulièrement, Marie-France Tremblay emploie des techniques comme la couture et le tricot. Elle s’est même amusée à réaliser le maire de Québec, Régis Labeaume, tout de laine : marie-dessine.blogspot.ca/2014/02/le-sosie-et-son-regis.html. Les pyjamas au Centre d’exposition d’Amos jusqu’au 23 avril.

Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!

Les ressourceries et les comptoirs familiaux permettent de redonner une vie aux vêtements encore en bon état, et ce, localement et avec peu de transport. En plus de créer de l’emploi et de détourner des tonnes de textiles de l’enfouissement, ces organismes offrent des prix modiques, ce qui représente une opportunité pour les moins nantis. Cette option pour se débarrasser des vêtements non portés ne doit cependant pas devenir une façon de se déculpabiliser pour ceux et celles qui ont la surconsommation textile facile. Une partie des vêtements usagés collectés dans les pays occidentaux sont envoyés dans les pays en voie de développement. Au départ, l’intention est louable. Par contre, dans les faits, rien n’est parfait. Certains pays tirent plusieurs bénéfices de l’économie de la fripe, mais pour d’autres, l’inondation des marchés par des vêtements à des prix dérisoires met à mal la production locale en plus de diluer l’identité sociale et culturelle associée à l’habillement.

Que faire pour être plus responsable? Consommez moins et mieux. Préférez les vêtements canadiens, les fibres naturelles, le coton bio, les vêtements résistants qui dureront longtemps. Achetez usagé. Lavez moins! Vêtement porté n’est pas toujours synonyme de vêtement sale. Réparez et détachez. Réutilisez vos vêtements. S’ils sont encore bons, échangez-les entre amis, allez les porter à des comptoirs familiaux ou aux ressourceries. S’ils sont déchirés ou tachés, cherchez des recycleurs ou des artisans qui les récupèrent, faites-en des guenilles ou transformez-les vous-mêmes (Internet regorge d’idées).

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SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

L’ÉDUCATION RELATIVE À L’ENVIRONNEMENT : S’INSPIRER ET AGIR GENEVIÈVE GUIMONT GÉOGRAPHE ET ENSEIGNANTE EN GÉOGRAPHIE AU CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Nous avons désormais conscience que le rapport de nos sociétés à l’environnement est un enjeu vital de notre époque qui interpelle de façon toute particulière le monde de l’éducation. Ce dernier détient à cet égard une responsabilité de nature pédagogique, et ce, dès la petite enfance. Le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement de l’UQAM a démontré, au cours d’une de ses études, que « l’ancrage et les diverses formes d’engagement des jeunes dans leur environnement, leur milieu de vie, sont une très grande source de motivation qui favorise leur réussite au sein d’une école où se forge une société qui apprend à mieux relever les défis socioécologiques de notre monde contemporain ». Ces travaux ont été menés par la professeure Lucie Sauvé. L’éducation relative à l’environnement (ERE), dont les objectifs ont été définis dès 1975 dans la Charte de Belgrade, n’est pas que l’affaire du monde scolaire. Chaque citoyen a le devoir non seulement d’acquérir un minimum de connaissances de base en écologie, mais aussi de les réviser assidument au fil de l’évolution de la science. Cette alphabétisation écologique — de la population en général et des décideurs en particulier — outille et développe un esprit critique qui est indispensable pour remettre en question les formules toutes faites et les déclarations à l’emporte-pièce des dirigeants politiques… ou de certains écologistes. Elle nous permet aussi de poser des jugements éclairés par rapport aux options de développement collectif qui s’offrent pour l’avenir et nous incite ensuite à nous engager dans l’action. À ce titre, certaines œuvres, tout en complétant nos compétences écologiques, s’avèrent réellement inspirantes. Par exemple, le film documentaire Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion (2015), présente plusieurs initiatives citoyennes concrètes ainsi que des acteurs de changement social visionnaires et inspirants comme le lumineux Rob Hopkins, fondateur britannique du mouvement Villes en transition. Dans son livre Perdus sans la nature : pourquoi les jeunes ne jouent plus dehors et comment y remédier, l’éditorialiste et chroniqueur à La Presse François Cardinal met le doigt sur ce que plusieurs parents avaient déjà pressenti. Son livre se lit comme un roman dont vous (et vos enfants) serez les héros! Enfin, Chercher le courant, de Nicolas Boisclair et Alexis de Gheldere, sacré meilleur documentaire/société aux Gémeaux en 2012, devrait être vu par « tous ceux qui paient un compte d’électricité au Québec ».

