FÉVRIER 2017 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 08 - NO.5

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FÉVRIER 2017 /// VOL 8 - NO 5

Coups de coeur culturels 2016 NOS LECTEURS SE PRONONCENT!

03 RENÉE CARRIER AU

CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS

06 10 CLUB DE LECTURE DE LA LA GALERIE DU RIFT ET MOSAÏQUE

LES JEUNES CRÉATEURS

16 KEVIN PAPATIE ET LA MÉMOIRE

17 FAUX TÊTE-À-TÊTE AVEC DERRICK FRENETTE

AU-DELÀ DE LA FORMATION Création et nouveaux médias // Éducation // Études autochtones // Forêts // Génie // Gestion // Mines et environnement // Psychoéducation // Santé // Travail social

SESSION AUTOMNE 2017 – ADMISSION DÈS MAINTENANT!

uqat.ca


À LA UNE

ARTISAN DE SON PROPRE MONDE

de répondre : il ne faut pas l’ignorer, au contraire, il faut le combattre. Et je ne sais pas comment, mais je suis d’accord. Il faut s’activer.

ARIANE OUELLET

Il faut s’activer contre la peur. Contre l’ignorance. Contre l’indifférence.

C’est fou comme les pages des médias sociaux sont inondées en ce début d’année par de bons vœux, des pensées philosophiques zen et des sollicitations en tout genre. En fait, elles le sont tout le temps. C’est juste que mon retour à la barre de la rédaction me sort de mon atelier, bulle de création et zone franche coupée des bruits extérieurs, et me ramène brutalement en équilibre sur le fil d’actualité. Virtuel, on s’entend.

Je peux succomber au cynisme et à la tristesse du monde, mais je peux aussi me rendre à la rencontre d’une œuvre, d’un artiste, d’une histoire, pour y vivre des émotions plus enrichissantes. J’ai un choix à faire.

Je dois faire un aveu : m’abreuver à tout ça me laisse un goût amer. J’ai peur. Manipulations des résultats de vote aux élections américaines, expulsion de diplomates russes hors des États-Unis, déploiement des troupes américaines dans l’est de l’Europe, Trudeau appuyant les projets de pipeline pendant que les Premières Nations du monde entier se tournent vers Standing Rock, où les Sioux tentent de résister contre les géants du pétrole, boyau de pompier à la gueule et poivre de Cayenne au visage.

Je ne sais pas à qui adresser mon indignation, en tant que femme et citoyenne canadienne, face à la lenteur des actions dans les dossiers des femmes autochtones assassinées ou disparues, face au racisme systémique de nos institutions policières. Je sais toutefois le chemin pour me rendre à Pikogan pour aller goûter la bannique ou entendre le son des tambours lors d`un pow-wow. Et regarder les gens de là-bas en face, yeux dans les yeux. Leur donner forme humaine, chaude, vibrante et vraie. Parce qu’y penser, ce n’est pas assez. Il est nécessaire d’aller à la rencontre les uns des autres. Parce que quand on connaît quelqu’un, sa présence ne sera plus jamais abstraite. Sa réalité ne nous sera plus jamais étrangère.

Traités en terroristes sur leurs propres terres. Alors qu’on a eu espoir que notre gouvernement fédéral serait « mieux » que le précédent avec ses politiques anti-sciences, anti-environnement, presque anti-autochtones, l’heure est à la déception. Je me demande ce qu’on attend pour crier de colère face à tous les mensonges, aux manques de cohérence, de transparence. Et Trump… Quelqu’un de mon entourage demandait s’il n’aurait pas été préférable de l’ignorer plutôt que lui donner tant de place dans la presse. Bonne question. Mon ami sculpteur Jacques Baril

EN COUVERTURE

Je ne sais pas faire l’analyse des politiques internationales de la Syrie, la Russie ou la Chine, mais je sais comment consommer des produits de chez moi qui brûlent moins de pétrole.

2 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017

C’est en se rencontrant qu’on devient vrai pour l’autre. C’est en se racontant qu’on prend mutuellement vie dans nos consciences. Le virtuel ne suffit pas. Ne vous méprenez pas sur mes propos. Personne n’a besoin de moi en particulier, Ariane, pour exister. À l’échelle planétaire, je ne vaux pas plus qu’une fourmi. Mais si acheter, c’est voter, être présent dans nos espaces communs, nos espaces publics, c’est prendre la place qui nous revient dans le monde au lieu de la laisser se remplir par de la pollution, quelle que soit sa forme : la peur, la haine, le mépris, la paresse intellectuelle, l’ignorance volontaire. L’humanité a un potentiel de destruction sans doute aussi fort que son potentiel créateur.

Julos Beaucarne, un fabuleux poète et conteur belge, disait à son auditoire : « Ne tolérez pas d’être assis à côté d’un inconnu. Présentez-vous ! » Et alors on devait prendre une ou deux minutes pour se nommer et serrer la main des gens autour de nous. Magique et efficace comme entrée en matière.

John Stuart Mill écrivait, en 1867 : « Ne laissez personne avoir bonne conscience s’il croit illusoirement qu’il ne fait pas de mal en ne prenant pas parti, en ne se forgeant pas d’opinion. La seule chose qui permet au mal de triompher est l`inaction des hommes de bien. »

Je crois au rapprochement. Il faut se tricoter un réseau si fort que personne ne soit oublié dans son coin, anonyme en son pays. Quand je vais à la rencontre

À nous de prendre les commandes. Nous vivons dans un monde dont nous sommes responsables, un par un, une par une.

SOMMAIRE

PHOTO : ARIANE OUELLET LES HISTOIRES D’AMOUR QU’ON VOUS RACONTE, CE SONT CELLES DE NOS LECTEURS AVEC LES ŒUVRES, ARTISTES, CRÉATEURS ET ORGANISMES CULTURELS DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE. NOUS LEUR AVONS DEMANDÉ QUELS ONT ÉTÉ LEURS PLUS BEAUX RENDEZ-VOUS DE L’ANNÉE 2016. UNE JOLIE FAÇON DE FAIRE UN SURVOL DU FOISONNEMENT CULTUREL QUI NOUS NOURRIT, NOUS FAIT PALPITER, RIRE, PLEURER, S’ÉMERVEILLER, SE QUESTIONNER, SE REGARDER, SE COMPRENDRE, SE NOMMER. À TOUS LES CRÉATEURS DE CHEZ NOUS, ON VOUS AIME!

de l’autre, je valide son existence. Je lui dis : « Tu existes pour vrai pour moi. » Depuis quelque temps, j’ai la chance d’être invitée à participer à un processus de création réunissant des créateurs autochtones et allochtones du territoire de l’Abitibi et du Témiscamingue. Anishnabe, Attikamek, Abitibiens, Belges, Montréalais, anglo, franco, tout ce beau monde réuni dans un exercice exigeant mais ô combien riche, pour arriver à créer ensemble. Le résultat de cette démarche sera passionnant, nous le souhaitons tous, mais le chemin sur lequel nous sommes réunis est tout aussi important que le résultat qui sera livré au public à l’échéance. On apprend à s’écouter, à s’entendre, à se comprendre. On se côtoie, un peu à la fois.

ARTS VISUELS 10 CALENDRIER 23 CONTE 9 ÉDUCATION 4 GÉNÉRAL 12, 13 HISTOIRE 11 HUMOUR 17 LITTÉRATURE 6 MUSIQUE 5, 18 À 20 THÉÂTRE 15

CHRONIQUES

PORTRAIT D’ARTISTE 3 L’ANACHRONIQUE 4 LE MONDE SELON MODÈRE 4 TÊTE CHERCHEUSE 5 BÉDÉ 5 TRAVAILLEURS DE L’OMBRE 7 UN IMMIGRANT NOUS REGARDE 8 ABITIBI/MONTRÉAL 11 RÉGION INTELLIGENTE 14 MA RÉGION J’EN MANGE 15 PREMIÈRES NATIONS 16 POSTE D’ÉCOUTE 21

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Jean-Guy Côté Michel Desfossés, Louis-Joseph Fecteau-Lefebvre, Chef Michel Gagnon, Manon Gervais-Dessureault, Stéphanie Fortin, Mathieu Gagnon, Netta Gorman, Jessica Lesage, Valérie Martinez, Émilise Lessard Therrien, Philippe Marquis, Ariane Ouellet Roger Pelerin et Dominic Ruel ___________________________________ CORRECTEURS Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Yves Prévost ___________________________________ COLLABORATEURS DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue) Geneviève Béland (Val-d’Or) Christine Brézina (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) Véronique Filion (Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel (président), Mathieu Ouellet (vice-président), Gaétan Petit (trésorier), Véronique Gagné (secrétaire), Julie Mailloux, Tonia Dominique et Fednel Alexandre ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


PORTRAIT D’ARTISTE

RENÉE CARRIER AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS

FRANCHIR LA LIGNE ROUGE ARIANE OUELLET

Du 13 janvier au 5 mars 2017, le Centre d’exposition d’Amos présente l’exposition Franchir la ligne rouge, une série d’œuvres inédites explorant les pouvoirs évocateurs de la couleur. Si le titre semble annoncer un risque, c’est celui que Renée Carrier a bien voulu prendre en repoussant les limites de ses recherches picturales. Car cette ligne, elle la franchit de plein gré, sautant à pieds joints dans le plaisir que lui procure cette rencontre intense avec la couleur, laissant derrière elle le monde connu de la figuration.

Pour venir à bout de cette exposition, elle a passé des mois « accotée dans la couleur, la flaque de peinture de 8 pieds de diamètre qui sèche par terre », en production intensive. « J’ai été en création jusqu’à la dernière minute, j’avais peur de manquer de temps parce que j’avais besoin de faire des expériences. Jamais je n’ai eu autant de travail et de difficulté à faire mes œuvres », raconte Renée Carrier, pour qui l’aspect de la recherche est très important. « Chaque œuvre a été un défi, aucune n’a été facile. Je n’ai pas vu mes fleurs de l’été ! »

Avant d’être aquarelliste, vitrailliste ou peintre, Renée Carrier a passé douze ans de sa vie comme enseignante au primaire à Cloutier, près de Rouyn-Noranda. Aujourd’hui installée à Amos, elle consacre sa vie à ce qu’elle a toujours voulu faire : la création. C’est la visite d’une exposition de Norbert Lemire qui est à l’origine de la révélation. « Un gros coup de cœur », confie Renée. Une série d’aquarelles flamboyantes comme seul sait le faire ce maître de la lumière. À partir de ce jour, elle suit des cours et travaille fort afin de se tailler une place auprès de la Société canadienne d’aquarelle, ce qu’elle parvient à faire. Une fois installée à Amos, c’est donc comme aquarelliste qu’elle se fait connaître.

Il faut dire que le défi est de taille : transposer picturalement des expressions reliées à la couleur : aller au diable vert, voir rouge, rire jaune, en faire voir de toutes les couleurs. Son but est de faire ressentir au visiteur la force d’une expression par le contact avec une couleur saturée dans une mise en scène qui relève plus de l’installation que de la peinture à proprement parler. Si l’ensemble est totalement abstrait, le rapport à la couleur devient très physique. Pour reprendre la citation de Malevitch qu’on peut lire sur la programmation, « la couleur est l’essence de la peinture, ce que le sujet ne manque jamais d’anéantir ». Pour Renée Carrier, une nouvelle ère s’annonce, contemporaine. Définitivement, la ligne est franchie !

Mais Renée n’aime pas les choses faciles. Son envie d’apprendre et de pousser sa réflexion plus loin la ramène sur les bancs d’école. Elle entame un certificat en arts plastiques à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, où elle commence à travailler à l’acrylique. « C’est un autre médium, ça m’a ouvert d’autres horizons. » Elle réalise ensuite en 2001 sa première exposition solo sur le thème des femmes autochtones. Pour ce faire, elle passe du temps avec des femmes de Pikogan, avec qui elle échange. Ces rencontres vont résulter dans un corpus qui a pour titre Au cœur des racines et qui sera présenté dans plusieurs centres d’exposition de la région.

