AVRIL 2014 /// VOL 5 - NO 7
Spécial territoire 8 Le GÉCO souligne le Jour de la Terre // 6 Culturat selon Preissac et St-Mathieu-d’Harricana // 10 Les villages disparus de Katia Martel et Marc Boutin // 9 Au Témis, on aime l’hiver! // 4 Des retraités flyés qui cultivent leurs neurones
// EN COUVERTURE
Éditorial L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................
Le bonheur se conjugue au pluriel //ARIANE OUELLET
PHOTO : : CHRISTIAN LEDUC PARCE QU’IL A 10 ANS CETTE ANNÉE ET QU’IL A TOUJOURS INVESTI LE TERRITOIRE DE L’ABITIBITÉMISCAMINGUE DANS SES MOINDRES RECOINS, PARCE QU’IL A SU ALLIER RELÈVE ET EXPÉRIENCE (DANS LE SENS SCIENTIFIQUE DU TERME), ET PARCE QU’IL EST DEVENU UN SYMBOLE DE LA CRÉATIVITÉ EMBLÉMATIQUE DE LA SCÈNE CULTURELLE RÉGIONALE, LE GAGNANT DE LA COUVERTURE DE L’INDICE BOHÉMIEN DU MOIS D’AVRIL EST… LE FESTIVAL DU DOCUMENTEUR! PARMI LES INVITÉS DE MARQUE DU GALA, ON RETROUVE LES FONDATEURS ÉMILIE VILLENEUVE, ARIANE GÉLINAS ET CAROL COURCHESNE. PARCE QU’IL EST CONNU POUR SON HUMOUR ET SON FAIBLE POUR LES LOUFOQUERIES, C’EST À CHRISTIAN LEDUC QUE NOUS AVONS CONFIÉ LA RÉALISATION DE CETTE SÉANCE PHOTOGRAPHIQUE DES PLUS GLAMOURS.
// SOMMAIRE 4-9 10-13 22 17-19 26 31
SPÉCIAL TERRITOIRE ARTS VISUELS MUSIQUE PATRIMOINE THÉÂTRE CALENDRIER
CHRONIQUES 03 05 07 14 15 18 21 25 29 30
PORTRAIT D’ARTISTE BÉDÉ HUMEUR LIVRES DE ROXANE LITTÉRATURE MA RÉGION J’EN MANGE VUES SUR LE NORD IMPRO ARTS ET TECHNOLOGIE POSTE D’ÉCOUTE
// DATES IMPORTANTES À RETENIR
L’an dernier, l’Indice bohémien consacrait en avril tout son cahier spécial à l’écologie. Cette année, nous changeons l’approche mais nos préoccupations, elles, n’ont pas changé. Il y a bien des façons de prendre soin de l’environnement, du paysage, de la communauté et des gens qui la forment. D’ailleurs, l’écologie, c’est d’abord l’étude des êtres vivants et de leurs relations avec le milieu où ils vivent. Loin des espaces publics, une foule d’initiatives inspirantes améliore au quotidien la vie des gens. C’est à certains de ces exemples que nous avons consacré la une de cette édition : atelier d’impro pour aînés, plantation d’arbres en milieu urbain, initiatives rurales de développement culturel et touristique, Jour de la Terre et sensibilisation aux comportements écoresponsables, mais aussi événements uniques et créatifs comme le Festival du DocuMenteur. Même si parfois minuscules, ces succès sont des vraies affaires. Comme un antidote à la morosité causée par une autre campagne électorale précoce et souvent creuse, les bonnes nouvelles qui surgissent dans la sphère médiatique agissent comme un baume. L’annonce du projet de logement social Kijaté pour les autochtones de Val-d’Or en est une. C’est aussi un pas en avant vers une cohabitation plus juste, dans une communauté globale qui apprend à mieux vivre ensemble. Une question demeure toutefois : comment justifier que ce projet ait pris tant de temps à recevoir le feu vert de la Ville? En ce mois d’avril 2014, je ne peux m’empêcher de penser à Jacques Languirand, ce fou extraordinaire qui était depuis au moins quarante ans à la barre de l’émission Par 4 chemins. Si je parle de lui, c’est qu’il est depuis longtemps le porte-parole du Jour de la Terre, célébré le 22 avril de chaque année. Bien qu’il vienne de se retirer de la vie publique, Jacques Languirand lègue à notre société un héritage important, tant sur le plan de notre conscience environnementale que philosophique et spirituelle. Je le qualifierais même de fondamental, cet héritage, car par son ouverture d’esprit, son humour contagieux, sa curiosité sans borne pour l’esprit humain, c’est un homme qui aura donné à plusieurs générations le goût de devenir des êtres humains meilleurs. Plus conscients et plus critiques. Plus allumés et mieux informés. Plus responsables de soi, des autres, de notre milieu de vie, de la nature aussi. Jacques Languirand, c’est un homme qui cherche. Sans morale, sans préjugé. L’antithèse du cynisme et de la morosité. Il m’inspire. Moi qui suis de la génération X, je me souviens clairement des déchets jetés en vrac dans les fossés le long du chemin qui menait au chalet. Heureusement, les temps changent. Lentement, mais sûrement, nous sommes individuellement plus conscientisés sur notre environnement. L’école primaire de mon quartier fait du compost. Paradoxalement, nous consommons plus de pétrole que jamais. Ça me rappelle un concept que mon père tentait de m’expliquer quand j’étais enfant, selon lequel chez l’être humain, contrairement aux autres animaux, l’intelligence appartient à l’individu et non à l’espèce. Même s’il est souvent difficile de concilier l’occupation du territoire avec le respect de la nature, l’homme étant instinctivement un prédateur, notre intelligence nous permet, parfois, de tenter un sauvetage. Chaque petit geste compte dans la grande balance, et souvent à l’échelle de notre quartier, de notre village. D’ailleurs, le sentiment d’appartenance que l’on peut ressentir envers notre milieu de vie contribue en grande partie à ce que nous nommons le bonheur : la sécurité, le plaisir, les amis et la famille, le sentiment d’être reconnu, de servir à quelque chose, de faire partie d’un tout. On gagne donc tous à prendre soin des autres. Et ça veut dire, souvent, de faire de meilleurs choix collectifs. \\
Mai
Juin
juillet/août
JOURNALISTES-COLLABORATEURS Fednel Alexandre, Roxane Archambault, Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Guillaume Beaulieu, Rym Bellouti, Martin Blais, Julie Boisvert, Annie Boulanger (Les Couzz), Anne-Laure Bourdaleix, Alexandre Castonguay, Bruno Crépeault (Les Couzz), Julie Dallaire, Maurice Duclos, Daniel Dumont, Netta Gorman, Pierre Labrèche, Réjean Lavoie, Christian Leduc, Evelyne Papillon, Marie-Hélène Paquin, Geneviève Pelletier, Thibaut Pétry, Louise Perreault, Yves Prévost, Jeannine Provost, Jocelyne Rail, Ulysse Rivard-Desharnais, Alexandre Rouleau, Dominique Roy Dominic Ruel, Pierre-Louis Valcourt ................................................................. COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Marie-Pier Dupuis (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Marie-Ève de la Chevrotière (Abitibi-Ouest), Sylvie Tremblay (Abitibi) ................................................................. CORRECTEURS Jonathan Barrette, Claudia Caron, Claude Laverdière, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon, Yves Prévost, Marta Saenz de la Calzada ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. GRAPHISME Lucie Baillargeon graphisme@indicebohemien.org ................................................................. DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. CONSEIL D’ADMINISTRATION Stéphane Audy, Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Guillaume Beaulieu, Marie José Denis, Jessica Gagnon, Geneviève Gariépy, Nicole Tremblay et Martin Villemure ................................................................. L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ................................................................. ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
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2 mai 2014
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29 avril 2014
27 mai 2014
2 juillet 2014
2 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
CHRISTIAN LEDUC
Artistes à la une 10e année pour le Festival du DocuMenteur
Il était une fois le FODOC //ASTRID BARRETTE-TESSIER La genèse de cette fable remonte à plus de 12 ans, dans une contrée lointaine du nord-ouest du Québec, nommée Rouyn-Noranda. La fable met en scène quatre petits rats inspirés par le cinéma underground montréalais, où ils sont invités à créer des films Kino (courts métrages à très petit budget). « Pourquoi ne pas faire la même chose ici ? » s’écrie le premier, nommé Jason Paré. « Quelle bonne idée, mais ça nous prend des acolytes ! » s’écrie le deuxième, nommé Carol Courchesne. « Nous, nous ! » s’écrient simultanément Martin Noël et Michaël Chartier. Ainsi naissent Les Racamés. Pendant deux ans, le collectif organise des soirées de projections cinématographiques et alimente la création en Abitibi-Témiscamingue. Fort de plusieurs soirées créatives et trépidantes, de rencontres fortuites et d’autres petits rats tels que Simon Laquerre, le concept du festival prend vie, portant la volonté de mener plus loin le regroupement. Cependant, tous un peu bohèmes, les petits rats empruntent des tunnels différents. Qu’à cela ne tienne, Carol s’entiche de deux petites rates fraîchement revenues en région, Émilie Villeneuve et Ariane Gélinas. Le trio, ambitieux et visionnaire, travaille d’arrache-pied pour créer le premier Festival du DocuMenteur, communément appelé FODOC, au concept unique honorant le faux documentaire. Au cœur de ce festival inusité se trouve un concours de création auquel les rats forcent leurs amis à participer. Pendant que les équipes sont au travail, une programmation de documenteurs triés sur le volet prend l’affiche tous les soirs, suivie de spectacles de fin de soirée. Le tout est fait avec très peu de publicité, des affichettes sont posées la semaine précédant l’événement. À la soirée de clôture qui a lieu à la presqu’île du lac Osisko, on projette pour la première fois les cinq films créés en 72 heures dans chacune des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue. Au rendez-vous : des aurores boréales et un total de 350 spectateurs. « C’est un succès ! » s’écrient nos trois petits rats. « On n’a pas le choix de continuer », s’exclament-ils à l’unisson. Trois p’tits rats, trois p’tits rats, trois p’tits rats, rats, rats. Chapeau d’paille, chapeau d’paille, chapeau d’paille, paille, paille, paillasson … La deuxième année, le trio se rend au festival Regard sur le court métrage de Chicoutimi pour faire de la pub et recruter des équipes de création. « On a mis des tracts et c’est ainsi que, dans un ascenseur là-bas, Patrick Masbourian a vu l’appel d’équipe et qu’il s’est inscrit », raconte Carol. « Cette année-là, les Phylactère Cola se sont aussi inscrits au volet création. C’est entre autres grâce à l’Espace court qu’on s’est fait connaître. Les réalisateurs y venaient et revenaient ensuite l’été au Fodoc », explique Ariane. Apprenant de leurs succès et de leurs erreurs, nos petits rats ont continué à s’investir et à mettre toute leur énergie pour reproduire la magie, année après année. « Nous sommes allés en Belgique assister à un autre festival, ça nous a réconfortés. On a vu qu’on avait ça dans nos gênes de recevoir. C’est régional. On faisait les choses intuitivement, mais on y a appris beaucoup », se remémore Émilie. Suivant les conseils de Jean-Marc E. Roy, réalisateur invité au volet création à plusieurs reprises, Les Racamés décident d’allonger le festival pour sa cinquième année. « En débutant les festivités un jour avant, on permet aux réalisateurs d’y participer un peu et d’être moins brûlés au moment de présenter leur film », explique Carol. Une place est aussi faite à la relève, avec un volet de création hors-concours. « Lawrence Côté-Collins a été une autre de nos ambassadrices, elle faisait des documenteurs pour venir au festival été après été. Aujourd’hui, elle réalise son premier long métrage en Abitibi, qui est aussi un fodoc », raconte Ariane.
Dans le cadre de l’évènement AT@MTL, l’organisation amène cinq équipes réaliser un documenteur à Montréal, permettant enfin à deux des fondateurs de participer au volet création. « Le plus frustrant, c’est de créer des conditions de création favorables et de ne pas pouvoir en profiter. Là, on s’est gâtés. Je suis avant tout une fille de création », confie Émilie. Nostalgique, Émilie raconte : « Chaque année, ça m’a toujours fait le même sentiment. Pendant les projections, à la presqu’île, j’allais en bas, je me cachais derrière l’écran et je regardais le monde. Chaque fois c’est magique, parce que souvent quand tu es rendu là, tu es brulé pis tu te demandes pourquoi tu fais ça. Tu tiens ces évènements à bout de bras, bénévolement, et ça, c’était notre paye, la plus belle. »
Nos trois petits rats vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants Unique au monde, le festival laisse sa trace et influence d’autres créateurs. Aux Îlesde-la-Madeleine, on s’inspire du concept créatif, mais en attribuant une île à chaque équipe. Après avoir participé au volet création, un Italien et sa copine importent le concept dans leur pays. Ainsi, en 2010, le premier bébé du festival voit le jour, le Piemonte Documenteur Filmfest. Émilie nous dit qu’« au pied des Alpes, le festival est tout aussi magique qu’à la presqu’île. […] Pour le concours de création et les réactions, c’était pareil comme en Abitibi : la fierté et les équipes brûlées. » L’an dernier, Émilie et Ariane ont décidé de passer le flambeau. « On a tripé, mais c’est extrêmement prenant. On faisait tout, en plus de nos emplois réguliers. On engageait une ressource pour la coordination, mais il restait beaucoup à faire », exprime Émilie. Pendant neuf ans, nos trois petits rats constituaient le C.A. et la coordination. Émilie est une fille d’idées ; Ariane, de logistique et Carol, le gars de la programmation. Aujourd’hui, ils veulent léguer et transmettre l’esprit à la relève pour que le Festival vive de lui-même et qu’il « soit influencé par des jeunes aussi tripeux que nous quand nous avons commencé », ajoute Émilie. Carol s’occupe toujours de la programmation, et Émilie conseille la nouvelle équipe dans la rocambolesque mise en œuvre de la dixième édition, où les lutteurs sont à l’honneur.
FIN Ne vous inquiétez pas, c’est seulement la fin d’un chapitre, et non du collectif. Les Racamés sont actifs plus que jamais et d’autres petits rats alimentent le tout. Ils ont préparé un autre festival inoubliable et croyez-moi, ce n’est pas un poisson d’avril !
www.documenteur.com
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 3
À la une Une jeune relève pour TV Témis
Les génies pas trop sages
La télé comme agent de rétention
Des retraités flyés qui cultivent leurs neurones
//DOMINIQUE ROY
// LOUISE PERREAULT ET JOCELYNE RAIL
Depuis déjà 17 ans, TV Témis projette l’image de la région au quart de tour. Financer une télévision communautaire relève de l’ingéniosité et de la témérité dans ce monde où gronde l’instabilité. Mûrs pour la retraite, Ernest et Gisèle Laplante ont relevé le défi avec brio et les voilà prêts à passer le flambeau à une relève jeune et dynamique qui fera le grand saut, tant à l’avant qu’à l’arrière de la caméra.
