MARS 2018 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 09 - NO.06

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MARS 2018 VOL 9 - NO 6

De retour dans la région ! n o s i a m a l à 4LES NAUFRAGEURS S’EXPOSENT

5FESTIVAL ART’DANSE

Fais le bon choix!

8L’HISTOIRE DU

CHÂTEAU BROWN

15 LES COCRÉATIVES : DES PASSIONNÉES

16 LA GARDIENNE… DE MÉTAL

ADMISSION ENCORE POSSIBLE AUTOMNE 2018


ÉDITORIAL L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________

TROUVER LE SENS LES VŒUX SE CONCRÉTISENT LORSQU’ON PAVE LA VOIE À LEUR RÉALISATION. LISE MILLETTE

À trop avoir, à trop demander, quand soudainement il reste moins ou que l’on réalise qu’on a perdu des plumes la question peut nous traverser l’esprit : quel est le sens, le véritable sens d’une vie. Aux États-Unis – encore – une tuerie dans une école, en Floride. Une tragédie qui rappelle à ma mémoire cette fusillade de décembre 2012 à l’école Sandy Hook, à Newtown au Connecticut. Je m’en souviens très bien puisque j’écoutais alors à la radio de La Presse canadienne les points de presse des autorités et des coroners qui expliquaient, dans tous les détails, comment les enfants et les enseignantes avaient été atteints. Dur récit… sans aucun sens logique. Ces événements nous rattrapent comme les vagues lorsque l’on marche pieds nus sur une plage. Inévitablement, les premières fois, on soulève la jambe en un frisson… puis la peau s’habitue et après quelques tressaillements, on continue la promenade. Septembre 2015, sur le rivage, la mer a poussé le corps d’un enfant. Le petit Aylan Kurdi, retrouvé sans vie sur une plage de Turquie. La photo de l’enfant, le visage sur la grève a fait le tour du monde. Encore une fois… difficile de trouver un sens.

migre au loin. C’est une maison partie en fumée en raison d’un incendie accidentel. C’est la famille qui éclate. Le temps qui fuit et le corps qui vieillit. Chercher le sens… À trop chercher, estce que l’on trouve ou bien doit-on plutôt se résoudre à ne pas trouver cette essence pour simplement vivre, vivre bien et vivre mieux? Deux jeunes étudiants discutent sur ce qu’ils vont faire de leur vie. En recherche d’un boulot pour payer le loyer, joindre les deux bouts. Leurs discussions les mènent aux détours de leurs aspirations, de leurs rêves, des découvertes fortuites que l’on fait, et puis cette conclusion qui détonne « à peu près tout ce qui nous intéresse nous fait crever de faim ». Et si, précisément, c’était cette faim, le sens? L’appétit de mordre dans la vie est peut-être directement lié à la faim pour la vie… Tant mieux si on n’est jamais rassasié! Tant mieux si ce sens a encore pour connotation un peu de l’autre, des autres. Vivre pour soi-même seulement me semble un peu triste. « Nul n’est une île » et ainsi, personne ne vit totalement sans une interaction essentielle avec les autres. Ces « eux », ces « elles » qui composent un ensemble plus élargi que l’on nomme « l’univers social » et dans lequel tous sont « égaux ».

Des tragédies, grandes comme petites, on en compte par centaines. C’est une personne qui s’en va, un être cher que la vie arrache à nous. C’est un ami qui

Voilà d’ailleurs autre chose… L’égalité de profiter du même soleil, de respirer le même air et de croire en une égalité

EN COUVERTURE

SOMMAIRE

RÉUNIS, LES MEMBRES DU GROUPE LA CHICANE POURSUIVENT LEUR TOURNÉE ET S’ARRÊTENT CE MOIS-CI EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE. SUR LA PHOTO, DANY BÉDARD ET BOUM DESJARDINS LORS D’UN SPECTACLE À SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU CRÉDIT PHOTO : ANGÉLINE GOSSELIN

2 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018

4 L’ANACHRONIQUE 5 TÊTE CHERCHEUSE 6 PAGE DES BÉNÉVOLES 7 CULTURAT 8 LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE 11 DE PANACHE ET DE LAINE 14 MÉDIAS ET SOCIÉTÉ 15 MA RÉGION J’EN MANGE 17 MALGRÉ LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE 18 L’ENVERS DU DÉCOR 19 TEL PÈRE, TELLE VILLE 20 ENVIRONNEMENT 21 RÉGION INTELLIGENTE

des chances. Or la vie n’est pas juste. Les coups frappent au hasard : maladie, infortune, accidents imprévisibles, naissance. On arrive sans demander en un lieu et place : le reste, on le bâtit nous-mêmes, en tentant d’y donner un sens… et de redonner un peu de justice à ce qui en a été privé de nature. Voilà une belle finalité! Le sens… je n’y réfléchis plus trop : je préfère le vivre à fond, éviter les écueils, ne pas me laisser hanter par ce qui nous détourne. Il paraît qu’il faut choisir ses combats, faute d’avoir le choix des adversaires. Ce n’est pas faux… mais j’évite également les champs de bataille et les baïonnettes. Les meilleures armes sont celles qui désarment, justement, pour permettre de faire un trait sur le conflit. Cela dit, ça ne veut pas dire que je resterai les bras croisés devant l’injustice. Devant un privilège dont s’arroge un sexe sur l’autre, devant la primauté d’une race sur une autre, devant l’indifférence d’un peuple contre une autre nation. Je garde bien précieusement mon droit (voire mon devoir) de m’insurger lorsqu’il faut forcer une prise de conscience, lorsque collectivement, le sens commun est perdu. Et puis… comme « nul n’est une île » : cela signifie que nous sommes tous un peu partie de l’écosystème d’un même lac, aussi bien apprendre à partager les mêmes eaux.

3, 8, 21 MUSIQUE 4, 16-17 ARTS VISUELS 5 DANSE 7, 20 LITTÉRATURE 8-17 FEMMES 8, 10, 12 HISTOIRE 20 ENVIRONNEMENT 22 HUMOUR 23 CALENDRIER CULTUREL

JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Jérôme Adam, Jean-Philippe Audet, Isabelle Brochu, Clémentine Cornille, Véronique Doucet, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossé, Josée Hardy Paré, Pauline Henry, Daniel Gagné, Tobi Gagné, Gaston A. Lacroix, Yvon Lafond, Isabelle Leblanc, Anny-Pier Lévesque, Vanessa Mahoney, Philippe Marquis, Lise Millette, Louisa Nicol, Ariane Ouellet, Jean-Yves Parent, Madeleine Perron, Dominic Ruel, Caroline Trudel et Rodrigue Turgeon ___________________________________ COORDONNATRICES RÉGIONALES Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Madeleine Perron (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Véronique Filion (MRC Abitibi) Anne-Laure Bourdaleix-Manin (MRC Vallée-de-l’Or) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVES Geneviève Blais ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue, fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Marie-France Beaudry, présidente Véronique Gagné, trésorière Carolann St-Jean, secrétaire Fednel Alexandre, Guillaume Boucher, Anne-Laure Bourdaleix-Manin et Dominic Ruel ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

La Chicane en tournée en Abitibi-Témiscamingue LISE MILLETTE

« J’AI ÉTÉ ÉLEVÉ DEVANT LA RIVIÈRE HARRICANA. ON EST DES GENS DE RÉGIONS ET SI ON FAIT UN DOCUMENTAIRE C’EST CLAIR QU’IL VA PARTIR DE L’ABITIBI. »

Au moment de former le groupe original La Chicane, Boom Desjardins vivait à fond sa vingtaine. Les membres ont maintenant presque le double de l’âge qu’ils avaient au début, mais Dany Bédard, Martin Bédard, Éric Maheu et Yanik Boivin ont quand même répondu présents à l’idée folle de ramener le groupe sur les scènes, pour renouer avec le public et oublier les querelles du passé.

BIENTÔT UN DOCUMENTAIRE En revisitant les succès du groupe, Boum Desjardins caresse déjà un nouveau projet. Non pas de lancer une série d’albums, mais plutôt de produire un documentaire sur le groupe. Au cours de l’été 2018, il faudra donc s’attendre à le revoir, lui et les membres du groupe, dans les alentours du lac Blouin, près de Val-d’Or. « J’ai été élevé devant la rivière Harricana. On est des gens de régions et si on fait un documentaire, c’est clair qu’il va partir de l’Abitibi. C’est d’où on vient, c’est comment on est. On se préoccupe des autres, ce sont des valeurs qu’on voulait véhiculer », insiste le chanteur.

Plus de 10 ans se sont écoulés depuis la dissolution officielle du groupe qui a vu le jour à Val-d’Or. Certains membres s’étaient même perdus de vue, d’autres ont carrément tourné le dos à leur carrière musicale pour se lancer dans d’autres activités et ajouter aussi quelques enfants dans leurs vies respectives. « J’ai appelé tout le monde… Éric a un resto, Le Mouton noir dans les Laurentides, Martin, le batteur, a une entreprise d’entretien commercial et moi j’ai arrêté deux fois pour des sabbatiques et j’ai aussi passé trois ans dans la construction au Plateau Sabourin à Val-d’Or. J’ai tenté ma chance et je peux dire que c’est une belle run… et que ça se passe encore mieux qu’on pouvait imaginer », a confié Boom Desjardins à L’Indice bohémien. Depuis les retrouvailles, le groupe a livré plus d’une trentaine de spectacles et l’engouement s’est fait sentir partout sur le passage depuis l’été 2017. « C’est comme si la francophonie s’était réveillée. J’ai parcouru 21 000 km en Winnebago l’été passé, avec les enfants qui venaient me rejoindre quand ça adonnait. Je vais avoir 47 ans et je peux dire que ça a été un des plus beaux étés de ma vie. Les gens avaient le goût de revivre La Chicane autant que nous autres », conclut Boom Desjardins. Remonter sur scène avec La Chicane ramène tout un lot de souvenirs pour chacun des membres qui ont changé puisqu’ils composent avec de nouvelles responsabilités. Cela dit, le plaisir de jouer et de chanter a été vite retrouvé. « C’est le fun de retrouver Dany. Ça faisait 10 ans qu’on n’avait pas fait de show ensemble », avoue aussi Boom Desjardins. En passant en revue les grands titres qui ont traversé le temps. Tu me manques et Calvaire, entre autres, Boum Desjardins ne peut pas écarter non plus ce qu’il doit à Martin Bédard, le frère de Dany, celui qui a donné l’enrobage à ces chansons phare du groupe. « Martin était encore à Val-d’Or quand on était à Montréal… Il est descendu nous rejoindre sur le pouce avec son drum. Juste ça… c’est une anecdote en soi! Quand il est arrivé, on avait déjà des chansons, alors on lui a dit, “Tiens, mets-nous du drum là-dessus”. La passe de drum dans Calvaire a vraiment changé l’allure de la toune et y’a que lui pour la jouer comme ça. »

Selon lui, la réalité de vivre loin de tout fait aussi partie de ce que l’on est et forge également les valeurs d’entraide et nos rapports aux autres. « Si on manquait de lait, on allait chez le voisin parce que y’avait pas de dépanneur. Mon père partait pour aller travailler à 4 h du matin et déblayait le chemin l’hiver avec son 4x4. Il disait souvent : “si je ne me lève pas le matin, y’en a d’autres qui pourront pas aller travailler”. C’était comme ça quand on vivait près du lac Blouin. » Boum Desjardins se souvient que les textes de ses chansons ont parfois été critiqués, notamment pour le joual ou pour la langue qui n’était pas toujours parfaitement française. « Moi, j’ai toujours voulu dire les choses au premier degré parce que j’ai l’impression que c’est comme ça que les gens nous comprennent. C’est ça qui est reconnu pour un certain joual, une manière de parler, transformer les mots », assume complètement celui qui a aujourd’hui les tempes un peu plus grises, mais les yeux toujours aussi bleus et vifs.

