SEPTEMBRE 2018 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 10 - NO. 01

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SEPTEMBRE 2018 V O L 1 0 - N O 1

UN TERRITOIRE COULÉ DANS NOS VEINES + DOSSIER AGROALIMENTAIRE

MÉDIA ÉCRIT COMMUNAUTAIRE DE L’ANNÉE

L’UQAT VOUS SOUHAITE UNE BONNE RENTRÉE! uqat.ca/rentree


É D I TO R I A L Publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue, fondée en novembre 2006,

POUR SLĀV, KANATA… ET LES AUTRES

CONSEIL D’ADMINISTRATION Carolann St-Jean, secrétaire Marie-France Beaudry Anne-Laure Bourdaleix-Manin Marie-Déelle Séguin-Carrier

MAUDE LABRECQUE-DENIS

Ce texte s’inscrit dans la foulée des événements qui ont mené à l’annulation des spectacles SLĀV et Kanata de l’artiste Robert Lepage cet été. De nombreuses voix se sont élevées via les médias traditionnels et les réseaux sociaux sur les thématiques de l’appropriation culturelle, de la liberté d’expression et de la censure. Là-dessus, bien franchement, on mérite tous une belle fessée collective. Pas pour nous punir, mais pour nous réveiller. Quand on prend un peu de recul, on se rend compte que dans cette histoire, tous les points de vue sont valables, et pas si éloignés les uns des autres. Betty Bonifassi, cette chanteuse française d’origine serbe, niçoise et italienne, fait depuis plusieurs années un travail anthropologique et artistique remarquablement important en dénichant et en faisant entendre de par le monde de magnifiques chants d’esclaves, donnant voix à une réalité trop souvent ignorée. Robert Lepage, créateur reconnu à l’échelle internationale et artiste phare de la création théâtrale contemporaine, travaille depuis longtemps à la découverte de l’autre comme moyen d’expression et de rapprochement. C’est d’ailleurs ce qui fait sa renommée (et par extension, une belle partie de celle du Québec) à travers le monde. Quant aux artisans qui ont travaillé sur ces productions, ils ne peuvent que s’être considérés, à un moment ou à un autre de l’histoire, privilégiés de mettre leur talent au service d’un message aussi important et universel.

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

de préserver chaque parcelle de progrès. À ne laisser personne déterminer ce qu’ils sont, ont été et seront. À protéger leurs acquis et à revendiquer pour obtenir les suivants. Ils ont adopté ce réflexe de protection comme un bouclier de survie culturelle qu’ils apprennent progressivement à sortir et à ranger aux bons moments. Si la confiance se donne, elle se gagne aussi. L’ayant bien compris, le Québec compte beaucoup de sympathisants à des causes qui, sans en avoir eux-mêmes vécu les répercussions, acceptent par solidarité et par respect d’en partager publiquement le combat. Il s’agit d’ailleurs d’un des plus beaux gestes d’amitié et d’acceptation qui soient. Jonglant consciencieusement entre argent, opinion populaire et valeur artistique, les entrepreneurs culturels sont un peu les acrobates des affaires. Notre rayonnement dépend de leur habileté à conjuguer ces sphères, à trouver dans chaque projet l’équilibre adéquat qui générera un maximum de retombées. S’ils ont parfois l’odieux de prendre de difficiles décisions, ils trouvent très certainement leur reconnaissance dans ce qu’ils arrivent à redonner au monde qui les entoure ainsi que dans leur capacité à générer les moyens d’en faire encore davantage (eh oui, ça passe entre autres par l’argent). Voyant cela, force est de constater que tous les points de vue sont valables, et au fond assez bien intentionnés. Et pourtant, nous nous retrouvons devant ce gâchis monumental que j’oserais qualifier de « beau paquet de bouette multicolore ».

liberté et avant-gardiste du vivre-ensemble, se voit privée d’une grande beauté, encore une fois déchirée et accablée d’une honte qu’elle s’inflige inutilement. La bonne nouvelle, c’est qu’on n’est pas obligés de s’arrêter là. On peut aussi faire un pas en avant, laisser une partie du débat derrière, pardonner les maladresses et se concentrer sur les vrais enjeux sur lesquels nous semblons, finalement, assez d’accord : la liberté de penser, de créer et de s’exprimer; le droit de tous à participer; la volonté de porter ce message partout, de façon universelle. Je terminerai cet édito en m’adressant à mes collègues des médias. Dans un monde où les canaux ouverts prennent de plus en plus de place, il faut faire attention à la façon dont nous utilisons nos tribunes. S’il est encore pertinent et important de faire entendre toutes les voix pour favoriser l’émergence des idées, nous avons aussi la responsabilité de canaliser ces discours vers quelque chose de cohésif et de constructif. Nous sommes les mieux placés pour le faire, sinon les seuls. Ainsi, nous continuerons à remplir notre mission commune : être un moteur d’avancement et un socle social essentiel à l’émancipation de nos communautés. C’est facile de se critiquer les uns les autres. Maintenant, il serait grand temps de commencer à construire. Et qui sait, ce beau paquet de bouette multicolore pourrait peut-être se transformer en quelque chose comme un grand projet social? Nous vous invitons à consulter la version Web de cet éditorial pour des liens vers d’autres textes qui nous ont semblé intéressants et constructifs. Nous vous invitons également à continuer à vous exprimer sur la question dans un esprit d’ouverture et d’avancement collectif.

Ceci étant dit, il faut également prendre conscience que les communautés culturelles qui portent un historique d’oppression souffrent de blessures indélébiles qui transcendent les générations. Celles-ci ne peuvent disparaître; elles doivent guérir, et ça passe inévitablement par l’appropriation et l’amour de leur culture. C’est ainsi que les descendants de la souffrance ont appris à se battre afin

Des artistes sont brimés dans leur liberté d’expression alors qu’ils ont à peine ouvert la bouche. Des communautés sont heurtées dans leurs blessures les plus profondes et n’en retirent aucune avancée. Des producteurs perdent non seulement une occasion de créer de la valeur, mais voient la suivante être amputée. Et notre société, amoureuse des arts, défenderesse de la

EN COUVERTURE

SOMMAIRE

CHRONIQUES

Johannie Séguin, Annie Boulanger, Ariane Ouellet, Valéry Hamelin et Brigitte Toutant devant Les danseurs de la murale hommage à Richard Desjardins.

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Photo : Staifany Gonthier

2 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

Cinéma Arts visuels Escouade bohémienne Dossier agroalimentaire Théâtre Métiers d’art

L’anachronique Tête chercheuse Tel père telle fille Premières nations De panache et de laine Ma région j’en mange Région intelligente Environnement

Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677

RÉDACTION EN CHEF Maude Labrecque-Denis redaction@indicebohemien.org 819 277-8738

COORDINATION RÉGIONALE Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Laure Bourdaleix-Manin (MRC Vallée-de-l’Or) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Danaë Ouellet (MRC Abitibi) Madeleine Perron (Rouyn-Noranda)

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES Gaston A. Lacroix, Cassandra Bédard, Karine Bédard, Vicky Bergeron, Geneviève Binette, Jade Bourgeois, Marie-Pierre Brunet, Marie Carneiro, Julie Dallaire, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossés, Daniel Gagné, Tobi Gagné, Jean-François Gibson, Chantale Girard, Netta Gorman, Jessika Grand Bois, Danya Hernandez, Maude Labrecque-Denis, Philippe Marquis, Lise Millette, Michèle Paquette, Roger Pellerin, Vincent Poirier, Sophie Richard-Ferderber, Marcel Rodriguez, Dominic Ruel et Nancy Tremblay.

CONCEPTION GRAPHIQUE Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org Typographie : Harfang, André Simard, DGA

CORRECTION Geneviève Blais

NOUS JOINDRE 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

UN TERRITOIRE

CHANTALE GIRARD

Les filles sont attablées et mangent leurs plateaux-repas avec appétit; on imagine aisément qu’elles doivent avoir faim quand on considère le travail que représente le projet dans lequel elles sont plongées depuis le 2 juillet dernier. Elles sont six : Valéry Hamelin, Brigitte Toutant, Johannie Séguin, Annie Boulanger, Ariane Ouellet et Annie Hamel. Six artistes professionnelles, six artistes à différentes étapes de leurs carrières, toutes tendues vers un même objectif : réaliser cet été une immense murale en hommage à Richard Desjardins. Un projet plus grand que nature (excusez la formule convenue, mais elle s’applique à merveille ici) qui fera 160 mètres de long par 6 mètres de haut, soit une surface de 960 mètres carrés. Ce n’est pas rien. Les filles sont toutes originaires de la région, à l’exception d’Annie Hamel qui débarque tout droit de Montréal, faisant bénéficier l’équipe de sa grande expertise technique de la peinture murale. UNE CRÉATION COLLABORATIVE ET ORIGINALE

Si le travail des unes et des autres est très différent, les six muralistes sont unies par un attachement profond à l’univers de Richard Desjardins. Selon Annie Hamel, « on ne peut pas s’impliquer dans ce genre de projet si le sujet ne trouve pas une résonnance en nous ». Chacune d’entre elles, à sa façon, s’est imprégnée de la poésie et des images de Desjardins en les réinterprétant de façon picturale. De son côté, Richard Desjardins a donné son aval au projet à une condition : qu’il ne soit pas, lui personnellement, représenté dans la murale. Souhait tout à fait légitime; l’important pour un artiste est son œuvre, les images qu’il crée et qu’il fait résonner dans le cœur des gens, non pas lui-même, sujet de peu d’intérêt selon lui. C’est ainsi que, lors du processus de création, l’équipe a travaillé à partir des textes des chansons de Desjardins, les décortiquant et choisissant les images les plus fortes et les plus caractéristiques comme base de travail. À partir de ces images littéraires, Valéry Hamelin, Annie Boulanger, Brigitte Toutant et Johannie Séguin ont créé des déclinaisons picturales qui sont par la suite passées au moulinet dans le groupe : les images ont été combinées, recombinées, retranchées, modifiées par l’une et retravaillées par l’autre pour finalement en arriver à un résultat signifiant, fidèle à l’œuvre de Desjardins et teinté de l’univers des six artistes. Aujourd’hui, elles-mêmes sont parfois incapables de déterminer l’origine des fragments d’image qui composent

NATHALIE TOULOUSE PHOTOGRAPHE

COULÉ DANS NOS VEINES

la murale, preuve que le travail de création s’est fait dans une véritable collégialité. D’ailleurs, elles utilisent abondamment le terme « collectif » lorsqu’elles parlent de la démarche, évoquant ainsi le grand travail d’équipe dont la murale est le résultat. De passage au mois d’août pour constater en personne l’avancement des travaux, Richard Desjardins s’est montré ravi et très impressionné par le travail effectué, nous a rapporté Ariane Ouellet, chargée de projet. UN DÉFI DE COORDINATION

Réalisée sur le mur sud du viaduc du boulevard Rideau, à deux pas de l’intersection routière la plus achalandée en Abitibi-Témiscamingue, cette murale colossale fait partie des initiatives de la Ville de Rouyn-Noranda dans le cadre de la campagne CulturAT. À l’instar de celle située sur l’aréna Réjean-Houle, elle est issue d’une démarche municipale avec appel d’offres et présentation de maquettes. « La Ville souhaite ainsi faire un legs important à la communauté locale et régionale en investissant l’espace public d’une grande dose de beauté, ajoutant au quotidien des milliers de personnes qui utilisent ce carrefour plus de poésie, de fierté, et un grand sentiment d’appartenance à leur territoire et à ses créateurs exceptionnels », a déclaré Diane Dallaire, mairesse de Rouyn-Noranda. Vu le lieu de réalisation bien particulier, la coordination comportait de nombreux défis; on ne peint pas sur du matériel urbain comme on veut, en particulier quand il appartient au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports! Il faut tout valider, vérifier s’il y a des précédents, si la présence d’une murale a une incidence sur la sécurité routière, etc. En tout, un an s’est écoulé entre la demande au Ministère et la réponse officielle. Dans les faits, le projet est en branle depuis 2014! UNE ŒUVRE PÉRENNE

La volonté de la Ville de Rouyn-Noranda de s’inscrire dans la pérennité est manifeste. Tout, selon Mme Ouellet, a été fait dans les règles de l’art afin d’assurer la plus grande durabilité à la murale : nettoyage minutieux, application d’un apprêt performant et utilisation de la meilleure peinture sur le marché. Selon elle, tant que le viaduc ne subira pas de modification, la murale devrait résister. C’est tout le bien qu’on lui souhaite… et à nous aussi.

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L’ANACHRONIQUE

CINÉMA

CHRONIQUE

PETITE HISTOIRE DU PREMIER MOTO FILM FEST

MÉCHANT FARDEAU

JULIE DALLAIRE

PHILIPPE MARQUIS

Il y aura donc élection le 1er octobre prochain. Parmi les expressions en vedette durant la campagne, je parie que fardeau fiscal sera à l’honneur. Par exemple, on nous fera des promesses qui ne vont pas alourdir le fardeau des impôts de la population québécoise. Mieux encore, on dira qu’il faut à tout prix alléger notre fardeau fiscal. À tout prix, ça veut dire que ça peut coûter cher… Les mots sont très importants. Ils disent le monde et traduisent la réalité. Dans le Petit Larousse, un fardeau est défini comme suit : « Ce qui est dur à supporter; épreuve. » L’adjectif fiscal, lui, vient du vocable fiscalité. Cette dernière est la manière de lever des impôts qui servent au fonctionnement de l’État. Alors, lorsqu’on nous parle de fardeau fiscal, on donne l’impression d’écrasement, de quelque chose qu’on traine à s’en déchirer les muscles. Le pas suivant, que beaucoup trop empruntent, est de dire qu’on paie trop d’impôts.