du projet? Justement, l’UQAT et plusieurs de ses partenaires organisent, du 20 au 23 juin prochain, à Rouyn-Noranda, un volet régional du Forum Planèt’ERE. Le Forum Planèt’ERE, une rencontre internationale des acteurs en Éducation relative à l’environnement de la Francophonie se déroulera du 25 au 29 juin 2017 à Montréal. Les décideurs de la région y sont conviés pour apprendre, échanger et mettre en œuvre des projets. Des maires visionnaires et inspirants pour leurs concitoyens, pourquoi pas? Parlons de résilience par rapport à la consommation éphémère forcée par un système économique fragile et désuet. Agissons, en tant que citoyens écologiquement alphabétisés, pour une meilleure qualité de vie. Êtes-vous prêts et prêtes à changer de cap? > DEMAIN-LEFILM.COM > FORUMPLANETERE6.ORG

En complément! Lire à cet égard le texte de Marie Allard, dans lequel la journaliste présuppose l’applicabilité du modèle allemand à nos forêts abitibiennes. ALLARD, Marie. « Faire garder ses enfants en forêt », [En ligne], La Presse, 1er décembre 2014.

Forum régional du 20 au 23 juin Le comité organisateur rassemble des représentants de l’UQAT, du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, du Groupe ÉCOcitoyen (GÉCO), du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT), de l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT) et du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT).

Ces incontournables démontrent ainsi que les solutions immédiates aux menaces environnementales induites par l’Homme sont réellement à notre portée : diminuer sa consommation de viande, cultiver un potager, opter pour une électricité renouvelable, faire ses courses dans des commerces locaux et indépendants, utiliser quotidiennement son vélo, investir dans des banques éthiques (condamner les paradis fiscaux ne suffit plus), reverdir son quartier tout en discutant avec ses voisins. Nous n’avons plus de prétexte pour reporter notre action, ne serait-ce qu’une minute de plus. Et puisque ces initiatives individuelles et collectives à l’échelle locale semblent les plus prometteuses, pourquoi ne pas inviter nos élus les plus proches que sont nos maires, conseillers municipaux, directeurs de commissions scolaires et autres décideurs à être L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017 15


RÉGION INTELLIGENTE

ORÇAMENTO PARTICIPATIVO… OU LE BUDGET PARTICIPATIF MICHEL DESFOSSÉS

Porto Alegre est une ville brésilienne — typiquement brésilienne — comme nos perceptions nous font l’imaginer : inégalités économiques flagrantes, favélas laissées à ellesmêmes.

Dans certains cas, on réfère les projets à des tables thématiques, lesquelles, par leurs compétences, établissent la faisabilité complète des propositions citoyennes et montent aussi des fiches descriptives qui serviront à la poursuite du processus.

Mais pas tant, dans les faits.

Faisant rapport sur les projets recevables en fonction du cadre budgétaire, le conseil municipal invite ensuite les citoyens à voter pour les projets les plus pertinents.

Porto Alegre, en 1989, est la première ville au monde à avoir choisi une approche démocratique et citoyenne toute nouvelle en adoptant le budget participatif.

On observe à cet égard que le vote électronique est de plus en plus utilisé dans les juridictions municipales qui peuvent en faire usage.

L’autre Amérique nous sert une leçon de démocratie! Célébrons dignement cette cité pas comme les autres et confions à Félix B. Desfossés, notre DJ en résidence, le soin de fournir la trame musicale de cette chronique. La chanson proposée est Walderez Waldereia de Flavio Kurt, un artiste brésilien dont les sonorités rappellent étrangement celles de Robert Charlebois à la même époque (réécoutez Engagement). Charlebois mélangeait le rock, le funk et ses influences folkloriques; Flavio Kurt mélange les rythmes tropicalia typiquement brésiliens avec des sons hautement psychédéliques! Les Amériques ont peut-être plus en commun qu’on le pense!

> youtube.com/watch?v=JeJuPvkLxbk À vos écouteurs! Voilà, c’est parti!

Encore une fois, l’instance multipartite reprend du service et s’assure du bon déroulement du processus jusqu’à la réalisation du projet.

UN MODÈLE PARFAIT? Bien sûr que non! Il y a là comme ailleurs un risque de récupération politique, tout comme une bonne vieille annonce politique d’asphalte à laquelle les politiciens ne renoncent jamais. Mais par cette forme de participation citoyenne, la démocratie municipale fournit aux citoyens une occasion de faire de leur ville un lieu qui leur ressemble, vraiment. Et parfois, ou pour une fois, c’est la dimension sociale qui prime sur le goudron macadamisé!