Depuis quelques années, plusieurs personnes retraitées à Rouyn-Noranda ont trouvé une solution pour conserver et améliorer leur culture générale ainsi que leurs facultés intellectuelles. Elles ont mis sur pied « Les génies des pas trop sages ». Sans obligation de personne et pour 2 $, on peut assister à ces rencontres les deuxième et quatrième mardis de chaque mois et cela, de septembre à mai. Ce jeu est inspiré des compétions Génie en herbe existant déjà au niveau de certaines écoles de la région. Il s’agit de répondre à des questions d’intérêt général, posées par un animateur. Deux équipes de 4 personnes choisies parmi les habitués doivent donner une réponse juste qui leur méritera des points. Une troisième équipe appelée « La foule en délire », formée de l’assistance, peut avoir à répondre de temps en temps à une question pour soutenir l’une ou l’autre des équipes. On peut seulement écouter mais on peut aussi découvrir qu’on sait la réponse et dépanner les habitués en manque d’information ou de mémoire. Les questionnaires sont préparés par plusieurs retraités venant de différents milieux, ce qui donne de multiples sujets selon les intérêts de chacun : le sport, les émissions de télévision, l’actualité, la littérature, la géographie, les mathématiques, le cinéma, la botanique, etc.
Chloé Beaulé-Poitras Originaire de Laverlochère, revenue s’installer en région il y a quatre ans, la jeune diplômée en direction artistique de l’Université Concordia et en études cinématographiques de l’Université de Montréal n’a cessé d’accumuler les défis depuis son retour. Le sens du développement, elle l’a dans le sang, comme elle le dit si bien, et plus particulièrement le développement du Témiscamingue. Son parcours peut fortement en témoigner grâce à son implication dans plusieurs comités. Avec son bagage de connaissances et d’expériences, en tant que directrice, elle saura bien certainement assurer la pérennité de cette TV.
Frédéric Patoine Originaire de Nédélec, le jeune diplômé de la Cité Collégiale d’Ottawa en production télévisuelle a remis le pied en sol témiscamien en se rendant, il y a quelques mois, au bureau de TV Témis pour voir ce qui s’y passait. Apprenant que M. et Mme Laplante prenaient bientôt leur retraite et que Chloé Beaulé-Poitras ferait son arrivée sous peu, il n’a pu résister à l’envie de se joindre à l’équipe. Avec son impressionnant parcours télévisuel, le nouveau directeur technique permettra sûrement de faciliter le futur passage de cette TV en HD. \\
4 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
En fait, l’exercice sert aussi à la socialisation. La bibliothèque municipale (Salle Pauly) est le lieu de rencontre. Il n’est pas nécessaire de réserver. On apprend beaucoup en lisant à la maison, en regardant la télévision, mais en étant stimulé par une activité sociale, on augmente les chances de garder le cerveau alerte et de se faire des ami(e)s. Pour plus d’information, consulter le site www.arfat.qc.ca Note de la rédaction : on trouve le même genre d’initiative ailleurs en région avec le décathlon culturel, un jeu de 10 disciplines contenant chacune 5 questions. Quatre athlètes forment un pays inventé avec un signe vestimentaire, un drapeau et un hymne nationale, car il y a flamme olympique, podium, médailles et, bien sûr, beaucoup d’humour. Cette année, le décathlon aura lieu à Val-d’Or le 15 mai. \\
L’Abstracto, depuis 20 ans ancré dans son milieu
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Un temps où ce secteur du centre-ville était manifestement dévitalisé. Un temps où le solde migratoire de l’Abitibi était particulièrement déficitaire et l’offre culturelle… mince. À cette époque, on ne lui donnait pas six mois d’existence, à ce projet de cafébar. La recette était pourtant simple : du bon café, de la bonne bière, peu d’équipement, un soupçon de naturel sympathique dans un environnement chaleureux où l’on se sent mieux qu’en famille. On peut dire que vingt tours de boule plus tard, la recette a fait ses preuves. Vingt ans, ça se fête en culture à l’Abstracto. Au programme de cette célébration : une exposition collective et deux concerts. Les amateurs d’arts visuels pourront apprécier des œuvres d’artistes tels que Karine Berthiaume, Christian Leduc, Valéry Hamelin, Ariane Ouellet, Renaud Hébert et Brigitte Toutant. Les mélomanes, quant à eux, seront comblés par la venue
Un show comme t’aimes à La Motte //RYM BELLOUTI
// ULYSSE RIVARD-DESHARNAIS Si, comme moi, vous n’êtes pas originaire de la région, vous vous dites que l’Abstracto, avec son ambiance tamisée, ses belles peintures et son personnel sympathique, fait partie intégrante du charme de la ville et de fait, a certainement toujours été là. Toutefois, dans le but de vous présenter les faits historiques les plus rigoureux, je suis allé à la rencontre des trois propriétaires, Sylvain Sauvageau, Serge Thouin et Sébastien Veillette, qui, autour d’un café, m’ont raconté l’histoire du lieu et m’ont parlé de la programmation qu’ils ont échafaudée afin de souligner les 20 ans de ce commerce et espace culturel.
Rythme et poésie au village
sur les planches du café-bar des artistes pop-folk Marie-Pierre Arthur le 9 avril, et des Sœurs Boulay le 17 avril. Un seul critère dans les choix de programmation : tous les artistes retenus sont des coups de cœur de nos trois acolytes. Si je vous parle de ce café-bar, ce n’est pas simplement pour les beaux yeux de ses propriétaires. Depuis le début, l’Abstracto s’est voulu un lieu culturel. À l’origine plutôt une vision qu’une mission, l’intention culturelle s’est rapidement imposée. Certains se souviendront de collaborations avec les nuits de la poésie, ou plus récemment le GÉCO, en plus d’offrir aux artistes en arts visuels leurs murs, vides à l’origine. C’est au fil du temps et des expositions que l’Abstracto a monté la collection que vous pouvez admirer aujourd’hui. Concocter une exposition collective s’inscrit donc en continuité avec cette démarche. Ceux qui fréquentent l’Abstracto savent aussi qu’un soin particulier est apporté aux choix musicaux, qui sont un apport tout aussi important que la décoration ou l’odeur de café fraîchement torréfié à l’atmosphère des lieux. À cela rien d’étonnant, l’Abstracto est géré par des mélomanes. Ils ont d’ailleurs entretenu une étroite collaboration avec le FME et ce, depuis le début, ce qui a donné place à certains spectacles mémorables tels que ceux de Pierre Lapointe, Marco Calliari, Socalled ou encore les Charbonniers de l’enfer. Ce qui fait le succès de ces événements, en plus de la qualité des artistes, c’est l’esprit qui caractérise le tout, à l’image de l’Abstracto, amicale et sans prétention. \\
Avis aux amoureux du verbe ! Le show de La Motte revient le samedi 26 avril 2014 ! La 19e édition donnera aux artistes auteurs-compositeurs-interprètes de l’AbitibiTémiscamingue l’occasion de présenter leurs créations et d’exprimer leur art. L’événement se déroulera dans la salle Héritage, située dans l’édifice qui, à La Motte, fait office d’église et de centre communautaire. Le conteur Pierre Labrèche, animateur et membre du comité organisateur de l’événement, nous met au parfum au sujet des préparatifs. ARIANE OUELLET
Quand commerce rime avec culture
ARIANE OUELLET
À la une
Le show de la Motte existe depuis déjà 20 ans. Ce printemps, il mettra à l’honneur, encore une fois, la création et la découverte, avec au moins douze numéros. « Entre chant, musique, danse, poésie et contes, la parole sera mise en avant dans toutes ses couleurs », explique l’animateur. Nous apprenons d’ailleurs de M. Labrèche que si l’organisme s’appelle « La Pariole », c’est parce que l’événement se veut un pari sur la parole !
ISABELLE RIVEST
M. Labrèche souligne la convivialité de la formule, qui rassemblera les fidèles à ce rendez-vous jusqu’aux heures tardives de la soirée. Il nous dépeint une ambiance très conviviale, presque intimiste, et bien accueillante envers ceux qui joignent l’événement pour la première fois. Enthousiaste au sujet de cette soirée, M. le conteur nous confie que c’est au show de La Motte qu’il est monté sur scène pour la première fois, vers la fin des années 90. Bien qu’il ne conte pas cette fois-ci, il ne manquera pas de ponctuer d’histoires son discours d’animateur, assure-t-il. La salle Héritage peut accueillir jusqu’à 200 personnes, mais les billets partent souvent comme des petits pains chauds, si bien qu’il est conseillé de se les procurer sans plus attendre, afin de se délecter de rimes et de rythmes au long d’une soirée pleine de poésie. \\
TROUPE DE DANSE DE VAL-D’OR
BENOIT LAVERGNE ET GENEVIÈVE DOSTIE
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 5
À la une Retour sur l’exposition InTERREdépendant de Michel Gautier
C’est un grand arbre qui nous unit //FEDNEL ALEXANDRE Que penser de l’exposition InTERREdépendant de Michel Gautier, qui s’est tenue au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda du 31 janvier au 9 mars? Mon amie, dont la conscience écologique est finement aiguisée, m’a parlé d’urgence non sans une certaine modestie. Le mot « urgence » ne s’est pas incarné en moi, c’est-à-dire que je l’ai trouvé un brin outrancier, paroxyste ; bref, alarmiste. Par ailleurs, la parcimonie de son utilisatrice m’a fait penser que c’était peut-être quelque peu réducteur : une exposition, un mot. Mais le mot a été réitéré en réponse à ma question, et je me suis fait remonter les bretelles au passage de ne pas écouter quand une femme me parle, donc d’être un homme. Je me suis donc penché de plus près sur le langage et la démarche de l’artiste pour me confronter à cette proposition de lecture.
Culturat selon Preissac et St-Mathieud’Harricana //YVES PRÉVOST Le projet Culturat vise à présenter aux touristes du reste du Québec la créativité et l’originalité de l’AbitibiTémiscamingue en 2015. Certaines des activités déployées pour l’occasion auront un caractère durable. Voici quelques initiatives intéressantes de municipalités qui ont à cœur la mise en valeur du paysage et de l’environnement.
Mise en valeur de l’esker à St-Mathieud’Harricana
COURTOISIE MICHEL GAUTIER
Inondée d’une lumière liquide, l’exposition consistait en l’installation d’une vingtaine de pièces totémiques réalisées en papier recyclable et disposées sur une estrade en miroir qui les décuplait, donnant ainsi au visiteur l’impression de se promener dans une forêt. Elles étaient ornées de gravures effectuées à partir de photos prises par l’artiste et imprimées selon la technique de la lithographie. Cette représentation totémique met en lumière de manière incontestable les préoccupations écologiques de Michel Gautier. D’ailleurs, une estampe de l’artiste a été mise en vente aux enchères durant toute la durée de l’exposition, au profit de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle nous ramène également au degré zéro de la civilisation (au sens que lui donne Condorcet), puisque le totem remplit une fonction symbolique dans les sociétés dites primitives, en ce sens qu’il a pour rôle essentiel d’assurer la transmission intergénérationnelle.
Tourisme et développement durable
Aussi, plutôt que d’y lire une urgence d’agir ai-je relevé dans le langage et la démarche de l’artiste la nostalgie d’un militant désabusé. Cette proposition se formule à partir de l’articulation du miroir comme élément symbolique avec la présence allégorique des totems. Dans cette perspective, le miroir révèle à l’homme sa prédation sur l’environnement d’une part et, par l’effet du reflet multiplicateur de celui-là, le consumérisme compulsif et obsessionnel de celui-ci d’autre part. À partir de cette double entrée, l’artiste en vient à s’interroger sur l’héritage que l’homme transmettra aux générations futures par l’intermédiaire de l’usage des totems. Le travail de Michel Gautier invite l’homme à repenser son rapport à l’environnement, au territoire, à l’espace et, dans une dimension [auto]-réflexive, son rapport à lui-même. Cette invitation à une remise en question comportementale se veut une condition indispensable, du moins nécessaire, à la survie de l’homme en tant qu’individu et dans sa relation avec les autres espèces. C’est ce que suggère l’évocation de la forêt dont la présence me rappelle combien l’homme est lié à la terre et combien il en dépend. En cela, je partage les préoccupations de l’artiste en regrettant, comme lui, le temps où l’homme, au lieu de façonner l’environnement et de l’infléchir selon ses caprices et ses besoins triviaux, était à son écoute et faisait corps avec lui. L’époque où l’homme était poète. Car comme le poète, il savait que « c’est un grand arbre qui nous unit ».
À St-Mathieu-d’Harricana, un pavillon à aire ouverte sera construit sur le chemin des Sablières. Un parcours sera également aménagé pour se rendre au pavillon avec, en chemin, un accès d’eau potable. « Actuellement, la population n’a pas d’accès direct à l’eau de l’esker. Grâce à ce projet, cette eau sera de nouveau accessible, gratuitement », explique Véronique Trudel, agente de développement à St-Mathieu-d’Harricana. Le pavillon comportera six panneaux d’interprétation sur la géologie de la région, avec des capsules explicatives sur l’histoire et la culture autochtone. Un artisan charpentier de La Motte, Mathieu Longpré, sera en charge de la construction du pavillon. L’inauguration est prévue le 15 mai prochain, et le lieu sera ouvert chaque année durant la saison estivale.
Virage écologique à Preissac À Preissac, c’est sous le thème « Culturellement écoresponsable » que s’articule la participation à Culturat. Toute la ville est mise à contribution. « Nos réunions de travail se font maintenant sans papier »,
explique Stéphan Lavoie, maire de la municipalité. « Les rencontres avec les citoyens se font avec des présentations Power Point, les conseillers ont leurs documents sur des clés électroniques. Pour la correspondance, elle se fait évidemment aux couleurs de Culturat », ajoute-t-il. De plus, les ampoules extérieures de 150 Watts de l’hôtel de ville ont été remplacées par des ampoules 60 watts, de la couleur bleue de Culturat. Les jeunes sont également impliqués. « En plus du Comité Jeunesse Culturat qui a été mis sur pied afin de proposer des projets écoresponsables, 40 jeunes ont été invités à faire des bricolages en lien avec Culturat », explique avec enthousiasme le maire de Preissac. Le projet le plus visible, cependant, sera l’Agora naturel, un agora de près de 500 places aménagé près du belvédère qui sera en fonction en 2015. Comme il se doit, sculpteurs et artisans locaux seront mis à la tâche. « Nous envisageons d’y faire des matchs d’impro, des conférences en environnement et des spectacles », explique Stéphan Lavoie. Le maire juge important de souligner la participation citoyenne des gens de Preissac. « Ils se donnent énormément dans plusieurs sphères d’activités culturelles, explique-t-il, et pour nous, Culturat est un levier vers l’unité de notre région pour une cause rassembleuse, mais aussi un levier touristique et économique. » Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site web de l’organisme : culturat.org/documents//medias/detailsdes-projets.pdf \\
Note de la rédaction : L’exposition InTERREdépendant de Michel Gautier sera également présentée au Centre d’exposition d’Amos du 11 avril au 1er juin 2014. \\
CÉLINE DALLAIRE ET L’ACADÉMIE DES ARTS présentent Méli-mélArt Centre d’artistes et espace de création spécialisé Gravure en creux et en relief • Lithographie • Sérigraphie Formations • Résidences • Expositions
6 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
du 3 au 26 avril Vernissage jeudi le 3 avril à 17 h 25, ave Principale, Rouyn-Noranda
819 764-5555
www.fontainedesarts.qc.ca
Humeur
Marie-Pier Dupuis
RÉCRÉOLOGUE DE PASSION DE PÈRE EN FILLE
Tous pourris (?) //DOMINIC RUEL
Jeune Malarticoise récréologue de formation, Marie-Pier Dupuis n’est pas tombée bien loin de l’arbre familial. Son père est récréologue aussi, engagé et impliqué assidument depuis de nombreuses années dans le milieu des loisirs et des sports, notamment du hockey mineur et des Jeux du Québec. Sa mère est impliquée dans différents comités scolaires et des chorales, et sa sœur en fait tout autant pour son milieu. La vie de Marie-Pier ne peut se conjuguer sans le mot « implication ».
