NOVEMBRE 2010 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 02 - NO. 03

Page 1

g r at u i t

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue novembre 2010 - copie 13

MARTIN GUÉRIN DANS LE RING AVEC UN PERSONNAGE MYTHIQUE

cahier spécial CDR

à d é c o u v r i r. . . en manchettes 4 à 7 Festival du cinéma international en A-T 13

Roger Pelerin au Centre d’art Rotary

15

Festival Art’Danse

17

La trappe à artistes

18

Colloque sur les arts et la culture à Amos

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

Découvrez l’expérience de 10 nouveaux arrivants en son et image!

w w w. m a r e g i o n d e t r e . c o m


calendrier culturel

gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

novembre 2010 Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca.

L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

Cinéma

Musique

Festival du cinéma international en A-T 30 octobre au 4 novembre Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Jamelle Fung et Philip Chiu

Ciné-club Promovues Dès le 26 septembre Cinéma Capitol (Val-d’Or)

11 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 17 novembre - 19 h 30 Salle Desjardins (La Sarre) 18 novembre - 19 h 30 Théâtre du Rift (Ville-Marie)

Conte

Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs

Guillaume Beaulieu 20 novembre - 20 h Théâtre de poche (La Sarre)

16 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 19 novembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)

Danse

Kevin Parent

5 Souper Spectacle Voyage avec les Gitans 20 novembre - 18 h 30 à ±22 h 30 Salle de l’Âge d’Or Ste-Lucie de Jacola (Val-d’Or)

20 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 21 novembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)

Zumba! Venez bouger pour une bonne cause! 19 novembre - 17 h 30 et 19 h Gymnase Denyse-Julien/Dave-Keon (Rouyn-Noranda)

The Sainte-Catherines - Show Punk Rock 11 novembre - 20 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

e

Merci de votre collaboration !

Exposition Chapelet : culte hybride - Katia Martel Jusqu’au 7 novembre Centre d’exposition d’Amos Noir sur blanc - Karine Berthiaume Jusqu’au 7 novembre Centre d’exposition d’Amos Paysages, élévations et autres vanités - Carlos Ste-Marie Jusqu’au 14 novembre Centre d’exposition d’Amos (Amos) Le Bestiaire - Myriam Tousignant Jusqu’au 14 novembre L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Accessible, inaccessible... - Francis Boivin Jusqu’au 14 novembre 2010 L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Un regard sur les débuts de La Sarre - Roger Pelerin Jusqu’au 21 novembre Centre d’art Rotary (La Sarre)

5 X 7 en direct (Témiscamingue) Jusqu’au 28 novembre Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Dinosaures et compagnie 29 octobre au 5 décembre 2010 Centre d’exposition de Val-d’Or

Jaws 35 - Serge Larocque 29 octobre au 5 décembre Centre d’exposition de Val-d’Or Ma-Reine Bérubé, 1919-2004 Jusqu’au 3 mars 2012 Centre d’exposition de Val-d’Or

Humour La réforme Nantel - Guy Nantel 24 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 27 novembre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre)

Improvisation Match d’improvisation - SIR-N Jusqu’au 15 avril 2011 - 20 h Scène Évolu-Son (Rouyn-Noranda)

2

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

Les Trois Grands Contemporains du Baroque - L’Ensemble Aiguebelle 4 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

Théâtre Visite Libre

2 novembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) 3 novembre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre) Le Rêve de Pinocchio

20 novembre - 14 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) À présent

10 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) Gros biscuit

22 novembre - 19 h Théâtre des Eskers (Amos) Piaf 25 novembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) Bascule sur la route des grunambules 28 novembre - 14 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Patrimoine et histoire Présentation / RePrésentation - Roger Pelerin Jusqu’au 19 novembre Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

Autres Échange d’œuvres 20 novembre - dès 13 h Atelier ÉKO (Lorrainville) Cabaret MoulinFou 12 et 13 novembre - 20 h Petit théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)

32e Salon création - métiers d’art 25 au 28 novembre Centre d’art Rotary (La Sarre)


en couverture : Martin Guérin photo : cyclopes

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Marie-Pier Babin, Chloé BP, Francesca Benedict, Martin Blais, Mélanie BoutinChartier, Francine Gauthier, Ariane Gendron, Louise Lambert, Winä Jacob, Caroline Lefebvre, Margot Lemire, Paul-Antoine Martel, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Johanne Pelletier, Psyko, Stéphane Racicot, Amélie Roberge, Dominic Ruel, Martine Savard, Julie Thibault, Gabriel Tremblay Réviseurs-correcteurs : Lucette Jacob, Isabelle Legault, Karine Murphy, Evelyne Papillon Rédactrice en chef : Louise Lambert redaction@indicebohemien.org Coordination : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org Ventes publicitaires : Maurice Duclos publicite@indicebohemien.org Graphisme : Mise en page et publicité : Le Canapé communication visuelle graphisme@indicebohemien.org

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue fondée en novembre 2006.

Membres du conseil d’administration  :

Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Annie-Pierre Fauteux, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge. 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org

Ce journal est imprimé sur du papier recyclé à 50 %.

sommaire

éditorial

Winä Jacob, la rédactrice en chef du journal, s’absente pour quelques mois, le temps de réaliser un autre grand projet, soit donner naissance à son deuxième enfant. C’est avec beaucoup de plaisir que je me joins à l’équipe de L’Indice bohémien, le temps de coordonner la rédaction de quelques numéros. Cette incursion dans les coulisses du journal me permet de prendre la mesure du très gros capital de générosité qui est investi bénévolement, chaque mois, dans ce projet coopératif dédié aux arts et à la culture. Dans tous les coins de la région, ces collaboratrices et collaborateurs font de ce journal une affaire de cœur. Merci de les lire si fidèlement. Louise Lambert

De saisons et de culture

Événements Colloque arts et culture ........ 18 Lancement AT@MTL .............. 20

> Louise Lambert - redaction@indicebohemien.org Ce numéro de L’Indice bohémien paraît à quelques jours du Festival du cinéma international en AbitibiTémiscamingue. Depuis trois décennies, le dernier samedi d’octobre est étroitement associé à la soirée d’ouverture de cet événement et nul besoin de préciser de quel festival il s’agit, cela s’entend… Ce rituel bien enraciné, celui de l’écran qui s’anime au cœur de la saison la plus grise de l’année, vient ponctuer nos automnes, comme d’autres rituels viennent rythmer d’autres saisons. Chaque temps de l’année est généreux de quelque chose, le moment est venu de cueillir, en formule concentrée, ce que le cinéma a de bon à nous offrir. De cinéma, il en sera bien sûr question dans ce numéro, celui qui se fait ici principalement. Cette cuvée régionale 2010, qui se retrouve à l’écran du festival, retient l’attention avec six premières mondiales. Ce cinéma, il parle de nous (Voir Ali, Opasatica, Noire sœur, Les fros) mais il nous fait aussi franchir des frontières (Malawi, Jayan V), celles des pays, du temps, de l’imaginaire, des sentiments, de la connaissance, de l’autre. De la connaissance de l’autre. Comme le feront aussi les quelque 150 courts, moyens et longs métrages de cette 29e édition. Ce numéro de novembre fait place à de nouvelles chroniques. Johanne Pelletier, une Québécoise nouvellement arrivée dans la région, nous livre des extraits de la correspondance qu’elle entretient avec ses parents et amis depuis qu’elle s’est installée au bord de son lac abitibien. Martine Savard inaugure un nouvel espace, Signature d’artiste, qui se veut une invitation lan-

cée aux artistes pour qu’ils nous parlent de différents aspects de leur métier. Ariane Ouellet, pour sa part, s’intéressera, dans les prochains numéros, aux projets d’intégration des arts à l’architecture, autant d’œuvres qui sont inscrites dans notre espace public et que nous avons tout intérêt à découvrir. L’Indice bohémien transporte dans ses mots et entre ses lignes l’énergie créatrice de ces artistes inspirés et l’ardeur contagieuse de ces travailleurs culturels et bénévoles qui orchestrent les rendezvous auxquels le public est convié, à cœur d’année. Pour que, de l’un jusqu’à l’autre, le courant passe, dans tous les sens et en sollicitant tous nos sens. Parce que l’espérance dans la culture vient du ventre autant que de la raison, comme l’écrivait si justement Margot Lemire dans un commentaire lu récemment sur facebook. Avec l’événement AT@MTL qui bat son plein à Montréal, la pratique artistique de l’AbitibiTémiscamingue s’exporte et, parions-le, séduit. Guy Lemire faisait de la culture une question d’identité à définir et d’appartenance à exprimer envers ce territoire que nous habitons depuis à peine cent ans. Les artistes y trouvent leur inspiration et y façonnent leur vision du monde. Et quand il se trouve des personnes pour retrouver un peu d’ellesmêmes dans toutes ces formes d’expression auxquelles elles ont accès, quand des sensibilités se connectent l’une à l’autre à travers une musique, un dessin ou un film, un petit miracle se produit. Maïka (10 ans) l’a bien compris, avec ce regard d’enfant qu’elle nous livre dans la chronique La

Cinéma ..................... 4, 5, 6, 7 BD ........................................ 7 Métiers d’art ...................... 12 Général ................................ 12 Arts visuels .................. 13, 14 Musique ....................... 15, 23 Danse .................................. 15 Arts de la scène ............. 16, 17 Culture-éducation ................ 20

culture dans mes mots : Je considère que l’art est une manière de parler sans les mots de tous les jours (…). Les artistes trouvent le moyen d’exprimer ce qu’ils ressentent et savent comment faire pour que les gens qui reçoivent leurs œuvres comprennent. L’automne cédera bientôt sa place à l’hiver, puis ce sera le printemps et, enfin, l’été. Nous aurons traversé ces saisons en nous réchauffant à des expositions éclairantes et des scènes éclairées, des guitares du monde dansantes, des légendes contées, des livres nourriciers, des documenteurs ratoureux, des musiques classiques et d’autres émergentes, et de tant d’autres choses encore. La vie qui bat au r ythme des saisons et de la culture, dans un milieu créatif et ouvert, où l’on se sent bien et dans lequel on se reconnaît, est-ce cela l’art de (bien) vivre ?

Chroniques Chronique littéraire ............. 10 La culture dans mes mots ... 11 Signature d’artiste .............. 11 Sociétés d’histoire et de généalogie ......................... 18 Rubrique ludique ................ 19 Humeur .............................. 19 Vues sur le Nord ................... 21 Une fille de Québec en Abitibi 22 Poste d’écoute ................... 23

Faites un choix éclairé réservez dès maintenant votre espace publicitaire

DATES IMPORTANTES À RETENIR Pour l’édition de décembre 2010 --- janvier 2011 limite pour réserver votre espace publicitaire 10 novembre 2010 limite pour fournir votre montage publicitaire 12 novembre 2010 sortie du journal 2 décembre 2010

Pour l’édition de février 2011 limite pour soumettre des sujets d’articles limite pour réserver votre espace publicitaire limite pour fournir votre montage publicitaire sortie du journal

9 décembre 2010 5 janvier 2011 7 janvier 2011 27 janvier 2011

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

3


cinéma L’Abitibi-Témiscamingue à l’écran

Une récolte qui livre six primeurs mondiales > Louise Lambert

La production cinématographique tourne rondement en Abitibi-Témiscamingue. Cet engouement pour le septième art, en documentaire comme en fiction, est inscrit depuis longtemps dans les gènes culturels de la région et il ne semble pas près de s’émousser. Cette 29e édition du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue propose huit titres réalisés ici ou traitant de sujets liés à la région, sans compter les six films étudiants de la Relève Desjardins. Cette récolte prometteuse donne lieu à six premières mondiales. Du lac Opasatica jusqu’au Malawi, en allant fureter du côté des débroussailleurs, des mineurs ou des communautés religieuses, quand ce n’est pas une incursion dans le cinéma fantastique, des équipes de tournage se constituent et les caméras se mettent à tourner. Et cela, même si les moyens sont modestes, comme c’est le cas de Jayan V, produit avec un microbudget, ou de Noire sœur, réalisé avec une équipe réduite à sa plus simple expression.

