gratuit le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue juillet-août 2010 - copie dix
Un été baigné de culture 6
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DocuMenteur
Le plus vrai du faux
10 ans de vie dans le Rang II
BAM! : petites oeuvres, grandes émotions
Frimat 1935 : « un festival de Roc » ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien
calendrier culturel
juillet-août 2010
gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.
Cinéma Lancement de la 7e édition du Festival du DocuMenteur de l’A-T 20 juillet - 17 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) Festival du DocuMenteur de l’A-T Projection du jeudi 22 juillet - 22 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Festival du DocuMenteur de l’A-T Projection du vendredi 23 juillet - 22 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Festival du DocuMenteur de l’A-T Projection du samedi 24 juillet - 22 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) 17 à 19 - carte blanche à vitesse lumière Festival du DocuMenteur de l’A-T 21 juillet - 17 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) 17 à 19 - les recycleurs Festival du DocuMenteur de l’A-T 22 juillet - 17 h Café-Bistro Chez Bob (Rouyn-Noranda) 17 à 19 - les meilleurs moments de groland Festival du DocuMenteur de l’A-T 23 juillet - 17 h Café-Bistro Chez Bob (Rouyn-Noranda) Total crap 5 Festival du DocuMenteur de l’A-T 20 juillet - 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) inspector bronco casse la baraque « live » Festival du DocuMenteur de l’A-T 21 juillet - 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Ciné-Brunch Festival du DocuMenteur de l’A-T 24 juillet - 10 h Salle La Légion (Rouyn-Noranda) Le jour avant le lendemain 8 juillet - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) Le Trotsky 22 juillet - 20 h Théatre du Rift (Ville-Marie)
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L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
Théâtre Bébé (s) 5 août - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) Dans ces yeux 26 août - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Exposition
Expo des finissantes au certificat en arts plastiques Jusqu’au 5 septembre Centre d’art Rotary (La Sarre) La terre qui tremble Jusqu’au 7 septembre Centre thématique fossilifère (Notre-Dame-du-Nord)
L’eau, le bouleau et l’or de La Bittt à Tibi Raôul Duguay Jusqu’au 1er août Centre d’exposition de Val-d’Or
BAM! 10e Biennale d’art miniature !nternationale Jusqu’au 12 septembre Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)
Comme une ressemblance Arianne Ouellet Jusqu’au 1er août Centre d’exposition de Val-d’Or
Littérature
Ainsi va Lili... Liliane Gagnon Jusqu’au 15 août Centre d’exposition d’Amos Battements d’ailes Renée Carrier Jusqu’au 15 août Centre d’exposition d’Amos L’arrivée des Turcotte Jusqu’au 22 août Centre d’exposition d’Amos Du visible à l’invisible Diane Auger Jusqu’au 30 août Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Éclipse agricole Marie-Ève Martel Jusqu’au 30 août Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Souvenirs d’autrefois Las’art Jusqu’au 1er septembre Sur la rue Principale (La Sarre) Exposition de la collection d’oeuvres de la Ville de La Sarre (collectif) Jusqu’au 1er septembre Salle du Conseil (La Sarre)
Camp d’écriture artistique Gilles Parent Du 13 au 16 juillet Chez Monsieur le Curé (Macamic)
La corde au cou Brin d’folie 1er juillet - 20 h 2 juillet - 20 h 3 juillet - 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)
Chanson de toile Roche Papier Théâtre Les samedis et dimanches Du 3 juillet au 1er août- 20 h À l’extérieur (Rouyn-Noranda) Au pays de l’or bleu Du 27 au 30 juillet - 20 h Du 3 au 5 août - 20 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Le Paradis du Nord 2010 Du 8 juillet au 14 août - 20 h Théâtre du Colisée La Sarre
Musique
Patrimoine et histoire
Spectacle familial Charlie Cool 3 juillet - 13 h 30 Sous le chapiteau (Latulipe-et-Gaboury) 11 juillet - 14 h à 15 h Agora Naturelle IAMGOLD, sous le chapiteau Promutuel (Amos)
Fête du Canada 1er juillet - 13 h à 16 h Lieu historique national du Canada du Fort-Témiscamingue / Obadjiwan (Duhamel-Ouest)
Festival Stock à Malartic IV Du 23 au 24 juillet 15 h à 17 h et 18 h 30 à 2 h Chaque soir Bar Chez Dédé (Malartic)
Début de la saison estivale Du 14 juin au 23 août 4 départs par jour aux deux endroits : 9 h - 10 h 30 - 13 h 30 - 15 h La maison Dumulon et l’église orthodoxe russe (Rouyn-Noranda)
FRIMAT Du 28 au 31 juillet - 17 h à 3 h Bourlamaque - Senneterre - Malartic www.frimat.qc.ca Festival Harricana Le 7 août de midi à minuit Le 8 août au matin Centre du village de Vassan (Val-d’Or) Festival Classique de l’A-T 20 août - 19 h 21 août - 9 h, 11 h, 14 h et 19 h 30 22 août - 13 h et 19 h 30 Club sport Belvédère (Val-d’Or)
Centre d’interprétation de la foresterie Jusqu’au 5 septembre Lundi au vendredi de 10 h à 18 h (La Sarre)
Autres Un moment de bonheur à partager Multidisciplinaire 24 juillet - 10 h à 17 h Les Jardins à Fleur de peau (Val-d’Or) H2O Le Festival - Coop Amos IGA Extra Du 8 au 11 juillet Amos
sommaire
éditorial en couverture : Théâtre du tandem photo : cyclopes Documenteur visuel : Festival du Documenteur La vie dans le rang II : PHOTO : comité du patrimoine de l’école du rang II d’authier BAM! (zoom sur le nunavik) photo : Sylvain Marcotte Frimat : visuel : FRIMAT
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.
RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Chloé BP, Geneviève Béland, Francesca Benedict, Karine Bisson, Serge Bordeleau, Mélanie BoutinChartier, Cindy Caouette, Denys Chabot, Jenny Corriveau, Sonia Cotten, Catherine Drolet Marchand, Suzie Ethier, Caroline Gauthier, Staifany Gonthier, Julie Goulet, Winä Jacob, Philippe Lebel, Valérie Lemay, Margot Lemire, Vanessa Limage, Paul-Antoine Martel, MarieHélène Massy-Emond, Carole Morneau, Karine Murphy, Mélanie Nadeau, Olivier Naud, Stéphanie Poitras, Psyko, Dominic Ruel, Julie Thibault et Benjamin Turcotte Réviseurs-correcteurs : Gabrielle Demers, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Isabelle Legault, Karine Murphy, PaulAntoine Martel Rédactrice en chef Winä Jacob redaction.indicebohemien@gmail.com
Coordination et ventes publicitaires Maurice Duclos indicebohemien@gmail.com
Graphisme Mise en page : Le Canapé communication visuelle graphisme.indicebohemien@gmail.com
Publicités : Le Canapé, JeanSébastien Roy L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui tement par La Coopérative du journal culturel de l’AbitibiTémiscamingue. Fondée en novembre 2006 Membres du conseil d’administration : Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Mélissa Drainville, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob, Sophie Ouellet, Amélie Roberge et Martin Villemure 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien@gmail.com
Culture d’accueil > Winä Jacob - redaction.indicebohemien@gmail.com Été 1997. Je viens de compléter une année au Cégep. Je suis jeune, heureuse et surtout, je reviens en région avec de nouvelles expériences derrière la cravate et un emploi d’été comme guide touristique en poche. Même si mon travail n’implique pas que je connaisse les autres attraits de la région, à la fin de leur visite les touristes me demandent inlassablement : « Qu’est ce qu’il y a d’autre à faire ici? » J’ai rapidement eu ma petite réponse toute préparée : je leur parle de ce que j’avais pu visiter auparavant, principalement lors de visites scolaires. Bref, je connaissais peu ma région! Heureusement, 1997, c’est aussi l’été où j’avais un ami propriétaire d’une vieille Chevette qui n’avait pas peur d’accumuler les kilomètres (c’était pré-ère des changements climatiques) et de partir à l’aventure sur les routes de l’Abitibi-Témiscamingue, chaque mercredi... mon unique jour de congé. Cet été-là, nous avons visité des plages du « Parc » La Verendrye, le Refuge Pageau, l’église de Pikogan, le Marais Antoine, le T.E. Draper, la grotte de Ville-Marie, le Centre fossilifère, l’école du Rang II, la cathédrale d’Amos, plusieurs sentiers du Parc Aiguebelle et j’en passe. L’été 97 fût certainement celui où j’ai pris conscience des richesses dont regorgeait notre région, et du fait que celles-ci étaient bien plus nombreuses que ce que laissait présager mon cours de géographie de secondaire 3. Quel bel été de découvertes! Prendre possession du territoire La saison estivale a ceci de beau qu’elle nous offre de multiples opportunités de prendre possession du territoire que nous habitons, que ce soit pour faire découvrir la région à nos visiteurs ou simplement pour organiser les journées pluvieuses. Les vacances nous permettent enfin de vivre au rythme des gens d’ici. Et ce n’est pas le choix d’activités qui manque quand vient de temps de partir à l’aventure. Occuper le territoire, c’est aussi ça! C’est le connaître dans ses moindres détails, l’apprivoiser et
se l’approprier. C’est participer au développement du tourisme local en l’encourageant. Malheureusement, trop souvent, notre esprit d’aventure et notre désir d’exploration nous amènent à découvrir des contrées lointaines (régions ou pays voisins) au détriment de se qui se trame chez nous. Pourtant, il y a tant à voir et à faire ici! Le tourisme culturel Le tourisme étant un moteur économique important dans la région, il est intéressant de constater toutes les initiatives qui ont été mises en place, dans ce domaine, ces dernières années. En diversifiant l’offre, les villes et MRC se positionnent de plus en plus en matière de tourisme culturel. Il n’y a qu’à penser aux nombreux festivals qui ont vu le jour au cours des dix dernières années, et plus récemment aux circuits patrimoniaux qui poussent ici et là (à La Sarre il y a deux mois puis à Val-d’Or le mois dernier). La région, prenant acte du vieillissement de la population, se préoccupe de plus en plus de son patrimoine bâti et de mettre en valeur ses trésors du passé. Il n’y a qu’à penser au Guide de découvertes patrimoniales et touristiques rédigé il y a quelques années par le Conseil de la culture, un bel outil pour quiconque rêve d’en connaître plus sur la région et du même coup la découvrir. Si l’Abitibi a l’excuse d’être encore jeune, le Témiscamingue a pour sa part déjà fait les efforts nécessaires afin de mettre en valeur son histoire, si on en juge par le fait que ce territoire comptant un peu plus de 10% de la population régionale abrite le quart des membres du Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue. Des galeries d’arts à hauteur d’homme Si la région se défend bien en matière de tourisme patrimonial, il en est tout autrement en ce qui a trait aux ateliers, galeries et visites chez l’artisan. Ces petits lieux de créations et de diffusions qui font le charme d’une région sont trop peu nombreux chez nous, sauf peut-être dans la MRC d’Abitibi-Ouest. En comparaison,
une région pas plus peuplée, pas plus grande et pas plus près des grands centres que la nôtre, la Gaspésie, peut s’enorgueillir d’offrir une quarantaine d’arrêts dans son Circuit des arts visuels et des métiers d’arts, et ici on ne parle pas des Centres d’expositions ou autre institutions du genre. Serait-ce vraiment plus difficile pour nous d’en faire autant? Comment se fait-il que nos artistes n’ont pas autant cette fibre entrepreneuriale qui leur donnerait le goût d’avoir pignon sur rue? Est-ce parce que nos institutions ne les soutiennent pas assez? Parce que le tourisme culturel est un concept nouveau en région et qu’il n’y a pas encore de demande en ce sens de la part des citoyens et des touristes? Ou tout simplement parce que nos artistes sont trop occupés à créer? Toutes ces réponses se valent et expliquent bien ce relatif sous-développement, d’autant plus si on les additionne. La région n’a pas cette tradition d’artistes qui viennent y résider pendant l’été et qui profitent de ce flot touristique, le tourisme étant un phénomène relativement récent en AbitibiTémiscamingue, et le tourisme culturel structuré et organisé en étant à ses premiers pas. Bien sûr, on peut depuis longtemps faire du tourisme culturel chez nous, mais on tarde à organiser les forces du milieu pour nous créer un réel pouvoir d’attraction. Il est temps d’y penser en tant que collectivité, et que les artistes s’associent entre eux afin de créer un concept à leur image, quelque chose d’original qui leur permettrait de se doter d’une vitrine afin d’exposer leurs œuvres et du même coup se donner une chance de les vendre. Il est aussi temps que les organismes, promoteurs et instances politiques appuient les démarches qui vont en ce sens. C’est en développant ce genre d’initiatives que nous inciterons plus d’artistes à venir travailler, exposer et vivre en région... Et c’est sans compter les touristes qui les suivront.
Histoire et patrimoine ....... 4, 5 Cinéma ................................. 6 Événements ................. 12, 20, 21, 22, 23, 24 Arts de la scène ... 8, 9, 10, 11 Général .................. 16, 157, 19 Danse ................................ 21 Arts visuels ........... 23, 25, 26 Musique ... 7, 27, 28, 29, 30, 31
Chroniques Sociétés d’histoire et de généalogie ................... 5 Chronique jeu .................... 12 Une Abitibienne au coeur d’un village............................13 La culture dans mes mots ...... 7 Humeur ....................... 14, 15 Chronique littéraire ........... 19 Critique CD ....................... 31
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L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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concours photo : Sébastien Tessier
histoire et patrimoine
En 1980, la maison Dumulon recevait ses premiers visiteurs
photo-spectacle Vous êtes tellement fan des spectacles partout en région que vous prenez régulièrement des photos? Vous êtes photographe amateur? C’est vous que nous visons avec ce concours! POURQUOI UN CONCOURS? Nous souhaitons vraiment mettre en valeur votre talent de photographe ainsi que la vitalité culturelle partout en région lors de spectacles autant intérieurs qu’extérieurs. POURQUOI PARTICIPER? 6 bonnes raisons : 1. 2. 3. 4. 5. 6.
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permettre de laisser aller votre créativité photographique courir la chance que + de 20 000 personnes voient votre photo promouvoir la scène culturelle régionale d’une façon originale mettre en valeur les artistes et les événements d’ici participer à créer un banque de photos pour le journal culturel gagner des prix
300 $ - certificat cadeau à la Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda) 200 $ - certificat cadeau au Rendez-vous des Arts (La Sarre) 100 $ - certificat cadeau chez Paul Brindamour Photographe (Val-d’Or) Courez vite voir les spectacles partout en Abitibi-Témiscamingue entre le 1er juin et le 31 décembre 2010! • Vous devez soumettre vos photos avant le 15 du mois précédent (ex. le 15 août pour l’édition de septembre). • À chaque édition des finalistes seront retenus et leur photo sera publiée dans le journal. • Les grands gagnants verront leur photo publiée dans l’édition de février 2011.
Les règlements du concours sont disponible sur notre page facebook. www.facebook.com/indicebohemien
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L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
Les 30 ans d’un devoir de mémoire > julie goulet
Classée site historique depuis 1978, inaugurée en 1980, la maison Dumulon fête ses trente ans cette année. Une trentaine pleine d’assurance et de nouveautés, marquée par le partage d’une histoire fascinante de ruée vers l’or, de petite misère aussi, mais surtout une grande histoire de courage et de volonté. Pour célébrer cet anniversaire, la corporation de la maison Dumulon offre une série d’activités qui illustrent bien son travail dynamique de mise en valeur d’un passé riche bien que pas si lointain… livre racontant l’histoire En 1920, le prospecteur on parle de l’Église du site a été publié l’an Edmund Horne découdernier (Le site hisvre un sous-sol riche St-Michel qui a brûlé en minéraux précieux 3 fois et de la caserne torique de la maison et de là, s’amorce l’efDumulon, aux Éditions de pompier qui était fervescence connue par juste en face, on passe GID). On propose aussi la suite, avec la créadepuis juin un service à travers le temps en tion de la ville de Rouyn de prêt de vélos gratuit, parlant du chemin de et celle de Noranda. une rareté en région. fer, de la mine, de la L’équipe de guides animateurs présente C’est fête chez les venue de la fonderie, les outils des prospecDumulon! des villes jumelles teurs, le godendard, La maison Dumulon est non-identiques les criques à charrette, présente dans l’histoire la baratte à crème glacée, le bureau de de la région depuis plus de 80 ans. C’est poste mené de main de maître par Agnès l’histoire d’une famille, d’une ville, d’une Dumulon. On amène également les visi- région. On la fête cette année, on se fête teurs à découvrir les images d’Edmund cette année! C’est ainsi que le 31 juillet, le Horne dans son canot, on parle de l’église marché public sera sur place dans le cadre St-Michel qui a brûlé 3 fois et de la caser- d’une grande fête champêtre agrémentée ne de pompiers qui était juste en face; d’un BBQ. On offrira des démonstrations on passe à travers le temps en parlant d’artisanat, et ceux qui souhaitent en du chemin de fer, de la mine, de la venue savoir plus pourront profiter d’une visite en de la fonderie, des villes jumelles non- ponton avec le conteur et explorateur de identiques, du magasin Montemuro, de l’âme régionale Guillaume Beaulieu. la laiterie Dallaire, et plusieurs autres. On parle surtout de Joe et d’Agnès, arrivés en Par ailleurs, comme c’est son anniversaire, 1924, avec le premier magasin général. la maison Dumulon distribue des cadeaux! Chaque mois, un panier de produits régioAu fil du temps, différents volets ont naux d’une valeur de 30$ sera tiré au sort. été ajoutés à l’expérience proposée aux Et comme ce site historique est une sorte visiteurs. Au-delà de l’appréciation d’ar- de trésor, les amateurs de géocaching téfacts d’un temps révolu, la maison pourront trouver une cache dissimulée sur Dumulon offre désormais des trousses le site! pédagogiques aux groupes scolaires : un
Malgré son jeune âge, Val-d’Or compte son lot de mystères
Controverses fondatrices > denys chabot Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or
Val-d’Or, qui célèbre cette année son 75e anniversaire, n’échappe pas à une sorte de règle générale qui veut que l’histoire soit parsemée de pièges et de zones troubles. L’histoire de cette ville est effectivement marquée par des controverses qui semblent ne jamais vouloir se résorber. Plongé dans des tiraillements, tenu à des arbitrages, l’historien doit tout de même trancher s’il veut mener à bien son travail, se créant ainsi, inévitablement, des adversaires dans un camp ou dans l’autre. Répondre aux questions Quoi? Quand? et Qui? peut parfois s’avérer périlleux… Quoi? Le nom de Val-d’Or a fait l’objet de longs débats, souvent acerbes, si bien que ce n’est que le 6 novembre 1950, suite à trois séances au cours desquelles on a longuement délibéré, que les membres du comité de linguistique de
l’Académie canadienne-française s’entendent sur l’orthographe de Val-d’Or, avec trait d’union, apostrophe et « O » majuscule. La Commission de toponymie du Québec a par la suite sanctionné ce choix. Des irréductibles, comme Colette Germain, dont le père a imposé l’apostrophe du toponyme Val-d’Or, s’apposeront toujours au trait d’union.
