NOVEMBRE 2017 VOL 9 - NO 3
SAMIAN,
TÊTE D’AFFICHE! 9VAL-D’OR
PREND LA POSE
11 ROUYN-NORANDA BURLESQUE!
13 LE SALON DES
ARTISTES ET ARTISANS DU TÉMISCAMINGUE
17 MICHEL PAGEAU,
PERSONNAGE DE BD
21 LES MOUCHEUX DU NORD
8 NOVEMBRE 22 NOVEMBRE ROUYN-NORANDA
— VAL-D’OR —
uqat.ca/portesouvertes
ÉDITORIAL L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________
UNE RÉGION : CINQ VISAGES
JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS
LISE MILLETTE
En octobre, L’Indice bohémien a pris la route pour visiter chacune des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue. Une région, mais cinq visages bien distincts. Ce grand territoire n’est en rien homogène, ni dans sa géographie ni dans ses fibres humaines et sociales, mais chaque parcelle a sa raison d’exister et son unicité propre.
CE GRAND TERRITOIRE N’EST EN RIEN HOMOGÈNE, NI DANS SA GÉOGRAPHIE NI DANS SES FIBRES HUMAINES ET SOCIALES.
En compagnie de Valérie Martinez, la directrice générale de L’Indice, tantôt en formule covoiturage à bord de la Mini Cooper ou solo dans ma « Tout croche mobile » (ma voiture est unique et colorée), nous avons parcouru les routes à la rencontre des bénévoles, lecteurs et amis fidèles du journal. De ces rendez-vous a transpiré l’effervescence créative de plusieurs créateurs et artistes : des projets en gestation et d’autres plus avancées, des idées folles aussi, des envolées et des pans d’histoires racontées qui viendront peupler les éditions à venir de récits.
On m’a notamment raconté comment, à Val-d’Or, sont nés les premiers journaux de la contreculture portés par de jeunes révolutionnaires qui aujourd’hui, quoi que les tempes un peu plus grises, refusent toujours de s’assagir. Fringants militants, toujours animés par l’énergie de s’indigner quand, sous le couvert de la « saine gouvernance », on tente de les prendre pour des valises. Il fallait bien s’arrêter au Prospecteur pour y découvrir une veine de contestation! Et à mon grand plaisir, ils ont accepté de sévir dans le numéro de novembre. L’Indice bohémien, c’est un peu ça : se faire le portevoix des opposants au statuquo.
secrète dont les échos pourraient nous parvenir de manière plus prononcée dans un autre numéro…
J’ai aussi entendu parler, en AbitibiOuest, d’un groupe de plus en plus organisé de « pataugeurs amusés ». Des barboteurs en herbe taquineurs de poissons. Le lien avec la culture? La culture est partout et nous définit jusque dans nos plus fines habitudes et puisqu’il n’y a pas de hasard, dans ce cercle de « moucheux » et d’adeptes de la canne à mouche, l’initiateur du projet est nul autre que le guitariste du groupe Lubik. À quand, d’ailleurs, un vidéoclip hommage à la soie et l’avançon sous des tonalités de rock décapant? Sophie, gérante du Rouge Café, semble capable d’en prendre alors que cohabitent chanteurs, conteurs, poètes et gens de théâtre sous son toit.
À Rouyn, L’Indice s’est installé au Cachottier pour écouter les histoires et les récits. C’était semaine de chasse, mais dans la ville, c’était plusieurs joutes de pancartes électorales. Des auteurs de romans pour petits et grands, une exposition qui se prépare, le Musée d’art qui offre des ateliers de modèles vivants dont certains nus. Tiens, particularité régionale peut-être que d’avoir des modèles vêtus? Peut-être que les fraiches soirées se sont mises de la partie?
Sillonner du nord au sud et d’est en ouest une étendue aussi vaste que dense de secrets bien gardés me laisse croire qu’il y a encore beaucoup à dire, à creuser, à partager et à découvrir.
On m’a glissé dans l’oreille, à la P’tite Bouteille d’Amos, que les notes d’une défunte fanfare d’un petit village voisin commençaient à s’ébruiter, comme si le vent n’avait pas encore oublié les résonnances de la grosse caisse et des cuivres… Une renaissance jusqu’ici bien
EN COUVERTURE
SOMMAIRE
SAMIAN, ARTISTE ORIGINAIRE DE LA COMMUNAUTÉ DE PIKOGAN, TIENT L’AFFICHE DANS LE FILM HOCHELAGA, TERRE DES ÂMES. PHOTO MYLÈNE GÉLINEAU-PAYETTE
CHRONIQUES L’ANACHRONIQUE TÊTE CHERCHEUSE CULTURAT ENGAGEMENT SOCIAL LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE LE COEUR DE L’INDICE ENVIRONNEMENT PREMIÈRES NATIONS RÉGION INTELLIGENTE DE PANACHE ET DE LAINE MA RÉGION J’EN MANGE
4 5 6 8 10 12 14 15 19 21 22
Au-delà des champs cuivrés et des couchers de soleil roses et violacés, dans les vallons et les plaines du Témiscamingue, on m’a parlé du travail d’un ébéniste dont le doigté aurait pu inspirer un auteur de conte de fées. Ironie du sort, ce capteur d’essence de bois a élu domicile dans une petite boutique nommée La fabrique de Geppetto. On dit que l’endroit, à la fin des années 1800, a été le premier hôtel et débit de boisson légal de la région.
Au terme de ces visites, le carnet d’adresses a pris du volume, le champ de vision embrasse plus large qu’auparavant et le sourire occupe plus d’espace dans mon visage lorsqu’on me dit : « Mais qu’est-ce que tu fais en AbitibiTémiscamingue? » Vous n’avez pas idée comme il s’en fait des choses là-bas!
SUJETS CINÉMA 3 IMPROVISATION 4 AGROALIMENTAIRE 5 MÉTIERS D’ART 5 ARTS VISUELS 5-6 LITTÉRATURE 7, 17 PHOTOGRAPHIE 9 ARTS DE LA SCÈNE 11 ENVIRONNEMENT 13 - 14 MUSIQUE 20 - 21
INDICEBOHEMIEN.ORG 2 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
Fednel Alexandre, Vicky Bergeron, Marie Carneiro, Pascale Charlebois, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossés, Maurice Duclos, Daniel Gagné, Tobi Gagné, Henri Jacob, Yvon Lafond, Shanie Langevin, Caroline Lemire, Philippe Marquis, Lise Millette, Michèle Paquette, Christiane Pichette Sylvie Rancourt et Dominic Ruel ___________________________________ COORDONNATRICES RÉGIONALES Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Marie Trépanier (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Véronique Filion (MRC Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVES Milène Poirier ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel, président, Marie-France Beaudry, vice-présidente, Véronique Gagné, secrétaire, Fednel Alexandre, Guillaume Boucher, Anne-Laure Bourdaleix-Manin et Carolann St-Jean ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À LA UNE
SAMIAN, TÊTE D’AFFICHE LISE MILLETTE
Le film Hochelaga, terre des âmes a été choisi pour représenter le Canada dans le processus de nomination à la prestigieuse cérémonie des Oscars dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère » et c’est Samian, originaire de Pikogan, qui porte le film sur ses épaules. Samian, qui signifie Samuel en langue algonquine, est né à Pikogan, près d’Amos en 1983. Métis algonquin, c’est lui que le réalisateur François Girard a choisi pour incarner son personnage principal, Baptiste Asigny, un archéologue mohawk qui remontera la ligne du temps.
J’AI LU LE SCÉNARIO COMME ON LIT UN ROMAN… C’EST UNE TRÈS BELLE POÉSIE.
« François m’a appelé et voulait me rencontrer. Nous avons pris un café, j’étais à la veille de partir en vacances. Il m’a dit écoute mon film Le violon rouge et lis ensuite ce scénario et dis-moi ce que tu en penses. J’ai lu le scénario comme on lit un roman… c’est une très belle poésie », raconte Samian.
possède une longue feuille de route et a su s’imposer sur la scène internationale, notamment en 1998 avec Le violon rouge, qui avait remporté un Oscar. Il a également réalisé Soie, en 2007, et La leçon (Boychoir), en 2014, mais c’est la première fois qu’il entre dans le processus de nomination aux Oscars avec un film fait au Québec, et par surcroit, sur sa propre ville. « Son premier choc culturel, il l’a vécu ici, au Canada, avec les Premières Nations. Il se trouve qu’en faisant un film sur Montréal, il a découvert ses propres racines autochtones », a révélé Samian, qui ajoute avoir lui-même éprouvé un sentiment particulier et personnel lors du tournage de ce film. « Je joue deux rôles dans Hochelaga. Je joue Baptiste Asigny, l’archéologue, mais aussi son propre ancêtre dans une scène de 1267. C’est un massacre iroquois, sur l’ile des Morts. Il y a un seul guerrier qui se relève et je l’incarne », décrit-il comme un évènement particulier et chargé d’émotions.
HISTOIRE RÉHABILITÉE OU RÉCONCILIATION? « Certains ont parlé de réconciliation, mais ce n’est pas forcé. Disons que c’est une plateforme de plus. Je le vis beaucoup par la musique et dans mon quotidien avec les écoles où mes textes sont enseignés de secondaire 2 à secondaire 5 », mentionne Samian.
Lorsque son avion s’est posé au Japon, Samian a contacté le réalisateur. Pas question de passer à côté du projet.
Artiste aux talents diversifiés, Samian souligne que les mots et les images commencent véritablement à incarner quelque chose lorsqu’ils échappent à leur créateur.
« C’est une fresque historique profonde comme on l’a jamais vue au Canada », décrit-il. Le film se déploie sur 750 ans d’histoire d’un jeune Canada et de ses origines anciennes, le tout raconté par un archéologue. Si la trame demeure une fiction, l’ensemble frôle la réalité de très près, selon Samian.
« Quand on crée un film ou une chanson, quand ça ne nous appartient plus, c’est parce que les gens ont décidé eux-mêmes de le prendre », illustre-t-il.
En fait, la fiction, selon l’acteur, c’est l’emplacement même du site d’Hochelaga. Dans le film, un affaissement de terrain se produit au stade Percival-Molson de Montréal. La partie de football qui s’y tient est interrompue et l’endroit est converti en site archéologique protégé. Baptiste Asigny, l’archéologue incarné par Samian, y entreprend des fouilles qui révèlent des secrets enfouis sous des siècles d’histoire, et même sur ses propres origines.
Le film Hochelaga, terre des âmes, produit par Roger Frappier, sera présenté en clôture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue et fera son apparition en salles en janvier 2018. « Travailler avec François Girard fut l’une des plus belles expériences de ma vie et sa vision de notre appartenance à cette terre des Premières Nations jusqu’à nous est en quelque sorte prémonitoire de tout ce que nous vivons en ce moment. Je suis très content, ce film sera maintenant aux côtés des meilleurs films de la planète », a déclaré le producteur dans un communiqué.
« Une des premières questions de François a été de me demander : “toi, comme métis algonquin, est-ce que ça te dérange de jouer un métis mohawk?” Je n’y voyais pas de problème. Et en fait, il n’y a pas de controverse dans ce film. Hochelaga a été le plus gros village iroquoïen de l’époque et les Français côtoyaient beaucoup les Algonquins », précise le comédien. Samian ajoute que le Hochelaga, terre des âmes sera aussi une œuvre pédagogique grâce à de nombreuses références historiques avec le concours de l’archéologue Baptiste Asigny, qui porte l’aboutissement de 10 années de recherches. Le long métrage permet aussi d’entendre à l’écran des passages en algonquin, en mohawk, en français et en anglais, ce qui reflète la diversité linguistique et culturelle. « On découvre que notre histoire est très métissée », prend-il soin de souligner. À la barre du film, le réalisateur François Girard n’a rien d’un néophyte et ceux qui ont apprécié ses réalisations passées auront un intérêt certain pour ce film. M. Girard
Pour ce qui est des nominations officielles pour la soirée des Oscars, Hochelaga, terre des âmes a franchi une première étape sur trois. L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences n’accepte qu’un seul film par pays pour la catégorie « Meilleur film en langue étrangère » et révèlera à la mi-décembre une courte liste de neuf films sélectionnés. Puis, le 23 janvier 2018, les cinq finalistes retenus seront révélés en vue de la 90e cérémonie des Oscars, qui aura lieu le 4 mars 2018.
Exposition du 24 novembre au 14 janvier Vernissage : 24 novembre 17 h
ENTRÉE GRATUITE Mardi au vendredi : 10 h à 17 h Samedi et Dimanche : 13 h 30 à 16 h LERIFT.CA LERIF
La lumière chez nous Peinture Carol Kruger (Béarn)
Maquettes Patrimoniales du Témiscamingue Antonio Loiselle, Yvon Ringuette et Gilles Amesse
Vitrine Photo : Vol de nuit Benjamin Perron (Ville-Marie)
Galerie Découverte : L'animal amphibologie Diane Desrochers (Fabre)
L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 3
L’ANACHRONIQUE
SEMER L’AUTOMNE
IMPROVISATION
LALIBABA ENTAME UNE 15E SAISON DE RIRES
PHILIPPE MARQUIS
LISE MILLETTE
Je ne sais pas ce qui m’arrivera au moment d’écrire ces lignes. En fait, j’en prends conscience maintenant, on ne le sait jamais. Jamais. Ce qui est certain, c’est que les feuillus sont en feu. Je sens aussi les nuits gelées et vois le soleil disparaitre de plus en plus tôt. Il fait de plus en plus nuit.