Presqu’île du lac Osisko, 14 juillet 2018. En plein cœur de Rouyn-Noranda, une soirée fraîche au milieu de la canicule. Mes oreilles goûtent à l’heureux mélange de road music et du cri des mouettes du rocher juste à côté; l’atmosphère est légère à l’accueil du tout premier Moto Film Fest en Abitibi-Témiscamingue (MoFFAT). Un calme qui contraste avec la prestance des superbes motos qui imposent déjà leur forte présence. Je sais que toute cette légèreté laissera tantôt place à des pétarades et à des bruits de moteur, à une ambiance plus festive, voire rock and roll. J’ai un frisson. C’est sûrement la pluie légère, doublée du vent… ou peut-être est-ce l’idée de sortir de ma zone de confort. Une fois le test de son terminé, la pluie cesse, les burritos du Habaneros embaument la presqu’île et tonifient les festivaliers qui s’entassent. Du centre-ville, des klaxons, des crissements de pneus et de bruyants moteurs se font entendre, tels des feux d’artifice. Le fun va commencer… UNE PROGRAMMATION BRUYANTE

VLAD TCHOMPALOV VIA UNSPLASH

Pourtant, parmi les missions du gouvernement du Québec, on compte la santé, l’éducation, le soutien aux personnes et aux familles, la justice, la culture, etc. Personnellement, je ne trouve pas ça écrasant de payer pour les services de tout le monde. Ça s’appelle se tenir ensemble! C’est pourquoi je préfère parler d’investissement plutôt que de fardeau à porter.

Grâce au MoFFAT, on a pu assister à la projection de films de moto d’ici et d’ailleurs sur grand écran en plein air. Le coup d’envoi a été donné avec No Highway, un film de Virgil Héroux-Laferté (un autre membre des Volubiles, également réalisateur de la bande-annonce de cette première édition) qui nous fait entrer dans l’univers de Marc Provencher, un des organisateurs du Festival. Coïncidence ou favoritisme? Oh que non, l’honneur est parfaitement mérité! Ayant déjà fait partie de la programmation de prestigieux événements tels que le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, le Motocycle Film Festival de Brooklyn et bientôt le Toronto Motocycle Film Festival, l’œuvre méritait amplement sa place en ouverture.

Il y a soixante ans, la santé était la principale source d’endettement des familles québécoises. À la même époque, l’accès aux universités et aux collèges était réservé à une petite élite. Est-ce lourd d’avoir un peuple éduqué et en santé?

Ça explique le bain par semaine dans les Centres d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) de même que les écoles mal entretenues. Ça accroit aussi la grogne de la classe moyenne déjà surendettée. Ça vient également motiver des gens, comme Donald Trump et d’autres plus près de nous, à promettre des baisses d’impôt pour se faire élire. Je ne crois pas que nous puissions nous permettre de continuer ainsi si on veut mieux soigner nos ainés et mieux éduquer nos enfants. Si on veut avoir les moyens de se tenir debout comme peuple. Pourquoi est-ce que je vous parle de ça déjà? Ah, oui, parce que ce fardeau repose sur nos épaules le 1er octobre.

CEDRIC CORBEIL

Depuis le milieu des années 1980, la part des grandes entreprises et des gens les plus fortunés a beaucoup diminué dans les revenus des pays du monde. Le Québec n’a pas échappé à la mondialisation. Comme il n’y a plus de frontières, les gouvernements baissent les impôts des créateurs d’emploi (les plus riches) afin qu’ils ne partent pas ailleurs. Puis, pour équilibrer le budget, on coupe dans les services et on augmente la part des contribuables de la classe moyenne aux finances publiques.

Impossible de passer sous silence la présentation des deux épisodes abitibiens de Filles de moto, une série produite par Unis TV. L’équipe de production presque entièrement féminine a su capter avec brio la passion d’une gang de filles pour ce sport motorisé. Je lève mon chapeau, ou plutôt mon casque… Ou tiens, mon verre, c’est plus festif. Voilà, je lève mon verre de Pabst aux organisateurs et aux partenaires, en particulier les Racamés et Abitibi Harley-Davidson, qui nous ont offert ce nouvel événement. Tout comme le public présent (et nombreux pour une première année), j’accueille ce MoFFAT avec fierté et je lui souhaite encore de belles éditions.

Christine Moore Députée d’Abitibi-Témiscamingue

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christinemoore@parl.gc.ca | christinemoore.npd.ca

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TÊTE CHERCHEUSE

ARTS VISUELS

CHRONIQUE

L’ART DANS LA CITÉ : CÉLÉBRATIONS CULTURELLES À AMOS GASTON A. LACROIX

« Un jour, des passionnés d’art et de culture ont tenu le pari qu’en faisant entrer l’art dans la cité, elle en serait renversée. » Paroles d’ouverture du film La cité renversée, réalisation de Françoise Dugré, Production XIII, 1998. Sous la rubrique « Littérature », L’Indice bohémien de mars 2018 traitait du 50e anniversaire de la bibliothèque municipale d’Amos. Mais il y a plus. L’année 2018 marque aussi le 50e de son Centre d’exposition, le 35e du Théâtre des Eskers et le 25e du Centre d’archives. Pour célébrer ces anniversaires, les responsables de ces institutions culturelles présentent une diversité d’activités informatives et artistiques. Sur Facebook, un jeu-questionnaire met en lumière l’histoire et les particularités de chacune des organisations ainsi que la détermination des gens d’Amos à se doter d’institutions culturelles et leur attachement à celles-ci. Une vidéo promotionnelle dynamique et colorée réalisée par l’équipe de de BOJO’S Film vient rajeunir leur image. Finalement, l’exposition Des buttes et de la sculpture de Joanne Poitras s’accompagne d’un diaporama-vidéo souvenir du 3e Symposium en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue (tenu en juillet 1997) en souvenir de cet événement historique marquant. DES PORTES PARLANTES

En mémoire de ces célébrations, deux artistes ont été invitées à réaliser des œuvres sur les portes de deux sorties de secours de la Maison de la culture. Deux portes qui sont devenues des fenêtres ouvertes sur les mondes que sont le Centre d’exposition et la bibliothèque : des foyers culturels qui changent le regard, des moteurs de changement pour penser autrement et créer un nouvel angle pour percevoir l’avenir. La sortie de secours de la bibliothèque permet au regard du passant de pénétrer dans un monde pluriel. L’utopie étant sa signature, la peinture acrylique de Brigitte Toutant devient « un monde magique où un tourbillon d’éléments nous propulse vers une expérience vaste, éclatée et riche, comme une bibliothèque ». Recouverte d’acrylique et de crayon graphite, la sortie de secours du Centre d’exposition devient une fenêtre sur ce qui est offert aux visiteurs : « Une expérience personnelle, une invitation à côtoyer la créativité à travers toute la diversité des événements artistiques qui y sont offerts. » Tout en couleurs, les envolées du crayon et du pinceau font voyager les bernaches, signature de Renée Carrier pour exprimer le passage du temps, la transition des expositions. Le Centre d’exposition d’Amos existe depuis 1968. Alors situé au sous-sol de ce qui est maintenant le Centre Goyette-Ruel, sous le vocable Galerie du Centre socioculturel, il a par la suite été localisé dans ce qui est actuellement la salle du conseil municipal avant d’emménager définitivement à la Maison de la culture à l’automne 1993.

GAUCHE GAUCHE DOMINIC RUEL

Politiquement, le Québec aime le centre-gauche. Je le crois. La bonne vieille social-démocratie, sauce scandinave. Il croit en la redistribution équitable de la richesse, il est encore fier de ses grands programmes sociaux. Il a apprécié la création des Centres de la petite enfance (CPE) et du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) ainsi que de l’adoption de la Loi sur l’équité salariale. Des mesures simples qui améliorent le quotidien des gens. Plusieurs en arrachent encore. Il faut donc les soutenir par le partage des richesses et une aide de l’État, sous différentes formes. Une gauche sociale. Ce qui n’empêche pas d’avoir le constant souci d’efficacité et de la responsabilisation individuelle.

PABLO GARCIA SALDANAVIA VIA UNSPLASH

Regardons globalement les choses. Depuis les années 1980, ici et ailleurs, les grands partis de gauche ont progressivement abandonné leur clientèle historique : les gens à plus faibles revenus, les classes populaires, la classe moyenne. Il n’y aura pas de révolution, de lendemains qui chantent, de Grand Soir. La gauche, même radicale, ne renversera pas le capitalisme, elle s’en accommodera. Pour le pouvoir. Elle administrera la pauvreté, malgré certaines envolées marxistes dans les discours. C’est le virage de Mitterrand en 1983, c’est Blair et son New Labor. Électoralement, il fallait remplacer les ouvriers, les classes populaires victimes de la mondialisation qui en viendraient à voter pour d’autres. Une certaine gauche s’est ainsi tournée vers les catégories sociales qui allaient lui apporter ses voix : les femmes, les communautés culturelles, les personnes LGBT, les minorités de genre, les personnes racisées. Par glissement, elles deviennent les opprimées et carburent à l’intersectionnalité, la jonction des luttes. Ces luttes, qui peuvent certainement être utiles et nécessaires, sont aussi stratégiques. Elles servent de contrepoids aux masses populaires qui iront voter ailleurs. Elles permettent aussi à certains privilégiés de se donner une bonne conscience, une attitude ouverte, sans trop partager leur fortune. Puis, elles désignent aussi des ennemis plus faciles à combattre que le Grand Capital, qui a les moyens de se défendre. Les classes sociales qui se sentent délaissées par cette gauche vont se tourner politiquement et électoralement vers autre chose. La droite (plus au centre ou plus radicale) en profite. Elle parle leur langage, elle parle au plus grand nombre. Cette même gauche, mise de côté, en profitera pour crier au populisme, nouveau mot-valise à la mode, employé dans son sens péjoratif dans les médias, auquel on lie nationalisme, xénophobie, extrême-droite. On fait peur dans les chaumières! Vincent Coussedière, philosophe et auteur, spécialiste du concept, prétend que son utilisation fonctionnerait « comme une idéologie paresseuse, par laquelle les élites politiques et intellectuelles cherchent à éviter le défi qui leur est posé : reconstruire une véritable offre politique ». Cette gauche crie au loup après avoir laissé sortir les moutons de la bergerie.

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ARTS VISUELS

JOANNE POITRAS :

La sculpture Sur le village est composée de plusieurs artefacts récupérés d’un brasier dévastateur : pentures, ciboire, carte de bingo, ostensoir, calendrier, armature, clous, reliquaire, etc. L’œuvre devient un phare qui rappelle l’église du village où Joanne a été baptisée et où presque tous les résidents du village (Saint-Eugène-de-Guigues) ont vécu des moments inoubliables, difficiles pour certains et heureux pour d’autres. Une étape de leur vie que la sculpture offre aux regards de l’observateur.

DES LIEUX, DES CHOSES ET DE L’HUMAIN GASTON A. LACROIX

L’exposition Des buttes et de la sculpture de l’artiste témiscamienne Joanne Poitras est présentée au Centre d’exposition d’Amos jusqu’au 2 septembre. Ses œuvres sont des incarnations à la fois cérébrales, sensitives et matérielles du rapport de l’artiste au monde et à son milieu. Native de Saint-Eugène-de-Guigues, Joanne Poitras vit maintenant à Rouyn-Noranda où elle a cofondé l’Atelier les mille feuilles. Elle est aussi cofondatrice de la Biennale internationale d’art miniature de Ville-Marie. Maître en arts visuels et médiatiques, sa pratique artistique s’exprime par l’estampe, la peinture, la sculpture et l’installation. Ses œuvres ont été exposées partout au Québec, ailleurs au Canada, en France, en Irlande, en Nouvelle-Zélande et en Argentine. Engagée dans sa pratique artistique, elle donne des formations en tant que chargée de cours à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. AU CŒUR DU TERRITOIRE ET DE SES HABITANTS

La vie n’est que changement, mais « on avance mieux sur les eaux de la vie lorsqu’on est à l’écoute », mentionne l’artiste. Dans la nature, les buttes sont souvent ce qui subsiste, ce qui a résisté à l’érosion du vent ou de l’eau, ce qui place face à face durabilité et fugacité, équilibre et mouvance. Et que dire des buttes façonnées par l’Homme : mines, gratte-ciels, usines et autres; tumulus pérennes, témoins de l’aspect éphémère de ses besoins, de ses fantasmes et de sa puissance. C’est depuis qu’elle est toute petite, en auto avec ses parents, que les buttes fascinent Joanne Poitras : des amoncellements d’abattis ou de débris de toutes sortes le long des routes. Et plus tard les pyramides, vestiges immémoriaux de la puissance des pharaons. Alors, toujours soucieuse de rester connectée d’une manière physico-émotionnelle et cérébrale à son milieu, l’insatiable intérêt de l’artiste envers le territoire et ceux qui l‘habitent l’incite à la cueillette de mots, de gestes et d’artefacts, pour façonner ses œuvres. DES BUTTES RACONTEUSES

La présente exposition est une rétrospective d’une partie de la pratique artistique de l’artiste, car l’estampe en installation et la peinture y prennent beaucoup de place. Comme des livres, ses œuvres témoignent du passage de l’Homme et de la nature dans le temps. Ses buttes racontent des histoires au spectateur qui déambule entre et autour des œuvres qui sont unies par la thématique de la butte, mais indépendantes de sens. Petites ou grandes, les buttes de Joanne sont les témoins des actions, désirs, comportements et espérances de l’Homme.

