SEPTEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 01 - NO. 01

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SEPTEMBRE 2009 - copie un

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

gratuit

camingue is m é T iib it b A l’ e d l re u lt le journal cu

Place à la musique ! Création écosystémique nouvelle exposition de Véronique Doucet

chronique jeu

rubrique ludique 5 s’enraciner au québec 12 Mireille Deshaies

Haute voltige en chaussons de satin 13 FME

suivre l’ours à banjo à la trace 14 Marie-ève saucier

Le secret est dans la sauce 16


points de distribution de L’Indice bohémien secteur Rouyn-Noranda

secteur Abitibi-Ouest

secteur Amos-région

secteur Vallée de l’Or

secteur témiscamingue

Rouyn-Noranda L’Abstracto Agora des Arts Bibliothèque municipale Bureau Info-Tourisme Cabaret Cégep Centre d’exposition Centre musical En sol mineur Centre Ressource Jeunesse Chez Bob Chez François Cinéma Paramount CLD CRÉ Dép. Centre-ville Dép. Chez Gibb École D’Iberville École La Source Hôtel Gouverneur Jean-Coutu Chocolaterie Le Gisement La Fontaine des Arts L’Écart... lieu d’art actuel Librairie café En Marge Morasse Poutine Musique Mignault Olive et Basil Petit Théâtre du Vieux Noranda Pizzédélic Polysons SADC Service Scolaire Shell 117 St-Exupéry Le St-Honoré Théâtre du cuivre UQAT Ville de R-N

La Sarre Bistro La Maîtresse Boutique OLI Bureau Info-Tourisme CACIM Café Folie Cinéma La Sarre Carrefour Jeunesse-Emploi CLD La Galerie du Son Jean-Coutu La Sarre Musique Librairie Du Nord Maison d’arts Jeanine Durocher Maison de la culture Polyno Rendez-vous Des Arts Restaurant Mikes Villa mon repos Ville de La Sarre

Amos Aquarium Café Bibliothèque municipale Billard L’Adhoc Bistro Latitude Bureau Info-Tourisme Café Folie CDR Cégep Centre d’exposition CLD CLSC École d’art la Rallonge École de musique Harricana Jean-Coutu MRAR Palais des arts Harricana Polyvalente de la Forêt SADC Tabagie Agathe Théatre des Eskers UQAT Ville d’Amos

Val-d’Or Bibliothèque municipale Bureau Info-Tourisme Café Folie Carrefour Jeunesse-Emploi Cégep Centre De Musique Et De Danse Centre d’exposition Cinéma Capitol CLD Jean-Coutu La Bouquinerie La Galerie Du Livre La Sandwicherie L’Armorique L’Attrait L’Avantage L’Entracte Musique Cité Polysons Polyvalente Le Carrefour SADC Salle Félix-Leclerc Théatre Télébec UQAT (bistro) Ville de Val-d’Or

Ville-Marie Bureau Info-Tourisme Café L’Entracte Carrefour Jeunesse-Emploi Chez Eugène CKVM Coop-santé Dép. Ultramar Domaine Temi Kami La Bannik La Gaufrière Librairie Logitem Servidec L’Intro Musique Salle Augustin-Chénier SDT Réseau Biblio Théatre du Rift

Arntfield - Resto Arena Beaudry - Réseau Biblio Bellecombe - Réseau Biblio Cadillac - Le Routier 117 - Chez Vic - Bonichoix Cléricy - Réseau Biblio Cloutier - Réseau Biblio D’Alembert - Dépanneur D’Alembert Destor Granada Lac Dufault - Dépanneur Lac Dufault McWatters Montbeillard - Dépanneur Blanchette Mont-Brun - Coop - Réseau Biblio Rollet - Place Talbot

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Duparquet - Épicerie chez Annick Dupuy - Dépanneur Sermax Gallichan - Réseau Biblio - Café des rumeurs La Reine - Centre communautaire Macamic - Dépanneur Pétro-Canada - Les P’tits Mets Gourmets Mancebourg - Épicerie Paquin Normetal - Dépanneur Chez Steph Palmarolle - Bistro des Arts - Épicerie Marion Poularies - Café du clocher Roquemaure - Épicerie Lévesque Ste-Germaine - Épicerie Coop Taschereau - Dépanneur Idéal

Barraute Berry La Corne Lamotte Landrienne Launay Preissac St-Dominique Ste-Gertrude St-Félix St-Marc St-Mathieu St-Nazaire

Dubuisson - Dépanneur Dubuisson Louvicourt Malartic - Réseau Biblio - Musée Minéralogique - Jean-Coutu - Bonichoix - Carrefour Jeunesse-Emploi - École secondaire Le Tremplin Riviere-Héva Senneterre - Vidéopoint - Marché IGA - Carrefour Jeunesse-Emploi - École secondaire La Concorde Sullivan - Réseau Biblio Val Senneville - Réseau Biblio Vassan

Anglier Béarn - Dépanneur du Boutte Fabre - Épicerie Micheline Guigues - Dépaneur 7/7 - Bar Marie-Lou Latulipe - Super Marché Ca-Ro Laverlochère - Gym - Épicerie Bergeron Lorainville - Maison des Jeunes - Tabagie Lorrainville - Restaurant Fuzion Moffet - Magasin Général Notre-Dame-du-Nord - Restaurant Aux Agapes - Dépanneur Rachel Rémigny - Magasin R. Barette St-Eugène - Dépanneur M. Melançon Témiscaming - Salle Dottori - Brassette Tem-Rose

Vous souhaitez faire votre part pour l’émergence de ce nouveau journal culturel régional ?? Vous souhaitez recevoir le journal dans votre entreprise pour le mettre à la disposition de vos client et nos lecteurs ?? Rien de plus simple, devenez notre prochain point de distribution.

Info : Maurice Duclos

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

819 763-2677

indicebohemien@gmail.com


La critique > Winä Jacob

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

Un journal culturel dans une région comme l’Abitibi-Témiscamingue se veut un moteur du développement artistique, mais aussi social et économique. C’est notre culture et la façon dont nous l’abordons qui font de nous une région à part entière; unique, fière et en croissance.

RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Julie Alary Lavallée, Geneviève Béland, Karine Bisson, Martin Blais, Serge Bordeleau, Marie-Pier Bouchard, Mélissa Drainville, Catherine Drolet Marchand, Philippe Gaudet, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Sandy Lachapelle, Karine Lacroix, Philippe Marquis, Paul-Antoine Martel, Christian Matte, Marie-Joe Morin, Francis Murphy, Karine Murphy, Mar tin Murphy, Mélanie Nadeau, Ariane Ouellet, PsyKo, Benjamin Turcotte. Réviseurs-correcteurs : Jonathan Barrette, Véronique Gagné, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Paul-Antoine Martel, Karine Murphy, Micheline Plante, Geneviève Paquin. Rédactrice en chef Winä Jacob Publicité Ventes : Maurice Duclos Photographes : Geneviève Lagrois, Valérie Lemay, Mélanie Morissette. Graphisme Mise en page et publicités : Le Canapé communication visuelle Coordination Maurice Duclos L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue. Fondée en novembre 2006 Membres du conseil d’administration : Winä Jacob, Ariane Gendron, Renaud Martel, Mario Tardif, Jenny Corriveau, Mylène Cossette, Julie Goulet, Sophie Ouellet 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien@gmail.com

l’Abitibi-Témiscamin le journal culturel de

gue

L’Indice bohémien est issu de la coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, qui compte sur l'appui de tous nos membres partout en région. Pour des rabais sur nos tarifs publicitaires ou simplement pour soutenir votre journal culturel,

devenez membre! Info : 819 763-2677 indicebohemien@gmail.com

Notre milieu culturel est en effervescence et est fort diversifié. Pourtant, certains de ses maillons sont encore faibles : qu’on pense aux « jeunes » artistes (jeunes comme dans débutant) qui peinent à atteindre un statut de professionnel, aux disciplines moins populaires donc moins connues, aux petites organisations fragiles, voire aux événements atypiques. Souvent, ces parents pauvres du milieu artistique, et le milieu en général, se plaignent de manquer de visibilité dans les médias, et plus particulièrement de couverture critique. La venue de L’Indice bohémien devrait permettre d’offrir des critiques culturelles puisque c’est ce qui est revendiqué par le milieu et c’est aussi ce qui nous a été demandé après la parution de la copie zéro de notre journal. Mais est-ce réaliste ? Dans un pays de voisins L’Abitibi-Témiscamingue étant ce qu’elle est, il n’est pas toujours évident de s’établir en tant que critique. Dans un milieu aussi petit que le nôtre, critiquer un artiste ou une œuvre peut parfois être ardu, surtout qu’on a parfois l’impression que tout le monde navigue dans des vases communicants. Ainsi, celui qui oserait s’aventurer comme analyste critique devra, un jour ou l’autre, entrer en contact avec le créateur, si ce n’est pas déjà chose faite. Et on ne se le cachera pas : ici, nous sommes plus souvent qu’à notre tour collègues, cousins, voisins ou amis. Le jugement du critique sera-t-il altéré par le fait qu’il connaît personnellement l’auteur d’une œuvre ? Il serait difficile d’en être autrement puisqu’il s’agit ici de sentiments et d’émotions : les sentiments qu’il éprouve pour le créateur et les émotions qu’il ressent face à ses créations, et tout ça se mélange inévitablement. Et même si l’artiste et le critique ne se connaissent ni d’Adam, ni d’Ève, ils devront sans aucun doute se recroiser dans un avenir rapproché et faire face à la musique en assumant pleinement ce qu’ils ont dit, écrit ou fait, tout en conservant des liens cordiaux afin de chacun poursuivre dans ce qu’il fait de mieux. Pas nécessairement facile ! Un métier à part entière Afin de critiquer des œuvres convenablement, il faut s’y connaître et avoir vu, lu, écouté ou entendu plusieurs créations, avoir des bases sur lesquelles reposer son jugement et effectuer des comparaisons. Or, qui en Abitibi-Témiscamingue a de telles compétences ? Quelques

personnes, ça va de soi, remplissent efficacement ces critères, mais si nous retirons de l’équation ceux qui ne désirent pas écrire dans un journal, et ceux qui sont en conflit d’intérêts avec l’artiste, le lieu de diffusion, l’organisation de l’événement, etc., il ne reste malheureusement que peu d’élus. Alors, que devons-nous faire ? Laisser tomber le volet critique du journalisme, pourtant si souvent essentiel à l’évolution et à la progression des artistes et de leur discipline ? Lorsqu’elle est émise par quelqu’un qui aime sincèrement les arts, la critique ne peut qu’être constructive. Elle doit par contre s’éloigner de la complaisance, de la hargne et du règlement de compte. La critique doit contribuer à propulser la création, brasser les cartes et présenter de nouvelles idées : il appartient aux artistes d’en retirer le maximum. Faire de l’art « mainstream » (du divertissement) en région peut agrémenter l’offre culturelle, mais ça ne vient que rarement secouer les conventions. Pourtant, n’est-ce pas à ça que servent les artistes et leurs œuvres : remettre en question le sens des choses, le revoir et le remodeler selon leur vison, que ça nous plaise ou non ? Nous sommes persuadés que la critique peut nourrir les artistes dans ce processus. Une histoire de temps Et si nous donnions le temps aux choses de se faire, sans rien forcer, sans complètement bousculer l’ordre établi ? Laissons le temps à la scène culturelle de s’habituer à la critique, aux artistes d’en voir les avantages et à la population – ce qui inclut les journalistes culturels – de se former. Pour ce faire, l’offre culturelle doit être grande, et les véhicules d’information utilisés à leur plein potentiel.

sommaire

éditorial

en couverture :

Détail de l’oeuvre de Véronique doucet photo : Ariane ouellet

Vous vous sentez l’âme critique, vous aimeriez en faire dans l’Indice bohémien ou tout simplement offrir votre jugement critique sur le journal culturel ? Nous serons heureux de vous lire !

Patrimoine............................ 4, 6 Littérature......................... 6, 7, 9 Tourisme .................................. 7 Théâtre................................. 8, 9 Arts visuels....................... 10, 11 Cinéma............................. 12, 13 Danse..................................... 13 Musique.......................... 15 à 18

s’enraciner au québec photo : stéphanie Lanthier Haute voltige en chaussons de satin photo : Marie-Pierre bouchard

Chroniques Humeur..................................... 4 Chronique culinaire.................... 5 Chronique jeu............................ 5 Patrimoine et histoire................. 7 Critique CD.............................. 19

MC la sauce photo : kelso photo

Merci à tous nos collaborateurs. en couverture : détail de l’oeuvre de Martine savard, sahbogama,42, acrylique sur bois, 15 x rue Ste-Anne 15 cm, présentée dans le cadre de Ville-Marie J9V 2B7 à l’exposition Les 5(Qc) plaisirs capiteux, amos. Tél.: 819 622-1362

Gabriel Vieira

(Brésil) Grand Prix Biennale 2008 Oeuvres résentes Du 20 septembre au 25 octobre

www.augustinchenier.net

D’ici là, les quelques analyses qui seront offertes en nos pages permettront au public de se développer l’œil, aux critiques de se faire les dents et aux milieux d’apprendre à accepter cette critique. De leur côté, les journalistes devront apprendre à se faire confiance et à assumer leurs propos, et ce, malgré la proximité qui règne dans notre région. Car quand une critique est faite par quelqu’un qui croit humblement avoir saisi l’œuvre et les propos de l’artiste, elle ne peut qu’apporter du bon, même si ça ne se perçoit pas toujours au premier abord. Si notre milieu culturel est en plein essor, c’est peut-être parce qu’il est encore jeune. Donnons-lui le temps d’acquérir une certaine maturité avant d’essayer de le transformer. Pour l’instant, c’est de guides dont il a besoin, et avec eux, peu à peu il deviendra grand.

Événements Festival de musique émergente........................ 14, 15 Journées de la culture.......... 5, 16

patrick watson au fme photo : cyclopes

Nicola Ciccone Storyteller Lundi 21 septembre, à 20h. Prix : 55$

Fred Pellerin

L’Arracheuse de temps Mardi 22 septembre, à 20h. Prix : 40$

rift.ticketacces.net

10e Du 1er septembre 2009 au 1er février 2010

INSCRIPTION DES ARTISTES

biam.augustinchenier.net/inscription.php

redaction.indicebohemien@gmail.com

Graphisme : CONCEPTION GRAPHIQUE SIMAGRÉ

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE SAC-PubIB-Aout.indd 1

3 09-08-12 10:57


humeur

général Facebook

Publicité volontaire

Qu’est-ce que l’émergence?

> Paul-Antoine Martel

> Philippe Marquis

Quel artiste ou organisateur d’événement ne rêve pas d’une publicité gratuite, simple, rapide, envoyée à des destinataires consentants et intéressés ? Qui plus est, que ces destinataires deviennent eux aussi des agents de promotion auprès de leurs proches ? Ce moyen de promotion révolutionnaire existe depuis peu, et bien que son efficacité reste à prouver, de plus en plus d’inter venants du monde artistique témiscabitibien y ont recours. Bienvenue sur Facebook !

Ça se passait l’été dernier, un soir de pluie, autour d’un feu de camp qui remplaçait le soleil. M’écoutant énumérer les événements culturels se déroulant chez nous, un ami beauceron me posa la question : C’est quoi ça l’émergence ??? Ce fut assez pour m’attiser l’esprit une partie de la nuit. Je lui répondis à peu près en ces termes : L’émergence, c’est l’apparition de quelque chose de nouveau. C’est une création nécessaire qui se manifeste pour nous faire aller plus loin. De la même façon qu’une feuille de nénuphar gagne la surface de l’eau pour aller à la lumière, ou comme la source jaillit de l’esker. C’est l’écriture du texte, la confection des costumes, l’élaboration de la mise en scène, les répétitions, la fabrication des décors et la création d’une affiche pour la première d’une pièce de théâtre. C’est un nouveau pas de danse, un nouvel adjectif, une nouvelle façon de voir un défi et de le relever.

Facebook est un site Internet de réseautage social; quiconque peut s’y inscrire, y afficher des informations à son sujet, y télécharger des photos, de la musique, des films. L’objectif est de rester en contact avec ses proches (familles, copains, connaissances, collègues de classe, relations d’affaires, etc.), appelés « amis » sur le site. Il est également possible de rejoindre des groupes de gens avec qui l’on partage un intérêt spécifique, que celui-ci soit la tarte au sucre ou Hubert Reeves, ou tout autre sujet tout à fait loufoque (par exemple : le groupe « Je veux sacrer une claque derrière la tête des gens qui marchent trop lentement » compte 1 276 626 membres de par le monde).

Il y a d’abord un rêve, une inspiration, une semence... On tient à ce que cela s’enracine pour devenir réalité. Alors, on défriche le terrain et laboure la terre : on se prépare, on parle pour gagner des appuis et avoir des avis. Lorsqu’on est rendu plus loin que les simples paroles et qu’il y a action, je pense qu’on peut alors parler d’émergence. Le rêve n’est peut-être pas encore vraiment réel, mais il se déploie. Pour émerger, une vision a besoin du support de gens décidés à travailler en pionniers. Il faut bûcher pour voir se réaliser ces rêves qui gardent en vie. Bien sûr qu’on doit s’investir, bien sûr qu’il y a de l’ouvrage, mais ce n’est pas sur Youtube que nous allons nous accomplir concrètement. C’est ainsi que vont naître des projets d’agriculture soutenus par la communauté, une nouvelle forme de foresterie, de nouvelles saveurs régionales ou une autre manière d’envisager le développement minier. Aucune facette de notre existence n’est à l’abri d’un changement essentiel.

Ici en région, les Festivals de Contes et légendes, du Documenteur, des Guitares du monde, d’Humour, de la Relève indépendante musicale, de Musique émergente comptent tous sur leur propre section sur Facebook. Même l’Indice bohémien a sa page Facebook ! L’objectif est le L’objectif est le même pour chacun : mousser sa même pour popularité, rejoindre de nouveaux fans, informer la chacun : mousser population sur ses activités, recruter des artistes sa popularité, et des bénévoles... Chacun compte entre 100 et rejoindre de 1000 « membres », c’est-à-dire des utilisateurs de nouveaux fans, Facebook qui choisissent volontairement de rejoininformer la dre ce groupe après y avoir été invités ou après en population sur avoir entendu parler. ses activités,

C’est naturel l’émergence. Il est dans notre nature d’aller plus loin, de dépasser l’ombre pour éclairer notre route. Alors, la démocratie, le jazz, le féminisme, le blues, le cinéma parlant, la danse moderne, le hip-hop, l’écologisme, le documenteur... ont fait sur face dans l’univers humain. Évidemment, rien ne va éclore spontanément du jour au lendemain. Rien ne change en zappant, voilà pourquoi les projets émergents sont si précieux. Raison de plus pour soutenir ces idées nécessaires dès qu’elles nous apparaissent. L’Indice bohémien, par exemple, paraît pour couvrir tout ce qui entoure le secteur culturel de notre région. C’est ainsi que des bénévoles s’activent pour vous faire vivre notre culture en dépit de la culture du dollar et le désert qu’elle engendre. En le tenant dans vos mains et en lisant ce journal, vous lui permettez d’émerger.

recruter des

Attirer l’attention… sans achaler artistes et des Selon Geneviève Béland, récipiendaire du prix bénévoles... Miroir pour l’implication culturelle 18-25 ans au Gala de reconnaissance des jeunes bénévoles de la Vallée-del’Or en 2008 et créatrice de quelques groupes et de nombreux événements sur Facebook, la publicité diffusée par le biais du site de réseautage peut s’avérer très efficace si elle est gérée intelligemment. « Le nombre de personnes rejointes peut grossir presque exponentiellement », révèle-t-elle. Elle donne l’exemple d’un ami à elle ayant créé une page toute simple sur l’édition 2009 de Woodstock en Beauce pour informer ses amis sur les groupes qui confirment leur présence au désormais mythique festival musical; de fil en aiguille, plus de 1000 personnes en sont devenues membres, sans campagne de recrutement, seulement en voyant leurs amis s’y inscrire. Un succès surprenant qui pourrait faire l’envie de plusieurs.