Imaginez cette ville d’un million et demi d’habitants qui, en quelques années, a vu son réseau d’égouts sanitaires se développer jusqu’à desservir 85 % de son territoire. Désormais, même les plus pauvres résidents des bidonvilles peuvent aspirer à des conditions raisonnables de santé publique. Porto Alegre représente un succès. Un tel succès que les altermondialistes ont fait de cette ville leur lieu de rassemblement en 2001 et ont adopté l’idée du budget participatif. Depuis, ils font essaimer ce concept sur tous les continents, y compris au Québec.

Et pour ceux qui sont curieux, sachez que même la ville de Paris a adopté cette formule depuis quelques années, tout comme plusieurs collectivités européennes, africaines et même… la ville de Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, au Québec.

Le budget participatif, très sommairement, fonctionne ainsi : comme à l’habitude, les élus municipaux déposent le budget annuel établissant la part réservée aux couts de fonctionnement et réservant des sommes pour les immobilisations. À partir d’ici, une part de ces derniers montants est conservée pour le processus de participation citoyenne.

Le forum social de 2005 à Porto Alegre

Pour ce faire, les quartiers sont invités à présenter des projets d’équipement dans le cadre d’assemblées plénières. Imaginons les projets : une aire de jeu, un comptoir satellite de la bibliothèque dans un quartier éloigné, etc.

>ville.saint-basile-le-grand.qc.ca/vie-democratique/finances-publiques/ budget-participatif

Des comités multipartites (élus, citoyens et fonctionnaires) s’attèlent alors à établir la faisabilité financière des projets reçus.

16 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017

> igapura.org/porto_alegre.htm > monde-diplomatique.fr/2011/10/A/21113


HISTOIRE ET PATRIMOINE

LOUIS AYOTTE : PREMIER COLON À VENIR S’ÉTABLIR À LA SARRE SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA RÉGION DE LA SARRE

Le 4 juin 1912, un train d’excursionnistes venant de Saint-Stanislas et de Saint-Adelphe (comté de Champlain) quitte Montréal. Parmi eux se trouvent Achille Asselin, Nestor Trudel, Bruno Grandbois, Gustave Roberge, Odilon Bordeleau, Dosité Lafontaine, Alcide Gagnon et Louis Ayotte, tous des chefs de famille.

De retour à Saint-Stanislas, Louis Ayotte vend tout ce qui lui appartient par en bas pour 1200 $. Il revient à Colombourg avec toute sa famille, dans un deuxième train d’excursion parti le 12 juillet. À leur arrivée, le 16 juillet 1912, ils montent la tente près de la grosse calvette, à proximité des vieux campements des employés travaillant à la construction du chemin de fer de la station de Colombourg. Par la suite, il construit son campement prévu pour y loger une douzaine d’hommes, car le chef de famille devient jobber de coupe de bois et entend bien travailler à l’ouverture des chemins de colonisation dans le canton. Son épouse, Noémie Perron, femme forte, grande de taille et de cœur, sait accueillir et accommoder les nouveaux arrivants. Leurs enfants — Donat, 12 ans; Wilson, 10 ans; John, 8 ans et Aldem, 6 ans — les accompagnent. Donat raconte : « Mon père m’avait acheté une 22 pour aller à la chasse car, dans ce temps-là, y’avait du lièvre, de la perdrix, des orignaux qu’on voyait passer dans les abatis. On a passé l’hiver, le printemps et l’été 19121913 tout seuls. Y’avait des mouches… on en a mangé! »

ERRATUM Une erreur s’est glissée dans notre édition du mois de mars 2017, dans le texte « Une femme qui danse… pour adoucir le monde », de Rym Bellouti. Ce portrait de Marie-Laure Aubin mentionnait erronément que la professeure de danse de Val-d’Or qui lui avait enseigné était Diane Riopel. Il aurait fallu lire Martine Riopel. Nous nous en excusons.

MAISON LOUIS AYOTTE PHOTO : SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA RÉGION DE LA SARRE

Le 8 juin, après être passé par La Reine, le train les conduit jusqu’à Amos où, pendant une semaine, les hommes visitent les concessions offertes aux alentours. N’ayant rien trouvé à leur gout, ils décident de revenir vers Wabakin (La Sarre). Au terme de cette expédition de 14 heures, le seul hôtel disponible est un vieux wagon sans porte ni fenêtre. Ils dressent alors leur tente, pensant avec beaucoup de logique qu’il n’y aurait jamais de village dans ce trou perdu. Plus tard, ils dirigent leurs pas vers ce qui deviendra Colombourg et c’est à cet endroit qu’ils trouvent des terrains adéquats.

