DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 11 - NO.4

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JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMIS C AMINGUE - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 / VOL 11 - NO 4

GRATUIT

SCARO

TAILLEUSE DE RÊVES

+ spécial achat local et métiers d’art

8

LE NUMÉRIQUE VU PAR TROIS RÉGIONS

10

LE VERRE SELON NANC Y COUTURIER

13

MICHEL DRAPEAU, ARTIS AN DU BOIS

15

DOUCEUR AU RENDEZ-VOUS CHEZ CHALPAGAS

21

UN ORGUE DÉBORDANT DE VIE À VAL-D’OR


150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien Publié 10 fois l’an et distribué gratui­ tement par la Coopérative du

L’indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue, fondée en novembre 2006,

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

CHRONIQUES L’anachronique

4

CULTURAT 22 De panache et de laine

20

Environnement

9

Histoire 25 Ma région j’en mange

23

Poste d’écoute

29

Région intelligente

14

Tête chercheuse

6

CONSEIL D’ADMINISTRATION

DISTRIBUTION

Marie-France Beaudry, présidente | Ville de Rouyn-Noranda

MRC D’ABITIBI

Anne-Laure Bourdaleix-Manin, vice-présidente | MRC de La Vallée-de-l’Or

Lydia Bédard, Jocelyne Bilodeau, Stéphanie Brousseau,

Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | Ville de Rouyn-Noranda

Jocelyne Cossette, Paul Gagné, Gaston Lacroix, Jocelyne Lemay-Baulne,

Pascal Lemercier, secrétaire | Ville de Rouyn-Noranda

Véronique Naud, Sylvie Tremblay, MRC d’Abitibi.

Manon Faber | Ville de Rouyn-Noranda Carole Marcoux | MRC de Témiscamingue

MRC D’ABITIBI-OUEST Véronique Bernier Labonté, Isabelle Brochu, Francine Gauthier,

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

François Grenier, Colette Langlois, Suzanne Moore, Sophie Ouellet,

Valérie Martinez

Gilles Parents, Mario Tremblay, Ville de La Sarre.

direction@indicebohemien.org 819 763-2677

MRC DE TÉMISCAMINGUE Émilile B.Côté, Hélène Bacquet, Véronic Beaulé, Simon Laquerre,

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

Lise Millette, Christian Paquette, MRC de Témiscamingue.

Mariane Ménard, coordonnatrice

SOMMAIRE Achat local et métiers d’art

10 à 15

Calendrier culturel

31

Musique

18 à 20

Travailleuse culturelle

7

Numérique 8 Poésie 26

EN COUVERTURE

redaction@indicebohemien.org

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

819 277-8738

Joël Baril, Marc Boutin, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert,

Ariane Ouellet, éditorialiste

Marc-Antoine Jetté, Carole Labrecque, Céline Lauzon, Gaétan Langlois,

Lise Millette, collaboratrice à la une

Caroline Leblanc, Renaud Martel, Michaël Pelletier-Lalonde, Paquerette Plourde, Brigitte Richard, Sophie Richard-Ferderber,

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Huguette Roy, Ginette Vézina, MRC de La Vallée-de-l’Or.

Fednel Alexandre, Élise Blais-Dowdy, Lydia Blouin, Jade Bourgeois, Mathieu Bourque, Rollande Brochu-Larouche, Stéphanie Fortin,

VILLE DE ROUYN-NORANDA

Régis Henlin, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossés,

Claudie Aubin, Émilie Canuel, Anne-Marie Lemieux, Caroline Lemire,

Maurice Duclos, Isabelle Gilbert, Vanessa Mahoney, Zachary Marcoux,

Julie Mailloux, Valérie Maltais, Suzanne Ménard, Maya Noël, Stéphan Thouin,

Philippe Marquis, Audrey McKinnon Richer, Mariane Ménard,

Annette St-Onge, Denis Trudel, Ville de Rouyn-Noranda.

Lise Millette, Marianne Morency-Landry, Ariane Ouellet, Dominic Ruel.

CONCEPTION GRAPHIQUE COORDINATION RÉGIONALE

Feufollet.ca

Catherine Bélanger | MRC d’Abitibi

graphisme@indicebohemien.org

Louise Magny | MRC d’Abitibi Danaë Ouellet | MRC d’Abitibi

CORRECTION

Sophie Ouellet | MRC d’Abitibi-Ouest

Geneviève Blais

Véronic Beaulé | MRC de Témiscamingue Geneviève Béland | MRC de La Vallée-de-l’Or

IMPRESSION

Nancy Ross | Ville de Rouyn-Noranda

Imprimeries Transcontinental

Certifié PEFC

La joaillière Caroline Arbour.

Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées

Photo : Christian Leduc PEFC/01-31-106

2 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

www.pefc.org


- ÉDITORIAL -

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE ARIANE OUELLET, éditorialiste

Encore un éditorial qui n’en est pas un. Je ne suis spécialiste de rien, ni historienne, ni sociologue, ni journaliste, ni analyste politique. Ma spécialité est sans doute de beaucoup réfléchir à cette part immatérielle de l’être et de chercher à trouver le sens dans ce que nous sommes, ou ne sommes pas, dans ce que nous faisons ou ne faisons pas.

Vous vous demandez où je vais avec ces grands détours? En fait, je pense qu’il est très difficile de se définir soi-même, de mettre des mots sur ce que nous sommes. Et si la tâche est si ardue d’un point de vue individuel, elle l’est encore plus quand vient le temps de conjuguer au pluriel. Comment savoir vraiment ce qui anime mes collègues, ma ville, ma région, ma province, ma nation? Quels sont les dénominateurs communs de mon pays? Dans quelles valeurs chaque personne va se reconnaître? Est-ce seulement possible? Chaque affirmation risque de trouver son contraire et c’est peut-être tant mieux. On ne peut pas homogénéiser l’être humain sans y perdre au change. Mais la notion du vivre-ensemble amène nécessairement une réflexion sur la façon d’y arriver. À l’ère des médias sociaux, la chicane est trop facile. On vaut bien mieux que ça.

Comme plusieurs d’entre nous, j’ai regardé une partie de la soirée électorale d’octobre avec un mélange de sentiments. Honnêtement, j’ai eu peur de la vague conservatrice que je vois déferler sur le reste du Canada. Les extrêmes idéologiques m’inquiètent, surtout quand ils s’approchent du pouvoir. Ce soir-là, j’ai vu le Québec se réaffirmer en tant que nation devant le reste de cette fédération canadienne qui n’a de sens, je crois, que dans une sorte d’union pratico-pratique faite d’allégeances ou d’alliances économiques. J’ai vu plus que jamais le Canada divisé et fragile. Outre la fierté qu’on ressent devant nos athlètes olympiques qui récoltent des médailles, je me demande bien ce qui nous unit, en tant que pays, puisque nous sommes culturellement si différents. Je pense que ce soir-là, bien des Albertains se sont posé la même question que moi. Qui sommes-nous? Qu’est-ce qu’on fait là?

Je pense que les différentes sphères de gouvernance gagneraient à organiser de grands chantiers visionnaires pour repenser la société d’aujourd’hui et de demain. On y verrait peutêtre naître de véritables « mandats clairs ». Plusieurs municipalités le font pour élaborer leurs différentes politiques : famille et aînés, culture, sports et loisirs, etc. Le théâtre même y participe. Pensons à la pièce « Constituons! », qui a fait l’exercice réel d’une assemblée constituante. Intéressant de lire leur projet de constitution déposée en juin dernier à l’Assemblée nationale. Voici un extrait des droits et devoirs fondamentaux : « 9. Toutes [les] personnes, notamment les personnes démunies, les plus vulnérables, les personnes d’âge d’or, en situation de handicap, ont droit à une couverture sociale suffisante en cas de nécessité, favorisant leur épanouissement et leur évolution au sein de la société. 10. Chaque personne a droit à un environnement sain, sécuritaire et suffisant, incluant, notamment, de l’eau potable, des éléments naturels et tous les écosystèmes qui entretiennent la vie et la solidarité entre les générations. »

Je ne sais pas vraiment ce qui définit un pays. Les notions de frontières sont plus que jamais à redéfinir, dans cette époque de migrations massives, de conflits armés, de catastrophes climatiques. Les peuples migrent, mais chacun garde au fond de soi une part de sa terre natale, qu’il transporte où qu’il aille. Est-ce que le concept de pays peut persister à travers les habitudes de vie, les croyances, la culture? Comment conjuguer les mixités nouvelles imposées par ces grands bouleversements sociaux? Il faut bien réfléchir à la question pour trouver des avenues innovantes, des portes ouvertes et des possibles. La peur de l’autre mène trop souvent à des impasses.

Ceux et celles qui ont eu la chance de voir le documentaire L’Empreinte, sorti en 2015, ont pu voir le résultat bouleversant et inspirant d’une démarche visant à répondre à quelques-unes de ces questions identitaires collectives au sujet du Québec. Il faut une grosse dose d’utopie pour penser contribuer au changement. Mais à voir l’amour que suscite un artiste comme Fred Pellerin à travers la francophonie, ou encore la vague de générosité qui déferle en ce moment avec le mouvement « Donnez au suivant », je pense que l’humain a encore et plus que jamais besoin de tendresse et d’authenticité. Il a besoin de se sentir lié au reste du monde et c’est pour ça qu’il faut trouver ce qui nous unit, ça presse. Même si c’est une utopie, ça ferait un beau projet de société, non?

Les artistes doivent souvent rédiger des textes pour expliquer leu travail. « Quelle est votre démarche artistique? Quelles sont vos préoccupations? » Une grande part des formations universitaires en art sont d’ailleurs orientées vers les réflexions entourant ces grandes questions existentielles. On doit apprendre à réfléchir, à clarifier notre propos, ce qui nous touche, ce qu’on a à dire et comment le faire. Pour plusieurs, c’est un exercice ardu qui prend des années à mûrir avant d’éclore. Malgré le défi, je pense que ce temps de réflexion où l’on tente de nommer ce qu’on a au fond de l’âme est un moment privilégié pour trouver un sens à ce que nous faisons, pour quoi et pour qui. On a de la chance que notre métier nous y oblige, parce que le temps que chacun passe à méditer sur le sujet ou à philosopher est plutôt rare. Dommage que ça ne s’enseigne pas au primaire.

Admission 1 MARS automne 2020 DATE LIMITE : ER

uqat.ca

INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 3


- L’ANACHRONIQUE -

JUSTE PHILIPPE MARQUIS

Tu attends cette période depuis longtemps déjà. Depuis ton retour de vacances, peut-être? Enfin l’occasion de retrouver ceux que tu chéris, de prendre du temps avec eux sans trop perdre ton souffle. Revoir les amis, les parents, jouer dehors avec les enfants. Un temps béni pour sortir du neuf à cinq et te reposer un peu, histoire d’oublier que tu ne te reposes pratiquement jamais… Peut-être aussi la crains-tu profondément cette époque de l’année. Parce que tu anticipes de rencontrer à nouveau la solitude alors que tous, ou presque, fêteront ensemble, mais toi, non. La joie n’est pas aussi contagieuse qu’une fausse nouvelle dans le climat actuel. Celui qui attise les peurs et refroidit nos instincts sociaux. Possible aussi que tu penses aux heures nécessaires à pourvoir les postes vacants dans le commerce où tu travailles. Tu songes avec effroi aux foules affolées,

nerveuses et fatiguées, qui prennent d’assaut les caisses enregistreuses. Ce temps des fêtes qui joue de ta patience avec des cartes de crédit… Tu en sortiras à bout de forces et de sourires polis.

Marcher dehors pour fouetter nos esprits engourdis. Sentir le froid nous mordre comme la nature croque dans la vie. C’est l’hiver tout de suite, maintenant. Juste du réellement.

Elles sont toutes commerciales, les fêtes. Toutes. Aucune n’échappe à ce dérèglement de nos priorités, surtout pas la plus importante : celle du solstice d’hiver. Elle qui devrait juste annoncer le tranquille retour de la lumière. Nos réalités se tordent sous une tension mercantile dirigée. La publicité pointe sans arrêt l’entrée des sites commerciaux. Un besoin presque inassouvissable de combler des désirs sans fin… L’amour, sous nos lumières superficielles, se déforme comme l’image de nos visages renvoyée par les boules accrochées aux sapins artificiels.

Déblayer une entrée. Inviter des étrangers. Offrir un repas, courir dans les bois, prendre soin de toi. Nous serrer dans nos bras! Dire le nécessaire, prendre le temps de l’écouter… Cesser de se gaspiller. Rire, chanter, faire l’amour, pelleter une cour. Ne rien compliquer. Pas d’écrans radieux ou de téléphones clairvoyants… Enweille, juste du réel pour Noël!

Et, à cette période-ci de nos vies, je te pose une question. Elle me vient comme un murmure, une prière : et pourquoi pas juste du réel pour Noël?

