FÉVRIER 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 05

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Février 2015 /// VOL 6 - NO 5

Jacqueline Plante lègue sa collection à l’UQAT

L’œuvre d’une vie en héritage

Touche pas à ma région!

p.19

Quartiers d’hiver du FME p.13

Skier avec les Pieds fartés

p.20

Festival des langues sales

p.21

Relance pour le Rift

p.6

Exposition de Diane Lemieux

p.6


Éditorial

// EN COUVERTURE

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................

Ce qu’on a dans le ventre // Ariane Ouellet

PHOTO : Dominic Leclerc Jacqueline Plante n’est pas une femme ordinaire. Le geste qu’elle a posé à l’automne dernier en témoigne. Ce qu’elle lègue à l’UQAT, c’est bien plus que 2500 œuvres d’art, c’est l’œuvre de sa vie, qui a été de soutenir les artistes de l’AbitibiTémiscamingue et du Québec. C’est aussi de permettre à la grande communauté étudiante de vivre désormais dans l’art au quotidien. Dominic Leclerc a relevé avec toute l’intelligence qu’on lui connait le défi de capter sur image toute la passion de Jacqueline Plante, son esprit, sa vision. Un petit bijou de documentaire a d’ailleurs été réalisé par lui, on vous le recommande : https://www.youtube.com/ watch?v=8oQq62V6iec

Arts visuels Calendrier Événement Histoire et patrimoine Littérature Média Musique Société

3-7 23 21 10 8-9 12 13-19 19

Chroniques Portrait d’artistes 3 Bédé 7 Histoire et patrimoine 11 Humeur 7 Impro 15 Livres de Roxanne 8 Ma région j’en mange 22 Plein air 20 Poste d’écoute 22

Le bonheur tient à bien des choses : l’estime de soi, le succès professionnel, l’accomplissement personnel ou l’amour. Mais on pense souvent à tort que le bonheur est quelque chose de personnel, ce qui est loin d’être le cas. Ce n’est pas la première fois que j’en parle : le bonheur vient principalement du sentiment de faire partie d’une communauté. Avoir l’impression d’avoir sa place dans le monde, de participer au mouvement d’une collectivité est ce qui donne un sens à ce que nous sommes. L’Abitibi-Témiscamingue a dans son ADN un sens profond de la communauté. Les Anishnabeg l’avaient compris il y a au moins 8000 ans. Seul dans le froid, on ne survit pas. Les colons des plans Gordon et Vautrin l’ont ensuite appris à leurs dépens. Sans voisins pour bâtir maisons et ouvrir chemins, point de salut en terre boréale. Il n’aura fallu que 20 ans au gouvernement de l’époque pour abandonner la région à son sort, délaissant le mouvement de colonisation du Nord pour l’effort de guerre. On a fait quoi pendant ce temps? On a mis en place le système D. On s’est fédérés. On a fondé des coopératives dans les villages et dans les forêts. On s’est organisés. Comme des insulaires ou des naufragés, on a mis en place les bases d’une société qui voulait se définir par elle-même et faire les choses à sa manière. Pas le choix. Il y a eu des curés Pelletier, des Yollande Desharnais et des Réal Caouette. Des Fernand Bellehumeur et des Marcel Mainville. Des Guy Lemire, qui ont mis les deux mains à la pâte, qui ont nommé ce que nous devions devenir collectivement. Ils nous ont tricotés, une maille à la fois, dans un esprit farouche d’occupation du territoire. Notre université n’a pas le nom d’une ville, elle est celle de l’Abitibi-Témiscamingue, parce que l’éducation doit être accessible à tous, partout. C’est comme ça qu’on augmente notre taux de diplomation chez nous en région. Ça a été un choix de société, un choix qui nous définit dans ce qu’on a de plus fort, une vision collective du développement. La centralisation des pouvoirs que le gouvernement actuel tente de mettre en place risque fort d’affaiblir ce tissu social en rapatriant à Québec la plupart des décisions qui nous concernent, sans nous consulter, sans tenir compte des particularités régionales, sans tenir compte de notre expertise dans

tous les domaines, ni du travail accompli par les générations d’avant. Pourtant, l’AbitibiTémiscamingue a su développer un capital humain qui n’a pas son égal. Personne n’est mieux placé que nous-mêmes pour savoir ce qui est bon pour nous. Difficile de gober un plan d’austérité qui ne propose aucune vision de société, qu’on nous fait avaler de force à coup de discours calculés à la virgule près. Lorsqu’un gouvernement abolit les structures politiques et organisationnelles qui ont une portée régionale, notamment la Conférence régionale des élus de l’AbitibiTémiscamingue, on affaiblit cet esprit de groupe qui a fait la force de la région. C’est vrai, tout n’est pas rose dans l’album de famille. L’histoire régionale est bien sûr faite de nuances… Les Huskies et les Foreurs entretiendront toujours, je l’espère, une saine rivalité! Toutefois, sans ces structures régionales élargies au-dessus des organismes de gestion ou de développement municipaux, c’est comme si nous marchions sous les flèches sans bouclier. Le développement de notre région subira la loi du chacun pour soi. Les MRC se battront les unes contre les autres pour obtenir l’une un musée, l’autre du matériel médical, sans vision globale et équitable du partage du territoire. Une compétition plutôt qu’une collaboration, qui ne profiterait à personne, au final. J’ai la conviction que la région a tout ce qu’il faut dans le ventre pour se tenir debout devant ce que je considère comme un démantèlement à peine déguisé. Le temps de la colonisation et de la vampirisation des ressources est terminé. L’attitude paternaliste et débilitante du gouvernement actuel est une insulte aux régions du Québec et aux gens qui y ont investi leur vie. L’austérité n’est pas une raison pour ne tenir compte de l’opinion de personne ni pour pointer du doigt tous ceux qui osent tenir un discours qui sort de la logique capitaliste qu’on érige maintenant en religion. Pour illustrer la chose, une phrase qui revient souvent et mérite à mon avis qu’on s’y attarde : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. » Une coalition de plusieurs régions rurales s’organise actuellement pour se faire entendre : Touche pas à mes régions! À chacun de nous maintenant d’ajouter son poids dans la balance. Le 29 janvier prochain, l’Abitibi-Témiscamingue se mobilise. Soyez des nôtres! \\

// DATES À RETENIR IMPORTANTES

Journalistes-collaborateurs Fednel Alexandre, Roxanne Archambault, Astrid Barrette Tessier, Rym Bellouti, Jenny Corriveau, Lise Deschaînes, Félix B. Desfossés Claudia Fortin, Frédérik Fournier, Marc-Antoine Jetté, Maryse Labonté, Louise Lavictoire, Réjean Lavoie, Dominic Leclerc, Olivier Lessard, France Lemire, Margot Lemire, Jessica Lesage, Émilise Lessard-Therrien, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Kim Morin Perron, Christiane Pichette, Cathy Pomerleau, Yves Prévost et Dominic Ruel. ................................................................. COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest), Sylvie Tremblay (Abitibi) ................................................................. correcteurs Francesca Benedict, Dyane Chevalier, Suzanne Dugré, Josée Larivière, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon, Yves Prévost, Chantale Roy, Josée Villeneuve. ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ................................................................. Typographie Fonte Harfang : André Simard, DGA .................................................................. Graphisme Lucie Baillargeon, DGA graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Josée Béliveau, Guillaume Beaulieu, Marie-José Denis, Geneviève Gariépy, Gaétan Petit et Martin Villemure ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ................................................................. ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Mars 2015 Avril Mai Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles

8 janvier 2015

12 février 2015

Date limite pour réserver votre espace publicitaire

30 janvier 2015

6 mars 2015

8 avril 2015

Date de sortie

24 février 2015

31 mars 2015

28 avril 2015

2 L’INDICE BOHÉMIEn // Février 2015

12 mars 2015


Artiste à la une Jacqueline Plante lègue sa collection à la Fondation de l’UQAT

Faire don de l’œuvre d’une vie // Ariane Ouellet

Jacqueline Plante est une femme hors de l’ordinaire. Son histoire d’amour avec l’Abitibi-Témiscamingue remonte au début des années 60. Elle est alors religieuse au sein des Sœurs de l’Assomption, qui l’envoient à Amos pour y enseigner au pensionnat. Les sœurs ont un studio privé où elles pratiquent les arts visuels. Jacqueline y côtoie des artistes comme Sr Gertrude Crête et Sr Monique Mercier. Vers la fin des années 60, elle se retrouve à la Polyno de La Sarre pour y enseigner les arts plastiques. Au début des années 70, son chemin la ramène plus au sud de la province car Jacqueline a choisi d’entrer à l’École des Beaux-arts de Québec pour y parfaire sa formation d’artiste. Peu de temps après, le Cégep de Rouyn-Noranda recrute des professeurs d’arts plastiques; c’est donc l’occasion idéale pour revenir dans sa terre d’accueil. Elle y fait la connaissance de Louis Brien, avec qui elle fondera quelques années plus tard l’atelier de gravure les Mille Feuilles, dont elle a enrichi généreusement la collection d’une prolifique production personnelle. Ce n’est qu’au moment de la retraite que Jacqueline quitte la région pour se rapprocher des siens. Elle ouvre une galerie d’art à Sherbrooke et participe à de nombreuses expositions, tout en soutenant de façon concrète les jeunes artistes qui croisent son chemin. « C’est une maniaque d’art, presque une acheteuse compulsive d’œuvres! » raconte son amie de longue date Jeannine Provost. « Jacqueline est une femme très généreuse et positive. Elle est l’abondance même, tant dans la création que dans la générosité. »

Ariane Ouellet

Sa générosité n’a d’égal que son amour de l’art. Artiste, enseignante et collectionneuse, Jacqueline Plante a consacré sa vie à soutenir les artistes québécois, réunissant peu à peu ce qui est devenu l’œuvre de sa vie, une collection de près de 2500 œuvres d’art. Désireuse d’assurer la pérennité de cet ensemble, Jacqueline Plante a choisi de faire don de sa collection à la Fondation de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Le dévoilement a eu lieu le 26 novembre dernier dans une salle comble et très émue.