Ainsi, avec les six buttes (Le feu, Le prix de l’homme, Comme le vent force fragile, Le nombre d’or, Pour l’instant l’arbre, Sur le village) et la photo de La montagne, immense butte élevée en 1997 à Amos, JOANNE POITRAS À LA CUEILLETTE. l’exposition devient une bibliothèque PHOTO : NOËL NEVEU qui héberge, à l’abri du temps, des histoires révolues ou d’actualité, mais toujours porteuses de sens. Conçues d’un esprit « que l’art a rendu avide de connaître », mystérieuses et interrogatrices à première vue, ces œuvres sont des symboles qui accrochent l’esprit assoiffé, soutenant le propos de l’artiste et ne laissant personne insensible.

Au 3e Symposium en arts visuels de l‘Abitibi-Témiscamingue tenu à Amos en 1997, Joanne Poitras élevait La montagne, une œuvre monumentale d’argile et de sable recouverts de pierres. Environ 1350 personnes ont écrit sur plus d’un millier de pierres de schiste du Témiscamingue (il y avait même une demande en mariage) que Joanne et les jeunes filles qui l’aidaient ont, dans le plaisir, marié à des pierres de l’Abitibi. La butte de pierres ficelées de fils multicolores, à la façon des quipus incas, appelait à la communication entre les humains. « Quel plaisir ce fut! Toutes ces rencontres qu’on a faites et les expériences vécues… quels beaux souvenirs! Un formidable projet, grâce à un comité organisateur attentif et tripeux, à une ville et une population impliquée ainsi qu’à des commissaires inspirés. Je suis privilégiée d’y avoir participé comme artiste. » Depuis lors, c’est avec imagination, patience et résolution que Joanne Poitras, telle une cueilleuse, glane çà et là des pièces fabriquées ou des éléments naturels qui s’offrent à son regard vigilant pour en faire, avec minutie et créativité, un ensemble cohérent. Non pas des histoires inventées, mais des plastiques du réel, expressions esthétiques de la réalité.

VOUS VOULEZ FAIRE PARTIE D’UN CONSEIL D’ADMINISTRATION?

L’Indice bohémien est présentement à la recherche de 3 personnes! Des réunions ont lieu tous les deux mois à Rouyn-Noranda ou via téléconférence. Contactez Valérie Martinez, au 819 763-2677 ou à coordination@indicebohemien.org pour obtenir plus de renseignements ou pour proposer votre candidature. Venez vous joindre à une équipe volontaire et sympathique!

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ACÉTON DE RETOUR PAR JANA STERBAK

ARTS VISUELS

RASSEMBLEMENT DES ARTS ET DE LA CULTURE ANICINABEK

L’EXPÉRIENCE STERBAK MAUDE LABRECQUE-DENIS

C’est sa première exposition solo au Québec. Elle, artiste montréalaise d’origine tchèque, reconnue à travers le monde pour son art particulier et évocateur, expose ici, pour nous, en Abitibi-Témiscamingue. Un coup de maître de notre musée. L’oeuvre de Sterbak est difficile à définir, nombreux sont ceux qui s’y sont risqués sans grand succès. Matière. Corps. Douleur. Mythes. Puissance. Transformation. Identité. Les thématiques sont diverses, les matériaux inusités. Nous sommes transposés dans un univers de réflexion et de quête de sens dont la réponse appartient, peut-être, à celui qui regarde. Le parcours est soigneusement travaillé. L’espace, la lumière (ou dans certains cas l’absence de lumière), les zones, les vides, la hauteur… Chaque oeuvre est parfaitement présentée pour une expérience totale. L’artiste est d’ailleurs venue elle-même scruter les lieux, a choisi les objets adéquats parmi sa collection et les a soigneusement disposés pour créer l’effet bien particulier de cette exposition. Sterbak aime faire revivre ses oeuvres, différemment, dans un autre espace-temps.

20 SEPTEMBRE 2018 SALLE FÉLIX-LECLERC VAL-D’OR

En somme, Jana Sterbak à Rouyn-Noranda est une exposition surprenante et unique qui a la capacité de plaire tant aux spécialistes qu’aux simples curieux, et même aux enfants. En fait, il faut y accourir parce que c’est une chance extraordinaire. L’exposition se termine le 9 septembre, et l’entrée au MA musée d’art est gratuite le 2 septembre.

À Rouyn-Noranda le partage de la route ÇA NOUS CONCERNE TOUS

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TEL PÈRE, TELLE FILLE

P R E M I È R E S N AT I O N S CHRONIQUE

CHAQUE RAT A SON P’TIT AIR MÉTIC QUI NOUS PARA NORMAL DANIEL & TOBI GAGNÉ

MOGOCAN, LE FESTIN ANICINABE GENEVIÈVE BINETTE AGENTE DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL, MINWASHIN

Dans toutes les cultures, le partage d’un repas est un élément qui rassemble. Chez les Premières Nations, cette coutume ne fait pas exception, elle fait même partie d’une tradition bien ancrée dans les saisons et les moments marquants de la vie. Le mogocan, prononcé « mogoshan », est pour certains un festin communautaire tandis que pour d’autres, c’est un acte sacré qui sert à nourrir l’esprit et à honorer les ancêtres. Bien au-delà d’un simple repas-partage, le mogocan sert à célébrer les éléments et, par la même occasion, à les remercier de leur présence en leur donnant de la nourriture. Afin de mieux vous décrire le mogocan, je me suis entretenue avec Roy Paul, un aîné de Timiskaming First Nation qui consacre sa vie à faire revivre les cérémonies de ses ancêtres.

ANCRÉ DANS LA SPIRITUALITÉ

Nouvelle programmation dès le 17 septembre

HUGO LACROIX

Comme tout est lié à l’environnement et à la nature dans la culture anicinabe, le monde non visible en fait aussi partie. Pour ceux qui ont déjà participé à un festin, vous avez sans doute remarqué la prière avant de servir la nourriture. Elle est souvent accompagnée du moment où une assiette pleine de nourriture est partagée avec les esprits. Selon l’occasion, cette assiette peut être placée dans la forêt, sous un arbre, dans l’eau ou même dans le feu. Les éléments servis changent selon le territoire, la communauté et les préférences des familles. Par exemple, pour un festin d’été, Roy Paul suggère d’offrir du maïs, du riz, des petites baies sauvages et du poisson. On offre aussi de l’eau, et on dépose le tout sous un arbre dans la forêt pour nourrir les esprits. Il existe aussi des festins pour les personnes décédées et les ancêtres. Lors d’un festin donné en l’honneur d’une personne défunte, l’offrande est placée dans le feu. Le feu est l’élément qui prend directement la matière physique pour l’envoyer vers le monde invisible de l’esprit. Lors de l’anniversaire de décès d’un défunt, ses mets préférés sont préparés, servis aux invités et offerts au feu en son honneur.

Dans la culture anicinabe, les esprits sont nos ancêtres, mais ils sont aussi présents dans les choses qui nous entourent. Ils sont considérés comme des êtres vivants puisqu’on peut sentir leur présence si on y porte attention. Par conséquent, ils ont également besoin d’être nourris. Les objets sacrés (tambour, pipe sacrée, hochet, capteur de rêves) sont nourris, tout comme les endroits sacrés tels que la tente de sudation sweat lodge, la tente tremblante shaking tent, le feu sacré ou même le tipi. Outre la nourriture, on utilise les plantes sacrées telles que le cèdre, le tabac, le foin d’odeur et la sauge pour nourrir les objets sacrés lors des différentes cérémonies. Avec le festin viennent les chants. Chaque élément de la culture est honoré par un chant sacré. Que ce soit l’eau, la terre, la lune, l’aube ou le crépuscule, un chant spécifique lui est consacré. Le festin ne fait pas exception : il y a un chant sacré dédié au mogocan, ou à l’événement qu’on y célèbre. Ces chants sont simples, très différents de ceux qu’on peut entendre lors des pow-wow. Au-delà des notes, ils sont empreints de sincérité et d’humilité et s’adressent directement aux éléments honorés.

NOURRIR LE FEU SACRÉ

Un enjeu important qui revient chez les gens que je côtoie est celui de ramener ces cérémonies sacrées dans le quotidien. des Anicinabek, que les jeunes issus des Premières Nations réapprennent à pratiquer les cérémonies qui ont été perdues au fil du temps. « Les gens ont besoin de se réapproprier leurs cérémonies. Nourrir leur feu sacré intérieur. C’est aussi ça l’esprit du festin », explique Roy Paul. Ce processus sera long, mais aidera le peuple anicinabe à guérir des blessures passées et présentes.

Vous avez un projet Culturat? 109/419HD 8 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

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ARTS VISUELS

LA NATURE EN COULEURS AU BISTRO DE VASSAN MICHÈLE PAQUETTE

Cet automne, vous êtes conviés à une expérience toute en couleurs au Bistro de Vassan. En effet, c’est avec joie que la Valdorienne d’adoption originaire de Belgique, Françoise Cornet, et la native de Val-d’Or, Patricia Dennis, s’unissent pour exposer leurs tableaux colorés qui égayeront l’automne du 9 septembre jusqu’au mois de décembre.

l’honneur tandis que force et sensibilités s’entremêlent pour un effet étonnant.

Au nombre d’une cinquantaine, les tableaux présentés reflètent bien l’amour qu’ont en commun les deux artistes-peintres pour les fleurs et la nature. Et chacune y va de son imaginaire. On pourra d’ailleurs admirer les touches bien particulières de l’une et de l’autre : Françoise présente des paysages créés selon son inspiration, mais qui restent toujours réels, tandis que Patricia expose de grands tableaux contenant de grosses fleurs avec un environnement particulier, bien à sa façon. Dans les deux cas, les couleurs sont à

Le Bistro de Vassan est un lieu de rencontre communautaire ouvert le vendredi soir et le dimanche à l’heure du brunch. Il est maintenu par des bénévoles.

OEUVRE DE PATRICIA DENNIS

Pour préparer l’exposition, Françoise et Patricia ont suivi des cours pendant quatre ans avec le professeur Claude Ferron d’Amos, puis pendant quatre autres années avec laprofesseure Céline J. Dallaire de Rouyn-Noranda.

OEUVRE DE FRANÇOISE CORNET

DE PANACHE ET DE LAINE CHRONIQUE

COMMENT RECONNAÎTRE UN PAUVRE GABRIEL DAVID HURTUBISE

Il y a longtemps que j’ai commencé à m’intéresser à la pauvreté. Je ne suis pas devenu spécialiste, mais passionné. Comme vous, j’aurais voulu sauver l’humanité, peu importe ce que ça veut dire. J’ai souvent pensé à participer à l’aide humanitaire internationale, mais je n’aurais jamais plus trouvé le sommeil. Si je n’étais pas si mauviette, je serais même devenu infirmier de guerre. Le cœur gros comme ça, je serais allé mourir plus loin. Dans ma ville nordique, on peut reconnaître et même nommer les plus pauvres. Jadis, il y avait Ti-Guy, célèbrement pauvre. Tout le monde l’aimait, ce phénomène. Mais pour certains, sa situation semblait plus difficile à voir : les experts disent que la pauvreté se cache. Je vous dirais, en toute humilité, que ça dépend de qui regarde qui. Très jeune, je suis allé à la rencontre de la pauvreté incarnée en Haïti. Elle ne se cachait pas du tout. En fait, ce n’était pas vraiment une rencontre; on ne traverse pas les mondes si aisément. Elle m’est apparue, cette entité errante, biologiquement foutue, rachitique, chaude comme si elle venait de sortir des entrailles de la terre encore vibrante. Son dos tenait en l’air par nécessité, par miracle aussi. Elle avait mille visages à la fois. Je n’ai rien compris. C’est insupportable pour nous, cette misère. De la coopération internationale, qu’ils disaient. Je ne vous raconte pas les nuits d’insomnie. Lorsque je suis allé à Montréal pour mes études, je n’avais jamais vu autant de Ti-Guy. Au début, je les saluais tous, et je m’arrêtais parfois pour discuter et leur donner du p’tit change, pour leur développement économique comme dit la Banque Mondiale. À la longue, j’ai compris que je n’en aurais jamais assez pour tout ce beau monde-là. J’ai donc appris à les ignorer le plus possible jusqu’à ce qu’ils n’aient, finalement, plus de nom. Juste pour ça, c’est décidé, j’irai crever plus loin. Depuis, je me suis repris en main. Afin de combattre le fléau chez nous, tranquille, je vends de bons légumes frais et je récure des chiottes à temps partiel, à Québec, chez les plus démunis que moi. Parfois des gens à moitié morts, pour ainsi dire, et plutôt cachés chez eux. Ceux-là, ils sont très gentils et s’excusent même d’exister dès qu’ils en ont la chance, parce qu’ils se sentent misérables et honteux de l’être. Heureusement, ils sont officiellement reconnus comme pauvres par le gouvernement et ont droit à des services de santé. Ce n’est pas comme les autres, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, qui sont pauvres de manière informelle et donc épiés jour et nuit par la police. Un vieux sociologue moisi et oublié, Georg Simmel (1858-1918), était d’avis que c’est l’assistance sociale qui, en organisant les pauvres dans une classe inférieure aux gens « bien comme il faut », crée le statut social et légal des pauvres. Il semblerait qu’on organise tout ici, même la misère. Cela dit, on peut se sentir pauvre sans être identifié comme tel, et inversement aussi. En somme, si vous me demandiez comment reconnaître un pauvre sans s’y méprendre, je vous dirais que ce n’est pas possible. Vraiment, la pauvreté n’a pas de visage. L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 9


ESCOUADE BOHÉMIENNE NOTRE ÉQUIPE SILLONNE LA RÉGION POUR VOUS FAIRE DÉCOUVRIR (OU REVIVRE!) C E Q U I S E PA S S E C H E Z N O U S .