À l’automne 1913, Louis Ayotte revient à La Sarre, où l’on vient de tirer les lignes. Il achète le camp de Jack Babin. Sa famille y demeure jusqu’à l’été 1914. Lorsque la gare de La Sarre est terminée en 1914, on peut joindre deux lignes de télégraphe : la ligne Cochrane-La Sarre et la ligne La Sarre-Taschereau. « Mon père a construit la première maison de La Sarre avec les restes du bois de la gare, se souvient Donat. Le carré était fait en épinette rouge et les murs, avec les restes des planches de la station. » En 1915, Louis Ayotte fait un chantier sur le lot 29 du rang VII. Il construit cinq maisons, dont celle aux sept pignons située sur l’avenue des Cèdres. Il vend ce lot en 1921 à Henri Perron. Louis Ayotte meurt le 14 mai 1938. Quant à La Sarre, c’est le 1er aout 1917 qu’elle est officiellement érigée en municipalité. Source : L’Ancêtre — bulletin de la société généalogie de Québec — février 1998

L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017 17


GASTON LAGAFFE

DANS LE CADRE DE LA

2017

CONCOURS 1ER AU 25 AVRIL EN COLLABORATION AVEC

MODALITÉS DU CONCOURS DISPONIBLES À VOTRE BIBLIOTHÈQUE

18 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017


UN IMMIGRANT NOUS REGARDE

AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS...

LEGAULT RAME FEDNEL ALEXANDRE

Jusqu’au 23 avril

Les œuvres de cette artiste se nourrissent des aléas de la vie courante qu’elle transforme en petites séries d’objets, d’images ou de motifs soumises à des répétitions et à des variations inusitées.

Le 23 janvier dernier, Stéphane Baillargeon a publié un article intitulé « Les intentions de vote se figent et l’insatisfaction demeure » dans Le Devoir, dans lequel il revenait sur les résultats d’un sondage Léger sur les intentions de vote des Québécois. Avec 23 %, la CAQ de François Legault tenait la troisième position derrière le PLQ et le PQ. Un mois plus tard, le 25 février, le chef caquiste a accordé une entrevue au Devoir dans laquelle il vitupérait le regroupement familial qui, selon lui, ouvre la porte aux « mononcles, aux matantes, aux cousins ». Je formule deux hypothèses pour examiner la virulence de M. Legault : soit il a un problème de littératie, soit il est d’une mauvaise foi caustique. Les oncles et les tantes ne sont pas admissibles au regroupement familial, qui vise les enfants, les conjoints, les parents. En effet, la loi fédérale sur l’immigration, très strictement encadrée, prévoit une sous-catégorie « Autres » qui inclut « un frère, une sœur, un neveu, une nièce, un petit-fils ou une petite-fille, qui est orphelin de père et de mère, âgé de moins de 18 ans ». En plus de cette restriction, il existe une longue liste de conditions à remplir pour parrainer un membre de sa famille admissible au regroupement familial. M. Legault n’a donc qu’à lire les conditions figurant sur le site de Citoyenneté et Immigration Canada pour s’en convaincre. M. Legault ne connaitrait-il pas les lois en matière d’immigration? Perplexité. Il en parle tellement que je serais étonné qu’il ne les connaisse pas. Donc invalidation de la première hypothèse.

Jusqu'au 30 avril

C’est le chaos ! On peut ainsi qualifier l’organisation physique des bidonvilles à travers le monde et qui devient par le fait même source d’inspiration pour cet artiste pour la richesse des formes, des textures et des couleurs qu’ils révèlent.