Patrimoine : Les granges doubles au Témiscamingue Projet de la Commission culturelle Recherche : Émilise Lessard-Therrien Photos : Frédéric Patoine

Exposition du 16 mars au 6 mai 2018

Vernissage : vendredi 16 mars, 17 h

ENTRÉE GRATUITE Mardi au vendredi : 10 h à 17 h Samedi et Dimanche : 13 h 30 à 16 h Sa LERIFT.CA

Marcher dans le ciel Annie Boulanger (illustration) Sonia Cotten (poésie), Rouyn-Noranda

Galerie Découverte : Valéry Roy St-Bruno-de-Guigues L’autre Vitrine Photo : Concours Photo du Festival Coup de Cœur Forêt

L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 3


L’ANACHRONIQUE

PRENDRE SOIN

ARTS VISUELS

25 ANS, C’EST TRIPPANT! JOSÉE HARDY PARÉ

PHILIPPE MARQUIS

« Prends soin de toi! » Ce souhait résume tout l’attachement qu’on peut porter à quelqu’un. Il souffle, tendrement, de faire attention à soi. C’est doux et plein d’affection. Dans les années 1960, les soins de santé étaient la première cause d’endettement des ménages au Québec. Des familles se sont ruinées pour faire soigner un des leurs. Seuls les plus riches avaient accès aux médecins et aux hôpitaux. Voilà pourquoi nous nous sommes donné un système public de santé. On a alors décidé, collectivement, de prendre soin de nous. Toutefois, depuis un peu plus de 25 ans, nos investissements en santé sont devenus des dépenses dans la bouche de nombreuses personnes, dont la majorité de nos dirigeants. Ce sont souvent les mêmes qui clament que l’on paie trop d’impôt. Et elles ne sont pas parmi les plus pauvres… Leur raisonnement : plus on coupera dans les dépenses et moins on paiera d’impôt. On a fait subir, dans cette logique, de nombreuses compressions et réformes à notre système de santé depuis le début des années 1990. Elles devaient toutes permettre d’améliorer la productivité et l’efficacité du système. Aucune n’a réellement atteint ces objectifs. Pire, les malaises s’amplifiaient chez les travailleuses de la santé (car ce sont en grande majorité des femmes). En 2014, Gaétan Barrette devient ministre de la Santé. Il y a trois ans, lorsqu’il propose sa solution, on la critique de partout. Mais les oppositions sont ignorées et la réforme Barrette est adoptée avec le désaccord de l’ensemble des acteurs du système. Pour moi, il n’y a rien de tel que ne pas écouter ses partenaires si on veut qu’un projet collectif ne fonctionne pas. Évidemment, ce n’est pas l’avis du ministre dont la façon de faire n’apparaît ni douce ni pleine d’affection... Il a donc imposé la fusion des établissements de santé dans d’immenses ensembles appelés centres intégrés de santé et de services sociaux (CISS). Les structures changent, mais les problèmes demeurent. Un cadre, qui veut conserver l’anonymat, me parle plutôt de confusion et de centre désintégré. Mais jamais il ne le dira publiquement… En effet, une loi du silence menace de sanctions quiconque nous avertit que notre système public de santé est malade. Faut le faire quand même! Heureusement pour nous, les infirmières défient l’omerta. Elles crient haut et fort qu’elles sont à bout de souffle. Je salue leur courage et les félicite de nous alerter. Il était grand temps. Car si ces personnes, à la base des soins, sont au bout du rouleau, c’est peut-être que l’ensemble de la machine l’est également. Nous avons une profonde réflexion à faire sur toute la façon de nous soigner. C’est primordial! Elle doit permettre d’écouter les propositions des personnes travaillant à la base du système. Si les infirmières désirent de meilleures conditions de travail, c’est pour mieux prendre soin de nous. Il faut les encourager à poursuivre. Car on ne saurait revenir au temps où les religieuses jouaient leur rôle…

Ça grouille dans les locaux de l’Écart à Rouyn-Noranda. C’est que le centre d’art célèbre cette année son 25e anniversaire. Il a été, en janvier et février derniers, l’hôte d’une programmation spéciale-festive-de-fête pour l’occasion : Résidences du 25e, laboratoire avec les étudiants à la maîtrise en création numérique de l’UQAT, table ronde, etc. Petit moment d’histoire. En 1989, des artistes de la région se réunissent avec la volonté de fonder un regroupement, initiative qui aboutit à la création du CAAVAT (Conseil des artistes en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue). Trois ans plus tard, le CAAVAT se dote d’un lieu de diffusion et c’est ainsi que l’Écart voit le jour en 1992. Depuis, c’est un imposant nombre d’expositions, de projets et de résidences qui s’y sont déployés. Plusieurs artistes s’y sont exprimés. Ça se sent dès qu’on y met les pieds. L’Écart est un espace inspirant où les murs sont gorgés des émotions laissées par des centaines d’œuvres et par un shitload de créativité. Même quand les salles sont vides, se préparant à recevoir le fruit de la démarche de création d’un nouvel artiste, on sent que l’énergie circule, que le lieu est tout de même vivant, imprégné des messages portés par toutes les œuvres qu’il a hébergées, par toutes les idées qu’il a vues naître. Après plus d’une vingtaine d’années à veiller à la production et la diffusion des arts visuels dans un souci constant de toujours se renouveler, L’Écart garde le cap dans cette direction. Parallèlement, on aspire toutefois à faire vivre l’exposition différemment, en intégrant peut-être d’autres disciplines telles que la danse ou la littérature, par exemple. L’interdisciplinarité est un concept que l’Écart a envie d’explorer, tout comme l’éventuelle possibilité de permettre aux artistes de travailler sur des œuvres évolutives. Bref, de bien belles avenues qui risquent d’aboutir sur des projets singuliers qu’on a déjà hâte de découvrir.

LES NAUFRAGEURS, EXPOSITION JEUNESSE GASTON A. LACROIX

Produite par VOX, Centre de l’image contemporaine, l’exposition Les naufrageurs de Clément de Gaujelac se poursuit jusqu’au 25 mars 2018. Les naufrageurs, ce n’est pas une œuvre coup de poing, mais au contraire plus paisible, du genre à prendre les esprits par les images et les mots, et à les accompagner vers une meilleure compréhension du monde. « Parce que les artistes contribuent à penser la société », explique de Gaulejac dans une entrevue, son installation visuelle et sonore convoque jeunes et moins jeunes à prendre conscience à la fois des faux espoirs et de l’expectative d’une vie meilleure. Pour leur éviter les naufrages.

UNE INSTALLATION EN DEUX TEMPS Un décor sombre et mystérieux entraîne le visiteur dans un monde de sculptures, de sons, de bruits et de lumières. Il se sent observé par un monde de géants : la tour-phare et les immenses cyclopes que sont la haute mine, le bateau qui pose les câbles dans la mer et l’immense pompe à pétrole. Les naufrageurs que sont les puissants éléments de l’installation, sont des sirènes dont les chants font croire à une vie meilleure. Alors que les cyclopes font trotter l’imagination des jeunes de 8 à 12 ans qui auront un jour à se mesurer aux problèmes de notre civilisation, un petit « Carnet famille » vient à la rescousse de l’esprit pour résoudre les énigmes. Il aide à interpréter l’œuvre. Parents et professeurs ne sont pas en reste d’intérêt. Tirée du livre Tailleurs d’histoires de Clément de Gaulejac, la partie langage de l’installation est un écran-vidéo qui distribue des dialogues surprenants entre les images et les mots, le réel et le symbolique. Combinant le sens propre au figuré, le procédé invite à percevoir des ressemblances inattendues entre les choses, ce qui amène à construire des liens nouveaux qui confrontent le système de la pensée rationnelle dominante.

4 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018


TÊTE CHERCHEUSE

DANSE

LA CRÉATION AU CŒUR DU FESTIVAL ART’DANSE

ANNY-PIER LÉVESQUE

COULEUR DE PEAU

DOMINIC RUEL

Le Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue sera de retour du 12 au 18 mars 2018. L’événement, dont l’un des objectifs est d’encourager des artistes, des danseurs et des chorégraphes de chez nous, permet surtout de créer un mouvement d’intérêt pour la danse dans la région. Dans une ambiance des plus festives, amateurs et connaisseurs sont invités à prendre part au Festival à travers différents volets. Le concours Création Danse est habituellement au cœur du Festival. Les participants choisissent une œuvre de laquelle ils s’inspirent ensuite pour créer une chorégraphie (cette année, dix photographies de Marie-Claude Robert étaient proposées aux danseurs). Le Festival est aussi généralement souligné par différentes soirées et activités, comme la soirée dansante traditionnelle ou encore le brunch familial qui ont eu lieu l’année dernière.

Martin Luther King avait un rêve. Dans un des grands discours du siècle dernier, à Washington, au cœur du pouvoir politique américain, il lançait : « Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que nos enfants seront dépouillés de leur identité et privés de leur dignité par des pancartes qui indiquent : “Seuls les Blancs sont admis.” Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau, mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve! » Une évidence : pouvoir aller partout et être jugé pour sa valeur et ses compétences et non sa peau. Lui, Rosa Parks et Mandela ont tous lutté contre le racisme et la discrimination. Il fallait faire disparaître ces quartiers pour les Noirs, ces écoles, ces sections de restaurants, ces places dans les bus, ces toilettes publiques réservées, ces fontaines. De drôles de choses arrivent aujourd’hui, ici, aux États-Unis ou en Europe, et elles n’ont rien à voir avec le rêve de Luther King. On voit de plus en plus apparaître des sessions de formation, des camps, des cours universitaires (!) réservés aux personnes racisées, nouveau concept, pour parler des victimes de racisme. Des concerts ou des festivals, comme le Festival Nyansapo, à Paris en juillet, qui comptait 80 % des espaces qui n’étaient ouverts qu’aux femmes noires. À Montréal, un colloque pour gens d’affaires noirs. Le pasteur King se retournerait dans sa tombe. C’est le retour de certains ghettos, de zones, d’événements, selon la couleur de la peau. Blacks only, whites only, comme au fond du Mississippi dans les années 1950.

COURTOISIE

Un article de Radio-Canada, du 31 janvier, était titré : Les employés du secteur public québécois sont trop blancs. Pas trop compétents ou trop gâtés, non. Trop blancs. Il est dit que Québec s’était engagé à avoir une fonction publique qui reflétait la composition de la société, et les choses ont beaucoup changé depuis 2001 et la dernière mise à jour.

La formule sera toutefois différente pour l’édition 2018. Toute l’énergie sera mise sur le concours Création Danse, qui a toujours pris beaucoup d’importance dans la programmation du Festival Art’Danse. « Si on a décidé cette année de redonner du lustre au concours, c’est que l’an passé, on avait 150 participants. On ne les a pas soignés comme on aurait voulu », a souligné Mme Aline Sauvageau, présidente du conseil d’administration depuis quatre ans. Le comité organisateur a donc décidé de se concentrer uniquement sur le concours Création Danse, à l’exception de l’activité Swing ta rue . En une journée, cinq performances surprises, annoncées la journée même, auront lieu dans cinq endroits différents dans la ville. Pour ce qui est de la dixième édition officielle du festival, elle aura lieu l’an prochain, en 2019. « On a toute une programmation en tête, donc on s’est donné une autre année pour pouvoir planifier tout ça », a mentionné Mme Sauvageau. Ce sera certainement un rendez-vous à ne pas manquer.

La discrimination positive, les quotas, les copiés-collés ne fonctionnent pas. Par essence. Ils sont fondamentalement discriminatoires pour un autre groupe, quel qu’il soit. Malgré la bienveillance de plusieurs derrière ces mesures, il reste que le choix se fait selon la couleur de la peau. Et la compétence? Le caractère, comme dirait Luther King? La démographie fera le travail et on ne peut mettre des milliers de personnes à la porte. Je nous croyais tous québécois pourtant. L’est celui qui veut l’être et qui partage nos valeurs cardinales. Il n’y a pas, il me semble, de Québécois noirs, jaunes ou beiges. Il n’y a que des Québécois à qui on offre une liberté de choix, et les meilleures chances possibles, par notre système d’éducation et de solidarité sociale. Depuis un an, on parle de racisme systémique. L’antiracisme organise lui aussi, paradoxalement, un système qui ramène comme définition première d’un individu la couleur de sa peau ou la forme de ses yeux. On croit rêver!

Christine Moore Députée d’Abitibi-Témiscamingue

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/ChristineMooreNPD L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 5


LE CŒUR DE L’INDICE

CLÉMENTINE CORNILLE BÉNÉVOLE À LA RÉDACTION (ROUYN-NORANDA)

JOCELYNE BILODEAU BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION (SAINT-MARC-DE-FIGUERY)

ARIANE OUELLET ANCIENNE RÉDACTRICE EN CHEF (ROUYN-NORANDA)

PAQUERETTE PLOURDE BÉNÉVOLE À LA DISTRIBUTION (VAL-D’OR)

Quand avez-vous commencé à collaborer avec L’Indice bohémien?

La première fois que j’ai entendu parler de L’Indice bohémien, c’est avant même qu’il ait un nom. C’était lors d’une formation à laquelle les créateurs de ce média participaient. Le contenu de la formation portait sur les étapes de mise en œuvre d’un projet en communication. Dès ce moment, j’ai été interpelée et j’ai indiqué mon intérêt à être l’un des chaînons afin de rendre accessible ce journal à la population de la région, particulièrement aux Saint-Marcois. Je suis agente de développement et parmi mes tâches, j’organise des activités et des projets dans le secteur de l’art et de la culture. De plus, je fais la rédaction et j’assure la coordination du journal municipal L’Éveil Campagnard de SaintMarc-de-Figuery.

Comment avez-vous commencé votre collaboration avec L’Indice bohémien?

Comment êtes-vous devenue bénévole pour L’Indice bohémien?

C’est à la suite d’une rencontre avec l’ancien rédacteur en chef, Tommy Pilon, que nous avons conclu notre première entente de chronique mensuelle sur le thème de l’environnement. Depuis mars 2016, le Conseil régional de l’environnement de l’AbitibiTémiscamingue (CREAT finance cet espace pour permettre aux organismes de la région de s’exprimer sur divers enjeux environnementaux qui nous sont propres. Que représente L’Indice bohémien pour vous ou pour votre organisation? Comme le CREAT, L’Indice bohémien couvre toute la région de l’AbitibiTémiscamingue, ce qui représente un défi de taille étant donné l’immensité du territoire et la diversité culturelle qui s’y est développée. Notre organisme y fait face également, car nous le vivons chaque jour en mettant en œuvre des projets, en collaborant avec divers acteurs, en diffusant nos idées et nos positions… L’Indice bohémien fait partie de nos principaux collaborateurs, car le journal offre une belle visibilité à nos publications. L’Indice bohémien permet de faire rayonner les différences culturelles d’un bout à l’autre de l’AbitibiTémiscamingue et de présenter les nombreux événements culturels dont nous sommes si fiers.

