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L’ANACHRONIQUE
– L’ANACHRONIQUE –
ENSEIGNER À DISTANCE…
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PHILIPPE MARQUIS, ENSEIGNANT EN MODE PANDÉMIE il se doit ceux et celles qui feront notre avenir.
C’est à la mode de vanter les bienfaits du téléenseignement. À en croire certains, un jour ou l’autre, tout le travail de pédagogue s’effectuera à distance! Bien avant la crise de la COVID-19, chaque cégep et chaque université engageait des spécialistes à cette mission : augmenter l’offre de formation à distance. Dans une région aussi étendue que la nôtre, pouvoir étudier de chez soi a beaucoup d’avantages. Voilà pourquoi, depuis quelques années, on s’efforce de créer de plus en plus de cours en ligne.
Le 13 mars dernier a catapulté le rêve du téléenseignement dans la réalité. Or, une de concentration… Être face à soi-même sans les autres est une part de défis des élèves.
enseignante, bien formée et équipée, qui donne un cours à distance à une personne ayant choisi ce moyen d’étudier est une chose. Faire tomber presque tout l’enseignement postsecondaire en mode virtuel en est une autre.
L’enseignante ou l’enseignant, à ce niveau, est spécialisé dans un domaine, le français par exemple, et apprend sur le tas l’art de transmettre ses connaissances. Parfois, des équipes soutiennent l’apprentissage du métier. Intéresser les élèves, leur communiquer un savoir, cela s’apprend. Toutefois, les captiver virtuellement est une tout autre affaire. Ce qui me frappe, lorsque j’échange avec mes collègues, ce sont leurs premières impressions : ça ne tourne pas rond. L’expression en présentiel, pour elles et eux, dissimule le fait que nous sommes loin de la normalité et que l’enseignement virtuel n’est pas, présentement, le Je connais une enseignante de français qui donne des cours, à distance, à des élèves de première année de cégep. Ces jeunes n’ont pas été en classe depuis mars dernier. Le contact est, pour mon amie, très difficile à réaliser. Elle déploie des efforts considérables afin de s’adapter. Maîtriser de nouveaux logiciels, s’assurer d’avoir un bureau à la maison, être loin des collègues, ne pas être en mesure de détecter le non-verbal et s’efforcer de faire une bonne performance sur ZOOM font partie de ses défis. Dans ce contexte, beaucoup de mes collègues angoissent, tout comme moi, à l’idée de ne pas arriver à soutenir comme
Être loin de ses semblables, devoir passer des heures devant son écran, ne pas voir accès aux professeurs comme il se devrait, s’adapter à différentes plateformes, passer du cégep à son ordinateur entre deux cours, en quelques minutes, avoir des bogues, des problèmes boute du boute si tant il le devient un jour.
Cette pandémie se combat ensemble, chacun de notre côté. Tout le personnel des établissements d’enseignement supérieur de la région fait son possible dans les circonstances actuelles, tout comme les élèves que l’on s’efforce d’empêcher de décrocher. Cela n’a rien de virtuel…
Vivement le retour au passé et ses réconfortantes présences humaines en réalité réelle.
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– ARTS VISUELS –
TRIPLE CIRCUIT ARTISTIQUE AU RIFT DE VILLE-MARIE
GABRIELLE DEMERS à la pandémie), Hugo veut aussi offrir un nouveau regard sur l’humain. Ainsi, il utilise la mise
Cet automne, le Rift de Ville-Marie présentera une exposition triple du 25 septembre au 15 novembre. D’abord destiné à doter le Témiscamingue d’un lieu d’exposition et de diffusion culturelle, le Rift jouit aujourd’hui d’une réputation qui le propulse comme lieu d’exposition remarquable. « Être exposée au Rift, c’est un privilège! » explique Maria Tremblay, l’une des artistes à l’honneur.
Ils sont trois à offrir leur univers créatif, et chacun vient de la région ou s’y est établi. Les visiteurs auront la chance de côtoyer de nouvelles expositions montées pour le Rift. Les artistes, reconnus par le milieu et par le public, travaillent des matières et des sujets le spectateur pourra alors pomper, avec des pédales placées au sol, pour manipuler est inévitable, et l’humanité un peu croche présente dans ces œuvres nous coupera
différents et leur réunion offrira un amalgame stimulant aux spectateurs qui visiteront le Centre d’exposition.
GABRIELLE DESROSIERS, A MAP SHOWING THE COURSE OF THE TRUELOVE RIVER
Malgré la pandémie, Gabrielle Desrosiers a eu la chance de se faire proposer, cet été, une exposition à Matane, puis au Rift. A Map Showing the Course of the TrueLove River a été créée à L’Écart, à Rouyn-Noranda, plus tôt cette année. Ce mouvement rend hommage à la démarche de l’artiste, car Gabrielle allie performance, scénographie et arts visuels. Elle une douceur, dans un confort du quotidien. Ses personnages, souvent élancés et colorés, se de l’espoir offrent des tableaux aux couleurs vives, pour conjurer le sort de la pandémie
crée des installations où le public se promène dans un environnement à la fois personnel et mythologique, composé de photographies, de dessins, de sculptures en papier mâché, de constructions. Cet aspect de la rencontre façonne son travail, et c’est avec un grand bonheur qu’elle s’élance à la rencontre du public du Témiscamingue et de toute l’Abitibi. Elle s’inspire de la territorialité et vit un véritable coup de cœur pour celle du Témiscamingue.
HUGO GAUDET-DION, PANIQUE GÉNÉRALE
Hugo Gaudet-Dion n’en est pas à sa première exposition dans la région. Heureux d’avoir créé cette exposition pour le Rift, il y présentera son travail récent tout en profitant d’un retour aux sources. Originaire de l’Abitibi-Témiscamingue et établi à Gatineau, il a encore un vif sentiment d’appartenance Son sujet : l’humain, ses comportements, ses interactions, ses côtés les plus sombres. Comment recevoir le sombre de l’autre? Pour y arriver, l’artiste nous convie à des scènes éclatées desquelles émane une panique. Il illustre l’altération de la figure humaine en état de crise par un travail coloré, un brin sketchy, embrassant la caricature et l’exagération. Si le but est de provoquer le regardeur en lui présentant des personnages fictifs en panique (lien inévitable en scène du portrait classique, mais dans un rendu explosif. Le côté très organique de ses personnages amplifie les expressions et les émotions.
L’artiste travaille aussi la musique, et la mouture originale de l’exposition devait contenir musique et casques d’écoute. Il aura fallu adapter certains mécanismes : des objets de l’exposition et en dévoiler d’autres aspects. Le lien à la respiration le souffle, assurément.
MARIA TREMBLAY, LES COULEURS DE L’ESPOIR
C’est une première exposition solo que présentera Maria Tremblay dans la vitrine du Rift. Cette artiste autodidacte a délaissé le métier d’infirmière pour se consacrer à son art depuis plus de dix ans. Si elle a eu la générosité de retourner au front ces derniers mois, elle demeure fébrile à l’idée de cette exposition, et avec raison : son travail est attendu par le public de l’Abitibi-Témiscamingue. Ses tableaux offrent une certaine sobriété étalée dans posent pour un moment de fragilité passagère, de luminosité apaisante. Cela dit, Les couleurs envers la région.
et tirer les spectateurs vers l’avant, tout comme ses personnages qui avancent, en groupe fort et uni.

JONATHAN LORANGE MARIA TREMBLAY