> RENEECARRIER.COM/BIENVENUE.WS

En 2010, elle réalise une autre exposition solo qui a pour titre Battements d’ailes et qui a pour thème les oiseaux migrateurs. Avec sa série sur les outardes (que vous avez pu admirer dans le calendrier 2015 de l’Indice bohémien !), ses gestes se font plus audacieux, elle se détache progressivement du réalisme pour se concentrer sur les effets de la couleur combinés au mouvement. Toutefois, l’artiste a encore le désir qu’on la reconnaisse dans son travail. Malgré ces réussites et ces accomplissements, la soif d’avancer la stimule. Renée poursuit actuellement ses études dans le cadre d’un certificat en peinture en plus d’être dans l’atelier à temps plein. Maturité artistique ou personnelle, besoin de s’affranchir des attentes de son milieu ? Ce qu’elle présente actuellement au Centre d’exposition d’Amos est nouveau pour son public. Elle se dit « pourquoi je n’irais pas à fond dans ce que j’aime le plus? La couleur, ça me donne de l’énergie ». Elle parle de la couleur comme d’autres parlent de leurs convictions profondes. « Le monochrome me fascine. Le monochrome, c’est le vide et en même temps, ça déborde, ça irradie. Je me plonge là-dedans, je vis ça intensément », confie-t-elle avec passion. L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 3


L’ANACHRONIQUE

ÉDUCATION Créer à la manière de Frank Polson

À TOI...

DES TOTEMS POUR LES ÉLÈVES AU PRIMAIRE

PHILIPPE MARQUIS

NETTA GORMAN

Tu te demandes pourquoi je t’écris ce soir ? Peut-être est-ce la lumière qui manque depuis l’automne. On appelle cela le blues d’hiver. Il se peut aussi que ce soit ces messages que je vois apparaitre sur nos réseaux sociaux. Tu sais, tous ces propos répétant, telle une tempête, sur tous les tons : « Regardez, je suis là ! » Cela contraste tant avec ce que je sens de toi que me vient l’envie de te destiner ce texte.

La société québécoise évolue. Le cours Éthique et culture religieuse a depuis septembre 2008 remplacé les programmes d’enseignement moral et religieux dans les écoles primaires et secondaires. Ce cours a pour but, entre autres, d’amener les élèves à apprendre à réfléchir de façon responsable et à connaître des éléments d’autres traditions religieuses et culturelles présentes au Québec.

Ton mutisme est criant pour qui sait le déchiffrer : « Je suis là et je ne vais pas bien… » Nous nous croisons sur la rue, dans les temples d’achat ou à l’aréna ; dans la vie, à tout hasard. Tes gestes lents, ton regard embué qui n’ose me regarder, ta démarche incertaine, ton souffle tremblant. Alors je t’entends et je comprends. Voilà pourquoi je te destine ces lignes. Tout de suite, elles sont tout ce que j’ai pour toi. Je sais la conscience qui perd ses repères. Je sais l’énergie absente de l’esprit essoufflé. Le froid intérieur éteignant la moindre des braises. Les soupirs fondant sur les paysages sans contour. Je sais les rafales de frayeur. J’ai vécu, il y a très longtemps, pareille chute au fond du fond. Bien sûr, ton histoire est très différente, mais je reconnais ton mal être. Et j’ai mal… Nous vivons des temps où les solitudes sans nombre et les dépressions sans nom constellent les nuits blanches. Une époque où les lueurs du « nous » abandonnent l’horizon. Un siècle où on doit produire à tout prix. On en arrive, une fois à bout et blessé, à ne percevoir que des phrases du genre : « Honte à ces faibles qui crient à l’aide. Honte aux âmes flétries. Honte à qui que ce soit incapable de fournir la machine. Souffrez en silence, on n’a que faire des démissions… quelles qu’en soient les raisons. » On ne peut pourtant demander d’être aussi allumé qu’un ordinateur… Comme si l’électricité pouvait remplacer les sourires ou les caresses. Comme si les « bonus » arrivaient à combler le manque d’heures de sommeil. Désolé, les néons n’éclairent pas les cœurs. C’est sous ce genre de pressions, qui peuvent être de tout ordre, que les âmes plongent dans le noir. Maladie maudite, résultat d’exiger, les uns des autres, d’aller au-delà de nos forces, de notre humanité… Ma condamnation ne t’aide pas, je le sais. Je m’emporte, je m’en excuse. Ce soir, je ne sais que faire d’autre que de t’écrire quelques lignes. Te dire que tu n’es pas seule. T’inviter à te reposer, à te laisser tomber, à te laisser dormir dans la mesure du possible. Tu peux prendre l’air et marcher lorsque tu en auras la force. Marcher soutiendra ta remise sur pied. Demande de l’aide, toute celle dont tu as besoin, ne te gêne surtout pas. Demande ce que tu voudras. Aide-nous à t’aider ! Il n’y a pas que moi. Sache aussi que nous sommes nombreux à penser à toi, à être solidaires. On peut te prendre dans nos bras, on peut te donner la main si tu en as besoin. C’est juste humain. Et nous sommes encore très nombreux à croire encore au printemps.

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C’est dans cet esprit qu’en novembre 2016 est né le projet de totems, mené par une enseignante de 1re et 2e année à l’école Sacré-Cœur de Rouyn-Noranda, Catherine Perreault, avec la collaboration de Caroline Lemire de Tourisme Abitibi-Témiscamingue. « Nous souhaitions faire connaître aux élèves les communautés autochtones, leurs mœurs, leurs coutumes, leur spiritualité », explique l’enseignante. « Dans nos classes de premier cycle, nous avons quatre élèves issus des Premières Nations, plus précisément les Anishinabe. Nous trouvions ça intéressant de partir de la spiritualité amérindienne – qui comprend les animaux et le concept de la terre mère – pour créer des totems à la manière de l’artiste témiscamien algonquin Frank Polson. » Quelle façon créative et colorée de marier le cours d’éthique et culture religieuse avec les arts plastiques ! « Chaque élève avait à choisir un totem à partir d’un animal dont le symbolisme amérindien reflète sa personnalité », précise Catherine Perreault. « Nous avons également lu ensemble la biographie de l’artiste Frank Polson et regardé ses œuvres. » Ce dernier a d’ailleurs vu les œuvres des élèves et a envoyé ses remerciements par vidéo aux artistes en herbe. Les totems des quatre classes de premier cycle ont ensuite été exposés à la Petite école Sacré-Cœur de Rouyn-Noranda.

4 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017


TÊTE CHERCHEUSE

MUSIQUE Les Copains d’abord chantent Vigneault

LES GENS DE MON PAYS, ILS CHANTENT !

LOUIS-JOSEPH FECTEAU LEFEBVRE

DOMINIC RUEL

SAMEDI 11 FÉVRIER 2017, SALLE HÉRITAGE DE LAMOTTE

C’est le 11 février prochain que les Copains d’abord remonteront sur scène pour offrir au public un hommage à Gilles Vigneault. Plus d’une vingtaine de pièces ont été choisies parmi les grands et petits succès de ce monument québécois de la chanson et de la poésie. Fidèles à leur patelin d’adoption, les compagnons présenteront cette soirée mémorable à la Salle Héritage de La Motte.

Les Copains d’abord se sont réunis pour la première fois autour des chansons de Georges Brassens d’où, on s’en doute, ils ont tiré leur nom. Mais tant de plaisir à se réunir pour la musique ne peut s’arrêter comme ça. C’est contagieux, le bonheur de chanter en gang ! Est donc venu ensuite un show dédié à l’œuvre de Félix Leclerc. En 2016, c’était Brel. « Cette année, nous avions voté démocratiquement pour Moustaki, mais un putsch a viré le show de bord et à la fin de la même soirée, on entonnait Vigneault à pleins poumons au son de la guitare de Lionel », raconte Pierre Labrèche, musicien, chanteur et animateur de la soirée. Les Copains d’abord, ce sont des musiciens de tout acabit : Olivier est océanographe, Pierro conteur, Lionel électricien, Paul retraité, Aurélien diplômé en biotechnologies, Nico muséologue, Armande était cadre chez Clair Foyer, Alain enseignait l’allemand, et tous les autres... Ce qui les unit, c’est le défi de monter sur les planches une fois de temps en temps pour remettre à l’honneur le plus beau de ce qui se fait en chanson dans le répertoire de la francophonie. Bien sûr, il y a de la guitare, du piano, de la contrebasse et de l’accordéon. Non, ce n’est pas parfait, et c’est là tout le charme de la formule. C’est le bonheur d’arrêter pour rire et chanter, simplement, quand le train quotidien file à trop vive allure. Pour ceux qui arrivent de la ville ou qui confondent peut-être, ce n’est pas le classique Show de La Motte où sont présentés chaque année depuis belle lurette des créateurs de l’Abitibi-Témiscamingue. Les Copains d’abord, c’est un rendez-vous culturel de plus dans le terroir de La Motte, où les profits de la soirée sont remis au Centre communautaire… pour que la culture reste vivante au cœur de mon village. Allez, mettez votre parka, j’mets l’mien, j’m’en vais voir les copains !

IL Y A QUELQUE CHOSE DE POURRI AU ROYAUME DU DANEMARK

C’est une phrase de Shakespeare, tirée de Hamlet, devenu comme un proverbe. Ça signifie qu’il y a un problème, un insaisissable presque imperceptible, quelque part, qui existe mais qui reste flou. Mais passons pour l’instant… Aujourd’hui, ce qui reste au peuple, c’est le vote. Les gens peuvent prendre la rue, de temps à autre, mais les foules ne sont pas toujours nombreuses. On peut se rassembler dans des cuisines et discuter entre gens de bonne volonté, mais ça dépasse difficilement le seuil de la porte. Avec les élections ou des consultations, au-delà des clichés des « Tous pourris ! », « Rien ne change ! », phrases creuses, le peuple peut envoyer des messages forts. En 2016, des signaux venus des électeurs furent de plus en plus clairs et lumineux : Brexit, Trump, Sarkozy et Hollande hors-jeu, Renzi en Italie, désavoué par référendum, un candidat d’extrême-droite autrichien à 50 % des voix à la présidentielle, Marine Le Pen qui sera au deuxième tour en avril. Ces événements pouvaient nous sembler un peu fous ou improbables, il reste un constat à faire : le peuple envoie un message. Comme Shakespeare, ce peuple dit : il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark ! Dominique Albertini, journaliste à Libération, en France, expert du Front national, lance cette analyse : Sans que leurs profils respectifs se recoupent parfaitement, ces bases électorales affichent de semblables motivations : rejet de la globalisation économique, refus de l’immigration et du multiculturalisme, rejet des élites politiques et médiatiques, aspiration à renouer avec un passé idéalisé. Un malaise, un ras-le-bol. Tout ne tourne pas rond. Le statu quo ne suffit plus. Certains (une certaine gauche, une certaine droite, les « citoyens du monde », des gens instruits, les milieux économiques) feront les gros yeux et plisseront le front, comme les curés à l’époque : comment est-ce possible de penser de telles choses ? Ils se mettent à genoux, les mains croisées, comme contrits. Et pourquoi pas ? Ces gens, qualifiés vite de réactionnaires, ont la légitimité totale de penser ainsi. Quand la mondialisation te fait perdre ton emploi, quand le multiculturalisme te fait perdre certains repères ou ravaler des valeurs, quand le futur te semble sombre, à voir les inégalités, les migrations de masse, le terrorisme, le travail précaire, le climat, il est normal de se tourner vers des alternatives différentes. Ça ne fait pas d’eux des racistes ou des fascistes. Il y a une détresse, des inquiétudes, une lecture autre des événements et des tendances. Francis Fukuyama concluait en 1992 que la démocratie libérale et l’économie de marché n’auraient désormais plus d’obstacles. C’était la fin de l’histoire. L’islamisme radical et les Brexit de ce monde montrent le contraire. Au fond, ce que le peuple dit, face aux problèmes du monde, c’est que cette histoire, ces derniers temps, se faisait peut-être sans lui et surtout qu’elle n’est pas terminée.

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LITTÉRATURE Sorties littéraires récentes en Abitibi-Témiscamingue

La courtepointe culturelle de La Mosaïque

DANS UNE LIBRAIRIE PRÈS DE CHEZ VOUS!

UN CERCLE DE LECTURE AUX COULEURS D’AILLEURS

LA RÉDACTION

JEAN-GUY CÔTÉ

Le début de l’hiver est une période propice aux sorties littéraires. Maintenant que la saison des cadeaux est terminée, celle de la lecture peut commencer! Nous vous proposons un survol des différents ouvrages qui ont été publiés chez les éditeurs de l’Abitibi-Témiscamingue ces derniers mois.

Faire découvrir aux gens du pays d’accueil la vie et les rêves de ceux venus d’ailleurs crée un pont entre les différentes cultures, permet une meilleure connaissance de l’autre et, en définitive, facilite l’intégration et la cohabitation des gens de différentes origines.