OCCASION SPÉCIALE

DEVIENS MEMBRE!

!

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JE DEVIENS MEMBRE DE SOUTIEN DE L’INDICE BOHÉMIEN

Pour devenir membre, libellez un chèque de 20 $ ( 2 parts sociales de 10 $) au nom de L’Indice bohémien et postez-le au 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Prénom et nom : ___________________________________________________________________________ Adresse : __________________________________________________________________________________ Téléphone : ________________________________________ Courriel : __________________________________________ Le membre de soutien est une personne ou une société qui a un intérêt social dans l’atteinte de l’objet de la coopérative.

4 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


- À LA UNE -

SCARO : TAILLEUSE DE RÊVES

CHARLES ROUSSEL

LISE MILLETTE

Caroline Arbour, la joaillière mieux connue sous le nom de Scaro, a soufflé 15 bougies à son entreprise qui a le vent en poupe. Au moment de rédiger cet article pour L’Indice bohémien, elle se trouvait sur la côte ouest du Canada, à Vancouver, au Circle Craft 2019, un salon des métiers d’art auquel elle participe pour une deuxième année. Forte d’une nouvelle collection, LIBERTÀ, et après une association avec la renommée bijouterie Birks, qui aura duré un an plutôt que les trois mois prévus au départ, Caroline Arbour continue de faire progresser ses petits scarabées taillés. « Travailler pour Birks a été à la fois formateur, stimulant et confrontant. J’ai raffiné beaucoup mon travail, je travaille davantage l’arrière de mes œuvres, on voit beaucoup plus ma signature », confie-t-elle. Les exigences de Birks étaient de taille. « J’ai relevé d’une coche ma finition parce qu’ils l’exigeaient. Il y a quelque chose de confrontant à avoir plusieurs personnes qui analysent et discutent de ton travail », avoue-t-elle, satisfaite d’avoir relevé ce défi. Pour souligner ses 15 ans et la sortie de la collection LIBERTÀ, lancée officiellement le 26 octobre dernier, Caroline Arbour a lancé une vidéo promotionnelle réalisée par Bojo’s Film, dans laquelle on la voit assise à sa table de

création au milieu d’une forêt ou au cœur d’un centre-ville bondé. Des plans qui ressemblent davantage à des images tirées d’un rêve plutôt qu’un scénario continu. « C’est voulu… je voulais recréer comment me vient l’inspiration. Je peux me retrouver n’importe où et avoir un flash, une idée. L’inspiration me vient en fait comme une vague. Une vague déferlante », explique la créatrice. Dans cette vidéo, on voit aussi la chanteuse Florence K, une alliée naturelle de Scaro. « Ma rencontre avec Florence a été le fruit du hasard. J’avais un événement à Montréal et nous devions avoir une performance de Stefie Shock, qui a eu un empêchement. Une personne de notre entourage connaissait Florence K, qui a accepté. Il y a eu une connexion et nous sommes restées en contact. Sans rien lui demander, elle s’est mise à porter mes bijoux. Alors quand est venu le moment de faire la vidéo j’ai tout de suite pensé à elle », résume Caroline Arbour.

porte le nom Abitibi. « Je suis contente d’avoir enfin pu donner ce nom. J’aime beaucoup l’Abitibi… Vous savez que je ne suis pas née ici? » La jolie brunette vient plutôt de la Gaspésie et a renoncé à son bord de mer pour les terres de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle en a fait sa région d’adoption et a su y planter ses racines. Pour chacune de ses pièces, Caroline Arbour prend un temps d’arrêt et accompagne chacune d’un texte. Voici ce qu’elle écrit à propos de ce petit papillon Abitibi. « Abitibi : région mystérieuse du Québec qui demande un certain goût de l’aventure pour y venir une première fois. Certaines personnes n’oseront jamais découvrir cette région par peur des histoires que l’on raconte sur les insectes immenses et nombreux, sur le froid polaire… L’Abitibi c’est plutôt une terre d’émerveillement, d’aurores boréales, de gens courageux et aventuriers, une terre de légende où le vent du nord siffle comme un hymne à la vie, la terre des “tout est possible” ».

ABITIBI : PAPILLON DE NUIT Dans la collection LIBERTÀ, Caroline Arbour présente un petit pendentif représentant un papillon de nuit. Cette pièce

Elle ajoute qu’il faut peut-être « un certain caractère et un esprit créatif pour tomber en amour avec cette région ». Parions qu’elle possède assurément chacun des deux.

INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 5


- TÊTE CHERCHEUSE -

DES RESTANTS DE TABLE DOMINIC RUEL

david goudreault

I- En octobre, je voulais écrire sur cette idée que l’école est toujours la solution à tous nos maux et nos problèmes

Maxime Picard

13 FÉVRIER 2020 20H

Pour rédiger cette chronique, et c’est aussi une vieille habitude, je remplis des cahiers en notant les nouvelles, des commentaires, mes impressions, des citations. C’est en vrac, puis je remets de l’ordre et ça devient souvent un texte qui se tient et qui peut être lu. C’est ma méthode. D’autres fois, l’idée de départ est bonne, puis arrive le cul-de-sac. Je ne trouve pas le bon fil à tirer ou la limite de mots est dépassée. Pour cette dernière chronique de l’année, je vous offre quelques bribes de chroniques, mort-nées, restées pêle-mêle dans mes carnets.

- Au bout de ta langue

Le Québec devra bientôt arrêter avec ce réflexe du « tout à l’école ». Un problème survient, on charge l’école d’en réduire les méfaits. Les gens s’endettent trop, on a programmé en vitesse un cours de finances personnelles. Les jeunes consomment de la porno et on ramène des heures d’éducation sexuelle. Et, dernièrement, on démontre que les enfants sont anxieux, angoissés et stressés, et la solution première qui est proposée : un cours d’éducation à la santé mentale. Argent, contraception, bonheur, recyclage, compost, jardinage, cuisine, sport : vaste programme, et moins de temps pour lire, écrire, compter, penser. Les enseignants ne sont pas des hommes-orchestres, on leur demande de courir trop de lièvres à la fois, pour ensuite se plaindre des résultats.

20 FÉVRIER 2020 20H

II- Cet automne, il y a bien sûr eu les élections fédérales.

intersections

Maxime Robert-Lachaine

Productions Quitte ou Double, Compagnie Obskéné, Festival GREC (Barcelone)

23 AVRIL 2020 20H

HIDDEN PARADISE LA SERRE – arts vivants

Heureux temps des fêtes à vous tous chers spectateurs! Amour, joie et créativité dans vos vies pour l’année qui s’amorce.

6 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

La première conclusion à tirer des résultats du 21 octobre, c’est que le Canada n’est pas (plus?) un pays unifié. C’est peut-être la réalité d’un état postnational que se vantait de diriger Trudeau. Il y a 20 ans, Joe Clark, l’ancien chef conservateur rêvait d’une « communauté de communautés ». On y est. Un pays, c’est d’abord une cohésion nationale, un partage de valeurs, un projet commun, une direction. On en est loin. Et avec ce Bloc qui renaît, c’est le Québec qui lance un puissant appel à la différence. Notez aussi cela : Trudeau a été élu, comme Trump en 2016, avec moins de votes que son principal adversaire. Est-il aussi illégitime? III- 2019, c’est l’année de l’écologie, des marches pour le climat et de Greta Thunberg. J’ai noté quelques réflexions sur tout ça… Je ne marcherai pas, ni aujourd’hui ni plus tard. Je crains cet amalgame douteux : « tu ne marches pas, tu n’es pas conscient, tu ne veux pas combattre les changements climatiques! ». Pour exiger des autres, de ses voisins comme de son gouvernement, il faut soi-même donner l’exemple et être irréprochable, ou presque. C’est pour cette raison que je n’ai pas signé le Pacte de Champagne. Trop facile, trop simple. Un coup de pub! Paraît-il qu’il nous reste douze ans avant le chaos. Les mesurettes ne suffiront plus, il faudra des sacrifices plus grands. Plusieurs des signataires, plusieurs de ces élèves, qui ne marcheraient pas le samedi, j’en suis sûr, auraient bien des difficultés à les accepter.


- TRAVAILLEUSE CULTURELLE -

GENEVIÈVE BÉLAND : PORTRAIT D’UNE PRÉSIDENTE FEDNEL ALEXANDRE

Geneviève Béland assume la présidence du conseil d’administration du Conseil de la culture de l’AbitibiTémiscamingue (CCAT) depuis le mois de septembre dernier. Impliquée dans la vie culturelle de la région depuis plus d’une décennie, elle a, entre autres, coordonné la troisième édition du FRIMAT, co-fondé l’organisme PapaChat & Filles, organe de diffusion alternative, et co-animé le balado indépendant « Quand pensez-vous? », dont 14 émissions sont disponibles sur les plateformes numériques. Elle est également trésorière du CA du réseau national Petits bonheurs, événement culturel destiné aux enfants de 0 à 6 ans. Détentrice d’un baccalauréat en animation et recherche culturelles de l’Université du Québec à Montréal, elle consacre ses temps libres à la lecture, au cinéma et à la musique. Sur le plan professionnel, elle travaille comme animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or depuis son retour dans la région en 2012.

MARIE-CLAUDE ROBERT

Décidément régionaliste, la nouvelle présidente considère la situation géographique de l’Abitibi-Témiscamingue d’un point de vue stratégique pour son développement culturel. En effet, la nordicité, mythique ou réelle, de la région a toujours entretenu des fantasmes. Du discours des promoteurs de la colonisation aux préjugés des grands centres, il n’en demeure pas moins que la région est coupée du reste du Québec par la réserve faunique La Vérendrye. Geneviève Béland voit dans cet « éloignement » des grands centres un avantage indéniable. Le « parc » représente pour elle une zone tampon pour préserver l’épanouissement d’une identité culturelle forte. Ainsi, la région se démarque des autres villes proches de Montréal par sa vitalité culturelle. Par exemple, des villes telles que Saint-Jérôme ou Sorel n’arriveraient pas à développer une identité culturelle aussi forte que celle de l’Abitibi-Témiscamingue. Ainsi, « l’éloignement » géographique de la région représente un avantage sur le plan du développement culturel, car il lui permet de ne pas être phagocytée par Montréal. Dans un autre ordre d’idées, il favorise une solidarité sociale nécessaire à la vie culturelle. En effet, la proximité des habitants facilite la mise en place de projets audacieux et innovants. Les gens s’impliquent dans leur réalisation et participent ainsi activement au développement de la vie culturelle régionale. Ces deux facteurs, entre autres, permettent à la nouvelle présidente de mieux définir sa vision du CCAT. Le CCAT est un organisme à but non lucratif dont la mission consiste à accompagner le milieu culturel et artistique, à garantir ses intérêts et à en favoriser le rayonnement. L’atteinte de ce but peut se matérialiser, entre autres, au moyen de formations destinées à la professionnalisation des artistes ou de représentations pour préserver la spécificité cultuelle de la région. Ainsi, la nouvelle présidente considère que le rôle de l’organisme est stratégique dans le développement culturel de la région. Pour elle, le CCAT représente un outil pour fédérer les forces et les talents artistiques et culturels de la région. Dans cette perspective, elle entend travailler à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour les impliquer dans le développement culturel de la région. Pour cela, elle veut faire du CCAT un organisme attractif et dynamique. Elle compte beaucoup sur toute l’équipe d’administrateurs et de permanents pour développer des projets innovants et fédérateurs. INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 7


- NUMÉRIQUE -

2 E ÉDITION DE L’INTERRÉGIONAL NUMÉRIQUE VANESSA MAHONEY

L’Interrégional numérique est une journée d’échanges et de conférences portant sur le numérique en diffusion directe entre trois villes. Cette année, c’est Montmagny en Chaudière-Appalaches, Saint-Camille en Estrie et RouynNoranda de notre chère Abitibi-Témiscamingue qui ont été connectées le mercredi 13 novembre 2019. Ou presque… La 2e conférence en direct de Rouyn-Noranda à peine entamée, la connexion Internet alimentant la diffusion s’écroule sous la pression de l’Interrégional numérique. Pourtant, le Petit Théâtre du Vieux-Noranda n’en était pas à sa première utilisation de la station SENIC, technologie derrière le partage audio et vidéo entre les trois salles. Nous le savons, le réseau d’accès à Internet aurait grand besoin d’être amélioré en Abitibi-Témiscamingue puisque nous avons « brisé l’Internet » avec huit vidéos en direct (quatre sortantes, quatre entrantes).