Après une nuit passée à faire crépiter nos rêves, mes camarades et moi sommes partis dormir. Il faudra être reposés pour mettre au monde tous ces projets... Heureusement, notre feu est loin, très loin d’être éteint.

histoire et patrimoine

La mine Lamaque pourrait devenir site historique reconnu > Winä Jacob

Bien que le Village minier de Bourlamaque soit classé site historique depuis 1979, ce n’est que tout récemment que le MCCCF proposait d’en faire autant avec les bâtiments aujourd’hui utilisés par la Cité de l’Or. Cette proposition inclut la sécherie, le laboratoire, les chevalements nº6 et nº7, la salle du treuil, la réserve à minerai, le bureau principal ainsi que les vestiges de l’usine de traitement, du chevalement nº5 et du château d’eau. Cette requête exclut par contre les galeries souterraines de l’ancienne mine. « C’est une très belle opportunité pour la Cité de l’Or et les gens de Val-d’Or, reconnaît le responsable du développement à la Cité de l’Or, Marc-Antoine Jetté. Ça va nous permettre de protéger les installations à long terme, pour les générations futures. Ça nous donnera également accès à des subventions pour la restauration des lieux. Finalement, ça nous donne du prestige, puisqu’il s’agit d’une reconnaissance provinciale. » Le rôle majeur qu’a joué la mine dans le développement de l’Abitibi minière, le fait qu’elle ait été érigée au début des années 30, ainsi que son bon état de conservation font croire au MCCCF que les bâtisses de l’ancienne mine Lamaque devraient obtenir le statut de site historique. Le comité d’experts chargé d’évaluer le dossier a aussi tenu compte de l’importance de l’ancienne mine, à laquelle furent associés, chacun à son époque, Howard Hugues et Hector Authier, et qui fut, pendant une certaine période de sa production, la plus importante mine d’or au Québec et au Canada. La population avait jusqu’au 30 août 2009 pour faire entendre son point de vue dans ce dossier; par la suite, la ministre Christine St-Pierre, en se basant sur les recommandations de la Commission des biens culturels du Québec, devrait émettre un jugement afin de classer ou non les installations de l’ancienne mine Lamaque comme site historique.

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

photo : benjamin cullen - frimat

Le 31 juillet dernier, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (MCCCF) annonçait son intention de procéder au classement des bâtiments de l’ancienne mine Lamaque à Val-d’Or à titre de bien culturel.

« La fréquentation d’un groupe – donc son efficacité – dépend du temps que son administrateur y met, avertit Geneviève Béland. Il faut de l’activité, des mises à jour pour que les gens entendent parler de toi sur leur page d’accueil. C’est une bonne façon de te rappeler à eux et de donner une impression de dynamisme dans ton groupe. » Ce travail d’actualisation du contenu peut demander beaucoup de temps, et devenir accaparant pour des organisateurs bénévoles d’événements. Par contre, des artistes cherchant à élargir leur public y trouveront leur compte, et pourront par fois réussir à créer une sorte d’engouement dans le petit monde de Facebook, suscitant ainsi des attentes qu’il leur reviendra de combler… Enfin, Facebook représente pour Geneviève Béland, qui est aussi la gérante de la chanteuse Chantal Archambault, un outil de travail pouvant s’avérer fort utile, que ce soit grâce à son service de messagerie instantanée qui permet de clavarder avec des relations d’affaires, aux liens que l’on peut y nouer avec des gens partageant nos intérêts ou encore aux découvertes que l’on peut y faire grâce à nos « amis ». Un risque guette ceux qui se servent de Facebook à des fins publicitaires : l’hyperactivité, qui fait qu’on peut facilement taper sur les nerfs des gens en les saturant d’informations plus ou moins utiles. Le défi est de doser ses interventions et surtout de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier : le « livre de visages » n’est pas un remède miracle aux maux publicitaires. Par contre, c’est une façon simple, rapide et surtout gratuite de garder le contact avec une partie de son public qui, il faut le rappeler, consent à recevoir cette pub et à en faire auprès de ses amis, qui en feront peut-être auprès de leurs amis, qui en feront… www.facebook.com


Ma région j’en mange!

rubrique ludique

chronique culinaire

finca

Plusieurs restaurateurs, cultivateurs et « agro-transformateurs » de la région s’activent afin de nous faire saliver et titiller nos papilles. Cette chronique culinaire a pour but de vous faire découvrir les bonnes tables de la région, des produits bien de chez nous, les passionnés de bouffe et vous donner le goût d’oser la gastronomie d’ici. Parce que la culture, c’est aussi à table que ça se vit !

Ils sont de plus en plus populaires et de plus en plus nombreux sur les tablettes des magasins. De nos jours, les gens se regroupent fréquemment autour d’un jeu de société nouveau genre pour combler leurs soirées ou encore pour agrémenter une journée grise. Vous vous demandez peut-être ce qu’un article sur les jeux de société fait dans un magazine culturel ? Alors que chez Renaud-Bray, le secteur des jeux et jouets enregistre la plus forte croissance, Radio-Canada avance qu’aujourd’hui 35% des Québécois joueraient à des jeux de société. Après tout, derrière chaque jeu se trouvent un ou plusieurs auteurs, un éditeur, des illustrateurs, etc. ! De la même manière que les romans, les jeux sont définitivement devenus des objets de culture, à l’image du pays qui les conçoient.

> Benjamin Turcotte

Le menu, qui évolue selon les saisons, proposait, ce soir-là, certains choix audacieux, par exemple un hot-dog à l’européenne ou encore un burger de bison. Ces choix, clairement plus estivaux qu’un bouilli, par exemple, semblaient vouloir aller de concert avec la magnifique terrasse adjacente au bistro. Après des entrées succulentes – soulignons entre autres la verrine de tomates et bocconcini ainsi que le potage aux légumes et tomates séchées – deux de mes comparses se sont laissé tenter par les hot-dogs, deux grosses saucisses allemandes nappées de sauce hollandaise à la moutarde de Dijon. Une autre amie a essayé le Burger LATITUTE (sic) et encore une fois, les commentaires étaient positifs. Des éloges ont aussi été faits sur les frites qui accompagnaient ces deux assiettes. Pour ma part, j’ai choisi de goûter à un mets qui ne figurait pas sur le menu : le carré d’agneau en croûte. La présentation de l’assiette était jolie, la sauce au porto était bonne, sans pourtant porter les traces de l’alcool promis, par contre la croûte était très légère. Alors que le prix des autres assiettes nous semblait correct et juste, celui de l’agneau, présenté de la sorte, était peut-être un peu élevé. Il est aussi très important de mentionner l’attention particulière que semble porter le chef Sébastien St-Amour à l’utilisation de produits régionaux. Nous ne pouvons que lever notre chapeau à cette initiative. La perfection se trouve dans les petits détails. Bien que l’ensemble soit sans conteste charmant, il convient de souligner quelques points plus faibles dans l’offre du Bistro Latitude. Si nous pouvons pardonner l’apparence des menus, qui sont imprimés sur de simples feuilles 81/2˝ x 11˝, et qui arborent un graphisme parfois douteux, nous ne pouvons passer sous silence la présence d’une coquille dans le nom d’un des mets. Nous prenons ici pour acquis que le burger offert par le chef devrait s’appeler le Burger LATITUDE, et non le Burger LATITUTE (les majuscules sont tirées du menu). La carte des vins présente aussi quelques curiosités, comme un usage visible de correcteur liquide. Le Bistro Latitude réussit bien à se démarquer de la majorité des restaurants que l’on retrouve en Abitibi-Témiscamingue, tant par la fraîcheur de son menu que par l’audace de son décor. Vous pourrez, pour un budget allant de quinze à trente dollars, profiter d’un bon repas dans une ambiance décontractée, où le service est rapide, en tous les cas le mardi soir.

> staifany gonthier

photo : staifany gonthier

La compagnie Québécoise Filosofia a récemment traduit de l’allemand le jeu FINCA (Hans Im Gluk), petit bijou qui s’adresse autant à un public qui débute dans le monde du jeu qu’à un public averti. Avec une mécanique bien particulière quoique assez simple à comprendre, il y a possibilité de rendre le jeu suffisamment stratégique, tout dépendant des adversaires qui vous accompagneront le temps d’un petit saut sur l’île Majorque. photo : valérie lemay

On dit souvent que les premières impressions sont primordiales et à ce chapitre, le Bistro Latitude, à Amos, y met le paquet. La petite maison qui abrite le restaurant d’environ 55 places possède un joli cachet et l’emplacement du site, un peu à l’écart du centreville, laisse présager la tranquillité nécessaire à l’appréciation des saveurs concoctées par le chef. L’intérieur du restaurant, propriété de Sébastien St-Amour, David Bouchard et Louis-Philippe Pépin, est également séduisant, avec son décor alliant à la per fection classicisme et audace, murs de briques et quelques imprimés zèbre.

FINCA est un jeu au thème rafraîchissant, facile à comprendre ainsi qu’à expliquer. Les joueurs avancés et débutants y trouveront leur compte par les différentes stratégies et actions spéciales que l’on peut entreprendre tout au long d’une partie. C’est un jeu qui se glisse bien parmi une sélection lors d’une soirée, mais qui par contre perdrait peut-être à être joué trop souvent à répétition. Le matériel du jeu est loin d’être en surnombre et les fruits de bois ajoutent une valeur particulière à l’esthétisme du jeu. Un bien beau jeu coloré pour amuser petits et grands enfants ! Dans FINCA, vous incarnerez un cultivateur qui doit aller vendre ses

Jeu : FINCA Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs Âge recommandé : 10 ans et plus Temps moyen pour une partie : 45 minutes Prix de détail suggéré : 49,99 $ Auteur : Wolfgang Sentker et Ralf zur Linde Édition française : Filosofia

récoltes dans différents villages. Pour ce faire, vous devrez tout au long du jeu rassembler certains fruits selon la demande changeante de chaque village. Ce qui est extraordinaire dans ce jeu, c’est la façon d’amasser ces fruits. Chaque joueur possède 4 pions qu’il place sur une grande roue avec différentes cases représentant chacune un fruit différent. Si le joueur quitte une case où 3 pions sont placés, il se déplacera de 3 cases. S’il quitte une case où il est seul, il avancera d’une seule case. Le principe est le même pour la récolte des fruits. Si le joueur actif s’arrête sur une case avec 3 pions, il récoltera 3 fruits représentés sur cette case. S’il s’arrête sur une case où il est seul,

il ne récoltera qu’un seul fruit. Plus on est de joueurs, plus les gains sont importants, bien évidemment. Attention de ne pas épuiser une même sorte de fruits de la réserve par contre! Si c’est le cas, vous ferez perdre la totalité de ce dit fruit à vos adversaires qui en possèdent, bonne nouvelle! La mauvaise nouvelle, c’est que cette particularité s’applique aussi à vous! Alors soyez vigilants et gardez un œil sur tout autour de vous! Quoi d’neuf dans le monde du jeu? -À surveiller : la sortie prochaine de Carcassonne le jeu de cartes, édité par Filosofia qui vient d’ailleurs d’acquérir les droits d’édition de la suite Carcassonne, vendu à plus de 5 millions de copies dans le monde. Un grand pas dans le monde du jeu pour cette compagnie québécoise basée à Vaudreuil-Dorion.

La semaine de la culture à La Sarre > ib Depuis plus d’une décennie, le Québec célèbre les arts, la création et le patrimoine à la fin du mois de septembre à l’occasion des Journées de la culture. Les portes des musées, salles de spectacles, galeries d’art, studios de danse et salles de cinéma s’ouvriront toutes grandes les 25, 26 et 27 septembre prochains aux quatre coins de la province, dans un grand élan de démocratisation, de valorisation et de promotion de la culture d’ici. Et c’est gratuit !

Mais alors que le Québec se contente de trois petites journées, la Ville de La Sarre a choisi d’en faire une fête qui dure toute une semaine. La Commission des loisirs, chapeautée par la Ville, organise donc, du 20 au 27 septembre, diverses activités afin de mettre la culture en valeur. Conférences, concerts, expositions, spectacles et ateliers serviront de moteur afin d’offrir aux Lasarrois la culture sur un plateau

d’argent. Pendant ces huit journées, tout ce que La Sarre compte de lieux culturels s’animera au rythme de la fête. « Cette semaine-là, c’est une façon de sensibiliser la population à la diversité de l’offre culturelle à La Sarre, de faire connaître ce qui est offert. C’est aussi une occasion de regrouper les gens », explique Sophie Ouellet, agente de développement culturel pour la Commission des loisirs de La Sarre. www.ville.lasarre.qc.ca

Direction de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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calendrier culturel

SEPTEMBRE 2009 Muséologie

(expositions et lieux d’interprétation) Les cinq plaisirs capiteux (Exposition de l’ACEAT) Jusqu’au 30 août 2009 Salle Augustin-Chénier 42, rue Ste-Anne, Ville-Marie

Pour que votre activité soit affichée dans le calendrier du journal vous devez obligatoirement l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitbii-Témiscamingue au www.crcat.qc.ca. - L’indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. - Merci de votre collaboration et de votre compréhension. À bout touchant (Exposition de Lucie Tremblay) Du 3 septembre au 10 octobre 2009 La Fontaine des Arts 25, avenue Principale, Rouyn-Noranda Bulles de vie Du 3 septembre au 4 octobre 2009 Centre d’art Rotary 195, rue Principale, La Sarre

La S’Art (La Sarre en fleurs) Jusqu’au 1er septembre 2009 La Sarre Ground Zero Jusqu’au 13 septembre 2009 Centre d’exposition de Val-d’Or 600, 7e Rue, Val-d’Or Habitat chlorophylle Jusqu’au 13 septembre 2009 Centre d’exposition de Val-d’Or 600, 7e Rue, Val-d’Or Vente d’atelier... Jusqu’au 5 octobre 2009 Chez François 117, 8e Avenue, Rouyn-Noranda

Passages secrets-suite et fin Du 4 septembre au 11 octobre 2009 Centre d’exposition d’Amos 222, 1re Avenue Est, Amos Espaces, 18e édition Du 17 septembre au 11 octobre 2009 Centre d’exposition de Val-d’Or 600, 7e Rue, Val-d’Or

Spectacles Groupe Momentum Danse (Danse) Dimanche 30 août 2009 Parc du Centenaire, Ville-Marie

Nicola Ciccone Dimanche 20 septembre 2009, 20 h Théâtre du RIFT, Ville-Marie 32, rue Ste-Anne, Ville-Marie Fred Pellerin (l’Arracheur de temps) Mardi 22 septembre 2009, 20 h Théâtre du RIFT, Ville-Marie 32, rue Ste-Anne, Ville-Marie

La Bretagne, Entre terre et mer (Les Grands explorateurs) Lundi 28 septembre 2009, 20 h Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda 145, rue Taschereau Ouest, Rouyn-Noranda

patrimoine et histoire La création du Parc national Opémican est prévue pour 2012

Pour que le passé nourrisse le présent > SANDY LACHAPELLE

« Les avantages de la création d’un parc national quant à la protection du territoire et de l’environnement sont évidents, explique Jasmin Ouellet, conseiller en tourisme plein air à la Société de développement du Témiscamingue (SDT). Et c’est sans parler des retombées économiques de l’aménagement et l’exploitation du site par la Société des établissements de plein air du Québec, de la création d’emplois de qualité et de l’augmentation de l’offre touristique pour la région. » D’un angle culturel, la création du parc est tout aussi importante. Elle

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Lancement du livre « Le Village Minier de Bourlamaque » Jeudi 10 septembre 2009, 17 h (5 à 7) Bibliothèque municipale de Val-d’Or 600, 7e Rue, Val-d’Or Remise des prix culturels Vendredi 25 septembre 2009, 17 h Centre culturel de Val-d’Or 600, 7e Rue

littérature Les Incontournables de l’Abitibi-Témiscamingue

86 témoins de notre culture > IB

Opémican est un site qui fut fréquenté pas les Amérindiens il y a des centaines d’années, situé dans le secteur sud du Témiscamingue. À partir du milieu du XIXe siècle, un chantier naval y fut aménagé et devint un poste stratégique à une époque où le flottage du bois et le développement forestier s’intensifiaient au Témiscamingue. Classé site historique par le Gouvernement du Québec en 1983, l’ancien chantier sera au cœur du nouveau Parc national Opémican, dont la création est attendue pour 2012. Si le projet est en cours depuis longtemps, un pas important a été franchi ce printemps lorsqu’un groupe de travail régional a été formé afin de collaborer avec le ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP) durant le processus menant à la création du parc. Un plan directeur proposera des infrastructures, superficies et travaux d’aménagement à réaliser dans la réserve de biodiversité projetée Opémican. L’objectif est d’en arriver à un projet final qui sera le plus bénéfique possible pour la région aux niveaux environnemental, économique et social. Ensuite, ce plan sera présenté au grand public en préparation des audiences publiques. Ce n’est qu’une fois toutes ces étapes concrétisées que le Ministère décidera s’il y aura création d’un parc ou non.