La ligue d’improvisation Lalibaba, qui se produit tous les mercredis soir à la P’tite Bouteille d’Amos, marque cette année son 15e anniversaire.
Je vis une nouvelle expérience, je marche un peu à tâtons dans cet automne sans nom. Des camarades dévoués m’épaulent sans relâche. Leurs sourires, vos sourires et les tapes dans le dos m’éclairent. C’est l’automne dans mon pays tant aimé. C’est l’automne et je parcours les 6500 kilomètres carrés de ma municipalité régionale de comté (MRC). « Bonjour, je me nomme Philippe Marquis… »
« Nous avons l’honneur et la fierté de lancer la 15e saison. Nous avons exploité différents concepts ces dernières années et cette fois, nous misons sur l’esprit d’équipe. Ce thème qui sera la trame de la saison », annonce Karine Taillon, viceprésidente du CA de Lalibaba et capitaine des rouges.
Des ainés de Rollet me racontent le temps des bleuets dans les années 1940. Les familles les cueillaient pour payer les fournitures scolaires. Il y eut un été où les enfants ont commencé l’école tard en septembre tellement la récolte avait été bonne. Partout sur ma route, les feuilles tombent lentement. J’aime tellement nos gens. Il y a cet homme. Il m’a mis au défi de visiter son rang de « planche à laver ». D’instinct, je décide de lui faire une visite surprise un dimanche après-midi. Je cogne et ne reçois pas de réponse. En allant voir derrière la résidence, je vois les pieds d’un couple dans un hamac. Ce n’est pas moi qui briserai leur repos. Je reprends ma route, celle que j’aime et qui m’a toujours fait cahoter. Dans les champs, des balles de foin rondes font montre de moissons. On dit qu’on récolte ce qu’on sème. Je ne sais trop ce que je récolterai dans cet octobre de ma 55e année. Qu’importe ce qu’il adviendra, tes bras seront toujours aussi accueillants, chérie. Les Huskies ont commencé leur saison. Les forêts se peuplent de vacanciers… Les autobus ont repris leur routine et les enfants, les adolescents, les étudiants recommencent à se ronger les sangs. Jeanne, ma fille adorée, voit l’image de son père orner des rues. On me parle d’un vent de changement. Mais le vent est toujours changeant et peut toujours tout balayer. Il peut virer de bord aussi. Il est différent tout le temps. Il change d’une vague à l’autre comme d’une respiration à l’autre. Une méditation naturelle se poursuit. Vous m’accueillez avec vos enfants dans les bras. Vous m’ouvrez votre porte en pyjama, en « lousse » ou en retenant vos chiens. Je suis content de vous voir et ne vous demande rien d’autre que de mieux vivre ensemble. J’ai toujours fait ainsi. De violentes pluies, froides comme octobre, abattent les feuilles par millions. Elles tombent comme les communiqués de presse sur les journalistes surchargés. Je ne sais pas si les nouvelles sont bonnes… Les mélèzes tournent au jaune. Qu’arrivera-t-il après cela? Après nous? Il y aura toujours l’automne...
4 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
Lalibaba compte 20 joueurs permanents, répartis en quatre équipes. « Cette année, nous avons trois nouveaux capitaines, ce qui apporte un vent de renouveau. Il s’agit de Guillaume Balleux (jaunes) Vicky Ménard (camo) et Gabriel Bastien (bleus). La ligue laisse ainsi toujours place à des recrues, mais accumule aussi de plus en plus de vétérans, ce qui donne une bonne quantité d’expérience au pouce carré », lance Mme Taillon. Trouver des commanditaires fait partie du travail du CA. Karine Taillon estime que pour un commanditaire, c’est une visibilité chaque soir de matchs sur les chandails des joueurs, sur les réseaux sociaux, sur les photos qui circulent et dans chaque évènement de promotion des matchs. Les rouges sont commandités par La Gourmandine; les bleus, par Hyundai Amos; les jaunes, par Magny électrique et les camo, par Pro-Nature. Ces quatre équipes rivaliseront afin de mettre la main, à la fin de la saison au printemps 2018, sur la Coupe du génie. Même si chaque équipe rivalise pour mettre la main sur le trophée, Karine Taillon estime que la rivalité n’a rien d’hostile.
« C’est cliché un peu, mais Lalibaba, c’est vraiment une famille et comme toute bonne famille, parfois il y a des coins durs à prendre, dans le respect. D’un autre côté, il faut que le public pense qu’on se hait, on doit vendre une rivalité, et la personne qu’on déteste le plus, c’est l’arbitre. Mais il faut aussi dire que ça reste un jeu et un spectacle », nuance la vice-présidente. Elle souligne également le travail de Valérie Côté, l’arbitre malaimée. « L’arbitre est là pour nous remettre à l’ordre. Valérie Côté fait un excellent travail! Et les pénalités accordées font réagir et poussent les joueurs à aller plus loin », reconnait-elle. Les soirées de Lalibaba sont des évènements courus par un public à la fois fidèle et clément. « Il ne peut pas y avoir 12 excellentes improvisations, mais l’important, c’est que le spectateur se souvient de l’improvisation qui a fait sa soirée. Après le match, on échange souvent avec le public, on jase, on prend les commentaires. Le public de l’improvisation est ouvert et rarement les commentaires sont négatifs », dit-elle. Lalibaba réunira ses membres toutes les semaines, le mercredi soir, jusqu’au 21 avril, à 20 h à la P’tite Bouteille d’Amos. L’entrée coute 5 $ en prévente ou 8 $ à la porte. Quelques matchs spéciaux se tiendront également le samedi.
TÊTE CHERCHEUSE
ARTS VISUELS PLODA : programme de location d’œuvres d’art
UNE EXPOSITION DES ARTISTES EN ARTS VISUELS DE LA VALLÉE-DE-L’OR MICHÈLE PAQUETTE
Avec son exposition intitulée Espaces, le Centre d’exposition de Val-d’Or a permis à 27 artistes, dont 25 femmes, d’exposer des œuvres tirées de leur production des deux dernières années et à 29 entreprises de la région de louer une œuvre pour un an. En tout, 64 œuvres ont orné les murs du Centre d’exposition pendant tout le mois de septembre. La visite de cette exposition fut une aventure au cœur de la diversité artistique valdorienne. Les styles variaient du figuratif à l’abstrait en passant par des accents géométriques. Les techniques utilisées étaient également très variées : le dessin, l’acrylique, la peinture sur vitrail et bois, la photographie, l’encaustique, le crayon, l’origami et le collage, le numérique. Il y en avait vraiment pour tous les gouts. Certains artistes ont présenté des paysages et d’autres, des portraits allant du représentatif au suggestif. Plusieurs ont exposé leur vision dans des peintures abstraites ou ont allié la géométrie à l’abstrait. La couleur était omniprésente partout et même avec des œuvres à dominance uniquement bleue. Quelques-uns ont représenté la faune et la nature en général et d’autres ont utilisé le numérique. Les artistes ayant participé à cette exposition sont Jasmyne Blais, Méoune (Caroline Blouin), Martine Beauchamp, Marie-Andrée Brisebois, Aline CôtéLamarche, Suzan Devost, Carole Dussault, Nathalie Faucher, Claudette Gamache, Anne-Marie Germain, Émilie Leroux, Pauline Matteau, Josie Mongrain, Michèle Paquin, Justine Paradis, Jocelyne Perreault, Francyne Plante, Gilles Plante, Micheline Plante, Barbara Poirier, Christian Ponton, Marion Thibodeau, Jocelyne Turgeon et Johanne Vallée. Les artistes invités cette année étaient Bernard Béland, de Rouyn-Noranda, Joanie Goulet, de La Sarre, et Rollande BrochuGagnon, d’Amos. Cette exposition a permis de témoigner de l’activité pétillante des arts visuels dans la Vallée-de-l’Or. Le programme en était à sa 26e année.
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GAFA DOMINIC RUEL
Qu’est-ce? Un acronyme des noms de quatre géants mondiaux de l’économie nouvelle. Ceux qui redessinent le monde de la communication, de la consommation et de la culture : Google, Apple, Facebook, Amazon. Google est devenu notre seul guide : il nous dirige dans le vaste monde de la connaissance. Un doute et on clique : on fait reculer l’ignorance, ça permet de poursuivre les conversations et, au moins, de se coucher moins niaiseux. Apple nous vend les outils de communication. Ils sont les couteaux suisses d’aujourd’hui. Ils nous permettent de ne plus quitter Internet. Jamais. Facebook, c’est devenu le café du coin. On y rencontre les amis, on discute des dernières nouvelles, on se confie et se félicite. Mais on peut au moins rester chez soi. Et Amazon est le nouveau magasin général. On y trouve tout, ça pourra être livré en drone bientôt. Comme la vie nous semble dorénavant plus simple! Plus besoin de courir, de faire la queue, de passer aux caisses, de subir les cohues du samedi. Plus besoin de la bibliothèque ou du bistro. Plus besoin de sortir, tout simplement. Le monde extérieur est aujourd’hui à l’écran. C’est la nouvelle bay-window. Ce serait le progrès inévitable. Mais pendant ce temps… les GAFA cherchent à payer le moins d’impôt possible. À l’aide de pratiques fiscales pathétiques, ils se rient des frontières et des États qui ont construit les équipements énergétiques et réseautiques dont ils profitent. Ces géants détruisent aussi les emplois locaux et un certain tissu social. La librairie de la rue principale et le petit commerce familial peinent à survivre. Puis, ces compagnies accumulent des quantités vertigineuses de données. On nous épie, on nous surveille, on sait ce qu’on fait. C’est Big Brother de 1984, mais avec des gens consentants! Michel Serres, historien des sciences dont les champs d’intérêt sont les mathématiques, la communication et le numérique, le confirme : En 15 ans, le moteur de recherche est devenu une puissance mondiale sans précédent dans l’histoire. Ses capacités de surveillance et de mémorisation dépassent déjà ce qu’aucun service de renseignements, y compris ceux des dictatures, n’a jamais pu collecter. Et cette masse de données amassées est en perpétuelle augmentation. Les GAFA pourraient être même une menace pour le libre arbitre. Il a un truc infaillible : les algorithmes. J’ai lu là-dessus, c’est d’une complexité sans nom. Mais ces formules permettent, au fond, à ces grosses compagnies de connaitre vos gouts, ce que vous tapez dans Google et ce que vous cliquez sur Facebook et Amazon. Et ensuite, ils vous présentent, sous forme de pubs et de liens, ce qui pourrait vous intéresser : bebelles, destinations voyage, nouvelles, opinions, etc. S’installe alors un cercle vicieux : on ne sort pas de ce que nous pensons, aimons, voulons voir. Les GAFA sont des entreprises. Point. Qui veulent faire des profits aussi gigantesques possible. Point. Ils ne défendent ni la culture, ni la connaissance, ni le livre, ni l’amitié.
L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 5
CULTURAT
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Pour information contactez Micheline Poitras : 819 762-8181 poste 103
micheline@atrat.org
L’ENGAGEMENT DES MUNICIPALITÉS : UN MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL PASCALE CHARLEBOIS
Voilà l’automne et, comme les arbres qui se départissent de leurs feuilles pour laisser place à un renouveau, le paysage politique municipal s’apprête lui aussi à changer (heureusement, ce n’est pas tous les ans!). C’est pourquoi il convient de rappeler à nos futurs élus que la culture est la sève de toute société et que son caractère transversal lui permet de jouer un rôle primordial dans les développements humain, environnemental et économique qui sous-tendent le politique. La culture imprègne chaque dimension de notre vie et lui donne un sens, car elle est la lunette collective qui oriente notre compréhension de l’environnement humain, naturel et construit. Parce qu’elle est porteuse de sens et de valeurs et qu’elle laisse également place à la contestation, la culture permet de « cultiver les esprits », comme le signifie son étymologie latine. Bien sûr, la culture n’est pas sans torts et contrevient même parfois aux droits de la personne (pensons à l’excision, par exemple), mais elle est appelée à se transformer au contact des autres cultures, ce qui peut aussi faire d’elle un important moteur de changement, si on lui en donne l’occasion… L’art, quant à lui, est ce qui porte la culture, la dispose, l’arrange pour la mettre à nu et lui permettre cette évolution par la remise en question de ses éléments, la confrontation avec l’extérieur et l’intégration d’éléments d’autres cultures. Par nature, l’art et le politique sont liés en tant que phénomènes publics, avec cette différence que l’art est dégagé de tout intérêt immédiat. Dans une société soucieuse de son propre avancement, l’un ne devrait donc pas aller sans l’autre. C’est le cas en Abitibi-Témiscamingue, car rappelons que les municipalités de la région ont été des moteurs essentiels de la démarche CULTURAT. Jusqu’à aujourd’hui, 60 des 66 municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue et les 7 Conseils de bande ont signé la charte d’adhésion à la démarche, s’engageant ainsi à réaliser des actions visant l’amélioration de la qualité de vie des citoyens par l’art, la culture, l’embellissement et le rapprochement des peuples. Cette charte palliait même, dans certains cas, l’absence d’une politique culturelle. Plusieurs municipalités ont même créé des comités CULTURAT qui ont donné naissance à plusieurs projets dans l’espace urbain, dont plusieurs impliquent des artistes professionnels. Bien que celles-ci soient maintenant convaincues de l’importance des arts et de la culture, beaucoup reste encore à faire, notamment pour sensibiliser les gens à la valeur du travail des artistes, pour la sauvegarde et la valorisation de notre patrimoine et pour le rapprochement des peuples.