Avec tout ce partage de connaissances, le public s’est émerveillé devant les découvertes des autres et les défis qu’ils ont surmontés. Les échanges ont permis d’apprendre des expériences des autres et de pousser plus loin l’innovation. Un bel exemple de collaboration dont il a été question est la campagne Station Rouyn-Noranda. Pour cette campagne, plusieurs festivals de la région se sont alliés pour promouvoir l’offre culturelle de Rouyn-Noranda à Montréal et ainsi stimuler le tourisme culturel. Dans le milieu traditionnellement compétitif des festivals, les secrets d’innovation sont rarement divulgués et cet exemple montre que les nouvelles tendances de collaboration de l’ère numérique sont réellement bénéfiques. Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. - proverbe africain. Finalement, Rosalie Chartier-Lacombe et Maude Labrecque-Denis ont dévoilé la nouvelle phase d’Avantage Numérique, un projet en plusieurs volets de développement territorial itératif. Les fondements de ce projet offrent une adaptabilité incroyable pour les enjeux très sérieux que nous apporte cette ère numérique. D’abord, un développement en réseau afin d’éliminer les hiérarchies contraignantes. Des valeurs de confiance et de transparence afin d’éliminer le travail en silos. Et, la plus importante, l’accessibilité pour tous avec un nom libre de droits pour que tous puissent être en « Avantage Numérique ».

LES MOTS DES CLOCHES SILENCIEUSES SYLVIE TISSERAND

FLEURS, FRUITS, ET OBJETS D’ART CYNTHIA DINAN MITCHELL

Jusqu’au 5 janvier

8 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

ANDRÉE-ANNE LAROCHE

Bref, c’est pour cela qu’existent les plans B. L’équipe du Petit Théâtre du Vieux-Noranda était prête! Les conférenciers avaient plus de temps pour parler de leur contenu et nous pouvions discuter plus longuement sur les découvertes. Nous avons heureusement retrouvé la connexion à l’Internet vers l’heure du dîner et nous avons pu faire un retour rapide sur les conférences passées. Les projets et les succès partagés semblent sortir tout droit d’un rêve. Une réelle révolution numérique semble se produire, surtout dans la culture, le tourisme et la recherche. Les témoignages des conférenciers sont pleins d’émotion et d’inspiration.

PORTÉE D’OMBRES III HÉLÈNE LATULIPPE

Jusqu’au 12 janvier

IL ÉTAIT UNE FOIS… PAUL ABRAHAM

Vernissage le 17 janvier 2020 à 17 h

SANS QUEUE NI TÊTENI VUES NI CONNUES

CHANTALE GIRARD


- ENVIRONNEMENT -

ÉDUCATION RELATIVE À L’ENVIRONNEMENT… QUI, COMMENT, POURQUOI? MAURICE DUCLOS ÉCOCONSEILLER DIPLÔMÉ©, DIRECTEUR DU GÉCO

Wow, une autre affaire écolo-verte-climato-machin? Non, pas vraiment. C’est une vieille « idée » du 20e siècle. L’éducation relative à l’environnement (ERE) n’est pas née hier. Ce n’est ni Apple ni Facebook qui a inventé ça, pas plus que Bea Johnson ou Greta Thunberg. Ça fait près de 45 ans qu’on en fait un peu partout sur la planète. Certains savent qu’en 1972, à Stockholm, avait lieu la première conférence de l’environnement de l’ONU. La première d’une série de conférences mondiales inscrites dans Les sommets de la Terre. Mais c’est à Belgrade, en 1975, lors du Colloque international sur l’éducation relative à l’environnement que les grands principes de l’ERE ont été établis. À ce moment, l’idée était également de distinguer l’action à l’environnement de l’éducation relative à l’environnement. Alors que le but premier de l’action à l’environnement est « d’améliorer tous les rapports écologiques, y compris les rapports de l’être humain avec son semblable », celui de l’éducation relative à l’environnement est de « former une population mondiale consciente et préoccupée de l’environnement et des problèmes qui s’y rattachent, une population qui ait les connaissances, les compétences, l’état d’esprit, les motivations et le sens de l’engagement qui lui permettent de travailler individuellement et collectivement à résoudre les problèmes actuels, et à empêcher qu’il ne s’en pose de nouveaux ». Les objectifs de l’ERE se résument en ces quelques concepts : la prise de conscience; les connaissances; l’attitude; les compétences; la capacité d’évaluation; la participation. L’ERE considère l’environnement dans sa totalité, soit l’environnement naturel, mais aussi l’environnement politique, économique, social, etc. C’est un processus continu et une approche multidisciplinaire qui permettent une participation active à la prévention et à la solution des problématiques. L’ERE relativise les choses dans une perspective mondiale et locale à la fois, et d’abord axée sur l’état actuel et futur de l’environnement. Et finalement, l’ERE examine les questions de développement et de croissance du point de vue de l’environnement.

Des groupes plus informels participent aussi à l’éducation relative à l’environnement dans un contexte d’éducation populaire. Pensons aux gestionnaires de pages Facebook comme La planète s’invite au parlement, les différents groupes zéro déchet dont celui du Mouvement zéro déchet A.-T. Ajoutons des associations de riverains, des groupes citoyens tels que la CAP (coalition anti-pipeline), le comité ARET (arrêt des rejets et émissions toxiques), Gazoduq parlonsen, Les Envertdeurs et autres groupes de citoyens avisés et engagés envers la cause environnementale. Chacun à sa manière propose une éducation relative à l’environnement qui s’inscrit dans ce large but de « former une population mondiale consciente et préoccupée de l’environnement et des problèmes qui s’y rattachent ». Bravo à tous et toutes! L’action environnementale passe d’abord et inévitablement par l’éducation relative à l’environnement du plus grand nombre de personnes possible dans un délai le plus rapide possible. ET OUI toute la population est invitée à s’inscrire et à participer activement à l’éducation relative à l’environnement… ON NE LÂCHE PAS!

L’ERE est souvent associée aux notions d’écocitoyenneté, de formation et de diffusion de la culture scientifique. OK, mais qui fait de l’ERE ici dans la région? On compte plusieurs organisations formelles comme les écoles primaires et secondaires, notamment les Établissements verts Brundtland (EVB). Il y a également des organisations, dont les organismes de bassin versant (OBV), le Conseil régional de l’environnement (CREAT), Technoscience Abitibi-Témiscamingue (anciennement le Conseil du loisir scientifique de l’Abitibi-Témiscamingue), l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue (AFAT), le GÉCO (Groupe Écocitoyen), les MRC et municipalités, le Regroupement d’éducation populaire (REPAT) et plusieurs autres qui s’inscrivent dans des démarches structurées d’éducation à l’environnement.

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- ACHAT LOCAL ET MÉTIERS D’ART -

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L’EXPO-VENTE – BOUTIQUE ÉPHÉMÈRE

PARLER EN VERRE

CÉLÉBRATION DES CRÉATEURS D’ICI

STÉPHANIE FORTIN

NANCY COUTURIER

Un nouveau concept d’exposition prendra place du 28 novembre au 5 janvier au Centre d’Art de La Sarre : l’Expo-vente – boutique éphémère spécialisée en métiers d’art remplacera le Salon Création, dont la 40e édition a été soulignée en 2018. Au cours de cette période toute désignée pour les achats du temps des Fêtes, le public est invité à découvrir l’expertise de créateurs de l’Abitibi-Témiscamingue dans un espace hybride, à la fois salle d’exposition et boutique. En effet, en plus de contempler les œuvres exposées, on pourra aussi les acheter. La toute première édition de l’Expo-vente regroupera onze artisans des métiers d’art et se tiendra dans le hall de la maison de la culture.

GABRIEL LADOUCEUR

MARIANE MÉNARD

NOUVELLE ORIENTATION, NOUVEL ÉVÉNEMENT La directrice du Centre d’art Véronique Trudel souligne que la mise sur pied de l’Expo-vente s’inscrit en continuité avec la nouvelle orientation du Centre. « Dans la dernière année, un grand exercice de réflexion sur le positionnement et l’avenir du Centre d’art a été mené dans le but de se doter d’une nouvelle vision et de préciser sa mission », explique-t-elle. L’exercice aura permis d’affirmer une spécialisation marquée dans la diffusion des métiers d’art actuels. La définition d’une orientation axée sur les métiers d’art a également motivé la décision de repenser l’événement de fin d’année, pour arrimer ce dernier avec la vision du Centre. C’est d’ailleurs en partenariat avec le Conseil des métiers d’art du Québec qu’a pris forme cette nouvelle initiative.

UN LABEL POUR RECONNAÎTRE L’EXPERTISE Un processus de sélection minutieux et rigoureux a été mené pour choisir les exposants parmi les candidatures reçues. Chaque candidature a en effet été soumise à un jury formé d’artisans reconnus œuvrant dans diverses disciplines des métiers d’art. Pour Véronique Trudel, ce processus de sélection attentionné constitue un gage de qualité, auquel s’ajoute une nouvelle distinction que reçoivent les œuvres exposées dans l’événement : le label « Signé métiers d’art ». Créé en partenariat avec le Conseil des métiers d’art du Québec, ce sigle « offre la garantie d’acquérir un objet métiers d’art qui se démarque par une réalisation impeccable faisant appel à des savoir-faire complexes et à la maîtrise des techniques de transformation de la matière ». Le Conseil des métiers d’art attribue cette distinction à des objets dont la signature visuelle distinctive permet d’associer l’objet à son créateur tout en certifiant la qualité et l’authenticité de l’objet désigné. Tous les objets présentés dans l’Expo-vente ont reçu cette certification. Les visiteurs pourront découvrir ou redécouvrir le travail de créateurs de la région œuvrant dans des disciplines variées, dont l’ébénisterie, la joaillerie et la maroquinerie. D’autres artisans proposeront simultanément leurs créations à la boutique du Centre d’art pendant la période des Fêtes.

10 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

Lorsque l’on entre dans la Verrerie de la Montagne ces temps-ci, on sent que la création est en ébullition. L’atelier est habité densément, de futures pièces sont déjà agencées pour la cuisson, le four ne dérougit pas et de nouvelles œuvres illuminent le lieu ici et là. Nancy Couturier a les yeux qui brillent comme son verre quand elle évoque ses projets actuels. « J’aime jouer avec mon matériau, transformer la matière première. À la Verrerie, on a expérimenté une nouvelle façon de fusionner les verres et les couleurs. Et le résultat est magnifique. On dirait de la peinture, il y a quelque chose de vaporeux ». Ce verre se retrouve dans les plus récentes collections de l’artiste, prêtes pour les fêtes. Le nouveau produit qui capte immanquablement l’attention, ce sont les lampes. Les couleurs vives et les formes sinueuses des abat-jours en font des pièces uniques et fascinantes. En y plongeant la prunelle, on saisit mieux la démarche de l’artiste, présentée dans son dépliant : « Nous avons l’habitude de porter nos regards à travers le verre d’une fenêtre. Je tente, pour ma part, de vous faire visualiser les paysages de mes fantaisies. C’est à travers les petits hublots imaginaires que je crée que se dévoile ma vision d’un monde peuplé de couleurs, de lumières et de formes translucides. » Ces lampes, c’est un rêve que Nancy caressait depuis les débuts de la Verrerie, il y a dix ans. « Quand j’ai démarré mon atelier en septembre 2009, je désirais créer des lampes. Je commençais, il y avait un engouement pour le bijou. Mon atelier a progressé tranquillement, c’est une expansion qui s’est faite en douceur. Il y a un aspect familial avec mes filles qui s’y impliquent de plus en plus. Je m’entoure pour augmenter la production. Lorsque j’ai réalisé que mon entreprise passait le cap de la dizaine, je me suis dit que c’était le bon moment pour explorer cette envie afin de souligner cet anniversaire », raconte-t-elle. Elle s’est donc jumelée à l’Auberge Bistro Eugène pour lancer la collection dans une salle à manger fraîchement rénovée et égayée par ses multiples luminaires. L’effet produit est saisissant, si vous passez par Ville-Marie. Et si vous avez un coup de cœur, vous pouvez même repartir avec celui-ci puisque les lampes y sont également en vente. Que ce soit pour les lampes, les plateaux, les cache-pots ou les bijoux, on peut retrouver les créations de Nancy Couturier directement à l’atelier ainsi que sur sa boutique en ligne. Les centres d’exposition de Ville-Marie, d’Amos, de Rouyn-Noranda et de La Sarre ont tous des pièces de l’artiste en vente dans leurs espaces. La Boutique Éléna de Rouyn-Noranda en étale aussi un bel éventail. Pour la saison des marchés de Noël, la Verrerie de la Montagne sera présente à Rouyn-Noranda le 1er décembre, à Lorrainville les 7 et 8 décembre et à Amos le 8 décembre.


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ACHAT LOCAL… ET ÉCORESPONSABLE! LYDIA BLOUIN ET MARIANE MÉNARD

La créatrice qualifie son travail d’assemblage de tissus. Elle se plaît à expérimenter en fonction des harmonies de couleurs et des différentes textures. « Pour ce qui est des vêtements, je vise aussi le confort. Tout doit être lavable, bien sûr », précise-t-elle. Pour Josée Desnoyers, acheter local, ce n’est pas seulement acheter un produit, « mais aussi l’histoire qui vient avec ».