AU QUARTZ Avec le rêve pour bagages, Benoit-Beaudry Gourd Pendant plus de cinquante ans, soit de 1925 à la fin des années 1970, les immigrants d’origine européenne ont constitué une partie importante de la population des villes minières de l’Abitibi, en particulier à Rouyn-Noranda. Représentant près d’une douzaine de nationalités, ces immigrants ont contribué à la naissance de l’industrie minière et ont marqué de leurs cultures particulières la vie collective de Rouyn-Noranda. L’ouvrage décrit l’évolution démographique et socioéconomique des communautés ethniques de Rouyn-Noranda et présente plusieurs de ces hommes et de ces femmes venus à RouynNoranda avec le rêve d’une vie meilleure comme seul bagage. L’ouvrage est illustré par de nombreux documents iconographiques, photos d’archives, tableaux et cartes. Les Anicinabek, du bois à l’asphalte, Marie-Pierre Bousquet L’ouvrage de l’anthropologue Marie-Pierre Bousquet évoque la longue transition des Anicinabek entre nomadisme et sédentarité, le passage de la vie dans les bois sur leurs territoires de chasse au confinement sur des réserves ou des établissements, ainsi que les effets de la colonisation sur leur langue, leur culture, leur mode de vie, leur éducation et leur santé. Ce livre très complet compte 330 pages abondamment illustrés de cartes et de photographies d’archives ou plus récentes.

À L’ABC DE L’ÉDITION Le ressort merveilleux, Serge Saucier Serge Saucier, atteint d’une maladie rare qui constitue pour lui un ressort merveilleux plutôt qu’un handicap, nous offre ici un recueil de textes contrastés qui illustre son parcours éclectique et riche de battant. En homme cultivé, curieux, imaginatif et audacieux, l’auteur, à travers ses écrits, embrasse la vie avec la rage de vivre. Les Citadelles, l’école de la vie, Paul Hurtubise L’équipe des Citadelles de Rouyn-Noranda est l’une des plus anciennes, sinon la plus ancienne organisation de hockey amateur au Québec. Elle existe depuis plus de 50 ans. Pendant toutes ces années, la grande famille que représentent les Citadelles a vu défiler des centaines de jeunes à qui l’on a enseigné des valeurs de respect, de travail bien fait, de dépassement de soi, de partage, d’éthique, de discipline et de saine hygiène de vie.

AUX Z’AILÉES Raf à la rescousse, Nadine Descheneaux , Amy Lachapelle Voici le journal de Maëlle, une fille de mon école. Elle a tout pour elle : elle réussit tout ce qu’elle touche, joue du piano, excelle à l’école et en plus, elle est la meilleure joueuse de basketball de son équipe. Pourtant, elle n’est pas si heureuse que ça, il semblerait… En passant, moi, c’est Raf. Ceci n’est pas mon journal, je l’ai, disons, emprunté à Maëlle. Je vous le jure, ce n’est pas un vol! Pourquoi, me direz-vous ? Non, ce n’est pas de l’indiscrétion, c’est dans un but purement professionnel : plus tard, je veux devenir psychologue et je crois sincèrement que mes commentaires lui seront utiles ! Lisez… vous verrez bien par vous-mêmes ! 6 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017

C’est ce à quoi contribue également le cercle de lecture qu’a mis sur pied La Mosaïque à l’automne 2016. Chaque premier mercredi du mois, à 18 h 30, à la salle Pauly de la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda, un groupe de lecteurs passionnés de découverte littéraire se réunit. Chaque mois, les lecteurs ont à lire une œuvre d’un nouvel auteur qui leur est présenté par un membre du cercle. À l’automne 2016, des auteurs du Vietnam, de la Chine et d’Haïti ont été à l’honneur. À l’hiver 2017, les auteurs qui seront lus et dont discuteront les participants au cercle littéraire de La Mosaïque sont japonais, congolais et chiliens. Nul besoin d’être membre de La Mosaïque pour assister à ces activités. Tous peuvent se joindre au cercle à tout moment. L’auteur présenté le 1er février par Fednel Alexandre, Haïtien d’origine, est Sony Labou Tansi, un dramaturge, poète et romancier congolais. Le thème de la discussion sera : « Mots et maux du pouvoir ». Ce choix est aussi une façon de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs. Ceux et celles qui veulent participer à cette rencontre et lire le livre dont il sera question, La Vie et demie, peuvent s’adresser à La Mosaïque pour se le procurer gratuitement.

RETOUR SUR DÉCEMBRE Lors de notre dernière rencontre, le 7 décembre dernier, les quatorze participants du Cercle ont échangé sur des œuvres d’Edwige Danticat, une auteure d’origine haïtienne établie aux États-Unis qui écrit en anglais et dont les œuvres sont traduites en français. La discussion a porté sur deux romans ayant pour titres Pour l’amour de Claire et La Récolte douce des larmes. Tonia Dominique, l’intervenante en accueil de La Mosaïque d’origine haïtienne, a su rendre cet échange chaleureux. Il y a des avantages à partager ses impressions de lecture en groupe. Par exemple, tel détail de l’œuvre qui nous a échappé ou semblé confus peut être mieux compris au contact des participants, ce qui contribue à approfondir nos connaissances sur la culture d’un peuple, sur ses croyances, ses souffrances, voire son sens de l’humour. De quoi avons-nous discuté ? Du mode de vie, bien sûr, de la pauvreté, de l’injustice, de la solidarité du peuple haïtien, de la place de la mère. Mettant en scène des personnages qui éprouvent toutes sortes de difficultés, les récits de Danticat nous font réfléchir sur la survie et la résilience, sur « ce qu’il faut pour vivre », pour reprendre le titre du film de Bernard Émond. Comment un peuple peut-il vraiment évoluer quand la corruption est davantage au rendez-vous que l’exercice sain du pouvoir ? Dans quelle mesure les très nombreux organismes d’aide internationale sont-ils des réponses aux besoins criants des Haïtiens ? On ne peut refaire le monde en discutant. Toutefois, à une époque où tant de victimes de guerres sanglantes sont déplacées à travers le monde et où les catastrophes naturelles s’ajoutent à la misère, la réflexion sur ces tragédies à l’aide de sources d’information aussi sensibles qu’une œuvre littéraire ne peut que développer en chacun de nous compassion et engagement citoyen. Lorsqu’on se demande à quoi sert la littérature, la réponse peut se trouver dans une telle expérience de partage. Elle nous ouvre sur le monde, nous confronte, nous submerge. Elle peut nous conduire à transformer notre vision des choses et à nous engager pour changer le monde, même si la portée de nos actions peut être très limitée. À la fin de cette rencontre, un lecteur ayant participé à toutes les discussions s’est exclamé : « J’ai l’impression d’avoir fait le tour du monde en restant bien assis sur ma chaise ! » Cela ne signifie pas pour autant que les récits de Danticat nous laissent « confortables », bien au contraire ! En janvier dernier, nous avons eu l’occasion de découvrir l’œuvre d’une auteure japonaise, Aki Shimazaki, intitulée Mitsuba. Un immense merci au Service scolaire et à la Bibliothèque municipale qui rendent possibles les activités du Cercle de lecture. Au plaisir de vous y rencontrer ! La Mosaïque (92, rue Murdoch, 819-763-2263)


TRAVAILLEURS DE L’OMBRE

JEAN-FRANÇOIS GRAVEL, SONORISATEUR Pour permettre aux créateurs du milieu culturel de briller, il faut une foule de métiers méconnus. Parmi eux, ceux et celles qui opèrent leur magie dans l’ombre des coulisses : éditeurs, programmateurs, scénographes, agents de développement, techniciens, etc. L’Indice bohémien a choisi de présenter une série ayant pour titre « Travailleurs de l’ombre », en hommage à ceux dont le métier est de mettre celui des autres en valeur !

POURQUOI CHOISIR

POUR VOUS AFFICHER?

Nom : Jean-François Gravel Métier : sonorisateur mais aussi… directeur technique, technicien généraliste en son et vidéo, en studio et en spectacle

Le Journal se démarque par sa couverture régionale, par l’originalité de son contenu culturel et par la qualité de sa présentation.

Employeur : Je travaille principalement à mon compte, mais aussi avec Sonospec à Amos.

TIRAGE DE 9 000 EXEMPLAIRES

Études : électrotechnique de base de deux ans au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue avec spécialisation en audiovisuel au Cégep du Vieux-Montréal. Mais parce que j’étais aussi musicien, j’ai fait une partie de mon apprentissage par la bande. C’est un métier qu’on apprend beaucoup sur le tas. En quoi consiste ton travail ? Ça se passe souvent en trois temps : le montage et démontage de la technique tout en s’assurant qu’on a tout le matériel, qu’on a contacté les artistes au préalable pour connaître leurs besoins spécifiques. Deuxièmement, on doit faire les tests de son, ajuster les instruments, faire un maximum de préparation en vue du spectacle. Ensuite, c’est le spectacle, la partie plus facile. Si on réussit à bien faire le travail avant, le spectacle se passe bien.

PLUS DE 24 000 LECTEURS PARTOUT EN RÉGION

Plusieurs formats de publicité sont disponibles. Possibilité de tarifs préférentiels pour des contrats annuels. Pour réserver vos espaces publicitaires coordination@indicebohemien.org 819 763-2677

Les qualités requises pour bien faire ce métier : de la patience, de la passion, de l’oreille et de l’écoute, une ouverture à la communication avec les autres personnes impliquées dans le projet. Traits communs des collègues qui font le même métier : il y a beaucoup de techniciens qui sont aussi musiciens. Ça aide à comprendre comment l’artiste se sent sur la scène, ses exigences et ses besoins. La plupart ont aussi une bonne oreille, mais ça va avec le métier, sinon ça part mal ! Horaire type d’une semaine : les horaires sont très variables. Les journées sont parfois exigeantes, le double ou le triple d’une journée normale. On travaille presque toujours les fins de semaine, les vendredis et samedis. En semaine, on vérifie le matériel, on le range, le répare. Si on fait du studio, c’est surtout la semaine. Il faut savoir s’adapter aux horaires très changeants. Aspects les plus satisfaisants : Quand l’artiste est content du résultat, ça se ressent. C’est la paye humaine, la partie la plus valorisante. Tâche la plus difficile : Le démontage est souvent le pire, surtout après un festival, par exemple, quand les grosses journées se sont succédé. On finit tard et la fatigue est parfois grande. Plus belle réalisation : J’ai eu le privilège de faire la sonorisation pour Éric Lapointe et Nanette Workman lors du Rock & Blues à Amos. C’est très rare que des artistes de ce calibre arrivent sans leurs propres sonorisateurs. Ils m’ont fait confiance, j’ai apprécié l’expérience. Quand je serai grand, je serai… Je mesure 6 pi 3 po depuis longtemps ! Mais quand je serai grand, je serai de retour aux sources. Je me remets actuellement à la musique et j’espère remonter sur scène. Si j’avais un conseil à donner… Un conseil professionnel qui s’applique à beaucoup d’aspects de ma vie : il faut profiter du moment présent. Surtout quand on est dans le spectacle, c’est éphémère. Il faut être à l’écoute de ce qui se passe, ne pas se projeter en avant et espérer avoir fini avant d’avoir commencé. Quand on vieillit, ça prend encore plus de sens ! Le 2e conseil : pour un sonorisateur, mon plus grand conseil pour mieux faire son travail est de se mettre à la place de l’artiste. On comprend mieux ses questions, ses exigences et ça crée un beau climat pour tout le monde.

L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 7


L’aventure peut

UN IMMIGRANT NOUS REGARDE

commencer par une simple idée To

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DES ÉTRENNES QUAND MÊME !

FEDNEL ALEXANDRE

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Sous l’écorce des mots de Kim Thúy

Viatour-Berthiaume

D U 14 JA N V I E R AU 12 MA R S 2017 C ENTR E D ’A RT R OTA RY D E LA SA R R E EXPOSITION ITINÉRANTE COMMISSAIRE : MYLÈNE BLANCHET Les sculpteurs Marie-Annick Viatour et Gaétan Berthiaume nous plongent dans l'univers du livre Ru de Kim Thúy et évoquent l'enfance de l'auteure au Vietnam ainsi que son arrivée au Québec.