Autres événements Festival de musique émergente (7e édition) Du 2 au 6 septembre 2009 Partout en région

Sergeï Saratovsky, piano (JMC du Canada) Lundi 28 septembre 2009, 19 h Théâtre du RIFT, Ville-Marie 32, rue Ste-Anne, Ville-Marie

Best of Broadway (En rappel) Jeudi 1er octobre 2009, 20 h Vendredi 2 octobre 2009, 20 h Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda 145, rue Taschereau Ouest, Rouyn-Noranda

Sylvain Cossette (70’S) (En rappel) Samedi 3 octobre 2009, 20 h Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda 145, rue Taschereau Ouest, Rouyn-Noranda

pourrait, une fois pour toutes, assurer l’entretien et la préservation d’un patrimoine bâti significatif. En effet, le site Opémican regroupe toujours les infrastructures de l’époque, soit plusieurs bâtiments et machineries originaux photo : archives sdt ainsi qu’une auberge C’est au chantier naval Opémican qu’étaient construite en 1883. construits et réparés les bateaux utilisés pour le Chose certaine, depuis flottage du bois vers les usines situées plus au que M. Pierre Gingras, sud, et ce, entre 1850 et 1976. président de la Corporation Opémi- Communications et de la Condition can, a commencé son travail afin féminine (MCCCF), qui a parmi ses de sauvegarder le site Opémican, mandats la conservation du patriil y a plus de 20 ans, son souhait moine culturel, afin qu’il contribue n’a jamais été aussi près de se financièrement aux travaux nécessaires. « La réponse est attendue concrétiser. cet été et les espoirs sont éleLe problème est que faute de finan- vés considérant que la Corporation cement, certains éléments patri- Opémican travaille sur ce dossier moniaux sont en danger à court depuis plus de 2 ans. J’ai peine à terme. L’annonce de la création imaginer que la demande soit refuofficielle du parc par le MDDEP et le sée et que l’irréparable ne se prodébut des travaux d’aménagement duise d’ici 2012 », conclut Jasmin et d’entretien par la SEPAQ ne sont Ouellet. pas espérés avant encore 2 ans. Or, la menuiserie et le hangar à En attendant que le MCCCF tranestacades ne survivront plus très che, n’en demeure pas moins que longtemps dans leur état actuel. En la population témiscabitienne et somme, bien que la SEPAQ assu- ses visiteurs peuvent se déplacer rera l’entretien de ces derniers pour profiter de ce lieu unique, idéal une fois le parc créé, il est devenu pour faire du camping, ou encore nécessaire de maintenir et sauver simplement y admirer le paysage les infrastructures présentes sur le et recréer dans leur tête des scénarios aventuriers dignes des grandes site le plus rapidement possible. années de la drave. Une demande a donc été adressée au ministère de la Culture, des

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

Malgré qu’elle soit somme toute récente, la littérature de l’Abitibi-Témiscamingue présente une histoire riche et foisonnante. Mais les auteurs d’ici – et à plus forte raison leurs œuvres – n’obtiennent pas toute l’attention qu’ils méritent. C’est à cette méconnaissance de ce pan important de notre culture que l’ouvrage Les incontournables vient remédier. Dans cette toute petite plaquette fort joliment mise en page, 86 ouvrages en tous genres (poésie, roman, théâtre, récits de pionniers, littérature jeunesse, etc.) sont mis en valeur grâce à une présentation de leur auteur, une mise en contexte historique et un résumé du contenu. S’y côtoient ceux ayant connu un succès provincial, voire international (Richard Desjardins, Raôul Duguay, JeanneMance Delisle, Suzanne Jacob, Pierre Yergeau, etc.); les animateurs de la scène littéraire régionale (Denys Chabot, Daniel St-Germain, Jean Ferguson, Margot Lemire, Anne-Michèle Lévesque, Fernand Bellehumeur, Sonia Cotten, etc.); ceux qui n’ont été que de passage ici (Jean Barbeau, Louis Hamelin, Félix-Antoine Savard, Joan Walker, etc.), et une multitude de plumes inspirées ayant en commun l’attachement à l’Abitibi-Témiscamingue. Les Incontournables a été imprimé à 5000 exemplaires, et est disponible tout à fait gratuitement dans les bibliothèques municipales et celles membres du réseau BIBLIO Abitibi-TémiscamingueNord-du-Québec.

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exposition de Lucie Tremblay du 3 septembre au 10 octobre

matériel d’artistes. ...votre spécialiste en

ur Passez nous voir po

une rentrée artistiq

25, av. Principale, Ro

ue réussie.

764.5555 uyn-Noranda | 819


villes et villages d’art et de patrimoine Circuit audio

Et pourquoi pas la brique ou encore les petites roches photos : Julie Alary-Lavallée 2009

Quand la culture d’ici aide le tourisme d’à côté > karine bisson

Il s’agit certes d’un splendide coin de pays, mais il faut avoir une bonne raison pour prendre le chemin du Nord. Afin d’attirer les touristes dans la Vallée de la Turgeon, le comité Valeur nature l’a créée : rien de moins qu’une balade en automobile avec Raôul Duguay ! « Les audioguides se font beaucoup dans les musées. Il y a aussi quelques villes en Europe qui ont des circuits audio. L’idée est venue de là. Il y a des belles choses à VVB, mais ça prenait quelque chose pour attirer les gens ici, un produit d’appel », explique le réalisateur du projet, Nicolas Lecomte. Le circuit audio-interprétatif de la Vallée de la Turgeon, qui comprend les municipalités de Villebois, ValParadis et Beaucanton (VVB), propose une balade d’une heure trente sur environ 55 kilomètres. En voiture, les visiteurs sont guidés par la voix du chanteur d’origine abitibienne Raôul Duguay. « On voulait une vedette du coin. VVB fait partie de la Baie-James, c’est particulier, mais tout le monde l’associe à l’Abitibi. Raôul Duguay est un bon narrateur, il a un intérêt pour les produits communautaires du genre et il a une très belle voix. Il a vraiment pris le projet à cœur, souligne M. Lecomte. Et c’est aussi lui qui chante la chanson thème de l’Abitibi ! », complète-t-il. Classe verte pour 10 $ La leçon d’histoire qu’offre ce produit est accompagnée d’une douzaine de témoignages, ce qui donne un caractère plus humain à cette promenade. Pour le réalisateur, c’est un des cachets précieux du coin : « On a des belles choses à mettre en valeur, ici, mais ce qui est encore plus incroyable, c’est l’histoire ; on a encore la chance d’avoir, ici, des témoins de ça. Ce sont les enfants de colons qui sont arrivés vers l’âge de six ou sept ans ».

convaincre les gens. « Les gens ne croient pas vraiment au tourisme. Ils ont toujours l’idée que ce qui va faire marcher l’économie, c’est la forêt, les mines. Faire voir le potentiel touristique à VVB, c’est difficile », admet celui qui combine les fonctions de président de Valeur nature et de la Table touristique de Villebois, Val-Paradis et Beaucanton. Après coup, les réactions sont bonnes. « Les gens de VVB sont très contents, très émus. J’ai vu des gens en larmes. Ce qu’ils entendent, c’est leurs parents qui racontent leur histoire », précise M. Lecomte. VVB fait partie de la Baie-James, c’est particulier, mais tout le monde l’associe à l’Abitibi.

Il a fallu amasser près de 120 000 $ pour la réalisation de ce projet, réparti en trois phases. Les enregistrements des entrevues avec les premiers arrivants constituent la première phase. Ils seront déposés dans des bibliothèques et deviendront des documents d’archives précieux. Maintenant que les 400 copies du circuit audio sont disponibles, le comité de Valeur nature espère s’attaquer à la dernière étape du projet sous peu, soit la restauration du pont mi-hauteur, un pont couvert sans toit. La balade en auto avec Raôul Duguay se fera aussi bien en été qu’en hiver. On y apprend un tas de détails impressionnants, voire stupéfiants. Les passionnés d’histoire vont en raffoler, à coup sûr.

Malgré l’originalité du produit, M. Lecomte dit avoir travaillé fort pour

Exemples de bâtiments de la rue Gamble en brique qui évoquent l’édification du secteur commercial de Rouyn.

> Julie Alary Lavallée - agente VVAP

Ce n’est pas le journaliste Pierre Foglia qui avait soulevé un tollé en déclarant dans la Presse que notre région était le paradis des revêtements de vinyle ou de tôle? Quelques années plus tard, la situation s’est-elle améliorée? Pourquoi trouvons-nous que les villes de Québec et d’Europe, pour ne nommer que ces exemples, sont charmantes sur le plan architectural? Et bien, c’est en partie en raison de la pierre, du bois, de la brique; ces matériaux d’origine qui ont perduré et qui rappellent le passé. Encore une fois, des échafaudages mis en place sur la rue Perreault, l’une des artères commerciales de la ville de Rouyn-Noranda, annoncent l’arrivée de travaux extérieurs qui attirent l’attention des adeptes du patrimoine bâti. C’est que depuis les dernières années, plusieurs bâtiments commerciaux datant de la colonisation ont été l’objet d’une transformation malencontreuse, puisqu’ils ont été recouverts d’un parement autre que celui d’origine, le vinyle synthétique, dissimulant ainsi leur caractère et leur valeur patrimoniale. plusieurs bâtiments commerciaux datant de la colonisation ont été l’objet d’une transformation malencontreuse.

ou trois étages. Arrivé en Amérique du Nord vers la fin du XXe siècle, ce style permettait de construire rapidement à moindre coût en pleine période de développement massif. La sobriété ornementale en fait sa marque avec ses toits plats et ses corniches-postiches aux effets western. Le rez-de-chaussée était souvent investi d’un commerce muni de vitrines de chaque côté de la porte centrale, à l’instar de L’Abstracto ou du Cabaret de la dernière chance. Comparé à celui des villes du sud de la province, le patrimoine bâti de Rouyn-Noranda est effectivement

jeune, peut-être humble à certains égards, mais non moins captivant. Le fascinant héritage patrimonial de la ville doit être mieux connu et cela commence par son architecture et son urbanisme afin d’alimenter le sentiment d’appartenance et de fierté de ses citoyens. Mis à part la brique, les revêtements de petites pierres grises, qui ont longtemps été la risée de plusieurs, devraient être davantage valorisés et protégés puisqu’ils sont typiques des éléments ornementaux qui constituent le patrimoine d’ici. Après tout, l’esthétique et le patrimoine sont une question de regard, ce regard qui évolue au gré du temps.

! La ville actuelle de Rouyn-Noranda l’disait des n o a la chance d’être munie histori, e u n caming 0 contes et lége quement de deux secteurs coms i m é T merciaux construits entre 1920 en 10 itibiEn Ab Toute la région et 1940, l’un dans le Vieuxute Noranda, précisément situé oute To T llustré dans le quadrilatère 8e Rue, i t e r v i l ec u 7e Rue, Carter et Murdoch, 5 CD av du projet de fo est et celui de l’ancien Rouyn, t e Le coffr ume Beaulieu IBLE. constitué grossièrement des N la rues Principale, Perreault de Guil NANT DISPO E et Gamble. Pourquoi donc T MAIN dénaturer l’enveloppe exterM ne d’origine de ces édifices, UR.CO ONTE u C a E souvent en brique, alors que s o M f In .GUILLAU l’identité patrimoniale de WWW la ville est intimement liée à cette période de boom minier, à une époque où la tôle n’était pas monnaie courante? On reconnaît surtout ces bâtiments commerciaux en rangée à leur style majoritairement Boomtown, constitué d’une volumétrie cubique à deux

Prix Littéraire de l’AbitibiTémiscamingue 2010 : Novella > IB La période d’inscription est lancée pour la 30e édition du Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue. Les écrivains domiciliés en région et âgés de 18 ans et plus ont jusqu’au 5 mars pour faire parvenir leur œuvre au Comité du Prix littéraire.

photos : nicolas lecompte

Le genre en vedette cette année est la novella (sorte de mi-chemin entre la nouvelle et le roman), et l’intrigue doit se dérouler dans un

décor minier, agricole ou forestier ayant un rapport direct avec l’histoire racontée. L’œuvre doit être titrée, contenir entre 10 000 et 18 750 mots, et faire montre de la préoccupation esthétique de l’auteur. La personne ayant rédigé la novella gagnante se méritera la Bourse des Libraires, d’une valeur de 1500 $; le jury remettra également la mention Télé-Québec, d’une valeur de 500 $.

L’an dernier, 13 personnes ont soumis un récit de voyage, et ce sont Jacquy Lamps (1er prix) et Daniel Gagné (mention) qui ont remporté les grands honneurs. Le Prix littéraire sera remis pour la 30e fois depuis 1978 ; le concours ayant fait relâche en 1982, 1984 et 1985. Jeanne-Mance Delisle, Margot Lemire, Daniel St-Germain, Anne-Michèle Lévesque, Jocelyne Saucier et Martha Saens de la Calzada l’ont déjà remporté.

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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photos : alain guimond

théâtre

photo : cyclopes

Dimanche Après-midi, à ville-Marie > Catherine Drolet Marchand

Un vent de culture a soufflé tout l’été sur Ville-Marie et ce, à tous les dimanches ! L’initiative Les dimanches après-midi au parc, élaborée par l’agent de développement de la ville, Alain Guimond, a porté ses fruits. Près de 3000 personnes se sont rendues au Parc du Centenaire pour écouter les différents artistes qui se sont produits sur la nouvelle scène couverte.

Bascule ... sur la route ! > Mélanie Nadeau

En mai dernier, 2 300 élèves du primaire de RouynNoranda ont assisté à la pièce Bascule sur la route de l’Ouest, produite par le Petit théâtre du Vieux Noranda, d’après un roman de Jocelyne Saucier et adapté au théâtre par Ann Théberge. Ce conte philosophique nous raconte l’histoire de Bascule, un jeune garçon qui, à l’âge de dix ans, doit partir sur la route de l‘Ouest ainsi que prescrit par la loi du pays. Il n’y a rien à y comprendre, c’est comme ça. Sans regarder derrière, il devra poursuivre son chemin. Plusieurs personnages tout aussi magiques les uns que les autres parsèmeront sa route, le menant à ses 18 ans.

Public jeunesse « Au départ, nous ne savions pas comment les enfants réagiraient à certains thèmes dramatiques (tel le deuil) abordés dans la pièce. Par contre, nous avons vite réalisé que les enfants écoutent attentivement lors de ces passages et saisissent bien l’importance de l’action », de dire Lise Pichette, qui a signé la mise en scène de cette première partie.

Trilogie Dans cette première partie, Bascule (Alexandre Castonguay) rencontre Polionne (interprétée par Rachel Lortie) ainsi qu’un bouffon aérien (Sébastien Vivand) transportant toujours un poids sur ses épaules par risque de s’envoler. Présentée en trois épisodes, cette formule innovatrice permettra aux enfants de découvrir Bascule un peu plus chaque année. Vieillissant avec eux, par ses rencontres, il développera sa confiance en soi, son esprit d’aventure et l’amour des voyages.

Elle ajoute : « Les enfants ne mentent pas et ne font pas semblant d’aimer quand ils n’aiment pas », heureuse de constater qu’ils ont apprécié les personnages, les décors et les effets visuels (Mascarade et Ben Liu). Sans oublier la musique interprétée en direct par le contrebassiste Pierre Corneau, qui est venu ajouter une ambiance particulière.

Écrit il y a plus de 30 ans, ce roman a charmé Lise Pichette dès la fin des années 80. Une première mouture a été expérimentée sans subventions, en 2007, avec Alain Desrochers et Geneviève Crépeau. Servant ainsi de laboratoire, cette expérience a permis de constater que les enfants sont friands d’aventures présentées dans des univers différents faisant place à leur imagination.

nous ne savions pas comment les enfants réagiraient à certains thèmes dramatiques, tel le deuil, abordés dans la pièce.

Produire un spectacle destiné aux jeunes du primaire, c’est une chose; convaincre les écoles de se déplacer à l’extérieur des murs des classes, c’est autre chose. « Nous avons réalisé un cahier pédagogique avec un comité-conseil afin que cette sortie, bien que divertissante, permette aux enseignants de faire des liens avec leur matière avant et après le spectacle », mentionne la directrice de production, Caroline Lemire. Grâce à des apro-

ches personnalisées auprès des professeurs, celle-ci les a convaincus de faire découvrir Bascule à leurs élèves de la maternelle à la sixième année. Tournée Une adaptation sera faite en automne à la mise en scène, aux décors et aux éclairages afin de transformer cette pièce pour l’adapter aux scènes des salles de spectacle de la région. En effet, Bascule sera sur la route de l’Abitibi-Témiscamingue dès le mois d’octobre prochain. 18 oct : Rouyn-Noranda, 14 h 19 oct : Amos, 19 h 21 oct : La Sarre, 13 h 30 24 oct : Val-d’Or, 14 h 25 oct : Ville-Marie, 14 h 7 nov : Témiscaming sud, entre 14 h et 15 h 12 nov : Lebel-sur-Quévillion, 19 h 13 nov : Matagami, 18 h Notons qu’en plus des belles valeurs qu’elle transporte, cette production permet aux artistes professionnels de la région d’avoir un projet artistique sur la planche à dessin sur une longue période. Sait-on jamais, peut-être qu’après avoir pris la route de l’AbitibiTémiscamingue, Bascule sera amoureux fou des voyages et voudra parcourir le monde entier ! Le prochain épisode, à voir en mai 2010, mettra en scène (à nouveau) Alexandre Castonguay mais aussi Stéphanie Lavoie dans le rôle d’Églante, l’enfant-fleur. De plus, des pourparlers sont en cours afin qu’Antoine Bertrand interprète Castaflan, l’homme au cœur trop gros ! www.bascule.info

Saviez-vous que vous pouviez devenir membre-soutien de la coopérative du journal culturel?? Complétez et retournez le formulaire d’adhésion disponible sur la page d’accueil du site du Conseil de la culture : www.crcat.qc.ca

image de marque, design Web et imprimé 8

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

Contre nature M. Guimond est surpris de voir à quel point l’évènement a fonctionné. « Au début, je me suis dit si j’ai 100 personnes à chaque dimanche, je vais être content. Mais à date, j’ai une moyenne de 177 personnes par spectacle, même s’il a plu 7 dimanches sur 10 ! Ça n’a pas de sens d’avoir tous les éléments contre toi, mais quand ça marche pareil… », dit-il en riant. S’il est si surpris, c’est qu’il n’avait jamais senti un besoin criant pour ce type d’évènement 100 % culturel au Témiscamingue. « Même quand on met la culture dans un beau paquet enrubanné, parfois les gens ne répondent pas. Sauf qu’avec le lac Témiscamingue, un spectacle et une nouvelle scène, c’est attirant ! Je suis agréablement surpris», dit-il. Il faut dire que c’est parti en grand, avec la venue de l’artiste de renommée internationale Johannes Linstead, en partenariat avec le Festival des guitares du monde. « Si la possibilité de faire des maillages avec d’autres festivals se représente, j’embarquerai sans hésiter. C’est vraiment une belle façon de se faire connaître mutuellement. » Un jour à la fois Même quand on met la culL’idée de mettre sur pied une série ture dans un beau paquet ende spectacles extérieurs à toutes les rubanné, parfois les gens ne semaines n’est pas venue seule. Tout répondent pas. Sauf qu’avec a commencé avec le projet d’avoir une le lac Témiscamingue, un scène couverte au Parc du Centenaispectacle et une nouvelle re. « Ça fait longtemps que la Muniscène, c’est attirant! cipalité veut investir là-dedans. Ça a été un travail de longue haleine que de trouver du financement et une scène relativement abordable. Quand on a finalement réussi à l’acheter, je me suis dit : il faut l’animer et il faut que les gens s’approprient le lac », poursuit-il. Plusieurs artistes se sont produits de mai à août, mais ce dont M. Guimond est le plus fier, c’est d’avoir réussi à laisser une grande place aux artistes de la région. Entre autres, il a été possible d’entendre le duo Geneviève et Matthieu, les jeunes concerts du Témiscamingue, Grenouille et La Baie du Sauvage, Chantal Archambault… Une diversité musicale impressionnante. Même si le concept Les dimanches après-midi au parc s’est avéré plein de succès, il n’est pas encore question de parler de la prochaine édition. « Le financement n’est pas récurrent, ce sera donc un grand défi pour l’année 2010. Il faudra trouver des possibilités d’arrimage avec des partenaires privés. L’actuel projet, incluant l’achat de la scène, a coûté 60 000 $ dont la moitié a été subventionnée. Il y a également le conseil municipal qui change. Il devra donner son accord », termine-t-il. Alain Guimond demeure toutefois confiant de voir le projet se réaliser à nouveau l’an prochain, mais il espère que Dame nature se montrera un peu plus clémente!

info@lecanape.ca | www.lecanape.ca | 819 797.1378 25, avenue Principale - 3 e étage, Rouyn-Noranda


théâtre

critique littéraire > Marie-Joe morin

Ligue d’improvisation d’été de Ville-Marie

À la manière du Témis

Gabrielle sur la piste d’Ogopogo Auteure : Annie Bourret Éditions Les Z’Ailées (2009)

> Mélissa Drainville

Les ligues d’improvisation, ce loisir original créé au Québec en 1977 par l’unique Robert Gravel, prennent de plus en plus d’ampleur au Québec et remportent un succès « monstre » en Abitibi, mais qu’en est-il du Témiscamingue ? Souvent laissée pour contre en matière de gazou, de 2 minutes comparée et de cabotinage, le Témiscamingue se reprend pendant l’été et fait son plein d’improvisation pour les froids mois d’hiver.

