â LâANACHRONIQUE â
SâOCCUPER PHILIPPE MARQUIS
« Jamais Dieu ne fit Ă aucun peuple un aussi beau prĂ©sent dâargile. » â Mgr FĂ©lix-Antoine Savard, Lâabatis (1943)
Je nâai jamais admirĂ© lâentreprise de colonisation qui a menĂ© tant de familles Ă sâinstaller au TĂ©miscamingue ou en Abitibi. Les rĂ©cits que je retiens de cette Ă©poque riment avec courage, bien sĂ»r, mais aussi trop souvent avec grande misĂšre et amertume. Cette derniĂšre se pointe lorsque lâon jase dâoccupation du territoire, câest-Ă -dire au moment oĂč il est de moins en moins occupé⊠Lâamertume vient en dernier, aprĂšs sâĂȘtre sâinstallĂ© doucement, inexorablement, depuis au moins quarante ans. Elle a lâaspect de toutes ces terres dĂ©frichĂ©es laissĂ©es Ă lâabandon. Tous ces champs autrefois couverts de foin, de trĂšfle, dâorge, de blĂ© ou dâavoine maintenant envahis par les saules, les aulnes et les peupliers. Tous ces villages presque inoccupĂ©s. Toutes ces fiĂšres paroisses dĂ©laissĂ©es par les dĂ©taillants pĂ©troliers, les banniĂšres de dĂ©panneur, les commissions scolaires, le mouvement Desjardins et, en bout de rang, par bien des fidĂšles. Pourtant, un peu partout, jour aprĂšs jour, des miracles de dĂ©vouement font reculer ce qui paraĂźt inĂ©vitable. Les petites victoires sont nombreuses quoique peu couvertes par des mĂ©dias installĂ©s dans les grands centres. Que devient Ă prĂ©sent le trĂ©sor dont Savard parlait en 1943? Le potentiel du territoire de notre rĂ©gion, que ce soit pour la culture ou lâĂ©levage, demeure rĂ©el. LâhĂ©ritage des braves familles de colons qui se sont saignĂ©es pour ouvrir tous ces lots se trouve en dormance. Aujourdâhui, on parle dâune fabuleuse banque de terres agricoles, en grande majoritĂ© intouchĂ©e par lâagriculture industrielle. Elles ont donc un fort potentiel
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6 MAI 2021 LâINDICE BOHĂMIEN
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biologique Ă une Ă©poque oĂč on se soucie de plus en plus de ce quâil y a dans notre assiette. La valeur de ce territoire est si importante quâon rapporte rĂ©guliĂšrement des achats faits rangers⊠En cette Ă©poque oĂč lâon sâinquiĂšte pour lâavenir de la planĂšte. En ces temps oĂč notre nourriture vient de partout et trĂšs peu dâici. Avec tous ces aliments quâon nous sert sans quâon ait une idĂ©e de leur qualitĂ© ou mode de fabrication, il serait grand temps de nous nourrir chez nous! Parce que câest possible! Et de plus en plus de personnes produisent de quoi sâalimenter ici. Elles ont besoin de soutien, il faut dâabord acheter leur nourriture. Puis, idĂ©alement, tous les Ă©tablissements de santĂ© et dâĂ©ducation de la rĂ©gion devraient sâapprovisionner ici en aliments. Tout comme devraient le faire aussi les centres des congrĂšs et toutes les entreprises. Ensuite, de lâaide devrait ĂȘtre apportĂ©e en subventions ou prĂȘts pour aider Ă dĂ©marrer de nouvelles entreprises agricoles. Hydro-QuĂ©bec a posĂ© un geste dans ce sens en offrant des subventions permettant de chauffer les serres Ă moindre coĂ»t. Sâoccuper de ce fantastique jardin pour nous nourrir aiderait Ă renforcir une rĂ©gion dĂ©pendante de lâexploitation des ressources dites naturelles. Et quoi de plus naturel que manger?
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