Quand j’étais enfant, à l’approche du jour de l’An, on faisait la course aux étrennes. On rencontrait quelqu’un, on lui criait « Mes étrennes ! » L’interlocuteur devait nous offrir un cadeau de fin d’année. De son côté, il pouvait en faire autant avec quelqu’un d’autre. Le jeu continuait ainsi jusqu’aux premiers jours de janvier. Avec le temps et la radinerie de certains, cette tradition a disparu. Le souvenir aidant, il m’est venu l’idée de vous offrir, chers lecteurs bohémiens, vos étrennes. Mais n’ayant pas beaucoup d’imagination, j’ai décidé de partir en voyage, en m’enfermant dans mon appartement avec Œuvres de Cioran. Le voyage possède la vertu de nous révéler à nous-mêmes et de stimuler notre imagination. En parlant de voyage, je me rappelle mon arrivée à Montréal. L’agent d’immigration m’a fait la conversation en créole, car il a vu que j’étais Haïtien. Alors qu’il me rendait mon passeport, il m’a souhaité « Bienvenue chez vous ! » Sans aucun doute, il connaissait Cioran. 2016 aura été une année difficile. Entre les États-Uniens qui ont renfloué le déconomètre avec le Donald et ces fous de Dieu qui trucident des innocents à tout-va, les occasions de s’affliger n’ont pas manqué. Je doute que 2017 soit bien meilleure. Pour autant, on ne devrait pas sombrer dans la résignation ou dans la psychose. C’est tout l’intérêt de lire Cioran, un type lucide, désabusé, triste, mais toujours drôle. De plus, il est inspirant pour les chroniqueurs à court d’idées. Si un jour vous devez écrire une chronique et que vous n’avez pas d’imagination, lisez Cioran et vous verrez. Vous pouvez commencer par les fragments. Aveux et anathèmes ou Syllogismes de l’amertume, par exemple, ou encore De l’inconvénient d’être né, qui montre un Cioran très intuitif. Cioran connait tellement les contradictions de la vie qu’il déplore presque sa naissance. Mais il assume paradoxalement la possibilité de vivre. C’est parfois répétitif, mais c’est d’une intelligence et d’une lucidité qui vous aideront à vivre 2017 avec philosophie et avec humour. Les écrivains ne changent peut-être pas la vie, mais ils aident à la supporter. Le jour où cela changera, le monde ne sera plus le même.

FESTIVAL DES LANGUES SALES À LA SARRE Crédit photo : Jean-François Brière

C E NT R E D ’A RT R OTARY 19 5 , R U E P R I N C I PA L E L A SA R R E ( QU É B E C ) J 9 Z 1 Y 3

H E URE S D ’ OU VE RT URE M AR DI AU V ENDR E D I : 13H À 16H 30 E T 19H À 21H SAME D I E T D I M A NCH E : 13H À 17H

Consultez régulièrement notre page pour les activités et expositions. facebook.com/Ville de La Sarre-Centre d’art Rotary

www.ville.lasarre.qc.ca

OFFRE D’EMPLOI

C’EST DU 23 AU 25 FÉVRIER QUE SE TIENDRA À LA SARRE LA 10E ÉDITION DU FESTIVAL DES LANGUES SALES. CETTE ÉDITION SPÉCIALE PRÉSENTERA UNE PROGRAMMATION DIVERSIFIÉE CÉLÉBRANT LA LANGUE FRANÇAISE SOUS TOUTES SES FORMES, TOUT EN METTANT DE L’AVANT NOS TALENTUEUX ARTISTES DE LA RÉGION. POUR CONNAÎTRE LA PROGRAMMATION, CONSULTEZ LE SITE WEB DE L’ÉVÈNEMENT. > LESLANGUESSALES.COM

POUR LES DÉTAILS, CONSULTEZ LE INDICEBOHEMIEN.ORG

CORRECTEUR D’ÉPREUVE PROFESSIONNEL Toute personne intéressée doit faire parvenir son L’INDICE BOHÉMIEN est à la recherche d’un

curriculum vitae et une lettre de présentation avant le

CORRECTEUR D’ÉPREUVE PROFESSIONNEL

13 février à 16 h à l’attention de :

pour la production de ses 10 éditions annuelles.

coordination@indicebohemien.org

Chacune compte 24 ou 32 pages.

8 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017


CONTE Moi, ma mère me racontait

DES HISTOIRES DE TOUTES LES COULEURS ! JEAN-GUY CÔTÉ

MOI, MA MÈRE ME RACONTAIT Quand un émigrant quitte son pays, il n’apporte pas avec lui seulement une valise avec son linge, quelques photos, quelques livres. Il traîne aussi des rêves pour un avenir meilleur, les souvenirs qui ont marqué son enfance, la nostalgie de la famille et des amis qu’il laisse derrière lui. Les images qui ont meublé son regard, les épices et les mets qui ont développé son goût, les chansons qui ont bercé ses premières années, tout ce qui a façonné sa personnalité voyage avec lui. Notre imagination se forge dans nos premières expériences, nos premières histoires, celles qu’on nous raconte, celles qu’on se raconte à soi-même. Que reste-t-il de ces histoires lorsqu’un émigrant arrive dans son « nouveau » pays ? Que racontera-t-il à ses propres enfants ? Comment ces histoires façonneront et enrichiront-elles la culture du pays d’accueil ? Voilà le questionnement qui a conduit Marta Saenz de la Calzada à l’écriture d’une douzaine de contes ou de récits de vie collectés auprès d’immigrants de l’Abitibi-Témiscamingue, avec l’aide financière du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue (CALQ/CRÉ). Ont résulté de ce travail de recherche et d’écriture douze récits d’origines aussi diverses que l’Afrique (Algérie, Congo, Cameroun), l’Asie (Vietnam, Inde), l’Europe (France, Allemagne, Yougoslavie, Tchécoslovaquie), les Antilles et l’Amérique latine (Haïti, Colombie, Chili) et couvrant des périodes d’immigration allant de 1929 à 2010. Ces textes, illustrés par l’artiste peintre Karine Hébert, ont été publiés en octobre 2015 aux Éditions Les Z’ailées.

MARTA SAENZ DE LA CALZADA Immigrée au Québec en 1969 en provenance de l’Espagne franquiste, c’est d’abord en tant qu’enseignante que Marta Saenz de la Calzada est arrivée en Abitibi-Témiscamingue. Portant en elle un bagage artistique très riche, le théâtre, la poésie et la peinture sont au cœur de son éducation et de sa vie. Artiste polyvalente,

Marta Saenz de la Calzada a interprété différents rôles de Joualez-moi d’amour de Jean Barbeau en 1973 à Du sexe ? Ah, oui ! Merci ! de Dario Fo et Franca Rame en 2003 et 2005. Elle a animé pendant plusieurs années les soirées de « lipsync » au Cabaret de la dernière chance. Elle a participé à plusieurs éditions du Festival de contes et légendes de l’Abitibi-Témiscamingue et a conté dans de nombreux festivals au Québec, ainsi qu’en France, en Espagne et à Cuba. Son travail constant dans le domaine de la littérature et des arts de la scène a été reconnu en 2016, où elle a reçu le prix du CALQ à la créatrice artistique. Membre du cercle de conteurs de l’Abitibi-Témiscamingue, elle réside à Rouyn-Noranda.

CHRISTIAN LEDUC

Depuis quelques années, à Rouyn-Noranda et ailleurs en Abitibi-Témiscamingue, La Mosaïque souligne le Mois de l’histoire des Noirs parce qu’elle croit que celle-ci fait partie intégrante de celle du monde. Cette année, deux activités culturelles présentées à Rouyn-Noranda seront l’occasion de célébrer ce Mois : le spectacle Moi, ma mère me racontait, créé et interprété par Marta Saenz de la Calzada au Petit Théâtre du Vieux Noranda le 17 février 2017, et la Courtepointe culturelle de La Mosaïque, présentée à la Salle Pauly de la Bibliothèque municipale le 1er février.

L’auteure a bénéficié d’une bourse du Regroupement du conte du Québec pour produire le spectacle Moi, ma mère me racontait…, à partir du livre. La mise en scène est signée par Sylvi Belleau. Une première version bilingue du spectacle Moi, ma mère me racontait/Mi ma màme contaba a été présentée le 6 octobre 2016 en Espagne, à la suite d’une invitation du directeur artistique du Musée de l’Université de Navarre. Le spectacle sera aussi présenté en mars 2017 au Festival Cuentos en Primavera à La Havane, à Cuba.

Entretemps, Moi, ma mère me racontait… sera présenté au Petit Théâtre du Vieux Noranda le 17 février à 19 h 30. Le spectacle s’inscrit parfaitement dans l’esprit du Mois de l’histoire des Noirs. En effet, quelques contes trouvent leur inspiration dans les récits qu’ont racontés à Marta Saenz de la Calzada des immigrants venus de l’Afrique noire (Congo, Cameroun) ou d’Haïti.

NOTE HISTORIQUE Le mois de février a été dédié le Mois de l’histoire des Noirs au Canada en 1993, à la suite d’une motion déposée par Jean Augustine, première députée noire élue au parlement du Canada, pour célébrer la contribution des Noirs dans l’édification du pays. La motion fut unanimement adoptée par la Chambre des communes à Ottawa. Mais les commémorations entourant l’histoire des Noirs et leurs luttes contre l’esclavage et le racisme avaient commencé bien avant dans des villes comme Toronto et Halifax, pour prendre de l’ampleur à la grandeur du Canada au cours des années 1980.

L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 9


ARTS VISUELS Expositions hivernales à la Galerie du Rift

LA CRÉATION POUR DÉVELOPPER SON POTENTIEL PROFESSIONNEL ÉMILISE LESSARD-THERRIEN

Cet hiver, la Galerie du Rift à Ville-Marie offre une place de choix à des jeunes de l’école secondaire Rivière-des-Quinzes de Notre-Dame-du-Nord. En effet, la dizaine d’élèves qui font partie du programme de formation professionnelle au travail (FPT) exposeront leurs réalisations aux côtés des grands. Leurs créations, sur bois de grève, sont issues d’une bien longue démarche et cette année, pour leur enseignante Sabrina Riedel-Roy comme pour les élèves, cette exposition est tout un honneur. D’emblée, il faut dire que les élèves du programme FPT n’ont pas un parcours scolaire traditionnel ; il est plutôt axé sur l’emploi. Le but est de préparer ces jeunes au marché du travail en leur faisant vivre différentes expériences afin qu’ils développent le goût et l’intérêt pour leurs aptitudes professionnelles. C’est dans le cadre de leur cours Autonomie et participation sociale que des élèves s’initient au travail du bois de grève, né d’un partenariat avec Récré-eau des Quinze, depuis maintenant six ans. « Au départ, ce partenariat prenait la forme d’échange de services et d’heures de travail, puis les élèves ont décidé de créer une mini entreprise avec la valorisation du bois de grève. « Pendant quelques années, le groupe tenait un kiosque au Salon des artisans de Lorrainville, mais cette année, nous avons laissé tomber et contre toute attente, la motivation des élèves et leur production a redoublé d’ardeur ! Ils ont plus de temps pour faire des créations », raconte Mme Riedel-Roy. C’est d’une voix bien pétillante que cette enseignante raconte en plein congé de Noël à quel point ce projet est porteur pour ses élèves. Au fil des semaines, ils développent des habiletés insoupçonnées, ils manipulent un produit local qu’ils ont à portée de main et dont ils font eux-mêmes la récolte sur le bord du lac. À toutes les étapes, leur esprit créatif est sollicité. Bien plus qu’une simple expérience, ce projet fait vivre de réelles réussites aux élèves et leur permet de se valoriser. Par ailleurs, l’enseignante souligne que ce travail se fait de concert avec Jacques Larouche, l’homme à la tête de Récré-eau des Quinze et qui

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s’implique énormément auprès des élèves en FPT. « Non seulement les élèves sont très fiers de ce projet, mais ils tissent de très beaux liens avec Jacques, qui est un peu leur mentor. » Dans la classe, il paraît que l’excitation est à son comble à l’approche du vernissage. Ainsi, les pièces en bois de grève réalisées par les élèves de l’école Rivière-des-Quinze seront exposées au Rift dans la galerie Découverte à partir du 3 février. Aux côtés de ces jeunes artisans de la région prendra place l’artiste montréalaise reconnue internationalement Christine Comeau. Si les jeunes élèves s’intéressent davantage au bois de grève, cette artiste émergente s’intéresse plutôt aux vêtements et s’interroge sur les rituels qui les accompagnent. Son œuvre est en réalité une installation de plusieurs petits chapiteaux suspendus dans les airs et disposés de façon à nous rappeler un campement de nomades. Dans chacune de ces tentes sont accrochés des survêtements aux formes animales. Ces costumes d’animaux font référence à autre chose que l’être humain et évoquent davantage les rituels qui ont lieu dans différentes tribus. Les costumes sont accompagnés d’écrits et les chapiteaux complétés d’une série de photos sur les murs. L’espace principal de la galerie sera partagé avec Éloïse Plamondon-Pagé, qui nous amène dans un univers complètement différent où le portrait est maître. Des visages sont représentés sur de grandes sérigraphies au papier très fin, voire semi-transparent, superposées en plusieurs couches et traversées par des projections vidéo. L’artiste se penche sur l’expression et l’identité à travers le temps qui passe. À tout point de vue, je vais de mieux en mieux est le titre de l’exposition, mais aussi une phrase entendue de la bouche de la grand-maman d’Éloïse Plamondon-Pagé. Enfin, la vitrine photo présente une jeune artiste de la relève du Témiscamingue, Alex Alisich. À travers une série de clichés tirés de son quotidien et de voyages, la jeune photographe présente son regard ludique sur la vie. ALEX ALISICH

Exposition du 3 février au 2 avril 2017.