Opasatica : les contrastes sur fond de neige abitibienne

photo : courtoisie du FCIAT

Les cinéphiles seront heureux de voir à l’écran le premier film de la journaliste amossoise Marie-Claude ParadisDesfossés, une figure bien connue des bulletins d’information de la télé régionale. Dans Noire sœur, la réalisatrice, formée en histoire et en communications, tourne sa caméra vers les femmes et les hommes qui, depuis leurs communautés religieuses, ont fait œuvre de bâtisseurs à Amos, une ville bientôt centenaire. À première vue, le choix d’un tel sujet peut étonner chez une jeune femme de cette génération. Ce commentaire ne surprend pas la cinéaste, qui avoue avoir eu quelques hésitations à plonger dans cet univers. Au fil de la recherche, la pertinence du sujet s’est imposée en raison surtout de la qualité des personnes qu’elle rencontrait. « Ce qui m’a intéressée, ce n’est pas tant la dimension religieuse de la vie de ces personnes que la force de leur engagement et leur désir sincère de faire du bien autour d’elles. Au-delà du fait qu’ils portaient la robe ou la soutane, ces femmes et ces hommes ont cru au potentiel de la région, ils ont posé des jalons importants, que ce soit en éducation, en culture ou en santé. C’est un regard historique que j’ai voulu porter sur ce qu’ils ont accompli. » Celle qui poursuit des études en journalisme international à l’Université Laval ajoute : « Je suis très fière de mes racines abitibiennes et je sais qu’en y mettant du cœur, on peut y accomplir de grandes choses. Les personnes dont je parle dans mon film étaient animées de la même motivation. À une autre époque, elles ont cru au potentiel de la région, c’est une façon de leur rendre hommage. »

Les fros : une allégorie du Québec d’aujourd’hui

photo : Alain Corneau

Après avoir filmé la vie difficile mais fascinante des planteurs d’arbres (Deux mille fois par jour), Stéphanie Lanthier porte à notre attention, avec Les fros, un monde aussi spécial et bigarré, celui des débroussailleurs. Coiffé d’un titre qui se veut aussi un clin d’œil à la chanson de Richard Desjardins (« fros » est une déformation du terme foreigners), le film de Stéphanie Lanthier s’intéresse surtout au nouveau visage de ces débroussailleurs, immigrés pour la plupart. « Ils sont Roumains, Russes, Ukrainiens, Africains, et ils sont très scolarisés : l’un est vétérinaire, un autre est professeur de biochimie, deux sont avocats. En venant travailler dans ces forêts nordiques (Desmaraisville, Chapais, Lebel-surQuévillon), ils trouvent un gagne-pain, mais ils vivent aussi l’exil pour une seconde fois, celui du pays qu’ils ont quitté et celui de la famille qu’ils laissent derrière eux pendant de longs mois. Nous sommes des fils et des filles de bûcherons et, après la Commission Bouchard-Taylor, j’ai trouvé là une représentation très évocatrice du Québec d’aujourd’hui. »

Après sa présentation au festival, Les fros sortira en salle le 12 novembre au Cinéma Amos et au Cinéma Capitol de Val-d’Or. Il ouvrira aussi les Rencontres internationales du documentaire de Montréal le 10 novembre.

4

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

photo : courtoisie du FCIAT

Noire sœur ou l’envers de la médaille

Au nombre des réalisateurs qui campent leur histoire et leur décor en Abitibi, on retrouve Éric Morin, un cinéaste qui a grandi à Rouyn-Noranda et qui mène aujourd’hui plusieurs projets de front, tant à la télévision qu’au cinéma. L’action de Opasatica se déroule sur le lac du même nom, à une vingtaine de kilomètres de Rouyn-Noranda. Éric Morin y met en scène un amour court mais passionnel, qu’il qualifie de « rencontre improbable », entre une Espagnole de Madrid et un Abitibien. L’histoire gravite autour d’une cabane à pêche, sur un lac, en hiver. « Ce film, c’est une exploration des contrastes, c’est un huis clos qui se déroule dans un espace immense, c’est la rencontre de l’Espagne et de l’Abitibi, du chaud et du froid, des couleurs chaudes et du blanc. » Et il ajoute aussitôt : « C’est aussi une réflexion sur l’identité, sur ma propre identité plus particulièrement. J’ai vécu 19 ans à Rouyn-Noranda et je vis depuis 19 ans à Montréal, j’ai un pied à chaque endroit, ça me questionne beaucoup sur mes propres racines. » Éric Morin fait appel à deux comédiens originaires, eux aussi, de Rouyn-Noranda. On y retrouve Alexandre Castonguay, ce jeune comédien qui a choisi de mener sa carrière ici et que l’on a vu tout récemment dans deux productions théâtrales de la région, Au pays de l’or bleu et Bascule sur la route des Grunambules. Le rôle de la Madrilène a été confié à Ariane Lacombe, qui a fait ses premières armes avec Les Zybrides, et qui poursuit maintenant sa carrière à Montréal. Éric Morin caresse d’autres projets à saveur abitibienne; il travaille actuellement à un projet de long métrage qu’il prévoit tourner ici à l’hiver 2012.

Un maire fou de sa ville à Lebel-sur-Quévillon > IB

Dans Fous de leur village, du réalisateur Vincent Audet-Nadeau, le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, part à la rencontre de personnes qui, en diverses régions du Québec, se défoncent pour assurer la survie de leur communauté. Parmi celles-ci, on retrouve Gérald Lemoyne, le maire de Lebel-sur-Quévillon, qui bataille ferme pour sa ville depuis quelques années.


photo : cyclopes

photo : Jean Caron

cinéma

Une histoire de famille : Isabelle, Louanne et Alexandre

Jayan v à l’écran du festival

C’est comme gagner un trophée !

L’équipe de tournage : Béatriz Médiavilla, Jérémy Monderie-Larouche, Martin Guérin, Émilie Villeneuve, Dominic Leclerc, Benoît Lavergne

> Sophie Ouellet

Voir Ali en première mondiale

MARTIN GUÉRIN REVISITE UN MOMENT géant > Martin Blais

Le cinéaste et professeur de cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue Martin Guérin présente, le dimanche 31 octobre, son dernier opus, un moyen métrage documentaire nommé Voir Ali, au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Lorsque joint au téléphone quelques jours avant que son film soit finalisé, un enthousiasme serein l’emportait sur la nervosité qu’une telle séance de projection peut engendrer. Si on se rappelle bien, c’est en juin 1983 que la région recevait la visite d’un géant, un monument colossal pour « euphémiser », inspirant personnage du monde de la boxe qui alliait le sport au militantisme social pour assener de durs coups aux fondements de l’injustice et éblouir toute une génération. Dans le cadre des Compétitions sportives québécoises, Muhammad Ali arrivait à Rouyn-Noranda devant une foule béate, pas prête à oublier cette rencontre. En lui demandant où il se trouvait lors du passage du poids lourd, Martin Guérin lance : « J’ai onze ans, j’habite sur la rue Bolduc à Amos, et je trippe ! » Fan de Ali, il ne pourra toutefois pas faire partie de la fête : « Mon père débarque chez nous avec une affiche de Muhammad Ali et il me dit : Regarde-le comme il faut, parce que tu pourras pas le voir de plus près ! » Faire revivre un moment symbolique La genèse du projet remonte plutôt au milieu des années 2000, alors que le cinéaste s’arrête devant la vitrine du Centre d’archives nationales à Rouyn-Noranda pour contempler une photo de la visite d’Ali. Prenant conscience

Pour le documentariste, la valeur de ce moment de l’histoire est éminemment symbolique, du fait qu’il a inspiré les gens à voir grand que « l’évènement avait été oublié dans la mémoire collective », Martin entame rapidement les démarches pour le faire revivre sous forme de documentaire. À la réception d’une bourse du CALQ, il se fait « aiguiller » par le regretté Guy Lemire pour savoir qui inter viewer et rassemble avec l’aide précieuse de Sébastien Tessier toutes les images d’archives imaginables témoignant de l’épisode Ali. Martin Guérin confie que toute la région a été ébranlée par le contact avec cette légende vivante. Au début des années 80, le marasme postréférendaire et le creux économique remplaçaient l’effer vescence culturelle qui avait lieu à Rouyn-Noranda dans

les années 70, et le temps était propice à une bonne séance de motivation. Pour le documentariste, la valeur de ce moment de l’histoire est éminemment symbolique, du fait qu’il a inspiré les gens à voir grand et a encouragé le milieu culturel à organiser des évènements à la hauteur de leurs ambitions. Une suite logique dans le parcours du cinéaste Dans la démarche de Martin Guérin, la volonté de réaliser Voir Ali s’inscrit de façon logique. On y retrouve l’intention de ramener en couverture des pages de l’histoire reléguée au passé, vue dans Sortir du trou, film sur le chansonnier populaire Réal V. Benoît. Plus encore, on y décèle le désir de réinterpréter un phénomène ancré dans la culture populaire, vu dans Bric à brac, moyen métrage portant sur les ventes de garage. C’est donc avec « beaucoup de bonheur, de joie et d’excitation » que Martin Guérin attend la séance du dimanche après-midi au festival, en espérant faire redécouvrir ce mois marquant que fut juin 1983 pour toute la région. festivalcinema.ca

Le 31 octobre, à l’occasion du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, le long métrage Jayan V sera projeté gratuitement sur l’écran du Cinéma Paramount. Ce film a été entièrement scénarisé, tourné et monté par Jean Caron, de La Sarre. La grande épopée du projet Jayan voit le jour en 2006 par un « pas game ! » lancé par Alexandre (le fils du réalisateur) à son père, lorsque celui-ci lui a affirmé qu’on n’avait pas besoin d’être millionnaire pour produire un film. Il avait bien raison. L’aventure a commencé d’abord par un court métrage de 11 minutes. Cette expérience fut si emballante que l’équipe a rapidement eu le goût de remettre cela une seconde fois, puis une troisième, et on connaît la suite.

Pour cet épisode,

Jayan est un film de science-fiction qui presque toute met en vedette Alexandre (le fils), ainsi la musique est que d’autres membres de la famille et pluune création sieurs amis. Chacun des acteurs participe au tournage de façon bénévole. « On est originale, un chanceux d’être tombé sur des trippeux », aspect dont Jean Caron est partiaffirme M. Caron. Ce dernier raconte aussi qu’il a pu bénéficier de l’incroyable géné- culièrement fier rosité de plusieurs personnes qui lui ont permis de tourner gratuitement, par exemple à l’usine de filtration d’eau de Rouyn-Noranda ou encore dans leur « shop à soudure ». Des musiciens d’ici au générique L’histoire de ce cinquième volet est beaucoup plus sombre. « Les films grandissent avec les enfants, les sujets évoluent », explique Jean Caron. Dans une lointaine galaxie, Jayan, un héros doté de pouvoirs magiques, doit faire face à l’épreuve la plus difficile de sa vie : la perte d’un ami. Pour cet épisode, presque toute la musique est une création originale, un aspect dont Jean Caron est particulièrement fier. Ancien membre du groupe Anonyme, il a pu compter sur l’aide de Sébastien Greffard et d’Amélie Barbe, tous deux acteurs du film. La chanteuse abitibienne Cloé Beaudoin a aussi été approchée pour prêter sa chanson Rest in peace, ce qu’elle a accepté d’emblée. C’est la première fois que l’un des films de la série Jayan est présenté au Festival du cinéma. C’est par le biais d’amis communs que Louis Dallaire a pris connaissance de ce projet et qu’il a approché Jean Caron. « C’est pour moi un privilège, c’est comme si on avait gagné un trophée ! », déclare ce dernier. Un sixième volet de Jayan est déjà sur la planche à dessin. Le scénario est presque terminé et l’équipe de Papa production a commencé à tourner quelques scènes. Ce nouvel épisode aura une touche plus humoristique que les films antérieurs. jayanlefilm.com L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

5


Photos : courtoisie FCIAT

cinéma

L’Adult-ère

You are loved

Relève Desjardins

Le plaisir du contact entre l’œuvre et le public > Martin Blais

Voir son film présenté devant une salle comble est une expérience intense, surtout quand la salle contient quelque 700 festivaliers en délire pendant une des manifestations culturelles les plus courues en région. Avec leur court métrage réalisé dans le cadre d’un cours de cinéma, les étudiants du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et les anciens étudiants de l’UQAT auront le privilège de prendre un bain de foule et de goûter au contact de l’œuvre avec le public, puisque le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue offre une tribune à ces jeunes créateurs dans le bloc de la Relève Desjardins, projeté le lundi 1er novembre. Six courts métrages du cégep et de l’université Ce sont pas moins de six courts métrages étudiants qui seront projetés au Théâtre du cuivre. Provenant de l’UQAT, on compte O, un film amalgamant animation

« Je me sens fébrile, c’est un honneur de voir notre production projetée dans une salle sur grand écran ! » - Jessica Gagnon traditionnelle et 3D, présenté dans sa version originale chinoise; ensuite Keep on trucking, coréalisé par Rémi Adam-Richer et Alex Beauchemin; puis You are loved, « pastiche de l’expressionnisme allemand », réalisé par Jessica Gagnon. Et du cégep, il y aura L’Avernir, autre film

d’animation mais en stop-motion cette fois; suivi de L’Adult-ère, court métrage de fiction coréalisé par Mylène Baril-Mantha et Julie Vicario-Weber; pour terminer avec L’Envers de la médaille, portrait documentaire d’un témoin de la conscription pendant la Seconde Guerre. Fébrilité dans l’air Avec le bloc de la Relève Desjardins, c’est à la fois une vitrine exceptionnelle et une place de choix pour transmettre leurs idées et leur amour de l’art qui sont offertes aux étudiants. « Je me sens fébrile, c’est un honneur de voir notre production projetée dans une salle sur grand écran ! Puisqu’il s’agissait d’un devoir pour un cours, nous n’avions pas la prétention de vouloir réinventer le genre, mais je vois l’occasion comme une expérience unique », explique Jessica Gagnon, qui en était à ses premières armes à la réalisation de You are loved. Elle ajoute : « C’est une belle récompense pour toute l’équipe ! » Louis-Paul Willis, professeur de cinéma à l’UQAT, dit lui-même avoir « très hâte » à la séance du lundi après-midi en raison de la qualité des films. L’UQAT offrant désormais une mineure en cinéma, les perspectives en région pour les jeunes qui veulent étudier dans ce domaine fascinant sont de plus en plus intéressantes. C’est une invitation à ne pas manquer pour la jeunesse curieuse du septième art ainsi que pour les cinéphiles aguerris.

