AVRIL 2017 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 08 - NO.8

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MAI 2017 VOL 8 - NO 8

Le legs de

Raôul Duguay

09 10 ans de zèle!

11 La Sarre fête en grand!

12 FARR : influencer son milieu

14 Les conteurs font escale à Val-d’Or

ÉTUDIER À L’UQAT À TEMPS PARTIEL! Création et nouveaux médias // Éducation // Études autochtones // Forêts // Génie // Gestion // Mines et environnement // Psychoéducation // Santé // Travail social

SESSION AUTOMNE 2017 – ADMISSION DÈS MAINTENANT!

27 Les guitares sont prêtes!


ÉDITORIAL

Notre corps ment difficilement et nous révèle bien plus à nous-mêmes et

Pourquoi danser?

aux autres que nous pouvons le penser.

Béatriz Mediavilla

Difficile de ne pas tomber dans les lieux communs ou aux abords de la mièvrerie quand vient le temps d’exprimer notre rapport à l’art et à la création — la danse, l’écriture, le dessin et le cinéma, dans mon cas. En effet, lorsqu’on m’a offert l’éditorial de L’Indice bohémien du mois de mai pour parler de la place qu’occupent ces disciplines dans ma vie, c’est ce qui m’est apparu en tête. À l’automne 2015, je présentais mon documentaire Danse avec elles au Musée de la civilisation de Québec, en clôture de l’évènement Ciné-Danse, organisé par Sylvain Bleau. Tout au long du festival, M. Bleau avançait l’idée que « notre monde a tant besoin de danser  » et demandait systématiquement aux artistes invités : « Pourquoi danser quand il y a tant à faire? » Je me suis conséquemment frottée à la question plus d’une fois durant le festival, alimentant mes réflexions avec les réponses de Martine Époque et de Thierry Thieû Niang, chorégraphes, entre autres. D’aussi longtemps que je me souvienne, l’art fait partie de mon quotidien, et je ne crois pas faire exception. Peu importe le chemin qu’il emprunte, il finit toujours par trouver sa place d’une façon ou d’une autre. J’ai, cela dit, conscience que dans certaines familles, on partagera davantage l’art de la pêche, de la chasse, de la nature ou du sport, et je pense que c’est tout aussi valable et important. Mon grand-père, un très bon pêcheur à la mouche, a peint et dessiné toute sa vie. Stomatologue de formation, il me disait qu’il avait hérité du bureau de dentiste de son père « parce que l’on

EN COUVERTURE

hérite aussi des mauvaises choses ». Il avait deux emplois : l’un pour vivre et l’autre pour manger. Il y a peu de temps, j’ai passé une journée avec mon amie chorégraphe, Lynn Vaillancourt. En répétition générale, elle dirigeait quantité d’adolescentes et d’enfants avec une énergie qui surprend, avec une inspiration et une acuité semblables à la méditation, ce qui nous a fait profondément sentir et comprendre que nous sommes vivants. J’ai observé chez ces deux personnes la même présence à la vie, la même humilité devant la beauté, la même curiosité des autres et des choses. C’est peut-être une partie de la réponse. La danse et le cinéma constituent deux des disciplines au cœur de mes préoccupations et de mes inquiétudes artistiques. La première est éphémère et ne peut exister que dans l’instantané, le présent, in situ. Elle nous rend authentiques puisque l’on danse comme on est. Notre corps ment difficilement et nous révèle bien plus à nous-mêmes et aux autres que nous pouvons le penser. On peut le contrôler et le soumettre, mais rapidement il nous rattrape. Le mouvement dansé n’existe qu’une seule fois de la même façon et se renouvèle à chaque présentation. L’autre œuvre dans la permanence, l’archivage et la mémoire. Le cinéma peut être revécu ad infinitum et partagé par plusieurs en même temps, d’une époque à l’autre, d’un pays à l’autre. Recons-

truction, il incarne l’art du mensonge, du mentir vrai. Et il nous révèle aussi à nous-mêmes et aux autres. Il nous définit, il nous raconte. Dans les deux cas, on prend la parole, on retrace, on écrit, avec le corps ou le mouvement. Dans les deux cas, on travaille le rythme, l’espace et la représentation. Et surtout, pour que les œuvres soient valables, dans les deux cas, on se révèle dans l’intégrité et la transparence. Une autre partie de la réponse. Pour ma part, quand je me trouve dans un processus de création, quand je tourne, que je dessine ou que je fais du montage, le temps s’arrête et je suis en quête d’une certaine vérité, de ce que la vie possède de magique. Je tente de la voir pour ce qu’elle est et je m’efforce de faire en sorte que mon travail la reflète avec le plus de précision possible. Avec mon regard, avec ma perception de cet objet. Sans jugement, avec grande sincérité, sans aucune réponse et avec les sens aux aguets. En cette présence réside, je crois, ce qui me nourrit et me fait exister dans mon corps, dans la vie, dans un tout. Je touche alors à quelque chose de fondamental et de difficilement exprimable en mots pour le définir, encore une fois, sans complaisance ni mièvrerie et avec exactitude. Il est laborieux d’expliquer avec le monde des formes ce qui n’en fait pas partie, dit mon professeur de yoga. Il a bien raison. Mais je crois finalement que l’on crée, que l’on filme et que l’on danse pour, à la fois seul et ensemble, se rapprocher de nos cœurs.

SOMMAIRE

CHRONIQUES Photo : Marie-Josée Roy Les Éditions du CRAM présentent « L’arbre qui cache la forêt » un livre de Louise Thériault qui présente un portrait de Raôul Duguay où se mêlent confidences et souvenirs.

2 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

L’ANACHRONIQUE 4 TÊTE CHERCHEUSE 5 NOUS REGARDE 6 CULTURAT 13 ABITIBI MONTRÉAL 13 RÉGION INTELLIGENTE 21 PREMIERES NATIONS 23 UN IMMIGRANT ENVIRONNEMENT 25 MA RÉGION J’EN MANGE 30 CALENDRIER 31

LITTÉRATURE 3-9, 14 - 15 ARTS VISUELS 16 - 18, 20 ENVIRONNEMENT 25 HISTOIRE 11 MUSIQUE 3, 12 , 17 - 18, 26, 27, 29 CINÉMA 19 DANSE 2, 19

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ Journalistes-collaborateurs et CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Dérek Bégin, Geneviève Béland, Lydia Blouin, Zarina Boily, Clémentine Cornille, Michel Desfossés, Maurice Duclos, Mathieu Gagnon, Chantale Girard, Netta Gorman, Jacob Grenier-Morin, Virgil H. Laferté, Régis Henlin, Sarah Langevin, Caroline Lemire, Jessica Lesage, Philippe Marquis, Béatriz Mediavilla, Lise Millette Manon Gervais, Kevin Papatie, Yves Prévost, Sophie Rajotte Guillaume Riopel, Dominique Roy et Dominic Ruel ___________________________________ COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue) Geneviève Béland (Val-d’Or) Christine Brézina (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) Véronique Filion (Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVES Milène Poirier ___________________________________ rédaction et communications Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ direction et ventes publicitaires Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ___________________________________ conseil d’administration Dominic Ruel (président), Mathieu Ouellet (vice-président), Gaétan Petit (trésorier), Véronique Gagné (secrétaire), Julie Mailloux, Tonia Dominique et Fednel Alexandre ___________________________________ L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

La Bitt à Tibi Outre certains détails anecdotiques sur la vie de l’artiste, le livre offre aussi un regard neuf sur les poèmes et sur les performances scéniques de Raôul Duguay, qui aimait bousculer les conventions, décloisonner les murs et faire vivre librement la musique, le poème et la chanson.

Le legs de Raôul Duguay : une vie à rêver

La Bitt à Tibi dévoile aussi ses secrets. À l’origine, la chanson a été écrite comme un poème hommage à son père, mais aussi pour sa mère puisque Duguay prend l’accent acadien pour la chanter. Cette pièce, qui s’est taillé une place dans le patrimoine culturel, est à la fois un hymne aux bâtisseurs qui ont défriché les recoins du Québec et une description de l’Abitibi, terre hostile, mais accueillante et riche de sa forêt, de sa nature et de ses mines. « Mon intention était de rendre hommage aux gens qui se sont saignés à blanc pour ce pays! » S’il a souvent cherché à attirer l’attention en usant de formules théâtrales surprenantes pour se mettre en scène, la philosophie et la réflexion n’ont jamais été bien loin. Peut-être est-ce une forme de résidu de sa formation en philosophie? « Il y a toujours le philosophe qui surveille le poète… et le poète qui se fout du philosophe », analyse Raôul Duguay, qui se réclame des rêveurs et des utopistes.

Lise Millette

À 78 ans, le poète et chanteur n’a toujours pas fini de rêver ni de se faire philosophe. Toutefois, à cette étape de sa vie, Raôul Duguay estime que le temps de faire « une synthèse » est venu. De là la pertinence de son livre Raôul Duguay, l’arbre qui cache la forêt. « C’est un portrait, pas une biographie », prend-il soin de préciser. De sa maison de Saint-Armand, en Montérégie, où il vit depuis plusieurs années, Raôul Duguay est loin de ses terres abitibiennes, mais il assure, sans le moindre doute, que ses racines y sont toujours bien enfouies. D’abord ancrée au Nouveau-Brunswick, en Acadie, la famille Duguay s’est établie à Val-d’Or au milieu des années 1930. Un incendie ayant ravagé leur demeure, devant eux s’annonçait la promesse d’un Klondike version québécoise dans l’Abitibi mythique d’alors. Dès le berceau, Raôul Duguay a baigné dans la musique avec le violon de son père, à un point tel qu’il dira avoir reçu une sorte de « transfusion musicale », comme si la musique lui avait coulé dans les veines pour y rester toute sa vie. Porté par la musique, la langue et les mots, Raôul Duguay a bâti lui-même sa planche de salut et a su échapper aux naufrages qui auraient pu se dresser sur sa route. C’est que la cellule familiale a été durement éprouvée, apprend-on. Armand Duguay avait pourtant un commerce qui jouissait d’une réputation enviable et l’avenir s’annonçait profitable, mais la maladie a frappé durement. Raôul n’avait pas encore 6 ans lorsque son père est décédé, laissant sa mère, alors âgée de 38 ans, avec 10 enfants à charge et un bébé à naitre. Le clan a été divisé : certains enfants ont été envoyés dans la famille au Nouveau-Brunswick, d’autres sur le marché du travail et, plus difficile encore, à l’orphelinat de Lévis. Dans la région de la Vieille Capitale, les petits ont connu de douloureuses expériences de séparation et de solitude, eux qui ne pouvaient être réunis qu’une heure par semaine au parloir de l’orphelinat.

« Je rêve les yeux ouverts. Ce sont les utopistes et les rêveurs qui changent le monde. Pour créer un autre monde, il faut parfois se retirer du monde tel qu’il est. Parfois, certains me disent que je suis en avant de mon temps, moi je réponds que je suis à temps. Vous, vous êtes en retard! » Par son livre, Raôul Duguay présente son héritage, mais il n’est pas près de s’arrêter. En mai, il sera au Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, à Rouyn-Noranda, il sera encore du Festival de jazz de Québec et a accepté d’accoler son nom à la gamme de bières La Bitt à Tibi, produite par la brasserie Belgh Brasse d’Amos. « Ce projet, c’est un pont entre la culture et l’industrie. Un gars de l’industrie qui met un poème sur une bouteille de bière, faut le faire! Et ça s’est fait en Abitibi! Jamais sur cette planète on a pu prendre une bière, lever l’étiquette et lire un poème », claironne Raôul Duguay, qui ce faisant, fournit un nouvel exemple pour illustrer sa capacité de surgir là où on ne l’attendait pas : sous l’étiquette d’une blonde froide, dans le mélange de l’eau des Eskers et de la poésie, dans un mariage avec le commerce d’une brasserie. « Beaucoup de choses nous divisent. Moi, j’unifie et je crois qu’il faut aller toujours à la rencontre de nos différences », conclut le poète. *** Raôul Duguay : l’arbre qui cache la forêt est publié aux éditions CRAM. L’auteure, Louise Thériault, a publié antérieurement le livre Serge Fiori : s’enlever du chemin. En parcourant le livre, le lecteur est tantôt gêné par les détails des premières amours, tantôt témoin impuissant des abus subis et tantôt complice de plusieurs grands succès de Raôul Duguay.

« J’étais à l’orphelinat, je m’ennuyais de ma mère et de mes frères et sœurs. C’était un apprentissage de la vie et de la solitude. C’est en contemplant le pont de Québec que j’ai compris que le plus important, ce n’est ni la rive gauche ni la rive droite, mais le fleuve et le pont qui relie les deux rives. Et moi, je suis ce pont. »

L’auteure Louise Thériault, aussi thérapeute en relation d’aide, use de mots simples pour dresser ce portrait de Raôul Duguay. Sa démarche d’écriture et d’entrevues auprès de Raôul Duguay et de ses proches a pris la forme d’une longue introspection. Et c’est de confidence en confidence que s’est effectué ce trajet. « Ce livre est une expérience qui est aussi une réflexion sur mon identité. Disons que j’ai, pour le reste de ma vie, trouvé une veine d’or. J’ai trouvé ma mine », résume Raôul Duguay, avouant que ces 500 pages lui ont apporté des réponses. Il espère maintenant que d’autres pourront s’en inspirer.

Marie-Josée Roy

Cette résilience devant l’adversité est omniprésente. « Si quelqu’un a le courage de vivre, il rencontre toutes sortes de difficultés », dira simplement Raôul Duguay, soutenant que les embuches ont aussi pour fonction de façonner toute personne.

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L’ANACHRONIQUE

LITTÉRATURE

CHANGEMENT

Le Salon du livre 2017, une édition qui va bouger!

Philippe Marquis

Des plants de tomates poussent derrière les fenêtres. Ils poussent vers l’été avant, bien avant de porter leurs fruits. Le temps venu, on ouvrira les portes et ils pousseront dehors avec la chaleur bien installée.

Rien n’est plus naturel que la transition d’un état à un autre, d’une saison à un autre, d’un moment à l’autre

Le petit espace vert mal entretenu derrière chez moi n’est plus le même que l’an dernier. Le lilas a grandi et il faudra tailler des branches au bouleau jaune, à moins de changer la corde à linge de place. L’herbe folle, quant à elle, s’est écrasée sous la neige. Elle redeviendra folle avec un peu de pluie et le souffle chaud du vent. La ruelle aussi se transforme : les plantes s’y déploient en plus grand nombre chaque année, et le voisin a peinturé son vieux garage.