En novembre 2014, en entrevue à l’émission Les Francs-tireurs, M. Legault annonçait qu’il se retirerait de la politique s’il n’était pas élu premier ministre en 2018. « Moi, la prochaine fois, c’est do or die. Il faut gagner dans quatre ans […], il n’y a rien d’autre que je vise. […] Si les Québécois ne veulent pas de mon programme, je vais aller faire d’autres choses », lançait-il. Dans cette même émission, on apprenait qu’il était en troisième position dans les intentions de vote. Nous sommes en 2017, année préélectorale. On peut donc supposer que M. Legault est travaillé par l’angoisse de la dernière chance. La dernière chance d’être calife à la place du calife. Ce n’est cependant pas une raison pour raconter n’importe quoi. L’hypothèse de la mauvaise foi parait ainsi plus crédible. Toutefois, je doute de sa validité, car les immigrants n’ont rien fait à M. Legault. Pourquoi s’en prendrait-il à eux? Je pense plutôt qu’il est un vieux mononcle sans aucune originalité. Un mononcle qui baratine des électeurs pour se faire élire, on a tous déjà vu ça. Dommage qu’il existe des électeurs qui aiment se faire enfirouaper par de vieux mononcles. Le jour où il n’en existera plus, le monde ne sera plus le même.

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 | exposition@ville.amos.qc.ca

Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h | Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

MUSIQUE

UN PREMIER (ET DERNIER) ALBUM POUR JEAN RACINE LISE MILLETTE

L’homme en lui-même est d’abord un personnage, tant dans la parlure que dans la chanson. Pendant plus de 30 ans, Jean Racine a gratté la guitare et joué du verbe et des mots, mais en demeurant un esprit libre de ses mouvements. Depuis toutes ces années à pousser la chanson auprès d’un public varié et à différentes occasions, il ne s’était encore jamais arrêté à mettre sur vinyle, sous forme de 33 ou de 45 tours, sur ruban magnétique ni sur CD le fruit de ses compositions.

POURQUOI? C’est ce que nous apprendrons peut-être le 16 avril alors que le chansonnier, auteur, compositeur et interprète livrera son seul album qu’il laisse en guise d’héritage et qu’il a intitulé Le legs. Et

tant qu’à lancer un seul album dans toute sa carrière, Jean Racine a décidé d’y aller tout de go, avec un album double. En retrait des planches depuis un petit moment, il remontera sur la scène accompagné des frères Greffard. Ceux-ci l’avaient d’ailleurs reçu dans le cadre de leur série Y fait SHOW dans SHED, dans une sorte d’entrevue qui s’était soldée par l’interprétation, en formule trio, du texte Crise identitaire, de Jean Racine : Je suis une loterie qui tente sa chance Une suite de malentendus Une victime des circonstances Un sans-logis, une main tendue. C’est un peu cette main tendue qui convie son public pour un spectacle d’une rare occasion au Petit Théâtre du Vieux Noranda le 16 avril prochain.

L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017 19


CULTURAT À travers les yeux de…

GENEVIÈVE BÉLAND, ANIMATRICE CULTURELLE À LA VILLE DE VAL-D’OR Qu’on y passe rapidement ou qu’on y séjourne plus longtemps, lorsque l’on se trouve sur le territoire de la MRC de la Vallée-de-l’Or, on y remarque depuis un certain temps le dynamisme culturel. Des murales habillent les immeubles du centre-ville, des pianos publics animent les quartiers en période estivale et plusieurs projets culturels et artistiques sont proposés à la population. Ce dynamisme est en grande partie le résultat de l’implication et de l’énergie de gens mobilisés, entre autres, au sein des milieux municipaux. C’est lors d’une conversation informelle, à l’aube d’un retour au travail après un congé de maternité, que Geneviève Béland, animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or, a fait connaissance avec la démarche CULTURAT : « J’y ai vu une base stratégique pour positionner mes actions dans le cadre de mon travail, je voulais sortir des lieux habituels et élargir nos interventions directement dans la communauté. » Y voyant une occasion d’approfondir la réflexion sur la place de la culture et de fédérer les forces autour d’un projet commun, elle a posé des gestes concrets en partenariat avec son milieu afin d’avoir un impact positif sur la communauté. « En intégrant la démarche CULTURAT dans nos projets, précise-t-elle, nous pouvions toucher directement les citoyens et les faire participer, cela nous a permis de mieux nous connaitre et ces liens sont restés. »

dans les rues, nous avons eu un impact plus grand sur la communauté, les gens s’approprient les réalisations et s’y attachent. Nous générons de cette façon de l’effervescence et de la fierté. » Travailler avec et pour la population a eu, selon elle, un effet d’unité dans la communauté.

L’engagement de plusieurs municipalités sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue devenait aussi un bon prétexte pour poser des actions et faire le pari de réaliser des projets.