Faire le transport et la distribution, c’est le petit geste mensuel qui me demande très peu, mais qui manifeste mon appui à L’Indice bohémien dans le déploiement de l’information régionale, il offre une vitrine aux secteurs de l’art et de la culture. C’est un super média écrit qui permet de faire connaître, rayonner et mettre en valeur la capacité et la qualité du potentiel humain talentueux de l’Abitibi-Témiscamingue. Il permet de laisser une empreinte régionale, il deviendra un outil de référence pour ceux qui prendront le relai après nous. Comme le dit le dicton, les paroles s’envolent, les écrits restent

Je ne me souviens plus qui m’a recrutée tellement ça fait longtemps. C’était à l’époque de Winä Jacob, qui menait le journal avec beaucoup de cran. J’ai collaboré à la rédaction dès le début et ensuite de façon intermittente selon les années : bébés, contrats, expositions, etc. Mon sujet favori était bien entendu les arts visuels, d’autant plus que ça semblait faire peur à la plupart des collaborateurs. De 2013 à 2015, j’ai été rédactrice en chef et j’ai ensuite siégé au conseil d’administration. Maintenant, je suis camelote, mais aussi lectrice! L’Indice bohémien, c’est un levier de développement. Avec le temps, on y a instauré des cahiers spéciaux sur des sujets importants : la culture anicinabe, l’agroalimentaire, la coopération, la médiation culturelle, le tourisme culturel, le plein air, et j’en passe. Quand on connaît mieux ce qui se passe sur notre territoire, on le comprend mieux, on le défend mieux. C’est très important. Le journal est surtout un outil de parole, de réflexion, un agent de communication, un promoteur culturel. C’est un repère. Les libres penseurs, les artistes et les citoyens y ont un espace d’expression. Son aspect communautaire et indépendant fait qu’il est un média libre. Un média libre, c’est rare.

Ici, mars annonce le début du meilleur de l’hiver, les derniers moments de notre précieuse neige, notre or blanc. Encore quelques semaines avant de revoir nos arbres vêtus de vert, sortez en profiter car très bientôt à nos portes frappera le printemps!

6 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018

C’est lors d’un déjeuner des Retraités flyés à Val-d’Or qu’une demande de bénévoles a été lancée pour la distribution du journal L’Indice bohémien. Cette proposition venait de notre agence de liaison pour ce groupe de personnes retraitées. Le début de cette aventure remonte à mars 2015. Pourquoi vous impliquez-vous auprès du journal? Je connaissais ce journal. Je m’implique en le livrant pour le faire découvrir à plusieurs nouveaux lecteurs. Ainsi ces gens, après l’avoir consulté, obtiendront une multitude de renseignements sur différents sujets liés à nos localités. Nous trouvons aussi des renseignements précieux sur des découvertes culturelles. Ma préférence pour ce journal s’explique par l’éventail de choix pour mieux planifier nos sorties (spectacles, cinéma, expositions, musique et danse) pour le partage du contenu. L’Indice bohémien est pour moi un outil intéressant qui sert à communiquer avec la communauté. Mon souhait pour l’avenir est d’augmenter la distribution du journal. Ce journal me permet d’apprécier la créativité culturelle régionale. J’espère qu’il conservera son format papier pendant longtemps.


CULTURAT

Y’A RIEN QU’ICITTE QU’ON EST BEN!

ARIANE OUELLET

On s’est dit, « Ça va prendre plus d’art public. Et du mobilier urbain plus coloré. Et plus de fleurs. Et des animations gratuites pour tous les citoyens. Des créations où se rencontrent les artistes professionnels et la population. Il faut rendre la ville plus vivante encore, en dehors des moments forts des festivals qui la font vibrer. » Ce sont les grandes lignes qui ont guidé la programmation de trois ans que le comité CulturAT RN s’était donné à l’aube de son adhésion à la démarche régionale. On, c’est nous, des représentants de toutes sortes de milieux : affaires, tourisme, municipal, art et culture. Depuis, on a vu des pianos farfelus s’installer dans les lieux publics, des aires de repos conviviales et artistiques accueillir les passants, une murale sur un aréna, un circuit citatif se déployer dans la ville, des fêtes populaires au centreville et des œuvres participatives éphémères. Pour clore ce cycle de façon grandiose, c’est au tour du béton gris du viaduc du boulevard Rideau de laisser sa place à la couleur. On s’est dit, « Ça va prendre une œuvre grand public. Quelque chose qui fait wow! Une œuvre qui rendra le monde fier. » Comme artiste et chargée de projet, ce genre de commande, c’est tout un contrat. Il faut faire rimer grand public avec authenticité. Il faut une idée qui va allumer les créateurs, mais aussi les partenaires et le conseil municipal. C’est tout un défi. Chercher le consensus tout en gardant un espace pour les artistes. C’est là que j’ai pensé aux chansons de Richard Desjardins. Qu’est-ce qui pourrait nous rendre collectivement plus fiers que lui? Sondage auprès du monde autour. « Ça vous dit quoi, une murale inspirée des poèmes de Desjardins? ». Sourire dans la face des uns, étoiles dans les yeux des autres. On tient une piste. Sondage auprès du principal intéressé. Même s’il a « l’impression qu’on veut l’empailler vivant », il nous donne son accord. C’est un début. Le mur, il est grand. Plus que grand, il est immense. En ville, personne n’a jamais montconçué un si gros projet. Ça fait un peu peur. En même temps, je sais qu’on est capables de tout, ici, quand on le veut. J’ai donc opté pour un projet en cocréation. C’est un terme à la mode. L’idée est de mélanger les idées, les talents et les expertises. Le but est qu’on ne laisse pas seulement des muralistes de l’extérieur se taper le projet chez nous sans qu’il y ait de retombées pour notre milieu. On a donc invité les artistes à un blind date créatif. On montera l’équipe à partir des candidatures reçues, selon l’expérience et la chimie artistique pressentie. Au terme de l’appel de projets et de la sélection, on arrive avec une équipe de quatre artistes professionnelles qui ont été matchées : Brigitte Toutant, Annie Boulanger et Johannie Séguin de Rouyn-Noranda, avec Annie Hamel, une muraliste de Montréal. En février, elles se rencontraient pour la première fois. Immersion de trois jours dans l’univers de Richard Desjardins. À partir de là, leur travail commence. On espère prendre les pinceaux dès l’été venu. On vous tiendra au courant!

Du coq à l’âne

Femmes en action

LITTÉRATURE

RETOUR DU PRIX LITTÉRAIRE JEUNESSE TÉLÉ-QUÉBEC

BIBLIOTHÈQUE D’AMOS, 50E ANNIVERSAIRE

LA RÉDACTION

Un 50e qui va de pair avec 95 années de vitrine sur la littérature

Les jeunes de 13 à 17 ans de l’AbitibiTémiscamingue et du Nord-du-Québec sont invités à soumettre leurs œuvres pour le Prix littéraire jeunesse TéléQuébec. Cette année, le comité attend des nouvelles rédigées sous le thème Sang pour sang. L’auteure Lucille Bisson, de Val-d’Or, agit comme porte-parole de l’édition 2018. « Lorsqu’on m’a fait cette proposition, j’ai été profondément honorée et je n’ai pas hésité longtemps! C’est pour moi l’occasion de partager ma propre passion de l’écriture et d’encourager la relève », a mentionné Mme Bisson, auteure de la série Marianne Bellehumeur. Les textes doivent être envoyés par la poste au bureau régional de Télé-Québec au 689, 3e Avenue, Val-d’Or (Québec), J9P 1S7, ou encore par courriel à prixlitteraire.jeunesse@telequebec.tv, et ce, au plus tard le vendredi 9 mars 2018. L’adolescent ou l’adolescente qui remportera le Prix recevra la bourse Anne-Michèle Lévesque, d’un montant de 400 $, lors du Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue qui se déroulera à La Sarre en mai prochain.

EN 2017, LA LAURÉATE, CHARLINE DESROSIERS, ÉTAIT ORIGINAIRE D’AMOS EN ABITIBI.

La loi de la nature

GASTON A. LACROIX

Dès 1923, les Amossois ont le choix heureux entre quelques centaines de titres d’auteurs renommés, tels Jules Verne, René Bazin et la comtesse de Ségur. Toujours sous l’instigation de bénévoles et du clergé, à la suite de quelques relogements et acquisitions, de la Chapelleécole au Centre des loisirs, la collection de livres de cette bibliothèque est acquise en 1964 par la Ville. Lieu de connaissance, de découvertes et de plaisir En 1968, la bibliothèque moderne d’Amos s’établit dans le nouveau Centre culturel, devenu aujourd’hui le Centre Goyette-Ruel. Au printemps 1994, elle déménage dans l’actuelle Maison de la culture où elle devient un véritable carrefour culturel en s’adaptant aux courants littéraires et au développement de la technologie. Abonnement et activités gratuits Avec la mission de répondre aux besoins d’information, d’éducation, de culture et de divertissement, elle favorise aussi le goût de la lecture par ses collections et ses animations, devenant ainsi une porte d’accès à la connaissance sous toutes ses formes, pour une population de tous les âges. « J’y vais depuis que je suis enfant, et j’y ai toujours été bien reçu. Belle ambiance et bon choix de livres. Bonne place pour lire, écrire, étudier, ou même monter des projets. Je la conseille à tous », écrit Jonathan Boisvert sur le site Facebook de la bibliothèque.

Les plaisirs

L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 7


LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE SPÉCIAL FEMME

DANY AUBÉ JEAN-PHILIPPE AUDET

Dany Aubé est l’une des grandes icônes de la chanson pop du Québec des années 1960 et 1970. Jeune chanteuse yé-yé originaire de La Sarre, elle connaît le succès dès l’âge de 19 ans en 1965 avec la chanson Goodbye, Au revoir, Arrivederci. Des concours amateurs régionaux aux cabarets montréalais en passant par la grande émission de télévision Jeunesse d’aujourd’hui, l’artiste en impressionne plus d’un à l’époque, d’autant plus qu’elle se démarque parmi plus d’une centaine de chanteuses de la province, dont Diane Tell, Michelle Richard et Isabelle Pierre.

LE DOMAINE BROWN JEAN-YVES PARENT, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU TÉMISCAMINGUE

Au milieu du XVIIIe siècle, des familles nanties de Montréal, de Québec et des États-Unis quittaient leur ville l’été pour gagner les belles campagnes, le long du fleuve, sur la Côte-du-Sud, dans Charlevoix ou encore dans les Laurentides. Ces familles délaissaient la chaleur et les odeurs pas toujours agréables des villes pour l’air pur et les beaux paysages. Certains préféraient s’enfoncer très loin de la civilisation pour jouir d’un paysage enchanteur et du plaisir de la pêche et de la chasse. C’est ainsi qu’en 1894, un riche marchand de Philadelphie, Moses Brown, achète un terrain de 80 acres sur la pointe sud-ouest de l’Île-du-Collège, près de Ville-Marie au Témiscamingue. Il demande à l’architecte Fred J. Alexander d’Ottawa de construire une villa de style Shingle (construction typiquement américaine de maisons en bois sur fondation de pierres se mélangeant à l’environnement). L’édifice de 372 m2 (4000 pi2), construit en 1895, est en billes de cèdre, pièce sur pièce, recouvert de bardeaux du même bois avec une toiture aux pentes multiples. Quant au toit, il est recouvert de papier d’asphalte de couleur verte et abrite 89 m2 (960 pi2) de galeries. À l’arrière, en retrait du bâtiment principal, se trouve une maisonnette qui comporte trois chambres à coucher, un salon, une cuisine et une salle de bain ainsi que deux cabines et un hangar qui sert de remise. À part le bois que l’on trouve en grande quantité sur place, tous les autres matériaux et l’ameublement arrivent du sud après un long voyage en train et en bateau.

C’EST LE TEMPS DES SEMIS.

Préparez-vous à embellir votre espace!

De Philadelphie à l’Île-du-Collège, c’est un très long voyage que M. Brown et sa famille entreprennent chaque été. Le train amène d’abord les villégiateurs de Philadelphie à Montréal. De là, un autre train les amène jusqu’à Mattawa, puis on transfère famille et bagages dans le train qui les conduit à Long-Sault (aujourd’hui la ville de Témiscaming). Dans un dernier effort, ils montent à bord du Météor pour naviguer sur le lac Témiscamingue jusqu’à la destination finale. Toute une trotte, n’est-ce pas? Pour les résidents de l’île, la construction du château, comme ils le désignent, est une source de revenus parce qu’un gardien et sa famille demeurent sur place et sont désignés pour les travaux extérieurs d’entretien comme pomper de l’eau dans une citerne au grenier pour alimenter la maison. Ils sont responsables des bâtiments, du terrain et des embarcations. De plus, de jeunes femmes du voisinage sont embauchées comme cuisinières et bonnes afin que la famille et ses invités puissent profiter de leurs vacances. Même si le domaine est reconnu comme site historique depuis 1978, il demeure toujours une propriété privée. Les centaines de plaisanciers qui naviguent sur le lac ont une vue imprenable sur le magnifique site et son édifice, mais seuls quelques privilégiés peuvent visiter le « château » qui a conservé, encore aujourd’hui, son ameublement et ses décorations d’époque. Pour la petite histoire, en 1907, M. Brown a vendu son domaine à Edwin Liebfried, un homme d’affaires de New York. Au fil des ans, plusieurs riches Américains et Torontois en ont été les propriétaires. En 1953, Wallace Cox l’a acquis et l’a conservé pendant presque 50 ans. Cette transaction a été marquante, puisque depuis, les Témiscamiens l’appellent le Château Cox, terme quelque peu élogieux si l’on considère la vocation de villégiature estivale du domaine qui est aujourd’hui la propriété d’un couple témiscamien.