Les 125 députés de l’Assemblée nationale, les anciens comme les nouveaux qui seront élus le 7 avril, devraient, ce printemps, lancer un recours collectif contre les mauvaises langues, venues du peeeuuuple, contre ceux qui, du haut de leur cynisme érigé en principe, lancent toutes ces paroles gratuites remplies de raccourcis, de généralisations, d’insultes. Elles abondent : « tous pourris, tous des voleurs, tous des menteurs, tous des crosseurs ». Vous imaginez la scène ? Au tribunal, pour diffamation !
Après la présidence de l’école et du comité de graduation au secondaire, elle quitte son patelin pour une escapade de 4 ans à Moncton pour des études universitaires bien remplies. Oui oui, la belle ville acadienne de Moncton lui aura sans doute appris quelques mots de chiac!
Je ne pense pas que je pourrais faire autrement… m’impliquer, c’est inné en moi.
À son retour, la jeune femme veut reprendre contact avec l’implication sociale, développer un réseau de contacts et découvrir de nouveaux horizons sociaux dans sa MRC d’origine. Elle s’engage d’abord au Festival d’été de Val-d’Or, qui vient tout juste l’année précédente de changer de mission et de vision, avec à sa tête un groupe de jeunes « crinqués » qui veut brasser les choses un peu dans le milieu valdorien. Le milieu culturel est tout désigné pour elle. Au cours des années qui suivent, Marie-Pier s’engage également au CTJ (Conseil territorial jeunesse), à Place aux Jeunes ainsi qu’au FRIMAT. Une vraie machine aux implications variées, allant de la logistique d’événement à la présence au sein de conseils d’administration. Cette grande variété dans ses engagements lui permet de trouver un équilibre entre sa vie personnelle, sociale et professionnelle. Marie-Pier est motivée par le sentiment d’appartenance à un groupe et l’appréciation que les gens portent au travail des bénévoles. « C’est mon passe-temps. Je ne fais pas des casse-têtes mais des réunions, des réservations de jeux gonflables et des procèsverbaux », dit-elle avec un large sourire qui en dit long sur son joyeux état d’esprit. Si vous êtes à Malartic ou dans la Vallée-de-l’Or, hâtez-vous de faire la connaissance de cette jeune femme pleine d’énergie avant que ses journées de 24 heures ne soient toutes remplies. Sinon, attendez votre tour pour bénéficier de son talent! En attendant, le 75e de Malartic t’attend. Go Marie-Pier go!
Pourquoi pas ? Essayez au café, au resto, dans un souper ou sur Facebook : remplacez politiciens par Noirs, Juifs, les garagistes ou les BS, puis ajoutez « tous crosseurs » ou « tous voleurs » ou « tous menteurs» et vous passerez pour un mal élevé et un raciste ignoble, on vous collera un procès aux fesses, peut-être. Ça ne passerait pas. Mais pour les politiciens, c’est facile, c’est de bon ton, de bonne guerre. Ça fait rire, sûrement, ça coupe court aux discussions parfois, ça soulage surtout d’une vraie réflexion, plus poussée, qui nécessite du temps. Bien sûr, il y a eu Gomery, il y a la Commission Charbonneau, l’UPAC. Des odeurs de merde flottent encore. On a raison de s’indigner, de vouloir punir, par le vote ou la loi, les bandits. Parce qu’il y en a, je ne suis pas une autruche. Comme partout d’ailleurs, dans tous les métiers, dans toutes les couches, chacun à sa manière. Le gars qui encaisse son chèque de la CSST pour mal de dos, mais qui pose sa tourbe, fait son bois, change son bardeau, n’est-il pas lui aussi « menteur », « crosseur » ou « voleur » ? D’autres se déculpabilisent et se donnent bonne conscience en se disant : « Voler le gouvernement, c’est pas voler, ils nous volent assez de même! » Comme si le gouvernement avait son arbre dans lequel pousseraient des milliards. Travailler au noir, payer cash sans facture, ce n’est pas voler Marois ou Couillard ou le gouvernement, c’est voler ses propres concitoyens, ses voisins, c’est voler les Québécois au complet. De toute façon, ces odeurs de merde, comme je disais, ne semblent pas trop nous déranger au fond. Regardez les sondages : dans quelques jours, on élira peut-être un gouvernement libéral, le même ou presque qu’on a chassé il y a à peine 18 mois. Réélu, malgré Charbonneau, malgré les perquisitions, malgré le printemps érable et le tapage de casseroles. Et pendant ce temps, les partis qui n’ont jamais gouverné, qui n’ont pas les mains sales, se retrouvent bons derniers. La CAQ dégringole et Québec Solidaire stagne à 9-10% et le vote se concentre autour du Plateau Mont-Royal. Le 8 avril au matin, on se retrouvera avec une Assemblée nationale identique, ou presque, à celles des 30 dernières années.
// MO DUCLOS
> Fjat.qc.ca
On semble très bons pour crier « Tous pourris! », pour chialer contre les « vieux partis » (quel terme creux!) et demander sans cesse du changement (quel projet!). Mais quand vient le temps de faire suivre les bottines avec les babines, on aime bien revenir à nos vieilles habitudes confortables… \\
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 7
Pour le groupe éco-citoyen le GÉCO
Plantation d’une Haie du centenaire
Chaque jour est le Jour de la terre
Des arbres au service du patrimoine amossois
//ARIANE OUELLET
LINE BLACKBURN
À la une
HAIE SITUÉE À VILLE-MARIE .
//PIERRE-LOUIS VALCOURT Le Groupe ÉCOcitoyen de RouynNoranda, le GÉCO, va déployer entre le 8 et le 27 avril une série d’activités pour souligner en grand la Journée de la Terre. Un programme qui se déploie sur plusieurs semaines a été conçu pour sensibiliser la population à de plus saines habitudes de consommation.
Dans le cadre de deux événements majeurs, le 100e de la ville et le 30e de l’UQAT, plusieurs célébrations ont lieu à Amos, mais le projet le plus durable de la ville en lien avec les festivités est certainement la Haie du centenaire. Il s’agit de la plantation de cent peupliers hybrides et cent épinettes blanches à l’entrée Est d’Amos. L’activité aura lieu le 17 mai 2014.
Les éco-défis Depuis le 10 mars dernier, les internautes qui fréquentent les médias sociaux sont invités à se rendre sur la page Facebook du GÉCO afin de connaître l’éco-défi de la semaine. Par exemple, avec « La douche des 100 watts », on suggère de remplacer un bain par une douche de moins de 5 minutes, ce qui fait économiser trois fois la quantité d’eau nécessaire pour se laver. La semaine précédente, le défi « Ce n’est pas juste de la T.V. » proposait aux curieux d’écouter des émissions documentaires présentant des pratiques éco-responsables. Pendant 6 semaines en tout, on peut tenter de relever un défi par semaine. Ce qui est encore mieux, c’est de continuer d’appliquer ces petits trucs dans la vie quotidienne, même quand le défi est terminé!
L’encan
Pour une deuxième année consécutive, le GÉCO procède à une vente en ligne de photographies. Cette année, l’exposition des œuvres mises à l’enchère aura lieu au restaurant Le Cachottier du 8 au 22 avril. Pendant ce temps, les gens sont invités à miser sur leurs œuvres préférées via le site Internet encan.geco-rn.org. L’encan du GÉCO sert à recueillir des fonds pour financer une partie de ses activités d’éducation. L’an dernier, on pouvait y acquérir à prix très raisonnable des œuvres de Véronique Doucet, de Staifany Gonthier, d’Annie Boudreau et bien d’autres.
Ambassadeurs GÉCO
Toujours du 8 au 22 avril, une série d’entreprises locales, présentées comme les « Ambassadeurs », proposent des produits qui correspondent à l’éthique mise de l’avant par le GÉCO. Un pourcentage des ventes de ces produits sera ensuite remis à l’organisme. L’an dernier, par exemple, le café-bar
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l’Abstracto remettait 10 % des ventes de son café équitable et biologique, le restaurant Olive et Basil proposait une vinaigrette bio, alors que la brasserie Le Trèfle noir y allait de ses bières artisanales locales. C’est une chouette façon de découvrir des produits intéressants tout en participant au financement du GÉCO.
Fête familiale
Pour clôturer en beauté cette série d’initiatives, une grande fête familiale se tiendra le dimanche 27 avril de 13 h à 16 h sur la 7e Rue, dans le Vieux Noranda. Grâce à la collaboration de plusieurs organismes du milieu, différentes stations vont proposer au public des activités variées, allant de la danse gumboots à une création collective, en passant par un kiosque de jardinage où l’on pourra échanger des boutures. Des jeux de plateau seront aussi au menu, permettant aux grands et aux petits de mettre à l’épreuve leurs connaissances liées à l’environnement et aux saines habitudes de consommation. Un service de remise à niveau de vélo sera aussi sur place pour préparer les véhicules verts de toute la famille pour la prochaine saison estivale. En cas de mauvais temps, l’activité se tiendra à l’intérieur du Petit Théâtre du Vieux Noranda. Et pour joindre l’utile à l’agréable, une activité de collecte de petits encombrants (matériel informatique, petits objets électriques, piles) se tiendra également sur le site de l’événement. Pour plus d’informations concernant les activités proposées par le GÉCO, consultez le http://geco-rn.org
Le concept veut que chaque arbre planté corresponde à une année, depuis la fondation de la ville en 1914 jusqu’à aujourd’hui. Les citoyens intéressés à participer devaient s’inscrire en associant un membre vivant de leur famille en fonction de son année de naissance.
Le projet se veut un hommage aux bâtisseurs de la ville, mais aussi un regard tourné vers le futur. La directrice du campus de l’UQAT à Amos, Linda Perron-Beauchemin, a expliqué que « cette activité symbolique de plantation met en lumière nos créneaux de recherche spécifiques, les professeurs, les étudiants ainsi que les partenaires associés au projet, en plus de favoriser le développement durable, la préservation de la qualité de l’environnement et l’embellissement de la ville d’Amos ». En même temps que symbolique, le projet possède une dimension environnementale. Lors de la journée de la mise en terre, des arbres de différentes essences seront remis au public qui se présente. \\
Un bel exemple de médiation culturelle
Une ligue d’impro pour les têtes grises //DANIEL DUMONT Mme Lise Benoit, de la Table des aînés de Val-d’Or, est à compléter les inscriptions pour mettre sur pied une ligue d’improvisation pour personnes de 50 ans et plus résidant sur le territoire de la ville. L’inscription, qui est gratuite, doit se faire avant le 25 avril prochain. Poursuivant des intentions ludiques avouées, le projet a été mis de l’avant avec le concours d’une organisatrice communautaire du CSSS de la Vallée-de-l’Or. La Ville a déjà confirmé son appui en fournissant gracieusement les locaux. Les rencontres se tiendront durant la journée à une fréquence qui sera déterminée par les participants eux-mêmes. « L’impro est un moyen privilégié d’expression qui stimule la créativité sans faire appel directement à la mémoire », rappelle Lise Benoit, qui a fait carrière dans le monde de l’enseignement. « Les aînés ont réalisé de nombreux acquis tout au long de leur vie. L’isolement dont certains sont victimes appauvrit la collectivité et freine le partage de ces compétences », rajoute l’ex-
professeure de mathématiques. L’activité vous intéresse mais vous n’avez pas d’expérience en improvisation? Qu’à cela ne tienne, une session de sensibilisation à la technique et aux règles de l’impro sera offerte dès le départ aux personnes inscrites. Dispensée par Victor-Hugo StGermain, de la Ligue d’improvisation de Val-d’Or, elle se tiendra à la salle FélixLeclerc, le 30 avril prochain à 19 heures. Rappelons qu’à la base, l’improvisation est une prestation théâtrale improvisée obéissant à des standards rappelant une joute de hockey. Le concept a été créé ici-même, au Québec, en 1977. Les règles sont précises et connues à l’avance des participants mais le jeu, dans la forme retenue pour ce projet, fait plus appel au vécu des membres des équipes, à leur créativité et au sens de la répartie plutôt qu’à la performance individuelle. Inscriptions et informations : Lise Benoit, 819-824-6965 \\
À la une Elles mettent Amos dans tous ses états
Au Témis on aime l’hiver
L’été c’est cool, l’hiver c’est hot
Les Fées en feu, kessé ça? //JULIE DALLAIRE
//THIBAUT PETRY, JULIE BOISVERT ET GUILLAUME BEAULIEU (LE TRIO INFERNAL… EUH HIVERNAL) 28 novembre : tempête de neige. 14 décembre : -33°C. 5 janvier : 20 cm de neige. 22 janvier : -37°C... De quoi faire fuir les oiseaux dans le Sud pour de bon! Pour nous, nouveaux arrivants au Témiscamingue depuis 1 an, le Témis est un paradis de l’hiver. L’un est originaire de l’Abitibi, l’autre vient de l’Outaouais et le troisième vient d’un pays sans hiver, et nous sommes tous convaincus des bienfaits de l’hiver. Malgré les commentaires de notre pompiste Gérard, pour qui l’hiver est un mauvais moment à passer, où on est cloîtrés en dedans, où on gèle, où on pellette... « Attends de voir quand ça fera 50 ans que tu subis ça! »
Féestive, féenoménale, féetarde, voici le genre de calembours d’où provient le collectif Fée en feu créé en novembre 2012. Ce collectif devait à l’origine n’être qu’une apparition pour le festival FÉE-AT (Fête Éclectique Envahissante) en mai 2013. Les fées ont ensuite décidé d’élargir leurs oeuvres en promouvant toutes les formes de culture et en organisant diverses activités culturelles, en s’assurant de faire le tout dans différents espaces de diffusion alternatifs et inusités. Avec une vingtaine de membres, le collectif Fées en feu s’est affiché par le passé dans les bars d’Amos ou par des apparitions dans un supermarché où ils ont créé un instant figé, un « freeze » comprenant plus de 75 personnes. Des expériences ont aussi été tentées, comme un circuit MP3 téléchargeable aboutissant à une prestation éclectique de lipsync! Farfelu? Oui, et ce n’est pas tout! Leur répertoire compte aussi leurs célèbres matchs d’improvisation La Féessée, qui se présentent sous la forme de Street-impro club.
À chaque automne, c’est la même excitation. Après avoir bien profité de l’été, l’idée de retrouver des activités laissées en suspens 8 mois auparavant nous envahit. Nous avons la chance de vivre sur un territoire où on ne peut s’ennuyer, où la diversité des paysages et des conditions climatiques pimente le quotidien. Au-delà des désagréments, l’hiver témiscamien offre des opportunités d’émerveillement et de divertissement infinies. Le froid ravigote corps et esprits. Ski de fond, raquette, glissade, hockey, carnavals, feux de joie : comment s’ennuyer avec autant de possibilités?
Le collectif Fées en feu conseille à la population de rester vigilante puisque les Fées utilisent en guise de technique marketing des « stunts», qui consistent à se faire remarquer, voire à éblouir, afin de diffuser des communiqués de presse. Donc, si vous apercevez une fée passant dans le décor, c’est qu’elle a un événement à promouvoir!