HISTOIRE Voyage dans le temps à l’édifice Guy-Carle

COMME UN VRAI GARS abitibimontreal.com Le téléphone beige ne cessait pas de rougir. La plateforme Web de la ville n’affichait qu’une page d’erreur numérique incompréhensible qui nécessitait l’expertise d’un informaticien qualifié, donc inexistant dans le périmètre de cette crise municipale. Et le fax, lui… Après un investissement massif au début des années 2000, nous avions convenu lors du dernier conseil de terminer l’année en cours pour ensuite nous débarrasser de cette technologie votée désuète par 8 des 12 membres de l’exécutif. C’est finalement ce mardi matin, dans un râlement sonore perpétuel comparable à une console de jeux des années 80, que la machine de guerre rendit l’âme sans toutefois cracher un dernier message de plainte écrit de la main d’un concitoyen pour le moins ébranlé par la situation. «C’est dégueulasse! On paye ça avec nos taxes! » C’est à ce moment précis que le maire lui-même m’avait mis en charge de trouver la cause de tout ce tollé. Le dossier est une introspection. Regarder la chose d’un œil pervers. Avec la bête primitive en moi. Comme un vrai gars. L’instinct de brutalité masculine enfoui sous plusieurs couches de faire-paraître et de politesse accumulées avec les années d’ancienneté au municipal. Suite à la fermeture de l’usine Santa’s Joystick à Montréal en 2006, la ville avait racheté à rabais tout un lot de décorations et lumières de Noël pour le plaisir de ses citoyens. Pendant 10 ans, notre petite localité fut illuminée par les kilowatts d’un gigantesque christmas glow qui donnait le ton aux festivités hivernales. La bombe est tombée tôt mardi matin alors qu’une image circulait sur les réseaux sociaux. Un mauvais montage Photoshop faisant un comparatif habile entre nos décorations à rabais et une forme phallique allongée avec deux boules de Noël à la base et un éclat scintillant sortant du bout de la chandelle. Le genre d’illusion d’optique qui ne peut pas s’oublier une fois qu’on l’a vue. La machine médiatique a fait son œuvre. La viralité des réseaux sociaux aussi. La ville était maintenant sur la mappe. Discussion de break à la shop, railleries dans la cour de l’école primaire, topo humoristique pour les journalistes syndiqués de la grande ville. De retour au conseil, les cheveux beiges étaient devenus blancs. La veine bleue sur la tempe, les élus se faisaient aller le stylo rouge. Le conseil était en beau fusil.

90 ANS D’HISTOIRE DE ROUYN-NORANDA EN IMAGES NETTA GORMAN

Lorsque la ville de Noranda a été fondée le 11 mars 1926, suivie par Rouyn le 9 mai de la même année, ni Edmund Horne ni Jos Dumulon n’aurait imaginé que ces villes jumelles deviendraient quatre-vingtdix ans plus tard une cité étudiante vibrante avec un rayonnement culturel qui dépasse largement les frontières de l’Abitibi-Témiscamingue. Voulant rendre hommage à ces deux villes fusionnées en 1986, la Société d’histoire de Rouyn-Noranda fait revivre par l’image différentes périodes de son histoire. L’exposition, qui a pour titre Célébrer 90 ans d’histoire par l’image : Rouyn-Noranda 1926-2016, comprend cinq tableaux présentant les grandes périodes de développement de la ville. La mise en place des photos permet de voyager dans le temps dans le couloir qui mène de la bibliothèque municipale au Centre d’exposition (CERN). Pourquoi un concept visuel plus que textuel  ? «  On voulait faire des panneaux visuels de très grand format de 4 pi par 8 pi avec des couleurs solides et un fond noir pour contraster avec les murs pâles du corridor du CERN. Il y a un découpage historique visuel qui suit le thème choisi, celui de deux villes, une communauté  », explique BenoitBeaudry Gourd, membre de l’équipe de production. L’exposition demeurera au CERN jusqu’à la fin mars, après quoi les panneaux pourraient être affichés ailleurs.

Mon enquête a révélé que c’était moi qui avait officiellement passé la commande il y a de ça 10 ans. La justice municipale a trouvé son coupable. J’ai été relevé de mes fonctions. Lynché sur la place publique. À la une du site Web de la ville qui était de nouveau fonctionnel. En quittant la salle du conseil, j’ai arpenté les rues de notre belle ville du vice, notre sex shop collectif. Avec un sourire en coin, je me suis dit que l’investissement en aura valu la peine.

GALERIE EXPOSITION

DU 3 FÉV AU 2 AVR 2017

VERNISSAGE LE 3 FÉV @17H Mardi au vendredi | 10h à 16h Samedi et dimanche | 13h à 16h

RITUELS

CHRISTINE COMEAU | MONTRÉAL

À TOUT POINT DE VUE, JE VAIS DE MIEUX EN MIEUX ÉLOISE PLAMONDON | QUÉBEC

CUEILLETTE DE BAISERS KARINE HÉBERT | ROUYN-NORANDA

THÉÂTRE

JOSEPH EDGAR SAM 11 FÉV @20H

CINÉMA

- ÉCRAN LIBRE -

UN OURS ET DEUX AMANTS DIM 12 FÉV 13H30 | JEU 16 FÉV 19H30

GALERIE 42, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 819.622.1362 CINÉMA THÉÂTRE 32, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 819.629.3111

9 ans de quiétude et une année où notre sapin avait des boules. -------------------------------------------------------

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LERIFT.CA L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 11


COUPS DE CŒUR 2016 Afin de mettre en lumière les créateurs, organismes ou initiatives artistiques et culturelles qui ont fait votre bonheur en 2016, nous avons lancé un petit sondage sur nos médias sociaux. Voici en vrac quelques-uns des coups de cœur culturels de l’Abitibi-Témiscamingue partagés par nos lecteurs. Moi je propose Karoline Létourneau, qui non seulement s’est lancée en affaires officiellement en développant ses bijoux et sacs faits à la main avec du caoutchouc recyclé (L’Atelier K-Ootshoo), mais en plus a lancé le projet FAFAO Chasse aux Trés’art, qui a connu un super succès en Abitibi-Ouest et qui nous a fait découvrir des artistes et artisans de notre coin de la région. Bon succès en 2017! – Annick Dostaler

FRANK POLSON

Mon coup de cœur va à l’artiste Frank Polson de Winneway. J’avais déjà vu de ses créations auparavant et entendu parler de lui à quelques reprises, mais c’est en faisant une entrevue avec lui, alors qu’il peignait les murales sur le pont de Latulipe cet été, que j’ai découvert un personnage fort intéressant. Pour lui, l’art est un moyen de faire connaître son peuple et la richesse de sa culture. Artiste de talent, il est aussi d’une grande générosité et dévoué à la transmission de sa passion et de ses valeurs. – Dominique Roy

Mon coup de cœur va à Serge Fortin, auteur-compositeur-interprète natif de Val-d’Or. Il roule sa bosse depuis plus d’une dizaine d’années. Il a sorti 4 albums solos, 1 album avec le groupe La Brassée, en plus de collaborer avec Diane Tell, aux textes et à la musique. D’ailleurs, il a fait le lancement de son 4e album au Prospecteur à Val-d’Or le 21 janvier 2017. Pour moi, Serge est un artiste accompli et ses textes sont souvent teintés de couleurs abitibiennes. Voilà mon coup de cœur ! – Lucille Farley

12 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017

L’équipe du Service culturel de Val-d’Or a fait vraiment un beau travail de développement des publics (Festival Petits Bonheurs, Hauts-Parleurs 16-30, etc.) en plus de rendre l’art de plus en plus présent et accessible partout dans la ville (prestations aux pianos publics, murales, collaboration avec différents organismes, etc.). Elle fait preuve d’une grande ouverture ! – Corinne Larose L’arbre de clés de l’immeuble Tri-logis ! – Dominic Leclerc

KARINE BERTHIAUME

JASON BOTKIN

Pas facile de faire un choix mais je dirais la murale du Proxim, rue Murdoch ! – Josée Desnoyers C’est pas objectif mais le plaisir qu’on a eu à faire ou organiser ça : Les Copains d’abord chantent Brel + Le petit café de La Motte. Et je rajouterais plusieurs créations de Roger Pelerin ! – Danaë Ouellet Le Partage des eaux au Conservatoire de musique de Val-d’Or serait mon top, mais j’en ai plein d’autres ! – Isabelle Trottier


La murale extérieure sur l’aréna JacquesLaperrière – Josée Lapolice Plume et pantalon, concert-théâtre créé par les excellentes sœurs Riverin, qui a été présenté à l’été 2016 au Centre musical en sol mineur. – France Hébert et Isabelle Fortin

SCARO PAR CAROLINE ARBOUR

Je suis en amour avec le Vieux-Noranda, donc avec Ma Noranda! Oh, et avec Caroline Arbour ! – Valérie Lemay

La murale d’Omen dans la ruelle du Prospecteur à partir d’une image de Serge Gosselin. Un autre coup de cœur est l’atelier scolaire du Centre d’exposition de Val-d’Or La Ville a du panache avec l’artiste Christian Ponton et les classes du secondaire – des murales éphémères en cellophane. Des résultats si surprenants ! – Carmelle Adam Le poisson qui a le goût de traverser la rue Gamble, de Valéry Hamelin !! – France Gaudreault Le circuit Amos vous raconte avec Véronique Filion et Bruno Turcotte et l’artiste joaillière Caroline Arbour pour Scaro. – Madeleine Filion

PRODUCTIONS DU RACCOURCI

CAROLINE TRUDEL, DESIGNER GRAPHIQUE

Le show de Fred Fortin au Cabaret de la Dernière Chance pendant le FME en Abitibi-Témiscamingue, la présentation du film Tuktuk de Robin Aubert au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, la présentation de l’excellente pièce Tu te souviendras de moi du Théâtre de la Manufacture à l’Agora des Arts. J’ai beaucoup aimé la pièce du Théâtre du Tandem Habiter les terres de Marcelle Dubois et l’artiste Jacques Baril pour l’ensemble de ses œuvres! – Julie Goulet Caroline Trudel, designer graphique. – Jacques Baril

MA NORANDA - PETIT THÉÂTRE DU VIEUX NORANDA

Ma Noranda, qui se bonifie d’année en année. Quel magnifique projet ! – Nicolas Lauzon, Annie Boulanger et Gabrielle I. Falardeau À l’église de La Sarre, le spectacle de Noël 2015 de l’Orchestre symphonique régional sous la direction de Jacques Marchand. C’était fabuleux. J’y ai retrouvé mon cœur d’enfant. – Cécile Jacob Bourque Je suis personnellement très fière d’avoir fondé PapaChat & Filles avec Mélissa Drainville, Philippe Lord, François Lachapelle et Corinne Larose. Cette naissance aura été stimulée par l’incroyable effervescence culturelle et entrepreneuriale que l’on vit à Val-d’Or actuellement. – Geneviève Béland J’ai un gros parti pris pour Ma Noranda. Mais ma découverte de l’année est Christian Beauchemin. – Nana Hardy et Jérôme Gauthier (pour Christian Beauchemin !)