8 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018


SPÉCIAL FEMME

RÉFLEXIONS SUR LES « MOI AUSSI » LOUISA NICOL

Faits divers : Voisine de son bureau de travail, Ève livre son dessin au producteur d’un film d’aventures qui le lui avait commandé. Il la fait pirouetter au sol, croyant sans doute devoir la payer en nature, « Via Le Monde ». Ève, toujours, rend visite à un ami récemment nommé à l’Office de la langue française pour le féliciter. Cet ami d’université est l’auteur d’une thèse sur Claudel à la Sorbonne. Il a donc de quoi revendiquer une bonne réputation. Or, en pleine conversation, soudainement, il obéit à une pulsion du bas du corps et, en un élan, l’aplatit au tapis, implorant Ève : « Fais-moi ci, fais-moi ça! » Et elle de répondre : « Aie! Mais qu’est-ce qui te prend? » C’est fou ce que les violeurs aiment les tapis! Les violeurs aiment aussi courir dans les appartements, hein, Jacques? Autour de la table, des sofas, des… et des… jusqu’à la disgrâce et l’épuisement d’Ève, pourchassée et acculée au pied du mur… Certains hommes disent ne plus savoir comment séduire et ils ont peur. C’est bien la première fois qu’ils ont peur. Les Ève, nous avons souvent peur. Peur du mononcle cochon, d’un voisin de bureau, peut-être même du mari de la cousine. Chacun peut à tout moment se transformer en homme de Cro-Magnon.

Loi sur L’immatricuLation des armes à feu

LEXIQUE

faites immatricuLer vos armes à feu sans restriction

Voici un petit lexique, selon le Petit Robert (pour l’anecdote, Robert, c’était aussi le nom de mon chef de département des arts graphiques.) Gestes inappropriés : avances, insistance à répétition de gestes, de paroles non sollicitées, à l’intention de personnes visées.

La sécurité avant tout Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur l’immatriculation des armes à feu, le 29 janvier 2018, tous les propriétaires d’armes à feu sans restriction doivent faire immatriculer leurs armes auprès du Service d’immatriculation des armes à feu (SIAF) du Québec*.

PHOTO : DESMOND SIMON

Ainsi, depuis le 29 janvier 2018, les propriétaires d’armes à feu sans restriction disposent d’un an pour en demander l’immatriculation. Pour une arme acquise après cette date, la demande d’immatriculation doit se faire dès la prise de possession. Simple. Rapide. SanS fRaiS. Pour faire immatriculer vos armes à feu ou pour obtenir plus d’information, visitez le siaf.gouv.qc.ca. * Toutes les armes à feu sans restriction doivent être immatriculées auprès du SIAF, et ce, même si elles étaient déjà enregistrées dans l’ancien registre canadien des armes à feu. Aucun burinage requis.

Rapport de pouvoir : subir l’ascendant de son (ses) supérieur(s) par peur de perdre son emploi, peur de ne pas graduer, peur de diviser la famille. Harcèlement : insistance, répétition de gestes, lourdeur psychologique et manipulation ressentie par la personne visée. Viol : faveur sexuelle obtenue de force, par la menace, la manipulation et les contraintes physiques ou psychologiques. Droit de cuissage : droit attribué au seigneur d’un système féodal, à l’époque médiévale, de passer la première nuit de noces avec l’épouse du serf nouvellement marié et assujetti à ce seigneur (taxe sur les mariages serviles). Taxe payée en nature : encore de nos jours, certains patrons, certains entraîneurs ou personnes de pouvoir s’en prévalent indûment. Et maintenant… Essayez plutôt ceci : Soyez complices et légers; Parlez davantage, même si vous n’avez rien à vous faire pardonner; Posez-vous la question : est-ce que je sème la joie autour de moi? Soyez raffinés; Surtout, faites-nous rire!!! L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 9


SPÉCIAL FEMME

UNE GRANDE DAME DE VAL-D’OR LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DE GÉNÉALOGIE DE VAL-D’OR

Nombreux sont ceux qui ont connu Marcelle Sweet et se souviennent d’elle pour son apport important à la ville de Val-d’Or, principalement dans les sphères de l’éducation et de la culture. Enseignante, directrice d’école, commissaire (la première femme à être élue en AbitibiTémiscamingue en 1966), membre du Conseil supérieur de l’éducation, membre et présidente des Amis du Conservatoire, présidente de la Société d’art lyrique de l’Abitibi Témiscamingue, fondatrice du Val-d’Or-Bourlamaque Art Club, enseignante en anglais langue seconde au Réseau libre savoir (l’université du troisième âge en Abitibi-Témiscamingue) et animatrice à TVC-9 de Cablevision, Mme Sweet avait plus d’une corde à son arc.

APPEL DE

DOSSIER

2018

Description du projet

La deuxième édition de la Triennale en métiers d’art est une initiative du Centre d’art Rotary de La Sarre. Ce collectif sera à l’affiche du 21 juin au 2 septembre 2018 au Centre d’art Rotary et du 15 septembre au 28 octobre 2018 à l’Espace Pierre-Debain, la galerie en métiers d’art de la Ville de Gatineau. La Triennale en métiers d’art est une exposition qui fait connaître et apprécier les métiers d’art en attirant l’attention sur le travail des artistes professionnels de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais. Elle est aussi l’occasion de mettre en lumière les processus de création propres à cette discipline afin de permettre au public d’en apprécier toute la richesse. En plus de favoriser les échanges avec le public et de faire la promotion des métiers d’art, l’événement veut aussi permettre aux artistes de notre région d’élargir leur réseau professionnel. Les métiers d’art regroupent les 11 disciplines reconnues : le bois; la céramique; les cuirs, peaux et fourrures; les matériaux décoratifs; les matériaux organiques; les matériaux plastiques, ciments, béton, plâtre; les métaux; le papier; la pierre; les textiles et le verre. Les métiers d’art varient et la qualité du travail de ceux qui s’y illustrent saute aux yeux. Ce sont de merveilleux innovateurs qui méritent toute notre attention. Grâce à l’initiative de la Triennale, le Centre d’art Rotary leur ouvre une fenêtre particulière qui les met en lumière dans un contexte idéal et dans les règles de l’art.

Partenariat avec l’Espace Pierre-Debain, la galerie en métiers d’art de la Ville de Gatineau Cette deuxième édition est l’occasion d’ouvrir les perspectives de ce qui se fait dans ces régions par les artisans professionnels. En partenariat avec la région de l’Outaouais, l’Espace Pierre-Debain, la galerie en métiers d’art de la Ville de Gatineau, recevra l’exposition du 15 septembre au 28 octobre 2018.

Et c’est par le truchement de l’enseignement qu’elle contribue le plus à l’art. Marcelle Courtemanche arrive en Abitibi, plus précisément à Val-d’Or, en 1952 et débute sa carrière d’enseignante en 1954. Un extrait du roman My DP Story de Henry Walosik fait d’ailleurs référence à cette grande dame : Mes professeurs étaient Mlle Marcelle Sweet et Mlle Anne Kebe. Je n’ai pas eu de retard scolaire et m’entendais très bien avec mes camarades de classe. Mlle Sweet était très belle et je pense que je suis tombé amoureux d’elle en la voyant. Cette année-là, elle nous a enseigné une chanson dont le titre est Somewhere Over the Rainbow. (traduction libre) Ce témoignage fait foi de l’impact positif de Marcelle Sweet chez les élèves. Enseignante au primaire, elle permet aux enfants de découvrir le dessin, discipline essentielle selon elle, mais qui, à l’époque, n’est pas enseignée dans les écoles. Elle a également été directrice, entre autres, des écoles Marie-Immaculée et Saint-Joseph où elle termine sa carrière. Même à la retraite, l’enseignement la passionne toujours puisqu’elle donne des cours au Réseau libre savoir. Au début des années 1960, elle fonde le Val-d’Or-Bourlamaque Art Club. Ce club permet de suivre des cours avec des professeurs renommés qui viennent entre autres de Toronto et d’Ottawa. Avec le temps, le club s’ouvre au-delà de la communauté anglophone de la ville et les dames francophones se joignent au groupe. Ce groupe devient plus tard le Club des barbouilleurs dont Mme Sweet faisait aussi partie. Elle s’adonne à différentes techniques d’expression visuelle, dont le dessin, la peinture et l’aquarelle. Parallèlement, son engagement se porte vers le domaine musical. Elle enseigne la musique dans une école ouverte par M. Davignon en 1959, elle y est accompagnée par Cécile Tremblay et Jean-Paul Larue. En 1980, elle est la présidente d’un comité de soutien, Les Amis du Conservatoire, qui vient d’être fondé. Marcelle Sweet a aussi été présidente de la Société d’art lyrique de l’Abitibi-Témiscamingue et a pratiqué le chant comme mezzo-soprano. Mme Sweet a su éclairer les Valdoriens par ses diverses contributions, tant éducatives que culturelles. Son dynamisme et son ardent bénévolat lui ont valu des prix amplement mérités. Son action a contribué au rayonnement de ce qui lui tenait le plus à cœur, la culture. 10 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018

1.

Conditions de participation

2.

Critères de sélection

Vous pouvez présenter un maximum de 5 œuvres, et un maximum de 3 œuvres pourront être retenues pour l’exposition.

Artistes professionnels et semi-professionnels L’exposition est ouverte aux artistes professionnels en Le jury qui procédera à l’évaluation des métiers d’art ou qui tendent à le devenir. œuvres est composé d’artisans ayant L’artiste doit répondre à au moins trois des quatre critères obtenu une reconnaissance professuivants : sionnelle en métiers d’art et possédant une expertise à titre d’évaluateur au [ ] Il se déclare artiste professionnel. Conseil des métiers d’art du Québec. [ ] Il crée des œuvres pour son propre compte. [ ] Ses œuvres sont exposées, produites ou publiées, Le dossier de candidature doit représentées en public ou mises en marché par un être posté au plus tard le 30 mars diffuseur. 2018. [ ] Il a reçu de ses pairs des témoignages de reconnaissance comme professionnel, par une mention d’honneur, une À l’attention de Véronique Trudel Responsable des arts visuels récompense, un prix, une bourse, une nomination à un jury, la sélection à un salon ou tout autre moyen de même 6, 4 e avenue Est nature. La Sarre (Qc) J9Z 1J9

3.

• Qualité artistique et générale des œuvres • Maîtrise technique • Originalité des œuvres dans leur ensemble

Conditions d’admissibilité

Dates et lieux d’exposition

Du 21 juin au 2 septembre 2018 au Centre d’art Rotary

de La Sarre,

195, rue Principale.

Du 15 septembre au 28 octobre 2018

• L’artiste réside actuellement en Abitibi-Témiscamingue ou dans le secteur VVB (Villebois, Val-Paradis, Beaucanton). • Sa pratique en métiers d’art s’inscrit dans l’une des onze grandes familles: le bois | la céramique | les cuir, peaux et à l’Espace Pierre-Debain, fourrures | les matériaux décoratifs | les matériaux organiques | galerie en métiers d’art les matériaux plastiques, ciments, bétons, plâtre | les métaux | le de la Ville de Gatineau, papier | la pierre | les textiles | le verre. 120, rue Principale. • Les techniques de fabrication du produit doivent faire appel à l’une ou l’autre des techniques de métiers d’art et témoigner de la Pour toute question, maîtrise de ces techniques, qu’elles soient simples ou complexes. communiquez avec Véronique • Pour être reconnu comme produit de métiers d’art, le produit doit Trudel au 819-333-2282 poste 284 faire état de l’intervention de l’artiste ou de l’atelier dans la ou à vtrudel@ville.lasarre.qc.ca transformation de la matière, et la fabrication doit être sous le contrôle de l’artiste ou de l’atelier qui signe l’œuvre. Pour être considérée, toute demande d’admission doit • Le produit peut être réalisé pour répondre à l’une ou l’autre, ou à l’ensemble des plusieurs des fonctions suivantes : utilitaire, décorative ou d’expression. contenir documents requis. • L’œuvre doit être déjà réalisée et disponible (aucune maquette ou croquis ne sera accepté). Il doit s’agir d’une œuvre inédite et récente Pour informations et pour (qui n’a jamais été exposée dans un lieu de diffusion ou dans une boutique en Abitibi-Témiscamingue, incluant les boutiques en ligne). vous procurer le formulaire

L’ESPACE PIERRE-DEBAIN Galerie en métiers d'art

d’inscription,consultez: www.ville.lasarre.qc.ca dans l’onglet Triennale en métiers d’art 2018 | Appel de dossiers.


DE PANACHE ET DE LAINE

LE MÉRITE DES TRAVAILLANTS

GABRIEL DAVID HURTUBISE

Travaillez sans cesse, vous irez au ciel, s’il s’en trouve un. Parce que c’est bien, travailler. N’allez pas à l’encontre de cet impératif! La valeur de quelqu’un se mesure par son statut économique. Vaut mieux dire tout haut qu’on a tué son chien de sang-froid la veille que de chuchoter qu’on ne travaillera pas demain. Pas le temps d’être fatigué, malade ou d’avoir une vie de merde. La vertu, ça se mérite, ça se gagne. Parlons de mérite, ah! Un sujet fascinant (appelez-moi à peu près n’importe quand, ça me fera plaisir). Nous méritons tellement de choses, par chez nous, qu’on ne s’y retrouve plus. Le statut social lié à l’emploi, d’abord. Petit exercice, supposons que vous deviez fixer le salaire d’une profession donnée selon les trois critères suivants : l’utilité (la nécessité) de ce travail pour la société, la complexité des tâches à effectuer (soit l’expertise nécessaire à exécuter les tâches) et la productivité voulue (nombre de tâches par quarts de travail). Un menuisier productif peut poser le plancher d’un nouveau logis en quelques jours, avec une courte formation ou un peu d’expérience. Un éboueur efficace peut ramasser les ordures de plusieurs centaines de personnes en une journée, tâche essentielle à la salubrité et qui ne nécessite aucune formation. Une infirmière ou une médecin peuvent soigner un nombre limité de patients, mais effectuer plusieurs tâches aussi complexes qu’essentielles, pour la plupart, à la suite d’une longue formation. Qu’est-ce que l’essentiel? Se loger, vivre dans un environnement salubre, se faire soigner? Un travail de second plan nécessitant un haut degré d’expertise doit-il être payé plus cher qu’un travail essentiel? Qu’est-ce qui justifie le fait qu’une médecin spécialiste gagne huit fois le salaire d’une infirmière et quinze fois celui d’un éboueur? (Quand même, quinze fois!) Le métier de quelqu’un en fait-il nécessairement une personne de plus grande importance? Pardon, voilà une question de trop, Monsieur le juge.