Le fruit de son amour pour l’art s’est transformé peu à peu en véritable collection. Arrivée à un moment de son parcours où elle doit composer avec une maladie grave, Jacqueline se préoccupe du sort des œuvres dont elle a la responsabilité. De connivence avec son ami Richard Pednault, directeur et conservateur au Musée Laurier, ils contactent alors Simon Gaivin à la Fondation de l’UQAT pour tâter le terrain, au mois d’août 2014. « Au départ, on se demandait si c’était une farce », avoue M. Gaivin, tellement l’offre était difficile à croire. « On ne savait pas non plus la valeur de la collection ni ce qu’elle contenait en détails, on a donc décidé, la rectrice Johanne Jean et moi, d’aller rencontrer Jacqueline Plante directement et voir les œuvres. On voulait connaître les objectifs de Mme Plante et ses attentes. Le coup de cœur a été total! » Tout s’est ensuite passé très vite. « Il nous a fallu réfléchir et nous questionner, pas sur notre intérêt à recevoir la collection mais plutôt sur notre capacité à le faire correctement », explique Simon Gaivin. « Ça prend tout de même une expertise pour gérer une collection et la mettre en valeur. On a alors approché Rock Lamothe, un de nos professeurs, qui a accepté le mandat. » C’est ainsi qu’a démarré l’aventure incroyable. Une équipe s’est alors attelée à l’ouvrage pour emballer et transporter la collection, qui contient des peintures, des gravures mais aussi son lot de sculptures et d’objets tridimensionnels, ce qui n’est pas pour faciliter le déménagement et l’entreposage de la collection! Comme le souhaitait Jacqueline Plante, l’UQAT a pris une orientation démocratique en exposant les œuvres directement dans les salles de classe et les lieux ouverts au public. « Chaque salle a une thématique particulière en fonction de différents mouvements artistiques », explique Rock Lamothe, responsable de la mise en exposition des œuvres de la collection. « C’est un beau cadeau à la communauté, mais c’est aussi très exigeant à recevoir! » On a déballé, évalué, trié, regroupé, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour documenter les œuvres. « Ce qui est extraordinaire, c’est que le public n’a pas d’efforts à faire pour aller à la rencontre de l’art. Ça transforme vraiment les salles de cours! » raconte M. Lamothe. Dès que possible, tous les campus de la région recevront leur part d’œuvres d’art à exposer. Pour Rock Lamothe, avoir une collection est un plus dans la mission éducative. « L’Université a besoin de couleurs pour se définir. Avec le don de Jacqueline Plante, on sent plus que jamais la présence de l’art dans l’institution. » De son côté, Simon Gaivin affirme : « Du jour au lendemain, grâce à la générosité immense de Jacqueline Plante, on devient l’Université du Québec avec la plus grande collection d’art. Son geste est exceptionnel et c’est une grande fierté pour l’UQAT. » \\

Artdec.ca, une entreprise régionale et la référence pour la finition du bois au Québec, est fière de partager cette chronique avec les lecteurs de L’Indice bohémien. Oeuvres tirées de la collection Jacqueline PLante

Bonne lecture! L’INDICE BOHÉMIEN // Février 2015 3


Julie D. Vaillancourt au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Le Rift planifie son avenir

Le rouge et le noir, version aquarelle

Courtoisie

Arts visuels // Émilise Lessard-Therrien // Yves Prévost

Il ne reste que quelques jours, soit jusqu’au 8 février, pour profiter de l’exposition Impulsions créatives, une suite de 22 aquarelles réalisées sur 2 ans par l’artiste de Rouyn-Noranda Julie D. Vaillancourt, présentée actuellement au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda. C’est l’artiste elle-même qui s’est lancé ce défi de peindre une série de tableaux en utilisant uniquement le rouge et le noir. « Mon ambition allait au-delà du choix des couleurs, explique-t-elle. C’était un exercice de création et d’improvisation. Je partais d’une ligne ou d’une forme sur la toile, et je laissais cette ligne me conter une histoire, je la voyais prendre forme et me révéler un arbre, un animal, un personnage ou un décor. »

Après une année charnière, notamment avec de nombreuses coupures dans les ressources humaines, les mesures entreprises ont porté fruit. En 2013-2014, le Rift a généré un surplus de 23 000$ servant à amortir le déficit. D’ici quelques années, si les objectifs se maintiennent en terme d’économie, le Rift devrait retrouver sa santé financière. « Toutefois, ces surplus ne doivent pas entraîner la baisse des subventions. Au contraire, ces subventions sont des atouts primordiaux pour combler le déficit actuel et poursuivre le développement culturel lorsque la corporation pourra enfin se desserrer un peu la ceinture », explique Réal Couture, président de la corporation dans une entrevue accordée à TV Témis en novembre dernier.

D’où proviennent les revenues du Rift? Ariane Ouellet

Le résultat est frappant de diversité. L’artiste touche tour à tour au figuratif et à l’abstrait, aux aquarelles les plus lumineuses comme les plus sombres, flirtant à l’occasion avec le graphisme ou l’art amérindien. Il faut dire que Mme Vaillancourt a connu une longue carrière qui lui a permis de toucher à plusieurs styles et à différents médias.

« Il y a maintenant 60 ans que j’œuvre dans le domaine artistique, explique-t-elle. La variété des styles utilisés pour cette exposition n’est pas préméditée; c’est simplement le reflet de mon vécu, de mes expériences et de mes apprentissages durant ces nombreuses années de travail. » Bien qu’elle ait limité le choix de couleurs de ses œuvres au rouge et au noir, l’artiste s’amuse cependant à explorer les nuances du rouge, osant même dans ses deux dernières œuvres se permettre un peu d’orangé. Elle évite ainsi la monotonie ou le côté sombre qu’aurait pu donner ce choix du rouge et noir à l’ensemble de l’exposition. Le tout donne au contraire un résultat particulièrement chaleureux, apaisant, que le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda a bien su mettre en valeur. « Ce fut une belle expérience, un défi que je suis heureuse d’avoir entrepris, confie Mme Vaillancourt. Cette exposition parle de ma vie, de ce qui m’entoure. » Il est naturel, dans ces conditions, que les visiteurs de la région s’y reconnaissent également. \\

4 L’INDICE BOHÉMIEn // Février 2015

La corporation du Rift au Témiscamingue, regroupant trois axes de diffusion culturelle – cinéma, théâtre et galerie –, s’est dotée d’une planification stratégique et d’un plan d’action pour les trois prochaines années. En effet, cette institution culturelle bien ancrée au cœur du Témiscamingue vivait depuis plus d’un an une situation financière difficile. La première étape de ce plan d’action était de stabiliser d’urgence la situation du Rift, fonctionnant avec un budget annuel de 750 000 $.

D’emblée, il faut savoir que 52% des revenus sont autonomes et viennent de la région témiscamienne alors que la moyenne québécoise pour un organisme semblable est de 49%. Parmi ces revenus, on compte les partenaires privés, les partenaires municipaux comme la ville de Ville-Marie et des autres municipalités par la MRCT, la billetterie du cinéma et du théâtre, auxquels viennent finalement s’ajouter les subventions gouvernementales autant fédérales que provinciales. La corporation du Rift peut également compter sur une participation de membres. « La cotisation pour être membre est minime et on invite la population à le devenir puisque cela permet, entre autres, de participer au choix des spectacles. Cela nous donne aussi un appui important quand on demande des subventions. On voit que les gens nous appuient. Les membres peuvent également participer aux instances et voir l’évolution de l’organisme de plus près », raconte Réal Couture.

Les grands mandats du plan de stratégique La corporation n’a eu d’autre choix que de réduire son offre culturelle pour assurer la présence fidèle du public à ses activités. Ainsi, une vingtaine de spectacles sont prévus pour cet hiver. La mission demeure toutefois de diversifier l’offre pour un public le plus large possible. D’un autre côté, le Rift innovera en tentant de faire des évènements à l’extérieur de son lieu actuel. Déjà en octobre dernier, la population témiscamienne était invitée à se déplacer à l’Éden Rouge de St-Bruno-De-Guigues pour le lancement du dernier album d’Yves Marchand. « On veut sortir le Rift de Ville-Marie pour aller chercher de nouveaux publics », mentionne Amélie Cordeau, directrice générale du Rift. Finalement, la mission pour 2015 sera vraiment axée sur le développement du public. Bientôt, la corporation initiera des consultations publiques pour aller à la rencontre de la population afin d’entendre ses besoins et ses envies. \\


Arts visuels L’aréna Iamgold s’embellit d’une œuvre de Jacques Baril

Entre la glace et le métal se joue La joute de l’éphémère Au cours de l’automne dernier, les passants sur l’avenue Murdoch et la 9e Rue à Noranda ont pu admirer l’installation d’une imposante réalisation du sculpteur Jacques Baril sur le mur de l’aréna Iamgold (Dave-Keon). L’œuvre, intitulée La joute de l’éphémère, a été réalisée dans le cadre du Programme d’intégration des arts à l’architecture, plus connu sous le nom du « 1 % ». Il s’agit sans aucun doute du projet le plus ambitieux de la carrière de cet artiste qui n’en est pas à ses premières idées de grandeur! On n’a qu’à penser à la cathédrale blanche qu’il a réalisée pour les fêtes du 100e d’Amos en décembre 2013 pour comprendre que Jacques Baril n’a pas froid aux yeux! Comme l’ensemble du projet est de grande envergure, le concours était ouvert à tous les artistes inscrits dans la banque du 1 % à travers le Québec. Jacques Baril a donc été invité à proposer la maquette d’une œuvre s’intégrant à l’architecture, tenant compte de la partie ancienne en briques et de la partie récente en blocs de couleurs. Devant deux autres sculpteurs, c’est sa proposition qui a été retenue par le comité de sélection. « Il arrive souvent que ces gros projets soient remportés par des artistes montréalais. Je suis donc très heureux du déroulement, car je suis convaincu que c’est bon pour la région. On n’a pas dépensé 5 ¢ en dehors de la région, tous les matériaux ont été achetés ici », explique Jacques Baril.

Fonds des arts et des lettres La Conférence régionale des élus (CRÉ) et le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) annoncent la reconduction pour un an du Programme pour les arts et les lettres de l’AbitibiTémiscamingue. Ce programme vise la création de projets artistiques en lien avec la communauté. Un appel de projets est lancé et les artistes et organismes intéressés ont jusqu’au 9 février prochain pour déposer leur demande. Les formulaires sont disponibles à l’adresse suivante : www.calq.gouv.qc.ca/ regions/08.htm. Pour plus d’information, contactez Josée-Ann Bettey à formation@ccat.qc.ca

Ariane ouellet

// Ariane Ouellet

La réalisation même de l’œuvre a été toute une épopée, exigeant du sculpteur qu’il adapte son atelier pour la cause. L’artiste Sébastien Ouellette lui a d’ailleurs prêté main-forte tout au long de la fabrication. La sculpture est le fruit de près de 18 mois de travail échelonné sur les trois dernières années. « C’est un mur immense, et c’est fantastique pour un artiste d’avoir un si grand espace, mais en même temps ça fait peur. Quand on l’a mis au mur, je ne l’avais jamais vue dans son ensemble, c’était le fun! » confie le sculpteur, qui a eu recours à l’expertise d’Installation Média-pub pour l’accrochage. Habiller un bâtiment de cette envergure est en effet un défi de taille, tant par l’aspect technique que pour donner du sens à l’œuvre. « J’ai voulu faire une sculpture qui allie les deux parties de l’édifice. La tuyauterie de cuivre fait référence au bas, à la vieille partie, tandis que l’aluminium est plus géométrique et plus contemporain », explique Jacques Baril. Même si le métal est associé à la solidité, il représente ici une glace dans laquelle s’inscrivent les égratignures des lames de patins et qui se fracture, laissant apparaître l’envers du décor. Les tuyaux parlent de la mécanique inventée par l’homme pour adapter son environnement. « Dans le temps, on patinait sur les rivières gelées, mais aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, la glace peut casser. L’homme est une espèce en danger, il est voué à l’éphémère », ajoute le sculpteur, non sans philosophie. La joute de l’éphémère, quant à elle, est là pour durer, ajoutant au patrimoine bâti de la ville et du quartier une touche bien intégrée dans son paysage urbain et donnant le signal au passant qu’il se trouve à la croisée de deux mondes, dans celui sacré du hockey et du quartier culturel que devient le Vieux Noranda. \\

L’INDICE BOHÉMIEN // Février 2015 5


Arts visuels Tout est une question de perception!

