MARS 2017 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 08 - NO.6

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MARS 2017 VOL 8 - NO 6

SPÉCIAL FEMMES

04 SCARO SE MET SUR LA MAP

08 ODETTE CARON, THÉÂTRE EN ZONE ÉLOIGNÉE

09 PAMELA PAPATIE,

FEMME D’ESPOIR ET D’ENGAGEMENT

11 SUZANNE DUGRÉ,

FEMME DE PAROLE, FEMME DE TÊTE

21 JOCELYNE BEAULIEU,

LA MUSIQUE AU CŒUR

ADMISSION ENCORE POSSIBLE

SESSION AUTOMNE 2017 Tous les détails sur uqat.ca/admission


ÉDITORIAL

FÉMINISME, FORCE DE RÉSISTANCE CRÉATIVE

notre belle planète. Empêcher un recul ici préserve et soutient les luttes pour la reconnaissance de ces mêmes droits ailleurs dans le monde.

SYLVIE NICOLE

Vint ensuite une vague de revendications pour la reprise du pouvoir sur notre corps. Le droit d’avoir des enfants que nous désirons lorsque nous le désirons. Le droit de sortir en sécurité et d’aimer, d’avoir une vie sexuelle libre sans la peur d’être agressée. Vivre en sécurité et sans violence. Bon, avouez, là-dessus il nous reste du chemin à faire. Ainsi, la possibilité pour chaque femme de faire ses choix, par et pour elle, devient menacée par des législations contraignantes.

Parler du féminisme est redevenu essentiel. L’arrivée de Trump à la tête des ÉtatsUnis, d’une part, et la montée de la droite, d’autre part, nous rappellent que les droits et les acquis des femmes sont encore et toujours précaires, cibles de diverses idéologies. Bien entendu, il y en a qui, comme moi, n’ont jamais vraiment arrêté de voir dans le féminisme une force de résistance créative. Les derniers mois ont stimulé la fibre de vigilance, et les femmes sont au premier rang pour sonner l’alarme lors de possibles dérives. Les manifestations qui se sont déroulées dans les villes aux États-Unis ainsi qu’ailleurs dans le monde témoignent de la nécessité et de la vitalité du mouvement des femmes. Cet éditorial se veut une occasion pour souligner les 25 ans du Centre EntresFemmes de Rouyn-Noranda. Une occasion pour déboulonner quelques mythes et préjugés, le temps de bien ancrer nos pieds dans le sol, de se redresser le dos, les épaules, et dire calmement en souriant : «Je suis féministe.» Je suis féministe. Je fais partie d’un large mouvement où la diversité tant des appartenances que des visions est considérée comme une force précieuse qui permet à l’humanité d’évoluer. Dans un premier temps, le féminisme a permis de combattre des inégalités, ce qui a mené à des changements de première importance : avoir le droit de vote, être considérée comme une personne, pouvoir avoir son propre compte de banque et avoir le droit de s’instruire. Si nous tenons cette égalité en droit pour acquise ici, au Canada, n’oublions pas que ce n’est pas le cas partout sur

Toutefois, il faut reconnaitre l’ampleur du chemin parcouru grâce à l’engagement et à la détermination des femmes durant les dernières décennies. Le féminisme s’est enrichi de l’apport de multiples mouvements. Tenir compte des revenus et des privilèges reliés au statut économique devenait partie intégrante des préoccupations féministes. La Marche Du pain et des roses est un bel exemple d’une analyse qui élargit sa portée. Dans les syndicats, les mouvements sociaux ont veillé à ce que l’égalité aille de pair avec l’équité. Salariale, entre autres. Dans la foulée des manifestations pour les droits civiques, les féministes afro-américaines ont pointé les privilèges des féministes blanches. Les prises de conscience des discriminations culturelles et raciales se font un chemin dans les enjeux de libération. Les lesbiennes ont explicité les contraintes de l’hétérosexualité. Ainsi, l’analyse féministe de l’oppression des femmes a élargi son spectre à l’analyse de l’idéologie patriarcale qui confine les hommes et les femmes à des stéréotypes de genres.

fut de couper les fonds aux organismes de coopération internationale qui faisaient du planning familial l’une de leurs priorités. Il importe également de savoir que ces mêmes organisations ont une vocation éducative importante. Je ne compte plus les fois où j’ai dû défendre la pertinence du mouvement féministe, même avec des personnes progressistes qui considèrent que l’égalité et l’équité sont acquises. Plutôt que de voir les lieux de convergence et de luttes communes, on critique les quelques espaces où les femmes affirment le besoin de se rencontrer sur cette simple base. La question de la non-mixité devient une façon de pointer la discrimination que les hommes rencontrent dans le mouvement des femmes. On en oublie combien de lieux communs nous partageons. La reconnaissance des privilèges peut nous motiver à faire en sorte que nos semblables aient accès aux mêmes droits. Il y a quelque chose de magique dans le partage : ça ne nous enlève rien. Le Centre Entre-Femmes est un bel exemple de cette réussite. Depuis les 25 dernières années, le Centre a actualisé son implication auprès de nombreux groupes sociaux, travaillant ainsi au développement de la solidarité et de changements sociaux. Engagées dans la mouvance communautaire, les actions du Centre Entre-Femmes se déclinent sous diverses formes : de l’action directe en passant par le travail d’éducation et de conscientisation ainsi que par l’écoute et le soutien. Un travail qui transforme le JE en NOUS. Un engagement à rendre politique ce qui restait derrière les portes closes.

Malgré tout ce travail d’ouverture et d’inclusion, le féminisme demeure une cible facile aujourd’hui. Une des premières mesures des républicains de Trump et des conservateurs de Harper

Oui, je suis féministe et ce qui me réjouit, c’est de pouvoir l’affirmer avec d’autres. Nous sommes féministes. Et pour paraphraser Hélène Pedneault, nous sommes plusieurs dans la salle! (Référence aux chroniques inspirantes que cette dernière a publiées dans la revue La vie en rose.)

EN COUVERTURE

SOMMAIRE

CHRONIQUES

PHOTO : ARIANE OUELLET

LITTÉRATURE 3, 11 MÉTIERS D’ART 4 ARTS VISUELS 6 DANSE 6 FEMMES 5, 7, 10, 13 THÉÂTRE 8 POLITIQUE 9 MUSIQUE 21 CALENDRIER 23

L’ANACHRONIQUE 4 TÊTE CHERCHEUSE 5 BÉDÉ 5 MÉDIAS ET SOCIÉTÉ 12 RÉGION INTELLIGENTE 14 ENVIRONNEMENT 15 PREMIÈRES NATIONS 16 TRAVAILLEURS DE L’OMBRE 17 UN IMMIGRANT NOUS REGARDE 18 CULTURAT 19 MA RÉGION J’EN MANGE 19 POSTE D’ÉCOUTE 22

MARGOT LEMIRE. MARGOT A NOMMÉ NOTRE TERRITOIRE COMME PERSONNE, CELUI QU’ON HABITE, CELUI QU’ON IMAGINE, CELUI QU’ON RÊVE. ELLE A CONTRIBUÉ À FORGER NOTRE GÉOGRAPHIE INTÉRIEURE, QUI A PRIS FORME À FORCE DE MOTS, FORTS COMME DES IMAGES, BEAUX COMME DES AMOURS, VRAIS COMME UN MIROIR.

2 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ JOURNALISTES-COLLABORATEURS Rym Bellouti, Amélie Brassard, France Caouette, Jean-Guy Côté, Bruno Crépeault, Stéphanie Fortin, Stéphanie Girard-Côté, Netta Gorman, Pierre Labrèche, France Laliberté, Jessica Lesage, Émilise Lessard Therrien, Madeleine Lévesque, Lise Millette, Les Princesses Hot-Dog, Ariane Ouellet et Caroline Saucier ÉDITORIALISTE INVITÉE Sylvie Nicole CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Michel Desfossés, Chef Brigitte Gagné, Manon Gervais-Dessureault, Virgil Héroux Laferté, Philippe Marquis, Roger Pelerin, Dominic Ruel et Louis-Paul Willis ___________________________________ CORRECTEURS Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Suzanne Ménard et Evelyne Papillon ___________________________________ COLLABORATEUR DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue) Geneviève Béland (Val-d’Or) Christine Brézina (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) Véronique Filion (Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVE Milène Poirier RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org COORDINATION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel (président), Mathieu Ouellet (vice-président), Gaétan Petit (trésorier), Véronique Gagné (secrétaire), Julie Mailloux, Tonia Dominique et Fednel Alexandre ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

NOUVEAU RECUEIL AUX ÉDITIONS DU QUARTZ

MARGOT LEMIRE LA SEMEUSE DE PERLES PIERRE LABRÈCHE

Je dois vous dire d’avance que je ne suis pas objectif! Que j’espérais ce livre comme on espère la visite d’une amie qu’on n’a pas vue depuis un bout de temps. Tout en sachant que cette amie va nous chavirer, nous émouvoir, nous faire rire, nous parler de la vie et de la mort et de tous les chemins qui nous traversent et nous enchantent… Que j’espérais ce livre parce que depuis plus de trente ans, les mots de Margot Lemire disent mon pays à travers ses gens et sa géographie dans une poésie toute en humanité, en tendresse et en justesse. Sans complaisance, mais avec amour et amitié, la poète nous transporte dans la vie… la sienne et celle des gens autour. La semeuse de perles est divisé en trois parties. La première est de nature autobiographique. C’est ainsi que Margot Lemire nous conte en poésie des bouts de ce qu’elle a vécu, de son enfance à aujourd’hui. Sa parole douce se souvient des évènements, des joies et des tristesses. Et elle nous parle aussi avec ses mots vibrants de ceux et celles qu’elle aime, de près ou de loin : Moi sa petite fille J’écoutais recueillie la langue de grand-père C’est de lui que me vient la parole En lisant les histoires cachées Sous sa musique J’ai aussi appris à lire les miennes Celles que je dissimule sous mes propres mots J’ai appris à lire les vôtres Les histoires tenues à l’étroit dans vos sourires doux… La seconde partie du livre nous donne des poèmes, autant de bijoux de réflexions sur tout ce qui nous habite, nous autres, les humains qu’elle aime tant. Ce sont l’amour, la mort, le temps qui passe trop vite ou pas assez que ses poèmes nous donnent à vivre et à rêver… La poésie est ici un condensé d’humanité dans les mots du quotidien : Je suis cette ourse qui rêve Et qui demande Viens près de mon cœur Que je te raconte mon amour mon amour Qui n’a pas connu l’hiver en Abitibi Ne peut connaître le feu Finalement, la troisième partie nous présente des textes liés au territoire. En contes, en hommages ou en écrits divers, Margot Lemire nous parle de notre milieu de vie. C’est une fort belle idée d’en publier quelques-uns, car il y a ici des textes magnifiques qui n’ont pas été assez entendus. Sa plume, toujours poétique, vient dessiner des images touchantes et vraies de l’Abitibi-Témiscamingue. Sa parole est ici enluminée de mots qui résonnent pour nous dire ce village, ce territoire, ce pays où nous vivons. Je suis séduit! Les perles de Margot Lemire m’ont donné des larmes, de la fierté, de l’amour… un supplément d’âme! Pour moi, ce livre est plus qu’un trésor à partager, c’est une inspiration à vivre à travers ces mots qui continuent à tisser des liens et à tricoter une couverture une maille à l’endroit, une maille à l’envers… pour se tenir bien au chaud, se regarder dans les yeux, se dire qu’on s’aime et éclater d’un grand rire!

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L’ANACHRONIQUE

MÉTIERS D’ART

MIROIR ET PRISME

CAROLINE ARBOUR, LA VOIX DE L’ABITIBI

PHILIPPE MARQUIS JESSICA LESAGE

Un conseil municipal est réuni le lundi 30 janvier 2017 en soirée. Le drapeau de la Ville est en berne : un massacre a eu lieu, la veille, à Québec. Le choc que cette tuerie a provoqué retentit partout, de toutes sortes de façons, dans tous les esprits. Une atrocité semblable s’est passée ici… Les membres du conseil observent une minute de silence et adoptent une résolution adressant leurs condoléances aux familles des victimes. C’est ce qu’ils ont cru pouvoir faire de mieux ce soir-là.

C’est une ancienne histoire d’amour qui a transporté, ou attiré, Caroline Arbour, joaillère, en Abitibi-Témiscamingue. Son coup de foudre s’est étendu jusqu’aux épinettes et depuis, cette grande créatrice habite Amos.

