gratuit septembre 2010 - copie onze
le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue
C h a n ta l A r c h a m b au lt largue sa bombe
romantique au FME
en manchette 6 à 8 FME : contenu régional 12-13 La rentée culturelle 14
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Programmation éclatée pour la 5e Biennale d’art per formatif
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L’Indice bohémien célèbre son premier anniversaire en couleurs
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ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien
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calendrier culturel
septembre 2010
gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.
Cinéma Australie — La traversée du continent rouge 30 septembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Danse Andrew Turner - Duet for one 22 septembre - 20 h Théâtre de poche (La Sarre) 23 septembre - 19 h 30 Théâtre du Rift (Ville-Marie)
La pensée sauvage ou l’art comme processus cognitif - Claire Labonté Jusqu’au 25 septembre Centre d’exposition de Val-d’Or Paysages flottants - Élise Dumais Jusqu’au 25 septembre Centre d’exposition de Val-d’Or
Exposition
Coiffures et parures au Québec. Portrait de femmes, 1790-1860 Jusqu’au 26 septembre Centre d’exposition de Val-d’Or
Souvenirs d’autrefois - Las’art Jusqu’au 1er septembre Sur la rue Principale (La Sarre)
Journal-nature - William Berge Jusqu’au 26 septembre Centre d’exposition d’Amos
Exposition de la collection d’œuvres de la Ville de La Sarre Jusqu’au 1er septembre Salle du Conseil de La Sarre
À plume et... à poil - Marcel Lavallée Jusqu’au 26 septembre Centre d’exposition d’Amos
Dominique Pétrin Du 1er au 26 septembre L’Écart... lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) exposition de photo de Janie Julien-Fort Du 1er au 26 septembre L’Écart... lieu d’art actuel (Salon des abonnés) (Rouyn-Noranda) Finissantes au certificat en arts plastiques Jusqu’au 5 septembre Centre d’art Rotary (La Sarre) La terre qui tremble Jusqu’au 7 septembre - 9 h à 17 h 30 Centre thématique fossilifère (Notre-Dame-du-Nord) À propos de l’amitié : rencontre Deuil et Amitié - Carole-Yvonne Richard Jusqu’au 11 septembre 2010 Club de Golf ARCN de Senneterre BAM! 10e Biennale d’art miniature !nternationale Jusqu’au 12 septembre Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)
Verts ciel - Guy Lavigueur Jusqu’au 3 octobre Centre d’exposition d’Amos
Humour Philippe Bond 17 septembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Littérature Lire tout le temps - Réseau BIBLIO Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec 15 septembre - 19 h Salle municipale - Local des Fermières (Clerval) 15 septembre - 13 h 30 Club de l’Âge d’Or (Dupuy) 16 septembre - 14 h Foyer Mgr Halde (Palmarolle) 19 septembre Salle municipale (Moffet) 19 septembre - 19 h Club de l’Âge d’Or (Fugèreville) 21 septembre - 13 h 30 La Bastide des aînés (Beaudry) 22 septembre - 13 h 30 Salle des 4 coins (Rivière-Héva) 22 septembre - 19 h Bibliothèque (La Motte)
Musique The Broken Toys 1er septembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
MariMusette (musique et marionnettes) 25 septembre - 10 h 30 et 13 h 30 Bibliothèque Val-d’Or
Lancement de l’album La Romance des couteaux de Chantal Archambault 2 septembre - 17 h (5 à 7) Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)
Beethoven Beethoven Beethoven Jeunesses musicales de La Sarre 25 septembre - 19 h 30 Théâtre de poche (La Sarre)
Festival de musique émergente Du 2 au 5 septembre 2010 Plusieurs endroits (Rouyn-Noranda)
La journée des dames 15 septembre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre)
High tone/Le catcheur et la pute (FME) 2 septembre - Minuit The Peelies/Jesuslesfilles/We are wolves (FME) 3 septembre - 20 h Trung Hoa/ The Melvins (FME) 4 septembre - 20 h Nuit métal (FME) 5 septembre - 22 h 30 Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)
Patrimoine et histoire
7 ans de 7 e Ciel 5 septembre - 20 h Scène extérieure FME (Rouyn-Noranda) La ballade des Irlandais - Pierre Laferté 21 septembre - 19 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Louis-Philipe Gingras 24 septembre - 20 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)
Toys Rockband 24 et 25 septembre - 22 h Bistro La Maîtresse de La Sarre Vincent Vallières 24 septembre - 20 h Théâtre de poche (La Sarre) 25 septembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Théâtre
Centre d’interprétation de la foresterie Jusqu’au 5 septembre Lundi au vendredi de 10 h à 18 h (La Sarre)
Autres Visite d’atelier d’artiste Sylvie Poulin, vitrailliste Jusqu’au 2 septembre - 9 h à 16 h 30 L’atelier de l’artiste (Val-d’Or) Inscription pour la RENTRÉE Académie des Arts Céline J. Dallaire Jusqu’au 6 septembre - 9 h à 16 h sur rendez-vous (Rouyn-Noranda) EN ATELIER AVEC... Édith Brisebois 8 septembre - 19 h à 21 h Centre d’exposition de Val-d’Or Journées de la culture Du 24 au 26 septembre Plusieurs activités partout en région Biennale d’art performatif 24 septembre au 2 octobre L’Écart... lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) Coup de chapeau 25 septembre De 13 h 30 à 16 h 30 Centre d’exposition de Val-d’Or
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ad res se s cou rrie l : Ve uil lez ég ale me nt no ter no s no uve lle s Rédaction : : Winä Jacob : : redaction@indicebohemien.org Ventes publicitaires : : Maurice Duclos : : publicite@indicebohemien.org Graphisme : : Mylène Cossette : : graphisme@indicebohemien.org Coordination : : Maurice Duclos : : coordination@indicebohemien.org 2
L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
sommaire
éditorial
Ça en vaut la chandelle > Winä Jacob - redaction@indicebohemien.org en couverture : Chantal Archambault photo : sarah marcotte-boilard
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.
RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Annie Beaucage, Chloé BP, Francesca Benedict, Mélanie Boutin-Chartier, Frédérique Cornelier, Sonia Cotten, DJ Plancton, Suzie Ethier, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Mathieu Larochelle, Philippe Lebel, Valérie Lemay, PaulAntoine Martel, Francis Murphy, Karine Murphy, Mélanie Nadeau, Olivier Naud, Madeleine Perron, Simon Provost, Psyko, Stéphane Racicot, Amélie Roberge, Dominic Ruel, Julie Thibault Réviseurs-correcteurs : Jonathan Barrette, Gabrielle Demers, Isabelle Legault, Karine Murphy, Paul-Antoine Martel, Amélie Roberge Rédactrice en chef : Winä Jacob redaction@indicebohemien.org Coordination : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org Ventes publicitaires : Maurice Duclos publicite@indicebohemien.org Graphisme : Le Canapé communication visuelle graphisme@indicebohemien.org
L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006. Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Annie-Pierre Fauteux, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge. 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org
Ce texte devait être consacré au premier anniversaire de L’Indice bohémien, à tout le travail qui a mené à sa naissance ; au fait que ce journal émane du rêve un peu fou d’une poignée d’individus, et que personne d’autre n’y croyaient vraiment ni ne voulait le supporter financièrement. Surtout, il devait être question du fait qu’aujourd’hui, on peut dire que c’est une réussite, car il y a maintenant un an qu’à chaque mois, une équipe de bénévoles sillonne la région afin de mettre en lumière les plus belles initiatives culturelles d’ici. Bien que ce journal soit encore loin d’être parfait, il est tout de même l’aboutissement de ce que nous avons rêvé pendant plusieurs années. Parler de nous-mêmes, nous autocongratuler et nous lancer des fleurs, ça peut faire du bien, surtout si ce n’est qu’une seule fois dans l’année, mais ça peut aussi sembler un tantinet égocentrique. Surtout pendant le mois où il y’a quelque chose d’aussi gros que le FME qui se passe en région. Puis, au moment d’écrire ces lignes, l’Abitibi-Témiscamingue était en deuil suite au décès d’un de ses plus dévoués développeurs, Guy Lemire. Je n’ai, malheureusement, pas connu Monsieur Lemire, mais il faudrait venir de loin pour ne pas avoir entendu parler de lui et de l’impact qu’il a eu sur la région et ses habitants au cours des dernières années.
Une passion qui laisse des traces Lorsqu’un individu réussit à marquer ainsi une population, les grands décideurs et les instances d’une région, c’est souvent parce qu’il est plus grand que nature. C’était apparemment le cas de Guy Lemire, mais paradoxalement, on dit également qu’il était aussi d’une accessibilité frappante. C’est son amour pour sa région – et les gens qui l’habitent – qui aura fait de lui le développeur d’il est devenu. Il nous aura montré qu’en étant passionné par son milieu et ses projets, il est possible de faire bouger les choses! J’ai réalisé que s’il existe en région un milieu qui peut se réjouir de rassembler des gens de cette trempe – dévoués, altruistes, désintéressés, rêveurs – c’est bien le milieu culturel. Si, en 2010, la région peu se targuer de compter sur un festival de musique si populaire que plusieurs artistes de la province s’assurent de ne rien inscrire à leur agenda à pareille date afin d’être certain de pouvoir y jouer si une invitation leur est lancée, c’est parce qu’au départ une poignée de gens y ont cru et y ont travaillé. C’est parce qu’il y a eu, ici, des trippeux de
musique qui voulaient vivre l’expérience d’un festival de fort calibre en région. Des fans de musique qui ont trimé dur pour voir leur vision se réaliser. Si un festival de cinéma aussi prestigieux que celui qui illumine nos octobres existe depuis aussi longtemps, c’est aussi parce que des mordus l’ont rêvé. On pourrait continuer ainsi avec à peu près toutes les initiatives culturelles mises sur pied par des individus de la région, que ce soit les troupes de théâtre, les diverses manifestations ou festivals. Si notre région est dynamique sur ce plan, c’est qu’il y plusieurs individus pour la dynamiser. On s’attendrait à moins d’une région qui ne compte que 150 000 âmes; et pourtant, la vie culturelle en Abitibi-Témiscamingue est riche car les gens d’ici s’y impliquent, se donnent sans compter et y croient. Allons-y d’un comparatif fort simple : 150 000 habitants, c’est la population de l’arrondissement montréalais de Villeray-Parc-Extention-St-Michel, qui est loin d’être reconnu comme capitale culturelle, du moins d’un point de vue événementiel. On peut dire sans crainte qu’il y a plus de manifestations culturelles en Abitibi-Témiscamingue, et du même coup qu’il y a beaucoup plus de gens impliqués en culture dans notre région... Si nous ne sommes pas riches au point de vue PIBal, nous sommes multimillionnaires si on tient compte de la valeur des gens passionnés qui peuplent notre territoire. Ce qui n’est pourtant pas une fin en soi : ce n’est pas parce qu’elle est dynamique que rien ne doit changer et qu’on peut se permettre de nous asseoir sur nos lauriers; il est important que les effectifs, bénévoles ou pas, se renouvellent. La culture n’est pas seulement question d’art, c’est aussi une façon d’être, et ici, notre façon d’être inclut de se donner, de s’organiser et d’organiser des trucs qui nous permettent de nous rencontrer et de nous voir comme nous sommes.
chaque mois par le biais d’articles et de chroniques. C’est le fait que peut-être qu’avec un mensuel tel que le nôtre, de nouvelles idées sont brassées, mises de l’avant. Si un seul événement, festival ou manifestation artistique est mis sur pied parce que le journal culturel en aura fait rêver quelques-uns en présentant les réalisations des autres, eh bien l’Indice bohémien aura accompli beaucoup plus que sa mission, qui est de produire un journal culturel régional. Chaque nouvelle initiative culturelle qui naît en région trouve ses racines dans les rêves d’individus qui plus souvent qu’autrement ont été inspirés par d’autres initiatives; c’est une fierté pour nous que de contribuer à répandre cette inspiration.
Événements FME ................................ 6, 7, 8 Journées de la culture ......... 14 Biennale d’art performatif .... 14 1er anniversaire de l’Ib .......... 19 Musique ....... 5, 6, 7, 8, 9, 11, 23 Rentrée culturelle ........... 12, 13 Littérature ..................... 13, 15 Cinéma ................................ 17 Général .......................... 17, 21
Chroniques L’Indice des lecteurs ............. 4 Humeur ................................ 5 Chronique littéraire ............. 13 Ma région j’en mange .......... 15 La culture dans mes mots .... 16 Sociétés d’histoire et de généalogie .......................... 20 Vues sur le Nord .................. 20 Chronique jeu ...................... 21 Critiques CD ....................... 23
Contagion par le rêve Le décès de Guy Lemire – et la vague de tristesse mêlée d’amour qu’il a suscitée – nous a rappelé qu’un individu, dans certaines conditions, peut avoir un impact immense sur son environnement. En observant bien le milieu culturel, on réalise que beaucoup de gens avec le même genre de dévouement sont à l’œuvre pour que vivent les arts et fleurisse notre identité. Depuis un an déjà, c’est de ça que témoigne l’Indice bohémien. Alors s’il y a quelque chose à célébrer en ce premier anniversaire, c’est le fait que le fruit du travail de gens passionnés est mis en lumière L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
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l’Indice du lecteur
La maison brûle : Speak White, be quiet
Speak White, be quiet ou cute, qu’vous seriez beaux et fins... Speak White, be quiet fers, gaz, pétrole, mines, terres, rivières, fleuves, écosystèmes, chasses, institutions, fermes, OTAN, partout chez vous jouons aux cartes entre nous. C’est clair, la fête n’est pas une affaire de personnalité et l’histoire locale n’est pas un beau monument ou une couverture chaude de la Croix-Rouge même si la maison brûle. Elle est sale, infectée, pleine de drogues et de poisons, de rêves et de violences, de diableries, d’idées, de paradoxes, d’énigmes, de fantasmes, d’intrigues, de combats, de luttes, de folies... de cultures. Faut voir, Rouyn-Noranda n’est pas un bijou joyeux de village Gaulois. Ville des plus polluées et polluantes de la biosphère Terre. L’itinérance y augmente, le coût de la vie aussi. L’or file entre nos droits, le cuivre et l’argent qui viennent avec, etc. Nous descendons, toujours plus profondément, bassement. Notre droit s’accommode des pires bêtises et bandits avec ou sans costume de l’ordre de l’établi. Harmonie. Chakra. Chien en laisse. Vent embouteillé. Eau qui goûte l’aspirine. Ramasse caca. Chat dégriffé. Ils suivent la galère en boîte et le party.