6

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010


bande dessinée

affiche : laurie Auger

cinéma

Une BD régionale

L’Espace Cour t

NOUVEAU NOM, MÊME ESPACE, MÊME AUDACE > IB

C’est maintenant sous le nom d’Espace Court, qui installe pendant trois jours son écran au Cabaret de la dernière chance, qu’une sélection de courts métrages est proposée aux cinéphiles. Si le défunt Espace Vidéo cède le pas à cette nouvelle appellation – de nouveaux supports technologiques se sont ajoutés à celui de la vidéo – cet événement demeure fidèle à lui-même avec son programme relevé de courts métrages. « Certains de ces films sont disjonctés comme jamais », de dire Louis Dallaire en conférence de presse. L’Espace Court offre aussi cette année un volet création qui va tenir en haleine créateurs et spectateurs. Les quatre blocs du vendredi et du samedi proposent 25 courts métrages en provenance d’une dizaine de pays. Carol Courchesne, le responsable de l’événement, parle d’une programmation éclatée, qui comporte beaucoup plus de fiction que les éditions précédentes. Un sujet loin d’être mineur Dans ce menu éclectique à souhait, on retrouve un documentaire tourné ici, Et puis on s’habitue, de Sophie Dupuis, une jeune cinéaste originaire de Val-d’Or, qui s’intéresse aux accidents dans les mines et qui jette un regard sur la passion des mineurs pour leur dangereux métier. Cette production tombe pile, alors que le dénouement du dramatique accident survenu au Chili a retenu l’attention du monde entier et que notre région connaît un boom minier spectaculaire.

termine par la présentation de Entre l’épinette et la licorne : l’Abitibi-Témiscamingue, grandeur culture, un court métrage qui a lancé officiellement l’événement AT@MTL, le 14 octobre dernier à Montréal, et qui porte la signature très actuelle de Dominic Leclerc. Par la voix de ceux et celles qui exercent ici leur métier d’artiste, il est question de création, d’identité et de territoire, autant d’ingrédients qui façonnent la pratique artistique professionnelle telle que vécue ici. Branle-bas de création Une nouveauté apparaît au programme de l’Espace Court : le Cabaret Kino, où l’on verra six réalisateurs de Montréal être jumelés à six réalisateurs de la région, ayant pour mission de créer 12 courts métrages en 72 heures. Dans le même esprit, il faut retenir le Laboratoire cinématographique de l’UQAT, qui lance aux étudiants inscrits au programme de création et nouveaux médias le défi de scénariser et réaliser, en 48 heures, un court métrage, sous la supervision de professionnels du milieu cinématographique. Tous les films de ce volet création feront l’objet d’une projection devant public le dimanche soir. Lequel parmi les 19 films qui y sont éligibles méritera le Prix TéléQuébec ? Les paris sont ouverts… festivalcinema.ca

Entre l’épinette et la licorne Le deuxième bloc du samedi se

Bulles créatrices > Winä jacob

Ça joue du coude dans le monde du 9e art, c’est-à-dire la bande dessinée, avec la parution du recueil Nouvelles explorations, lancé le 29 octobre dernier au Cabaret de la dernière chance dans le cadre de l’Espace Court du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Avec Nouvelles explorations par la Bande Témiscabitibienne, les Lucky Luke et Astérix du monde des phylactères n’ont qu’à bien se tenir puisque désormais, ce sont des héros d’ici qui viendront prendre leur place sous les yeux des amateurs de BD. L’idée derrière ce concept original a germé dans la tête de Martin Legault, professeur à l’UQAT, lors d’une rencontre qu’il a faite en 2007 au Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue. « J’ai rencontré un bédéiste de l’Outaouais qui présentait un projet semblable au nôtre, Le projet Outaouais. Je me suis dit que c’était une belle façon de montrer que les histoires dans les BD peuvent se passer en dehors des métropoles, donc aussi en Abitibi. » L’idée a fait son chemin et à la suite d’un appel de dossiers, plusieurs artistes de la région, en arts visuels, en contes et en littérature, ont été jumelés afin de créer des histoires. « Comme je ne viens pas de la région, ce que j’en connaissais c’était les clichés, et je voulais qu’on aille au-delà de ça. On revient sur certains sté-

réotypes, mais au lieu d’être des clichés, on voit la vraie histoire, et il n’y a pas juste des histoires de mines! » explique l’éditeur du projet. Des collaborations entre 19 artistes sont nés dix récits bien ancrés dans le territoire. De plus, des mises en contexte historiques, rédigées par Jonathan Barrette, ont été insérées dans le recueil. De la BD traditionnelle à la plus éclatée Dans ce recueil, on retrouve de tout, un peu à l’image des artistes de la région : ça va de la bande dessinée plus traditionnelle au look plus rétro des vieilles BD américaines, en passant par le photo-roman et l’art contemporain. La diversité des récits y est aussi très grande, que ce soit Richard Desjardins qui offre sa poésie sur la toponymie algonquine en utilisant comme trame de fond des oeuvres de Martine Savard, ou encore le bédéiste de formation Jean-Philippe Perrault qui raconte les aventures d’Elvis à La Reine. Ce projet a suscité de belles col-

laborations entre artistes du texte et artistes de l’image. Ainsi, le duo LEDBER (Christian Leduc et Patrick Bernèche) a eu le bonheur d’illustrer avec ses clichés et montages photos un texte de Béatriz Mediavilla portant sur l’immigration européenne en Abitibi dans les années 60. « Avec Béatriz, on avait le champ libre, raconte Patrick Bernèche. On a travaillé le découpage, le collage, la texture pour donner une profondeur de champ à l’histoire. C’était vraiment trippant ! » Nouvelles explorations aura aussi permis à Guillaume Beaulieu de voir Martine Dupuis illustrer une des légendes urbaines les plus connues d’Amos : celle du suicide d’une religieuse. « C’était vraiment enrichissant comme expérience, confesse le conteur. En tant qu’artiste de la scène, on lance des mots qui vont créer des couleurs dans la tête des gens. Cette fois, c’est par le filtre de Martine que je pouvais voir ce dont avait l’air ma propre histoire. »

labande-temiscabitienne.com

le cinéma sur la route > IB

Comme le veut la tradition, le Festival du cinéma prend la route pour aller à la rencontre des cinéphiles de la région. Cette année, ce programme itinérant s’organise autour du long métrage Reste avec moi, de Robert Ménard, qui a l’honneur d’ouvrir l’événement. La caravane, qui propose également un film d’animation et un court métrage, s’arrête au Cinéma du Rift de Ville-Marie le 31 octobre, au Théâtre de poche de La Sarre le 1er novembre et au Cinéma Capitol de Val-d’Or le 2 novembre. L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

7




chronique littéraire

Le cinéma en chiffres La constellation du Lynx

> IB

Selon les données de 2008, l’Abitibi-Témiscamingue compte six salles de cinéma qui offrent 16 écrans, ce qui la place au 3e rang des régions du Québec pour le nombre d’établissements (par 100 000 habitants) qui diffuse le 7e art, après la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine et le Bas-Saint-Laurent. Plus de 15 000 projections sont offertes aux cinéphiles, pour 233 000 entrées, ce qui génère des recettes de 1,3 M $. Chiffres tirés du bulletin de l’Obser vatoire de l’A-T., portrait de la culture, mars 2010

> Francesca bénédict

Ce roman constitue le septième de l’auteur. Si l’on rajoute à ce trajet un recueil de nouvelles ainsi qu’un recueil de chroniques, on constate que l’œuvre de Louis Hamelin, tout en laissant place à l’imaginaire, s’ancre solidement dans l’observation de la société. Vous vous demandez peut-être pourquoi il est question ici d’un livre rédigé par un auteur né en Mauricie. C’est qu’il a vécu en Abitibi plusieurs années… tout comme son personnage principal. En fait, les références à l’Abitibi sont assez nombreuses : certains personnages en proviennent, d’autres y vivent. L’auteur présente la région dans toute la splendeur de sa faune et de sa flore, mais aussi toute la dureté de cet environnement. La constellation du lynx constitue un roman historique bâti sur fond de roman policier, s’appuyant sur des meurtres et crimes de toutes sortes : crapuleux, politiques, passionnels. Mais la trame policière domine, à savoir qui a réellement commis le crime qui a servi d’assise à la « crise » d’octobre, soit l’assassinat de Pierre Laporte (Paul Lavoie dans le roman). Et pour répondre, il faut savoir à qui cette « crise » a réellement profité… les candidats sont nombreux! Hamelin dit tout haut ce que certains prenaient pour une évidence : il est impensable que la police et que les différents paliers de gouvernement aient été pris de court. Le personnage principal est mis sur la piste de sa quête par un ancien professeur et acteur des années 60-70. Sam Nihilo, le personnage principal, va chercher à retracer tous les documents de son ancien pro-

fesseur et, en cours de route, il va en rajouter de nouveaux. Les documents, ainsi que les personnages qu’il suit ou retrace, nous font voyager de Gaspé jusqu’en Abitibi en passant par Paris, Moscou et le désert algérien, des années 2000 jusqu’en 1946. Samuel Nihilo (dont le nom, au-delà de l’anagramme du nom de l’auteur, reflète une pensée philosophique) observe la société sur quelque cinquante années et la commente… parfois avec sérieux, parfois avec emportement, souvent avec humour. Nihilo raconte l’histoire qu’il essaie de reconstituer : celle d’octobre 70 et des événements qui ont suivi, mais aussi de ceux qui ont précédé, ce qui donne une vaste fresque aux nombreux personnages dont les destins se croisent, s’entrecroisent et se défont, en laissant le lecteur distrait un peu emmêlé… Pour les amateurs d’histoire, le roman est basé sur une recherche approfondie des événements et des personnes qui ont fait « octobre 70 »; ainsi apparaissent des coupures des journaux ou, mon passage préféré, l’argumentation de la page 218 qui énumère les dates marquantes de l’histoire du Québec, incluant un recensement des actes et proclamations constitutionnels.

Hamelin Louis La constellation du lynx Montréal : Boréal,2010, 594 p.

en début de chapitre ne sont pas toujours un indice quant au contenu du chapitre; en fait, les chapitres permettent le regroupement d’éléments autour d’un personnage ou pour expliquer l’évolution d’une situation. La présentation éclatée des personnages et des événements demande une bonne mémoire pour se souvenir de qui est présent quand et où, et de qui fait quoi. Les allers et retours dans le temps renforcent les liens entre le passé, le présent et le futur, mais ils ne facilitent pas la lecture. En fait, il faut posséder un goût pour l’histoire aussi bien que pour les casse-tête. Certains lecteurs pourraient préférer s’accompagner d’une carte politico-littéraire des années 60, 70 et 80, qui permettrait de retracer les personnes derrière les personnages masqués, mais le roman se lit bien même si on ne resitue pas tout le monde ou tous les événements. Il faut savoir que l’auteur offre un mélange de personnages fictifs, de personnages réels dont le nom a été changé et de personnages réels. Hamelin tisse savamment les fils des histoires qui constituent l’Histoire.

Ce roman représente un défi, non seulement par sa longueur, mais surtout parce que les dates

visitez notre site Internet

pour connaître nos points de distribution www.ccat.qc.ca/nouvelle/n-9.html

10

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

w w w. i n d i c e b o h e m i e n . o r g


signature d’artiste photo : Julie Thibault

photo : Julie thibault

la culture dans mes mots

Parler, sans les mots > Julie Thibault

Nom : Maïka Létourneau Âge : 10 ans Lien particulier avec la culture : Elle aime beaucoup la musique et écrit des chansons dans ses temps libres. Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ? Pour moi, c’est un mot difficile à définir. Parler de l’art, c’est plus facile, et plus concret pour moi. Je considère que l’art est une manière de parler sans les mots de tous les jours. Par exemple, en danse, on parle, mais sans paroles. En jouant de la musique aussi, on parle sans mots. À quoi sert la culture dans la société ? Par les dessins ou la musique, les artistes essaient de transmettre un message aux gens. Il y a toujours quelque chose qui se cache sous l’histoire, la chanson, et qui porte un message. Les artistes trouvent le moyen d’exprimer ce qu’ils ressentent et savent comment faire pour que les gens qui reçoivent leurs œuvres comprennent. Et quand on comprend bien le message, on embarque mieux dans l’histoire, en littérature, par exemple. Et si la culture n’existait pas ? Il n’y aurait rien qui marcherait. À l’école, on n’aurait rien à apprendre en arts plastiques ou en musique, et peut-être même en univers social. S’il n’y avait pas de rassemblements comme les festivals, ça serait plate et les arts se développeraient moins. Il y aurait comme quelque chose qui manque… Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ? Parfois, quand j’écoute un film ou une chanson, on dirait que je retrouve quelques-uns des problèmes ou des situations que je peux vivre moi-même. C’est comme si c’était un adon, comme si les artistes comprenaient ce que je vis. À la fin, souvent, ils te proposent une solution et ça te montre que, dans la vie, il y a des solutions à la plupart des problèmes. Bien qu’on se le fasse souvent dire (et que ça nous énerve parfois!), on dirait que quand c’est traité par les artistes, tu le réalises autrement.