La Nuit au musée du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda ! – Karyne Brassard Le spectacle de Jacques Michel. Doux moment de nostalgie. Plein de beaux souvenirs ont refait surface. L’homme a gardé contact avec le public, la voix était présente. Merci pour cette belle soirée qui nous a été offerte. – Ginette Vézina

Le FMR de nuit au Centre d’exposition de Val-d’Or, la performance de Marie-Laure Aubin avec la participation du public et l’intégration d’un parachute ! – Katia Martel et Carmelle Adam

CHRISTIAN BEAUCHEMIN

VIRGINIA PÉSÉMAPÉO BORDELEAU

Sans titre de Virginia Pésémapéo Bordeleau. Trop fraîchement pondu ! – Norbert Lemire

Faites vos bagages!

Pendant tout le mois de février, bénéficiez de 15% de rabais* sur tout achat de billet sur notre réseau. Code promo: INDICE *Certaines conditions s’appliquent

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MARIE-LAURE AUBIN

Le spectacle de Dear Criminals avec effets 3D lors du FME. – Mario Minguez

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RÉGION INTELLIGENTE

FAIRE DU TERRITOIRE UN PROJET MICHEL DESFOSSÉS

Récemment, un petit recueil d’essais politiques intitulé Cinq chantiers pour changer le Québec, publié par l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS), présentait un texte intitulé simplement Territoire. Cet ouvrage écrit à 6 mains par Louis Gaudreau, Guillaume Hébert et Jenny Laure Sully propose une relecture du développement territorial en remettant en cause l’économie marchande comme seule approche pour engendrer la prospérité. Une remise en question, aussi, en raison de l’effet cocktail qu’ajoute une approche gouvernementale d’austérité. La stratégie extractiviste est la seule vérité à l’heure où les fonds de soutien au développement des régions sont disparus. Et comme nous sommes en début d’année et que l’occasion est toute rêvée pour prendre la mesure des changements qui nous impactent, de la vérité qui passe et de tout ce qui reste à accomplir, je vous convie à réécouter ou à écouter (c’est selon l’âge du lecteur) une pièce musicale qui me semble de circonstance : Raôul Duguay, Le voyage. Bonne écoute ! L’approche de nos trois auteurs propose deux principes pour permettre une réappropriation du territoire : localiser et décentraliser la gestion du territoire et baser le développement en fonction du mode de vie (l’usage) plutôt qu’en fonction de sa valeur marchande. À juste titre, les auteurs estiment que la planification des usages du territoire doit passer par la participation citoyenne, laquelle n’est véritablement efficace que lorsqu’elle s’exerce au palier local. Pour accueillir cette participation de tout un chacun, le trio propose un lieu d’échange qui s’installe grosso modo sur le découpage de nos paroisses d’autrefois, mais avec une vocation civile. Problème de taille, nous ne disposons plus d’instruments juridiques performants pour réaliser le développement souhaité. Et, ô surprise, un des outils qui ferait l’affaire nous vient des États-Unis ! Il s’agit des OFC, pour organismes foncièrement utiles. Ces structures sont souvent des fiducies à but non lucratif chargées de remettre l’exploitation des sols à des individus ou organisations dont les valeurs correspondent aux choix de développement établis localement. Notre région a d’ailleurs historiquement eu recours à de telles approches. On n’a qu’à penser à l’Association coopérative immobilière de l’AbitibiTémiscamingue (ACIAT) créée pour contrer la spéculation sur les terres agricoles au début des années 70.

LE MONDE SELON MODÈRE

Autre rappel de notre capacité d’agir, il est bon de savoir que la région a signé une entente-cadre avec le gouvernement du Québec pour la mise en valeur des lots intramunicipaux. Bien sûr, tout n’est pas parfait dans cette dernière expérience de gestion décentralisée. Mais, il n’y a de repos que pour celui qui marche, comme le chante Raôul Duguay.

Bibliographie : Cinq chantiers pour changer le Québec, Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS), chez Écosociété

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THÉÂTRE Théâtre pour jeune public à l’Agora des Arts

IK ONKAR : L’UNITÉ DANS UN TOUT NETTA GORMAN

Que signifie l’expression sikhe de la langue punjabi « Ik Onkar » ? Elle peut être traduite par « une (ik) conscience (ou énergie) créatrice (ong) manifestée, en action, qui crée (kar) » ; autrement dit, « une seule essence, une seule réalité qui soutient le Tout ». C’est, pour les Indiens de religion sikhe, le symbole de l’unité de Dieu face au monde. Or, la pièce de théâtre Ik Onkar, qui sera présentée à l’Agora des Arts les 7 et 8 février par la troupe francoontarienne d’Ottawa le Théâtre de la catapulte, n’a rien d’une introspection spirituelle ni religieuse. La pièce vise en fait les élèves de première et de deuxième année du secondaire de l’école La Source, qui iront la voir dans le cadre de leur cours de français. « C’est l’histoire de deux amies, dont une qui rencontre un gars, et cette rencontre chamboule l’amitié entre les deux filles », relate Étienne Jacques, directeur artistique de l’Agora des Arts. « Ça parle d’amour, d’amitié, de relations, mais aussi du concept d’unité. Je pense que c’est un thème qui touche les adolescents. La pièce soulève des questionnements existentiels tels que : est-ce possible de garder espoir, de changer le cours des choses ? Quelle est ma place dans le monde ? » Les élèves devront demeurer alertes pour pouvoir suivre le récit, car il n’est pas présenté de façon linéaire, mais plutôt en morceaux fragmentés. Les quatre représentations sont ouvertes

LES DERNIERS TERRITOIRES

RENÉ DEROUIN

2 DÉC. 2016 - 5 MARS 2017

SYLVAIN SABATIÉ

au grand public qui pourra se procurer les billets, toutefois prioritairement réservés aux élèves. Il y aura 4 représentations, à 9 h 30 et à 13 h 30, les 7 et 8 février 2017.

MA RÉGION, J’EN MANGE

ÉTUDES SUR L’ÉCHEC

MARC-OLIVIER HAMELIN 21 DÉC. 2016 - 12 MARS 2017

CRÉDIT : SCARO

MIJOTÉ D’AGNEAU AUX LÉGUMES OUBLIÉS CHEF MICHEL GAGNON

Pour 4 personnes

1 kg (2 lb) 150 gr (1) 60 ml (4 c. à soupe) 2 litres (8 tasses) 30 gr (2 c. à soupe) 2 3-4 branches

Agneau en cubes Oignon, haché grossièrement Huile de canola Fond d’agneau ou bouillon de veau ou de bœuf Pâte de tomate Feuilles de laurier Thym frais

MICHEL GAGNON

INGRÉDIENTS

BOUTIQUE

PASSEZ VOIR NOS RABAIS DE NOËL

MÉTHODE Mettre l’huile dans un gros faitout préalablement chauffé. À feu vif, colorer les cubes d’agneau sur tous les côtés.

LÉGUMES Ajouter l’oignon et faire colorer. ½ c. à thé 4 6 2 1 2

Cumin entier passé grossièrement au mortier Carottes orange, pelées et coupées en morceaux Topinambours, pelés et coupés en morceaux Navets (petits), pelés et coupés en morceaux Céleri-rave, pelé et coupé en morceaux Panais, pelés et coupés en morceaux

Ajouter tous les autres ingrédients sauf les légumes. Mijoter au four à 190 °C (375 °F) à couvert pendant 1 h 30. Ajouter les légumes coupés et le cumin et cuire 30 minutes supplémentaires jusqu’à cuisson complète des légumes.

BAL AU MUSÉE

3 FÉVRIER – 17 H À 2 H BILLET EN LIGNE

cern.ca

C’est un plat d’hiver très réconfortant !

L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 15


CHRONIQUE PREMIÈRES NATIONS

LA MÉMOIRE ERIOMÈM AL KEVIN PAPATIE

Un rire réconfortant se fait entendre alors qu’elle parle d’un animal qu’elle voulait dépecer. Un castor qu’elle a assommé reprend ses esprits sur la table d’opération. Un castor qui court sur la glace qu’elle rattrape rapidement en courant. On entend encore leurs échos aujourd’hui dans sa voix. Son père tombe malade lors d’une chute en automne, elle se doit de prendre la relève, le temps que le chasseur de la famille prenne du mieux. Elle rame le long des plages glacées de novembre, accompagnée d’un des nombreux chiens, aussi nombreux que les collets et les pièges qu’ils possèdent. Elle retire les gibiers pris dedans. Le grand Samson, son père, prend du mieux grâce à la médecine qu’elle lui prodigue. … Son ton devient plus maussade. La Tuque, Macamic. Des pères, des enfants atteints par les maladies. Certains revenaient de ces hôpitaux deux ans après leur cure. Des familles en famine s’aidèrent alors le mieux possible. Au menu, de la soupe à la peau d’orignal. Son grand-père leur donnait des restes qu’elle rapportait aussitôt. Sa kokom lui donnait des plus gros morceaux en cachette. Je pleure d’impuissance devant ses histoires.

COURTOISIE

Accoudé à la table, les oreilles tendues vers l’Anicinape, Annie-Angèle Papatie parle. Une langue vivante, imagée, animiste. Un dialecte de territoire que peu peuvent parler et comprendre. Elle raconte ses nostalgies, le déchirement des familles par les maladies, des histoires cocasses avec ses amies et surtout, elle ranime la mémoire de son père et ses enseignements. Elle lève les yeux vers l’extérieur pour dire qu’elle transmet tel qu’enseigné par celui-ci. Un livre sans mots, une encyclopédie d’images.

Sur les traces de son père, ils partaient danser la gigue au village voisin. Malgré tout, ils trouvaient le temps de passer du bon temps entre Anicinapes. De la gigue pendant plusieurs jours les faisait renouer avec la joie. Un magocan (festin communautaire) à chaque jour au son de la guitare et du violon. Ainsi dansent les Anicinapeks dans leurs histoires. Des empreintes laissées en héritage par les colons. De retour à Kitcisakik, Sezine lui offre de jolies barrettes à cheveux. Ma mère et ses amies se sentent belles un court moment, jusqu’à ce que son père lui demande d’où viennent ses pinces. Elle comprend vite que ses amies les ont empruntées au commerçant du coin. Une rencontre de parents se fait autour d’elles et chacun laisse sa fille avec les cheveux coiffés à leur compte. … La langue anicinape me résonne doucement dans l’esprit. Je regarde cette femme fière et fragile. À mon tour, je regarde vers les cieux, leur disant que je transmettrai à mon tour cette mélodie aux futures générations.

FINALE LOCALE 11 février 2017, 20 h 10 $ frais non incus FINALE RÉGIONALE CENTRE-OUEST 25 mars 2017, 20 h 12 $ frais non inclus

Salle Félix-Leclerc de Val-d’Or

BILLETS DISPONIBLES EN LIGNE À : TICKETACCES.NET 16 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017


HUMOUR Faux tête-à-tête avec Derrick Frenette

FÂCHÉ NOIR EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

COURTOISIE

Humoriste et porte-parole du Festival des langues sales en Abitibi-Ouest, Derrick Frenette est de retour en région, quelques semaines seulement après sa dernière tournée (fait rare !) où il présentait Esquisse, un spectacle d’humour de son cru. Nous avons donc voulu faire plus ample connaissance avec ce très sympathique énergumène. L’occasion est parfaite pour nous parler de ce qu’il vient nous présenter dans les salles de spectacles de la région en ce début de février 2017 : Fâché noir.

Rédaction : Pourrais-tu me décrire un peu ton parcours, ce qui t’a mené à faire de l’humour ? Pourquoi pratiquer cette forme de performance plutôt que le théâtre ou l’impro ? D.F. : Un parcours classique d’adolescent ! Je suis tombé dans l’improvisation par hasard à 16 ans et j’ai eu la piqûre de faire rire les gens !

Rédaction : Deux tournées de suite dans la région, c’est assez rare. D.F. : C’est spécial de venir présenter deux spectacles différents à deux mois d’intervalle ! C’est une question d’astres, je dirais ! Les gens de la région reconnaissent mon travail et m’invitent à venir le présenter. J’en suis heureux et fier ! Rédaction : Tu es porte-parole du Festival des langues sales à La Sarre. Parle-moi de cet évènement et de ce que ça apporte comme activités. Pourquoi tu t’y associes en particulier ? D.F. : C’est le premier contrat sérieux que j’ai eu en région. Ils m’ont fait confiance avant que ça commence à « marcher ». C’était en 2011. Je croyais que ce serait un contrat d’une édition. Depuis, j’y retourne chaque année, car j’ai beaucoup de plaisir et c’est maintenant une famille pour moi ! Les gens sont accueillants, la programmation est diversifiée et de grande qualité. Je trouve ça pertinent que des individus se mobilisent bénévolement pour présenter une offre culturelle dans leur localité. C’est beau à voir et je trouve ça inspirant d’y prendre part !