ARTS VISUELS
Bref, il faut continuer à « cultiver les esprits » et nous souhaitons que nous puissions, pour cela, compter sur les nouvelles équipes municipales!
LES TRÉSORS DE NANOU LA RÉDACTION
Pour sa première exposition, Annick Mauen a réuni différentes œuvres : acryliques sur toile et sur bois ainsi que peintures à l’huile. Ses tableaux sont exposés à la Fabrique de Geppetto de Lorrainville, au Témiscamingue, une galerie-boutique que l’on visite comme une aventure dans le passé.
Au mur, quelques toiles : Soirée au clair de lune, La vieille école de rang, Soir d’hiver, Beauté en rouge. Des tableaux de toutes saisons et de toutes ambiances.
Avant d’atteindre le seuil de la galerie Notre-Dame, il faut entrer dans la boutique. Des pantins de bois articulés sont suspendus dans la vitrine. À gauche, une boutique de matériel d’artistes; à droite, un trottoir de bois qui rappellent les anciens trottoirs de Lorrainville au début du siècle dernier.
« Quand je peins, le temps s’efface et je m’amuse », écrit encore Annick Mauen dans le texte qui présente son exposition.
Les trésors de Nanou, une exposition hétéroclite qui mêle toiles, veilleuses pour enfants et autres petits objets peints, se trouve tout au fond. En guise de bienvenue, un mot d’Annick Mauen explique comment la peinture est venue à elle : « J’ai commencé à peindre par hasard. Ma sœur donnait un atelier de peinture sur bois. Pour l’encourager, j’ai suivi l’atelier. »
6 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
L’exposition Les trésors de Nanou prend fin le 3 novembre. Il sera également possible de retrouver les œuvres de Mme Mauen les 10 et 11 novembre au Salon des artistes et artisans de Lorrainville, où elle présentera aussi ses objets de bois et des travaux de couture.
LITTÉRATURE
MAURICE BÉLANGER, L’AUTEUR QUI NE VIEILLIRA JAMAIS LISE MILLETTE
L’inspiration peut surgir de partout, mais prend souvent racine dans le quotidien. Pour la série de livres pour enfants de Maurice Bélanger, peut-être ne doit-on pas s’étonner que le rendez-vous donné à L’Indice bohémien fût fixé à la Maison de la famille de Malartic. C’est que Maurice Bélanger n’a jamais quitté le monde des petits. Il travaille en petite enfance depuis 35 ans. Et il avoue tout naturellement : « Je n’ai pas vu le temps passer. » Évidemment, quand les personnes qui échangent avec vous ne dépassent jamais l’âge de 5 ans, forcément, on reste jeune. « C’est probablement le bonheur d’être avec les enfants qui explorent et qui bâtissent leur univers », suggère Maurice Bélanger, installé, comme moi, sur une petite chaise qui ne doit pas faire plus de 12 pouces de haut.
JEANNOT PAINCHAUD, C.Q., COFONDATEUR DU CIRQUE ÉLOIZE,
a reçu la plus prestigieuse distinction de l’État. Vous connaissez une personne qui mérite cet honneur ? Soumettez sa candidature d’ici le 3 novembre 2017.
Tout est petit dans les quartiers de Maurice Bélanger, même les livres qui peuvent tenir dans des mains toutes menues. Jusqu’ici, Maurice Bélanger a écrit trois livres : Le loup gentil, qui traite de l’acceptation des différences, et les deux premiers d’une trilogie, Un monstre dans ma tête, sur les peurs et les cauchemars, et Le rêve secret du monstre rigolo, qui se penche sur l’amitié. « Les livres permettent de démystifier les choses. Dans le prochain livre, qui complètera la trilogie, les enfants pourront retrouver les personnages dans Le cœur en bataille, qui parlera de la maladie d’Alzheimer chez un grand-parent », annonce M. Bélanger. Cet autre livre paraitra en 2018. Au mur, derrière Maurice Bélanger, une affiche du clown Moridicus est installée. Ce n’est pas un hasard. L’auteur se déguise à l’occasion pour visiter les bibliothèques et animer l’heure du conte. Il lui arrive également de visiter les écoles primaires en AbitibiTémiscamingue. « J’y apporte des ateliers littéraires pour susciter l’intérêt de la lecture aux enfants. » Jusqu’ici, il est passé par Ville-Marie, l’Abitibi-Ouest, la Commission scolaire Harricana et ce sera au tour de Rouyn-Noranda en 2018. Maurice Bélanger sillonne aussi les salons du livre. À son agenda sont inscrits ceux de Dieppe, au Nouveau-Brunswick, et de Rimouski.
L’HISTOIRE DU LOUP GENTIL VICKY BERGERON
L’histoire du Loup gentil nous démontre que nous ne sommes pas obligés d’être comme tout le monde, mais que nous pouvons choisir d’être ce que l’on souhaite. Dans le livre, Petit loup essaie d’être gentil, mais tous les animaux de la forêt craignent les loups. Car tout le monde sait que les loups sont de très vilains prédateurs. Lorsque Petit loup aperçoit un orage qui vient foudroyer la forêt et qu’il voit le panier du Chaperon rouge, les briques des trois petits cochons et le sac de farine des sept biquets voler dans le ciel, il décide d’agir comme un héros. Selon moi, ce livre s’adresse à un public de 4 à 8 ans. Je donnerais une note de 8,5/10 à ce livre.
L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 7
ENGAGEMENT SOCIAL Jusqu’au 19 novembre :
LA POLITIQUE, PARLONS-EN
SHANIE LANGEVIN
Je vais être honnête avec vous, je n’ai jamais voté aux élections municipales. Je ne sais même pas comment faire, je n’ai aucune idée des propositions des candidats. Je suis un beau cliché de la jeune génération. La politique ne m’intéresse pas et elle ne fait que me décevoir. Mais tout ça va changer cette année.
UNE EXPOSITION INTERACTIVE QUI S'ADRESSE À TOUTE LA FAMILLE … POUR ENFIN DÉCOUVRIR CE QUI GROUILLE PENDANT QUE L’ON DORT À POINGS FERMÉS !
À compter du 3 novembre
A compter du 24 novembre
Mon intérêt ne s’est pas activé par magie après une illumination démocratique. Non, la vraie raison est que je vis avec un ami hyper intéressé par la politique, et il en parle constamment. Au début, je trouvais ça ardu de le suivre dans des conversations axées sur la politique. Non pas que je sois totalement inculte sur le sujet, mais on dirait que même sans télévision, la perte de confiance en la classe politique m’avait atteinte. On dirait que j’étais tellement habituée à entendre chialer le monde sur TOUS LES POLITICIENS que j’en suis venue à oublier mon esprit critique et le fait qu’il y a toujours bien des gens qui sont là chaque jour à la mairie ou à l’Assemblée nationale qui travaillent pour nous, pour nos communautés. C’est difficile de se forger une opinion politique, ça prend du temps, de l’énergie et des ressources (de l’information fiable). Mais il y a plus : la politique, c’est tabou dans bien des familles ou des cercles d’amis. On n’en parle pas à table, pis comme c’est à peu près le seul moment où on est tous ensemble, on n’en parle jamais. C’est vraiment dommage parce que ce sont nos représentants élus qui font les lois qui nous encadrent, qui mettent en place ou non des services, ce sont eux qui prennent des décisions pour nous. Et on n’en parle pas assez. Là, je ne veux pas généraliser, il y a sans aucun doute des gangs qui sont bien politisées et dont les membres connaissent les dossiers courants de la politique municipale, provinciale ou fédérale. Mais je ne les connais pas et ils n’apparaissent pas dans mes publications suggérées sur les réseaux sociaux que je fréquente. La politique municipale ne se rend pas jusqu’à moi.
GASPESIE HUMAN LESS, LA TRILOGIE
L’AIR DU TEMPS
Éloïse Plamondon Pagé
Guillaume D. Cyr et Yana Ouellet
Merci à mon cher colocataire, je m’intéresse aujourd’hui à la politique de ma ville. J’ai réalisé à quel point mon vote pouvait avoir de l’importance, car nos élus ont un réel impact sur nos vies, que ce soit par l’augmentation du nombre de pistes cyclables, l’implantation d’une plateforme de compostage, la création d’un poste voué exclusivement à l’écoute des citoyennes et des citoyens, etc.
De 1 à Z
Une nouvelle aire de repos conviviale et artistique sur l’avenue Dallaire Concepteurs : Jean-François Bélanger et Sébastien Ouellette
Photo : Nancy Larivière 8 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
PHOTOGRAPHIE
LE MONDE SELON MODÈRE
ZOOM DERRIÈRE L’IMAGE MARIE CARNEIRO
Le mois de novembre sera photogénique à Val-d’Or avec le quatrième concours de photos. Tous les Valdoriens peuvent y participer et le thème est tout simplement la ville de Val-d’Or. Nous avons eu la chance de rencontrer deux photographes professionnels qui nous montrent un côté plus artistique, visuel et inspirant de l’Abitibi.
PAUL BRINDAMOUR, ORIGINAIRE DE SULLIVAN Depuis quand pratiquez-vous la photo? Professionnellement, je pratique la photo depuis ma sortie de l’université, il y a 34 ans. J’ai attrapé le virus dès 9 ans alors que ma mère me laissait son boitier « Brownie » pour aller en forêt. Parlez-nous de votre travail. Comment le décririez-vous?
PAUL BRINDAMOUR NOUS PRÉSENTE ICI UNE IMAGE PRISE PRÈS DE CHEZ LUI SUGGÉRANT LA BEAUTÉ DES COURS D’EAU ABITIBIENS ÉPOUSANT LA FORME DE NOTRE TERRE MÈRE.
« UNE AUTRE PETITE RÉUSSITE... QUI NE FERA PAS L’TOUR D’LA PLANÈTE. MAIS QUI A FAIT LE TOUR D’UN COEUR D’ENFANT. »
Mon travail est à la fois très varié et quelque peu instructif. Je me trouve chaque jour dans des environnements différents : industries, entreprises, écoles, familles. De ce fait, je côtoie l’intimité de ces personnes de manières variées. Qu’est-ce que Val-d’Or vous inspire? Et pourquoi? Val-d’Or m’inspire surtout la vie en villégiature, mais aussi la prospérité et la joie de vivre.
MARIE-CLAUDE ROBERT, ABITIBIENNE D’ADOPTION DEPUIS 7 ANS Depuis quand pratiquez-vous la photo? Depuis maintenant 10 ans. Avant, j’étais dans le domaine du théâtre. J’ai toujours aimé la mise en scène, le fait de raconter une histoire visuellement. Je me suis rendu compte que la scène n’était pas vraiment le bon moyen pour m’exprimer. L’idée de figer dans le temps des moments, des émotions, de garder en mémoire des histoires m’a vraiment accrochée. Parlez-nous de votre travail. Comment le décririez-vous? Naturel. Bien que je vienne d’un milieu où l’on invente des histoires, je veux que mon image finale soit la plus naturelle possible. Je m’inspire du moment présent qui est créé autour de moi pour capturer ses petits hasards instantanés. Un regard, une lumière, un reflet sur le sol : tout est une source d’inspiration.
LA PHOTOGRAPHIE PROVIENT DU PROJET VAL-D’OR D’HIER ET D’AUJOURD’HUI FAIT POUR LA VILLE DE VAL-D’OR. SÉRIE DE QUATRE PORTRAITS INSPIRÉS DE PHOTOS D’ARCHIVES.
Qu’est-ce que Val-d’Or vous inspire? Et pourquoi? L’Abitibi-Témiscamingue m’a séduite instantanément par la chaleur des gens – je m’y suis sentie aussitôt accueillie – et par la beauté de la nature. Val-d’Or m’inspire par ses gens, sa diversité et son ouverture. C’est une région avec un potentiel immense, qui est en constante évolution et en constant questionnement. J’aime faire partie de ce tourbillon et avoir la chance d’y faire un peu ma marque. L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 9
LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE
LES ARMOIRIES DE LA SARRE, LEUR SIGNIFICATION CHRISTIANE PICHETTE, AGENTE PATRIMONIALE
Les armoiries de la Ville de La Sarre témoignent d’un passé glorieux. En effet, les armes de la Ville s’inspirent des drapeaux d’ordonnance de l’illustre Régiment de la Sarre. Les premier et quatrième quartiers des armes reproduisent fidèlement ces drapeaux qui ont été les témoins des plus belles victoires des armées françaises tout comme de la déchirante défaite des plaines d’Abraham. Ce Régiment fut levé par Henri de Senneterre, duc de la Ferté, maréchal de France et gouverneur de la Lorraine, le 20 mai 1651. Certains auteurs avancent l’opinion qu’en 1685, après la prise du Luxembourg, le Régiment fut employé à des travaux de terrassement en Sarre, pays qui fut récemment réuni à l’Allemagne. Ce nom fut probablement donné au régiment en récompense et en souvenir de la bonne exécution des travaux qui lui avaient été confiés. Le Régiment, connu alors sous le nom de la Ferté, changea son nom pour la Sarre. Chose certaine, c’est qu’il prit ce titre nouveau après que son deuxième colonel, HenriFrançois de Senneterre, duc de la Ferté, fut démis de son commandement en 1685. L’espace limité de ce texte ne nous permet pas de raconter plus en détail l’épopée du Régiment de la Sarre. Qu’il suffise de dire que le second bataillon du Régiment passa en Nouvelle-France au mois de mai 1755. Ce bataillon était commandé par le lieutenant-colonel Louis-Étienne-Guillaume de Senezergues, chevalier de Saint-Louis. Le Régiment de la Sarre participa à la prise du fort Oswégo et au combat immortel de Carillon. Il se distingua aussi lors de l’attaque de Québec par Wolfe. Après la Conquête, et suivant les articles de la capitulation, les Anglais le firent repasser en France, où il arriva en 1761. Fait digne de mention, l’illustre ingénieur Vauban fit partie de ce Régiment qui devint, sous l’Empire, le 51e Régiment d’infanterie.