« Même au sein de la municipalité, nous avons tissé des liens puisque nous devions travailler avec les différents services comme la voirie et les parcs, mais ce qui a été le plus bénéfique et positif pour nous, c’est d’avoir mis sur pied des projets qui ont été de bons outils de rapprochement avec tout le monde : jeunes et moins jeunes, gens d’affaires, artistes et Premières Nations. »

« C’était l’occasion de changer la perception de certaines personnes qui ne voyaient pas la MRC comme un terreau fertile pour la culture, dit-elle. Avec des projets visibles

Comme le dit Geneviève, adhérer à CULTURAT, « c’est l’occasion de faire quelque chose de beau, ensemble ».

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MUSIQUE

SOIRÉE MÉTAL AU PETIT THÉÂTRE : SANDBLAST EN PREMIÈRE PARTIE STÉPHANIE FORTIN

Le 14 avril prochain, journée du Vendredi saint, le Petit Théâtre du Vieux Noranda honorera la réputation métalleuse de la région. Grimskunk reviendra en sol témiscabitibien et c’est Sandblast qui en assurera la première partie. De quoi ravir les fans pour toute la soirée! On peut dire que Joé Poitras, Philippe Lefebvre-Tardif, Darcy Beauregard-Paquin, Billy Barrette et Yanni Sirard ont roulé leur bosse musicale depuis la formation officielle de Sandblast à l’été 2014. Le groupe a fait un passage remarqué au FRIMAT 2015, d’où il est reparti avec le prix FME. L’automne suivant est paru leur album éponyme, autre jalon important qui est venu affirmer la place de Sandblast dans le rock lourd et la vie de bohème.

S’il est difficile de définir en un seul mot le style musical de Sandblast, on peut facilement dire qu’il forme un amalgame qui dépasse la simple somme de ses éléments. C’est ensemble que les membres composent la musique et chacun y ajoute sa nuance. Cela donne lieu à du métal qui peut prendre des allures de hardcore, de punk ou de fond de bayou, un savoureux mélange pour toutes papilles musicales qui se respectent. Ne boudez pas votre plaisir, offrez-vous Sandblast et Grimskunk pour votre congé pascal. > SANDBLAST.BANDCAMP.COM/RELEASES > FR-CA.FACEBOOK.COM/SANDBLASTBLEACH

VICKY NEVEU

Se déplacer en autobus jaune transformé en véhicule de tournée nourrit un certain mythe (et c’est aussi parfait pour les instruments et autres commodités nomades, comme des lits!). L’été dernier, les cinq membres du groupe ont vécu le périple en tournée à travers le Québec. Sandblast était également de la programmation officielle du dernier Festival de musique émergente.

L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017 21


MA RÉGION, J’EN MANGE

MÉLO DIEUX GRILLÉ À L’ÉRABLE ET SALADE DE FRUITS EXOTIQUES CHEF STÉPHANE BROUILLARD - CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE LAC-ABITIBI

Recette pour 8 personnes

SALADE DE FRUITS

MÉLO DIEUX

½ pitahaya (fruit du dragon) 1 qumquat 1 kiwi 1 poire cactus 5 fraises ½ mangue 60 g (4 c. à soupe) de feuilles de mélisse ciselées 30 ml (2 c. à soupe) de sirop d’érable

250 g (8 oz) de fromage Mélo Dieux 30 ml (2 c. à soupe) d’huile d’olive 5 ml (1 c. à thé) de poivre du moulin 5 ml (1 c. à thé) de sel marin 60 ml (1/4 tasse) de sirop d’érable Pépites d’érable (facultatif)

MÉTHODE POUR LA SALADE DE FRUITS

MÉTHODE POUR LE MÉLO DIEUX

Laver tous les fruits.

Badigeonner le fromage Mélo Dieux avec huile d’olive et l’assaisonner de poivre du moulin et de sel marin.

Enlever la peau du pitahaya, du kiwi, de la poire et de la mangue. Mettre le fromage sur le gril à un feu modéré à élevé, afin de bien le marquer. Couper les fruits en petits dés et les déposer dans un bol. Après environ une minute, le retourner pour le marquer de l’autre côté. Ajouter les feuilles de mélisse et le sirop d’érable. Remuer délicatement le mélange avec une cuillère, puis réserver.

Déposer le fromage dans une assiette de service en l’arrosant de sirop d’érable et en le saupoudrant de pépites d’érable. Accompagner le tout de la salade de fruits exotiques.