La ligue d’improvisation d’été attire plusieurs spectateurs à chaque semaine au bar l’Entracte de Ville-Marie. Elle a ses adeptes, ses vieux loups et ses mordus finis de l’impro, mais elle a aussi des curieux qui s’initient à cet art oratoire, qui font des découvertes et des tentatives. Et tous en redemandent! La règle de base : partager le plaisir Une ligue toute en simplicité et en efficacité. Aucune équipe n’est établie d’avance, c’est le soir même de la joute que les joueurs se séparent pour former les équipes en considérant les forces et les faiblesses de chacun. Les joueurs sont de tous les calibres, des élèves du secondaire aux joueurs vétérans. Tout le monde peut participer, même les touristes de passage ! Assez simple, hein ? À chaque début d’été, les joueurs se rassemblent et décident qui prendra le mandat de l’organisation de la ligue. Cette année, Tous ceux qui veulent cette tâche a été confiée à Dominic Dubé. retrouver la flamme « Tous ceux qui veulent retrouver la flamme de de l’improvisation ou l’improvisation ou la découvrir sont les bienve- la découvrir sont les nus », explique-t-il. M. Dubé est très satisfait bienvenus. de l’été 2009 qui a attiré une trentaine de spectateurs par soir. Le dernier match de la ligue d’été a été disputé le 23 août 2009. Tout porte à croire que la ligue sera de retour l’an prochain et ce, tant et aussi longtemps qu’il y aura des amateurs de paroles vives et de verbes faciles au Témiscamingue. D’ici là, les amateurs d’improvisation sont conviés à Amos, Rouyn-Noranda et Val-d’Or afin de voir les improvisateurs de la région défier l’impossible au sein des diverses ligues locales.

Z Collection enfants Illustrations de Gabrielle Grisé PROGRAMMATION 2009 - THÉÂTRE ET MUSIQUE

À la suite de ses mésaventures au Mexique, Gabrielle se retrouve coincée à la maison; l’été s’annonce bien ennuyeux avec un petit frère tout neuf, des parents très occupés et un plâtre. Ne vous méprenez pas : tout bonnement, sortie de nulle part, une invitation pour Vancouver l’attend. L’univers parfait de ce roman prévoit donc son départ exactement deux jours après le retrait de son plâtre. N’est-ce pas magnifique ? L’auteure met en place une vie romanesque démunie d’embûches. Rien de tel qu’un voyage de dernière minute à Vancouver pour chasser l’ennui de la routine familiale quand on est enfant. L’environnement de Gabrielle se dépeint de manière réaliste, cependant tout semble trop parfait. L’intrigue narrative se laisse grandement désirer. Le roman se languit dans de grandes parenthèses éducatives avant que l’on se retrouve sur la piste d’Ogopogo. Le lecteur aura tout d’abord droit à une explication de la légende. Celle-ci se fait très pertinente puisqu’elle existe réellement pour les Salish, peuple des premières nations de la Colombie-Britannique. Par la suite, le schéma événementiel se développe à l’aide d’une supercherie sans envergure autour du monstre : des enfants, afin de décourager les participants de la course de kayak, essaient de faire croire qu’Ogopogo est passé sur la plage à l’aube. Seulement la pertinence de la police dans cette scène peut être questionnée. C’est une histoire d’enfants après tout ! L’auteure ne manque pas de faire une finale à la hauteur de son livre, puisque Gabrielle voit finalement le fameux Ogopogo qui la salue. Encore une fois, tout est parfait ! On dénote beaucoup d’éléments éducatifs et culturels intéressants au cœur du roman. Le choc linguistique se ressent dans les inquiétudes avant le départ ainsi qu’à l’arrivée en terre anglophone. Gabrielle est très déstabilisée lorsqu’elle entend son nom avec un accent anglophone, elle ne l’a presque pas reconnu; elle demande donc de l’appeler Gab. Dès son arrivée, Gab mange des sushis, voit des arbres immenses ainsi que des champs de ginseng. De cette façon, le jeune lecteur peut découvrir les différences environnementales et gastronomiques entre l’est et l’ouest du Canada. La curiosité du lecteur peut être certes interpellée. Bref, ce roman d’Annie Bourret se montre éducatif, mais quelque peu imparfait dans sa perfection. www.zailees.com

EN THÉÂTRE Jeudi 17 septembre 2009 à 10 h Une histoire sans point de souris Bouquine Histoire sur la lecture pour enfants 3 à 5 ans Mardi 13 octobre 2009 à 20 h Coma Unplogued de Michel P. Tremblay Théâtre de la Manufacture Dimanche le 19 octobre à 14 h et lundi 20 octobre (scolaires) Oz, théâtre enchanté Théâtre Vox Théâtre pour enfants de 8 à 12 ans Dimanche 8 novembre à 14 h et lundi 9 novembre (scolaires) Le Bain de Jasmine Dubé, Théâtre Bouches décousues Théâtre pour enfants de 3 à 7 ans Samedi 21 novembre à 20 h et dimanche 22 novembre à 14 h Comédie Musicale « Les Nonnes », Théâtre de la Loutre, de Ville-Marie

EN MUSIQUE Vendredi 11 septembre 2009 à 20 h Matt Andersen Soirée Événement Off Festival des Guitares du Monde Vendredi 25 septembre 2009 à 20 h Concert de musique « éclectiques » de l’ensemble de cuivres Magnitude 6 Frédéric Demers, Samuel Markon et 4 autres musiciens Samedi 3 octobre 2009 à 20 h Duo Donald Ferland et Suzanne Ouellet Concert de musique classique, romantique, jazz, latine et contemporaine Vendredi 13 novembre 2009 à 20 h La nuit tzigane, avec l’Ensemble Sergiu Popa (Europe de l’Est) MMM sur les routes, Caravane des Musiques du Monde au Québec Mercredi 18 novembre 2009 - « 5 à 7 » Les Bouchées sonores, piano, images et confidences sur Franz Schubert Spectacle conférence de Claire Murphy

Pour Informations sur les services de l’Agora des Arts :

819 797-0800

Billetterie : Du mardi au vendredi de 12 h 30 à 17 h

À l’Agora des Arts 37, 7e Rue 819 797-0800 En ligne : Réseau Tiket Accès : www.tiketacces.net

École de cirque Le Clin d’œil « Nous avons du talent à revendre, ici, c’est vraiment incroyable, témoigne le directeur et fondateur de l’école, Daniel Tétreault. Il y a des jeunes qui se démarquent dans des compétitions de haut niveau. Il n’y a pas d’autres régions hors des métropoles qui réussissent ça ! » Que ce soit par la jonglerie, le trampoline, le fil de fer, ou même le tennis de table, les élèves ont l’occasion de s’épanouir. « Ici, les jeunes ont la chance de développer leur souplesse, leur vitesse et leur dextérité. Dans le fond, ce sont des habiletés importantes dans tous les autres sports », assure M. Tétreault. Alors que pendant l’hiver, une trentaine d’élèves suivent une formation dans l’une des disciplines offertes, l’école offre

Une pépinière de talent unique !

> CHRISTIAN MATTE

À sa 4 année d’existence, l’École de cirque Le Clin d’œil s’impose de plus en plus dans le paysage artistique régional. e

également depuis deux ans un camp d’été, une initiative de choix pour se promouvoir et recruter davantage d’élèves. « Nous avons une dizaine de jeunes, une participation mitigée, mais ce sont des jeunes de qualité avec beaucoup de talent, raconte le directeur. Nous en avons une, par exemple, qui a progressé de façon fulgurante au trampoline. » Au cours des prochaines années, Daniel Tétreault voit toujours grand pour Le Clin d’œil. « Moi et Richard C’est bon pour les jeunes des différents arts de se côtoyer, ça les amène à échanger leur savoir-faire.

Jobin, l’autre professeur, suivons beaucoup de formations afin de pouvoir continuer à faire progresser les élèves. Nous aimerions développer d’autres disciplines avec des instructeurs de l’extérieur, comme tout ce qui touche le domaine aérien, entre autres. » Nouvelle association De plus, à compter de cet automne, l’École de cirque Le Clin d’œil partagera désormais ses locaux avec l’École d’Arts La Rallonge. « C’est une association vraiment géniale que nous aurons avec eux, ça apportera une belle diversité. C’est bon pour les jeunes des différents arts de se côtoyer, ça les amène à échanger leur savoir-faire. »

photo : école d’arts la rallonge

Véronique Filion, de l’École d’Arts La Rallonge, abonde dans le même sens. « Ce sera un lieu de rassemblement pour les jeunes qui veulent pratiquer les arts de la scène et, qui sait, l’occasion de faire découvrir des nouvelles disciplines et donner le goût de les pratiquer. » Le déménagement de La Rallonge à même l’École de cirque Le Clin d’œil ne changera rien à l’offre de cours. « Nous sommes toujours près des milieux scolaires, un critère très important pour nous, explique Mme Filion. Par ailleurs, nous sommes ici, dans une optique de stabilité, car nous avons dû déménager nos

locaux à quelques reprises durant les dernières années. C’est certain aussi que ça va faciliter la collaboration pour des projets communs. » Daniel Tétreault ne s’en cache pas, en travaillant de concert avec Véronique Filion et Bruno Turcotte (des Productions du Raccourci), un projet qu’il désire réaliser depuis longtemps pourrait bien voir le jour. « Nous avons tous les éléments et le noyau de talents nécessaires pour créer un spectacle de grande envergure. »

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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arts visuels

Création écosystémique Habitat chlorophylle, nouvelle exposition de Véronique Doucet > Ariane Ouellet

Art écologique En effet, c’est en 2005 que Aldermac - plantation minière nous fait connaître Véronique Doucet, une artiste intense et engagée au propos environnemental virulent. Révoltée par le fait que les compagnies minières laissent derrière

elles des sites contaminés orphelins, Doucet se donne alors comme mission de faire connaître, à travers son art mais aussi par le biais des médias, cette réalité ignorée par la plupart des gens et des gouverElle était sans doute loin de se douter que différentes réalités des régions ressources seraient au cœur de sa démarche artistique.

nements. Ce projet ambitieux fut l’étincelle mettant la lumière sur un désastre environnemental qui aujourd’hui, grâce à l’onde de choc pro-

voquée par les images de Doucet, est en cours de restauration. Depuis, dans une optique élargie, elle ne cesse de se questionner sur le rapport homme–environnement. Dans une déferlante de couleurs vives et de textures où matières brutes et fabriquées se mélangent – pigments, laine, coquilles d’œufs, acier, bois, peau d’ours et queues de castor – on découvre un univers chargé, intense, où l’architecture de bidonville envahit une végétation foisonnante. La juxtaposition des éléments nous fait prendre conscience que nous développons notre territoire au détriment de la nature, incarnée par des animaux sauvages sous forme de reliques.

Sous des apparences peut-être plus séduisantes, on pressent dans ces œuvres puissantes une tension, une confrontation, voire une forme d’avertissement. Bien que son travail actuel soit de nature plus intime, l’artiste ne renonce pas à l’art engagé. « Dans la vie, il y a un temps pour se battre et un temps pour se reposer. » C’est donc dans cet esprit qu’Habitat chlorophylle a vu le jour, un travail plus serein et lumineux qu’avant, mais toujours aussi troublant.

calauréat en arts et sciences de l’Université de Montréal. Artiste multidisciplinaire, elle pratique aussi bien la peinture, la vidéo, l’installation et la per formance. Elle participe à plusieurs événements collectifs d’envergure en arts visuels et per formance et reçoit à deux reprises une bourse à la création du Conseil des arts et des lettres du Québec. Depuis deux ans, son travail a été vu un peu partout au Québec. www.veroniquedoucet.com

Native d’Arthabaska, Véronique Doucet est détentrice d’un bacphotos : Benjamin Cullen - frimat

C’est d’abord le reboisement qui a amené Véronique Doucet à fouler pour la première fois le sol abitibien. C’était en 1995. Elle était sans doute loin de se douter, à l’époque, que dix ans plus tard, devenue résidente d’Évain, différentes réalités des régions ressources seraient au cœur de sa démarche artistique.

photos : Ariane Ouellet

Véronique Doucet présente une toute nouvelle exposition solo cet automne dans deux salles de la région. Habitat chlorophylle, qui cherche à représenter le fragile équilibre dans les écosystèmes entre les places de l’humain, du végétal et de l’animal, est présentement au Centre d’exposition de Val-d’Or jusqu’au 13 septembre, et sera au Centre d’art Rotar y de La Sarre du 8 octobre au 22 novembre 2009.

événements Tour d’horizon des programmations automnales

retour sur les bancs... des salles de spectacle > Martin Blais

Alors que l’été pluvieux fait la promesse d’un hiver froid, l’automne aspire à nous réchauffer et à nous rassembler devant les planches des salles de spectacles de la région que fouleront les musiciens, les comédiens, les danseurs et les humoristes venus chasser la grisaille. Les esprits curieux seront bombardés de toute part, assaillis par une flotte d’artistes reconnus et à découvrir. De la musique mur à mur Côté musique, plusieurs âmes fières viendront présenter le récent fruit de leur travail. Si l’année 2008-09 a fait le régal des lecteurs CD, il est maintenant temps de tester ce nouveau matériel devant public. D’abord, sur la scène émergente, on note l’arrivée de Malajube, ayant sorti ce printemps le très attendu Labyrinthes, qui ne déçut par son audace ni ses fans ni les critiques. La troupe sera en tournée pendant le mois de novembre, à surveiller notamment au Bistro La Maîtresse de La Sarre et au Bar Dundee de Val-d’Or, après un passage au FME début septembre. En collaboration avec le festival, Patrick Watson ira faire un tour à La Maîtresse de La Sarre pour faire découvrir un album éclaté, Wooden Arms, sorti ce printemps. En novembre, le groupe Karkwa viendra nous rejouer les pièces du Volume du vent, disque sorti au printemps 2008, lauréat du Miroir de la chanson d’expression francophone au Festival d’été de Québec. Puis, un irréductible, Mononc’ Serge, appuyé par les arrangements métal d’Anonymus, envahi la région en octobre avec son

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dernier effort, Musique barbare. Il y en aura pour tous les goûts, comme en fait foi la venue de Yann Perreau, avec une musique un peu plus soyeuse. Cet autre habitué de la région revient nous voir en novembre, pour la première fois depuis qu’il a lancé Un serpent sous les fleurs au printemps dernier. Il animera ainsi le Théâtre des Eskers à Amos, le Théâtre du Cuivre de Rouyn-Noranda et le Théâtre Télébec de Val-d’Or. Depuis quelques années, le groupe Spectour tente de nous faire découvrir de nouveaux artistes, ce qu’il fait encore cette année. C’est le cas entre autres avec la présence de La Patère rose, grand vainqueur des Francouvertes 2008, et de Beast, qui depuis la sortie de leur album éponyme en 2008, met carrément le feu partout où il passe. Finalement, nous pourrons voir deux générations partager la scène, puisque Louise Forestier, accompagnée du groupe émergent El Motor, dont son fils fait partie, arriveront avec le nouveau spectacle nommé Éphémère. Toujours en musique, parmi les plus établis qui traverseront la

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

réserve faunique La Vérendrye, on compte le prolifique jazzman Vic Vogel, l’acharné Dan Bigras accompagné de Marie-Élaine Thibert, Nicola Ciccone, Sylvain Cossette et le Valdorien Dany Bédar. Les amateurs de musique classique de la région seront servis, plusieurs spectacles sont prévus au Théâtre du Cuivre, au Théâtre des Eskers et au Théâtre du Rift de Ville-Marie, dont le pianiste Sergei Saratovski et le duo Andrew Wan/Philip Chiu, envoyés en tournée par les Jeunesses Musicales du Canada. De plus, du côté de Val-d’Or, le collectif musicophages Musique, s’il vous plaît! assurera au public des spectacles de musique classique qui auront lieu chaque dimanche au Théâtre Télébec. Finalement, la scène émergente explose littéralement et promet de nous en mettre plein les oreilles cet automne, tout en laissant place à une scène encore plus underground. Il n’y a qu’à penser aux quelques spectacles métal, punk hardcore et hip-hop que proposeront le Petit Théâtre du Vieux Noranda et le Bar Dundee de Val-d’Or.

C’t’une fois un gars… Il n’y aura pas que de la musique pour réchauffer les cœurs cet automne ! Nous pourrons compter sur la venue de plusieurs humoristes de talent afin de dérider les foules de la région. Le Dundee proposera des spectacles d’humour hebdomadaires tout l’automne, en mettant de l’avant des standups de la relève. Des blagues, on en retrouvera aussi à la nouvelle Maîtresse, mais aussi dans les plus grandes salles aux quatre coins de la région. Attendu avec impatience depuis sa dernière visite, il y a de cela quatre ans, Fred Pellerin arrive tôt cet automne avec son dernier tome, intitulé L’Arracheuse de temps. Puis, il y aura Maxim Martin, François Massicotte et Chantal Fleury pour nous dilater la rate. À ne pas oublier non plus, les soirées gavées d’inattendus des divers circuits d’improvisation. Côté jardin ! Pour ce qui est du théâtre, quelques incontournables feront le tour de la région. D’abord, en représentation au printemps dernier au Petit Théâtre, la pièce de théâtre pour tous Bascule sur la

route de l’Ouest revient sur les planches dans plusieurs salles, dont le Théâtre du cuivre, le Théâtre Télébec et le Théâtre du Rift en octobre. Aussi à marquer à l’agenda, en novembre cette fois, Michel Tremblay nous envoie sa dernière création, Fragments de mensonges inutiles, mise en scène par Serge Denoncourt. La danse sera également au rendez-vous cet automne, avec quelques spectacles fort audacieux, dont Squall de la troupe Bourask, qui rapatrie l’art du gumboot en région, puis le spectacle Rubberdance, chorégraphié par Victor Quijada. Finalement, le jeune public de l’Abitibi-Témiscamingue ne sera pas laissé pour contre avec la venue d’Arthur L’Aventurier et de Sonia Yaya. De quoi ravir bien des petits ! Au bout du compte, l’automne nous arrive avec toute une décharge de spectacles qui ravira tant l’esprit ouvert que l’indomptable, mais c’est vraiment par sa diversité que le calendrier de cet automne se démarquera. Donc, friands de culture, à vos sièges !


arts visuels

L’automne en images > Paul-Antoine Martel

Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Du 13 septembre au 25 octobre, à Rouyn-Noranda, on passera du monumental à l’intime avec les expositions Architecture du moment et Épisode 1 et 2.

