â HISTOIRE â
LâABITIBI MINIĂRE OU LâĂMERGENCE DES VILLES CHAMPIGNONS GENEVIĂVE ROULEAU LAFRANCE, SOCIĂTĂ DâHISTOIRE ET DE GĂNĂALOGIE DE VAL-DâOR
personnes sont attirĂ©es par lâimmense potentiel de travail avec lâouverture de ces mines, et mĂȘme par lâespoir de devenir riches en trouvant leur propre filon dâor!
3e Avenue et 7e Rue, Val-dâOr, 1936.
Le territoire abitibien a Ă©tĂ© peuplĂ© principalement selon deux perspectives, soit la colonisation des terres par lâagriculture et le dĂ©veloppement minier. Ce dernier entraĂźne ce que lâon appelle les villes champignons, comme câest le cas de Val-dâOr. Ă partir des annĂ©es 1910, la dĂ©couverte progressive de diffĂ©rents filons exploitables et leur mise en production dans les annĂ©es 1930 favorisent la naissance de villes telles que Rouyn-Noranda, Cadillac, Malartic et Val-dâOr. Celles-ci suivent le tracĂ© de la faille de Cadillac, qui sâĂ©tend de Kirkland Lake en Ontario jusquâĂ Louvicourt. Elle doit son nom au canton oĂč elle a Ă©tĂ© observĂ©e pour la premiĂšre fois. Cette structure gĂ©ologique est riche en minĂ©raux mĂ©talliques tels que lâor, le cuivre, le zinc et lâargent, qui font de lâAbitibi un centre minier dâimportance au QuĂ©bec. De nombreuses
Ă Val-dâOr, la promotion immobiliĂšre se fait trĂšs rapidement et sans respect des normes dâurbanisme, comme çâa Ă©tĂ© le cas pour la ville de Bourlamaque, planifiĂ©e et construite par et pour une compagnie miniĂšre. AprĂšs les premiers shacks construits en bois rond, les commerces et autres hĂŽtels sont construits en clins de bois sur la rue principale (3e Avenue) et aux alentours. Ceux-ci ont des architectures plus Ă©laborĂ©es. On voit ainsi apparaĂźtre lâĂ©difice de style boomtown propre aux villes champignons. Le dĂ©veloppement rapide du bĂąti valdorien est en lien direct avec les dĂ©couvertes de nouvelles mines qui sont synonymes de travail pour plusieurs. Le type de bĂątiment boomtown offre de nombreux avantages, comme la maximisation de lâespace et les coĂ»ts de construction relativement faibles. Ayant un commerce au rez-de-chaussĂ©e (pour beaucoup de ceux-ci) et des logements Ă lâĂ©tage supĂ©rieur, lâinvestissement est rentabilisĂ© par les divers loyers. Cette bĂątisse a lâapparence dâun cube avec un toit plat (avec un lĂ©ger dĂ©nivellement pour lâĂ©coulement de lâeau) et une façade
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postiche comme on peut en voir dans les westerns hollywoodiens. Cette façade peut avoir diffĂ©rentes formes, dont celles de mĂ©daillons, de gradins ou de crĂ©neaux et elle cache le toit. Ce modĂšle dâarchitecture est en vogue dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle au QuĂ©bec. On peut encore apercevoir ces Ă©lĂ©ments architecturaux dans les villes miniĂšres de lâAbitibi. Lâoccupation du territoire abitibien « minier » sâest faite au fur et Ă mesure des dĂ©couvertes de gisements et de la mise en exploitation des mines. Ainsi, les premiers prospecteurs et mineurs Ă sâintĂ©resser au potentiel abitibien proviennent du Nord-Est ontarien et finissent par arriver Ă Val-dâOr dans les annĂ©es 1930 (en passant par Rouyn et Noranda). Parmi ces travailleurs, on retrouve de nombreux immigrants provenant de lâEurope qui suivent le mouvement du dĂ©veloppement minier pour le travail. Plusieurs Canadiens français sont aussi attirĂ©s par lâeffervescence de ces nouvelles villes miniĂšres et viennent tenter lâaventure abitibienne. MalgrĂ© lâaspect cosmopolite des villes miniĂšres Ă leurs dĂ©buts, la majoritĂ© de la population est bien francophone et provient des diffĂ©rentes rĂ©gions quĂ©bĂ©coises. La crĂ©ation de villes miniĂšres ou villes champignons a Ă©tĂ© un des moteurs populationnels de la rĂ©gion Ă ses origines.
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8 MAI 2021 LâINDICE BOHĂMIEN