SPÉCIAL FEMME

ALINE DESROCHERS : 68 ANS D’ENGAGEMENT GASTON A. LACROIX

Que serait notre société sans les personnes d’exception, telle qu’Aline Desrochers? Épouse, mère de famille et enseignante estimée, dès 1950, elle s’impliquait à l’amélioration du travail des institutrices en faisant partie du conseil de leur association. Puis, elle a été membre du conseil d’administration de la Société d’histoire d’Amos pendant de nombreuses années. Conjuguant ses responsabilités de proche aidante, elle s’investit encore, et depuis longtemps, dans les activités pastorales de la paroisse Sainte-Thérèse-d’Avila.

Qui décide, en premier lieu, de ce que chacun mérite? Un jour, nous serons peut-être tous des gens importants. Que le comptable du mérite se manifeste, nous l’attendons impatiemment.

22 FÉV - 2 AVRIL 2018

BÉCHARD & HUDON

Les plus méritants justifient leurs excès : un salaire quintuplé, une indemnité de départ, un voyage dans les tropiques. C’est parce que l’excellence et le travail acharné se paient, dit-on. Pourtant, travailler fort, c’est ce qu’on fait des générations d’agriculteurs, sans salaire. Certains travaillent plus fort que d’autres, vous dites? Beaucoup de gens pauvres travaillent à temps plein, partout dans le monde et ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Personne ici ne travaille autant d’heures qu’une Chinoise dans une usine suburbaine. Terrifiée, emprisonnée et certainement plus pauvre que nous, pourtant, elle bûche comme une dingue. Des filets anti-suicide sont installés sur les édifices pour empêcher qu’elles ne se lancent par les fenêtres. Elle mériterait bien une nuit de sommeil. La même usine, au Québec, serait remplie de gens méritant de bonnes conditions et un bon salaire. Bien relative, la notion de mérite. Pour le statut, nous travaillons comme des forcenés, cumulons des heures pour un titre, un poste. Le travail n’est plus un moyen, mais une fin en soi. Il faut le faire pour se définir, devenir quelqu’un. Le phénomène croissant du burn-out, devenu tristement commun et dangereusement banal, commence tout juste à nous inquiéter. Perte de sens, perte de poids, perte d’énergie. Il faut se rendre là pour s’arrêter, parce que le non-travail se mérite aussi relativement au travail accumulé. Une trêve, un genre de crédit pour les essouffler. Ce surplus de travail contextuel se guérit par une pause. Juste assez pour revenir en force, continuer toujours. Parfois, on s’évade avant. On s’évade de soi, de ce qu’on s’exige pour ne plus y penser. On veut un lit douillet, de l’alcool fort et une plage de sable blanc pour cesser de broyer du noir. La chose a des effets bénéfiques, ne serait-ce que pour s’éviter un craquement du coco. Collectivement, on remet rarement cette charge de travail en question. On n’en fera jamais assez.

ANNE THÉBERGE

22 FÉV - 30 AVRIL 2018

BOUTIQUE

LAURÉATE RÉGIONALE 2017 Présidente de la Popote roulante d’Amos depuis cinq ans, Mme Aline Desrochers a reçu le Prix Hommage Aînés des mains de la ministre Francine Charbonneau, à l’hôtel du Parlement à Québec. Dynamique, généreuse et engagée dans sa communauté, elle est un bel exemple de dévouement pour toute la population.

ARTISANAT AUTOCHTONE

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L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 11


Un héritage solide et un grand chantier de construction

Dans le cadre du cinquantième anniversaire du Cégep, nous vous présentons le cinquième texte d’une série de chroniques historiques sur cet établissement d’enseignement supérieur.

Par Yvon Lafond

Les débuts C’est principalement dans les locaux du défunt Collège classique de Rouyn que le Cégep amorce ses activités, en septembre 1967. Propriétés de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.), les locaux de l’époque comprennent trois pavillons : le Rhéaume, le pavillon dit « Le Centre », et le Massé. L’état douteux de ce pavillon lui mérite le surnom de « Le Poulailler », attribué par on ne sait quel ancien étudiant du clasique. Ce surnom s’impose aussi auprès des premières générations cégépiennes. Mgr Rhéaume, ancien évêque du diocèse de Timmins et fondateur du Collège, est plus chanceux : le pavillon qui porte son nom, inauguré en 1954, continue d’être au cœur du Cégep à Rouyn-Noranda. Il abrite aujourd’hui les bureaux administratifs, la Salle aux usages multiples (S.U.M.), la librairie, la cafétéria, etc. De son côté « le Centre » sera rebaptisé « pavillon Jacques-Roux » en hommage au premier directeur général du Cégep. Quelques départements d’enseignement occupent maintenant ce pavillon. Tout ce patrimoine bâti sera vendu au Cégep pour une somme dépassant les 1,6 million de dollars.

pavillon des Sciences sera cependant agrandi et tout récemment, les nouveaux locaux du CTRI viendront compléter le patrimoine bâti du campus de Rouyn-Noranda.

L’ère des grandes constructions Trois ans après son ouverture, le Cégep devient un vaste chantier. En cinq ans, il aura multiplié par six la valeur de ses biens et il aura plus que doublé la superficie de ses locaux. La résidence des étudiantes sera la première à bénéficier de cette vague de construction. Suivront immédiatement le pavillon d’Éducation physique, la Bibliothèque, le pavillon des Sciences et l’agrandissement de la résidence des étudiants. Le pavillon Massé – alias « le Poulailler » – est démantelé en 1973-74; à la fin de l’année suivante le campus de Rouyn-Noranda a déjà, dans ses grandes lignes, la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Le

Solidement construit, le pavillon Rhéaume de l’ancien Collège classique de Rouyn fut inauguré en 1954. Depuis cinquante ans, il constitue le cœur du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda. Retrouvailles : le samedi 9 juin 2018. Tous les détails ici : www.cegepat.qc.ca/retrouvailles

« Je me suis inscrit au Cégep en Musique et Sciences humaines, cette formation est offerte en collaboration avec le Conservatoire de musique de Val-d’Or. J’ai fait mes études en saxophone, mais avec les harmonies, je peux jouer de presque tous les instruments. Maintenant, j’oeuvre comme enseignant en musique. J’ai donc la chance de transmettre ma passion aux enfants! »

Crédit photo : Christian Leduc

David Stylenko, diplômé du Double DEC en Musique, enseignant à la Commission scolaire de l’Or-et-des-bois

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12 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018

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SPÉCIAL FEMME

LA DOUCEUR ET LES FORCES DE TANTE JEANNE DANIEL GAGNÉ

Les filles du Roy ne lui ressemblent pas; elle n’en a rien, ni la descendance, ni les habits, ni les manières. Elle prend le bateau avec ses yeux pétillants, sa peur de rien et des forces suffisantes pour construire une nation. Résistante aux tempêtes, courageuse comme une mère protégeant ses petits, les grands vents ont bien peu de prise sur sa vie. Des pleurs de temps en temps, pour libérer de l’adversité, des rires plus souvent pour amuser les enfants. Des orages de fierté pour tisser l’étoffe qui habille le pays, lui offre un drapeau, la protège du trop chaud, du trop froid, de l’ennui. Cette femme sait fendre le bois, récolter le jardin; elle connait les fleurs, sait moudre le grain. Elle sait cuire la perdrix et le lièvre, comme elle sait faire du bon pain. Elle inspire les hommes du voisinage, rend les voisins jaloux du voisin; elle fera de sa route un grand chemin.

1 ER MARS AU 8 AVRIL 2018

TECOCUAHUITL: L’AXE DU MONDE

Sachant que les loups ont peur d’elle, alors qu’elle cueille les fruits, elle chante pour ne pas s’égarer des siens, leur apprendre du coup des chants anciens et l’envie d’écrire leurs propres chansons, leurs propres refrains.

DINORAH CATZALCO

Chacun sait combien elle est battante, combien elle est forte ma tante. Tous ont compris que sans elle et ses sœurs, point d’histoire à suivre, point de suite au bonheur. Elle a dans son sac à main des outils pour séduire : un rouge à lèvres pour accompagner ses beaux yeux bleus, une paire de pinces, un tournevis, une brosse pour ses cheveux doux, il ne faut pas prendre de risque quand on conduit un bazou. Avec son bagage d’expériences sur plus de 85 années et un sens de l’humour à tout casser, ce n’est pas la mort qui va la faire trembler; il y a longtemps qu’elle la voit rôder. Avant de quitter ce monde, je vais vous livrer un secret, me dit-elle. « Notre force a marqué tellement d’hommes sur cette planète qu’ils ont cherché des moyens de nous impressionner : porter des chevaux, lancer des arbres, tirer des trains à bout de bras; rien à faire, il n’y a que nous pour donner la vie à un homme, l’aimer, le nourrir et l’instruire, jusqu’à ce qu’il comprenne bien que la douceur est encore la plus grande des forces, celle que nous portons pour eux, au fond de nos yeux. »

CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2282 NOUVELLES HEURES D’OUVERTURE LUNDI : FERMÉ MARDI ET MERCREDI : 9H À 12H 13H À 17H JEUDI ET VENDREDI : 12H À 20H SAMEDI ET DIMANCHE :10H À 15H ENTRÉE LIBRE RENSEIGNEMENTS SUR NOS ACTIVITÉS : WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA VILLE DE LA SARRE - CULTURE ET VIE COMMUNAUTAIRE

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L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 13


MÉDIAS ET SOCIÉTÉ

CINÉMA ET FÉMINISME

LOUIS-PAUL WILLIS

On pourrait – on voudrait – croire que la situation s’est améliorée depuis ces critiques des années 1970. Mais s’il y a amélioration, elle ne peut qu’être qualifiée d’anémique. Dans une étude statistique portant sur la production hollywoodienne de 2017, il appert que sur les 100 films les plus populaires de l’année, les femmes représentaient 8 % des réalisateurs, 10 % des scénaristes, 2 % des directeurs photo, 24 % des producteurs et 14 % des monteurs1. Et tout cela malgré le fait que 52 % des personnes ayant déboursé pour visionner ces films étaient des spectatrices. Une très sérieuse disparité persiste, et soulève ainsi un problème dans la représentation de la féminité et dans la représentation de la dynamique de pouvoir entre les genres.

Dans ma chronique précédente portant sur la culture du viol, je terminais mon texte en suggérant que les discours négationnistes tendent en fait à légitimer ce qui est dénoncé, c’est-à-dire dans ce cas que les arguments niant l’idée même de la culture du viol réussissent à en démontrer l’existence. En ce mois de mars, il semble pertinent d’explorer sous un même angle la Journée internationale des femmes. Tous les 8 mars, à travers les nouvelles signalant les progrès de la condition des femmes dans le monde ainsi que les pistes de réflexion pour améliorer leur situation, on retrouve le lot habituel de récriminations contre l’existence même d’une telle journée. Émanant souvent de tribunes particulièrement réactionnaires, ces critiques se fondent sur l’idée selon laquelle ici, au Québec comme au Canada, les femmes sont les égales de l’homme : elles ont le droit de vote, elles travaillent (ces critiques passent trop souvent sous silence les iniquités, à la fois salariales et sectorielles), elles ont les mêmes libertés; bref, selon ces critiques, non seulement la Journée internationale des femmes est-elle inutile, mais l’existence même du féminisme est d’une désuétude lamentable. Le problème avec ces critiques, c’est qu’elles font abstraction des modes de représentation servant à construire les modèles sociaux de la masculinité et de la féminité. À ce chapitre, la théorie féministe du cinéma peut faire en elle-même la démonstration non seulement de la pertinence du féminisme, mais de son importance comme vecteur de changement social.

À cet effet, j’ai récemment vu passer sur les médias socionumériques un mème sur la série de films 50 Shades qui se lisait comme suit : « 50 Shades of Grey est juste romantique, car le dude est un milliardaire. S’il vivait dans une roulotte, ça aurait été un film d’horreur avec un esti d’freak qui harcèle une pauvre fille naïve ». Cette réflexion met de l’avant un exemple de trouble dans la représentation des genres. Car dans le déplacement de récit imaginé par l’auteur de ce mème, il n’y a que le rôle de Christian Grey qui est modifié, allant de gentleman richissime à harceleur habitant une roulotte. Le rôle d’Anastasia, lui, demeure inchangé : elle est la pauvre fille naïve. Certes, cette saga est écrite par une femme, mais elle met de l’avant un récit profondément imprégné d’un rapport de pouvoir typiquement patriarcal et phallocentrique, où une jeune femme doit un apprentissage quelconque (dans ce cas-ci, son apprentissage sexuel) à un homme qui a tout d’une figure paternalisante. Il s’agit là d’un trope narratif omniprésent dans le cinéma populaire, et on est loin d’un discours émancipatoire!