Photo : SHGVD – Fonds Colette Germain
Chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T
Quand? Val-d’Or est officiellement constituée en municipalité de village le 15 août 1935. Deux ans plus tard, soit le 20 mai 1937, Val-d’Or est érigée en municipalité de ville. Quelle date retenir quand il est question de déterminer l’acte de naissance de la municipalité? Les cartes ont été un peu brouillées par le fait que Val-d’Or a célébré son 10e anniversaire en août 1947, tout simplement parce qu’en 1945, en pleine guerre mondiale, les rationnements restreignaient trop fortement les ressources et ne prêtaient pas à des célébrations fastes. Reste que le maire de Val-d’Or de 1976 à 1980,
Installé au coin de la 3e Avenue et de la 7e Rue (à l’emplacement actuel du restaurant McDonald’s), le salon de barbier VAL DOR Sanitary Barber Shop, sur lequel apparaît pour la première fois le nom de Val-d’Or. puis de 1992 à l’an 2000, Ronald Tétrault, soutient encore avec acharnement que Val-d’Or a vu le jour en 1937, même si c’est effectivement en 1935 que Val-d’Or devient Val-d’Or de fait et de droit. Qui, d’Émile Saint-Jarre, de Mike Mitto ou de Gabriel Comman-
dant peut être tenu pour fondateur de la ville? En fait, chacun a joué un rôle déterminant, mais nul n’a vraiment posé un geste fondateur sans équivoque. Val-d’Or est bel et bien une création collective. Et le litige, avec Commandant, se double d’une controverse concernant la façon correcte d’écrire son nom.
Notons, au passage, que dans l’édition d’avril-mai 2010 de la revue Québec Science, le chroniqueur Serge Bouchard signe un éloge de Gabriel Commandant d’un lyrisme insurpassé. L’article est titré : Abitibi ou l’histoire du silence.
histoire et patrimoine
Le passé de Val-d’Or revit! Lancement du Circuit historique Héritage Val-d’Or et de l’audioguide Radio Bourlamaque
> IB
Le 18 juin dernier, le hasard a voulu que soient lancées deux initiatives qui permettront d’en savoir plus savoir plus sur Val-d’Or et ses débuts : le circuit historique Héritage Val-d’Or et l’audio-guide de la Cité de l’Or, Radio Bourlamaque. Formé de 27 panneaux d’interprétation bilingues, le circuit Héritage Val-d’Or présente autant de sites et d’immeubles ancrés dans l’histoire valdorienne à l’aide de courts textes rédigés par Denys Chabot et l’expert en patrimoine Paul Trépanier, et de photos tirées des riches archives de la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or. Une carte d’accompagnement permet de repérer les panneaux, et propose la visite d’une vingtaine de sites complémentaires, aux quatre coins des différents secteurs de Val-d’Or. Avec Radio Bourlamaque, la Cité de l’Or souhaite mettre en valeur l’histoire du village minier, témoin vivant de l’époque où la mine Lamaque r ythmait la vie de ce qui fut une ville de 1934 à 1968. Les visiteurs peuvent ainsi déambuler à leur r ythme, et s’offrir un beau complément à la visite de la Cité de l’Or. ville.valdor.qc.ca citedelor.ca
Merci à tous nos collaborateurs L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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photos : Andrée-Ève Veilleux
cinéma 7e édition du Festival du DocuMenteur
A beau mentir qui vient de Rouyn > suzie ethier
« Personne me croyait quand je disais qu’on allait créer un festival de faux documentaires », lance Carol Courchesne, celui à qui l’on doit l’idée de départ de ce qui animera les berges du lac Osisko et différents lieux de la région du 20 au 24 juillet prochain. Le concept peut effectivement paraître loufoque de prime à bord, mais le résultat est pourtant une réussite sur toute la ligne. Loin d’être le seul derrière ce festival, Carol Courchesne ne se gêne pas pour dire que s’il n’avait pas croisé sur son chemin les deux filles avec qui il partage aujourd’hui cette aventure, celle-ci n’aurait probablement jamais vu le jour. À la tête de ce festival se trouvent trois personnes bien différentes qui, réunies, forment l’entité idéale pour organiser un tel événement. D’abord, Carol Courchesne, co-fondateur des défuntes soirées Racamés, féru de tout ce qui s’appelle cinéma hors normes et excellent communicateur. Puis, Émilie Villeneuve, qui a enseigné le cinéma et qui est particulièrement douée pour ce qui est des demandes de subventions (on n’y échappe pas!). Finalement, Ariane Gélinas, une fille consciencieuse et organisée qui a le talent de tout mettre en place pour que ça roule rondement. Et évidemment, chaque année, une équipe et plusieurs bénévoles se greffent à eux pour nous offrir du bon temps. Une vraie programmation truffée de faux Pour les malheureux qui n’ont pas encore eu la chance de découvrir ce festival, rappelons qu’il s’agit de cinq jours de projections de faux documentaires complètement éclatés, d’un concours de création vidéo couvrant l’ensemble du territoire témiscabitibien, de topos quotidiens des différentes équipes de tournage et de plusieurs activités spéciales qui en font un incontournable en région. Mais au-delà de tout cela, ce sont sans doute les projections sur la presqu’île du lac Osisko qui lui donnent ce petit quelque chose que les autres n’ont pas. Question d’innover un peu, des nouveautés font leur apparition cette année. En plus de l’ajout d’un ciné-brunch qui prend l’allure d’un rendez-vous cinématographique familial s’adressant aux jeunes de 7 à 12 ans, le Festival fera le trottoir, rien de moins! Deux vitrines de la ville, soit celles de B. Chouinard et de Morasse Poutine, diffuseront donc en continu des bandes annonces de films en compétition cette année ainsi que des courts métrages des années antérieures. Cette année, croyezle ou non, c’est à la maison de retraite Résidence St-Pierre qu’une équipe sera cloîtrée pendant 72 heures afin de tourner un documenteur qui sera lui aussi projeté lors de la soirée de clôture. Bref, cinq jours où la supercherie sous toutes ses formes est non seulement permise mais carrément la vedette! www.documenteur.com
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L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
musique
photo : Julie thibault
la culture dans mes mots
Le Festival d’été de Val-d’Or est de retour, du 21 au 24 juillet
Fêter l’été dans la rue la culture sert à faire des rencontres, à croiser des gens qui me donnent des conseils, qui m’enseignent des tas de choses que je n’apprendrais pas nécessairement à l’école ou à la maison.
> IB
Alors que d’aucuns l’avaient déjà enterré, le Festival d’été de Val-d’Or renaît de ses cendres. Nouveau commanditaire (la minière Wesdome), programmation ramenée sur trois soirs, ajout d’un après-midi jeunesse, mise en place de 5 à 7 « cuvée régionale » et d’après spectacles : le nouveau comité organisateur n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de rejoindre le public, quel qu’il soit. Les festivaliers pourront voir sous le chapiteau Les Dents s’enlignent, Chantal Archambault et Ricky Blues Band (Soirée valdorienne, mercredi) les Lasarrois de Black Billy’s, Caloon Saloon et Tendance alcoolique – Hommage à Johnny Cash (jeudi), et Jonathan Painchaud et Zébulon (vendredi). Parmi les autres artistes d’ici participant, notons le chansonnier témiscamien Martin Bernard; les rappeurs de LCDN; le dj Francis Jacob; et l’idole des enfants, Gilles Parent.
La musique qui mène aux gens > JULIE THIBEAULT
Nom : Emmie Grégoire-Salmon Âge : 14 ans Lien particulier avec la culture : Elle est la plus jeune musicienne de l’Orchestre symphonique régional, dans lequel elle joue du violon. Elle pratique aussi la danse. Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture? C’est s’exprimer par différents arts comme la musique, la danse, le théâtre. Ça nous permet de sortir ce que l’on a à l’intérieur et de le montrer. Les deux arts que je pratique sont complémentaires : la musique me plaît parce qu’elle est très structurée et composée de plusieurs règles, tandis que la danse me permet d’exprimer mon côté plus sportif. Les deux font un beau combo! À quoi sert la culture dans la société? Pour moi, la culture sert à faire des rencontres, à croiser des gens qui me donnent des conseils, qui m’enseignent des tas de choses que je n’apprendrais pas nécessairement à l’école ou à la maison. Je peux réintégrer ces apprentissages dans d’autres contextes, à d’autres moments. Par exemple, si je rencontre un médecin et qu’on discute, ça peut me donner le goût d’enrichir mes connaissances en médecine. Ça me permet aussi de sortir de la maison et de ne pas rester à ne rien faire. Et si la culture n’existait pas? On connaîtrait moins de gens et on ferait moins de belles rencontres. Différentes parties de nous-mêmes ne seraient pas exploitées et il nous manquerait une forme de langage pour dire les choses, pour communiquer au-delà de la parole. Aussi, si on ne sortait pas ce que l’on a en-dedans, on deviendrait plus sérieux, plus stressés, plus nerveux et moins détendus. Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture? Ça m’arrive d’avoir des mauvaises journées, et quand je vais à la danse ou au violon, après, je suis plus apte à travailler calmement, à me détendre. Par exemple, cette semaine, j’avais terminé mes cours de danse et mon violon pour l’été. Je tournais en rond, alors que je suis habituellement très occupée avec mes huit heures de violon et mes huit heures de danse par semaine. J’étais comme… déstabilisée. J’ai sorti mon violon, j’ai joué, et ça m’a fait du bien. À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste? La première qualité nécessaire, c’est la patience! N’importe quel artiste en a besoin pour pratiquer et recommencer. Il faut aussi de l’humilité pour être capable d’accepter les commentaires critiques. Parce qu’il arrive qu’on se trompe et ça ne fait pas mourir! Il faut se donner le droit à l’erreur. Il faut aussi être game, avoir le goût du risque, ne pas avoir peur. Peux-tu nommer de grands artistes? J’admire beaucoup Jacques Marchand, qui dirige l’Orchestre symphonique. La violoniste Mélanie Verreault, aussi membre de l’Orchestre, a également toute mon admiration. Elle m’a déjà évaluée et j’aime sa manière de donner des commentaires constructifs. Ça passe bien et ça fait avancer. Et toi, aimerais-tu être un artiste? Si oui, quel genre d’artiste? Je ne souhaite pas gagner ma vie avec la musique car j’ai l’impression que si j’étais toujours avec mon violon, je n’aurais plus d’émotions à sortir! J’aimerais plutôt devenir pédiatre, revenir travailler en AbitibiTémiscamingue, et réintégrer l’Orchestre symphonique. Donc, garder le violon comme loisir, et, en sortant du travail, relaxer avec lui, comme un adulte avec sa tasse de café! L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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arts de la scène photos : cyclopes
Le Tandem présente Au pays de l’or bleu, dès le 27 juillet
Un théâtre qui n’a pas peur de se mouiller
> Mélanie Nadeau
Le Théâtre du Tandem nous réserve une pièce au sujet brûlant d’actualité pour sa production estivale : l’utilisation et la surexploitation de nos ressources naturelles. Si les richesses minérales retiennent le plus souvent notre attention, il importe de nous demander ce que nous ferons de notre eau. Voilà le propos de la plus récente création du Tandem, qui confirme avec Au pays de l’or bleu son rôle de locomotive du théâtre régional. Au pays de l’Or bleu a mérité à son auteure, Jaquy Lamps, le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue en 2005. Dès lors, Jean-Guy Côté a démontré de l’intérêt pour ce texte. Par contre, il fallait passer de onze personnages à une équipe de quelques comédiens. Plusieurs versions et sessions d’exploration plus tard, l’équipe du Théâtre du Tandem est fin prête à convier la population à découvrir cette création toute régionale sur scène. Avec cette production, Jean-Guy Côté renouera avec le plaisir de signer une mise en scène. « C’est un texte auquel j’adhère. Au-delà du divertissement, j’aime que le théâtre apporte une réflexion. De plus, c’est très stimulant de travailler avec trois jeunes acteurs généreux, disponibles et souples. » Ces trois comédiens sont Solène Bernier (Cassandre), Alexandre Castonguay (Pâris) et Stéphanie Lavoie (Hélène).
Merci à Emploi Québec, précieux partenaire depuis juin 2009 8
L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
Quelque peu décalée dans le futur, avec des personnages inspirés de la mythologie grecque antique, l’histoire se déroule sur un lac gelé, en AbitibiTémiscamingue, alors que Cassandre, Pâris et Hélène s’adonnent à la pêche blanche. « Le défi réside dans l’appropriation du vocabulaire riche et politique », raconte Stéphanie Lavoie. « Avoir deux rôles à soutenir et ce, en alternance dans la même pièce est une approche intéressante », ajoute-t-elle. En effet, en plus de son rôle d’Hélène, elle aura à
manipuler un objet illustrant le personnage du cancre-chef. « Ce personnage représente tout un défi car c’est le plus imbécile des imbéciles! Il n’est pas chouette à côtoyer! »
Hamelin à la scénographie, Paco Bureau aux costumes, Lyne Rioux aux éclairages et Billy Larivière à la composition musicale, le talent de nos artistes sera mis à l’avant-plan.
« Au-delà du divertissement, j’aime que le théâtre apporte une réflexion »
Notons que la première mondiale aura lieu le 27 juillet 2010 sur la scène de l’Agora des Arts. Six autres représentations seront données à Rouyn-Noranda; puis la pièce se déplacera au Théâtre du Rift de Ville-Marie pour huit représentations, entre le 11 et le 21 août. De plus, les étudiants du secondaire et du Cégep auront l’occasion d’assister à cette production en octobre prochain.
- Jean-Guy Côté À pièce d’ici, équipe d’ici Mise à part Julie Vallée-Léger, spécialiste du théâtre d’objets, l’équipe de création sera complètement régionale. Avec Valéry
www.theatretandem.com
Les 3 comédiens de Au pays de l’or bleu
photo : marjorie guindon
photos : École d’art La Rallonge
arts de la scène
L’école de cirque Clin d’œil transforme les jeunes d’ici en acrobates et en jongleurs
Jongler avec les rêves Comédienne
en terre abitibienne > Mélanie nadeau
Elle a une bouille sympathique et le regard angélique. Elle est déterminée et fonceuse. Les nombreux projets dans lesquels nous avons pu la voir sur scène traduisent son grand talent, nous n’avons qu’à penser à Bascule 2, Les 7 jours de Simon Labrosse ou encore Apocalypse à Kamloops. Stéphanie Lavoie est en AbitibiTémiscamingue par choix. Elle a réussi à tracer son chemin à travers les nombreuses opportunités qu’elle a saisies. Elle est activement impliquée dans une jeune compagnie : Roche Papier Théâtre. D’ailleurs, leur production Chanson de toile sera reprise cet été, dans les quartiers ruraux de Rouyn-Noranda. Cette jeune entrepreneure avoue même piquer la curiosité de certains anciens collègues de sa cohorte de l’école de théâtre: « Hen? Vous jouez dans un camion! », disent ceux tenant désormais à assister à cette représentation sortant de l’ordinaire. À l’automne 2009, elle a passé près de deux mois à Québec pour des représentations de Apocalypse à Kamloops, une co-production entre le Théâtre du Tandem et le Théâtre de la Bordée, qui avait préalablement été présentée en Abitibi-Témiscamingue en 2008. Au-delà du plaisir de jouer, elle sait que des déplacements comme ceux-là servent à faire connaître l’Abitibi-Témiscamingue. Elle est même reconnue comme étant « la fille dans le Nord ». Agent d’artistes Les projets arrivent à un rythme tel que depuis l’automne, elle n’a pas d’emploi autre que celui d’être comédienne. « C’est un beau problème! », lance celle qui,
jusqu’à l’automne dernier, pouvait vous servir une réplique de théâtre un soir et une bière au Cabaret de la dernière chance le lendemain. « C’est à ce moment-ci que mon agente prend toute son importance! Elle connaît les mots! », lance celle qui avoue apprécier déléguer la gestion des horaires et la négociation de ses cachets. C’est intéressant quand la notoriété d’un artiste lui permet d’être appelé directement, comme ce fut le cas avec l’équipe de Les pieds dans la marge avec qui elle a collaboré à quelques reprises.