Mais le hasard fait en sorte qu’à cette même séance, une modification est apportée à un règlement de zonage. Ce genre de texte se doit d’être toujours très précis. Le changement ajoute le mot mosquée au libellé qui nomme toutes les institutions « dont l’activité principale est reliée à l’enseignement général, personnel ou professionnel, des services de nature communautaire, religieuse, culturelle et patrimoniale ». C’est aussi banal que de joindre le terme végétarien pour parler des établissements de restauration. Le lendemain, La Frontière relate le règlement modifié dans un court article sur le Web. Et l’agressivité se déchaine! Des commentaires racistes émergent à la suite du petit reportage. Des propos tels que le personnel du journal passe une partie de la journée à les effacer : « Qui continu à faire rentrer des immigrants c’est ça que ça donne gang de cave! [sic] » et : « On fera un feu de la SaintJean avec la mosquée de Rouyn-Noranda » ou encore : « Ça va finir en fusillade ici aussi le monde est cave!! [sic] » Voilà à quoi cela a ressemblé. J’insiste pour que nous nous regardions dans le miroir. Ces mots ne viennent pas de Québec, chef-lieu des radios poubelles. Ils ont été écrits par des habitants d’une région qui se targue d’être accueillante, souriante et ouverte sur le monde. Leurs auteurs n’ont pas le prétexte facile d’une crise économique ou de la présence d’un parti d’extrême droite organisé comme il en existe ailleurs. Pire, notre région n’aurait jamais pu se bâtir ainsi sans immigration! Est-ce l’influence malsaine du nouveau président américain? Est-ce l’ignorance, la peur de l’autre ou le fanatisme exposé sans gêne sur les réseaux sociaux? Je ne saurais le dire. Nous ne sommes cependant pas tout à fait aussi beaux et bons qu’on le prétend dans nos publicités touristiques. Faire semblant que la haine raciale n’est pas vivante ici et que tout va pour le mieux ne pourra que la laisser se propager. Que faire alors? Nous ouvrir les yeux. Ensuite, nous lever pour voir les gens et leur parler. Questionner tous ceux qui osent dire que nous sommes « envahis ». Pas juste sur Facebook, mais aussi dans la rue, pour vrai! Leur permettre, même pour quelques instants, de comprendre que l’autre peut être apprécié sous un autre prisme, un autre spectre, plus coloré et bienfaiteur, c’est déjà ça...

L’aventure peut commencer par une simple idée To

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4 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017

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Faire voir nos couleurs fièrement, les montrer en public dans tous leurs éclats pour éblouir la peur de la différence. Pour surtout empêcher ce mal de s’étendre, car il est là.

LAURIE GODIN RHEAULT

Derrière sa carapace personnelle, Caroline Arbour a développé son rêve et a fondé sa propre compagnie de bijoux, Scaro, en 1999. C’est en 2003 qu’elle a pu vivre de sa passion à temps plein. Les scarabées qu’elle dessinait à l’école ont pris leur envol et sont devenus une véritable marque de commerce pour elle : Le scarabée est un symbole fort pour moi. Comme lui, j’ai souvent mis une carapace pour ne pas être trop vulnérable en société en tant qu’artiste. C’est mon armure et comme lui, j’ouvre parfois mes ailes, je suis maladroite et bruyante. Maintenant, le scarabée me sert davantage à voler qu’à me protéger. Son entreprise Scaro étant maintenant bien établie, la joaillère exprime son amour des insectes par différentes collections. L’incontournable scarabée demeure, mais décliné en plusieurs collections : Dentelle, Bois, Ethnique et Métal. Elle travaille des matériaux inspirés des forêts abitibiennes, des hommes « qui ont la couenne dure en Abitibi » et des industries de la région pour créer bagues, colliers, pendentifs et boucles d’oreille. Une fois nourrie d’images, elle déploie ses ailes dans son atelier pour perfectionner son art. Scaro poursuit son envol en 2017 en signant une collaboration avec la populaire émission de télévision La Voix, diffusée sur les ondes de TVA pour une cinquième saison. Ne vous surprenez pas si vous voyez Isabelle Boulay, Pierre Lapointe, Marc Dupré et même Éric Lapointe, qui lui-même lançait une collection de bijoux avec Caroline Néron, porter du Scaro! « On donne des cadeaux à tous les artistes invités, les animateurs, juges et mentors », explique l’artisane et femme d’affaires. Cette commandite ajoute certainement à la notoriété de la joaillère qui se taille une place de choix dans un marché compétitif. Il faut dire qu’avec la publicité Quintessence, Caroline Arbour projette maintenant une image puissante, assez pour s’imposer de manière éclatante. Avec une structure d’entreprise stable, l’artiste aspire à ouvrir de nouvelles portes pour la prochaine année et à avoir davantage de points de vente : « Un trip comme Quintessence, qui par exemple passe au cinéma, j’en ai d’autres! Je ne veux pas arrêter. J’ai un modèle en tête et c’est Chanel! » Si le conte La Cigale et la Fourmi vous dit quelque chose, Caroline Arbour représente à mes yeux une magnifique bestiole qui, comme la fourmi, peut maintenant récolter le fruit de son travail, qu’elle fait avec passion et discipline depuis plusieurs années. Le scarabée étant une figure d’immortalité dans la mythologie égyptienne, je crois qu’elle a le secret de la vie éternelle, soit de vivre à travers ses œuvres, ses bijoux, qui seront transmis de génération en génération. SCARO.CA


TÊTE CHERCHEUSE

SPÉCIAL FEMMES Atelier de réflexion au Centre de Femmes du Témiscamingue

NOUS, LES FEMMES QU’ON NE SAIT PAS VOIR

MANICHÉISME DOMINIC RUEL

STÉPHANIE GIRARD-CÔTÉ

COURTOISIE

Cet atelier est un projet d’art communautaire qui propose une façon de réfléchir autrement à notre processus de vieillissement. Nous voulons nous déprogrammer des images très négatives et stéréotypées que la société nous impose et que nous avons intériorisées bien malgré nous. Nous voulons prendre le temps d’explorer le plus intimement et le plus honnêtement possible ce que vieillir nous fait vivre.

Qui suis-je quand j’enlève mon corset, le corset des images qu’on tente de m’imposer et qui ne me ressemble en rien, qui m’empêche de respirer? Quelles sont mes peurs, mes joies, mes pertes, mes découvertes? Et si je me donne le droit d’être, de vivre pleinement, peu importe mon âge, en embrassant ce qu’il y a de particulier à cette étape de ma vie, qu’est-ce que je trouve de l’autre côté du miroir? Cet atelier permet de réfléchir autrement, de m’impliquer dans la réflexion, de me laisser surprendre, de sortir du ronron des opinions toutes faites et souvent non examinées. Cela me met en relation intime avec moi-même, avec mon histoire personnelle, relationnelle, avec mon propre processus de vieillissement. Nous allons découvrir ensemble d’autres façons de sentir, de ressentir et de voir. Renaissance à mes couleurs – témoignage d’une participante aux ateliers : Après avoir côtoyé pendant plus de six mois la maladie, mes couleurs se sont éteintes : joie de vivre, enthousiasme, expressions, etc. J’ai aussi abandonné certaines activités, principalement celle de me rendre au Centre de Femmes du Témiscamingue, ce qui me permettait de rencontrer des amies et de nouvelles participantes, puis d’échanger avec elles. À chaque rencontre, une activité est organisée. Nous avons à créer une œuvre d’art en exprimant nos émotions selon notre état d’âme du jour. Devant l’insistance de mon amie, je me présente à nouveau à ces rencontres et j’accepte de participer à l’atelier. La technique de base est l’encre de Chine de plusieurs couleurs. J’ai réalisé quelques croquis abstraits. Quelle surprise de constater le résultat de mes pièces après avoir appliqué les couleurs sur un canevas! En cherchant le thème à donner à mon œuvre, j’ai découvert que je venais de renaitre à mes couleurs pour enrayer la période si sombre vécue ces six derniers mois. Je considère que cette expérience créative et colorée a provoqué une explosion dans mon subconscient et a eu un effet bénéfique sur mon rétablissement : joie de vivre, émotions, intérêts sont revenus.

J’écrivais en octobre dernier que j’adorais les conversations franches, sans entrave ni raccourci. En novembre, j’y allais d’une chronique sur les hommes qu’il fallait aider, comme on aide les femmes, ce qui m’a valu quelques réactions offusquées de lectrices. Et l’idée m’est venue : écrire ce mois-ci sur la difficulté de débattre d’un sujet sainement, aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux et de l’anonymat. Notre problème? Le manichéisme. Nous nous plaçons de plus en plus dans des camps opposés, faisant disparaitre de nos propos une ouverture à l’autre, à ses idées, une certaine humilité. On se divise et on s’engueule. Le manichéisme, c’est simplifier les rapports au monde, c’est tout ramener à une simple lutte entre le bien et le mal, comme dans les contes de fées. Souvenez-vous des propos de George W. Bush au lendemain du 11 septembre 2001 : « Vous êtes avec nous ou vous êtes avec les terroristes! » C’est court, sans entredeux, mais rassurant, ça évite une réflexion plus longue, qui peut devenir troublante. C’est le ciel ou l’enfer, le côté clair ou obscur de la Force, c’est noir ou blanc. Les nuances de gris, c’est bon pour les sadomasochistes. Jacques Grand’Maison, prêtre et sociologue à l’UQAM décédé en novembre 2016, a écrit une brique là-dessus. Je n’ai pas tout lu, mais c’est lourd, vrai et actuel : « L’esprit manichéen transforme toute distinction en opposition et ramène la complexité du réel à deux termes qui s’excluent. Il a envahi la religion, la culture, la morale et la politique. » Nous en sommes là. Partout, sur tout sujet, la tendance est à se diviser, à se camper sur nos positions, à multiplier bien souvent les insultes ou les arguments simplistes. Fédéralistes et indépendantistes, gauche ou droite, Montréal ou Québec, grands centres et régions, allochtones et autochtones, religieux et laïcs, féministes et masculinistes. Voici un texte savoureux d’Étienne Boudou-Laforce, chroniqueur au Huffington Post. Il y parle de notre difficulté à débattre de nos idées, justement. Il trouve les mots : « Il ne suffit que d’une idée, de quelques syllabes de travers, et hop. Rapidement, on colle à l’Autre une étiquette. Tout le monde est alors en sécurité dans son petit clocher idéologique, dans son communautarisme. Et on en vient à freiner toute possibilité de discussion et de confrontation d’idées, s’en remettant à marginaliser l’Autre, celui qui ne parlerait pas exactement dans nos termes à nous. » Tout est dit. Voilà le danger pour la suite des choses, alors que les problèmes et les défis auxquels nous faisons face se complexifient : environnement, globalisation, inégalités sociales, immigration, islam, cohésion sociale. Il faudra discuter de tout ça, entre nous, un jour ou l’autre, écouter, comprendre l’autre même si on est en désaccord. Le débat est le prix à payer pour avancer. Un Québec divisé n’aura rien de paisible ni même rien de démocratique.

L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 5


DANSE

ART VISUELS

Marie-Laure Aubin

Francine Marcotte

UNE FEMME QUI DANSE... POUR ADOUCIR LE MONDE

ARTISTE MULTIDISCIPLINAIRE ET PASSEUSE D’ART

RYM BELLOUTI

STÉPHANIE FORTIN

Marie-Laure Aubin est une danseuse professionnelle spécialisée en danse contemporaine. Originaire de Val-d’Or, elle y enseigne la danse depuis 2004, au sein de l’école privée qui l’a initiée au 5e art pendant sa jeunesse. Après avoir reçu à cette école les enseignements en ballet jazz de Diane Riopel, elle est admise à l’université. À Montréal, son bac en poche, Marie-Laure ne pensait pas revenir s’établir en Abitibi. Mais la région a su la reconquérir avec ses perspectives d’emploi, tandis que la métropole lui causait trop de stress à son gout. C’était une bonne recrue. Deux ans plus tard, Marie-Laure crée, avec la danseuse Katherine Lessard, le Festival Art’Danse, le seul dédié à la danse en Abitibi-Témiscamingue.

Dès l’enfance, Francine Marcotte se démarque par sa nature artistique, mais ce n’est qu’à dix-sept ans qu’elle entame plus singulièrement son parcours en arts. Cégep du Vieux Montréal. La ville. La liberté. L’art au quotidien. Ça l’allume. Elle continue avec un bac en arts à l’UQAM : « J’adore les études, la recherche, développer les liens, pousser la théorie dans la pratique. Prendre le temps de murir la matière. » Après le bac, elle poursuit ses études en scénographie. Puis, elle passe les auditions de l’École nationale de théâtre. Presque avec légèreté. Elle y est admise : « Comme c’est rare d’être acceptée là, je l’ai fait! »

L’évènement prépare actuellement sa 9e édition, qui se tiendra du 15 au 19 mars prochains. Marie-Laure en souligne la vocation, qui est « de favoriser le dialogue entre les régions, d’abriter l’espace-temps de riches et conviviaux échanges ». La fondatrice et administratrice du festival pense que dans un tel contexte, l’esprit compétitif ne devrait pas avoir de place. C’est avec une certaine désolation qu’elle relate comment les concours ont été intégrés au programme afin de séduire une génération qui serait plus attirée par la concurrence. Marie-Laure, à l’approche de ses 40 ans, mère de trois enfants, sent son corps plus prêt que jamais à l’interprétation de la danse. « Il est à l’apogée de ce qu’il peut donner. Il a eu le temps d’intégrer la technique et de vivre des expériences artistiques, notamment grâce à la transmission des savoirs aux élèves », explique-t-elle. Dans son rôle de formatrice, elle semble fière et enjouée en parlant des jeunes, qui lui ont parfois reproché de ne pas être assez puriste en hip-hop, mais qui ont fini par s’inscrire en contemporain ou même par s’orienter vers la danse au cégep!

Après huit années d’études artistiques, elle cumule les projets sur le marché du travail. Installée à Montréal, elle se promène entre la télé et le théâtre, comme chef accessoiriste ou conceptrice de décors. Le rythme parfois effréné de l’industrie la rend nostalgique des études. Elle garde toujours un lien avec l’Abitibi-Témiscamingue, y revenant ponctuellement pour des projets avec le Théâtre de la Crique. Une dizaine d’années plus tard, le Témiscamingue la raccroche par le cœur. Six ans et cinq enfants plus tard, elle trouve le temps d’enchainer de multiples projets artistiques, de la décoration d’églises à la scénographie de sites historiques. L’enseignement des arts viendra aussi se décliner comme une vocation dans son parcours qui s’avère dès lors celui d’une pédagogue et d’une artiste affirmée.