ARMOIRIES Les deuxième et quatrième quartiers rappellent que La Sarre est située en Abitibi. Or, l’étymologie de ce nom dérive du montagnais et veut dire « eau du milieu ». C’est en raison de cette signification que ces deux quartiers des armoiries de La Sarre reproduisent un cours d’eau. La belle devise Oblivisci Nescius se traduit par « Qui ne sait oublier ». Elle démontre que les citoyens de La Sarre ne savent oublier les gloires passées de leur pays, qui servent de base aux gloires futures.
RETOUR SUR LE 100E L’année centenaire tire à sa fin à La Sarre et déjà, on pense à préparer le bilan. Beaucoup de choses se sont dites ou faites durant toutes ces années préparatoires. La Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre (SHPRLS), durant plus de trois ans, a participé aux projets que les divers comités nous ont apportés : recherche d’informations, photos, etc., notre but étant de répondre le plus rapidement possible aux demandes pour que le travail soit plus facile pour eux et que tout soit parfait. Belle récompense : les visiteurs étaient au rendez-vous durant cette semaine inoubliable du centenaire. Nous profitons de l’occasion pour remercier tous nos visiteurs de s’être déplacés. Des activités plus enrichissantes les unes que les autres ont montré notre capacité à enrichir notre histoire collective par de beaux monuments qui demeureront pour les générations futures une fierté. Le Régiment de la Sarre, venu nous visiter, nous a redonné une fierté, un regard neuf sur notre histoire. Mais même si le centenaire est presque derrière nous, les employées de la Société d’histoire ont repris leur travail avec intérêt et amour. Nous espérons que vous avez passé un bon Centenaire et que l’on vous reverra bientôt.
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10 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h.
ARTS DE LA SCÈNE
ROUYN-NORANDA BURLESQUE LISE MILLETTE
Celui qui a ouvert le premier bar gai de Rouyn-Noranda en 1995 est revenu dans la capitale du cuivre cet automne avec son personnage Lit Queen, une drag-queen plus grande que nature qui n’arrive jamais seule. Dans ses bagages se trouve une troupe déterminée à en mettre plein la vue et à chasser la grisaille à grands coups de paillettes et d’éclats de rire.
NATHALIE TOULOUSE
Denis Lord et ses acolytes, Destiny, Rainbow et Miss Butterfly, ont fait la grande traversée de la réserve La Vérendrye avec fébrilité.
LES DRAG-QUEENS DE ROUYN-NORANDA VUES PAR MÉLODY SYLVIE RANCOURT
Quelle soirée à la salle Paramount de Rouyn-Noranda avec le spectacle de Mado Lamotte et Lit Queen! Le stationnement était rare le 29 septembre et la salle était pleine. Les derniers spectateurs ont dû rester debout, mais cela n’a pas empêché les gens d’être chaleureux et participatifs. Le spectacle était grandiose et les applaudissements, nombreux. La soirée s’est ouverte avec une première drag, nommée Lit Queen, qui portait une robe aux allures de char allégorique décorée d’instruments de musique. Impressionnant. Et ce n’était qu’un début pour une soirée haute en couleur.
« Nous avons rempli trois voitures et un Winnebago pour quatre jours de spectacles. Aller en Abitibi, c’est toujours un renouvèlement d’amour », raconte Denis Lord, qui a grandi à RouynNoranda avant de s’installer à Montréal il y a 10 ans.
Les deux soirées ont fait salle comble et le public était diversifié. Jeunes, moins jeunes, hétéros, curieux : il ne s’agit pas d’un spectacle réservé pour la communauté gaie. Pour Denis Lord, le moment était plutôt de célébrer, de rire, de danser et de permettre à chacun de s’exprimer et de s’assumer : « Aujourd’hui, comme à l’époque du bar La Station, je veux ouvrir des portes. En fait, je me sens comme un p’tit bonhomme de 15 ans dans ma tête, qui se dit que tout est possible. » Pour sa virée à Rouyn-Noranda, Denis Lord a emmené avec lui un grand nom du genre, Luc Provost, mieux connu sous le nom de Mado Lamotte, icône de la drag montréalaise. « J’aime sortir de mon cabaret, mais j’avoue que je suis toujours surpris de voir que Mado est grand public et que le public s’y adapte si facilement. C’est une preuve qu’on partage des références communes », confie Luc Provost. Il convient que les émissions et séries télévisées qui ont présenté le métier de dragqueen ont permis de mieux saisir que ces performances scéniques ne se résument pas qu’en des hommes déguisés en femmes. « Ce ne sont pas que des gars qui mettent une robe et se maquillent. Il y a une évolution chez ces garçons et il faut aussi de la discipline pour donner un bon spectacle », insiste Luc Provost. Denis Lord fait écho à l’importance d’une bonne préparation et tient à s’entourer de professionnels, notamment pour le volet technique, afin d’assurer un spectacle qui en met plein la vue et qui est à la hauteur des attentes pour créer ce qu’il nomme l’effet « wow ».
Que dire de ce numéro dans lequel une drag-queen s’est baignée dans une coupe de champagne géante? C’est sans compter Miss Butterfly avec ses changements de robes à la vitesse grand V, les danseurs bien agréables à regarder et Mini-Fée, en finale, au grand plaisir des 40 ans et plus qui pouvaient apprécier la référence à ce dessin animé du passé. La musique était également au rendez-vous. Une parodie de la chanson de Dalida, Il venait d’avoir 18 ans, à la manière de Mado Lamotte, a été mon moment préféré. NDLR : Mélody, première bande dessinée autobiographique canadienne, est apparue une première fois en 1985 et ses aventures continuent d’être publiées aujourd’hui. Dans cette série, l’auteure Sylvie Rancourt fait le récit de son métier de danseuse nue et de son expérience de la scène underground.
23 NOVEMBRE AU 7 JANVIER 2018
ANTARCTICA ARNOLD ZAGERIS PHOTOGRAPHIE
CHASSER LE SPLEEN « Notre spectacle fait du bien. Je dirais que nous sommes un baume à la déprime et à l’ennui », résume Luc Provost, qui porte derrière lui 30 ans de carrière et qui assure que rien n’est terminé. « Il m’en reste à accomplir! J’ai mon spectacle Concert indigne en novembre à Québec et je peux déjà annoncer que je ne vais pas chômer en 2018! » confie-t-il. Denis Lord ne restera pas les bras croisés non plus. De retour à Montréal, vivifié par son passage en Abitibi, il promet de revenir en 2018 pour le weekend précédant l’Action de grâce. Comme il est un Rouynorandien dans l’âme, Lit Queen conserve ainsi un certain attachement régional. « J’en rencontre encore des gens qui ont peur de sortir du garde-robe à Rouyn-Noranda. On m’a déjà dit : “si tu n’avais pas été là, j’aurais peut-être choisi la corde au lieu de la porte.” Je ne peux pas assumer qu’en 2017, on en soit encore à pointer du doigt. Heureusement, les choses changent, mais l’acceptation sera toujours là. » S’il porte un message d’acceptation et un profond désir de vouloir être librement qui l’on est, Denis Lord refuse de se dire revendicateur.
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« Ce n’est pas une mission. Je suis heureux de le faire, mais vous savez, quand on appartient à une minorité, on reste une minorité toute sa vie », conclut Denis Lord. L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 11
GABRIELLE PRONOVOST
LE COEUR DE L’INDICE
DANAË OUELLET, BÉNÉVOLE À LA RÉDACTION, AMOS
ISABELLE BROCHU, BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION, LA SARRE
NETTA GORMAN, BÉNÉVOLE À LA RÉDACTION, ROUYN-NORANDA
NICOLE GARCEAU, BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION, VAL-D’OR
Dans quel contexte vous êtes-vous impliquée pour L’Indice bohémien?
Dans quel contexte êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien?
Comment êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien?
Dans quel contexte êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien?
J’ai déjà osé commettre quelques articles par le passé afin de parler d’évènements de la MRC d’Abitibi.
Je suis bénévole depuis quelques mois en Abitibi-Ouest. Le journal recherchait quelqu’un pour déposer des exemplaires dans plusieurs endroits que je fréquente régulièrement ou encore dans des lieux fréquentés par des gens que je connais bien.
C’est mon amie artiste Ariane Ouellet qui m’a proposé en 2013 de faire partie de l’équipe de bénévoles à L’Indice bohémien. Moi qui ne dis jamais non aux défis! Mais là, une prof d’anglais d’Angleterre qui écrit en français dans un journal culturel de l’AbitibiTémiscamingue... Ça se peut, ça? Et puis, why not? Ça fait quand même 23 ans que je vis à Rouyn-Noranda et que je me considère comme une Abitibienne d’adoption (permis de chasse en moins).
Je suis bénévole pour L’Indice bohémien depuis environ cinq ans. J’étais là au début, j’ai pris un temps d’arrêt et j’y suis revenue par la suite, car l’ancienne directrice, Maryse Labonté, m’avait redemandé de m’impliquer. Depuis, je distribue le journal dans mon coin.
Un jour, lorsque mon agenda me le permettra, je recommencerai à écrire pour le journal! Que représente L’Indice bohémien pour vous? Un journal qui nous fait découvrir une très grande partie de ce qui bouillonne chez nous culturellement parlant. Le journal permet aussi de mettre en lumière tous ces gens (artistes, bénévoles, travailleurs culturels) qui font la culture en Abitibi-Témiscamingue.
Quelle est votre motivation et pourquoi pensez-vous qu’il est important de s’impliquer pour L’Indice bohémien? Ma motivation profonde est une partie de mon ancien travail : promouvoir nos acquis régionaux, développer la culture et faire connaitre les artistes de chez nous. Ma perception de L’Indice bohémien est celle d’un outil de communication avec le public et avec des pigistes partout sur le territoire, cela permet d’être partout. C’est ce que je préfère. Et mon souhait? Je pense que c’est qu’il demeure en format papier dans la foulée des médias électroniques. Comment résumer L’Indice bohémien en quelques mots? Un journal qui permet de mieux connaitre le monde chez moi, un article à la fois!
Que représente pour vous L’Indice bohémien? Être bénévole au journal, c’est pouvoir choisir à partir d’une liste de sujets proposés celui qui m’inspire le plus chaque mois. J’ai donc eu la chance de passer en entrevue plusieurs artistes de la région. Je m’amuse à écrire des articles variés, allant du cinéqualité régional aux expositions, en passant par la danse et les happenings pour jeune public. Oui, nous vivons en région éloignée (Qui est loin de qui? Je me le demande...), mais la vie artistique et culturelle régionale est vivante et stimulante, autant sinon plus que dans les métropoles. C’est une richesse de pouvoir offrir ce journal gratuitement à travers la région.
Novembre, journées raccourcies et grises Novembre, arts et culture s’intériorisent Salles de spectacle, cinéma ou exposition Tant d’endroits où il fait toujours beau et bon
12 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
Quelle est votre principale motivation? L’Indice bohémien est le seul journal culturel qui donne des nouvelles de tout ce qui se passe culturellement en AbitibiTémiscamingue. Il y a de superbes personnes qui écrivent de manières différentes et cela aide à comprendre qui l’on est et vers où on s’en va. C’est important de s’impliquer pour faire rayonner les gens d’ici. J’aimerais faire la proposition d’en faire la distribution dans tous les foyers, au moins une fois dans l’année, afin de le faire connaitre. Comment résumer L’Indice bohémien en quelques mots? C’est le plus beau journal culturel de tout le Québec! De super chroniqueurs et chroniqueuses, de bons articles, une bonne grandeur et un papier qui se tient bien!
ENVIRONNEMENT
LE CARIBOU VIVANT EST NUISIBLE, SELON L’IEDM
même si l’IEDM leur remet des reçus de charité, car l’Agence du revenu du Canada l’a reconnu comme un organisme de bienfaisance. En comparaison, aucun groupe écologiste ne peut obtenir ce statut. Bien sûr, l’indépendance de l’IEDM ne va pas jusqu’à mordre la main qui le nourrit.
HENRI JACOB, ÉCOLOGISTE MILITANT
Régulièrement, l’Institut économique de Montréal (IEDM) tente de manipuler l’information en publiant des pseudo-études impartiales qui se résument uniquement à la dimension économique d’un dossier. Le 3 octobre dernier, ce groupe de réflexion, apôtre de la dérèglementation et promoteur de la loi du libre-marché, diffuse un communiqué intitulé sauvegarde du caribou forestier pourrait couter plus de 740 millions $ incitation à peine voilée à l’élimination de cette espèce indicatrice de l’état l’écosystème qui lui sert de maison.