> Valérie lemay
Jonglerie, maquillage, sculpture de ballons, trampoline, fabrication de bâtons de fleur et lasso font partie intégrante du quotidien à l’école de cirque Clin d’œil. Vous avez sans doute vu un jour, dans une activité ou un festival en région, des jeunes jonglant à 5 balles ou faisant une quelconque prouesse en unicycle? Si tel est le cas, c’est sans doute le fruit du labeur de deux pères dévoués et persévérants : Daniel Tétrault et Richard Jodoin d’Amos. Accompagnant son fils en gymnastique et convaincu qu’il s’agissait d’un sport complet pour développer des qualités athlétiques, Daniel Tétrault poursuivait à cette époque des cours pour devenir entraîneur certifié : « La jonglerie s’est avérée la solution parfaite pour développer l’équilibre, la coordination et la dextérité », explique-t-il avec engouement. On ne peut que le croire en sachant que son fils, Guillaume Tétrault, est champion canadien en ski nautique. En 2006, Véronique Trudel et Cassandre Néron se sont jointes à eux afin de se lancer également dans la jonglerie. C’est à ce moment que l’école de cirque Clin d’œil a vu le jour. «Puis nous nous sommes procuré un trampoline à 14 000 $ ⎯— ce qui m’a d’ailleurs fait passer pour un fou ⎯— et on a déniché un beau local : nous
pouvions maintenant accroître et diversifier notre offre », convient Daniel Tétrault, visiblement passionné par son école. Camp de jour Cette année, suite à une subvention du Pacte rural, l’école de cirque pourra accueillir plusieurs jeunes de la région pendant l’été. Afin de donner un coup de main pour financer le projet, déterminé, M. Tétrault s’est lancé dans les auditions pour l’émission de TVA Le Banquier. Plus de 7000 vidéos y sont reçus et 300 d’entre eux ont passé une entrevue avec l’équipe de TVA; c’est le cas du Clin d’œil. Fiers d’avoir franchis cette étape, les responsables de l’école de cirque souhaitent pouvoir compter dans les 30 derniers : « Le fait de vouloir accueillir des jeunes dans notre école afin de leur faire vivre jonglerie, trampoline et théâtre semblait intéres-
ser vivement l’équipe. J’ai même donné des frissons à Marie-Pier, une beauté du Banquier! » indique Daniel Tétrault avec un fou rire. Ce camp de jour avec hébergement permettra à des jeunes de l’Abitibi-Témiscamingue, de Matagami, de Lebel-sur-Quévillon et de Chibougamau de vivre une semaine intense, qui culminera avec un petit spectacle. On compte peu d’écoles de cirque au Québec; ainsi, c’est une chance que les jeunes de notre région puissent bénéficier de cette expertise : « Certains pensent que ce qui vient de Montréal, c’est mieux qu’ici… Alors que très souvent, nos élèves sont meilleurs! On compte parmi nos jeunes des champions québécois », explique avec fierté Daniel Tétrault. www.cirqueclindoeil.com
Cinéma Un projet cinéma est aussi dans l’air. Le réalisateur Lionel Dos Santos désire travailler avec elle pour son prochain film. Il connaît l’Abitibi-Témiscamingue, car son court métrage Lose, love and pop a été présenté lors d’une édition de l’Espace vidéo. Après une rencontre l’automne dernier, à Québec, nous pouvons dire qu’il est tombé sous le charme, car il a décidé de repousser son projet à 2011 afin que « notre » comédienne puisse camper le premier rôle. Avant de pouvoir la voir sur grand écran, Stéphanie sera de la distribution de la pièce Au pays de l’or bleu présentée cet été par le Théâtre du Tandem, en plus de reprendre Chanson de toile les week-ends de juillet. L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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arts de la scène photo : cyclopes
Le théâtre d’été de Brin d’Folie
« Oui je le veux! » > Valérie Lemay
Pour une 8e saison, la troupe de théâtre Brin d’Folie prévoie fracasser les planches du Petit Théâtre avec la pièce La corde au cou. Si cette compagnie de théâtre en est une qui se dit amateure, ses représentations passées ont prouvé qu’elles présentaient un travail de professionnel. Comme le dit si bien le comédien Martin Villemure : « faire du théâtre avec Brin d’Folie, c’est une expérience professionnelle de théâtre amateur ». « La région, c’est un grand terrain de jeux. En ce moment, il y a pas mal de place à combler, alors amusez-vous! » avait dit Monsieur Faire du théâtre avec Brin d’Folie, c’est une expérience professionnelle de théâtre amateur. –Martin Villemure
Guy Lemire à Mélanie Nadeau en 2002. Cette phrase a retenti suffisamment dans la tête de la jolie blonde pour que, la même année, celle-ci s’allie à Marie-Michèle Fontaine, rencontrée à Place aux jeunes. Marie-Michèle Fontaine, une jeune femme pétillante, avocate de formation, voulait faire du théâtre amateur et pouvait difficilement intégrer une troupe semi-
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professionnelle. L’alliance entre Marie-Michèle et Mélanie est marquante et donne naissance à Brin d’Folie. Après deux ans d’activités, MarieMichèle, originaire de Québec, ressent le besoin de retourner au bercail. Le départ de celle-ci est ponctué d’un questionnement de la part de Mélanie, s’inquiétant des activités de la troupe. S’interrogeant donc sur l’avenir de Brin d’Folie et du besoin d’un bras droit pour continuer l’aventure, Mélanie voit apparaître en région une jeune femme motivée et inspirante en la personne de Chloé Paradis, en 2005. Celle-ci ressent le besoin de faire du théâtre et de s’intégrer dans le terrain de
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jeux régional. Au même moment, un Conseil d’administration voit le jour dans la troupe et permet ainsi à l’organisation d’asseoir ses bases et de la rendre par le fait même encore plus solide. La troupe Brin d’Folie est accessible à quiconque souhaite y prendre part. Fonctionnant avec des auditions chaque année, Mélanie Nadeau explique que la troupe souhaite combler un espace : « On veut être une place pour les gens, on veut être une option intéressante où s’impliquer. On veut dynamiser la région! » La corde au cou de Fanny Britt Cet été, Brin d’Folie s’attaque à la pièce La corde au cou de Fanny
Britt. Cette auteure dramatique est née à Amos, mais a grandi à Montréal. « L’auteure ne fait pas vraiment dans la comédie, et cette pièce constitue un beau texte léger, bien écrit, sur l’amour, l’amitié et l’engagement », explique la metteure en scène, Mélanie Nadeau.
bon gars un brin timide. Ce geste, cette preuve d’engagement va avoir sur Sissi, une célibataire qui travaille aux États-Unis, sur Marie, une mère de trois enfants, mais aussi sur François (Martin Villemure), le garçon d’honneur, des retombées particulièrement cocasses.
Au cœur de cette comédie romantique, il y a trois femmes dans la mi-trentaine (Marie, jouée par Sonia Cotten; Julie, interprétée par Esther Labrie et Sissi, sous les traits de Chloé Paradis), trois amies d’enfance réunies par un mariage. En effet, Julie, une boule d’angoisse, est sur le point d’épouser Sylvain (Stéphane Gélinas), un
La pièce La corde au cou, mise en scène par Mélanie Nadeau et Mélissa Desrochers, sera présentée au public tous les jeudis, vendredis et samedis du 1er au 17 juillet, au Petit Théâtre du Vieux Noranda. www.brindefolie.ca
arts de la scène photos : Comité du Patrimoine de l’école du rang II d’Authier
10e saison de « La vie dans le Rang II »
De l’école en plein été! > Carole Morneau, agente de développement rural, CLD Abitibi-Ouest
Le théâtre interactif La vie dans le Rang II est de retour cet été pour une 10e saison. La détestable Gemma et son cher mari Joachim partageront avec le public quelques événements cocasses de leur vie quotidienne des années 40. L’humour est encore au programme cet été à l’École du Rang II d’Authier. Gemma (Sophie Poulin), Joachim (François Jalbert) et un invité surprise sont les acteurs des pièces Ça parle au diable! et Faut fêter ça! « Ce théâtre interactif s’adresse à un public de tous âges. Les gens sont invités à interagir et les spectateurs deviennent nos voisins », explique la comédienne et conceptrice Sophie Poulin. Après chaque représentation, le public est convié à participer à l’animation « Vivre une journée scolaire d’autrefois » à l’école du rang. Sophie Poulin est une des deux instigatrices du projet La vie dans le Rang II. En 2001, Hélène Girard, alors directrice de l’école, et Mme Poulin, ont créé le concept. Cette dernière fait d’ailleurs partie de la distribution depuis sa création.
Elle signe les scénarios, s’occupe de la mise en scène et campe le rôle de Gemma. François Jalbert, l’interprète de Joachim depuis l’été 2007, est bédéiste et créateur de la série Coup de pied. Il a aussi fondé sa propre entreprise de création multimédia, graphisme et illustration. Depuis 4 ans, il s’emploie à publiciser La vie dans le Rang II. Fête d’antan La 10e saison du théâtre interactif sera soulignée dans le cadre du Pique-nique d’Antan qui aura lieu les 3 et 4 juillet. Cet anniversaire sera célébré le dimanche, à 15 h 15, à l’école du Rang II d’Authier, sous la forme d’un Porto-chocolat. Plusieurs activités sont au programme, dont une soirée dansante sous le chapiteau ainsi qu’un tournoi de souque à la corde et des jeux d’adresse.
« Les gens sont invités à interagir et les spectateurs deviennent nos voisins » - Sophie Poulin
Ça parle au diable! sera présentée les 4, 7, 11 et 14 juillet alors que Faut fêter ça! le sera les 18, 21, 25 et 28 juillet. La contribution est volontaire. Les représentations ont lieu les mercredis et dimanches à 14 h, dans la vieille grange face à l’école. « Nous recommandons aux gens de se rendre à l’école au moins une heure à l’avance pour s’assurer d’avoir une place », prévient Greta Nys, directrice de l’école.
C’est en 1983 que l’École du Rang II d’Authier a ouvert ses portes au public. En reconstituant historiquement la vie à l’école de rang, elle fait revivre plusieurs souvenirs à tous ceux et celles qui ont vécu cette époque. Quant aux autres, elle les renseigne sur cette tranche de l’histoire de l’éducation au Québec. lino.com/~ecolrgll/accueil.html
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rubrique ludique De dragons à prince...
Le monde de Catane
Ou d’Évain à votre console de jeux!
> Staifany Gonthier
> Mélanie Boutin-Chartier
Le mois dernier, il était question dans cette chronique de Combats de Géants: Dragons. Voici maintenant quelqu’un qui s’est, entre autres, concentré sur les adversaires-surprises de nos charmants dragons en tant qu‘artiste aux effets spéciaux: Guillaume Boisvert. Avec un baccalauréat en Création en multimédia interactif et une mineure en 3D à l’UQAT en mains, Guillaume Boisvert a poursuivi ses études à l’École nationale en divertissement interactif à Québec. Cette formation lui a permis d’être mentoré en entreprise chez Ubisoft, ce qui lui ouvrit toutes grandes les portes de la compagnie. L’artiste originaire d’Évain a eu l’occasion, dans CdG: Dragons, de travailler sur l’évolution des différents dragons du jeu développé chez Ubisoft Québec ainsi que sur les textures dynamiques. Plus récemment, Guillaume Boisvert s’est investi sur les versions Wii et PSP du jeu Prince of Persia: Les Sables oubliés paru en mai dernier. Sur la version Wii, c’est notre Évainois qui a créé les effets spéciaux dans les cinématiques et ceux du Boss final. Il a aussi planché sur les effets d’environnement et des puzzles. On lui doit en outre pratiquement tous les effets spéciaux de la version PSP. « Même dans un temps de production extrêmement court, explique Guillaume, j’ai su donner mon maximum et atteindre un résultat d’une très bonne qualité. Jusqu’à maintenant, les commentaires à propos du titre sont très élogieux et les attentes des joueurs, très grandes! » L’entreprise française fondée en 1986 est bien établie au Québec depuis 1997. C’est le studio montréalais d’Ubisoft qui nous a offert les titres à succès Assassin’s Creed, Tom Clancy’s Splinter Cell et Rainbow Six, pour ne nommer que ceux-là. « À Québec, nous fêtons cette année le 5e anniversaire de notre studio, qui compte maintenant plus de 250 travailleurs de tous horizons, dit l’artiste de 26 ans. Ubisoft mise beaucoup sur le talent québécois. L’avenir s’annonce positif pour le milieu du jeu vidéo, surtout au Québec où plusieurs milliers de personnes y font carrière. » Toujours en lien avec ses racines abitibiennes, Guillaume Boisvert revient dans le coin le plus souvent possible. « Les gens de la région sont très importants pour moi, confesse-t-il. Je reste toujours en contact avec ma famille, mes amis et aussi des collègues d’université. » Guillaume est la preuve que c’est possible de travailler dans le domaine du jeu vidéo au Québec et de réaliser des projets d’envergure internationale en étant formé ici-même en Abitibi-Témiscamingue!
www.prince-of-persia.fr.ubi.com/
Catane : le jeu Aussi connu sous le nom Les Colons de Catane, Catane est sans contredit LE jeu à posséder. Si vous êtes blasé du Monopoly et que Destin et Jour de paye vous lèvent le cœur, vous êtes parvenu à un autre niveau : celui des Colons! Depuis 15 ans, Catane est utilisé comme tremplin dans le monde du « gros » jeu de société. Que vous soyez débutant ou avancé, vous y trouverez votre plaisir! Une toute nouvelle version est maintenant disponible à un coût moindre, dû au plastique dont sont faites les pièces Dans Catane, chacun construit son village à l’aide de différentes ressources. En lançant les dés au début de son tour, le joueur s’approvisionne en différentes ressources qu’il pourra échanger aux autres par la suite, pour arriver à améliorer sa petite colonie. Le concept est simple mais les gens avec qui vous jouez peuvent le rendre complexe. Un brigand empêche certains joueurs de progresser, pendant que d’autres réussiront à créer leur propre stratégie sans l’aide de personne. Des points cachés peuvent aussi être accumulés à la surprise de nos adversaires. Nombre de joueurs : 3 à 4 joueurs Âge recommandé : 10 ans et plus Temps moyen pour une partie : 75 minutes Catane : Les extensions Si vous voulez jouer à 5 ou 6 joueurs, il vous faudra l’extension 5-6 joueurs. L’extension Villes et chevaliers, pour les joueurs plus acharnés, ajoutera une touche de complexité au niveau de jeu tandis que l’extension Marins fragmentera votre terrain en petites îles. Ces derniers suppléments sont aussi disponibles en version 5-6 joueurs. Facile de dépenser rapidement quand on parle des Colons; et pourtant, le jeu de base étant indépendant en soi, pourquoi ne pas s’y limiter? La meilleure façon de le jouer est sans contredit à 4 joueurs, sans aucune extension. Catane : Le jeu à 2 joueurs Pour les joueurs un peu plus expérimentés, le jeu de cartes des Colons de Catane assurera de belles soirées. Beaucoup plus long que la version originale de par sa complexité, le jeu de base possède lui aussi plusieurs extensions (7). Chaque joueur possède son village avec différents immeubles qui protègent entre autres des attaques de l’adversaire. Inutile de spécifier que les échanges de ressources dans ce jeu sont pratiquement nuls, quoique permis!
événement Le festival pyromusical Osisko en lumière, du 6 au 8 août
Une explosion de spectacles! > IB
Les feux d’artifice ne seront pas que dans le ciel à l’occasion d’Osisko en lumière : l’organisation propose une programmation constellée de gros noms de la musique pop qui risquent, comme les pétards lumineux, de susciter l’enthousiasme des festivaliers et de laisser des étincelles dans leurs yeux… Encore de grosses prises cette année pour Osisko en lumière : des vedettes québécoises, mais aussi quelques gros noms internationaux, comme l’ancien chanteur du groupe Styx, Dennis DeYoung, l’intuable Compagnie Créole et le groupe canadien Headley. Lulu Hughes et le Montreal All City Big Band, les Porn Flakes et les spectacles Martin Fontaine King of Rock et Rock Story répandront leurs conflagrations rock dans la foule. Et puis il y a les feux d’artifice, et les activités familiales en journée, tout ça sur la presqu’île du lac Osisko. osiskoenlumiere.com
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général
À l’occasion du Gala des Miroirs, qui reconnaît l’implication des jeunes
photo : studio Paul Brindamour
Un prix pour l’Indice bohémien
une Abitibienne au coeur d’un village
Tondeuse et bicyclette
> Marie-Hélène Massy-Émond
On n’a pas encore vu passer Mme Saint-Louis en bicyclette cette année. Un beau tricycle bleu avec un panier de broche dernière pour les emplettes. Renaud Martel, alors secrétaire du C.A. de la Coop. du journal culturel et Winä Jacob, rédactrice en chef, reçoivent le Miroir du projet jeunesse de l’année. > IB
Le 12 juin dernier, à Senneterre, la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue remportait le prix du Projet jeunesse de l’année dans le cadre du 9e Gala des Miroirs, qui reconnaît l’implication jeunesse dans la Vallée-de-l’Or. Le prix a évidemment été attribué pour la publication de l’Indice bohémien. Le jur y a su reconnaître l’impact du journal, qui mobilise chaque mois plus d’une trentaine de collaborateurs, dans des domaines aussi variés que la rédaction, la correction, la photo et la distribution, sans compter ceux qui donnent un coup de main ponctuel ici et là. À cela il faut ajouter l’aide donnée au milieu culturel, où l’implication des jeunes et également très importante. Nous voulons remercier ces bénévoles qui permet au miracle de notre publication de se répéter chaque mois : ce trophée vous revient, parce que vous croyez assez à l’Indice pour y consacrer de votre temps. Félicitations à toutes et à tous, peu importe votre âge et votre provenance!