Exposition de l’artiste Diane Lemieux au Centre d’exposition de Val-d’Or // Cathy Pomerleau

C’est en s’entraînant dans un studio de mise en forme que l’artiste Diane Lemieux a développé l’idée de modeler des sculptures représentant le corps humain. En effet, après avoir entendu une majorité de femmes critiquer leur corps, l’artiste a réalisé que très peu y voyait des aspects positifs. L’artiste a alors recueilli plus d’une centaine de commentaires auprès d’hommes et de femmes, cherchant à connaître leurs perceptions sur leur corps, les atouts physiques qu’ils se reconnaissent ainsi que ce qui ne leur plaît pas. À travers des modelages en argile, elle s’est mise à sculpter des corps afin que l’on puisse voir la beauté dans la différence de ces derniers. En alliant la texture, la forme et les effets inattendus de glaçures, elle a créé une variété de modèles originaux où

elle met en évidence cette diversité corporelle. Pour un moment, l’atelier de Diane Lemieux s’est transformé en laboratoire alors qu’elle expérimentait différentes techniques de cuisson.

Serge Roy

Du 16 janvier au 8 mars prochain se tient une exposition ayant pour thème Variation sur le corps au Centre d’exposition de Val-d’Or. Parmi les exposants, nous retrouvons Diane Lemieux de Vald’Or, qui y présente 17 de ses œuvres ayant pour titre Tout est une question de perception!

Malgré une absence de subvention pour ce projet, Mme Lemieux a continué d’y croire et s’est adressée à Véronique Pelletier et Nathalie Pichette du gym Cyclotonus, qui l’ont encouragée en exposant ses œuvres dans une de leur salle en novembre 2013. Ensuite, le projet a été soumis au regroupement régional des centres d’exposition et a été finalement retenu pour être exposé à Val-d’Or. Diane Lemieux est détentrice d’un baccalauréat en Arts de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Ses diverses œuvres ont été exposées à de multiples reprises lors d’expositions collectives et font partie de plusieurs collections dont celle de Loto-Québec. Vous pouvez en découvrir plus sur cette artiste en consultant son site Internet. \\

> www.dianelemieux.com

Le coupeur de feu

Christian Leduc

Karine Berthiaume expose au Rift

Mitad – l’univers complexe de poésies visuelles // La rédaction Pour la première fois, la Galerie du Rift de Ville-Marie se prépare à recevoir une exposition solo de Karine Berthiaume, du 13 février au 5 avril 2015. Bien connue comme directrice artistique du FME, l’artiste pratique aussi la sculpture, le dessin, la gravure et la peinture. Son univers visuel est souvent hanté de personnages hybrides et d’animaux étranges. Les tableaux de Karine Berthiaume nous transportent dans des univers poétiques où la réalité, la fiction et le rêve se confondent et se percutent. Le spectateur est placé devant une réflexion sur la fra-

6 L’INDICE BOHÉMIEn // Février 2015

gilité du lien qui unit l’être et son habitat. Les corps, souvent figés, évoluent dans des environnements atemporels et ludiques où la vulnérabilité de l’existence est palpable. Cette impression, l’artiste la rend par une utilisation habile de multiples moyens graphiques; collage, dessin et couleur composent la trame narrative de ses œuvres où s’entremêlent beauté et contradictions. Le vernissage se tiendra le 13 février à 17 h. \\

> www.lerift.ca

La chute


Humeur

La P’tite bouteille, à Amos

Bien plus que des petites bouteilles, une dose de culture!

Courtoisie

Arts visuels

Des ciseaux pour l’école 2 //Dominic Ruel

// Margot Lemire C’est un lieu de vie sociale et culturelle puisqu’en plus de servir des repas savoureux et santé genre finger food, les nouveaux propriétaires Christian Larche et Jacques Gagnon, tous deux bien connus de la ligue d’impro Lalibaba et autres activités originales, ouvrent leurs portes aux artistes de la région pour exposer leurs œuvres ou produire un spectacle sur la scène aménagée à cet effet. C’est vibrant de vie et d’émotion. Quand on entre à La P’tite bouteille, on se sent déjà ailleurs tellement les lieux sont différents des autres restos. Alors, quand les murs nous réservent les surprises de l’art... c’est la totale! La dernière en lice à exposer à cet endroit est Céline Gagnon. On y recevait dernièrement Denise Fillion. Plusieurs autres expositions sont déjà prévues à la programmation. Pour en savoir davantage sur son programme culturel, il suffit d’aller voir la page de La P’tite bouteille sur Facebook. Tout y est. Attention cependant, vous pourriez succomber à son charme et ne plus pouvoir vous en passer! \\

Courtoisie

L’équipe de l’Indice bohémien est heureuse de vous annoncer la nomination de Jérôme Gauthier à titre de directeur général. Au terme d’une maîtrise en histoire du journalisme au Québec, il a choisi de revenir s’établir en région avec sa petite famille. Bienvenue dans l’équipe! M. Gauthier prendra la relève de Maryse Labonté qui a choisi de relever de nouveaux défis professionnels. À Maryse, c’est avec regret que nous te laissons partir et nous te souhaitons tout le succès Jérôme Gauthier possible dans tes nouveaux projets. Ta vision, ton professionnalisme et ton dévouement ont apporté beaucoup à l’Indice bohémien et nous t’en remercions. \\

Je ne voulais pas écrire cette chronique. Mais les circonstances m’obligeaient, comme prof, à rédiger une suite à mon texte de septembre et à revenir sur ce qu’on est en train de faire à l’école et à ses principaux artisans au nom de la SainteAustérité. Comme les milliers d’autres enseignants, qui paient eux-mêmes leurs stylos rouges et leurs cahiers (merci pour les craies!), j’ai comme employeur un gouvernement qui m’envoie un double message : tu ne travailles pas assez ET tu me coûtes trop cher. Choquant, surtout quand le messager est un docteur qui a reçu l’Éducation comme prix de consolation. Examinons les choses une par une. Primo, le gouvernement voudrait nous faire travailler trois heures de plus à l’école. Nous en travaillons déjà 32 et sommes payés pour 40. Beaucoup de préparation et de correction sont donc faites chaque semaine à la maison. À première vue, cette mesure ne semble être qu’un aménagement différent de l’horaire. Mais il y a une très grosse anguille sous la roche : ce n’est pas pour nous faire profiter des ordinateurs (un pour dix profs!), ni pour encourager le travail d’équipe, non. Ces trois heures de plus ouvrent la porte à une réelle augmentation de la tâche, à plus de réunions, de suivis, de paperasse, voire à de la suppléance. Et ce qui est normalement fait à la maison devra l’être encore, mais avec moins de temps. Deuzio, le gouvernement souhaite augmenter le nombre d’élèves par classe et y intégrer plus d’élèves handicapés et avec des difficultés de comportement et d’apprentissage. On enlève les cotes et ainsi, on élimine les classes spéciales, on réduit les services, on coupe les primes en argent aux profs, déjà minimes. En bref, on nuit à tout le monde. On s’inquiètera ensuite des taux de réussite et de décrochage et du désabusement des enseignants, sur qui reposera l’entière responsabilité du bon fonctionnement de ces classes et du succès des jeunes. Finalement, côté salarial, le gouvernement propose des pinottes, comme aux écureuils : 3 % sur cinq ans. L’état des finances publiques l’exigerait. Ça pourrait se comprendre. Mais curieusement, l’austérité n’existait pas quand il a fallu donner un milliard de plus aux médecins. Ni pour 15 000 travailleurs d’Hydro-Québec qui auront plus de 12 % sur quatre ans. Pourtant, ce sont les payeurs de taxes, supposément pris à la gorge, qui paient aussi leur électricité. Voilà : quand il s’agit des profs, la capacité de payer, les comparaisons avec l’Ontario ou les grands discours sur l’exode des cerveaux ne tiennent plus. Il ne faudra donc pas se surprendre de voir les profs réagir ce printemps, ni de les voir quitter la profession, encore moins de voir les facultés d’éducation être désertées. La profession enseignante n’est plus valorisée, ni par la société, ni par l’État. Ce n’est pas le congé de juillet et août ou la retraite qui vont suffire. On fait le pari que l’ignorance coûte moins cher. Des ciseaux pour l’école? Non, une massue et un grand coup! \\

L’INDICE BOHÉMIEN // Février 2015 7


Les livres de Roxanne Pierre Gauthier

// Olivier Lessard

MÉlanie Flageole

Développer le Témiscamingue sous toutes ses facettes!

Le Passeur et Le fils, par Lois Lowry

Résident de Lorrainville, Pierre Gauthier est agronome, consultant et travaille à la ferme familiale. Il est un homme de confiance et de conviction apprécié par ses proches. Nouvellement père pour la première fois, il est à un nouveau tournant de sa vie. Pierre a à cœur la prospérité de son territoire et s’implique dans différentes instances décisionnelles où il peut utiliser son leadership pour faire avancer des projets novateurs. Il est notamment administrateur et vice-président de la Société de développement du Témiscamingue (SDT), qui a pour mission de favoriser l’éclosion et la croissance d’entreprises et d’activités créant la richesse, l’emploi et une bonne qualité de vie sur le territoire. Il est aussi administrateur du Centre local de développement (CLD) du Témiscamingue, qui vise à créer un environnement propice au développement de l’entreprenariat. Pierre s’implique aussi dans des projets à volet plus social et culturel, notamment dans la TRAPPE, acronyme signifiant le Témiscamingue rencontre des artistes pas pires émergents, dont il est l’un des membres fondateurs. L’objectif premier du projet TRAPPE est de faciliter la venue d’artistes émergents au Témiscamingue et de créer des occasions de rassemblements pour la population pendant les périodes froides. Pierre obtient sa récompense à ce genre d’implications en voyant des gens, de tous genres et tous âges, heureux d’avoir passé un bon moment. Pour lui, l’ensemble de la population doit pouvoir bénéficier de ces retombées. De façon ponctuelle, Pierre s’implique un peu partout, donnant des coups de main, des conseils ou en prêtant main forte, par exemple comme bénévole à la Foire Gourmande. Il sait se montrer toujours sous son meilleur jour et c’est pourquoi les gens ont envie de travailler avec lui. Lors du Forum jeunesse 2014, Pierre s’est vu décerner le Prix implication jeunesse pour la MRC du Témiscamingue. Nous lui souhaitons bonheur et réussite. \\

> Fjat.qc.ca

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// Roxanne Archambeault, 13 ans

Ces deux romans présentent une communauté où tout le monde est pratiquement pareil; à part les fonctions qu’ils occupent, les gens vivent tous la même vie très réglementée, sans couleur, et prennent une « pilule » qui élimine leurs émotions.