TRANSMETTRE

COURTOISIE

Un des projets qui tiennent beaucoup à cœur à la danseuse et chorégraphe est d’enseigner son art aux personnes atteintes de déficience intellectuelle. Elle s’y replonge cette année, en partenariat avec Clair Foyer. Quoi d’autre? Marie-Laure Aubin est massothérapeute et songe à reprendre ses études en soins infirmiers. N’est-elle pas un bon exemple des liens entre les arts et l’humanisme? Au plus profond de sa motivation, cette femme qui danse prône, au cœur de la création, la rencontre authentique, « le dialogue vrai, non pas celui de Facebook ». Il s’agit du dialogue après le deuxième « ça va? », alors que le premier suscite la réponse conventionnelle. Elle parle dans son œuvre du superflu qu’elle perçoit dans le débat infini sur le rôle de l’homme et de la femme, dans la pression pour gagner 15 minutes dont on ne saura quoi faire... En créant, Marie-Laure Aubin murit et exprime sa résolution de vivre au lieu de chercher comment vivre. 6 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017

Manifestement habitée par un énorme besoin de transmettre son amour des arts, Francine est modeste, mais il n’en demeure pas moins qu’elle est la « maitre-fouine » du Rift. Ses ateliers jouissent d’une popularité inégalée. « À tous les âges, on peut outiller les gens par l’art, pour leur vie émotive », croit-elle. Elle enseigne tantôt aux enfants, tantôt aux adultes, mais aussi à des personnes vivant avec un handicap ou la maladie d’Alzheimer. Ces derniers la touchent beaucoup : « Ça ramène à l’essentiel, à l’humain en premier lieu. » Elle leur fait vivre « une expérience de l’art », les met en contact avec leur créativité, les fait passer par de nouveaux chemins : « Le but dans la pédagogie de l’art, c’est de décloisonner tout ça. L’art, c’est pour tout le monde, c’est accessible. » À travers les œuvres des enfants, c’est la liberté qu’ils s’offrent qui l’émeut : « Le plus beau musée pour s’inspirer, ce sont les enfants! »

CRÉER Attirée par plusieurs techniques, Francine se consacre notamment à la peinture et au dessin pour pousser davantage son exploration artistique. Son art figuratif nous présente des personnages comme abandonnés dans l’espace. L’émotion y est très marquée, exposant une vulnérabilité ou une perte d’innocence. On sent le théâtre pas bien loin. Tout comme la musique, alors qu’elle entend et fredonne l’air que lui révèle sa toile en peignant : « J’aime voir des parallèles entre les arts et le voyage. Ce sont des mondes en soi, des découvertes, des rencontres. Créer, c’est dur. Il faut rentrer à l’intérieur de soi. Il faut foncer. On peut vivre n’importe où et avoir une production artistique. En ville, ça peut faciliter ou alimenter la carrière artistique, mais pour la création, peu importe l’endroit, c’est en dedans. »


SPÉCIAL FEMMES

POURQUOI JE NE COMPRENDS PAS L’ANTIFÉMINISME FRANCE LALIBERTÉ, FÉMINISTE, MILITANTE, TRAVAILLEUSE AU CENTRE ENTRE-FEMMES ET TELLEMENT D’AUTRES CHOSES!

En tant que jeune féministe, je peux dire que s’afficher féministe en 2017 implique Ça me fait réaliser encore beaucoup de justifications. Ça à quel point nos acquis demande évidemment de défaire plusont fragiles quand il est sieurs mythes et préjugés, en plus de rasquestion de sortir dans la surer les gens : « Non, nous ne haïssons rue, encore en 2017. pas les hommes. Non, nous ne voulons pas la suprématie de la planète, l’équité nous suffit amplement. » Quand on observe attentivement les revendications des luttes féministes, on réalise, d’une part, que les retombées sont sociales et, d’autre part, que plusieurs luttes bénéficient à l’ensemble de la population. La lutte pour l’augmentation du salaire minimum en est un exemple. Alors, comment peut-on détester, en 50 nuances, les féministes? Comment peut-on haïr celles qui prônent un changement de structures sociales de façon pacifique? Être en désaccord, à la limite, je peux comprendre, mais nous haïr? Je ne comprends même pas que l’on puisse trouver que le féminisme est dépassé quand nos voisins du Sud ont élu un gouvernement qui méprise ouvertement les femmes, incite à la culture du viol et signe un décret limitant l’accès à l’avortement. Plus que jamais, je tiens aux militantes comme Louise Desmarais. Quand le gouvernement américain rêve d’ériger un mur pour se « protéger » des immigrants et méprise les autres cultures, que la Russie s’apprête à décriminaliser la violence conjugale, ça me rassure qu’il existe des mouvements de solidarité comme la Marche mondiale des femmes, où nous portons des revendications mondiales communes.

Une nouvelle bohémienne à la rédaction : Lise Millette Il y a toujours une raison pour faire ses valises et partir vers l’inconnu. À compter du mois de mars, l’équipe de L’Indice bohémien me confie le poste de rédactrice en chef. Prendre en main ce journal, qui porte les couleurs de cette grande région qu’est l’Abitibi-Témiscamingue, est un défi en soi, mais aussi un retour sur les traces de mes origines. Mes racines familiales sont ici et s’étendent de Macamic, où ma mère est née en 1936, jusqu’au Témiscamingue, en passant par Val-d’Or, Barraute, Taschereau, Rollet et plusieurs autres villes et villages dont les noms, aux sonorités de lointaines contrées, font sourciller mes collègues urbains de Montréal qui s’étonnent encore d’apprendre mon exil de l’autre côté de la réserve faunique La Vérendrye. Les raisons qui m’animent et les motivations qui m’habitent pour faire ce périple et plier bagage sont multiples, mais elles se résument en une seule. Seule vraie raison de tout changement, de tout risque, de tout saut vers l’avant. C’est la passion, l’amour, une envie de vivre au temps présent, loin des vrombissements de la ville et des tumultes urbains. Ainsi, bohémienne, je reviens, avec l’envie de peupler d’histoires et de récits le journal culturel du pays de mes origines.

Quand les femmes représentent 50 % de la population, qu’elles sont moins de 30 % à l’Assemblée nationale, je salue le travail et la détermination de Françoise David, qui nous a montré qu’il est possible de faire de la politique autrement. Avez-vous déjà observé la quasi-absence des réalisations importantes menées par des femmes dans les livres d’histoire? Je suis reconnaissante que Micheline Dumont nous aide à porter fièrement notre devise Je me souviens. J’aime me souvenir des luttes portées par « les vieilles féministes ». Ça me fait réaliser à quel point nos acquis sont fragiles quand il est question de sortir dans la rue, encore en 2017, pour un salaire minimum décent, pour le droit à l’avortement ou pour dénoncer la culture du viol. Parfois, la haine est causée par la peur et l’incompréhension. Il y a aussi une peur de perdre ses privilèges au profit d’une autre personne, une femme en l’occurrence, ou des préjugés à son égard qui ne sont causés que par l’ignorance. Mais ces justifications ne doivent en aucun cas légitimer des comportements rétrogrades à l’égard des femmes ni mener à des formes d’intimidation, ni au travail ni ailleurs. Malheureusement, en région comme ailleurs, l’antiféminisme existe. Pour terminer sur une note plus amusante, dites-moi franchement, de vous à moi, comment peut-on haïr celles qui ont revendiqué la libération sexuelle des femmes?

COURTOISIE

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THÉÂTRE Odette Caron, cofondatrice du Théâtre du Tandem

CONJUGUER THÉÂTRE, RURALITÉ ET QUALITÉ JEAN-GUY CÔTÉ

Odette Caron est née à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie. Elle est arrivée dans la région grâce à des amis originaires de Villebois avec qui elle étudiait à Sainte-Thérèse. Coup de foudre pour le coin, elle s’installe à 21 ans au Témiscamingue. Elle y vit le retour à la terre, joint une commune à Laverlochère et y rencontre Mychel Chénier. Elle fait partie de la troupe l’Union théâtrale des jeunes témiscamiens en 1978. Un an plus tard, elle participe à la fondation du Théâtre de la Crique. Pendant 17 ans, cette compagnie professionnelle, une des premières en Abitibi-Témiscamingue avec le Théâtre de Par Chez-nous (1975) et le Théâtre de Coppe (1978), assure la présence du théâtre professionnel au Témiscamingue et instaure à Ville-Marie un théâtre d’été de haut niveau, présentant neuf créations originales. Odette Caron est membre et gestionnaire de la compagnie et en assume la direction pendant les dix dernières années.

elle parle des rôles de Manon dans Un suaire en saran wrap de Manon Lussier et de la vieille cultivatrice de tomates dans Habiter les terres de Marcelle Dubois. Personnellement, je garde un excellent souvenir de son interprétation de plusieurs autres personnages, entre autres dans Tapage nocturne, Le long de la Principale, 3 secondes et quart, Grace et Gloria à côté de Muriel Dutil, C’était avant la guerre à L’Anse-à-Gilles… Pendant 15 ans, on la retrouve régulièrement dans les pièces de théâtre d’intervention du Théâtre Parminou. Elle obtient quelques rôles secondaires à la télévision et au cinéma, travaille parallèlement à Télé-Québec pour enregistrer des capsules audios pour le ministère de l’Éducation et à l’Association québécoise des auteurs dramatiques pour compléter ses revenus. Ces diverses occupations l’amènent au début des années quatre-vingt à partager son temps entre la métropole et la région. Elle s’est réinstallée depuis trois ans à demeure à St-Bruno-de-Guigues, poursuivant sa carrière de comédienne et d’animatrice culturelle.

En 1997, le Théâtre de la Crique et le Théâtre La Poudrerie de Rouyn-Noranda se fusionnent pour former le Théâtre du Tandem. Odette Caron et moi en devenons les codirecteurs artistiques jusqu’en 2013. La nouvelle compagnie se donne comme objectifs de concentrer les forces artistiques de la région et de consolider les ressources financières pour un rayonnement plus grand du théâtre régional. Pendant 16 ans, Odette Caron contribue à définir la couleur artistique propre au Théâtre du Tandem : elle développe et dirige des projets, joue dans une quinzaine de pièces, réalise quatre tournées et participe activement à forger la réputation de la compagnie ici et à l’extérieur de la région.

CHRISTIAN LEDUC

COURTOISIE

Parallèlement à ce travail de bâtisseuse du théâtre professionnel ici en région, Odette Caron joue toujours, fidèle à sa passion première. Parmi les rôles marquants de sa carrière, elle évoque celui de Madeleine Béjart dans L’Illustre théâtre et celui de Bertha dans L’homme aux trésors, deux textes de Marie-Louise Nadeau. Au Théâtre du Tandem,

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Elle cofonde, en 1981, la Salle Augustin-Chénier à Ville-Marie, devenu aujourd’hui Le Théâtre du Rift. On la retrouve également au conseil d’administration du Conseil québécois du théâtre de 2000 à 2004 comme représentante des régions et elle est membre du conseil d’administration de l’Académie québécoise du théâtre, qui a organisé le Gala des Masques, de 2004 à 2008. Sa participation à la vie associative du milieu du théâtre québécois a contribué à la reconnaissance de la vie théâtrale de l’Abitibi-Témiscamingue dans l’ensemble du Québec. Et si le théâtre de l’AbitibiTémiscamingue jouit d’une très bonne réputation dans tout le milieu théâtral québécois et canadien, c’est en grande partie grâce à son travail constant.


POLITIQUE Vice-chef de la communauté de Lac-Simon

PAMELA PAPATIE : FEMME D’ESPOIR ET D’ENGAGEMENT

LE LEGS POLITIQUE DE FRANÇOISE DAVID FRANCE CAOUETTE

« S’il y avait plus de Françoise David, notre pays serait autrement. » - Danielle Brassard

LISE MILLETTE

À Québec pour discuter foresterie, ressources naturelles et compagnies minières, la vice-chef Pamela Papatie était bien loin de Lac-Simon lorsqu’elle s’est entretenue avec L’Indice bohémien pour partager ses rêves, mais surtout ses espoirs.

J’ai eu le privilège de croiser à maintes reprises Françoise David dans ma vie. D’abord à la CSN alors qu’elle était impliquée à la condition féminine, puis au sein d’Option citoyenne et de Québec solidaire. Entre les deux, j’ai suivi avec intérêt son travail lors des grandes marches des femmes quand elle fut présidente de la Fédération des femmes du Québec.