Netta Gorman

DU 25 AU 28 MAI 2017

La lecture permet de s’évader, de se renseigner et de s’envoler, le tout en se ROU YN-N OR AN D Afumante et une doudou. blottissant dans un fauteuil moelleux avec une tasse JACQUES-LAPERRIÈRE ET RÉJEAN-HOULE L’édition 2017 du Salon ARÉNAS du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, cette année à RouynNoranda, a bien l’intention de nousslat.qc.ca sortir de nos pantoufles et de nos quatre murs du 25 au 28 mai.

Cet enfant qui n’entre plus dans ses souliers de l’an dernier. Le peuplier devant la maison qui fait maintenant ombrage à la galerie. Le corps qui vieillit, la ville qui gagne des habitants, la rivière en crue, l’épidémie de chenilles... Les nuages dans le ciel qui ne sont jamais, jamais les mêmes… Rien n’est plus naturel que la transition d’un état à un autre, d’une saison à un autre, d’un moment à l’autre. La vie, celle qui vit, se transforme sans arrêt. Elle se déplace sans cesse dans un bouleversement, doux ou violent, perpétuel. Comment se fait-il alors que nous semblions si récalcitrants au changement? Parce que nous faisons du surplace dans nos univers contrôlés? Pour éviter de bousculer le quotidien dans lequel nous sommes cloitrés? Peut-être est-ce parce que nous sommes détournés de notre nature. Cela semble si dérangeant que l’utilisation du mot changement  en politique va passer pour révolutionnaire… Mais c’est plus qu’un slogan : sortir de sa coquille. Regarder au-delà de ses pas. S’ouvrir et accepter la mutation pour ce qu’elle est : le passage normal vers un autre état. Bien plus normal qu’une baisse d’impôt. Il est question de vivre, ici, pas de changer pour mourir, mais de vivre. Et de vivre mieux, par-dessus le marché! Les arts se réinventent sans cesse. Est-ce pour cette raison que les artistes semblent faire peur? Parce qu’ils ont l’habitude du déséquilibre? Je sens parfois ces regards stupéfaits lorsque je présente des camarades créateurs à d’autres, disons, plus conservateurs. Voir ainsi une personne s’animer en parlant de son art les laisse sans voix. Pourtant, transformer la matière, repousser ses limites n’est pas seulement possible  : c’est aussi naturel qu’un arbre qui donne des fruits.

CHRISTIAN LEDUC

Je sors de ma cour pour prendre l’air. Les sentiers pédestres autour de la ville se sont refaits. C’est vrai que ce sont les mêmes pistes. Toutefois, si l’on regarde ailleurs qu’à ses pieds, on sent qu’elles se sont modifiées. C’est tout en subtilité, en douces nuances. Mais les sons, les odeurs, la lumière diffèrent de ceux d’avant l’hiver. La nature est constamment en mouvement. Elle prend son erre d’aller lorsqu’on la laisse aller… Tout de suite, on sème des visions pour l’automne…

« Tout comme l’affiche le laisse entendre, le Salon accueille le printemps dans un décor TARIFS haut en couleur pour HORAIRE nous donner un avant-gout de l’été », promet Esther Labrie, 0-17 ANS // GRATUIT JEUDI 25 H À 21 H directrice générale deMAIla// 18 Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda. VENDREDI 26 MAI // 13 H À 21 H SAMEDI 27 MAI // 10 H À 21 H toucher laH Àpopulation : DIMANCHE toute 28 MAI // 10 16 H

ADULTE // 6 $ PASSEPORT // 15 $ ados, grands-parents. ÉTUDIANT // RABAIS DE 2 $

« On veut familles, Et c’est pour cette raison qu’il y aura plusieurs types d’auteurs et de styles de livres. On veut aussi sortir du Salon et l’amener vers un public plus large », raconte-t-elle. En plus de nombreux lancements et exposants, des tables rondes et des dédicaces aux arénas Réjean-Houle et Jacques-Laperrière, la programmation promet une brochette d’activités en périphérie du Salon, comme le « off-Salon » au Petit Théâtre, une heure du conte spéciale à la bibliothèque municipale, de même que des spectacles à l’Agora des Arts ainsi qu’au Cabaret de la dernière chance en lien avec le Festival international des Guitares du Monde. « Bien entendu, on ne peut pas tout dévoiler tout de suite », confie Mélanie Nadeau, responsable des communications au SLAT. « Mais il y aura beaucoup de nouvelles activités, dont un projet avec CULTURAT ainsi qu’avec le Musée d’art (le CERN). » Le comité organisateur travaille de façon intensive depuis janvier pour concocter une 41e édition vibrante à l’image de ses bénévoles et de ses partenaires. Les trois librairies de Rouyn-Noranda sont également très impliquées dans le salon : la librairie En marge, Au boulon d’ancrage et le Service scolaire. On n’y pense pas toujours, mais un évènement de cette envergure demande beaucoup d’organisation en arrière-plan : accueil des auteurs, réservation des chambres d’hôtel et du transport pour que tout se déroule comme dans un conte de fées. Le Salon du livre se tiendra aux arénas Jacques-Laperrière et Réjean-Houle du 25 au 28 mai 2017.

indicebohemien.org 4 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

La programmation du 41e Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue sera dévoilée le mercredi 10 mai.


LITTÉRATURE

Joannie Langlois : un premier roman à 23 ans Lise Millette

Elle a 23 ans et vient de terminer son bac en enseignement à Rouyn-Noranda. En septembre, elle sera officiellement enseignante au primaire. Entre la fin de sa formation et un projet d’autoconstruction, Joannie Langlois a aussi trouvé le temps d’écrire un premier roman. « Mais ce livre n’est pas une chose de plus, c’est une façon de m’évader, de me libérer, quelque chose d’introspectif », a répondu la jeune femme à L’Indice bohémien. Cœur d’enfant – L’éveil de soi raconte l’histoire d’une adolescente, Violette, qui se retrouve au cœur d’une histoire où se mêlent le fantastique et des éléments de psychologie humaniste. « C’est une adolescente qui vit plein de choses typiques des adolescents, mais c’est aussi un livre qui nous amène à réfléchir au potentiel qui sommeille en nous. Une manière d’amener les gens à foncer dans la vie, à faire ce que l’on aime », a résumé l’auteure. « C’est vraiment un livre hybride. Je ne l’ai fait lire jusqu’ici qu’à ma mère, qui est dans la quarantaine, et à ma jeune sœur de 16 ans. L’une a aimé le côté psychologique, l’autre le côté plus fantastique de l’aventure », a affirmé Mme Langlois. Pour ce premier roman, Joannie Langlois a décidé d’opter pour une publication à compte d’auteure. Rapidement, elle s’est adjoint des alliés : l’artiste Marie-Christine Audet a accepté de réaliser sa couverture, puis des librairies tiendront ses romans à La Sarre, à Rouyn-Noranda, à Amos et à Malartic. La jeune auteure sera au Salon du livre de Rouyn-Noranda pour participer à une séance de signatures, mais tiendra également deux soirées de lancement, soit le 19 mai au Rouge Café de La Sarre et le 20 mai au Service scolaire de Rouyn-Noranda.

TêTE CHERCHEUSE

Déconnectés Déboussolé Désaxée Dominic Ruel

I- On se croirait au temps de l’Ancien Régime. La noblesse qui vit des largesses du roi, coupée du peuple qu’elle méprise. C’est Bombardier depuis deux ans. Des trémolos dans la voix, les dirigeants ont demandé l’aide de l’État. Plus de 1 milliard $. Pour que vole enfin un avion. Il fallait sauver le fleuron québécois. Bombardier, c’est Joseph-Armand dans la neige, le ski-doo, des wagons vendus dans le monde. Une fierté. Couillard a signé le chèque et le deal était terrible : pas de voix au conseil, pas de rendement ni de contrepartie assurés. Ainsi, plus de 10 000 emplois ont été éliminés et des bonis faramineux aux hauts cadres ont été versés. Bonis pour avoir coupé, pas pour avoir fait voler la C Series. Les Québécois sont dans la rue; le gouvernement bafouille. Journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada, Gérald Fillion a résumé la situation : « L’affaire illustre, de façon presque caricaturale, la déconnexion, la rupture qui sépare le monde des élites et décideurs politiques et économiques qui semblent, dans certains cas, vivre dans une autre galaxie, un autre univers… » II- Un cuisinier, un triathlète et un architecte ont le mandat d’inventer l’école de demain. Avec 1,5 million $. Les enseignants ont le droit de trouver que l’argent est mal investi quand ils vivent au jour le jour les coupes et le manque de ressources. Depuis des lunes, ils en ont, des idées. Des écoles qui se veulent des camps de jour, aussi belles soient-elles, réduiront-elles le décrochage? Non! Mais le gouvernement a perdu le nord et veut montrer qu’il prend l’éducation à bras-le-corps. Luc Papineau, professeur et coauteur du Grand mensonge de l’éducation, n’est pas dupe : « Actuellement, on aurait plutôt besoin de véritables états généraux afin d’établir enfin un véritable consensus sur le rôle de l’école québécoise. Pour l’instant, on a davantage l’impression d’être dans de l’éducation-spectacle. Des murs, du pain et des jeux. »

Elye Cyr

Je crois encore aux sanctuaires et à l’effort… III- Les attentats de Québec sont tragiques. Couillard en profite pour avancer son programme libéral, multiculturaliste et électoraliste. Dernière idée : une commission d’enquête sur le racisme systémique au Québec. Déjà, quelque chose cloche. La conclusion de l’enquête se trouve dans le nom même. Il y a donc racisme systémique, il ne suffit que de le prouver. Cherchons, nous trouverons bien quelque chose! C’est le Québécois blanc qu’on pointe du doigt. On divise. On fait de l’amalgame (ce qu’on demande de ne pas faire après un attentat islamiste!). On apporte une vision binaire et dommageable du Québec. Il y a des racistes, oui, mais un véritable système? Il aurait fallu plutôt des états généraux sur le vivre ensemble ou un projet de constitution qui viserait justement à contrer cette tendance lourde à effacer les valeurs collectives qui cimentent la société. Voltaire dirait au premier ministre : « L’intérêt que j’ai à croire à une chose n’est pas une preuve de l’existence de cette chose. »

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UN IMMIGRANT NOUS REGARDE

LITTÉRATURE Prix littéraire des collégiens

Drôle de paradoxe

LE CONTINENT DE SAVOIR-FAIRE

Fednel Alexandre

Lydia Blouin, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

De tout temps, l’individu a toujours cherché à s’affranchir du poids écrasant de la société et de l’étau aliénant de sa pensée unique. Jésus, rebelle hippie avant l’heure, n’a-t-il pas prôné un mode de vie iconoclaste réprouvé par la société? Socrate n’a-t-il pas préféré boire la cigüe plutôt que de renoncer à ses principes? On l’aura compris, il n’est pas sans conséquence de se retrouver seul face à cette grosse machine appelée la société. Pourtant, les velléités des uns comme des autres de cultiver leur individualité ne se sont jamais estompées.

Sous le mystérieux titre Le continent de plastique, David Turgeon raconte l’évolution d’un prétentieux diplômé en littérature à partir du moment où il est embauché comme assistant d’un grand auteur, le Maitre, tout en étant lui-même incapable de trouver l’inspiration pour écrire.

Turgeon fait référence à Nelly Arcan avec le personnage de Stéphanie, une amie du narrateur. Celle-ci se suicide après une accusation de plagiat puisqu’elle construit des romans à partir d’autres œuvres sans citer ses sources. On voit, alors, la mince frontière entre l’inspiration et le vol de création. Cela sert bien le récit dans lequel le protagoniste dénonce le manque d’originalité des livres : « Je voyais des convois de papier et de carton formant en certains points des vortex si denses qu’ils décimaient toute forme de vie. Et parmi ces amas, que de redondances, que d’idées banales, articulées à peine différemment chaque fois! »

L’école, justement, est censée développer leur esprit critique, mais il n’en est rien de plus formaté. La langue que parlent nos enfants – et que nous parlons aussi – illustre ce travail de lobotomisation cérébrale qui se réalise dans notre société. C’est une langue euphémisée à l’absurde. Plutôt que de donner aux enfants les outils pour développer leur jugement et leur esprit critique, on évacue au préalable ce qui pourrait représenter une atteinte au modèle prôné, sans placer les mots dans leur contexte historique, étymologique, social. On réduit ainsi la langue à l’exposé grossier du modèle prôné. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que, persuadé de sa pseudo-individualité, l’internaute caché derrière son clavier d’ordinateur se mette à insulter les femmes, les handicapés, ses professeurs, son patron, ses collègues et tous ceux qui le contrarient ou qui ne partagent pas sa vision du monde. Car, ce faisant, il est persuadé d’être un rebelle. Lui aussi, comme Jésus, comme Socrate, cherche à s’affranchir. Le jour où cela changera, le monde ne sera plus le même.

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Pourtant, le narrateur lui-même s’inspire des textes des autres pour créer son roman. Ses descriptions complexes, fluides et poétiques, comme celles de son mentor, enrichissent le texte. Dans une intention parodique, le personnage critique également le manque de lignes directrices dans les œuvres du Maitre, mais fait de même en insérant des éléments qui ne semblent pas servir le développement du récit. L’œuvre déconstruit ainsi la forme traditionnelle d’un roman. Pour apprécier ce livre, il faut lire l’œuvre pour le plaisir, sans but précis, comme un poème, en tombant sous le charme des phrases soigneusement travaillées et de la richesse des mots. Un roman pour les amoureux de la langue française.

Les cinq textes sur le Prix littéraire des collégiens ont été rédigés par des finissants du profil Littérature du programme Arts, lettres et communications du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.

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AUTOBUSMAHEUX.QC.CA

Avec les réseaux sociaux, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la fronde contre les dictats sociaux n’aura jamais connu une portée aussi accrue. On tient des blogues, on anime des émissions à la télé et à la radio, on rédige des chroniques pour exprimer l’idée de l’unicité de l’individu. On ne tolère plus les écarts de langage qui insinuent qu’on se fait imposer une quelconque conduite. Pourtant, j’ai parfois le sentiment d’un paradoxe dans cette lutte pour l’affirmation individuelle. On peut le constater dès le plus jeune âge : nos enfants ont la même routine, portent les mêmes vêtements, écoutent les mêmes musiques, regardent les mêmes dessins animés, mangent la même marque de céréales. Dans la cour de l’école, ils parlent la même langue.

Alors que tout son entourage semble y arriver, y compris son amoureuse, il se met à s’intéresser au continent de plastique, qui apparait comme une métaphore d’une littérature où le déjà-dit s’accumule sans nouveauté. On devine que, devenu plus humble, il finit par écrire le livre que le lecteur tient entre ses mains, lequel propose une réflexion sur l’influence intertextuelle.