Centre d’exposition de Val-d’Or

Photo : Richard-Max Tremblay

Magalie Comeau, Matérialisation de divisions non antérieurement définies, 2008 Huile sur toile 121,9 x 91,4 cm Espaces (du 17 septembre au 11 octobre), c’est un peu le salon annuel des artistes de la Vallée-de-l’Or et de quelques artistes régionaux invités. Un des objectifs est de permettre aux entreprises et bureaux de professionnels de Val-d’Or de louer une œuvre qui enjolivera leur espace de travail tout en faisant connaître l’artiste qui en est l’auteur. Mais c’est surtout l’occasion de prendre le pouls du milieu des arts visuels local. Pour ce qui est de la visite de la Collection Loto-Québec (16 octobre au 29 novembre), elle est l’occasion d’admirer des œuvres d’artistes majeurs de l’histoire de l’art québécois (Riopel, Pellan, etc.) et de créateurs de la région dont les œuvres ont été acquises par la société d’état. Notons enfin que le 26 septembre, le Centre d’exposition tiendra une activité de Création en direct dans le cadre des journées de la Culture, et procèdera à cette occasion à l’intronisation d’un membre ami à titre de membre honoraire du Centre. Heures d’ouverture : du mardi au vendredi, de 13 h à 17 h et de 18 h 30 à 20 h 30; les samedi et dimanche de 13 h à 17 h.

Centre d’exposition d’Amos Beaucoup d’action à Amos alors qu’au moins quatre expositions seront présentées entre le 4 septembre et le 22 novembre, dont deux dans les petites salles nouvellement aménagées. Il sera beaucoup question de création, et des liens qu’elle entretient avec l’élan vital, la matière, la mort. Passages secrets (4 septembre au 11 octobre) nous entraîne dans l’atelier de trois artistes où Denyse Guérin a tenté de saisir l’âme de ce lieu de travail, de ressourcement, d’appartenance. De même, Raymond Warren explore, à travers La candeur du charpentier (16 octobre au 22 novembre) cet instant fugace qui sépare le projet de sa mise en chantier, le rêve du travail. L’exposition Ce qu’il en reste, dirigée par Béatriz Mediavilla, regroupe neuf artistes de la région dans un tristement ironique cadavre exquis où chacun reprend et enrichit la réflexion des autres; y participent entre autres Gaétane Godbout, Jacques Baril, Ariane Ouellet, la chorégraphe Lynn Vaillancourt et le poète Fernand Bellehumeur. Enfin, Catherine Dubé expérimente avec son matériau de prédilection, la céramique, pour illustrer son questionnement sur le beau, la séduction et le désir. Cette dernière exposition, appelée Coefficient de dilatation, et Ce qu’il en reste sont présentées du 4 septembre au 25 octobre. Heures d’ouverture : du mercredi au vendredi de 13 h à 17 h et de 19 h à 21 h ; les samedi et dimanche de 13 h 17 h. Ville.amos.qc.ca/culture_loisirs/expositions/programmation.htm

Ici, deux femmes nous proposent chacune une étude de la relation de l’être humain avec son environnement, qu’il soit social, individuel ou naturel. Karine Giboulo invite le spectateur à assouvir sa curiosité en épiant des figurines mises en scène dans des situations quotidiennes, à travers de petites fenêtres. L’exposition se déroule du 3 septembre au 4 octobre. Karine Giboulot Détail de Les ouvriers

Photo : Chantale Girard

Les néophytes, les curieux et les hyperactifs de la rétine trouveront matière à se satisfaire cet automne à Val-d’Or. Le centre d’exposition présente en effet deux événements sous le signe de la diversité, soit la 18e édition d’Espaces et la visite de Nomade - La Collection Loto Québec en mouvement.

Centre d’exposition Rotary de La Sarre

De son côté, Véronique Doucet poursuit son exploration de la nature comme langage artistique porteur de sens avec l’exposition Habitat Chlorophylle (du 8 octobre au 22 novembre). L’Indice bohémien consacre un article à cette artiste engagée et à cette exposition dans la présente édition, en page 10. Heures d’ouverture : du mardi au vendredi, de 13 h à 16 h 30 et de 19 h à 21 h; les samedi et dimanche de 13 h à 17 h.

Épisode 1 et 2 - CHANTALE GIRARD - peinture, vidéo Photo : Épisode 1 et 2 La première, présentée par l’Ordre des architectes du Québec, met en valeur les créations et architectes en nomination pour un prix d’excellence de l’Ordre. Une quarantaine de projets seront ainsi mis en valeur, ce qui représente une belle occasion de s’immerger dans cet art méconnu chez nous. Épisode 1 et 2 est l’aboutissement du travail de Chantale Girard, créatrice en arts visuels et enseignante en cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle nous propose de réfléchir sur l’individualité, par le biais d’une série de petits dessins représentant des femmes submergées dans une mer de mots, ainsi qu’une installation vidéo où l’artiste se met en scène dans l’exploration de différentes facettes de sa vie.

Construit un pont seulement pour te rendre de l’autre côté

Heures d’ouverture : du mardi au vendredi, 12 h 30 à 16 h 30; samedi et dimanche de 13 h à 17 h.

L’Écart, lieu d’art actuel Un habitué de l’Écart, le photographe Christian Leduc, partage, du 19 août au 2 septembre, une résidence avec l’artiste étatsunien Gordon Sean Magnin, qu’il a rencontré via Internet. Ensemble, ils s’amuseront à détourner le sens d’images tirées de magazines. Le fruit de leur travail sera présenté du 2 au 27 septembre dans la salle principale. Simultanément à cette exposition, du côté du Saloon des abonnés, un ensemble d’associations d’images laissera apparoir le goût d’Andréane Boulanger de La Motte pour l’absurde et la surprise.

Osez redevenir un enfant

L’Écart poursuit cette année son association avec le Festival de musique émergente en présentant le concert de musique créative et performée du groupe montréalais Géraldine et les cagoules Duguay, auquel participe l’injustement méconnu Navet Confit. À découvrir le 4 septembre à 17 h. Andréane Boulanger Peinturenies, 2008 Huile sur toile 121,9 x 91,4 cm

Heures d’ouverture : du mercredi au vendredi, de 13 h à 17 h; les samedi et dimanche de 11 h à 17 h. lecart.org

Salle Augustin-Chénier de Ville-Marie

Redeviens un enfant avec un enfant. Inscris-toi pour être un mentor à

On voyage du miniature à l’éléphantesque cet automne dans la capitale témiscamienne.

www.OsezRedevenirunEnfant.ca

Tout d’abord, du 20 septembre au 25 octobre, l’artiste brésilien Gabriel Vieira, lauréat des grands honneurs de la dernière biennale d’art miniature, sera de retour à Ville-Marie pour présenter ses plus récentes oeuvres. Ce sera aussi l’occasion d’apprécier les travaux de ceux qui auront suivi les ateliers qu’il dispensera en région pendant son séjour.

Vous met au défi.

Puis, du 30 octobre au 13 décembre, les artiste louperivois Youri Blanchet et Rino Côté offriront un dispositif impressionnant s’apparentant autant à une paire d’oreilles qu’à des hauts-parleurs, à une structure organique qu’à une mécanique audacieuse. On nous promet une expérience poétique et déconcertante. Heures d’ouverture : du lundi au vendredi, de 10 h à midi. salle.augustinchenier.net

Production Artist:

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Date: August 14, 2009 Revision #:

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JAN Kelley Marketing, its employees and agents (collectively referred to as “JKM”) shall not be held liable for any loss or damage

inscrivez-vous avant le 21 septembre

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Denyse Guérin Le jeu de l’artiste (2007) photomontage numérique 38 cm x 51 cm

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Youri Blanchet et Rino Côté Imbroglio en deux actes

T h é ât r e • d a n s e

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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cinéma

cinéma

Des voyages qui forment Deux jeunes cinéastes de la région en Europe

Chacun de leur côté, les jeunes cinéastes valdoriens vivront une aventure cinématographique fort enrichissante sur d’autres terres. Tandis que Serge a la chance d’agir en tant que réalisateur au sein d’une équipe multiculturelle en Serbie, son cadet, Pierre-Etienne, boira les paroles du maître de la direction photo Vilmos Zsigmond (Woody Allen, Micheal Cimino, John Boorman…), en Hongrie. Le tout s’inscrit dans une suite logique à leurs études et à leur participation au Festival du documenteur en 2007. Faire du vrai, sans rien y comprendre Le camp Interation, auquel participait Serge Bordeleau en août dernier, réunissait 20 espoirs internationaux en cinéma. Le jeune diplômé n’a pas tardé à s’y intéresser, ayant été sélectionné parmi les 140 candidatures reçues. « J’ai eu envie d’y participer parce que j’aime voyager et découvrir de nouveaux lieux et des cultures différentes. Le fait de devoir y tourner un film me donnait en plus une raison d’être dans un pays que je n’aurais peut-être pas pensé visiter autrement», raconte M. Bordeleau. Pendant ce bref séjour, quatre films ont été réalisés par quatre équipes composées d’étudiants en cinéma de partout dans le monde, spécialisés dans cinq domaines (réalisation, direction photo, design sonore, montage et production). Ce camp suscite un véritable engouement puisque les télévisions, locales et nationales, font une couverture quotidienne de l’événement. Projetée au sud de Belgrade, dans la ville de Užice, l’équipe que dirigeait Serge a vite dû trouver un sujet, le tourner et le monter en moins d’une semaine, tout ça avec une équipe qui n’arrivait pas toujours à communiquer convenablement. « C’était un réel défi que de devoir organiser et penser le

photo : serveuse Serbe

Deux frères qui s’entendent à mer veille, il en existe plusieurs, mais les frères Bordeleau ont de particulier qu’ils viennent de terminer leurs études en cinéma et qu’ils se lancent tous les deux dans une aventure européenne mariant « pixels » et aventure.

photo : courtoisie de l’artiste

> Winä Jacob

La réalisatrice Stéphanie Lanthier au pays des débroussailleurs

S’enraciner au Québec > ariane ouellette

Serge Bordeleau et son équipe pluri-linguistique entourent la vedette de leur film.

tournage de ce film alors que je ne comprenais pas le langage de nos personnages et de mon équipe de tournage, composée de quatre Serbes sur six. Heureusement, nous avions une passion commune pour le cinéma et étions tous enthousiasmés par le projet et l’histoire », relate le cinéaste en herbe. Heureusement, nous avions une passion commune pour le cinéma et étions tous enthousiasmés par le projet et l’histoire.

C’est une rencontre avec Djordje Vasic, une ancienne rockstar des années 70-80, du temps de l’exYougoslavie, pour qui la musique demeure une passion inébranlable et sans compromis, qui a su inspirer le jeune réalisateur. « J’avais un bon contact avec Djordje, nous sommes parvenus à communiquer avec les quelque 20 mots d’anglais qu’il connaissait et aussi grâce aux signes qu’il pouvait faire avec la seule main qui lui reste, l’autre ayant été perdue lors de l’explosion d’une bombe, alors qu’il était enfant», explique-t-il.

de formation en direction photo à Budapest, dans le cadre du Budapest Cinematography Masterclass, un événement biannuel. « Pendant ce séjour, une trentaine d’autres étudiants d’un peu partout et moi allons apprendre une foule de nouvelles choses sur ce beau métier et shooter plein de belles affaires avec des gros kodaks », raconte avec fébrilité le jeune homme de Val-d’Or. Cet événement unique en son genre, se tenant du 30 août au 13 septembre 2009, permettra au cinéaste débutant d’approfondir ses connaissances sur tout ce qui entoure l’image au cinéma, que ce soit l’éclairage d’une scène ou le maniement de la caméra. Pierre-Etienne se considère très chanceux de pouvoir y participer : « Nul doute que ce sera une expérience très enrichissante qui me servira d’ailleurs de pont entre ma vie étudiante et professionnelle... en quelque sorte. » www.film-art.org/interaction www.bpmasterclass.hu

Un Danube tout en couleurs Pendant que son aîné séjournait en Serbie, Pierre-Etienne Bordeleau se préparait pour deux semaines

Les 20 ans du ciné-club de Val-d’Or > IB

Environ cinq ans après la sortie en salle de Deux mille fois par jour consacré aux jeunes reboiseurs, Stéphanie Lanthier est de retour dans la région pour le tournage de son tout nouveau film documentaire : Les Fros – débroussailleurs d’espérance. Métaphore québécoise Ce projet, en préparation depuis 2006, s’intéresse à la quête des rapports entre les individus, plus précisément aux apprentissages des uns et des autres, dans un contexte multiculturel très particulier qui est l’univers de la foresterie. Depuis quelques années, quelque part entre Chapais et Senneterre, des dizaines de travailleurs sylvicoles québécois et néo-québécois se rencontrent : Kosovars, Albanais, Russes, Moldaves, Africains et Roumains tissent une communauté internationale inusitée au creux de la forêt boréale. Des travailleurs d’origines diverses, pour la plupart urbains et diplômés, après des parcours de vie plus ou moins faciles, se retrouvent ici et vantent désormais l’appel de la forêt. Pour les uns, il s’agit d’un métier; pour les autres, d’une opportunité nouvelle de faire un coup d’argent, d’un passage vers autre chose. À travers une démarche socio-communautaire, Stéphanie Lanthier présente son film comme une allégorie de la société québécoise, dans un contexte social post Commission Bouchard-Taylor. En effet, l’identité québécoise s’est longtemps définie à travers celle des gars de bois, des bûcherons. C’est une image très porteuse de sens. Aujourd’hui, force est de constater que les métiers de la forêt attirent des travailleurs de partout venus eux aussi gagner leur vie. Comment donc se fait cette rencontre, entre Québécois de souche et immigrants? C’est ce qui intéresse la réalisatrice, qui est aussi professeure d’histoire et de science politique à l’Université de Sherbrooke. À l’école de l’ONF Dans une approche de cinéma direct, Lanthier privilégie les interactions réelles. Elle suit les travailleurs dans leur lieu de travail, entre le camp et la forêt, cherche à rendre le quotidien, les journées qui passent, les saisons qui défilent, le rythme du travail, les malchances comme les bons coups. Pour elle, le documentaire est un moyen privilégié pour nommer, pour questionner, pour essayer de comprendre la nature humaine. « Le cinéma sert à construire des mémoires et des représentations de la collectivité québécoise. C’est l’outil par excellence pour communiquer qui elle est. » Si elle a choisi l’Abitibi comme lieu de tournage, c’est parce qu’un lien affectif l’y relie mais aussi, peut-être, parce que le documentaire québécois y a vu ses premiers jours… Stéphanie Lanthier a reçu une formation de cinéaste à l’Office national du film, où elle a eu la chance de recevoir les enseignements de nombreux professionnels du milieu tels que Janette Bertrand, Robert Favreau et Jean-Claude Labrecque. Son équipe de tournage actuelle est composée d’Alain Dupras à la direction photo et de Richard Lavoie au son. Tous deux ont participé au tournage du dernier film de Richard Desjardins et Robert Monderie Le peuple invisible. Le tournage se terminera à l’automne 2009 et le film sortira en 2010.

Le Ciné-club Promovues de Val-d’Or soufflera ses vingt bougies le 24 septembre prochain à la salle Les Insolents du Centre culturel de l’endroit. Afin de célébrer l’occasion, membres et non-membres sont invités dès 17 h à venir assister à un Combat des films. Les organisateurs de l’événement, un peu comme l’ont fait avant eux Marie-France Bazzo et Christiane Charette avec leur Combat des livres à la radio de Radio-Canada, ont invité quatre personnalités locales à venir défendre leur film préféré parmi ceux ayant été présentés par le ciné-club au fil des ans. Kathy McGuire, Yvan Bélisle, Serge Gosselin et Éric St-Laurent s’affronteront dans une joute verbale alliant récapitulation, éloquence et rhétorique. Le film gagnant, selon le vote du public, sera ensuite projeté dans la Salle Félix-Leclerc, adjacente à celle des Insolents. Reste maintenant à savoir si les cinéphiles voteront pour leur film favori ou pour le meilleur débatteur!

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

Photocopies noir et blanc et couleur Impression numérique couleur Plastification Fax Cartes d’appel Reliure

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Haute voltige en chaussons de satin

ANICINABE KA MISINATESEK Cinéma autochtone > serge bordeleau

> Marie-Pierre Bouchard

photo : studio miskwadesi de kitcisakik

Des films qui voyagent Les films produits ont amené plusieurs jeunes réalisateurs autochtones à participer à des festivals de cinéma au Québec et au Canada, en Amérique du Sud et jusqu’en Europe. Evelyne Papatie, de Kitcisakik, qui revient d’un séjour au Brésil pour y tourner son dernier film, se dit très heureuse d’avoir

pris part à tous ces voyages, qui lui ont permis de s’ouvrir au reste du monde, de voir d’autres cultures, mais aussi de faire connaître la sienne et celle de son village. Le court-métrage L’Amendement, réalisé dans le cadre du programme Wapikoni, de Kevin Papatie (Wabak (2006), prix Jeune Espoir Main Film lors du festival Présence autochtone), en plus d’avoir fait le tour du monde, faisait également la première partie des projections en salle de l’Âge des ténèbres, de Denys Arcand. Le cinéma pour prendre la parole Ce court et percutant film de M. Papatie raconte comment, suite à un amendement à la Loi sur les Indiens, la langue algonquine s’est perdue en l’espace de quatre générations à peine. Pour ce jeune réalisateur, le cinéma constitue une façon d’exprimer la colère silencieuse qui bouillonne en-dedans. « Les films et les voyages que j’ai faits m’ont éveillé socialement, humainement et même dans mon rôle de père. J’ai été fasciné de voir comment, dans certains pays du Sud, les gens uti-

lisaient les médias pour prendre la parole et mobiliser leur communauté. » Coordonnateur du projet de la Wapikoni Mobile depuis les tout premiers débuts de l’aventure à Kitcisakik en 2003, il s’occupe désormais aussi du studio permanent, en plus d’avoir différents projets de films en cours de production, de montage ou d’écriture. J’ai été fasciné de voir comment, dans certains pays du Sud, les gens utilisaient les médias pour prendre la parole et mobiliser leur communauté.