COURTOISIE

Entre les activités politiques et l’implication dans la communauté, il y a aussi ses deux filles, âgées de 7 et 9 ans, qu’elle élève comme maman monoparentale : « Au début, elles ne savaient pas trop ce que je faisais. Aujourd’hui, elles ont une idée plus claire. Une de mes filles m’a dit l’autre jour : “Maman, j’aime ça quand tu travailles pour les jeunes.” »

Ce dévouement pour la cause des jeunes est central dans le discours de Pamela Papatie. Il passe par l’intégration d’un cours de langue et de culture à l’école des adultes, mais aussi par un engagement affirmé envers les jeunes qui représentent une partie importante de la communauté de Lac-Simon. Sur les 1800 résidents, environ 1000 ont moins de 35 ans. Pour Pamela Papatie, les convaincre de s’impliquer, mais surtout de croire en leurs chances et en leurs rêves, est un véritable défi. « L’année 2016 n’a pas été facile. Nous avons vécu des évènements majeurs et nous sommes toujours en processus de guérison. Encore aujourd’hui, on parle beaucoup de sécurité publique, pour la communauté et pour nos policiers », a expliqué la vice-chef. Les derniers mois ont été rudes pour la communauté. Il y a un an, le 13 février 2016, le policier Thierry LeRoux, 26 ans, est décédé en service, ce drame a été suivi du suicide d’Anthony Raymond Michel, 22 ans. Une journée de commémoration s’est tenue le lundi 13 février 2017 et Pamela tenait à y assister. Toujours en 2016, en avril, un autre jeune, Sandy Tarzan Michel, âgé de 25 ans, a été abattu par un policier. Malgré les embuches et les difficultés, Pamela Papatie est persuadée « qu’un jour, ça va changer, que ça s’améliore et qu’il faut garder espoir ». Elle est aussi convaincue d’avoir fait le bon choix en se lançant en politique pour changer les choses. Pour y arriver, elle compte sur le retour aux traditions et à la culture afin d’amener les jeunes dans le chemin de la guérison. Elle mise d’ailleurs sur son propre parcours, après avoir lutté elle-même contre la dépendance pour encourager d’autres jeunes à s’en sortir : « Je me sers de ce que j’ai vécu. J’ai passé par là. Je sais que c’est un chemin que l’on doit prendre une journée à la fois. Si on va trop vite, on tombe encore plus creux. » Comme geste concret, elle tend la main aux jeunes de la communauté pour les convaincre d’intégrer le marché du travail. « On a besoin de gens en services sociaux, comme garde-chasses, comme policiers. Il faut de la relève », insiste Mme Papatie. Ne craignant ni le travail ni le découragement, la jeune élue compte aussi sur ses parents et ses grandsparents. Ce sont eux, d’ailleurs, qui l’ont encouragée à se présenter à l’élection de 2015. Sa famille est aussi son roc, son appui : « J’ai été aidée et encouragée, c’est aussi le message que je vais envoyer à mon tour : encourager les jeunes à se lancer dans un projet. » Songe-t-elle à devenir chef un jour? « C’est une bonne question », répond-elle avant d’éclater d’un rire franc. « Pour l’instant, je souhaite bien finir mon mandat, laisser des traces et faire comprendre aux gens que ce n’est ni l’âge ni le sexe qui comptent, mais la personne. »

COURTOISIE

« J’ai envie de travailler pour redonner un sentiment de confiance aux jeunes », confie la jeune élue de 34 ans, à mi-chemin de son premier mandat qui se terminera en 2019. Avant cette échéance, il y a encore une quantité impressionnante de travail à abattre et plusieurs dossiers à maitriser. « J’apprends tous les jours », confie-t-elle, insistant sur l’importance de se documenter.

D’aussi loin qu’on puisse se souvenir, Françoise a lutté contre la pauvreté et pour la justice sociale, pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et pour l’avancement de l’égalité femmes-hommes. Elle a milité pour bien d’autres choses encore : un Québec inclusif, solidaire, écologiste. Un Québec qui serait un pays libre de ses choix avec en main tous les leviers du pouvoir. Un Québec où la recherche du bien commun serait plus qu’une parole creuse.

Je me souviens d’une journée d’octobre 2000. C’était la fin de la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence à Montréal. Nous étions des milliers de femmes et d’hommes à constater que les revendications de la Marche avaient été presque ignorées par le gouvernement en place. Françoise et d’autres femmes ont parlé de fonder un parti politique féministe puisque les mouvements citoyens peinaient, seuls, à faire avancer les choses. Elle avait alors fait l’un de ses discours si clairs, si justes et si inspirants. J’ai ensuite lu ses écrits et suivi la réflexion des groupes D’abord solidaires et Option citoyenne. Elle a fait partie des gens qui m’ont convaincue qu’un parti politique qui serait présent à l’Assemblée nationale et qui viserait à prendre le pouvoir pourrait faire la différence, qu’« un autre monde est possible ». Bien que ferme dans ses convictions, cette femme intègre et civilisée a su « faire la politique autrement » en ne versant pas dans la partisanerie à outrance et dans l’irrespect de ses adversaires. Son honnêteté et son talent de communicatrice ont éveillé à la chose politique de nombreuses personnes et en ont réconcilié d’autres. En plus de tout cela, elle laisse en héritage, grâce à son importante contribution à l’émergence et au développement de Québec solidaire, une option de gauche pour ceux et celles qui espèrent une autre voie : celle d’une société plus juste, inclusive, où l’humain prime sur l’argent, où l’on fait attention à l’autre et à notre environnement et où les femmes et les hommes vivent en toute égalité. Françoise a été et continuera d’être une semeuse d’espoir. L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 9


SPÉCIAL FEMMES

LE LONG CHEMIN VERS L’ÉGALITÉ DES FEMMES EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE MADELEINE LÉVESQUE, MILITANTE DE LA PREMIÈRE HEURE.

Ce n’est pas d’hier que les femmes de la région cheminent vers l’égalité de mille-et-une façons. Il faut se rappeler… que depuis 1966, l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (l’AFEAS) travaille à sensibiliser les femmes sur le territoire du Témiscamingue, et que dès 1972, un cercle est mis sur pied à Rouyn-Noranda. Par sa mission, ce regroupement a agi comme « précurseur » à divers niveaux. Il faut se rappeler… les toutes premières rencontres à caractère féministe, en 1970, vouées à l’étude du rapport Bird sur la condition féminine au Canada, auxquelles participèrent quelque 200 femmes. Il faut se rappeler… le projet pilote qui a permis l’établissement de garderies à titre provisoire dans les cinq secteurs de la région en 1971. Il faut se rappeler… la mise sur pied de l’Association des secrétaires en 1974, qui a fait de la sensibilisation pour l’obtention de meilleures conditions de travail puisqu’aucun syndicat n’avait encore accrédité ce corps d’emploi. Il faut se rappeler… en 1975, la mise en place de Femmes et l’emploi, projet d’intégration à l’emploi pour les femmes chefs de famille à faible revenu. Il faut se rappeler… la création d’un mini centre de santé pour les femmes, en 1976, qui a fonctionné durant six mois et où 800 femmes se sont prévalues de divers services. Il faut se rappeler… la participation des femmes d’ici à la première recherche sur les femmes battues pilotée par le Conseil du statut de la femme à travers la province. Il faut se rappeler… la création, en 1970, de l’Association du Nord-Ouest pour le planning des naissances, où les femmes ont acquis une tribune pour lutter pour le droit à l’avortement. À la fin des années 1970, le groupe devint le Collectif féministe de Rouyn-Noranda pour la santé des femmes.

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COURTOISIE

Il faut se rappeler... que dans les années 1980 est arrivé le « babyboum » des groupes de femmes, d’où la naissance des maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, des centres de femmes et des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel. Il faut se rappeler… la fondation, en 1982, du Regroupement de femmes de l’AbitibiTémiscamingue, qui cumule à ce jour de nombreuses réalisations. Il faut se rappeler… les grands colloques, notamment le premier colloque québécois sur l’intervention féministe tenu à Rouyn-Noranda en 1984, qui a attiré 400 personnes, ainsi que le colloque sur l’inceste qui a permis aux femmes autochtones de la région d’ajouter leurs témoignages à ceux des femmes blanches concernant la situation qui prévalait à l’époque. Il faut se rappeler... les grandes marches des femmes auxquelles participent nombre de militantes de l’Abitibi-Témiscamingue depuis la Marche Du pain et des roses de 1995. Il faut se rappeler… il faut se rappeler... pour avoir le courage de s’opposer fermement à tout ce qui risque de menacer les acquis des femmes d’ici, si chèrement gagnés au cours des décennies.


LITTÉRATURE Suzanne Dugré

MAIS MOI JE L’AIME, ELLE GALERIE EXPOSITION

BRUNO CRÉPEAULT

Je connais pas tout le monde; du monde, y’en a juste trop.

DU 3 FÉV AU 2 AVR 2017

Mardi au vendredi | 10h à 16h Samedi et dimanche | 13h à 16h

Puis de toute façon, qu’est-ce que je lui dirais, à tout le monde? Plein d’yeux, plein de faces, de bouches, de nez (ça prend-tu un s, nez, au pluriel?) différents, semblables, pareils. Pas le temps de rencontrer tout ce beau et moins beau monde-là. Je me concentre donc — faute de temps, surtout — sur le monde que je connais déjà : ma famille et son élargissement perpétuel; les connaissances des copains de mes amis, auxquels je manifeste un intérêt très poli et très passager; mes collègues, avec leurs enfants que j’ai jamais vus mais que je saurais tout de... si je parvenais à me rappeler qu’ils existent. Ça en fait des gens. Huit-cents? Mille? Pas besoin de plus. Je suis comblé (ici, « comblé » ne signifie pas nécessairement « heureux »; « comblé » dans le sens de « c’t’assez »). Un moment donné, tu pognes 35-40 ans, t’en as tellement vu (et oublié), des gens, est-ce vraiment essentiel d’en rajouter? Qu’est-ce que monsieur Chose ou madame Truc va m’apporter de plus? Eh ben la vie, elle se met constamment au défi de te surprendre. Arrive dans la mienne Suzanne Dugré. Cartes sur table : Suzanne, je ne la connais pas tant que ça. Elle ne m’a jamais raconté son enfance; elle n’a jamais discouru en ma présence sur la sociologie et la psychologie, sujets qu’elle possède sans doute très bien; je ne sais pas quel fromage elle aime et avec quel vin. Mais moi je l’aime, elle. Tout bêtement, juste de même. S’est-on seulement vus vingt-cinq fois au grand total depuis notre première poignée de main (qui a bien vite viré aux franches accolades)? Je ne pense pas. La vie, elle te surprend, mais elle va vite, aussi. Bénévolait aux Éditions du Quartz, madame Dugré, à l’époque. Peut-être à bâtir la business de ses propres mains, sinon à s’assurer que ce que l’on y publiait était pertinent, intéressant, intelligent. Le Quartz avait eu vent que le manuscrit de mon roman dormait depuis sept ans dans un tiroir virtuel de mon ordinateur. Quelqu’un m’a convaincu de leur faire parvenir; quelqu’un m’a demandé de retravailler le texte... sous supervision. « C’est Suzanne Dugré qui sera ta réviseure. » Ta réviseure. Bon. Déjà que c’était ma première (et seule) expérience de publication — et donc de réécriture — on m’associait à une inconnue qui allait assurément slasher dans mon bel ouvrage! Ben elle tirait de l’arrière au pointage, la Dugré! Jusqu’à ce qu’on se parle, qu’on se voie pour la première fois. Rendus là, plus de pointage qui tienne. Suzanne Dugré, elle gagne.

RITUELS

CHRISTINE COMEAU | MONTRÉAL

ANNIE BOUDREAU

de gêne, d’inconfort. Tu ne la connais pas, Suzanne, mais t’as le goût. T’as hâte. Elle te gagne ensuite par son désir d’excellence, animée par ses hauts standards de qualité. Ciel qu’on a eu du fun à débattre d’une phrase de mon roman! D’un mot, d’une fichue virgule! Des négociations telles des jeux parce que souvent drôles, ou comme des chansons parce qu’aussi tendres et importantes. Et tu sais qu’elle a probablement raison, surement oui, okay Suzanne, t’as raison, maudit. Et ainsi elle rend ton œuvre meilleure, elle fait de toi quelqu’un de meilleur. Mais elle ne s’en vantera pas; elle n’en a rien à foutre en fait. La chandelle, c’est tout ce qui compte. Tant que le jeu reste sincère, réfléchi et chaleureux. Finalement, elle te gagne par son engagement, indéfectible et touchant. Engagement aux différents lancements auxquels elle a participé, aux projets multiples dans lesquels elle s’investit encore aujourd’hui. Elle a été de tous les récents Salons du livre, à dire aux curieux comment elle était fière de la réédition de Mon premier livre de lecture, titre dans la collection « Les introuvables », qu’elle a dirigée. Fière aussi de mon roman à moi... et un peu beaucoup « à nous ». Suzanne Dugré te gagne tellement. Un peu étrange que j’écrive ces mots peu de temps après l’avoir revue. Je suis passé chez elle, tard un lundi soir. C’était sa fête. Des fleurs partout. Des livres, aussi, qu’elle dévore à un rythme effréné. Ce sont les mêmes yeux qui m’ont accueilli, le même sourire. Autour d’elle s’allonge la même force gravitationnelle qu’en 2011. Je suis resté, confortable, paisible, le temps d’une belle discussion.

ÉLOISE PLAMONDON PAGÉ | QUÉBEC VITRINE PHOTO

FRAGMENTS

ALEX ALISICH

NOTRE-DAME-DU-NORD GALERIE DÉCOUVERTE

OXYMORE

CASSEY ALISICH NOTRE-DAME-DU-NORD

GALERIE DÉCOUVERTE

LES ARTISANS

ÉCOLE RDQ

NOTRE-DAME-DU-NORD

THÉÂTRE

YAN PERREAU

MER 15 MARS @20H CINÉMA

D’autres la connaissent mieux que moi. Des gens dont j’ignore l’existence (j’en connais assez!) et qui auraient probablement mieux parlé d’elle, en long et en large. Mais jamais en travers. D’autres yeux qui l’ont regardée grandir, enseigner, aimer. D’autres nez (pas de s, nez, au pluriel, hein, Suzanne?) ont humé ses parfums de jeunesse, ceux de femme, ceux de mère. Plein de bouches qui ont parlé d’elle, se sont confiées à elle, l’ont embrassée.