LITTÉRATURE Prix littéraire des collégiens

Prix littéraire des collégiens : lauréat

Une odyssée de l’âme

Isolés par la neige

Sophie Rajotte, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

Guillaume Riopel, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

« Le cosmos tout entier conspirait à nous réunir. »

« Regarde tant que tu veux! Il n’y a plus rien à voir. Nous sommes pris au piège dans une mer de glace. Vingt mille lieues sous l’hiver. »

En glissant cette phrase au cœur de son roman Mektoub, Serge Lamothe projette habilement ses lecteurs à travers un univers miroir qui se reflète à l’infini. À travers une quête mystique de l’âme sœur – sous toutes ses formes – se bâtissent les vies d’un homme et d’une femme qui se cherchent, s’effleurent l’âme du bout des doigts après qu’une série d’évènements hasardeux ait compromis leur rencontre. Divisée en deux parties, l’œuvre leur donne la parole : la première partie est mystérieuse, remplie de questions, tandis que la seconde illumine, lève le voile. Ainsi, chacun leur tour, les protagonistes nous plongent dans les méandres de leurs pensées, et leurs odyssées intérieures se rejoignent, se complètent, se racontent l’une l’autre. À travers cette introspection, Mektoub, de l’arabe «  c’était écrit  », aborde avec originalité les notions de destin et de libre arbitre, qui sont présentées comme les moitiés d’un tout.

Ce passage suffit à amorcer le plongeon dans l’univers du roman Le poids de la neige, mais ne fait qu’effleurer son ambiance prenante. Dans ce récit, la solitude côtoie la survie. Pour ma part, c’est cette atmosphère qui m’a séduit du début à la fin, car elle donne l’impression au lecteur d’être lui aussi emprisonné dans la neige s’accumulant au fil des chapitres tout en lui permettant une meilleure approche des personnages. Christian Guay-Poliquin met en relation le narrateur, un jeune homme parlant peu et ayant les jambes presque paralysées à la suite d’un accident, et Matthias, un vieil ermite plutôt centré sur lui-même vivant à l’écart d’un village. Ceux-ci doivent cohabiter dans une petite maison sans électricité, et ce, pendant de longs mois, en s’assurant du rétablissement du plus jeune. Alors que le chaos règne dans le reste du monde, on suit leur quotidien répétitif en ayant accès aux pensées du narrateur durant un hiver si interminable que la neige semble vouloir les dominer.

« Jusqu’au dernier moment, on a le choix : on peut foncer tête première dans le piège que nous tend le destin, mais on peut tout aussi bien s’en détourner et poursuivre notre route sans être inquiété. » Ce questionnement universel, abordé en profondeur, forme l’essence du roman. L’être humain, conscient de son environnement, est-il manipulé par le destin ou peut-il suivre sa propre voie, envers et contre tout? S’interrogeant sur la question, l’auteur propose une vision intéressante du concept d’univers parallèles, qui guide le lecteur vers la réflexion. Si le mysticisme est un thème prépondérant, le temps, et tout particulièrement le futur, avec son lot de spéculations, d’inquiétudes et d’espoirs, prend une place subtile mais constante dans le récit. À l’aide d’une mise en abyme, un personnage secondaire et décisif, Zoltan Galaczy, écrivain hongrois obsédé par la décadence de la civilisation, transmet ses considérations politiques et éthiques aux protagonistes à travers ses romans qui créent un lien mince, délicat, mais tangible entre eux. Malgré une écriture parfois abstraite et déstabilisante, Mektoub est un voyage engagé et poétique destiné à toutes les quêtes de soi.

Malgré quelques longueurs ainsi qu’un flou entourant certains personnages secondaires, l’évolution relationnelle entre les deux protagonistes et le réalisme de ces derniers sont saisissants. C’est dans les détails que l’on peut percevoir les transformations de leurs liens. Ces derniers se rapprochent d’une relation pèrefils pour laquelle on ne sait pas toujours qui incarne la figure paternelle. Le texte regorge aussi de descriptions de paysages à profusion où les forces de la nature deviennent un personnage à part entière, ainsi que de nombreuses références à d’autres œuvres littéraires allant de l’Apocalypse de saint Jean à Jules Verne en passant par l’Enfer de Dante et le mythe d’Icare. En bref, il s’agit d’une lecture qui trouve tout son intérêt dans la lenteur et dans l’attention aux détails du quotidien prenant place dans une ambiance hivernale plus vraie que nature. Une lecture idéale sous une couverture lors d’une froide journée en buvant un chocolat chaud!

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L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 7


LITTÉRATURE Prix littéraire des collégiens

Prix littéraire des collégiens

Un livre à dévorer

La vie qui déborde… derrière les rideaux

Jacob Grenier-Morin, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

Dérek Bégin, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

Plusieurs personnalités féminines ayant marqué l’Histoire, comme Jeanne d’Arc ou Mae Jemison, ont fait évoluer l’image autrefois stéréotypée de la femme. Par contre, malgré le temps, des préjugés sont toujours présents dans notre société. Qu’arrive-t-il lorsque ceux-ci sont déconstruits par une auteure qui fait ressortir les aspects inspirants de cette féminité?

Deviner les drames ordinaires qui se cachent derrière les façades de maisons uniformes, c’est ce que Tessa s’applique à faire depuis qu’elle s’est convertie en agente immobilière après des études en chant classique abandonnées. Elle a 37 ans, trois enfants avec Jim mais, malgré tout, un vide l’habite, comme une plaie qui ne guérit pas. Dans le cadre de son travail, Tessa fait la rencontre d’un ancien amant et dès lors, le désir la ranime. Dans trois jours, ils ont rendez-vous. Le lecteur la suit dans l’anticipation de ce jour maudit, ce moment où elle reverra Francis, entretenant ce fantasme de tout laisser derrière pour se « noyer avec lui dans les draps ». Dans l’attente, elle revit ses souvenirs grâce à des chapitres alternant entre le passé et le présent. Évoquant la mort de son frère, sa rupture avec Francis, le support de sa meilleure amie et le temps qui défile, qui fait ses ravages, Tessa nage à travers les jours, sa douleur sur le dos. Les maisons de Fanny Britt est un roman sensible où l’on entre dans l’intimité d’une femme par le biais de ses questionnements existentiels. La narration à la première personne permet une réelle immersion dans la vie intérieure de Tessa, offrant un portrait tout en nuances de son anxiété et de ses combats quotidiens tout comme des expériences qui la construisent.

Ce sont quatorze différentes histoires vécues au quotidien par des femmes qui constituent le recueil de nouvelles Des femmes savantes de l’écrivaine Chloé Savoie-Bernard. Divers personnages féminins parlent de leurs douleurs et de leurs tristesses, mais aussi de leurs plaisirs dans le but de s’affirmer en tant que personnes. Ces héroïnes, fortes et vulnérables à la fois, remettent en question les clichés sur la femme en abordant des sujets comme leur sexualité, l’avortement et l’importance de leur apparence. L’une des nouvelles les plus percutantes, intitulée « Être une chatte », évoque le mal de vivre d’une jeune femme. Celle-ci expose ses pratiques sexuelles sadomasochistes dans une relation de plus en plus malsaine qui peut tourner au drame à tout moment. Le vocabulaire utilisé, un mélange contrasté de langage familier et poétique, ajoute à l’effet de brutalité des récits : « Parfois, il éjaculait dans ma gorge directement et je m’étouffais, d’autres fois il me venait dans le visage, sur le corps, son sperme d’amour. » Dans un langage actuel rempli d’anglicismes et de québécismes, l’auteure propose une nouvelle vision assez réaliste de la femme d’aujourd’hui.

Le jugement impitoyable que la protagoniste porte sur elle-même nous rappelle nos failles, questionne nos habitudes : « Pourquoi ces larmes que tu dissimules en les écrasant sur le drap et en gémissant plus fort ton plaisir si ce n’est parce que tout te pousse vers vendredi, vers cet autre homme, celui avec qui tu n’en as pas fini, et Jim souffrira de ça. […] Jim souffrira de ça, et je vais le faire quand même. »

Il existe une inconstance dans le contenu et la richesse des nouvelles. Effectivement, même si plusieurs d’entre elles sont choquantes, d’autres ne provoquent pas le même effet. Par contre, l’œuvre, dans son ensemble, offre différents personnages qui nous bouleversent et créent un certain malaise. L’objectif de l’auteure, celui de prôner la liberté féminine, est atteint. Elle réussit à toucher notre sensibilité tout en évoquant certains sujets tabous dans ce livre au message fort et touchant.

Fanny Britt aborde ainsi le banal et le rend grandiose par sa douce poésie. C’est une lecture qui fait du bien, qui ébranle par moments, portée par un souffle d’humanité, une empathie pour les drames du quotidien qui se trament de l’intérieur.

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LITTÉRATURE 10 ans de zèle

Rétrospective des Éditions Z’ailées

Soutenue par sa famille adoptive et des amies en or, Anaïka, une jeune fille de 16 ans, quitte l’Abitibi pour se rendre dans son pays natal, Haïti. À la recherche de ses origines, elle découvre ce pays dévasté par le grand tremblement de terre de 2010. Les lecteurs suivent donc deux intrigues, celle du mystère entourant la naissance d’Anaïka et celle de sa démarche pour comprendre d’où elle vient.

Dominique Roy

L’aventure des Éditions Z’ailées a commencé en septembre 2006 pour les sœurs Lachapelle. Karen tenait déjà la barre du journal Le Reflet témiscamien quand des projets de manuscrits ont atterri sur son bureau. Sa jeune sœur, Amy, venait de terminer ses études en communication à l’Université d’Ottawa. À ce moment-là, elle travaillait dans la boite de Karen à titre de journaliste. Ensemble, elles ont étudié la possibilité de créer une maison d’édition parce qu’elles voulaient que les manuscrits soient publiés.

À venir chez les Z’ailées Au début du mois d’avril, sur sa page Facebook, la maison d’édition annonçait la sortie d’une nouvelle parution en 2018, l’histoire du passage de Christine Girard aux Olympiques. Première médaillée canadienne en haltérophilie, l’athlète abitibienne signe elle-même ce livre à saveur biographique qui fera partie d’une nouvelle collection chez les Z’ailées.

Les Éditions Z’ailées

Bref, la maison d’édition qui fête ses 10 ans semble en très bonne santé et elle jouit d’une solide réputation avec ses publications provenant d’auteurs bien connus des jeunes, comme Luc Gélinas, Richard Petit, Marilou Addison, Marc Trudel, Jonathan Reynolds, Mathieu Fortin, Pierre Labrie, Nadine Descheneaux et, bien sûr, Amy Lachapelle. Définitivement, même après 10 ans, les sœurs Lachapelle n’ont rien perdu de leur zèle.

« On a plongé dans l’inconnu. Ni l’une ni l’autre n’était issue du domaine littéraire », raconte Amy Lachapelle pour expliquer le contexte dans lequel tout a démarré. L’objectif de départ était de favoriser le rayonnement régional avec des publications d’auteurs de l’Abitibi-Témiscamingue. Leurs premières sorties littéraires furent donc un mélange de romans pour adultes et pour la jeunesse. « On s’est vite aperçues que pour réussir dans le milieu de l’édition, raconte Amy, on ne peut pas faire de tout. Il fallait trouver notre niche. On avait un intérêt plus particulier pour la littérature jeunesse, ce qui est devenu notre spécialité. » L’esprit entrepreneurial de Karen et la fougue de la jeune Amy, le tout amalgamé au dynamisme d’une équipe énergique, ont rapidement permis aux Z’ailées de se tailler une place enviable dans le domaine de la littérature jeunesse.

10 ans des Z’ailées Plus de 110  000 km parcourus pour participer à plus de 70 salons du livre; 7 bestsellers vendus, chacun à 3000 exemplaires et plus; 220  000 livres imprimés; Plus de 41 000 exemplaires vendus dans la Collection Zone Frousse; 188 titres jeunesse publiés; 1,1 million $ de ventes brutes.

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Publication du 2e tome de Raf à la rescousse Depuis février, le deuxième tome de la série Raf à la rescousse est en librairie. Coécrite par Nadine Descheneaux et Amy Lachapelle, l’histoire plonge à nouveau les jeunes lecteurs dans l’univers de Raf, une élève du secondaire qui veut devenir psychologue et qui emprunte le journal intime des autres pour les analyser, croyant que ses commentaires peuvent leur être utiles. Si le premier tome traitait de l’anxiété de performance, le deuxième, quant à lui, analyse la tendance à l’exagération d’Elizabeth, une nouvelle élève à l’école qui a accepté de prêter son journal à Raf. En début d’année 2018, le troisième tome de Raf à la rescousse devrait voir le jour. Cette fois, c’est la jalousie qui sera scrutée à la loupe par la future psy.

Nouveauté de Cathy Pomerleau C’est le 23 avril qu’a eu lieu le lancement du tout dernier roman de Cathy Pomerleau, Anaïka à la recherche des origines. L’auteure originaire de l’Abitibi-Témiscamingue, qui en est à sa cinquième publication avec les Z’ailées, fait voyager ses lecteurs jusqu’en Haïti. L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 9


LITTÉRATURE

Les conteurs font escale à Val-d’Or Lise Millette

Approchez, bonnes gens! Le moment est venu de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux puisque le 14e grand rendez-vous des conteurs et conteuses s’amène à Val-d’Or du 9 au 14 mai. Le Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue promet une cuvée riche et bien garnie ce printemps. L’équipe a réuni une gamme d’artistes qui ont concocté des histoires de toutes sortes : légendes urbaines, légendes anciennes, histoires à dormir debout, énormités, mensonges et peut-être même un peu d’épouvante! La présidente fondatrice du Festival, Nicole Garceau, faisait débouler les noms des artistes qui seront de la programmation : « Nous aurons la visite d’une grande, Joséphine Bacon, une artiste innue de Pessamit, sur la Côte-Nord, la conteuse Claude Hamel d’Harricana, Sylvain Rivard, qui, mon Dieu, est un artiste multidisciplinaire qu’il faut entendre, aussi Pierro Labrèche, puis Margot Lemire fera le lancement de son livre avec nous. » On le devine à son ton, les préparatifs vont bon train et le compte à rebours défile pour les organisateurs. Cette année, le rendez-vous promet un métissage culturel et des rencontres fascinantes.

URS

Le métis Robert Seven Crows viendra faire résonner son tambour et gratter sa guitare pour y marier ses légendes aux essences acadiennes et mi’kmag. Ses récits ont, comme lui, beaucoup voyagé, lui qui a porté ses histoires dans différents continents.