> Martine Savard

L’Indice bohémien m’a offert une petite chronique, sachant bien que les sujets que j’y aborderais tourneraient autour de ce qui me passionne : l’art. Ma chronique paraîtrait tous les deux mois, pour laisser aussi à d’autres la chance d’exprimer leur point de vue. Aujourd’hui, avec ce premier article, il serait peut-être bon de me présenter et d’annoncer mes couleurs. Mon histoire personnelle aurait pu me fournir, comme à bien d’autres personnes, tout ce qu’il faut pour développer le sens du drame. Mais voilà, dès l’école primaire, les cours d’arts plastiques m’ont captivée au point que plus tard, à travers les étapes de la vie, la pratique de l’art est devenue le fil conducteur du développement de moi-même autant qu’un métier. En général, je pense que l’art, quand il est bien compris, peut permettre à plusieurs personnes de dépasser leur petite histoire plutôt que de se concentrer sur leurs bobos. En fait, si j’ai décidé de relever le défi de tenir cette chronique, c’est que je crois qu’exposer certaines idées sur et autour de l’art peut donner lieu à des réflexions et à des conversations qui n’arriveraient pas sinon et, ainsi, aider à formuler des pensées qui font grandir et se développer. Il circule aussi à propos de l’art et de l’artiste plusieurs idées fausses qui font parfois obstacle à la compréhension de ce que c’est vraiment, et j’aimerais en défaire quelques-unes. Peu importe qu’on ait personnellement une pratique artistique ou pas, car la créativité peut s’exercer dans tous les domaines de la vie; de toute façon, la discussion esthétique est un exercice intéressant en lui-même. Au lieu de dire qu’on aime ou qu’on n’aime pas telle chanson, telle peinture, tel paysage, dans ce type de discussion, on tente de cerner ce qui nous attire ou ce qui nous énerve là-dedans, à quoi ça nous fait penser, ce que ça signifie, etc. On essaie de rendre le plus clair possible ce qu’on pense, on écoute ce que l’autre répond, on y réfléchit, rectifiant s’il y a lieu notre point de vue ou notre façon de l’expliquer, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on arrive à un accord total, partiel ou à un désaccord plus nuancé. À propos du beau et du laid, sujet banal en apparence, mais qui nous touche (puisque c’est nous personnellement qui trouvons la chose belle ou laide), on apprend à construire, à mettre en jeu et à relativiser une position qui nous inclut nous-mêmes. Les aptitudes qu’on développe dans ce genre de discussion ont des applications dans tous les domaines où nous avons des relations avec les autres. Bref, le jeu du débat esthétique aide à développer nos goûts et notre sociabilité, et l’œuvre d’art en est le défi ultime puisqu’elle est inédite. Dans ma chronique, je vais donc adopter une attitude où j’essaierai de convaincre (parce que je suis convaincue), mais où tout est discutable. J’espère vous intéresser et j’espère aussi que d’autres artistes y participeront éventuellement, le mois sur deux où je ferai relâche.

À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ? Il faut être sociable, parce que souvent, tu te retrouves au milieu de beaucoup de gens, en musique par exemple. Il faut que ton attitude, ton style reflètent ce que tu fais. Il faut aussi, bien sûr, que tu aimes ce que tu fais et que tu ne le fasses pas parce que ça va te rapporter de l’argent. Il faut savoir profiter du moment présent et être là à 100 % quand tu te produis. Peux-tu nommer de grands artistes ? Marie-Mai. Quand elle gagne des prix, on voit à quel point elle aime vraiment ce qu’elle fait. On voit qu’elle est là pour son public et que tant qu’il en demandera, elle va lui en donner. Je pense aussi à Mozart et à Beethoven. Il a vraiment fallu qu’il aime la musique et qu’il ait confiance en lui, vu son problème d’ouïe. Et toi, aimerais-tu être une artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ? Oui, c’est sur! J’aimerais ça être chanteuse et mon style se situerait entre la musique douce et la musique rock. J’aime vraiment beaucoup écrire des chansons. C’est une autre manière de parler. J’écris ce que je ressens et ça me libère, ça m’aide.

On vous permet d’explorer, Martine Savard (2009) L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

11


métiers d’art

général

Le 32e Salon création au Centre d’ar t Rotar y

ÉCHOS DU TÉMISCAMINGUe

Un événement annuel en métiers d’art

> Chloé BP

Les grandes toiles bientôt sur le Web

> Francine Gauthier

photo : Catherine Drolet marchand

ville.lasarre.qc.ca

La Commission culturelle du Témiscamingue financera la réalisation du site internet Les grandes toiles, en partenariat avec le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Ce site web vise à faciliter la promotion et la vente de toiles « grand format », en réunissant le travail de plusieurs artistes. C’est Francine Plante de l’Atelier Cent Pressions de Ville-Marie qui a eu cette idée, puisque les artistes sont souvent sollicités pour faire des murales, que ce soit dans différentes pièces de la maison ou dans des bureaux. Le site web rendra accessibles partout dans le monde des peintures en format « murale » qui seront réalisées sur de grandes toiles sans cadre. Le site sera en ligne dès le printemps prochain et sera réalisé par Benoit Racine, un webmestre du Témiscamingue. Les artistes, professionnels et amateurs qui souhaitent faire partie de ce projet peuvent signaler leur intérêt à Francine Plante.

photo : courtoisie Réseau Biblio

Un mois avant Noël, du 25 au 28 novembre 2010, le Centre d’art Rotary se transforme en Salon création. Pour les amateurs de métiers d’art, c’est le lieu tout désigné pour rencontrer et voir à l’œuvre une trentaine d’artistes et d’ar tisans de l’Abitibi-Ouest, qui sor tent de leur atelier pour offrir au public leurs plus récentes créations, des œuvres toujours originales. Le vernissage aura lieu le 25 novembre, à 19 h.

Un échange de fonds d’armoires à l’atelier Eko

Coup de chapeau à Alain Guimond

L’artiste Christian Bourgault regorge d’idées quand il s’agit de récupération et de création. Ainsi, dans son atelier boutique, il propose des activités pour réunir les artistes et favoriser l’échange. Le 20 novembre, il invite les artistes de la région à apporter les œuvres (esquisses, artisanat, textiles, etc.) dont ils souhaitent se départir. Il y aura d’abord une exposition de ces œuvres, puis les artistes seront invités à les échanger entre eux. Celles qui n’auront pas trouvé preneur seront ensuite données ou vendues. Voilà un moyen original d’encourager l’art local et de dénicher des petits trésors avant Noël. ateliereko.artblog.fr

Alain Guimond, figure bien connue de la scène témiscamienne, vient d’être élu président du Réseau BIBLIO du Québec, qui regroupe 768 bibliothèques publiques actives principalement dans les petites communautés de onze régions du Québec. À lui seul, cet important réseau regroupe plus de 300 000 personnes abonnées à un service local de bibliothèque. Président depuis cinq ans du Réseau BIBLIO de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, M. Guimond va ainsi occuper un poste névralgique dans le monde des bibliothèques du Québec. À lui seul, le Réseau BIBLIO de notre région, qui réunit 58 bibliothèques, effectue chaque année 220 000 prêts de biens culturels; plus de 500 bénévoles y donnent du temps pour rendre la lecture accessible partout sur notre territoire. reseaubiblioduquebec.qc.ca

Merci à la CRÉ, par tenaire de l’Indice bohémien

Merci à Emploi Québec, partenaire depuis juin 2009

12

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010


arts visuels Un tendre regard sur les premiers pas de notre histoire

5 X 7 en direct

ATELIER DE CRÉATION AVEC NEUF ARTISTES TÉMISCAMIENS

> Francine Gauthier

Le Centre d’art Rotary de La Sarre accueille, jusqu’au 21 novembre, l’artiste Roger Pelerin. Avec 20 gravures dans ses cartons, le réputé graveur de l’Île Nepawa propose, avec l’œil sensible qu’on lui connaît, une exposition qui a pour titre Un regard sur les débuts de La Sarre.

Christian Bourgault à l’œuvre

> Amélie roberge

Une œuvre pleine de vie Ce graveur professionnel a quelque chose du sculpteur Alfred Laliberté en ce que ses thèmes de prédilection relatent, en des lignes et des formes d’un style qui lui est propre, les métiers d’autrefois et les artisans d’une autre époque. Roger Pelerin s’applique à donner aux outils anciens qu’il affectionne un éclairage unique et, vue sous cet angle, la vie des pionniers nous apparaît intense mais heureuse, et leur travail, ingénieux.

Il y a quelque chose de très vivant dans les gravures de cet artiste, une certaine joie de vivre laborieuse, qui s’appuie sur la terre et sur la forêt, et qui nous fait admettre que cette vie d’autrefois, bien que remplie de chantiers nouveaux et de dur travail, relevait d’un art de vivre auquel la vie trépidante d’aujourd’hui nous soustrait.

Jusqu’au 28 novembre, neuf artistes témiscamiens, soit Alain Payette, Dyane Chevalier, Valérie Côté-Beaupré, Francine Brouillard, Christian Bourgault, Josée Lefebvre, Francine Plante, Carol Kruger et Francine Marcotte, font de la Salle Augustin-Chénier leur espace de création, sous le vocable 5 x 7 en direct. liariser avec l’art. »

Pendant cette période, chaque artiste est libre de venir au centre d’exposition pour créer une murale grand format de 5 pieds par 7 pieds. Ceux-ci ont tous comme médium la peinture, qu’ils mettent en valeur dans leur propre style. Le public est invité à venir observer les artistes en pleine démarche de création pour suivre en direct l’évolution de leurs travaux. On envisage aussi de rassembler ces artistes pour une nuit de création.

Cette volonté de l’artiste de s’inspirer des richesses du passé pour souligner la pérennité des valeurs simples fait chaud au cœur. L’époque de nos grands-pères n’est pas si lointaine encore, il faut mettre le temps d’aller au bout de chaque œuvre pour en tirer un grand bonheur réconfortant. ville.lasarre.qc.ca photo : Patrick Pellegrino

À travers chaque gravure, fignolée à la manière fine de Pelerin, ce sont des moments du passé qui s’offrent aux yeux des visiteurs, avec ses parfums de résine et de sous-bois, de foi catholique et d’ouvriers de chantier, de chemins en rivière et de fins de soirée autour du feu. Le temps d’ouvrir des terres et de fonder des familles s’étend sur trois générations d’Abitibiens; on les voit à l’œuvre dans des couleurs qui rappellent ces vieilles photos en noir et blanc, dont il s’est inspiré, ou ces dessins à la sépia.

photo : Amélie Roberge

Roger Pelerin au Centre d’ar t Rotar y

Chaque gravure porte la signature fine de Pelerin

À la fin de cette période de création et d’échange avec le public, les artistes mettront leurs œuvres en vente. Les organisateurs souhaitent que cet événement soit le

premier d’une série. En effet, on prévoit reprendre l’activité l’an prochain, mais en exploitant un autre médium, le dessin par exemple. augustinchenier.net

Privilégier le contact entre les artistes et le public L’un des objectifs est « d’animer la salle d’exposition, de la rendre vivante et de privilégier le contact entre les artistes et le public », explique Francine Marcotte, l’instigatrice de l’événement. « On souhaite par le fait même que le public se l’approprie davantage et qu’il profite de l’occasion pour se fami-

Centre d’exposition d’Amos

Exposition solo pour un duo d’artistes avec un sacré talent ! > IB

Katia Martel Broche (2009)

photo : cyclopes

Sous le titre Chapelet; culte hybride, la joaillière Katia Martel, de Senneterre, s’intéresse au bijou en tant qu’objet d’expression de convictions spirituelles, tel qu’on l’obser ve dans les différentes cultures, partout dans le monde. Dans Noir sur blanc, la designer graphique Karine Berthiaume, de Rouyn-Noranda, toujours préoccupée par la condition du genre humain, décrit de manière à la fois ludique et nostalgique les blessures que l’homme s’inflige en négligeant son habitat. ville.amos.qc.ca

photo : Katia Martel

Les artistes Katia Martel et Karine Berthiaume occupent, jusqu’au 7 novembre, les petites salles du Centre d’exposition d’Amos, en même temps que se tient, dans la grande salle, l’exposition de Carlos Ste-Marie, Paysages, élévations et autres vanités.