Elle te gagne. Tout d’abord par sa gravité. Pas la gravité dans le sens de « c’est donc sérieux »! Non, la gravité comme l’une des grandes forces de l’univers. Celle de l’attraction. Il y a un champ autour de Suzanne qui te fait s’approcher d’elle, déjà séduit, déjà conquis. Tu ne peux pas reculer, et tu ne veux pas reculer non plus. Même si elle est à peine plus grande qu’une de tes petites nièces dont t’oublies le nom, le regard qu’elle pose sur toi brille d’intelligence. Son humour toujours à « 10 », sa voix rieuse qui accueille et enveloppe... Tout ça rend caduque toute forme d’appréhension,

À TOUT POINT DE VUE, JE VAIS DE MIEUX EN MIEUX

Ils ou elles auraient raconté de grandes choses, révélé une Suzanne que je ne connais pas. Ici, ce n’est que de la mienne dont je parle; celle qui est arrivée dans ma vie, merveilleuse bombe de bonté et d’amitié. J’aimerais bien découvrir votre Suzanne. Et je parie qu’on serait pas mal d’accord, vous et moi.

- ÉCRAN LIBRE -

UN OURS ET DEUX AMANTS

DIM 12 MARS 13H30 | JEU 16 MARS 19H30

GALERIE 42, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 819.622.1362 CINÉMA THÉÂTRE 32, Ste-Anne | Ville-Marie (QC) J9V 2B7 819.629.3111 POUR DÉCOUVRIR LA NOUVELLE PROGRAMMATION DU THÉÂTRE DU RIFT, RENDEZ VOUS SUR

LERIFT.CA L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 11


MÉDIAS ET SOCIÉTÉ

LOUIS-PAUL WILLIS

Plusieurs évènements ayant marqué l’actualité des dernières années ont contribué à mettre de l’avant des discussions au sujet de la qualité de l’information qui nous parvient, ainsi que des sources de cette information. Que ce soit au sujet des évènements du printemps 2012, du débat sur la Charte de la laïcité qui a enflammé les médias socionumériques en 2013-2014 ou, plus récemment, de l’élection du président Trump, force est d’admettre que nos fils Facebook et Twitter contribuent largement à façonner nos opinions sur le monde dans lequel nous évoluons. Dans la foulée des évènements de la grande mosquée de Québec, on a, encore une fois, beaucoup abordé la place qu’occupent certaines radios d’opinion au sein du paysage médiatique de la Vieille Capitale. Quel est le dénominateur commun pouvant nous permettre de penser ces phénomènes médiatiques fort variés? Réponse : la littératie médiatique critique, une notion malheureusement peu connue et, surtout, peu enseignée. Selon la définition offerte par l’Organisation de coopération et de déve-loppement économiques (OCDE), on entend par le terme littératie « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités ». Cette définition relève de ce qu’il convient de nommer la littératie « traditionnelle ». En somme, il ne suffit pas de savoir lire et écrire : encore fautil savoir adopter une posture critique par rapport à ce que nous lisons et écrivons. Ces compétences sont d’ailleurs bien intégrées au sein du cursus scolaire québécois. Toutefois, il en va tout autrement de ce qu’il convient de nommer la littératie médiatique. Pensée par le Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA) comme « la capacité à lire, à analyser, à évaluer et à créer des médias sous diverses formes », la littératie médiatique englobe, selon le penseur américain Douglas Kellner, les compétences nécessaires « à analyser les codes et les conventions médiatiques, et à critiquer les stéréotypes et les idéologies ». Dans le paysage médiatique qui est le nôtre, où les médias visuels prédominent largement et où les médias écrits sont en voie de se réinventer, il serait crucial de voir les compétences liées à la littératie médiatique intégrées dans le cursus scolaire, et ce, afin de s’assurer d’une formation citoyenne adéquate pour les générations à venir.

Durant la récente campagne présidentielle, le président sortant Barack Obama avait moqué le candidat républicain en affirmant que « ce n’est pas cool de ne pas savoir de quoi on parle ». S’il est tentant de donner entièrement raison à Obama ici, il reste que très peu a été fait (par son administration ou par la plupart des gouvernements des pays occidentaux) pour contrer certaines tendances liées à l’absence d’une littératie médiatique convenable au sein de certaines parts de la population. Et la situation ne peut que se complexifier à l’ère des médias socionumériques, où chacun est l’architecte de son propre fil d’information. En effet, dans la théorie de la communication, il y a un consensus plutôt élargi autour de l’idée selon laquelle l’individu cherche à éviter la dissonance cognitive au profit de la consonance. Autrement formulé, l’individu aura tendance à lire de l’information qui conforte ses opinions, plutôt qu’une information qui confronte ses opinions à un autre point de vue. Cette tendance va bien entendu à l’encontre d’une littératie médiatique adéquate : si je ne confronte jamais mon opinion à d’autres qui pourraient entrer en dissonance avec la mienne, je risque de me camper dans des croyances qui ne reflètent pas nécessairement la réalité. Dans mon propre cercle socionumérique, beaucoup d’humour a émergé dans la foulée des commentaires de Kellyanne Conway, conseillère du président Trump, au sujet de ce qu’elle a nommé les « faits alternatifs ». Mais rire de tels commentaires _ carrément ahurissants, d’ailleurs _ ne fait rien pour régler une situation extrêmement problématique où il est devenu acceptable de voir des opinions érigées en faits. Il en va de même pour le débat sur le paysage radiophonique de Québec dans la foulée de l’attentat récent : plusieurs ont lié le sentiment islamophobe animant le tireur avec les propos tenus en ondes par certains animateurs. S’il est effectivement problématique que certains propos soient acceptés sur les ondes publiques, il est beaucoup plus inquiétant de voir que ces opinions soient acceptées comme des faits indéniables. Bref, pendant qu’un débat fait rage sur les émetteurs eux-mêmes (qu’ils soient président des États-Unis ou animateur de radio), on passe sous silence l’absence de littératie médiatique qui, elle, constitue à la fois la source même du problème et sa solution. Quelques liens pour ceux qui aimeraient en savoir plus long sur la littératie médiatique :

> medialit.org > habilomedias.ca

Guillaume Marcotte Les francophones et la traite des fourrures du grand Témiscamingue. C’est le titre du tout nouveau dictionnaire biographique, fruit des recherches de l’historien de Rouyn-Noranda Guillaume Marcotte, diplômé de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (B. Ed.) et candidat à la maîtrise ès arts en études canadiennes à l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg. Ses plus récentes recherches portent sur les gens libres dans la traite des fourrures entre la Baie James et Montréal au XIXe siècle. Le lancement avait lieu au Magasin général Dumulon le 23 février dernier.

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12 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017

AUTOBUSMAHEUX.QC.CA

VOIR AU-DELÀ DES « FAITS ALTERNATIFS »


SPÉCIAL FEMMES

RÉCOLTE DE RÊVE… POUR UN TÉMIS QUI NOUS RASSEMBLE! CAROLINE SAUCIER, TRAVAILLEUSE COMMUNAUTAIRE AU CENTRE DE FEMMES DU TÉMISCAMINGUE

Journée internationale des femmes 8 mars 2017 à 19 h au Théâtre du Rift de Ville-Marie Lancement du documentaire Récolte de rêve Musique, danse, théâtre Bienvenue à toutes les femmes, soirée et gouter gratuits!

C’est en semant des graines d’espoir qu’on fait germer des idées rassembleuses. C’est donc sur le thème Récolte de rêve que le comité de la Journée internationale des femmes a décidé de réunir des femmes de tous âges afin qu’elles nous partagent leurs réflexions, leurs idées, leurs aspirations sur ce que pourrait être le Témiscamingue de demain. Avec cette récolte, un documentaire a été réalisé pour ne pas que ces sages paroles se perdent, pour qu’elles servent à cultiver le Témiscamingue dans une diversité de projets colorés!

L’aventure a débuté en allant récolter la parole de femmes, celles qui rêvent de dynamiser leur vie communautaire de village, celles qui rêvent tout en jardinant dans le silence de leur campagne, celles qui regardent leurs enfants, leurs petits-enfants avec espoir et qui rêvent que ce sentiment d’appartenance à ce beau et grand territoire demeure et grandisse! Offrir un espace de parole, de discussion, et ce, en toute liberté, sans jugement et sans restriction de faisabilité, à ces femmes qui ont tellement à partager. Le rêve fait sortir des sentiers connus, des structures, des lieux officiels de décisions, il porte à envisager les possibles autrement. Quand on parcourt le Témis le cœur et les yeux grand ouverts, on prend conscience de la richesse de ce territoire diversifié, de ces forêts majestueuses, de ces étendues de lacs et de rivières, de son fertile potentiel agricole et, bien sûr, de sa population colorée. Si des initiatives citoyennes ne le développent pas à grands coups de projets durables et diversifiés, l’industrie et les multinationales s’en chargeront. Est-ce vraiment ce que l’on veut pour notre Témis? Reprenons notre pouvoir de citoyennes et permettons-nous d’imaginer un Témiscamingue d’autonomie, d’autosuffisance, de coopératives; d’imaginer un projet de vie communautaire. N’avons-nous pas une responsabilité collective envers la mémoire de nos bâtisseuses et bâtisseurs et à l’égard de l’avenir des générations à venir? Rêver d’un Témis autrement, les femmes du Témis s’en parlent!

LE FRANÇAIS, LA LANGUE DE L’HOMME JUSTINE BOULANGER, MEMBRE DES PRINCESSES HOT-DOGS

Enfant, lorsqu’on m’a enseigné que le masculin l’emportait, on m’a en quelque sorte dit que le masculin était meilleur, plus fort, plus noble, plus important. Certes, cette règle n’est pas la seule fois où on m’a indirectement dit de prendre ma place, mais c’est celle qui me fait réagir aujourd’hui. Oui, encore aujourd’hui, nous acceptons collectivement la règle du masculin qui l’emporte. Cette règle archaïque qui légitime le fait que la France utilise toujours la Déclaration des droits de l’Homme. L’Homme avec un grand H qui, au fil du temps, nous dit-on, est devenu inclusif. L’Homme inclusif, c’est l’humain. Sauf qu’il existe le mot pour ça : humain. Aussi simple que cela puisse paraitre, il semble pourtant difficile de l’accepter et de le mettre en application. Par exemple, en 1948, on traduit The Universal Declaration of Human Rights de l’ONU par la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Le « masculin l’emporte », ce n’est pas une règle qui existe depuis le début des temps ni depuis le début du français. Non, cette règle fut déterminée par un certain Dominique Bouhours, père jésuite qui s’adonnait aussi être un grammairien. Un homme d’Église sexiste et raciste qui a décidé, en 1675, que le genre noble devait l’emporter. Je me permets de le citer : « Lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte. » Qu’on se le dise, il n’y a pas trop de place à l’interprétation. Pourtant, c’est encore cette règle qui fait acte de vérité absolue lorsqu’il est question d’accorder un adjectif visant plusieurs personnes. Pour les choses inanimées, la carotte et l’ognon sont cuits, ça me convient personnellement. Mais quand on se doit de dire que les comédiens d’une pièce de Michel Tremblay (presque uniquement des femmes) étaient talentueux, j’ai un malaise. Je ne suis pas la seule non plus à m’insurger contre cette règle désuète et plusieurs ont déjà étudié la question. Figurez-vous donc qu’avant que Bouhours tranche « pour le genre noble », la pratique en français voulait que le nom le plus proche de l’adjectif en détermine l’accord. C’est la règle de la proximité. La carotte et l’ognon sont cuits ou l’ognon et la carotte sont cuites. Il y a aussi plusieurs façons de féminiser le discours. On peut d’abord chercher un terme neutre, tel que le corps étudiant pour désigner à la fois les étudiantes et les étudiants. Il y a aussi la possibilité d’énumérer les mots au long : les étudiants et les étudiantes sont compétents et compétentes. Et à l’écrit : les étudiant-e-s sont compétent-e-s. On a le droit de « réapprendre » à écrire, et même à parler. C’est correct le changement, on aime ça le changement. Surtout lorsque ce changement permet une plus grande inclusion.

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RÉGION INTELLIGENTE

LA RÉSILIENCE SOCIALE MICHEL DESFOSSÉS

Le 8 février dernier, j’ai eu le grand plaisir, même si ce n’était que pour une seule journée, d’emboiter le pas au Dr Stanley Vollant, médecin innu qui se consacre à faire redécouvrir leur fierté aux filles et aux fils des Premiers Peuples. Sa quête, Innu Meshkenu, prend la forme d’une longue marche d’une communauté autochtone à l’autre. J’ai regardé cet homme remonter, puis redescendre le peloton des marcheurs pour faire route un moment avec un participant, l’écouter, le consoler, rire un bon coup. Quelle image! C’est ainsi qu’un individu à la fois, les Premières Nations reconstitueront leur bienêtre collectif. La boussole qui guidera leur démarche a un nom, selon moi : la résilience sociale.