Pour Evelyne Papatie, le cinéma et l’expérience de la Wapikoni Mobile ont, sans l’ombre d’un doute, grandement aidé la jeune réalisatrice, conseillère et future productrice à ce qu’elle puisse découvrir sa propre culture. Elle souhaiterait d’ailleurs que ces expériences enrichissantes puissent inspirer d’autres jeunes de sa communauté. De nombreux jeunes sont passés par les studios de la Wapikoni Mobile. Parmi eux, en plus de Kevin et Evelyne Papatie, on compte le jeune rappeur algonquin Samian, de même que les jeunes cinéastes Gloria Cuckoo et Cherilyn Papatie. www.wapikonimobile.ca

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Seize ans, c’est bien jeune pour quitter le nid familial. Mais pour Mireille Deshaies, le jeu en vaut la chandelle : la jeune Amossoise vient d’être admise à l’école CardinalRoy de la Commission scolaire de la Capitale (ville de Québec), où elle fera partie d’un programme Sports-ArtsÉtudes fort réputé. Mireille y étudiera le ballet classique à raison de cinq heures par jour, tout en complétant son 5e secondaire. Ce programme intensif lui permettra par la suite d’entreprendre des études supérieures en danse et, éventuellement, de faire carrière comme danseuse professionnelle. J’ai observé Mireille lors de ses cours d’été à l’École d’Arts La Rallonge d’Amos. Je l’ai vue rechercher la perfection dans l’exécution de chaque mouvement. À la fois concentrée et enjouée, elle a vraisemblablement beaucoup de plaisir à se trouver là, le port de tête haut et fier, les pieds en ouverture, une main posée sur la barre, son vif regard vert rivé au miroir. Je l’ai aussi vue sur scène, là où elle éblouit les spectateurs par sa présence et l’émotion qu’elle transmet, là où elle déploie sa grâce avec précision, fusionnant sa trajectoire corporelle avec la musique. Parmi le groupe de danseuses, c’est surtout Mireille qui capte le regard du public. Les autres ballerines de la troupe en sont parfaitement conscientes et reconnaissent volontiers le talent de leur consœur, sans envie ni rivalité. Aptitude et attitude Bien que cette décision mûrement réfléchie lui pèse un peu puisqu’elle n’a pas particulièrement hâte de quitter sa ville natale pour la Vieille Capitale, elle admet, l’air fonceur, que c’était le moment ou jamais de se lancer. Si elle avait attendu une autre année, elle aurait été considérée comme « trop vieille » pour achever de façonner sa posture et sa musculature, selon les standards du ballet classique. D’ailleurs, si on la compare avec les autres étudiantes qui font partie du programme de Québec, Mireille accuse déjà un retard considérable. « La plupart des autres filles font partie du programme intensif depuis des années déjà. Il faudra que je redouble d’efforts si je veux compenser pour mon retard. » Elle ajoute que lors de l’audition, les juges ont dit avoir décelé son potentiel et sont confiants qu’elle arrivera à atteindre le même niveau que les autres en mettant les bouchées doubles. Il faudra que je redouble d’efforts si je veux compenser pour mon retard

C’est :

r année > 10 parutions pa distribuées > 10 000 copies ion rég en ut parto t épendant, gratui > Un journal ind

S’accomplir avec cœur et plaisir, même lorsque c’est laborieux, voilà qui résume l’attitude de Mireille lorsqu’il s’agit de sa passion pour la danse. Terre à terre, consciente des difficultés qui l’attendent, elle demeure positive. Elle affiche une attitude exemplaire vis-à-vis l’entraînement sans relâche qu’elle s’impose depuis des mois afin

photo : Marie-Pierre Bouchard

Wapikoni signifie tout simplement fleur, en algonquin. Depuis 2003, ce studio ambulant de création vidéo a visité 11 communautés de 5 nations autochtones du Québec, afin de permettre aux jeunes d’apprendre à faire du cinéma. Il s’agit d’une initiative de Manon Barbeau, réalisatrice et productrice, en collaboration avec l’Office national du film (ONF). Création et rencontres Lorsque la roulotte, la Wapikoni Mobile, arrive dans les communautés algonquines de la région, pendant un mois les jeunes apprennent non seulement à manipuler les caméras, à faire la prise de son et le montage, mais aussi à écrire, préparer et réaliser les projets qu’ils ont en tête. Différents courts-métrages documentaires, vidéoclips et même films d’animation y ont été réalisés. Pour Mélanie Charbonneau, jeune réalisatrice originaire de Montréal et qui en est à sa quatrième visite dans la communauté de Kitcisakik, c’est un échange culturel qui va bien au-delà du cinéma. On y crée des œuvres originales, mais aussi de solides liens d’amitié, autour de cette passion commune pour le cinéma.

danse

cinéma

d’être au sommet de sa forme pour la rentrée. Même si elle admet ouvertement avoir peur et se sentir extrêmement intimidée, elle affirme avoir la force et la passion pour passer à travers. Véronique Larouche-Filion, son enseignante de danse des sept dernières années à La Rallonge, est convaincue que son élève a tout pour réussir. « Elle a le talent, la rigueur et la persévérance qu’il faut. Si elle continue avec cette attitude, je suis persuadée qu’elle fera une carrière en danse. » Toucher le public par l’émotion Véronique Larouche-Filion explique que, pour être une bonne ballerine, outre le travail et le talent, il faut démontrer de la grâce et faire preuve d’émotion. « On doit non seulement interpréter avec le corps, mais aussi avec le visage. On peut savoir exécuter la technique à la per fection, mais si on ne sait pas transmettre l’émotion, le résultat est ennuyant. Il s’agit de charisme, et ce n’est pas donné à tout le monde. Mireille a ce qu’il faut. » À Mireille, j’ai demandé ce qu’elle ressent lorsqu’elle danse. Elle a réfléchi un long moment, puis m’a répondu : « Chaque chorégraphie, c’est comme un film. C’est une histoire qui exprime des émotions. Je ne pense à rien d’autre qu’à la musique. Je l’écoute, et je la suis. » Une façon de dire je danse, donc je suis… Détails sur le programme Sportsarts-études de l’école CardinalRoy de Québec. Ce programme permet aux élèves de concilier l’apprentissage d’une discipline artistique et leurs études, afin d’atteindre l’excellence dans les deux sphères.

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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FME 2009 : 2 au 6 septembre 2009

suivre l’ours à banjo à la trace

FME

photo : courtoisie de l’artiste

FME

Groupes et ar tistes de l’Abitibi-Témiscamingue au FME

Garder les pieds sur terre… et la tête dans les nuages > Paul-Antoine Martel

> karine lacroix

C’est toujours un casse-tête de faire un choix de spectacles quand il est question du Festival de musique émergente (FME). Encore cette année, plus d’une cinquantaine d’artistes du Québec, du Canada, des États-Unis et de la France prendront place dans une dizaine de lieux à Rouyn-Noranda. Il est difficile de faire un portrait juste de la programmation sans oublier bien des groupes et artistes, mais en voici les grandes lignes.

Cette année, le FME a choisi comme porte-parole nulle autre que Mara Tremblay qui, malheureusement, annonçait à la mi-août qu’elle ne pourrait être présente pour des raisons de santé. Elle sera remplacée sur scène par l’énergique Xavier Caféïne. Comme nouveauté, un spectacle extérieur en soirée a été ajouté, mettant en scène les groupes Malajube et Le Nombre. En journée, le public pourra danser à la presqu’île du lac Osisko sur le rythme des DJs les plus en vue actuellement. Cette année, de grands noms figurent sur la liste des invités. Le FME s’ouvrira en grand à l’université avec Chinatown, un quintette pop-rock qui gagne en popularité depuis quelque temps au Québec, suivi du duo Alfa Rococo, puis viendra pour terminer la soirée une habituée du Festival, Ariane Moffatt, qui présentera son dernier album Tous les sens. Durant le festival, Élisapie Isaac, anciennement du duo Taïma, nous fera entendre son nouveau projet solo There will be stars, qui sera lancé quelques jours après le festival, rien de moins ! Patrick Watson viendra conquérir à nouveau le public de la région avec son album Wooden Arms aux ambiances et atmosphères bien à lui. Pour la première fois, Martin Léon, qui roule sa bosse depuis déjà un moment, réussira sûrement à nous faire voyager dans son univers aux sonorités cinématographiques et à travers des histoires que seul lui est en mesure de raconter. Quant à Radio Radio, un groupe originaire du Nouveau-Brunswick, il va performer en fin de soirée avec ses pièces festives mélangeant hip-hop et électro. Le groupe Lake of Stew animera sûrement la soirée avec son bluegrass contemporain. Pour ceux qui aiment davantage le rock trash, les groupes montréalais Les Guénilles et Priestess vont réussir à vous faire vibrer les tympans, croyez-moi ! Il ne faut surtout pas passer sous silence la venue d’un des plus grands jazzmans, le monument Oliver Jones, qui clôturera en grand l’événement après les Desjardins, Faulkner et Plume. Il ne reste que quelques jours avant l’événement ! N’oubliez pas les 5 à 7 et le spectacle familial gratuits. Comme à chaque festival, vous sortirez sûrement avec plusieurs coups de cœur de cette édition, mais surtout avec de nouveaux disques à faire glisser dans votre lecteur. Bon festival ! www.fmeat.org

Merci à l’agora des arts, un fier membre utilisateur de la coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue.

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

Le Festival de musique émergente (FME) a su se bâtir une crédibilité béton dès ses toutes premières éditions, à un point tel que les artistes jouent du coude pour se tailler une place dans la programmation de l’événement. Les groupes de la région sont également nombreux à souhaiter être du FME : sans y voir une rampe de lancement infaillible vers la célébrité, la plupart voit une participation à cette fête de la musique comme un privilège et une expérience enrichissante, tout en se donnant le droit de rêver... Chaque année, environ 10 % des artistes participant au FME sont originaires de l’Abitibi-Témiscamingue, ce qui signifie cinq groupes ou artistes solos. Pour cette septième édition, les Criptik Howling, Philippe Roy, Valet, Barnabé Pomerleau et LCDN seront de la partie. Leur participation est due au démo qu’ils ont fait parvenir aux organisateurs, au travail de repérage de l’équipe de programmation ou encore au prix FME remis dans le cadre du Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT). Dans la cour des plus grands À peine connaissions-nous la programmation complète de l’édition 2009 du FME qu’un premier groupe s’inscrivait sur la liste des présences pour le millésime 2010 : le trio valdorien Le Carabine, formé des musiciens aguerris David Nauss, Olivier Naud et Bernard Boulanger. Deux mois de pratique, c’est tout ce dont ils ont eu besoin pour retenir l’attention du jury, et surtout, celle de la représentante du FME, Geneviève Aubry, qui les a choisis pour qu’ils fassent partie de la programmation 2010 de l’événement. « C’est le prix qu’on voulait le plus gagner, révèle Bernard Boulanger. Le FME est déjà un événement mythique et c’est un privilège de pouvoir y jouer. Notre recherche musicale et l’intelligence qu’on essaie d’insuffler dans notre musique font que je pense qu’on cadre bien dans le créneau de la musique émergente ». Ainsi, l’aventure musicale de trois passionnés de musique s’est transformée en groupe en bonne et due forme. « C’est clair que maintenant, on évolue avec un objectif en tête : notre show au FME l’an prochain », analyse le guitariste et claviériste du Carabine.

Une chance à saisir Le FME de Barnabé Pomerleau prendra une saveur inédite cette année. Celui qui agit comme technicien au Petit Théâtre du Vieux Noranda depuis plusieurs années et qui a accompagné Vincent Tessier à la batterie en 2007 aura la chance de présenter ses propres chansons le 3 septembre à 20 h, sur la scène du Paramount. « Je suis très, très heureux de la case horaire qu’on m’a offerte, se réjouit celui qui gratte la guitare depuis maintenant quatre ans. C’est vraiment une belle fenêtre pour moi », dit-il en parlant de l’affiche qu’il partage avec Élisapie Isaac et Martin Léon. Déjà, il sent l’impact de sa participation à venir au festival. « Mes chansons, sur [ma page Internet] MySpace, avaient été écoutées 3000 fois en six mois. Depuis l’annonce de ma participation au FME, il y a un mois, il y a 1000 écoutes de plus au compteur », analyse-t-il. Selon Sandy Boutin, directeur général et fondateur du Festival de musique émergente, il n’y a pas de passe-droit pour les artistes d’ici, du moins en ce qui concerne la qualité. La grille horaire du FME est soumise à bien des contingences (anglais vs français, artistes d’ici vs artistes de l’extérieur, styles musicaux divers, etc.), et le choix des participants témiscabitibiens est teinté par ces barèmes de sélection. «Il y a du choix en région, surtout sur la scène métal et dans le milieu du hip hop, mais c’est un peu moins évident en rock», analyse-t-il. Selon l’âme dirigeante du Festival, les artistes d’ici – comme ceux d’ailleurs – doivent demeurer réalistes face à leur participation. «C’est une belle vitrine pour se faire valoir devant des programmateurs de l’étranger, des compagnies de

disque, des journalistes, mais on n’est pas là pour les mettre en valeur à leur place», plaide-t-il. À eux donc de nouer des contacts, de saisir les occasions qui se présentent, de tirer le maximum de la proximité des autres participants. Enfin, le FME offre aux artistes d’ici deux cadeaux de taille : son public, réputé partout au Québec pour son écoute et son enthousiasme chaleureux, ainsi que la meilleure place possible dans la programmation. Le droit de rêver Malheureusement, le démo de Barnabé Pomerleau, Du miel sur mes toasts, ne sera pas prêt à temps pour son spectacle (il devrait sortir plus tard cet automne), mais des affiches promotionnelles seront installées. «Je ne cherche pas vraiment à me faire découvrir, confesse-t-il. Je fais tout de A à Z, et je le fais parce que j’ai besoin de le faire, pour partager mes chansons.» Et comme Rouyn-Noranda, c’est sa ville, le fait de jouer ses chansons plutôt autobiographiques en public sera sûrement riche en émotions. « En région, le talent est là ; ce qui manque, ce sont des opportunités », explique Sandy Boutin. Opportunités d’accumuler de l’expérience de scène, de se faire découvrir, de faire des rencontres déterminantes. Les membres du Carabine semblent l’avoir bien compris. « Lors du dernier FRIMAT, j’ai rencontré Louis-Jean Cormier, de Karkwa, qui m’a dit qu’une des clés du succès, c’est un peu d’être à la bonne place au bon moment, raconte Bernard Boulanger. Je sais que je vais tripper pendant ce spectacle-là et que ce sera devant du monde qui vont apprécier ce qu’on fait. En fait, on n’a pas vraiment d’attentes, mais on a bien le droit de rêver un peu… »


fme

FME Martin Léon

CFME 91,9 FM

Sur les ondes du festival

rencontre avec un grand R > Francis et Karine Murphy

> Winä Jacob

Depuis cinq ans, parallèlement et en complément du Festival de musique émergente (FME), radio CFME envahit les oreilles des musicophiles d’ici, avec une musique bien différente de ce que l’offre radiophonique régionale propose habituellement. Pendant les deux semaines précédant l’événement, les amateurs de musique de l’Abitibi-Témiscamingue ont pu faire le plein en écoutant la radio du festival qui présente de la musique en continu. Cette antenne a pour mission de familiariser la population avec la musique émergente, de lui faire découvrir tout autant les artistes qui viendront jouer sur les diverses scènes du FME ainsi que ceux qui y sont déjà passés ou qui pourraient y atterrir lors des prochaines éditions. Une programmation variée pendant le festival Puis, tout au long du festival, soit du 2 au 6 septembre prochain, la radio prend son véritable envol en offrant une programmation exclusive. « On veut partager l’énergie du festival avec des animateurs qui sont eux aussi des festivaliers. C’est important pour nous de publiciser le festival auprès de la population et de le faire vivre au monde!», explique Jessica Gagnon, de radio CFME. Ainsi, les amateurs de musique d’ici pourront se remplir les oreilles avec 12 émissions qui leur feront découvrir des coups de cœur, des artistes et les primeurs du festival. Pendant ces quatre journées, Radio CFME proposera, grâce à pas moins de 35 animateurs bénévoles, des émissions fort variées réunissant demandes spéciales, témoignages, batailles de iPod, artistes régionaux, « shows » de fin de soirée du Cabaret de la dernière chance et, surtout, de la bonne musique (punk, rock, électro, ska, hip-hop…) ! Que ce soit via le site Internet du festival, ou pour les chanceux de Rouyn-Noranda sur les ondes du 91,9, de plus en plus de gens prennent le temps de syntoniser cette radio et d’y faire de belles découvertes. « Chaque année, le nombre d’auditeurs augmente et on devient un incontournable radiophonique pour les mélomanes et curieux de la région, qui découvrent de nouvelles formations », ajoute Jessica Gagnon.

musique

Effet papillon La genèse du CACIM > sébastien bélisle

Cet été, dans le cadre des « Virées du CACIM », plusieurs artistes de la région se sont produits dans toutes sortes de lieux inusités de la MRC Abitibi-Ouest, le pont couvert de Macamic, le Club de motoneige de St-Vital, dehors devant les portes du bout du monde de La Reine... Les spectacles présentaient plusieurs types de prestations : musique, poésie, danse, conte, etc. Pour les artisans, il s’agit là de belles occasions de prendre de l’expérience, de se faire connaître du public et de rencontrer d’autres participants. Et pour les spectateurs, c’est l’occasion de découvrir des nouveau talents fort intéressants dans des endroits méconnus. Au printemps 2006, la SADC d’Abitibi-Ouest a mis sur pied le Centre d’accès communautaire Internet musical (CACIM). L’organisme a réalisé le projet avec une bonne dose de non-conformisme et de créativité, grâce à un partenariat pour le moins surprenant avec le Club de l’âge d’or, qui lui fournit un local. Le CACIM est un local dédié à la répétition et à l’enregistrement de la musique. Ouvert à tous à un prix très abordable, le centre permet à des groupes de pratiquer dans un environnement sonore idéal.