Aux alentours de Pâques, nous avons gonflé ses pneus. Ça lui a fait bien plaisir. Comme un regain de vie après l’hiver qui finissait enfin. Elle en a fait un petit tour sur le coup, histoire de s’assurer qu’elle n’avait pas perdu pied. Elle ressent du mal dans les jambes et craignait ne pas pouvoir s’en servir cet été. Cette journée d’avril, c’était la première fois que j’arrêtais saluer Mme Saint-Louis. Elle était dehors dans sa cour à nettoyer le terrain des branches de saule. Elle faisait des voyages de brouette. Elle était passée chez nous l’été précédent (en bicyclette). Elle nous connaissait. Une amie en commun. Elle connaissait aussi bien Mme Saint-Pierre qui avait notre maison dans le temps. Ça fait plaisir à tout le monde quand on passe le flambeau d’une génération de résidents à l’autre. Comme si les choses changeaient moins vite. Si on peut encore arrêter dans telle ou telle maison en allant au village, ça veut dire que le monde roule encore dans le même sens. Que le lieu que l’on habite, même si on y laisse de moins en moins de traces, nous reconnaît encore. J’aurais aimé cette journée-là que le temps s’arrête un peu. Ou plutôt que le temps de Mme Saint-Louis et le mien s’arriment un peu mieux, ou plus longtemps. Elle s’ennuie, et moi je cours. Quand on court, on oublie. On oublie que l’autre existe. On
oublie même sa propre existence aux dépens de l’objectif. Puis l’essentiel devient de finir au plus vite pour rentrer dans les délais. Pour arriver chez les amis à temps. Tout pour bien placer nos vies dans les petits carrés. Les petits casseaux qui nous rassurent tellement… L’intérêt humain Cet hiver, M. Larouche est venu ouvrir la cour avec sa souffleuse quelques fois. Un service qu’il disait. De même. En passant. Ça nous fait tout drôle l’entraide. Comme si c’était trop simple. Trop facile. Comme s’il y avait quelque chose de sous-entendu. Une petite clause au bas du contrat qu’on n’avait pas vue. Un vice caché. Une redevance qu’on sera tenu de fournir quand celui qui nous aura rendu service aura besoin d’aide. Pourquoi c’est si dérangeant d’aider? Parce que ça nous sort de nos petits carrés? Parce que tant de gens pensent systématiquement comme leur carte Visa. Avec des intérêts. Non seulement on veut un retour, mais on en veut plus. On se fait tellement siphonner par tous ceux à qui on n’ose dire non : les patrons, les collègues, les enfants, l’hypothèque et les 36 versements faciles. Dès qu’on en a l’occasion, on abuse à notre tour. Madame Saint-Louis n’est toujours pas passée en bicyclette, et elle aimerait bien que quelqu’un vienne tondre la pelouse chez elle. De même. Comme un service en passant. J’ai bien passé une cinquantaine de fois devant chez elle depuis Pâques et je pense à elle à chaque fois. Évidemment, je n’ai pas le temps d’arrêter.
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humeur
Le droit de faire de l’argent De Geneviève et Matthieu à Thom Yorke > geneviève béland
L’expression « À travail égal, salaire égal » trouve son fondement juridique au Québec dans le Code civil selon le principe de non-discrimination entre les salariés. Si l’artiste est souvent exclu de ce principe, c’est peut-être parce que bien souvent, il ne peut être considéré comme salarié, ce qui fait qu’il échappe au postulat de base : être payé. Des perceptions, à mon sens, décalées engraissent ce phénomène. D’abord, la contrevérité qu’une job, parce que artistique ou simplement plaisante, ce n’est pas une vraie job. Pourquoi le travail ne pourrait-il pas relever d’une passion? Pourtant, on ne demanderait pas à un cuisinier qui trippe réellement sur la bouffe de le faire gratuitement. Les artistes sont souvent les seuls à qui l’on demande l’octroi de services gratuits. Dans le contexte d’un événement, la question ne se pose pas pour l’équipe technique, le traiteur ou le fournisseur de bière : on les paie, c’est tout. L’artiste? Ben, ça lui fait de la visibilité, c’est de la promo. Faux! C’est du contenu. Jouer devant du monde, c’est pas automatiquement un « showcase ». L’artiste ne devrait pas se sentir mercantile de demander l’équité avec le gars qui sert le café. Pour avoir booké une artiste en région, je vous assure qu’à 75%, les offres de spectacles, sous le prétexte que c’est de la promotion, ne sont associées à aucun cachet. Souvent, ce n’est même plus de la promotion, c’est de la surexposition. Si t’es prêt à jouer bénévolement, tu peux presque jouer à chaque deux semaines juste à Val-d’Or.
Nouveau menu à la carte Tapas (plus de 20 choix) Les Tapas sont de petites bouchées toutes plus savoureuses les unes que les autres. Elles peuvent être servies en combiné ou en portion individuelle. Les tapas sauront ravir les fins palais en accompagnement ou en repas. OUVERT LE MIDI OUVERT TOUS LES JOURS
Venez faire l’essai, les produits régionaux sont toujours en vedette! Terrasse avec vue sur le Lac Témiscamingue
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L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
Payer pour le tuyau ou son contenu? Je ne veux pas mettre le blâme sur le dos des producteurs et des diffuseurs. Leur situation est aussi assez précaire : on n’arrive même pas à se garder un lieu de diffusion alternatif dans chacun des 5 pôles. Et voilà où je veux en venir : les moyens doivent être disponibles pour pouvoir les utiliser. Je ne pense pas changer l’humanité avec cette phrase-là, mais ça demeure fondamental. L’une des façons d’encourager les artistes est de payer pour la musique. (Au fait, j’aime pas vraiment le mot « encourager ». Ça alimente l’idée qu’ils sont comparables à des jeunes de 10 ans qui font des chandelles dans la piscine.) Mais encore faut-il avoir les moyens légaux à notre portée afin de l’acheter. Depuis la fermeture du disquaire l’Enchevêtré à Amos, je crois que les possibilités sont franchement réduites. Tant qu’à payer 25 $ pour un disque de Navet Confit, j’aime mieux me prendre un REER. Tant qu’à ajouter l’insulte à l’injure et acheter au Wal-Mart, je vais chanter les chansons dans ma tête. Il faut s’adapter à notre réalité, en regard de la culture : les gens aiment que ce soit peu cher, accessible, simple et immédiat. Commander directement à la maison de disque (Indica Records et Grosse Boîte offrent par exemple un service de boutique en ligne), pour la plupart, c’est trop de démarches. Les gens ignorent un spectacle pour cause de partie de hockey hors-série, de petite dizaines de gouttes de pluie ou de Louis-José Houde à Tout le monde en parle, alors… Ainsi, télécharger peut devenir beaucoup plus attrayant qu’acheter. Internet permet aux gens de consommer de la musique plus facilement ; le problème c’est que ce sont les fournisseurs d’accès Internet, les « tuyaux » qui apportent la musique, qui font la passe. Pas les créateurs, ni les ayant droits. L’enrichissement sans cause, qu’on appelle. À cet effet, au point de vue juridique, plusieurs solutions palliatives sont actuellement discutées. Pendant ce temps (qui peut s’étirer longtemps), plusieurs essaient de s’en sortir avec, entre autres, la vente de produits dérivés. Malheureusement, je ne pense pas qu’on vendra jamais assez de disques en vinyle pour faire contrepoids au déplacement de l’argent du droit d’auteur vers les vendeurs de bandes passantes. Peut-être Thom Yorke en sera capable. Mais sûrement pas Geneviève et Matthieu. Alors, allez donc voir des shows et achetez-y de la marchandise! Au nom de l’art, de la justice et de l’équité. photo : genevieveetmatthieu.ca
humeur
L’été (ou comment parler de l’hiver en plein mois de juillet) > dominic ruel
Vous aimez l’été, j’en suis sûr. Qui peut être contre? Il y a bien les moustiques, la tondeuse du voisin qui rugit parfois tôt le matin, quelques heures de mauvais sommeil pendant les canicules, mais la saison vaut bien ces petits désagréments, non? C’est comme si on ne vivait vraiment que l’été et que le reste de l’année est occupé à une lutte contre le froid, la neige, le noir en fin d’après-midi. C’est la tuque, le gros manteau, la bordée de neige imprévue, la « charrue » qui est passée, l’auto à déblayer, les -30 qui nous gèlent l’air des poumons... Faut être maso un peu pour adorer ça. Il y a bien les adeptes du ski de fond, les amants de la nature, les motoneigistes qui nous vanteront la beauté des paysages hivernaux, la pureté de l’air, le silence intense des matinées glaciales. Nous resterons sceptiques. C’est notre rapport à l’hiver qui, finalement, pose problème, même si depuis toujours, il a façonné notre histoire et notre identité. Jacques Cartier est débarqué à Gaspé pour planter sa croix. On aurait aimé qu’il découvre plutôt la Floride. Et c’est l’hiver qui a bien failli faire dérailler tout son projet. Sans les Amérindiens et leurs remèdes, il n’y aurait pas eu de Nouvelle-France, ni de Québec. Puis, sa Majesté, vers 1760, aura préféré quelques îles des Antilles à la moitié de l’Amérique du Nord. Peut-on honnêtement lui en vouloir? Chanter l’hiver Cette saison froide, c’est aussi quelques-unes des nos plus belles œuvres. Il y a Gilles Vigneault qui a chanté que notre pays, c’est l’hiver. Jean-Paul Lemieux et ses toiles si froides. Mon oncle Antoine, le chef-d’œuvre de Claude Jutra, Maria Chapdeleine, de Louis Hémon, nous plongent au cœur de cet hiver. Nelligan et son Soir d’hiver. Melançon et sa Guerre des Tuques. Il y a le hockey, les Canadiens. La liste pourrait être encore longue, mais c’est pour vous montrer que l’hiver est une composante incontournable de notre culture. Et nous cherchons, le plus possible, à l’éviter : démarreurs à distance, le petit voisin qui pellete pour 10 $, les voyages dans le Sud, même pour Noël! Bernard Arcand, un anthropologue qui savait expliquer avec intelligence, couleur et passion les choses les plus simples et anodines de notre société a écrit, il y a peut-être dix ans, un petit livre bien intéressant : Abolissons l’hiver! Sa thèse est simple, mais assez osée, voire même hérétique pour les plus enragés contre l’hiver. En effet, nous nous entêtons à mener une vie de fous en hiver, alors que la neige, la glace, le froid, les tempêtes sont contre nous. Pour retrouver le bon sens, il suffirait donc d’inverser la situation. Travaillons davantage l’été, alors que tout est plus facile, les levers, les déplacements, et ainsi nous aurons tout l’hiver pour nous reposer, pour rester sous les couvertures, pour enfin lire ces livres qui s’accumulent, pour regarder les films qui nous attendent ou pour essayer ces recettes du Coup de Pouce qu’on remet à plus tard. Nous en remercierons le ciel et Jacques Cartier aussi! Je vous entends crier au meurtre, là? Laissons les dernières lignes justement à Arcand le renégat, le traître : « Il est assez inquiétant de songer au sort d’un peuple qui chante : « Mon pays, c’est l’hiver » et qui, du même souffle, ajoute que cet hiver est détestable ». » L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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Réseau muséal
L’Abitibi-Témiscamingue, une culture de découve
MRC d’Abitibi-Ouest Centre d’art Rotary de La Sarre L’été est loin d’être synonyme de relâche au Centre d’art Rotary! Le Centre présente, jusqu’au 1er septembre, l’exposition LAS’ART, qui met en valeur, sous le thème Souvenirs d’autrefois, le talent d’artistes de la région, en plus de présenter en ses murs les travaux des finissants au Certificat en Arts plastiques de l’UQAT. Enfin, les visiteurs pourront admirer, dans la salle du conseil de l’hôtel de ville, des œuvres tirées de la photo : CCAT collection de la Ville de La Sarre. ville.lasarre.qc.ca/fr/divertissement/loisirs/secteur-culturel/ maison-culture/centre-art.cfm Centre d’interprétation forestier de La Sarre On y évoque la vie de chantier et l’histoire des moulins à scie, dans une ville et un territoire (l’Abitibi-Ouest) qui fut jadis une capitale de l’industrie forestière. Est également traitée : l’histoire du défrichage de la région. ville.lasarre.qc.ca/fr/divertissement/loisirs/secteur-culturel/ centre-inter-forest.cfm
> Paul-Antoine Martel
Participer à la vie culturelle de sa région, c’est aussi la découvrir et l’observer. Quoi de mieux qu’un en Abitibi-Témiscamingue, pour s’approprier ce vaste territoire? Le Réseau muséal de l’Abitibi-Témisc quelque 20 membres au sein de son association, offre une multitude d’activités qui permettront de meu Plus besoin de quitter le pays pour vivre le dépaysement, la découverte et l’éblouissement puisque la surprenants où l’art, l’histoire et le patrimoine sont à l’honneur. Voici quelques suggestions d’activités o
MRC d’Abitibi-Ouest Normétal Val-Saint-Gilles Val-Paradis Saint-Lambert Saint-Eugène-de-Chazel Clermont Villebois La Reine Chazel Beaucanton Authier-Nord Dupuy Berry oc Normétal Languedoc La Sarre Val-Saint-Gilles Saint-Dominique-du-Rosaire Guyenne Despinassy Saint-Lambert Macamic Clerval LacSaint-Eugène-de-Chazel Clermont SainteAuthier Colombourg Castagnier Saint-Nazaire- rry Hélène-dede-Berry Mancebourg Rochebaucourt La Reine Saint-Félix-de-Dalquier Chazel au Taschereau Saint-Dominique-du-Rosaire Palmarolle Poularies Despinassy L'Île-Nepawa Saint-MauriceLaunay Trécesson Authier-Nord La LacDupuy de-Dalquier Berry La Morandière Castagnier Gallichan aint-NazaireSainte-GermainePikogan Languedoc La Sarre La Ferme Champneuf -Berry Boulé Roquemaure Rochebaucourt Despinassy Saint-Félix-de-Dalquier Amos Laferté anneville Saint-MauriceRapide-Danseur Manne Landrienne Sainte-Gertrude-Manneville de-Dalquier Barville La Morandière Duparquet Parc national Pikogan Saint-MathieuRochebaucourt Champneuf d'Aiguebelle Saint-Marc-de-Figuery d'Harricana Amos Destor Barraute Landrienne Belcourt Gertrude-Manneville Barville Preissac Champneuf Senneterre MathieuLaferté La Corne Saint-Marc-de-Figuery n cana Rapide-Danseur Manneville La Motte Barraute Sainte-Ge Belcourt Duparquet Parc national Saint-Mat d'Aiguebelle Senneterre d'Harrica La Corne Vassan Destor Cadillac Rivière-Héva La Motte Belcourt Preissac Senneterre Cléricy Mont-Brun D'Alembert
MRC d’Abitibi
MRC de la vallée
ville de rouyn-noranda
L’École du Rang II d’Authier Visites guidées, animation interactive et théâtre d’été sont au programme de ce site historique. Plus de détails dans cette édition en page 11. pwp.lino.com/ecolrgll/
Rivière-Héva Lac-Dufault Évain Arntfield
Rouyn-Noranda Granada
Beaudry
R
Vassan Saint-Edmond Val-Senneville
Malartic
Cadillac
McWatters
Dubuisson
Bellecombe
Sullivan
Obaska Louvicourt
Val-d'Or Louvicourt
Montbeillard
Obaska
Lac-Simon
Lac-Simon
Cloutier Rapide-Deux Rollet e-Sept
Rollet
Rapide-Sept
Rémigny
Kitcisakik
Nédélec Guérin
Kitcisakik
Notre-Dame-du-Nord Moffet Angliers Laforce Saint-Eugène-de-Guigues Latulipe-et-Gaboury Laverlochère Saint-Bruno-de-Guigues Fugèreville Laverlochère Lorrainville Latulipe-et-Gaboury
Ville de Rouyn-Noranda L’église orthodoxe russe Saint-Georges Grâce à une visite d’un peu plus d’une heure, on découvre l’histoire de la présence russe à Rouyn-Noranda, ainsi que la contribution des immigrants au développement de Rouyn-Noranda. Une facette méconnue de l’histoire régionale, qui aide à replacer les choses en perspective en cette ère d’accommodements raisonnables et de questionnements identitaires. www.maison-dumulon.ca/eor-historique.asp
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Dorval-Lodge Belleterre
MRC de témiscamingue
Fabre
Fabre
Laniel Laniel
Hunter's Point Hunter's Point
Kebaowek Kipawa Tee Lake Kipawa Témiscaming Tee Lake Témiscaming
Kebaowek
photo : Sébastien Tessier
La maison Dumulon Ce berceau de l’ancienne cité de Rouyn célèbre cette année le 30e anniversaire de son ouverture en tant que site historique. Une pléiade d’activités sont prévues pour commémorer cet anniversaire (voir article en page 4). De plus, on inaugure cette année le service VéloCité Rouyn-Noranda : 25 vélos sont mis à la disposition des touristes et autres promeneurs. www.maison-dumulon.ca/md-accueil.asp
Dorval-Lodge
Kitc
Belleterre
Fugèreville Ville-Marie Lorrainville Béarn Ville-Marie Béarn
Winneway
photo : Sylvain Marcotte
photo : CCAT
Rapide-S
Rémigny
Roulier Roulier
Réseau muséal Le Centre d’exposition de Val-d’Or Jusqu’au 1er août, voyez l’exposition L’eau, le bouleau et l’or de la Bittt à Tibi de l’artiste multidisciplinaire Raôul Duguay : un mélange de poésie, de musique, de sculpture et de peinture articulé autour de l’œuvre la plus connue du Valdorien d’origine, l’hymne La Bittt à Tibi. Profitez-en pour découvrir les toiles d’Ariane Ouellet, réunies sous le thème Comme une ressemblance, qui s’arrêtent à Val-d’Or après avoir été vues à Rouyn-Noranda et Amos. Trois nouvelles expositions prendront le relais dès le 6 août : La pensée sauvage ou l’art comme processus cognitif, de Claire Labonté, Paysages flottants, d’Élise Dumais, et Coiffures et parures au Québec 1790-1860, une proposition du Musée national des beaux-arts du Québec. expovd.ca
n séjour touristique, ici camingue, qui regroupe ubler les jours de congé. région regorge de lieux offertes cet été.