Karine Berthiaume Corbeau (2010) L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

13


photo : Cyclopes

arts visuels « Le 1 % »

L’intégration des arts à l’architecture : un patrimoine public inestimable > ariane ouellet

L’Abitibi-Témiscamingue compte son lot de projets d’intégration des arts à l’architecture accessibles au public. Souvent méconnues, ces œuvres enrichissent pourtant notre patrimoine bâti de façon significative. Cet article est le premier d’une série qui permettra de mieux connaître les artistes qui Lignes de vie (2008) se cachent derrière ces réalisations qui s’offrent à Hall d’entrée de la Bibliothèque municipale nous dans l’espace public. et du Musée minéralogique de Malartic Tout le monde s’entendra pour dire qu’au Québec, l’architecture publique des années 50 à 80 ressemblait souvent à des bunkers de tôle au charme soviétique. En 1979, la province s’est donc dotée d’une politique d’embellissement des édifices publics qui s’est ensuite transformée en politique d’intégration des arts à l’architecture, qu’on appelle, dans le jargon artistique, « le 1% ». Y sont assujettis les projets de construction entrepris par le gouvernement, ses ministères et organismes, ou par les personnes et organismes dont les projets d’immobilisation sont subventionnés par l’État. Le 1 %, c’est en fait la portion du budget de construction ou de rénovation qui doit être consacrée à la création et à l’installation d’une œuvre d’art à même la conception architecturale d’un bâtiment. Brigitte Toutant : trois fois plutôt qu’une Seuls quelques artistes de la région font partie des personnes éligibles à la réalisation de projets du 1%. Ils doivent au préalable

s’inscrire dans une banque d’artistes professionnels administrée par le MCCCF, selon une sélection rigoureuse supervisée par un comité d’experts en arts visuels.

« On doit proposer une œuvre qui s’intègre à l’architecture et à la mission du lieu, selon une thématique donnée » Parmi ces artistes, il y a Brigitte Toutant, qui travaille en ce moment à son troisième projet d’intégration. On peut voir sa première installation dans l’entrée que partagent la Bibliothèque municipale et le Musée minéralogique de Malartic. Sa seconde réalisation se trouve dans le pavillon d’accueil du Mont Vidéo à Barraute, alors que la troisième œuvre, actuellement en création, est destinée à l’école primaire McCaig de Rosemère. « Ce qui est intéressant pour un artiste, c’est que ce genre de projet nous permet d’aller au bout de nos fantasmes en profitant de

conditions de travail exceptionnelles. On peut pousser nos recherches au maximum avec les matériaux, les techniques, les espaces d’installation. » Il faut dire que Brigitte Toutant n’a pas peur des contraintes, qu’elle perçoit plutôt comme un moteur de création. L’artiste ajoute : « On doit proposer une œuvre qui s’intègre à l’architecture et à la mission du lieu, selon une thématique donnée par un comité. Il faut parfois travailler dans un espace déjà existant, ça nous fait sortir de nos habitudes et ça fait évoluer notre travail. » Les retombées des projets d’intégration de l’art à l’architecture servent, d’un côté, à soutenir les artistes professionnels dans leurs recherches. Mais surtout, ces projets font en sorte d’inscrire dans l’espace public notre identité particulière, de rendre accessibles à tous les citoyens des œuvres d’envergure faites par des artistes québécois et de transformer ces lieux quotidiens en écrin de notre culture. mcccf.gouv.qc.ca

arts visuels

Atelier les Mille Feuilles

Graver son après-midi avec Roger Pelerin et Louis Brien > IB Deux des plus illustres graveurs de la région, Roger Pelerin et Louis Brien, donnent rendez-vous au public dans le cadre de conférences-démonstrations présentées le samedi après-midi à l’Atelier les Mille Feuilles. Il y sera question de leur démarche artistique, des thématiques qu’ils explorent, des techniques qu’ils utilisent; c’est aussi l’occasion de fréquenter leurs œuvres. C’est Roger Pelerin qui ouvre la marche le 30 octobre, suivi de Louis Brien le 13 novembre. lesmillefeuilles.qc.ca

14

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010


danse danse

PHOTO : COURTOISIE ENSEMBLE VOCAL ÉMERGENCE

musique

Festival Ar t’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue

À Val-d’Or la danse est célébrée > Caroline Lefebvre

C’est du 3 au 6 novembre que le nouveau Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue, autrefois connu sous le nom Événement danse Angle mort, déploiera une programmation à faire vibrer le Tout-Val-d’Or aux sons et aux rythmes de la vie qui danse.

L’Ensemble vocal Émergence d’Abitibi-Ouest

Un concert de Noël pour faire chanter les cœurs > sophie ouellet

Le 27 novembre, l’église Saint-André de La Sarre résonnera au son de la musique de l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue et des chants de l’Ensemble vocal Émergence. Ce concert s’inscrit dans la tournée de Noël organisée chaque année par l’OSR, à l’approche du temps des Fêtes. Depuis quelques années, l’orchestre profite de ce moment de réjouissances pour s’associer, dans chacune des villes qu’il visite, à un organisme voué à la musique et au chant, avec qui il partage un programme musical consacré au répertoire de Noël. Pour son passage à La Sarre, Jacques Marchand, le chef de l’orchestre, a lancé l’invitation à cette jeune chorale. Il s’agit d’une première pour l’Ensemble vocal Émergence, qui entame sa sixième année d’existence. « C’est un réel plaisir de pouvoir être accompagné de véritables instruments et non d’une bande sonore », explique le président Jacquelin Sévigny. Cet ensemble

est né d’une volonté de sa directrice, Annie Bouchard, de créer une chorale à son image afin d’insuffler un vent de fraîcheur dans le monde musical lasarrois. Lors de ce concer t de Noël, l’Ensemble vocal Émergence, composé de 54 choristes de l’Abitibi-Ouest, interprétera une dizaine de chants classiques du répertoire de Noël. Une partie du concert proposera aussi des pièces jouées uniquement par les musiciens de l’orchestre. En janvier prochain, l’ensemble vocal participera à l’événement La Sarre en neige, avec un programme qui fera un clin d’œil aux hymnes nationaux. À surveiller, également : le prochain spectacle annuel qui aura lieu en mai 2011.

Créé il y a quatre ans, cet événement artistique est animé de plusieurs intentions, soit faire tomber les règles parfois un peu rigides du monde de la danse, faire sortir les danseurs de leurs studios de pratique, offrir une place d’expression nouvelle aux chorégraphes d’ici et d’ailleurs et, tout aussi important, insuffler à la population l’énergie contagieuse du monde de la danse. « C’est une célébration, un événement que nous avons créé afin d’éliminer la compétition, de s’amuser et de découvrir le mouvement », lance Catherine Lessard, la directrice artistique du festival. Avec spontanéité et dans une ambiance festive, Art’Danse propose des activités qui cèdent le pas à l’expression et à la découverte, comme les ateliers Swing et les formations techniques, dirigés par des formateurs professionnels en danse contemporaine, hip hop, jazz, ballet, zumba, lady styling, anti-gymnastique, claquette et improvisation live. Le festival met aussi à l’horaire une soirée dansante avec le trio du saxophoniste Donald Ferland, ainsi qu’une tournée surprise

dans des cafés-bars de la ville. Le samedi, les petits enfants pourront aussi exprimer leurs talents dans le cadre d’un atelier de danse qui sera dirigé par Nicole Lessard, au Centre périnatal L’Empreinte de Vie. Soirée Angle mort pour improviser la danse Le Balthazar Café sera l’hôte, le vendredi soir, d’un événement inusité, soit la présentation d’un match d’improvisation en danse, qui fera virevolter sur la piste toute personne ayant envie de s’exprimer et de bouger. « Nous avons voulu garder le nom Angle Mort pour rendre hommage au côté underground de la danse d’aujourd’hui, celui qui évoque une grande expression corporelle, l’affirmation de l’esprit, l’envie de laisser aller les mœurs », partage Marie-Laure Aubin, instigatrice de cette soirée. Gala Spectacle autour de la création Le samedi soir, le festival réunira plusieurs créateurs, tels que peintres, poètes, sculpteurs et écrivains, qui, par leurs œuvres, auront inspiré des chorégraphies

qui seront exécutées par des élèves de plusieurs écoles de la région. « Cette soirée est un rassemblement pour la communauté artistique de la région, nous voulons offrir une scène avantgardiste et manifester le monde de la danse en créant des liens nouveaux entre le mouvement et l’essence des œuvres », affirme Josée Laliberté, présidente du festival. Cette soirée gala fera aussi place à des danseurs invités, dont Élise Bergeron, danseuse étoile de la région, qui sera de retour avec son sens flagrant et amoureux de la danse contemporaine. L’événement Art’Danse jaillira comme une étincelle sur ce mois de novembre qui cogne à nos portes. « C’est un partage, un événement où l’on attend tous les curieux, les aventuriers, les passionnés, les professionnels et les amateurs de la région afin de vivre l’expérience de la danse, ne serait-ce que pour un instant », se réjouit Catherine Lessard, directrice artistique du festival. artdanse.ca

evemergence.com

musique L’Ensemble Aiguebelle en tournée régionale

Destination : l’époque baroque > IB Les musiciens de l’Ensemble Aiguebelle prennent la route avec leurs instruments à cordes, du 4 au 9 novembre. Pour cette tournée automnale qui les mène à Amos, La Sarre, Malartic et Rouyn-Noranda, le chef, Jacques Marchand, met dans les bagages un concerto de Haendel, un concerto pour deux violoncelles de Vivaldi et une suite pour flûte et cordes de Bach. Les violonistes Isabelle Fortin et Mélanie Verreault, les violoncellistes Olivier Pitre et Dominique Bérubé, ainsi que le flûtiste Dany Germain, se sont vu confier, par le maestro, les solos du programme.

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

15


arts de la scène Agora des Ar ts

Une troisième saison sous le signe de la continuité photo : courtoisie de Claire Murphy

> Louise Lambert

De gauche à droite : Louise Arpin, Claire Boudreau, Claire Murphy, Louis-Antoine Laroche, Suzanne Ménard

L’Agora des Arts, dont le clocher domine le quartier du Vieux Noranda, amorce sa troisième saison à titre de centre de production et de diffusion en arts de la scène. Une quinzaine de spectacles y tiendront l’affiche au cours de l’année, dans les créneaux qui sont privilégiés par l’organisme, soit le théâtre actuel et la musique. « Nous sommes fiers, encore cette année, d’avoir mis la main sur des productions marquantes du répertoire théâtral actuel, aussi bien celui qui s’adresse aux adultes que celui qui est destiné aux adolescents et au jeune public. En musique, nous faisons une grande place aux artistes de la région », disait le directeur artistique Jean-Guy Côté, lors du dévoilement de la programmation 2010-2011.