Le Passeur Jonas aura douze ans. Il sera bientôt attribué, c’est-à-dire qu’on lui annoncera le métier qu’il exercera toute sa vie. Pourra-t-il faire face à cette fonction qui exigera tant de courage?

Le fils Claire a été attribuée « mère porteuse » et a eu un fils. Par erreur, elle n’a pas pris la « pilule » après son accouchement et éprouve donc toujours de l’amour pour son fils, qu’elle tente par tous les moyens de retrouver. J’ai beaucoup aimé le style de l’auteure, qui sait mettre assez de suspense, de détails et d’aventures dans ses romans. J’ai aussi trouvé le concept de cette communauté futuriste original et captivant. Par contre, j’ai moins apprécié certaines parties, comme la fin plutôt floue dans Le Passeur et le dernier « danger » un peu trop précipité dans Le fils. Lois Lowry, l’auteure américaine, a déjà écrit plusieurs livres, surtout pour la jeunesse, dont Le Passeur en 1994. J’ai découvert que cette série contient en fait quatre romans qui sont liés les uns aux autres, sans être vraiment une suite. Le Passeur a d’ailleurs été adapté en un film que je vous encourage à visionner. Finalement, je vous recommande de lire ces excellents romans qui vous montreront que si notre monde n’est pas parfait avec ses dangers et ses inégalités, il est plus beau avec ses couleurs et saveurs variées! \\

LOWRY, Lois. Le Passeur, collection Médium, Éditions L’école des loisirs, 1994, 221 p. LOWRY, Lois. Le fils, collection Médium, Éditions L’école des loisirs, 2014, 390 p.


Littérature Sonia Cotten à Femmes de paroles

Les Miséreux

Poète et révélatrice de sens

// Frédérik Fournier // Marc-Antoine Jetté Révélatrice de sens et complice à son habitude, Sonia Cotten a rodé deux nouveaux textes lors de la dernière soirée de la série ​Femmes de paroles, organisée depuis le début 2014 par Nancy R. Lange à la Médiathèque Gaétan-Dostie de Montréal. Mme Lange choisit une poète, qui elle-même choisit une poète auprès de qui elle trouve écho. À elles deux, elles présentent des extraits choisis de leur répertoire respectif, dans une formule-découverte sans prétention. Femmes de parole

L’occasion fut pour Cotten de toucher le public averti avec Delta H et Moteur, deux longs poèmes en prose, qui feront partie d’un tout nouveau recueil à paraître en 2015 chez Poètes de brousse, le quatrième. Fidèle à elle-même, c’est à une représentation que nous a conviés Sonia Cotten, bien plus qu’à une lecture publique. Naturelle sur scène, captivante, drôle, en maîtrise de l’espace scénique, elle réussit à faire en sorte que chacun se sente personnellement interpellé. De plus, nous étions en présence d’une poète qui a transmis des textes qui nous parlaient. Qui nous parlaient de nous. Et à chacun d’entre nous.

La complicité évidente avec la poète invitée par Cotten, Suzanne Jacob, originaire d’Amos, a plu au public qui s’est esclaffé à nombre de reprises à l’ombre des réflexions engendrées par cette poésie bien affinée. Le travail qu’elle fait présentement avec le comédien/metteur en scène Alexandre Castonguay paraît tout en finesse, avec quelques éléments très délicatement placés aux bons endroits. Nous la connaissions avec une poésie plus rock, batailleuse; nous allons la découvrir bientôt plus dépouillée, mais également plus audacieuse grâce à ce que permet l’expérimentation et la maîtrise du « spoken word »*. Les nouveaux textes seront ainsi travaillés afin que la poète puisse présenter dans les mois qui viennent des suites de textes mis en scène, à présenter dans des festivals et événements littéraires, théâtraux ou performatifs. En 2015-2016, l’on s’attend ainsi à une Cotten mise en scène alliant habilement lecture et jeu théâtral. Les suites de textes, comme de longs monologues, sont chapeautés de ces noms de travail : Delta H, Moteur, Sens et souffle, Rock chrétien, Nord-américaine misère, La compréhension de ces derniers et Mi-cuisse. De quoi songer... ou plutôt survoler une lecture du monde à dos d’oiseau de proie, de chevreuil ou d’animal fantastique, rappelant qu’il est primordial de conserver le sens de l’indignation, puisqu’il contient le mot « digne ». \\

La poussière roule en dessous de nos bas de laine. On pisse dans des pots Mason à tour de rôle. Rocky boit le restant de sa King Can de Budweiser trouvée dans la ruelle du Bar des Chums. Carteux joue sa game de solitaire en sacrant quand il bat pas le yable. Manon nous donne chacun une cigarette. C’était à son tour d’acheter le paquet. Pis moé, je check les deux grosses cheminées en me disant qu’y doit ben y en avoir une de plus grande que l’autre. Tu peux pas nous manquer, on est toujours à la même place. On se cache en d’sour de notre toile de piscine bleue, à côté des grosses coupoles, proche de la fonderie. On est pas fous, on est pas saints, mais on vit comme tout le monde, sacrament! On ramasse les cochonneries pour leur donner une deuxième vie. Toutes les caisses de bière vides dans les ruelles infinies, c’est pour nous autres. Tous les restants de pizza du Morasse pis les butch de cigarettes à moitié finis, c’est pour nous autres. Tous les vieux morceaux de char pis les planches de préfini, c’est pour nous autres. Notre abri commence à ressembler à une maison. La télé? On a pas besoin de ça! T’as juste à checker autour, pis tu vas te rendre compte que t’en sais autant que le gars des nouvelles. On vient de finir de se patenter une boîte à mail avec un tuyau de poêle. C’est écrit les Miséreux dessus. Ben oui, c’est nous autres! Depuis dix ans qu’on survit avec la scrap de Noranda. C’est notre choix. T’as pas à juger quoi que ce soit. À tous les matins, le train nous réveille. Rocky part pour la run de bouteilles, Carteux va faire les vidanges pis Manon chante pour les gars de la fonderie. Elle fait la piasse en tabarnak! Pis moé, je fais le tour des dompes pis des garages, pis je ramasse du cuivre pour le vendre. J’ai la moitié d’une anode de ramassée. C’est notre seul butin, pis je te dirai pas y’est où certain. Notre haleine du matin goûte la mine. On a servi de buffet pour les maringouins toute la nuit. À matin, c’est pas le train qui nous a réveillés. La fonderie hurle. « Noranda va perdre ses cheminées! » « Pas assez de cuivre de fondu cette année… » « La fonderie doit fermer. » C’est ça que les dirigeants d’Xstrata scandent dans les hauts parleurs. « On va arracher le cœur de Noranda. » « Noranda va mourir. » C’est ça que les gens gueulent comme des perdus. Nous autres, on a écouté de loin. Ce qu’on a retenu, c’est qu’il faut trouver du cuivre pour accoter le quota. C’est mon métier moé, tabarnak! Fack je call un meeting de Miséreux. Rocky va faire la rue Trémoy; Carteux, la rue Carter; Manon va se promener sur la Murdoch pis moé, je vais fouiller les ruelles. On est les chercheux de cuivre. On se donne rendez-vous à midi, devant les cheminées, avec nos trouvailles. Quand les gens nous ont vus arriver les bras chargés de cossins, on a pas eu besoin de leur faire un dessin. Les affiches sur les poteaux de téléphone se multipliaient : « Cuivre recherché ». \\

Pour lire la suite > bleupanache.com

* Le « spoken word » est une façon particulière d’oraliser un texte, qu’il soit poétique ou autre. Il comprend souvent une collaboration (ou expérimentation) avec d’autres formes d’art comme la musique, le théâtre ou la danse. Cependant, le « spoken word » se concentre essentiellement sur les mots eux-mêmes, la dynamique et le ton de la voix, les gestes, les expressions. Source : wiki

Bleu panache invite les auteurs de l’Abitibi-Témiscamingue à soumettre leurs textes originaux. 4e numéro, Spécial premier anniversaire. Thème libre. Contrainte : le texte doit faire moins d’une page. Date de tombée : 1er avril 2015 à 23 h 59. Pour connaître les critères d’admissibilité ou toute autre information, consultez :

> bleupanache.com/collaborer/appel-de-textes

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Histoire et patrimoine Les premiers pas de la peinture à Val-d’Or

Souvenirs d’une pionnière du monde culturel, Mme Marcelle Sweet // Michèle Paquette Même si la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or rapporte une première exposition en 1950, c’est dans les cuisines que se firent les balbutiements de la peinture à Val-d’Or au début de ces années-là, pour clore la décennie avec la fondation du Val d’Or – Bourlamaque Art Club. Dans son livre L’Abitibi minière, la Société d’histoire et de généalogie rapporte qu’Aileen Plaskett et Alleyne Coombes exposèrent, dans la salle à manger de l’hôtel Bourlamaque en novembre 1950, une collection de toiles et de gravures inspirées de scènes minières caractéristiques de la région abitibienne, qui eurent l’effet d’une révélation. C’est par l’éducation que notre témoin, Mme Marcelle Sweet, aujourd’hui âgée de 83 ans, se remémore avoir apporté sa contribution aux arts : « Je suis arrivée dans la région en 1952 et j’ai commencé à enseigner en 1954. Je n’acceptais pas que dans les écoles, il ne se donne pas de cours de dessin. Par exemple, j’ai fait dessiner par les élèves des animaux que nous avons exposés dans une grange où il y a eu par la suite des sets carrés. Les parents furent très surpris... J’avais beaucoup de respect du milieu », confie l’ex-enseignante. Elle mentionne aussi que, parallèlement, « des activités de peinture se tenaient dans des cuisines, surtout celle de Mary Thompson ». C’était le prélude pour la création du Val d’Or – Bourlamaque Art Club dont elle fut l’une des fondatrices en 1959. « Avec le club, on suivait des cours, on engageait des professeurs qui venaient de Toronto, d’Ottawa et de Cobalt. Le groupe est devenu très populaire chez les intellectuels », dit-elle. À mesure que le groupe devint plus structuré et plus nombreux, des dames francophones s’ajoutant aux dames anglophones du début, Mme Sweet servit d’intermédiaire entre la Commission scolaire et le Club pour obtenir des salles afin d’y peindre et d’y exposer. Elle révèle : « J’avais plus de talent pour vendre les choses des autres que les miennes! » Mme Sweet a également été la première femme commissaire : « Je me suis chargée de l’anglais langue seconde, du dessin, de la musique et de l’éducation physique », se rappelle-t-elle. Mme Sweet a épousé Jos Sweet et a eu trois enfants : Antoine, Joey et Roxane. « J’ai fait mon chemin très doucement par des gestes simples », raconte cette dame pionnière. À l’image de cette Abitibi qu’elle a si fièrement adoptée. \\