llée-de-l’or
photo : frimat
Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue à Malartic On entend beaucoup parler du projet de mine à ciel ouvert de la compagnie Osisko : le musée propose d’y jeter un regard approfondi, ainsi que sur l’épopée minière qui a marqué Malartic. Apprenez-en davantage sur la géologie de notre région grâce à une exposition interactive à la fine pointe de la technologie. museemalartic.qc.ca La Cité de l’Or – Le Village minier de Bourlamaque Découvrez la face cachée du Village minier grâce au tout nouvel audioguide (voir page 5), ou encore initiez-vous au géocaching sur le site de la Cité de l’Or, dans le cadre d’une activité élaborée avec la collaboration du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. citedelor.com
MRC de Témiscamingue Musée de la gare de Témiscaming Tous les mardis matins, jusqu’au 31 août, des activités éducatives sont offertes aux enfants dans le but de leur faire découvrir l’histoire régionale, dans un magnifique bâtiment historique construit en 1927. À l’exposition permanente, qui vaut le détour, s’ajoute cet été une virée de la Biennale d’art miniature. museedelagare.com Le domaine Breen de Saint-Bruno-de-Guigues Construite en 1906, la maison de l’homme d’affaires et forgeron Thomas Breen est un joyau patrimonial extrêmement bien conservé. Ayant remarquablement bien résisté aux assauts du temps, on y trouve à la fois un aménagement paysager élégant, une architecture impressionnante et un mobilier d’époque dénotant un goût du luxe certain. domainebreen.com
photo : courtoisie Ariane Ouellet
MRC de La Vallée-de-l’Or
découvertes
MRC d’Abitibi Centre d’exposition d’Amos Les femmes sont à l’honneur cet été, à commencer par une des pionnières d’Amos, Bernadette Thomas-Turcotte, qui a consigné par écrit le voyage insensé qui l’a menée avec sa famille du Témiscamingue jusqu’à Amos, il y a 100 ans cette année; des femmes artistes contemporaines d’ici donnent leur vision de cette épopée. Aussi à l’affiche cet été, le travail miniature de Liliane Gagnon et l’étude graphique sur les bernaches de Renée Carrier. ville.amos.qc.ca/culture_loisirs/expositions/ programmation.htm L’église de Pikogan et l’exposition Ninawit Apitipiwinik Une belle occasion de mieux comprendre ceux qui partagent le territoire témiscabitibien avec nous sans qu’on se connaisse vraiment, l’exposition Ninawit Apitipiwinik raconte la présence ici des Abitibiwiniks, des rives du lac Abitibi jusqu’aux portes d’Amos. pikogan.com Le musée de la poste et la Boutique de la Forge de Saint-Marc-de-Figuery Un saut dans les années 1920, alors que le bureau de poste et la boutique du forgeron occupaient une place centrale dans la vie quotidienne des colons. ville.amos.qc.ca/tourisme/poste.htm Le Lieu historique national du Canada Le Dispensaire de la Garde de La Corne On y présente la vie des infirmières de colonie en AbitibiTémiscamingue et au Québec à travers l’histoire de garde Gertrude Duchemin. Un regard surprenant et moderne sur des femmes qui ont marqué la colonisation tout en restant injustement dans l’ombre. dispensairedelagarde.com
Palais des arts Harricana
La salle Augustin-Chénier L’événement de l’été est sans contredit la 10e Biennale d’art miniature. Vous trouverez un article à ce sujet en page 25. salle.augustinchenier.net Le Centre thématique fossilifère du lac Témiscamingue L’Abitibi-Témiscamingue, région jeune? L’étude de roches vieilles de quelque 500 millions d’années vous prouvera le contraire! Le 11 août, participez à une visite de reconnaissance des roches régionales, et le 28, identifiez et dégustez des champignons sauvages. www.fossiles.qc.ca/index.php Le musée de Guérin Ouvert il y a une quarantaine d’années, ce musée offre un panorama de la vie rurale à travers différentes thématiques : vie religieuse, vie agricole, des courts métrages, ainsi que trois circuits d’interprétation témiscamiens (le patrimoine agricole et rural, les belles maisons anciennes, le patrimoine et l’art religieux). culture-at.org/musee-guerin/
La maison du frère Moffet Plus ancienne demeure du Témiscamingue, on y découvre l’histoire du frère Moffet, père de la région. Des visites guidées sont également offertes. maisondufreremoffet.com
Une exposition d’œuvres de Jean-Paul Riopelle, des salles racontant l’histoire de la médecine en région et celle du port d’Amos, et une autre montrant la richesse de notre faune, tout ça dans un majestueux ancien palais de justice construit en 1922. palais-des-arts.odexpo.com/
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général
chronique littéraire
Un nouveau C.A.
Les yeux pleins de vie... face à la mort
pour la coopérative du journal culturel de l’A-T > IB
Bellehumeur, Fernand. Un pont qui ne mène pas à la rive, Rouyn-Noranda : l’ABC de l’édition, 2010, 141 p.
> Francesca bénédict
photo : Jenny Corriveau
Le 16 juin dernier, la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue tenait son assemblée générale annuelle à la Maison de la culture d’Amos. Nous sommes donc heureux de vous présenter la nouvelle équipe d’administrateurs qui aura pour mandat de veiller au bon fonctionnement de la Coop.
À l’arrière : Maurice Duclos, coordonnateur, Mar tin Villemure de la CDR (MRC Abitibi), Mélissa Drainville du CTJ (MRC Vallée-de-l’Or), Sophie Ouellet de la Commission culturelle de La Sarre (MRC Abitibi-Ouest). À l’avant : Julie Goulet, observatrice du CCAT, Winä Jacob du FRIMAT (MRC Vallée-de-l’Or), Chloé Beaulé-Poitras de la Corporation Augustin-Chénier (MRC du Témiscamingue) et Amélie Roberge, représentante du Témiscamingue. Absentes sur la photo : Ariane Gélinas du Festival du DocuMenteur (Ville de Rouyn-Noranda) et Sonia Cotten, représentante du territoire de Rouyn-Noranda.
« […] Bernadette en voulait à son miroir de ne pas la refléter aussi belle qu’elle aurait voulu et à ses parents de l’avoir affublée de ce nom qui lui collait au front et à l’âme. » (p. 71) Vous l’aurez deviné à la lecture de la citation placée en exergue de ce texte : le dernier roman de Fernand Bellehumeur raconte l’histoire de Bernadette… La proposition de départ semble assez simple (et elle explique le titre): Bernadette/Bérénice veut savoir « ce que [ses amis] garderont » d’elle. Ainsi, le roman révèlera le courage nécessaire pour confronter le jugement des autres en même temps que sa propre mortalité. Femme forte, Bérénice prépare sa mort, elle ne veut rien laisser au hasard. Elle semble intransigeante, mais en apprenant à la connaître, on découvre qu’en fait, elle ne l’est pas tant que ça. Elle fait surtout preuve d’une rigueur intellectuelle indémontable : même face à la mort, elle refuse la bêtise humaine. L’autre personnage s’appelle Michel. Il accompagne Bérénice dans ses dernières semaines, l’aide à se préparer à mourir et Bérénice (Marie Bernadette Fleurette Boileau de son nom de naissance), elle, cherche à faire une sortie aussi digne que possible malgré le cancer. À travers
leur histoire d’amour qui sert de toile de fond et explique certaines situations et certains thèmes, ce livre aborde des questions de fond : l’urgence de vivre sans s’empêtrer dans les obligations quotidiennes, la définition de l’amitié, l’importance de la mort dans la vie. Endosser son propre nom Bernadette n’aime pas son nom. En fait, il y a bien des choses qu’elle n’aime pas d’elle-même. Comme beaucoup d’entre nous, au fil de sa vie, elle changera ce qu’elle peut changer et, au moment de mourir, elle travaillera fort pour accepter ce qu’elle ne peut pas (plus) changer. Voilà le nœud de ce personnage auquel on s’identifie sans le vouloir, car l’auteur nous présente quelqu’un avec ses qualités et ses défauts. Particulièrement touchant, ce court texte vient chercher le lecteur jusqu’à la fin lorsque Bérénice découvre enfin l’explication du surnom qui a marqué son enfance et qui l’a poussée à se construire une nouvelle identité, comme si sa vie aurait
dû prendre un autre chemin. L’originalité de ce texte réside dans la présentation du questionnement de l’écrivain, qui apparaît ici in contrario : Fernand Bellehumeur ne décrit pas une auteure qui se tord les doigts en se regardant écrire ; il opte plutôt pour celle qui n’a jamais écrit ce qu’elle avait dans la tête, dans l’âme, dans le cœur afin de nous mener à réfléchir sur le non-dit, sur ce que l’on garde au plus profond de soi et qui pourtant génère de la poésie. Radicalement différent de son roman précédent, on retrouve dans Un pont qui ne mène pas à la rive le mélange subtil de la simplicité et du vocabulaire recherché, ainsi que la finesse d’analyse de l’auteur, surtout par sa description attentive du quotidien, des petits comme des grands moments. Fernand Bellehumeur sait surprendre, preuve de la diversité de son talent. Impossible de passer sous silence la petite coquetterie de mise en page : des tiges de foin ornent chaque début de chapitre!
Biographie sommaire photo : CCAT
Fernand Bellehumeur porte bien son nom : vous avez sans doute croisé son large sourire et ses yeux pétillants dans la région. Né à Latulipe, au Témiscamingue, en 1931, et vivant aujourd’hui à Rouyn-Noranda, Monsieur Bellehumeur a marqué et marque encore l’histoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Son chemin l’a mené de la prêtrise à l’écriture, en passant par l’enseignement et l’aumônerie. Il quitte le sacerdoce à la fin des années 60 pour se marier et fonder une famille. Il redirige alors sa carrière vers le domaine des organismes publics tout en restant en Abitibi-Témiscamingue. Il a œuvré en animation à la télévision et la radio. Il a également participé à la fondation de l’Université du Québec en AbitibiTémiscamingue et a donné des cours dans le Réseau libre savoir. Depuis sa retraite, il s’implique dans des associations « pour la défense de l’environnement et du développement régional ». Il est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois depuis 1997 et, en ce moment, il agit à titre de président du Cercle des écrivains de l’Abitibi-Témiscamingue. Il est également conteur à ses heures.
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Œuvres Un pont qui ne mène pas à la rive, roman, Rouyn-Noranda : l’ABC de l’édition, 2010, 141 p. Le vieux qui pissait partout, roman, Rosemère : Gensen, 2008, 130 p. Le sixième et le neuvième, roman, Montréal : Trait d’union, 2003, 181 p. La bande des quatre - ils étaient cinq, récit, Cap Saint-Ignace: La plume d’Oie, 2000, 160 p. Partir, récit, Montréal : Stanké, 1996, 218 p. litterature.org/recherche/ecrivains/bellehumeur-fernand-1079/ L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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événements 4e édition du Festival H2O Coop IGA Amos
Rions des nôtres! Par ticipation record d’ar tistes de la région au Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue > ib
Afin de souligner à sa drôle de façon le 75e anniversaire de Val-d’Or, le Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue (FHAT) propose une soirée toute régionale, le vendredi 9 juillet, à la Cité de l’Or de Val-d’Or. À cette occasion, le gala mettra en vedette trois humoristes originaires de la région. D’abord, le Valdorien Derrick Frenette, qui occupe une place grandissante dans le milieu de l’humour; la Rouynorandienne Julie Caron, qui est également porte-parole du concours de la relève du FHAT; et enfin Cathy Gauthier, qui viendra chatouiller les oreilles des festivaliers de ses blagues épicées. Puis à 22 h 15, Christopher Williams (dont le père opère un restaurant à Val-d’Or) proposera un trip collectif comme
lui seul sait les orchestrer à la foule de la Cité de l’Or. Par ailleurs, les talents de la région se feront également valoir à l’occasion du match d’improvisation mettant aux prises une sélection d’étoiles régionales à une équipe de la LNI. Patricia Poulin (Amos), Marie-Michelle Allard (Rouyn-Noranda), Olivier Jacob et Olivier Boutin-Martineau (Val-d’Or) représenteront la région. festivaldhumour.com
photos : courtoisie du festival
photo : courtoisie de l’artiste
Un volet culturel riche en diversité!
> cindy caouette
Pour la 4e édition du Festival H2O qui se tiendra du 8 au 11 juillet prochain à Amos, les organisateurs ont décidé d’y aller avec 3 soirées de spectacles. Mis à part les spectacles, ceux-ci ont misé sur le développement du volet culturel qui présente, cette année, des activités diversifiées. Selon Audrey Lapointe, coordonnatrice du festival, « cette année, nous avons vraiment misé sur l’accessibilité pour tous au festival. C’est un beau moment que les gens peuvent passer en famille, tout en profitant du temps en plein air! » Les artistes invités cette année sont Jonathan Roy, un auteurcompositeur-interprète de musique folk/rock, le groupe Kaïn, qui viendra présenter son nouveau spectacle Les saisons se tassent, ainsi que Sylvain Cossette et son invitée Andrée Watters, qui offriront aux spectateurs un retour dans le temps avec leur spectacle 70‘s. Les 3 spectacles principaux
seront présentés sous un concept eau, son et lumière. Ils seront donc projetés sur un écran d’eau sur la rivière. Des artistes de la région seront aussi de la partie pour l’événement : Xpozan 7, Smoking, Küz ainsi qu’un spectacle de la relève. Cet été, les spectateurs auront aussi droit à une production
Nouveau spectacle multidisciplinaire pour le Raccourci d’Amos
Le big bang de Cosmos! > ib
Le Festival a voulu développer un peu plus le côté culturel pour les enfants et la famille, par des ateliers de création de papillons 3D en compagnie d’une artiste miniaturiste de la région, madame Liliane Gagnon, et aussi par un atelier de conception de cer fvolants. Ensuite, le spectacle multidisciplinaire Cosmos émerveillera les petits comme les grands en présentant des prouesses en arts du cirque, mais aussi du théâtre, de la danse et de la musique. Enfin, d’autres activités auront lieu tout au long de l’événement. Un 5e H20 Les organisateurs ont déjà commencé à penser à la 5e édition. Les Amossois et les gens de la région peuvent donc s’attendre à un événement de plus grande envergure pour fêter la 5e année du Festival. www.h2olefestival.com
C’est le 11 juillet prochain, sur la scène de l’agora naturelle du Festival H2O, que les productions du Raccourci présenteront la première de leur spectacle familial multidisciplinaire Cosmos. On y raconte l’histoire d’un vieux gitan qui parcourt les routes en compagnie de ses trois filles, en quête de leur pitance. En route, ils feront la rencontre d’une galerie de personnages, seront confron-
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locale, Voyage Musical, mettant en vedette Véronique Lemay et Francis Bégin.
tés à des aventures surprenantes et seront foudroyés par toute une gamme d’émotions. Aux commandes de cet univers inédit, on trouve le prolifique
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couple formé de Bruno Turcotte et Véronique Filion, épaulé pour la cause par les compositrices et musiciennes Marie-Hélène Massy-Émond, Mélanie Boulanger et Véronique Trudel. Participent
également des élèves de l’école de cirque Clin d’œil, d’autres de l’école d’ar ts la Rallonge, et d’autres encore de l’école Percu-danse Fakonoli.
photo : Mylène Cossette
événements
L’événement AT@MTL
La région en vedette dans la métropole > IB
6e édition d’Aiguebelle en spectacle
Le 14 juin dernier était lancée la programmation d’AT@ MTL, une sorte d’échange culturel entre la région et la Ville de Montréal, qui aura lieu du 26 septembre au 28 novembre dans le réseau des Maisons de la Culture de la métropole.