« En musique, nous faisons une grande place aux artistes de la région » - Jean-Guy Côté En novembre, deux productions théâtrales retiennent l’attention. La première, De l’impossible retour de Léontine en brassière, une pièce des plus inventives et désopilantes si l’on se fie aux propos de Jean-Guy Côté, traite, en filigrane, de la condition des artistes. Du côté de la petite enfance, une production du

Théâtre de sable, Le rêve de Pinocchio, est proposée aux 4 à 8 ans, dans le cadre de représentations auxquelles seront conviés les CPE et les classes du premier cycle du primaire. Les bouchées sonores servies par Claire Murphy Après avoir exploré les univers de Chopin et de Schubert, la pianiste Claire Murphy est de retour en novembre avec, dans une formule apéro, des bouchées sonores à saveur de Beethoven. Dans ce parcours musical gastronomique, Claire Murphy met la table avec un programme où les notes de musique sont ponctuées de commentaires sur la vie et l’œuvre du célèbre compositeur. Instruments, voix, images et confidences sont au menu de cette activité musicale. La pianiste s’entoure de quatre musiciens qui ont foulé à plus d’une reprise les scènes de la région, soit Louise Arpin (violon), Suzanne Ménard (basson), Claire Boudreau (soprano) et Louis-Antoine Laroche (baryton). Claire Murphy et ses amis musiciens visiteront également le Palais des arts Harricana, à Amos. agoradesarts.com

photo : Andrée-Ève Veilleux

Les dessous du Cabaret MoulinFou > Ariane Gendron

Les 12 et 13 novembre, au Petit Théâtre du Vieux Noranda, plumes et paillettes seront à l’honneur dans le cadre de la deuxième édition du spectacle de variété Cabaret MoulinFou. Cet événement, produit par Sédiment actif, permet à une trentaine de chanteurs, danseurs et comédiens amateurs de la région de monter sur les planches et de performer devant public. Selon Véronique Aubin, la directrice artistique de l’événement, il y a Secondaire en spectacle, Cégep en spectacle et l’équivalent à l’université. Mais pour les adultes talentueux, les occasions de faire partie d’une production organisée sont presque inexistantes et Cabaret MoulinFou vient offrir cette opportunité aux artistes. Un processus de plusieurs mois Ces soirées de performance seront l’aboutissement d’un processus créatif qui a débuté au printemps dernier. La directrice artistique avait alors lancé un appel général afin qu’on lui propose différents numéros qui pourraient faire partie du cabaret. Durant tout l’été et une partie de l’automne, Véronique Aubin a suivi l’évolution de chacune des prestations. Un mois avant la première, tous les artistes se réunissent pour faire connaissance et pour tester leur matériel; c’est alors l’occasion de créer l’ambiance

16

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

du Cabaret. Enfin, près d’une semaine avant le grand jour, c’est le blitz final : il faut intégrer et finaliser la mise en scène, faire les tests de son et d’éclairage et peaufiner le numéro de fermeture, qui réunit tous les artistes du spectacle. Une vitrine et des conseils professionnels Cabaret MoulinFou donne, l’espace de deux représentations, une vitrine à des chanteurs, danseurs et comédiens amateurs de l’Abitibi-Témiscamingue. Il permet aussi de les outiller à long terme puisqu’ils bénéficient de conseils venant de professionnels, tels une professeure de chant, un metteur en scène et un technicien de scène. C’est à Marc Provencher et à Mathieu Poirier que reviendra la tâche d’animer ces soirées où s’entremêleront chant, danse et stand-up, de telle sorte que le public sera plongé dans une ambiance musichall digne des boîtes de nuit de Montmartre. sedimentactif.org


Devant les enfants, je me permets de m’éclater, de prendre des risques

photo : Jean-François Bérubé

Photo : Marie-Pier Babin

arts de la scène

De gauche à droite : Bruce Bigot, Chloé Beaulé-Poitras, Pierre Gauthier, Amélie Roberge, Stéphanie Hein, Jean-François Fortin. En bas : Benoit Racine. Absente sur la photo : Valérie Côté-Beaupré.

La TRAPPE à artistes Le Témis fait place au talent émergent

En tournée régionale avec son spectacle Gros Biscuit

> Marie-Pier Babin

« Il n’y a rien à faire au Témiscamingue ! » Voilà l’idée préconçue qui a donné le ton au projet TRAPPE, lancé officiellement le 22 octobre dernier, en conférence de presse. La TRAPPE, qui signifie le Témiscamingue à la Rencontre des Artistes Pas Pires Émergents, est, en fait, un regroupement de huit jeunes âgés entre 20 et 35 ans qui se sont donné le mandat de vivifier la vie sociale et culturelle au Témiscamingue. Devant l’inexistence d’une structure qui s’y prête, et alors que la demande des artistes émergents de se produire au Témiscamingue est sans cesse grandissante, Chloé Beaulé-Poitras a lancé un appel à tous afin de trouver des personnes désireuses de pallier à ce manque. Se sont alors joints à elle sept Témiscamiens, de souche ou nouvellement arrivés : Bruce Bigot, Pierre Gauthier, Amélie Roberge, Stéphanie Hein, Jean-François Fortin, Benoit Racine et Valérie Côté-Beaupré. Tous des passionnés ! La mission de la TRAPPE est de créer des événements rassembleurs et intergénérationnels, en plus de permettre aux Témiscamiens de découvrir des artistes émergents. L’un des objectifs de la Trappe est aussi de « faire sortir les gens de leur tanière », précise Chloé Beaulé-Poitras. Une chose est certaine, c’est que les projets ne manquent pas. Il est question de collaborations avec le Théâtre du Rift et, probablement, avec l’Abitibi; ainsi que de spectacles réunissant différentes expressions artistiques et beaucoup plus encore. Mais tout cela n’est qu’au stade embryonnaire. « Nous ne voulons pas être pris dans un carcan », révèle Pierre Gauthier. « On lance l’idée, mais on veut que les gens s’approprient le projet ! », renchérit Chloé Beaulé-Poitras.

« On lance l’idée, mais on veut que les gens s’approprient le projet! » - Chloé BP Banc d’essai pour un premier spectacle Le 20 novembre prochain, la TRAPPE produira un « show pilote » à la Brassette 101 de Ville-Marie. Au menu : Keith Kouna et Avec pas d’casque, une collaboration de Dare to Care et Ambiances Ambigües. Cette représentation sera la première de quatre à venir, dont deux autres à l’hiver et une au printemps. Les initiateurs du projet ont à cœur le développement de la région et ils veulent aussi offrir aux artistes d’ici la chance de se produire, soit en première partie d’un spectacle ou en les réunissant sur une même scène. Ils souhaitent, par ailleurs, que la TRAPPE se promène aux quatre coins du Témiscamingue pour apporter dans les diverses localités un peu de l’effervescence des grands centres urbains. Il faut rester à l’affût car on risque, dans l’avenir, d’entendre parler de la TRAPPE. Un site Internet est maintenant en ligne, on pourra y suivre l’évolution du projet. latrappe.ca

Les savoureuses bouchées d’enfance de Renée Robitaille > Paul-Antoine Martel

On connaît Renée Robitaille pour ses contes coquins, ou encore pour son spectacle sur les mineurs de l’Abitibi, Hommes de pioche. C’est pourtant avec un rendez-vous familial – l’autre versant de sa carrière – qu’elle visite sa région d’origine du 20 au 25 novembre. Place à la famille Gros Biscuit ! Renée Robitaille n’en est pas moins en pleine recherche pour son prochain spectacle pour adultes, qui devrait porter sur la Baie James. « Quand j’étais petite, certains de mes oncles et de mes tantes y habitaient, raconte-t-elle. Pour moi, c’était un endroit mystérieux et lointain, un pays de géants où les camions sont immenses. » Ainsi, elle s’intéresse au monde des travailleurs venus de partout qui ont construit les barrages hydroélectriques, aux Cris qui habitent cette terre presque depuis toujours, à l’improbable village de Radisson qui refuse de mourir malgré qu’on l’ait voulu temporaire à l’origine… Il s’agit d’une démarche qui se rapproche de celle qu’elle avait empruntée pour bâtir Hommes de pioche, qui s’était L’enfance au quotidien Renée Robitaille a voulu en mettre plein la avéré sa « façon de [se] réapproprier [ses] vue aux enfants et à leurs parents avec ce racines ». spectacle de contes qui se veut familial : on y trouve donc de la musique, des costu- C’est comme si Renée Robitaille avait réusmes, des éléments de décor, et l’ensemble si à trouver la porte qui sépare la liberté a bénéficié de la collaboration d’un metteur de l’enfance de la lourdeur de l’âge adulte, en scène et d’un éclairagiste. « Devant les et qu’elle l’empruntait allégrement pour puienfants, je me permets de m’éclater, de ser dans la première l’énergie et l’inspiraprendre des risques », affirme-t-elle, confiant tion qui lui permettent de mieux affronter la du même souffle se donner le défi d’aller seconde. Tant mieux pour nous : ça la rend chercher les adultes dans cette « petite d’autant plus habile à chatouiller l’enfant en nous jusqu’à ce qu’il rigole à en perdre le zone où ils sont toujours des enfants ». souffle ! reneerobitaille.com Encore en tournée avec son Gros Biscuit, Avec ce spectacle, qu’elle a baladé au fil des deux dernières années un peu partout au Québec et jusqu’en Russie, la conteuse originaire d’Évain a voulu se faire plaisir en portant sur scène les histoires de l’auteur canadien Robert Munsch. « Munsch s’inspire des enfants qu’il rencontre et extrapole des aventures qui pourraient leur arriver à partir de ce qu’ils lui racontent ou de ce qu’ils sont », explique-t-elle. « C’est vraiment rocambolesque et très drôle », soutient celle qui a imaginé l’histoire des enfants de la famille Gros Biscuit en tricotant ensemble plusieurs contes de Robert Munsch qui n’étaient pourtant pas originalement reliés.

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

17


chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T Photo : Fonds J.Hermann Bolduc en dépôt à la BAnQ

photo : Dany Germain

événement

Les membres du comité organisateur du colloque, de gauche à droite : Mario Brunet, Pierre Laliberté, Mélissa Ouellet, Jocelyn Lapierre, Lynda Poulin, Bernard Blais et Sylvie Tremblay

Colloque sur les ar ts et la culture

Amos fait le point sur son développement culturel

> Gabriel tremblay, Société d’histoire de Rouyn-Noranda

> Margot Lemire

La Commission des arts et de la culture de la Ville d’Amos, sous la présidence de M. Pierre Laliberté, a réuni plus de 80 personnes provenant de divers secteurs culturels, à La Ferme, le 2 octobre dernier. Ce rendez-vous avec les intervenants culturels, animé par Pierre Lapointe, avait pour but de réviser la politique culturelle que s’est donnée la municipalité en 1995 et de dégager des pistes d’actions pour les prochaines années. Au terme du colloque, Pierre Laliberté s’est dit satisfait. « Les gens sont conscients que les arts et la culture sont des moteurs du développement. Il est fini le temps où la culture était un à-côté de la vie, une voie de contournement solitaire, sans lien avec l’économie ou l’éducation ». Faire une différence dans sa communauté L’une des conférencières, Mme Suzanne Lemieux, a rappelé qu’une politique culturelle est un outil de gestion qui a pour but l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. Mais ce n’est pas le papier en lui-même qui garantit le dynamisme. Celui-ci vient plutôt des gens passionnés, porteurs de projets et d’idées, qui ont confiance d’être entendus et soutenus. Ces personnes ont un puissant sentiment de « faire une différence » dans la vie de leur communauté. Monsieur André Leclerc, quant à lui, a fait valoir l’importance de la culture pour augmenter la cohésion sociale, le sentiment de fierté, la créativité et le leadership des collectivités. Il voit aussi la culture comme une importante source de revitalisation des milieux de vie, avec un impact économique que l’on peut maintenant mesurer de façon précise.

Le développement minier : une histoire en dents de scie

« Il est fini le temps où la culture était un à-côté de la vie, une voie de contournement solitaire, sans lien avec l’économie ou l’éducation » - Pierre laliberté Activer les passions et les talents Les rapports des ateliers, riches terreaux d’idées, serviront à dégager les champs de développement des années futures, ceci en comptant sur les forces du milieu, avec des gens déterminés, fonceurs, structurés, fiers de leur appartenance à Amos ou à ses villages. Les défis à relever ne manquent pas. Tricoter serré le rural et l’urbain. Architecturer des communications efficientes et chaleureuses entre les partenaires. Déblayer des voies de collaborations financières. Éclairer les besoins méconnus freinant la synergie. Stimuler l’engagement des jeunes dans les instances organisationnelles. Contrer l’essoufflement des bénévoles. Mais surtout, trouver le créneau original activant les passions et les talents des gens d’Amos et des alentours. Il y a là tout ce qu’il faut pour retrousser les manches de la Commission pour quelques années à venir. ville.amos.qc.ca

S’il est un sujet qui passionne des gens de tous les milieux, c’est bien celui de l’exploration du sous-sol, qui permet la recherche d’éléments qui s’ajouteront au potentiel industriel de la province. Dans notre région, les ressources énergétiques et forestières sont visibles et elles constituent une richesse exceptionnelle. Il est cependant plus difficile de visualiser les ressources considérables dont recèle le sous-sol, même si l’on sait que plusieurs entreprises ont connu un essor remarquable à la suite de travaux d’exploration qui ont mené à de riches découvertes. À cet égard, les visiteurs ne manquent pas d’observer ces étranges constructions qui s’échelonnent le long des routes de la région, particulièrement entre Val-d’Or et Rouyn-Noranda. Les chevalements de puits miniers y font office de repères, un peu comme le font les phares le long des côtes maritimes. La découverte et la mise en production du gisement de la Fonderie Horne, à RouynNoranda, ont marqué le début d’une ruée vers l’exploration minière à travers la région. Le cuivre et l’or constituaient les principaux métaux recherchés, mais d’autres métaux en quantité moindre étaient également produits. Le prix de l’or étant alors établi à 35 $ l’once, le coût de production devait être assez bas pour justifier l’extraction du minerai. Mais aussitôt que le seuil de rentabilité était dépassé, on devait envisager la fermeture de la mine.

les visiteurs ne manquent pas d’observer ces étranges constructions qui s’échelonnent le long des routes de la région

C’est ainsi qu’à travers le territoire de la MRC de Rouyn-Noranda, les opérations cessèrent sur plusieurs sites miniers et l’on assista au démantèlement de plusieurs installations. Sur ces sites, seules des assises en béton subsistent et, souvent, elles ne sont presque plus visibles. Pour éveiller la nostalgie chez certains, voici une liste partielle de mines qui ont ainsi disparu : Secteur Arntfield-Evain : Wasamac, Arntfield, Elder, Quesabe, Norzone. Secteur Rouyn-Noranda : Senator, Stadacona, Granada, Powell, Jolliet, Quemont, Waite Amulet, Lake Dufault, Donalda, D’Eldona, MacDonald. Secteur McWatters-Cadillac : Rouyn Merger, Hoscoe, Arrowhead, MicMac, Doreva, Thompson Bousquet, O’Brien-Darius, Kewagama, Cadillac Resources. Certaines mines furent fermées, mais avec l’augmentation du prix de l’or et l’introduction du programme d’actions accréditives, elles connurent un regain de vie et d’autres sites miniers entrèrent en production. Si le prix de l’or poursuit son ascension, il est possible que certains promoteurs envisagent de reprendre la production sur ces anciens sites.