à tout crin Le plan de par année, de santé de
Encore une fois, l’IEDM camoufle sa théorie de la privatisation des profits et de socialisation des déficits, prétextant sauvegarder des emplois en région. C’est ce même groupe qui s’oppose régulièrement à l’augmentation du salaire minimum, prêche pour la privatisation des soins de santé, milite pour que le salaire des enseignants soit en fonction du nombre d’élèves qui performent… En résumé, leur credo : privatiser les profits et socialiser les déficits, ou au plus fort la poche. Revenons au caribou vivant. Il couterait 1 million $ par an et ferait perdre 5675 jobs. Si on suit cette logique, nous devrions raser nos parcs, exploiter les boisés urbains, harnacher toutes nos rivières, miner nos centres-villes… Tout ça au bénéfice de la petite minorité de propriétaires ou d’actionnaires des compagnies extractives de nos richesses naturelles.
Ses administrateurs et ses gouverneurs sont un ramassis de money junkies qui proviennent tous du secteur économique et des compagnies extractrices de ressources naturelles. Sans but lucratif… Au plus fort la poche. Ce groupe de réflexion manipule les gens, leur faisant croire qu’ils seraient plus heureux s’il y avait moins de lois, moins de services sociaux, plus de privatisation des ressources collectives et que nous serions tous plus riches si les Bill Gates de ce monde géraient notre avoir collectif. Si on continue dans la logique néolibérale de l’IEDM, leurs prochaines études pourraient porter sur les couts de garder en vie un itinérant ou sur les retombées financières de l’esclavage des assistés sociaux. La véritable devise de l’IEDM : vider, couper, exporter tout et tant pis pour les jeunes de demain, ils n’avaient qu’à naitre plus tôt.
COMBIEN VAUT UN CARIBOU? Mort, pas plus que quelques centaines de dollars. Vivant, c’est plus compliqué puisqu’il est une composante essentielle d’un écosystème boréal équilibré qui assainit l’air en produisant l’oxygène, purifie l’eau en la filtrant, diminue l’effet de serre en captant le CO2, fournit la nourriture, l’abri et les autres commodités aux êtres vivants. Tout cela en faisant abstraction des valeurs intangibles comme lieux de relaxation, de stimulation, de contemplation et surtout d’héritage à léguer pour assurer une qualité de vie à nos petits-enfants et à leurs descendants. Combien ça vaut, ça? TEL PÈRE, TELLE FILLE
L’IEDM, ÇA MAGE QUOI EN HIVER?
Quel bonheur de courrir après un animal, pendant que la neige jusqu’au ventre l’empêche de fuir, et que le réservoir d’essence du bolide est plein. L’argent qui mène le monde va faire souffrir encore un bon moment tout ce qui reste.
Sur son site, l’IEDM se définit « comme un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif ». Indépendant de qui? Le budget annuel de l’IEDM : 2,3 millions $, dont 27 % proviennent d’entreprises, 70 % de fondations et 3 % d’individus. C’est tout ce qu’on peut trouver sur leur financement; ils refusent toujours de divulguer les noms des donateurs,
RENDEZ-VOUS AU SALON DES ARTISTES ET ARTISANS DU TÉMISCAMINGUE LA RÉDACTION
Pour une septième année, le Salon des artistes et artisans du Témiscamingue se prépare à accueillir les visiteurs pour leur en mettre plein la vue les 10 et 11 novembre prochains. Peinture, sculpture, pierres, savons, bijoux, peluches, articles de verre et accessoires pour animaux : les organisateurs promettent d’en avoir pour tous les gouts. Parmi les petits trésors, les jouets de Léo Gélinas et de Madeleine Gaudet sauront faire rêver grands et petits. M. Gélinas, aujourd’hui retraité, peaufine ses pièces de bois pour reproduire camions, grumiers, tracteurs et divers animaux articulés. Sa conjointe complète ses réalisations en donnant des couleurs vives à ses créations. Habitués du salon, leur kiosque est parmi les plus fréquentés. De Fugèreville, Jean-Christophe Beauchamp, de l’entreprise Champ d’elfes, propose pour sa part des chandelles en cire d’abeille de fabrication artisanale. Le président du salon, Christian Paquette, fait aussi partie des exposants. Ébéniste, il y présente ses pièces de bois, sculptures, gravures et plusieurs objets originaux. Une cinquantaine d’exposants seront présents au Centre Richelieu, la salle multifonctionnelle de Lorrainville, située au 51, rue Notre-Dame Est. L’entrée est gratuite.
TEXTE : DANIEL GAGNÉ - ILLUSTRATION : TOBI GAGNÉ
LÉGUMES DE SAISON : ET SI ON LES FAISAIT FERMENTER? NETTA GORMAN
Vous connaissez probablement la mise en conserve à l’aide du vinaigre, ce qui certes minimise les risques de développement des agents pathogènes, mais qui élimine aussi les bonnes bactéries. Or, il existe aussi une méthode qui conserve les aliments tout en augmentant leur valeur nutritive : la lactofermentation. Lacto ne signifie pas lait, mais production d’acide lactique à partir de glucides (sucres) naturellement présents dans les aliments. Ce phénomène tout à fait naturel a comme avantages d’augmenter la qualité vitaminique et enzymatique des légumes en plus de les rendre plus facilement assimilables par le système digestif. Ils deviennent alors probiotiques et contribuent ainsi à développer une flore intestinale variée et en santé. Prenez par exemple la choucroute chez les Allemands, les carottes chez les Hongrois, les betteraves chez les Russes, le kimchi chez les Coréens : toutes des préparations lactofermentées dans une simple saumure (eau + sel). L’ingrédient secret? Le temps. On laisse fermenter à la température ambiante pendant 2 ou 3 semaines. Pas de stérilisation, seulement les légumes coupés et bien tassés sous le niveau d’eau de la saumure dans des pots en verre. Après ce temps, ils peuvent se garder pendant des mois au frigo ou dans une chambre froide. Pour des recettes de légumes lactofermentés, contactez-moi à nettateach@gmail.com.
L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 13
ENVIRONNEMENT
C’est le rendez-vous par excellence pour tous ceux qui dénicher des cadeaux C’est le souhaitent rendez-vous par excellence pour originaux! tous ceux qui souhaitent dénicher des cadeaux originaux!
Maison de la culture de laLaculture 195, rueMaison Principale, Sarre 195, rue Principale, La Sarre
L’AVENIR DES ÉVÈNEMENTS EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
du 17 au 19 novembre 2017 du 17 au 19 novembre 2017
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Ce salon unique met en valeur le travail de nos Ce artisans salon unique met en de nos d’ici dans unvaleur espritle detravail création! artisans d’ici dans un esprit de création!
Vendredi novembre: : Samedi 1817novembre Samedi 18 19 novembre : : Dimanche novembre Dimanche 19 novembre :
13 h hà à 17 21 h h 12 12 à 16 17 h h 12 h hà 12 h à 16 h
B B
Nouvelles heures d’ouverture Nouvelles heures Vendredi 17 novembre : d’ouverture 13 h à 21 h
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MAURICE DUCLOS, ÉCO-CONSEILLER DIPLÔMÉ
Le mouvement évènementiel a presque toujours fait partie du paysage de l’Abitibi-Témiscamingue. Les foires, les cirques et les carnavals de toutes sortes étaient nombreux dès la colonisation de la région. On n’a pas inventé l’esprit festif en 2002 quand même. Depuis 10-15 ans, il y a de plus en plus d’évènements festifs en AbitibiTémiscamingue. Du légendaire FME (nommé 4 fois évènement de l’année à l’ADISQ) au FLS (Festival des langues sales) en passant par le FRIMAT (Festival de la relève musicale indépendante), la FÉE (Fête éclectique envahissante) et la Foire gourmande, la liste ne cesse de s’allonger chaque année. Nous avons tout de même l’impression que ce mouvement évènementiel a pris de la vigueur depuis le tournant des années 2000. Qui dit festival (ou autre type d’évènement public) dit festivaliers. Qui dit festivaliers dit consommation de produits. Qui dit consommation dit « déchets » (matières résiduelles) à gérer convenablement. Il n’y a pas si longtemps, le tout était destiné à un seul contenant : la fameuse poubelle. C’est là où le bât blesse trop souvent. Dans un contexte d’acceptabilité sociale liée à la gestion environnementale de nos « déchets », cette façon de faire n’est plus acceptable par les festivaliers conscients de leur environnement. De plus, les bailleurs de fonds publics et plusieurs partenaires financiers privés demandent de plus en plus aux organisateurs de mettre en place des mesures pour réduire l’impact de l’évènement sur l’environnement.
Ville de La Sarre - Culture et vie communautaire
Pour information: 819-333-2282 poste 284 Ville de La Sarre - Culture et vie communautaire
Généralement, l’un des premiers gestes que les organisateurs posent est celui de la gestion des matières (recyclage, compostage [si possible] et déchet). C’est souvent la première étape pour devenir un évènement écoresponsable.
Pour information: 819-333-2282 poste 284
Invitation aux artistes professionnels et de la relève en arts visuels de la région ainsi qu’aux commissaires qui désirent présenter un projet d’exposition.
Le dépôt d’un seul dossier est nécessaire alors que l’ACEAT s’assure de faire le suivi auprès des quatre centres d’exposition d’Amos, La Sarre, Val-d’Or ,Ville-Marie et du musée d’art de Rouyn-Noranda. Votre dossier doit comprendre les documents sur support numérique (DVD-clé USB) : • Description détaillée du projet d’exposition • Visuel du projet d’exposition avec description des œuvres (entre 10 à 20 images) • Curriculum vitae • Démarche artistique • Dossier de presse numérisé (articles majeurs seulement)
Télécharger le formulaire d’inscription au :
ville.amos.qc.ca (section centre d’exposition) sous « Formulaire proposition d’expositions-ACEAT « ou directement à partir des sites Web de chacune des institutions respectives.
Faire parvenir votre dossier dûment complété à ACEAT a/s Marianne Trudel 222, 1re Avenue Est Amos (Québec) J9T 1H3 La date limite est le 31 janvier 2018. Aucun dossier accepté par courriel et aucun dossier ne sera retourné.
Pour info : 819 732-6070 poste 402 ou exposition@ville.amos.qc.ca Depuis 1980, l’ACEAT constitue un réseau de diffusion professionnel qui regroupe cinq centres d’exposition reconnus de l’Abitibi-Témiscamingue.
14 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
Selon le Conseil québécois des évènements écoresponsables (CQEER), « un évènement écoresponsable intègre les principes du développement durable à chaque étape de son organisation, et ce, dès le début de la planification. En débutant par une analyse de la situation actuelle et l’évaluation des impacts majeurs potentiels, un évènement écoresponsable vise donc à réduire les répercussions négatives sur l’environnement et à augmenter les retombées positives sur le plan social et économique ». Ainsi, tous les évènements, grands ou petits, ont intérêt à prendre ce virage pour maintenir leur image de marque, leur crédibilité, leur notoriété et parfois même obtenir du financement public ou privé ou le maintenir tout en répondant aux besoins et aux attentes des festivaliers et des visiteurs conscients de leur environnement. Pis en Abitibi-Témiscamingue, ça se passe comment? La bonne nouvelle : le nombre de festivals et d’activités (foires, salons, fêtes) qui ont pris un tournant plus écologique est en croissance constante. Je n’ai pas de données exactes, car les statistiques à cet égard ne sont pas disponibles. Par contre, le GÉCO constate qu’il y a plus d’évènements qui considèrent les attentes écologiques des festivaliers et les obligations morales par rapport à la protection de l’environnement. La moins bonne nouvelle demeure que plusieurs évènements (la grande majorité) offrent à leurs festivaliers que la simple et unique poubelle comme solution en gestion des matières résiduelles en 2017.
Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!
PREMIÈRES NATIONS
DES RITUELS PORTEURS DE SENS
CAROLINE LEMIRE
Le mois d’octobre débute toujours par la Semaine culturelle pour la communauté de Long Point First Nation (Winneway). Lors de cet évènement, une vingtaine d’ateliers y sont organisés afin de faire revivre la culture traditionnelle aux jeunes et de favoriser les échanges intergénérationnels. L’atmosphère est au partage et à l’entraide comme nous en sommes rarement autant témoins. Une jeune famille a profité de ce rassemblement en forêt pour organiser une célébration de bienvenue à leur nourrisson d’à peine deux semaines. Chaque culture ou religion a son propre rituel en concordance avec ses valeurs et sa vision de la vie. Ici, je dois avouer avoir été touchée par celui qui, à mes yeux, était rempli de gestes symboliques favorisant une connexion entre l’enfant, sa famille, sa communauté et la nature. La célébration a débuté au son des tambours, amenant l’auditoire au même diapason. Une prière en langue anicinabe nous a invités à souhaiter la bienvenue à ce nouveau-né qui arrive d’un long voyage. Pour renforcer ce concept, le maitre de cérémonie a demandé à la mère de laver les pieds du bébé, un geste de reconnaissance de son chemin déjà parcouru. Par la suite, à tour de rôle, tous étaient invités à prendre le nouveau-né dans ses bras pour se présenter et pour lui offrir un souhait, voire même un engagement envers lui. Des dizaines de regards teintés de tendresse se sont posés sur l’enfant sous les yeux de parents fiers de sentir que leur fils sera intégré dans une communauté aimante et solidaire. Puis, le maitre de cérémonie a demandé à une kokom (une grand-mère) d’offrir un verre d’eau à l’ensemble de l’auditoire. La mise en valeur de l’eau et sa protection est une responsabilité qui revient à la femme, contrairement au feu pour l’homme. L’eau est un élément fondamental à notre survie; les lèvres du bébé furent humectées d’abord et tous ont pu prendre une gorgée de cette eau de vie. À la fin de la célébration, un énorme panier rempli de fraises a circulé. Un peu intriguée, j’ai demandé à ma voisine sa signification. Elle m’a expliqué que les racines des fraises sont reconnues pour le bienfait qu’elles apportent au cœur. L’effet placébo a fonctionné aussitôt : j’ai dégusté ce fruit avec reconnaissance et j’y ai senti vibrer mon petit tambour intérieur. Un festin traditionnel communautaire signa la fin de la Semaine culturelle et de cette journée riche en émotions. Merci à la communauté de Long Point First Nation de m’avoir fait vivre ce moment qui restera pour moi une source d’inspiration!