Le CACIM dispose également de plusieurs instruments qui sont mis à la disposition des musiciens : guitare, piano, batterie, accordéon, etc. Pour les petits groupes amateurs, il s’agit d’un endroit précieux où l’on peut pratiquer avec le volume des amplificateurs dans le tapis sans se soucier des voisins. Le Centre permet également aux artistes d’enregistrer leurs œuvres avec de l’équipement semi-professionnel sous la super vision d’un technicien de son. Le Centre permet donc le développement d’un grand nombre de petits groupes de

Un moment donné dans‘vie-là, un gars fait qu’est-ce qu’i’a à faire… Et il n’en manque pas, de choses à faire, l’auteur de ces lignes ! Martin Léon s’amène à Rouyn-Noranda après un été bien loadé. L’auteur-compositeur-interprète a été particulièrement généreux lors des dernières Francofolies. Il a participé à Poussière d’étoiles avec les Colocs, a chanté Gaston Miron avec les Douze hommes rapaillés, a rendu hommage à Nino Ferrer dans Allo Nino et, évidemment, a livré ce qui était le plus attendu de Martin Léon : Moon Grill, auquel goûtera le public du FME. Moon Grill C’est un spectacle, mais aussi un album, le dernier de Martin Léon, sur les tablettes depuis le 2 juin. Contrairement à ses deux premiers où il faisait pratiquement tout, tout seul, cette fois-ci, il s’entoure, et bien comme il faut. Rick Haworth, Mélanie Auclair, Martin Lizotte, Alexis Dumais et Pascal Racine Venne revisitent avec Martin Léon les meilleures pièces de Kiki BBQ, du Facteur vent et même du défunt groupe Ann Victor, dans un enregistrement live en studio. L’idée de Moon Grill a surgi lors de la dernière tournée. Avec ses amis musiciens, le plaisir de faire ses pièces préférées avec de nouveaux arrangements et de nouvelles orchestrations lui a donné le goût d’en faire un enregistrement, pour le fun, dans son salon. Sa compagnie de disque a vite flairé le potentiel et suggéré de conserver le concept, l’ambiance et les amis, mais de troquer le salon pour le studio Piccolo de Montréal. Le résultat : intense, inspiré, passionné. Les gens aiment ça, beaucoup, beaucoup. La Rencontre Pourquoi fais-tu de la musique, Martin Léon? « Je fais ce métierlà parce que j’ai quelque chose à dire; j’ai le goût et j’ai besoin de partager ce que je pense qui est le meilleur en moi. Je ne fais pas ce

métier-là pour devenir une vedette, fa’que quand j’ai rien à dire, j’me ferme la gueule! » Ces quelques mots tombent à point pour expliquer le long délai que cet amoureux de la vie a imposé à son public avant Le Facteur vent. Intérieurement, il sentait qu’il devait non seulement tourner la page, Je ne fais pas ce métier-là pour devenir une vedette, fa’que quand j’ai rien à dire, j’me ferme la gueule!

mais changer de livre. « J’avais envie de voyager, d’aller voir où le bonheur collectif est plus important que le bonheur individuel, envie de faire rien d’autre que de me nourrir et de contempler. J’avais envie de le faire jusqu’à temps d’avoir à nouveau quelque chose à dire. » Que le public soit heureux, ce moment est venu. Pour l’écriture d’un album, pour une tournée, pour sa participation à de grands projets

et maintenant, pour rencontrer le public de l’Abitibi-Témiscamingue, le jeudi 3 septembre, sur la scène Paramount de Rouyn-Noranda. C’est quoi, pour toi, le FME, Martin Léon? « Une gang d’amis, un paquet d’artistes, de la fantaisie et ben de la lumière. » Ça fait quatre ans qu’il est invité au festival et enfin, cette année, ça fonctionne! Il est enthousiaste, il a hâte, il est tellement content d’être là ! « L’important pour moi, c’est la rencontre. La rencontre avec un R majuscule. Que ce soit dans une forêt au Laos avec une famille de 13 enfants, à la place Maisonneuve devant 60 000 personnes ou bientôt, au FME. L’important c’est la rencontre, et que ça soit vrai. » Ce Moon grill en région saura le nourrir, c’est une évidence ! Comprends-tu ? martinleon.com

musique qui sortent ainsi du garage… Pour plusieurs, il s’agit en effet d’un premier pas concret vers le grand rêve de la musique. Au cours du dernier mois seulement, le CACIM a été utilisé à plus de 30 reprises par divers artistes. Avec le temps, le CACIM a également pris une dimension communautaire. L’équipe du CACIM, composée principalement de jeunes stagiaires, a développé toute une série d’activités pour valoriser le Centre et le faire connaître par le plus grand nombre. Diverses activités ont été réalisées afin de permettre aux artistes de se rencontrer, d’échanger et d’apprendre de nouvelles techniques musicales ou sonores. Le Centre est devenu une plaque tournante pour des artistes de tous âges et de tous styles musicaux. Sur le babillard de l’en-

photos : cacim

trée, un groupe punk cherche un batteur, des musiciens vendent djembés ou accordéons, un professeur de chant offre ses services, la chorale Émergence affiche son tout nouveau CD. Plusieurs organismes du milieu utilisent également le local et les équipements afin de faire découvrir la musique à leur clientèle. C’est le cas de la Maison de la famille, du Centre de la petite enfance et du Club de l’amitié des personnes handicapées.

Finalement, depuis l’an dernier, le CACIM a poussé encore un peu plus loin ses activités en produisant plusieurs spectacles un peu partout sur le territoire. Le CACIM est décidément un projet étonnant qui gagne à être connu par les artistes de la région. cacim.qc.ca

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photo : kelso photo

musique

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Le secret est dans la sauce

Do it yourself à Malartic > Geneviève Béland

Ils mènent de front trois projets musicaux (Feu de Pneu, Empire Strikes Back, Silver Swordfish Electric), ont fondé leur propre maison de booking (Thaï Phaï Clan), auto-produisent presque tous leurs concerts et tiennent à bout de bras le Festival Stock à Malartic, dont la troisième édition a eu lieu les 24 et 25 juillet 2009. Ils sont tirés par une seule et même locomotive : le culte de la musique. Ces grands passionnés sont les Malarticois Mathieu Drolet-Duguay, Gabriel Baril-Fortin, Vicky Neveu, Éric Meilleur, Jonathan Twardy et Serge Beauvais. C’est sur la terrasse du Bar Dundee, qui s’est d’ailleurs récemment positionné comme diffuseur alternatif dans la Vallée-de-l’Or, que Mathieu et Gabriel, deux des organisateurs, font le point sur leur festival. Do it yourself : Fais-le toi-même Le discours des deux représentants du Stock n’est pas sans rappeler l’idéologie Do it Yourself, elle-même associée au mouvement punk. Cette idéologie qui préconise l’autonomie et l’indépendance, tout en valorisant les prix faibles ou encore mieux, la gratuité, leur colle par faitement à la peau.

quences. En effet, les organisateurs du Stock doivent faire face à de multiples imprévus hors-normes. Seulement cette année, trois groupes ont annulé leur spectacle pour des raisons tout aussi… légères ! Tandis que l’un a « sauté sa vanne de tournée », l’autre a dû se rendre à un mariage (de dernière minute ?) finalement. Et le troisième groupe ? Séparé, semble-t-il.

Non seulement la façon de faire Par, pour et à Malartic et le style de gestion du festival Bien que l’événement soit ouvert à renvoient au punk, mais la base la région entière, c’est Malartic qui musicale aussi. En effet, c’est le y est la mieux représentée en tout créneau que les orgapoint. D’abord, tous plus les musiciens nisateurs ont choisi de les organisateurs en se positionnent privilégier, d’une part sont originaires. Trois comme d’agréables parce qu’ils jugent que des quinze groupes et partenaires de fête, ce genre réfère géné80% de l’assistance plus ils détiennent ralement à des idées également. De plus, la de chances d’être positives et lumineuplupart des rares cominvités au festival. ses (sans toujours mandites proviennent l’être musicalement) plus près de la communauté. Mentionnons de leurs valeurs, en opposition tout spécialement que le Festival au métal. D’autre part, le critère Western de Malartic, qui prête fondamental qui favorise la venue généreusement ses installations au d’un groupe est son niveau d’épi- Festival Stock, est une aide essencurisme; plus les musiciens se tielle à la survie de l’événement. positionnent comme d’agréables partenaires de fête, plus ils détien- Or, c’est avec une bonne dose nent de chances d’être invités au d’audace, de débrouillardise, de festival. La concentration de ces temps et certainement d’attachespécimens festifs est, selon eux, ment à leur milieu que les organisaplus forte dans le milieu punk. teurs du Festival Stock à Malartic réussissent à livrer à la population Il est également important, pour les un produit pratiquement absent de programmateurs, d’aller chercher l’offre culturelle régionale. Pour ce les formations musicales les plus faire, ils doivent parfois défoncer nécessiteuses. On fait un effort au quelques portes, mais en prenant Stock pour présenter des groupes soin de les rebâtir après. Espérons talentueux qui passent générale- que leurs voisins qui ouvriront le ment sous le radar. ciel malarticois à la mine suivront leur exemple ! Cependant, le fait d’élire légèreté et émergence au centre de la pro- www.myspace.com/festivalstock grammation n’est pas sans consé-

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

Le parcours de Mc La Sauce en est un du XXIe siècle : c’est celui d’une princesse un peu trash qui sortira de l’ombre de façon fulgurante quand une sorte de fée marraine la découvrira sur Internet. Bien sûr, après viendra le travail acharné pour polir ce talent brut, mais l’histoire qu’on colporte à son sujet préfère s’attarder sur les ingrédients les plus spectaculaires : la célébrité en sachet, les paroles épicées, la jeune femme appétissante. Type sauce une deuxième année consécutive. À l’orée de la vingtaine, Marie-Ève Quand on lui demande si elle a Saucier quitte Val-d’Or pour Mon- le trac, elle répond sans hésiter : tréal afin d’étudier le théâtre. Elle « C’est épeurant, c’est sûr. L’an reviendra cinq années plus tard dernier, j’étais nouvelle, il n’y avait pour un bref séjour au cours duquel pas vraiment d’attentes. En plus, elle illuminera la Ligue d’improvisa- ça fait quelques mois que je n’ai tion de Val-d’Or, fera du théâtre pour pas donné de spectacles… » Ce enfants, enseignera l’art dramati- hiatus a de quoi surprendre pour que… Bref, son talent et son éner- une artiste qui souhaite percer… gie lui ouvrent des portes. Puis tout « Je fais affaire avec une nouvelbascule : sa relation orageuse avec le agence, et nous attendons de son conjoint de l’époque atteint un signer avec une compagnie de distragique point de non-retour, et elle ques et de sortir l’album [avant de retourne à Montréal. prendre la route] », explique celle qui emploie le « nous » quand elle En 2006, la performeuse en elle parle de sa carrière, signe que le compose des textes crus, rigolos loisir pratiqué en dilettante se mue et ironiques sur des musiques hip- en un travail d’équipe plus sérieux. hop rudimentaires et publie le tout sur Internet sous le pseudonyme Cet album à peu près complété, Mc La Sauce, surtout pour faire qui s’intitulera Société parfaite rigoler ses amis. La magie un peu (« Saucier t’es parfaite »…), elle aléatoire de la grande toile fait le en parle avec fierté. Sa sortie a reste : un certain Chafik, cerveau été retardée par le cambriolage du musical des Loco studio des Loco Locass, entend ce Locass, mais le J’écris avec plus de maturiqu’elle fait, décèle public ne perd rien té, sur des choses que j’ai son potentiel et lui pour attendre. Aux vécues, comme le suicide offre ses services. pièces crues et rigode mon père ou la violence À partir de là, la lotes des débuts conjugale. C’est dur, mais machine s’embal(comme Fuck You si c’était pas difficile, ce le : on se bouscule estie, dans laquelserait plate, non ? (virtuellement) pour le elle scande « écouter ses chansons sur le net, Les clowns, les mimes/ L’estie Mc La Sauce multiplie les collabo- d’mode de gym/ […] /J’aimerais rations avec les figures de proue mieux manger mon foie/ Que d’adde la scène hip hop québécoise, hérer à c’te marde-là »), s’ajoutent ses paroles crues et son image les nouvelles compositions de sulfureuse font beaucoup jaser. Mc La Sauce, comme Jonentend rien (« J’me suis espionnée penUn grand saut se prépare dant six mois, mais j’ai rien faite/ Nous rejoignons Mc La Sauce le Ch’t’un estie d’pion né du grand 8 août, jour de sa prestation aux sournois dangereux frette/ J’me Francofolies de Montréal pour suis dit qu’on met du sang sous sa

Les Journées de la culture en Abitibi-Témiscamingue > ib

Les 25, 26 et 27 septembre prochain, plusieurs municipalités de la région participeront aux Journées de la culture. Pour l’occasion, les amateurs de l’Abitibi-Témiscamingue pourront s’adonner à plusieurs activités tout à fait gratuitement. Pendant ces trois jours, il sera possible, à Amos, de créer au pochoir une toile inspirée de Riopelle ou d’assister à une conférence-causerie sur l’archéologie. De leur côté, les Lasarrois auront le choix entre un atelier de bruitage, un autre de fabrication de vitrail, la visite d’un atelier d’artiste, un concertconférence ou la présentation d’un documentaire. La bibliothèque de Malartic proposera le visionnement d’un diaporama historique, tandis que celle de Rivière-Héva offrira un atelier-conférence de peinture sur bois, une activité également offerte par le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda. Les élèves de cette ville pourront célébrer la culture au

rythme du cinéma d’animation, de la danse, de la gravure, de l’improvisation, de la création d’une murale, de jeux questionnaires et du théâtre, tandis que les grands auront le choix entre une rencontre musicale, un 5 à 7 à la Maison Dumulon, un circuit culturel en autobus et bien plus encore. Les enfants des écoles de Val-d’Or ne seront pas laissés pour compte avec la visite d’un auteur et la participation à un jeu questionnaire sur la culture, pendant que leurs aînés pourront s’initier au chant choral, assister à la réalisation d’une peinture en direct, voir et entendre des musiciens jouer devant eux ou assister au lancement de la nouvelle politi-

photo : Alain denault

Sur la photo : Jonathan Twardy, Mathieu Drolet-Duguay, Gabriel BarilFortin et Vicky Neveu en performance avec la formation Silver Swordfish Electric au Festival Stock III.

photo : geneviève béland

> Paul-Antoine Martel

dent quand y m’pète/ Pis j’essuie l’sommet du temps fou, j’attends sa défaite »). « J’écris avec plus de maturité, sur des choses que j’ai vécues, comme le suicide de mon père ou la violence conjugale. C’est dur, mais si c’était pas difficile, ce serait plate, non ? » « Je suis la pire chanteuse du monde », lance celle qui affirme du même souffle que sa passion a grandi et qu’elle bûche pour s’améliorer, tant dans son interprétation que dans son écriture. Elle avoue par contre ne pas être tellement friande du monde du hip hop : « Ma communauté, c’est mon chum, mes chats et mon lapin », expliquet-elle, un sourire dans la voix. Mc La Sauce ne s’est encore jamais produite en Abitibi-Témiscamingue. Mais elle se promet bien une petite saucette en région avant longtemps, notamment pour lancer son album. Ce sera l’occasion de voir à l’œuvre d’un peu plus près ce secret de moins en moins bien gardé qui fait les choses à son rythme. myspace.com/mclasauceyea

que culturelle municipale. Finalement, la Maison du Frère Moffet de Ville-Marie offrira une marche à la lanterne avec le conteur Guillaume Beauchamp, pendant que les gens de Notre-Dame-du-Nord pourront assister à l’inauguration d’un parc de sculptures créé cet été par des artistes de la région. Plusieurs œuvres d’art seront aussi mises à la disposition des visiteurs à l’occasion de journées portes ouvertes dans les diverses salles d’exposition et musées de la région. Plusieurs municipalités profiteront aussi de l’occasion pour remettre leurs prix de la culture; c’est entre autres le cas d’Amos, Rouyn-Noranda et Val-d’Or. Pour savoir ce qui se passe chez vous, vous pouvez consulter le site Internet de votre communauté ou celui des Journées de la culture. www.journeesdelaculture.qc.ca


photo : georges dutil

photo : courtoisie de l’artiste

musique

photo : Sébastien tardif

Spectacle bénéfice de l’ABAT

Michèle O. au Festival international de la chanson de Granby

Un court parcours de cours et de concours > Winä Jacob

Après le FRIMAT et Ma première place des arts, Michèle O. part maintenant à la conquête du légendaire Festival international de la chanson de Granby. Armée de sa guitare, de ses mélodies countr y folk et de ses textes métaphoriques, la chanteuse valdorienne part confiante de vivre une expérience haute en émotions.

Celle qui lançait son premier mini album en mars dernier fait partie du groupe de 24 demi-finalistes – sélectionnés parmi plus de 280 candidats – qui présenteront leur matériel sur la scène du festival. « Maintenant, on ne peut pas vraiment passer à côté des festivals quand on veut vivre de la musique. J’en ai parlé avec mon band et les gars m’ont dit : “On le fait!”. Alors pourquoi pas, c’est de l’exposure vite fait, bien fait! », s’emballe la chanteuse au regard de khôl. « Ce qui est le fun avec Granby, c’est que je peux y aller avec mes musiciens, contrairement à d’autres concours. On s’en va y présenter ce qu’on fait d’habitude, et on va voir ce qui va se passer. » Une école Plus qu’un simple concours, Granby est aussi une école pour ceux qui ont la chance de s’y rendre. Parrainés par des artistes établis et des gens de l’industrie, les participants reçoivent des enseignements par le biais d’ateliers et de conférences portant sur les techniques d’écriture, de composition et d’interprétation, la gestion de carrière, la signature de contrats, les droits d’auteurs, la promotion… Cette résidence de dix jours enchante la jeune auteure-compositrice-interprète de la région : « Je n’ai plus de gérante, c’est donc très bien d’avoir ce condensé de cours. C’est comme si j’allais à l’école, et je vais en ressortir avec le parfait kit pour être une artiste avertie. » Pour ce faire, elle pourra compter sur l’apport de c’est de l’exposure Brigitte Poupart, directrice artistique du festival (les vite fait, bien fait ! Zapartistes, Beast, les Cabarets insupportables), du guitariste David Brunet (Yann Perreau, Daniel Boucher, Vincent Vallières, Tricot Machine et Cœur de Pirate) qui agit en tant que directeur musical, le porte-parole de l’événement Daniel Boucher, et plusieurs autres. Michèle O. y voit une occasion de percevoir les choses autrement. « C’est vraiment des gens qui travaillent dans le métier qui donnent les formations, pas des has been que tu te demandes c’est qui. Leur approche est du genre “ je te donne mon avis en tant que personne qui travaille dans ce milieu et tu en fais ce que tu veux. ” Ils ne se mêlent pas de tes affaires et n’essaient pas de te mouler à leur manière. » Le mythique concours, qui existe depuis 1969, aura vu éclore de multiples talents de la scène musicale québécoise, que ce soit Fabienne Thibault, Jean Leloup, Luc de Larochellière, Lynda Lemay, Luce Dufault, Marie-Jo Thério, ou plus récemment les Dumas, Tomàs Jensen, Jeanne Cherhal, Pierre Lapointe, Damien Robitaille et Alexandre Désilets, pour ne nommer qu’eux. Depuis 41 ans, le festival s’efforce de découvrir, former et promouvoir les jeunes espoirs de la musique d’ici, afin de faire vivre et rayonner les artistes québécois.

Célébrer la forêt au pays du béton > IB

Au début septembre aura lieu le Show bénéfice de l’Action boréale (ABAT) au Medley, à Montréal. Le spectacle, dont le but est de financer les activités de cet organisme qui lutte pour la sur vie de la forêt boréale en Abitibi-Témiscamingue, sera animé par le conteur Fred Pellerin et mettra en vedette Zachar y Richard, Richard Desjardins et le groupe Mes Aïeux.

Au départ, les organisateurs n’avaient prévu qu’une seule représentation, le 3 septembre. Lorsqu’ils ont constaté l’engouement que l’événement suscitait – tous les billets étaient vendus après une dizaine de jours - ils ont fait des pieds et des mains pour offrir aux spectateurs une supplémentaire… la veille, le 2 septembre. À tous les deux ou trois ans, l’équipe de l’ABAT s’affaire à organiser un tel événement. « Les adhésions nous aident à faire rouler le bureau, mais là il faut faire une collecte spéciale parce que cet automne, le gouvernement va changer la loi forestière », explique le vice-président de l’Action boréale, le chanteur Richard Desjardins. Ce changement dans la loi freinera l’accès des industries de sciage et de pâte et papier à la ressource. Dans le but d’assurer la pérennité de celle-ci, l’ABAT milite afin que la matière ligneuse soit octroyée aux industries qui sauront faire plus et mieux avec ce

que la forêt peut leur offrir. « En ce moment, il y a une tendance généralisée dans le monde de la foresterie qui consiste à prendre un arbre et à en faire de la chip », déplore le réalisateur de l’Erreur boréale. Celui-ci s’attend à amasser 20 000$ par représentation pour son organisation. Éventuellement, il aimerait aussi organiser un tel événement chez lui, à Rouyn-Noranda, afin d’en faire profiter les gens de la région. Mais pour ce faire, il devra agencer son agenda avec celui de ses comparses, ce qui ne sera pas une mince tâche. Convaincre des convaincus S’il est ardu et qu’il faut déployer beaucoup d’énergie pour organiser un tel spectacle, il en aura été tout autrement pour remplir l’affiche de la soirée, les confrères du chanteur ayant été rapidement enclins à se joindre à l’aventure. « Il fallait juste regarder les disponibilités des artistes et s’assurer qu’ils pouvaient

s’accompagner eux-mêmes avec pas trop d’instruments », raconte celui qui ne présentera que des nouvelles chansons lors de ces soirées-bénéfices. Il était important pour Richard Desjardins, qui est reconnu pour son engagement envers la forêt québécoise, de s’entourer d’artistes également sensibles à cette cause. « Zachary, c’est un ornithologue amateur, Fred vient d’un village forestier et Mes Aïeux sont bien engagés », analyse-t-il. Un album bénéfice réunissant une pléiade de musiciens et de chanteurs québécois est aussi prévu en 2010, afin de poursuivre les activités de financement de l’ABAT. L’artiste engagé devrait aussi, toujours au courant de 2010, lancer un nouvel opus, près de sept ans après Kanasuta. www.richarddesjardins.qc.ca www.actionboreale.qc.ca

Vous avez des commentaires et des suggestions? Nous serions très heureux de les recevoir. indicebohemien@gmail.com 819 763-2677

Direction de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec

Michèle O. et ses acolytes monteront sur la scène du festival le 9 septembre prochain et si tout va bien, ils présenteront leur matériel en finale le 19 septembre au Théâtre Palace de Granby.

iscamingue le journal culturel de l’Abitibi-Tém

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LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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photo : jean goulet

musique La jeune chanteuse Cloé Beaudoin

Aujourd’hui le Témis, demain le monde > Philippe Gaudet

photo : cliché urbain

C’est en écoutant son père interpréter des classiques des répertoires québécois et countr y américain que Cloé Beaudoin a eu la piqûre pour la musique. Son environnement familial ayant toujours été très musical, l’artiste de 17 ans dit chanter depuis aussi longtemps qu’elle se souvienne. Elle avait 13 ans lorsqu’elle a chanté en public pour la première fois.