CHALEUREUX FRIMAT CASSANDRA BÉDARD

OSISKO EN LUMIÈRE : UNE 15 ÉDITION INOUBLIABLE E

JADE BOURGEOIS

C’est mission accomplie pour la 15e édition d’Osisko en lumière qui a rassemblé une fois de plus des milliers de festivaliers sur les berges du lac Osisko. Au menu cette année : une programmation éclectique et originale présentée dans une ambiance festive à saveur tout abitibienne. Une grande place a été faite aux artistes québécois durant la fin de semaine, tout particulièrement lors de la soirée de jeudi. Le groupe de rock alternatif rouynorandien The Faceless Orphans, le groupe de rap Dead Obies et la jeune auteure-compositrice-interprète Charlotte Cardin se sont succédé sur scène pour faire danser les spectateurs et réchauffer l’atmosphère. D’ailleurs, la chanteuse, qui était de passage pour une deuxième fois dans la ville, a affectueusement qualifié les spectateurs de « chilleurs extrêmes ».

La 14e édition du Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) s’est déroulée du 17 au 21 juillet à Val-d’Or. À la fin de l’événement, la nostalgie imprégnant les festivaliers comblés traduisait le bilan rétrospectif positif de cette édition. À l’image de ce qu’il annonce, le festival a été le porte-étendard d’étonnantes découvertes musicales locales et de frissonnantes performances d’artistes émergents. Malgré tout, l’ambiance était bien loin de la fraîcheur que l’acronyme suggère : c’est un FRIMAT chaleureux qui a accueilli près de 3000 festivaliers pour une expérience artistique complète. AU-DELÀ DES FRONTIÈRES MUSICALES

L’offre culturelle diversifiée, rassembleuse et inclusive a combiné des activités familiales rafraîchissantes comme le pique-nique musical à des spectacles mémorables en compagnie notamment de Klô Pelgag, Dead Obies, Zach Zoya, Francis Faubert, Antoine Corriveau et Canailles. Baladodiffusions, yoga-spectacle et FMR de nuit (tout aussi festif que sa désormais célèbre guerre de crêpes) se sont glissés parmi la programmation. Le fil conducteur? Une énergie positive contagieuse, des spectacles intimes et des moments surprenants qui créent une recette gagnante. LES FINALISTES DE LA RELÈVE

Au centre de la mission du FRIMAT, la Vitrine de la relève permet de soutenir les jeunes artistes « enracinés » dans la région ou « exilés », en leur offrant l’occasion de vivre une expérience professionnelle musicale et de soutenir leurs efforts artistiques. Rain Normand a remporté les grands honneurs avec les bourses « Beau à voir » et « Société Saint-Jean-Baptiste ». Break Something et Nomads ont tous deux remporté les prix du public, tandis que Cleõphüzz a obtenu le prix offert par La fabrique culturelle. La bourse FME et le prix « Enracinés » ont été remis à Tito et BanJ. Ce sont ces gages de qualité, d’originalité, de plaisir et de petites attentions qui enrichissent toute l’année l’offre culturelle valdorienne. L’événement est à peine fini que déjà, la hâte de retomber dans les bras de cet accueillant FRIMAT à l’occasion de sa 15e édition se fait sentir.

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Don Quichotte, l’accessible étoile

La thématique spatiale du 14e FRIMAT s’incarnait parfaitement dans l’événement final de sa programmation. Pour une troisième année, le temps d’une nuit, on aurait cru être sur une autre planète. Après le dernier spectacle de fin de soirée, un autobus festif a mené les festivaliers vers le FMR de nuit, hébergé par le complexe culturel de la ville. Ce dernier s’est transformé en un rêve éveillé permettant de sauter d’un monde à l’autre. La bibliothèque était devenue un bar karaoké, le centre d’exposition se déclinait en diverses zones d’immersion artistique et chaque palier était habité par toutes sortes de créatures extraterrestres. Cette douce folie débordait jusque dans la rue alors qu’on croisait un spaghetti à la bolognaise ambulant avant de plonger dans une piscine de toutous. Des pizzas cuites au four ont été servies en attendant le point culminant de la nuit : la guerre de crêpes au pied de l’avion. Aux petites heures, on s’est couchés avec le sourire et on s’est réveillés sans trop savoir si c’était réel ou non.

Martin Héroux

LERIFT.CA

SOPHIE RICHARD-FERDERBER

VITRINE SUR UN ARTISTE

42, rue Sainte-Anne Ville-Marie (Québec) J9V 2B7 819 622-1362 leriftinc@tlb.sympatico.ca

Les Sept Grands-Pères

entrée gratuite

Frank Polson

Du 21 septembre au 11 novembre 2018

VERNISSAGE 21 SEPTEMBRE 17 H

Osisko en lumière s’est conclu samedi avec les prestations des Lasarrois Shawn Wine and the Winos, de l’auteur-compositeur-interprète gaspésien Patrice Michaud et du groupe américain X Ambassadors. Un autre moment enlevant sous le signe de la fête pour les 8500 festivaliers présents. Encore une fois, les fins de soirée ont été douces et magiques grâce aux spectacles de feux d’artifice. Chapeau aussi à l’organisation qui a su mettre trois excellents groupes de la région en valeur!

VOYAGE ASTRAL AU FMR DE NUIT

La Vitrine

La soirée à thématique punk/rock de vendredi a marqué les esprits : 9500 personnes ont vibré, chanté et trashé au rythme des chansons du groupe rouynorandien Rancœur et des bands américains à réputation internationale AFI et Rise Against. Des prestations énergiques et intenses jouées devant la foule la plus nombreuse du festival depuis le spectacle de The Offspring en 2016. Un succès qui devrait encourager l’organisation à renouveler l’expérience et à satisfaire une fois de plus les mélomanes adeptes de ces genres musicaux. David Lavictoire, chanteur du groupe Rancœur, se dit très heureux de son expérience et invite les gens à continuer à suivre les groupes locaux durant toute l’année : « Avoir la chance de jouer à Osisko en lumière était une opportunité inespérée. C’est un rêve, à plusieurs niveaux, qui s’est réalisé. Non seulement de pouvoir le faire sur une grande scène dans un festival d’envergure, chez nous dans notre cour, mais aussi de partager ce moment avec des groupes qu’on respecte et qui cadrent avec nos idéologies. On espère que les gens se déplacent progressivement dans les salles pour voir ce qui se passe à longueur d’année. Osisko en lumière, c’était un peu comme la cerise sur la pointe de l’iceberg, restez curieux! »

Pascale Leblanc Lavigne

LE GROUPE RANCOEUR PHOTO : HUGO LACROIX


ESCOUADE BOHÉMIENNE

HOMMAGE AUX 50 ANS DU TOUR DE L’ABITIBI MARIE-PIERRE BRUNET, KARINE BÉDARD ET JESSIKA GRAND BOIS

En 1969, lorsque Léandre Normand a créé et organisé le tout premier Tour de l’Abitibi qui rassemblait 52 coureurs québécois, il était loin d’imaginer que son tour aurait un jour 50 ans et qu’il deviendrait une épreuve cycliste reconnue internationalement. Depuis 10 ans, le Tour de l’Abitibi est la seule des 9 épreuves de la Coupe des Nations Juniors UCI à être organisée en Amérique. Il accueille en moyenne 150 coureurs de partout dans le monde lors de chaque édition. À ce jour, plus de 40 pays y ont été représentés.

INAUGURATION DU TEMPLE DE LA RENOMMÉE Sous la présidence de Pierre Harvey, Léandre Normand, Claude Pagé et Marc Lemay ont été honorés parmi les bâtisseurs. La Ville de Val-d’Or, ville hôtesse en 2018 et en 21 autres occasions au fil des ans, a été admise à titre de partenaire. Les nommés dans la catégorie des athlètes sont Pierre Harvey et Éric Van den Eynde. FAITS SAILLANTS DE LA 50E ÉDITION

VINCENT DROUIN VELOGAZETTE.CA

• Val-d’Or, ville hôtesse • 144 coureurs au départ provenant de 23 équipes, 6 nations • 7 étapes totalisant 638,6 km

Montréal

JUSQU’AU 9 SEPTEMBRE JANA STERBAK Montréal STERBAK JANA JUSQU’AU Montréal 9 SEPTEMBRE JUSQU’AU 9 SEPTEMBRE

• Riley Sheehan, de l’équipe nationale des États-Unis, a remporté le 50e Tour de l’Abitibi

Le Tour de l’Abitibi est une étape charnière dans la carrière des cyclistes junior. Il est aujourd’hui une référence pour la détection de talents, plusieurs coureurs professionnels étant passés par le Tour pour se rendre sur le circuit World Tour. À travers le monde, les jeunes cyclistes rêvent de participer au Tour de l’Abitibi, souvent surnommé le mini Tour de France. Avec raison : le Tour de l’Abitibi est la plus longue course en temps et en distance de sa catégorie et permet aux athlètes d’être exposés à un niveau de compétition plus relevé que tout ce qu’ils ont vécu auparavant. Sa renommée est indéniable; qu’ils soient coureurs, mécaniciens, entraîneurs ou soigneurs, toutes les personnes qui ont vécu un Tour de l’Abitibi ont une histoire à raconter et gardent un bon souvenir de son périple à « l’autre bout du monde ». Que ce soit l’esprit de camaraderie, une visite à l’hôpital, les nuits dans une salle de classe, une victoire d’étape, l’oubli de maillots ou un transport raté, personne ne quitte le Tour indifférent, et ces anecdotes circulent encore bien des années plus tard. Grâce au Tour de l’Abitibi, la région de l’Abitibi-Témiscamingue rayonne au-delà de ses frontières sur les plans provincial, national et international. La diffusion en direct des étapes du Tour permet notamment au public éloigné de suivre l’action en direct. Le Tour de l’Abitibi génère un achalandage de 125 000 visites par édition, dont 30 % sont des touristes. Les retombées économiques de l’événement sont évaluées à 1,2 M$. Le 21 juillet dernier, du haut de ses 50 éditions, l’organisation du Tour de l’Abitibi a inauguré son Temple de la renommée dans le but d’honorer les contributions remarquables de l’histoire du Tour. Le Temple de la renommée reviendra chaque année d’ici 2020, et de façon quinquennale par la suite.

VINCENT DROUIN VELOGAZETTE.CA

JANA STERBAK

Nous sommes nombreux à être tombés amoureux du Tour. Le Tour de l’Abitibi a cette essence unique et rassembleuse qui nous motive tous, partenaires, participants, bénévoles et spectateurs, à y revenir chaque année. Le Tour nous rassemble par son rythme effréné, son passage dans nos villes et villages, ses invités des quatre coins de la planète qui convergent chez nous, et par ce sentiment qui nous habite lorsqu’on assiste au passage spectaculaire de son imposant peloton. C’est tout cela et encore plus qui nous rassemble, et qui permet au Tour de célébrer aujourd’hui ses 50 ans. Longue vie au Tour de l’Abitibi!

VINCENT DROUIN VELOGAZETTE.CA

AGILITÉ ÉQUESTRE

MARIA SANTACECILIA Buenos Aires DU 14 SEPT. AU 18 NOVEMBRE MARIA SANTACECILIA Buenos Aires MARIA SANTACECILIA DU 14 SEPT. Buenos Aires AU 18 NOVEMBRE DU 14 SEPT. AU 18 NOVEMBRE

À ROUYN-NORANDA JULIE DALLAIRE

Le 16 juillet dernier, Rouyn-Noranda accueillait la 11e édition de sa compétition de gymkhana sous l’imposant regard du Cap d’ours, de son éolienne et de quelques spectateurs aventureux. Le gymkhana est une discipline équestre très populaire dans la culture western. Il s’agit d’un regroupement d’épreuves où des compétiteurs de tous les âges se succèdent pour mettre en valeur l’habilité de leur monture. Slalom, aller-retour, course de sauvetage, course à relais et bien d’autres jeux se sont succédés, dont le très attendu monkey rope qui a fait le bonheur des nombreux spectateurs présents. Dame nature était au rendez-vous, tout comme quelques kiosques d’artisanat, de chapeaux et de rafraichissements. Si le Festival Gymkhana promettait une programmation qui surpasse les attentes, pour moi, néophyte en matière d’équitation et de culture western, il n’a pas menti.