La nature de l’événement > sonia cotten
Cette vitrine pour une région du Québec dans le plus important marché de la province en sera à une deuxième édition (l’an dernier, la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent étaient en vedette) et vise à faire rejaillir sur les régions du Québec le rayonnement culturel de Montréal.
Lancement de la programmation d’AT@MTL
photo : Sophie Ouch
Plus d’une soixantaine d’artistes participeront à la fête, tout comme les principaux événements et organismes culturels régionaux (FRIMAT, DocuMenteur, Festival de contes et légendes, Petit Théâtre du VieuxNoranda, Association des centres d’exposition…). Il s’agit d’une belle occasion pour nos artistes de se faire connaître par un nouveau public et, qui sait, de répandre la bonne nouvelle selon laquelle le milieu culturel de la région est dynamique, inventif et débordant de talent.
danse Stage en danse contemporaine à l’École de danse d’Abitibi-Ouest, les 10 et 11 juillet
Douze heures de création! > IB
À l’occasion du camp d’été Les Cent pas, l’École de danse d’Abitibi-Ouest propose un stage de création en danse contemporaine en compagnie de la chorégraphe montréalaise Marie Béland. Axée sur la création, cette session de formation exigera des participants qu’ils élaborent, en deux sessions de travail de 6 heures, une pièce de danse contemporaine qui sera présentée au terme de l’exercice, le dimanche soir. Cette formation est offerte aux danseurs qui participent au camp d’été de l’école, mais aussi aux artistes de niveau intermédiaire-avancé de la région. Marie Béland dirige la troupe de danse Maribé – sors de ce corps, qui intègre à ses spectacles une touche de théâtralité, une bonne dose d’humour, une recherche sur le sens de la danse et un contact étroit avec le public.
Pour la sixième fois, Aiguebelle en spectacle fait la preuve que nature et culture peuvent cohabiter, se nourrir l’une l’autre, et jusqu’à un certain point définir notre région aux yeux des gens d’ici et d’un nombre grandissant de touristes. Né en 2004, Aiguebelle en spectacle se donne comme mandat d’encourager et de promouvoir auprès de la population la fierté régionale en favorisant la découverte et la diversité culturelle de chez nous. Après deux ans d’activités, l’événement s’essouffle et n’a pas lieu en 2006. Puis, Nicole Blais et Pauline Clermont reprennent les rênes du projet et s’investissent sans compter pour le faire renaître. Lucie Tremblay s’occupe de la programmation depuis deux ans. Artiste peintre et passionnée de culture, elle s’est vite aperçue du potentiel énorme de l’événement et de la vitrine unique qu’il offre à nos artistes. Des touristes de partout au Québec prennent désormais leurs vacances en Abitibi-Témiscamingue pour vivre l’expérience d’Aiguebelle en spectacle et s’ouvrir à la découverte de la nature et de l’art de chez nous. On a misé sur le choix d’un président d’honneur fort dynamique pour l’édition 2010 : monsieur Ghislain Trudel, président de Slow Food Abitibi-Témiscamingue, secrétaire-trésorier d’Origine NordOuest et agent de développement et de commercialisation pour Promotions Agro. Il sera même présent sur le site durant les 3 jours de l’événement! Une programmation géographique! Le coup d’envoi sera donné le 30 juillet à 19 h dans le secteur Mont-Brun, par une grande soirée d’ouverture qui vise à célébrer les 25 ans du Parc d’Aiguebelle. La population est invitée à célébrer ce joyau naturel et ceux qui le mettent en valeur. Animée par le duo Murmure (Réjean Plante au chant
et Yves Bouchard au clavier), la soirée mettra également en vedette le conteur Guillaume Beaulieu qui présentera un numéro composé exclusivement d’anecdotes liées au Parc d’Aiguebelle. Des touristes de partout au Québec prennent désormais leurs vacances en Abitibi-Témiscamingue pour vivre l’expérience d’Aiguebelle en spectacle et s’ouvrir à la découverte de la nature et de l’art de chez nous. Les activités du 31 juillet auront lieu dans le secteur Mont-Brun, alors que c’est le secteur Taschereau qui sera l’hôte des prestations du 1er août. Chaque secteur attirant une clientèle différente, il s’agit d’un moyen astucieux de la part de l’organisation de maximiser la venue de gens issus des quatre coins de la région. Mohamed Ghoul, Claire P. Murphy, Sébastien Greffard, l’ensemble vocal Legati, l’école de danse Nathalie Durocher, Marie-Hélène Massy-Émond et Sébastien Ouellette, pour ne nommer que ceux-là, seront de la fête. Pour leur part, les artistes en arts visuels ont toute la journée pour créer une œuvre en direct. Les visiteurs peuvent donc voir le travail évoluer et échanger avec les artistes tout au long du processus. Les créations, qui n’ont pas l’impératif d’être terminées le jour même, seront exposées à la Fontaine des Arts de Rouyn-Noranda cet automne. Évidemment, il ne faut pas oublier la dégustation de produits régionaux mis en valeur par leurs artisans, une autre façon de goûter notre région. www.sepaq.com/pq/aig L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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événement 9e édition de la Foire gourmande, du 13 au 15 août
Plein la vue, plein les oreilles… plein la panse! > Catherine Drolet Marchand
Trois jours de bouchées exquises bien de chez nous… Trois jours de spectacles musicaux professionnels et locaux… Et trois belles journées pour faire le plein d’énergie positive dans la région du Témiscamingue… Vous avez deviné : il s’agit bien de la Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du NordEst ontarien, qui se tiendra les 13, 14 et 15 août prochains. Cette année, pour sa 9e édition, les co-présidents de la Foire, Hélène Lessard et Denis Nolet, ont mis le paquet. Les amateurs de produits du terroir n’ont qu’à bien se tenir, puisqu’une cinquantaine d’exposants les attendront de pied ferme dès le vendredi. Monsieur Nolet affirme que depuis qu’il assiste à la Foire, que ce soit en tant que touriste ou co-président, il a toujours été témoin d’une évolution. « La Foire, d’année en année, c’est une progression constante », confie-il.
interprète Valdorienne Michèle O et de la formation abitibienne bien connue Les Qu’A-T. Damien Robitaille, ce franco-ontarien plus qu’attachant, chantera le vendredi soir.
En termes de nouveauté cette année, le combat des chefs, dont le public est l’unique juge, viendra ajouter une touche compétitive à l’événement : « Les deux chefs devront faire leur propre recette, les assiettes seront vendues à l’encan et l’acheteur décidera du chef gagnant », explique Monsieur Nolet.
La présidence d’honneur de l’événement sera assurée par AnneMarie Desjardins (Québec) et Élizabeth Baird (Ontario). Ces deux femmes, pour qui l’art culinaire n’a plus de secrets, prendront part aux activités pendant la fin de semaine, comme celle des chefs en action, qui consiste à faire une recette devant public.
Festin musical L’organisation a également misé sur une programmation musicale diversifiée et plutôt régionale, puisque la formation témiscamienne En Béland’su l’perron sera de la partie, en plus de l’auteure-compositeure-
L’an dernier, 30 000 visiteurs ont sillonné les lieux gourmands, maintenant aménagés près de la Place du Centenaire. Attention : vos cinq sens pourraient être appelés à se déployer plus que vous ne le croyez, encore cette année…
De midi à 21 h, le samedi, le chapiteau du lac sera occupé par une vingtaine d’artistes locaux, qui livreront une programmation musicale de leur cru. Découvertes garanties. En soirée, c’est Madame Moustache et Yelo Molo qui prendront possession du grand chapiteau, après la fermeture des kiosques.
Denis Nolet et Hélène Lessard, lors du dévoilement de la programmation, qui a eu lieu à la Maison du Frère-Moffet, le 2 juin dernier.
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événement
arts visuels La Boutique de l’Atelier, à Gallichan
La nature de l’inspiration
29e édition du festival western de Saint-Bruno-de-Guigues
> Karine Bisson, agente de développement rural, CLD Abitibi-Ouest
Guigues capitale du Far West, le temps d’un week-end
Jacques Baril et Liliane Gagnon sont bien connus en région – et même au-delà – pour leur art. Ce qui l’est moins, c’est l’environnement dans lequel ils travaillent, le milieu qui les inspire. À cet endroit, ils ont bâti la Boutique de l’Atelier, un lieu de création et d’exposition qu’ils font découvrir aux curieux.
Œuvres naturelles Les visiteurs de la Boutique comprennent d’ailleurs vite à quel point la nature est importante pour eux. Les différentes œuvres de Jacques Baril, telles que Le Maringouin et Le Pissenlit, garnissent le site. Une visite n’est
Cette dernière parle également de l’âme de son art. « Quand les gens viennent, je leur montre la matière brute, ma matière première. Je leur parle des concrétions calcaires et du côté sacré qu’elles ont pour moi. C’est quelque chose qui n’est pas renouvelable. C’est travaillé par le temps et la nature », explique l’artiste. Une visite à la Boutique de l’Atelier, c’est une petite intrusion dans la vie de Jacques et de Liliane. Ouverts et passionnés, ils animent les visites avec une implication personnelle surprenante. « Je présente ici des choses qui ne s’exposent pas parce que ce sont des œuvres qui se présentent et qui se racontent, c’est magique. Ce que j’ai ici et ce dont je suis le plus fière, c’est que j’ai vraiment des œuvres uniques, qu’on ne verra pas en salon», souligne Mme Gagnon. Jusqu’au 15 octobre, il est possi-
ble de visiter la Boutique de l’Atelier, située au 556, chemin de la Rivière Est à Gallichan, du mardi au dimanche entre 13 h 30 et 17 h, au coût de 3 $. Pour information ou réservation : 819 787-6078.
La région compte son lot de Festivals western, mais celui de Saint-Bruno-de-Guigues, du 3 au 8 août, se distingue du lot. D’abord parce que l’achat d’un droit d’accès donne droit à une visite au domaine Breen, magnifique demeure patrimoniale. Ensuite parce qu’il fait place aux artistes de la région, comme c’est le cas avec Marie-Pier Coutu cette année. De plus, c’est un véritable marathon qui se tient sur 6 jours, et qui comprend une impressionnante variété d’activités allant du rodéo à la parade, en passant par la messe western et la soirée folklorique. Et finalement, ça fait un prétexte de plus pour se rendre au Témiscamingue!
photo : Karine Bisson
« Pour Jacques, c’était clair qu’il allait faire de la sculpture et qu’il voulait vivre de son art. Moi, j’avais fait un cours en arts appliqués à Montréal. En arrivant ici, j’ai découvert les concrétions calcaires sur le bord de la rivière. Tranquillement, c’est comme ça qu’est venue l’idée de l’atelier et on a marché main dans la main dans ce projet-là », raconte-t-elle.
pas sans faire découvrir le jardin de fleurs séchées et la serre de légumes bio, avec Mme Gagnon, si la saison le permet.
En plus de découvrir les œuvres de Jacques Baril et Liliane Gagnon en visitant la Boutique de l’Atelier, on peut voir les œuvres du sculpteur à plusieurs endroits dans la région, de même que l’exposition Ainsi va Lili à la Salle d’exposition d’Amos jusqu’au 15 août.
Projet de résidences photo : Karine Bisson
Le couple a découvert cet endroit il y a maintenant 30 ans : un vaste terrain à Gallichan, en bordure de la rivière Duparquet, un site qui respire la paix et la tranquillité, duquel on ne s’étonne pas d’apprendre qu’ils aient trouvé tant de sujets. C’est là d’ailleurs que la peintre-miniaturiste Liliane Gagnon a trouvé son inspiration et mis sur pied le projet de la Boutique de l’Atelier.
> IB
Lors de notre passage à la Boutique de l’Atelier à la mi-juin, deux ar tistes de la région étaient en formation de sculpture-soudure avec Jacques Baril. Chantal Vallières et Myriane Bessette, de Val-d’Or, ont passé deux jours à Gallichan à travailler avec l’ar tiste. Le couple de propriétaires caresse d’ailleurs le projet d’offrir des résidences d’ar tistes et des formations. À suivre…
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événements photos : la Route du terroir
photo : société du 75e
La fête des sens La Route du terroir convie les épicuriens de par tout à La Motte > Margot lemire
Pour la 12e année, la Route du terroir se déroulera sur 8 kilomètres, samedi le 21 août prochain dans le sympathique et créatif village de La Motte, au bord du lac du même nom, en marge de la route 109. Cette activité familiale gratuite commence dès 9 h le matin pour se terminer en musique et en danse avec le duo Caroline et Michel. Plus d’une centaine d’exposants en kiosques offriront des produits du terroir, des légumes frais du jour, des pots de fraises des champs, des pâtisseries, du pain cuit sur place, des nappes brodées ou tissées, des bijoux d’artisans, des bas de laine multicolores tricotés main, des cartes de vœux, des savonnettes lilas, des vins de bleuets, des ventes de garage et plus encore. Des artisans et des maraîchers locaux (Néoferme La Turlute, Point de rosée) et régionaux en seront, le sourire aux lèvres, fiers d’offrir leur production. Parmi eux et autour, des joueurs d’accordéon, de violon, des conteurs, comme autrefois quand les villageois, satisfaits du travail accompli pour
les récoltes, faisaient les grandes fêtes d’automne. Participer à la Route du terroir, c’est goûter à la vie de village, croiser des milliers de regards, jaser avec tout le monde, rire fort, profiter du terrain de camping gratuit pour les véhicules motorisés, se promener dans les navettes tirées par des tracteurs, laisser les enfants s’en donner à cœur joie dans les jeux gonflables, se rafraîchir au bar ou souper d’un méchoui et de légumes du terroir, rencontrer les amis sous le grand chapiteau pendant l’animation de Dany Twist, se balader en vélo, se passionner pour les jeux d’adresse, les démonstrations d’avions et de parachutes motori-
sés, le rallye, les surprises, mais surtout, surtout, c’est s’offrir une belle journée différente de tous les autres jours de l’année. Les nombreux commentaires élogieux concernent l’accueil, la qualité des produits, les décors, l’ambiance, les casse-croûtes, l’organisation sans faille, les endroits pour s’asseoir un peu partout. La Route du terroir, c’est se promener à l’aise parmi plus de cinq mille visiteurs. Tranquille. Tranquillement. Envoyer des byebye comme si on se connaissait depuis toujours. C’est un rendez-vous au village de La Motte pour la Route du Terroir. Vos amis y seront! C’est sûr. municipalitedelamotte.ca
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La fin de semaine anniversaire de Val-d’Or, les 14 et 15 août
75 ans en deux jours de fête > benjamin turcotte
La société du 75e de Val-d’Or a vu les choses en grand pour souligner l’anniversaire de la municipalité. En plus de s’associer à plusieurs activités existantes, l’organisation propose une fin de semaine d’activités hautes en couleur pour marquer l’histoire valdorienne. De façon à présenter l’offre la est à noter que pendant ce souper, une tribune plus diversifiée possera mise à la dissible d’activités, l’or- Des artistes connus position des gens ganisation du 75e tels que Diane Tell, pour d’éventuelles a décidé de rendre Dany Bedar, Raoul retrouvailles. disponible de l’aide Duguay, et Châkidor, financière et structu- entre autres, brûleLa foule sera ensuirelle à d’autres évé- ront les planches nements afin que les dans un spectacle qui te conviée sur la scène extérieure de Valdoriens puissent sera présenté beau fêter toute l’année. temps, mauvais temps la Cité de l’Or pour un grand spectaC’est le cas notamment pour le Festival de musique cle conçu par le Valdorien Serge classique (20 au 22 août) et le Fortin. Des artistes connus tels Spectacle aérien de Val-d’Or (28 que Diane Tell, Dany Bedar, Raoul et 29 août). Hélène Paradis, coor- Duguay et Châkidor, entre autres, donnatrice des Fêtes, explique brûleront les planches dans un qu’à peu près cinquante événe- spectacle qui sera présenté beau ments ont été ainsi « associés » temps, mauvais temps, tient à au 75e. rappeler la coordonnatrice. « Ce sera un spectacle haut en couleur, tant sur la scène que dans 2 jours de festivités Le 15 août marquera l’anniversai- le ciel », laisse entendre Hélène re de la ville. Le comité organisa- Paradis, en assurant que les Valteur du 75e a donc décidé de pré- doriens de tous âges trouveront parer une fin de semaine complète leur compte dans ce spectacle de d’activités pour toute la famille. plus de deux heures. Le tout débute le samedi 14 août en fin d’avant-midi avec la présen- Un legs pour le futur tation d’une journée familiale sur Le 15 août, la société du 75e le site de la Cité de l’Or, en asso- de la Ville de Val-d’Or inaugurera ciation avec le Club Rotary, où les Espace 75, une place publique jeunes pourront s’amuser dans située au croisement de la 3e une demi-douzaine de jeux gonfla- Avenue et du chemin Sullivan. bles. Des visites guidées de Val- Les citoyens seront invités à faire d’Or seront également offertes, un legs qui sera scellé dans un avec des départs à 10 h et 13 h. coffre en béton qui ne sera ouvert Les fêtards seront ensuite invités qu’en 2035, pour les festivités du à un 5 à 7 où l’organisation ser- 100e de Val-d’Or. vira un repas de style méchoui. Il 75valdor.qc.ca
Peinture en direct, Armand Vaillancourt, 10 e Biennale, 4 juin 2010 > Vanessa Limage
Pour une 10e fois, la Salle Augustin-Chénier de Ville-Marie présente la Biennale d’art miniature Internationale. Au menu : 560 œuvres (de petite taille!) provenant de 35 pays. Véritable plongée dans un univers hétéroclite, tantôt figuratif, tantôt abstrait, mais toujours fascinant, d’artistes en tout genre : on a droit à de la peinture, du dessin, de la sculpture et de la photographie. Plus d’une visite est nécessaire tant il y a de créations à voir et à découvrir. Mais attention, si on a droit à l’abondance, la qualité est aussi au rendez-vous! Cette année encore avait lieu un volet concours. Les gagnants ont été révélés lors de la fin de semaine d’inauguration, le samedi 5 juin dernier. Parmi les juges, on retrouvait le sculpteur québécois de renom Armand Vaillancourt, l’artiste peintre de Senneterre Virginia Pésémapéo Bordeleau et la galeriste d’Argentine Paula Coppa Oliver. Des 312 artistes présentés à la Biennale, huit ont remporté des prix, et de ce nombre, quatre proviennent de l’Abitibi-Témiscamingue : Jocelyne Caron (peinture), Sylvie Crépault (peinture), Francine Marcotte (sculpture) et Michel Villeneuve (dessin). Le grand prix cette année a été décerné à l’Israélienne Dina Berman pour son étonnante sculpture Rocking Horse. Cette sculpture met en valeur un minuscule cheval de bois perché au bout d’une toute petite allumette (d’un pouce tout au plus!). Empreinte d’une nostalgie de l’enfance, mais aussi frappante par son contraste, son message, cette œuvre, tout à fait remarquable, a fait l’unanimité. Du Nunavik à l’Argentine Pour cette 10e édition de la Biennale, on a choisi d’accorder une place de
Le grand prix a été décerné à l’Israélienne Dina Berman pour son étonnante sculpture Rocking Horse. Cette sculpture met en valeur un minuscule cheval de bois perché au bout d’une toute petite allumette.