DU FIL POUR LA TERRE

On peut trouver la marchandise d’Amafaçon aux endroits suivants : Maison Dumulon à Rouyn-Noranda, Refuge Pageau à Amos, Musée MA à Rouyn-Noranda, Maison de la culture à La Sarre.

L’entrepreneuse Valérie Tancrède confectionne des articles écoresponsables en tissu qu’elle vend sous sa bannière Du fil pour la Terre. Celle qui a commencé la commercialisation de ses créations avant la vague du mouvement zéro déchet admet que les débuts de son entreprise ont été ardus. « Il a été difficile au début de faire valoir son bien-fondé, mais il est clair qu’aujourd’hui, elle a sa place », affirme-t-elle.

COURTOISIE

De plus en plus de consommateurs sont soucieux de la provenance et des modes de fabrication des produits qu’ils achètent. En Abitibi-Témiscamingue, les petites entreprises qui conçoivent des articles dans le souci de limiter leur empreinte écologique sont de plus en plus nombreuses. En voici quelques-unes qui proposent des conceptions originales.

c’est important. C’est notre voisine, notre collègue, notre amie. C’est permettre à des personnes de notre région de mettre du pain sur la table, d’habiller convenablement ses enfants et d’avoir un toit pour vivre », conclut-elle.

Du fil pour la Terre offre filtres à café, sacs à collation, lingettes nettoyantes, serviettes hygiéniques et autres articles lavables. Prochainement, une plus grande quantité d’articles en tissu et une gamme de vêtements pour femmes s’ajouteront à la boutique, en plus des présentations à domicile offertes par Mme Tancrède. Tous ces articles sont d’ailleurs fabriqués consciencieusement à la machine à coudre ou à la surjeteuse. Pour ses tissus, la créatrice s’approvisionne au Québec de préférence, et ailleurs au Canada au besoin.

Du Fil pour la Terre sera présent aux marchés de Noël de Taschereau le 30 novembre et d’Amos le 7 décembre.

Entrepreneuse impliquée dans son milieu, Valérie Tancrède a aussi conçu une collection personnalisée pour le Refuge Pageau. Une partie des profits de cette collection est donc versée à l’organisme afin de le soutenir dans sa mission de réhabiliter les animaux sauvages.

« Je ne savais plus quoi faire de tous les restants de tissus, boutons amassés depuis plusieurs années et qui dormaient dans une armoire, explique Josée Desnoyers. De là m’est venue l’idée de créer des articles à partir de ce que j’avais comme matière. La contrainte est le défi et le défi est le plaisir! »

Pour Valérie Tancrède, la vague écologique a permis à beaucoup d’entreprises de se spécialiser dans la création d’articles écoresponsables. « L’Abitibi-Témiscamingue n’a pas besoin de se procurer ce genre d’articles sur les grandes plateformes comme Amazon ou Ali Express. Encourager le local/régional,

Pour sa collection de sacs en cuir, la designer utilise des manteaux récupérés ici et là. « Ça évite qu’ils se retrouvent à la poubelle. Une belle nappe en lin peut aussi devenir un jumper (combinaison) pour fillette », illustre Josée Desnoyers.

AMAFAÇON Amafaçon est une gamme de vêtements et articles pour la maison conçue par la designer Josée Desnoyers. Celle-ci récupère des vêtements existants ainsi que des retailles de tissus pour concevoir des articles uniques et écoresponsables.

ATELIER K-OOTSHOO À partir de retailles de caoutchouc issues de chambres à air de vélo, Karoline Létourneau confectionne divers accessoires. Lorsqu’elle a démarré son entreprise K-OOTSHOO en 2014, elle se spécialisait dans la création de boucles d’oreilles. Puis, une collection de sacs s’est ajoutée, combinant le caoutchouc à des tissus. Les tissus utilisés sont imprimés en sérigraphie de manière à authentifier les créations de Karoline Létourneau. « Ces sacs, je les voulais faits de matières recyclées le plus possible ayant le minimum d’impact sur l’environnement. C’est pourquoi j’ai décidé de travailler avec des tissus de fin de ligne, des colorants pigmentaires à faible impact, et bien sûr, le caoutchouc que je ramasse dans les commerces spécialisés de toute la région ainsi qu’auprès de particuliers », explique Karoline Létourneau. Toujours dans un souci de récupération, la créatrice a aussi commencé à travailler avec du cuir récupéré de manteaux usagés ainsi que diverses trouvailles et retailles. « Ma ligne directrice est toujours de faire du beau avec du moins beau », précise-t-elle. On peut trouver les créations de Karoline Létourneau au latelierkootshoo.com.

23 JANVIER DE 9H À 16H30

P O LY M E T I E R . Q C . C A

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MIMI CUMMINS : FILEUSE DE VERRE… FILEUSE DE RÊVE

PHOTOS : COURTOISIE

ISABELLE GILBERT

J’avais donné rendez-vous à Mimi Cummins au Rouge Café de La Sarre, j’étais bien intriguée de rencontrer cette magicienne du verre filé après avoir visité son site Internet (flambeaucreations.com) qui montre ses magnifiques bijoux. Je n’ai pas été déçue de cette rencontre avec une passionnée du filage de verre qui a une histoire peu banale! Cette Canadienne d’adoption vit à La Sarre depuis 25 ans, loin de ses États-Unis natals. Comment s’est-elle retrouvée dans cette petite ville d’Abitibi-Ouest? Tout a commencé alors qu’elle étudiait le français à l’Université de San Diego en Californie pour devenir professeure de français langue seconde. Dans le cadre de sa formation, elle devait passer une année d’immersion dans un pays francophone. Elle a choisi d’aller étudier à l’Université Laval à Québec. C’est là qu’elle a fait la rencontre d’un étudiant en génie mécanique qui est devenu son mari. Celui-ci était originaire de Taschereau en Abitibi‑Ouest. Le couple a donc élu domicile à La Sarre pour deux ans, le temps que son conjoint accumule l’expérience nécessaire pour pouvoir travailler aux ÉtatsUnis. De fil en aiguille, 2 ans sont devenus… 25 ans! Elle a finalement demandé sa citoyenneté canadienne, qu’elle a officiellement obtenue en juin 2019, et elle en est très fière! C’est sa mère qui lui a transmis son amour de la fabrication de bijoux à la main. Celle-ci, qui vit toujours en Arizona, fabrique des bijoux de style sud-ouest d’inspiration autochtone et les vend dans des boutiques touristiques et des galeries d’art.

12 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

Mimi Cummins a commencé à fabriquer ses bijoux avec des perles industrielles, comme un passe-temps, mais elle a vite développé un intérêt pour les perles artisanales en verre. Elle cherchait un matériau plus malléable que le métal ou les pierres. Le verre lui permettait de laisser libre cours à sa créativité. Après une formation de quatre jours en Arizona sur la sécurité et les techniques associées à la manipulation du verre, elle s’est équipée d’un chalumeau fixé sur une table, de propane, d’une hotte, etc. Elle assemble ses bijoux avec du fil d’argent sterling. Comme le verre de couleur n’est pas sur le marché au Canada, elle achète en grande partie son verre à Murano en Italie. Cette ville est célèbre pour ses souffleurs de verre et Mimi Cummins s’en inspire. À la suite d’une commotion cérébrale qui a ralenti sa production de bijoux, Mimi Cummins a commencé à élargir son offre en faisant fondre les bouteilles de vin dans un four à poterie pour en faire des planches à fromage. Cela lui demandait moins de concentration que le méticuleux filage de verre. Heureusement, une fois rétablie, elle est retournée à ses anciennes amours. Les produits de Mimi Cummins seront disponibles à l’Expo-vente – Boutique éphémère spécialisée en métiers d’arts du 28 novembre 2019 au 5 janvier 2020 au Centre d’art Rotary de La Sarre.


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MICHEL DRAPEAU : MAGICIEN DES BOIS

- INVITATION -

ISABELLE GILBERT

AUX ARTISTES PROFESSIONNELS ET AUX COMMISSAIRES EN ARTS VISUELS ET MÉTIERS D’ART QUI DÉSIRENT PRÉSENTER UN PROJET D’EXPOSITION EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE.

Le dépôt d’un seul dossier est nécessaire alors que l’ACEAT s’assure de faire le suivi auprès des 4 centres d’exposition d’Amos, La Sarre, Val-d’Or, Ville-Marie et du musée d’art de Rouyn-Noranda.

Michel Drapeau m’accueille dans son atelier avec une poignée de main témoignant de toutes ses années de travail manuel. Partiellement retraité, il a toujours de nombreux projets en branle et son œil aiguisé est toujours à l’affut de nouvelles idées. Homme de peu de mots, mais passionné par son art, M. Drapeau m’explique ses techniques avec un bonheur évident. Il travaille avec des essences d’ici et d’ailleurs : bambou, noyer, chêne, tremble, bouleau, rien n’est à son épreuve. Il se procure son bois dans la région ou à Montréal. Il lui arrive même de recevoir des pièces de bois en cadeau ou de choisir lui-même, en forêt, des essences de toutes sortes. De son œil expérimenté, il repère facilement la deuxième vie d’un bout de bois ou d’une excroissance sur une épinette (loupes). Michel Drapeau était peintre en bâtiment lorsqu’il a eu la piqure de la sculpture. Il a commencé en travaillant le bois à l’aide de couteaux, mais il a par la suite découvert le tour, qui lui a ouvert de nouvelles possibilités. Il adore expérimenter avec les techniques et les types de bois. Il a même travaillé avec des os, malgré l’odeur particulière et peu agréable qui s’en dégage! Avec du bois vert (encore humide), l’artiste conçoit des pièces dont les parois sont si minces que la lumière passe au travers. Comme il le dit si bien, « Tout est possible. C’est une question de patience ».

ISABELLE GILBERT

CENTRE D’ART DE LA SARRE

VOTRE DOSSIER DOIT COMPRENDRE LES DOCUMENTS SUIVANTS;

Pourquoi le bois? Tout simplement, car c’est un matériau très malléable et sans limite. Par le passé, M. Drapeau a essayé d’autres matériaux comme le marbre ou l’argile, mais il est toujours revenu au bois. Est-ce possible de vivre de son art? M. Drapeau répond que ce n’est pas son but, même si chaque année, il réussit à vendre quelques pièces. Il précise qu’il ne se lancera jamais dans la grande production. « Faire deux fois la même chose, ça ne m’intéresse pas. J’aime expérimenter des choses. Chaque pièce est unique », affirme-t-il. Il ne travaille pas le bois pour faire de l’argent, mais simplement par passion. Celui qui a exposé ses œuvres en 2012 à la Maison de la culture de La Sarre dans le cadre d’une exposition rétrospective n’a depuis jamais cessé de produire. Entre autres, il a commencé à fabriquer des pièces faites d’assemblages de diverses essences pour en faire des objets magnifiques. L’utilisation du bois segmenté lui ouvre de nouveaux horizons. Cette technique est toutefois plus longue, précise l’artisan, car elle implique plusieurs étapes de coupe, de collage pour ensuite passer la pièce au tour. Cela demande plusieurs jours de travail pour une seule pièce. Les œuvres de Michel Drapeau seront disponibles à l’Expo-vente – Boutique éphémère spécialisée en métiers d’arts du 28 novembre 2019 au 5 janvier 2020 au Centre d’art Rotary de La Sarre.

• Vos coordonnées (adresse postale, téléphone et courriel) • Description détaillée du projet d’exposition (1 page) • Démarche artistique (1 page) • Curriculum vitae (3 pages max.) • Visuel du projet d’exposition et liste descriptive des œuvres en JPG (10 à 20 images max.) • Dossier de presse numérisé (facultatif-articles majeurs seulement) • Liste de vos besoins techniques spéciaux (s’il y a lieu) Date limite : 31 janvier 2020 (réponse en mai 2020) Faites parvenir votre dossier identifié Depot ACEAT2020 - [VOTRE NOM] à http://depot.amos.quebec Cliquez sur le bouton DÉPOSEZ et suivre les instructions pour y télécharger 1 dossier qui contient l’ensemble de vos fichiers en PDF et l’ensemble de vos images en JPG. *N’oubliez pas de faire l’envoi à Marianne Trudel à exposition@amos.quebec Depuis 1980, l’ACEAT constitue un réseau de diffusion professionnel qui regroupe 4 centres d’exposition reconnus de l’Abitibi-Témiscamingue et un musée d’art. POUR INFO : Marianne Trudel 819 732-6070 poste 402 / exposition@amos.quebec

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À LA DÉCOUVERTE DU TISSAGE ÉLISE BLAIS-DOWDY

Habitée par un amour des arts textiles en général, c’est en toute humilité que la néophyte du tissage que je suis s’est lancée dans la découverte de cette pratique et dans l’écriture de ce texte qui brosse un portrait bien large de cet art ancestral. J’en suis heureuse puisque ce défi m’a permis de faire mes premiers pas en tant qu’apprentie tisserande et de rencontrer des personnes passionnées et inspirantes qui m’accompagneront prochainement dans la réalisation de mes premières créations. Le tissage, soit l’entrelacement à angle droit de deux ensembles de fils afin de former un tissu, est une pratique vieille comme le monde. Sur le continent américain, il faut remonter 12 000 ans en arrière pour retrouver son origine, plus précisément dans l’hémisphère sud. La pratique du tissage est un savoir qui, comme bien d’autres savoir-faire

relatifs aux arts textiles, se transmet principalement par les femmes. Les artisanes du tissu sont appelées les tisserandes. Bien que l’on pense spontanément au métier à tisser pour la confection de tissu, la liste est longue pour répertorier l’ensemble des techniques de tissage et des cultures dans lesquelles celles-ci sont pratiquées. Il est possible de s’adonner à cette pratique en utilisant des branches, un cadre, une roue de bicyclette, etc.