INVEN(TAIRE) À VIF THÉÂTRE DU TANDEM

INVEN(TAIRE) À VIF ROUYN-NORANDA INVEN(TAIRE) À VIF THÉÂTRE DU TANDEM

MA, musée d’art : 26 sept. au 6 oct. THÉÂTRE DU TANDEM VAL-D’OR ROUYN-NORANDA

Salle Félix-Leclerc : 10 octobre MA, musée d’art : 26 sept. au 6 oct. ROUYN-NORANDA VILLE-MARIE VAL-D’OR MA, musée d’art : 26 sept. au 6 oct. Théâtre du Rift : 12,: 10 13,octobre 14 octobre Salle Félix-Leclerc VAL-D’OR VILLE-MARIE Salle Félix-Leclerc : 10 octobre Théâtre du Rift : 12, 13, 14 octobre VILLE-MARIE Théâtre du Rift : 12, 13, 14 octobre

MUSEEMA.ORG #notre MA MUSEEMA.ORG MUSEEMA.ORG #notre MA #notre MA

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 11


La formation à distance Oser chausser des bottes de sept lieues

En 1967, le discours éducatif collégial ne parle que peu ou pas de la « formation à distance ». On a la tête ailleurs, toutes les énergies se concentrent sur le princi-pal objectif : bâtir le nouvel ordre collégial. Dès le milieu des années 1970 cependant, le Cégep de Rosemont commence à offrir des cours auxquels on peut s’inscrire en tout temps, à partir de n’importe où. C’est là l’embryon du futur Cégep à distance. Il utilise la méthode classique de l’envoi postal des documents d’apprentissage, renforcée par l’accompagnement d’un tuteur. Au fil des ans, une quinzaine de cégeps adhèrent à l’offre des cours à distance développés par Rosemont. Le Cégep d’ici fait partie du nombre. Plusieurs de ses élèves peuvent donc, depuis longtemps, obtenir par correspondance les crédits qui leur manquent pour compléter leur diplôme d’études collégiales (DEC) ou pour rencontrer les exigences de l’admission à l’université. Au tournant du siècle dernier, un nouvel outil majeur fait son entrée dans le monde de la formation à distance : celui de la « classe virtuelle ». Jumelés au réseau Internet à large bande, les tableaux électroniques et les systèmes de vidéoconférence favorisent l’émergence de cette nouvelle façon de faire : tous sont en classe en même temps avec le même enseignant, mais dans des lieux différents; on connectera entre elles des salles de classe éloignées les unes des autres, l’enseignant occupant une de ces salles. Le Service de la formation continue sera le premier à saisir la balle au bond. Cette nouvelle plateforme servira à diffuser des programmes conduisant à l’obtention d’attestations d’études collégiales (AEC) touchant des techniques dites « légères » : Gestion agricole, Assurances de dommages, Éducation à l’enfance en milieu autochtone, etc. Le secteur de l’enseignement régulier y voit pour sa part le moyen à utiliser pour offrir, dans les campus de moins grande taille, un éventail intéressant de cours complémentaires. Il peut

« Mon parcours au collège est très important pour moi, parce que c’est vraiment au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue que j’ai découvert que je voulais réellement faire du cinéma. Dans les cours de Michel Lessard, entre autres, je découvrais les films français, et mon amour, d’une certaine façon, à raconter des histoires… C’est comme ça que je vois mon passage au Cégep : une période de découvertes et de ressourcement! » - Éric Morin Cinéaste et fier diplômé du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

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aussi autoriser l’offre complète d’un programme dans un campus, même si la cohorte diminue en fin de course. Est-ce que tout cela se fait facilement? Certainement pas. Selon Isabelle Lessard, conseillère Jocelyn Marcouiller, en la matière au Cégep, la réussite un pionnier de la formation par vidéoconférence au Cégep de de l’enseignement à distance exige l’Abitibi-Témiscamingue. une planification plus détaillée, des approches pédagogiques plus actives, plus participatives. L’exercice est donc exigeant, mais les personnes qui s’y aventurent y trouvent leur récompense. L’enseignant à la retraite Jocelyn Marcouiller confirme cette assertion. Au tout début des années 2000, il est le premier à participer à la diffusion d’une AEC par vidéoconférence. Il écrit à ce sujet : « Dès ma première leçon, j’ai compris que, si je surmontais mes résistances, ce contexte offrirait de belles occasions de valider, d’expérimenter et même d’innover dans mes pratiques d’enseignement. (…) Il (le télé-enseignement) offre des perspectives intéressantes de développement de moyens pédagogiques qui, il n’y a pas longtemps, étaient science-fiction ou contes de fée (sic). »* Cinquante ans après la création des cégeps, la distance a-t-elle encore de l’importance? De moins en moins, semble-t-il. Surtout si le Cégep continue de chausser des bottes de sept lieues… *MARCOUILLER, Jocelyn. « Télé-enseigner : Chausser des bottes de sept lieues », Factuel, revue de la Fédération autonome du collégial, vol. 14, no 2, printemps 2002, page 10.

Crédit photo : Christian Leduc

Par Yvon Lafond

Les festivités du cinquantième anniversaire du Cégep ont pris fin cet été. Nous vous présentons maintenant le dixième et dernier texte d’une série de chroniques historiques sur cet établissement d’enseignement supérieur.

2018-05-23 12:28:37


DOSSIER AGROALIMENTAIRE

VISITE À LA FERME ESTHER AUBIN MARIE CARNEIRO

Malgré un climat moins propice à la culture horticole et une tradition axée sur l’élevage bovin et la ferme laitière, l’horticulture devient de plus en plus populaire en Abitibi-Témiscamingue. Les nouvelles techniques d’aide au développement de ferme contribuent à changer les modes de fonctionnement, favorisant l’expansion des propriétés agricoles. Les fermiers d’ici sont vraiment motivés à développer et cultiver des produits locaux de bonne qualité. Nous avons rencontré Esther et Claude, propriétaires de la Ferme Esther Aubin située à Bellecombe, à environ 20 km de Rouyn-Noranda.

MARIE CARNEIRO

Esther et Claude ont racheté la ferme familiale à l’automne 1995. Une nouvelle vie a commencé pour eux alors qu’ils se sont lancés dans l’horticulture, une réalité bien différente de l’ancienne ferme qui était spécialisée en élevage bovin. Marie, fille aînée du couple, est présente sur la propriété depuis douze ans. Gabrielle, leur nièce, a rejoint l’aventure cette année. Tous les quatre y travaillent à temps plein. De temps à autre, certains membres de la famille s’initient au travail d’apprenti jardinier avec plaisir et passion.

L’idée de départ était de cultiver des fines herbes, mais Esther s’est vite aperçue que la demande n’était pas au rendez-vous. Les consommateurs veulent une variété de légumes, d’où l’idée d’évoluer vers une plus grande diversité dans la production. Au menu : crucifères, tomates, oignons, poivrons, betteraves, pommes de terre, carottes, piments, roquette, laitue, radis, épinards, et bien sûr des fines herbes pour assaisonner le tout : basilic, sauge, romarin. Quelques fleurs telles que les pensées et les angéliques ont aussi leur place, ajoutant un brin de couleur dans le paysage. PRÈS DE LA TERRE À la Ferme Esther Aubin, tout se fait à la main, de la germination à la plantation jusqu’à l’arrosage. Claude et Esther recherchent un équilibre entre la nature et l’intervention de l’Homme : « On finit par se fier aux choses matérielles, et quand elles se brisent, nous n’avons plus les bons réflexes. Donc, tout ce qui n’est pas essentiel, on essaye de l’éliminer. » Par exemple, ils utilisent la première ressource disponible pour le chauffage, c’est-à-dire le bois. Chaque serre est dotée d’un gros poêle à bois, moins énergivore que l’électricité ou le gaz. Ce n’est pas non plus une ferme intensive; on ne veut pas forcer les sols. On effectue une rotation des cultures et on pratique la mise en jachère. À la Ferme Esther Aubin, on prône le respect des sols pour une bonne production et une meilleure récolte. La qualité des produits passe avant tout. LA DISTRIBUTION Les consommateurs peuvent se procurer les légumes sur place, où Esther et Claude se font un plaisir de discuter avec eux et de les conseiller, une belle façon d’en apprendre davantage sur l’origine des légumes et sur ce qui passionne les agriculteurs. Un système de livraison à domicile est également en place. Finalement, un point de vente à La Semence de Rouyn-Noranda (magasin d’alimentation biologique) contribue à rendre la production plus accessible.

FRANCIS CYR-BARRETTE

DE L’ÉLEVAGE À L’HORTICULTURE

LE TÉMISCAMINGUE, UNE DESTINATION GOURMANDE LISE MILLETTE

Le public a été nombreux à succomber à la gourmandise au 17e rendez-vous de la Foire gourmande du Témiscamingue et du Nord-Est ontarien. Selon l’estimation de la présidente de l’événement, Line Descoteaux, 30 000 personnes ont foulé les bords du lac Témiscamingue pour venir à la rencontre des microbrasseurs, producteurs, artisans et transformateurs. L’inventivité était au rendez-vous et les exposants venaient d’aussi loin que Mascouche ou Chibougamau. Les incontournables de la région étaient aussi au rendez-vous, comme la ferme Nordvie de Saint-Bruno-de-Guigues qui cultive des fraises et les transforme en alcool et en collation glacée. Nordvie a d’ailleurs reçu le Prix Michel Leblanc cette année pour son implication dans l’événement et sa fidélité au fil des ans. Parmi les habitués, on retrouvait la ferme Bison du Nord de Earlton (pour les carnivores), L’Éden rouge, la Fromagerie du village et la Bergerie Bêe. De nombreuses microbrasseries avaient aussi leurs espaces partout sur le site cette année, faisant découvrir leurs nombreux produits. Le Barbe Broue Pub en a d’ailleurs profité pour présenter ses nouvelles canettes et a décroché le Prix Découverte 2018 avec ses bières aux couleurs résolument témiscamiennes comme la Devil’s Rock, la Blonde du Frère-Moffet et la Buck Saw. Depuis 2002, la Foire gourmande a pour mission de promouvoir l’industrie agroalimentaire en région tout en permettant à d’autres artistes (artisans du bois, de la fourrure, du verre et même des écrivains) d’avoir aussi pignon sur le site.

UNE ROUTE DE DÉCOUVERTES VICKY BERGERON, 12 ANS

Fidèle à sa tradition, La Motte a encore surpris avec son édition 2018 de La route du terroir, le 18 août dernier. Véritable circuit de merveilles, elle regorge de kiosques d’artisans, de démonstrations de sculptures sur bois, d’antiquités, de ventes de garage et de nourriture en quantité. Sur 8 kilomètres, le circuit permet de trouver de tout, même ce qu’on ne cherchait pas. Une tuque pour l’hiver, une peluche pour un nouveau-né, de vieux outils qui peuvent encore servir, des légumes fraîchement cueillis, une gelée de miel et cerises des Jardins de miel de Bertrand Mélançon (un pur délice) ou encore les petits bonhommes de laine colorés des Trésors de Loulou par Louisette Dorval. Si vous n’y êtes pas encore allé, tentez votre chance l’an prochain. C’est une occasion à ne pas manquer.

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 13


DOSSIER AGROALIMENTAIRE

COMMENT NOURRIR 9,6 MILLIARDS DE PERSONNES D’ICI 2050 LA RÉDACTION

Si la série documentaire a été réalisée en coproduction, le volet Web du projet est une création originale de Productions Nova Média. Sous forme de jeu interactif, de capsules vidéo, d’un jeu-questionnaire et d’articles, les concepteurs proposent au public des solutions concrètes et faciles d’accès pour une alimentation plus santé et plus écoresponsable. Le site Web comporte d’ailleurs un panier d’épicerie interactif pour aider les gens à mieux évaluer leur alimentation

Au Centre d’exposition d’Amos…

PRODUCTIONS NOVA MEDIA

En juin dernier, l’entreprise de production télévisuelle et cinématographique rouynorandienne Productions Nova Média présentait sur la chaîne ICI EXPLORA une série documentaire en trois épisodes intitulée Que mangera-t-on demain? Nancy Ross, chef recherchiste et rédactrice, explique ce qui a motivé l’équipe a prendre part à ce projet : « Les questions alimentaires sont cruciales pour l’avenir de l’humanité. Quand la Compagnie des Taxi-Brousse, une entreprise française, nous a approchés pour coproduire cette série, nous avons sauté sur l’occasion. Il nous apparaissait important de parler de solutions concrètes pour arriver à nourrir 9,6 milliards de personnes d’ici 2050 sans ajouter davantage de pression sur l’environnement. »

« Nous avons plus de pouvoir que nous le pensons pour changer le visage de l’agriculture pour le mieux. Nous pouvons avoir ce pouvoir chaque jour, en achetant, en s’informant, en s’impliquant pour une alimentation plus locale, moins de produits chimiques, plus de diversité dans notre système alimentaire. Même si le discours est parfois pessimiste, il n’est pas trop tard pour faire les changements nécessaires », conclut Mme Ross.

Dès le 7 septembre...

Le public est invité à visionner la série sur Tou.tv et à visiter le site Web du projet pour en connaître davantage sur l’alimentation responsable.

Darcia Labrosse

Fondée en 1999, Productions Nova Média est une entreprise reconnue sur la scène nationale et internationale pour ses productions télévisuelles, cinématographiques et nouveaux médias de grande qualité. Elle est entre autres reconnue pour la série documentaire Humanima et les moyens métrages documentaires Voyage au centre de la mer (2013) et Stanley Vollant, de Compostelle à Kuujjuak (2016).