L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 15
LE FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE PAR JULIE LACHAPELLE, GOLDCORP – ÉLÉONORE
Depuis quatre ans, la mine Éléonore de Goldcorp s’associe comme présentateur officiel d’un organisme d’économie sociale qui fait voyager la musique et sa diversité jusqu’en Abitibi-Témiscamingue. Par son dynamisme sans cesse renouvelé, le FGMAT agit comme puissant moteur de la croissance culturelle régionale en offrant, chaque année, des plaisirs musicaux diversifiés aux oreilles de toute l’Abitibi-Témiscamingue. Suivons ensemble l’histoire de cette harmonieuse partition qui se déploie depuis 13 ans. Le Festival des Guitares du Monde en AbitibiTémiscamingue (Festivals illimités) est né de la rencontre de deux hommes : Jean-Charles Coutu, ancien maire de Rouyn-Noranda et juge à la retraite, épris de musique classique et très engagé dans la vie culturelle de sa communauté, et Alain Vézina, ancien disquaire passionné de musique, critique musical à Radio-Canada et organisateur d’événements. Entourés de quelques parents et amis, ils produisent, en mai 2005, le premier rendez-vous des guitares à Rouyn-Noranda. Cette première édition est élaborée autour de la présence de Rémi Boucher, un guitariste classique originaire d’ici et qui mène une brillante carrière internationale. L’événement se déroule sur trois jours et propose une dizaine de spectacles, dont Robert Michaels, Canadian Guitar Quintet et les Lost Fingers. Devant l’engouement des festivaliers, ils décident de poursuivre l’aventure et d’en faire un événement d’envergure en AbitibiTémiscamingue. Fidèle à sa mission, le festival propose une programmation recherchée à prix abordable où la virtuosité, la diversité musicale et la découverte sont mises à l’honneur. L’accueil chaleureux prodigué aux artistes, le créneau distinctif et unique ainsi que le caractère intimiste de ses salles sont les éléments qui lui confèrent une enviable réputation auprès des agences internationales, des musiciens ainsi que des festivaliers. Le volet éducatif est aussi au coeur de l’événement par ses activités diverses telles que : ateliers
16 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
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et classes de maîtres, prestations dans les écoles, spectacles pour le jeune public et des spectacles extérieurs gratuits. Le FGMAT est dirigé par un conseil d’administration impliqué (huit personnes). L’équipe est composée de deux employées à temps plein (une adjointe administrative et une directrice générale) qui assurent la permanence toute l’année. À ce noyau, se greffent deux employés contractuels (une directrice de la programmation et un directeur technique), des responsablesbénévoles des comités ainsi que plus d’une centaine de bénévoles durant l’événement. La confiance des 200 détenteurs de passeports « passionnés », des festivaliers et le soutien fidèle des 65 partenaires publics et privés permettent la présentation de ce festival de haut calibre. Avec un budget approximatif de 700 000 $ annuellement, l’organisation du FGMAT réussit à créer un événement exceptionnel et participe à l’essor économique de la région en favorisant le tourisme en basse saison ainsi que des retombées économiques importantes pour les entreprises d’ici (hôteliers, restaurateurs et fournisseurs). Le Festival des Guitares du Monde contribue au rayonnement de la ville de Rouyn-Noranda et de l’Abitibi-Témiscamingue au niveau national et international.
SUR L’ENTREPRISE AUTEURE...
Goldcorp est l’un des plus grands producteurs aurifères au monde; elle donne de l’emploi à plus de 17 000 personnes à travers le monde. Entreprise canadienne dont le siège social est établi à Vancouver, elle implante ses sites et projets dans des pays politiquement et économiquement stables des Amériques. Située sur le territoire Eeyou Istchee/Baie-James, dans la région du Nord-du-Québec, Éléonore est l’hôte d’un gisement aurifère de grande envergure : en 2017, elle donne de l’emploi à 1200 personnes. Propriété de Goldcorp depuis 2006, Éléonore est un site minier de nouvelle génération, qui valorise les avancées technologiques, l’innovation, la diversité et la sécurité.
Le 14e grand rendez-vous des guitares du monde se déroulera du 26 mai au 2 juin 2018 www.fgmat.com
Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC
LITTÉRATURE
MICHEL PAGEAU, PERSONNAGE D’UNE BANDE DESSINÉE
BIBLIOTHÈQUE AMIE : LIRE POUR MIEUX VIVRE
LISE MILLETTE
FEDNEL ALEXANDRE
L’idée n’est plus une hypothèse : Michel Pageau, personnage plus grand que nature, fait maintenant son entrée dans l’imaginaire public sous la forme d’une bande dessinée. Le livre Michel et le loup, qui était également le titre d’une pièce de théâtre des Productions du Raccourci, oscille entre le roman graphique et la bande dessinée. « Ce n’est pas une histoire de sa vie, mais une histoire inventée à partir de sa personnalité. On est davantage dans une rencontre avec l’Autre, celui qui est différent. On part de la vie réelle vers quelque chose d’un peu plus philosophique. Au début, Michel se perd dans la forêt et rencontre un loup qui lui dit “on ne peut pas être ami parce que je dois craindre les hommes” et Michel conteste cette idée », résume l’auteure Véronique Filion.
AUTOGÉRÉ ET AUTOÉDITÉ Le livre Michel et le loup est un projet des Productions du Raccourci. C’est une première expérience du genre pour les producteurs de spectacles. « Nous finançons nous-mêmes nos spectacles, financer le projet de livre s’est inscrit dans la suite logique des choses. Par habitude, ça nous semblait plus simple », confie Bruno Turcotte des Productions du Raccourci.
Le livre de 96 pages est costaud, bien garni et à la fois divertissant et pédagogique. S’il est destiné à un public de 8 à 12 ans, les adeptes du genre, même adultes, pourront y trouver un intérêt. « C’est très bédé, mais il y a aussi quelques pleines pages. Disons que le résultat n’est pas comme Lucky Luke ou Tintin, où les cases sont très formatées », résume Véronique Filion, habituée de ne pas se laisser imposer une recette déjà définie à l’avance. Le récit, qui se parcourt tranquillement, met en scène trois personnages principaux. Michel Pageau, le héros, en vient à comprendre les animaux et à se faire accepter dans leur univers. Le loup, une sorte de mentor, explique comment l’humain doit se comporter et interagir avec la faune. Et finalement, le grandduc, qui fait office de narrateur, intervient dans l’histoire pour apporter des réflexions. Au fil des pages, le lecteur se voit aussi expliquer trois axes pédagogiques mis de l’avant au Refuge Pageau : ne pas nourrir les animaux, éviter de les toucher et essayer de cohabiter avec harmonie sur leur territoire. « On ne fait pas la morale, se défend bien Véronique Filion, les messages passent au fur et à mesure que le personnage évolue. Au début de l’histoire, Michel Pageau a 8 ans et à la fin du livre, il en a 60. » À la fin, un cahier pédagogique présente M. Pageau et le refuge, on en apprend davantage aussi sur les loups et sur ceux qui ont travaillé au projet.
Il reconnait avoir fait une étude de faisabilité et sondé des éditions, mais le conseil d’administration en a conclu que cette avenue de permettait pas d’atteindre tous les objectifs fixés en raison de ce qui était versé aux auteurs, sous forme de redevances, par les maisons d’édition. « Nous voulions rémunérer les personnes qui ont travaillé au projet et aussi remettre une grosse redevance sur les livres vendus au Refuge Pageau. En assumant tout, on rentabilise le projet, on rémunère nos artistes et on soutient le Refuge pour assurer sa pérennité en matière d’éducation aux enfants », affirme M. Turcotte, qui a su s’allier à plusieurs partenaires financiers, dont la Ville d’Amos. La bande dessinée est offerte en prévente au cout de 30 $ au lieu de 35 $ au moment de sa sortie officielle au mois de décembre. « En réservant en prévente, il est aussi possible de recevoir des cadeaux et même un voyage pour quatre personnes dans une pourvoirie au lac du Goéland dans le Nord-du-Québec. Il suffit de visiter le site micheletleloup.com », complète Bruno Turcotte.
La bibliothèque municipale de RouynNoranda a mis sur pied en février 2017 un nouveau service destiné aux locataires des résidences pour personnes âgées. Une fois par mois, Martine Gélinas, la responsable, se déplace pour effectuer une livraison de livres aux lecteurs. Cette livraison est consécutive à une première rencontre servant à informer les résidents et à s’enquérir de leurs préférences de lecture. Cette initiative, originale en Abitibi-Témiscamingue, s’inscrit dans le cadre du projet Bibliothèque mobile, qui vise, entre autres, à rendre les livres plus accessibles et, par conséquent, à valoriser la lecture. Ce service est remarquable à plus d’un titre. Je ne rappellerai pas ici qu’un adulte sur deux éprouve des problèmes de littératie au Québec, selon la Fondation pour l’alphabétisation. Je n’évoquerai pas non plus les résultats alarmants et décevants des études, dont celle de Monique Lebrun en 2004, menées sur les pratiques et les compétences de lecture des jeunes. Il me semble pourtant nécessaire de relever que la bibliothèque contribue à favoriser le développement de la lecture et à en promouvoir les vertus par sa démarche. Il en va de l’intérêt et du salut de tous, car la lecture est salvatrice. Jacques Godbout l’a proclamé en 2010 en intitulant son recueil de textes critiques Lire, c’est la vie. Ceux qui ne lisent pas meurent. À petit feu. Tel est le cas de Karl Loewy, l’humaniste campé par Romain Gary dans son recueil de nouvelles Les oiseaux vont mourir au Pérou. Grand bibliophile, ce Juif allemand se terre dans son soussol pour échapper à Hitler. Déçu par la barbarie des nazis, il refuse d’écouter la radio et de lire les journaux que lui apporte son serviteur. Il signe par ce double refus son arrêt de mort. À l’inverse de ce personnage, John Stuart Mill raconte dans son Autobiographie comment la lecture des poèmes de Wordsworth à l’automne 1828 l’a aidé à guérir d’une dépression. Il avait 22 ans. Il deviendra par la suite l’un des plus grands intellectuels du 19e siècle et théorisera le premier la démocratie représentative. Si le service offert par la bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda ne guérit pas encore, il aide sans aucun doute les bénéficiaires à mieux vivre. Et c’est formidable!
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L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 17
« Mon parcours au collège est très important pour moi, parce que c’est vraiment au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue que j’ai découvert que je voulais réellement faire du cinéma. Dans les cours de Michel Lessard, entre autres, je découvrais les films français, YVON LAFOND et mon amour, d’une certaine façon, à Peu après sa nomination ministre de l’Éducation enque 1964, Paul Gérin-Lajoie raconter descomme histoires… C’est comme ça soutient une recommandations de la Commission jedes vois mon passagemajeures au Cégep : une périodeParent : dans chacune des régions du Québec, on créera des instituts qui feront le pont entre la fin du seconde découvertes et de ressourcement! » les jeunes à occuper une daire et l’université. Ils auront aussi pour mission de préparer
UN CÉGEP À AMOS, À ROUYN-NORANDA OU À VAL-D’OR?
fonction technique spécialisée, après trois ans d’études postsecondaires. Ces instituts devront voir le jour en regroupant les institutions existantes. - Éric Morin
Cinéaste et fier diplômé du
Sitôt ces annonces faites en 1964, Rouyn-Noranda met sur pied son Comité provisoire Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue de l’institut. Il réunit cinq organisations qui présentent, un an plus tard, une première requête pour l’établissement d’un institut issu de leur regroupement. Ce premier comité se transformera en Comité d’organisation du cours postsecondaire du Nord-Ouest.
Trois ans plus tôt, Amos a déjà entrepris de regrouper ses écoles normales, vouées à la formation du personnel enseignant, et le séminaire de l’endroit. Le regroupement s’élargit et on rêve d’une cité étudiante qui réunirait sur un même campus tout l’enseignement postsecondaire. Après l’annonce de la future création des instituts, Amos aurait reçu l’assurance que son regroupement servirait de noyau à la future institution chargée de desservir l’Abitibi. Or, le gouvernement qui avait fait cette promesse est défait en juin 1966; le vocabulaire change un peu : on parlera dorénavant de cégep, mais le nouveau ministre de l’Éducation maintient les orientations de son prédécesseur. Il se garde toutefois les coudées franches quant à la localisation des futures Institutions et il crée un groupe de travail chargé d’étudier les projets de regroupements. Cette fois, Val-d’Or aussi décide de se manifester. Crédit photo : Christian Leduc
Dans le cadre du 50e anniversaire du Cégep, nous vous présentons le deuxième texte d’une série de chroniques historiques sur cet établissement d’enseignement supérieur rédigées par Yvon Lafond.