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J’ai déjà pratiqué le théâtre et l’improvisation. L’humour est une discipline différente et me ressemble davantage. J’aime le processus d’écriture d’une blague et la peaufiner. À l’opposé, l’improvisation est une forme instantanée d’art qu’on ne peut reproduire identiquement soir après soir. J’admire les gens qui font de l’impro. Il faut beaucoup de « guts ». C’est sans filet ! Rédaction : Qu’est-ce que ça t’apporte comme créateur ? D.F. : Un sentiment de dépassement de soi... Ça fait réponse magazine 7 Jours, mais c’est vraiment ça ! Rédaction : Est-ce que tu écris tes textes toi-même ou tu travailles généralement avec un scripteur ? D.F. : La base part de moi, mais j’aime m’entourer pour repuncher mes numéros et avoir un regard extérieur. Dans mon premier spectacle, Esquisse, j’ai été épaulé par l’écrivain Stéphane Dompierre. Rédaction : Comment on monte un show d’humour ? Quels sont les étapes, les collaborateurs, les défis ? D.F. : Dans le cas d’Esquisse, j’ai pris mes numéros préférés qui cadraient avec une thématique : me présenter au public. Il faut avant tout que ce soit organique, monter un show. Les étapes ? L’écriture d’un numéro. Rodage. Réécriture. Rodage. Repunche avec les amis humoristes. Rodage. Présentation au script-éditeur. Rodage. Numéro prêt. On recommence pour le prochain numéro. Angoisse. Transpiration. Perte de cheveux. Burn-out. Rédaction : Pourrais-tu me parler du spectacle que tu viens présenter en Abitibi-Témiscamingue en février ? D.F. : Pendant qu’on travaillait Esquisse, j’ai proposé l’idée à Stéphane Dompierre d’adapter ses chroniques Fâché noir. Je trouvais que ses montées de lait se transposaient bien sur scène... Pis ça me permettait de présenter un nouveau spectacle sans devoir l’écrire ! En fait, Stéphane m’a laissé carte blanche et c’est moi qui ai fait toute l’adaptation pour le Festival Zoofest à Montréal l’été dernier. Lors de la première représentation, Stéphane n’avait aucune idée à quoi s’attendre ! Fâché noir, c’est 130 chroniques. J’en ai pris 20 que j’ai mises ensemble selon des grands thèmes : les arts et spectacles, les transports, les voyages, l’amour et les phrases toutes faites. J’ai remis ça dans mes mots et Stéphane m’a laissé jouer dedans, ajouter des gags, etc. La mise en scène a été réalisée par le comédien Nicolas Pinson. J’ai adoré travailler avec lui. Il m’a appris à jouer !

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 | exposition@ville.amos.qc.ca

Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h | Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 17


Recyclo-Nord PAR MARYSE LACHANCE POITRAS, MÉTAL MARQUIS INC. Au cours des dernières années, j’ai entendu parler à quelques reprises de la Ressourcerie Le filon vert, mais je n’avais jamais eu l’opportunité d’aller les rencontrer. La préparation de cet article m’a fait découvrir un endroit aux mille trouvailles, ainsi qu’une équipe ayant à cœur les 3RV (réductionréemploi-recyclage et valorisation). Recyclo-Nord est une entreprise d’économie sociale sous forme d’OBNL (organisme sans but lucratif) qui se dédit à la cause environnementale depuis 1991 par la réalisation de différents projets concernant la gestion des matières résiduelles. L’organisation offre à la population des formations telles que le compostage domestique (aussi en version pour enfants), les produits ménagers et leurs effets sur l’environnement, un service-conseil pour la réalisation d’évènements écoresponsables et depuis novembre 2016, une formation sur la bonne gestion des matières résiduelles. Recyclo-Nord compte actuellement 91 membres. Grâce au travail des membres bénévoles de Recyclo-Nord, s’échelonnant sur 8 années, la Ressourcerie Le filon vert a officiellement ouvert ses portes en mai 2012.

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Au niveau social, la Ressourcerie permet la création de trois (3) emplois à temps plein, en plus de permettre annuellement à deux (2) personnes d’acquérir de l’expérience pouvant les aider à intégrer le marché du travail. Vous avez le goût de vous impliquer pour la cause environnementale ? Recyclo-Nord et la Ressourcerie Le filon vert sont toujours à la recherche de bénévoles prêts à donner un coup de main pour la réalisation de leur mission. Pour plus d’information ou pour vous impliquer, consultez leur site Web recyclonordressourceriefilonvert.com, suivez-les sur Facebook ou contactez Sylvie Tremblay, directrice générale, au 819 333-4088.

QUELQUES MOTS SUR L’AUTEUR...

Bâtisseur et chef de file de l’industrie depuis plus de 35 ans, Métal Marquis vous offre les services d’une équipe polyvalente et multidisciplinaire afin de réaliser vos grands et petits projets. Avec nous, tout est possible ! Vous pouvez compter sur nous pour : • Réaliser les pièces de toutes dimensions grâce à l’usinage conventionnel et numérique; • Soudage CWB acier et aluminium; • Concevoir, fabriquer et certifier des équipements de levage selon la norme CSA; • Ingénierie, modélisation et numérisation en 3D • Réaliser un essai diélectrique; • Fabriquer des réservoirs diésel certifiés; • Remettre à neuf et modifier les équipements mobiles de tout genre (forestier, minier, agricole, etc.) Nous sommes distributeur des produits Rotobec et TopROPS.

Au niveau environnemental, la Ressourcerie Le filon vert permet de détourner des sites d’enfouissement les matières résiduelles pouvant être valorisées. Chaque année, ce sont en moyenne 75 tonnes de matières qui sont ainsi revalorisées plutôt que d’être enfouies. Les citoyens font don d’objets en tout genre (meubles, vaisselle, livres, décorations, électroménagers, articles de sport, quincaillerie, etc.). Ceux-ci sont triés, nettoyés puis vendus au magasin. Cette année, la Ressourcerie prévoit réaliser un chiffre d’affaires de 85 000 $.

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Pour voir nos réalisations, consultez notre site Web au mmarquis.qc.ca. N’hésitez pas à communiquer avec Gérald au 819-333-4816 ou par courriel à soumissions@ mmarquis.qc.ca pour discuter de vos projets !

Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC


MUSIQUE Album en chantier pour l’auteure-compositrice-interprète Véronique Trudel

TRÉSORS MUSICAUX SUR L’HARRICANA ARIANE OUELLET

Les berges de l’Harricana regorgent de trésors de toutes sortes : héronnières, pierres de fées et autres artefacts enfouis dans l’argile. Mais le trésor le mieux gardé de ce coin de pays se camoufle sous les traits de l’agente de développement du village de St-Mathieu-d’Harricana, Véronique Trudel. En plus d’être dévouée à revitaliser son patelin de toutes les façons créatives possible, elle est auteure-compositrice-interprète et prépare actuellement un album.

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JE DÉCOUVRE LA CULTURE ANICINABE AVEC MON ÉCOLE JUSQU’AU 28 AVRIL 2017, PARTICIPE AVEC TON GROUPE OU TA CLASSE, RENDEZ-VOUS SUR CULTURAT.ORG/CONCOURS

À GAGNER :

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UNE SCULPTURE EXTÉRIEURE RÉALISÉE PAR FRANK POLSON, ARTISTE ANICINABE ET UNE CÉRÉMONIE TRADITIONNELLE, EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE. POUR SAVOIR COMMENT PARTICIPER : CULTURAT.ORG

À la fin janvier, Véronique présentait un spectacle afin de financer la production d’un album de chansons sur lequel elle travaille et qui devrait voir le jour… d’ici les deux prochaines années ! Bien qu’elle n’ait pas de calendrier de travail défini, elle souhaite se donner le temps de peaufiner les arrangements musicaux, épaulée dans ce processus par son ami, mentor et collaborateur Luzio Altobelli, avec qui elle a noué des liens lors d’un séjour à Iqaluit. « Les chansons, à la base, ce sont les miennes, mais lui vient apporter sa petite touche. C’est un multi-instrumentiste, il apporte une autre dimension à mon travail », raconte Véronique. « Il m’a aussi initiée au monde de l’enregistrement, au vocabulaire, à la préparation à faire avant d’entrer en studio pour rendre tout ça efficace et ne pas être à la merci de la personne qui enregistre. Ça m’a permis de comprendre tout le travail à faire pour une seule chanson.» L’idée de produire un album vient du désir d’avoir quelque chose de concret à offrir aux gens et de pouvoir voyager avec la musique autrement que par les prestations. « Ça m’a aussi fait apprendre beaucoup, ça a ouvert mes horizons sur ce qu’il est musicalement possible de faire. Selon les collaborateurs, nos chansons peuvent prendre différentes teintes ou sonorités, c’est vraiment agréable sur le plan professionnel », confie la jeune musicienne. Véronique Trudel fait partie des artistes qui ont quelque chose à dire. Elle choisit des thèmes puisés à même ce qui la touche personnellement : la nature, la maternité et ses incohérences, le quotidien, la spiritualité, le territoire qu’on habite, etc. Ses textes tout comme sa voix sont empreints d’une grande sensibilité, un mélange de profondeur et d’authenticité qui saura toucher le cœur des amateurs de vrai. On a hâte d’entendre ça… en espérant que ça prenne forme avant la fin de 2018 !

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MUSIQUE

Concert torride dans un igloo de glace !

PRENDS L’AIR AVEC VALAIRE ! JESSICA LESAGE

L’anneau de glace et les sentiers seront ouverts et éclairés, il y aura un feu avec saucisses et guimauves et un bowling géant à l’extérieur. Dans le chalet, ce sera une ambiance après-ski avec guitare, jeux de société, bar à chocolat chaud (Bailey’s disponible !) et cocktail créé spécialement pour la soirée par une mixologue !

Le 25 février prochain, dans la forêt récréative de Val-d’Or, c’est La nuit polaire avec Valaire. Dans un igloo gonflable géant éclairé aux LED, viens t’éclater sur le plus récent album du groupe, Oobopopop. Pour l’occasion, enfile le vieux one piece de ski-doo de ton oncle, le manteau de poil de ta mère, des méga lunettes ou une perruque pour rendre l’événement funky. La nuit sera inoubliable !

« On voulait créer un moment durant lequel c’est possible de profiter de l’hiver même s’il est rigoureux en Abitibi. Avec l’igloo, le chalet, le feu, les activités, ça devient possible », raconte l’organisatrice.

PHILIPPE ARSENAULT

L’aurore boréale éclaire tes mouvements, tu planes sur la musique de Valaire qui résonne jusque dans ton cœur. Vous êtes plus de 225 personnes dans un immense igloo à vivre une expérience unique, éphémère. La soirée est magique. C’est un « once in a lifetime ». Bienvenue à Val-d’Or !

« L’idée vient de la série Haut-parleurs 16-30, des spectacles dédiés aux jeunes. Ce qu’ils voulaient, c’était de vivre une expérience hors de l’ordinaire dans une ambiance moins rigide qu’une salle classique avec des placiers. On s’est dit : On sort de nos lieux  ! » explique Stéphanie Poitras, responsable au Service culturel de la Ville de Val-d’Or. La nuit polaire avec Valaire, c’est l’occasion pour les amoureux de la culture d’explorer le site de la forêt récréative habituellement fréquenté par les sportifs, grâce à une association avec le service Sports et plein air de la Ville de Val-d’Or.

20 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017

La nuit polaire avec Valaire, un événement organisé par le Service culturel de la Ville de Val-d’Or en collaboration avec le FRIMAT et le collectif PapaChat & Filles, est un complément à l’Hiver en fête, qui répond à un certain type de besoin, plus familial. Un service de navette sera offert du stationnement du service culturel jusqu’au site.