PRÉCIEUX LIEUX DE TRANSMISSION DES SAVOIRS S’il n’est malheureusement pas toujours possible d’installer un métier à tisser chez soi, les cercles des fermières de la région sont à cet effet des lieux précieux pour assurer la transmission du savoir-faire, notamment en tissage, à condition d’être membre de l’organisation. La présidente du Cercle des fermières Saint-Charles/Fatima Val-d’Or, Nicole Boulanger a profité de son invitation au Grand forum citoyen dans le cadre du renouvellement de la politique culturelle de la ville de Val-d’Or le 7 novembre dernier afin de susciter une reconnaissance accrue du rôle culturel et social majeur joué par l’organisation.

COURTOISIE

En effet, la présidente et plusieurs membres, rencontrées lors de la rencontre mensuelle du cercle le 13 novembre dernier, ont exprimé le sentiment d’être submergées par le travail à accomplir de façon récurrente afin d’assurer leur financement. Ceci a pour effet de limiter l’ampleur des activités de création qu’elles souhaiteraient réaliser, de même que le temps consacré à la transmission des connaissances aux personnes débutantes. Selon elles, une subvention municipale pour soutenir, par exemple, les dépenses associées au local de

Salons et Expos Marché de Noël de Rouyn-Noranda 1er décembre (Petit Théatre) Marché de Noël d’Amos 7 décembre (Polyvalente-Pavillon La Forêt) Salon des métiers d’art de Montréal 6 au 22 décembre (kiosque 444)

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l’organisation, comme cela est le cas dans d’autres villes de la région, pourrait représenter une aide considérable pour faire rayonner leur savoir-faire inestimable.

CRÉATIVITÉ DÉBORDANTE Il suffit d’une discussion avec les sœurs Sylviane et Solange Gingras, artistes tisserandes de Palmarolle (dont on peut admirer certaines créations sur leur page Facebook S.&S. Artisanes) pour avoir envie de se lancer à son tour dans le tissage. Ces dernières n’hésitent pas à varier textures et matériaux de toute sorte dans leurs créations. Le dynamique duo carbure à l’originalité et l’extravagance : les pièces qu’elles créent n’ont pour seules limites que celles de l’imagination. Leur travail s’effectue sous l’œil attentif de leur maman Clémence Gingras, aujourd’hui âgée de 94 ans, qui participe activement au processus de création en faisant part de ses idées et de ses commentaires sur les projets en cours et à venir. Ce sont en premier lieu des membres du cercle des fermières de Gallichan qui ont appris à Sylviane et Solange Gingras comment tisser. Par la suite, celles-ci ont pu bénéficier de l’aide de deux de leurs sœurs ainsi que de femmes de Sainte-Germaine-Boulé afin d’apprendre à monter un métier à tisser et à peaufiner leur pratique. De véritables encyclopédies vivantes sont à notre portée ici en Abitibi-Témiscamingue pour celles et ceux qui s’intéressent à la pratique du tissage et aux arts textiles en général. Encore faut-il assurer une relève et soutenir les artisanes et artisans qui sont prêts à passer au suivant leur savoir. Une version bonifiée de ce texte est disponible en ligne. indicebohemien.org.

Points de vente en région Bijouterie Rich’Or d’Amos Bijouterie Leduc (Rouyn-Noranda) Bijouterie Baribeau (Val-d’Or) Centre d’art Rotary (La Sarre) Centre d’exposition d’Amos MA Musée d’art Rouyn-Noranda

Bijoux faits à la main en Abitibi


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- RÉGION INTELLIGENTE -

LES DOUCES CRÉATIONS

ENGAWA ET UMWELT

DE LA FERME CHALPAGAS

MICHEL DESFOSSÉS

ZACHARY MARCOUX Je m’y suis repris à trois fois pour écrire cette chronique.

ZACHARY MARCOUX

C’est que je suis grand-père, voyezvous. Et chaque fois que l’on aborde la question de la contamination à l’arsenic à Rouyn-Noranda, eh bien, je pense à ma descendance et à tous ces enfants.

De l’élevage à la production artisanale, la ferme Chalpagas de Saint-Félix-de-Dalquier se démarque avec ses produits uniques. Tout a commencé lorsque les deux propriétaires Sylvie Pomerleau et Luc Paquin ont fait l’acquisition de trois mâles alpagas en 2014 : Billy, Elliot et Skippy. Par la suite, en 2015, ils ont ajouté des femelles à leur élevage. Aujourd’hui, la ferme compte 29 alpagas au total, tous plus mignons les uns les autres. La laine d’alpaga possède plusieurs bienfaits, en plus d’être une fibre naturelle. Plus douce, plus résistante, plus légère et six fois plus chaude que la laine du mouton, elle est aussi hypoallergénique et non irritante pour les personnes qui ont une peau plus sensible. De plus, la laine d’alpaga a des propriétés thermiques et conserve vos pieds au chaud et au sec en hiver. Fait intéressant, il existe 27 couleurs naturelles de laine d’alpaga que l’on peut combiner pour créer de nouvelles couleurs sans utiliser de teinture. Pour Sylvie Pomerleau, en achetant local, on encourage les petites entreprises qui travaillent à développer des produits artisanaux et de grande qualité. Chez Chalpagas, la laine est transformée sur place en des créations uniques : accessoires d’hiver, bas, semelles, jetés et plus. S’il vous vient l’envie d’aller découvrir l’univers de cette entreprise, il est possible de visiter la ferme Chalpagas et de flâner à la boutique, où de nombreux produits sont offerts. On peut réserver une visite via la page Facebook de l’entreprise.

Bref, vous lirez donc aujourd’hui ma chronique en version expurgée de tout sentiment. Celle-ci portera donc sur : comment changer son milieu durablement. Et évidemment, toute ressemblance avec Rouyn-Noranda est le fruit du hasard le plus complet. Les Japonais considèrent le seuil de leur porte comme un lieu en soi. Un espace à la fois privé et public, mais qui doit répondre aux réalités des saisons changeantes. Ouvert avec de larges points de vue sur l’intérieur de l’habitation en été, il se ferme l’hiver. Toujours, on s’y déchausse. C’est l’engawa. L’engawa, c’est la célébration de la transition. Transiter, c’est s’engager consciemment dans une direction pleinement assumée. En reconnaître le début, exécuter les tâches requises en nommant la finalité recherchée. Tout milieu est appelé à changer. C’est écrit. Toute crise engendrera un « après » différent du « avant ». Vaut mieux donc désirer le changement et accepter l’idée de la transition. Comment vivre son engawa, son espace transitionnel? Il y a quelque temps, en cherchant une définition du concept de ville intelligente, je suis tombé sur un chouette document exposant qu’en ce 21e siècle, les villes à succès se regrouperont dans des catégories bien définies. L’une d’elles est la ville sensible. Sensible comme dans les cinq sens chez l’humain. On doit à un biologiste allemand, Jakob von Uexküll d’avoir forgé deux concepts essentiels : celui d’umwelt (le monde extérieur à un sujet en tant qu’il est pour lui un milieu) et celui, qui lui est corrélatif, d’innenwelt (le monde intérieur).

Mettons les choses au plus simple pour comprendre l’umwelt : pour fonctionner, certains insectes, telles les tiques, ont besoin de trois outils de perception du monde extérieur pour exister et se reproduire. Il leur faut essentiellement pouvoir s’accrocher aux feuilles des arbres, sauter sur le dos du chien, trouver un endroit cutané pour pondre. C’est tout. Pour nous, animaux humains, l’impérative nécessité de nous réaliser pleinement nous impose un monde extérieur (milieu de vie) différent. Ainsi, nos communautés, composantes majeures de notre monde extérieur, devraient pouvoir compter sur un ensemble de stimuli. Quelques exemples parmi d’autres : •

une orientation claire en faveur de ses habitants pour l’inclusion sociale

une gouvernance exemplaire basée sur la participation citoyenne

un mode de vie orienté sur la santé, la sécurité et la vivacité socioculturelle

une économie basée sur l’innovation et la connectivité

Avant d’être une ville intelligente, toute agglomération humaine devra devenir sensible au bien-être de tous ceux et celles qui la composent. Des milieux capables de mesurer les cibles à atteindre, de mesurer lucidement ses progrès, mais aussi ses écarts. Pour le moment, nous vivons des temps obscurs. Il va falloir se réinventer un milieu qui peut se traverser avec une boîte à lunch à la main sans que la croissance d’un enfant se mesure sur le bout de ses ongles et la réussite individuelle, à la grosseur du chèque de paie. Va falloir créer des espaces citoyens où la place des idées est valorisée en permanence. Va falloir qu’entre les humains et le dragon, un pacte s’établisse. La transition sera difficile. Mais nous saurons reconnaître que le chemin est plus important que la destination. Mais un chemin qui s’annonce long et sinueux.

La ferme Chalpagas tiendra un kiosque au marché de Noël d’Amos le 7 décembre. INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 15


MÉTIERS D’ART SAVOIR-FAIRE UNICITÉ CRÉATIVITÉ DÉCOUVERTE

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Consultez régulièrement notre page pour les activités, expositons et spectacles. VILLE DE LA SARRE - CULTURE, PATRIMOINE ET TOURISME

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L’Indice bohémien vous souhaite un joyeux temps des fêtes et vous invite à encourager les créateurs et créatrices d’ici!

NOUVELLE IMAGE,

MÊME BON GOÛT!

Samedi 7 décembre 2019 10 h à 16 h À l’École secondaire d’Amos ^ Pavillon La Foret (

Tous les détails

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Cynthia Dinan Mitchell

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Faire plaisir ou se faire plaisir… Johanne St-Pierre

Marilie Jacob

Renée Carrier INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 17


- MUSIQUE -

JULIE-ROSE JACQUES, SOPRANO COLORATURE D’ORIGINE TÉMISCAMIENNE STÉPHANIE FORTIN

SYLVAIL COSSETTE

Julie-Rose Jacques a grandi à Laverlochère, porte d’entrée de l’Est témiscamien. Provenant d’une famille où la chanson teinte le quotidien, elle bénéficie dès son enfance de ce terreau musical. C’est dans le cadre de Secondaire en spectacle, alors qu’elle étudie au Carrefour de Latulipe puis à l’école Marcel-Raymond de Lorrainville, que Julie-Rose teste la scène pour la première fois. Pendant cinq ans, elle y participe chaque année et comprend le plaisir et le goût qu’elle a de chanter devant public. À quinze ans, elle décide de se consacrer encore plus sérieusement au chant en s’inscrivant aux Jeunes concerts du Témiscamingue. Sa professeure Julie Gagnon l’amène à essayer de nouvelles techniques vocales du chant classique, différentes de celles du chant populaire. C’est alors que Julie-Rose découvre une facette de sa voix qu’elle ne connaissait pas. L’élève et la prof décident de peaufiner son art, si bien qu’en cinquième secondaire, après plusieurs mois intensifs de théorie musicale, Julie-Rose débarque en ville pour des auditions. Elle est admise au Cégep de Saint-Laurent en musique, option chant classique. « En développant ma voix de chanteuse classique, ça m’a incitée à pousser ça professionnellement. Puis, mes parents étaient derrière moi, ils m’ont toujours encouragée à suivre mon cœur », se rappelle la jeune artiste. Julie-Rose commence son parcours collégial en ayant profondément conscience de la chance qu’elle a de faire partie de ce programme et l’envie certaine de se démarquer. Elle est là pour développer sa voix, montrer son talent dans cette école réputée et faire de la musique à temps plein. Déjà, à la fin de sa première session, elle constate l’évolution. En tant que soprano colorature, elle accède aux plus hauts registres de soprano. Dès sa première année, elle décroche un rôle dans l’opéra de fin d’études. Lors de sa deuxième année, pour l’opéra final de sa cohorte, The Consul (Menotti), Julie-Rose se voit confier le rôle de Magda, l’héroïne principale. C’est une année intense, où il faut apprendre de longues partitions, travailler le jeu, la mise en scène, puis aller chercher toutes ces émotions au plus profond de soi. L’opéra a été présenté en mai dernier à Montréal, puis à Paris, dans le cadre d’un échange étudiant. « À un certain moment, j’avais tellement exploré une gamme d’émotions que c’était comme si je ne savais plus comment faire justement mon personnage. Ma prof m’a dit, “Écoute, Julie-Rose, on est rendu à la fin, aux petits détails. Arrête de trop penser, sors la fille de bois en toi!” Ses paroles m’ont poussée vers un certain lâcher-prise qui m’a permis de rendre mon personnage comme jamais auparavant. À la fin de ma prestation, je me suis mise à pleurer. Je savais que j’avais réussi à le rendre comme il le fallait. Je me suis retournée vers ma professeure, elle pleurait aussi, raconte la jeune femme. Toute cette aventure m’a démontré que pour la petite fille du Témis, tout ça était accessible. C’est le message que je voudrais dire aux jeunes de l’Abitibi-Témiscamingue! » Julie-Rose Jacques termine actuellement son cégep tout en suivant des cours particuliers avec la soprano Myriam Leblanc que l’on peut entendre à l’Opéra de Montréal et dans l’Orchestre symphonique de Montréal. Elle y travaille notamment le solfège dans le but de préparer ses auditions pour l’université en février prochain. Alors qu’elle pensait au départ se diriger en enseignement de la musique, ses professeures l’ont plutôt convaincue de poursuivre en chant classique, car elles considèrent que la chanteuse est dotée d’un talent rare. En septembre dernier, le public témiscamien a pu l’entendre lors du spectacle-bénéfice pour la société Alzheimer au Théâtre du Rift. Elle y a présenté un extrait de son opéra, en plus de quelques chansons de Renée Claude qu’elle a interprétées avec sa mère, Christine Nadeau. À 19 ans, Julie-Rose Jacques est assurément une artiste de la relève que l’on doit suivre et dont nous pouvons nous faire une fierté régionale!