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22 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017


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CALENDRIER CULTUREL AVRIL 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

MUSIQUE Bernard Adamus 7 avril, 20 h, Scène Évolu-Son (RN) Roméo et Juliette - Charles Gounod 8 avril, 12 h, Théâtre du cuivre (RN) La Traviata - Verdi Jeunesses musicales du Canada 10 avril, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 11 avril, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 12 avril, 19 h 30 Salle Desjardins (La Sarre) 18 avril, 19 h 30 Théâtre du cuivre (RN)

Le Beatles Story Band Orchestra 28 avril, 20 h Commission des loisirs de La Sarre 29 avril, 20 h, Service culturel de VD 30 avril, 20 h, Théâtre du cuivre (RN) Midi Musique au conservatoire Jusqu’au 19 mai Conservatoire de musique de Val-d’Or IMPROVISATION Lalibaba 1er avril, 20 h, Match des étoiles 12 au 19 avril, 20 h Séries éliminatoires 22 avril, 20 h, La grande finale La P’tite Bouteille (Amos)

Coco Country Band 14 avril, 19 h 30 Théâtre Meglab (Malartic)

LIV 6 avril, 19 h 30, Atrium du cégep de Val-d’Or

Frères d’armes Rudy Caya et Jean-François Dubé 14 avril, 22 h Resto-Bar la Relève (La Sarre) 15 avril, 20 h 30, Scène Évolu-Son (RN)

LITTÉRATURE

Grimsunk et Sandblast 14 avril, 20 h 30 Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN) Jean Racine BLEU 306 U 16 avril, 20: Pantone h Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN) Bobby Bazini 18 avril, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 19 avril, 20 h, Théâtre du cuivre (RN) Hommage à AC/DC - Ruff Edge 22 avril, 21 h, Scène Évolu-Son (RN) Eugene Onegin - Peter Tchaïkovsky 22 avril, 12 h 55, Théâtre du cuivre (RN) Orchestre symphonique régional et Alain Lefèvre 23 avril, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 25 avril, 20 h, Théâtre du cuivre (RN) 26 avril, 20 h, Salle Desjardins (LS) 27 avril, 19 h, 30 Théâtre Télébec (VD) Les puces de Stradivarius 25 avril, 9 h 45, 13 h 30 26 avril, 9 h 30, 13 h 15 27 avril, 9 h 15, 13 h 15 28 avril, 9 h 45, 13 h 15 Agora des arts (RN)

Journée internationale du livre pour enfants - Lancement du livre de Maurice Bélanger 2 avril, 14 h Bibliothèque municipale de Val-d’Or Heure du conte 4 avril, 10 h Bibliothèque municipale d’Amos 423 U de l’église 9 GRIS avril,: Pantone 14 h, sous-sol St-Mathieu-d’Harricana 15 avril, 13 h 30, Bibliothèque municipale d’Amos La courtepointe culturelle : cercle de lecture 5 avril, 18 h 30 Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda Club de lecture 12 et 15 avril, 18 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos EXPOSITIONS Rituels - Christine Comeau Jusqu’au 2 avril, Le Rift (VM) À tout point de vue Éloïse Plamondon-Pagé Jusqu’au 2 avril, Le Rift (VM) L’art est vivant Jusqu’au 30 avril Centre d’exposition de Val-d’Or L’artisanat d’autrefois Jusqu’au 14 avril, Société d’histoire de La Sarre (LS)

Once solid - Adrienne Spier Jusqu’au 9 avril, L’Écart.. . (RN)

Logan 7, 9, 12 et 13 avril, 19 h 30 Le Rift (VM)

138 - Joëlle Couturier et Jean-François Leboeuf Jusqu’au 9 avril, L’Écart.. . (RN)

HUMOUR

Rugir - Zoé Julien-Tessier Jusqu’au 9 avril, L’Écart.. . (RN) Les Pyjamas Marie-France Tremblay Jusqu’au 23 avril Centre d’exposition d’Amos Les mains dans le beurre Marie-France Tremblay Jusqu’au 23 avril, Centre Rotary La Sarre Brouillamini - Denis Bordeleau Jusqu’au 30 avril Centre d’exposition d’Amos Antartica Jusqu’au 28 mai Centre d’exposition de R-N Les échanges d’énergies Paula Murray Jusqu’au 4 juin, Centre Rotary (LS) CINÉMA Nelly 2 avril, 19 h 30, Le Rift (VM) 6 avril, 19 h 30, Le Rift (VM) Le fils de Jean 2 avril, 13 h, Théâtre du cuivre (RN) 3 avril, 19 h, Théâtre du cuivre (RN)