D’ailleurs mon Gérard, si tu te convertis, nous te proposons ce poème pour déclarer ta flamme : Oh! toi qui danses dans ma tête comme une gigue endiablée sertie de confettis qui fusent de toute part! Toi qui vivifies mon gris de ton immaculé. Mes yeux grands ouverts. Mon souffle visible. Toi, qui marques des points sans équivoque dans mon cœur que je croyais de marbre... qui était finalement de glace. Tu burines sur cette même surface ton nom frémissant que j’auréole dans ma tête. Tu forces, tu pousses, tu fouettes, tu plaques sous des vents mauvais avant d’envelopper de ta paume jusqu’au soleil blême. Ton corps maladroit est une montagne dégarnie. Un essaim d’abeilles pieuté. Mais tu sais renaître d’un simple souffle et c’est ce qui me charme à tout coup. Avec toi je ferais les 400 coups dans les ruelles bleues. Pour toi, la moitié de mon empire est une hypothèque sur la seconde. Tant de martyrs ont brûlé. Je gèle pour toi. Je te déclare officiellement mon amour phare dans une longue nuit sans lune. Levant bien haut mon chocolat chaud fumant... je t’aime hiver québécois! \\
JENNY CORRIVEAU
Parlant d’été, si je me rappelle bien, en juillet dernier, Gérard me disait aussi qu’il n’était plus capable d’endurer les canicules... Faudrait peut-être se brancher!
STEVE LÉVESQUE
On ne peut pas dire que quand notre voiture ne part pas, c’est une agréable surprise. Mais quand on repense à tous les beaux moments que ce froid nous permet de vivre, le désagrément est soudainement moins pire. Avec un hiver comme celui que nous venons de passer, l’été qui s’en vient n’en sera que plus agréable, nous permettant de retrouver des activités laissées en suspens depuis 8 mois.
Quelques événements pour 2014 Une deuxième édition de la FÉE-AT est en train de mijoter au sein du collectif et aura lieu à Amos du 15 au 18 mai prochain. Il prépare aussi la fête de la St-Jean-Baptiste le 23 juin, et des échos d’une course « Color me rad » se répercutent de plus en plus! Des partenariats avec d’autres organismes seront également à prévoir. Le collectif espère agrandir ce filon afin de pouvoir toucher toutes les tranches d’âge de la population d’Amos et des environs. Avec leurs pratiques inusitées, Les Fées en feu apportent un vent de fraîcheur et un petit quelque chose de fou dans ce qui se fait actuellement sur le plan culturel dans la MRC d’Abitibi. \\
Pour tout connaître des dessus et dessous de la 38e édition, visitez le www.slat.qc.ca et suivez-nous sur Facebook et Twitter
38 e édition du 22 au 25 mai 2014 à Amos
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 9
Arts visuels Exposition de Julie Drolet à la salle du conseil municipal de La Sarre
Présence absence / Katia Martel et Marc Boutin
Des trous dans les bas
Barville, Pascalis, Roc d’Or; dans la mémoire des lieux disparus
//JEANNINE PROVOST
//ANNE-LAURE BOURDALEIX
De Québec à La Sarre en passant par Vancouver, il y a de quoi percer des Trous dans les bas, titre de l’exposition de Julie Drolet, qui aura lieu du 17 avril au 16 mai 2014 à la salle du conseil municipal.
L’exposition Présence absence est le premier aboutissement d’un projet de recherche passionnant mené par Katia Martel depuis plus de deux ans, sur des collectivités disparues de l’Abitibi. Elle est présentée au Centre d’exposition de Val-d’Or du 14 mars au 27 avril, puis la poursuite du projet la mènera au Centre d’exposition d’Amos, du 6 juin au 13 juillet.
Cette longue pérégrination pour aboutir ici s’est faite avec beaucoup d’amour. D’abord celui de son copain Denis, infographiste rencontré là-bas, puis celui de toutes les amies que Julie a apprivoisées en s’intégrant au milieu artistique de l’AbitibiOuest. Autodidacte, c’est à la Maison d’Arts Jeannine-Durocher, avec Carmen Branconnier, son mentor, qu’elle a expérimenté différentes techniques. La fièvre de la créativité venait de s’emparer d’elle.
Depuis la colonisation, la région a vu grandir plusieurs communautés, dont certaines ont été rayées de la carte suite à la fermeture des entreprises principales, à une catastrophe naturelle ou encore à la migration des populations vers des villes voisines. Katia avait, au départ, le désir de ramener à la mémoire collective l’existence de ces sites. Elle souhaitait collaborer avec un artiste utilisant un autre médium comme l’image ou la vidéo. Marc Boutin a été touché par ce projet qui évoquait la force et l’espoir d’avenir pour des individus, des familles, dont il ne reste aujourd’hui que des traces parfois rendues proches de l’invisible : « La nature a souvent tout repris, ça fait travailler l’imaginaire, le souvenir de ce qu’il reste. » Des recherches poussées ont été menées tout d’abord auprès de la Commission de la toponymie du Québec et de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue pour repérer ces lieux disparus à travers toute la région, puis dans les archives des sociétés d’histoire régionales, ou encore à la Banque d’archives nationales du Québec à Rouyn-Noranda. À cela se sont ajoutées des fouilles sur le terrain ainsi que des rencontres avec des témoins de ces sites. Les deux artistes ont été touchés par le grand contraste entre le passé et le présent de ces portions de territoire.
Julie présente des toiles de tous les formats, élaborées avec des techniques mixtes, intégrant à la fois du dessin, de la peinture, du collage, de l’aquarelle, des encres et de la linogravure. Dans chacune d’elles, les cœurs se multiplient sous tous les formats, du plus grand jusqu’aux minuscules qui battent dans des personnages esquissés en transparence sur des fonds multicolores. Bien qu’elle ait toujours un élément figuratif dans ses toiles, elle ne traite pas la réalité brute mais plutôt l’imaginaire, dont la lune est souvent le symbole. Ses chats l’accompagnent dans le quotidien et lui servent de sujets dans plusieurs toiles. \\
KATIA MARTEL
À l’heure actuelle, 35 sites disparus ont été recensés par Katia à travers toute la région. Elle sait cependant que la liste va s’allonger encore. Le projet et l’exposition sont donc en mouvement et les sites qui ont servi à l’exposition présentée au Centre d’exposition de Val-d’Or sont ceux de Pascalis (1944)1, Barville (1978), Le Petit-Montréal (fin des années 1930), Roc d’Or (1947), Castagnier (pas de certitude sur la date de fermeture de ce village) et Joutel (1998, qui appartient au Nord-du-Québec).
PRÉSENCE ABSENCE, INSTALLATION DE PROJECTIONS VIDÉO, SCULPTURE ET BIJOU
L’exposition mise sur cette imbrication-hybridation entre le passé et le présent, entre la présence et l’absence, l’ombre et la lumière. Le territoire est en mouvement perpétuel, rien de ce que l’homme érige n’est permanent : hier un village de 400 familles, aujourd’hui une belle forêt! Les artistes tiennent toutefois à rappeler qu’il ne s’agit pas d’une exposition historique. Il en résulte une exposition de trois installations. La première est une série d’une quinzaine de bijoux contemporains réalisés à partir des matériaux trouvés sur les sites et présentés « comme un inventaire remanié ». La seconde installation est un jeu d’ombres entre des bas-reliefs suspendus faits de matières récupérées et des images projetées captées sur le terrain. Enfin, la troisième installation présente une multitude de petites broches ou médaillons qui superposent des images d’archives et des photos prises sur le terrain. \\
1. Il s’agit des dates de fermeture de ces sites
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Arts visuels Les rencontres de Danièle Boutin Turgeon
Danse et dessin de rencontrent au Rift
//ARIANE OUELLET
//NETTA GORMAN
Le Centre d’exposition d’Amos accueillera, à partir du 11 avril prochain, une exposition de l’artiste malarticoise Danielle Boutin Turgeon. Fruit d’une collaboration avec Diane Dubeau, le projet est une rencontre entre l’écriture et la gravure.
Avec comme inspiration le passage de la troupe de danse Cas public au théâtre du Rift le 21 février dernier, la coordonnatrice de la galerie du Rift à Ville-Marie, Francine Marcotte, a créé un évènement unique réunissant danseurs, artistes et grand public.
Le thème de la rencontre n’est pas nouveau dans la démarche de Danielle Boutin Turgeon. En effet, elle s’est souvent inspirée du contact avec l’autre pour créer des œuvres, cueillant au passage un témoignage, un lieu, un objet, un souvenir. Ou encore la couleur du moment. Cette fois, ce sont des rencontres d’ateliers qui sont au cœur de sa démarche. « C’est dans une journée de résidence collective à l’Écart, la Biennale jaune, que j’ai eu la piqûre de travailler à partir de la rencontre avec d’autres artistes. C’est un processus qui me motive beaucoup », confie la graveuse. Dans le cas de l’exposition Estampes et poèmes… rencontres, l’association avec la poète Diane Dubeau a pris une forme particulière, alimentée au fur et à mesure des rencontres à l’Atelier 3D de Malartic où l’artiste travaille et partage son espace de création. Un poème est alors surgi, inspiré d’une gravure de Danielle Boutin Turgeon, qui a ensuite invité la poète à écrire sur son travail. Les œuvres et les poèmes de l’exposition sont donc le résultat de deux ans de collaboration entre les deux femmes. À travers son parcours artistique, Danielle Boutin Turgeon a pris plaisir à visiter d’autres artistes dans leur atelier afin d’aller à leur rencontre, de s’imprégner de leur univers. Elle qui pratiquait d’abord la peinture et le collage a doucement commencé à intégrer la gravure à son travail. « C’est dans le cadre d’une formation à l’atelier les Mille Feuilles, avec Joanne Poitras, que j’ai commencé à graver. Joanne trouvait que ma peinture ressemblait à de la gravure », explique l’artiste, connue pour son sens du détail et la minutie de son exécution.
COURTOISIE
Retour aux ateliers
ARIANE OUELLET
Quand la gravure se prend au jeu des mots
Grâce à une entente avec La danse sur les routes, promoteur de la danse sur le territoire québécois, en partenariat avec l’école de danse Danz’Art, le passage du spectacle de danse Symphonie dramatique a donné lieu à trois ateliers de formation en danse. Ces derniers, de trois heures chacun, ont permis à une quinzaine de jeunes danseurs de se former en danse contemporaine dans le but de monter sur scène afin de présenter l’avant-première du spectacle, d’une durée d’une quinzaine de minutes. Parallèlement à cette activité ont eu lieu à la galerie du Rift trois ateliers d’art permettant une interaction novatrice entre modèles vivants, artistes et grand public. Les 22 participants, dessinateurs expérimentés mais aussi poètes, musiciens, adolescents et membres du grand public, ont pu toucher à la création multi-arts en dessinant en direct les danseurs et les musiciens sur la scène. Ainsi, cette interaction entre le modèle et l’œuvre d’art a donné lieu à des réalisations qui ont ensuite fait partie d’une exposition dans le hall du théâtre avant le spectacle. Nourris par l’histoire tragique de Roméo et Juliette, les modèles avaient l’occasion non seulement de poser comme danseurs mais aussi de toucher au dessin eux-mêmes. Un concept génial qui mériterait d’être répété. \\
L’exposition, qui se tiendra dans les deux petites salles du Centre d’exposition d’Amos, est composée de 14 installations jumelant toutes une gravure et un poème. « Ce sont des petites salles mais c’est un gros projet! » précise l’artiste. Parfois œuvre unique et parfois en multiple, l’estampe trouve écho dans un poème, et chaque installation renouvèle le concept du duo, toujours d’une façon différente. « Les formes sont très variées, puisque dans chaque œuvre, j’essaie de souligner un trait de caractère des artistes que j’ai rencontrés. » Danielle Boutin Turgeon et Diane Dubeau seront au Centre d’exposition d’Amos pendant le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, du 22 au 25 mai prochain, pour recevoir les visiteurs. Ce sera l’occasion idéale d’aller à leur rencontre.
À voir Le public intéressé à découvrir les œuvres d’art publiques à travers l’AbitibiTémiscamingue peut apprécier une installation de Danielle Boutin Turgeon dans le parc de Malartic, une œuvre intitulée Forêt d’an-temps, composée de poteaux de téléphone récupérés dans les rues disparues du quartier Sud de Malartic. Voir aussi :
> www.indicebohemien.org/articles/2011/06/des-maisons-et-deshommes#.Uxi1olxCgfo L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 11
LANA GREBEN
Arts visuels Projets de résidence d’artistes au Témiscamingue
La galerie du Rift transformée en atelier à ciel ouvert //ANDRÉE-ANNE BRUNET La Galerie du Rift vous ouvre les portes de l’immense atelier éphémère qui verra le jour en ses murs, du 18 avril au 18 mai prochain. Durant un mois, des artistes du Témiscamingue développeront leurs œuvres sous vos yeux. Chaque jour, vous serez témoins de l’avancement des divers projets et pourrez, si vous osez, franchir la ligne invisible séparant le public de l’artiste, en interagissant avec ce dernier.
Sculpture en direct En avril, huit artistes réaliseront un projet d’installation. Chaque personne a été mandatée à travailler sur un aspect ou une « partie » de l’être humain : cheveux, ongles, etc. Grâce à l’art numérique, à la sculpture ou encore au dessin, huit œuvres indépendantes verront le jour, reliées entre elles par un même thème : l’ADN.
Francine Marcotte dans un « bunker ouvert » Pendant que huit artistes travailleront à découvert, Francine Marcotte se réfugiera, pour sa part, dans un « bunker ». À l’abri des regards, grâce au dessin, à la peinture, à la vidéo et au collage, elle réalisera une série de portraits avec des modèles invités à poser pour elle. Les visiteurs pourront regarder dans quelques ouvertures réalisées dans les murs du « bunker » afin de voir ce qui s’y passe. Ne vous attendez pas à des reproductions exactes de visages. Grâce au contact intime qu’elle aura avec ses invités, Francine Marcotte veut s’approprier l’identité de ses sujets et créer une œuvre qui représente son interprétation de leur personnalité. Le modèle pourrait avoir une belle surprise au dévoilement de son portrait!
Le processus plus important que le résultat Dans ces résidences à la Galerie du Rift, le processus créatif est mis de l’avant. Les artistes souhaitent vous accueillir tout au long de la création de leur projet. Le résultat final sera exposé quelques jours seulement, avant d’être démonté. Pour prendre part à cette aventure artistique, osez entrer dans l’intimité de neuf créatrices du Témiscamingue, à la Galerie du Rift, du 18 avril au 18 mai!