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« Ah, et il ne faudrait pas non plus oublier le ciné-conté : une grande soirée unique en son genre », insiste encore Mme Garceau. La formule du ciné-conté consiste à jumeler un auteur à un réalisateur qui mettra en scène le texte du conte. Mais attention, il ne s’agit pas d’un tandem de création. Le conteur doit donner carte blanche au réalisateur, qui interprètera le texte à sa façon et avec ses images. Le soir de la présentation, le conteur lit son texte et le film – qu’il n’aura pas vu auparavant – défile au même moment. « C’est un moment de surprise et une belle rencontre puisque réalisateur et conteur ne se connaissent pas », résume Mme Garceau. Le Festival offrira aussi quelques escales, notamment au Prospecteur avec le concours de la plus grosse menterie, au Cabaret de la dernière chance et aussi à Malartic pour une soirée de contes. Des résidences pour personnes âgées seront également visitées à Rouyn-Noranda, à Amos et à Val-d’Or. Et parce que le conte voyage, le Festival ira même plusieurs pieds sous terre pour la balade contée, une activité qui se déroulera à la Cité de l’Or. Le Festival accueillera également Marta Saëns de la Calzada, qui viendra raconter des récits de voyages et de traversées tant physiques et personnelles dans des récits presque autobiographiques. L’artiste Peppo Audigane et le groupe Racine carrée, quant à eux, se produiront en grande finale avec le souper de fin de festival.

Autre figure intéressante, l’Abénakis Sylvain Rivard, pour qui Nicole Marceau a lancé : « Mon Dieu… quel artiste multidisciplinaire! C’est à voir! » Sylvain Rivard a illustré plusieurs livres jeunesse et a publié l’an dernier Les poupées, un recueil de poésie qui s’attaque à la problématique de la violence à l’égard des femmes et des enfants autochtones. L’artiste, en plus de s’intéresser à la littérature et aux arts visuels, chante.

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HISTOIRE

La Sarre fête en grand ses 100 ans LA Rédaction

La Ville de La Sarre s’endimanche et c’est un programme complet d’activités qui sera déployé pour souffler ses 100 bougies du 28 juin au 2 juillet prochains. À voir tout ce qui se trame et les préparatifs qui culminent, c’est à croire que toute la communauté sera en fête pour ce jubilé. Pour un avant-gout, le comité organisateur promet une reconstitution historique au cours de laquelle le public est invité à venir assister à l’arrivée en gare du train du centenaire avec à son bord un convoi de passagers bien spéciaux. Il s’agira des premiers colons qui viendront, avec leurs rêves et leurs espoirs, prendre racine dans un nouveau coin de pays. Le centenaire sera aussi souligné par le spectacle J’reviens chez nous de la Troupe À cœur ouvert. Le président des fêtes, Gaétan Pelletier, a qualifié la troupe de véritable « fleuron de [la] communauté » et de gage d’un apport bien senti à la programmation. L’Ensemble vocal Émergence prêtera aussi ses voix au concert des festivités et offrira une prestation pour l’occasion. D’autres spectacles musicaux sont aussi prévus, dont ceux du Boogie Wonder Band et de Québec Issime. En plus des activités s’érigera la promenade du centenaire. Ceux qui le voudront pourront se procurer une pierre sur laquelle leur nom de famille sera gravé. Des fanions ont aussi fait leur apparition, ainsi que le fromage anniversaire, un vin pour porter un toast aux jubilaires et une chanson thème, La Lasarroise, qui a été écrite par Francine Cyr, de La Sarre (évidemment!) : 100 ans d’histoire à raconter Un régiment de sa fierté Légua son nom à ce village Trace de labeur et de courage. Poursuis ta route jusqu’au clocher Encore bien jeune et en beauté Ferme les yeux au gré du vent Écoute cent fois passer le temps.

Partagez vos histoires Parce que l’histoire se vit et se partage, le comité La Sarre 2017 invite le public à partager ses souvenirs afin d’assembler un grand livre des familles. Ces contributions peuvent être envoyées par courrier ou par Internet. Déjà plusieurs Lasarrois et Lasarroises ont fait part de leurs mémoires. Un livre d’or en ligne est aussi accessible au lasarre2017.com sur la page Parlez-nous de vous. On y retrouve des mots de résidents actuels, mais aussi de descendants d’illustres personnalités historiques. C’est le cas de Danielle Ayotte, arrière-petite-fille de Louis Ayotte, premier colon de La Sarre dont L’Indice bohémien a raconté l’histoire dans son édition d’avril 2017. Les souvenirs de vacances, les moments de jeunesse ou de retraite tranquille se côtoient. Ce carrefour est aussi une occasion pour renouer avec d’anciennes amitiés. « Nous étions ensemble à l’Académie de l’Assomption. Maman était garde Bédard, infirmière à l’hôpital de La Sarre, et papa avait l’hôtel Victoria et le P’tit Vic », raconte l’un deux.

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MUSIQUE

Un deuxième album pour LUBIK LA RÉDACTION

Le groupe de rock francophone Lubik lancera le 12 mai son deuxième album, Vivant , dont le premier extrait, « Apocalypse », est déjà disponible en écoute en ligne. Alexandre Picard, Jean-Sébastien Trudel, Christian Frenette et Michael Neault cumulent les reconnaissances ces derniers mois, forts de leur passage à l’émission Belle et Bum après avoir gagné le concours Band de garage et du prix du public remporté au FRIMAT. Lubik a aussi foulé les scènes du Festival d’été de Québec et des Francofolies de Montréal, mais c’est à Rouyn-Noranda, à la Scène Paramount, que le band va dévoiler ses dernières créations sous l’étiquette 117 Records. Pour ce deuxième album, on nous promet des pièces « sans murmure et dentelle ». Le public est donc averti…

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12 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017


CULTURAT

Dans les yeux de… Pascal Binette Virgil H. Laferté

L’importance philosophique de se détruire la face devant public Mathieu Gagnon Je ne peux jamais porter de masque à cet endroit. L’étroitesse des lieux semble nous bousculer l’un sur l’autre jusqu’à nous forcer tête contre épaule, bouche contre oreille, le regard contemplateur à se chuchoter ce à quoi on pense quand on regarde le bleu d’une flamme.

Si vous avez 25 ans et moins, vous avez sans doute fait sa connaissance dans un cours d’art dramatique. Sinon, vous l’avez surement croisé au Petit Théâtre du Vieux Noranda ou ailleurs lors d’un spectacle d’humour. Pascal Binette, le petit gars de Jacola, comme il aime se présenter, est un acteur incontournable du milieu culturel de l’Abitibi-Témiscamingue. Actif sur les planches dans plusieurs productions théâtrales ainsi qu’à la barre des Volubiles depuis huit ans, il en est aussi à plusieurs années d’enseignement dans les établissements de Rouyn-Noranda. Par sa passion et son ouverture, il partage avec la jeunesse régionale – et avec pas mal tout le monde, à vrai dire – son amour et sa fierté pour la culture d’ici.

***

Alors que la démarche CULTURAT prenait racine aux quatre coins du territoire, Pascal y a vu une occasion de transmettre sa curiosité envers les arts et la culture aux jeunes à qui il enseigne.

Je suis entré à L’Écart sur la pointe des pieds en ce vendredi soir de néons bleutés et de visages souriants cauchemardesques. C’est le bleu du blanc. Les ombrages et les gens méconnaissables qu’on peut essayer d’identifier au son de leur voix ou encore à leur démarche de quinquagénaire. Les lumières se tamisent. Il fait noir maintenant, et dans la noirceur, il y a tellement de choses que je veux faire.

« J’aime dire que je suis un “attiseur” de curiosité. J’essaie d’amener mes élèves à connaitre leur culture. C’est aussi simple que de leur dire : essaye-le! » Pour lui, CULTURAT, c’est aussi cela, une façon d’essayer, d’allumer la curiosité. « C’est notre culture, dit-il. On devrait la connaitre, du moins s’y intéresser. »

J’ai pas de problème à me faire éclabousser, je suis déjà allé à Marineland. Nous prenons place devant un homme et son silence. Il fixe la foule d’un regard rempli de certitudes comme s’il connaissait déjà nos moindres secrets. Il veut me faire sortir de moi. Il m’invite à le défier du regard, mais j’en suis incapable. Je regarde mon iPhone, la game des Huskies est commencée. But de Félix Bibeau en fin de première. On mène 2 à 1. Cri de loup intérieur. Cri de meute extérieure. La performance débute! L’homme en question commence à se mettre de l’eau à la figure, s’ensuivent des couches et des couches de glaise qu’il dépose directement sur le dessus de sa tête pour lui donner d’autres formes. Je capote un peu. Il ressemble aux créatures de Jacob’s Ladder sauf que moi, j’ai jamais fait la guerre. Il s’arrête à l’occasion pour peinturer des yeux et une bouche à sa déformation puisque nous avons tous besoin de repères en ce monde. Je vois un long bec qui me rappelle un oiseau. Je vois une momie qui sort tout droit d’un mauvais blockbuster. À tour de rôle, de multiples monstruosités organiques s’invitent devant moi et mon âme tranquillement s’échappe de mon corps. Pour la première fois de la semaine, je sens mon cœur battre, et dans le silence de la foule, il résonne assez fort pour faire craquer les verres de vin rouge et les lunettes d’intellos. Le béton de la Murdoch semble avoir écopé également. Je suis allé voir l’artiste après sa performance pour lui demander : – « Pourquoi faites-vous cela, monsieur? » – « Pour qu’on réapprenne à apprécier un visage. » Vous avez aimé ce texte ? Retrouvez en d’autres sur la plateforme Web : abitibimontreal.com

Il a vu dans la démarche une certaine forme de démocratisation : « Les murales sur les commerces améliorent notre paysage, il devient plus beau. Ça marque aussi les esprits, on apprend à aimer ce que l’on voit ou, du moins, à se questionner. » En mettant les arts et la culture en avant-plan, Pascal considère qu’il est plus facile de rejoindre tout le monde, car « c’est un lien direct avec nos valeurs, on partage celles-ci dans l’action et de façon régionale ». Lui qui travaille à élargir la vision et la curiosité de la jeunesse d’ici voit dans CULTURAT un beau legs pour les générations futures. « Je fais partie de la génération qui est revenue ici parce qu’on y voyait une opportunité de s’épanouir grâce au dynamisme culturel qui avait cours au début des années 2000. Je ne voyais plus la région comme un territoire industriel, mais comme un lieu d’accueil fertile pour un gars qui voulait s’impliquer. » Maintenant, pour l’avenir à long terme de la région, il y voit encore plus de possibilités : « En s’affirmant dans une démarche comme CULTURAT, on donne de la vitalité au milieu, ça facilite l’inclusion et la cohésion, il est donc plus facile de s’impliquer. Je pense que ce sera un atout pour le retour des jeunes en région et pour l’attractivité de celle-ci en général. » En embellissant nos milieux, en mettant de l’avant notre culture et, surtout, en le faisant ensemble, « on a donné une âme à nos milieux de vie », conclut-il.

indicebohemien.org

La biennale d’art contemporain s’apprête à commencer alors que les curieux et les habitués prennent place. Une crowd qui existe dans un univers parallèle et qui encourage la goutte d’encre dans le verre d’eau. C’est justement l’envie d’être bousculé dans mes convictions qui a ouvert la porte cette soirée-là. Je suis venu avec ma chum Julie, qui m’informe que cette année, c’est plus tranquille que d’habitude, il y a moins de nudité et de sang que d’habitude. J’apprécie vraiment cette forme d’art même si je ne l’ai jamais dit à personne. Je me sens comme dans un collectif de la culpabilité, un club de gens bien assumés de ralentir la cadence pour contempler des accidents de char sur l’autoroute. À force de voir la vie de si près, on pourra se dire qu’on a le mérite d’en connaitre les failles.

Au salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue Du 25 au 28 mai 2017

www.capteuse-de-reves.com

L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 13


GALERIE

Exposition

Du 7 avril au 2 juin 2017

ENTRÉE GRATUITE

Mardi au vendredi | 10h à 16h Samedi et dimanche | 13h à 16h

NORTHERN ONTARIO FIBRE ARTISTS OEUVRES TEXTILES

COLLECTIF / ONTARIO

Quand la créativité permet d’influencer positivement son milieu Zarina Boily

L’art est un moyen puissant pour toucher le cœur des gens et faire une différence dans leur vie. Que ce soit dans les arts de la scène, l’art-thérapie, la photographie, la joaillerie, l’art visuel ou encore dans le domaine de la création en fourrure, la créativité des unes (car nous parlons de femmes ici !) apporte du bonheur dans la vie des autres. C’est précisément ce que font sept artistes de la MRC d’Abitibi en nomination au Gala Femmes d’influence, une initiative de la présidente des Femmes en affaires d’Amos-région, Josyane Bolduc. « L’artiste visuelle Lana Greben, les photographes Karine Belzile et Jenny-Lee Larivière, la joaillère Caroline Arbour, Véronique Filion en arts de la scène, Murielle Angers-Turpin, art-thérapeute, et Jeanne Grenier de chez Fourrures Grenier font partie des 58 femmes qui ont posé leur candidature », résume Mme Bolduc.

Contribuer à l’expression de la féminité NOÉ, MATELOT?

THE ARC OF AN UMBRELLA INSTALLATION / DESSIN / VIDÉO

PAUL WALTY / TORONTO

THÉÂTRE

Qu’elles conçoivent un vêtement unique, une toile, un bijou ou une photo professionnelle, les femmes qui œuvrent dans le domaine des arts permettent à d’autres d’exprimer qui elles sont par le biais de leurs créations. « Elles créent chaque jour des choses tangibles et influencent, de par leur rayonnement, leur créativité et leurs réalisations, d’autres femmes qui, à leur tour, peuvent être inspirées à en faire autant », ajoute Mme Bolduc.

Caroline Arbour Joaillère passionnée depuis 14 ans, Caroline Arbour œuvre également dans le dessin et la sculpture. L’originalité de ses créations, son savoir-faire et l’audace dont elle fait preuve dans ses projets fait rayonner la MRC d’Abitibi ainsi que l’AbitibiTémiscamingue à l’échelle internationale.