18 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


- MUSIQUE -

ARCHONS : LE RETOUR EN FORCE JADE BOURGEOIS

J’ai eu la chance de rencontrer les membres du groupe de death métal abitibien Archons lors de la dernière édition du FME, juste avant la traditionnelle soirée métal au Petit Théâtre. Les gars m’ont accordé un gros 25 minutes d’entrevue entre deux tests de son, au beau milieu d’une journée électrisante — et plutôt stressante. Les deux pieds sur terre, mais avec les yeux qui pétillent, ils se préparaient à lancer officiellement leur deuxième album, Buried Underneath the Lies, 11 ans après la sortie du premier.

HUMOUR ET PASSION Archons, c’est cinq chums de musique originaires de RouynNoranda et ses alentours qui gravitent les uns autour des autres depuis toujours. Tout au long de l’entrevue, les gars se sont lancé des piques et des surnoms farfelus, signes d’une belle complicité et d’une grande amitié. Fondé en 2006 à la suite de la dissolution de quelques autres groupes, Archons est formé de Sébastien Audet au chant, Simon Descôteaux à la basse, Simon Charrette et Francis Beaulieu à la guitare et Christian Poulin à la batterie. Selon Sébastien Audet, c’est un peu la mort de Descend Into Nothingness – un groupe dans lequel quatre membres d’Archons ont joué – qui est à l’origine de la création du groupe.

pour apporter de la variété et de nouvelles couleurs au projet : « C’est un amalgame de styles, des fois, on a même des bouts à la Taylor Swift! » Passionnés, les gars d’Archons ne se prennent pas au sérieux et ont beaucoup de plaisir à se produire en spectacle : « On est des personnages sur scène. Je dis souvent aux gens que je connais “J’espère que tu vas me parler par après!” » blague le bassiste Simon Descôteaux.

SÉPARATION… PUIS RÉSURRECTION! En 2013, même avec un album terminé aux trois quarts et un projet qui va bien, le vent tourne et Archons se sépare. C’est une simple publication Facebook des productions Ça bûche en 2018 qui serait à l’origine de leur résurrection. Après avoir vu de nombreux admirateurs exprimer leur désir de les voir revivre en commentaires, les cinq membres réalisent qu’ils désirent se retrouver et terminer Buried Underneath the Lies. Une conversation plus tard, le tour est joué : après cinq ans de séparation, Archons revient plus fort que jamais! Le retour en studio se fait naturellement et l’album sort en avril 2019. Aux dires des cinq musiciens, le groupe est plus solide que jamais : « C’est un long break qui a fait du bien. En ce moment, c’est juste du plaisir. Pas de stress. »

DANS UNE SALLE PRÈS DE CHEZ VOUS Les occasions ne manquent pas pour voir Archons en spectacle. Déjà très actifs, ils se sont produits à Québec et Montréal les 15 et 16 novembre. Pour profiter de leur talent dans la région, ça se passe au Party Métal annuel des productions Ça bûche le samedi 14 décembre à la salle Évolu-son de Rouyn-Noranda. Ils seront accompagnés d’Insurrection, de Backstabber et de Within the Abyss : ça promet!

COURTOISIE

Dès le départ, le groupe joue ses propres compositions et lance un premier album The Consequences of Silence en 2008. Leur style de prédilection : le death métal mélodique technique. Influencés beaucoup par le core, les quatre compositeurs (Christian Poulin, surnommé le « drumain », ne compose pas) n’hésitent pas à s’inspirer de différents styles de musique. Ils profitent de leurs quatre personnalités

À tous les citoyens et citoyennes de la circonscription d’Abitibi-Ouest, je profite de cette belle occasion du temps des fêtes pour vous souhaiter bonheur et prospérité

INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 19


- DE PANACHE ET DE LAINE -

EN SOL CANADIEN GABRIEL DAVID HURTUBISE

Il fallait que ça se passe malgré le désagrément public. Le peuple s’est prononcé, sans bronchite. Certains sont tout de même tombés malades. Ils ont mis une main dans l’urne comme on met un pied dans la tombe. Les plus timides ont déposé un mouchoir vide. Un vote blanc. Les autres ont mis un peu de soi qui s’exprime dedans. Doucement, pas fort, pas fort. De la soie disant. On a beau avoir un avis général sur la meilleure composition, ça nous rend malades de ne pas pouvoir participer un peu plus à l’orchestre. Juste écouter le même morceau devient ennuyant. Et puis, il y a tellement eu de fausses notes cachées… Alors, on donne juste un petit peu de soi pour aider à composer le mucus. On sait déjà qu’on se fera dépouiller à la fin, de toute manière. On connaît tous le fonctionnement : ce sera l’ensemble des mouchoirs qui va déterminer la composition du mucus, à savoir s’il sera majeur ou mineur, selon si le public est accordé ou pas. Alors que le grand désagrément battait son plein, on avait encore de la difficulté à s’entendre sur la composition qu’on allait jouer. C’est pareil tous les

quatre ans. Des semaines avant, le journal essayait de savoir si ce serait plus un mucus conservé ou bien libéré. Et il a commencé à faire des mathématiques tous les matins. Malgré l’abondance de type de mucus, comme le progressiste, le populaire et le commun, il était évident que seulement deux d’entre eux avaient des chances de jouer leur composition au grand jour. D’autres options existent, mais faut croire que les électrons agissent toujours de la même manière, comme si les lois ne pouvaient pas changer. Comme si les choses avaient toujours été comme ça. Comme si les lois de l’univers et les lois des humains étaient les mêmes… Et puis, il y a beaucoup de chicane avant la révélation du mucus, à cause des partitions et des prédictions, surtout. Les francophones ne veulent pas toujours jouer les partitions des saxophones, et inversement, si bien que certains se sont rassemblés en bloc dans l’espoir de jouer à part un jour. Puis, d’autres veulent un mucus plus vert, parce qu’ils prédisent la fin des temps, à cause du rythme trop rapide. D’autres encore proposent un tout nouveau mucus, qui serait meilleur que l’ancien, ainsi de suite. Le pire, c’est quand un musicien refuse de révéler sa partition

au complet. Alors ça, ça me met hors de moi! Comment peut-on vouloir jouer avec lui s’il nous cache ses talents? Les journaux ont pris la peine de demander à tout le monde s’il n’y avait pas moyen de s’accorder ensemble pour jouer, au cas où le mucus serait très divisé, parce qu’on préfère habituellement jouer en majeur plutôt qu’en mineur. On proposait même une pause pour y penser, avant de jouer. Non, pas moyen! Pas de collation possible. Pas d’ensemble dans l’orchestre! Vous savez comme les musiciens peuvent être difficiles… Enfin est arrivé le moment de la révélation du mucus. Pendant le dépouillement des mouchoirs, on prend un peu la peine de nous résumer toutes les compositions qui existent. C’est gentil, mais compliqué. Entre ceux qui sont favorables au vieux mucus séché presque fossilisé tellement il est conservé et celui qui serait librement révolutionnaire, il y en a une panoplie. Il était tard. Je me suis endormi avant de savoir ce qu’on allait jouer. Au matin, j’avais l’impression d’avoir déjà entendu la musique.

Grâce à vous, nous devenons un modèle international d’application de l’Agenda 21 de la culture, aux côtés de Vaudreuil-Dorion, Rome, Milan, Barcelone et quelques autres. Plus d’informations sur culturat.org et agenda21culture.net.

20 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

Photo: Freepik.com

Félicitations à tous ceux qui ont participé à Culturat!


- MUSIQUE -

TRANSMETTRE LA PASSION DE L’ORGUE

PHOTOS : RENÉ LACASSE

MARIANE MÉNARD

Deux années se sont écoulées depuis l’installation d’un nouvel orgue à l’église Saint-Sauveur de Val-d’Or. L’instrument d’envergure compte 2200 tuyaux et a été offert par les Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge à l’église SaintSauveur. Il est depuis devenu une composante à part entière de la vie culturelle locale, d’une part en raison de la grande qualité de l’instrument, et, d’autre part, grâce à l’énergie que déploie un comité chargé de le faire vivre.

Depuis, un comité s’affaire à entretenir le nouvel orgue. En plus de proposer une programmation de concerts aux thématiques variées tout au long de l’année, le comité travaille avec différents partenaires pour faire connaître l’instrument et ses multiples potentialités. L’un de ses objectifs est de former une relève qui pourra jouer sur cet instrument d’envergure et assurer sa pérennité.

C’est précisément sur ces aspects que l’organiste formé aux États-Unis et en France souhaite faire découvrir l’instrument. Selon lui, il importe de montrer les différents usages de l’orgue. « [On cherche à faire] de la sensibilisation auprès du public pour que ça ne soit pas quelque chose de mystérieux et qui est intrinsèquement lié à l’église. L’orgue dans le passé était aussi dans des salles de cinéma et de concert », rappelle Marc-Frédéric Indorf.

DÉMYSTIFIER L’ORGUE

Les concerts proposés au public sont d’ailleurs orientés en ce sens : concerts thématiques des fêtes d’Halloween et de Noël, de la Fête nationale du Québec, concert d’orgue et cinéma muet, orgue et trompette baroque. Si l’orgue est sans conteste à l’honneur de ces programmes, l’ajout d’autres instruments, de chant et de chœurs permet de montrer différentes facettes de l’orgue tout en favorisant le rayonnement de talents musicaux régionaux. Après les concerts, de petites visites sont organisées, une occasion d’approcher l’instrument, d’en découvrir l’ampleur et la mécanique!

PETITE HISTOIRE Création du facteur hollandais Pels et Zoon (artisan chargé de la fabrication et de l’entretien de l’orgue), l’instrument était installé à la chapelle de la maison-mère des sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge à Nicolet depuis 1962. Lorsque la chapelle a dû être détruite, l’orgue a été offert à l’église Saint-Sauveur de Val-d’Or. L’église devait trouver un nouvel instrument pour remplacer le sien, dont le coût des réparations excédait sa valeur. Après l’installation, une nouvelle mission s’imposait : s’assurer que l’instrument soit utilisé.

Le comité de l’orgue chapeaute tout un programme éducatif impliquant la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois et le Conservatoire de musique de Val-d’Or grâce auquel il fait découvrir l’instrument à des groupes scolaires. Ceux qui en manifestent l’intérêt peuvent même suivre des cours avec l’organiste Marc-Frédéric Indorf. « Il y avait un besoin, un intérêt pour l’orgue et pour mettre en valeur l’instrument, souligne Marc-Frédéric Indorf. C’était intéressant d’avoir un organiste qui peut montrer comment utiliser l’instrument et comment l’orgue peut être amené à faire partie du patrimoine et de la culture locale. »

Le 22 décembre prochain aura lieu le concert de Noël avec orgue et chœur, à l’église Saint-Sauveur de Val-d’Or.

L'ART WEB : HÉRITAGE ET PERSPECTIVES

UNE UTOPIE HUMAINE DANS LA CRÉATION DES MACHINES

QU’EST-CE QUE L’ART WEB ?