Depuis que j’écris la chronique Région intelligente, je vous la joue multimédia et musique pour que vous puissiez lire tout en vous laissant aller à la contemplation auditive. Eh bien, pour vous démontrer le sérieux de la chose, j’ai soumis la question à un DJ de mes connaissances. Félix B. Desfossés a donc remporté l’appel d’offres pour la partie musicale de cette chronique. La recommandation d’écoute de Félix La pièce Amendo Na Nooch de Morley Loon Chanteur cri originaire de Mistissini, il est le premier de sa nation à avoir reçu une diffusion radio considérable pour des morceaux chantés dans sa propre langue. Amendo Na Nooch signifie « Compagnons et frères ». En résumé, le texte de Morley Loon dit ceci : J’ai marché jusqu’au pays des Cris / J’ai vu un Cri du Québec / Le Cri du Québec est plaisant / Je l’apprécie vraiment  Pour écouter cette pièce et plusieurs autres de l’artiste : morleyloon.bandcamp.com/track/amendo-na-nooch

RÉSILIENCE SOCIALE? Une thèse développée par certains chercheurs* soutient que les sociétés qui réussissent malgré le néolibéralisme ambiant font preuve de résilience sociale. Ces sociétés s’attèlent à la fois à la notion de bienêtre tant individuel que communautaire. On parle autant ici de bienêtre physique et psychologique comme gage de développement. Les auteurs cités dans le texte du site La vie des idées.fr constatent que la méritocratie à la Nord-américaine, tout au contraire, laisse croire que la résilience tient à la seule force interne d’un individu. On dira que dans ce modèle, seule la résilience des plus ambitieux mérite une considération. Point. Cet imaginaire social, qui ne croit donc pas en l’importance des appuis sociaux comme moyens de développement, guide plus d’un gouvernement et, j’ose le dire, aussi le nôtre à Québec. Mais comment se fait-il que certaines de nos institutions québécoises et régionales aient tenu le coup contre les vents et marées de l’austérité? Après tout, Trump a résilié Obama Care en une seule signature, laissant 20 millions d’Étatsuniens sans couverture de santé. Selon plusieurs sources qui citent Gérard Bouchard (oui, oui, celui de la Commission Bouchard-Taylor!), cela tiendrait au fait qu’au Québec, nous conservons encore certains mythes nationaux et un imaginaire fort de cohésion sociale.

COURTOISIE

Ainsi donc, vision passéiste, la résilience sociale? Pas du tout. Plutôt une réinvention d’anciennes institutions pour faire face au changement, selon A. Swidler.

Au Malawi rural, on réactualise avec un certain succès la notion de chefferie traditionnelle dans les communautés de base afin d’aider les individus et le milieu à faire face aux changements imposés par la logique d’affaires des grandes corporations qui envahissent les campagnes. Alors, je me prends à penser que le chemin innu de Stanley Vollant, qui reprend la tradition du healing, cette longue marche où l’on se réunit tout en marchant, va aussi réussir à donner une direction à ceux qui marchent dans ses pas. Un futur qui chantera pour les individus grâce au support d’institutions fortes.

* MARTUCCELLI, Danilo. « La résilience sociale en perspectives », La vie des idées, 25 novembre 2013, ISSN 2105-3030. URL : laviedesidees.fr/La-resilience-sociale-en.html

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ENVIRONNEMENT

COMPOSTER À L’ANNÉE : POURQUOI PAS? TEXTE ORIGINAL D’HÉLÈNE HIGGINS, ADAPTÉ PAR BIANCA BÉDARD

Le compostage gagne du terrain dans la conscience des citoyens avec l’idée que les restes alimentaires sont davantage une ressource plutôt qu’un déchet. D’ailleurs, la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles vise le bannissement de l’enfouissement des matières organiques putrescibles d’ici 2020. En région, environ 5000 composteurs ont été distribués par les municipalités, la MRC Témiscamingue procède à la collecte du bac brun roulant (matières organiques) et certaines initiatives locales de compostage ont été mises en place. En ce qui concerne le compostage domestique (à la maison), un des freins relevés est que pour plusieurs, le compostage est praticable uniquement en saison estivale. Il s’agit là d’un mythe! Il faut savoir qu’un tas de compost, grâce à l’activité intense qui s’y déroule, crée sa propre chaleur et demeure plus chaud que l’air ambiant jusqu’à tard en automne, parfois même en hiver. Si la taille de votre composteur vous le permet, continuez d’y accumuler vos matières organiques en hiver, même si le processus de décomposition est en pause. Sinon, conservez vos matières putrescibles dans des contenants hermétiques placés au congélateur ou dehors. L’utilisation du banc de neige est toutefois déconseillée, cela pourrait attirer les animaux errants ou sauvages. Au printemps, brassez votre tas de compost pour un processus accéléré de décomposition au dégel. Le printemps est également la meilleure saison pour utiliser votre compost prêt depuis l’automne précédent. En mai, pailler vos plantations à l’aide de compost réduit l’évaporation et permet d’économiser en arrosage. SOLUTION ALTERNATIVE Le lombricompostage, aussi appelé vermicompostage, peut se faire à l’intérieur et à l’année! Ce type de compostage est réalisé grâce à des vers particuliers, soit les vers rouges, aussi appelés vers de fumier ou vers de compost (eisenia foetida). Ces vers ont la capacité de manger l’équivalent de leur poids quotidiennement! Il est possible de se procurer ces vers par l’entremise de quelqu’un qui pratique le lombricompostage ou par un distributeur spécialisé, sur Internet. Les vers peuvent être placés dans un lombricomposteur fabriqué soi-même ou acheté.

Avis public Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques ORGANISME DE BASSIN VERSANT ABITIBI-JAMÉSIE LOI AFFIRMANT LE CARACTÈRE COLLECTIF DES RESSOURCES EN EAU ET VISANT À RENFORCER LEUR PROTECTION (L.R.Q., C. C-6.2) Avis est donné, conformément à l’article 15 de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection (L.R.Q., c. C-6.2), que le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a approuvé le plan directeur de l’eau de l’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie. Pour obtenir plus d’information, vous pouvez communiquer avec l’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie au 819 824-4049 ou visiter son site Web au www.obvaj.org. Le directeur général des politiques de l’eau par intérim, Denis Lapointe

L’INDICE BOHÉMIEN Format : 4 X 60 l. CU1010231

Date de parution : 28 février 2017

LES FEMMES DE L'ABITIBITÉMISCAMINGUE

contribuent activement à marquer le territoire par les arts.

Le lombricomposteur doit être placé dans un endroit calme, sans vibrations ni soleil direct, bien aéré et à une température ambiante constante entre 15 °C et 25 °C, c’est-à-dire à l’intérieur (et loin du réfrigérateur). N’ayez crainte! Lorsqu’ils sont bien entretenus, les vers n’ont aucune raison de s’aventurer en terrain inconnu. Le lombricompostage nécessite une litière à base carbonée (papier journal ou carton déchiqueté) ainsi que des restes de table au gout des vers (pas d’ognon ni d’agrume, par contre!), coupés en morceaux. Il faut notamment surveiller l’humidité, le pH, ainsi que la quantité de litière et de nourriture ajoutée. Toutefois, ces tâches ne sont pas plus complexes que l’entretien d’un aquarium. De plus, l’aspect le plus intéressant de cette forme de valorisation est le thé compost (jus de compost)! En effet, l’engrais liquide produit par le lombricompostage est tout simplement magique pour les plantes d’intérieur! Attention, par contre, ce concentré naturel en nutriments doit être d’abord dilué tellement il est puissant. Bref, le lombricompostage est une méthode parfaite autant pour les gens vivant en appartement que pour les enfants en classe, car il s’agit d’une activité simple, ludique et écologique.

Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!

Nathalie Faucher, Ariane Ouellet et Valéry Hamelin ont réalisé des murales à Rouyn-Noranda et Val-d'Or.

c'est toi, c'est moi, ce sont elles! L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 15


CHRONIQUE PREMIÈRES NATIONS

LA CULTURE ANICINABE, SA PROMOTION, UN FUTUR POSITIF AMÉLIE BRASSARD, AGENTE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, LONG POINT FIRST NATION

La Première Nation de Long Point a célébré, il y a quelques semaines, l’ouverture de sa nouvelle école, Amo Ososwan. Pour l’occasion, plusieurs dignitaires et membres de la communauté étaient présents à la cérémonie. Pour la communauté, c’est un élan positif, un tremplin permettant d’autres projets. Nous avons un endroit idéal pour promouvoir notre culture, tant par l’architecture de cette infrastructure que par les gens qui l’animent. Avec les enseignants, les ainés et tous les acteurs qui gravitent autour de cette nouvelle génération de jeunes, nous pouvons maintenant penser à notre futur et faire vivre à nouveau la culture anicinabe. Mon travail dans la communauté consiste à développer des endroits favorisant l’éclosion de cette vivacité. C’est pourquoi j’avais envie de vous écrire sur trois projets culturels en cours chez nous.

TROUSSE PÉDAGOGIQUE SUR LES 7 GRANDS-PÈRES Les valeurs anicinabes promues par les animaux totems seront utilisées pour développer une trousse pédagogique qui pourra être remise à toute école, autochtone ou non. Cette trousse a le mandat principal de guider le personnel scolaire pour faire connaitre la culture autochtone afin de contrer l’intimidation, et ce, par des activités adaptées autant pour le primaire que pour le secondaire. Les animaux totems sont peints par l’artiste de renom Frank Polson, originaire de la communauté, et ils seront reproduits dans la trousse. Celle-ci devrait être terminée pour le début de l’année scolaire 2017-2018. RADIO COMMUNAUTAIRE Depuis l’automne, nous procédons à la construction des locaux de la station de radio communautaire. Le bâtiment se veut plus adapté à la réalité radiophonique d’aujourd’hui. Avec cette infrastructure, un véritable véhicule culturel, nous pourrons prendre le pouls de la communauté, effectuer des entrevues en algonquin, enregistrer les spectacles des jeunes de l’école, avoir des ainés et des jeunes qui animeront leurs propres émissions, etc., puis diffuser le tout à l’extérieur de la communauté.

KAJE KACKIGWASONANIWAG En partenariat avec l’école et le centre des ainés, les élèves apprennent sur les heures de classe les arts traditionnels tels que la couture des mocassins, les décorations en billes de couleur, le tannage des peaux pour en faire des tambours, les paniers d’écorce et la médecine traditionnelle. Les jeunes sont guidés dans la forêt pour récolter les éléments dont ils ont besoin et travaillent sur leurs projets en présence des ainés. Ce projet permet à notre jeunesse d’avoir d’autres modèles positifs à l’intérieur de la communauté, ce qui l’aide à se forger une estime de soi et ainsi, nous l’espérons, à faire de bons choix de vie.

LA RADIO COMMUNAUTAIRE EN CONSTRUCTION CRÉDIT PHOTO : LONG POINT FIRST NATION

À mon avis, la culture anicinabe est un moteur promotionnel. Plusieurs personnes s’y intéressent de près ou de loin; la curiosité est là. Les Premières Nations sont les premières responsables et concernées, elles doivent développer des opportunités pour pouvoir la faire découvrir, la faire vivre et surtout, lui donner un futur positif. Et vous, à quel point êtes-vous friands de culture? Les Premières Nations vont certainement vous épater.

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TRAVAILLEUR DE L’OMBRE

LE MONDE SELON MODÈRE

TRAVAILLEUSE DE L’OMBRE Nom : Sophie Ouellet Métier : Agente de développement culturel et communautaire Employeur : Ville de La Sarre Études : Microprogramme de deuxième cycle en développement culturel local et régional à l’Université Laval, majeure en communications à l’UQAM, baccalauréat avec majeure de création en multimédia interactif à l’UQAT et, avant tout ça, DEC en arts et lettres, profil cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.

AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS...

JEAN CARON

JUSQU’AU 5 MARS, DERNIÈRE CHANCE DE VOIR :

En quoi consiste ton travail : Depuis la création de ce poste en 2007, la principale tâche consiste à gérer les projets de développement culturel et de mise en valeur du patrimoine de La Sarre. En gros, ça veut dire de mettre en pratique les différents axes d’intervention de la politique culturelle lasarroise. En d’autres mots, je suis un peu le « chien de garde » de la culture, celle qui participe à l’organisation de beaucoup d’évènements sur le territoire en s’assurant que la culture y prenne place. Je contribue aussi à la mise en valeur des talents artistiques dans tous les domaines. Concrètement, j’ai participé à l’élaboration du premier circuit patrimonial de La Sarre, à l’organisation des spectacles Les jeudis sous les étoiles, à la première édition de la Triennale en métiers d’art, à l’évènement Rendez-vous sur la Principale, au Salon des loisirs et j’en passe. Je gérais également un programme de subvention pour les projets culturels initiés par les organismes de La Sarre. Depuis janvier, je suis aussi attitrée au développement communautaire, donc au suivi de la politique familiale. De plus, en février dernier, une entente historique a été signée entre la Ville de La Sarre et la MRC d’Abitibi-Ouest pour proposer les services de notre équipe culturelle à l’élaboration de la politique culturelle de la MRC ainsi que pour planifier et développer le milieu culturel de tout le territoire. Je serai donc appelée à élargir mes fonctions pour travailler sur l’ensemble du territoire de la MRC.

À PARTIR DU 10 MARS :

Les qualités requises pour bien faire ce métier : Deux qualités sont fondamentales : être passionné de culture et avoir la capacité de gérer plusieurs dossiers, parfois très disparates, en même temps. Aspects les plus satisfaisants : Lorsque je sens que le projet a répondu à un besoin direct de la population. Mon principal employeur, c’est le citoyen. J’aime beaucoup quand le culturel vient en aide au communautaire. Par exemple, j’avais envie de participer à un évènement allant toucher une tranche de la population plus vulnérable. J’ai contacté des intervenants en santé mentale qui m’ont demandé d’inviter Luc Vigneault, auteur et pair-aidant, pour donner une conférence à l’occasion du colloque en santé mentale. Devant près de 400 personnes, M. Vigneault a prouvé que, dans son cas, il pouvait souffrir de schizophrénie et mener une vie normale en parlant de son vécu et de son livre Je suis une personne, pas une maladie. Après tous les commentaires élogieux reçus à la suite de cet évènement, j’ai senti que mon travail apportait vraiment du positif dans la vie des citoyens de mon milieu. Si j’avais un conseil à donner, ce serait de s’impliquer dans ce qui nous tient à cœur. Avant même de travailler pour la Ville, je faisais du bénévolat pour différents organismes culturels, je suivais des cours de danse, je faisais partie d’un club de lecture, j’allais régulièrement voir des spectacles. C’est toute cette connaissance du milieu culturel qui m’a ouvert les portes nécessaires pour obtenir l’emploi que j’exerce aujourd’hui.