Shaman industriel IV Peinture électrostatique

MA RÉGION, J’EN MANGE! CHRONIQUE

Montserrat Duran Muntadas

BOUTS DE CÔTES DE BŒUF BRAISÉS

Sculpture-verre et textile

À LA BIÈRE NOIRE DU PROSPECTEUR

AU MIEL ABITÉMIS ET

Photo : René Rioux

Mes beaux enfants et autres anomalies

NANCY TREMBLAY, MAISON DES VIANDES DE ROUYN-NORANDA

INGRÉDIENTS

photo : Jean-Christophe Blanchet

MariePier St-George

La clémence du son Textile

Centre d’exposition d’Amos

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h 14 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

Grâce au soutien financier du

4 2 c. à table 1/4 tasse 1/2 1 t. 1/2 t. 1/2 t. 3 c. à table 1 c. à table 1 c. à table 1 c. à table 1 c. à table 1/4 tasse

PRÉPARATION

Bouts de côtes de bœuf Huile d’olive Farine Sel et poivre Gros oignon coupé finement Bière noire du prospecteur Sauce chili Miel Abitémis Vinaigre Sauce Worcestershire Moutarde à l’ancienne Poudre de chili Farine Eau

Rouler les bouts de côtes dans la farine, le sel et le poivre. Faire dorer dans une grande poêle. Mélanger dans la mijoteuse l’oignon, la bière, la sauce chili, le miel Abitémis, le vinaigre, la sauce Worcestershire, la moutarde à l’ancienne et la poudre de chili. Déposer les bouts de côtes poêlés et faire cuire à feu doux pendant 8 heures. Retirer les bouts de côtes du bouillon. Incorporer le mélange de farine et d’eau. Laisser épaissir 5 minutes. Remettre les bouts de côtes dans la sauce et servir.


DOSSIER AGROALIMENTAIRE

RITE DOMINICAL NOUVEAU GENRE DANS LA VALLÉE-DE-L’OR SOPHIE RICHARD-FERDERBER

Au pic de sa 12e saison, le Marché public de la Vallée-de-l’Or (MPVDO) est en pleine effervescence. Depuis son déménagement d’un stationnement municipal à un espace aménagé spécifiquement à cette fin, il bat des records d’achalandage. L’une des particularités de ce marché est sa plage horaire. Tôt le dimanche matin, une foule se masse sous son grand toit, évoquant pour plusieurs des souvenirs de parvis d’église. C’est le cas pour Martin Fournier, l’un des administrateurs du MPVDO. Mieux connu sous le nom de « Monsieur Pousse », il est parmi la quarantaine de marchands participants et parle de ce rendez-vous dominical avec passion : « On n’a plus de messe le dimanche, c’est le marché public. C’est même encore mieux, parce qu’au lieu d’écouter quelqu’un en avant, on jase ensemble. Ici, c’est à peu près la seule place sur la planète où personne ne chiale. Tout le monde est de bonne humeur! » Le Marché public a comme mission de promouvoir les produits agroalimentaires et artisanaux de la région. Pour les producteurs et transformateurs d’ici, il est une vitrine et une occasion de contact direct avec le consommateur. Si la messe religieuse ne parvient plus à réunir les gens comme autrefois, le marché a le mérite de les rassembler autour d’un point commun à tous les humains : le plaisir de manger. Depuis qu’il s’est doté d’une structure permanente, le Marché public explore le riche potentiel de ce prétexte et propose diverses activités complémentaires. Des ateliers sur le jardinage ou la création de cocktails ont animé les lieux en semaine. Des partenariats avec le Centre d’exposition de Val-d’Or et certains festivals ont permis de présenter des performances d’artistes locaux en plein cœur du marché, ainsi que des spectacles gratuits de danse, de conte ou de cirque. Renaud Martel, président du MPVDO, explique que la mission du marché est aussi de dynamiser l’espace : « Notre clientèle est intéressée et curieuse à tous les égards. Nous essayons donc d’ouvrir nos portes à différentes initiatives, d’intégrer des partenaires, pour une offre diversifiée. »

MAUDE LABRECQUE-DENIS

DES POTAGERS URBAINS À ROUYN-NORANDA NETTA GORMAN

En Angleterre, mon pays d’origine, les jardins communautaires sont chose commune depuis longtemps. Inspiré du mouvement anglais « Incredible Edible », le Groupe ÉCOcitoyen (GÉCO) a mis en place cette année un projet de potagers urbains à Rouyn-Noranda. En collaboration avec le programme de partenariat communautaire de la Fonderie Horne, quatre potagers surélevés ont été implantés à l’été 2018. L’entente étant d’une durée de trois ans, quatre jardins seront ajoutés en 2019 et quatre autres en 2020. Un potager surélevé a l’avantage de permettre l’entretien et la cueillette debout et d’éloigner les petits animaux. Côté entretien, le GÉCO s’occupe de tout : de l’achat des matériaux au désherbage, en passant par la fabrication des potagers surélevés, l’arrosage et l’entreposage l’hiver. « Les gens peuvent aller cueillir les légumes, les fines herbes et les fleurs comestibles selon leurs besoins. On compte sur la bonté des gens et même si on s’est fait voler quelques plants, la nature citoyenne du projet est en général bien respectée. Tout le monde y gagne », commente fièrement Maurice Duclos, directeur du GÉCO. Cette première année permet à l’organisme de tester une variété de plants pour voir ceux qui poussent le mieux et déterminer lesquels sont les plus populaires. Grâce à la collaboration du Centre jardin Lac Pelletier, environ 120 plants ont été rendus accessibles à la population. « C’est un projet d’agriculture urbaine dont l’objectif est de piquer la curiosité des gens et de les conscientiser à la facilité de faire pousser des légumes bios en ville », explique M. Duclos. Les potagers sont tous situés dans des endroits publics passants : la Ressourcerie Bernard-Hamel, la Friperie 255 et la Maison communautaire Desjardins. Le GÉCO souhaite encourager les entreprises à participer au mouvement en construisant des serres et des toits verts pour favoriser le partage des récoltes. De plus, un groupe Facebook nommé « Les potagers urbains collectifs du GÉCO » permet aux gens de s’informer sur le projet et d’échanger sur l’agriculture en milieu urbain. Même avec une petite taille de 1,2 m x 1,2 m (4 pi x 4 pi), il est possible de faire pousser une quantité impressionnante de légumes, et nul besoin d’avoir le pouce vert. Ces potagers urbains sont un bel exemple de projet durable qui nourrit la communauté. L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 15


DOSSIER AGROALIMENTAIRE

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PERMACULTURE : UNE PREMIÈRE AU QUÉBEC GASTON A. LACROIX

Le 6 mai dernier, la Journée internationale de la permaculture, une initiative australienne lancée il y a 9 ans, a été soulignée pour la première fois au Québec, au Domaine Saint-Viateur, à 12 km d’Amos. Isabelle Dion (propriétaire de La Lucarne verte) et Marie-Eve Boisclair (nutritionniste et administratrice du groupe Facebook Permaculture Abitémis), organisatrices de l’événement, ont vulgarisé le fonctionnement de la nature. Elles ont ainsi permis à 150 personnes de l’Abitibi-Témiscamingue de faire le plein de renseignements sur les saines méthodes de gestion des habitats humains et de l’agriculture. QU’EST-CE QUE LA PERMACULTURE?

NOUVELLE MESURE D’AIDE À LA RELÈVE AGRICOLE AU TÉMISCAMINGUE LA RÉDACTION

C’est bien connu, la relève des entreprises est un enjeu majeur de notre patrimoine agricole. C’est pour répondre à cet enjeu que la MRC de Témiscamingue (MRCT) a mis en place L’ARTERRE, un service de maillage axé sur l’accompagnement et le jumelage entre aspirants-agriculteurs et propriétaires de terres, de bâtiments agricoles ou agriculteurs sans relève identifiée. Rendue possible grâce à un financement du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, c’est la première fois que cette initiative panquébécoise est implantée en Abitibi-Témiscamingue. « C’est un dossier sur lequel on travaille depuis 2015 » explique Chaibou Achirou, agent de développement responsable du dossier à la MRCT. « Dans la première année, nous avons pour objectif de faire connaître le service et de monter une base de données enrichie. On prévoit que les premières ententes officielles seront signées d’ici environ un an, un an et demi. » Si l’échéancier semble peu rapide à première vue, il s’agit en réalité d’un accélérateur important par rapport à la situation actuelle. « C’est un processus qui est long, ça ne se fait pas du jour au lendemain. On accompagne chacun des candidats à travers toutes les étapes. Parfois ça fonctionne, parfois ça s’arrête pour diverses raisons. Mais chaque entente conclue est une ferme qui est sauvée, l’impact est donc grand pour une région comme la nôtre », conclut M. Achirou. Les propriétaires de terres et de bâtiments, les agriculteurs du territoire et les aspirants agriculteurs souhaitant bénéficier du service L’ARTERRE sont invités à contacter Chaibou Achirou à la MRCT.

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OCCASION SPÉCIALE

DEVIENS ! E R B M E M

Inspirée des concepts éprouvés par la nature elle-même, la permaculture est une façon d’intégrer l’humain à l’écosystème dans lequel il vit, et ce, sans le détruire. De plus, la permaculture améliore les écosystèmes malmenés. L’objectif est de créer une « culture de la permanence » qui soit durable, et écoresponsable. Elle vise une production agricole durable, économe en énergie, quasi autonome et respectueuse des êtres vivants et qui laisse à la nature « sauvage » le plus de place possible. UNE JOURNÉE BIEN REMPLIE Dans leur conférence Zéro déchet, Genevieve et Marie-Pier Ouellet, copropriétaires d’Écolovrac à Amos (boutique d’aliments et de produits en vrac qui permet aux gens de réduire leur empreinte écologique en éliminant les emballages polluants), ont expliqué comment vivre plus simplement et dans l’essentiel (la simplicité volontaire du Dr Serge Mongeau) devient un remède à la surconsommation. « C’est un mode de vie qui n’est pas facile au début, car il faut commencer par faire du ménage dans ses affaires, explique Marie-Pier. Débarrassez-vous de tout ce qui n’est pas essentiel et n’en rachetez pas. » En après-midi, le très connu et coloré « nutritionniste urbain » Bernard Lavallée donnait quant à lui une conférence à propos de son livre Sauver la planète une bouchée à la fois. Ses enseignements sont des outils qui sensibilisent à manger santé en suivant les saisons, à la biodiversité et au gaspillage alimentaire. BENOIT THERIAULT

GRAVURE PAR ROGER PELLERIN

Il faudra toujours de l’énergie pour produire quelque chose, la croissance et le recyclage ont leurs limites et il sera impossible de faire face à la crise climatique sans stopper la croissance. Ces faits posent de grandes questions auxquelles la permaculture tente de répondre.

En tout, six exposants de la région ont pris part à l’événement afin de faire connaître leurs produits. Enchantées de la réponse des gens qui sont venus d’aussi loin que Ville-Marie, les organisatrices de l’événement ont annoncé que la journée sera rééditée l’an prochain.

JE DEVIENS MEMBRE DE SOUTIEN DE L’INDICE BOHÉMIEN

Pour devenir membre, libellez un chèque de 20 $ ( 2 parts sociales de 10 $) au nom de L’Indice bohémien et postez-le au 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Deviens membre de la Coopérative de solidarité du Journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

Prénom et nom : ______________________________________________________ Adresse : _____________________________________________________________

MER

Téléphone : ____________________________________

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Le membre de soutien est une personne ou une société qui a un intérêt social dans l’atteinte de l’objet de la coopérative.

16 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

CI!


DOSSIER AGROALIMENTAIRE

L’AGRICULTURE TÉMISCABITIBIENNE EN

27 septembre au 4 novembre 2018

CONTEXTE DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES

CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3

WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA VILLE DE LA SARRE - CULTURE ET VIE COMMUNAUTAIRE

Avec l’évolution du climat futur et le potentiel des sols de la région, nous pourrons possiblement produire davantage de denrées, faire l’essai de nouvelles espèces ou de nouveaux cultivars, accroître les rendements des productions courantes et développer de nouveaux marchés. Par contre, il faut s’attendre à davantage d’évènements extrêmes tels que des épisodes de sécheresse et de pluies abondantes. Comment tirer avantage des conditions climatiques pour exploiter le plein potentiel des sols et accroître la production agricole tout en se protégeant contre les risques et les dommages associés aux évènements extrêmes? C’est un grand défi à relever et une des solutions pour y arriver passe par la gestion de la matière organique du sol. La matière organique du sol permet d’accroître le développement de la structure et la macroporosité, ce qui favorise la croissance des racines et l’infiltration de l’eau en profondeur. Elle agit comme réservoir d’éléments nutritifs, stimule la vie microbienne du sol et permet de stocker du carbone pour compenser les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. À l’ère des changements climatiques, peut-être faudra-t-il adapter nos pratiques conventionnelles, opter pour des pratiques de conservation du sol et diversifier nos systèmes de culture. Chose certaine, pour exploiter le plein potentiel des sols agricoles en Abitibi-Témiscamingue et en préserver la qualité pour les générations futures, il faut miser sur des stratégies de gestion qui visent à maintenir, voire à augmenter, la teneur en matière organique en surface et en profondeur dans le sol, car après tout, la matière organique, c’est la vie du sol!

Viens au marché! PRÉSENTÉ PAR

TOUS LES DIMANCHES

17 JUIN AU 14 OCTOBRE 2018

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L’Atlas climatique du Canada récemment publié en ligne présente de nombreuses cartes interactives qui déploient des renseignements sur le climat dans un avenir immédiat (2021-2050) et un futur proche (2051-2080), et ce, pour des scénarios de réchauffement moins sévères et plus graves. On y apprend que d’ici 30 à 50 ans, le nombre d’unités thermiques maïs, la durée de la saison de croissance et le nombre de jours très chauds (en haut de 30 °C) en Abitibi et au Témiscamingue se rapprocheront des conditions actuellement observées dans la région de Montréal et de la Montérégie. À l’ère des changements climatiques, le milieu agricole témiscabitibien fait face à de belles occasions et à de nombreux défis.