Le client est roi. Mon cul! Ma langue! Mes rêves! Ma queue de chemise que je ne suis pas ce roi! Au menu, pain basic grillé tartiné de beurre d’arachide. Changement au menu. Farine avec du bicarbonate (Irish bread) tartinée de beurre d’arachide. Changement au menu. Irish bread ou beurre d’arachide. Changement au menu. Farine ou bicarbonate. Changement au menu. Bicarbonate. Changement au menu. Sons extra-terrestres du frigidaire ou conversations terrestres de voisins simples. En fuite, changement au menu. « L’eau, ça compte-tu ? » Le roi est mort avec cette monnaie qui mène nulle part. Il y a peu de variétés locales, régionales, québécoises, saines, vraies, accessibles pour se vêtir, se nourrir... Dans mon portefeuille d’érable, l’argent perd en valeur. Des miettes sont des miettes. La prospérité et les privilèges des uns se font d’une crise qui affecte bien d’autres. Villages-banlieues, cité-parking-dor toir, écoles frileuses et barricadées, travailprécarité… même discours. Les projets en art, minuscules, résistent, critiquent ou nous questionnent à peine et adoptent un ton opportuniste bercé de clientélisme. La mode est à plaire, pas déranger, en gang, faisant partage d’un même divin merdier retourné dans le même jardin pollué de forêts coupées de villes trouées. Matez votre conscience sur les ondes du canal Évasion ! Infusez la honte dans le café ! Humour niais, banalisations douces, violence gratuite, humanisme cheap n’appellent en rien à mettre en critique et en jeu : politique, théâtre, humanité, lettres et arts, notre histoire nationale, nos contes, notre monde, nos devenirs. La fête est occasion de transgression, de révélation en critique, d’inversion des rôles, d’appels. Demandons à Dionysos pour se risquer à la fête. Rouge vin, sang, feu... Quelle histoire ? Quelles fêtes ? Quels partages... résistances... productions… affirmations... recherches-créations... amourspassions ? Les fros ici, ils ont été chassés. Je ne vois pas le rapport de célébrer.
Mathieu Parent
Merci à Emploi Québec, précieux partenaire depuis juin 2009 4
L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
Je comparerais l’artiste plutôt à un athlète olympique qu’à un petit entrepreneur. En effet, consacrer sa vie à une activité artistique donne avant tout la satisfaction d’avoir accompli une sor te d’exploit personnel. Admettons qu’il existe de rarissimes Céline Dion qui ramassent le jackpot; mais en moyenne, si le but était l’argent, mieux vaudrait lâcher l’art et se contenter de vendre des chars. Ce qui compte pour nous, c’est le sens qu’on produit, pas combien ça paye. Dans les villes pourvues d’un milieu artistique autonomisé, les artistes produisent en fonction des autres artistes et d’un public très restreint. Cela leur permet de se concentrer sur leurs recherches de pointe, souvent très intéressantes d’ailleurs. Par contre, l’esthétique spécialisée qu’ils développent semble aride et rébarbative au grand public, qui déserte les lieux consacrés à ce type d’art. En région, le milieu culturel est si petit qu’il serait impossible de s’y réfugier avec une attitude semblable. L’artiste n’a pas d’autre choix que d’essayer de se faire comprendre, sinon, il va rester tout seul dans son coin avec sa vérité. Son appartenance à la communauté n’a rien d’un choix élégant, c’est une obligation vitale, et c’est devant cette société qu’il se sent appelé à justifier sa place.
de toutes les formes d’art depuis 30 ans. Mais je me trompe par fois, comme tout le monde, y compris ceux qui sont en position d’autorité... qui sont plus à risque selon moi de monter en épingle, dans leurs spéculations, des choses qui ne devraient pas l’être. Pour moi, l’esthétique n’est basée sur rien si elle omet l’élément irremplaçable que constitue la résistance du public. En développant par la force des choses un rapport quasi de personne à personne avec mes mécènes, mes acheteurs de tableaux ou avec les participants à mes processus créatifs, en exposant dans toutes sortes de lieux, je me force à vivre une remise en question constante, et je crois que c’est vraiment fortifiant pour mon évolution. Le fait de devoir me réaffirmer sans cesse en tant qu’artiste me force à un engagement total dans mon projet de carrière qui est aussi un projet de vie, presque une lutte. Et ça, je crois que les gens le comprennent et le reconnaissent. Bref, la stratégie que je peux me permettre à Rouyn-Noranda mais qui serait difficilement possible à Montréal, c’est de pratiquer un art pas moins exigeant que l’art contemporain institutionnel, mais en l’expliquant.
Martine Savard, Rouyn-Noranda
Mais pourquoi rester en région si on peut aller chercher de l’oxygène intellectuel et esthétique tranquillos avec les copains en ville ?
photo : courtoisie de l’artiste
Rouyn-Noranda (RN) capitale culturelle (CC) fait penser au Temps des bouffons. Chacun sa place. Vendez votre salade ! Donnez-vous ! Ça va faire des belles photos avec des logos pour s’le dire comme on est bon et beau. Speak White, be quiet. Des humains crèvent de la défense et de la dépense en Afghanistan. Marquer RN comme CC canadienne par les temps qui courent, il n’y a rien d’édifiant là-dedans, au contraire... Du Québec comme du Canada, ces droites ! Soupçons à la deux de corruption généralisée. Confusion entre nationalisme et capitalisme bourgeois, liberté et impérialisme culturel américain, sagesse et tutelles, justice et néolibéralisme. Le titre de Capitale du cuivre dure. Il coule des valeurs pas seulement symboliques : accablant, riche, misérable, troublant, toxique, dangereux, problématique, politique, historique, musique... Il est au-dessus de nos forces, mais s’inscrit dans une histoire.
Quelle sorte d’artiste puis-je être en Abitibi, versus à Montréal ?
Quand il n’y a pas moyen de faire fi de la réception du public, l’artiste est forcé d’aborder l’esthétique comme un lien social (ce que les gens sont presque mûrs pour trouver « beau » ou intéressant à regarder) et non pas comme une affirmation d’autorité (ce que le directeur du musée trouve légitime esthétiquement). J’ai toujours peint, j’ai fait une maîtrise en arts visuels et je me tiens au courant
Vivez light, œuvre de Martine Savard
Merci à la CRÉ, partenaire de l’Indice bohémien
humeur
Le Fourre-tout > Dominic Ruel Revoilà septembre et le retour au travail. Je suis enseignant, voyez-vous. Mes vacances sont terminées. Sept semaines. Ça reste un des beaux côtés de l’enseignement, envié par plusieurs. C’est aussi une façon polie de fermer leur gueule aux profs : « vous avez deux mois, l’été ! ». Un collègue à moi pourrait expliquer que ce ne sont pas des vacances au sens du code du travail. Il a sa théorie là-dessus, qui se tient, c’est vrai, mais qui ne convainc pas grand monde. Revoilà donc septembre et la rentrée. C’est une belle occasion de vous parler de l’école. Vous me permettrez, pour cette chronique, de jouer au curé, de prêcher pour ma paroisse et de me porter à la défense de cette école trop souvent roulée dans la boue par des médias en quête de sensations et des animateurs qui font les gros yeux, prétendant tout connaître sur tout (ça me rappelle Jean-Luc Mongrain qui, à partir d’une simple liste de matériel scolaire, était capable de critiquer l’ensemble du système scolaire. Faut être fort ! !). La liste est longue L’école a déjà une longue liste de choses à faire chaque jour: enseigner à lire, écrire et compter; dispenser des cours de sciences, d’histoire, d’anglais, d’éducation physique, de culture religieuse. Par la bande aussi, elle donne des habiletés de travail, aide à développer des aptitudes sociales, accompagne des jeunes en difficultés d’apprentissage et de comportement. Mais voilà que pour certains, ça ne semble pas assez. L’école aurait plus à faire. Exemples en vrac, lus ou entendus un peu partout ces derniers temps. D’abord, la Société de sauvetage voudrait qu’on y apprenne à nager, des parents aimeraient qu’on y donne des cours de sexualité. Il faudrait aussi, parait-il, que l’école assure une bonne formation en finances personnelles. Mais le plus drôle, c’est Ricardo Larrivée, notre cuistot télévisuel et télégénique, qui affirmait, sur le site canoe.ca en mars dernier, qu’il devrait y avoir des cours de cuisine à tous les degrés du primaire et
du secondaire. Selon lui, ça pourrait aider à la lutte au décrochage (ils ont tous leur solution, ma foi !) et améliorer la santé des jeunes. Oui, ça peut se tenir, l’idée est noble. Mais il faut savoir que notre chef Ricardo, en plus de savoir bien cuisiner, sait aussi compter : plus de jeunes qui aiment la popote, c’est plus de futurs acheteurs de revues Ricardo et de maniaques d’émissions de cuisine. Money talks! Et la réalité dans tout ça ? On ne peut être contre la vertu, on voudrait des jeunes aux mille talents et intérêts, on voudrait éliminer tous les dangers. Mais il reste toujours un détail que les promoteurs de ces belles idées oublient: le comment. Comment faire tout ça, avec le monde, l’argent, l’équipement, l’organisation en place ? Y a t-il des piscines accessibles partout ? Y a-t-il des profs qualifiés et surtout prêts, à l’aise, pour parler sexualité, pour enseigner comment mettre un condom ? Faudra-t-il équiper toutes les écoles de fours, casseroles et micro-ondes ? Coupable de bien des maux et, comme par magie, solution à tous les problèmes, l’école a le dos large. Large parce que plusieurs dans notre société ont abandonné, laissé tomber leurs responsabilités, surtout les parents. N’est-ce pas à eux de montrer quelques éléments rudimentaires de cuisine, de jaser relations amoureuses et sexe avec leurs ados ? Pourquoi laisser ces choses-là, importantes certes, à des profs, qui passent à peine dix mois avec les jeunes, pour ensuite pointer un doigt inquisiteur et décrier leur incompétence ? L’école n’est pas un club de sauvetage, ni un CLSC, ni un institut hôtelier. Qu’on lui laisse remplir sa mission, déjà bien chargée. Ce n’est pas un fourre-tout.
musique photo : Cliché urbain
Justin St-Pierre : 4e meilleur guitariste au Canada! > IB Du 30 juillet au 2 août dernier, le guitariste valdorien Justin St-Pierre par ticipait à la compétition de la 6e édition du Canadian Guitar Festival dans la région de Kingston, en Ontario. À sa grande surprise, il a obtenu le 4e rang de ce concours de style « fingerstyle », c’est-à-dire de guitare jouée exclusivement avec les doigts. Aux dires mêmes de St-Pierre, il est le premier étonné de ce résultat, tant le concours attire de véritables fous furieux de la guitare. Le virtuose espère faire de sa participation au festival un pèlerinage annuel. L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
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photos : courtoisie du fme
photos : courtoisie chloé BP
FME
Radio CFME
> Mélanie Nadeau
Depuis le 13 août et jusqu’au 7 septembre, la radio du CFME est de retour sur les ondes du 91,9 FM et présente de la musique en continu. Rassurez-vous, auditeurs en manque d’énergie contagieuse, encore cette année, la radio du Festival de musique émergente offrira une programmation variée durant les quatre jours du festival, soit du 2 au 5 septembre! De 11 h AM à minuit, treize émissions d’une heure vous divertiront les tympans grâce à des équipes d’animateurs colorés aux goûts musicaux diversifiés. Provenant de la région, mais aussi d’ailleurs, les animateurs aborderont diverses thématiques sur fond de musique émergente, visitant différents styles : rock, hip hop, électronique, sans oublier le métal, bien évidemment. L’IB en direct L’équipe des Chargeurs-Pelleteurs est de retour encore cette année avec une émission où ils défricheront nul autre que notre Indice Bohémien. L’équipe de cinq coanimateurs se sont partagé les éditions de l’Indice, de la copie 0 à 10, et parmi la multitude des sujets traités, chacun y ira de ses choix. Il va sans dire que la vigueur culturelle de notre région sera à l’honneur lors de ces quatre heures d’émission. Active au sein des Chargeurs-Pelleteurs depuis 4 ans, Chloé Beaulé-Poitras n’imagine plus son FME sans la radio. « Ça nous permet de vivre le Festival de l’intérieur et de se faire plein de contacts en plus de rencontrer des artistes », souligne la seule membre de l’équipe originaire du Témiscamingue. Avec elle, Justine Grenier, Ariane Gruet Pelchat, Louis-Philippe Pipo Caron et Maxime Beauregard-Martin nous promettent
CFME nous permet de vivre le festival de l’intérieur
- Chloé Beaulé-Poitras qu’il y aura de la garnotte au 91,9 ! De tout pour tous et même plus La programmation débute dès 11 h avec Jeunesse d’Autrefois !, animée par les Valdoriens Francis Murphy, Olivier Naud et Geneviève Béland, qui nous promettent des anecdotes saugrenues, en plus de nous entretenir des diverses révolutions musicales. Suivra Le Lendemain de Veille, Mel et Maître et Du Zèle en Panel. Ensuite, Plus qu’un Hobby présentera des artistes pratiquant leur art par pure passion. À la suite de quoi, dès 16 h, Les Gazzés, Les Turbos à Payette, Dans ton Salon, Dans ta Cuizine, Ghetto Érudit, Carnaval Électronique et La Fonderie se succèderont jusqu’aux douze coups de minuit. De plus, vendredi et samedi, vous pourrez entendre live le spectacle présenté au Cabaret de la dernière chance dès 24 h 30. CFME est une radio que l’on se plaît à écouter pour découvrir ces nouvelles voix qui se font les dents dans un espace libre. Syntonisez le 91,9 si vous voulez doubler l’expérience FME, ou encore, branchez-vous au www.fmeat.org.