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Histoire et patrimoine La crise et le secteur du bois d’œuvre abitibien en 1930 // Christiane Pichette Le tout débuta par la crise de 1929; les scieries qui assuraient le développement et la prospérité des villages déclarèrent faillite. Les sous-traitants forestiers et les marchands de bois cessèrent leurs activités et les colons en furent doublement touchés. Plusieurs familles quittèrent l’Abitibi. La situation économique se replace au milieu des années 30 dans la région, par l’ouverture de plusieurs mines et par l’apparition de nombreuses paroisses, à la suite de la mise en place des plans de colonisation. L’augmentation du tarif douanier imposé par les Américains sur le bois d’œuvre a des conséquences désastreuses pour le secteur du bois de sciage. Le nouveau tarif force la fermeture des principales scieries de plusieurs villages : Macamic, La Reine, La Sarre, Amos, Barraute et Senneterre. De plus, la faillite en 1931 de l’usine de l’Abitibi Power & Paper d’Iroquois Falls entraîne celle de la plupart de ses sous-traitants forestiers pour lesquels travaillaient la majorité des colons.

Howard Bienvenu Inc.

En 1934, Howard Bienvenu de La Sarre poursuit ses activités, mais ne coupe que le bois de la cour. Manquant de liquidité, la compagnie ne pouvant payer ses travailleurs, ceux-ci sont logés et nourris en échange de leur travail. La crise qui sévit dans l’industrie du bois entraîne le départ de 1600 personnes vivant en Abitibi.

Grâce aux programmes gouvernementaux, les plans Gordon et Vautrin amènent dès Scierie Howard-Bienvenu vers 1960 1932 des contingents de colons en Abitibi. Les scieries fournissent le bois pour la construction des maisons. Une fois établis sur leurs lots, les colons apportent aux scieries leur bois pour en faire des planches et des madriers, qui sont ensuite utilisés pour la construction résidentielle et les bâtiments de ferme. Le marché régional du bois est en plein essor en 1930 en raison de la découverte de gisements miniers. Ainsi débute l’ouverture des mines et des villages miniers, ce qui ouvre un marché très lucratif pour les scieries régionales. En 1934, l’Abitibi compte 55 scieries; dix ans plus tard (1943), on retrouve 187 scieries en Abitibi-Témiscamingue. Dix-sept scieries produisent sur une large échelle et de ce nombre, onze se retrouvent dans le secteur de La Sarre. L’Abitibi-Ouest est alors le plus gros centre forestier de la région. \\

Source : Marc Riopel, Ph.D. Histoire, À travers le temps enr. Hudson, 13 décembre 2002. Références : Maurice Asselin et Benoit-Beaudry Gourd, Les plans de colonisation et la consolidation du monde rural 1930-1950. Martin Perron, L’histoire de l’exploitation forestière dans la région de La Sarre de 1910-1980.

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Média La télévision communautaire à travers la région

Une télé de chez nous // Fednel Alexandre

Toutefois, le directeur fondateur de la télé communautaire à Amos, Raymond Lemay, concède qu’il a connu des jours meilleurs en quinze ans d’existence. M. Lemay se souvient des débuts de la télé communautaire d’Amos non sans une petite émotion dans la voix. À l’occasion du quinzième anniversaire de la chaîne, il jette un coup d’œil furtif sur le passé pour s’apercevoir que la population s’impliquait plus avant. Il pense également que la tâche va être plus compliquée pour la relève à cause d’Internet et des nouvelles habitudes de consommation des images. Cependant, malgré les anicroches, l’entrain des personnes impliquées reste palpable. Les équipes de la plupart des chaînes de télé communautaire ont pour particularité d’être composées de personnes jeunes et dynamiques, qui sont revenues s’établir en région après un séjour à l’extérieur pour des raisons professionnelles ou estudiantines. Leur préoccupation consiste à ne pas s’éloigner des Témiscabitibiens en proposant une grille-horaire ancrée dans l’actualité régionale. Chloé Poitras-Beaulé a repris la direction de TV Témis depuis peu. Elle n’a pas modifié la grille-horaire, mais elle travaille à consolider les moyens de financement de la chaîne. Elle s’enthousiasme des opportunités qu’offre la télé communautaire et de l’apport de celle-ci au développement régional.

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Courtoisie TVC9

Originaire de la France, Bertrand Couetoux vit à Amos. Depuis bientôt trois ans, il anime des émissions et développe des projets à la télé communautaire d’Amos. Son engagement se justifie par un souci didactique. Dans les projets qu’il porte, il souhaite amener les téléspectateurs à observer une pause autoréflexive, à faire des choix éclairés. C’est également pour lui l’occasion de proposer aux téléspectateurs une immersion dans des zones qui leur sont étrangères, afin qu’ils puissent découvrir d’autres choses, d’autres personnes, d’autres manières de penser, d’autres conceptions du monde.

Les émissions présentées à la télé communautaire se veulent avant tout le reflet des préoccupations de la région. Ainsi, le Fonds de production et de diffusion télévisuelle, doté d’un montant de 75 000 dollars, a été créé pour permettre à des particuliers et des organismes de proposer du contenu télévisuel régional. Ce faisant, la télé communautaire participe activement à la vie de la collectivité, car elle promeut la mission et les activités des organismes communautaires, et appuie les producteurs et les créateurs locaux. « Désormais, tout le monde peut faire de la télé », se réjouit Marika Jacob, présentatrice et coordonnatrice à TVC9. La nouvelle saison de la chaîne, qui s’étend du 19 janvier au 17 mai, reflète l’ancrage régional de la grille-horaire. Selon Isabelle Luneau, il s’agit de continuer à offrir des programmes représentatifs de la communauté. Ces émissions offrent des découvertes culturelles, plongées dans les paysages bucoliques. C’est un contenu témiscabitibien pour la population témiscabitienne! \\ Dominic Bérubé

Les salariés ainsi que les bénévoles sont unanimes : la télé communautaire est une nécessité à l’ère de la câblodistribution et d’Internet. En effet, c’est une télé qui nous parle de nous, de notre milieu de vie et de ce qui nous entoure. Une télé proche de la communauté, proche des gens. De plus, elle repose sur l’implication des citoyens, porteurs de projets culturels, sociaux, ludiques, religieux, etc. Bref, une télé faite par la communauté, pour la communauté. C’est peut-être l’un des rares services à avoir été épargnés des coups de boutoir gouvernementaux. Et pour cause!


Musique Le fme présente Quartiers d’hiver

Chauffer l’hiver à coups de décibels

Dephtsofhatred

Catherine Leduc

Courtoisie

Courtoisie

Laurence Poirier

// Kim Morin Perron

elephantstone

commence avec Groenland, un groupe indie pop orchestral ayant écoulé 25 000 copies de son tout dernier album The Chase, qui fut nommé dans la catégorie Album de l’annéeAnglophone à l’autre Gala de L’ADISQ en 2013. Ils ont aussi remporté un GAMIQ, dans la catégorie révélation de l’année, qui récompense les meilleures productions musicales indépendantes québécoises de l’année. Ils seront accompagnés de Emilie et Ogden, un mélange savoureux de folk et de classique, ainsi que de Caroline Keating, une chanteuse pop romantique avec une voix impeccable.

Certains noms sont déjà connus, alors que d’autres sont en pleine montée. Le public aura le privilège de se laisser entraîner par des rythmes pop, rock’n’roll, deathcore, soul, groove, soukouss congolais et bien plus. Ces Quartiers d’hiver, étant une première, seront présentés sous une formule expérimentale et ils sont enclins à se modeler selon les intérêts des festivaliers.

Vendredi, des triplés auront lieu à l’Agora des Arts et à la scène Paramount. D’autres prestations auront aussi lieu au Diable Rond, au Cabaret de la dernière chance ainsi qu’à la scène Évolu-Son. Catherine Leduc, ayant fait partie du groupe Tricot Machine, et Max Jury, qui a déjà fait la première partie de Lana Del Rey, y performeront, pour n’en nommer que quelques-uns.

La programmation est aussi osée et éclatée qu’à son habitude. Les organisateurs ont repêché la crème de la crème pour réchauffer nos cœurs. Jeudi, c’est à l’Agora des Arts que tout

Samedi, le FME nous offre l’opportunité de sortir avec nos enfants le temps d’un aprèsmidi grâce à sa programmation familiale avec Boogat. Les spectacles reprendront ensuite vers 20 h sur différentes scènes et vous feront danser jusqu’aux petites heures du matin. L’horaire complet est disponible en ligne, et différents extraits y sont rattachés.

Courtoisie

Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, qui met au premier plan la scène québécoise et canadienne, innove une fois de plus en nous offrant un tout nouvel événement à ajouter à notre agenda. Il comblera notre besoin viscéral de nouveautés musicales avec une première édition des Quartiers d’hiver, qui aura lieu à Rouyn-Noranda du 29 au 31 janvier 2015. En perspective, un week-end qui saura vous émerveiller avec une gamme incroyable d’artistes de différents genres musicaux.

Il est possible de se procurer des billets individuels sur le site internet quartiersdhiver.com. Les plus mordus auront vite fait de se procurer le passeport extrême, qui offre la possibilité de découvrir les spectacles sans aucune contrainte. FME, toi qui sais si bien faire scintiller notre région, on attend tes Quartiers d’hiver avec impatience! Connaissant la réputation de l’organisation, on ne peut s’attendre à rien de moins qu’une panoplie de nouveaux coups de cœur musicaux. Un incontournable en devenir, sans aucun doute.

Groenland

> info@fmeat.org

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Musique Fanny Bloom au cœur d’un décor champêtre du Témiscamingue

Plaisirs gustatifs et sensations musicales // Louise Lavictoire

Mitad de Karine Berthiaume

Dans un décor champêtre récemment aménagé à même un rustique bâtiment de ferme, gastronomie et musique festive se marieront pour le plus grand bonheur des amateurs de musique francophone. Ces derniers auront le privilège de satisfaire plus d’un de leurs sens par cet événement singulier offert sur le territoire.