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L’Abitibi-Témiscamingue possède une des plus grandes réserves de terres arables au pays. Les sols argileux de la région sont des sols intrinsèquement fertiles et présentent un très grand potentiel de productivité à partir du moment où on s’affranchit des limitations causées par un drainage bien souvent déficient en conditions naturelles. Toutefois, ces sols sont très fragiles. Ils peuvent facilement rencontrer des problèmes tels que la compaction, la détérioration de leur structure, l’acidification et la diminution de leur teneur en matière organique.

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VINCENT POIRIER

VINCENT POIRIER, PH. D., PROFESSEUR EN SCIENCE DU SOL ET STOCKAGE DU CARBONE, UNITÉ DE RECHERCHE ET DE DÉVELOPPEMENT EN AGROALIMENTAIRE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE, UQAT

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 17


DOSSIER AGROALIMENTAIRE

L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE… À BOIRE! JEAN-FRANÇOIS GIBSON, COPROPRIÉTAIRE DU DÉPANNEUR CHEZ GIBB ET DE CHEZ GIBB CENTRE-VILLE

RAWPIXEL VIA UNSPLASH

L’offre de produits alcoolisés est de plus en plus intéressante en Abitibi-Témiscamingue. De jeunes producteurs et entrepreneurs d’ici mettent la main à la pâte pour nous faire découvrir de nouvelles saveurs et nous transmettre leur passion. L’univers de la boisson artisanale attire une clientèle grandissante en quête de découvertes. Les épicuriens et amoureux des produits du terroir sont rarement déçus par ce qu’on leur propose. D’ailleurs, cet engouement est très tendance. J’ai décidé de vous faire découvrir (ou redécouvrir) trois produits de la région qui m’ont particulièrement plu. UN CIDRE SURPRENANT PAR LE VERGER DES TOURTERELLES

Depuis l’adoption de la Loi sur le développement de l’industrie des boissons alcooliques artisanales (projet de Loi 88) permettant aux producteurs de vin et de cidre de vendre leurs produits directement dans les dépanneurs et épiceries du Québec en décembre 2016, plusieurs nouveaux produits sont apparus sur nos tablettes. C’est de cette façon que plusieurs Témiscabitibiens ont pu découvrir les cidres du Verger des tourterelles. En plus des divers produits à base de pomme comme les confitures, gelées, vinaigrettes et j’en passe, nos amis de Duhamel-Ouest nous proposent trois excellents cidres. Celui qui a retenu mon attention est le petit dernier de la famille, le cidre pétillant au gingembre. Le savoir-faire des jeunes propriétaires n’est plus à prouver, on a l’impression de croquer dans une pomme à chaque gorgée. Ce cidre n’est pas trop sucré et le gingembre est parfaitement équilibré. Nous vous le conseillons avec des fromages fins, une salade fraîche ou, bien sûr, des sushis.

18 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

LA PETITE NOUVELLE DU TRÈFLE NOIR

© Tous droits

Allons maintenant jusqu’à Rouyn-Noranda où on retrouve la microbrasserie Le Trèfle Noir, un bon ambassadeur pour la région dans l’univers brassicole québécois puisque depuis près de 10 ans, ses produits ont su dépasser les frontières de l’Abitibi-Témiscamingue. Dernièrement, le Trèfle Noir a décidé de se tourner vers la canette de 355 ml et de retravailler son image, un pari gagnant pour Alexandre et son équipe parce que le fameux contenant d’aluminium gagne en popularité chez les consommateurs. Une des quatre bières disponibles en canettes depuis la fin du mois de juin qui m’a beaucoup plu est la El sicimo, une pale ale américaine qui est proche d’un nouveau style très tendance dans le monde de la microbrasserie, les New England IPA (aussi connues sous le nom NEIPA). On parle ici d’une bière de couleur dorée, plutôt trouble. Une très grande quantité de houblon américain a été utilisée pour aromatiser ce délicieux nectar et l’amertume est moyenne si on compare avec d’autres produits du même style. Que manger avec une El sicimo? De la nourriture épicée, par exemple mexicaine ou indienne, du cheddar fort et pour dessert, un gâteau aux carottes. UN CLASSIQUE MERVEILLEUSEMENT BIEN EXÉCUTÉ PAR LE PROSPECTEUR

Fondée en 2014 et située en plein centre-ville de Val d’Or, la microbrasserie le Prospecteur est déjà très respectée par les amateurs de bonne bière. Comptant un nombre de points de vente plus limité que le Trèfle Noir, les clients doivent souvent chercher davantage pour pouvoir mettre la main sur les produits nichés disponibles en format de 950 ml et de 1,9 L. La qualité des produits et l’effet de rareté donnent au Prospecteur son petit côté mythique. La Blanche du Prospecteur est une bière assez grand public qui respecte à la lettre le style Witbier, initialement brassé par les moines belges. Quand on parle de bière blanche, on parle de bière de blé : elle est plus trouble, d’une certaine façon plus crémeuse et on y ajoute du zeste d’orange et de la coriandre. Elle se mariera à merveille avec des fromages à pâte molle, des saucisses douces, de la volaille et du poisson, rien de trop intense ou épicé. Des petits trésors se cachent un peu partout dans la région, il faut juste garder l’œil ouvert et laisser nos papilles savourer le savoir-faire de nos artisans locaux.


REGION INTELLIGENTE CHRONIQUE

LE POIDS DE LA TOMME (TOME 1) MICHEL DESFOSSÉS

La démocratie représentative des Athéniens reconnaissait la juste valeur de la tomme de brebis. Il y aura des élections au Québec cet automne. Grosse nouvelle, me direz-vous, sarcastiques. Et vous me parlerez aussi de Poutine, de Trump et des élections américaines sous influence russe; de Cambridge Analytica, des algorithmes de Facebook qui connaissent votre profil politique mieux que vous-même; de Justin Trudeau qui se dessaisit de son engagement à réformer le mode de scrutin canadien; vous me direz finalement que les élections, c’est de l’eau de boudin. Je vous donnerai raison. J’ajouterai même à vos constats que nos régions déflaboxées ne font plus le poids en démocratie électorale. Le poids de la tomme de brebis du fromager du village ne pèse pas lourd dans la balance du pouvoir. Alors, la démocratie électorale vaut-elle encore la peine d’être célébrée aux quatre ans? Faut croire que oui. Pour certains. Car à l’autre bout du spectre, d’autres populations comme celle du Zimbabwe célèbrent leur droit de vote retrouvé et s’investissent pour remplacer le dictateur Mugabe. La presse occidentale scrute le taux de participation record des électeurs de ce pays d’Afrique alors que nous abdiquons joyeusement à utiliser notre droit de vote et laissons s’installer chez nous des gouvernements avec des majorités absolues et des pourcentages de vote d’autour de 40 %, et ce, sans broncher! Le concept « un homme, un vote » est-il kaput? Au fait, d’où vient-elle, cette notion?

Loin de moi l’idée de prétendre que la démocratie à la grecque était parfaite. Mais convenons-en, on est mûrs pour une conversation sérieuse sur la représentativité de nos élus et sur la légitimité de leurs actions. La démocratie élective nous a mis dans une logique de développement bancale. Les lobbyistes accèdent directement aux parlementaires que nous avons élus, lesquels, bride sur le cou, décident du sort des régions dites « ressources ». Et ça nous limite au spectre suivant : l’idéologie « extractiviste capitaliste » ou à l’opposé, « l’environnementalisme super-végane ». C’est ça le gouvernement responsable. Responsable de tout, pendant quatre ans. La prochaine fois, on se parlera de gouvernement redevable et on recalculera le poids de la tomme de brebis, d’ac? Consultez la version en ligne de cet article sur indicebohemien.org pour accéder aux textes de référence et à un ajout musical signé Félix B. Desfossés.

C’est pour contrer l’influence des despotes qui tentaient de régenter la vie publique et économique dans la cité d’Athènes que les Grecs de l’Antiquité ont conçu le principe de confier à chaque personne habilitée le soin de choisir les représentants du peuple. Il est intéressant de noter que les anciens Grecs avaient instauré la participation citoyenne comme un devoir. Les assemblées citoyennes adoptaient les lois. On dédommageait même les ruraux pour qu’ils abandonnent la charrue au champ et viennent débattre de projets d’avenir avec les gens de la mer et les urbains qui avaient tous une représentativité formelle.

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T H É ÂT R E

INVEN(TAIRE) À VIF : UN CRI DU TERRITOIRE

b re o t c 6 2 o

MAUDE LABRECQUE-DENIS

Au fil de la vie, le cœur se remplit de blessures, puis guérit. C’est vrai pour les individus, c’est aussi vrai pour les collectivités. Le territoire porte également des blessures. Parfois cicatrisées, parfois béantes, elles nous rappellent les grandes luttes de nos sociétés passées, futures et présentes. La pièce Inven(taire) à vif, coproduction du Théâtre du Tandem et du MA musée d’art, porte bien son nom. Conçue à partir de fragments de vie d’individus ayant à priori le seul point commun d’être volontaires et d’habiter ici, elle prend l’allure d’une grande courtepointe d’histoires douloureuses et véridiques bien ancrées dans le territoire qu’elles habitent. METTRE EN SCÈNE LA PAROLE DES GENS Conçue par le metteur en scène Ricardo Lopez Muñoz, la démarche participative avait déjà été menée en Guyane française, au Chili et à Winnipeg au Manitoba. La recette est bien montée : professionnels et non professionnels se côtoient dans un processus de création défini qui permet aux gens de parler façon ouverte dans une dynamique de partage afin de récolter des histoires vraies qui, mises ensembles puis articulées dans le langage théâtral, racontent de façon subjective le territoire qu’ils habitent. « C’est un processus dont le résultat est à chaque fois extrêmement différent puisqu’il ne s’écrit qu’avec les participants » explique M. Lopez Muñoz, qui a fait le grand saut à l’écriture participative il y a quelques années déjà. « Dans mon travail de metteur en scène formel, j’étais souvent amené à rencontrer des publics pour leur expliquer ce que je faisais dans une salle de répétition avec des professionnels, enfermé. Lors de ces rencontres, ce qui se passait était toujours extrêmement fort. Je me suis dit “C’est ça la source du travail que je veux faire. C’est à partir de là que je veux créer et ne plus prendre en charge seul la décision du contenu de l’objet artistique.” » Et il en résulte une expérience théâtrale plutôt forte. CHAPITRE UN : ROUGH ET VRAI En juin dernier, nous avons pu assister à la présentation du premier chapitre d’Inven(taire) à vif. Les interprètes MarieHélène Massy-Émond et Valérie Côté se sont livrées sur scène avec une grande générosité. Elles étaient accompagnées de plusieurs participants volontaires qui dévoilaient tout aussi généreusement un petit bout d’eux-mêmes. Le public, d’abord témoin de cette mise à nu, a peu à peu été invité à prendre part au partage. 20 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

La mise en scène diversifiée, évocatrice et bonifiée par l’ajout des technologies numériques faisait voyager notre regard dans l’espace. Le public était installé sur les côtés dans des estrades remplies de coussins, invitation à la proximité et à l’intimité. Le décor était minimaliste, les accessoires nombreux et symboliques. Les éléments étaient là, le fond était là, mais la forme manquait un peu de finition, résultat du manque d’expérience de scène de certains participants, de l’imposante énergie déployée dans le processus d’écriture et du peu de temps qui restait pour affiner la pièce. Sans doute est-ce là le prix de l’authenticité. Quoi qu’il en soit, nous sommes tout de même restés accrochés à l’action, scotchés à ces témoignages criants de candeur et de vérité. SANS RÉPONSE Si le portrait dépeint par Inven(taire) à vif est saisissant de sincérité, il n’en reste pas moins incomplet. Les abcès sont crevés, les questions sont posées, les tripes sont mises à nu. Les morceaux sont lancés, éparpillés, mais pas ramassés. Il en résulte un douloureux trou au cœur, écho de nos propres blessures qui crient pour être entendues. On pourrait voir cette pièce comme la première étape d’un grand deuil collectif, quoique la suite n’est pas. Alors, me direz-vous… à quoi ça sert? On pose là la question fondamentale du rôle de l’art. Faire vivre des émotions, faire réfléchir, faire avancer. On interroge aussi le rôle de l’artiste : doit-il s’ériger en apôtre du bien pensé ou est-il là pour, au contraire, permettre aux gens de raconter leurs propres histoires? M. Lopez Muñoz a fait son choix il y a longtemps : « Au fond, ce qu’on a, c’est un paysage, une photographie subjective de réalité territoriale à travers la vie des gens. On n’assène pas des vérités, on est juste dans une subjectivité à partir de réel. » Ayant bénéficié de quelques mois de plus en préparation (et en création!), le deuxième et dernier chapitre d’Inven(taire) à vif sera présenté du 26 septembre au 14 octobre au MA musée d’art de Rouyn-Noranda, à la Salle Félix-Leclerc de Val-d’Or et au Théâtre du Rift de Ville-Marie. L’invitation est lancée : « Venez vivre une expérience de théâtre participatif dans laquelle les histoires individuelles se font l’écho de l’histoire collective d’un territoire. » Mais venez surtout pour entendre votre cœur crier. Parce que si ça fait mal, ça fait quand même du bien.