18

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010


rubrique ludique

Encourager l’achat local de jeux vidéo ?

Eh oui, c’est possible ! > Mélanie Boutin-Chartier

Vous avez pu constater, au fil de mes chroniques, que plusieurs jeux vidéo sont faits par des gens d’ici. Suivant cette idée, j’ai réalisé qu’il peut être intéressant d’encourager les produits développés au Québec dans un domaine aussi pointu que le jeu vidéo. C’est certain que l’endroit où est fait un jeu n’est pas nécessairement un gage de succès, mais j’avoue ressentir une certaine fierté de savoir que Shaun White s’est déplacé à Montréal pour créer son jeu de planche à neige Shaun White Snowboarding ou que les compagnies québécoises indépendantes PowPowGames et Thirty2M offrent des jeux pour le iPhone. L’industrie québécoise du jeu vidéo est bien vivante et plusieurs compagnies y font bonne figure, autant auprès des amateurs que des gens du milieu. Prenant conscience de ce fait, j’ai décidé de m’intéresser davantage aux produits d’ici lorsqu’il s’agit d’enrichir ma collection de jeux. Et le choix est vaste. Il y a des jeux pour tous les types de joueurs et pour toutes les consoles. Parmi ceux-ci, on peut évidemment nommer Assassin’s Creed, dont la franchise est florissante; Army of Two, joyau de la division montréalaise d’Electronic Arts; et Spider-Man : Shattered Dimensions, qui jouit de bonnes critiques depuis sa sortie. Dans les jeux en développement, il y a, entre autres, Deus Ex : Human Revolution, que les amateurs attendent de pied ferme. Entièrement réalisé par Eidos-Montréal, le jeu fait déjà pas mal jaser malgré une sortie prévue l’an prochain. De mon côté, c’est le jeu indépendant Dhaila’s Adventures que je surveille de près. Je devrai toutefois attendre encore un an avant de pouvoir mettre la main sur la création de Wild Games Studios, la compagnie indépendante derrière cette histoire fantastique, qui est basée à Mascouche. Si, comme moi, l’achat local de jeux vous intéresse, je vous invite à visiter le site qui est mentionné au bas de cette chronique. Vous y trouverez toute une section consacrée aux jeux produits au Québec et vous y ferez de belles découvertes, en plus de faire vivre l’industrie vidéo ludique québécoise. Le tout acheté à votre boutique de jeux locale, bien évidemment! jouez.branchez-vous.com/menu/produits_au_quebec/

humeur

MERCI MON DIEU, C’EST LUNDI ! > Dominic Ruel

C’est comme ça tous les dimanches soirs, ou presque. Une fois les enfants couchés et la vaisselle faite, j’ouvre mon sac. Je corrige quelques copies, je note une ou deux idées ou je règle les derniers détails de mes cours de la semaine qui vient. J’aime ce moment : la maison est tranquille, la concentration est plus facile. Puis, je vais me coucher, colle ma blonde un peu et m’endors, en passant au lendemain. Et au bout de la nuit, le réveil sonne, il est 6 h 30. Je souris, c’est lundi matin. Suis-je normal, docteur  ? Le travail a-t-il encore la cote  ? J’ai parfois l’impression qu’il est mal vu, suspect même, d’affirmer haut et fort que l’on aime travailler. L’impression que les lundis matins sont devenus des sentences de prison et que la liberté, c’est le vendredi en fin d’après-midi. Pour certains, il me semble, rien n’y fait. Même pas la météo : quand il pleut, on resterait couché; quand il fait beau soleil, on rate une belle journée. Il faudrait donc un ciel variable à longueur de semaine. Que pourrait-on entendre après avoir confié aimer travailler ? « T’es workaholic ? » « T’es à l’argent ? » « Y a tellement d’autres choses à faire qui rendent heureux ! » « Tu ne veux pas prendre le temps de vivre ? » D’accord, d’accord. Oui, j’aime mes enfants, je m’en occupe de mon mieux, j’aime ma blonde, j’aime passer du temps avec mes amis. Je m’implique ailleurs, je lis. On a plaint bien souvent ces femmes, ces « superwomen » qui peinaient à conjuguer travail, famille et amour. Moi, je veux bien être hommeorchestre et jouer deux, trois partitions en même temps : prof, père, ami, amant. C’est l’équilibre dont j’ai besoin. Je ne parle pas ici de travailler 70 heures par semaine pour amasser des fortunes (et de ne plus reconnaître ses enfants en rentrant, un soir), mais bien d’aimer ce qu’on fait comme travail. D’en avoir besoin dans sa vie, pour les rencontres, les défis, les discussions. Pour le bon temps aussi, parce qu’il y en a. Sinon, il faut se remettre en question. Mais malheureusement, trop souvent, les conditions salariales, les programmes de retraite, les vacances ont le dessus. Si travailler, c’est trop dur, et que voler, c’est pas beau, vous comprendrez alors qu’on est dans un joyeux pétrin. Ça prend des sous pour faire la fête et le gros lot, ce n’est pas pour tout le monde. On sera très peu nombreux à pouvoir dire un jour : bye-bye boss ! Et la retraite, pour plusieurs, c’est encore loin, si jamais il reste des dollars dans la caisse. Aussi bien se regarder dans le miroir et se demander : « Suis-je heureux dans ce que je fais chaque jour ? » La société des loisirs, promise il y a 40 ans, est un mythe, et le restera. C’est une invention des boomers. On y croyait vraiment. Les machines étaient de plus en plus productives, les hommes aussi, et bientôt le seul travail des gens aurait consisté à presser leurs petites télécommandes afin que des robots réalisent les moindres tâches qui leur causaient autrefois tant de tracas et de stress. Une chimère ! Ouf ! J’ai tiré dans tous les sens et je ne sais plus si vous suivez encore… En passant, le docteur m’a dit que j’étais normal et peut-être chanceux. Chanceux d’avoir eu jusqu’à maintenant une vie qui m’a permis de choisir et de pratiquer un métier que j’adore et qui me passionne encore. C’est peut-être la meilleure des fins pour cette fois-ci.

L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010

19


événement Lancement de AT@MTL photo : gracieuseté de la ville de Montréal

Simplicité, originalité, fierté régionale > Winä jacob

Montréal aura rarement été autant Abitibi-Témiscamingue que cet automne. En effet, la région était sur toutes les lèvres avec le projet AT@MTL, qui a pris son envol avec une spectaculaire soirée de lancement, le 14 octobre dernier.

Marie-Hélène Massy-Emond, à la soirée de lancement

C’est devant une salle comble, remplie du gratin montréalais et régional, que l’AbitibiTémiscamingue a finalement pu montrer ce qui se cachait dans ses entrailles culturelles. La région a prouvé qu’elle savait recevoir tout en demeurant simple et originale. Après une courte partie protocolaire placée sous le signe de la fierté, un spectacle haut en émotions a été offert. Les convives ont eu droit à la projection du film Entre l’épinette et la licorne : l’AbitibiTémiscamingue, grandeur culture de Dominic Leclerc, qui présente plusieurs acteurs de la vie culturelle de la région, entrecoupée

de prestations de six artistes de chez nous qui ont récité, joué, dansé et sculpté leur fierté d’être d’ici. Avec comme trame de fond un poème de Sonia Cotten illustrant le bonheur, la richesse et la dureté de la vie en sol régional, cette prestation toute simple habillée d’un blanc neige immaculé aura su ouvrir la marche pour les autres artistes qui ont participé et par ticiperont, jusqu’au 28 novembre, à AT@MTL. Novembre sous haute fréquence Si septembre et octobre ont principalement été les mois de la musique, du conte et du théâtre à

AT@MTL, novembre sera celui des arts visuels avec la poursuite de l’exposition Excès et désinvolture dans neuf maisons de la culture montréalaises. Ce mois sera aussi celui du cinéma avec une soirée consacrée au film Roger Pelerin, là où l’on s’arrête en passant, en plus d’un volet création animé par le Festival du DocuMenteur dans cinq arrondissements de la métropole. Les Montréalais se verront aussi offrir la musique de Raôul Duguay, Samian et Anodajay, ainsi que du théâtre jeunesse avec la pièce Bascule sur la route des Grunambules. ccat.qc.ca

culture-éducation Prix Essor

Quand les enseignants et les artistes se font complices > Louise Lambert

L’école primaire Le Prélude et l’école secondaire La Source, de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda, sont les lauréates régionales des prix de reconnaissance Essor 2010, remis chaque année par le MELS et le MCCCF pour récompenser des projets culturels en milieu scolaire.

À l’école La Source, le projet primé s’est orchestré autour d’une pièce de théâtre, Nous avons tant de désirs, écrite en collaboration avec la dramaturge Hélène Bacquet. Cette production

20

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

théâtrale a été montée et jouée simultanément par 180 élèves sur sept plateaux différents. La comédienne Stéphanie Lavoie et Jean-Guy Côté, du Théâtre du Tandem, ont aussi été associés à cette démarche créative, à l’invitation de Carole-Yvonne Richard,

l’enseignante en art dramatique à l’origine du projet. Les deux écoles sont maintenant en lice pour l’obtention des prix nationaux qui seront décernés en janvier. photo : Carole-Yvonne Richard

Les deux écoles ont eu recours à l’expertise professionnelle du milieu des arts et de la culture pour développer différents aspects de leur projet. Ainsi, les enseignants de l’école Le Prélude ont fait appel à la collaboration de chorégraphes et d’artisans de la scène, sous la supervision du Théâtre du Tandem, pour concrétiser Le Prélude voyage. Cette heureuse expérience s’est conclue avec une performance livrée par les élèves sur la scène du Théâtre du cuivre.

La comédienne Stéphanie Lavoie et la dramaturge Hélène Bacquet avec des élèves en art dramatique de l’école La Source


concours

vues sur le nord photos : onf.ca

ROUYN-NORANDA DANS LE BROUILLARD > Martin Blais

L’Abitibi a vu son histoire projetée plus d’une fois au cinéma. Dans cette série d’articles, on va dépoussiérer la mémoire collective, remonter à rebours le cours des jours jusqu’au partage des mots, brasser le fond et se remettre dans la forme des vues sur le nord. Revoir Rouyn-Noranda, un an après ma naissance, en 1986, au pied des cheminées, les yeux qui piquent, la gorge qui tousse, ça donne le motton. Là où je suis né, il y avait du brouillard, des fois, qui redescendait d’où on le crachait pour faire des « spots » sur la peinture du char à mon père et jaunir la pelouse. Ça se mettait à sentir le soufre, une odeur de « ‘iable ». Pendant ce temps-là, je me rappelle, fallait pas manger la neige.