Une programmation riche et variée pour le 8e Festival de musique émergente
Pêche miraculeuse > Chloé BP
Ils sont nombreux ceux qui, année après année, attendent avec impatience que le FME dévoile sa programmation, afin de sustenter leur appétit de musique différente de ce que la radio déverse habituellement. La mouture 2010 de l’événement saura rassasier les mélomanes d’ici et d’ailleurs : avec plus de 60 artistes en 40 spectacles, ce cocktail musical risque de plaire à plusieurs palais. Programmateurs à l’affût Ce sont trois acolytes, Jenny Thibault, Sandy Boutin et Pierre Thibault, qui sont derrière cette programmation étoffée. « En janvier, on se rencontre et on échange nos listes de coups de cœur. Ensuite c’est comme aller à la pêche, on essaie de contacter les gros noms en premier, on tâte le terrain. Ce n’est pas toujours évident vu les contraintes de budget et d’horaires », explique Jenny Thibault. Il leur a d’ailleurs fallu 4 ans avant de concrétiser la venue de Martha Wainwright, qui sera en prestation à l’Agora des Arts le vendredi 3 septembre. Toute l’année, le comité reste à l’affût des tendances musicales et court les spectacles et les festivals. « Pierre et Sandy gravitent dans l’industrie musicale, ils sont donc constamment en mode repérage. » Pour sa part, Jenny a été jury lors du concours Les Francouvertes, ce qui lui a permis de découvrir de nouvelles formations. Pour cette édition, c’est Jésuslesfilles qui a remporté
Toute l’année, le comité reste à l’affût des tendances musicales et court les spectacles et les festivals le prix FME pour sa performance et son rock solide. C’est aussi via Les Francouvertes que l’équipe a approché les incontournables Bernard Adamus et Alex Nevsky. Ce dernier lancera d’ailleurs son album lors de son passage au FME. Le Festival décerne aussi un prix à l’occasion du FRIMAT, offrant la chance au lauréat de participer à son édition de l’année suivante. Cette année, c’est le groupe Le Carabine qui brûlera le plancher du Trèfle Noir. Les antennes du FME Pour ajouter une portion européenne à sa programmation, le FME collabore également avec De concert! Fédération internationale de festivals. Chaque année, la Fédération propose une sélection d’artistes à surveiller, ce qui a permis au FME de
L’émergence de la région > Winä Jacob
Les artistes de la région ont cette année une place de choix dans la programmation du FME. Parsemés ici et là, ces talents locaux feront résonner les diverses salles du festival. Trois des 5 à 7 de l’édition 2010 ont été confiés à d’anciens gagnants du FRIMAT, Valdoriens de surcroît, soit celui de l’ouverture du FME avec le lancement du 2e album de Chantal Archambault, le samedi avec Le Carabine (gagnant du prix FME 2009) ainsi que Michèle O. le dimanche. De plus, Sébastien Greffard, de Rapide-Danseur, sera lui aussi la tête d’affiche d’un de ces débuts de soirée.
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mettre la main sur les groupes Cabine, Transat, GaBlé et Chapelier fou. Toujours soucieux d’offrir une bonne variété, le Festival confie aussi certaines portions de la programmation à des fins connaisseurs. La Nuit Métal est prise en charge par Ian Campbell, l’un des pionniers de la scène métal dans la région, alors que c’est le rappeur et producteur Steve Jolin, alias Anodajay, qui s’occupe du spectacle hip hop. Cette année, il nous gâte avec un spectacle célébrant les 7 ans de 7ième ciel, sa compagnie de disques regroupant Samian, Koriass, Anodajay et Dramat!k.
Pour une deuxième année, les festivaliers auront la chance de goûter au célèbre Piknik Electronik, le samedi après-midi à la presqu’île du Lac Osisko. C’est également l’équipe du Piknik qui a programmé la nuit électro du samedi soir, avec Pompe des pipes, Misteur Valaire et Oxia. Vous êtes déjà essoufflés? Pourtant, il n’a pas été question de Karkwa, Besnard Lakes, Pierre Lapointe… www.fmeat.org
photo : Geneviève Lagrois
Du FME pour emporter
La formation Le Carabine offrira une prestation aux festivaliers samedi le 4 septembre au Trèfle Noir. Finalement, la soirée de dimanche aura elle aussi sa saveur régionale. Le spectacle Hip Hop mettra en vedette non seulement Anodajay, qui présentera son nouvel album en primeur, mais aussi Samian, alors que seront célébrés les 7 ans de 7ième Ciel Records. Puis le groupe Obsek viendra présenter ses créations lors de la soirée Métal.
L’Abitibiphile > Francis Murphy
Le comédien Antoine Bertrand, connu notamment pour ses rôles dans Les Bougon et C.A., a accepté le statut de porteparole de la 8 e édition du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME). Bien que le lien entre un comédien montréalais et un festival de musique en région soit peu évident, il semble que lui seul pouvait rapprocher ces réalités pas si éloignées… Le comédien abitibien Alexandre Castonguay est sans doute le premier suspect à accuser d’avoir prémédité cette relation entre Antoine Bertrand et l’Abitibi-Témiscamingue. Alors qu’ils étudiaient ensemble en théâtre au Cégep de SaintHyacinthe, Alexandre ne s’est pas gêné pour vanter sa région d’origine et y inviter à quelques reprises son nouvel ami. Parfois pour le travail et d’autres fois pour des voyages personnels, Antoine Bertrand a quand même visité la région plus d’une trentaine de fois depuis 2002. Le point majeur, celui qui aura soudé avec plus de vigueur sa relation avec la région, est possiblement le rôle de Castaflan qu’il a incarné le printemps dernier dans la pièce de théâtre jeune public Bascule. Ce jeu lui aura permis de vivre quelques semaines en AbitibiTémiscamingue. De fil en aiguille, des relations d’amitié et des liens exceptionnels se sont développés avec des gens d’ici, si bien que le comédien se dit lui-même « abitibiphile ». Sandy Boutin, le président-directeur-général aux oreilles longues du FME, a bien fini par entendre parler de cette histoire d’amour et avec la vivacité d’esprit qu’on lui connaît, il y a vu une occasion de développement supplémentaire pour le festival. Semble-t-il que le comédien n’a pas été tellement difficile à convaincre d’accepter la fonction de porte-parole du FME. Pour lui, c’est une occasion unique de joindre l’utile à l’agréable : depuis le temps qu’il dit avoir envie de participer à cet événement reconnu, cette fois-ci, sa fin de semaine est réservée et c’est coulé dans le béton ! 633 km Si 633 kilomètres séparent le centre-ville de Montréal et le Cabaret de la dernière chance, où s’ouvrira
officiellement la 8e édition du FME le 2 septembre prochain, la distance routière n’est pas un facteur effrayant pour Antoine Bertrand. À part un arrêt gaz-pisse-bouffe de 5 minutes à Mont-Laurier, le porteparole n’est pas du genre à s’éterniser en chemin… sauf si la température est invitante pour une pause baignade dans le parc! D’ailleurs, il semble affectionner particulièrement ce segment de voyage nonnégligeable qu’offre la réserve faunique La Vérendrye. Questionné à ce sujet, il n’a pas restreint les synonymes de « super beau » pour décrire le décor de lacs, de plages et de forêt qui jonche « l’espèce de pont qui fait un S »… La région de l’Abitibi-Témiscamingue est-elle victime de préjugés de la part des Montréalais ou du reste du Québec ? « Peut-être que c’est parce que j’me tiens juste avec du monde intelligent, mais tout ce que j’entends au sujet de l’Abitibi-Témiscamingue est que c’est une région cool et cowboy à la fois, un milieu créatif, des gens fiers », explique Antoine Bertrand. À son avis, les gens de la région ont raison d’être fiers : d’être encore là, d’avoir surmonté des obstacles difficiles, d’être courageux, travaillants, audacieux… Et le FME… C’est quand même dans le cadre de son rôle de porte-parole d’un festival de musique qu’il participe à cette entrevue. Si ces jours-ci il écoute Bernard Adamus, Fred Fortin ou Damien Robitaille dans son iPod, il dit avoir hâte au FME et son contexte de découvertes pour refaire le plein de musique. D’ailleurs, il lance l’invitation : « Si moi je fais sept heures de route, personne à l’intérieur de ce rayon n’a de défaite pour ne pas être là ! »
Un deuxième album pour Chantal Archambault
Armée… et romantique photo : winä Jacob
Antoine Ber trand, por te-parole du FME
photo : courtoisie de l’artiste
FME
la belle psychoéducatrice s’est taillé une place de choix sur la scène musicale en AbitibiTémiscamingue sont confirmés par Chantal, qui confie que souvent, les musiciens allaient enregistrer sans elle : « En revenant, j’avais des surprises qui me convenaient toujours ou presque ! »
> Valérie Lemay
Bien cachée dans l’effervescence montréalaise pour la période estivale, Chantal Archambault attendait septembre avec impatience afin de nous faire connaître son 2e album, La romance des couteaux, dont le lancement est prévu à l’occasion du 5 à 7 d’ouverture du Festival de musique émergente (FME). Depuis son premier album, Le collage, sorti en 2008, la belle psychoéducatrice s’est taillé une place de choix sur la scène musicale en Abitibi-Témiscamingue, sans compter les frontières qu’elle a déplacées en se faisant connaître un peu partout dans la belle province. Une rencontre sera marquante, celle de Dany Placard, un tournant important dans la carrière de celle qui assure depuis la première partie des spectacles de l’ancien leader de Plywood 3/4. Quelques notes suffisent pour comprendre qu’une alliance est évidente entre les deux artistes. Sortir du Placard Chantal Archambault s’est déplacée de nombreuses fois à Montréal afin d’enregistrer l’album, ayant
parcouru plus de 30 000 km pendant la dernière année. La « shed », c’est le studio-maison de Dany Placard et selon la jeune artiste, c’était le meilleur endroit pour « fabriquer » l’album : « Dans la shed, c’est très naturel, rien de trop aseptisé. Ce lieu permet d’avoir un résultat très authentique ou parfois quelques imper fections, du son ambiant, qui fittent dans l’album. » raconte l’artiste valdorienne. Dany Placard témoigne de la simplicité qui règne dans l’équipe : « Réaliser l’album de Chantal se fait tout naturellement… Souvent, les réalisateurs doivent se battre avec les artistes pour faire valoir leurs idées et c’est loin d’être le cas avec Chantal, il y a une énorme confiance entre nous. » Ces propos
L’harmonie, tant musicale que relationnelle, semble régner dans le projet. Michel-Olivier Gasse, musicien roulant sa bosse depuis plusieurs années, se réjouit de sa collaboration : « Chantal... sa bonne humeur et son ouverture rendent tout ça tellement facile. C’est le genre de projet pour lequel t’as envie de donner, tout simplement. » La romance des couteaux Ce titre, aux allures d’une antithèse, reflète bien la polarité régnant dans l’album, nous confie l’énergique chanteuse : « C’est le portrait de deux extrêmes, deux opposés qui s’arriment par fois. Il y a une continuité avec l’ancien album, mais c’est plus complet comme sonorité, je crois. » Assurément, l’essence folk/countr y sera à l’honneur, mais un côté un peu plus rock nous attend à l’écoute, semblerait-il. L’album est indépendant, mais bénéficiera d’un réseau de distribution fort intéressant. « L’album sera distribué par Dare-to-Care et sera disponible partout au Québec », révèle en primeur la gérante de la chanteuse, Geneviève Béland. Chantal Archambault lancera son album au 5 à 7 d’ouverture du FME, le 2 septembre au Cabaret de la dernière chance à Rouyn-Noranda. www.myspace/achantal
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musique
Obsek vous conduit à votre dernier repos Obsek, l’un des groupes les plus tenaces de la scène métal abitibienne, a lancé son premier album, Traumatic Experiment, le 9 juillet, lors du 2e festival Rock N’ Growl à Rouyn-Noranda. Ce groupe, qui puise ses origines dans le quartier Évain de RouynNoranda, a vu le jour au printemps de 2006. Il s’agissait en fait d’une première mutation du groupe Traumatic Landscape. D’abord orienté vers le death métal mélodique, Obsek a lancé une première démo de quatre chansons en 2007 avec Pascal Letendre comme réalisateur. Cette carte de visite s’est toutefois vite périmée quand le groupe a pris un virage vers un death métal à saveur beaucoup plus hardcore. « Quand on a pris ce virage, la plupart des membres
À travers ses neuf pièces, l’alum d’Obsek raconte la descente aux enfers d’un toxicomane sont partis. Il ne restait que le batteur Benoit Breton et moi », confie le chanteur Simon Turcotte. Nouveaux membres Les deux comparses se sont alors retroussé les manches et se sont entourés de nouveaux musiciens,
en la personne des guitaristes Simon Côté-Massicotte et Dominic Gosselin et du bassiste Sébastien Mongrain-Thériault. Ils ont produit une nouvelle démo de deux chansons, avec cette fois-ci Yannick StAmant au Northern Studio à Trécesson. « On voulait montrer aux gens notre nouveau son, leur donner un avant-goût de ce qu’était devenu Obsek », précise Simon Turcotte.
« On devait d’abord enregistrer avec Yannick, mais il était occupé. On a commencé à chercher quelqu’un d’autre puis Chris s’est proposé. L’expérience s’est avérée concluante. Nous sommes montés à Montréal quatre fois pour l’enregistrement, alors que certains de nos musiciens étaient déjà làbas pour les études », se souvient Simon Turcotte.
Puis, le groupe s’est attaqué à la composition et à l’écriture d’un album complet. Une dizaine de chansons ont ainsi vu le jour en un an et un deuxième chanteur s’est ajouté à la formation, en l’occurrence Nicolas Dubé. Neuf pièces, pour un total de 28 minutes, ont abouti sur le nouvel album enregistré dans un studio de Montréal, sous la gouverne de Christian Donaldson, guitariste de Crytpopsy et Mythosis. Pierre Rémillard (Krisiun, Martyr) en fait le mastering.
Toxicomanie Traumatic Experiment se veut un album concept. À travers ses neuf pièces, il raconte la descente aux enfers d’un toxicomane, comme l’illustre superbement la couverture du livret conçue par l’artiste de renommée mondiale Félix Laflamme. « J’y raconte les débuts de sa débauche jusqu’à son overdose. J’analyse comment ça affecte sa vie sociale et son état mental », explique Simon, qui a écrit tous les textes.