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CHASSE À L’HUMOUR ET À LA CHANSON 3

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à la salle multidisciplinaire du centre civique à compter de 20 h tous les soirs 30 $/ 1 soir /personne ou 50 $/ 2 soirs /personne Les billets seront en vente UNIQUEMENT au Service des loisirs à compter du 24 septembre 2018. Information : 819 739-2718

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THÉÂTRE

ENVIRONNEMENT CHRONIQUE

MILLE RIRES, QUATRE CLOWNS ET UN CADAVRE MAUDE LABRECQUE-DENIS

En juillet dernier, ce sont plus de 1000 spectateurs qui ont assisté aux 13 représentations de la pièce Un cadavre à l’entracte présentée par la Troupe À cœur ouvert de La Sarre, ce qui représente un taux d’assistance de 96 % par rapport à la capacité de la salle. « Ça a marché au boutte! » s’exclame fièrement Daniel Morin, metteur en scène et directeur général. Rappelant les premières productions théâtrales d’été de la troupe en 1990, la formule cabaret a été très appréciée du public et des comédiens. « Ça fait des spectacles plus intimistes, plus près des gens. Les comédiens peuvent entendre les réactions spontanées du public », commente M. Morin. JEUNE LOUP CAPTÉ À L’AIDE D’UNE CAMÉRA DE DÉTECTION DE MOUVEMENT AU PARC NATIONAL D’AIGUEBELLE. PHOTO : CARLOS GARCIA

ÉTUDE SUR LE LOUP GRIS AUX ALENTOURS DU PARC NATIONAL D’AIGUEBELLE MARCEL RODRIGUEZ ET DANYA HERNANDEZ, CHARGÉS DE PROJETS AU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

En collaboration avec la Sépaq et l’Université de Sherbrooke, le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) mène un projet de recherche sur le loup gris à la périphérie du parc national d’Aiguebelle. Nous savons que des meutes de loups gris fréquentent le parc. Mais qu’en est-il en dehors des limites du parc? C’est la question à laquelle nous tentons de répondre. Ce projet de recherche fait suite à une étude sur les loups menée dans le parc national d’Aiguebelle il y a quelques années. Cependant, le territoire du loup peut aller au-delà des limites du parc. Dans le but de mieux connaître la situation du loup gris dans la région, les lieux qu’il fréquente ainsi que ses interactions avec les humains, des entrevues sont actuellement menées auprès des utilisateurs (résidents, trappeurs, chasseurs, agriculteurs, etc.) de la zone périphérique au parc, soit dans les quartiers de Cléricy, Destor et Mont-Brun à Rouyn-Noranda ainsi que dans les municipalités de Launay, Taschereau et Poularies. Des analyses cartographiques sur les différents usages du territoire (agricole, résidentiel, forestier, cynégétique, etc.) et sur les observations de loups seront également effectuées. Les résultats de ce travail sont attendus pour le mois de novembre prochain.

UNE PIÈCE LÉGÈRE ET ÉNERGIQUE Imaginée par l’auteur Pierre-Yves Lemieux, la pièce commence par un meurtre, puis un cadavre posé au centre de la scène. Les quatre personnages (une placière, un concierge, une bénévole pour la collecte de fonds et une inspectrice) se retrouvent enfermés entre les murs du théâtre, tentant par tous les moyens de démasquer l’assassin parmi eux. La légèreté du récit, la mise en scène dynamique et les personnages attachants sont sans contredit à l’origine du succès de la pièce. Si l’absence de formation des comédiens amateurs était palpable à certains moments, la grande énergie qu’ils ont su déployer sur scène a créé une belle complicité avec le public qui s’est beaucoup amusé devant cette sordide chasse au meurtrier. « On travaille beaucoup avec nos bénévoles », commente M. Morin. « On a choisi cette pièce parce qu’elle est le fun, légère, facile à comprendre. Et la finale est imprévisible, surtout pour un récit policier! »

HAUT : JÉRÉMIE ROYER, LYNE ROCHETTE, PIERRE BOURGET, SOPHIE MEILLEUR, SUZANNE SAMSON ET DANIEL MORIN. BAS : GUY GOUDREAU ET RÉJEANNE GOUDREAU.

Dans la zone d’étude du projet, un seul cas de conflit homme-loup a été documenté. En raison de ce phénomène et du manque d’information sur l’espèce, l’écologie du loup dans la région est un sujet d’intérêt. Même si on sait que les principales causes de mortalité du loup sont associées à des activités humaines comme le piégeage et les accidents sur les corridors routiers, nous ne connaissons pas le taux de mortalité lié à ces activités. De plus, le loup est un animal très intelligent, prudent et audacieux. Ces caractéristiques réduisent la probabilité d’observations près des zones résidentielles.

DYNAMISER LA COMMUNAUTÉ

Serons-nous en mesure de déterminer les endroits que le loup visite plus fréquemment? D’autres cas de prédations ou d’attaques du bétail dans la zone d’étude seront-ils recensés en plus du cas isolé? Est-ce que les différents types d’utilisation du secteur par l’homme ont une influence sur la présence de loups? Aurons-nous connaissance d’autres types d’interactions entre les personnes qui utilisent les alentours du parc et les loups? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles nous cherchons des réponses dans le cadre de ce projet de recherche.

En plus des spectacles produits, la troupe prend part à plusieurs activités. « On fait beaucoup d’animation d’événements. Par exemple, on sera à Dupuy dans le cadre des festivités du 100e. On s’implique aussi dans les activités de remerciement aux employés de la Commission scolaire du Lac-Abitibi, et à Noël, dans les foyers pour personnes âgées. On essaie d’être impliqués dans la communauté », explique M. Morin. La troupe parraine également l’École des arts qui fêtera cette année son 10e anniversaire.

Si vous désirez participer à l’étude, communiquez avec les auteurs de l’article à marcelrodriguez@creat08.ca ou par téléphone au 819-762-5770.

Heureux hybride entre comédiens amateurs et artistes professionnels, la Troupe À cœur ouvert travaille fort afin d’offrir des spectacles de grande qualité. « On s’assure d’être soutenus par des professionnels pour conserver un bon calibre et des spectacles qui sortent de l’ordinaire, ce qui est très apprécié du public », mentionne M. Morin, citant au passage les collaborations avec les artistes Louise Aumond (depuis 2005) et Bruno Wurtz (2017).

Heureuse du succès rencontré cet été, la Troupe À cœur ouvert en profite pour inviter les gens à assister au spectacle à grand déploiement Festivitas qui sera de retour pour une deuxième année en décembre prochain dans une formule renouvelée : de nouvelles chansons, de nouveaux textes et de nouveaux comédiens, portant la distribution à 60 personnes.

Invitation à la 22e AGA du CREAT

Mercredi 20 juin à 19 h au Centre des loisirs de Nédélec. Inscription requise

28 ANS D’IMPLICATION Daniel Morin est impliqué dans la Troupe À cœur ouvert depuis 1990, d’abord à titre de comédien, puis comme metteur en scène dès 1991 alors que la troupe produit sa première dramatique intitulée Avec l’hiver qui s’en vient. Dans les années 2000, M. Morin est engagé à titre de directeur général et de directeur artistique, postes qu’il occupe encore aujourd’hui. L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 21


MÉTIERS D’ART

SCARO DANS LA COUR DES GRANDS GASTON A. LACROIX

En avril 2017, l’entreprise SCARO a franchi un important jalon. Une rencontre avec Jean-Christophe Bédos, président et chef de la direction de Birks Group Inc (prestigieuse institution joaillière canadienne fondée en 1879), a été déterminante. Voyant en Caroline Arbour une artiste intuitive ayant la capacité d’avancer avec conviction et détermination, un partenariat potentiel avec la Maison Birks a été amorcé.

Dans son article du 31 mai 2018 intitulé « Beetle Mania », Isa Tousignant (Magazine 1879/Trend Report) annonçait : « Cet été, certaines des pièces profondément personnelles d’Arbour, réalisées en argent sterling et en or, seront présentées dans la boutique phare de la Maison Birks sur Phillips Square. » Ce n’est que le 16 juillet dernier que la collaboration a été officiellement rendue publique. Dans un communiqué de presse, Jean-Christophe Bédos affirme que la boutique a subi une cure de rajeunissement. « Notre nouveau magasin phare Maison Birks de Montréal offre une expérience de magasinage renouvelée à nos clients. Nous démarrons notre nouvelle formule en mettant en vedette les créations de la talentueuse joaillière SCARO. » NOUVELLE COLLECTION Intitulée Apothéose, la collection signée par Caroline Arbour voit les insectes de SCARO s’affiner et se raffiner pour trouver écrin à la Maison Birks. Aux côtés du scarabée, emblème fétiche de la joaillière qui la protège grâce à sa carapace, s’ajoute désormais l’abeille, nouvelle source d’inspiration. L’abeille est aussi un symbole-clé pour Birks qui offre depuis quelques années des créations inspirées de l’abeille à miel et de son monde sous la collection Birks Bee, en appui à la conservation des abeilles et en soutien à l’apiculture en milieu urbain.

22 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018

GRACIEUSETÉ

« BEETLE MANIA »

INSPIRÉE DES PLUS GRANDS Depuis sa Gaspésie natale à son Abitibi d’adoption, Caroline Arbour cherche à innover et à éblouir. La joaillerie est, selon elle, un véhicule d’exception pour transmettre bonheur et harmonie en mettant à profit le labeur de ses mains et de son cœur. « Depuis mes débuts, ma démarche artistique a été inspirée des plus grands. Voilà qu’à l’aube du 15e anniversaire de SCARO, je me retrouve à leurs côtés. C’est une grande fierté pour moi de voir ma marque exposée chez Birks. Je suis très enthousiaste de faire découvrir mon univers à la clientèle de Birks et de continuer à faire voyager mes scarabées », a mentionné Caroline Arbour, qualifiée de « rock star du bijou » par Mitsou Gélinas. Les bijoux de SCARO rejoindront les collections de Birks ainsi que les prestigieuses marques européennes de bijoux Marco Bigego, Messika et Chaumet de Paris.


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CALENDRIER CULTUREL SEPTEMBRE 2018 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

FESTIVALS ET ÉVÉNEMENTS Le meilleur des quatre – Qw4rtz

Espaces 27e édition

Irvin Blais

FME

18 septembre

6 au 30 septembre

15 septembre

30 août au 2 septembre

Théâtre des Eskers (Amos)

Centre d’exposition de Val-d’Or

Salle Dottori (Témiscaming)

Rouyn-Noranda

19 septembre

HUMOUR

Mes plus belles histoires

Théâtre Télébec (VD)

Danielle Oddera

Foire du camionneur

21 septembre

31 août au 3 septembre

Théâtre du cuivre (RN)

Malade – Simon Leblanc

15 septembre

Barraute

22 septembre

13 septembre

Théâtre des Eskers (Amos)

Salle de spectacles Desjardins (La Sarre)

Théâtre Télébec (VD)

16 septembre

14 septembre

Théâtre Télébec (VD)

Festirib (première édition) 7 au 9 septembre

Viva Argentina!

Le Rift (Ville-Marie)

17 septembre

Val-d’Or

Les grands explorateurs

15 septembre

Théâtre du cuivre (RN)

24 septembre

Théâtre du cuivre (RN) Signé Plamondon – Brigitte Boisjoli

Festivités Champêtres

Théâtre des Eskers (Amos)

de Saint-Marc-De-Figuery

25 septembre

On aura tout vu – Sylvain Larocque

20 septembre

8 septembre

Le Rift (Ville-Marie)

20 septembre

Théâtre du cuivre (RN)

Saint-Marc-De-Figuery

26 septembre

La Chrysalide (La Sarre)

21 septembre

Théâtre du cuivre (RN)

Théâtre Télébec (VD)

Marchons courons à Trécesson

27 septembre

Déplaire – Laurent Paquin

22 septembre

16 septembre

Théâtre Télébec (VD)

25 septembre

Le Rift (Ville-Marie)

Trécesson

29 septembre

Théâtre des Eskers (Amos)

Salle de spectacles Desjardins (La Sarre)

26 septembre

Nos chansons – Marc Hervieux

Théâtre Télébec (VD)

27 septembre

27 septembre

Théâtre du cuivre (RN)

Salle de spectacles Desjardins (La Sarre)

28 septembre Théâtre Télébec (VD)

CINÉMA EXPOSITIONS Mission impossible, Répercussions 31 août au :6Pantone septembre BLEU 306 U

GRISbuttes : Pantone Des et423 deUla sculpture

28 septembre

Le Rift (Ville-Marie)

Joanne Poitras

Le Rift (Ville-Marie)

Jusqu’au 2 septembre

29 septembre

Bonhomme Sept Heures et

Centre d’exposition d’Amos

Théâtre du cuivre (RN)

Shawn Wine & The Winos

Biennale internationale d’art miniature

Roxane Bruneau

Jusqu’au 2 septembre

28 septembre

Le Rift (Ville-Marie)

Resto-Bar La Relève (La Sarre)

Triennale en métiers d’art

MUSIQUE

Jusqu’au 2 septembre

Jess Moskaluke et Leaving Thomas

ARTS DE LA SCÈNE (DANSE, THÉÂTRE ET CONTE) Deux hommes tout nus Productions par la petite porte 25 septembre Théâtre du cuivre (RN) Cor à contes – Théâtre en Quec’Part 28 septembre Musée de la gare de Témiscaming 29 septembre Bibliothèque de Rouyn-Noranda 30 septembre Bibliothèque d’Amos

Centre d’art Rotary (La Sarre) Jana Sterbak à Rouyn-Noranda Jana Sterbak Jusqu’au 9 septembre MA, musée d’art (RN) Mémoire – Nathalie Doire Jusqu’au 14 septembre

28 septembre Théâtre de poche (La Sarre) Elvis Fever 29 septembre Salle Dottori (Témiscaming)

5 septembre Salle Dottori (Témiscaming) Ludovic Bourgeois 14 septembre Théâtre du cuivre (RN) 15 septembre Théâtre Télébec (VD)

Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018 23


24 L’INDICE BOHÉMIEn SEPTEMBRE 2018


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