La clé du succès étant la coopération des institutions en place, Amos confie à sa Fondation du Centre d’études supérieures de l’Abitibi le soin de se proposer comme lieu de la future entité collégiale. On y met également sur pied le Comité d’organisation du Cégep d’Abitibi. Rouyn-Noranda crée aussi son centre d’études. Comme à Amos, il regroupe tout l’enseignement postsecondaire; s’y ajoutent certains services rendus par la Commission scolaire régionale du Cuivre, qui œuvre sur les territoires de Rouyn-Noranda et du Témiscamingue. Les institutions regroupées présentent un projet de campus unifié, à situer au Collège classique de Rouyn. On propose au ministère d’y ériger le Cégep du Nord-Ouest québécois. De son côté, Val-d’Or fait valoir, chiffres à l’appui, sa prépondérance socioéconomique et démographique dans la partie est de l’Abitibi, qui inclut Amos. Le mémoire du Comité civique La Vérendrye – du nom de la Commission scolaire régionale de l’endroit – reconnait par ailleurs Rouyn-Noranda comme pôle logique pour la partie ouest de la région : Rouyn-Noranda, Abitibi-Ouest (La Sarre) et Témiscamingue.
POUR ME RÉALISER
Cette approche suggère implicitement la création de deux cégeps : un à Rouyn-Noranda, 2017-09-22 16:02:27 un autre à Val-d’Or. Mais comme Val-d’Or ne dispose alors d’aucune institution postsecondaire, on ne peut proposer aucune infrastructure ni aucun bassin de ressources humaines capables d’engendrer un cégep, du moins à court terme.
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PAUL GÉRIN-LAJOIE ET JEAN-JACQUES BERTRAND, LES DEUX MINISTRES DE L’ÉDUCATION QUI FURENT À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DES CÉGEPS.
On connait la suite. À la fin de juin 1967, le gouvernement adopte la Loi sur les collèges d’enseignement général et professionnel. Le 12 aout suivant, la décision ministérielle est rendue publique : le Cégep de Rouyn-Noranda fera partie des 12 premiers à être créés au Québec. Les lettres patentes qui confirment cette décision seront datées du 14 aout.
Crédit photo : Christian Leduc
« Mon parcours au collège est très important pour moi, parce que c’est vraiment au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue que j’ai découvert que je voulais réellement faire du cinéma. Dans les cours de Michel Lessard, entre autres, je découvrais les films français, et mon amour, d’une certaine façon, à raconter des histoires… C’est comme ça que je vois mon passage au Cégep : une période de découvertes et de ressourcement! » - Éric Morin Cinéaste et fier diplômé du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
POUR ME RÉALISER novCegepIndBohHoriz.indd 1
18 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
2017-09-22 16:02:27
RÉGION INTELLIGENTE
CULTURE NUMÉRIQUE 08 : CRÉER UNE FICTION RASSEMBLEUSE EN MODE BINAIRE
MICHEL DESFOSSÉS
Le 20 octobre dernier s’est tenu à Rouyn-Noranda un évènement potentiellement porteur pour le développement de la culture numérique en Abitibi-Témiscamingue. Artistes, communicateurs, enseignants et étudiants de toute la région ont répondu à l’invitation du Conseil de la culture de la région (CCAT), de la gestion de l’inforoute régionale de l’Abitibi-Témiscamingue (GIRAT) et d’un collectif d’étudiantes à la maitrise en développement numérique à l’UQAT, les CoCréatrices.
Depuis 5 ans, les prestations artistiques utilisant le numérique produites ici augmentent. Citons les expériences de mappage diffusées au Festival du cinéma international de l’Abitibi-Témiscamingue ou le récent projet conjoint du Festival de musique émergente avec David Paquin de l’UQAT, une collaboration qui a généré la prestation 3D intitulée Stereoscopic au cœur même du spectacle du groupe Dears Criminals. La ligne d’horizon de la scène numérique a-t-elle changé ici en 5 ans? La conférencière Marine Duparc de Québec Numérique, qui scrute le développement de cette filière dans tout le Québec, estime que notre région disposerait d’une certaine avance. En une demi-décennie, on aura vu l’émergence d’un programme de maitrise en création numérique à l’UQAT. Certains des premiers diplômés du baccalauréat en multimédia formés il y a environ 10 ans ont investi les lieux de réalisation professionnelle, agences et équipes de communication.
Les influenceurs et experts se sont succédé au micro lors des conférences, ateliers et panels. Inspirants et visionnaires, ils ont allumé l’auditoire.
Mais on aura vu aussi l’UQAT ouvrir deux baccalauréats (création de jeux vidéos et création 3D) à Montréal plutôt qu’en nos terres. Pourquoi? L’explication la plus probable réside sans doute dans la proximité de l’industrie du multimédia. La myriade de startups montréalaises carbure aux jeunes talents et aux autres geeks, voilà un fait reconnu.
La journée s’est conclue en mode réseautage avec une vitrine de cinq initiatives régionales. Que des « Wow! ».
L’enjeu du développement numérique chez nous : avons-nous une filière, une culture du numérique? Ou, du moins, les ingrédients de la recette?
Coïncidence heureuse, Félix B. Desfossés, l’âme sonore de cette chronique, était délégué par ICI Abitibi-Témiscamingue pour animer cette journée. Alors, ça va de soi, notre DJ nous a choisi de la muse numérique très à propos :
D’abord une tasse de volonté politique. La bonne nouvelle, c’est que trois des candidats à la mairie de Rouyn-Noranda étaient présents à la rencontre du 20 octobre. La moins bonne, c’est qu’aucune ville de la région ne semble pouvoir revendiquer le statut de ville intelligente, pour le moment du moins.
Alaclair Ensemble, dont le dernier album produit par Steve Jolin, a récolté plus de nominations que Céline Dion à l’ADISQ. C’est un groupe de hip-hop atypique qui rassemble des rappeurs de plusieurs horizons différents. Ils sont de Québec, de Montréal, d’Afrique et même de descendance bosniaque. Ils ont exploré, construit et déconstruit les formules classiques du rap. Ils sont aujourd’hui au sommet de leur popularité. En 2010, avec leur premier simple, Piles comprises, plusieurs ont compris qu’il se préparait quelque chose... > youtu.be/tSWa_NehpX0
Ensuite, 2 litres de collaboration. Un premier viendrait des leadeurs de filières complémentaires regroupés pour développer des projets : milieux de l’éducation, des affaires, des industries. Je cite Hughes Sweeney, de l’Office national du film, conférencier invité à Culture numérique 08 : « Les équipes de projets numériques doivent compter des gens qui pensent différemment des concepteurs multimédias. Ils vous procureront le recul dont tous les projets ont besoin pour réussir! » Le 2e litre, c’est la collaboration qui passe par des lieux physiques pour partager équipements et machines dans une perspective d’utilisation multiprojet, un Fablab, comme le disent les gens du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ici, il faudrait donc jeter certains murs par terre pour que nos institutions ouvrent leurs portes aux autres acteurs, car l’espace physique existe.
LE NUMÉRIQUE, LES ARTS ET L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE C’est maintenant un lieu commun de le dire, le numérique est un langage. Constitué de 2 variables, 0 et 1, il existe dans la mesure où ces suites binaires peuvent être stockées puis livrées, à très haute vitesse, par une machine capable d’organiser le tout sous la forme d’un message dont l’humain peut saisir le sens.
Dernier ingrédient pour lier le tout : une bonne mesure d’évènements rassembleurs afin de célébrer nos réalisations numériques.
Est-ce que la voix créative de notre région sait s’exprimer dans ce langage?
Un festival de type Burning Man? Un South by Southwest du nord? Ou tout simplement un volet numérique au FCIAT, au FMEAT, au FRIMAT et dans les autres évènements établis? Une instance à but non lucratif devrait être créée ou adaptée pour élaborer un modèle, car ici, il s’agit de faire adhérer une population à une fiction rassembleuse! Ah oui, j’oubliais… un peu d’argent aussi.
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La dernière conversation régionale sur les arts et le numérique s’était tenue en 2012 et tablait sur un sondage du CCAT auprès de 155 artistes de la région. L’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue avait rapporté que 79 % des répondants reconnaissaient que les outils numériques sous une forme ou une autre constituaient un facteur positif dans leur pratique créative.
L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 19
MUSIQUE
PETIT VIOLON DEVIENDRA GRAND LISE MILLETTE
L’Ensemble Aiguebelle a partagé la scène avec le petit Gabriel Raby, jeune violoniste de 11 ans, qui a remporté au printemps dernier le concours Petit concerto de l’Orchestre symphonique régional. « Gabriel est né avec un violon dans les mains », en a dit Jacques Marchand, fondateur et directeur artistique de l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue. Pour la tournée d’automne de l’Ensemble Aiguebelle, Gabriel est monté sur scène avec les musiciens pour les représentations d’Amos et de Val-d’Or. Il a choisi d’interpréter un extrait du Concerto n° 5 de Vivaldi.
« J’ai trouvais que cette pièce était belle et j’aime aussi quand les notes vont vite », précise le jeune musicien pour expliquer son choix. La musique a tôt fait de prendre une place dans le quotidien de Gabriel. À 4 ans, il faisait partie d’une chorale et c’est à ce moment qu’il a découvert le violon, et aussi sa première muse. « J’ai vu une petite fille en jouer et j’aimais vraiment ça », a confié Gabriel. Gabriel Raby, qui habite à Senneterre, a rapidement fait le saut vers le violon, dès l’âge de 5 ans, sous les enseignements de Louise Arpin, du Centre de musique et de danse de Val-d’Or. « C’est grâce à elle que Gabriel a évolué comme ça. Louise est une pédagogue extraordinaire », a déclaré la mère de Gabriel, Carole Bruneau. Quant à la jeune violoniste qui avait éveillé son gout pour l’instrument, Ève-Emmanuelle Girard, elle a fait partie, avec Gabriel, de l’Ensemble Allegro du conservatoire. Si Mme Bruneau reconnait que son fils a bien sûr un talent pour la musique, elle assure qu’il est aussi discipliné. « Pas besoin de lui tordre un bras : il pratique tous les jours », assure Mme Bruneau.
PHOTOS : LOUIS JALBERT
Outre le violon, Gabriel a aussi fait un an de violoncelle, a fait partie de l’harmonie de son école primaire en jouant du trombone et s’est initié à la batterie en janvier dernier.
CINÉMA 36 ROUYN-NORANDA e
FESTIVAL
INTERNATIONAL
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
20 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
DE PANACHE ET DE LAINE
MUSIQUE
NOUS, LES INUTILES
LE GUITARISTE QUI PÊCHE À LA MOUCHE
GABRIEL DAVID HURTUBISE
LISE MILLETTE
Je vous écris dans l’espoir de faire jaser en bien de nous, les pelleteux de nuages en philosophie, les chialeux en sociologie et ainsi de suite. Oui, de nous, les improductifs impertinents, ces chercheurs de problèmes systémiques. Pour plusieurs, nous ne sommes que des emmerdeurs, tous des marxistes-léninistes dont le régime est dument lacto-ovo-végétarien. Il faut comprendre, qu’y a-t-il de plus irritant que des indignés qui questionnent les certitudes, doutent sans cesse, critiquent la société?
Après avoir passé des semaines à dynamiser le public et à faire chauffer les cordes de sa guitare, Christian Frenette, membre du groupe Lubik, est de retour chez lui, à La Sarre, pour s’amuser avec d’autres instruments : la nature, le poisson et ses mouches éclectiques de fabrication maison. « J’essaie de briser le mythe qu’on ne peut que pêcher de la truite avec des mouches. J’ai un éventail de prises : brochet, doré, achigan, j’ai même réussi à sortir une barbote! » lance-t-il fièrement.
C’est certainement un rôle ingrat. Les gens sont durs envers les sciences molles. Rien de nouveau sous le soleil; on n’aime pas discuter de ses défauts, de ses manquements, de vieux problèmes compliqués. Ça nous gratte. On ne veut pas faire de lessive collective pour tous, devant tous. Eh ben moi, ce qui me pique dans le dos, c’est plutôt la simplicité avec laquelle on évacue le complexe. Certes, notre assouplisseur est irritant, mais il est nécessaire. Ne serait-ce que pour mieux défendre l’importance du compliqué – ou pour mieux comprendre un enjeu important – il me semble qu’on devrait se mouiller un peu plus. Il faut défendre notre rôle social en tant qu’analystes de l’être humain, sortir de nos bulles. Voyez plutôt. Je vous écris donc, en humble insignifiant, pour vous convaincre de l’importance des sciences humaines et sociales. En fait, plus spécifiquement pour défendre notre dada : la culture. Nous étudions beaucoup ce sujet mou et glissant, sans trop prendre la peine de définir tout ce que ça implique. Pourtant, on peut dire que son étude permet de se connaitre soi-même. Ce n’est pas évident d’en parler parce que la culture constitue quelque chose d’immense, d’immesurable; un impératif inventé sur lequel on ne peut revenir.
LA CULTURE En premier lieu, la culture, c’est l’ensemble des moyens dont l’humain dispose pour contenir son singe intérieur. Un genre de mur qui cache notre animal déchainé, cette brute moitié. Un mur contre la honte. Est humain celui qui sait distinguer le honteux de l’honorable. Un savoir ancien nécessaire au vivre-ensemble. Seulement, tous les groupes humains ne s’entendent pas sur ce qui doit être prescrit et proscrit. Les cultures diffèrent essentiellement sur ces critères. Comprendre la manière, c’est chercher à comprendre l’humanité, la sienne comme celle des autres. C’est important, ça.