> www.lerift.ca
12 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
Une cohorte toute fraîche en arts visuels
Exposition des finissantes en peinture de l’UQAT //ARIANE OUELLET C’est au Centre d’art Rotary de La Sarre que se tiendra du 13 avril au 11 mai prochain une exposition réunissant les œuvres des finissantes au certificat en peinture de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. En tout, ce sont huit artistes réunies pour célébrer la fin de leur programme universitaire sous la forme d’un collectif : Nicole Béland, Maude Cossette-Lacroix, Chantal Godbout, Lana Greben, Sylvie Mailhot, Johanne Perreault, Claudia Robitaille et Véronique Trudel. Comme l’explique Rock Lamothe, responsable du programme, « le thème de l’exposition est libre. Chacune devait développer sa propre démarche artistique et choisir les meilleures œuvres à exposer ». Depuis bientôt 15 ans, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue offre aux étudiants et à la population des programmes
PHOTO DE L’OEUVRE DE LANA GREBEN
en arts plastiques et en peinture, et ce, à travers tous les campus de la région. La formation se donne à temps partiel à raison d’un cours par session. Les finissantes du campus de La Sarre terminent donc un parcours ayant débuté en 2010, et la majorité d’entre elles sont déjà titulaires d’un certificat en arts plastiques. Selon Rock Lamothe, « même si toutes les finissantes ne deviendront pas nécessairement des artistes professionnelles, le programme jette les bases pour former une relève en arts visuels. Certaines se font même repérer par les centres d’expositions qui les invitent à déposer des projets. » Le professeur titulaire se dit d’ailleurs très satisfait de la participation des centres d’exposition concernant l’intégration de la relève dans leur programmation, un élément important dans le parcours des jeunes artistes. \\
Le prochain virage Les éditions Druide viennent de lancer un essai cosigné par Steven Guilbeault, cofondateur et porte-parole d’Équiterre, et l’écologiste François Tanguay. Intitulé Le prochain virage – propulser le Québec vers un avenir équitable et durable, cet ouvrage propose d’observer les grands enjeux planétaires et locaux en ce qui touche l’environnement. D’un coup d’œil aux enjeux mondiaux à l’état des négociations internationales sur le climat, les propos convergent petit à petit sur le cas du Québec. À la lumière de témoignages d’experts, de pionniers ou de témoins privilégiés, les auteurs suggèrent des pistes de réflexion sur les choix de société qui propulseraient le Québec vers un avenir viable, équitable et durable. Éditions Druide, 304 pages - 24,95 $ ISBN : 9782897110994
Arts visuels Sortie de réserve
Création mur à mur au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
La collection du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda sort de sa cachette
profs passionnées, projets passionnants
//ARIANE OUELLET
Des poèmes cools affichés sur un frigo, une murale d’inspiration surréaliste, des projets structurants et trippants pour les étudiants en Arts et lettres, profil langue et en Arts visuels du campus de Rouyn-Noranda. Le tout initié par des enseignantes dynamiques qui n’ont pas peur de relever des défis et de transmettre leur passion pour les arts.
Vous ne le saviez peut-être pas, mais le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN) se prépare à ouvrir les portes de ses voûtes pour mettre au grand jour une partie de sa collection d’œuvres d’art. À partir du 14 mars et pour plusieurs mois, la Rue des arts de l’édifice Guy-Carle se transformera en musée. Constituée en grande partie d’œuvres d’artistes de l’Abitibi-Témiscamingue, la collection de la Fondation du CERN est en quelque sorte une photographie de l’époque, avec tout ce qui s’est fait de mieux en arts visuels dans la région. On y retrouve entre autres des tableaux de Martine Savard, Gaétane Godbout, Norbert Lemire et Virginia Pésémapéo Bordeleau, des sculptures de Luc Boyer et Jacques Baril, des photographies de Daniel Corbeil et Martin Beauregard, pour ne nommer que ceux-là.
ARIANE OUELLET
« Le projet a débuté en 2003, dans le sillage de l’évènement Passart, où l’idée de collectionner des œuvres a germé », explique Jean-Jacques Lachapelle, directeur actuel du CERN. Il n’existait alors aucune structure du genre dans la région, rien qui permette de constituer un archivage historique des œuvres des artistes d’ici. « Depuis, la collection a acquis des œuvres d’une cinquantaine d’artistes du territoire, et parfois de l’extérieur », précise-t-il.
ASTRID BARRETTE TESSIER
//ASTRID BARRETTE-TESSIER
Keep poetry fresh and cool - Think outside the box Netta Gorman, professeur d’anglais, cherchait un moyen de démystifier la poésie dans son cours Creative production suivi par les finissants en Arts et lettres, profil langue. Première règle : ce n’est pas vrai que les poèmes sont toujours constitués de rimes. Elle détruit les préjugés associés à cette forme littéraire en proposant une approche intimiste de l’écriture, servant à « exprimer une émotion, des pensées, un sentiment, ou à s’exprimer tout court. L’idée est de prendre ces éléments et les condenser en peu de mots », spécifie Netta. Puisque les étudiants doivent en plus rédiger leurs poèmes en anglais, elle détruit les barrières en leur faisant voir que la poésie va au-delà de la langue. « Après qu’ils aient écrit deux, trois poèmes, je trouvais cela tellement bon et j’étais tellement fière d’eux que je voulais montrer le fruit de leur travail à tout le monde », raconte Netta, enthousiasmée. C’est en leur donnant des contraintes et en les faisant parler d’eux-mêmes qu’elle a séduit les étudiants, réticents au départ, et qu’a pris vie le concept du frigo.
Le CERN, dont le nouveau directeur est en fonction depuis le mois d’octobre dernier, semble prendre un virage pour tenter d’élargir son public. On a pu y assister en février à une soirée de contes de Marta Saenz de la Calzada, présentée en association avec la Mosaïque dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs. La sortie de réserve de la collection n’est pas étrangère à cette volonté que le lieu soit pris d’assaut par toutes les formes d’art, et que le passage entre la bibliothèque municipale et le centre d’exposition soit comme un appel à pousser la visite plus loin.
« Nous croyons d’ailleurs que cette exposition sera un plus dans l’offre touristique estivale, puisque les visiteurs de l’extérieur auront la possibilité de voir et d’apprécier le travail des artistes de l’Abitibi-Témiscamingue tout au long de l’année à venir », renchérit Jean-Jacques Lachapelle. \\
Elle met ainsi sur pied, avec la complicité de ses étudiants, une exposition interactive où toute la population est invitée à aller découvrir différentes formes de poèmes tels que parts of speech, diamante poems, haiku, limerick, alliteration, assonance et acrostic poetry, affichés sur un réfrigérateur, mais aussi à l’intérieur de celui-ci. Jusqu’au mois de mai, on peut découvrir et apprécier ce genre littéraire revampé, dans un concept joyeusement déjanté, à l’entrée du guichet automatique du Campus de Rouyn-Noranda.
Une murale colorée pour enjoliver l’Agora du Cégep Cette grandiose murale inspirée par Dali et le mouvement artistique surréaliste met en scène un désert autour de l’idée du cirque et de la fantaisie. La professeure Marthe Julien est l’initiatrice du projet qu’elle a intégré dans son cours de couleur. « C’est un projet pédagogique permettant de faire de la création concrète pour en faire profiter la collectivité. Les étudiants élaborent le processus en groupe et doivent se rallier autour d’une idée », nous explique-t-elle. Cette année, ce sont neuf étudiants de 2e année en Arts visuels qui ont mis leur créativité au travail pour réaliser la maquette et ensuite transposer leur élan créatif sur des toiles, maintenant installées sur les murs de l’Agora. Au centre, une sculpture trône, suspendue. L’aspect de profondeur agrandit l’espace tandis que les vives couleurs habillent et rendent plus vivante l’Agora du Campus de Rouyn-Noranda. Le défi de cette installation réside dans son envergure et son nombre de créateurs. « Ce n’est pas facile de faire ce genre de projet en équipe, c’est un peu laborieux, mais au final, très porteur. Cela fait vivre aux étudiants les contraintes des réalités du marché du travail », renchérit la professeure, visiblement fière de son équipe. \\ L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 13
Les livres de Roxanne 43, rue du Vieux-Cimetière //ROXANNE ARCHAMBAULT
La série de livres dont je vous parle ce mois-ci, 43, rue du Vieux-Cimetière, comporte actuellement quatre tomes en français, le prochain étant prévu en avril. Ces romans sont construits autour de lettres et d’articles de journaux. Le livre raconte l’histoire d’un vieil auteur pour la jeunesse, Ignace Bronchon, qui s’installe au manoir Vranstock afin de tenter d’écrire le treizième tome de sa série à succès. Il y rencontre Lester (Les) Perrance, un garçon de onze ans laissé à lui-même par ses parents partis donner des conférences en France. Un fantôme, Adèle I. Vranstock, habite aussi le manoir et développe une relation avec Ignace et Lester. Ensemble, ils écrivent et illustrent un livre qu’ils publieront sous forme de roman-feuilleton. Chacun des tomes présente une nouvelle aventure de cet étrange trio et de nouveaux personnages qu’ils rencontrent. Kate Klise, auteure américaine, a écrit son premier livre à l’âge de dix ans. Elle anime des ateliers d’écriture et est correspondante pour la presse magazine. Elle adore offrir ses propres livres en cadeau, c’est pourquoi elle en a écrit plusieurs. Les lettres représentent son mode de communication favori et elle s’en sert dans la majorité de ses livres, dont la série 43, rue du Vieux-Cimetière. Sa sœur Sarah illustre la plupart de ses livres, de façon simple mais belle. Finalement, je vous recommande de lire cette série - légère mais très intéressante que j’ai adorée, car je suis certaine qu’elle vous plaira aussi! Comme dirait l’auteure : « Ouvrez donc la porte du 43, rue du Vieux-Cimetière, une bien étrange construction… »
KLISE, Kate. 43, rue du Vieux-Cimetière, éditions Albin Michel jeunesse, 2013, 147 pages.
14 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
Chronique littéraire La vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune //PIERRE LABRÈCHE
Avis à tous les jeunes qui font une différence! Pour une troisième année consécutive, le Forum jeunesse de l’Abitibi-Témiscamingue décernera le prix Implication jeunesse qui vise à valoriser, encourager et reconnaître l’implication citoyenne des jeunes dans leur milieu.
S’il est un sujet qui fait partie de l’imaginaire québécois, c’est bien celui des camps de bûcherons. Bien ancré dans l’histoire du Québec et source de folklore et de légendes, le travail des bûcherons a été le centre d’une intense activité économique. Pourtant, si on n’a pas la chance d’avoir rencontré quelqu’un qui nous l’a raconté, ce monde reste inconnu à la plupart d’entre nous.
Il est possible de s’inscrire soi-même ou de soumettre la candidature d’un jeune qui se démarque.
Pour renseignements et inscription : www.fjat.qc.ca (onglet participation citoyenne)
On a bien vu des images dans des films, entendu des chansons qui le relate ou s’être fait dire quelques anecdotes par notre grand-père, le vécu quotidien des chantiers jusqu’à la fin des années 50 a été peu documenté. Et c’est dommage parce qu’avec la disparition des derniers à l’avoir connu, c’est un pan de l’histoire et de notre mémoire collective qui s’en va.
Date limite d’inscription : 3 mai 2014 à 16 h
Le père de Raymonde Beaudoin a été bûcheron et sa mère, cuisinière de camps dans Lanaudière. C’est à travers leurs témoignages que l’auteure a trouvé l’information et l’inspiration pour nous raconter la vie quotidienne des camps et le courage de tous ceux qui ont exercé ce dur métier. Dans les années 80, l’auteure et sa famille ont même monté un spectacle qui racontait la vie dans les chantiers. Le livre de Raymonde Beaudoin vient aujourd’hui faire œuvre documentaire.
Après avoir présenté brièvement les statistiques démontrant l’importance du phénomène et les réalités socio-économiques ayant conduit à son déploiement, Raymonde Beaudoin décrit comment s’installait un chantier et comment s’organisait la vie au quotidien. Bien sûr, elle prend le temps de nous présenter le vocabulaire des chantiers et ses « quelques » mots anglais.
Divisé en courts chapitres traitant chacun d’un sujet en particulier (la journée du cook, le travail du bûcheron, les salaires, etc.), le livre nous dresse un portrait court mais global de diverses facettes de la vie de chantier. Cela se fait de façon sympathique puisque c’est à travers l’exemple de ses parents, et de ceux qu’ils côtoient, que nous sont présentées ces réalités, d’autant plus que de nombreuses photos de famille viennent illustrer les propos de l’auteure. C’est donc par les témoignages et les anecdotes de quelques personnes que nous est présenté tout un monde. Pour ma part, j’aurais pris encore plus de détails, d’aventures et d’histoires… Mais c’est certain que moi je suis gourmand! Ah oui, parlant d’être gourmand, il y a même quelques recettes d’antan dans le livre. Et au moment où je mettais la main sur ce bouquin, une amie cherchait une recette de galettes à la mélasse… Il y a des savoirs qui ne doivent pas se perdre! \\
BEAUDOIN, Raymonde. La vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune Septentrion, 2014, 168 p.
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 15
Venez fêter nos 25 ans! PARTICIPEZ À LA 2 E ÉDITION DU COMBAT DES FILMS! Priscilla, Folle du désert
1994-1995
1989-1990 La vie et rien d'autre
In the mood for love
1995-1996
1990-1991 Cyrano de Bergerac
Ferrovipathes
1996-1997
1991-1992 Tu ne tueras point
Marius et Janette
1997-1998
1992-1993 Glengarry Glen Ross
Le violon rouge
1998-1999
1993-1994 La leçon de piano
Cours Lola Cours
1999-2000
1989
Salaam Bombay!
FINALISTE 1
FINALISTE 2
2000-2001 Dancer in the dark
Le labyrinthe de Pan
2006-2007
2001-2002 Mulholland Drive
Persépolis
2007-2008
2002-2003 Bowling for Columbine
Valse avec Bashir
2008-2009
2003-2004 Cité de Dieu
OSS 117
2009-2010
Le concert
2010-2011
FINALISTE 3
FINALISTE 4
2004-2005 Carnets de voyage 2005-2006 Va, vis et deviens * Au 2e tour, un film sera retenu par groupe de trois films.
Le vendeur
2011-2012
Inch'Allah
2012-2013
Le gagnant du combat sera sélectionné parmi les 4 finalistes lors d’un débat animé par Alain Vézina.
POUR VOTER
et pour obtenir tous les détails sur le concours et notre soirée spéciale 25 ans :
http://cineclubpromovues.org/25-ans/
16 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
Patrimoine Réfection de la statue du Saint-Sauveur
Paul Salois ressuscite une icône de Val-d’Or //GENEVIÈVE PELLETIER C’est à l’aube d’un matin de la mi-septembre 2013 que le soleil s’est levé sur Val-d’Or, révélant le délit dont avait été victime la statue de l’église Saint-Sauveur pendant la nuit. Amputée d’une partie de chacun de ses bras, privée de ses mains et la toge abîmée, l’icône patrimoniale offrait un bien triste spectacle ce jour-là. Quelques mois plus tard, la fabrique de l’église consultait le sculpteur Paul Salois afin d’avoir son avis sur les possibilités d’avenir du monument vandalisé. L’artiste, après évaluation, a pris à charge la restauration de l’œuvre, « parce que c’est un symbole important, une partie de l’histoire de la ville », explique-t-il.
La réussite du défi qu’il s’était fixé et l’acquisition de nouvelles aptitudes dans son art ne font que s’ajouter au parcours de l’homme qui, déjà, a tout appris de cette façon : en essayant perpétuellement, jusqu’à ce qu’il arrive au but qu’il s’était fixé. Car tout ce qu’il sait, il l’a appris de lui-même, de cette façon. « Je suis toujours en recherche de démesure, de plus grands défis », admet-il. Il confie d’ailleurs que ses réalisations sont le résultat de plusieurs heures de travail en atelier, mais aussi de beaucoup de réflexion et de calculs. « J’aime trouver le point d’équilibre, là où tout semble impossible », ajoute-t-il.