L’illustration de la couverture du livret de l’album Traumatic Experiment d’Obsek, réalisée par Félix Laflamme.
Autoproduit, l’album est distribué par le groupe, qui espère décrocher un contrat avec une maison de disque ou une compagnie de distribution. Obsek étudie aussi la possibilité de se lancer dans une tournée à l’automne. Entre-temps, il sera de la soirée Métal du Festival de musique émergente, le dimanche 5 septembre, à 22 h 30. photo : courtoise de l’artiste
> Psyko
Gagner son ciel
Anodajay lance ET7ERA et fête les 7 ans de 7 ième Ciel au FME > Chloé BP
Est-ce parce qu’il met de l’avant le chiffre 7, supposément chanceux, qu’Anodajay réussit contre vents et marées à bâtir une œuvre respectée et à diriger sa propre étiquette de disques tout en demeurant loin des grands centres ? Quoi qu’il en soit, on ne peut que constater qu’un savant alliage de talent et de persévérance permet au rappeur rouynorandien de simultanément lancer son troisième album et de célébrer le 7e anniversaire de 7ième Ciel Records. Avec ET7ERA, Anodajay propose un opus de 13 chansons dont les sujets sont assez diversifiés. Celui qui affiche haut et fort sa fierté abitibienne continue de prêcher pour sa patrie avec la chanson NeighborWood, dans laquelle il témoigne qu’il n’est pas nécessaire d’être dans une grande ville pour se produire et réussir. Anodajay propose également un slam avec Adulte avant mon temps, un texte qui était destiné à la base à Opération Enfant Soleil et qui nous transporte dans la tête d’un enfant qui apprend qu’il est atteint d’une maladie grave. Il couche également sur papier des textes plus personnels, dont une chanson sur la mort d’un ami et une chanson pour ses enfants. ET7ERA est le septième album de 7ième Ciel Records; on peut donc présumer que l’expérience accumulée au fil du temps contribue à la qualité et à la maturité de l’album. … et le ciel t’aidera En 2003, Anodajay s’est frappé le
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C’est en misant sur la qualité plutôt que la quantité que 7ième Ciel a su se tailler une place de choix sur la scène Hip Hop. nez à plusieurs portes avant de décider de s’autoproduire. « Un rappeur abitibien, ça avait pas tellement la cote en 2003 », ironise-t-il en retraçant son parcours. Il a su défricher lui-même son chemin pour aboutir à la création de 7ième Ciel. Puis, de fil en aiguille, d’autres artistes de la scène hip hop sont venus s’y greffer : Samian, Koriass, et Dramatik. « 7ième Ciel c’est aussi une philosophie, ce sont des artistes conscients qui ont quelque chose à dire, un contenu de qualité. » C’est en misant sur la qualité plutôt que la quantité que 7ième Ciel a su se tailler une place de choix sur la scène hip hop.
Pour souligner les 7 ans de la compagnie, un gros spectacle a été mis sur pied, avec la totalité de la mouture de 7ième Ciel et des invités surprises. Il sera présenté dans le cadre du FME le dimanche 5 septembre, sur la scène extérieure Desjardins. Comble du hasard, la scène est située sur la 7ième rue! Le spectacle a déjà été présenté en version abrégée aux Francofolies cet été, mais cette fois-ci, Anodajay promet un spectacle d’au moins deux heures trente. Faisant d’une pierre deux coups, il profite également de l’occasion pour lancer son album en sol abitibien. Ce sera assurément le bon moment pour entendre et découvrir sur scène sa nouvelle chanson Le 7ième régiment, sur laquelle les quatre comparses de 7ième Ciel collaborent. L’album ET7ERA sera ensuite lancé le… 7 septembre, au Lion d’Or à Montréal. www.anodajay.com
musique
Un groupe témiscamien fait vibrer la région
Maké ou l’art d’indéfinir l’indéfinissable > Amélie Roberge
Arrivés depuis peu au Témiscamingue, les membres de Maké n’ont pas chômé cet été. Ils filent de spectacle en spectacle, de projet en projet et ont su gagner le cœur de la région. Maké, c’est d’abord une rencontre de musiciens passionnés. Parfois, ils sont quatre sur scène, parfois ils ne sont que deux. Maké, c’est officiellement Bruce Bigot à la voix et à la guitare et Benoît Racine aux percussions, didgeridoo, concertina et autres. Bruce est Européen, clown de formation et éclaté sur scène. Benoît est Témiscamien, travailleur autonome en multimédia et plus réservé. C’est dans les rues de Montpellier que Bruce commence à jouer de la musique. Puis, à Montréal, il est parrainé par de grands musiciens, dont Mohamed Coulibaly, ancien batteur de Prince et maintenant du groupe Z’wa. Il est autodidacte, mais a toujours été ouvert aux critiques des musiciens avec qui il joue. Fondateur du groupe, il écrit des chansons et même des pièces de théâtre. Depuis dix ans, Benoît improvise avec ses percussions. Après des études en informatique, il décide d’abandonner son travail de fonctionnaire et retourne au Cégep en musique. Ce qui n’est pas une mince tâche, surtout pour les cours classiques. Mais, son désir de s’améliorer le pousse à continuer jusqu’à faire de son passe-temps son gagne-pain. Makésséça ? Maké dispose d’un album enregistré en studio et en concert (au bar l’Escalier, à Montréal). Onze chansons originales figurent sur ce disque. Elles traitent toutes d’une
expérience de vie, d’une émotion. Elles sont parfois même engagées, comme Les hommes en bleu écrite au nom de tous les Français morts en raison de la violence policière pendant les événements du printemps 2005 en France. Le style de Maké ne peut être classé dans une catégorie précise. Et le groupe tient à continuer de l’indéfinir plutôt que de le définir. Tantôt ska, tantôt world-beat, tantôt reggae; les deux musiciens s’adaptent à la foule et à l’ambiance. Ils se laissent inspirer et improvisent au gré du moment présent. Depuis leur arrivée en région, ils se sont produits près d’une dizaine de fois, dont aux Dimanches aprèsmidi au Parc de Ville-Marie, au restaurant Aux Agapes de NotreDame-du-Nord et à la Foire Gourmande. Le Témiscamingue leur a réservé un accueil chaleureux. Ils ont même le sentiment que le groupe prend de l’importance et de la valeur en région. Pour l’instant, il est possible de se procurer leur disque après un spectacle, mais dès l’automne, des chansons pourront être achetées sur Internet. Trêve de suspense : vous vous demandez sans doute « Mais que signifie Maké ? » Eh bien, tenezvous-le pour dit, Maké ne signifie rien du tout ! Il s’agit tout d’abord d’un tic verbal. Ce mot est laissé à l’interprétation selon l’inspiration ou la sonorité du moment. Alors, à vous de vous faire votre propre idée de ce qu’est Maké.
Photo : Marie-Jeanne Lemieux
Photo : courtoisie du groupe
Groupe recherche esclaves à libérer
Dans l’ordre : Jonathan St-Pierre, Pierre-Alexandre Mercier, Joël St-Amant et Marc-André Barrette. > Psyko
Alors qu’il veut libérer les masses de l’esclavage pratiqué par la classe dirigeante, le groupe de death métal abitibien Massive Slavery étend lui-même ses tentacules dans le monde entier. Son premier album, Global Enslavement, a pris la planète d’assaut le 27 juillet. Le groupe a moins de deux ans, mais il jouit déjà d’une certaine renommée en raison des membres qui le composent. Le guitariste Joël St-Amant a déjà officié dans Descend into Nothingness, alors que le bassiste Marc-André Barrette a fait partie de Paroxysm, deux groupes qui ont connu un succès québécois. Le batteur PierreAlexandre Mercier est quant à lui toujours membre de Decrepity. En septembre 2009, la formation a été complétée avec le chanteur Jonathan St-Pierre, qu’on a vu au sein de l’éphémère groupe Psykotic. « Ça faisait trois ou quatre ans que j’avais fait une croix sur la musique. Et là, par hasard, Sébastien Audet (Nothingness Productions) m’a informé que son frère (Joël) se cherchait un chanteur. Ça a cliqué tout de suite avec le groupe. »
« Je regarde les trois autres gars travailler et je me rends compte que ce n’est pas un groupe qui va stagner »
St-Amand, à Trécesson. Le mixage et le mastering ont été confiés à un autre grand nom du métal, Pierre Rémillard, qui a travaillé avec Misery Index, Ghoulunatics et Cryptopsy.
- Jonathan St-Pierre, chanteur
Par la suite, sans rien demander, le groupe a été remarqué par la maison de disques canadienne Maple Metal Records. « On ne cherchait même pas un label. On avait peur de se faire piéger dans un contrat de disque. Mais le gars a entendu nos chansons sur Internet et il nous a offert un bon deal », affirme Jonathan, en précisant que les quatre membres du groupe ont des emplois et n’entendent pas tourner intensivement. myspace.com/massiveslavery
lui-même des réseaux sociaux via le Web, comme Facebook et MySpace, pour promouvoir la musique du groupe. Sur Maple Metal Records Ainsi, Global Enslavement comporte dix pièces, dont une instrumentale, et récolte son lot de critiques positives. Il a été enregistré au Northern Studio de Yannick
Libérer les masses « En un mois et demi, j’ai dû écrire les paroles pour neuf chansons. Je n’ai pas chômé. C’est finalement venu assez facilement, sur le rush d’adrénaline. Et je regarde les trois autres gars travailler et je me rends compte que ce n’est pas un groupe qui va stagner; Joël travaille déjà au deuxième album ! », explique Jonathan St-Pierre. Si musicalement, Massive Slavery offre un death mélodique teinté de hardcore, côté texte, il aborde le contrôle des masses par la classe dirigeante. « On est même devenus dépendants des nouvelles technologies », précise Jonathan, qui utilise L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
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FME
P R É S E N T E
LES 7 ANS DE
Anodajay, Samian, Koriass et Dramatik
5 SEPTEMBRE 2010
ROUYN-NORANDA • SCÉNE EXTÉRIEURE • 7e RUE • 21h00 ALBUMS EN VENTE SUR PLACE • WwW.7iemeciel.ca LANCEMENT DE L’ALBUM “ET7ERA” DE ANODAJAY
photo : frimat
photo : frimat -benjamin cullen
musique
Le groupe Le Grand Nord en prestation lors du concours de la relève du FRIMAT 1935
Le Grand Nord gagnant du FRIMAT
Vague de froid en plein été > Annie Beaucage
À la fin juillet, le quartier Bourlamaque de Val-d’Or vivait un bref retour dans le passé avec le FRIMAT 1935. Tandis que les têtes d’affiche du festival attiraient les spectateurs, les artistes de la relève les charmaient pour cette 6e édition du Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue. Du 28 au 31 juillet dernier, les réminiscences de la mine Lamaque accueillaient Le Roi Poisson, Bateau Noir, Vincent Vallières, Vulgaires Machins, Artist of the Year, Boni Suba et la crème de la relève régionale. « Si le FRIMAT se démarque des autres festivals de la région, c’est entre autres par son volet concours, explique le directeur du festival, Francis Murphy. Lors des dernières éditions, on a pu découvrir des artistes dont on entend encore parler aujourd’hui. La barre est de plus en plus haute pour les participants
et cette année, le concours était particulièrement relevé. » Les gagnants Qui dit concours dit aussi gagnants; ainsi, plusieurs prix ont été remis lors de cette fin de semaine. Marie-Andrée Gonthier de Barraute et le groupe de métal Apexis de Malartic sont tous deux repartis avec un prix du public. Isabelle Rivest de Rouyn-Noranda s’est vu remettre la bourse TéléQuébec pour la qualité de ses textes. De son côté, le jury a récompensé Louis-Philippe Gingras,
concours
aussi de Rouyn-Noranda, en lui octroyant la deuxième place. Le grand gagnant de la soirée de clôture fut par contre le groupe Le Grand Nord, du Valdorien Olivier Van Tassel : les membres sont repartis avec le grand prix du jury et le prix FME qui leur permettra d’y jouer lors de l’édition 2011. Finalement, les responsables du Festival d’été de Val-d’Or ont remis une invitation à la formation de Vincent Tessier de Rouyn-Noranda pour la prochaine édition de leur festival. frimat.qc.ca
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rentrée culturelle La programmation du réseau Spectour
Entrée en scène photo : Michel Décarie
La rentrée dans les centres d’exposition de la région > Paul-Antoine Martel
C’est une constante dans les centres d’exposition de la région : la variété y règne, et une large place est accordée à la création des artistes d’ici. Survol de ce que l’on pourra voir en salle cet automne. Centre d’exposition d’Amos On nous présente, jusqu’au 26 septembre, deux artistes se spécialisant dans l’art animalier et naturaliste, Marcel Lavallé et William Berge, et jusqu’au 3 octobre, une exposition de photographies aériennes de Guy Lavigueur qui marie préoccupations esthétiques et environnementales. Plus tard en saison : la joaillière Katia Martel (d’Obaska), le peintre Carlos SteMarie, et le Salon du cadeau de la Société des arts Haricanna.
L’Écart, lieu d’art actuel L’événement de l’automne à l’Écart est sans contredit la biennale d’art performatif (voir article à ce sujet en nos pages). Ici aussi, les artistes de la région sont mis en valeur (Francis Boivin, MarieKim Landriault), et les découvertes s’annoncent nombreuses, notamment avec une ancienne du groupe déjanté Les Georges Leningrad, Dominique Pétrin, ainsi que Janie Julien-Fort, Myriam Tousignant et Jannick Deslauriers.
Centre d’art Rotary de La Sarre Roger Pelerin poursuit son exploration du passé de la région avec l’exposition Un regard sur les débuts de La Sarre, une série de 20 gravures originales. Juste avant, Jeannot Hamel nous aura présenté sa plus récente production; et après l’expo Pelerin prendra place le 32e Salon création, l’une des plus importantes expositions de métiers d’art en région.