TOUT EST DANS LA MANIÈRE Pour l’être humain, il importe de savoir pourquoi se lever avec le soleil, pour qui s’infliger une stricte bipédie rythmée, avec qui partager sa hutte. Ultimement, la culture, c’est d’inventer des réponses satisfaisantes aux questions existentielles, de donner un sens à ce qui n’en a peut-être pas. On s’informe de ce que font nos semblables, car peut-être savent-ils, eux. Ce n’est pas une chose évidente, car la manière de l’autre vient sitôt confronter des acquis moraux profondément ancrés en nous. Lorsque le comportement d’autrui semble trop absurde, voire ridicule, tous s’enferment derrière leur mur de croyances respectif. Les deux certitudes. Comprendre la culture, c’est comprendre que les jugements que nous portons sont culturellement biaisés, comme le sont ceux de l’autre. Les manières doivent savoir discuter en toute humilité. Justement, toutes nos disciplines valorisent le doute, le dialogue et aiguisent la pensée critique, ce crâne d’acier qu’on se fait pour enfoncer les murs. Notre rôle à nous, en sciences humaines et sociales, consiste – entre autres – à révéler toute la complexité de la culture. De toute évidence, il n’y a pas de réponses simples, claires et définitives aux problèmes humains. Force est de constater que le monde est compliqué à s’en taper la tête sur le coin des murs. Nous sommes tous désespérément complexes. Il faut donc étudier l’humanité pour la comprendre. Vaut mieux se tenir au fait, du moins, parce que cette planète est densément peuplée des autres, que cela nous plaise ou non. Des milliards, ils sont. L’Inde, par exemple, est cent-trente fois plus peuplée que le Québec. Mais encore, selon nos principes les plus démocratiques, l’homme est majoritairement une femme. Souvent asiatique, parfois africaine, mais une femme, dans tous les cas. Le savoir qui porte sur l’état de la condition des Sapiens devra donc nous intéresser, tôt ou tard, à supposer que ce constat puisse remettre certaines choses en perspective.
Adepte invétéré de plein air, Christian a découvert la pêche à la mouche il y a trois ans, au détour d’un arrêt dans une boutique de Victoriaville. Curieux, il a posé des questions au commis de l’endroit et au lieu de recevoir de simples réponses à ses interrogations, il a plutôt découvert une nouvelle passion et assisté à une démonstration impromptue. « Le gars a littéralement pris sa passion et il me l’a transmise dans les veines comme une transfusion, raconte-t-il. Et j’essaie de corrompre le plus de monde possible à mon tour. » La pêche à la mouche exige une technique qu’il faut peaufiner et un équipement qu’il faut renouveler à force de tentatives ratées. S’il reconnait avoir fait les frais de ses premiers essais, pas question de renoncer. Christian Frenette a même décidé de mettre sur pied le groupe Les Moucheux du Nord.Abitibien pour partager trucs, astuces et solutions. « C’est plus accessible qu’on peut se l’imaginer. L’hiver, on loue un gymnase et on se met des cerceaux pour s’exercer et puis il est possible de faire ses mouches soi-même. Ça ne prend pas grand-chose. J’en ai fait avec des poils de chevreuil, d’orignal, des plumes de perdrix et même des glaçons de sapin de Noël. » Les mordus de pêche à la mouche sont plus répandus qu’on peut le croire. Christian Frenette a découvert l’existence d’un bassin d’amateurs et de curieux. Il faut dire que le guitariste-moucheur ne cache pas son plaisir et qu’il n’est pas avare non plus dans ses explications. Surtout si on lui demande de montrer ses créations. « Celle-là, je l’appelle Ma p’tite princesse. On pogne de tout avec ça », commence-t-il en montrant une mouche faite de longs filaments blancs. Puis, comme s’il réfléchissait à haute voix : « J’aimerais ça vivre de ma guitare et de la pêche un jour. »
DES MOUCHEUX ET DES MOUCHERONS Une communauté d’un peu plus de 300 personnes suit le groupe Les Moucheux du Nord.Abitibien. Mais Christian Frenette rêve déjà plus grand. En plus des moucheux, il aimerait aussi voir naitre une gang de moucherons et ainsi initier les plus jeunes. « La vie, c’est des fois la persévérance et la patience, mais aussi échec après échec. Une fois, un brochet m’a fait perdre ma ligne au complet, mais on recommence. Moi, j’essaie d’aller dans le bois ou au bord de l’eau le plus souvent possible. Ça me permet de rester les deux pieds sur la terre. En plus, ici, on est chanceux : c’est gratuit et la nature est là. » Lors d’une de ses sorties automnales, près du barrage de La Sarre, Christian Frenette a été témoin d’un saccage environnemental. Quelqu’un était venu déposer des bonbonnes de propane et avait laissé l’endroit jonché de déchets. Son oasis détente négligée, il n’en fallait pas plus pour organiser une battue. « J’en tremblais de rage. J’ai mis des photos sur le groupe des Moucheux et annoncé la tenue d’une corvée de nettoyage des berges. Et les gens ont répondu à l’appel. Même qu’on pourrait en faire un happening annuel et soigner notre rivière. » Les idées se bousculent : protéger les berges, initier des moucheux qui s’ignorent au plaisir simple de taquiner le poisson et tranquillement commencer à vendre ses mouches abordables pour garder le loisir le plus accessible possible. Il songe déjà à une boutique en ligne et peut-être aussi à un petit point de vente chez Coiffure Zone de La Sarre. « Je crois que tout est possible. Quand le monde va arrêter d’avoir peur, il va y en avoir du monde au bord de l’eau », affirme-t-il avec assurance. L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 21
MA RÉGION, J’EN MANGE!
RILLETTES DE PERDRIX DE L’ABITIBI AVEC CANNEBERGES ET GELÉE DE BOURGEONS DE SAPIN CHEF MARC-ANDRÉ CÔTÉ — RESTAURANT L’AMADEUS
Rillettes 4 1 l (4 tasses) 10 à 15 1 1 1 1
perdrix de gras de canard baies de genièvre feuille de laurier branche de romarin pincée d’ajowan pincée de gros sel
Glace de perdrix 4 carcasses de perdrix 1 mirepoix (1 ognon, 1 carotte, 1 cèleri) 300 ml (1 1/3 tasse) de tomates étuvées 275 ml (1 1/4 tasse) de fond de veau 125 ml (1/2 tasse) de liqueur de cassis 10 à 15 grains de poivre concassés 1 bouquet garni 100 g (3/8 tasse) de canneberges 2 l (8 tasses) d’eau gelée de bourgeons de sapin
Pendant le confisage de la perdrix, rôtir les carcasses et la mirepoix au four 200 ○C (400 ○F) jusqu’à la caramélisation des aliments
Désosser les perdrix, puis garder les carcasses de côté.
Dans un chaudron, mettre les carcasses et la mirepoix rôtie, les tomates, le fond de veau, la liqueur de cassis, les grains de poivre, le bouquet garni, les canneberges et l’eau. Faire mijoter 2 à 3 heures et écumer régulièrement.
PAUL BRINDAMOUR
Dans un poêlon avec un peu de gras, saisir légèrement les poitrines et les cuisses de perdrix et les couvrir de gras de canard.
22 L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017
Dans un chaudron, ajouter les baies et les épices aux poitrines et aux cuisses et faire cuire à 125 ○C (250 ○F) pendant 1 h 30. Laisser reposer et effilocher la viande de perdrix. Réserver au froid.
Passer au chinois et réduire de nouveau jusqu’à l’obtention d’une texture gélatineuse. Au dernier moment, ajouter la sauce et un peu de gelée de bourgeons de sapin. Réchauffer la viande de perdrix dans un peu de gras de canard. Déposer dans un moule. Servir avec un peu de mesclun, 30 ml (2 c. à soupe) de glace de viande et quelques canneberges séchées. Les rillettes sont également excellentes avec de la bannique.
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CALENDRIER CULTUREL NOVEMBRE 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
HUMOUR
THÉÂTRE
Phil Roy 2 novembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 3 novembre, 20 h Service culturel de la Ville de Val-d’Or
En attendant bébé 2, 3 et 4 novembre, 20 h, Le Rift (VM)
Illustrations de haut niveau Michel Villeneuve Du 9 novembre au 9 décembre Fontaine des Arts (RN)
Les haut-parleurs 9 et 10 novembre Agora des Arts (RN)
Je me souviens 11 novembre, 13 h à 16 h 200, boulevard Saint-Joseph (RN)
La galère sur scène 10 novembre, 20 h Service culturel de la Ville de Val-d’Or 11 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN)
Le grimoire de l’arbre Danielle Vallée Jusqu’au 17 novembre Société d’histoire et du patrimoine de La Sarre
Les Badins de La Corne 11 novembre, 17 h 30 (souper-théâtre) Salle Mgr Duchemin (Saint-Marc-de-Figuery)
Mobilisations Jusqu’au 19 novembre, Le Rift (VM)
LOVE 11 novembre, 20 h, Le Rift (VM) Julien Tremblay 14 novembre, 20 h Ville de La Sarre 15 novembre, 19 h 30 Service culturel de la Ville de Val-d’Or 16 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 17 novembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) Pierre Hébert 28 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 29 novembre, 19 h 30 Service culturel de la Ville de Val-d’Or 30 novembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos)
LITTÉRATURE Club de lecture Livromagie 22 novembre, 18 h 30 25 novembre, 14 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos BLEU : Pantone 306 U
Le jeu de l’amour et du hasard 13 et 14 novembre, 20 h Agora des Arts (RN) Edgar Paillettes 22 et 23 novembre Agora des Arts (RN) Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? 30 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN)
CINÉMA
JEUNE PUBLIC
Espace OFF 423 U GRIS : Pantone Jusqu’au 1er novembre Petit Théâtre du Vieux Noranda
Heure du conte 7 novembre, 10 h 25 novembre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos
Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue Jusqu’au 3 novembre Théâtre du cuivre (RN)
Atelier d’éveil à la lecture 11 novembre, 9 h Bibliothèque municipale d’Amos
Le problème d’infiltration 5 novembre, 19 h 6 novembre, 13 h 10 6 novembre, 19 h Cinéma Capitol (VD)
Le loup de Noël (conte)
15 novembre, 19 h Théâtre des Eskers (Amos) 16 novembre, 19 h Service culturel de la Ville de Val-d’Or 17 novembre, 18 h 30 Ville de La Sarre 18 novembre, 15 h Le Rift (VM) 19 novembre, 14 h Théâtre du cuivre (RN) SOCKS (spectacle de marionnettes) 26 novembre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos
EXPOSITIONS N’importe quoi 2 Les trésors de Nanou Jusqu’au 3 novembre, La Fabrique de Geppetto (Lorrainville) Œuvres graphiques - Louisa Nicol Jusqu’au 4 novembre Fontaine des Arts (RN) Racines cristallines - Nicola Mainville Jusqu’au 5 novembre, Centre d’art Rotary (LS)
Mais où sont les épices? Jusqu’au 19 novembre, Le Rift (VM) Je ne suis pas que LED CrocoDealDunil Jusqu’au 19 novembre, L’Écart (RN) Masqué Jusqu’au 19 novembre, L’Écart (RN)
JMC Duo Palladium 14 novembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 21 novembre, 19 h 30 Théâtre du cuivre (RN) 22 novembre, 19 h 30 Théâtre de poche (LS) 26 novembre, 14 h Service culturel de la Ville de Val-d’Or Haut-parleurs 16-30 - Groenland 18 novembre, 20 h Service culturel de la Ville de Val-d’Or Angèle Dubeau 21 novembre, 19 h 30 Service culturel de la Ville de Val-d’Or 22 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) La quatrième dimension Hay Babies 23 novembre, 20 h Le Rift (VM) 24 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN)
Les mondes la nuit Jusqu’au 19 novembre 2018 Centre d’exposition d’Amos
Jean-Pierre Ferland 23 novembre, 19 h 30 Service culturel de la Ville de Val-d’Or 24 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 25 novembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos)
VD’CLIC, les rendez-vous de la photographie Vernissage 20 novembre, 13 h 30 Bibliothèque de Val-d’Or
Concert de Noël de l’Orchestre symphonique régional 25 novembre, 16 h Église Immaculée-Conception (RN)
Gaspésie Human Less Jusqu’au 30 décembre 2017 Centre d’exposition d’Amos
DIVERS
Latitude Jusqu’au 19 novembre, L’Écart (RN)
L’air du temps Jusqu’au 30 décembre, Centre d’exposition d’Amos Le rêveur opiniâtre Jusqu’au 30 mars 2018 Centre d’archives d’Amos
MUSIQUE Patrice Michaud 6 novembre, 19 h 30 Service culturel de la Ville de Val-d’Or 7 novembre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 8 novembre, 20 h Le Rift (VM) 9 novembre, 20 h Ville de La Sarre
Génies sages et moins sages 10 novembre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos Salon des artistes et artisans du Témiscamingue 10 et 11 novembre Centre Richelieu de Lorrainville Le show à Lionel 11 novembre, 19 h 30 Centre communautaire de La Motte Cirque Alfonse 29 novembre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos)
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn NOVEMBRE 2017 23
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