Dévoilement C’est en avril qu’aura lieu le dévoilement officiel de la statue restaurée et que les gens pourront admirer les résultats du travail effectué. Quant à Paul Salois, d’autres projets l’attendent, et ce dernier aspire à répéter une expérience comme celle qu’il vient de vivre. « Les techniques que j’ai acquises sont assez avancées pour que je puisse les réutiliser à nouveau. J’espère que j’aurai l’occasion de travailler sur plusieurs autres réfections, que ce soit pour des églises ou des cimetières! » conclut-il.
KATARINA TRUB
> www.paulsaloissculpteur.com
Nouvelles techniques « Après la réfection, elle sera plus neuve que neuve », avait-il déclaré en acceptant de relever le défi. Et quiconque se retrouvera face à l’impressionnante statue ne pourra qu’admettre que l’artiste a gagné son pari haut la main. D’un blanc maintenant immaculé, le SaintSauveur a non seulement retrouvé tous ses morceaux, mais a également été affranchi de toutes brèches ou fissures que le temps et les intempéries avaient pu lui infliger. Mais les apparences sont trompeuses; même si les bris ont miraculeusement disparu sous les mains du sculpteur, la tâche n’en fut pas simple pour autant. Pour ce faire, M. Salois a dû expérimenter plusieurs combinaisons de matériaux afin de trouver l’amalgame idéal, tout en adaptant sa façon de travailler afin de reproduire avec délicatesse et minutie les détails d’origine de la statue. Une fois bien nettoyée et réparée, cette dernière a d’ailleurs pu bénéficier d’un traitement d’encapsulage développé par l’artiste, processus qui lui permettra de traverser le temps dans une région où les monuments extérieurs ont la vie bien dure. En tout, la réfection de l’œuvre aura pris de 2 à 3 semaines au créateur, qui y travaillait avec sa collaboratrice et conjointe Katharina Trüb.
Artiste autodidacte Bien qu’il reconnaisse qu’une réfection d’œuvre soit peu stimulante au niveau de la créativité personnelle, il explique que l’essentiel de la démarche artistique et le plaisir qu’il y a pris se trouvent dans le défi d’explorer de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques, dans le but de retrouver avec exactitude l’apparence initiale. À sa connaissance, très peu d’artistes sont spécialisés dans cette démarche pour laquelle il a d’ailleurs découvert une nouvelle passion. L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 17
Ma région j’en mange Filets de doré parmigiana //ALEXANDRE ROULEAU, DIRECTEUR GÉNÉRAL DES FOREURS DE VAL-D’OR
Comme l’ouverture de la pêche au doré arrive bientôt, il était normal pour moi de partager une recette avec ce poisson, tellement accessible dans notre région. La pêche est pour moi une passion et également un bon moyen de relâcher la pression. Évidemment, une bonne pêche se termine toujours avec un bon repas. La recette que j’ai choisie s’intitule le doré parmigiana.
Ingrédients 4 filets de doré Huile d’olive Sauce à spaghetti « amossoise » Fromage mozzarella râpé Linguinis Persil frais
Étapes Dans un chaudron d’eau bouillante salée, faire cuire les pâtes. Réserver. Dans une petite casserole, réchauffer la sauce à spaghetti. Pendant ce temps, dans une poêle, faire cuire le doré dans un peu d’huile d’olive. Faire gratiner le poisson.
Présentation Mettre une lisière de sauce au fond de l’assiette de service, déposer les pâtes sur la sauce ainsi que le filet de doré gratiné. Ajouter du persil frais sur le tout et servir.
18 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
Patrimoine Mise en beauté pour les soirs de fête
Projections d’images sur l’église de Malartic C’est une activité à grand déploiement qui est prévue pour la fin de semaine précédant la date anniversaire de la Ville de Malartic, soit le 28 avril prochain. Ce sont donc les soirées des 25, 26 et 27 avril qui seront marquées de la projection d’images commémoratives sur la magnifique église de la municipalité, à l’occasion de son 75e anniversaire.
VICKY NEVEU
//GENEVIÈVE PELLETIER
Turbine Studio, une entreprise dans laquelle œuvre le Malarticois de naissance Sébastien Grenier-Cartier, sera en charge du projet. « Alors que les plus âgés y verront défiler de précieux souvenirs, les plus jeunes découvriront leur ville sous un tout nouvel angle. Cet impressionnant spectacle extérieur saura intéresser tout le monde! » clame Marie-Pier Dupuis, coordonnatrice communautaire et culturelle pour la Ville. Il est prévu que la projection dure une dizaine de minutes et qu’elle défile plusieurs fois consécutivement, alors que différents volets seront présentés aux spectateurs. Au travers des clichés à saveur parfois sportive, culturelle ou politique, c’est un « Moulin à images » à la mode d’ici qui sera offert au grand public.
> www.75malartic.com
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 19
20 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
Vues sur le nord La première course
Des nouvelles d’Amos
//MARTIN BLAIS
Nouveau prix « Coup de cœur » cherche candidatures
Pour avoir connu Jérémie Monderie-Larouche (mon ancien boss chez Balbuzard), il m’est apparu normal de le voir réaliser un premier long métrage documentaire avec Le Routier (2013), que vous avez peut-être vu au dernier FCIAT. Je me souviens d’un échange enflammé sur l’essence du documentaire, alors que nous étions attablés au Diable Rond lors d’un souper fêtant le premier anniversaire de Productions Balbuzard. Chacun défendait sa vision du documentaire, notre jeune âge et notre fougue nous cantonnaient chacun dans notre position la plus hermétique, tout en parlant très fort. Près de sept ans après cette conversation, le constat à faire est que le documentaire est vaste, et Le Routier en fait la démonstration. L’histoire se trace de façon toute simple : deux personnages, une douzaine de chiens et une compétition. On sait dès le départ ce qui sera la conclusion du film, soit une course de traîneau à chiens à Marquette, Michigan. La caméra ne se perd pas dans un exercice de style où il faut chercher un second degré aux paroles, elle s’emploie à suivre et à décrire le personnage, point barre. Les paroles de Carl Paquin-Routhier sont enregistrées comme un monologue intérieur. Ne s’adressant ni à la caméra, ni à un interlocuteur hors cadre, il nous livre l’essentiel de sa relation avec ses chiens avec un naturel et une honnêteté appropriés.
La Commission des arts et de la culture de la Ville d’Amos souhaite décerner une nouvelle reconnaissance aux gens du milieu culturel. Un nouveau prix « Coup de cœur » sera remis pour souligner une réalisation exceptionnelle accomplie entre le 28 septembre 2013 et le 25 septembre 2014 soit à un individu, soit à un organisme (groupe) ou encore à un événement. Les formulaires de mise en candidature doivent être déposés avant le 25 avril 2014. Pour info, contacter Alain Coulombe au 819-732-3254.
Fanny Britt comme présidente!
17 avril au 18 mai Francine Marcotte Mémento
La pratique du portrait en tant que représentation aléatoire et emblématique de l’existence est au coeur de cette recherche picturale que l’artiste explorera tout au long de sa résidence.
Scuplture en direct Espace 3D
Le lieu d’exposition se transforme en espace de création, alors que les artistes à l’oeuvre partagent leur expérience avec les visiteurs.
France D’Amour En love majeur Mercredi 9 avril, 20 h
France d’Amour nous revient avec son 10e album en carrière avec un sonorité pop En love majeur. Une chanteuse à voir sur scène!
Le Routier est l’exemple du documentaire au service de son sujet. Cela va plus loin dans un plan-séquence où on comprend que le réalisateur doit d’une main filmer le départ de la course tout en retenant de l’autre main la meute de chiens de Carl et Élyse Lessard (sa conjointe, « handler » de la meute). Le motif principal du Routier est de nous embarquer avec les deux protagonistes dans ce qui sera leur première course de traîneaux et de vivre avec eux les émotions engendrées par une telle épopée. La caméra est souvent fixée à même le traîneau, la musique (surtout pendant la course) sert à faire ressentir l’enthousiasme du départ, le montage laisse parfois le temps s’étirer pour nous faire ressentir la hâte et le stress des coureurs.
Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, qui se tiendra à Amos du 22 au 25 mai prochain, dévoilait dernièrement le nom de leur présidente d’honneur. Cette année, le flambeau revient à l’auteure et dramaturge Fanny Britt, qui est originaire d’Amos. On la connaît entre autres pour son superbe roman graphique Jane, le renard et moi, illustré par Isabelle Arseneault et publié aux Éditions de La Pastèque en 2012. Fanny Britt était de passage en région en février pour la présentation de sa pièce de théâtre Bienveillance, avec laquelle elle remportait en décembre dernier le Prix du Gouverneur général.
Une affiche sans dessus dessous!
Avec humour et intelligence ce magicien nous fera entrer dans son univers de la curiosité. Avec des tours de magie surprenants et des expériences scientifiques, les jeunes et les moins jeunes se poseront des questions mais trouverons les réponses! Une incroyable expérience!
La vie d’Adèle chapitre 1 et 2 Vendredi 18 avril, 19 h 30 et jeudi 24 avril, 19 h 30
Au-delà de l’expérience de la course, le film aborde la relation entre le dresseur et ses chiens. Carl et Élyse font de cette relation leur mode de vie. On les voit dévoués envers leurs coureurs sans les instrumentaliser, sans nous donner l’impression qu’ils profitent de leurs chiens. Il s’agit d’un échange ou chaque parti en retire énormément. Le Routier est en soi un effort collectif où presque tous les employés de chez Balbuzard ont trouvé une place importante au générique. Le récit constitue peut-être une mise en abîme, en ce sens que l’enthousiasme contagieux de Carl à l’approche de sa première course avec sa jeune meute rappelle celui du réalisateur qui signe son premier long métrage entouré de l’équipe qu’il a justement rameutée avec l’aide de sa conjointe Maude Labrecque-Denis. Cette interprétation est peut-être tirée par les cheveux, mais elle rend Le Routier d’autant plus intéressant! \\
Daniel Coutu Incroyable expérience Samedi 12 avril, 14 h
L’affiche 2014 du Salon du livre est enfin dévoilée! Sous le thème 100 dessus dessous, on retrouve la touche colorée et bien vivante de l’illustratrice Annie Boulanger. On avait pu apprécier son talent avec le magnifique paon de l’affiche du Salon du livre de Rouyn-Noranda en 2012. Découvrez-en plus sur le métier d’illustratrice dans l’Indice bohémien du mois de mai prochain! \\
L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 21
Musique Deux femmes et leurs grands airs à l’Agora des Arts
La vie de femme à travers l’opéra //ARIANE OUELLET
ISABELLE TROTTIER
CAROLINE PEPIN-ROY
GABRIEL BOUCHER
ARIANE OUELLET
GUY VEILLET
Le 12 avril prochain, les Productions du Mécène présentent à l’Agora des Arts de Rouyn-Noranda un concert des cantatrices Isabelle Trottier et Caroline Pépin-Roy. Pour un soir seulement, les deux sopranos sont réunies pour démontrer que derrière l’exubérance des personnages et des grands airs d’opéra, il y a l’intimité et la sensibilité de deux personnes, femmes avant d’être divas.
HUGUES CLOUTIER
Depuis leur arrivée en ville, les deux chanteuses se consacrent à transporter le chant classique là où on ne l’attend pas. Certains chanceux ont pu entendre la voix d’Isabelle Trottier dans les restaurants de Rouyn-Noranda aux Journées de la culture 2012, tandis que le duo, qui se réunissait pour la première fois en septembre 2013, proposait de grands airs du cinéma au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda dans le décor surréaliste des photographies de Martin Beauregard. « Notre but est de démocratiser le chant lyrique, de rendre ça vivant, intéressant et plus accessible qu’auparavant », explique Marie-Christine Bruneau, des Productions du Mécène. L’idée de ce concert vient de Caroline Pépin, qui depuis l’expérience de septembre dernier avait envie d’entreprendre un projet plus complet. « Nous nous sommes rendu compte que nous avions vraiment des atomes crochus et nous avions hâte de retravailler ensemble », exprime Isabelle Trottier. Les prestations courtes, à travers les évènements collectifs comme les Journées de la culture, même si elles sont une belle occasion de rencontrer un nouveau public, permettent rarement aux artistes d’aller aussi loin qu’elles le peuvent dans leur discipline artistique. Le concert qui se prépare est donc une occasion rêvée pour les deux sopranos de se faire plaisir et de plonger au cœur de leur passion. « Nous avons choisi des airs pour parler de ce qui est au cœur de notre existence, nous qui sommes femmes, mères et artistes. C’est ce qui nourrit notre inspiration. L’opéra parle de la vie, de notre vie à tous », confie Isabelle Trottier en parlant du programme qu’elles concoctent. « Tous les personnages que nous allons interpréter sont en lien avec nos vies intimes. Elles sont nos coups de cœur ou encore elles représentent pour nous des moments marquants de nos parcours. » Ce concert donnera aux deux artistes la possibilité de montrer au public ce qu’elles ont dans le ventre : du souffle, de l’émotion et du talent! De Mozart à Puccini en passant par La Traviata de Verdi, elles ont puisé dans tout ce qui se fait de plus intéressant dans le répertoire classique pour deux sopranos. On ne doit pas s’attendre à y trouver les plus grands succès populaires, mais un doux mélange de grands airs plus dramatiques et plus intimes. « Comme nous voulons parler de notre réalité, nous allons interpréter des airs qui parlent de la maternité, de l’amour du métier, de la rivalité qui s’immisce dans le milieu, mais aussi de l’amitié qui y naît », précise Isabelle Trottier. C’est au pianiste Hugues Cloutier que revient le plaisir d’accompagner les deux cantatrices au piano tout au long du concert. Professeur au Conservatoire de musique de Vald’Or, M. Cloutier n’en est pas à ses premières armes avec le chant classique, lui a qui a été l’accompagnateur de la soprano Marie-Josée Lord. « Quand j’ai su que nous travaillerions avec Hugues, je sautais de joie. Nous sommes vraiment choyées! » raconte, enthousiaste, Marie-Christine Bruneau, qui aura elle aussi l’occasion de présenter quelques airs classiques lors du concert. \\
22 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
CHRISTIAN LEDUC
Lettre ouverte
ne l’eût jamais avoué, bu cette vodka artisanale.