En effet, si on compare les revendications du féminisme à celles des suffragettes à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, il pourrait être aisé de croire que l’équité est atteinte. En revanche, depuis la montée de la deuxième vague du féminisme dans la deuxième moitié du XXe siècle, il est clair que si certaines équités plus manifestes (droit de vote, droit à la propriété, etc.) semblent acquises dans plusieurs pays occidentaux, d’autres inégalités beaucoup plus insidieuses persistent. Parmi elles, l’inégalité dans la représentation médiatique demeure sans doute une des plus problématiques. Dès les années 1970, les critiques et théoriciennes du cinéma constatent que dans un contexte où les films sont largement produits et réalisés par des hommes, les représentations de la féminité sont généralement le produit d’une conception masculine de la féminité. Claire Johnston dira d’ailleurs à cet effet que « malgré l’importance énorme accordée à la femme en tant que spectacle dans le cinéma, la femme comme femme demeure largement absente ». Autrement dit, les représentations filmiques de la femme ont très peu à voir avec l’expérience réelle et concrète de la féminité. Cette réflexion se fonde sur l’idée indisputable selon laquelle le cinéma est un discours. Conséquemment, en tant que discours, le cinéma procède à des représentations et repose sur des systèmes de signification. Certes, la femme au cinéma est tout autant représentée que l’homme. Le problème réside dans l’absence flagrante de femmes au sein de la production filmique – et même, dans une perspective plus élargie, au sein de la production médiatique. Nous sommes entourés d’images de femmes et d’hommes, de garçons et de filles, et ces représentations confinent dans une perspective masculine les idéaux liés au fait d’être femme, homme, garçon ou fille.

Sur une autre note, il vaut la peine de mentionner qu’il existe un répertoire de films, réalisés par des femmes comme des hommes, qui tentent de remettre en question l’ordre des choses. Dans le corpus québécois, le tout récent film Tadoussac de Martin Laroche est issu d’une telle réflexion. Laroche dit d’ailleurs de son film que : « Encore une fois, je traite d’une problématique féminine, car je considère que l’évolution du statut des femmes dans nos sociétés est l’une des histoires les plus riches de notre passé récent. Malgré certains idiots clamant la fin du combat féministe, les stéréotypes continuent toujours d’influencer notre psyché sociale et nous sommes maintenant à un carrefour où les lois ont évolué, mais où les réflexes traditionnels demeurent. Humblement, avec Tadoussac, j’ai cherché à déconstruire certains de ces réflexes tout en illustrant la réalité de personnages qui s’y trouvent confrontés2. » Il faut saluer de telles réflexions filmiques, et espérer en voir de plus en plus.

1

womenandhollywood.com/resources/statistics/ et womenintvfilm.sdsu.edu/wp-content/uploads/2018/01/2017_Celluloid_Ceiling_Report.pdf

2

filmsquebec.com/films/tadoussac-martin-laroche/

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MA RÉGION, J’EN MANGE!

CRÈME BRÛLÉE AU COUREUR DES BOIS CHEF CAROLINE BÉRUBÉ – LA GOURMANDINE – AMOS

INGRÉDIENTS 430 ml (1 ¾ tasse) 4 60 ml (¼ tasse) 90 ml (6 c. à table) 45 ml (3 c. à table)

crème 35 % La vache à Maillotte jaunes d’œufs de la Ferme Paul Richard et Fils liqueur Coureur des bois à l’érable sucre à glacer sucre d’érable de l’Érablière Tem-Sucre

SPÉCIAL FEMME

LES COCRÉATIVES, DES PASSIONNÉES DU DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE PAULINE, VANESSA ET CAROLINE

Les CoCréatives sont des consultantes en innovation numérique issues de la première cohorte de maîtrise en création numérique de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Qui se cache derrière le trio des CoCréatives? Pauline Henry, une étudiante française, Vanessa Mahoney, propriétaire de Ma place de coworking, et Caroline Trudel, designer en création numérique au sein de CET création. Impliquées dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue et passionnées de culture, nous avons décidé d’orienter notre projet afin de servir la communauté culturelle locale.

MÉTHODE Dans une casserole, mélanger le lait et le Coureur des bois. Porter à ébullition pendant 3 minutes. Laisser refroidir à la température de la pièce (important). Retirer la couche formée sur le dessus à l’aide d’un tamis. Dans un cul-de-poule, battre ensemble les jaunes d’œufs et le sucre à glacer. Incorporer le mélange de crème tiède au mélange d’œufs. Verser dans 4 ramequins. Cuire au four au bain-marie à 150 °C (300 °F) pendant 1 h 5 ou jusqu’à ce que le mélange soir pris. Laisser refroidir pendant 2 heures. Au moment de servir, saupoudrer de sucre d’érable et faire caraméliser au brûleur ou au four à griller.

TRUCS ET ASTUCES On peut remplacer 180 ml (¾ de tasse) de crème par du lait 3,25 % pour une recette allégée.

À travers nos nombreux ateliers créatifs, dits workshops, nous aidons les organismes culturels à penser leurs projets numériques. Lors d’événements tels que l’UQATHON, un concours de création en 48 heures, les étudiants de l’UQAT se sont mélangés aux professionnels de la région. En octobre dernier, nous avons organisé la journée CultureNum08 en collaboration avec Québec Numérique. Les acteurs du milieu culturel ont pu s’y outiller et mieux comprendre les enjeux numériques grâce aux différents ateliers et conférences. Notre prochain événement aura lieu les 13 et 14 juin 2018 au Petit Théâtre du Vieux Noranda. Le Petit Théâtre s’est doté de la Station Scenic, un dispositif conçu par la Société des arts technologiques; qui permet de transmettre en direct des conférences et des concerts d’un bout à l’autre de la province. Lors de cet événement, la Station Scenic permettra de discuter numérique avec d’autres régions. Nous travaillons également à créer une communauté où les créateurs pourront consommer de l’actualité et trouver un point de rassemblement des friands du numérique. Sur Facebook, le groupe de discussion Le Numérique en Abitibi-Témiscamingue compte déjà quelque 300 membres, n’hésitez pas à vous joindre à nous! Restez à l’affût, car nous travaillons également sur l’organisation d’événements numériques à venir en 2018! Pour de plus amples renseignements, visitez Numeriqueat.net.

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SPÉCIAL FEMME

LA GARDIENNE... DE MÉTAL ISABELLE BROCHU

Vous savez comme moi que la curiosité nous fait souvent chemin de vie que nous n’avions pas prévu. Accepter de suivre notre curiosité laisse souvent place à de magnifiques discussions inattendues avec des gens qui nous permettent d’ouvrir une porte de leur intimité. Voilà donc comment j’ai fait la connaissance de Christel Bergeron, artiste soudeuse/forgeronne, installée dans la petite localité de Val-Paradis. Nous sommes mamans de garçons qui font du sport ensemble. Comme plusieurs autres parents, nos samedis matin s’accompagnent de café alors que nous sommes sagement assises sur la banquette du Centre Le Box pendant que les garçons se défoulent à l’entraînement en parcours (CrossFit). Nos conversations nous amènent à échanger sur ce qui nous allume dans la vie, nos parcours et expériences de vie. C’est d’ailleurs de cette façon que j’ai découvert sa passion. La photo d’une des œuvres que cette jeune maman au look un peu marginal a publiée sur Facebook, La Gardienne, a reçu plus de 4 000 mentions J’AIME et a été partagée à 10 000 reprises en un mois, notamment à Philadelphie, Miami, en Belgique, en France.

« Quand j’ai dessiné La Gardienne, j’avais terminé un contrat local pour les portes du cimetière de mon village. L’installation était terminée. Certains membres de ma famille, celle de mon conjoint, des amis ou des gens proches y sont enterrés. J’ai été inspirée par cette gardienne dans le but de protéger les miens, les nôtres », explique Christel Bergeron. Selon l’artiste, son œuvre La Gardienne agit un peu comme une protectrice avec sa main tendue. La main sur la hanche, elle exprime la retenue. Ce n’est pas une étreinte complète, c’est un signal de rester sur ses gardes, au même titre que « fais bien attention ». Christel Bergeron raconte qu’à ses débuts le désir d’ouvrir sa shop chez elle était un besoin. « J’avais envie de travailler pour les gens de chez nous. Ce qui a été le plus difficile, c’est que les gens de chez nous ont eu la même réaction qu’à l’école. À cause de mon look très féminin, je manquais de crédibilité. Les gens qui me connaissaient croyaient difficilement en la forge et la soudure artisanale ou artistique. On me demandait de l’architecture utile avec des contraintes de temps, de budget, de matières, de quantités. On me demandait des articles vus en ville ou des magazines, pour beaucoup moins cher. Je n’avais plus de sens artistique. Je me suis questionnée, “Est-ce que j’ai fait une grosse gaffe?” J’avais l’impression d’être dans un trou sans fond. » Avec les années, elle dit avoir pris confiance en elle. « J’ai modifié ma façon de faire, de travailler, de choisir mes contrats et je me permets une plus grande liberté dans l’expression de ce que je ressens ». Elle ajoute que la plupart du temps, la naissance d’un projet commence par un dessin et que l’idée peut surgir à tout moment, de jour comme de nuit. Parmi ses sujets favoris, on trouve la vie, la mort, ou encore les contrastent qu’on y retrouve. « Je suis une gothique heureuse. Tout ce qui est contraire, mystique, fait partie de la vie et en même temps ces sujets sont incompréhensibles. Mon inspiration vient de là et j’ajouterais qu’il s’agit aussi de l’expression de mon parcours de vie. « Les matériaux que j’utilise sont uniquement l’acier et le bois. J’aime l’acier, entre autres pour les résultats qu’il me procure. Pour moi, plus c’est gros, plus c’est beau. J’aime quand c’est lourd, plus grand moi. La Gardienne est construite uniquement en acier. Je fais aussi de la pyrogravure, il s’agit d’une gravure sur bois brûlé. « L’image du plus grand que nature, c’est ça qui me donne ma fierté, un sentiment d’accomplissement. J’aime ce que m’apporte le travail jours après jour, de ne jamais voir la fin de la tâche. Quand je travaille une pièce avec acharnement, dans les détails, plus je peaufine la réalisation, plus j’ai l’impression de donner une âme à ma réalisation. » Pour faire la publicité ou la promotion de ses œuvres, Christel Bergeron avoue qu’être en région éloignée fait un peu son affaire. « Je suis maladroite avec la promotion, je place la photo sur Facebook avec courte description sans plus. Je fais confiance au bouche-à-oreille. J’essaie de mettre de côté l’opinion des autres et d’assumer plutôt la fierté que je ressens lorsque mon œuvre est complète. Je souhaite être reconnue pour ma qualité, mes œuvres, mon originalité », dit-elle, ajoutant que son physique de fille très féminine a souvent nui à sa crédibilité dans la profession de soudeuse. Souhaitons à Christel que La Gardienne joue son rôle de protectrice et de guide pour elle. Comme plusieurs autres personnes, Christel ajoute que le changement lui fait peur. Ses dures expériences de jeunesse lui ont fait réaliser peut-être trop jeune que le bonheur ne tient à rien. Néanmoins, l’artiste de Val-Paradis mord dans la vie à belles dents et préfère conserver ses acquis. Elle préfère s’adapter au changement plutôt que de le provoquer.

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MALGRÉ LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE

SPÉCIAL FEMME

EST-CE QU’ERRENT LES ÉLUS? RODRIGUE TURGEON

Le 1er février 2018, Ici Radio-Canada Première Abitibi-Témiscamingue (RCAT) dévoilait qu’une compagnie australienne se dirigeait vers la mise en exploitation d’une mine de lithium à ciel ouvert. Pour la fin 2018. Sur le territoire de la municipalité de La Motte. À moins de 500 mètres de la tête du célèbre esker. L’orgueil de toute une région. L’esker Saint-Mathieu-Berry. Sources et origines Pour tout dire, le reportage de RCAT découle en grande partie de constats alarmants que j’ai découverts à l’occasion d’une brève recherche juridique portant sur le projet Authier de la compagnie minière Sayona. Ma prise de parole est motivée par la protection de la planète et des splendeurs qu’elle recèle, soientelles vivantes ou inanimées, contre toutes formes d’exploitation déraisonnables et contre toutes injustices injustifiables.

ARTISTE ÉCOFÉMINISTE ASSUMÉE VÉRONIQUE DOUCET

Il y a de cela 20 ans, UNE de mes professeures d’université en arts m’avait clairement dit : « Faire des œuvres féministes, c’est dépassé… » Aujourd’hui, je confirme qu’elle avait royalement tort. À l’époque, mon insécurité avait fait en sorte que j’avais orienté mes créations vers le militantisme environnemental. J’ai choisi maintenant de combiner les deux causes en réalisant des œuvres écoféministes. J’ai toujours vécu ma vie en pensant que tout était possible. Je ne voulais pas avoir de limite due à mon sexe : voyager seule à travers le monde, être débroussailleuse et même devenir contremaître sur le débroussaillage. Eh oui, je dirigeais une équipe de débroussailleurs et je conduisais la van de 15 passagers. Nous étions une minorité visible. On m’avait même répondu, lorsque j’avais magasiné mes pantalons paddés : « qu’en bas de la taille 30, tu ne travailles pas dans le bois… »

Éluder Qu’on se comprenne bien, rien ne permet d’avancer, à ce stade de la partie, que la compagnie Sayona, instigatrice du projet Authier, s’adonne à des activités illégales pour arriver à ses fins. Cela dit, ce n’est pas parce qu’un projet minier respecte la lettre de la loi qu’il est pour autant acceptable et encore moins éthique. En projetant d’extraire quotidiennement 1900 tonnes métriques de minerai, Sayona évite le seuil des 2000 tonnes qui entraînerait l’application de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement prévue dans la Loi sur la qualité de l’environnement. Parfaitement légal. Entendons-nous cependant sur un point : Sayona a délibérément choisi de cibler une extraction quotidienne de 1900 tonnes métrique. Au même titre qu’elle aurait pu prévoir une exploitation quotidienne de 1906, de 1842 ou de 2034 tonnes métriques. J’avance simplement qu’en ayant ciblé un volume de 1900 tonnes métriques par jour, Sayona n’ignorait certainement pas qu’elle pourrait éviter de se soumettre à ladite procédure. Au risque de me répéter, cette approche discutable n’a pourtant rien d’illégal et n’est pas sans précédent dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles, tous secteurs confondus. Élus Le réel malaise que j’entretiens à l’égard de la progression de ce projet réside dans la tolérance, l’insouciance ou l’aveuglement volontaire dont font montre les personnes qui nous représentent au sein des instances démocratiques chargées expressément de superviser ce type de dossiers.