MATT HOLUBOWSKI MER 17 MAI @20H

Mathieu Dupuis

CINÉMA

- ÉCRAN LIBRE PRÉSENTE -

IQALUIT

DIM 28 MAI 13H30 | MER 31 MAI 19H30

GALERIE 42, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 819.622.1362 CINÉMA THÉÂTRE 32, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7

NOUVEAU BILLETTERIE À LA GALERIE DU RIFT MARDI AU VENDREDI DE 10H@17H RIFT.TICKETACCES.NET

LERIFT.CA 14 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

Murielle Angers-Turpin

Karine Belzile

Pionnière dans les milieux des affaires et de la politique, Murielle Angers-Turpin a été la première présidente des FAAR et la première femme à être élue mairesse en AbitibiTémiscamingue.

Photographe pendant près de 20 ans, Karine Belzile a toujours suivi son cœur et ses passions. Après une brillante carrière, elle décide de s’impliquer dans l’entreprise familiale de son conjoint. Femme engagée, elle contribue à l’avancement socioéconomique de son milieu. Les nombreuses reconnaissances qui lui ont été décernées dans le domaine de la photographie témoignent de son imagination débordante et de sa créativité qui ont contribué à faire ressortir le meilleur de ses sujets tout au long de sa carrière de photographe.

Détentrice d’une maitrise en art-thérapie, elle utilise son savoir-faire, son dynamisme et son énergie afin que ses clients puissent trouver un exutoire pour les émotions qui freinent leur épanouissement et ainsi s’en libérer par l’entremise du dessin.


ARNOLD ZAGERIS

Véronique Filion

Francine et Jeanne Grenier

Cofondatrice des Productions du Raccourci, directrice artistique, metteuse en scène et comédienne, Véronique Filion infuse tous ses projets de sa créativité, de son dynamisme et de son enthousiasme. Elle est l’instigatrice et la créatrice du circuit historique théâtral Amos vous raconte son histoire, joué à guichets fermés depuis 5 ans. La publication de 3 pièces de théâtre aux Éditions de l’Envolée, jouées depuis 6 ans à travers le Canada francophone, n’est qu’un aperçu de son rayonnement au-delà de la MRC d’Abitibi.

Créative, intense et sensible, Francine Grenier se distingue par sa grande sensibilité, sa générosité et son courage. Elle est une femme authentique et attentionnée. Jeanne, quant à elle, est de nature calme, rationnelle et objective. Elle est une femme déterminée, loyale et généreuse. Très impliquées dans leur communauté, ces deux femmes ont le cœur sur la main. Les Fourrures Grenier font leur marque partout dans le monde. L’entreprise a actuellement 60 points de vente répartis au Québec, dans les Maritimes, en Ontario, au Nunavut, aux États-Unis et en France.

JUSQU'AU 28 MAI

NICOLAS DE COSSON

JUSQU'AU 4 JUIN

MARTIN BEAUREGARD VERNISSAGE 9 JUIN 5 À 7

Jenny-Lee Larivière Lana Greben Les œuvres de Lana Greben, artiste en arts visuels, sont exposées en permanence dans plusieurs galeries à Montréal, à Toronto, à Paris, à Las Vegas, à New York ainsi qu’en Roumanie. Depuis plus de 15 ans, elle s’implique bénévolement dans le milieu socioculturel de la région. Lana est aussi l’instigatrice du Palais des Arts Harricana – maintenant la Corporation du Vieux-Palais et de la Maison Hector-Authier – où les œuvres de plus de 350 artistes en arts visuels ont été mises en valeur dans le cadre de 60 expositions, dont la fameuse exposition Riopelle en 2008.

Jeune photographe à la créativité débordante, Jenny-Lee Larivière a réussi, en seulement six ans, à mettre sur pied une entreprise florissante. Sa clientèle d’origine est très jeune, voire même adolescente, mais elle migre doucement vers les jeunes familles, ce qui lui permet d’offrir de nouveaux services comme des photos de mariage et de nouveau-nés. Elle est l’artiste derrière les photographies du livre À table pour la faim, un projet de La grande guignolée des médias de la MRC d’Abitibi. Le Gala Femmes d’influence se tiendra à Amos le 11 mai et remettra 20 prix pour souligner l’implication et l’engagement de celles qui s’investissent dans leur communauté, quel que soit leur secteur d’activité.

LA NUIT AU MUSÉE

12-13 MAI - 18 H 30 À 11 H 20 $ PAR PERSONNE 75 $ PAR FAMILLE

MUSEEMA.ORG #notreMA

L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 15


Les retombées et LES bienfaits de l’art

Catherine Lessard ou l’enfance de l’art Geneviève Béland

On m’a appris à l’école de gestion que la meilleure façon d’administrer se trouvait au point de contact de l’instinct et de l’analyse. (Les diagrammes existent d’ailleurs pour ne pas avoir à endurer de telles phrases.) L’instinct permettrait de s’adapter rapidement, tandis que l’analyse, elle, permettrait de prendre des décisions éclairées. En fait, sans vouloir corrompre la théorie du Ph. D. qui a mis en veilleuse quelques belles années de bonheur pour travailler là-dessus, je l’élargirais en soutenant que, de façon générale, les bonnes intuitions sont pas mal toujours appuyées sur une solide expérience. Faut pas se mentir, ce n’est pas parce que tu n’es pas conscient de la source de ton inspiration magique que ça signifie que tu es connecté sur Apollon. Si tu souhaites exacerber ta propension aux éclairs de génie, faudrait que tu travailles à en devenir un. Ça m’amène à vous parler de Catherine Lessard, artiste spécialisée dans l’enseignement des arts aux tout-petits, qui est, selon moi, l’incarnation même de cette idée. Quand tu la rencontres, tu pourrais penser qu’elle a quelque chose de divin, cette femme qui touche chaque enfant avec ses grands yeux clairs et sa douce voix qui apaiserait n’importe quel anxieux chronique. Mais, en fait, comme 100 % des humains, Catherine n’a pas de don. Elle a plutôt un parcours professionnel extrêmement riche doublé d’un amour immense pour les enfants, par qui elle se laisse éclairer quotidiennement.

Sur l’expérience Catherine Lessard est née dans une famille d’artistes. Déjà très jeune, elle a accompagné sa sœur, professeure de danse, comme monitrice auprès des élèves, suite à quoi elle poursuivit un cursus scolaire qui aboutit à l’obtention d’un diplôme universitaire dans cet art du mouvement. Elle fonda ensuite, dans la métropole, son école itinérante dédiée à la danse en garderie, La petite orteil. Malgré le succès du projet, elle revint en région à la fin des années 90 pour enseigner au Centre de musique et de danse de Val-d’Or. Là-bas, elle offrit des cours de danse pour les enfants du préscolaire et récupéra également la charge de la prématernelle des arts, qui vise à éveiller les petits aux arts plastiques, au théâtre, à la musique et, bien sûr, à la danse. Dans les années récentes, Catherine s’intéressa au concept de médiation culturelle, qu’elle appliqua à sa clientèle et développa notamment avec sa complice, Marie-Laure Aubin, l’audacieux projet L’enfance de l’art. Celui-ci vise à amener un groupe de jeunes enfants à bâtir une pièce de théâtre qui évoluera sur quelques années, au même rythme qu’eux.

Sur l’instinct Picasso a dit : « Chaque enfant est un artiste. » Catherine m’a dit : « On n’a pas à vouloir avec les enfants parce qu’ils veulent d’eux-mêmes. On les laisse aller, en les guidant, et le résultat apparait. » (Quand bien même que j’aurai élargi la théorie d’un Ph. D., Catherine aura doublé Picasso.)

G. Béland

Lors d’un entretien avec elle, je l’ai questionnée sur le secret de son succès et, dans sa grande humilité, elle m’a confié travailler beaucoup à l’instinct, qu’elle y allait pratiquement par essais et erreurs. Je lui ai alors raconté que j’osais croire que son expérience n’était sans doute pas étrangère à sa réussite, que son feeling était sans doute plus informé qu’elle le laissait croire. Ce à quoi, dans toute sa candeur, elle me répliqua : « C’est vrai, ça fait 30 ans dans le fond que je fais ça. » Merci de corroborer « ma » théorie.

Ce qui amarre son succès, qui en fait une enseignante aussi spéciale et aimée de la part des enfants et des parents, est sans doute résumé dans cette simple intervention. J’ai demandé à Maude, maman de deux beaux garçons, Edmond et Albert, qui fréquentent Catherine avec beaucoup de bonheur, ce qui, selon elle, la rendait si spéciale. Elle m’a répondu : « Madame Catherine permet aux enfants de développer leur propre personnalité, sans limites, sans préjugés. Elle est vraiment à l’écoute de leur esprit créatif (qui parfois sort du cadre) et, surtout, de leurs besoins. Elle leur permet de découvrir et s’émerveiller tout en exprimant l’enfant qu’ils sont réellement. »

Sur les effets de l’art en bas âge L’impact d’une « madame Catherine » dans la vie d’un enfant n’est pas à sous-estimer. Elle-même, sans prétention, remarque les retombées de son travail sur les enfants qu’elle a eu la chance de côtoyer. Elle en a vu plusieurs développer l’assurance de leur individualité, apprendre à s’exprimer mais, aussi (surtout), à s’intéresser aux expériences des autres. Le discours soutenant l’idée que les effets sur l’éveil aux arts en bas âge sont extrêmement positifs fait d’ailleurs de plus en plus de bruit. En effet, la littérature scientifique fournit plusieurs évidences selon lesquelles la participation active à des activités artistiques durant l’enfance comporte des bénéfices non négligeables sur les plans social et émotionnel. On prétend même que l’art aurait des effets positifs auprès des clientèles plus spécifiques telles que les enfants provenant de milieux défavorisés, ou encore d’enfants diagnostiqués d’un trouble autistique. Alors let’s go, les « madame Catherine »! Je me doute bien que si vous lisez cet article et, de surcroit, jusqu’à la fin, je n’ai pas à vous convaincre que l’art, c’est plus qu’une distraction ou un divertissement. Si vous souhaitez offrir à un enfant de moins de 6 ans que vous aimez beaucoup la chance de vivre une belle expérience artistique adaptée pour lui, je vous invite personnellement à consulter l’incroyable (précisant que je n’utilise pas ce pédantesque adjectif à tout vent) programmation de Petits bonheurs Abitbi-Témiscamingue, qui se déroulera du 2 au 31 mai sur tout le territoire. Puis, si vous souhaitez leur permettre de fréquenter l’une des meilleures chez nous, qui a choisi la clientèle des tout-petits avec son cœur il y a bien longtemps, sachez que Catherine offrira deux ateliers de danse pour les 3 ans ainsi que pour les 4 à 5 ans le 28 mai dans le cadre de l’évènement.

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Les retombées et LES bienfaits de l’art

C’était un petit bonheur que j’avais bricolé! Jessica Lesage

« Oh! Pardon, madame, de vous importuner durant votre spectacle! Oh! Pardon, monsieur, de vous bousculer dans la lecture de votre journal quotidien! C’est que vous voyez, mon enfant a l’horrrrible habitude d’être… un enfant! » On les pointe souvent du doigt parce qu’ils sautillent, font du bruit et DÉRANGENT, les EN-FANTS! Pourtant, ils semblent détenir le secret du bonheur avec leurs grands yeux émerveillés! Nous devrions plutôt les trouver adorables!

S’émerveiller au contact de l’art Du 2 au 31 mai 2017, les enfants pourront justement s’émerveiller comme bon leur semble lors d’un festival spécialement conçu pour leur frimousse : Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue. La magie va bouillonner en eux lors de cette 2e édition grâce à une quarantaine d’expériences artistiques et culturelles offertes sur le territoire. Avis aux grincheux : vous n’êtes pas les bienvenus. Avec plus de 80 représentations de toutes sortes, c’est à se demander si les parents ne voudront pas sauter dans le rapidotron pour retrouver leur petite taille. Mélanie Nadeau, porte-parole de Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue, se souvient de son premier contact avec les arts de la culture : « À 4 ans, je suis allée voir mon 1er spectacle, Angèle Arsenault. Bon, je n’étais pas le public cible, mais j’ai tellement aimé, qu’après, j’ai écouté mon vinyle Fisher Price en boucle! »

Dans le renouvèlement de la politique culturelle au Québec, il est clair que le contact avec les arts de la culture chez les jeunes est un enjeu important qui influence leur développement. C’est très en vogue et avec Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue, nous surfons sur cette vague et sommes presque des précurseurs en nous impliquant autant auprès des 0-6 ans, estime Josée-Ann Bettey. Cette idée est aussi reprise dans une vidéo faisant la promotion des arts pour le jeune public en collaboration avec le Regroupement pour la Diffusion Jeune Public en Abitibi-Témiscamingue et le Conseil des Arts et des Lettres du Québec. On peut y entendre que « l’exposition à l’art permet de former des citoyens responsables et favorise la créativité ». Puisque chaque parent a à cœur l’avenir de son enfant, vous aurez compris que le rendez-vous culturel des tout-petits à ne pas manquer, tout le mois de mai, est Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue. Allez, enfilez votre masque de renard bricolé et colorié (culturat.org/petitsbonheursat), puis partez à la découverte. > petitsbonheurs.ca

AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS... DÈS LE 5 MAI... Suivez-nous en direct sur Facebook lors du vernissage 5 mai à compter de 17 h.

Pour cette amoureuse du théâtre, des arts et de la culture qui, ne le passons pas sous silence, est aussi maman de Delphine, 4 ans, c’était tout naturel d’être porte-parole de ce festival qui offre des activités pensées pour les 0-6 ans où les enfants peuvent être des enfants, c’est-à-dire participer, faire du bruit et toucher pour mieux découvrir!

Une exposition qui regroupe 16 artistes québécois qui ont comme dénominateur commun l’utilisation d’appareils mobiles dans leur processus de création.

« Les arts de la culture font partie de ma vie et j’ai envie de donner ça à ma fille, ajoute-t-elle. C’est ça qui m’a formée et qui m’a donné le gout de m’impliquer dans la région. »

Des activités pour les tout-petits

PHOTO : PIERRE BRASSARD

Près de 40 lieux de diffusion mettront la main à la pâte (à modeler) cette année pour faire battre le petit cœur de vos enfants. Rendez-vous dans une salle de spectacle, à la bibliothèque municipale, au centre d’exposition ou encore dans un bus pour découvrir la saveur de la culture. L’ingrédient secret? L’imaginaire! Josée-Ann Bettey, coordonnatrice du comité des Petits bonheurs au Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, nous parle de l’évènement : Les artistes d’ici et d’ailleurs composent la programmation de Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue. Il y a Véronique Aubin, originaire de La Sarre, qui va donner un atelier d’initiation à la danse, les Productions du Mécène, de Rouyn-Noranda, qui proposent le spectacle La quête du nombril, tout comme des productions de Montréal, par exemple Tortue Berlue, qui fera voyager les petits dans un récit fascinant à bord d’un autobus, un vrai! Danse, contes, théâtre, musique sauront certainement faire bouger les orteils de vos enfants aux quatre coins de la région. « Pour la 2e édition, ajoute-t-elle, on voulait s’étendre à travers la région en impliquant encore plus de gens. Cette année, il y aura davantage d’activités dans les communautés autochtones, par exemple. »

Le jeune public, les adultes de demain Sachant que l’art est un moteur important pour le développement des enfants, l’importance d’avoir un festival qui en fait la promotion auprès d’un jeune public n’est pas négligeable.