CENTRE D’EXPOSITION DE VAL-D’OR

Du 6 DÉCEMBRE 2019 au 26 JANVIER 2020

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PALOMAR, le regardeur actif NeuROM - X: Joseph Lefèvre, Éric Mattson, Alain Mongeau LIQUIDATION Agence TOPO: Michel Lefevbre, Eva Quintas MURMURES DE LA CHAMBRE D’ÉCHO Marc Boutin JE NE SUIS PAS QU’UNE VOIX Valentin Foch /<SOUSLASURFACE> Dave Gagnon

Une production de l'Écart… lieu d'art actuel, sous le commissariat de Carmelle Adam et de Jean-Ambroise Vesac en collaboration avec VOART.

Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :

Visuel: SLS - une création de ©Dave Gagnon, installation, médias mixtes, 2018

INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 21


- CULTURAT -

Joyeuses Fêtes

QUAND L’ART DONNE UN COUP DE POUCE À LA MÉDECINE ROLLANDE BROCHU-LAROUCHE

À la suite de l’hospitalisation de mon père qui n’avait que les carreaux blancs des plafonds à regarder pour passer le temps, je me suis dit que ce serait une idée originale que les talents de nos artistes égayent le séjour des patients qui reçoivent des soins, en enjolivant les plafonds. Ce projet, lancé en 2009, est devenu une tradition annuelle. À ce jour, 38 artistespeintres ont participé au projet et 135 œuvres ont été peintes sur des carreaux et remises au Centre hospitalier d’Amos. Ce projet rassembleur repose sur des principes de partage et de gratuité. Une fois apprêtés et remis aux artistes participants, les carreaux sont transformés en œuvres d’art. Cette initiative a même reçu un prix au concours des « Bons coups » de l’Association québécoise des établissements de santé (AQESSS).Plusieurs ont témoigné de l’impact de ces œuvres durant leur séjour à l’hôpital. Il ne fait aucun doute que la présence d’œuvres d’art au sein de l’établissement apporte des bénéfices exceptionnels, dont un effet calmant, un apport en joie et même l’apaisement de la douleur. Ces carreaux peints dans les chambres servent même de repères aux personnes atteintes de déficits cognitifs. Selon la direction du centre hospitalier d’Amos, leur impact est indéniable. Le quotidien des usagers est changé grâce à la créativité, l’empathie, l’initiative et le talent des artistes. N’est-il pas merveilleux de voir ce lieu se transformer, aidant ainsi tous ces patients à patienter avant le retour à la maison? Ce projet novateur est aussi devenu un virus contagieux. Certains centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS) dont ceux d’Alma, de Chicoutimi et de Gatineau ont emboîté le pas à l’établissement d’Abitibi-Témiscamingue. Celui-ci s’est d’ailleurs récemment engagé à étendre le projet dans toutes les MRC de la région. Des étudiants du Cégep, entre autres, créeront des œuvres pour l’hôpital de Rouyn. Tous les artistes intéressés peuvent manifester leur intérêt en contactant info@culturat.org.

Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org

22 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


- MA RÉGION J’EN MANGE -

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Faire bouillir le lait et le sucre. Verser une partie du lait bouillant dans le mélange de cacao et de chocolat. Laisser fondre quelques instants, puis passer à la passoire fine et ajouter le reste du lait.

INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 23


« Je souhaite à l'ensemble des citoyen.ne.s de l'AbitibiTémiscamingue de joyeuses fêtes et une bonne année 2020. Profitez-en pour privilégier des produits locaux, afin d'encourager nos entreprises d'ici. Que cette période soit aussi synonyme de rassemblement, de générosité et de solidarité. »

LE DERNIER SALUT DES NONNES LA RÉDACTION

Un grand succès du Théâtre de la Loutre sera présenté pour une dernière fois. Les Nonnes, comédie musicale de Dan Goggin et interprétée depuis plusieurs années par la troupe témiscamienne, sera jouée au Théâtre du Rift les 5, 6 et 7 décembre. Une dernière chance pour le public de découvrir ou de retrouver sur scène les six nonnes interprétées par Maude Allain, Sophie Lance, Anne Jodoin, Joanne, Manon et Marie-Luce Bergeron dans cette production dirigée par Réal Couture. Quatre religieuses décèdent des suites d’un empoisonnement alimentaire causé par la distraction de la cuisinière. En raison de leur situation financière précaire, les religieuses doivent entreprendre une collecte de fonds pour sortir leurs consœurs des congélateurs où elles sont conservées et financer l’ensevelissement des corps. Leur idée : monter un spectacle-bénéfice. On peut se procurer des billets à la Galerie du Rift ou au ticketacces.net.

Émilise Lessard-Therrien Députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue

24 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


- HISTOIRE -

VIE ET MORT DES PROFESSIONS D’ANTAN MATHIEU BOURQUE, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU TÉMISCAMINGUE

Avec le temps, et l’avancement de la technologie, certains métiers jadis importants ont subi de profonds changements. D’autres ont même carrément disparu. Des savoir-faire inconnus, auxquels nous ne pensons plus, ont pourtant bel et bien existé. Plusieurs d’entre eux font désormais partie de la catégorie des métiers d’art ou des métiers traditionnels. Pensons par exemple aux métiers de forgeron et de tisserand. Si l’automatisation de l’industrie a contribué à marginaliser certains métiers, d’autres n’ont pas su résister au passage du temps. Jetons donc un petit coup d’œil à quelques-uns de ces emplois disparus. Certains vous paraîtront loufoques aujourd’hui, mais rappelez-vous que dans 50 ans, c’est peut-être ce que vous faites présentement qui sera une légende.

LE DRAVEUR La drave consistait à transporter sur les courants d’eau les billots de bois appartenant aux diverses compagnies forestières. Le draveur devait donc conduire ces étendues de bois en se tenant debout sur les billes en flottaison. Il va sans dire qu’il s’agissait d’un métier dangereux, parfois mortel. Pour aider les draveurs, les cordonniers fabriquaient des bottes spécialement pour eux. Appelées « bottes corkées », ces chaussures comportaient une semelle bardée de pitons métalliques qui empêchaient les hommes de glisser. La drave durait en général de vingt à trente jours. Cette pratique a longtemps été utilisée au Québec, mais en raison de la pollution des rivières, elle a maintenant disparu.

découverte du travail des métaux que le métier de forgeron naît et devient de plus en plus important à mesure que les gens sentent le besoin de se servir d’outils résistants. Plusieurs autres métiers découlent du travail des métaux, comme la taillanderie (fabrication des outils), la clouterie (fabrication des clous) et la maréchalerie (ferrage des sabots des chevaux), mais au fil du temps, c’est le forgeron qui s’approprie tous ces savoirs. Dès le 19e siècle, les forgerons des zones urbaines peinent à répondre à la demande croissante en produits de fer. Dans les zones rurales, le forgeron devient un personnage majeur, surtout pour le ferrage des chevaux. À l’époque, le transport à cheval prédomine toujours. Mais avec l’arrivée de l’automobile et l’essor de la production de masse, le métier de forgeron connaîtra un grand déclin.

Voilà un résumé de quelques-uns de ces métiers disparus ou méconnus. Il s’agit seulement d’un aperçu, car on compte beaucoup de ces professions qui ont été essentielles quotidien des gens, ainsi qu’à la survie de certaines localités. Ils ont certes perdu leurs utilités essentielles, mais méritent toutefois d’être gardés en mémoire.

LE CRIEUR PUBLIC

LE COMMIS VOYAGEUR

Bien avant l’arrivée de Facebook, c’est le crieur public qui annonçait à la population les nouvelles pertinentes du village et de la région. Le crieur public se promenait donc de localité en localité, souvent dans les endroits publics comme le parvis de l’église. Muni d’un instrument sonore comme une cloche ou un tambour, il attirait l’attention des gens pour ensuite les informer des dernières nouvelles importantes et des avis publics. Cette profession a connu ses débuts dans l’Antiquité et au Moyen Âge et a été très populaire en Nouvelle-France, car une grande partie de la population ne savait pas lire. Il existe encore aujourd’hui des crieurs publics, mais on les voit plutôt dans des manifestations artistiques, comme les foires et les théâtres de rue.

Le voyageur de commerce, plus communément appelé commis voyageur, était un vendeur itinérant représentant les grossistes établis majoritairement dans les grandes villes. Ce métier est apparu au Québec dans les années 1850. Le commis voyageur transportait avec lui de la marchandise dite de spécialité comme du sucre, du thé, des épices, des produits pharmaceutiques, etc. Les marchands et la population des régions éloignées profitaient des services du commis voyageur pour se ravitailler au lieu de se déplacer directement chez le grossiste. Ces travailleurs étaient spécialement reconnus pour leur grand talent de persuasion et leur verve intarissable. Ils racontaient souvent des histoires amusantes qui les aidaient à vendre leurs marchandises, car ils étaient la plupart du temps payés à la commission. En 1949, le dramaturge américain Arthur Miller immortalise le terme avec sa célèbre pièce Mort d’un commis voyageur.

LE MENEUR DE DILIGENCE OU LE COCHER La diligence a été le premier système de transport en commun au Québec. Le meneur de diligence avait pour mission de conduire une petite voiture tirée par une ou deux paires de chevaux, dans laquelle s’assoyaient six à huit personnes. Au Québec, la principale ligne d’omnibus (autre nom donné à la diligence) reliait Montréal et Québec. Dans quelques régions, comme les Cantonsde‑l’Est, quelques circuits de diligence ont été créés pour se relier à quelques grandes villes américaines. Les intempéries, surtout l’hiver, apportaient de nombreuses difficultés, ce qui a contribué à la disparition progressive des diligences à partir du milieu du 19e siècle. Le bateau, le train et bien sûr l’autobus ont pris le relais par la suite.

LE FORGERON À une certaine époque, le forgeron était l’une des personnes les plus importantes dans un village. Métier essentiel, il a été de plus en plus marginalisé en raison de l’industrialisation de nos sociétés. C’est avec la

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26 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


- POÉSIE -

LA NEIGE S’AFFOLE AUDREY MCKINNON RICHER

La neige s’affole sans direction précise Soufflée par un vent, ni au sol ni au temps Une averse de flocons qui scintillent S’enflammeront les cœurs, les brindilles Dans le reflet d’une nouvelle lune Brillent des regards, un peu de brume Nous les goûtons, s’apposer, s’apaiser Les sentirons, valser, frissonner Dans la saison où les feux s’allument De l’amour, les corps se consument À la recherche d’un bout de chaleur Naissent l’attisée et un goût de bonheur

FESTIVITAS, GRAND RENDEZ-VOUS DU TEMPS DES FÊTES LA RÉDACTION Forte du succès des deux premières éditions, la grande production du temps des fêtes de la Troupe À Cœur ouvert est de retour pour une série de sept représentations en décembre. Festivitas, spectacle alliant théâtre et musique, sera présenté à la salle Desjardins de La Sarre du 19 au 29 décembre. C’est une grande fresque de Noël de la colonisation de l’Abitibi-Témiscamingue jusqu’à aujourd’hui qui est dépeinte dans Festivitas. Le spectacle est en constante évolution et cette année, ce sont six nouvelles scènes qui seront présentées au public. Avec plus de 50 comédiens sur scène, plus de 200 costumes et de nombreux décors, l’envergure de cette production ne se dément pas. Celle-ci est par ailleurs dirigée par une équipe de professionnels formée de Daniel Morin à la mise en scène, Jocelyne Beaulieu à la direction musicale ainsi qu’Esther Larose, Sophie Meilleur et Geneviève Melançon aux chorégraphies.

Photo Mathieu Dupuis

Le Temps des fêtes, c’est le moment idéal pour jouer dehors et découvrir les installations de la Ville. Profitez-en avec votre famille et vos amis.

Joyeuses Fêtes et bonne année!

Des représentations de Festivitas ont lieu à 14 h et à 19 h. Les billets sont en vente au ticketacces.net.

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28 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


- POSTE D’ÉCOUTE MARIANNE MORENCY-LANDRY

TROPICALE APOCALYPSE – LOUIS-PHILIPPE GINGRAS

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Une fusion de jazz, de rock, de pop joyeuse et de musique chaude. Fidèle à ses racines, il nous transporte dès les premiers instants dans les rues de Noranda, représentant sa région avec une fierté digne de Richard Desjardins.

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Son troisième album teinté d’une touche d’humour noir, parfois aussi juvénile, se révèle cru. Il se démarque en effet par ses paroles dénonciatrices dans une subtilité remarquable. La Tropicale Apocalypse nous donne le goût de groover tandis que la Terre s’effondre.

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Première écoute du tout nouvel album de l’auteurcompositeur-interprète natif de Rouyn-Noranda, également ma première écoute intégrale d’un album de Louis-Philippe Gingras. Aucune échelle comparative, seulement une écoute honnête, un gin tonic reposant sur ma table de chevet, mon portable entre les mains.