Cependant, depuis que j’ai eu mes filles, je me rends compte qu’il reste encore du chemin à faire. Je m’insurge quand je vois les canons de beauté arborer un corps artificiel. J’ai préféré défendre la confiance en soi et l’acceptation de ce que nous sommes au naturel. Malheureusement, je peux difficilement rivaliser avec les Kim Kardashian de ce monde. Je m’insurge également lorsque j’entends dire : « Moi je ne suis pas féministe. » J’aimerais prendre cette tribune afin que vous compreniez la définition du mot féminisme dans le Larousse : « Mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits de la femme dans notre société. » Je comprends que nous ne sommes pas toutes des féministes actives. On peut cependant être féministes passives. Il n’est pas nécessaire d’être militante pour être en accord avec l’amélioration de la condition de la femme! Tout ça pour dire que nous sommes chanceuses d’avoir eu des Janette Bertrand pour débroussailler la trail. Mais l’important dans tout ce débat c’est que chaque femme doit avoir la possibilité de choisir. Choisir d’aller travailler et d’avoir un salaire égal à l’homme, choisir de rester à la maison avec ses enfants ou choisir de porter le voile par conviction et de ne pas être obligée de la faire à cause des lois dictées par les hommes!

Et les gens, eux ? Et la population de la MRC d’Abitibi, qui s’abreuve tous les jours à même l’esker menacé, qu’a-t-elle à dire sur ce projet? Voilà la véritable question qui mérite d’être posée aux membres concernés de la société, tant lamottoise, abitibienne que québécoise. Toute personne résidant parmi l’une ou l’un des dix territoires, communautés ou municipalités traversés par le réputé esker devrait prioritairement, mais non exclusivement, pouvoir se prononcer sur l’affaire. Élucubrations Chose certaine, on ne peut faire confiance aux démarches consultatives occultes entreprises par Sayona. Douze jours après la publication du premier reportage de RCAT sur le dossier, un deuxième nous apprenait que la compagnie minière australienne avait pour plan de rencontrer, dès le 8 mars 2018, au sein du village, des « acteurs qu’elle a ciblés, à huis clos ». Cette pratique courante dans l’industrie ne doit pas satisfaire l’intérêt de la MRC d’Abitibi à obtenir ses renseignements suivant le processus le plus éthique qui soit. Élucider Un processus de consultation dirigé de manière réellement indépendante et libre de toutes contraintes et de joutes d’influences exercées par la compagnie minière étrangère doit être mis en place avant qu’elle n’entame ses activités de lobbying à huis clos.

LA VIE EN BLANCHE ISABELLE LEBLANC

Ma grand-maman Blanche est arrivée par train au Témiscamingue en 1941, elle avait 20 ans. Elle allait rejoindre mon grand-père, arrivé deux mois plus tôt pour prendre possession de l’une des trois maisons qui existaient dans ce lieu que l’on appelait La Force. Et il lui en a fallu de la force et du courage pour entreprendre ce voyage, qui la menait bien loin de sa famille! Heureux soit le Témiscamingue d’avoir pu compter parmi ses habitants une femme aussi dynamique et engagée qu’elle. Sa cause depuis toujours : le bien-être des personnes âgées. Elle les a d’ailleurs bien défendues pendant 12 ans en tant que présidente de la Table de concertation des personnes âgées du Témiscamingue. Aujourd’hui âgée de 96 ans, toujours aussi vive d’esprit, je tiens à la remercier pour le modèle qu’elle représente pour moi. Je suis très fière de dire que je suis la petite-fille de Blanche Leblanc (née Lambert). L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 17


L’ENVERS DU DÉCOR

LE CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

MADELEINE PERRON

150, AVENUE DU LAC, ROUYNNORANDA (QUÉBEC) J9X 4N5 819 764-9511 INFO@CCAT.QC.CA CCAT.QC.CA

Quelques mots sur la directrice Madeleine Perron Elle a tour à tour travaillé pour la radio communautaire, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue, l’Écart et, depuis 15 ans, elle est à la direction du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT). Elle a donc toujours su concilier sa passion pour les arts et la culture et celle pour le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Qu’est-ce qu’on y retrouve en matière de services? - Représentation et défense du milieu des arts et de la culture auprès de différentes instances. - Soutien technique : calendrier, bottin, fil de presse et Boutique des arts sur Culturat.org. - Service de formation continue, soutien pour le perfectionnement individuel, soutien technique personnalisé pour les projets des artistes et des organismes (demande de subvention, démarche artistique, etc.) - Envoi du bulletin Mémo d’art - Coordination des tables disciplinaires régionales et de la remise des Prix d’excellence en arts et culture de l’Abitibi-Témiscamingue - Organisation de colloques sur des problématiques particulières du milieu culturel (tourisme, citoyenne culturelle des jeunes, numérique, etc.) - Rédaction de nombreux documents pour faire connaître différentes facettes du milieu culturel - Gestion de projet pour des organismes (Salon du livre, Comité histoire et patrimoine de la Ville de Rouyn-Noranda, ARBJ, etc.) Quels sont les plus grands défis rencontrés? Connaître les artistes, les organismes et les activités du milieu artistique et culturel de la région pour pouvoir les nommer, les représenter et les soutenir dans leur développement. Le bottin culturel, le calendrier, le fil de presse et la boutique en ligne que nous gérons sur culturat.org nous permettent d’obtenir une partie de cette information. Une réussite qui a fait la fierté de l’endroit? En 2000, avec le Conseil régional de développement de l’Abitibi-Témiscamingue (CRDAT), qui est ensuite devenu la Conférence régionale des élus (CRÉ) de l’AbitibiTémiscamingue qui est maintenant abolie, et grâce à l’ouverture du Conseil des arts et

DATE DE FONDATION : 1977

des lettres du Québec (CALQ), nous avons mis sur pied le Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce fonds avait pour but d’encourager les artistes qui avaient complètement déserté les programmes réguliers du CALQ à déposer dans un programme géré selon les mêmes principes que le CALQ (jury de pairs, excellence, etc.), mais avec une enveloppe dédiée à la région. Par la suite, ce modèle a été utilisé par le CALQ dans toutes les régions du Québec. Devenu le Programme de partenariat territorial de l’Abitibi-Témiscamingue, cet outil financier est toujours aussi structurant pour les artistes et les organismes de la région. Une anecdote, une histoire, la visite d’une personnalité, quelque chose que le public ignore peut-être? Lors de la visite à Rouyn-Noranda de Monique Simard, ancienne présidentedirectrice générale de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), l’espace initialement prévu pour la rencontre avec la dizaine d’intervenants culturels était trop bruyant et ne nous permettait pas d’échanger. Nous avons donc changé d’endroit et nous sommes allés au bar l’Union. Dans ce bar, sur des banquettes ultras confortables, nous avons pu discuter au milieu de la clientèle régulière et du personnel du bar, notamment une serveuse qui nous écoutait et s’immisçait dans la conversation… C’était surréaliste! Quelles sont les retombées régionales du CCAT? En plus de défendre et de positionner le milieu des arts et de la culture au cœur des préoccupations régionales et nationales, le CCAT a été l’organisme facilitateur pour la mise sur pied de CULTURAT, Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue, le Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue, mais aussi pour la publication du journal culturel régional L’Indice bohémien. Quelques mots sur l’équipe Une petite équipe de quatre personnes extrêmement professionnelles et dévouées. Chaque personne joue un rôle essentiel pour soutenir les artistes et les organismes du milieu culturel. Kathy St-Pierre les accueille et les dirige pour la mise à jour de leurs informations sur le site web. Émilie Canuel les soutient pour la réalisation de leur projet. Josée-Ann Bettey est à l’écoute de leurs besoins de formation pour améliorer leurs compétences. Enfin, souvent, Christine Brézina offre son soutien aux membres de l’équipe.

AMATEUR? PASSIONNÉ? PROFESSIONNEL? Écris pour L’Indice bohémien dès maintenant! MANIFESTE-TOI À REDACTION@INDICEBOHEMIEN.ORG

18 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018


Au Centre d’exposition d’Amos…

Jusqu’au 18 mars Samian ENFANT DE LA TERRE Photographie

Jusqu’au 25 mars

Clément de Gaulejac LES NAUFRAGEURS

Une production de VOX Centre de l’image contemporaine

Dès le 29 mars

Mathieu Gotti SE PRÉMUNIR CONTRE L’IRRATIONNEL Sculpture

PHOTO : CHRISTIAN LEDUC

GEOFFROY FRED FORTIN CO/NTRY TAKTIKA CARACOL SHE DEVILS MUDIE PONCTUATION LES VOLUBILES CHANCES SEBA ET HORG CHRISTIAN SEAN EMPIRE DE MU FRACTAL CYPHER GONE IN APRIL

pour voir autrement !

Dès le 29 mars

Frank Polson LES 7 GRANDS-PÈRES

Peinture

Dès le 29 mars

Carol Kruger LA LUMIÈRE CHEZ-NOUS Peinture

quartiersdhiver.com Centre d’exposition d’Amos

Grâce au soutient financier du

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

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CONTE

PÉPIN L’ÉCUREUIL DANIEL GAGNÉ

Né dans la laine, entouré de parents attentionnés, Pépin connaît un été superbe à sauter de branche en branche, criant sa joie de vivre, de la souche d’un vieil arbre tombé jusqu’au faîte d’un majestueux pin rouge. Il éprouve sa prodigieuse musculature, son équilibre hors norme doublé de sa gracieuse souplesse… quelques courtes bagarres pour garder sa place; quand on est territorial, faut le faire savoir. En Abitibi, la nature est aussi généreuse que les levers de soleil. En plus de ses caches de provisions, il y a celles des autres; l’abondance est une culture chez les écureuils. Le temps file, les arbres changent de couleur. Le froid lui rappelle soudainement combien elle est loin, cette magnifique femelle aux grands yeux plus brillants que la pleine lune. Elle qui le laissait dormir, le museau collé à ses joues chaudes et vibrantes. Elle qui porte probablement leur passé pour lui assurer un avenir. Elle qui laisse en souvenir une odeur tendre de sous bois et des noisettes oubliées dans ses cachettes. Pépin n’est pas le seul de cette famille à enfouir des souvenirs, des bonbons. « Je vais courir sur la neige qui tombe en flocons grands comme ma tête », se dit, un peu triste quand même, notre Roméo des bois. « Je vais dire merci à la vie pour ce qu’elle m’a donné. Je promets de ne pas pleurer sur ton souvenir ma douce Amande; ce que tu laisses de traces sur ma mémoire mérite avant tout que je sois heureux de t’avoir rencontrée, belle soie dansante. Je promets de chanter toutes tes chansons, de marcher souvent dans les mêmes sentiers aériens, de chercher dans le vent le parfum de ta voix, d’imiter tes bonds prodigieux quand tu souhaitais que je te suive… je le sais maintenant. À l’heure où les nuits font casser les clous de fer, je sens un immense besoin de me trouver un lieu où revoir, les yeux fermés, toutes les fractions de seconde vécues avec toi; un lieu où je pourrai m’isoler pour ne penser qu’à nous. J’aurais aimé te montrer ce livre écrit par une poète de France sur mon humble histoire; j’en suis tellement fier. Je voudrais que tu voies cette laine rose où je choisis de perpétuer ces moments de confort indescriptibles, parce que les mots me manquent, parce que les mots me mentent, parce qu’il n’y a que le doux pour bien parler de ta présence. J’improvise un nid en pensant à toi; j’y pratique une seconde ouverture, au cas où le hasard, guidé par la froidure, te donnerait l’envie de me retrouver dans cet iglou à deux trous, où l’hiver sera terriblement long, parce que tu n’y es pas. Je ne suis pas un architecte, ma cabane est sommaire, mais je te jure d’être tendre comme les jeunes pousses du printemps, si tu viens ronfler dans mes oreilles. Je vais te livrer toutes mes cachettes, t’offrir mes noix et ce que j’ai de meilleur en moi… toi ».