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 | exposition@ville.amos.qc.ca

Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h | Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 17


UN IMMIGRANT NOUS REGARDE

Le CERN devient le MA Le Centre d’exposition de RouynNoranda amorçait en 2015 une démarche visant à décrocher le titre de musée. Depuis le 3 février dernier, l’organisme peut dire mission accomplie! Le CERN devient donc officiellement le MA, pour musée d’art. C’est quoi la différence, direzvous? La première est l’existence d’une collection. La seconde est la conservation des œuvres, amenant ainsi le musée à déployer des ressources pour maintenir l’intégrité des œuvres par-delà le temps qui passe. Il y a ensuite l’exposition, la recherche et l’éducation. Enfin, un musée est un lieu de transformation sociale, un endroit par lequel le changement arrive, faisant avancer les mentalités.

PETITE HISTOIRE DE FAMILLE

FEDNEL ALEXANDRE

Je viens d’un milieu où les débats sociopolitiques, tel le féminisme, n’ont aucun écho, et pour cause : on n’y est ni très scolarisés ni très cultivés. Quand mes parents étaient enfants, les familles où seuls les cadets étaient scolarisés pullulaient. L’ainé des garçons travaillait aux côtés du père dans les champs, tandis que l’ainée des filles épaulait la mère pour les tâches domestiques. Ainsi, mon oncle a commencé à travailler très jeune. Obstiné et rebelle, il a réussi à fréquenter l’école un jour sur deux jusqu’à l’obtention de son certificat d’études primaires. Ma grand-mère lui a cependant coupé les vivres puisqu’il voulait continuer ses études. Ma mère, plus docile, n’est jamais allée à l’école, mais elle nourrissait son frère en cachette, ce qui lui a permis de terminer deux années d’études secondaires. Aujourd’hui, si ma mère est acrimonieuse envers ma grand-mère, mon oncle blâme plutôt l’obscurantisme et l’ignorance de l’époque. « C’était l’époque  », dit-il en souriant. Cette époque est heureusement révolue. On a tous fait des études supérieures dans ma génération, on participe aux débats sociaux et politiques tel le féminisme. Au Québec, le féminisme a forcé les institutions à se transformer pour créer une meilleure société, une nouvelle ère. Il donne pourtant aujourd’hui l’impression de pourfendre à coups de boutoir un adversaire imaginaire. Les polémiques sur la scolarisation sont à cet égard significatives. L’école a été pendant longtemps moins accessible aux filles. Grâce au

féminisme, entre autres, elle leur a ouvert ses portes. Elle se serait même adaptée aux filles, laissant de côté les garçons. C’est en tout cas ce que lui reprochent de nombreuses études et statistiques. Parallèlement, d’autres études tout aussi sérieuses tirent la sonnette d’alarme sur l’urgence de faire quelque chose pour améliorer le sort des pauvres filles pliées sous le joug du patriarcat. Elles expliquent cette urgence en argüant, par exemple, que les décrocheurs finissent par dégoter un travail bien rémunéré, alors que les décrocheuses deviennent mères monoparentales avec toutes les conséquences s’y relatant. Chaque clan dégaine ses arguments créant des clivages stériles et inopérants, alors qu’on pourrait réfléchir ensemble aux meilleures solutions pour que les prochaines générations puissent participer pleinement aux grands débats sociaux, politiques et économiques. Contre cette vacuité, j’ai choisi le féminisme pour mes filles. Elles ne seront pas des victimes. Elles feront des études, voyageront, parleront plusieurs langues, travailleront. Elles seront brillantes, indépendantes, libres. Tout cela, à condition qu’elles le veuillent, bien sûr, car ce n’est pas au patriarcat de décider pour les filles. Le jour où cela changera, le monde ne sera plus le même.

JEUDI

09 – 20 H – MARS 2017

ENTRÉE LIBRE

VENEZ VOIR LES PERFORMANCES DES ÉTUDIANTS DE L’UQAT! À l’Atrium de l’UQAT − Campus de Rouyn-Noranda 445 boul. de l'Université à Rouyn-Noranda

18 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017


MA RÉGION, J’EN MANGE

GÂTEAU MAMIE ROSA AU SUCRE D’ÉRABLE CHEF BRIGITTE GAGNÉ - L’ESCALE HÔTEL SUITE

PAUL BRINDAMOUR

INGRÉDIENTS Gâteau 375 ml (1½ tasse) de sucre d’érable fin 500 ml (2 tasses) de farine 5 ml (1 c. à thé) de cannelle 5 ml (1 c. à thé) de poudre à pâte 2,5 ml (½ c. à thé) de soda 2,5 ml (½ c. à thé) de sel 125 ml (½ tasse) de beurre 2 œufs 250 ml (1 tasse) de lait 3,25 % Garniture

LES MAINS DANS LE BEURRE

MARIE-FRANCE TREMBLAY DU 16 MARS AU 23 AVRIL 2017 CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE

250 ml (1 tasse) de sucre d’érable fin 15 ml (1 c. à soupe) de farine 2,5 ml (½ c. à thé) de muscade 85 ml (1/3 tasse) de beurre PRÉPARATION Mélanger les 6 premiers ingrédients du gâteau. Ajouter le beurre. Battre les œufs et le lait et les incorporer à la préparation. Répartir la pâte dans un moule rectangulaire de 9 x 13 pouces. Mélanger les ingrédients de la garniture avec une fourchette et saupoudrer le mélange en grumeaux sur la pâte. Cuire au four à 350 °F pendant 25 minutes. ANECDOTE Cette recette me vient de ma mamie. Elle l’a un peu inventée dans les années 1950. Elle habitait La Sarre, où elle a élevé sept garçons et une fille. La recette originale est faite avec de la cassonade et se promène dans la famille depuis quatre générations.

VERNISSAGE : JEUDI 16 MARS, 17 H EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE HEURES D’OUVERTURE MARDI AU VENDREDI : 13 H À 16 H 30 ET 19 H À 21 H SAMEDI ET DIMANCHE : 13 H À 17 H Image : Marie-France Tremblay, La pêche, Numérique, 2012 © Crédit photo : Marie-France Tremblay

CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2294

Entrée libre La culture c’est dans ma nature !

Renseignement sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca Ville de La Sarre-Centre d'art Rotary

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CULTURAT

CULTURAT VU PAR… JESSICA LESAGE VIRGIL HÉROUX LAFERTÉ

On l’a vue à la télé, on l’entend le matin à Radio ÉNERGIE, Jessica Lesage couvre toutes les activités culturelles qui ont lieu sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Originaire de Saint-Jérôme, elle a rapidement embrassé la richesse du milieu culturel de sa région d’adoption.

culturat.org/staifany

COURTOISIE

Puis, CULTURAT est entré dans sa vie : « Pour moi, toute cette démarche est devenue comme un petit drapeau, c’est une œuvre de Frank Polson ou de Christian Beauchemin dans le centre-ville ou un spectacle sur la 7e Rue, une façon d’afficher notre fierté et notre richesse. » Elle participe rapidement à la vitalité culturelle de la région. En plus d’en consommer, elle est partie prenante de celle-ci, elle anime des festivals, prend part aux activités. Rapidement, elle devient une ambassadrice CULTURAT. « Ça me permet de porter un autre regard sur ma région, de la redécouvrir. L’Abitibi-Témiscamingue à travers CULTURAT est devenue comme un gros sac de bonbons mélangés, riche et surprenant. Adhérer au mouvement est un bel investissement. », précise-t-elle. En tant qu’ambassadrice de CULTURAT, elle partage ses découvertes sur les réseaux sociaux : « Faire les chroniques CULTURAT jumelé à mon rôle d’ambassadrice me permet de me tenir au courant de ce qui se passe sur le territoire et de couvrir le plus d’activités possible. J’aime partager mes découvertes, ce qui me fait vibrer. J’ai aussi un rôle de sensibilisation. En partageant certaines richesses d’un bout à l’autre de la région, je contribue à l’appropriation et à la fierté qu’elles peuvent susciter auprès de la population en général. » Plus qu’une simple tâche, elle s’est aussi approprié cette culture : « Je suis fière de la couvrir et je m’en nourris! » Maintenant partie prenante du développement culturel à sa façon, Jessica considère que la mobilisation qui a cours sur notre territoire est un beau legs pour les générations qui vont nous suivre. En tant que future maman, elle compte bien véhiculer cette richesse au sein de sa famille : « J’ai le petit cœur bleu qui bat fort et j’ai bien l’intention de transmettre ma fierté! »

abitibimontreal.com

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MUSIQUE Jocelyne Beaulieu

LE CŒUR À LA MUSIQUE ARIANE OUELLET

Si vous êtes un adepte de comédies musicales ou de spectacles à grand déploiement, il est à parier que vous êtes passé par La Sarre dans les dernières années pour assister à une représentation de Rock’n Nonne ou du Paradis du Nord. Vous avez vu sur scène une ribambelle de musiciens, de chanteurs et de comédiens dont le plaisir est contagieux. Derrière tout ce beau monde se cache depuis longtemps une passionnée de musique doublée d’une pédagogue convaincue : Jocelyne Beaulieu, directrice musicale de La Troupe à Cœur ouvert de La Sarre. En 2011, elle recevait le prestigieux prix JeanPierre-Guindon, remis par l’Alliance des chorales du Québec en reconnaissance du soutien inconditionnel des chefs de chœur envers leur chorale, leur région et leur association.

Si l’école est un lieu d’épanouissement pour l’enseignante, il n’est pas le seul. À Dupuy, elle forme une chorale avec des adultes, les Boute-en-train. « C’est un petit village, alors au départ, c’était un projet très simple, mais qui a peu à peu attiré du monde parce qu’on était une chorale qui bouge en chantant », explique Jocelyne. Ils sont naturellement passés à la comédie musicale, montant des pièces comme La mélodie du bonheur ou Scrooge. « De fil en aiguille, Daniel Morin a fait des mises en scène pour les Boute-en-train. Il y avait aussi Donald Renaut qui s’impliquait avec nous dans la chorale. Quand Daniel s’est mis ensuite à monter Demain matin, Montréal m’attend, il est venu me chercher pour la direction musicale », raconte Jocelyne qui, après quelques projets menés de front pour les deux groupes, a décidé de se concentrer sur La Troupe à Cœur ouvert, suivie par les membres de la chorale intéressés par le projet. Depuis 2000, plusieurs pièces ont été montées, à raison d’une production par année. Le paradis du Nord est la grande exception parmi les réalisations marquantes qu’on a pu voir en région, une comédie musicale inédite racontant l’histoire de la colonisation de l’Abitibi-Témiscamingue et présentée au grand public pendant sept étés consécutifs.

PHOTOS : COURTOISIE

Originaire de Dupuy, Jocelyne Beaulieu a passé 35 ans à enseigner la musique au secondaire à la Commission scolaire du Lac-Abitibi : « Ça a toujours été une priorité pour moi de faire participer les élèves à des projets concrets. » Elle fonde donc une harmonie scolaire et un stage band, auxquels les jeunes musiciens consacrent une bonne partie de leurs heures de diner et beaucoup de soirs de semaine. « Les projets rassembleurs sont non seulement une motivation pour apprendre la musique, mais ça développe leur sentiment d’appartenance à l’école et donne une raison de plus d’y rester », soutient l’enseignante. La musique devient aussi une façon de voyager, de se frotter à d’autres formations musicales d’envergure. « Grâce à l’harmonie et au stage band, on a fait beaucoup de spectacles. À Sherbrooke, on participait à la compétition provinciale des harmonies. On y a récolté beaucoup de prix », raconte Jocelyne, pour qui c’est une fierté d’offrir à ces jeunes l’occasion de faire de la musique à un plus haut niveau.

Depuis sa retraite de l’enseignement, Jocelyne Beaulieu ne chôme pas. Elle dirige actuellement une harmonie sénior, composée d’anciens élèves et de plus vieux qui ont le gout commun de la musique. La continuité que représente cette implication est sans contredit le témoin incontestable de l’héritage de plaisir et de partage laissé à des générations de jeunes musiciens contaminés par son enthousiasme et son dévouement. Chaque semestre, ils sont entre 25 et 30 adultes à participer à de nouvelles productions. Parmi eux se trouvent parfois d’anciens étudiants fraichement revenus en région après des études à l’extérieur qui cherchent à se refaire un réseau, à s’impliquer dans leur communauté, à retrouver le plaisir de jouer. Et ce n’est pas tout. Avec l’École des arts de la scène qui appartient à la troupe, Jocelyne Beaulieu donne des cours de comédie musicale aux enfants, avec qui elle monte deux productions par année.