En un instant de Gonza Meza

Félix et Meira Vendredi 20 février, 19 h 30 et jeudi 26 février, 19 h 30

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Par cette récidive, Fanny Bloom, autrefois membre et cofondatrice du trio musical

Sous la proposition de la directrice générale et artistique du Rift, Amélie Cordeau, la jeune chef et copropriétaire de la Table Champêtre de L’Éden Rouge, Angèle-Ann Guimond, a accepté de concocter un menu spécifique préalablement au spectacle. Celui-ci sera essentiellement composé de tartares et de tapas. C’est dans le respect de ses orientations que le Théâtre du Rift organise des événements ponctuels hors de ses murs, l’objec-

Mardi 24 février, 20 h Une vie pour deux, Espace Go

tif étant de rejoindre non seulement de nouveaux publics, mais aussi d’instaurer des collaborations avec de petites entreprises du Témiscamingue. Il apparaît que la Table Champêtre de L’Éden Rouge, pouvant contenir environ quatre-vingt-dix personnes assises, se prête parfaitement à la tenue d’une soirée du genre. La preuve fut faite lors du lancement de l’album de l’artiste Yves Marchand en octobre dernier au même endroit.

La Patère rose, nous fera découvrir, le 27 février prochain, en compagnie de trois musiciens, les titres de son premier et de son deuxième et dernier album Pan. Le forfait proposé pour le souper spectacle est de 30 $ pour les étudiants et de 40 $ pour tous. Il est aussi possible de se procurer un billet pour le spectacle uniquement. Dans ce cas, le prix est fixé à 15 $ pour les étudiants et à 20 $ pour tous. Pour information ou réservation, rendez-vous sur le site internet www.ticketacces.net dès le 4 février. \\

Louise Lavictoire

13 février au 5 avril 2015 Vernissage le 13 février, 5 à 7

Profitant de la présence de l’auteurecompositrice-interprète Fanny Bloom au Festival des Langues sales de La Sarre, le Théâtre du Rift s’associe pour la deuxième fois à une entreprise de St-Bruno-de-Guigues afin d’accueillir l’artiste au cœur de ce village.

Angèle-Ann Guimond

L’Éden rouge


Chronique impro

Musique À 90 ans, Edgar Plourde enregistre un album

La LNI visite Lalibaba

Partager son héritage, il n’y a rien de plus beau!

Le soir venu, les quatre improvisateurs d’excellence de la LNI, Joëlle Paré-Beaulieu, Frédéric Barbusci, Jean-Philippe Durand et LeLouis Courchesne, ont enfilé leur chandail pour un match spécial face aux joueurs de Lalibaba. Je me suis déplacé pour assister à la soirée et en ai profité pour alimenter ma chronique! Avant tout, quelques mots sur le match. Premièrement, chapeau à l’organisation de Lalibaba. Le show est rodé au quart de tour et ça paraît : mise en scène, animation, arbitrage et technique. L’impro en région était dignement représentée par la gang d’Amos! Côté jeu, Pier-Luc Langevin s’est montré proche du calibre de ses « adversaires » : toujours à l’écoute, toujours de beaux personnages, jamais à la traîne. En ce qui me concerne, je me suis un peu vu dans le jeu de Durand, expulsé du match par l’arbitre Benoît St-Pierre après l’accumulation de plus de 3 pénalités personnelles… Je pense qu’il convient aussi de souligner la qualité des filles de Lalibaba, fortes de leur caractère… sans doute inspirées par le talent de la joueuse Paré-Beaulieu qui, je l’avoue, m’a fait me tordre de rire avec son personnage de mère manipulatrice : « J’faisais ça pour aider! » L’équipe de la LNI s’est mérité une ovation bien sentie lors de cette comparée que je qualifierais « d’impro du match », durant laquelle le personnage de Barbusci a croulé sous la pression des conseils de tout-un-chacun sur #commentpartirunfeudecamp. Mon coup de cœur (et celui du public) est allé au joueur Courchesne, qui a démontré – selon moi – les principales qualités d’un improvisateur complet : construction, écoute, personnage, sens du punch... Résultat final : 7 à 6 pour Lalibaba.

L’entrevue Ayant à cœur le sort des ados, j’ai tenu à poser une question un peu plus personnelle aux joueurs de la LNI, à savoir : « Quel genre de jeunes étaient-ils? » Au début du secondaire, les futures vedettes d’impro sont souvent les plus grands nerds de l’école... C’est du moins le cas de la plupart d’entre eux. Très jeune, Jean-Philippe était un enfant-adulte : « À 10 ans, j’ai déjà écrit à l’Office du consommateur parce que je recevais mes bédés de X-Men en retard. » L’impro l’a amené à être comédien. Il a étudié en cinéma, en relations publiques, en marketing et en droit avant d’y arriver. Joëlle aussi était une bolle. Ce n’est qu’après avoir quitté le droit à l’université qu’elle accepta l’invitation d’un ami à participer à un camp d’impro : « C’était moins compliqué d’y aller que de lui dire non. » Elle n’a jamais arrêté depuis. LeLouis a sauté une année au primaire. « J’étais très nerd au secondaire, […] j’ai connu la communication avec les autres êtres humains en secondaire 5. » Il n’a commencé à faire de l’impro qu’à sa deuxième année de cégep. Frédéric a eu la chance de tomber dans l’improvisation à l’âge de 13 ans; il n’en est jamais ressorti. À une certaine époque, il a joué dans 5 ligues différentes durant une même année. On appelle ça « une année Barbusci »! Aujourd’hui, ils sont comédiens, auteurs, animateurs… Le 10 janvier dernier, ils sont tous sortis à nouveau de leur coquille pour montrer leur talent. Cette histoire vous fait penser à quelqu’un? Maintenant, pourquoi ne pas encourager votre jeune à participer au camp de recrutement d’impro de son école? \\

// Jessica Lesage M. Edgard Plourde est mon nouveau modèle de persévérance. À 90 ans, ce violoneux macamicois fait d’une pierre deux coups. Non seulement il est le plus vieil artiste musicien professionnel à lancer un album, mais il transmet à sa famille ce qu’il y a de plus cher à son cœur, son héritage. Je ne parle pas ici d’argent, mais de quelque chose qui a bien plus de valeur, soit son amour de la musique. L’Héritage est le titre de son tout premier album à vie. Avec 15 pièces folkloriques, Edgar Plourde s’assure de faire danser pendant de longues années les générations à venir et, surtout, ses petits enfants. Courtoisie

Samedi le 10 janvier 2015, la Ligue nationale d’improvisation (LNI) visitait Lalibaba à Amos. Pour l’occasion, les ligues de la région étaient aussi conviées à une formation d’une journée.

Mario Rodrigue

// Réjean Lavoie

La passion du violon Sa passion remonte aux années 60 alors qu’il offre son tout premier spectacle à l’école du rang 10 de Macamic. Depuis, il a appris plus de 750 morceaux et fait vibrer les cordes de son violon plus de 1500 fois. Peut-être l’avez-vous vu dans des galas de musique folklorique? Dans des clubs de l’âge d’or ou lors d’activités sociales? M. Plourde ne s’arrête pas aux frontières de l’Abitibi-Témiscamingue pour multiplier ses moments de gloire. Il conquiert le cœur du public à grands coups d’archet à travers le Québec et l’Ontario. Son talent ne s’arrête pas là! Il connait si bien son instrument qu’il a fabriqué cinq violons de ses propres mains, dont un qu’il utilise régulièrement. Oui, c’est normal d’avoir tout à coup le goût de regarder le film Le Violon Rouge de François Girard!

Un lancement inoubliable Le 21 novembre 2014 s’est déroulé le lancement de son album. Ses enfants, amis et plusieurs citoyens se sont rendus à la salle du conseil de l’hôtel de ville de Macamic pour lui rendre hommage. Que j’entende quelqu’un dire qu’il est trop tard pour réaliser un rêve… Né le 17 janvier 1924 à Macamic, M. Edgar Plourde pourrait bientôt être reconnu par le Livre Guinness des records comme le musicien professionnel le plus âgé toujours à l’emploi. \\

Nique à feu Le groupe punk de Rouyn-Noranda Nique à feu lançait en novembre dernier un album « split » avec le groupe Fortune Cookie Club. Ayant pour titre Mangeoire, l’album fait un pas de plus vers un projet plus complet sur lequel le groupe travaille. Nique à feu prend actuellement une pause de la scène afin de préparer du nouveau matériel musical. L’album est disponible chez Polysons, sur la page Facebook du groupe ou encore sur Bandcamp.

> niqueafeu.bandcamp.com/

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Musique

Jimmy James… une légende de la musique s’éteint // Félix B. Desfossés Jimmy James a connu le succès en 1958 avec sa chanson Marjolaina, alors qu’il était la vedette du circuit des hôtels de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est de l’Ontario. Au cours des années 60, il a animé sa propre émission de télévision sur les ondes de la télé de Radio-Nord. Il a lancé plusieurs albums au cours des années 60 avant de déménager à Nashville, aux États-Unis, où il vivait depuis. La famille de Jimmy James (né James Hines à Montréal en 1935), déménage à McWatters, près de Rouyn-Noranda, au début des années 40, à la recherche de prospérité. Fils d’immigrants anglais, Jimmy Hines est protestant et habite, avec sa famille, dans le quartier réservé aux gens de même confession. Il se met à la guitare, inspiré par le country qu’il entend à l’émission de radio américaine Grand Ole Opry, et commence à chanter dans les hôtels de Rouyn-Noranda et des environs dès la fin des années 40. Après avoir tourné au Canada avec le chanteur country Kidd Baker et accompagné Marcel Martel sur les routes du Québec au début des années 50, Jimmy James enregistre quelques 45 tours de country francophone pour la maison de disques Columbia. En avril 1958, accompagné par son groupe les Candy Kanes, il commercialise au Canada et aux États-Unis un simple comprenant ses compositions rockabilly Babysitter Rock et Teen-age Beauty. Ce dernier morceau culmine au numéro 26 du palmarès de la station de radio CHUM de Toronto au cours de la semaine du 14 avril 1958. Les rumeurs veulent que Teenage Beauty ait aussi grimpé quelques palmarès américains. En mai 1958, il lance un autre 45 tours incluant la chanson Marjolaina, une adaptation du succès Marjolaine de Francis Lemarque, ainsi que Away from you, une de ses compositions. Au cours de la semaine du 27 juin 1958, Marjolaina se retrouve au numéro 23 du palmarès quotidien de la station CKEY de Toronto, aux côtés des Jerry Lee Lewis et Elvis Presley. Dépourvu d’un gérant capable d’organiser pour lui une tournée canadienne et encore moins américaine, Jimmy James reste à Rouyn-Noranda et joue presque tous les soirs dans les hôtels de l’Abitibi-Témiscamingue, au grand plaisir des jeunes amateurs de

Robert Montemurro, BAnQ Rouyn-Noranda

À l’aube de fêter son 79e anniversaire, le chanteur country de l’Abitibi-Témiscamingue Jimmy James s’est éteint en décembre dernier. Félix B. Desfossés, chroniqueur et journaliste, dresse le portrait de ce musicien légendaire. L’Indice bohémien a reçu de Radio-Canada l’aimable autorisation de partager ce texte avec ses lecteurs.

rock’n’roll et de country qui ignorent complètement que leur vedette locale se retrouve sur plusieurs palmarès! Au début des années 60, Jimmy James devient l’animateur de Jamboree puis de Ranch 4, deux émissions de télévision rouynorandiennes consacrées à la musique country. Il signe un contrat avec la maison de disques canadienne Arc et lance avec elle au moins trois albums. Au tournant des années 70, Jimmy James part vivre le grand rêve de tout chanteur western : il déménage à Nashville. Il remplit là-bas plusieurs engagements comme musicien dans une émission de radio et y enregistre quelques disques, mais sans grand succès. Depuis, Jimmy James parcourait l’Amérique à bord de sa caravane. Son dernier concert dans la région remonterait à 2008. \\

http://m.radio-canada.ca/regions/abitibi/2014/12/19/001-jimmyjames-deces-mort-chanteur-country-rouyn-noranda-abitibitemiscamingue.shtml

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Société

Musique Programmation musicale à découvrir

Lettre ouverte de la coalition Touche pas à mes régions

Le Conservatoire diffuse!