SAMEDI 25 FÉVRIER 2017, DE 20 H À 2 H FORÊT RÉCRÉATIVE DE VAL-D’OR ENTRÉE GRATUITE SUR LE SITE, BILLETS À VENDRE POUR LE SPECTACLE AU TICKETACCESS.NET


MUSIQUE Le Barbe Broue Pub

DE BIÈRES ET DE SHOWS STÉPHANIE FORTIN

Pour ajouter à l’enchantement des papilles et des esprits, l’endroit s’est inscrit dans les lieux cultes de diffusion musicale en Abitibi-Témiscamingue. Aux deux semaines, vous risquez de tomber sur un groupe régional ou underground. C’est à la bonne franquette que la programmation s’élabore : les deux agro-transformateurs se font généralement contacter et ils fournissent l’emplacement et l’équipement technique aux artistes. Ceux-ci prennent la responsabilité des droits d’accès, ce qui constituera leur cachet. La formule s’affiche conviviale, elle permet le partage des risques et semble appréciée, à en juger par le calendrier de spectacles à venir.

À L’AFFICHE EN FÉVRIER Pour le mois de février, le Barbe Broue accueillera d’abord Mario Peluso et les Hobos hurleurs. Huitième album pour l’auteur-compositeur-interprète d’origine témiscamienne, Vers le mur est sorti à l’automne et aura droit à son lancement régional le vendredi 3 février. Le country folk de Peluso se mariera à merveille au décor. Par la suite, le 11 février, la scène s’offrira pour le Relais pour la vie. Saluons la vocation philanthropique de Boomerang dont les voix et la musique permettront d’amasser des fonds pour cet organisme qui subventionne des projets de recherche sur le cancer et fournit un support aux personnes qui en sont atteintes. Une bière sera

COURTOISIE

« Invoquer les richesses du Témiscamingue et la beauté du moment partagé à chaque gorgée. » Voilà ce à quoi Carole Marcoux et Éric Lepage se consacrent dans le pub qu’ils ont fondé en juin 2015 à Ville-Marie, le Barbe Broue. Transformer le malt et le houblon en bières aux noms évocateurs – la Blonde du Frère Moffet, la Devil’s Rock – s’avère leur principale occupation pour accomplir cette mission aux accents poétiques. Les deux brasseurs artisanaux proposent ainsi une dizaine de bières, toutes concoctées dans cet antre sympathique.

LA FORMATION BOOMERANG

également conçue pour contribuer au financement de la campagne. Puis, moment historique dans la jeune histoire du Barbe Broue, le copropriétaire mettra sa célèbre barbe en vente au Défi têtes rasées. C’est dans ce lieu multigénérationnel comme un pub irlandais que se dérouleront les coupes de cheveux… ou de barbe. Le 25 février, les adeptes ou les curieux assisteront aux retrouvailles du groupe Rock’n Chair. L’énergie et les reprises de succès de ces baby-boomers sauront certainement émoustiller l’assistance venue se réchauffer au Barbe Broue ce soir-là. > FACEBOOK.COM/BARBEBROUE

L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 21


POSTE D’ÉCOUTE

VERS LE MUR MARIO PELUSO ET LES HOBOS HURLEURS VALÉRIE MARTINEZ

Mario Peluso est un artiste du Témiscamingue. Grâce à son talent d’auteurcompositeur, il a su se démarquer dans le show-business montréalais par l’intermédiaire des voix d’Isabelle Boulay, Laurence Jalbert et Véronic DiCaire, entre autres, qui ont chanté ses chansons à succès. Le son country-folk lui colle si bien à la peau qu’on peut difficilement le classer dans une autre catégorie. Après avoir reçu le prix du Meilleur album country de l’année au dernier Gala de l’Adisq, Mario Peluso a sorti un nouvel album en novembre 2016. C’était son huitième opus en dix-huit ans de carrière. Vers le mur est sorti depuis à peine 3 mois et déjà, il y a eu deux extraits radio. Le premier est Vers le mur, titre phare de l’album, et le deuxième vient tout juste de sortir le 16 janvier dernier, il s’agit de La vie est belle. C’est une chanson très positive, qui nous suggère de prendre le temps de vivre la vie dans le moment présent. On connait Mario Peluso pour son style country-folk, mais son nouvel album est du pur country. Si on ferme les yeux, on pourrait très bien se retrouver en train de boire une bière dans un saloon dans le fin fond du Texas et sentir la chaleur s’abattre sur nous. Cet album de dix chansons a été créé avec la collaboration des Hobos Hurleurs. La recette est simple : mettez de bons amis ensemble, donnez-leur des instruments et enfermez-les dans un local quelque temps. Il se pourrait bien qu’au final, cela donne un album, tout simplement! Les mélodies de cet album sont accrocheuses et on peut y retrouver aussi bien un slow doux et tendre qu’une musique qui nous donnera envie de danser. La voix de Mario est claire et juste et les instruments sont fidèles au country et bien orchestrés (guitares, basse, percussions, banjo, claviers et pedal steel).

Lorsqu’on écoute l’album d’un bout à l’autre, on peut sentir l’influence ou la ressemblance de certains groupes d’artistes tels les 3 Accords, Miracles ou même le chanteur belge Renaud. Le Témiscamingue peut être fier de son artiste Mario Peluso qui se démarque non seulement ici en Abitibi-Témiscamingue, mais aussi partout ailleurs au Québec et dans la francophonie! Mario Peluso sera en spectacle pour présenter son nouvel album avec les Hobos Hurleurs le 4 février 2017 à 20 h au Petit Théâtre du Vieux Noranda. 4/5

Parmi les dix titres, on retrouve la précieuse collaboration du poète François Vigneault (fils de Gilles) pour les chansons Sans elle et Demain.

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22 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017


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CALENDRIER CULTUREL FÉVRIER 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Elle – Paul Verhoeven 5 et 6 fév, Théâtre du cuivre, RN Manchester by the sea Cinéclub Promovues 5 et 6 fév, cinéma Capitol, VD Le goût d’un pays Cinéclub Promovues 12 et 13 fév, cinéma Capitol, VD Deux amants – Écran libre 12 et 16 fév, Théâtre du Rift, VM Ceux qui font les révolutions à moitié 12 et 13 fév, Théâtre du cuivre, RN L’Avenir – Mia Hansen-Love 19 et 20 fév, Théâtre du cuivre, RN Le manipulateur Cinéclub Promovues 19 et 20 fév, cinéma Capitol, VD Festival du film de BLEU : Pantone 306 U montagne de Banff 22 fév, Salle Télébec, VD 23 fév, Théâtre du cuivre, RN La fille inconnue 26 et 27 fév, Théâtre du cuivre, RN EXPOSITION Les derniers territoires René Derouin Du 2 déc au 5 mars, Centre d’exposition de RN Études sur l’échec Marc-Olivier Hamelin 21 déc au 12 mars, Centre d’exposition de RN Franchir la ligne rouge Renée Carrier 13 janv au 5 mars, Centre d’exposition d’Amos Repai(è)res – Debby Talbot 13 janv au 26 fév, Centre d’exposition d’Amos

Sous l’écorce des mots de Kim Thuy – Viatour Berthiaume Du 14 janv au 12 mars – Centre d’art Rotary, LS Aujourd’hui ne viens pas me voir Andréane Boulanger 27 janv au 26 fév, L’Écart.. . lieu d’art actuel, RN Audrey Lambert – Écarlates 27 janv au 26 fév, L’Écart.. . lieu d’art actuel, RN Dans l’impossibilité de vivre avec la mémoire autrement qu’en la faussant John Boyle-Singfield 27 janv au 26 fév, L’Écart.. . lieu d’art actuel, RN Rétrospection Larrie Descôteaux 27 janv au 3 mars, Galerie Notre-Dame, Lorrainville Cueillette de baisers Karine Hébert 3 fév, Galerie du Rift, VM Rituels – Christine Comeau 3 fév au 2 avril, Galerie du Rift, VM GRIS : Pantone 423 U

Les Volubiles humour spontané 10 fév, Petit Théâtre du Vieux Noranda Les grands duels VI Lalibaba 18 fév, La P’tite bouteille, Amos SLI- Sale ligue d’impro 9 et 23 fév, Atrium du Cégep, VD Lalibaba 1er, 8, 15 et 22 fév, La P’tite bouteille, Amos LITTÉRATURE ET CONTE Courtepointe culturelle de la Mosaïque Mercredi 1er février, Bibliothèque municipale de RN Club de lecture 15 et 18 fév, Bibliothèque municipale Amos Moi ma mère me racontait Marta Saenz de la Calzada 17 fév, Petit Théâtre du Vieux Noranda, RN MUSIQUE

À tout point de vue, je vais de mieux en mieux Éloïse Plamondon-Pagé 3 fév au 2 avril, Galerie du Rift, VM

Saltarello 3 fév, Salle Évolu-Son, RN

L’exposition Evénement Point rouge 3 au 12 fév, Centre d’exposition de Val-d’Or

L’Amour de loin Kaija Saariaho 4 fév, Théâtre du cuivre, RN

L’art est vivant ! Du savoir faire aux matières Du 17 fév au 30 avril, Centre d’exposition de Val-d’Or IMPRO//HUMOUR Fâché noir - Derrick Frenette 5 fév, Théâtre des Eskers, Amos 6 fév, Salle Desjardins, LS 7 fév, Théâtre du Rift, VM 8 fév, Salle Télébec, VD Jean-Claude Gélinas / Ne travaille pas en cochon 9 fév, Théâtre du cuivre, RN

Pépé et sa guitare 3 fév, Resto-bar La relève, LS

Un tromboniste et ses amis Neal Bennet 12 fév, Conservatoire de VD

Ik Onkar Théâtre de la Catapulte 7 et 8 fév, Agora des Arts, RN

Il était une fois la musique Tome II 12 fév, Carrefour du savoir Harricana

Machine de cirque 16 fév, Théâtre du cuivre, RN 17 fév, Salle Télébec, VD 18 fév, Théâtre des Eskers, Amos

Belle époque - Jeunesses musicales du Canada 14 fév, Théâtre du cuivre, RN 19 fév, Salle Télébec, VD 21 fév, Théâtre des Eskers, Amos 22 fév, Théâtre de Poche, LS Fuzz Qc - Ponctuation, The Hazytones, Carapace 18 fév, Salle Évolu-Son, RN Michel Cusson en solo 21 fév, Salle Télébec, VD 22 fév, Théâtre du cuivre, RN 23 fév, Théâtre des Eskers, Amos Midi-musique au Conservatoire 24 fév, Conservatoire de musique, VD

Je t’aime petit ours Heure du conte 18 fév, Biblio municipale d’Amos Mon nounours à la bibliothèque 24 au 25 fév, Biblio municipale d’Amos La reine des neiges Théâtre musical 25 fév, Petit Théâtre du Vieux Noranda, RN Les saisons Les p’tites tounes 26 fév, Salle Télébec, VD 27 fév, Théâtre des Eskers, Amos 28 fév, Théâtre du cuivre, RN

Valaire 24 fév, Petit Théâtre du Vieux Noranda, RN 25 fév, Forêt récréative de Val-d’Or

Atelier les Débrouillards 28 fév, Biblio municipale d’Amos

Antonin Dvorak - Rusalka 25 fév, Théâtre du cuivre, RN

Célébrer 90 ans d’histoire par l’image : Rouyn-Noranda 1926-2016 Du 8 déc au 26 mars, Centre d’exposition de RN

Hommage à Rage Against the Machine 25 fév, Salle Évolu-Son, RN THÉÂTRE

Mario Peluso et les Hobos hurleurs 4 fév, Petit Théâtre du Vieux Noranda

Pauvre Bob! - Baladins de La Corne 4 fév, Sous-sol de l’église de La Corne

Soirée country de St-Valentin 10 fév, Ordre loyal des Mooses, RN 11 fév, Resto CMB, Malartic Les Copains d’abord chantent Vigneault 11 fév, Salle Héritage de La Motte

Encore une fois, si vous permettez / Duceppe 7 fév, Salle Télébec, VD 8 fév, Théâtre du cuivre, RN 9 fév, Théâtre des Eskers, Amos

Finale locale Cégeps en spectacle 11 fév, Salle Télébec, VD

Sam et sa colère Heure du conte 7 fév, Biblio municipale d’Amos

JEUNE PUBLIC

PATRIMOINE

Les jouets d’hier et d’aujourd’hui Jusqu’au 24 fév, Société d’histoire de La Sarre DIVERS Ateliers de peinture avec Martine Savard Du 11 jan au 8 fév, Centre d’exposition de RN Atelier St-Valentin en famille 5 fév, Centre d’exposition de VD Point rouge - La fine palette 9 fév, Centre d’exposition VD Génies sages (et moins sages) 17 fév, Biblio municipale d’Amos

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017 23


24 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2017


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