MARC-OLIVIER HAMELIN JUSQU’AU 12 MARS 2017

ARNOLD ZAGERIS

VERNISSAGE 17 MARS 5 À 7

« L’apprentissage de la musique donne un bagage musical, une culture élargie. On apprend à mieux écouter, mieux comprendre, mieux apprécier la musique, même si on ne devient pas un musicien professionnel », explique Jocelyne. Mais cette dernière accorde aussi une grande importance à l’attachement au groupe, un très bon facteur de rétention scolaire, de motivation, de sentiment d’appartenance pour les jeunes : « C’est ensemble qu’on est fort, qu’on peut faire quelque chose de beau! » Questionnée sur l’importance de faire des arts à l’école, Jocelyne Beaulieu s’emballe : « C’est très important, les arts plastiques, la musique, l’art dramatique. En plus de leur permettre de s’exprimer, ça valorise parfois les jeunes qui ont des difficultés scolaires, mais qui performent ailleurs. Ça en prendrait toujours, de l’art à l’école. »

RENÉ DEROUIN

JUSQU’AU 5 MARS 2017

NICOLAS DE COSSON

VERNISSAGE 17 MARS 5 À 7

CERN.CA #notreMA Son souhait le plus cher? Que continue l’enseignement de la musique des instruments à vent à la commission scolaire où elle a fait carrière. Reste-t-il quelqu’un à convaincre qu’elle a sans doute raison? L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 21


POSTE D’ÉCOUTE

ROSSINI, SÌ, SÌ, SÌ, SÌ!

A DAY FOR THE HUNTER, A DAY FOR THE PREY

MARIE-NICOLE LEMIEUX

LEYLA MCCALLA

ERATO, WARNER CLASSICS

JAZZ VILLAGE

ARIANE OUELLET

ARIANE OUELLET

Vous pensez que vous n’aimez pas l’opéra? Peut-être ne connaissez-vous pas Marie-Nicole Lemieux! Cette flamboyante contralto rousse a non seulement une voix absolument sublime, mais aussi une personnalité charmante qui a contribué depuis quelques années à démocratiser le chant classique. Son tout nouvel album marque le début d’une collaboration avec le géant Warner Classics. Il s’agit d’un album enregistré en France avec le chœur de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, dirigé par le chef Enrique Mazzola, sur lequel elle interprète des airs de Rossini, entourée de la soprano italienne Patrizia Ciofi (dans le magnifique duo de Fiero incontro, entre autres).

Américaine née à New York de parents haïtiens et vivant à La Nouvelle-Orléans, il n’est pas étonnant que les influences de cette jeune musicienne soient métissées de folk et de blues, passant du créole haïtien à l’anglais ou au français. En plus de chanter, Leyla McCalla joue du banjo, du violoncelle et de la guitare, un mélange traditionnel qui se marie à merveille avec les mélodies qu’elle développe.

Quand on écoute Marie-Nicole Lemieux, c’est son immense plaisir de chanter qui transparait. Outre sa virtuosité sans faille et l’amplitude de sa voix, ce qui vient nous toucher est cette intensité, cette authenticité totale qui est palpable même à travers un enregistrement. Chair de poule garantie. La voir en concert doit être un moment de grande émotion! Je vous épargnerai sa longue liste des opéras, concerts, collaborations et autres apparitions sur la scène internationale. Vous pourrez trouver tout ça sur son site. L’album Rossini, sì, sì, sì, sì! est à paraitre le 3 mars 2017. 4/5

À l’écoute de son nouvel album, on se retrouve projeté hors du temps, quelque part dans les bayous. Avec un titre comme Far from Your Web, où les rythmes du banjo évoquent les nuits festives de l’État du Sud, ou encore Bluerunner, définitivement zydeko, certaines pièces vous donneront une folle envie de vous lever pour danser, alors que d’autres comme Manman vous envelopperont dans la douceur des berceuses créoles, dans une langue aux sonorités caressantes et souples qui sont un réel bonheur pour les oreilles. A Day for the Hunter, a Day for the Prey est un album profond et doux, bien enraciné mais aérien à la fois, épicé juste comme il faut d’accents cajuns et créoles. C’est beau. Vous aimerez. 4,5/5 LEYLAMCCALLA.COM

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CALENDRIER CULTUREL MARS 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Hawaii, les îles du bonheur Les Grands Explorateurs 27 mars, Théâtre Télébec, VD 28 mars, Le Rift, VM 29 mars, Théâtre du cuivre, RN 31 mars, Théâtre des Eskers, Amos DANSE Soirée Angle mort, Festival Art’Danse de l’AT 16 mars, Service culturel, VD Concours Création danse, Festival Art’Danse de l’AT 18 mars, Service culturel, VD EXPOSITION Les derniers territoires René Derouin Jusqu’au 5 mars, Centre d’exposition de RN Études sur l’échec Marc-Olivier Hamelin Jusqu’au 12 mars, Centre d’exposition de RN BLEU : Pantone 306 U Franchir la ligne rouge Renée Carrier Jusqu’au 5 mars, Centre d’exposition d’Amos Sous l’écorce des mots de Kim Thuy Viatour Berthiaume Jusqu’au 12 mars Centre d’art Rotary, LS Rétrospection Larrie Descôteaux Jusqu’au 3 mars, La Galerie Notre-Dame, Lorrainville Duo d’expositions Jusqu’au 10 mars, Salle du conseil, LS Rituels Christine Comeau Jusqu’au 2 avril Galerie du Rift, VM

À tout point de vue, je vais de mieux en mieux Éloïse Plamondon-Pagé Jusqu’au 2 avril, Galerie du Rift, VM L’art est vivant! Du savoir-faire aux matières Jusqu’au 30 avril, Centre d’exposition, VD Brouillamini Denis Bordeleau Jusqu’au 30 avril, Centre d’exposition, Amos Les pyjamas Marie-France Tremblay Jusqu’au 23 avril, Centre d’exposition, Amos Les mains dans le beurre Marie-France Tremblay Jusqu’au 30 avril, Centre d’art Rotary, LS Antartica Arnold Zageris Jusqu’au 28 mai, Centre d’exposition, RN Facet GRIS : Pantone 423 U Nicolas de Cosson Du 17 mars au 4 juin, Centre d’exposition, RN HUMOUR Mariana Mazza 23 mars, Théâtre des Eskers, Amos 29 mars, Commission des loisirs, LS 30 - 31 mars, Théâtre du cuivre, RN Katherine Levac 25 mars, Théâtre des Eskers, Amos IMPROVISATION LIV 9 et 23 mars, Atrium du cégep, VD Rouyn-Noranda VS Amos 11 mars, La P’tite Bouteille, Amos

Crime #18 – Le crime descend au Témiscamingue 17 mars, Musée de la Gare, Témiscaming Confrontation des étoiles Lalibaba 29 mars, La P’tite Bouteille, Amos LITTÉRATURE À la conquête du médiéval 1er mars, Bibliothèque municipale, Amos La courtepointe culturelle : cercle de lecture de la mosaïque 1er mars, Bibliothèque municipale, RN Contes d’Inchou 3 mars, Bibliothèque municipale, Amos Heure du conte : Le petit garçon qui aimait le rose 7 mars, Bibliothèque municipale, Amos Belles matinées 14 mars, Bibliothèque municipale, Amos Club de lecture 22 mars, Bibliothèque municipale, Amos Heure du conte : Le trésor du lion 24 mars, Bibliothèque municipale, Amos MUSIQUE Piaf a 100 ans - Vive la môme 1er mars, Théâtre du cuivre, RN 2 mars, Théâtre Télébec, VD The Story of Oak - Gabriella 2 mars Théâtre du cuivre, RN 3 mars, Théâtre Télébec, VD 4 mars, Théâtre des Eskers, Amos

Levée de sons le s’4 mars au soir! AbiTeK 4 mars, sous-sol de l’Agora des Arts, RN Irvin Blais 4 mars, CAMAO, LS Ma mère chantait toujours Gregory Charles 6 mars, Théâtre Télébec, VD 7 mars, Théâtre des Eskers, Amos 8 mars, Salle Desjardins, LS 9 mars, Théâtre du cuivre, RN 10 mars, Le Rift, VM La Traviata - Giuseppe Verdi 11 mars, Théâtre du cuivre, RN David Thibault 11 mars, Théâtre Télébec, VD 12 mars, Théâtre du cuivre, RN Le fantastique des astres Yann Perreau 13 mars, Théâtre Télébec, VD 14 mars, Salle Desjardins, LS 15 mars, Le Rift, VM 16 mars, Théâtre du cuivre, RN Jeunesses musicales du Canada - Philippe Bolduc 14 mars, Théâtre du cuivre, RN Marc Hamilton 15 mars, Théâtre du cuivre, RN 16 mars, Théâtre des Eskers, Amos La fièvre du country Guylaine Tanguay 21 mars, Théâtre des Eskers, Amos 22 mars, Théâtre Télébec, VD 23 mars, Salle Desjardins, LS 24 mars, Théâtre du cuivre, RN Huu Bac Quintet, musique du monde 23 mars, Agora des Arts, RN Idomeneo - Wolfgang Amadeus Mozart 25 mars, Théâtre du cuivre, RN

Finale régionale de Cégeps en spectacle 25 mars, Service culturel, VD Le Caboose Band de L’auberge du chien noir 28 mars, Théâtre du cuivre, RN 29 mars, Théâtre Télébec, VD PATRIMOINE ET HISTOIRE Rencontre avec Guillaume Marcotte, historien et auteur 12 mars, Bibliothèque municipale, Amos 90 ans d’histoire par l’image : RouynNoranda 1926-2017 Jusqu’au 26 mars, Édifice Guy-Carle, RN THÉÂTRE Représailles / Productions J-B Hébert 9 mars, Théâtre Télébec, VD 10 mars, Théâtre du cuivre, RN 11 mars, Salle Desjardins, LS JEUNE PUBLIC Les Petites Tounes 28 févr., Théâtre du cuivre, RN 1er mars, Commission des loisirs, LS Expressions 3D 1er mars, Centre d’exposition, Amos DIVERS Génies sages (et moins sages) 10 mars, Bibliothèque municipale, Amos Spectacle-bénéfice du Rift 18 mars, Le Rift, VM

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017 23


L’Accueil d’Amos : Le seuil de ta réussite ! PAR MONIC BERGERON, BERGERON-MAYBOIS Fille d’entrepreneur impliquée avec mes frères dans l’entreprise familiale de transport fondée en 1966, j’ai depuis longtemps à cœur le mieux-être des personnes démunies et vulnérables. Pour cette raison, je m’implique depuis 30 ans au sein du conseil d’administration de l’Accueil d’Amos, anciennement nommé l’Accueil Harvey Bibeau, avec dix collègues administrateurs tous très dévoués.

L’Accueil d’Amos est né en 2009 de la fusion entre L’Accueil Harvey Bibeau et la Giboulée. L’entreprise d’économie sociale a pour mission d’être une ressource alternative en santé mentale, itinérance/dépendance, en plus d’offrir un soutien alimentaire de première ligne. Elle contribue à améliorer la qualité de vie de la personne en développant son autonomie. Grâce à ses 23 employés et une équipe de soutien bénévole, L’Accueil offre aujourd’hui un large éventail de services tant dans les volets de l’itinérance et de la santé mentale que dans le soutien au milieu de vie. On y retrouve l’hébergement supervisé (24h/24h), les collations et repas à prix modique (7 jours sur 7), un comptoir alimentaire, onze chambres de courte durée et onze de longue durée ainsi que huit appartements et quatre chambres en vie commune pour les personnes avec des problèmes de santé mentale. À cela s’ajouteront bientôt 20 logements, un beau projet d’agrandissement d’une valeur de 1,9 million $. La banque et le comptoir alimentaire assurent le transport et la distribution de près de 110 000 kg de denrées par année, dont bénéficient plus d’une centaine de personnes chaque semaine.

24 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2017

Au fil de mes années d’implication, j’ai pu apprécier les valeurs de l’Accueil d’Amos, telles que l’entraide, le partage, le respect et l’humanisme, et surtout contribuer à leur donner vie à travers le travail et les projets faits pour les personnes qui en ont le plus besoin. L’accueil d’Amos compte sur un budget d’opération de près d’un million $. Il génère des revenus d’entreprise via ses services de location (chambres, appartements, salles) et d’alimentation. Son statut d’organisme sans but lucratif lui permet l’accès à des fonds pour ses projets, sans lesquels ils ne pourraient être réalisés. Les surplus sont tous réinvestis dans l’amélioration de la qualité des services et la bonification des conditions de travail des employés.

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QUELQUES MOTS SUR L’AUTEUR...

Bergeron-Maybois : le transporteur qui se distingue par sa fiabilité PROFESSIONNALISME - RESPECT DES ENGAGEMENTS SÉCURITÉ DES EMPLOYÉS ET DES ÉQUIPEMENTS BIEN-ÊTRE DES EMPLOYÉS Depuis 1966, Bergeron-Maybois se spécialise dans le transport de produits forestiers. Il offre aussi des services de transport général (fardier) ainsi que la location de machinerie lourde (chargeur sur roues, niveleuse) et de remorques fermées pour entreposage. Au fil des ans, l’entreprise a acquis une expérience qu’elle met au service de sa clientèle du domaine des papetières, des scieries et du domaine minier. Depuis 2005, elle est devenue une division de TransForce, chef de file nord-américain du secteur du transport et de la logistique présente partout au Canada et aux États-Unis. Bergeron-Maybois est en mesure de répondre à tous vos besoins de transport en vous offrant un service clé en main. 200, rue des Routiers, C.P. 158, Amos | 819 727-9404 | bergeron@bergeronmaybois.com

Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC


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