ENVIRONNEMENT

CONSERVATION DES MILIEUX HUMIDES ET DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL : L’HARMONIE EST-ELLE POSSIBLE? CLÉMENTINE CORNILLE, DIRECTRICE GÉNÉRALE

La Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, issue du projet de loi 132 adopté le 16 juin 2017, a beaucoup fait réagir les secteurs municipaux et économiques de la région. Il y a une réelle préoccupation entourant le principe de zéro perte nette des milieux humides qui soulève une certaine confrontation entre conservation de ces milieux et développements industriel, commercial et résidentiel. Le débat est lancé en attendant la réglementation à venir d’ici juin prochain. Les milieux humides occupent 24,1 % du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue (Pellerin S. et Poulin M., 2013), avec des variations plus ou moins importantes selon les MRC. Ces milieux, qui renvoient aux marais, marécages, tourbières et étangs, rendent des services écologiques essentiels pour notre qualité de vie et celle de notre environnement. Par exemple, les milieux humides abritent une riche biodiversité bien adaptée à cet environnement. Ils régulent le régime des eaux, notamment lors d’abondantes précipitations. Ces milieux jouent alors un rôle de tampon en emmagasinant l’eau, puis en la relâchant graduellement dans l’environnement, ce qui limite l’impact des crues saisonnières. Les milieux humides représentent également d’importants filtres pour améliorer la qualité de l’eau; service qui nous est bénéfique pour apprécier les loisirs de plein air, la pêche sportive, la baignade, voire pour notre consommation. La faune et la flore bénéficient également de ce service primordial. Certains de ces milieux captent même une importante quantité de carbone, permettant ainsi d’atténuer les effets des changements climatiques sur notre environnement. Sachant que la région accuse un important retard par rapport à la cible provinciale d’aires protégées (7,27 % du territoire régional était protégé au 31 mars 2017 par rapport à la cible de 17 % en 2020), il est possible de croire que les milieux humides et hydriques d’intérêt écologique pourraient contribuer à la consolidation du réseau régional d’aires protégées. Les services rendus par ces milieux étant essentiels pour assurer la qualité de notre environnement, alors pourquoi ne pas les reconnaitre et officialiser leur protection pour les générations futures? Le principe d’aucune perte nette est placé au cœur de la Loi. Ainsi, les entreprises qui mettent en œuvre des projets en milieux humides et hydriques ont désormais l’obligation de verser une compensation financière au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État pour restaurer des milieux existants ou en créer de nouveaux. Construire dans un milieu humide entraîne néanmoins des coûts supplémentaires puisqu’il est nécessaire de remblayer le milieu afin de stabiliser la surface au sol, et d’ajouter des pilotis, des pieux ou autres structures afin d’éviter que le bâtiment ne s’affaisse avec le temps. Une habitation construite dans un milieu humide va à l’encontre du concept d’habitation écologique (Écohabitation, 2016). En matière de planification du territoire, les MRC ont désormais un rôle de premier ordre à jouer puisqu’elles doivent élaborer des plans régionaux des milieux humides et hydriques. Ces plans visent un aménagement plus responsable du territoire en tenant compte de l’importance des milieux humides et hydriques. L’expertise de l’ensemble des acteurs environnementaux de la région pourra être mise à contribution afin d’harmoniser la planification territoriale avec la conservation de ces milieux. Les discussions doivent se poursuivre!

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20 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018


RÉGION INTELLIGENTE

SAINT-IGNACE-DE-L’UTOPIE

CONCOURS

MICHEL DESFOSSÉS

Confession : J’aime un village. Ce village, c’est Cloutier. Pour l’anecdote, le patronyme religieux est Saint-Ignace-de-Loyola de Cloutier.

GAGNEZ une paire de billetS ou un album DU GROUPE LA CHICANE!

TIRAGE LE 12 MARS

Écrivez-nous au coordination@indicebohemien.org ou au 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

J’y suis né. J’y suis tout le temps, du moins pour le temps qui m’appartient. Pourtant, Cloutier n’est plus un village, tout juste un secteur. Mais son cœur bat. Lors de notre dernier épisode (j’aime utiliser ce lien, ça me rappelle la série Batman, première génération), je vous avais promis de revenir sur l’antidote aux post-vérités et à la dystopie qui nous collent aux semelles. La dystopie est ce néologisme contraire de l’utopie (voir le numéro de février 2018 de L’Indice bohémien, p. 21).

Revoyez sur scène le groupe La Chicane pour sa tournée réunion 20 e anniversaire!

L’antidote à ce fléau consiste à reconstruire une utopie à l’échelle de chaque communauté. Un nouveau grand récit fondé sur la volonté citoyenne auquel les politiciens n’auront pas le choix de s’accorder sous peine d’être renvoyés par les électeurs. « Bon, bon, il déraille ». Je vous entends d’ici. Allez lire Aymeric Caron et Rutger Bregman. Vous pensez que je déconne à plein tube? But I am not the only one? [Suis-je le seul?] demandait John Lennon. Je vous cite cette seule phrase de Caron, en couverture de son ouvrage intitulé Utopia XXI : « Ceci n’est pas un livre. C’est un voyage au centre d’une terre nouvelle, ce sont des pas sur une route à inventer, c’est un rêve pour affronter la réalité. » Adaptée à nos petites communautés, l’utopie n’est pas une façon de rêver, mais plutôt une disposition mentale pour contrer les coups de boutoir que l’on assène à nos ruralités. Une façon de garder le cap vers le développement. Exemple : mon village s’est donné un plan de développement, il y a presque cinq ans. Résultats : nous sommes allés chercher un nouvel aréna pour remplacer celui que la Ville avait condamné. Une garderie aussi. Notre école est tristement restée parce que d’autres ont été fermées. Mais l’utopie a besoin d’être nourrie pour survivre. Chez nous, les bénévoles sont épuisés : loisirs, fabrique, bibliothèque, âge d’or, nommez-les. Après l’euphorie des victoires, le dur rappel à l’ordre : le bureau de poste ferme en catimini. Plus d’agent de développement rural. On en est à se battre pour avoir de l’éclairage public pour les nouvelles boîtes postales communautaires. Vous voyez le topo?

MUSIQUE

TALENTS RECHERCHÉS POUR LA VITRINE DU FRIMAT LA RÉDACTION

Le Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) est en quête de talents en émergence. Les auteurs-compositeurs-interprètes sont invités à participer au volet Vitrine de la relève du 14e FRIMAT qui se tiendra du 18 au 21 juillet. Les candidatures doivent être acheminées d’ici le 30 mars.

Mais le cœur bat. Nous amorçons une nouvelle démarche de développement à Cloutier avec nos organismes et nos 250 citoyens. Ça sera notre nouveau grand récit. Il se peut que l’on se casse la gueule. Mais permettez-moi, dans mes prochaines chroniques, de vous faire le compte-rendu de l’utopie cloutelloise que nous tenterons d’écrire dans la prochaine année. Au moins on sera dans la vérité, pas la post-vérité. Et le cœur bat. À suivre. Pour un contenu augmenté de cette chronique, avec la sélection musicale de Félix B. Desfossés, rendez-vous sur le site de L’Indice bohémien au indicebohemien.org

Les artistes recherchés doivent être âgés de 18 à 35 ans. Les performances peuvent se tenir en formule solo, duo ou groupe; en français, anglais et/ou langues autochtones. Les finalistes se seront en lice pour divers prix totalisant plus de 10 000 $.

CHERCHEURS DE PRIME Le FRIMAT lance un appel à tous afin de dénicher la perle rare. Toute personne peut ainsi soumettre le nom d’un artiste ou d’un groupe. Dans l’éventualité où une inscription suit cette nomination, les dénicheurs de talent pourraient obtenir un passeport gratuit pour le FRIMAT. Les candidatures doivent être acheminées à Mélissa Drainville à melissa@frimat.qc.ca. L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 21


HUMOUR

SÈXE ILLÉGAL À VAL-D’OR JÉRÔME ADAM

Le duo humoristique Sèxe Illégal était de passage à Val-d’Or le 5 février dernier, à la microbrasserie Le Prospecteur dans le cadre des lundis de l’humour. Tout porte à croire que sa présence au Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue l’été dernier a su charmer les Valdoriens puisque tous les billets ont trouvé preneurs quelques semaines avant le spectacle.

Fidèles à leurs habitudes, les finalistes du concours En route vers mon premier gala en 2011 ont servi au public un humour cru, cinglant et dénué de tabous. C’est ce qui fait d’ailleurs la grande originalité de leur style. Contrairement à d’autres qui évitent les tabous pour ne pas choquer, Sèxe Illégal les exploite à fond. Le duo est la preuve qu’il y a de l’humour à tirer de toute chose.

22 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018

Cependant, les personnages de scène, Tony Légal et Paul Sèxe, se considèrent non pas comme des humoristes, mais comme des musiciens. Ils utilisent principalement la chanson pour mettre à profit leur humour absurde. D’ailleurs, le duo en est aujourd’hui à son troisième album à saveur humoristique. Après 40 ans dans l’chant en 2012, Cover Your Ears en 2013, ils ont lancé Rock Danger en 2016. Leurs chansons, souvent de courte durée, exploitent une foule de sujets tabous tels la guerre, les handicaps, le nazisme, la drogue, etc., et sont amenées d’une façon si absurde et grotesque qu’on ne peut qu’en rire. Même que la simplicité avec laquelle ces sujets sont abordés nous fait comprendre le ridicule de certaines idéologies. Un autre élément très intéressant et original des membres de ce duo est leur attitude ainsi que leur présence scénique. Se prenant pour des légendes, ils se comportent avec l’arrogance et l’attitude hautaine de méga-stars. Leur aisance avec le public crée une ambiance fort agréable puisqu’elle nous permet d’entrer dans leur univers. Ce qui vient couronner le tout et, qui du même coup nous convainc qu’on a affaire à des personnages, est l’extravagance de leurs costumes. Pantalons rayés noir et blanc, chapeau de marin, bretelles vertes, foulard en guise de cravate, etc. Vraiment, ils mettent le paquet! Les trois albums de Sèxe Illégal sont disponibles sur iTunes et vous pouvez consulter le sexeillegal.com pour plus de détails.


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CALENDRIER CULTUREL MARS 2018 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Irène sur mars 28 février Théâtre du cuivre (RN) 1er mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or 2 mars Théâtre des Eskers (Amos) Londres, un tour du monde en ville Les grands explorateurs 12 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or 13 mars Théâtre des Eskers (Amos) 14 mars Théâtre du cuivre (RN) 15 mars Le Rift (Ville-Marie) 17 mars Ville de La Sarre

Sylvia Le 7 mars Théâtre du cuivre (RN)

Derik Séguin 10 mars Salle Dottori, Témiscamingue

Édouard Dufresne télévisionnaire Jusqu’au 1er mai Vieux-Palais (Amos)

Alejandra Ribera 12 mars Petit Théâtre du Vieux Noranda

Martin Perizzolo – Nous 21 mars Théâtre des Eskers (Amos) 22 mars Théâtre du cuivre (RN) 23 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or 24 mars Ville de La Sarre

Dinorah Catzalco Tecocuahuitl L’axe du monde 1er mars au 8 avril Centre d’art Rotary (La Sarre)

Concert Allegro 17 mars Église Christ-Roi (Amos) Cindy Bédard – Cœur sédentaire 20 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or 22 mars Théâtre des Eskers (Amos) 21 mars Ville de La Sarre 23 mars, Salle Dottori, Témiscamingue 24 mars Théâtre du cuivre (RN)

MUSIQUE

THÉÂTRE

Charles Trudel Quartet 1er mars Le Rift (Ville-Marie) 2 mars Théâtre du cuivre (RN)

La femme qui fuit Lecture spectacle 6 mars Agora des Arts (Rouyn-Noranda) 7 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or

NUIT[S] POLAIRE[S] Prise 2 avec Deuxluxes+Valaire 2 au 3BLEU mars : Pantone 306 U Service culturel de la Ville de Val-d’Or À Suivre 2 mars Théâtre Meglab (Malartic) Marie-Annick Lépine 2 mars Ville de La Sarre 3 mars Théâtre du cuivre (RN) 4 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or 5 mars Théâtre des Eskers (Amos) La Chicane 3 mars avec Rockin’chair en première partie Salle Lorraine (Lorrainville) 28 mars Théâtre du cuivre (RN) 29 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or Belles matinées Les bonnes habitudes de vie 13 mars Bibliothèque municipale d’Amos

Appelez-moi Stéphane Théâtre de la 423 Loutre GRIS : Pantone U 22 au 24 mars Le Rift (Ville-Marie) GRWM – Get ready with me Chien pas de médaille 27 au 29 mars Agora des Arts (Rouyn-Noranda) DANSE Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue 12 au 18 mars Théâtre Télébec (Val-d’Or) Quizz night 10 mars La P’tite bouteille, Amos HUMOUR Guy Nantel Nos droits et libertés 8 mars Le Rift (Ville-Marie) 9 mars Théâtre du cuivre (RN) 10 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or

JiCi Lauzon 27 mars Théâtre du cuivre (RN)

JEUNE PUBLIC RAP illustré 2 mars Centre d’exposition d’Amos

Maurice Bénard, rêveur opiniâtre Jusqu’au 30 mars Centre d’archives (Amos)

Bill Bestiole Les insectes sur scène 10 mars Théâtre du cuivre (RN) 11 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or 12 mars Le Rift (Ville-Marie)

Jaber Lutfi – Parade nuptiale Jusqu’au 11 mars Galerie du Rift (Ville-Marie)

Atelier Pâques en famille 25 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

Clément de Gaulejac Les naufrageurs Jusqu’au 25 mars Centre d’exposition d’Amos

LITTÉRATURE

EXPOSITIONS

Samian – Enfant de la terre Jusqu’au 18 mars Centre d’exposition d’Amos Claude Guérin et Bertrand Rougier Pignons sur glace Jusqu’au 11 mars Galerie du Rift (Ville-Marie) Au fil du temps Jusqu’au 9 mars Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Anne Théberge – Correspondance Jusqu’au 2 avril MA, musée d’art (RN) Béchard Hudon À un moment donné, dans un lieu précis Jusqu’au 2 avril MA, musée d’art (RN) Collectif ITWÉ et Jean-Ambroise Vesac Hurler/Howl Jusqu’au 29 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

Maurice Bélanger Club de lecture Livromagie 14 mars Bibliothèque municipale d’Amos Maurice Bélanger Heure du conte 17 et 27 mars Bibliothèque municipale d’Amos Danyelle Gonthier se livre à nous! 18 mars Bibliothèque municipale d’Amos Aliocha Haut-Parleur 16-30 24 mars Service culturel de la Ville de Val-d’Or Guitar Story 31 mars Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) DIVERS Secondaire en spectacle 14 mars Cité étudiante Polyno (La Sarre)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018 23


CONCOURS

LES SCHTROUMPFS

1 mars au 23 avril 2018 er

dans le cadre de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur

MODALITES DISPONIBLES A VOTRE BIBLIOTHEQUE

24 L’INDICE BOHÉMIEn MARS 2018


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