Note : 3,5 CECI EST UNE ESPÈCE AIMÉE – SARATOGA

Écouter Saratoga, c’est un privilège. C’est l’impression de pouvoir se faufiler dans la chambre à coucher pour espionner des moments de bonheur cachés. À cela s’ajoutent des paroles sensuelles et profondes qui nous font chavirer ou même pleurer.

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Ceci est une espèce aimée, ceci est une espèce amoureuse, humaine et fragile qui se fait ressentir jusque dans l’échine. Toujours aussi chaud musicalement, toutefois un style beaucoup plus ambiant avec l’ajout d’une touche de slam poétique.

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Saratoga n’a pas besoin de présentation. Chantal Archambault, notre Abitibienne bien-aimée et son amoureux Michel-Olivier Gasse nous livrent une fois de plus un bel album tendre, doux et enivrant.

Note : 3,5

4,5 ET + VOS ENFANTS VOUS L’EMPRUNTERONT ENCORE DANS DIX ANS 4 À 4,5 DANS SON GENRE, C’EST DU BONBON 3,5 À 4 VOUS NE CONNAISSEZ PAS? ACHETEZ-LE QUAND MÊME 3 À 3,5 POUR LES AMATEURS DU GENRE 2,5 À 3 Y’EN MANQUE PAS GROS 1,5 À 2 QUELQUES BONS FLASHS

195, rue Principale, La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 819 333-2282 Consultez régulièrement notre page pour les activités, expositons et spectacles.

VILLE DE LA SARRE - CULTURE, PATRIMOINE ET TOURISME MAISON.DE.LA.CULTURE.LASARRE

INDICEBOHEMIEN.ORG DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 29


C’est dans le cadre du 5 à 7 de clôture des Journées de la culture 2019, tenu le 28 septembre au Petit Théâtre du Vieux Noranda, que la Ville de Rouyn-Noranda remettait ses Prix de la culture. Catégorie Organisme ou évènement de la relève

Cinthia Audet et Mélissa Major

· Parce que cet organisme bien rodé ne se contente pas d’améliorer sans cesse que son offre principale mais réussit à nous surprendre par de nouveau projets innovants; · Pour son initiative audacieuse ayant permis la mise en valeur du territoire et l’appropriation de celui-ci par la population; · Pour le développement d’un sentiment d’appartenance et de fierté chez les nombreuses personnes l’ayant fréquenté; · Pour son ouverture aux organismes communautaires et aux autres organisateurs d’événements du milieu; · Pour la qualité et la quantité de spectacles offerts dans un période habituellement moins active sur le plan de la diffusion; · Pour son succès au-delà de toutes attentes. Le coup de cœur des Prix de la culture de Rouyn-Noranda 2019 dans cette catégorie fut décerné à La Guinguette chez Edmund du Festival de

Prix Morrisette-Pronovost • mécénat culturel Pour une 6e édition, la Ville de Rouyn-Noranda remettait le prix Culture et mécénat maintenant rebaptisé prix Morrissette-Pronovost pour reconnaître la contribution d’une entreprise ou d’un mécène. Suite à l’étude des candidatures déposées, le prix fut décerné cette année à Pierre Gaudreault du cinéma Paramount. Un web-reportage peut être visionné sur le lien URL suivant : https://youtu.be/M9zxyd5OSt0

Catégorie Contribution au rayonnement culturel · Pour son apport important au développement de la carrière d’artistes de Rouyn-Noranda auxquels il offre visibilité, support à l’exportation et ouverture au marché privé; · Pour la création d’un lieu d’exposition, de rencontre, d’échange et d’inspiration qui stimule la production des artistes; · Pour l’audace d’avoir créé la seule galerie d’art contemporain du Québec située en dehors des grands centres. Le coup de cœur des Prix de la culture de Rouyn-Noranda 2019 dans cette catégorie fut décerné à la Galerie Rock Lamothe.

Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue.

Catégorie Organisme ou évènement de la persévérance

Louiselle Luneau et Réal Beauchamp

Catégorie Artiste

· Pour son souci constant d’offrir une programmation de qualité, incluant une vaste palette de disciplines; · Pour son apport important au développement du jeune public de Rouyn-Noranda; · Pour son accueil d’artistes en résidence qui encourage la création chez les artistes locaux; · Pour leur persévérance exemplaire dans la réalisation de leur important projet de rénovation. Le coup de cœur des Prix de la culture de Rouyn-Noranda 2019 dans cette catégorie fut décerné à L’Agora des Arts.

Pierre Gaudreault

Rock Lamothe

Catégorie Culture et ruralité

Audrée Juteau · Parce que c’est une artiste entière, engagée et intègre qui n’a pas peur de sortir des sentiers battus; · Pour le rayonnement de ses œuvres et la reconnaissance de son travail au niveau national et international; · Parce qu’elle réussit à atteindre un niveau d’excellence autant en arts visuels qu’en littérature, en plus de s’ouvrir au cinéma; · Pour son désir de se renouveler et d’explorer qui semble loin de s’essouffler même après plus de trois décennies de création. Le coup de cœur des Prix de la culture de Rouyn-Noranda 2019 dans cette catégorie fut décerné à Virginia Pésémapéo Bordeleau.

· Parce que l’instigatrice de ce projet a fait le choix audacieux de faire naître son initiative non seulement en région, mais en milieu rural; · Pour le dynamisme qu’elle insuffle à une discipline qui est sous-représentée à Rouyn-Noranda et en Abitibi-Témiscamingue; · Pour son souci de mettre en lien les artistes professionnels avec la communauté par des formations et des présentations dans son quartier rural de Bellecombe. Le coup de cœur des Prix de la culture de Rouyn-Noranda 2019 dans cette catégorie fut décerné à L’Annexe-A.

Prix culturel CSRN «Déclencheur de passions» La Commission scolaire de Rouyn-Noranda a profité du 5 à 7 des Journées de la culture pour remettre, pour la 4e année, un prix culturel à son personnel. · Pour ses initiatives culturelles créatives et diversifiées, notamment dans ses cours de musique; · Pour son implication dans divers projets culturels dans la communauté, dont la fête «L’Esprit de Noël»; · Pour sa grande disponibilité et son engagement au sein du comité culturel de son école; · Pour son implication dans divers projets parascolaires culturels.

Virginia Pésémapéo Bordeleau Dans la catégorie Artiste une mention a été donnée à Annie Boulanger, Annie Hamel, Johannie Séguin, Brigitte Toutant, Valéry Hamelin et Ariane Ouellet pour la qualité de leur travail et leur legs à la communauté avec la murale “Des territoires coulés dans nos veines”. Ce collectif d’artistes a marqué le paysage de Rouyn-Noranda par la création d’une œuvre à la qualité picturale impressionnante. Elles ont su rendre l’art actuel accessible, tout en respectant leurs démarches artistiques respectives.

Suzie Bélanger

Crédit photos : DMC Photographe | ©Les Publicités créatives

30 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

La Commission scolaire de Rouyn-Noranda est fière de présenter la lauréate du prix culturel CSRN 2019 «Déclencheur de passions» qui est Suzie Bélanger, enseignante en musique à l’école de l’Étincelle.


CALENDRIER CULTUREL CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

CINÉMA Amoureuses – Louise Sigouin 1er déc., Théâtre du cuivre (RN) Kuessipan – Myriam Verreault 2 déc., Théâtre du cuivre (RN) Les fleurs oubliées 8 au 12 déc., Le Rift (Ville-Marie) Matthias et Maxime 15 au 19 déc., Le Rift (Ville-Marie)

Les mots des cloches silencieuses Sylvie Tisserand 15 nov. au 5 janv. Centre d’exposition d’Amos

American story show 2 – Les années Woodstock 11 déc., Théâtre du cuivre (RN) 12 déc., Théâtre Télébec (VD)

Portée d’ombres III – Hélène Latulippe 15 nov. au 12 janv. Centre d’exposition d’Amos

La liste de Noël – Trio BBQ et VOXA4 11 déc., Le Rift (Ville-Marie) 12 déc., Théâtre du cuivre (RN) 13 déc., Salle Félix-Leclerc (VD)

Avant l’Abitibi : Territoire d’échanges, lignes de confluences Jusqu’au 17 janv. Centre d’archives – Maison de la culture d’Amos

EXPOSITIONS

Heure du conte pour les tout-petits 30 nov., Bibliothèque municipale de R-N Club de lecture 6 à 8 ans et 9 à 11 ans 30 nov., Bibliothèque municipale de R-N Parure nature – Activité de Noël 7 déc., MA, musée d’art (RN) THÉÂTRE

Les rats dswompe 14 déc., Salle Dottori (Témiscaming)

Les nonnes – Théâtre de la Loutre 5 au 7 déc., Le Rift (Ville-Marie)

Ensemble vocal Émergence reçoit Tocadéo 15 déc., Église Saint-André (La Sarre)

MUSIQUE Rencontre avec notre patrimoine 24 sept. au 20 déc. Société d’histoire et de généalogie de la région de La Sarre (La Sarre)

Corps et âme – Teo Gheorghiu 26 nov., Théâtre des Eskers (Amos) 3 déc., Théâtre de cuivre (RN)

Check my point Randa Maroufi et Martin Beauregard 11 oct. au 12 janv., MA, musée d’art (RN)

Concert hivernal – Jeunes concerts du Témiscamingue 30 nov., Béarn

Oies, jutes et feuilles – Jean-Paul Riopelle 31 oct. au 26 janv., MA, Musée d’Art (RN)

LITTÉRATURE

Anishinabe Ocitcikewinik – Karl Chevrier 22 nov. au 19 janv., Le Rift (Ville-Marie)

Grand concert de Noël de l’OSR 30 nov., Église Christ-Roi (Amos) 1er déc., Église Saint-Sauveur (VD) 7 déc., Église Immaculée-Conception (RN) 8 déc., Église Saint-André (La Sarre)

L’opéra d’or – Geneviève et Matthieu 22 nov. au 19 janv., Le Rift (Ville-Marie)

Florent Vollant 5 déc., Salle Dottori (Témiscaming)

DANSE

Spectacle de Noël – Nicola Ciccone 16 déc., Théâtre Télébec (VD)

La promesse de la mer 16 janv., Théâtre des Eskers (Amos) 17 janv., Salle Desjardins (La Sarre) 18 janv., Théâtre Télébec (VD) 19 janv., Théâtre du cuivre (RN)

Salebarbes 18 janv., Théâtre Meglab (Malartic) Fascinante Russie – Trio des Eskers 19 janv., Conservatoire de musique de Val-d’Or

Cercle de lecture de la Mosaïque 3 déc., Bibliothèque municipale de R-N 7 janv., Bibliothèque municipale de R-N

Festivitas, La Troupe À Cœur ouvert 19 au 29 déc., Salle Desjardins (La Sarre)

Docile – Le petit théâtre du nord 15 janv., Théâtre Télébec (VD) 16 janv., Théâtre du cuivre (RN) La bonne aventure – Théâtre de la Loutre 30 janv. au 1er févr., Le Rift (Ville-Marie) DIVERS

Tous les souliers n’ont pas une histoire de Cendrillon – Chantale Lalonde 29 nov. au 1er déc., Centre d’exposition VOART (VD) L’art Web : Héritage et perspectives 6 déc. au 26 janv., Centre d’exposition VOART (VD) Fleurs, fruits et objets d’art Cynthia Dinan Mitchell 15 nov. au 5 janv. Centre d’exposition d’Amos

Atterrissage – Marc Déry 6 déc., Salle Félix-Leclerc (VD) 7 déc., Théâtre de cuivre (RN) 15 janv., Théâtre Lilianne-Perrault (La Sarre) 16 janv., Le Rift (Ville-Marie) 17 janv., Théâtre des Eskers (Amos) Lumière! – Concert de Noël Centre de musique et de danse 8 déc., Théâtre Télébec (VD)

Rubberband vic’s mix 4 déc., Théâtre du cuivre (RN) 5 déc., Théâtre Télébec (VD) Le corsaire – Ballet du Bolchoï 15 déc., Théâtre du cuivre (RN) La Cité de la danse vous souhaite un joyeux Noël 15 déc., Théâtre Télébec (VD) JEUNE PUBLIC

La tournée du bonheur 9 déc., Théâtre du cuivre (RN)

Les belles soirées : le cinéma de Gilles Carle 27 nov., Bibliothèque municipale de R-N Vente d’œuvres miniatures – collecte de fonds 29 nov., au 15 déc., Le Rift (Ville-Marie) Marché de Noël de La Corne 1er déc., Sous le dôme (La Corne) Soirées artistiques Amalgame 3 déc., Amalgame pub urbain (Amos) Décembre aux mille feuilles 7 déc., Atelier les mille feuilles (RN)

Génies sages et moins sages 29 nov., Bibliothèque municipale d’Amos

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32 DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


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