choix au Nunavik à travers 60 magnifiques sculptures de pierres taillées. L’Argentine est aussi à l’honneur : ce pays sera d’ailleurs l’hôte de l’exposition itinérante qui regroupera 130 œuvres sélectionnées à la Biennale, en décembre prochain. Encore cette année, les jeunes participent activement à la Biennale. D’abord avec ces neuf Inukshuks, auxquels 960 jeunes du Témiscamingue ont apporté leur contribution. Les artistes Carol Kruger et Francine Plante ont chapeauté ce projet de création conçu à partir de petites pièces d’argile gravées individuellement et qui forment ensemble une impressionnante mosaïque. Les jeunes des écoles secondaires La Source et d’Iberville présentent aussi leur savoir-faire avec une soixantaine d’œuvres miniatures.
photo : Caroline Gauthier
Créer du bonheur à Palmarolle L’École Beaux-Ar ts Rosa-Bonheur accueille pour la 23e fois des étudiants de tous les niveaux > Caroline gauthier, agente de développement rural, CLD Abitibi-Ouest
L’École Beaux-Arts Rosa-Bonheur amorce une 23e saison de cours professionnels portant sur différentes formes d’arts et cela, dans un environnement tout ce qu’il y a de plus agricole. Une grange tient lieu d’atelier et les paysages à partir desquels les étudiants s’inspirent sont très souvent des champs cultivés. Preuve que la culture des villages n’est pas que fourragère et maraîchère! Louisa Nicol, instigatrice de l’École Beaux-Arts Rosa-Bonheur, possède une expérience de taille dans le domaine des arts. Elle a gradué en 1967 de l’École des Beaux-Arts de Québec et a enseigné dans des universités québécoises. Elle a choisi d’établir l’École dans le rang 6 de Palmarolle, municipalité dont elle est originaire, malgré le fait qu’elle vit à Montréal la plupart du temps. « Venir à Palmarolle, c’est mes vacances de Montréal », rigole-t-elle. De tout, pour tous L’École offre durant l’été une série d’ateliers portant sur différentes formes d’arts. La plupart des ateliers sont d’une durée d’une semaine et permettent aux étudiants d’en apprendre plus sur la discipline enseignée et de réaliser quelques travaux. « Chaque vendredi, quelques œuvres sont choisies et exposées à la Galerie Sang-Neuf-Art située au village de Palmarolle », ajoute Mme Nicol. De plus, un atelier libre de portrait se déroule tous les mardis soirs durant la période estivale.
Ils proviennent de partout au Québec mais aussi de la région. Cette année, Mme Nicol peut compter sur Jocelyne Caron, aussi résidante de Palmarolle, afin de donner un atelier de peinture à l’encaustique. D’ailleurs, celle-ci vient tout juste de remporter le Prix Peinture – Bourse Télé-Québec, remis dans le cadre de la Biennale internationale d’art miniature qui se déroule à Ville-Marie. « C’est à cause d’elle que j’ai démarré l’École Beaux-Ar ts Rosa-Bonheur », explique la fondatrice. Mme Caron a demandé à cette dernière de donner des cours et, une idée menant à l’autre, l’École a démarré. D’étudiante, Mme Caron est devenue enseignante, ce qui est arrivé à plusieurs autres, comme si le bonheur de la création était contagieux… rosabonheur.com
photo : Louisa Nicol
BAM! En plein cœur!
arts visuels
photo : sylvain marcotte
La 10e Biennale d’art miniature internationale, jusqu’au 12 septembre
Tous les amoureux de l’art sont invités à suivre les ateliers, peu importe leur niveau d’avancement. La petite taille des groupes permet de donner un enseignement personnalisé et des conseils adaptés aux étudiants. Les ateliers sont donnés par des artistes professionnels ou semi-professionnels reconnus.
Merci à tous nos collaborateurs, annonceurs et lecteurs - L’Indice bohémien L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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arts visuels
L’herbier format géant de Joanne Poitras > chloé BP
Toujours soucieuse de rester connectée à son milieu, l’artiste Joanne Poitras a élaboré l’exposition « L’HERBIER » en s’inspirant du projet Belforêt du comité d’action citoyenne de Belleterre. Joanne Poitras a choisi de présenter son projet du 1er juillet au 7 septembre dans la salle d’exposition du Lieu historique national FortTémiscamingue, parce qu’il est situé au cœur du Témiscamingue : « Ça permet ainsi d’offrir un rayonnement à la communauté de Belleterre et de présenter son projet; peut-être que ça donnera envie à certains d’aller visiter ce beau coin de pays ». En effet, la communauté de Belleterre à décidé de répertorier sur son territoire les ressources non-ligneuses, afin d’évaluer les potentielles alternatives pour le maintien de son développement local. Joanne Poitras a rencontré la communauté pour s’initier au projet. Du printemps à l’automne 2009, elle a ramassé une dizaine de plantes en boutons pour étudier avec minutie leurs formes et
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leurs qualités esthétiques. Après les avoir fait sécher, elle les a dessinées en très grand format pour ensuite les reproduire en estampes. « J’ai décidé de mettre en valeur les boutons des plantes parce que c’est une partie qu’on ne remarque pas souvent. Même dans les livres de botanique, le bouton est rarement représenté; on dessine la graine, les fleurs, mais pas le bouton »,
L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
Thé du Labrador et Quenouille sont imprimés en lithographie sur plaque de polyester avec un Chine collé sur un papier Saint Gilles. Le format de chacune est de 28 cm X 21 cm. explique l’artiste. Le grand format permet ainsi de dévoiler les infimes détails de la plante. En plus de s’intéresser aux traits formels des plantes, Joanne Poitras leur donne une symbolique en les comparant avec les communautés d’ici : « Elles sont toujours présentes sur le territoire et continuent de se construire au quotidien. Le bouton évoque également le bouclier de la fleur qui protège ce
qu’elle sera plus tard, tout comme les communautés tentent de préserver leur avenir ». En plus du comité d’action citoyenne de Belleterre, le projet implique la collaboration de l’atelier Cent Pression de VilleMarie et de l’atelier Les Milles Feuilles à Rouyn-Noranda. « Ce projet m’a permis de travailler au développement de nouvelles
techniques d’estampe avec des nouvelles technologies comme la lithographie sur plaque de polyester. L’impression de très grands formats est encore peu fréquent dans le domaine », explique Joanne Poitras. Le projet a d’ailleurs bénéficié du fonds des Arts et des Lettres de l’AbitibiTémiscamingue, issu d’une entente entre le CALQ et le Conseil Régional des Élus.
Les Gars (et la fille!) du Nord Un premier album complet pour Les Gars du Nord
Métal classique progressif nordique > psyko
Il s’en forge du métal en Abitibi, mais il est plutôt rare que celui-ci soit aussi teinté de musique classique et se présente sous une forme aussi progressive. C’est pourtant ce filon qu’exploite à merveille le sextuor baptisé Les Gars du Nord. Le groupe doit sa conception à la mise en commun des talents musicaux de Philippe Duval (guitare), Sébastien Mongrain-Thériault (guitare) et Alexandre Picard (batterie). Si Philippe et Sébastien ont les premiers battu le fer en 2004 pour composer Les vents de nulle part afin de participer au concours Secondaire en spectacle, c’est à la deuxième tentative, avec Rage éteinte, qu’ils ont atteint leur but avec Alexandre à bord.
« Le côté progressif, on aime ça, ça crée une certaine originalité. Et on fera toujours de l’instrumental, c’est notre branche », estime Sébastien Mongrain-Thériault Gagnants locaux et régionaux du concours, ils ont ensuite tenté leur chance avec trois membres additionnels, Pierre Duval (claviers), Lou-Raphaëlle Paul-Allaire (violon) et Jean-Sébastien Trudel-Langevin (basse), avec en poche de nouvelles chansons dont la classique Trio pour remporter le concours En Scène au Cégep de l’AbitibiTémiscamingue, en 2006. Et c’est vraiment là que Les Gars du Nord ont marqué leur territoire. Deux lancements en six mois «Avec l’argent qu’on a gagné en prix, on a décidé de faire un disque. Philippe et moi, on connaissait Francis Beaulieu et on lui a demandé d’enregistrer et mixer notre album. La batterie a été
enregistrée au Northern Studio de Yannick St-Amand, à Villemontel, mais le reste a été fait à son Franxound Studio à Rouyn-Noranda. Le processus a été plutôt lent, puisqu’on n’avait pas la disponibilité pour passer un mois en studio», confie Sébastien MongrainThériault. Cet album est donc né en décembre 2009. Il comprend cinq pièces instrumentales, pour un total de 26 minutes de métal classique progressif. Six mois plus tard (12 juin), le groupe a lancé son disque Éponyme au Cabaret de la dernière chance de Rouyn-Noranda. Se surpasser « On part avec des riffs de Philippe et on fait les arrangements musicaux tous ensemble. Pour les compositions, on s’inspire de ce qu’on écoute. Philippe aime beaucoup le classique et moi, je suis un fan de Megadeth. Nous avons suivi des cours pour la plupart, alors on essaie d’évoluer, de se surpasser. Le côté progressif, on aime ça, ça crée une certaine originalité. Et on fera toujours de l’instrumental, c’est notre branche », estime Sébastien Mongrain-Thériault, qui a eu Pierre-Louis Therien comme professeur de guitare classique, tout comme Philippe et JeanSébastien. Les Gars du Nord jouent pour le plaisir et ont enfin le luxe de faire leur album intégral en spectacle, au lieu de mélanger leurs compositions à des interprétations de d’autres groupes.
photos : courtoisie FRIMAT
photo : Sébastien Paquette
musique
Les groupes d’artistes régionnaux B.e.t.a.l.o.v.e.r.s et Le Carabine réchaufferont la scène du chevalement #7 pour les groupes Bateau Noir et Le Roi Poisson cet été au FRIMAT
6e édition du Festival de la relève indépendante musicale en A-T
Retour vers le futur > stéphanie Poitras
Du 28 au 31 juillet, le FRIMAT remonte le temps pour nous offrir son édition 1935, un clin d’œil au 75e de la ville de Val-d’Or. On souhaite donc recréer l’ambiance festive qui régnait à la naissance de la ville, tout en polissant la formule qui a assuré un succès croissant à cet événement mettant en valeur la relève musicale de la région et du Québec. La pêche au talent fut excellente cette année, selon le directeur du FRIMAT Francis Murphy : « On est particulièrement fiers cette année de présenter des artistes bien établis qui vont plaire au public, mais aussi d’offrir de la nouveauté tout en continuant notre mission de faire découvrir des talents régionaux. » Ainsi, sous le traditionnel chapiteau, on pourra voir Vincent Vallières (vendredi) et Vulgaires Machins (samedi), précédés respectivement de la Valdorienne MC La Sauce et des Prostiputes, formation originaire de Rouyn-Noranda. Le chevalement # 7 de la Cité de l’Or se transformera à nouveau en salle de spectacle. Le Roi Poisson et Le Carabine ouvriront le bal le mercredi soir, suivis de B.e.t.a.l.o.v.e.r.s et Bateau Noir le jeudi. Le tout se terminera au Bar bistro L’Entracte avec Boni Suba et Artist of the Year, pour ceux qui ne seront toujours pas rassasiés. Et c’est sans compter les 5 à 7 de la relève présentés à Vald’Or, Senneterre et Malartic, qui mettront en vedette les anciens participants au concours Karen Busque, Marie-Ève Leblanc et Frank Coté.
« On est particulièrement fiers cette année de présenter des artistes bien établis qui vont plaire au public, mais aussi d’offrir de la nouveauté tout en continuant notre mission de faire découvrir des talents régionaux » Francis Murphy
Seul ou avec d’autres Une nouveauté attendait les candidats de la relève cette année : les catégories solo/duo et groupe ont été abolies. Rachel, Karo et moi, Marie-Andrée Gonthier et Vincent Tessier se produiront le vendredi soir alors qu’Apexis, Le Grand Nord, Isabelle Rivest et Louis Philippe Gingras défendront leurs créations le samedi. Il s’agit d’une année record au chapitre des inscriptions; même le Nord du Québec sera de la fête puisque la chanteuse Rachel est originaire de Chibougamau.
« On voulait trouver un moyen original pour faire découvrir le festival à d’autres municipalités. » Après un tirage parmi les municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue qui fêtent leur 75e anniversaire, les Lacornois ont remporté la chance d’apprécier le festival gratuitement. Devons-nous envisager une invasion lacornoise à Bourlamaque à la fin juillet?.
Enfin, une idée empruntée à nos cousins français permettra cette année aux gens de la municipalité de La Corne de vivre les soirées sous le chapiteau sur le bras du FRIMAT. Francis Murphy explique que c’est une idée empruntée au Festival des Vieilles Charrues :
www.frimat.qc.ca
Marie-Ève Leblanc, une des trois têtes d’affiche des 5 à 7 de la relève
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En septembre prochain, votre journal culturel préféré aura officiellement 1 an.
musique
Pour l’occasion, nous sollicitons votre participation. Faites-nous part d’une anecdote, d’un moment fort ou d’un coup de cœur vécu au cours de la dernière année en lien avec l’Indice bohémien. Acheminez-nous tous vos messages à indicebohemien@gmail.com
Un nouveau festival dédié à la musique classique
Place à la musique!