Dix doigts, six cordes, une touche de génie > Karine et Martin Murphy

Justin St-Pierre lançait son album Rafiot le 23 juillet dernier. Un lancement attendu, pour lui et pour le public; une étape décisive pour la carrière de ce guitariste montant.

Flashback C’est pourtant au piano qu’un Justin encore enfant a fait ses premiers pas dans le monde musical - deux ou trois ans à apprendre les bases du solfège. Puis, un bon matin, il se décide enfin à prendre la guitare familiale… et il ne l’a jamais lâchée depuis. Pendant les neuf années suivantes, jouant un peu de tout en solitaire, il découvre, il expérimente, il prend le temps de connaître son instrument et de développer son oreille. Puis, arrivent les années Synapse, un groupe alternatif formé avec des amis, dans lequel il joue… à la basse. C’est pourtant sur son acoustique qu’il passe son temps et qu’il compose, pour ensuite transposer sur la basse. La guitare reste SON instrument de prédilection. Le groupe s’étant exporté à Montréal, il en profite pour faire un cours en lutherie – fasciné par la guitare, il désire apprendre sur l’état physique de l’objet, alors qu’il est autodidacte en ce qui concerne la musique. Après les six mois du cours, intenses mais combien enrichissants, Justin tente en vain de décrocher un des rarissimes emplois dans ce domaine; c’est un mal pour un bien, les luthiers ont rarement le temps de jouer eux-mêmes. Il quitte finalement Synapse, malgré l’extraordinaire chimie encore présente, car il ne sent plus que ça avance, il a besoin d’autre chose. Il fait un retour à Val-d’Or, et l’aventure du Rafiot Jouer! Jouer le plus aidant, c’est là qu’il se découvre, qu’il « s’expossible, partager et travertit ». « Le contact avec les clients, les travailler. Ce n’est gens qui lancent souvent : Joue! Joue!, l’intérêt pas la chance qui du monde, ça donne confiance, ça m’a encoupeut m’amener loin, ragé à composer. » c’est le travail. Rafiot L’album Rafiot, c’est l’hommage au défunt bar du même nom. Les pièces qui y figurent ont été composées pendant ou après son aventure comme propriétaire de l’endroit. La fabrication de la pochette lui a permis de reprendre le même mandat qu’avait le bar : être le point de mire d’une petite partie du talent d’ici. Le résultat, réunissant poésie et arts visuels avec comme thème chacune des pièces de l’album, est exceptionnel. La musique l’est tout autant. Son style, qualifié de « jazz fingerstyle acoustique progressif », et les techniques qu’il privilégie, notamment les percussions, révèlent ses influences alternatives. Son inspiration, elle, provient d’abord de ce qu’il vit, de ce qu’il ressent. Ses œuvres sont alors des doses d’émotions transformées en musique. La guitare, avoue-t-il, c’est son journal intime. Aller jusqu’au bout de ses rêves Déterminé, Justin St-Pierre souhaite aller au bout de ses rêves et fait en sorte d’y parvenir. Il l’a fait par le passé : acheter le Rafiot et enregistrer un album étaient des objectifs qui se sont concrétisés. Et la prochaine étape? « Jouer! Jouer le plus possible, partager et travailler. Ce n’est pas la chance qui peut m’amener loin, c’est le travail. » Il est conscient qu’il lui reste beaucoup à faire, que c’est en saisissant toutes les occasions de se faire voir et entendre et en cherchant tous les points de diffusion imaginables qu’il pourra atteindre son but ultime : faire carrière avec la musique. Et on lui souhaite. Si la guitare l’amènera forcément à voyager, possiblement même à déménager dans les grands centres pour se rapprocher de l’accès à la diffusion, l’artiste révèle que le retour en Abitibi-Témiscamingue sera pour lui inévitable. Rien de mieux qu’un retour à ses racines pour se ressourcer.

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE UN - SEPTEMBRE 2009

Depuis, la jeune femme de Duhamel-Ouest au Témiscamingue s’est produite en spectacle à plusieurs reprises, un peu partout en région, et elle compte à ce jour une quinzaine de compositions à son répertoire. Cloé dégage une maturité précoce dans sa façon d’aborder et de penser sa carrière qui semble sur le point de prendre son envol.

Une jeune femme inspirée… C’est en anglais que Cloé se sent à l’aise d’écrire et de chanter. « Ce n’est pas vraiment un choix que j’ai fait, dit-elle. Depuis le tout début, les premiers mots qui me viennent pour une chanson sont toujours en anglais. J’ai déjà essayé de composer en français, mais je trouve que c’est contre ma nature ». Malgré son si jeune âge et son peu d’expérience de la vie, les textes de Cloé sont très émotifs.

Sortir de l’ombre L’auteure-compositeure-interprète joue aussi de la guitare, elle a complété l’an dernier l’enregistrement « Je m’inspire de ce que je vis et de son premier album de ce qui me touche, J’ai déjà essayé de comintitulé Living in the comme un livre, une shadow au Studio poser en français, mais émotion, des imaje trouve que c’est Ncode d’Ottawa. Cet ges », ajoute-elle. opus a été réalisé par contre ma nature. Une de ses compoAndré Varin (Châkidor) sitions, qui dénonce et Charles Fairfield avec l’appui de la violence domestique et qui est musiciens professionnels qui ont inspirée du livre Parano de l’écriaccompagné la jeune chanteuse. vain lorrainvillois Carl Desrochers, Les arrangements de l’album ont en fait la preuve. été décidés en groupe sous forme de brainstorming lors de son séjour Outre son père qui demeure son en studio. influence principale autant dans la

vie que dans la musique, la jeune chanteuse cite John Mayer, Avril Lavigne, The Wreckers et Hedley comme références. Sur la scène québécoise, c’est le groupe Simple Plan qui l’impressionne le plus. « Parce que, confie-t-elle, ce sont des Québécois qui composent en anglais et qui ont réussi à faire une carrière internationale. » D’ailleurs, Cloé ne s’en cache pas, pour le bien de sa carrière qu’elle espère planétaire, elle devra éventuellement quitter son Témiscamingue natal. Le départ est déjà prévu pour l’automne 2010. Mais elle compte bien revenir en région plus tard. En ce qui concerne ses plans à moyen terme, la chanteuse a des buts bien précis. « Je dois vendre 1 300 disques avant de penser à sortir mon deuxième album, calcule-t-elle. Je veux mettre davantage de temps à me promouvoir sur le web.» Son but ultime : se faire remarquer et signer un premier contrat professionnel. www.cloebeaudoin.com

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Mother Mother - O My Heart

Le nombre - Vile et Fantastique

> psyko Tagada Jones nous revient avec son sixième album en 15 ans. Le départ du chanteur et bidouilleur électronique Gus marque du même souffle un retour aux sources pour le quatuor, sur cet album au titre tout à fait approprié : Les compteurs à zéro. Donc, fini le bidouillage électronique. La musique est à nouveau marquée au fer rouge du punk et du hardcore, avec une forte empreinte industrielle (voir Garde à vue). La performance vocale criarde de Niko en irritera certains, mais il sait vociférer. Avec son verbe incisif, il s’attaque efficacement à des thèmes sociaux (voir Désobéir, Une fois de trop, Au nom de tous les siens, Aux urnes). Tagada Jones ne fait pas que dénoncer, mais chante aussi à la première personne sur des titres comme D.I.Y., Merci (THX) et Les compteurs à zéro. Plusieurs moments sont mémorables, mais on s’essouffle un peu en cours de route. La production, presque parfaite, aurait tout de même tiré profit de plus de punch à la batterie. Ce n’est pas le meilleur de Tagada Jones, mais les amateurs y trouveront leur compte. Et les vieux fans comme moi rentreront avec plaisir au bercail. 3.7/5

> L’échevin Murphy J’ai essayé autant que j’ai pu. Sur la route vers Chibougamau, dans l’bois franc de la maison ou dans des gros écouteurs de dj, je n’ai jamais accroché. Dire que j’avais un préjugé favorable pour ces musiciens arborant moustaches et gros favoris! Décidément, il manque comme quelque chose. Pas assez pop pour taper du pied, pas assez rock pour se crinquer d’aplomb, c’est un genre de compromis dans une belle pochette. Pourtant, le potentiel est évident. Les musiciens livrent, ça oui ! Peut-être que des mélodies plus éclatantes ou une instrumentation plus effrontée auraient livré un disque moins vil et plus fantastique. Ce n’est pas pour autant immangeable, sauf qu’on n’a rien inventé de bouleversant. Après cinq ans d’attente, on aurait pu espérer plus de dynamite. Mais comme je déteste les critiques qui ne font que vomir, voici le bon ! Les chœurs de filles ajoutent une dimension intéressante, comme dans DB Cooper. Quelques points aussi pour Couleur naturelle, possiblement la seule de l’album qui puisse me rester dans la tête, pour l’air du refrain et pour l’absurdité de ce que chante Ludwig Wax. Aussi, Ton visage est sale a un quelque chose de planant qui est loin de me déplaire, mais qui ne reflète en rien les 10 pièces qui la précèdent. En gros, c’est le genre d’album qu’on découvre dans un poste d’écoute de magasin, qu’on achète, mais qu’on oublie vite parce qu’il existe autre chose. Reste à voir si le spectacle pourra m’infléchir. 2/5

Cr yogenic Records (2009)

Cryptik Howling - Them > Psyko Them est le deuxième album pour le sextet de black métal mélodique de Rouyn-Noranda, après Vitium Intus, paru en 2006 sur le label régional Cryogenic Records. Les Abitibiens reprennent exactement là où ils avaient laissé il y a trois ans, mais avec trois ans de bagage de plus. Et ça paraît au niveau des compositions. La maturité est au rendez-vous, comme on peut le constater d’emblée sur une pièce comme Scarification, où les mélodies sont subtilement développées. Musicalement, l’exécution est irréprochable. Côté chant, le ton est aussi juste que sur Vitium Intus. Toutefois, si Them fait preuve d’une plus grande fluidité, il a aussi plus de mal à sortir d’une certaine linéarité, sauf peut-être avec quelques chansons qui se démarquent, dont Ill-Life et l’apocalyptique Ruins, qui clôt merveilleusement bien l’album. Puis, il y a les claviers, pourtant bien à l’avant sur le premier album, qui ont du mal à ressortir du lot. Dommage, car les ambiances créées par ceux-ci étaient l’une des forces du premier album. Mais c’est loin d’être désastreux et Them marque un bon pas en avant pour Cryptik Howling, qui commence à s’affranchir de ses principales influences que sont Dimmu Borgir et Old Man’s Child. 3.5/10

Last Gang Record (2008)

Chinatown - Cité d’or > Pam Formé en 2007, le groupe Chinatown lançait en mai dernier son premier album, Cité d’or. Rien à voir avec l’attraction touristique vous entraînant 91 mètres sous terre. En fait, on a plus l’impression de faire un voyage dans le temps et l’espace, comme si l’écho des années soixante telles que vécues en France nous offrait une dernière vibration. À l’écoute des 12 pièces du quintette montréalais, nous avons éprouvé une émotion allant du confort d’être en terrain connu jusqu’à un léger, très léger agacement devant ce qui ressemble à une recette.

Il faut avouer que les Sinovillageois sont de redoutables mélodistes, et que le réalisateur Gus van Go (qui a travaillé avec The Stills et les Vulgaires Machins) a su les enrober d’arrangements riches, complexes, harmoniques, ce qui fait de l’album un produit pop de qualité supérieure. Par contre, les paroles oscillent entre les jolies images et l’élégance un peu forcée. L’accent « franco-français international » (le mot « speakers » est prononcé « spiqueur ») du chanteur, jumelé aux costards dandyesques arborés par les membres du groupe, donnent un peu l’impression que c’est très sérieux tout ça, alors qu’au fond, c’est juste de la pop, ce qui est déjà très bien. 3.5/5

L’esprit du Clan - L’enfer c’est le nôtre > Psyko Voici donc le Chapitre IV de ce groupe français. Musicalement, L’Esprit du Clan (EDC) est un savant mélange de death, de thrash et de hardcore. Les guitares savent être mélodiques, mais aussi brutales, dans un groove qui rappelle parfois Sepultura. La batterie martèle le rythme parfois effréné, parfois modéré, de la révolution pilotée par EDC. Arsène et Shiro alternent le vocal comme ils manient le verbe, c’est-à-dire avec un style très direct. L’Enfer c’est le nôtre est la suite logique de Corpus Delicti (Galy Records, 2007), quoique la charge musicale soit plus orchestrée. Le groupe propose même une pièce instrumentale en guise d’ouverture. La mélancolie est toujours présente et pesante. EDC demeure un groupe à écouter avec les textes en main, pour prendre fait de sa vision sociale et de son appel à la solidarité. Le son, merci à Tue Madsen (The Haunted, Mnemic, Hatesphere), est énorme. EDC est bien vivant, tout comme son message, qui résonne tout le long de l’album. L’enfer c’est le nôtre et il n’en tient qu’à nous d’en sortir. « Contre la facilité/Contre mes pires instincts/ Contre ma vérité/Je dois me battre sans fin/L’enfer c’est le nôtre (x4) », clament-ils dans la chanson titre. 3.8/5

Malajube - Labyrinthes

Grosse boîte (2009)

> Philippe Gaudet Le processus d’enregistrement de l’album Moon Grill était en soi la réalisation d’un grand rêve pour Martin Léon. Enregistré devant une vingtaine d’amis spectateurs par une panoplie de musiciens virtuoses, le troisième album de l’artiste est une bouffée d’air frais dans le paysage musical québécois. La saveur « semi-live » de l’enregistrement ajoute au côté enjôleur des mélodies de rêves de l’album. Alliant pop à saveur soul à ses envolées narratives rappelant l’univers rap, Moon Grill dégage l’assurance d’un auteur-compositeur à son apogée. En fait, Martin Léon réussit presque aussi bien à allier la narration et la rythmique de ses paroles que le faisait Marc Déry lors de ses œuvres en solo. On s’imagine même parfois entendre un vieil album de Pink Floyd, ce qui n’est pas peu dire. Les temps morts sont rares au fil des 13 chansons qui composent l’album. On apprécie particulièrement la pièce Tu comprends rien, qui a tout d’un grand succès radiophonique. La pièce Grand Bill est possiblement la plus faible de toutes, mais on comprend son importance dans le tout que forme Moon Grill. Un album authentique d’un artiste désormais accompli. 4/5

Grosse boîte (2009)

La Tribu (2009)

Martin Léon - Moon Grill

> Geneviève Béland Contrairement à son nom, Mother Mother est loin d’être un groupe redondant. En effet, leur dernier et deuxième album O My Heart est tout sauf linéaire, mais pas moins cohérent pour autant. C’est comme un plat plein de saveurs qui s’harmonisent parfaitement ensemble. Et si dans l’art culinaire le secret est dans la sauce, dans l’art de Mother Mother, le secret est justement dans les harmonies; trois voix puissantes qui s’unissent parfaitement pour former des mélodies vocales agiles, c’est comme des Menthos dans du Pepsi : un mélange explosif ! Pas étonnant que Mother Mother se soit vu remettre le prix de la meilleure interprétation vocale pour la pièce Body of Years par les auditeurs de CBC Radio 3. Mother Mother, c’est trois gars et deux filles de Vancouver qu’on compare souvent à Pixies avec leurs chansons accrocheuses et efficaces : plusieurs couches de voix gars-filles, des hooks de guitares bien placés, des textes audacieux et atypiques ainsi que des mélodies ingénieuses. O My Heart est sans contredit mon coup de cœur de la dernière année ! C’est complètement débile, voire rappé dans l’mille ! Y’a à peine une chanson sur les douze titres qu’on pourrait parfois se permettre de sauter. Ainsi, si vous cherchez quelque chose d’original et rafraîchissant à vous mettre sous la dent, y’a toujours le duo Menthos-Pepsi, certes, mais il serait plus prudent, voire plus équitable d’essayer le quintette Mother Mother ! 4.5/5

Blow the Fuse (2009)

Tagada Jones - Les compteurs à zéro

Non distrinué au Québec (2009)

Indica Records (2008)

dans la discographie du FME

> Philippe Gaudet Après Le compte complet et Trompe-l’œil, les attentes étaient élevées pour le troisième album de Malajube. Le groupe de Sorel-Tracy a d’ailleurs été sacré révélation de l’année au gala de l’ADISQ en 2006. La formation a également connu un succès significatif aux Etats-Unis, fait extrêmement rare pour un groupe francophone. Après une longue tournée aux quatre coins de la planète, Malajube nous revient en force avec Labyrinthes. Oubliez les collaborations avec d’autres artistes québécois de renom pour ce troisième opus. Cette fois, Malajube y va d’un album concis et fidèle à son style. On y retrouve le même genre de mélodies vocales accrocheuses du chanteur Julien Mineau que sur les deux premiers albums. Les paroles sont toujours aussi difficiles à saisir, mais pour un groupe aux influences anglo-saxonnes évidentes, ça se pardonne bien. Labyrinthes est bourré de rythmes endiablés et d’envolées musicales rappelant parfois les groupes aréna-rocks des années 70. On aime particulièrement les pièces Ursuline (qui est probablement la pièce la plus travaillée du groupe à ce jour) ainsi que 333 et Les Collemboles. Le premier extrait, Porté disparu, est également très efficace. Bref, un album plutôt simple, très rock et définitivement accrocheur. Aucun groupe de la belle province ne peut se vanter d’avoir aussi bien reproduit ici la musique alternative américaine. Cela dit, Labyrinthes ne sera probablement pas aussi mémorable que son prédécesseur plus éclectique, Trompe-l’œil. 4/5

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