Mariana Mazza 1er avril, 20 h, Le Rift (VM) Le mini tour - Jay Du Temple 1er avril, 20 h Service culturel de Val-d’Or Assume - Fabien Cloutier 4 avril, 20 h, Théâtre du cuivre (R-N) 6 avril, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 7 avril, 20 h Commission des loisirs de La Sarre 8 avril, 20 h, Le Rift (VM) Tout court - Simon Leblanc 12 avril, 20 h, Théâtre du cuivre (RN) 13 avril, 20 h Commission des loisirs de La Sarre Imparfait - Alexandre Barrette 18 avril, 20 h Commission des loisirs de La Sarre 19 avril, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 20 avril, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 21 avril, 20 h, Théâtre du cuivre (RN) 22 avril, 20 h, Le Rift (VM) THÉÂTRE Hisse et Ho - Théâtre du gros orteil 9 avril, 14 h Théâtre du cuivre (RN) DANSE

Toni Erdmann 9-11 avril, 19 h, Cinéma Capitol (VD) 10 avril, 19 h, Théâtre du cuivre (RN)

Celtic Legends Irish Dance Live 5 avril, 20 h Théâtre du cuivre (R-N)

Julietta 23 avril, 13 h, Théâtre du cuivre (RN) 24 avril, 19 h, Théâtre du cuivre (RN)

DIVERS

Ballerina 2 avril, 13 h 30, Le Rift (VM) 5 avril 19 h 30, Le Rift (VM) La tortue rouge 2 avril 19 h, Cinéma Capitol de (VD) 3 avril 13 h 10 et 19 h Cinéma Capitol de (VD) Iqaluit 23 avril, 19 h Cinéma Capitol de (VD) 24 avril, 13 h 10 et 19 h Cinéma Capitol de Val-d’Or

Les grands explorateurs : Hawaï îles du bonheur 1er avril, 19 h Commission des loisirs de La Sarre Nos années folles – Défilé de mode 8 avril, 19 h 30, Service culturel de Val-d’Or Génies sages (et moins sages) 14 avril, 13 h 30, Bibliothèque d’Amos Distribution de livres 22 au 23 avril Centre de solidarité Corcovado (RN)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017 23


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Les Ateliers Kami inc.

FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE

PAR MARIO SABOURIN, VISION FINANCE - GROUPE FINANCIER Comme j’ai à cœur le bien-être des personnes handicapées et que j’ai conscience des embûches qu’ils doivent surmonter dans leur intégration au marché du travail, j’ai choisi de vous présenter : « Les Ateliers Kami Inc. »

se sentent valorisés par leur emploi, acquièrent une certaine indépendance et en retirent une satisfaction personnelle. L’employeur offre aussi de la formation en milieu de travail afin de les familiariser avec leurs tâches et leur apprendre les bases de sécurité pour leur bien-être. Les Ateliers Kami Inc. tirent principalement leurs revenus des contrats d’entretien ménager et de location de main-d’œuvre. Ils bénéficient également de subventions d’aide à l’emploi lié à leur statut d’entreprise adaptée. Leur chiffre d’affaires annuel avoisine les 500 000 $.

L’établissement ouvre ses portes en 1982 et est reconnu en tant qu’entreprise adaptée accréditée par Emploi-Québec. Sa mission est de permettre à des gens de tous âges, ayant des limitations physiques ou intellectuelles, productives, mais non compétitives en entreprises régulières, d’expérimenter un emploi dans un milieu de travail adapté, se rapprochant le plus possible du marché du travail régulier. Au début, les Ateliers Kami Inc. offraient deux volets d’activités, soit l’entretien ménager dans les édifices publics ou parapublics et le travail du bois. Malheureusement, le secteur forestier étant en déclin, l’entreprise adaptée abandonne ce créneau et se tourne vers la location de main-d’œuvre au début des années 2000. À ce jour, l’établissement emploie 26 personnes, dont plus de 75 % vivent avec des limitations. Ces personnes sont pleinement intégrées sur le marché du travail, occupant des postes diversifiés au sein de l’entreprise et d’autres organisations du milieu. Les Ateliers Kami Inc., solidement implantés dans le paysage témiscamien, sont chapeautés par un conseil d’administration. Le personnel de gestion assure le fonctionnement de l’organisme et a constamment le souci du mieux-être des travailleurs sous sa gouverne. Les employés

24 L’INDICE BOHÉMIEn AVRIL 2017

Les personnes handicapées ont leur place parmi la population active et Les Ateliers Kami Inc. sont fiers d’y contribuer. La mise en valeur de leurs employés est pour eux une priorité et ils s’en acquittent avec brio.

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