Une exposition qui allie le verre et les végétaux pour créer des sculptures vivantes.

PHOTO : HÉLÈNE BOUFFARD

EN MAI… LE CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS SOULIGNE : Le Mois de l’arbre et des forêts en distribuant gratuitement des plants le 19 mai à 13 h 30 jusqu’à épuisement de l’inventaire. Les Petits bonheurs et la Semaine de la famille en proposant un Petit guide pour une grande visite des expositions en cours ainsi que l’activité Mon petit jardin, une visite animée suivie d’un atelier de création d’un mini-terrarium… pour les 4-5 ans, les 19 - 29 et 30 mai à 10 h et à 13 h 30.

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 | exposition@ville.amos.qc.ca

Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h | Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

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Les retombées et LES bienfaits de l’art

La bataille de Vimy vue par Richard Desjardins

Mélissa Veilleux : chasser le froid

LA REDACTION

Mélissa Veilleux est une survivante. Victime d’un traumatisme crânien lors d’un accident du travail il y a trois ans, elle ne peut retourner à l’emploi qu’elle occupait avec plaisir depuis 14 ans.

Richard Desjardins offre une relecture bien personnelle de la bataille de la crête de Vimy, qui s’est amorcée le 9 avril 1917, lors de la Première Guerre mondiale. Dans une chanson unique qui n’est pas promise à un prochain album, le chanteur s’installe au piano comme un soldat se met à la table pour écrire, peut-être, sa toute dernière lettre à sa femme avant de prendre part à cette vaste opération d’assaut : Quelqu’un que j’connais pas avec Une rivière un moulin Avec une femme comme toi Qui chérit aussi bien Demain j’vas l’tuer pour rien Mélancolique et tragique, la mélodie de Vimy coule comme le sang a coulé au cours de cette bataille. Il ne faut donc pas s’attendre à une célébration de cette offensive militaire.

CHANTALE GIRARD

Tous les traumatisés crâniens vous le diront : il est difficile de reprendre sa vie antérieure. Le cerveau ne fonctionne plus de la même façon, il faut réapprendre des trucs, trouver d’autres stratégies pour arriver à faire ce qu’on faisait avant. L’accident de travail de Mélissa Veilleux est particulier : préposée aux bénéficiaires en psychiatrie, elle a été agressée par un patient. Au traumatisme crânien s’ajoute le traumatisme psychologique. C’est dans cette perspective que Mélissa a suivi des séances d’art-thérapie qui lui ont permis de travailler à la fois les problèmes cognitifs et psychologiques liés à son accident. Elle a découvert quelque chose d’important : « Un dessin, c’est ben plus stoole qu’on pense. » Cette découverte l’a amenée vers les arts visuels. Elle qui n’avait jamais touché à l’art y trouve non seulement du réconfort, mais une nouvelle voix et une nouvelle voie.

« Les dignitaires présents à Vimy prétendront que ce fait d’armes, authentiquement canadien, nous aura définitivement affranchis du joug britannique et constitue de fait la véritable naissance de notre nation. L’idée qu’une tuerie programmée soit à l’origine d’une naissance nationale peut ne pas être partagée par tous », écrit Desjardins à propos de sa chanson.

Du côté canadien, cette intervention armée menée du 9 au 12 avril 1917 s’est traduite par plus de 10 500 morts et blessés, selon les chiffres du Musée canadien de la guerre.

Ken Bruneau

Un prix humain élevé

« Depuis que j’ai découvert la peinture, a-t-elle confié, je n’ai plus froid en dedans. » L’art-thérapie lui a permis de comprendre qu’elle avait toujours eu froid. Elle a d’ailleurs avoué avoir beaucoup consommé autrefois pour chasser ce malaise. Après les ateliers d’art-thérapie offerts par son programme d’aide aux employés à la suite de son accident de travail, elle a assisté aux ateliers de Carmen Branconnier, à Macamic, qui lui permettaient de sortir de la maison et de « chasser le froid ». Mais ces ateliers sont bientôt devenus insuffisants. Elle décida alors de s’inscrire, en janvier 2015, à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au certificat en arts plastiques. En septembre 2015, elle enchaina avec le certificat en peinture et mena de front ces deux formations. Ses débuts ont été difficiles. La différence entre l’art-thérapie et la pratique de l’art en tant que tel ne lui paraissait pas évidente au premier abord. Cependant, elle a persévéré et a réussi à s’affranchir de l’aspect thérapeutique. Car il faut comprendre que l’art-thérapie est un outil afin d’intervenir auprès des clientèles ayant des problèmes psychologiques. Le but est de guérir ou, à tout le moins, d’identifier les fondements du problème. La pratique de l’art est un but en soi : c’est la production artistique qui compte et non pas le sens psychologique qu’on peut lui donner dans la constellation personnelle de l’auteur. Il s’agit d’un défi énorme pour quelqu’un qui souffre des séquelles d’un traumatisme crânien. Mais Mélissa Veilleux est une survivante, une battante, et voit maintenant s’ouvrir devant elle un monde de possibilités. Elle veut devenir artiste professionnelle. Elle y parviendra sans doute. Avec le temps, les effets du traumatisme s’atténuent même si les dommages ne vont que s’étendre : la plasticité du cerveau humain fait en sorte qu’il installe de nouvelles connexions, de nouvelles routes pour fonctionner le plus efficacement possible. Mais surtout, pour elle, c’est une prise de contrôle sur elle-même, sur son corps comme sur son esprit. « Je ne mettrai plus jamais ma sécurité dans les mains d’autrui », dit-elle avec force. Elle s’est réapproprié sa vie grâce à l’art. Elle n’a plus froid. 18 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017


Les retombées et LES bienfaits de l’art

Le Rift en trois actes LA RÉDACTION

Dans l’espace de trois courtes vidéos d’environ 2 minutes chacune, Le Rift de Ville-Marie dévoile en rafale sa mission de faire résonner la culture aux quatre coins du Témiscamingue et de mettre en lumière le talent et la richesse culturelle des gens de la région. Entreprise d’économie sociale, Le Rift s’est investi d’une véritable mission qu’il décline en trois actes : un volet jeunesse, un volet d’accessibilité et un espace à occuper. Des enfants bricolent et s’investissent dans des projets de création; des adolescents exposent leurs œuvres; des personnes atteintes d’Alzheimer participent à des ateliers qui empruntent la voie de l’art-thérapie; des artistes que l’on peut côtoyer de près découvrent à leur tour cette proximité qu’offre cette salle pas comme les autres.

Béatriz Mediavilla : ambassadrice du mouvement Lise Millette

Professeure au département de cinéma au cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Béatriz Mediavilla a grandi avec des maitres. Son père enseignait la physique; sa mère, les mathématiques. Ses parents, d’origine espagnole, sont arrivés en Abitibi en 1969, mais s’il y avait des livres dans leurs valises, ils ont aussi transporté avec eux des bagages d’histoires et un amour pour l’art et la culture.

« On se sent comme si on rentrait à la maison », partage l’humoriste Cathy Gauthier dans l’une des trois capsules réalisées.

Le chanteur de la Bottine souriante, Yves Lambert, se dit quant à lui impressionné de voir que Le Rift, qui est né d’un mouvement citoyen et de l’implication de gens qui ont voulu un jour croire en l’art et la culture, est toujours campé et ancré.

Francis Franche

Comme plusieurs autres immigrants avant eux, les parents de Béatriz Mediavilla ont emménagé dans les terres abitibiennes pour y fonder leur avenir.

« Mes parents sont venus à Rouyn parce qu’il y avait du travail », résumé Beatriz, née trois ans après leur arrivée. Son père a noué rapidement avec la forêt et le bois; sa mère, de son côté, a tôt fait de se trouver aussi un pendant à son esprit cartésien dans la littérature et le conte. C’est d’ailleurs un ancrage si profond qu’on imagine mal les racines carrées et la trigonométrie en pensant à Marta Saëns de la Calzada, artiste bien connue en Abitibi. Ainsi exposée dès l’enfance à la culture et à l’enseignement, Béatriz a eu le loisir de les apprivoiser et comme plusieurs enfants, elle s’est frottée à diverses disciplines. « Judo, natation, soccer… je n’avais pas de talent. Mais quand j’ai tenté la danse, j’ai senti que c’était un oui! », résume-t-elle.

« C’est de voir la passion et le dévouement des gens… le côté bénévole de la chose. Pour moi, c’est la pierre angulaire de tout ça », d’ajouter Yves Lambert. Ces petites vidéos sans prétention permettent d’en apprendre un peu plus sur ce lieu de rendez-vous du Témiscamingue et d’avoir un aperçu de ce qui s’y glisse comme activités, spectacles et performances. Les capsules peuvent être visionnées sur YouTube en inscrivant : Rift Galerie-ThéâtreCinéma.

Elle avait aussi apprivoisé l’écriture, mais c’est en cinéma qu’elle poursuit sa formation universitaire et qu’elle emprunte la voie de l’enseignement. Très jeune, elle obtient une charge de cours. Les possibilités étaient là, elle n’a eu qu’à les saisir et elle l’a fait. « Enseigner, c’est aussi créer, dit-elle. Et puis, on n’est pas qu’artiste ou professeur. Une personne a plusieurs facettes, c’est ce qui alimente la richesse humaine. Sur l’ensemble d’une vie, on ne peut se résumer qu’à une chose. »

L’équilibre s’est néanmoins rompu en 2005. Mère de deux enfants âgés de 3 ans et un an, son conjoint est décédé subitement, ce qui a bouleversé l’ordre établi. « C’est comme si la maison qu’on habite se déconstruit et qu’il faut relever les murs. Quand des évènements marquants comme ceux-là se produisent, ils forcent une remise en question », confie Mme Mediavilla. Dans cette tranchée qui l’a isolée un moment, la cinéaste a puisé ce qu’il lui fallait pour canaliser le mouvement qui lui permettrait de retrouver une voie. « Les gens changeaient de trottoir pour ne pas me parler, pour ne pas me poser la question « comment ça va ? », parce qu’il était clair que ça n’allait pas. Et je me suis dit, mon Dieu que c’est particulier d’avoir si peur de la mort », raconte-t-elle. C’est dans cet esprit qu’est né son projet Ce qu’il en reste, un concept collectif qui n’avait pas pour objectif de parler de sa douleur, mais plutôt d’aller à la rencontre des gens. Ce projet sur la mort lui a amené une forme de révélation. « J’ai vu comment il est possible d’amener les gens à parler de toute sortes de sujets avec ou grâce à l’art. » Béatriz Mediavilla a aussi renoué avec la danse, puis avec le cinéma et l’écriture. Elle combine chacune de ces avenues dans une valse de création où les forces de chacune de ces disciplines se complètent et avec lesquelles elle se permet de jouer. En 2014, elle a signé le documentaire Danse avec elles, inspirée par l’approche de la chorégraphe Lynn Vaillancourt. C’est que la danse touche toujours une fibre chez elle et continue de la fasciner. Elle soutient d’ailleurs que la danse est vraie parce que le corps ne ment pas, alors que le cinéma est savamment planifié et consiste en une suite de choix : choix de plans, d’angles de caméra, choix de scènes au montage, alors que la danse, c’est le mouvement du corps, c’est ce qui s’exprime dans le mouvement. « Mais évidemment, il existe plusieurs vérités dans toute chose et tout humain », reconnaitra-t-elle. Quant à ses étudiants, elle s’efforce de faire plus que leur transmettre des notions. Bien sûr, il y a la matière, mais il y a aussi un rapport à développer. « Pour s’attacher à une matière, il faut s’y attacher, il faut y gouter, il faut se battre pour elle », explique-t-elle, muée par cette envie du dépassement et par une volonté d’épouser ce qui est complexe plutôt que d’adopter ce qui est uniforme.

L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 19


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L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 21


Le Service d’entraide familiale de Val-d’Or, engagé au mieux-être de sa communauté Par Michelle Britt, cylindre exPress inc. Existant depuis 1954, et reconnu à titre d’entreprise d’économie sociale depuis 2006, le Service d’entraide familiale de Val-d’Or participe à l’amélioration des conditions de vie des personnes moins bien nanties du territoire… tout en offrant un service plus que compétitif. La boutique l’Occasion et l’entrepôt de meubles sont voués à la récupération et à la revente de vêtements usagés de bonne qualité, de meubles, de petits appareils électriques, d’accessoires de toutes sortes, de matériel informatique et bien d’autres articles, au gré des donations du milieu. De notre côté, c’est par l’achat de chiffons que nous avons commencé à être partenaire. En tant que compagnie privée, nous recherchons constamment à faire les meilleurs achats. Chez eux, nous avons trouvé ce que nous cherchions, en plus de contribuer à leur vocation sociale et en investissant localement. Annuellement, l’organisation recueille et trie 300 tonnes de meubles et articles divers. Au niveau du textile, l’organisme reçoit environ 33 000 sacs de vêtements à récupérer, et ce, chaque année! Ainsi, l’un des avantages indéniables du Service d’entraide familiale est qu’il réemploie plus de 65 % du textile et plus de 85 % des meubles. Pensez-y, les matières évitent l’enfouissement en ayant une seconde vie! Ces actions permettent au Service d’entraide familiale de redonner à la communauté. Annuellement, c’est une valeur d’environ 20 000 $ qui est retournée aux individus et organismes, par le biais des différents programmes.

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Sur L’entrepriSe auteure...