Pour le développement et la vitalité du Québec

// La rédaction

Geneviève Lagrois

Depuis qu’il a pris possession de ses locaux neufs en 2013, le Conservatoire de musique de Val-d’Or propose au public de nombreuses activités de découvertes musicales. Professeurs et élèves prennent tour à tour le devant de la scène pour le plus grand plaisir des mélomanes. Voici un aperçu de la programmation qu’on vous réserve pour l’hiver.

Le piano et ses pianistes Série Nos élèves entrent en scène. Dans une ambiance familiale, les élèves en piano se produisent, offrant au public des moments musicaux épatants. Le samedi 21 février, 10 h. Entrée libre.

En amour avec le jazz Le trio Les Eskers présente un concert jazz en ce jour de la St-Valentin, où la salle de concert du Conservatoire deviendra un cabaret classique. Venez apprécier les différentes couleurs du jazz transposées pour instruments à cordes et piano. Le samedi 14 février à 16 h. Billet : 15 $

Les prouesses du vendredi Midi-musique Les derniers vendredis de chaque mois, saisissez la chance de venir luncher dans une ambiance décontractée. Les élèves de niveau avancé du Conservatoire vous offriront quelques pièces musicales qui agrémenteront votre dîner. La plupart du temps, des bénévoles cuisinent des petits mets préparés avec amour à prix abordable. Les profits sont directement versés aux élèves par l’entremise du comité Les amis du Conservatoire. Les vendredis 30 janvier, 27 février, 27 mars et 24 avril à 12 h. Entrée libre.

Cette série de concerts vous présente les élèves les plus avancés, étudiants aux niveaux collégial ou universitaire. Les prestations ont lieu à la session d’hiver et ont pour objectif d’offrir à ces jeunes musiciens une occasion de jouer leur répertoire d’examen en public. 20 février : guitares, 27 février : piano, 13 mars : cordes, 27 mars : piano. Les vendredis à 19 h. Entrée libre. Pour connaître la programmation complète de la saison, consultez le site du Conservatoire : http://www.conservatoire.gouv.qc. ca/reseau/conservatoire-de-musique/val-dor/calendrier-des-concerts/calendrier. \\

Nous, citoyens des régions du Québec, fils et filles de bâtisseurs, gens de cœur et de courage, revendiquons le droit de poursuivre le développement de nos régions selon les principes auxquels nous croyons. Par une gouvernance décentralisée et à notre image. Par la mobilisation de toutes les forces vives de nos territoires, composés de citoyens, d’élus, d’entrepreneurs, de représentants des secteurs communautaires, culturels, de la santé, de l’éducation ou des institutions publiques. Nous voulons avant tout un développement durable de nos territoires, au bénéfice de l’ensemble des Québécois. Nos origines influencent nos façons de faire, notamment par la culture du consensus, par le partage de nos savoirs et par le travail acharné. Notre but est de créer ensemble une richesse collective. Nous refusons un mode de gouvernance qui prive les régions du Québec de leurs pouvoirs décisionnels. Nous sommes fortement attachés à nos territoires, que nos prédécesseurs ont construits avec bravoure, audace, ingéniosité, créativité, et ce, toujours dans un esprit de collaboration. Notre savoir-faire dans les domaines de l’agroalimentaire, de l’énergie, des pêcheries, des forêts et des mines a souvent traversé nos frontières. Nous voulons des régions où tous les citoyens s’unissent pour faire en sorte que l’on demeure des moteurs de développement social et économique, qui contribuent à la prospérité de l’ensemble des Québécois. Avec ses décisions, le gouvernement du Québec brise l’élan que nous nous sommes donné en entamant une démarche de centralisation sans précédent, privant par le

fait même les régions de leviers de développement essentiels à notre épanouissement, tant économique que social et culturel. Aujourd’hui, nous nous adressons d’une seule voix au gouvernement du Québec pour lui demander de sursoir aux décisions qui concernent le développement régional. Les régions veulent s’engager dans un dialogue avec le gouvernement et être notamment entendues dans le cadre des auditions sur le projet de loi n° 28 : Loi concernant principalement la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 4 juin 2014 et visant le retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016. Par ailleurs, nous exigeons que le gouvernement entame une réflexion sérieuse, en collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés, pour convenir d’une vision de développement durable des régions du Québec. Nous croyons en un avenir prospère pour nos régions. Nous croyons aussi à la solidarité qui unit les acteurs de notre développement. Nous voulons protéger nos réussites. Nous voulons avoir le droit d’adapter les programmes pour que les gens des régions s’y retrouvent et participent à leur tour au développement d’une société forte et en pleine possession de ses moyens. Nous souhaitons la reconnaissance de l’expertise des intervenants d’ici, de ceux qui travaillent ensemble pour le bien-être des populations des régions du Québec afin que celles-ci puissent continuer de rayonner à l’extérieur de leurs frontières. Nous revendiquons un avenir pour les régions, un avenir dont nous pourrons décider des couleurs, un avenir à bâtir collectivement. \\

> touchepasamesregions.ca/janvier 2015

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Chronique plein air France Lemire

À l’assaut des surfaces tracées et damées au camp Dudemaine // France Lemire

Un joyau du plein air à 11 km de la ville d’Amos enchante tous ceux qui osent se mettre le nez dehors. Situé au camp Dudemaine, le club Les pieds fartés règne sur les sous-bois du secteur au-dessus du célèbre esker Harricana. Ce site de prédilection multiactivités est l’endroit tout indiqué pour savourer à souhait les plaisirs de l’hiver en famille et entre amis avec ses pistes de ski de fond, ses sentiers de raquette et sa glissade sur tube. Contemplatif ou sportif, une bonne dose de pur plaisir vous y attend! Côté pistes, il y en a pour tous les calibres et tous les goûts. Les amateurs de ski de patin comme les skieurs classiques y trouvent leur compte tout en se côtoyant à merveille. Ces deux types de fondeurs ont le privilège de bénéficier de surfaces de glisse impeccables. C’est qu’ici, le conducteur de la surfaceuse s’en fait un point d’honneur. Aucune bordée de neige ne vient à bout de son travail acharné. C’est d’ailleurs cette rigueur qui fait l’excellente réputation de ce paradis de la glisse. Les skieurs de la région sont unanimes : on y skie ici dans un confort absolu. Tous les sentiers se parcourent en sens unique et comprennent un tracé soigneusement tapé pour le ski classique et une surface plane parfaitement damée pour le pas de patin. Ce concept permet le développement de sentiers étroits pour une dose d’intimité enviable entre le skieur et la forêt. Une petite section de 400 mètres est tracée en double, pour le pas classique seulement, ce qui permet aux gens de skier côte à côte. Ce segment est d’ailleurs tout indiqué pour initier son petit bout de chou au plaisir de la glisse. Ce réseau de 23 kilomètres de sentiers linéaires a été conçu de telle sorte qu’une multitude de boucles s’offre aux fondeurs au gré de leur humeur et de leur forme physique. Plusieurs intersections offrent la possibilité de poursuivre l’aventure et d’enfiler des kilomètres de pur plaisir ou de rebrousser chemin pour un moment de détente au chalet d’accueil. La plus longue boucle compte d’ailleurs 15,5 kilomètres et propulse les skieurs d’un bout à l’autre du réseau. Le club a qualifié ses sentiers en trois secteurs de difficultés. La première portion, absente de relief, ouvre la voie avec de courtes boucles. Emmitouflées dans une splendide forêt composée uniquement de longs pins aux troncs souvent tapissés de neige, ces pistes « vertes », de catégorie facile, sont idéales pour s’initier à la glisse, se balader paisiblement ou pour faire de la vitesse sur sentier plat. Soigneusement disposés le long du réseau, quatre splendides petits refuges en bois rond vous apparaissent comme des oasis au moment où doigts et orteils, en manque de chaleur, font sentir leur présence. Et si le ski n’est pas votre dada, en plus de sa populaire glissade aménagée avec tubes et traîneaux à la disposition des utilisateurs, le club offre également 12 kilomètres de sentiers pour les amateurs de raquette, donnant également accès aux quatre refuges. Les services de location de skis de fond et de raquettes, de cafétéria, de vestiaires et de douches sont disponibles au chalet d’accueil. Pour lire la version intégrale de cette chronique, visitez :

> http://www.indicebohemien.org/chroniques/sports-et-plein-air Pour préparer votre sortie hivernale :

> accespleinair.org/parcours/pistes_de_ski_de_fond_les_pieds_ fartes

Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

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Événement 8e édition du FLS

L’équipe de l’Abitibi désignée à l’International de sculpture sur neige

Les Langues sales ne tarissent pas de bave!

De la neige à l’art éphémère

// Rym Bellouti

Encore une fois, une équipe de l’Abitibi, composée de l’artiste sculpteur Jacques Baril et de ses coéquipières, Chrystel Jubinville-Gagnon et Tanya Bélanger, représentera le Canada au concours de l’International de sculpture sur neige qui se tiendra du 3 au 8 février prochain, pendant les festivités du Carnaval de Québec.

// Maryse Labonté

Le Festival des Langues sales (FLS) est de retour pour une 8e édition! C’est du 26 au 28 février 2015 qu’il se tiendra à La Sarre, avec des concerts, des spectacles d’humour et du théâtre d’improvisation. Pour le comité d’organisation, « le FLS est une occasion unique de célébrer la langue française telle que parlée en AbitibiTémiscamingue, riche et épicée aux saveurs locales ». Le Bistro La Maitresse, la Salle Desjardins et le Théâtre de poche accueilleront les spectacles du FLS et verront l’ambiance apporter un bémol au froid hivernal et adoucir d’esprit les -40 degrés. Particularité du FLS 2015? Le comité organisateur nous apprend que le traditionnel concours de « bitchage » de villages, qui se remporte à coup de dérision et de poésie, sera plus dynamique cette année, à la demande des festivaliers. Aussi, la sélection musicale fera place à une « langue sale » au vrai sens du terme, avec le rock folklorique des groupes Les Tavarneux et Docteur V.