Centre d’exposition de Val-d’Or C’est cet automne que sera inaugurée l’exposition semi-permanente consacrée à la peintre Ma-Reine Bérubé, auteure d’une œuvre surprenante, riche et sensible. La 19e exposition Espaces prendra place le 30 septembre, au terme des expositions amorcées en août (La pensée sauvage ou l’art comme processus cognitif de Claire Labonté, Coiffures et parures au
Des œuvres de Roger Pelerin seront présentées au Centre d’art Rotary de La Sarre cet automne Québec 1790-1860, ainsi que Paysages flottants d’Élise Dumais). Au moment d’écrire ces lignes, nous ne détenions pas d’informations sur les expositions automnales du Palais des arts Haricanna d’Amos et de la salle Augustin-Chénier de Ville-Marie (salle.augustinchenier.net). Par ailleurs, prenez note que le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda fait relâche jusqu’à ce que soient complétés les travaux d’aménagement de ses nouveaux locaux. www.ville.amos.qc.ca www.ville.lasarre.qc.ca/fr/ divertissement/loisirs/secteurculturel/maison-culture/centreart.cfm www.lecart.org www.expovd.ca www.palais-des-arts.odexpo.com www.salle.augustinchenier.net www.cern.ca
> Karine Murphy
Amateurs de culture de la région, réjouissez-vous! La programmation automne 2010 des salles de spectacles vous fournira de nombreuses occasions de vous émouvoir, de vous amuser, de vous faire réfléchir, de vous divertir! En voici un aperçu. photos : courtoisie spectour
Retour en salles
Théâtre La comédie sera à l’honneur cet automne! Il y aura La Journée des Dames (Sophie Faucher, Béatrice Picard, Brigitte Paquette…), Visite Libre (Michel Charrette, Diane Lavallée, Martin Héroux…) et À présent (Monique Miller, Éric Bernier, David Savard…). Piaf, avec Sylvie Drapeau, et Après la fin, mettant en scène Sophie Cadieux et Maxime Denommée, seront jouées à Val-d’Or, Rouyn-Noranda et Amos. Même Broue reviendra, en novembre, faire rire les Valdoriens et les Rouynorandiens… Cette visite sera-t-elle leur dernière?
Musique et chanson Il y en aura pour tous les goûts musicaux cet automne dans les salles de la région! Michel Louvain en fera la tournée à la fin septembre/début octobre, Marie-Mai à la mi-octobre, puis Nicolas Pellerin (le frère de Fred) et Kevin Parent en novembre. De plus, le groupe montant The New Cities se produira à Val-d’Or et Rouyn-Noranda en octobre, tout comme The Pink Floyd Story avec son spectacle Eclipse, ainsi que Marie-Élaine Thibert qui viendra présenter son nouvel album en décembre. Vincent Vallières, présent à Val-d’Or cet été à l’occasion du FRIMAT, reviendra en septembre offrir Le monde tourne fort au reste de la région. Patrick Norman visitera quant à lui les salles de Rouyn-Noranda, La Sarre et Ville-Marie à la mi-octobre. Dans le registre classique, le Quatuor Sonora, formé des meilleurs musiciens du Conservatoire de Musique de Montréal, fera vibrer ses cordes à Val-d’Or, Rouyn-Noranda, Amos et Ville-Marie en octobre. Puis, en novembre, ce sera au tour du Piano à quatre mains de Philip Chiu et Janelle Fung de résonner dans les mêmes salles. L’Ensemble Aiguebelle, orchestre à cordes de l’OSR, présentera à Rouyn-Noranda et Amos une prestation composée de pièces de Haendel, Vivaldi et Bach. En décembre, au Théâtre Télébec et au Théâtre du cuivre, les chanteurs de l’Atelier lyrique de l’opéra de Montréal proposeront des extraits d’opéras et de music-hall, dans le spectacle Aleacanto.
Humour et variété Comme toujours, l’humour occupe une grande place dans la programmation des salles de spectacles de la région. Cet automne, Les Denis Drolet, Cathy Gauthier, François Léveillée, Guy Nantel et Mar tin Petit feront rigoler les Abitibiens, dans l’une ou l’autre des salles régionales. Andrew Turner viendra en septembre avec Duet for One Plus Digressions, un spectacle de danse unique, alors que Messmer reviendra en octobre fasciner le public abitibien. Les Grands Explorateurs, quant à eux, présenteront Australie, La traversée du continent rouge aux quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue, en octobre. En novembre, c’est Guillaume Beaulieu qui fera la tournée de la région pour livrer ses contes. Le jeune public ne sera pas en reste avec différents spectacles, notamment Les Petites Tounes à Val-d’Or en octobre, Gros Biscuits à Amos et Rouyn-Noranda en novembre, ainsi que Bascule sur la route des grunambules à Rouyn-Noranda, Ville-Marie et Amos.
Pour connaître la programmation détaillée pour chaque ville, visitez leur site internet : www.ville.rouyn-noranda.qc.ca/culture/pdf/tdc/prog_scene.pdf www.theatretelebec.com/ www.rift.augustinchenier.net/programmation.php www.ville.lasarre.qc.ca/fr/divertissement/spectacles-salle/salledesjardins.cfm www.ville.amos.qc.ca/culture_loisirs/td_eskers.htm
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L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
rentrée culturelle
chronique littéraire
Créer sa guérison
Découvrir l’art-thérapie
L’Université régionale fait figure de leader en matière d’ar t-thérapie
> Francesca bénédict
Les directrices de l’ouvrage présentent d’abord un regard d’ensemble sur ce qu’est l’artthérapie, en incluant ses limites, sans oublier la question de la différence entre le « client » et le « patient » ainsi que la différence entre l’art-thérapie et la psychothérapie par l’art. Puis, le contenu devient plus ciblé en présentant les avantages et les limitations des différentes approches (vous retrouverez Freud, Jung, la phénoménologie des cours de philosophie du cégep, et le gestalt), les techniques (musique, dessin, jeux de sable, théâtre, simples ou mixtes), avant de revenir sur les bienfondés de l’art-thérapie et de redevenir plus général en abordant les usages bénéfiques, et finalement la notion de créativité. L’art pour psychanalyser Rédigé dans un vocabulaire accessible et agrémenté d’un glossaire, ce recueil fait le tour des situations dans lesquelles l’artthérapie offre des alternatives ou des ouvertures, qu’il s’agisse de situations privées comme vivre un deuil ou composer avec une maladie, ou de situations difficiles ou délicates en milieu de travail. Les fondements même du domaine
deviennent compréhensibles. Ce livre peut être lu par tout un chacun qui s’intéresse à la question de l’usage de l’art dans le cadre de la psychanalyse. Le grand nombre d’auteurs n’empêche pas une certaine uniformité du volume et met de l’avant la richesse des points de vue. Cependant, cela laisse place à un peu de redondance (un plus pour les lecteurs néophytes) et la présence d’arguments un peu moins scientifiques tels que la part de Dieu (par définition peu contrôlable); ainsi un auteur définit le Soi comme l’ « essence d’origine divine » (p.109). Quelques difficultés, mais ... Il faut toutefois signaler quelques bémols rattachés à la présentation : la formule des encadrés serait plus productive si elle était définie (étude de cas, méthodologie de l’application, etc.) et standardisée (certains auteurs ne l’utilisent pas); la bibliographie ne nomme que les ouvrages de base avec comme résultat le fait que certains articles renvoient à des auteurs ou des titres qui n’apparaissent pas dans la bibliographie ; malgré la présence d’un glossaire, certains termes n’y apparaissent pas, par
photo : courtoisie UQAT
Comme moi, vous savez probablement que l’art-thérapie existe, mais connaissez-vous vraiment ce domaine ? Le bien nommé volume Découvrir l’art-thérapie vous permettra de… découvrir cette branche de la psychothérapie. Sous la direction de deux art-thérapeutes de l’Abitibi-Témiscamingue, ce volume, à retombée internationale, repose sur la collaboration de personnes, aussi bien québécoises que françaises, expertes dans leur champ de cette science pluridisciplinaire.
> Frédérique Cornellier Hamel, Johanne et Jocelyne Labrèche. Découvrir l’art-thérapie : des mots sur les maux, des couleurs sur les douleurs, Paris : Larousse, 2010, 268 p. exemple la « psychologie des primitifs » de Jung (p. 100) alors que des mots tels « métaphore » et « latent » sont expliqués; l’illustration de la couverture est inversée et coupée dans le cahier des illustrations, ce qui en gêne l’analyse. Le grand intérêt de ce recueil repose sur l’accessibilité du bassin de connaissances, la présentation claire d’un domaine dont on entend de plus en plus parler ainsi que sur la présentation pratique par les analyses des illustrations. Le dernier article suscite des questions fort intéressantes concernant la notion d’esthétique (le Beau), la source de la créativité, l’impact des couleurs, leur rôle dans une œuvre, leur sens. Bon retour au travail !
Depuis 1997, des cours en art-thérapie sont offerts à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) sous forme de microprogramme de 2e cycle et de DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées). Habituellement proposés en anglais dans d’autres universités du Québec et du Canada, ces programmes d’art-thérapie le sont en français, ce qui rend le tout unique en Amérique du Nord. L’art-thérapie se veut une combinaison entre l’échange verbal et la création artistique afin que les individus expriment leurs pensées et leurs sentiments tant par l’art que par les mots. Pendant la thérapie, les matériaux d’arts sont mis à contribution pour faciliter l’expression; cela ne nécessite pas de talents artistiques particuliers, car l’accent est véritablement mis sur le processus créatif, auquel on accorde une portée thérapeutique. Quand les arts et la psychologie s’allient Jocelyne Labrèche, responsable des programmes d’art-thérapie à l’UQAT, mentionne qu’en fait, le but est d’exprimer ses émotions ou ses conflits par le biais de la création au cours d’une rencontre thérapeutique. « Les thérapies classiques utilisent la parole comme moyen principal, alors que l’art-thérapie vise à rejoindre les gens autrement que par le verbal », ajoute Mme Labrèche. C’est donc un amalgame entre l’art (arts plastiques à l’UQAT, mais danse, musique et théâtre sont utilisés ailleurs) et la psychologie. Ce type d’approche est bénéfique
autant pour les enfants que pour les adultes. Selon Mme Labrèche, de nombreux problèmes psychologiques peuvent être traités par l’art-thérapie, ce qui le rend accessible à tous les types de personnes. Ainsi, autant les individus avec des troubles de communication verbale que les individus qui ont la « parole facile » ressentent les bénéfices de l’art-thérapie. Innovation régionale En mai dernier, un livre sur l’artthérapie édité par deux professeures de l’UQAT a été lancé lors du Salon du livre, à Val-d’Or. Cet ouvrage est un collectif réunissant plusieurs professeurs et professionnels du Québec et de la France et vise à faire découvrir l’art-thérapie au grand public. De plus, un Colloque provincial en art-thérapie est en préparation pour juin prochain à Rouyn-Noranda. Actuellement, au Canada, seulement deux universités offrent le programme de maîtrise en art-thérapie, soit l’Université Concordia et le Vancouver Art Therapy Institute. Par son initiative, l’UQAT a donc su innover en développant un créneau jusqu’ici marginal au pays.
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photos : courtoisie L’Écart
événement
Concentré culturel Les 14e journées de la culture > IB
En 1997, le gouvernement du Québec décrétait que le dernier vendredi de septembre et les samedi et dimanche suivants seraient dorénavant les Journées nationales de la culture. Depuis, un nombre croissant d’activités sont organisées pour rapprocher les citoyens de tous âges des acteurs du milieu culturel. Aperçu incomplet de trois jours frénétiques. Dans la MRC d’Abitibi, il y a remise du prix-hommage Thérèse Pagé le vendredi, au théâtre des Eskers, dans le cadre d’une soiréespectacle haute en couleur. Dimanche à 14 h, à la Maison de la culture, on offre une causerie historique avec M. Pierre Tremblay sur le parcours entrepris par la famille Turcotte il y a 100 ans, du Témiscamingue jusqu’à Amos. En Abitibi-Ouest, le sculpteur Jacques Baril invite les gens à contribuer à l’élaboration de cinq sculptures racontant la légende des villages nés sur les bords du lac Abitibi, œuvres qui seront plus tard exposées dans les villages en question pendant trois ans. Le Centre d’art Rotary de La Sarre propose un concours de photos sur le thème Témoins du passé, avec remise de prix le dimanche. La Société d’histoire et du patrimoine de La Sarre offre une visite
guidée de ses expositions sur les pionniers et sur les ponts couverts. Ça foisonne à Rouyn-Noranda, où on s’est même doté d’un por teparole (le cinéaste Carol Courchesne). Remise des Prix de la culture, circuits en autobus, visite d’atelier, initiation à la gravure, danse en ligne en plein air, concours d’humour commenté par les Denis Drolet, musique, théâtre, impro… Un coup d’œil au site Internet de la Ville ou celui des Journées de la culture est impératif pour bien saisir l’offre d’activités durant la fin de semaine. On présente des activités partout au Témiscamingue. Au Nord, exposition et discussion avec des artistes locaux au Centre fossilifère de Notre-Dame-du-Nord, et activités autour du Chantier Gédéon à Angliers; au Sud, animations diverses au Musée de la Gare de
Témiscaming; à l’Est, activité au cours de laquelle on photographie les participants, qui sont invités à exprimer leur définition de la culture; enfin, à l’Ouest, prestation du conteur Guillaume Beauchamp et du chansonnier Martin Bernard à la Maison du Frère Moffet, et inauguration d’une sculpture réalisée dans le cadre de la Biennale d’art miniature, à la salle Augustin-Chénier. Finalement, c’est plus timide dans la Vallée-de-l’Or alors que seulement deux activités sont offertes dans la programmation officielle des Journées : à la bibliothèque de RivièreHéva, une dégustation de mets exotiques et un échange avec les chefs qui les ont confectionnés; et à Vald’Or, une visite commentée des expositions en cours ainsi qu’un atelier de fabrication de chapeaux au Centre d’exposition. journeesdelaculture.qc.ca
La 5e biennale d’ar t per formatif
L’art qui ouvre l’esprit, ou l’art pour esprits ouverts > winä Jacob
Pour une cinquième fois en 9 ans, Rouyn-Noranda sera « performance » entre le 24 septembre et le 2 octobre prochain. Pour cette occasion, l’Écart... lieu d’art actuel accueillera la Biennale d’art performatif. Afin de répondre aux besoins de certains artistes de la région, et du même coup de participer à la vague de l’art performatif, un collectif d’artistes de la région créait en 2002 la Biennale d’art performatif de RouynNoranda. « Il n’y a pas vraiment de scène pour les artistes qui veulent faire de la performance en région, explique Sylvie Crépeault, adjointe à la coordination artistique à L’Écart. C’est la Biennale qui est la place de l’art performatif ! » Malgré la création de cet événement, l’art performatif reste méconnu et souvent incompris du grand public, même s’il n’est pourtant pas né de la dernière pluie. « Les historiens de l’art le décrivent comme l’une des plus anciennes formes d’art de l’humanité », mentionne Mme Crépeault. Cette forme d’expression multidisciplinaire se résume à la présence d’un corps, du temps et de l’espace dans une performance créatrice. S’éloignant du théâtre par sa forme incertaine, l’art performatif est l’art du risque, de l’improvisation réfléchie et parfois même de l’interaction puisque certains artistes mettent le public à contribution. Une programmation relevée C’est plus de 30 artistes du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, du Mexique et de la Chine qui tenteront de charmer, distraire et déstabiliser les amateurs du genre. Parmi eux, le collectif montréalais Women With Kitchen Appliances viendra présenter sa vision féministe des femmes dans les cuisines du nouveau millénaire. Armées de leurs perruques, costumes, décors et accessoires de cuisine, elles offriront un projet sonore à mi-chemin entre la musique et le bruit. Membre du jury de sélection, Sylvie Crépeault décrit leur performance comme étant « une cacophonie qui s’apparente à Devez-vous la musique, vraiment mais qui imprimer n’est pasce nécessairement musicourriel? Si oui, pensez l’imprimer cale; c’est une recette, une installation etrecto-verso! un concert ». Sur place, il y aura aussi Dominique Pétrin (aussi au FME au début de septembre et tout le mois en exposition à l’Écart), qui fait fureur en ce moment à Montréal avec ses performances chorégraphiques à la noirceur où seules chandelles, black lights et sérigraphies aux couleurs fluorescentes illuminent la place. Voulant recréer le monde des rêves, elle offre des performances qui s’apparentent à divers rituels. À ces deux artistes se joindront aussi plusieurs artistes de la région, dont Véronique Doucet et Pascal Gélina. Avec une programmation apparemment si pointue et spécialisée, qui ira voir ces performances? « L’art performatif, c’est pour tout le monde, mais surtout pour ceux qui sont curieux de vivre des nouvelles émotions et sensations et qui sont prêts à venir voir sans idée préconçue », analyse Sylvie Crépeault. L’invitation est donc lancée! www.lecart.org
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L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010 Devez-vous vraiment imprimer ce courriel? Si oui, pensez l’imprimer recto-verso!
Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe Morin LA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or
> Marie-Joe Morin La restauration rapide fait partie de notre mode de vie. Si elle se veut accessible et efficace, elle est cependant souvent synonyme de malbouffe. À l’ère où l’alimentation vit un certain tournant, la gastronomie sur le pouce est pourtant l’une des première à emboîter le pas de la santé avec l’apparition des restaurants communément appelés « café machin-truc. » Ces établissements affluent particulièrement dans les grands centres; aussi, la plupart des villes peuvent compter sur leur café, et Val-d’Or ne fait pas exception avec le Balthazar Café.
Les vieux qui lisaient partout
Des lectures publiques pour promouvoir les services aux aînés dans les bibliothèques > Paul-Antoine Martel
Le Réseau Biblio de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord du Québec offre, tout au long de septembre, une série de lectures publiques du roman de Fernand Bellehumeur Le vieux qui pissait partout, par les comédiens Alexandre Castonguay et Rachel Lortie. Le but : attirer les aînés dans les bibliothèques… et leur faire valoir les services qui leur sont offerts. L’activité gratuite Lire tout le temps se tiendra dans une vingtaine de municipalités, que ce soit à la bibliothèque municipale ou encore dans un HLM ou un club de l’âge d’or. Le déroulement inclut une période d’échange avec les comédiens ainsi qu’une présentation des services offerts aux aînés, comme les livres en gros caractères, le service à domicile, le livre parlé et le réseau de lecture à domicile. « On veut être proactifs et maintenir le dynamisme des établissements membres, explique Chantal Baril, agente culturelle pour le réseau. Nous avions délaissé les aînés depuis quelques années; à partir de 65 ans, certaines limitations apparaissent et font que certains délaissent la lecture. C’est ce que l’on veut contrer. »
photo : courtoisie Réseau Biblio ATNQ
Le Balthazar Café
littérature
Pour l’horaire des représentations : crsbpat.qc.ca
Ouvert depuis presque un an dans un chic local du centre ville, c’est dans une atmosphère quelque peu bruyante que les jeunes propriétaires du café vous offrent un accueil souriant et chaleureux. Vous passez donc au comptoir de service afin de commander le sandwich de votre choix et croyez-moi, du choix, il y en a. Une dizaine de variétés vous sont offertes, tel que poulet–fromage bleu–pomme, saumon fumé–philadelphia ou encore hummus–légumes sautés. Un choix de quelques salades s’offre à vous et le tout peut-être accompagné d’une soupe au choix. Les produits du jour – pas tous faits maison – sont beaux, frais et colorés, mais le goût manque par fois d’éclat. Le petit « je ne sais quoi » qui donne envie de revenir ne se retrouve pas dans la nourriture. Par contre, la bonne odeur de café et l’ambiance conviviale des lieux sont idéales pour l’espresso et la lecture, avis aux intéressés. Le Balthazar café ouvre ses portes sur plusieurs facettes divertissantes, il intègre l’aspect soirée-spectacle et ainsi offre sa chaleureuse salle pour des prestations intimistes de manière ponctuelle. Il est donc possible d’assister à un spectacle de conte lors du Festival de contes et légendes ou encore à un spectacle de la relève durant le Festival d’été de Val-d’Or. On sert quelques bières importées et une bonne sélection de vins – un peu dispendieux, mais bien diversifiés. Il y en a donc pour tous les goûts. Bref, l’arrivée de cette nouvelle salle intimiste fait un bien énorme à l’offre culturelle de la ville. Sans aucun doute, la place était bel et bien libre pour ce type d’établissement. Le public répond bien à cette nouvelle offre et se voit enchanté de pouvoir flâner dans un endroit charmant et agréable. Le Balthazar Café est une initiative qui fait du bien.
la
photo : 007
ma région j’en mange
564 , 3 e avenue Val-d’o r 819 825-1424 L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
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photo : Julie thibault
la culture dans mes mots
Le sport d’abord ! > JULIE THIBEAULT Nom : Jacob Neveu Âge : 12 ans Lien particulier avec la culture : S’il dessine dans ses temps libres et apprendra la guitare au secondaire, Jacob est surtout un grand sportif, hockeyeur d’élite.
Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ? C’est par exemple la peinture, qu’on peut avoir comme loisir. L’art dramatique c’est aussi dans la culture. Ça permet d’être imaginatif, d’être créatif. Pour moi, le hockey entre aussi dans la culture parce que tout le monde aime ça – au Canada particulièrement. C’est populaire, c’est bien connu et ça nous rassemble, comme quand le soir on écoute la game tous ensemble. À quoi sert la culture dans la société ? Ça sert à montrer ce qu’on est, ce qu’on a en dedans. En peinture, quelqu’un qui est plus imaginatif va dessiner, par exemple, des monstres, et quelqu’un de plus réaliste va peindre des paysages. Parce que même si l’art n’est pas très important pour certains, la musique va venir les chercher, peut-être même sans qu’ils s’en rendent compte. La culture donne du bonheur à tout le monde. Et si la culture n’existait pas ? Il y aurait des émotions qui seraient refoulées parce que ça aide à baisser le stress, ça aide aussi quand on est tristes, choqués. Ça fait passer tout ça. Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ? Quand je vois un film triste, je peux me sentir triste. Disons que la musique ou parfois certains films viennent me chercher, particulièrement quand il y a un lien avec le sport (ex : un livre ou un film qui traite de sport). Mais les arts en général ne me procurent pas des émotions aussi fortes que le sport. À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ? De l’imagination, de la création, de la patience. Il faut être bon dans ce qu’on fait, et aimer ce qu’on fait. Je pense que les artistes, tout comme les sportifs, ne sont pas bien différents des autres gens; ils ne font que suivre leur passion. Peux-tu nommer de grands artistes ? Je n’en connais pas tellement, j’hésite... Picasso, Mozart. Un livre qui m’a vraiment passionné était : La LNH : un rêve possible. Ça m’a fait me rendre compte à quel point ce n’était pas aussi facile de percer dans le hockey que ça en avait l’air, dans le temps, avec le récit d’histoires très touchantes de gars qui ne l’ont pas eu facile. Et toi, aimerais-tu être un artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ? Non, moi je suis un sportif! J’aimerais même jouer professionnellement, mais je vais voir ça plus tard. Dessiner, peinturer, lire, j’aime ça, mais dans mes loisirs. Je n’en ferais pas un métier.
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cinéma Y’a un p’tit peu de nous autres là-dedans Le Festival de cinéma des gens d’ici projette la région sur grand écran > SIMON PROVOST
stimuler la production en région », explique Serge Bordeleau. Suivra un florilège de courts-métrages jamais présentés sur nos écrans. Enfin, le dimanche, on propose des films tournés ici ou par des gens d’ici, dans le cadre de la projection Les déjà-vues.
Il existe déjà un nombre respectable de festivals de cinéma en région, que ce soit l’incontournable Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, le festival du DocuMenteur, ou d’autres plus modestes (Berri, Témiscaming). Pourtant, le tout nouveau Festival de cinéma des gens d’ici explore un créneau encore jamais exploité : mettre de l’avant nos créateurs, notre imaginaire, notre histoire, notre région. À découvrir, du 9 au 12 septembre, à Val-d’Or. « L’idée, c’est de rapprocher le cinéma des gens en leur présentant des films qui les touchent et en discutant avec eux », explique Serge Bordeleau, président du comité organisateur et infatigable promoteur d’un cinéma vivant en Abitibi-Témiscamingue. « On couvre vraiment un large spectre, se réjouit Patrice Roy, président du Ciné-club Promovues et membre du comité organisateur. On va du film d’archives aux premières, en passant par des trésors oubliés, de la formation, des discussions, voire du franchement comique et de l’impro. » Des vues plein la vue Le festival prendra son envol jeudi le 9 septembre : après un 5 à 7 d’ouverture aura lieu l’événement
« Il était primordial pour nous que le festival serve à stimuler la production en région », explique Serge Bordeleau Ciné-impro, mettant en vedette des improvisateurs d’un peu partout en région qui pourront s’épivarder sur une multitude de thèmes et de catégories liées au 7e art, projections à l’appui. Puis le lendemain, place à la soirée historique, un voyage dans l’histoire de Val-d’Or en cette année anniversaire, à l’aide de multiples documents d’archives et de discussion avec
le public. Le même soir, les couchetard sont invités à découvrir le monde de Douteux.org, une projection d’extraits de films à la frontière entre l’étrange et le franchement mauvais.
Si cette année, la ville hôte est en vedette, il importe de préciser que chaque édition subséquente du festival aura sa thématique, qui dépassera les frontières de Val-d’Or tant en termes de contenu que de créateurs mis à contribution.
Le samedi, un atelier jeunesse est offert à la maison des jeunes L’Énergiteck sous forme d’initiation à la technique, à la scénarisation et au tournage d’une scène. Puis à 17 h, rencontre avec le cinéaste Robert Cornellier, réalisateur d’une multitude de documentaires tournés un peu partout sur la planète. À 20 h, moment fort du festival, soit la projection des 6 films de jeunes réalisateurs originaires de Val-d’Or réalisés expressément pour le festival. « Il était primordial pour nous que le festival serve à
photo : courtoisie de l’artiste
Robert Cornellier partagera son expérience de réalisateur et globe-trotter
cinemagensdici.org
photo : cCat
général
Un grand architecte de la toile culturelle régionale nous quitte > Madeleine Perron
Le 8 août dernier, plusieurs ont été estomaqués d’apprendre le décès de Guy Lemire, un homme de vision, qui a largement influencé l’évolution et la transformation du milieu culturel de notre région. Rares sont ceux dont le nom est utilisé afin de nommer une période historique. C’est pourtant le cas de Guy Lemire, puisque certains parlent de la « période Lemire », en précisant qu’il n’y a pas que le passage des glaciers qui ait marqué l’Abitibi-Témiscamingue. Guy a lui aussi laissé son empreinte en plusieurs endroits, notamment en tant que directeur général du ministère des Affaires culturelles
de l’Abitibi-Témiscamingue (19801993). Le milieu culturel doit beaucoup à cet homme dont chacune des actions était teintée d’un désir insatiable de développement régional. On lui doit non seulement la négociation et l’obtention d’un nombre record d’équipements culturels pour la région, mais également une extraordinaire sensi-
bilité et un soutien constant des artistes et des organismes culturels de notre région dans leur développement. Nous saluons ce grand humaniste, que plusieurs considéraient comme un mentor, qui a su comprendre dès le départ toute l’importance de la culture dans notre société et qui a su défendre avec amour cette cause tout au long de sa vie. Inspiré du texte rédigé par Suzie Éthier pour présenter Guy Lemire en tant que membre à vie 2006 du Conseil de la culture de l’AbitibiTémiscamingue. L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
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1er anniversaire de l’Indice bohémien
Un an! Voilà un an que l’Indice bohémien existe sur papier. Un an que nous avons enfin un journal culturel en région. Pour célébrer cet anniversaire, nous avons demandé à quelques partenaires de s’exprimer sur cet heureux événement. Bonne fête cher Indice bohémien, puisses-tu grandir en beauté !
Mot du coordonnateur de la coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue
L’identité d’un peuple passe par la connaissance de son histoire, de son patrimoine et de sa culture. Ce sont les artistes de la région qui, à travers leurs créations, façonnent cette culture et nous font voir qui nous sommes.
La Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue
Seulement une année que l’Indice bohémien fait partie du paysage médiatique régional et déjà il s’impose comme étant la référence de la scène culturelle en Abitibi-Témiscamingue. Un défi immense relevé avec brio par une équipe dynamique et des collaborateurs et collaboratrices provenant des « cinq coins » de la région. Nous saluons votre audace, nous applaudissons votre travail et nous souhaitons longue vie à l’Indice bohémien. Alain Guimond, président, Réseau BIBLIO Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec
Toute l’équipe du Forum jeunesse de l’AbitibiTémiscamingue est fière de contribuer à l’émergence d’un journal culturel dans notre région. Nous croyons ce que ce journal est l’un des plus beaux exemples de participation citoyenne et qu’il permet aux jeunes de la région de savourer pleinement la vie culturelle et artistique d’ici. Le dynamisme de notre région est indéniable, et l’Indice bohémien n’est pas étranger à ce phénomène! Merci d’accroître la visibilité des événements et des artistes, mais surtout, de façonner un peu plus notre sentiment d’appartenance pour notre belle contrée. Longue vie à l’Indice bohémien ! L’équipe du FJAT
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photo : cCat
Merci à l’Indice bohémien de nous aider à mieux nous connaître, et longue vie au journal culturel !
L’Indice bohémien, le seul média régional dédié entièrement au milieu artistique et culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, célèbre son 1er anniversaire avec cette présente édition. J’en suis heureux et très fier.
Un des premiers comités de la table de mise en place du journal culturel, en février 2005 : Chantale Girard, Geneviève Aubry, Wïna Jacob, Hélène Cloutier, Julie Goulet et Annie Perron. Wow! Un an déjà. Plusieurs étaient sceptiques en 2004, lorsque la Table de la jeune relève a émis le désir de voir publié un tel journal. Je me rappelle de l’énergie que déployait Annie Perron pour qu’un tel projet voie le jour. Puis très vite Winä Jacob s’est jointe au comité et a assisté aux quelque 40 réunions qui ont eu lieu avant la publication de la première ligne. Pas moins d’une trentaine de personnes se sont impliquées à un moment ou un autre, mais toujours Winä était présente. Avec persévérance, le rêve est devenu réalité. Aujourd’hui, le milieu culturel ne pourrait plus se passer de l’Indice bohémien. Bravo à tous ceux qui ont concrétisé ce rêve! Madeleine Perron, directrice générale, Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue Bon anniversaire à l’Indice bohémien. Il y a un an déjà, ce journal culturel est venu enrichir le milieu médiatique de l’Abitibi-Témiscamingue. Un deuxième hourra pour son adhésion à l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) qui regroupe 90 journaux de tous les coins de la province. Des journaux nés de la volonté de citoyens et accessibles dans leur contenu et dans leur fonctionnement. Le milieu communautaire regorge de richesses. Et qui, mieux que ses artisans, peut les faire connaître? L’Indice bohémien témoigne de la volonté d’informer sur les principaux enjeux, débats et développements des milieux culturel et patrimonial. Il représente de plus une excellente tribune pour les artistes et artisans locaux. Il offre, par la grande qualité et la diversité de ses textes, un portrait régional inédit d’une culture effervescente. Finalement, bravo aux collaborateurs bénévoles qui partagent leur passion avec la population de notre grande région. La communication est essentielle à l’avancement d’une communauté. Depuis un an, c’est avec brio que des textes en provenance des quatre coins de l’AbitibiTémiscamingue font parcourir du chemin à notre culture et à ses artisans. Jocelyne Mayrand, déléguée régionale de l’AMECQ
Lorsque je suis officiellement entré en poste pour la Coopérative de solidarité du Journal culturel de la région, le 1er juin 2009, mon mandat était grand et mes tâches, nombreuses. Mais la question qui tue quand tu arrives devant un bureau où tout (ou presque) est à faire : par où commencer ? Trouver des partenaires financiers? Des annonceurs? Faire de la coordination et de la direction? Des projets spéciaux ? J’ai donc commencé par le commencement habituel dans le milieu culturel régional… j’ai tout fait en même temps. Avec, bien entendu, la plus que précieuse collaboration des membres du conseil d’administration et des différentes ressources humaines qui souhaitent tout autant que moi la réussite de ce merveilleux projet. Aujourd’hui, je me considère extrêmement chanceux de faire ce travail enrichissant et palpitant. Voir ce qui a été accompli en une seule année par les personnes qui se donnent corps et âme pour le journal me donne des frissons dans le dos tellement la somme du travail accompli est colossale. Faut dire qu’il y a eu plusieurs années d’efforts et de réflexion avant de voir la première édition du journal en septembre dernier. Au moment de mon arrivée au journal, ma première fille venait d’avoir un an, et je réalisais justement combien d’embûches elle avait dû surmonter et combien d’obstacles elle avait dû contourner pour arriver à marcher seule sur ses deux jambes bien potelées. L’analogie avec la première année d’existence du journal est complète et fascinante. Dans l’esprit de plusieurs, le journal se veut le reflet du dynamisme artistique et culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, et répond indubitablement à un besoin en favorisant la synergie entre les différentes disciplines artistiques et les multiples acteurs du milieu culturel local et régional. En fait… on a seulement un an. Pour certains d’entre vous, ça peut paraître bien peu, mais pour nous, c’est tout à fait remarquable. Dire qu’on peut encore s’améliorer, faire mieux et faire plus ! En terminant, c’est un gros, un immense, un considérable, un gigantesque, un gargantuesque MERCI que je veux offrir. Aux collaborateurs bénévoles (journalistes, réviseurs-correcteurs et camelots), car sans eux, vous n’auriez rien à lire à chaque mois. Aux partenaires qui ont cru au projet, car sans eux, la clé serait dans la porte. Aux annonceurs qui osent s’afficher dans notre journal, car sans eux, on ne pourrait pas payer nos factures (c’est important de payer les factures). Aux organismes culturels qui nous transmettent les informations qui concernent leurs activités, car sans eux, on n’aurait aucune information à transmettre. Aux artistes qui créent avec fougue et passion, car sans eux, il n’y aurait pas de vie en région. Et aux membres de la coop du journal, qui croient que le journal fait une différence dans le milieu et au sein de la population, car sans eux, on n’existerait tout simplement pas. Un merci particulier à Winä Jacob, rédactrice en chef, pour la qualité du contenu à chaque édition. Et un autre merci particulier à Mylène Cossette, graphiste, pour la qualité et la beauté de la mise en page du journal. Vive l’Indice bohémien ! Longue vie !
Maurice Duclos L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
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vues sur le nord
Notes historiques sur l’Hôpital psychiatrique de Malartic > Carole Mask Société d’histoire de Malartic
Le 17 juin dernier, docteur Yves Bolduc, ministre de la Santé et Services Sociaux du Québec, inaugurait les nouveaux locaux de l’Hôpital psychiatrique de Malartic. Cet établissement en est un d’importance pour la région puisqu’il accueille des patients provenant de partout en AbitibiTémiscamingue. Voici quelques faits marquants de son histoire. Déjà en 1938, les dirigeants des entreprises minières du secteur de Malartic offrent un terrain en vue de la construction d’un hôpital. Toutes les démarches ont été vaines pendant plus de trente ans puisque ce n’est qu’en mars 1967 qu’est inauguré l’Hôpital général de Malartic, d’une capacité de 49 lits (33 pour adultes, 16 pour enfants). L’établissement comprend aussi une pouponnière (14 lits), une clinique externe, un laboratoire et un service de radiologie. Dès le printemps suivant, dans le cadre de la réforme des soins de santé, des rumeurs de fermeture circulent. Il est finalement décidé que l’établissement offrira des services psychiatriques sur une base régionale à partir de mars 1969 (49 lits). Les services de santé courante sont maintenus. On s’organise donc tant bien que mal pour soigner ces patients d’abord ramenés de St-MichelArchange de Québec et de St-Jean-de-Dieu de Montréal. Puis, des équipes volantes spécialisées accompagnent le personnel, la formation continue s’installe, du personnel qualifié est
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embauché et des cliniques externes psychiatriques sont mises sur pied partout en région. En 1973, dans le but de mieux servir sa clientèle régionale, la direction conclut une entente de coopération avec la France. Élargir l’influence, agrandir les murs Pendant la décennie suivante, dans un effort de modernisation et en vue de mieux répondre aux besoins régionaux, l’édifice est agrandi et modifié à au moins quatre reprises. Au cours de cette période de consolidation, le personnel a su développer une grande expertise. C’est ainsi qu’en 1988, l’établissement parraine le Congrès international psychiatrique et social de langue française. Grâce aussi à toute cette expérience, l’institution est choisie en 1992 pour évaluer, traiter et garder les contrevenants au code criminel originaires de la région et ayant des problèmes de santé mentale. Les locaux sont sécurisés et le travail est réorganisé. Par ailleurs, au milieu des années 1990, les rumeurs de fermeture circulent à nouveau, aussi bien pour les soins en santé mentale que ceux de santé courante. Mais en mars 1997, des études de faisabilité et des plans et devis sont commandés en vue de la rénovation de l’actuel établissement, confirmant de manière définitive la vocation régionale du Centre psychiatrique de Malartic. Les services de santé courante, en 1998, et l’hôpital. en 2004, sont finalement regroupés avec le Centre de santé de la Vallée-de-l’Or. Après plusieurs reports, les travaux majeurs d’agrandissement et de rénovation, au coût de plus de 15 millions de dollars, démarrent en février 2008, donnant un nouveau souffle à cette institution quarantenaire.
L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010
Un train pour l’ancien temps > Martin Blais
L’Abitibi a vu son histoire projetée plus d’une fois au cinéma. Dans cette série d’articles, on va dépoussiérer la mémoire collective, remonter à rebours le cours des jours jusqu’au partage des mots, brasser le fond et se remettre dans la forme des vues sur le nord.
photo : ONF.ca
photo : courtoisie hôpital de Malartic
photo : courtoisie SH malartic
chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T
lographes incarné par un Willie Lamothe exalté « Tout a changé, qu’est-ce vous voulez, aujourd’hui, le monde change, l’aéroplane, les chars, les machines à laver... y a pu rien comme avant.» Il semble comique d’entendre un personnage de 1933 parler de l’anÀ force de rester planté là, Gilles Carle, solide pilier cien temps, puisque depuis, pour écrire cette chronique, à de la fiction québécoise notre conception de la techà l’enfance rouynorandiécouter des films tournés dans enne, s’est lui aussi servi nologie a quelque peu évonotre bout de pays, j’en viens de ce que peut évoquer lué. Il y avait quand même à constater une évidence, une l’Abtibi-Témiscamingue déjà eu deux révolutions constante expliquant le choix sur grand écran industrielles qui avaient tout du lieu de tournage : l’étonnante puissance changé de notre rapport avec le matériel et qui, symbolique de l’Abitibi-Témiscamingue. S’il faut en quelque sorte, échafaudèrent un climat protransporter les tonnes de matériel nécessaires pice à la crise économique qui sévit quatre ans à un tournage sur près 400 milles en direction avant ce récit, envoyant nos aïeuls se perdre loin du dessus de la terre, c’est que la région ins- dans les épinettes. En poursuivant son monolopire quelque chose, et c’est qu’à chaque film, gue, le vendeur de machine à écrire nous fait elle joue bien son rôle en prêtant de bon gré comprendre qu’il n’est pas là à sa place, dans son histoire aux élucubrations en mouvement la genèse de l’Abitibi, puisqu’il se trouve dans du cinéaste. un lieu à l’identité paradoxale, peuplée par le train, ce progrès technologique, dans l’intention En googlant sur la toile avec la volonté de faire de faire retourner les hommes à la terre et ainsi popper une fenêtre sur le passé, j’apprends refuser de marcher au pas de la modernité. que le regretté Gilles Carle, solide pilier de « Dans région icitte, personne lit, personne la fiction québécoise à l’enfance rouynoranécrit. C’est toute des Polonais, des Russes, dienne, s’est lui aussi servi de ce que peut des Ukrainiens... comment voulez-vous qu’un évoquer l’Abtibi-Témiscamingue sur grand gars fasse son métier ? » écran. En 1978, lorsque l’homme à l’indomptable imaginaire débarque dans le coin de Finalement, au-delà de la leçon d’histoire, la Senneterre pour tourner le court-métrage L’Âge mise en scène simple et fluide et les dialogues de la machine, c’était sans surestimer la vivants dirigés de main de maître par Gilles charge idéologique que porte la région. Carle nous gardent immobiles et fascinés devant ce bijou mal connu. Et de plus, il ne cesMachine… à voyager dans le temps sera de faire réfléchir les générations futures L’Âge de la machine est campé à la veille de sur cette époque en Abitibi, une époque charNoël 1933, au moment où Hervé, un policier nière dans l’histoire de la liberté. Hervé et la de Montréal, est envoyé au lac Mistaoui pour jeune délinquante, en décidant à la fin du récit ramener en prison une jeune femme de 17 ans. de se sauver vers les terres abitibiennes, baliSur le chemin du retour, les deux protagonistes sent une ère révolue où l’anonymat était possiet la populace locale restent bloqués à la gare ble, un anonymat salvateur qui, d’une façon très de Senneterre. Le jeune policier, et du même western, permettait de se faire oublier, et de coup le spectateur, se fait donner un plus que tracer son chemin dans la dignité. bref cours d’histoire par un vendeur de dactyPour voir ce film sur Internet : onf.ca.
général
rubrique ludique
Colloque organisé par la Commission des Arts et de la Culture photo : courtoisie Théâtre des Eskers
Un Rouynorandien à la carrière « explosive »! > Mélanie Boutin-Chartier
Gilbert Arcand est un artiste FX (spécialisé en effets spéciaux) dont la carrière n’est pas près de partir en fumée pour autant... Gilbert Arcand travaille chez Ubisoft depuis 5 ans. Diplômé de l’UQAT, le Rouynorandien a eu la chance de participer à certains titres populaires sous la licence Tom Clancy dont Rainbow Six: Vegas et Splinter Cell: Conviction. En 2008, Ubisoft Montréal développe un nouveau jeu intitulé Prince of Persia, en parallèle de la trilogie amorcée quelques années plus tôt. Même si le succès commercial de cette version du Prince ne fut pas celui escompté par l’équipe de production, c’est tout de même ce projet qui permet à Gilbert Arcand de développer ses aptitudes artistiques. Il saisit l’occasion de se perfectionner dans les effets de particules pour ses projets subséquents. Travaillant actuellement sur Assassin’s Creed: Brotherhood, l’Abitibien est en charge des explosions, de la fumée et de toute autre fine particule retrouvée dans les environnements détruits avec acharnement par les joueurs. Il travaille à ce que ces résidus soient les plus réalistes possible, en accord avec le jeu en développement.