Les russes et nous //ALEXANDRE CASTONGUAY Chez moi, à Rouyn-Noranda, il y a une église orthodoxe russe à côté d’une église ukrainienne. Elles sont voisines. C’est difficile d’en regarder une sans apercevoir l’autre du coin de l’œil. Et en face, il y a moi. « Le Parlement russe autorise une action militaire en Ukraine », en gros titre partout. Les médias font leurs choux gras de cet évènement déplorable depuis quelques jours. Ils font leur travail. Pour ma part, en tant qu’artiste, je ferai le mien cet été, avec la troupe Brind’folie, en mettant en scène du théâtre d’Anton Tchekhov, un Russe. Afin de connaitre mon sujet et de comprendre l’auteur, je me dois de prendre un bain de sa culture. Pour ce faire, je fouille l’internet, la littérature et la cinématographie russes afin d’établir des parallèles, de trouver des similitudes puis, en retournant au texte (texte – du latin textus – tissu – tissu humain), je me rends compte que tout est là, devant moi, dans les mots d’un homme qui voyait dans ses compatriotes la même humanité dont sont constitués les miens, que la thématique (les relations homme-
Opinion
femme) des trois œuvres que nous avons sélectionnées est un fil universel capable de relier les constellations les plus éloignées. Outre les relations homme-femme qui nous rassemblent et transcendent nos différences culturelles, nous partageons des territoires similaires, constitués de régions immenses et faiblement peuplées, sans compter le climat boréal qui est pratiquement identique. Pas étonnant que des Russes se soient acclimatés à notre austère coin de pays. Et si, comme disait l’autre, le caractère d’un peuple est façonné par le territoire qu’il occupe, nous devons sûrement partager plusieurs autres traits et coutumes. Cela me fait penser à l’histoire de mon grand-père qui, en compagnie de son frère Jean-Paul, faisait fermenter des épluchures de patates avec du sucre dans un coin secret de l’étable à l’abri du regard de leur père. Ils se sont fait pogner. Mon grand-père Arthur a toujours soutenu que son père avait, bien qu’il
Par contre, ce qui est projeté sur ma télévision depuis l’avant-Sotchi est principalement constitué de nos différences et l’est encore plus depuis l’effondrement du gouvernement ukrainien. À en croire tout ce que je vois et entends, il ne ressort de cette culture à peu près rien de positif. Et c’est encore pire, lorsque je m’aventure sur les médias sociaux. Ouf! Certains Occidentaux « civilisés » les comparent même à des barbares à qui nous devrions régler le cas en appuyant sur un bouton. Soyons clairs. Je n’embarque pas dans la politique de l’invasion, qui a une dynamique ethnico-linguistique et des racines historiques particulièrement complexes mais, même si l’invasion est troublante et viole le droit international, ce n’est pas la condamnation du régime russe qui soulève mon indignation, mais bien la condamnation d’un peuple entier, qu’on assimile à tort au régime, qui a pris ces actions politiques et militaires. Je suis comédien. En Amérique du Nord, l’école de pensée chouchou des artistes de la scène tire ses origines de l’ActorStudio à New York, que dirigeait à l’époque Lee Strasberg. L’auteur principal de cette méthode est Constantin Stanislavski, un Russe, un autre, collègue et ami d’Anton
Tchekhov. Il a mis en scène et joué dans plusieurs de ses pièces avant d’aboutir à New York et de révolutionner le jeu de l’acteur. Son livre La formation de l’acteur fait office de bible pour la majorité de vos vedettes préférées. Le fait que les stars du cinéma hollywoodien s’appuient sur une théorie russe pour pratiquer leur métier à l’intérieur d’une industrie érigée comme un outil de propagande idéologique pro-américaine me fait sourire. Pourtant, il n’y dans ce rictus aucune ironie, mais le sentiment de sentir l’amour universel qui guide cette main mystérieuse qui dessine la vie. L’histoire est faite de murs que l’on bâtit un jour pour débâtir plus tard. Des années de guerre froide nous ont maintenus dans l’ignorance de ce peuple fascinant et l’ont baigné dans cette même ignorance face à nous. Je suggère au peuple témiscabitibien, en ces temps où tout semble nous couper de nos frères de l’Est, de pencher vers l’art, en l’occurrence le théâtre, afin de prendre les briques du mur pour en faire un pont d’humanité, de marcher vers le peuple russe sur le grand trait d’union qu’Anton Tchekhov a tracé. À nous maintenant de satisfaire la curiosité de ceux qui viendront nous voir en soulevant de cette œuvre ce qui fait de nous des êtres semblables. Chez moi, il y a une église orthodoxe russe à côté d’une église ukrainienne. En face, il y a nous. \\
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La Fabrique culturelle
Nouvelle plateforme web lancée par Télé-Québec // LA RÉDACTION Tout le monde culturel du Québec avait les yeux rivés vers le web, en ce mardi 11 mars 2014, alors que Télé-Québec annonçait le lancement d’une toute nouvelle plateforme de diffusion vidéo : La Fabrique culturelle. Qu’est-ce que c’est, en fait? C’est le seul espace public collectif dédié à la culture au Québec. Rien de moins. Le désir du télédiffuseur est que la culture sous toutes ses formes ait un lieu de diffusion large, accessible à tous et ainsi offrir une vitrine à la culture provenant de tous les coins du Québec. Pour ce faire, les bureaux régionaux de Télé-Québec sont mis à contribution en produisant des capsules vidéo sur les artistes, organismes ou événements culturels de leurs territoires. Actuellement, l’Abitibi-Témiscamingue est déjà sur la map avec des portraits fort réussis (même si trop courts!) sur les Éditions du Quartz, la poète Sonia Cotten, l’illustratrice Annie Boulanger, la scène métal, et j’en passe. Et ce n’est pas tout. Les organismes, artistes et institutions peuvent aussi s’y créer un compte, partager leur contenu et personnaliser leur profil d’utilisateur. On découvrira certainement dans un avenir rapproché les films produits lors du DocuMenteur, les vidéos des Racamés ou encore des étudiants en cinéma du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue ou en Création et nouveaux médias de l’UQAT. Ce qui fait de cette plateforme un allié encore plus intéressant pour le monde culturel, c’est qu’il pourra ainsi agir comme outil d’archive car les contenus diffusés y seront conservés. La Fabrique culturelle devient donc un magazine culturel, une plateforme de diffusion vidéo, un réseau social et un centre de documentation virtuel. Plusieurs partenaires importants emboîtent le pas à Télé-Québec afin de nourrir la Fabrique culturelle : la Cinémathèque québécoise, l’Association nationale des éditeurs de livres, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Regroupement québécois de la danse, les Libraires, Wapikoni mobile, pour ne nommer que ceux-là. La liste est longue et continue de se bonifier. Les curieux peuvent se rendre à lafabriqueculturelle.tv pour faire l’expérience de ce nouvel outil qui viendra à coup sûr donner du souffle aux multiples manifestations artistiques et culturelles qui foisonnent dans la métropole et à travers les régions du Québec. \\ 24 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
Chronique Impro La nostalgie //RÉJEAN LAVOIE Quasi toutes nos ligues d’impro ont dans leur genèse cette belle époque durant laquelle les marins étaient les meilleurs de tous; les vents puissants soufflaient dans les voiles d’un majestueux navire voguant sur des vagues de monde. À Rouyn-Noranda, les mémoires sont encore riches en souvenirs de la défunte SDI (Soirée d’improvisation), « dans le temps que c’était au Petit Théâtre »; souvenirs qui, pour tous, demeurent intouchables. J’en témoigne, car c’est ce qui revient le plus souvent et je crois que c’est un peu la même chose chez nos amis d’Amos et de Val-d’Or. Voici ce que je réponds aux gens qui sont trop nostalgiques : comptez-vous chanceux, vous avez assisté aux meilleurs moments de l’impro! Les souvenirs que vous avez en tête sont irremplaçables, mais… Il n’y a pas de « mais », il n’y a qu’un « ET ». Et ça continue! Des efforts considérables sont mis de l’avant pour offrir des soirées d’improvisation partout à travers la région. Certaines ligues ou organisations naissent, d’autres refont surface. Cela dit, votre bateau n’a pas coulé; il a simplement changé de forme. Il est plus léger et ses marins sont plus jeunes (d’une décennie). Il est donc normal que vous ne les reconnaissiez plus.
La renaissance de l’impro Depuis 2012, l’impro a été le « théâtre » de plusieurs événements qui méritent votre attention. Les voici en rafale : La Soirée de l’improvisation de Rouyn-Noranda (SIR-N) a organisé son tournoi provincial pour célébrer son 10e anniversaire; la Sale ligue d’improvisation (SLI) et les [soirées] de l’impro furent créées à La Sarre et SaintBruno-de-Guigues respectivement; la Ligue d’improvisation « Bigre! » pour adulte du Billard l’Adhoc (LIBABA) à Amos et la Ligue d’improvisation de Val-d’Or (LIV) ont aussi fêté leur 10 ans. Enfin, le Combat Régional d’improvisation de l’AbitibiTémiscamingue (CRI-AT) a ramené les affrontements inter-villes au premier plan depuis la disparition de la RIRAT en 2007.
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Avis de nomination Directeur général
Le 6 mars dernier, je me suis justement rendu à Val-d’Or pour assister à un match de la CRI-AT. Le but : faire d’une pierre, deux coups afin de m’alimenter pour l’écriture de cette chronique. J’avais espoir qu’en assistant à un match opposant les joueurs de La Sarre à ceux de la Vallée-de-l’Or, je serais en mesure de dresser un portrait complet des deux ligues. FAIL. Comment voulez-vous arriver à commenter le jeu d’une dizaine d’improvisateurs quand vous n’en connaissez que quelques-uns? À moi la faute! Comprenez l’importance d’apprendre à découvrir les petits nouveaux… Les joueurs-vedettes n’ayant pas besoin d’éloges supplémentaires, j’ai plutôt choisi de vous parler de l’organisation et de la soirée telle que je l’ai vécue dans son ensemble. À notre arrivée au campus de l’UQAT à Val-d’Or, l’accueil était chaleureux. Dès le premier coup d’œil, la salle de l’Atrium est super et l’emplacement de la scène est idéal pour la tenue de matchs d’impro. Au point de vue du déroulement, les artisans de la LIV tiennent le rythme du spectacle et on ne perd pas de temps. Quant à l’arbitre du match, Olivier Jacob, il nous a semblé discret mais sévère quand il le faut. Mon coup de cœur de cette soirée va à l’animation du match, assurée de main de maître par Marianne Gagnon-Bourget, spécialement accompagnée d’un ex-improvisateur de la LIV, Carmine Cirella. Merci aux quelques personnes qui se sont assurées que nous puissions voter pour le joueur du match. C’était une belle attention! Le calibre des joueurs était au rendez-vous. J’ai en mémoire une excellente impro autour d’un alambic; une drôle de quête sur le thème « Mission abracadabrante » impliquant les joueurs André Jacob et Francis Greffard. Je salue la générosité légendaire de la joueuse Guindon ainsi que les beaux personnages du joueur St-Germain à qui on doit l’excellente organisation de cette soirée.
Les membres du conseil d’administration du GIRAT (Gestion de l’inforoute régionale de l’Abitibi-Témiscamingue) sont fiers d’annoncer la nomination de M. Denis Geoffroy à titre de directeur général du GIRAT. M. Geoffroy est détenteur d’une maîtrise en gestion des organisations, d’un baccalauréat en sciences sociales et d’un certificat en intervention auprès des groupes de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Au cours des dernières années, M. Denis Geoffroy a travaillé comme commissaire en développement économique au Centre Local de Développement de Rouyn-Noranda, a été directeur général d’une entreprise à Rouyn-Noranda ainsi que chargé de cours à l’UQAT. De plus, M. Geoffroy s’est investi activement dans le domaine municipal et dans sa communauté comme conseiller municipal à la ville de Rouyn-Noranda.
La SLI et la LIV se donnent en spectacle tous les jeudis, aux deux semaines en alternance.
Sa formation, son expérience et ses qualités de gestionnaire lui permettent d’assumer les responsabilités qui lui sont confiées tout en ayant à cœur le développement et la poursuite de la mission du GIRAT.
Suivez la LIV sur Facebook : liv.improvisation Suivez la LIV sur Facebook : SaleLigueDimprovisation
La mission du GIRAT est de gérer et de développer un réseau à large de bande sur tout le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
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Théâtre Pour allonger la saison
Amos vous raconte son histoire, nouvelle formule //VALÉRIE JACOB Il faisait un froid de canard — près de zéro degré et un vent du nord qui nous mordait au cou — quand j’ai parcouru le circuit Amos vous raconte son histoire en juillet 2013. Pourtant, le jeune Amos Deseskers, Hector Authier et les autres ont tôt fait de m’envelopper de leur histoire et, alors que de leur souffle ils me ramenaient près de 100 ans en arrière, je ne sentais plus que la chaleur de leur enthousiasme à façonner le berceau de l’Abitibi. Aujourd’hui, les Productions du Raccourci innovent en adaptant le circuit présenté dans les rues d’Amos depuis 2012 en une version en salle. Bien que la trame de fond soit semblable, c’est une nouvelle vision de l’histoire que propose l’équipe de metteurs en scène composée de Bruno Turcotte, Étienne Jacques et Véronique Filion. Pour l’auteure, on peut voir les deux spectacles et être totalement emporté ailleurs.
Depuis maintenant 30 ans
pour les femmes d’ici
Le regroupement de femmes de l’Abitibi-Témiscamingue soulignera ses 30 ans lors d’une soirée le samedi 10 mai à Val-d’Or Au plaisir de vous voir avec nous pour célébrer ces 30 ans d’histoire pour les femmes de l’Abitibi-Témiscamingue. Communiquez avec nous pour plus d’information. Solidarité • Égalité • Démocratie Autonomie • Justice sociale 819 764-9171
www.rfat@lino.sympatico.ca 26 L’INDICE BOHÉMIEn // AVRIL 2014
En effet, la version en salle ne pouvait réunir la trentaine de comédiens qui sillonnent les rues pendant plus de deux heures dans le circuit extérieur. L’auteure a dû réécrire le spectacle pour l’adapter à l’espace réduit de la scène intérieure. Durant les 90 minutes que durera la version en salle, les spectateurs goûteront une magie différente mais renouvelée grâce à l’approche multimédia et dynamique de la mise en scène.
origines de la ville. Pour Véronique Filion, « il est toujours bon de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va ». Ce spectacle offre une occasion supplémentaire aux touristes et aux gens de toute la région de revisiter l’histoire d’Amos. Près de 300 personnes pourront assister à chacune des 15 représentations, proposées en trois temps — avril, août et octobre 2014 à l’Agora de la Polyvalente de la Forêt.
À l’instar du circuit extérieur, Amos vous raconte son histoire – le spectacle s’inscrit dans la programmation associée au 100e anniversaire d’Amos et nous ramène aux
Pour connaître les dates des représentations et autres détails, on peut consulter le www.amosvousraconte.com. On peut se procurer les billets à la Maison du Tou-
risme Amos-Harricana : 1-800-670-0499 ou 819 727-1242. \\
Nouveau souffle pour le Camp-école Chicobi Fondé en 1966, le Camp-école Chicobi, situé à Guyenne, offre des camps d’été aux jeunes de 5 à 13 ans désireux de vivre des expériences de plein air associées aux sciences naturelles. Avec sa nouvelle formule, Chicobi ouvre aussi ses portes aux familles et aux adultes pour des sorties d’un jour. Le 12 avril, vous aurez l’occasion de tester vos connaissances faunistiques (oiseaux, mammifères et insectes) par l’écoute et l’identification de sons ou de chants associés à des photos. Le 26 avril, vous pourrez assister à une soirée de découverte des nyctales, ces discrètes et mystérieuses petites chouettes. M. Jonathan Gagnon animera cette activité avec une miniconférence et une tournée d’écoute nocturne. Ces activités sont au coût de 20 $ par adulte et de 12 $ par enfant. Pour connaître le calendrier des activités, visitez le www.chicobi.net sous la rubrique « Activités » ou écrivez au info@chicobi.net
AVIS DE CONVOCATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE 2014
Aux membres de la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue (L’Indice bohémien) Vous êtes cordialement invités à participer à l’assemblée générale annuelle des membres de la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, L’Indice bohémien, qui se tiendra : LE SAMEDI 10 MAI 2014 Cocktail à 16 h 30, suivi d’une dégustation de bières et de saucisses régionales, sélectionnées par Jean-François Gibson, du Dépanneur Chez Gibb. Gala reconnaissance des bénévoles sous le thème du cinéma!