Coordonnées BOUTIQUE L’OCCASION 460, avenue Centrale, Val-d’Or admin@servicedentraide.com 819 825-2929 Lundi au mercredi : 9 h à 17 h Jeudi et vendredi : 9 h à 21 h Samedi : 9 h à 17 h ENTREPÔT DE MEUBLES 2001, 3e Avenue Est (route 117), Val-d’Or Horaire estival : 1er avril au 30 septembre, lundi au dimanche de 10 h à 17 h Horaire hivernal: 1er décembre au 31 mars, mardi, jeudi et samedi de 10 h à 17 h

Cylindre Express inc. est une jeune compagnie dynamique en pleine expansion qui a été créée en mars 2005. Aujourd’hui, la compagnie compte sur une vingtaine d’employés dont des mécaniciens, machinistes, techniciens hydrauliques, soudeurs, du personnel de soutien ainsi que d’administration. Les travaux de machinage, usinage, soudure et mécanique s’exécutent dans un atelier ayant une superficie de 643 mètres2. Nous y fabriquons, modifions, réparons et vendons des cylindres de tout genre. Nous exécutons différents types de travaux d’hydraulique et fabriquons également des foreuses hydrauliques de surface et sous terre. Notre expertise touche le domaine minier, forestier, de la construction ainsi que du forage. contactez-nous! 1080, rue Léo-Fournier, Val d’Or (Québec) J9P 6X8 819 825-4344 cylindre@cablevision.qc.ca

De plus, l’organisme emploie une vingtaine de personnes tout en favorisant l’insertion en emploi. Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC

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PREMIÈRES NATIONS

LE MONDE SELON MODÈRE

L’art Kevin Papatie

« La réconciliation des peuples est une responsabilité de tous. » – Ainée anicinabe lors de la Commission de vérité et réconciliation J’ai eu l’honneur de vivre des jumelages entre artistes anicinabek et allochtones depuis trois ans. Dialogue un et deux, création du Cercle anicinabe, Kakina : tous des projets dans le cadre desquels des organismes, communautés et acteurs de la région se sont unis pour faire valoir la réconciliation des peuples qui vivent sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Construire ensemble un pont qui va rapprocher les Anicinabek et les allochtones, c’est un projet qui prendra un certain temps avant que la réconciliation ne soit comprise et entendue par tous. La confiance, le courage et l’entraide auront plusieurs défis à surmonter avant d’accoster à bon port. La création d’œuvres se veut un processus de guérison. Lors d’un exercice, plusieurs allochtones autour d’un cercle ne connaissaient rien des Anicinabek et de leur histoire. Ils participaient tout de même et ils ont compris leur méconnaissance. Les premiers pas sont toujours les plus difficiles. Une fois la première enjambée faite, on ne s’arrête plus et des amitiés naissent de ces simples gestes. En comprenant son voisin, on sait comment réagir devant ce qu’il a vécu. Une ainée ne voulait pas parler de son passage au pensionnat lors d’une discussion. Elle était catégorique là-dessus, mais on lui a expliqué le processus artistique qui allait être utilisé. Elle comprit et entreprit de raconter son histoire sans crainte. La rencontre s’est terminée avec des remerciements de la part des ainés. Le respect s‘installe quand on prend le temps de s’écouter. C’est un art en soi de vouloir créer une œuvre à partir de l’ignorance. C’est une fresque qui demande beaucoup de coups de pinceau, mais qui restera gravée dans la mémoire collective.

LE NOUVEAU GUIDE EST ARRIVÉ !

Attraits, activités, événements et nouveautés

En parcourant le territoire, on découvre des êtres sensibles et amusants. Je parle des deux peuples, là. Je suis allé à la rencontre des élèves des écoles primaires de Rouyn-Noranda. J’ai vraiment été touché par les élèves qui ont chanté une chanson du groupe anishnabe du Lac-Simon. Je suis sorti de là tout fier en tant qu’Anicinabe. Parler de ma culture et faire une différence chez des jeunes allochtones, wow! Il est vrai que les arts incitent au rapprochement des peuples et je suis content de faire partie de ce processus. Les impacts sont positifs quand les intentions sont de bonne foi et j’en ai vu des bons qui mériteraient d’être renommés. Je tiens à lever mon chapeau à ceux qui participent, de loin comme de près, à ces réalisations du rapprochement des peuples. Vous le méritez tous.

GUIDE TOURISTIQUE OFFICIEL 2017-2018

Abitibi-Témiscamingue tourisme-abitibi-temiscamingue.org • 1 800 808-0706

Commandez-le en ligne à tourisme-abitibi-temiscamingue.org ou trouvez-le dans l'un des sept lieux d'accueil de la région.

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24 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017


ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

Joue-t-on pleinement son rôle en siégeant à un comité de suivi? Clémentine Cornille, directrice générale du CREAT

Depuis sa révision, la Loi sur les mines impose la mise sur pied d’un comité de suivi pour tout nouveau projet minier, et ce, dans les 30 jours suivant la délivrance du bail minier (art. 101.0.3). L’Abitibi-Témiscamingue étant une région riche en ressources minérales, de plus en plus de comités de suivi y voient le jour. Ponctuellement, des organismes comme le Conseil régional de l’environnement (CREAT) sont sollicités.

Le développement durable en milieu municipal

Le milieu municipal axé sur le développement durable Maurice Duclos, éco-conseiller diplômé

Quel citoyen ne souhaite pas que sa municipalité travaille à améliorer la qualité de vie tout en réduisant l’impact écologique de ses activités? Le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) aborde le sujet de la municipalité durable en évoquant les municipalités axées sur le DD en fonction de grands principes comme la vision, les qualités et les processus de prise de décisions.

Municipalité durable = Vision + Qualités + Décisions

CPEQ

Pour devenir durable, la municipalité doit entamer une démarche intégrée de développement durable (DIDD). Le ministère définit la démarche comme « un processus participatif de planification et d’intervention visant à concrétiser une vision à long terme de l’ensemble des activités de développement économique, social et environnemental d’un territoire et de la collectivité qui l’habite ». La municipalité axée sur le développement durable se définit habituellement à partir de la vision qu’elle s’est donnée. La vision fournit une image globale indiquant où la collectivité souhaite se situer dans un horizon de planification à long terme, soit dans 15 à 20 ans ou plus.

Lorsqu’il est invité à siéger à un comité, l’organisme ou le citoyen devrait se poser certaines questions : quel rôle attend-on de moi sur le comité? Le comité me permettra-t-il de jouer pleinement le mandat qui m’est confié? Pour un organisme, il est important de déléguer le bon représentant qui saura véhiculer les valeurs et la mission de l’organisme et non pas défendre ses propres intérêts. Par exemple, le représentant d’un organisme environnemental devrait soulever des préoccupations concernant les impacts environnementaux du projet minier et discuter des mesures d’atténuation à mettre en place. On comprendra ainsi qu’il a des comptes à rendre aux membres qu’il représente. Afin de favoriser les échanges francs et directs, le comité se veut un forum fondé sur le dialogue ouvert et éclairé. Il se dote de mécanismes d’information, de communication et d’échanges au regard des questions environnementales et de la qualité de vie des citoyens. Sa mission est d’assurer le suivi des engagements du promoteur. Également, le comité de suivi se doit d’assurer un lien entre la population et le promoteur pendant la durée du projet minier. La transparence et le fait de rendre disponible et publique l’information quant à ses fonctions – par exemple la composition et le mandat du comité, le calendrier des rencontres, les ordres du jour et le rapport annuel du comité – sont à son avantage. La population en sera rassurée. Afin que les membres du comité de suivi jouent pleinement leur rôle, le promoteur minier devrait fournir toute l’information nécessaire à la réalisation du mandat du comité. Il pourrait y avoir des enjeux lourds de conséquences pour le comité et ses membres si le promoteur contrôlait l’information, en tout ou en partie. En effet, ce mandat serait alors limité à la seule information transmise par le promoteur, et ce, selon son bon vouloir. Les membres du comité ne pourraient plus représenter adéquatement leur milieu et la pertinence de continuer à siéger au comité serait à discuter. Il est donc primordial de rester vigilant aux aspects de transparence et de confiance mutuelle qui lient les membres du comité et le promoteur minier. C’est un prérequis essentiel.

Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!

Les qualités d’une municipalité durable Une municipalité durable possède 8 qualités (retenues par le ministère) : éconeutre, adaptable, connectée, compétitive, équitable et solidaire, conviviale et inclusive, citoyenne et, finalement, identitaire et créative. Ces huit qualités principales de la municipalité durable proviennent d’un rapport de recherche intitulé La ville de demain, réalisé en 2012 pour le compte du ministère.

Prendre les décisions La prise de décision est le nœud de l’action. Le ministère mentionne qu’« au-delà des documents de planification et de mise en œuvre de la démarche intégrée de développement durable, les organismes municipaux et régionaux doivent prendre quotidiennement des décisions concernant des orientations, des projets à approuver, des modifications au zonage à faire adopter, etc.». Mettre en place un outil d’analyse en quatre étapes est essentiel. Il faut d’abord identifier les enjeux et les objectifs de l’organisme municipal, traduire ces enjeux et objectifs en critères de développement durable, accorder une pondération à chacun de ces critères selon la priorité qui a été déterminée et, finalement, organiser ces critères et les informations selon une grille d’analyse et d’aide à la décision facilement utilisable. Concrètement, cet outil servira aux personnes responsables (les élus, la direction générale, les directions des travaux publics, de l’urbanisme, des services communautaires, des loisirs, des sports, de la culture, des finances, celle des ressources humaines ainsi que les professionnels concernés) qui devraient prendre l’habitude de l’utiliser systématiquement pour analyser et évaluer tous les projets qui seront soumis à l’organisme municipal. Il s’agit d’un facteur de succès de la démarche intégrée de développement durable pour la municipalité ainsi que pour l’ensemble des citoyens et des organismes du milieu. Dans le prochain numéro, j’aborderai avec vous les critères d’une démarche intégrée de développement durable (DIDD) en milieu municipal. À la prochaine. L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 25


MUSIQUE

Des airs de blues! LA RÉDACTION

Pour une troisième édition, le Festival Blues Plateau Boréal promet d’animer les foules du 29 juin au 1er juillet à Val-d’Or. Fort de son succès de l’an dernier avec Kenny « Blues Boss » Wayne, Steve Strongman et Jack de Keyser, le Festival récidive cette année et promet encore une fois une programmation qui séduira les adeptes du genre et qui pourrait bien charmer les curieux qui se laisseront happer par les rythmes des percussions, des cordes et des autres instruments qui ne manqueront pas de faire taper du pied et hocher de la tête.

En plus de réjouir les mélomanes, le Festival Blues Plateau Boréal permet de redonner à une bonne cause puisque l’évènement se tient au profit de la Fondation Brousseau-Dargis, une organisation qui œuvre en santé mentale. La Fondation permet notamment d’apporter un soutien financier et matériel aux personnes défavorisées intellectuellement ou psychologiquement par des loyers thérapeutiques et des foyers de groupe. > festivalbluesplateauboreal.com

EXPOSITION DES FINISSANTS EN ARTS VISUELS VERNISSAGE

le vendredi 12 mai 2017, 19 h

EXPOSITION

du 10 au 23 mai 2017 Présentée à la Salle aux usages multiples (SUM) Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue, 425 boul. du Collège, Rouyn-Noranda

Places encore disponibles à la session d’automne en Arts visuels!

www.cegepat.qc.ca/dec

26 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

POUR CRÉER


MUSIQUE

Les guitares sont prêtes à chauffer les planches du FGMAT LA Rédaction

Une grande pointure ouvrira le Festival des Guitares du Monde en Abitibi-Témiscamingue le 27 mai. Éric Johnson, guitariste américain connu tant en formule solo que pour ses collaborations avec plusieurs grands artistes dont Simon & Garfunkel, Cat Steven, Joe Satriani, Steve Vai et Les Paul, ouvrira le bal qui se terminera le 3 juin. « Johnson s’ajoute à notre grande liste d’excellence! C’est un incontournable dans un festival de guitares et on est très, très contents de l’avoir », affirme avec fierté Jean Royal, président du FGMAT. Il faut dire que la réputation du Festival le précède et lui sert avantageusement de carte de musique. « Quand on regarde les archives, on réalise que notre notoriété s’est construite depuis 12 ans. Les agences nous ont vus comme un évènement où aller et on reçoit des offres extraordinaires », soutient M. Royal.

Il enchaine en disant que le FGMAT, de par son caractère unique, permet de faire venir en Abitibi-Témiscamingue des artistes de niche. « C’est notre mission, faire venir des shows à Rouyn-Noranda qu’on ne retrouverait pas ailleurs dans d’autres évènements de la région. » En huit jours, la programmation proposera plus de 80 concerts et activités musicales. Les rendez-vous sauront présenter des styles diversifiés qui conviendront à un public varié. « Ana Popovic, celle qu’on appelle la Jimi Hendrix du blues, est une Serbe qui a immigré aux États-Unis. Ça, c’est un spectacle à voir. Dans le classique, il y a le Quatuor de guitares du Canada et en fermeture, on s’en va du côté de Cuba avec une douzaine de musiciens sur scène », annonce Jean Royal.

SYLVIE GRAVEL, VAL-D’OR

Le Regroupement des bibliothèques publiques de l’Abitibi-Témiscamingue a le plaisir de vous offrir cette 29e collection. La réalisation de l’édition 2017 est rendue possible grâce à la généreuse collaboration de :

Outre les artistes de l’extérieur, le Festival compte aussi ses ancrages locaux, notamment avec les frères Greffard, Justin St-Pierre, les concerts gratuits présentés le midi et les artistes régionaux qui se produiront dans le hall du Centre de congrès avant les concerts en soirée. « Justin St-Pierre est un gars qui vient de la région qui habite maintenant en France et est l’un de nos ambassadeurs du Festival. » Dans le cadre du Festival, St-Pierre ira aussi se produire au Témiscamingue, Chez Eugène. Ville-Marie recevra aussi la visite du groupe Bellflower, qui se rendra à la Galerie du Rift.