Le volet Brotherhood de la série Assassin’s Creed permettra pour la première fois à plusieurs personnes de jouer en même temps en coopération. Suite logique d’Assassin’s Creed II, on poursuivra l’histoire d’Ezio dans sa bataille contre l‘Ordre des Templiers. « Le jeu se passe à Rome au XVIe siècle, décrit Gilbert Arcand. Il y a plusieurs différences et innovations par rapport a AC2. On aura notamment plusieurs Assassins juniors à nos côtés - d’où l’expression « Brotherhood » [confrérie] - et on pourra maintenant se promener à cheval dans les villes. Les ennemis pourront également monter à cheval, ce qui amènera de nouvelles situations de combat. »
> Mathieu larochelle
Le 2 octobre prochain se tiendra, au camp La Source de Trécesson, un colloque culturel qui vise à concerter le milieu culturel et à le doter d’une vision commune sur la situation actuelle et future des arts et de la culture dans le berceau de l’Abitibi.
L’événement annuel E3 - Electronic Entertainment Expo - qui se déroulait à Los Angeles en juin dernier a permis de découvrir les premières images du nouvel opus de la franchise Assassin’s Creed. Même si Gilbert a participé à l’élaboration de la démonstration présentée à la presse et aux amateurs de jeux lors de l’événement, il n’était pas sur place... « Du moins pas cette fois! », déclare-t-il. Assassin’s Creed: Brotherhood sortira en magasin le 16 novembre prochain. www.assassinscreed.fr.ubi.com/brotherhood/
Un abitibien fait « FLIPer » la France photo : courtoisie Staifany Gonthier
> Staifany Gonthier
Lors du 25e Festival ludique international de Parthenay (FLIP), qui se tenait du 7 au 18 juillet dernier, le Valdorien Bruno Crépeault a remporté le Trophée FLIP Créateur 2010 dans la catégorie « Réflexion » pour son jeu Gaïa. Après près d’un an de dur labeur, Bruno Crépeault se voit enfin récompensé pour la création de son jeu. Gaïa – du nom de la déesse de la terre nourricière dans la mythologie grecque – se veut un jeu à saveur régionale puisque son sujet principal est l’exploitation minière. Chaque joueur est responsable de ses différents projets d’excavation. Le but du jeu : forer le centre de la Terre. Tout au long de la partie, les joueurs amassent différentes ressources suite à l’excavation des couches terrestres. Ces ressources peuvent ensuite être vendues à la bourse ou utilisées pour se procurer des points de victoire ou encore pour améliorer les équipements de forage du joueur. Gaïa est un jeu de placement où la coopération est de mise, même si souvent elle se fait à contrecœur. Un très bon divertissement encore en perfectionnement avec une thématique des plus intéressantes. Bruno Crépeault avait aussi présenté son jeu lors des journées ludiques de Québec, les 5 et 6 juin dernier, ce qui lui avait permis de frôler le prix du public malgré l’envergure de son projet. Si sa création n’a pas remporté le prix convoité, cela s’explique en partie par le fait qu’il s’agit d’un jeu qui se joue sur une longue période de temps, destiné à une clientèle de 12 ans et plus, et plus la durée de jeu est longue, moins de gens peuvent y jouer… et donc voter pour leur favori. Par contre, ceux qui ont eu la chance de l’essayer ont tout de même apprécié l’expérience. Le but d’une compétition du genre étant principalement de récolter les commentaires des gens pour ensuite améliorer les jeux, l’expérience a donc été enrichissante pour le jeune créateur de la région. Et si on gagne, c’est un plus! L’important dans la conception d’un jeu, c’est d’en
Au centre Bruno Crépeault et Claude Bélanger accompagnés de leur conjointe lors de la remise du prix. parler et de le faire tester. Souvent, les gens qui ont une idée de jeu ne veulent pas la partager, éditent eux-mêmes leur jeu et n’apprennent qu’au dernier moment que quelque chose de semblable existait déjà! Il ne faut pas avoir peur de consulter et d’utiliser les ressources que nous avons en région. Le monde de l’édition et de la conception de jeux est extrêmement complexe et renferme plusieurs étapes; il faut donc s’armer de patience. Félicitation à Bruno Crépeault et son équipe de testeurs, formée de Claude Bélanger, Vincent Crépeault, Benoît Desrosiers et Vincent Montambault. Grâce à eux, nous verrons peut-être prochainement un autre jeu québécois sur les tablettes des boutiques de jeux. Pour plus de détails sur le Festival ludique international de Parthenay : www.jeux-festival.com
Amos au diapason
La commission des Arts et de la Culture d’Amos (C.A.C. Amos) invite tous les acteurs et collaborateurs du milieu culturel à prendre part à ce grand rassemblement. « C’est une des actions prévues dans la Politique culturelle de la Ville d’Amos mise à jour en 2008, explique Pierre Laliberté, président de la C.A.C. Amos. Le colloque vise principalement à synchroniser le milieu culturel. Le comité y travaille depuis janvier et nous sommes très fiers de la qualité des conférenciers qui seront présents. Nous croyons qu’avec leur aide, les participants auront du jus lors des plénières et des ateliers. Le colloque est avant tout là pour laisser les participants s’exprimer sur les forces et défis de notre milieu », explique M. Laliberté. Espace d’expression Deux conférenciers seront présents lors de l’événement : ils traiteront de l’impact économique de la culture et de la contribution de la culture à la qualité de vie du citoyen dans son milieu. De plus, deux ateliers seront au menu de la journée en plus de deux plénières. « Ce sera une belle occasion pour tout le monde qui s’intéresse de près ou de loin à la culture de venir échanger avec les différents intervenants du milieu culturel, explique M. Laliberté. Après cette activité, nous serons en mesure de dégager une vision commune de la situation actuelle et future. En outre, la Commission utilisera les conclusions du colloque pour mettre en place des actions liées aux orientations contenues dans la politique culturelle », ajoute-t-il. Toute personne désirant participer à l’événement peut aller chercher sa fiche d’inscription à la billetterie de la bibliothèque municipale d’Amos. « Toutes les personnes se sentant touchées par le développement de la culture à Amos sont invitées, peu importe où elles et ils habitent » précise le président.
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ALBUM EN VENTE PARTOUT LE 7 SEPT... LANCEMENT À ROUYN-NORANDA Le 5 Septembre à 20h00 Au FME dans le cadre des 7 ans de 7ième Ciel LANCEMENT À MONTRÉAL Le 7 Septembre à 19h00 au Lion D’Or WWW.ANODAJAY.COM • WWW.7IEMECIEL.CA
poste d’écoute Marie-Pier Coutu – Est-ce que je veux ça
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Chantal Archambault – La romance des couteaux Indépendant (2010)
> Olivier Naud Voici un groupe sur lequel le monde entier a les yeux rivés. Si cette attention peut parfois étouffer, à eux, ça leur donne une liberté de créer. Dès la première écoute de l’album, on a cette impression de légèreté; les pièces s’enchaînent à merveille et pourtant l’intensité y est toujours palpable. On se demande vite « comment font-ils pour nous surprendre encore ? » Ils ne se sont pas contentés de nous refaire un Funeral, qui était pourtant excellent, ils sont allés plus loin encore. Finis, les hymnes rassembleurs typiques du groupe. Cette fois-ci, Arcade Fire ressemble plus à un feu de foyer qu’à un feu de paille : plus mature, mais tout aussi brûlant. L’album est aussi plus pop, ce qui est très appréciable puisqu’on sait qu’il est encore plus difficile d’écrire une bonne chanson pop. Au niveau de la sonorité, on se rapproche plus d’un son studio, si on peut dire ainsi, moins du home made low-fi comme à leurs débuts, avec une présence accrue des Moogs qui doublent les mélodies et donnent une saveur new-wave à leur rock orchestral. Les cordes sont d’ailleurs brillamment arrangées. En somme, The Suburbs n’est rien de moins qu’un petit chef d’œuvre, et peut-être même leur meilleur album, selon certains, à condition de lui laisser le temps et un espace plus vaste qu’un iPod, par exemple. À noter, entre autres : l’excellente Rococo, avec ses violons enivrants qui rappellent les Talking Heads et la délicieuse Sprawl II (Mountains Beyond Mountains), qui nous transporte comme un discobus à voyager dans le temps. Superbe pochette aussi, très simple, disponible en 8 versions.
Indépendant (2010)
Sonovox (2010)
Arcade fire – The Suburbs
> Stéphane Racicot Après 2 albums de réflexion, soit Réflexion (disque de reprises pop) et Réflexion country (disque de reprises country), Marie-Pier Coutu nous reviens avec Est-ce que j’veux ça. Cet album comprend 6 reprises de la grande Renée Martel, 4 classiques du country américain et, la cerise sur le sundae, sa première chanson originale (chanson-titre de l’album), offerte par Marc Hébert pour les paroles et Robert Marchand (gagnant du Félix CD country folk en 1995) pour la musique. Pour plusieurs, ce disque ne sera qu’un simple CD de reprises d’une fille qui essaie de devenir chanteuse. Mais pour ceux qui la suivent depuis ses débuts, c’est l’aboutissement d’une chanteuse de grand talent. Sa chanson Est-ce que j’veux ça illustre très bien cette artiste (vivre sa vie à 100 milles à l’heure et sans limites). Plusieurs lecteurs doivent grimacer en entendant parler d’un disque country, encore plus d’un simple disque de reprises! Pourtant, il est intéressant de constater que ce produit en est un de chez nous. Que c’est celui d’une artiste qui ose dans un style musical que plusieurs trouvent « quétaine » et « plate », en mettant au premier plan sa passion et son amour pour le chant, ce qui en fait une combinaison harmonieuse, sans pareil. Que lui souhaiter de plus pour qu’elle puisse atteindre le succès rêvé ? Un disque avec des compositions originales; le reste, son sourire, son charme, mais surtout sa voix, vous convaincront.
> philippe lebel Le deuxième album de mam’selle Archambault était fort attendu. Premier constat pré-écoute : la liste des artistes qui ont collaboré à La romance des couteaux est fort impressionnante. La réalisation est l’œuvre de Dany Placard (Plywood 3/4, Placard-Macbeth, Dany Placard) qui est une figure importante du country émergent au Québec. Sont aussi présents, entre autres, messieurs Michel-Olivier Gasse à la basse (Vincent Vallières, Caloon Saloon) et Thomas Augustin au mixage (Malajube). Le résultat est très intéressant. Les chansons de la chanteuse countr y-folk valdorienne ont gagné en corps, le son est plus gras, il y a plus de gravy ! Cet album en est un où les contrastes se mélangent bien. Apposer romance et couteau dans le même titre, d’abord, ça en dit long. Aussi, la voix de la dame se fond à mer veille aux orchestrations tantôt folk tendre, tantôt countr y rough. Les textes de Chantal Archambault sont très imagés et ils sont empreints d’une belle et subtile naïveté, ce qui fait en sorte qu’on n’a pas de misère à se laisser aller dans son univers. Alors voilà, La romance des couteaux est un excellent album en plus d’être un produit de chez nous, qui saura trouver une bonne oreille autant chez les amateurs de country que chez le grand public. En fait, je crois bien qu’il suffit juste d’aimer avoir le sourire au visage pour apprécier la musique de Chantal Archambault !
3,5 / 5
4,2 / 5
> Stéphane Racicot Le 10 août, ce groupe originaire de St-Jean-surRichelieu nous est revenu avec un 3e album (le deuxième en français) et un nouveau membre (Martin Clairmont). Le son du groupe, qui tire ses racines dans le rock des années 90, nous propose cette fois-ci un disque plus introspectif et plus riche en textures sonores. Oubliez la décharge électrique que fut L’Ordre des choses, voici maintenant l’O Linea nouveau. Le rock chargé et intense d’O Linea y est toujours, mais on y retrouve aussi des pièces très épurées, minimalistes (un rock brut, des accords simples, de la mélodie pure et sale). Sur cette galette, vous trouverez de la batterie et des tempos complexes, des arrangements plus raffinés et concis, bref, un voyage exhaustif de l’épiderme jusqu’au cœur de ce qu’est la vraie bête de l’homme. Ce compact de 11 chansons est la suite logique du groupe dans son évolution, réalisé par Félix-Antoine Couturier et mixé par Frank Joly. La bête de l’homme confirme que le groupe a sa place dans l’univers rock québécois. Le groupe offre le contenu de l’album de façon moderne : en plus d’être disponible partout en magasin, iTunes offre la version « standard » à 9,99 $ et la version « deluxe », qui inclut 2 chansons supplémentaires et le téléchargement du premier vidéoclip, à 10,99 $. La sortie d’une version vinyle avec un code de téléchargement mp3 est également dans les plans à court terme.
Domaine Alary – Domaine Alar y Indépendant (2010)
Slam Disques (2010)
O Linea – La bête de l’homme
> DJ Plancton Écrire des chansons peut se faire de plusieurs manières. L’industrie fait les choses à sa façon, c’est-à-dire scientifique, calculée et mesurée. Après, s’il reste de la place, on essayera d’y forcer de l’émotion. Martin Alar y (textes et voix) et son groupe de collaborateurs talentueux font plutôt l’inverse. Avec comme thème central une authentique tragédie issue du vrai monde, ledit Domaine Alar y est un lieu sombre où la rage envers la vie rode dans chaque pièce, au détour de chaque arbre. Et pourtant, l’air frais et même une certaine clarté baignent l’endroit à grands coups de paroles sincères récitées par le chanté authentique de l’auteur. La musique, qui va du folk au blues-rock en passant par la complainte r ythmique, repose sur le talent de musiciens créatifs qui jouent toujours juste, ainsi que sur la solide réalisation de Dany Placard et Martin Alar y. Domaine Alar y n’a peut-être pas été bâti à l’équerre, mais l’émotion qui le constitue garde bien en place un lieu construit par des gens qui font des chansons pour les bonnes raisons.
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3,8 / 5
Maurice Duclos : 819 763-2677 publicite@indicebohemien.org www.indicebohemien.org
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