Courtoisie

Christine Grosjean

Les Tavarneux

Fanny Bloom

Courtoisie

Ce qui ne diffère pas des éditions précédentes, c’est la place accordée à la relève artistique de la région, puisque c’est l’un des objectifs premiers de l’évènement, selon le comité. Les membres de ce dernier nous confient qu’ils ont pour but aussi de diversifier la programmation du festival, sans en perdre l’essence. Estimant que le FLS a atteint une grande crédibilité auprès de la population, grâce à la qualité de ses spectacles, les organisateurs se plaisent à rêver à une 10e édition. Leur seule inquiétude est reliée au contexte actuel qui menace l’avenir de beaucoup de belles organisations. \\ Ma Bête noire (Maquette)

a conféré le privilège de représenter le Canada au volet international en 2015, rien de moins! « Se classer pour l’International, c’est difficile à faire, car pour y accéder, il faut gagner dans un premier temps le volet national et ensuite le volet canadien. Je suis fier de donner cette visibilité à notre région. Ça donne une vitrine exceptionnelle à notre coin de pays », affirme Jacques Baril. Cette année, l’œuvre à sculpter s’intitule La bête noire. Jacques Baril a travaillé une bonne partie de l’automne sur sa maquette en métal, qui a été, selon ses dires, sa propre bête noire : « Je n’arrivais pas à trouver l’inspiration. Pour moi, la bête noire, c’est quelque chose qu’on repousse, quelque chose qui nous fait peur. J’ai donc dû affronter ma bête noire personnelle pour être en mesure de créer ma maquette! La sculpture sera immense : elle aura 5,4 mètres de largeur, 3,5 mètres de profondeur et 3 mètres de hauteur. Maintenant que la bête est domptée, elle est un rêve à accomplir », témoigne-t-il.

Culture à l’école Des artistes de partout à travers le monde donneront vie aux blocs de neige qui font 10 pieds de haut et qui décorent le site des festivités. Pour l’artiste Jacques Baril, c’est un événement d’envergure et de notoriété internationale. Il se dit très heureux que lui et son équipe aient mis la main sur ce prestigieux prix l’année dernière. Rappelons qu’en 2014, son équipe remportait les honneurs avec la Mention d’excellence du Canada pour l’œuvre Le Mythe, qui leur

Depuis une vingtaine d’années, l’artiste Jacques Baril sillonne une bonne partie du Québec pour transmettre sa passion aux élèves par l’entremise du programme Culture à l’école. Les ateliers de sculpture sur neige ont beaucoup de succès en milieu scolaire. On peut admirer les sculptures de neige sur Internet à l’adresse suivante :

www.jacdegall.ca

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Ma région j’en mange

Poste d’écoute

Casserole de chou au veau et boulgour 6 portions

Rapide et délicieux (version simplifiée du cigare au chou)

// Lise Deschaînes

Ingrédients

La Bronze // La Bronze Kartel musik

1 c. à soupe d’huile de canola 1 ½ lb (675 g) de veau haché 5 ml de sel Poivre du moulin 2 oignons hachés 2 grosses gousses d’ail hachées 1 tasse de sauce tomate (maison ou du commerce) 1 tasse d’eau 1 boîte de soupe aux tomates ½ tasse de boulgour 4 tasses de chou vert haché grossièrement (environ ½ chou) ½ tasse d’eau

// Claudia Fortin La Bronze, c’est de la magie dans les oreilles, de l’éclectisme qui fait du bien. C’est un premier opus qui rencontre une poésie fougueuse et de surprenants mélanges de rock, pop, trip-hop. L’auteure-compositrice-interprète, Nadia Essadiqi, a plus d’une corde à son arc, puisqu’on a aussi pu la voir au grand écran dans des téléséries telles que Quart de Vie, Projet-M et La Galère. Elle déborde de créativité et d’élégance. Et que dire de ses textes imagés? C’est un arc-en-ciel de mots, un feu d’artifice d’expressions vocales!

Préparation Dans une poêle, cuire les oignons et la viande dans l’huile environ 5 minutes, saler et poivrer. Ajouter l’ail et poursuivre la cuisson, jusqu’à ce que la viande ait perdu sa teinte rosée.

Je pleure comme un garçon

Ajouter la sauce tomate, l’eau, la moitié de la soupe aux tomates et le boulgour. Mélanger.

Je t’embrasse comme un lion

Étaler la moitié du mélange à la viande dans un plat de 9 x 9 x 2 po allant au four.

Je respire comme un vent

Étendre sur la viande la moitié du chou haché. Couvrir du reste de la viande et du reste du chou.

Je nous danse comme des secrets importants. J’te gage une bière que La Bronze saura te charmer! 3,5 / 5

Courtoisie

> labronze.ca

Mélanger ensemble l’autre moitié de soupe aux tomates et l’eau, puis verser sur le chou. Couvrir de papier aluminium (gonfler un peu, pour ne pas qu’il touche les aliments) ou d’un couvercle et cuire au four 350˚F pendant 1 heure ou jusqu’à ce que le plat bouillonne.

Légende

4,6 à 5 4,5 3,5 à 4 3 2,5 1,5 à 2 0à1

Vos enfants vous l’emprunteront encore dans 15 ans Dans son genre, c’est du bonbon Vous ne connaissez pas? Achetez-le quand même! Pour les amateurs du genre Y’en manque pas gros Quelques bons flashs Quessé-ça?

Note : Nos grands-mères cuisinaient souvent le chou, puisque c’est un légume adapté au froid. Comme il se conserve longtemps, on en trouve très facilement dans les épiceries en automne comme en hiver. C’est le légume vert le plus riche en vitamine A, B1 et C. Selon des études épidémiologiques, sa consommation régulière pourrait contribuer à prévenir certains cancers. Il faut donc réapprendre à le cuisiner et à l’intégrer dans nos plats. On peut y ajouter un peu de chou kale à travers s’il vous en reste au frigo.

Le Centre de formation professionnelle est fier de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

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.ORG

CALENDRIER CULTUREL Février 2015 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur Dimanche 1 et lundi 2 février Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Gemma Bovery de Anne Fontaine Dimanche 8 et lundi 9 février Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Timbuktu de Abderrahmane Sissako Dimanche 15 et lundi 16 février Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Félix et Meira de Maxime Giroux Dimanche 22 et lundi 23 février Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Tour de cirque / Jorge Aguilar Du 16 janvier au dimanche 8 mars Centre d’exposition de Val-d’Or Reflets / Marjolaine Villeneuve Du jeudi 5 février au vendredi 6 mars 2015 Salle du conseil municipal (La Sarre) Moi, ma mère me racontait Marta Saenz de la Calzada, Karine Hébert Du vendredi 13 février au lundi 13 avril 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

« Écran libre » présente Félix et Meira Vendredi 20 et jeudi 26 février Le Rift (Ville-Marie)

Mythologie et Humanité Carole-Yvonne Richard Du vendredi 20 février au dimanche 19 avril 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

« Écran libre » présente Henri Henri Vendredi 23 et samedi 24 janvier Mercredi 28 janvier Le Rift (Ville-Marie)

Fini la fête / Andréane Boulanger Du vendredi 20 février au dimanche 19 avril 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

EXPOSITION Impulsions créatives Julie D. Vaillancourt Jusqu’au dimanche 8 février Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Pour en finir avec les esti de panaches Martine Savard Jusqu’au dimanche 15 février Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Sans Dieu ni Maître / Blanca Haddad Jusqu’au dimanche 15 février Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Jeux de baguettes et de fibres Renée Gélinas Du 15 janvier au dimanche 22 février Centre d’art Rotary (La Sarre) Tout est une question de perception! Diane Lemieux Du 16 janvier au dimanche 8 mars Centre d’exposition de Val-d’Or Le tournoi / André Lemire Du 16 janvier au dimanche 8 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

IMPROVISATION Ligue d’impro de Val-d’Or (LIV) Jeudis 22 janvier, 5 et 19 février Conservatoire de musique de Val-d’Or Les Volubiles - Improvisation Haute Voltige Les Productions Par la Petite Porte Vendredi 13 février, 13 mars et 10 avril Diable Rond (Rouyn-Noranda) Combat régional d’improvisation de l’Abitibi-Témiscamingue (CRI-AT) Les ligues d’improvisation d’Amos, La Sarre, Val-d’Or et Rouyn-Noranda Jeudi 12 février 2015 Selon la ville hôtesse

MUSIQUE

QW4RTZ Mardi 27 janvier, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mercredi 28 janvier, Commission des Parce que l’urbanité est aussi Anicinabe loisirs de La Sarre Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or Jeudi 29 janvier, Le Rift (Ville-Marie) Jusqu’au 25 septembre 2016 Centre d’exposition de Val-d’Or Les contes d’Hoffman Offenbach - En direct Samedi 31 janvier, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

HUMOUR

Emmanuel Bilodeau / One manu show Lundi 9 février, l’agora de la Polyvalente La Forêt d’Amos Mardi 10 février, Le Rift (Ville-Marie) Mercredi 11 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 12 février, Théâtre Télébec (Vald’Or) Vendredi 13 février, Commission des loisirs de La Sarre P-A Méthot (en rappel) Plus gros que nature Mercredi 25 février et jeudi 26 février Théâtre Télébec (Val-d’Or) Vendredi 27 février et samedi 28 février 2015 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Die Meistersinger Von Nürnberg Wagner - En rediffusion Samedi 7 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Claudette Dion / C’est beau la vie Mardi 10 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mercredi 11 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Jeudi 12 février, à l’Hôtel des Eskers (Amos) Les copains d’abord chantent Félix Leclerc Samedi 14 février, Centre communautaire de La Motte Iolanta/Bluebeard’s Castle Tchaikovsky/Bartok - En direct Samedi 14 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Sonia Yaya / Complètement Yaya Dimanche 15 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Génération ABBA Mercredi 18 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 19 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Dumas Vendredi 20 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 21 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Esquisses modernes Quatuor de guitares Fandango Les Jeunesses Musicales du Canada Lundi 23 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Mardi 24 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Kevin Parent Jeudi 26 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 27 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

THéâTRE Une vie pour deux (la chair et autres fragments de l’amour) Production de l’Espace Go Mardi 24 février, Le Rift (Ville-Marie)

PATRIMOINE ET HISTOIRE L’âme de la sagesse Lucienne Lapierre-kirouac Jusqu’au vendredi 20 février 2015 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

AUTRE Flip Fabrique / Attrape-moi! Samedi 21 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dimanche 22 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN // Février 2015 23


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