GINETTE HALLÉ, LA SARRE

«  On essaie d’étendre le festival. Après tout, c’est le Festival des Guitares en Abitibi-Témiscamingue, alors on fait en sorte de la faire rayonner en région. C’est pourquoi on est contents d’avoir Justin St-Pierre et Bellflower au Témiscamingue et Kawandak qui sera présent au Café ELKOZA de Macamic. »

Les guitares au Salon du livre En 2016, le FGMAT avait noué des liens avec le Festival des contes et légendes. Cette année, c’est avec le Salon du livre que les guitares ont accordé leurs cordes. GUYLAINE MAGNY, AMOS

« Pour moi, c’est important de collaborer avec d’autres gens qui travaillent fort aussi de leur côté et profiter de cette belle convergence-là », résume M. Royal. Les musiciens de Kawandak, Normand Guilbeault, Sylvain Provost et Claude Lavergne, notamment, viendront accompagner l’auteure Dominique Demers, entre autres, dans une formule de lecture littéraire sur un accompagnement musical. « Laurence Jalbert et Paul Daraîche seront aussi en région pour le Salon du livre parce qu’ils lancent leurs livres, alors en collaboration avec le Cabaret de la dernière chance, ils seront en spectacle le samedi soir », ajoute M. Royal. Ce « programme double » permet de maximiser la venue d’artistes en région. « On est chanceux d’avoir en Abitibi un évènement qui peut présenter des spectacles de cette qualité-là et de cette envergure-là… et c’est chez vous », conclut le président. L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 27


13

e

FESTIVAL DES

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

ROUYN-NORANDA

GUITARES 27 MAI 03 JUIN AU

DU MONDE

SAMEDI - 27 MAI

2017

PRÉSENTATEUR OFFICIEL

PROGRAMMATION PRINCIPALE MERCREDI - 31 MAI

20 H

18 H

ERIC JOHNSON

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN

VENDREDI - 2 JUIN 17 H

JUSTIN ST-PIERRE

BELLFLOWER

SCÈNE HYDRO-QUÉBEC / AGA

SCÈNE AGNICO EAGLE / PTVN

PRÉSENTÉ PAR :

PRÉSENTÉ PAR :

PRÉSENTÉ PAR :

70 $*

34 $*

30 $*

20 H

19 H

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN

SCÈNE HYDRO-QUÉBEC / AGA

DIMANCHE - 28 MAI KAWANDAK

PRÉSENTÉ PAR :

PRÉSENTÉ PAR :

38 $*

46 $*

SCÈNE AGNICO EAGLE / PTVN

JEUDI - 1er JUIN

PRÉSENTÉ PAR :

30 $*

20 H

21 H

ANA POPOVIC

17 H

JOHN PIZZARELLI

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN PRÉSENTÉ PAR :

54 $*

SCÈNE AGNICO EAGLE / PTVN 30 $*

LUNDI - 29 MAI

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN PRÉSENTÉ PAR :

ILAM PRÉSENTÉ PAR :

54 $*

Chaîne exclusive à Cablevision

SAMEDI - 3 JUIN 17 H

19 H

PAUL DESLAURIERS BAND

QUATUOR DE GUITARES DU CANADA

18 H

WILLY RIOS

SCÈNE AGNICO EAGLE / PTVN PRÉSENTÉ PAR :

35 $*

SCÈNE HYDRO-QUÉBEC / AGA

SCÈNE AGNICO EAGLE / PTVN

PRÉSENTÉ PAR :

38 $*

PRÉSENTÉ PAR :

30 $*

19 H

RAY BONNEVILLE TRIO

21 H

20 H

JAKE SHIMABUKURO

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN PRÉSENTÉ PAR

SCÈNE HYDRO-QUÉBEC / AGA

PAVLO & BAND avec invité spécial : REMIGIO PEREIRA

PRÉSENTÉ PAR :

38 $*

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN

21 H

PRÉSENTÉ PAR :

50 $*

55 $*

MARDI - 30 MAI 20 H

PREMIER CIEL: L’heptade L’héritage musical d’Harmonium

DOYLE DYKES

KIM MITCHELL

18 H

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN

ADONIS PUENTES & THE VOICE OF CUBA ORCHESTRA

FGMAT.COM

37, 7e Rue, Rouyn-Noranda T 819.797.8288 Sans frais - 1.877.997.8288

SCÈNE GOLDCORP — ÉLÉONORE / CDCRN PRÉSENTÉ PAR :

46 $*

*LE PRIX DU BILLET INCLUT LES TAXES ET LES FRAIS DE SERVICE

PRÉSENTÉ PAR :

50 $*

VENDREDI - 26 MAI 20 H

LES EXCENTRIQUES DIABLE ROND 20 $

22 H

MESS AROUND

CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE 5 $ (à la porte)

LES SORTIES DU FESVITAL SAMEDI - 27 MAI 18 H

KAWANDAK

CAFÉ ELKOZA (SOUPER-SPECTACLE) 45 $ sur réservation (819) 782-2800

22 H

LAURENCE JALBERT, PAUL DARAÎCHE ACCOMPAGNÉS D’YVES SAVARD

CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE (une collaboration avec le Cabaret de la dernière chance et le Salon du Livre de l’Abitibi-Témiscamingue) 25$

DO MAJEUR

28 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

SAMEDI - 3 JUIN PROGRAMME DOUBLE 17 H

JUSTIN ST-PIERRE & CHEZ EUGÈNE

20 H

BELLFLOWER GALERIE DU RIFT

PRÉSENTÉ PAR : CHAMBRE DE COMMERCE TÉMIS-ACCORD

30$

POUR LES 2 SPECTACLES

21 H 30

LES BRÛLOTS DIABLE ROND GRATUIT


MUSIQUE L’Ensemble vocal Florilège repart en tournée

TOUR DE CHANT Yves Prévost

Fidèle à sa tradition, l’Ensemble vocal Florilège reprend la route ce printemps pour se produire à Notre-Dame-du-Nord, à Amos et à Rouyn-Noranda. Exceptionnellement, c’est à Pont-Rouge que la tournée se terminera pour célébrer le 150e anniversaire de cette ville. En Abitibi et au Témiscamingue, l’Ensemble vocal sera accompagné d’artistes bien connus en région, soit la violoniste Louise Arpin, la clarinettiste Annie Boudreau, le contrebassiste Olivier Pitre et les pianistes Claire Murphy et Réjean Laplante. La présence de Claire Murphy est un beau retour pour l’Ensemble vocal, puisqu’elle fut la première pianiste à avoir accompagné Florilège lors de sa formation. La première partie du programme sera composée de pièces pour soprano, clarinette et piano, soit une suite de lieder de Spohr, un lied de Kalliwoda ainsi que Le pâtre sur le rocher de Franz Schubert. En seconde partie, la chorale chantera le Gloria de Vivaldi et la Messe no 2 en sol majeur de Schubert. Cette seconde partie, présentée en janvier à Malartic et à Rouyn-Noranda, a bénéficié de mois supplémentaires de répétition qui permettront d’en présenter une version perfectionnée. Le concert présenté à Pont-Rouge sera différent dans sa première partie, où Claire Boudreau et Louis-Antoine Laroche interprèteront des œuvres de Johann Strauss (Le beau Danube bleu), de Gabriel Fauré (Les berceaux), de Schumann (Stille Tränen), d’Offenbach (Griserie), de Richard Strauss (Mon cher Marquis), d’O’Brien (Les Belles-Mères) et de Saint-Saëns (Pastorale). Fait particulièrement notable, la pièce Au vieux moulin, d’Eliza Lavallée, sera également présentée. Il faut savoir que le directeur musical de l’Ensemble vocal Florilège, Louis-Antoine Laroche, est natif de Pont-Rouge et qu’Eliza Lavallée est sa mère. « Le vieux moulin, explique-t-il, était le moulin à grain qu’utilisaient les gens de Neuville et qui est maintenant une salle de spectacles. Pour s’y rendre, il fallait traverser un pont, de couleur rouge, celui qui a donné son nom à la ville de Pont-Rouge. Produire cette chanson est

donc parfaitement approprié pour les 150 ans de la ville. » Il est à souligner qu’Eliza Lavallée est également celle qui avait composé la chanson thème du 125e anniversaire de Pont-Rouge, ce qui permet de maintenir une belle continuité pour les festivités de cette ville. Passionnés de musique, les membres de l’Ensemble travaillent leurs pièces afin d’y retrouver toutes les nuances et les effets des chants dans leur contexte original. « Par exemple, explique M. Laroche, la musique baroque ne devrait pas contenir de vibrato, ce qui permet d’en apprécier les dissonances. La musique de Schubert, au contraire, va en contenir. » Un travail de recherche est donc nécessaire pour donner le ton juste à chaque pièce. Les dates des représentations de l’Ensemble vocal Florilège sont affichées en page 31, dans le Calendrier culturel. Des places sont toujours disponibles au sein du groupe qui compte 18 choristes, particulièrement chez les ténors et les basses. C’est une invitation aux passionnés.

L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 29


MA RÉGION, j’EN MANGE

Madeleines au miel biologique Grande Ourse Chef Régis Henlin – Les Becs Sucrés-Salés de Val-d’Or

Recette pour 10 personnes

Ingrédients 2 œufs 120 g (1/2 tasse) sucre 5 ml (1 c. à thé) miel biologique Grande Ourse 5 ml (1 c. à thé) eau de fleur d’oranger 5 ml (1 c. à thé) vanille liquide 120 g (1/2 tasse) farine 10 g (2 c. à thé) levure chimique (poudre à pâte) 120 g (1/2 tasse) beurre doux fondu

Préparation Incorporer la farine tamisée et la levure chimique au mélange. Laisser reposer la préparation une heure à température ambiante. Ajouter le beurre fondu et mélanger pour obtenir une pâte bien lisse. Beurrer et fariner les moules à madeleines.

Régis Henlin

Blanchir le mélange d’œufs, de sucre, de miel, d’eau de fleur d’oranger et de vanille.

Ah… le miel! Qu’il est agréable de se faire du bien tout en succombant au péché de gourmandise!

Remplir les moules au 2/3 avec la pâte, idéalement avec une poche à pâtisserie. Cuire au four à 200 °C (400 °F) pendant 8 à 10 minutes.

30 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

Cet aliment, source de vitalité, possède de nombreuses vertus reconnues depuis longtemps.


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CALENDRIER CULTUREL MAI 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

Musique L’Harmonie « Le Vent de l’Or » 2 mai, 17 h 30 Service culturel de Val-d’Or Ensemble vocal Florilège : tournée du printemps 6 mai, 19 h 30 Église Notre-Dame-du-Nord 7 mai, 19 h 30 Palais des Arts (Amos) 12 mai, 19 h 30 École d’Iberville (RN) Alain Morisod et Sweet People 2 mai, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 3 mai, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or Véronique Trudel 5 mai, 19 h 30 Scène Paramount (RN) Aut’Chose 6 mai, 20 h Scène Évolu-son (RN) Hommage à System of a Down 12 mai, 21 h Scène Évolu-son (RN) Hommage à Pink Floyd BLEU : Pantone 306 U 13 mai, 21 h Scène Évolu-son (RN) Matt Holubowski 16 mai, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 17 mai, 20 h Le Rift (VM) 18 mai, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or Richard Séguin 16 mai, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 17 mai, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 18 mai, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) Midi-Musique au Conservatoire 19 mai, 12 h 10 Conservatoire de musique (VD) Marc Déry 19 mai, 22 h Resto-Bar La Relève (LS) 20 mai, 21 h Pub Chez Gibb (RN)

Der Rosenkavalier - Richard Strauss 27 mai, 12 h Théâtre du cuivre (RN)

Petits bonheurs : Éveil à la musique 21 mai, 9 h, 10 h, 11 h Conservatoire de musique (VD)

PRELV à hauteur d’enfant 19 et 20 mai, 19 h Théâtre du cuivre (RN)

Ensemble vocal de Guigues 4 et 5 mai, 20 h Le Rift (VM)

CINÉMA

École de danse 20 mai 13 h, 19 h 30 21 mai, 14 h

Ensemble vocal Émergence 6 mai, 20 h 7 mai, 14 h 10 mai, 20 h Littérature Lancement Moridicus 12 mai, 18 h 30 Bibliothèque municipale Amos Off-Salon du livre 26 mai, 20 h Petit théâtre (RN) Festival de contes et légendes 9 au 14 mai (VD) Jeune public Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue Entre dans la danse 6 mai, 15 h GRIS : Pantone 423 U École Prelv Petits bonheurs : FIFEM en tournée 7 mai, 10 h Cinéma Capitol (VO) 19 et 20 mai, 10 h Le Rift (VM) 26 mai, 10 h Musée de la gare (Témiscaming) Petits bonheurs : Du langage au jeu 13 mai, 10 h Bibliothèque de Macamic 24 heures de Sciences 13 mai, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos Petits bonheurs : OGO 16 mai, 9 h 15 et 10 h 45 Théâtre du Rift (VM) 22 mai, 15 h 30 Théâtre Télébec 17 et 18 mai, 9 h 15 et 10 h 45 Agora des arts (RN) Petits bonheurs : Bébé barbouille 20 mai, 10 h Le Rift (VM)

Érotisme et le viel âge 1er mai, 19 h Théâtre du cuivre (RN) Ghost in The Shell 3 mai, 19 h 30 Le Rift (VM) HUMOUR Simon Leblanc 9 mai, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 10 et 11 mai, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or

Pour le plaisir de danser 20 mai 19 h 21 mai, 14 h Service culturel de Val-d’Or EXPOSITIONS Les fleurs animales Jusqu’au 28 mai L’Écart (RN) Fibre Networks Jusqu’au 2 juin Le Rift (VM)

Ben & Jarrod 20 mai, 19 h 30 Théâtre Meglab (Malartic)

Facet - Nicolas de Cosson Jusqu’au 4 juin Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Théâtre

Noé, matelot? The Arc of an Umbrella - Paul Walty Jusqu’au 2 juin Le Rift (VM)

Théâtre de la manufacture : Pour réussir un poulet 2 mai, 20 h Agora des Arts (RN) Gala des Intrépides 9 mai, 19 h Service culturel de Val-d’Or L’Emmerdeur : les projets de la meute 10 mai, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 11 mai, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) Danse

Ce qu’il y a derrière l’école 5 mai au 11 juin Centre d’exposition d’Amos Les échanges d’énergie Jusqu’au 4 juin Centre d’art Rotary (LS) Mobilisations 02 Jusqu’au 11 juin Centre d’exposition d’Amos Divers

Danzhé le monde 6 mai, 14 h et 19 h Théâtre du cuivre (RN)

Coalition d’aide à la diversité sexuelle 5 mai, 17 h Agora des Arts (RN)

Spect-O-art à la croisée des chemins 6 mai, 13 h 30 et 19 h 30 Théâtre Meglab (Malartic)

Athletika 7 mai, 16 h et 18 h 30 Service culture de Val-d’Or

Studio rythme et danse exposition 13 et 14 mai Théâtre du cuivre (RN)

Assemblée générale annuelle de l’Indice bohémien 27 mai, 18 h Musée d’Art (RN) (Centre d’exposition de R-N)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017 31


DU 25 AU 28 MAI 2017

ROUYN-NORANDA

ARÉNAS JACQUES-LAPERRIÈRE ET RÉJEAN-HOULE

slat.qc.ca

HORAIRE JEUDI 25 MAI // 18 H À 21 H VENDREDI 26 MAI // 13 H À 21 H SAMEDI 27 MAI // 10 H À 21 H DIMANCHE 28 MAI // 10 H À 16 H

32 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2017

TARIFS 0-17 ANS // GRATUIT ADULTE // 6 $ PASSEPORT // 15 $ ÉTUDIANT // RABAIS DE 2 $


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