Soyez original! Votre message pourra être lu par plus de 20 000 personnes... ce ne sera pas un festival plate! - Marie St-Germain
> karine Murphy
Alors que l’Abitibi-Témiscamingue comptait déjà un grand nombre de festivals en tous genres, voilà qu’un tout nouveau s’ajoute au nombre, assurant une offre qui était toujours vacante malgré la variété déjà proposée. Cette année, les amateurs de musique classique ont rendez-vous à Val-d’Or en août, et tous les autres sont les bienvenus pour la découvrir! Depuis plusieurs mois déjà, le comité organisateur du Festival Classique de l’Abitibi-Témiscamingue travaille d’arrache-pied à préparer un événement qui saura attirer l’attention et surprendre le public, pour cette toute première édition. Il était capital pour les organisateurs d’offrir des concerts de qualité, des artistes de renommée régionale, nationale et même internationale, de créer un rendezvous incontournable pour tous les amateurs de musique. Pendant 3 jours, ce sont 7 concerts qui seront présentés aux mélomanes abitibiens, en plus du gala de clôture le dimanche soir. Il y en aura pour tous les goûts : quatuors, duos, solos; cuivres, cordes, percussions… et dans tous les styles également. Notons la prestation du groupe de renommée mondiale Quartetto Gelato en soirée d’ouverture, du tandem Cordes en délire, unique en son genre, et du duo abitibien formé de Rémi Boucher et André-Gilles Duchemin dans leur Voyage flûte et guitare, pour n’en nommer que quelques-uns. Hommage La soirée de clôture sera quant à elle un concert hommage au bâtisseur Edgard Davignon. En l’honneur de cet homme, fondateur du Conservatoire de musique de Val-
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d’Or et pionnier du domaine musical en région, la soirée présentera une vidéo hommage, réalisée en collaboration avec Télé-Québec, et un programme musical fort surprenant, rassemblant une trentaine d’artistes qui offriront des prestations diversifiées, par différentes collaborations. En ajoutant à cela un extrait de l’œuvre majeure de Monsieur Davignon, La Suite Abitibienne, et l’animation d’Albert Millaire, président d’honneur du Festival, on ne peut que s’attendre à une soirée grandiose, en l’honneur d’un homme qui l’a été tout autant. Un festival accessible Une chose est sûre, le comité organisateur a travaillé et travaille fort pour préparer un événement dynamique et vivant, et « ce ne sera pas un festival plate ! », comme l’a déclaré Marie St-Germain, coordonnatrice de ce grand happening. En effet, si la musique classique a parfois dure réputation, l’objectif premier du Festival est de la démocratiser afin de la rendre accessible à un large public, pas seulement aux fans endurcis du genre. Avec la diversité des concerts présentés pendant ces trois jours, parions que nombreux seront les nouveaux adeptes et les découvertes qu’apporteront le Festival! www.fcat.ca
musique
Marc-Antoine Larche fait comme l’oiseau! Le jeune artiste connaît un beau succès dans le Big Bazar
Harricana sur la rivière Harmonica
photo : courtoisie Festival harricana
photo : Michel Parent
Le Festival Harricana voit le jour à Val-d’Or
> IB
Marc-Antoine Larche voit le fruit de son labeur récompensé : le comédien et auteur-compositeur-interprète s’est couvert de louanges à l’occasion de sa participation à la recréation du Big Bazar de Michel Fugain, à l’occasion des dernières Francofolies, en juin dernier. la performance éblouissante du Valdorien d’origine. Cet été, Marc-Antoine Larche, qui a atteint la finale du concours Ma première Place des arts, jouera au théâtre dans le Bas-Saint-Laurent avant de partir en tournée avec le Big Bazar, à l’automne.
photo : cliché urbain
« Quand Michel Fugain vient te voir après la première et te dit : « On m’avait dit que tu étais incroyable mais c’est au-delà de mes attentes », j’avoue que ça fait du bien et ça rassure les petites angoisses du métier », confiait Marc-Antoine Larche dans un courriel à l’Indice bohémien. D’ailleurs, la plupart des critiques du spectacle soulignaient
Le guitariste participera à un concours canadien de guitare
Justin St-Pierre, athlète digital > IB
Le guitariste valdorien Justin St-Pierre participera au concours du Canadian Guitar Festival, qui se tiendra du 30 juillet au 1er août prochain, dans la région de Kingston, en Ontario. Il s’agit d’un concours ouvert aux guitaristes amateurs qui pratiquent le « fingerstyle », soit la guitare sans plectre (ou sans « pick », jouée seulement avec les doigts). Parmi les règlements du concours, notons l’interdiction de chanter et de parler au public, l’obligation de rester assis, et le temps maximal de 12 minutes dont dispose chaque concurrent pour jouer ses deux pièces.
Le Canadian Guitar Festival en est à sa 6e édition. Véritable fête de la guitare, il propose, dans un cadre champêtre, des spectacles, des classes de maîtres, des activités pour enfants et le concours. Les spectacles ont lieu sur des scènes extérieures ou encore sous un « Mégadôme » comme celui de Rivière-Héva. canadianguitarfestival.com
> Serge Bordeleau
Le 7 août prochain, dans le secteur valdorien de Vassan, le Festival Harricana ramènera, le temps d’une journée, toute la richesse et la fougue de la musique traditionnelle, dans un événement particulièrement dense, festif et savoureux. Retour sur scène de traditions témiscabitibiennes pure laine! François Gerardin, instigateur du projet, rappelle que le Québec possède une tradition musicale immensément riche. « Jusque dans les années 80, on trouvait encore ces fameux partys de cuisine, où l’on sortait guitares, violons et casseroles, pour entonner des hymnes centenaires », rappelle-t-il. Quelques musiciens, comme ce groupe de violoneux à tête blanche de St-Edmond, ont gardé la braise chaude pendant les années creuses, tandis que Smells Like Teen Spirit envahissait les âmes… Jusqu’à ce que des jeunes choisissent de délaisser les riffs de punk rock pour plonger dans l’expérience du trad. « La musique traditionnelle est encore bien vivante et elle évolue », affirme François Gerardin, qui a luimême été musicien professionnel sur les planches de Québec, en plus d’avoir démarré les jams traditionnels du mardi soir, à la célèbre micro-brasserie la Barberie, à Québec.
Gerardin. Plusieurs groupes d’ici et d’ailleurs seront présents : Les Fous de Vassan, de Vassan; Abitibi Pure Laine, de La Corne; les Chauffeurs à pied, de Québec; Willie Mitchell and His Sweetgrass Band, de Mistissini; sans oublier les Hommes-à-scies, de Montréal, qui épateront par leur mise en scène musico-théâtrale, leurs décors inventifs et, surtout, par la présence sur scène de 7 scies musicales! On promet du plaisir pour toute la famille : amuseurs, clowns et même des cavaliers de la Société d’attelage de l’Abitibi-Témiscamingue. Et on a pensé à tout : délices
culinaires végétariens et carnivores, camping pour les fêtards, parking pour les chevaux, ainsi que diverses expositions d’artisans régionaux – ébénistes, joailliers, artistes autochtones… Enfin, un super souper méchoui de viande locale, apprêté par un chef cuisinier du mouvement Slow Food Abitibi, sera préparé. Ça promet d’être juteux – et caramélisé sur le dessus. Tous les spectacles seront gratuits de midi à 17 h. Ensuite, l’entrée pour la soirée sera de 15 $ pour les adultes et 7 $ pour les 12-17 ans. @ festival.harricana@gmail.com
Festival dense et intense pour tous! Or, les amateurs de musique émergente, grand public ou indépendante vont à coup sûr trouver leur compte dans ce festival énergique et rassembleur. Le concept fait d’ailleurs un peu penser à la formule Woodstock : réunir une foule dans un lieu totalement rural pour assister toute la journée à de nombreux concerts, présentés simultanément sur plusieurs scènes. « Nous voulons remettre la musique traditionnelle au goût du jour! », s’exclame le musicien L’INDICE BOHÉMIEN - JUILLET-AOÛT 2010
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photos : courtoisie festival stock
musique
4e édition du festival rock Stock à Malar tic, les 23 et 24 juillet
À Malartic… pour y rester
« C’est un festival épicurien. Les artistes sont hébergés chez les organisateurs, et ils ne sont pas là pour la paye : tous les groupes ont le même cachet. »
> Paul-antoine martel
Programmation adoucie mais toujours abrasive, nouveau lieu, même esprit indépendant : le festival Stock à Malartic mûrit tout en restant fidèle à ses origines. Quatre groupes de la région et douze de l’extérieur se succèderont sur scène pendant ces deux jours de rock, de punk et de… country folk. L’un des organisateur de Stock à Malartic, Mathieu Drolet-Duguay, n’est pas peu fier de la programmation de cette année, qui comprend Videoville (« Ils ont fait le palmarès de Bande à part, on avait peur que le FME nous les « vole »! », révèle l’organisateur), Dig it Up, Chasing Bright Lights, et le groupe d’origine péruvienne Noia, qui échantillonne des sons de vieux jeux vidéo pour tisser une toile musicale étonnante et rythmée…
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Savoir recevoir Les organisateurs ont décidé cette année de délaisser les chapiteaux au profit de la stabilité climatique du Bar Chez Dédé, campé sur la rue Royale à Malartic. « On était tannés d’avoir Dame Nature sur le dos », confesse Mathieu DroletDuguay. Ainsi, la capacité d’accueil de l’événement passe à 140 places, dont une cinquantaine est réservée pour les musiciens, les organisateurs et leurs proches.
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Car Stock à Malartic, c’est un lieu de rencontres et d’échanges entre les musiciens et le public, mais aussi pour les artistes entre eux. « C’est un festival épicurien, explique l’organisateur. Les artistes sont hébergés chez les organisateurs, et ils ne sont pas là pour la paye : tous les groupes ont le même cachet. » Cette formule intime permet aux groupes d’apprendre les uns des autres. « On est tous des groupes indépen-
dants, qui ne vivent pas de leur musique. Mais certains sont allés en tournée en Europe, sont reconnus dans des publications spécialisées, et sont toujours prêts à donner des trucs, des inputs sur comment ils s’y prennent », révèle Mathieu Drolet-Duguay, qui fait luimême partie de trois groupes qui participeront à cette 4e édition de Stock, soit Feu de pneu, Silver Swordfish Electric et Copernic : Tonka, qui, avec les Amossois de The Alienation, forment le contingent régional du festival. Si Stock attire des gens d’un peu partout en région et un public fidèle de l’extérieur, pas question
de le déménager dans une grande ville pour attirer plus de monde. « Quand on était adolescents, on trouvait qu’il n’y avait pas grandchose à faire à Malartic, se rappelle le musicien. On s’est dit qu’il fallait nous-mêmes fabriquer nos souvenirs, et que si on voulait voir des spectacles ici, il nous fallait les organiser nous-mêmes. Encore aujourd’hui, c’est important pour nous de dynamiser notre milieu. » www.myspace.com/festivalstock
poste d’écoute Noyzemaker – Insomnies
Style Record (2010)
Dare to care Records (2010)
> philippe lebel Si le nom Gaëtan Roussel évoque davantage à vos oreilles le nom d’un entrepreneur général ou d’un plombier que celui d’un musicien ou d’un chanteur, peut-être que celui de Louise Attaque vous sonnera quelques cloches. Ginger est le premier album solo de l’ancien leader du groupe folk-rock français. À part la voix unique de Roussel, il n’y a toutefois pas grand parallèle à faire avec son ancienne formation. Certes, le corps des chansons est plutôt acoustique, mais l’enveloppe est très rock avec des bribes d’ambiance électro, un soupçon de guitares incendiaires, un peu de funk et de brèves apparitions de cuivres. À la rigueur, si ça avait été fait au Québec, ça aurait pu être fait par Daniel Bélanger, dans ses bonnes années... Roussel a fait appel à plusieurs collaborateurs pour cet album, dont Gordon Gano (Violent Femmes), Joseph Dahan (Mano Negra) Tim Goldsworthy (LCD soundsystem) et Renee Scroggins (ESG). Ces collaborations ont aussi amené un mélange du français et de l’anglais sur quelques pièces et je dois avouer que c’est la première fois que ce type de mélange sonne bien à mes oreilles. Ça coule de façon naturelle. Il ne faut pas hésiter à écouter cet excellent album. Hochements de tête et tapage de pied garantis! 4,3/5
> psyko Il faut une certaine dose d’audace et beaucoup de culot pour repiquer le matériel d’un monument du rock et du blues comme Janis Joplin, 40 ans après son décès. Et ce sont deux choses dont ne manque certainement pas Zooloo, alias Sylvette Brière. L’Amossoise d’origine s’attaque au répertoire de Janis avec aplomb, alignant à la fois ses grands succès tels Move Over, Try, Mercedes Benz et autres Cry Baby, mais aussi de plus obscures pièces, par fois inédites, comme Ego Rock. La tâche s’annonce périlleuse au niveau vocal, quand on connaît le registre et la puissance du chant de Janis, mais Zooloo relève très bien le défi. Son organe vocal tient le coup! Musicalement, on a droit à des arrangements par fois assez semblables aux originaux, mais d’autres fois différents, comme cette version avec saxophone (gracieuseté de l’excellent Kaven Jalbert) de Me & Bobby McGee. Zooloo reçoit un coup de pouce du bluesman Ricky Paquette, qui contribue aux voix et aux guitares électrisantes sur Piece of my Heart et Ego Rock. Même Stephen Faulkner joue du piano sur deux pièces, Kozmic Blues et The Rose. Petit bémol : un livret truffé de fautes. Ce troisième album pourrait bien lancer la carrière de Zooloo. 3,5/5
Reality – Screaming my Rage
Apexis – The World is Going Wrong Independant (2010)
Barclay (2010)
Gaëtan Roussel – Ginger
> olivier naud Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Stereo Total, c’est un duo berlinois (Françoise Cactus et Bretzel Goring) pour le moins excentrique qui fait dans l’électro-pop-punk-garagenew-wave-low-fi, disons, avec une touche kitch. Les références à la culture Mod européenne des années 60 y sont omniprésentes, dans le son comme dans les thèmes abordés qui sont souvent naïfs, ‘’girly’’ ou tintés d’humour noir. Ils chantent en français, en allemand, en anglais et parfois même en japonais, en espagnol ou en turc, mais toujours avec leurs charmants accents français et allemand respectifs. Avec ce nouvel album, ils poursuivent la tradition en nous offrant d’excellentes pièces, dont une remarquable reprise de Illégal de Marjo qui en avait surpris plus d’un au FME l’an passé, moi le premier. Autre reprise : Tour de France du groupe Kraftwerk. Wow (même si ce n’est pas surprenant venant d’eux, j’aime)! Après deux écoutes seulement, je peux déja affirmer que c’est leur meilleur album depuis Musique Automatique. Allez simplement écouter Barbe à papa ou I want to be a mama sur Myspace. Les paroles et la musique vous donneront une bonne idée de la douce folie du groupe. Très certainement une bonne trame sonore au beau temps qui s’acharne à nous mettre de bonne humeur depuis un bout. Très belle pochette aussi. Bonne écoute! 4/5
Indépendant (2010)
Indépendant (2010)
> Jenny corriveau Épileptiques s’abstenir! J’adore! Pour une 6e fois en carrière, Noyzemaker, un artiste témiscabitibien, nous fait découvrir sa folie, son son, son art. Découvrant l’artiste, je dois avouer que mon cœur d’électro-girl ne fut pas conquis dès les premières notes. C’est en continuant mon écoute que j’ai découvert des influences que je connaissais bien, très bien même! Un son gras, mais pas trop. Brut, mais pas trop non plus, un son comme j’aime. Amateurs nostalgiques de la techno et de l’industriel underground fin 90’s, vous êtes servis! Avec son sampling transcendant, la diversité de ses pièces, ses influences tant drum & bass que trance ou même trip-hop, l’album, contrairement celui de à plusieurs groupes electro, ne devient pas redondant. Un son tout sauf commercial. Ses influences : The Art Of Noise, Autechre, 808 State et bien d’autres. Mon coup de cœur: La pièce Hamburger, qu’il dédit à l’ironie suprême, le sel de sa vie. Il est possible de se procurer l’album pour la modique somme de 3 $ : ce prix couvre l’achat du cd vierge et les frais d’envoi postal. Je le cite : « Je ne fais pas une cenne avec ça! Je m’amuse! Si les gens aiment ce que je fais, tant mieux! » Où le trouver? Simplement en allant visiter www.myspace. com/noyzemakerland ou en lui écrivant au noyzemakerworks@yahoo.ca. Personnellement, j’ai déjà hâte d’entendre les précédents, et les futurs albums! 4/5
Zooloo signs Janis Joplin – Buried Alive
Stereo Total – Baby ouh
> psyko Tout semble aller pour le mieux pour cette formation métallique de Malartic. Avec une dizaine de compositions à son actif, le quintette commet une première carte de visite de six chansons (38 minutes), forgées dans un métal mélodique et accessible. The World is Going Wrong propose en effet une musique fortement axée sur les mélodies de guitares, avec des r ythmes par fois galopants et des ballades. Le chant clair est particulièrement réussi. La section r ythmique est efficace, avec une basse qui se détaille très bien dans le mélange. Les guitares demeurent la principale attraction ici, pour les harmonies, les mélodies et les emballants solos. L’ensemble n’est pas sans rappeler les bonnes années du groupe suédois Europe (époque Wings of Tomorrow) ou des Allemands Gamma Ray. Les textes sont en anglais et sont bien adaptés au genre. Ma préférée demeure l’épique deuxième chanson, Make Sacrifices, qui fait plus de 9 minutes. On peut y entendre un passage vers la fin qui rappelle Okoumé par ses mélodies vocales. La production maison est adéquate en dépit de son aspect plus cru que la norme, le tout revampé au mastering par Yannick St-Amand. Reste maintenant du peaufinage, du polissage et du « forgeage » d’identité à faire, mais Apexis montre un potentiel très encourageant. 3/5
> psyko On aurait tendance à associer Pikogan seulement au rap avec Samian, mais ça ne serait pas rendre justice aux métalleux de Reality. Brandon Ruperthouse (guitare et voix), son frère Dwayne (basse) et leurs cousins Kenny (batterie) et Tim (guitare) viennent de lancer ce premier album, Screaming my Rage, à titre indépendant, après six années d’existence. Ils offrent un heavy assez conventionnel, fortement inspiré de la musique de Metallica (l’album éponyme) et The Offspring (Smash). D’ailleurs, les gars ne s’en cachent pas, c’est la musique qu’ils aiment jouer. Tout le travail de composition et d’écriture est l’œuvre de Brandon, avec le support des autres membres. Revenons donc à la musique. Ça bûche, tout en laissant quand même beaucoup de place à la mélodie, mais avec un côté ténébreux. Soulignons l’apport de quelques solos de guitare étourdissants de Sébastien Greffard. Pour les textes, Brandon en profite pour passer quelques messages d’intérêt public et politique, comme en témoignent Heavy Drinker, Reclusion, Natives et Time for Revival. Pour le son, Reality a mis le paquet en enregistrant au Northern Studio de Yannick St-Amand. La production nette et lourde donne une valeur ajoutée à ce produit, qui en surprendra plus d’un, à la condition de ne pas chercher l’originalité à tout prix. 3/5
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