Tournée printanière de l’OSR Comme à chaque printemps, l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue entame une tournée de la région. En levée de rideau, l’orchestre interprétera la 1ère Suite pour orchestre militaire de Gustav Holst, puis le Concerto d’Aranjuez avec le guitariste Charles Thouin comme musicien soliste. En deuxième partie du concert, l’orchestre interprétera Spirit Lake, une œuvre originale du pianiste et compositeur valdorien Serge Nicol, ainsi que la 1ère Symphonie de Beethoven. L’orchestre sera de passage à Amos le 12 avril, à Rouyn-Noranda le 13 avril, à La Sarre le 26 et à Val-d’Or le 27 avril. Pour connaître les détails de la tournée, consultez le site osrat.ca/concerts
Au programme : une animation des plus sympathiques, quelques courts métrages surprenants, la présentation de notre bénévole de l’année et bien d’autres surprises! Et tout ça, dans une ambiance de musique de films spécialement concoctée pour l’occasion par notre DJ Charpentier! Centre communautaire de La Motte 162, chemin du Quai, La Motte Le nombre de places étant limité pour le souper, vous devez confirmer votre présence au plus tard le 1er mai au 819 763-2677
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Chronique arts et technologie L’accès au numérique pour favoriser le développement du territoire // MARIE-FRANCE BEAUDRY
Numériquement parlant, prendre soin de notre région, c’est connecter celle-ci sur le monde. Beaucoup d’opportunités de visibilité passent par une présence accrue sur Internet, comme dans le cas de Bref, je suis un prof, une réappropriation bien abitibienne de la web série française, Bref.
Derrière cette diffusion existent des infrastructures d’accès à un réseau large bande, autant en milieu rural qu’en milieu urbain. Quelques initiatives se démarquent alors. Actif depuis 2007, le GIRAT (Gestion de l’inforoute régionale de l’AbitibiTémiscamingue) a assuré l’installation et le maintien de plus de 1500 km de câbles dans plus de 47 localités de l’Abitibi-Témiscamingue. Parce qu’il permet à des lieux publics, communautaires et culturels d’avoir accès à l’Internet haute vitesse, cet organisme contribue au développement de la région.
Puis, outre les zones Wifi du bureau d’information touristique, de l’aéroport, de la plage Kiwanis, de la Place de la citoyenneté et de la coopération et la place EdmundHorne, la Ville de Rouyn-Noranda travaille activement à bénéficier du programme « Communautés rurales branchées » du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT), afin d’améliorer ses infrastructures d’accès au réseau.
Pour sa part, le réseau de Vert l’Avenir devient un acteur de plus en plus connu pour son offre de service sans fil. En permettant l’accessibilité à Internet à des prix abordables, cette coopérative d’économie sociale crée des emplois stables en Abitibi-Témiscamingue.
Ces quelques initiatives se méritent d’être reconnues parce qu’elles jouent un rôle clé afin que la diffusion artistique abitibienne prenne une place encore plus importante sur le Web et, par le fait même, autour du monde. Malgré ces aspects techniques que l’on néglige parfois, ces infrastructures permettent à notre région d’être reconnue pour sa valeur.
Bref, je suis un prof : https://www.youtube.com/ watch?v=A6qDGUqG_N4&feature=youtu.be GIRAT : http://www.girat.org/fr-ca/ Vert l’Avenir : http://www.vertlavenir.info
Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!
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Poste d’écoute Grenadine //
Chantal Archambault //
R-Musik
Indica Records
GRENADINE
L’AMOUR OU LA SOIF
//CLAUDIA FORTIN //MARIE-HÉLÈNE PAQUIN Cinq ans et quatre chansons plus tard, après la sortie de son EP, Grenadine nous ouvre son cœur avec son tout premier album homonyme. Ses chansons nous bercent à travers des histoires intimes sur des rythmes et des mélodies douces et synchronisées. Bien entourée de Jérôme Minière et de Marc-Étienne Mongrain pour la réalisation, elle nous sucre les oreilles comme la grenadine avec le 7up. Très rose bonbon, sa musique pourra rejoindre les plus mélomanes, mais peut-être pas tout le monde. Le côté pop mélancolique dramatise peut-être un peu trop des beats sans trop de variations. Ce qui n’empêche par contre pas d’apprécier l’ambiance générale de ses ballades. Sa voix et ses textes sensibles rendent la chose belle et nous permettent de parcourir l’ensemble de son œuvre tout en douceur. Coup de cœur pour la chanson Papier carbone : bien que beaucoup plus rythmée sur son EP, elle dynamise et termine bien son album. \\ 2,5 / 5
Un an après la sortie de son dernier album et la veille de son départ pour la Chine, Chantal Archambault a dévoilé les cinq pièces qui se retrouveraient sur son EP, L’amour ou la soif. Isolée au fond des bois pour enregistrer, produire et réaliser le tout elle-même, la Valdorienne ne fait pas qu’y chanter, elle y joue non moins de sept instruments. Ses influences folks se font sentir plus que jamais sur ce mini-album où elle se met à nu pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Des pièces féminines, séduisantes, simples mais plus qu’efficaces. \\ 4 / 5
Grand corps malade // FUNAMBULE Believe Recordings
//EVELYNE PAPILLON Funambule est un album qui offre un bel équilibre, justement, entre les mots et la musique, entre l’humour et le touchant. Jeux de mots, poésie, duos efficaces, c’est un album facile d’approche qui gagne néanmoins à être écouté avec attention pour la finesse de l’écriture qu’on y trouve. Au théâtre et Le manège philosophent sur la vie qui passe, le développement de l’humain. L’émouvante Funambule parle de retrouver l’équilibre dans sa vie. Pause permet de méditer sur les plaisirs de s’arrêter. Te manquer parle d’une rupture sereine. Course contre la honte est un petit bijou, une première partie décrit les problèmes mondiaux, illustre la révolte, et une deuxième partie récitée par Richard Bohringer est au contraire optimiste et mobilisatrice. De quoi réfléchir dans le bonheur. \\ 4 / 5
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CALENDRIER CULTUREL AVRIL 2014 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
CINÉMA Les Grands Explorateurs – Costa Rica, grandeur nature Mardi 1 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Mercredi 2 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 3 avril, Le Rift (Ville-Marie) Vendredi 4 avril, Commission des loisirs de La Sarre Samedi 5 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Sans arrêt Dimanche 3 avril 2011 Le Rift (Ville-Marie) Amène ta cassette ou ta clé USB Les Racamés Jeudi 3 avril, Bistro de l’UQAT (Rouyn-Noranda) Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue Du mardi 1 au samedi 5 avril 2014 Le Petit Théâtre (Rouyn-Noranda) Présentation films Volet International Festival du DocuMenteur Jeudi 3 avril, Petit Théâtre du Vieux-Noranda Présentation Volet Création Festival du DocuMenteur Vendredi 4 avril, Petit Théâtre du Vieux-Noranda Ciné-Famille Festival du DocuMenteur Samedi 5 avril, Cinéma Paramount (Rouyn-Noranda) Rencontre avec les étoiles de la lutte Festival du DocuMenteur Dimanche 6 avril, Centre des Congrès de Rouyn-Noranda
ENGRAMME Nadia Aït Saïd Du vendredi 14 février au dimanche 6 avril 2014 Centre d’exposition d’Amos Friend or Foe #3 – Terrance Houle Courant d’air / Minibloc Pique-nique / Christine Brézina Du vendredi 7 mars au dimanche 6 avril 2014 L’Écart.. .lieu d’Art actuel (Rouyn-Noranda) Je t’aime 7e édition de la Semaine de la déficience intellectuelle Du mercredi 12 mars au vendredi 11 avril 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) Phytophanies – Luce Dumont Lundi 11 avril 2011 Centre d’art Rotary (La Sarre) Autopsie du corps-mort Jean-Yves Vigneau Du vendredi 14 mars au dimanche 13 avril 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda La couleur en mouvement Simone Lafond Du mercredi 5 mars au vendredi 25 avril 2014 Salle du conseil de la MRC de La Vallée-de-l’Or Présence absence – Katia Martel et Marc Boutin Du vendredi 14 mars au dimanche 27 avril 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or Contenir l’essaim 2.0 – Jeffrey Poirier Du vendredi 14 mars au dimanche 27 avril 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or
La grande beauté Dimanche 6 et lundi 7 avril 2014 Cinéma Capitol (Val-d’Or)
Pixels fossiles – Pixel Du vendredi 18 avril au dimanche 11 mai 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda
Ciné-rencontre en compagnie du réalisateur Guillaume Sylvestre Ciné-qualité Lundi 7 avril, Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda
4e Rendez-vous du FMAC – Collectif Du vendredi 18 avril au dimanche 11 mai 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda
BLEU : Pantone 306 U
300: la naissance d’un empire 3D 4, 5 et 10 avril 2014 Le Rift (Ville-Marie) Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier Lundi 14 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
GRIS : Pantone U Les finissantes au423 certificat en peinture de l’UQAT à La Sarre Du dimanche 13 avril au dimanche 11 mai 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) Du nord au sud – Suzan Devost Du jeudi 13 mars au mercredi 14 mai 2014 Connivence, galerie d’art (Val-d’Or)
«Écran libre» présente La vie d’Adèle chapitres 1 et 2 Vendredi 18 avril 2014 Trous dans le bas – Julie Drolet Le Rift (Ville-Marie) Du jeudi 17 avril au vendredi 16 mai 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) Alex marche à l’amour – Dominic Leclerc Jeudi 24 avril 2014 Gribouillis d’Art – Micheline et Luc Falardeau BIBLIO Montbeillard Du vendredi 28 mars au vendredi 23 mai 2014 Du mardi 1 au mercredi 30 avril 2014 La Galerie Notre-Dame (Lorrainville) Par Internet (Rouyn-Noranda) Estampes et poèmes...rencontre – Danielle Boutin L’ange gardien – Jean-Sébastien Lord Turgeon et Diane Dubeau Dimanche 27 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Du vendredi 11 avril au dimanche 25 mai 2014 Centre d’exposition d’Amos (Amos)
CONTE
La Confrérie des Menteurs du Québec Mercredi 2 avril 2014 Petit Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)
inTERREdépendant – Michel Gautier Du vendredi 11 avril au dimanche 1 juin 2014 Centre d’exposition d’Amos (Amos)
Bref regard d’un artiste sur le patrimoine Fred Pellerin – De peigne et de misère amossois – Claude Ferron Mardi 22 avril, Le Rift (Ville-Marie) Du vendredi 31 janvier au mardi 24 juin 2014 Mercredi 23 et jeudi 24 avril, Théâtre du cuivre Centre d’archives d’Amos (Amos) (Rouyn-Noranda) Vendredi 25 avril, Commission des loisirs de La Sarre HUMOUR Samedi 26 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Les Vendredrags au Groove Mercredi 2 avril 2014 EXPOSITION Bar Le Groove (Rouyn-Noranda) Vernissage inspirés des grands peintres La Troupe À Coeur ouvert Mardi 24 mai 2011 Salle Desjardins (Polyno) Hall d’entrée (La Sarre)
Michel Barrette – Faut j’te raconte Jeudi 3 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 4 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Samedi 5 avril, Commission des loisirs de La Sarre Dimanche 6 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Total Crap 10 Vendredi 4 avril, Petit Théâtre du Vieux-Noranda
Jeune de choeur Samedi 12 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Deux femmes et leurs grands airs Productions du Mécène Samedi 12 avril, Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Les 7 trompettes de Fred Piston – Jeunesses musicales du Canada Lundi 14 avril, Agora des Arts (Rouyn-Noranda)
Guy Nantel – Corrompu Vendredi 11 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 12 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Daniel Bélanger – Chic de ville Mardi 15 avril, Le Rift (Ville-Marie) Rachid Badouri – Rechargé Mercredi 16 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Mercredi 23 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Jeudi 17 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Vendredi 25 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 18 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
IMPROVISATION Match d’improvisation La soirée de l’improvisation de Rouyn-Noranda Du jeudi 10 octobre 2013 au vendredi 11 avril 2014 Scène Évolu-son (Rouyn-Noranda) Ligue d’improvisation de Val-d’Or (LIV) Jeudi 20 mars 2014 Atrium (Val-d’Or)
Le Show de La Motte – La Pariole Samedi 26 avril 2014 Salle Héritage (La Motte)
THÉÂTRE Édredon – Les Incomplètes Mardi 1 avril 2014 Agora des Arts (Rouyn-Noranda)
Jeunesse d’hier à aujourd’hui – La Troupe À Coeur Soirée d’improvisation de Lalibaba ouvert Du samedi 19 octobre 2013 au samedi 19 avril 2014 Jeudi 3 avril 2014 Billard l’Ad hoc (Amos) Salle Desjardins (La Sarre) Mercredi 20 avril 2014 Les Volubiles – Improvisation Haute Voltige Salle Desjardins (Polyno) (La Sarre) Du vendredi 14 mars au vendredi 9 mai 2014 Le Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Marius et Fanny – Théâtre du Rideau Vert Samedi 5 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
LITTÉRATURE
Concours 55 ans Boule & Bill Du mardi 1 au vendredi 25 avril 2014 Dans les bibliothèques de la région
MUSIQUE Hommage à Kenny Rogers – André Yalbmert Mardi 1 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mercredi 2 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Jeudi 3 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Requiem de Mozart Ensemble vocal Florilège Jeudi 3 avril, Église Blessed Sacrament Parish (Rouyn-Noranda) Duchess Says + TDOAFS + Karate Kids Vendredi 4 avril 2014 Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)
Amos vous raconte son histoire – Le Spectacle Productions du Raccourci Du jeudi 3 au dimanche 6 avril 2014 Agora de la Polyvalente de la Forêt d’Amos (Amos) Cher Menteur – Les Productions Jean-Bernard Hébert Mardi 15 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Mercredi 16 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 17 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) L’Ivresse des profondeurs – Nuages en Pantalon, compagnie de création Mercredi 23 avril 2014 Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Formation théâtre 12-18 ans Étienne Jacques Du lundi 27 janvier au lundi 12 mai 2014 Le Petit Théâtre du Vieux Noranda
Angèle Dubeau et La pièta – Silence, on joue! AUTRE Samedi 5 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Dimanche 6 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Gala de Lutte Festival du DocuMenteur Samedi 5 avril 2014 Concert annuel – La Troupe À Cœur ouvert Centre des Congrès de Rouyn-Noranda Dimanche 6 avril, Salle Desjardins(La Sarre) Ingrid St-Pierre – L’escapade Mercredi 9 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 10 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or)
Secondaire V de Guillaume Sylvestre Lundi 7 avril 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
France d’Amour – En love majeur Mercredi 9 avril, Le Rift (Ville-Marie) Jeudi 10 avril, Commission des loisirs de La Sarre
Daniel Coutu Science ou Magie 3 – Incroyable expérience Jeudi 10 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 12 avril, Le Rift (Ville-Marie) Dimanche 13 avril, Théâtre des Eskers (Amos)
Jeunesses musicales du Canada – La Bohème de Pucini Vendredi 11 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Mardi 15 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 18 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or) L’orchestre symphonique régional de l’AbitibiTémiscamingue Samedi 12 avril, Théâtre des Eskers (Amos) Dimanche 13 avril, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 26 avril, Commission des loisirs de La Sarre Dimanche 27 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or)
La magie permet le rêve, le rêve rend l’espoir possible Défilé de mode Samedi 26 avril, Théâtre Télébec (Val-d’Or)
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN // AVRIL 2014 31
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