La réalisatrice Dagmar Teufel a su tisser cette toile documentaire avec tant de dextérité que je me suis revu dans cette ville chargée d’inquiétude mais gonflée d’espoir à laquelle je resterai à jamais attaché Il existe des documents qui restent en suspension dans l’air, dans l’air du temps pour faire cliché, qui flottent et passent pas vite, qui s’accrochent aux bâtiments et qui pognent dans le linge, un peu comme la boucane de mine. Ça reste là, tellement là qu’on finit par l’oublier. J’ai revu mes gros nuages blanc-jaune dans le film Les Polissons, vibrant documentaire et épaisse tranche d’époque sur l’inquiétude préapocalyptique typique de RouynNoranda, mettant en vedette un alors jeune militant, Philippe Marquis. La réalisatrice, Dagmar Teufel, pour qui le documentaire est un fiable outil démocratique à l’usage des changements sociaux, n’aurait pu mieux choisir son personnage principal. Sur les ondes de feu la radio communautaire CIRC-MF, Philippe, dit « le hérisson », est un retentissant porte-voix aux craintes qui planaient sur nos têtes durant cette ère emboucanée. « Que sera devenue notre planète en 2001 ? Serons-nous toujours vivants, et à

Philippe Marquis, jeune animateur à CIRC-MF au moment du tournage quoi ressemblerons-nous ? » entame-t-il. Des plans de coupe spectaculaires sur la fumée de la Noranda expliquent d’où viennent les propos alarmistes de l’animateur du 88,7. « Coudonc, c’est-tu du champagne, ça ? Non, c’est l’eau du Lac Dufault ! » lancent avec plus d’humour ses amis un peu plus loin dans le film. Il faut dire qu’en 1986, Philippe Marquis n’était sûrement pas le seul à se demander ce que contenait le ciel qui lui tombait sur la tête. Une séquence particulièrement éloquente en ce sens, habilement mise en scène par la réalisatrice, nous montre une citoyenne vivant littéralement dans la cour de la mine, au téléphone, perdue dans le dédale des départements d’information de la compagnie. Elle tente en vain de savoir si le cadmium, entre autres polluants, est nocif pour ses enfants, et reçoit comme réponses des « j’penserais pas » et des « ça retombe pas en ville, ça, mais à Cléricy » ! La jeune population de Rouyn-Noranda était aussi étouffée par le manque de perspectives, et la ville enregistrait le plus haut taux de chômage au Québec. Avec audace, une action de sensibilisation est organisée. Des tentes sont installées aux abords du lac Osisko, un plan d’eau « biologiquement mort », en plein hiver, le temps de parler de survivance et du nombre de suicides en ville. En leitmotiv, une performance artistique de la troupe des Zybrides ponctue et colore le récit. Des bouts de phrases sont répétés sur fond de béton armé défait par le temps, nous martelant ainsi : « Fait nuit, fait noir, fait nuit noire ». C’est une ambiance pesante que Philippe Marquis a le goût de quitter en 1986 pour voyager et voir le monde. La réalisatrice Dagmar Teufel a su tisser cette toile documentaire qu’est Les Polissons avec tant de dextérité que je me suis revu dans cette ville chargée d’inquiétude mais gonflée d’espoir à laquelle je resterai à jamais attaché. Et ce qui est bien avec Les Polissons, c’est qu’il est disponible en visionnement gratuit sur le site de l’ONF. onf.ca

photo-spectacle Vous êtes tellement fan des spectacles partout en région que vous prenez régulièrement des photos ? Vous êtes photographe amateur ? C’est vous que nous visons avec ce concours ! POURQUOI UN CONCOURS? Nous souhaitons vraiment mettre en valeur votre talent de photographe ainsi que la vitalité culturelle partout en région lors de spectacles autant intérieurs qu’extérieurs. POURQUOI PARTICIPER ? 6 bonnes raisons : 1. Pour permettre de laisser aller votre créativité photographique 2. Pour courir la chance que + de 20 000 personnes voient votre photo 3. Pour promouvoir la scène culturelle régionale d’une façon originale 4. Pour mettre en valeur les artistes et les événements d’ici 5. Pour participer à créer un banque de photos pour le journal culturel 6. Pour gagner des prix Courez vite voir les spectacles partout en Abitibi-Témiscamingue entre le 1er juin et le 31 décembre 2010 ! • Vous devez soumettre vos photos avant le 15 du mois précédent (ex. le 15 novembre pour l’édition de décembre). • À chaque édition des finalistes seront retenus et leur photo sera publiée dans le journal. • Les grands gagnants verront leur photo publiée dans l’édition de février 2011.

Règlements du concours : www.facebook.com/indicebohemien coordination@indicebohemien.org 300 $ - certificat cadeau à la Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda) 200 $ - certificat cadeau au Rendez-vous des Arts (La Sarre) 100 $ - certificat cadeau chez Paul Brindamour Photographe (Val-d’Or)

date limite pour l’achat d’un espace publicitaire

6 novembre pour l’ é d i t i o n d e d é c e m b r e - j a n v i e r L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

21


une fille de Québec en Abitibi plus de 800 kilomètres avec ma Versa convertie en motorisé pour chats. Nous sommes arrivés à destination dans l’obscurité totale, avec pour musique de fond les vagues d’un lac Malartic encore fantôme, la brise du large accrochée aux arbres, et quelques grenouilles quant à elles bien éveillées. Dépaysement total et entier. Le temps de libérer les chats (ils ont été formidables tout le long du trajet) et de leur donner à manger, je sautais dans le lit en laissant le pickup et le U-Haul à l’abandon dans la cour. Adieu Québec, bonjour Abitibi ! Mais par pitié, Abitibi, à demain ! Au matin, j’avais l’impression d’être sur une autre planète. À part mes chats, zéro point de repère. Même mon amoureux faisait davantage partie du nouveau décor. Il a été et est toujours d’une compréhension sans borne > Johanne Pelletier pour l’étrangère tout juste débarquée dans son univers et dont l’état d’âme oscille encore entre l’excitation et Bonjour à vous tous ! l’angoisse de la nouveauté. Si je devais choisir un mot Eh oui ! Cela fait exactement une semaine aujourd’hui pour qualifier cet homme, ce serait : confiant. Confiant que je suis en Abitibi. Je vous assure que mon péri- en la vie, confiant en tout. Y compris en moi ! Bravo cent fois, car mes premières heures en terre abitibienne, ple d’arrivée a été mémorable à bien des égards. même par choix, n’ont vraiment pas été faciles du tout. Nous avons quitté Québec mardi le 15 juin en après-midi avec le U-Haul que vous m’avez aidée à remplir (merci encore Mais d’une journée à l’autre, je reprends pied; je m’insà tous et toutes !) et qui était plein à craquer. U-Haul que j’ai talle et me recrée un nouveau paysage. Mes quelques suivi à la trace jusqu’aux petites heures du matin pendant meubles et effets personnels me font me retrouver. J’ai

L’ARRIVÉE

même commencé à distribuer mes dentelles ici et là sur les meubles ! L’adaptation est amorcée. Voilà pour cette première semaine en Abitibi. Cette nouvelle page de mon existence est commencée. Ouverture de compte à la caisse pop, abonnement à la bibliothèque, recherche de ser vices, de stations de radio intéressantes... Ça fait tout drôle d’entendre dire un bon matin : « Vous écoutez la première chaîne de Radio-Canada, en Abitibi-Témiscamingue. Écoutez, pour voir ! » Ouf ! Mes amis lointains, je suis contente d’être ici et en ce moment, relativement sereine. J’ai même déjà changé de beat, plus attentive qu’avant à la nature et à moimême. En pleine campagne, loin de ma banlieue où tout autour me sollicitait sans arrêt, je suis en tête à tête constant avec mon cœur et mon âme. À part vous, tout l’avant-Abitibi s’éloigne doucement de ma vie. Sans contact, sans emploi pour l’instant, je ne suis guère plus qu’une fille de Québec parachutée au bout du monde. Avec mon amour pour vous, l’été abitibien et le bord du lac Malartic pour principal décor, à cette année sabbatique qui commence. Bisous à vous, mes amis de désormais bien loin, À la prochaine !

visitez notre site Internet : www.indicebohemien.org 22

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010


poste d’écoute Alex Nevsky – De lune à l’aube

The world ain’t all sunshine and rainbows, it’s a very rough and mean place. Voilà Rocky Balboa qui inspire l’intro de cette nouvelle galette de Kataklysm, leur 10e album studio déjà. Si vous n’avez jamais aimé le virage plus mélodique entamé par le groupe depuis le départ de Sylvain Houde il y a déjà de nombreuses années, ne perdez pas votre temps ici. Toutefois, si les 6-7 derniers albums de Kataklysm sont votre tasse de thé, alors restez avec nous. Car on ne pourra certes pas reprocher au groupe québécois d’altérer ici sa formule des derniers albums. Kataklysm retourne dans les sentiers qu’il a déjà battus, alternant le métal mélodique et groovy avec certains passages plus rapides et brutaux. La voix de Maurizio passe toujours aussi allègrement du growl au scream. JF Dagenais à la guitare pond à nouveau des riffs accrocheurs truffés de mélodies et donne l’impression de mener une armée de guitaristes. Et que dire de la section rythmique, lourde et efficacement appuyée par le batteur Max Duhamel. Il y en a pour tous les goûts ici. Des chansons qui sprintent (Push the Venom, Faith made of Shrapnel), d’autres plus mélodieuses (Numb and Intoxicated). Kataklysm a définitivement trouvé sa niche et ne montre aucun signe de vouloir la quitter. Ce n’est rien de bien original, mais ça demeure du solide. 3,5 / 5

> Evelyne Papillon

Il s’agit d’un premier album pour Alex Nevsky, un auteurcompositeur-interprète qui est venu lancer son disque avec brio dans le cadre du FME. Le mélodieux De lune à l’aube a pour parrain nul autre que Yann Perreau, qui s’est occupé de la réalisation et plus encore, ce qui laissait présager le meilleur. Cette collaboration est tout à son honneur, sans dénaturer son style personnel. Vêtu d’une chemise fleurie, colorée comme la pochette de son disque, Nevsky vogue entre pop, rock et nouvelle chanson. Les pièces qui en résultent sont accrocheuses, tantôt dansantes comme Notre cœur ou I’m Stickin’ on You, et tantôt tranquilles comme la très jolie Tristessa ou l’intense Les hommes disent peu. De quoi s’amuser et s’émouvoir sur des airs de piano et de guitares rehaussés par d’habiles harmonies vocales. Si c’est un album facile d’accès, qui devrait plaire à un large public, il gagne cependant en profondeur au fil des écoutes. Les mélodies nous restent en tête et les paroles, ayant pour thème principal l’amour, sont fort bien tournées. Un troubadour des temps modernes, voilà ce qu’est le rafraîchissant Alex Nevsky. Ce n’est pas un hasard qu’il soit le récipiendaire du prix Coup de cœur Télé-Québec au dernier FME et l’une des révélations de 2010 de Radio-Canada. Depuis ce temps, il « danse le boogie sur un arc-en-ciel »… 4 / 5

Indica (2010)

Dany Placard – Placard > Stéphane Racicot Deux ans après la parution de l’excellent Raccourci, Placard nous revient avec Placard, son troisième album solo. Un album plus rock que folk, plus pop que country, mais qui porte néanmoins sa signature unique. Après avoir poussé son folk country très loin dans ses précédents albums, le voilà qui nous arrive avec un disque rock un peu conceptuel dans lequel chacune des dix chansons est une femme. Un brin plus accessible, mais attention ! Loin de se montrer dénaturé, Dany Placard nous apparaît plus doux, assagi, sans pour autant compromettre la poésie crue et sauvage qui caractérise son œuvre. Quoi qu’il en soit, le virage de Placard est réussi. Il y a dix chansons sur l’album, chacune associée à une femme, par exemple : Julie (une junkie), Annie (une aveugle), Lisa (une rock star déchue) et Henriette (une veuve). Des personnages inspirés par « l’amie d’une amie », ou par une voisine. Quant à « la prieuse », c’est bel et bien une femme qui a accroché Placard dans la rue pour lui lire les lignes de la main. Les thèmes de la mort, de la solitude, de la douleur, de la déchéance et de l’espoir y sont autant de situations extrêmes qui crient ce besoin universel d’être aimé. Il signe des chansons qui se rapprochent de la forme classique du couplet/ refrain. Dany Placard a lui-même réalisé l’album, pour lequel il s’est entouré de Jean-François Mineau à la batterie, Michel-Olivier Gasse à la basse, ainsi que Guillaume Bourque et Francis Toots Macbeth aux guitares. 4 / 5

Random Recipe – Fold it ! Mold it ! Bonsound (2010)

> Psyko

Audiogram (2010)

Nuclear blast (2010)

Kataklysm – Heaven’s Venom

> Stéphane Racicot

C’est le premier album de Random Recipe, un quatuor montréalais qui mêle habilement hip-hop, trip-hop et pop. Deux filles (chant, rap, guitarejouet, rythmes de bouche) et deux gars (percussions, guitare, basse, claviers). Fold it ! Mold it ! s’appuie sur une formule qui, si elle n’a rien de créatrice, est rondement menée. L’album se démarque moins par son attachement à un genre musical que par son envie d’en embrasser un maximum : rock basique, folk nocturne, americana cinématographique et, bien sûr, rap. Plusieurs pièces sont de véritables petites perles à saveur pop : l’amusante A moment with the last dinosaur, la douce-amère Something on my mind et I don’t want to want you, aux sonorités anesthésiques, vous trotteront abondamment dans la tête. L’heureux mariage entre la voix atténuée aux teintes de soul, presque sucrée de Frannie avec celle de Fab, morcelée, directe, piquante, crée des chansons fortes. Le groupe a su innover du côté musical grâce aux percussions et claviers de Liu-Kong Ha, associés à la basse et à la guitare de Vincent Legault. Rien n’a été perdu du côté des textes puisque Frannie et Fab font preuve d’une prose rythmée, riche et ludique. Fold It!  Mold It !, réalisé par Philippe Brault (Pierre Lapointe, Philémon Chante), est un album qui ne plaira pas tant aux amateurs de hip-hop, mais davantage aux admirateurs de musique indie. Bref, les couleurs des pièces de Random Recipe sont nombreuses, à vous de les découvrir. 4 / 5

Vous êtes un lecteur de L’Indice bohémien ? Vous appréciez ce journal culturel ? Nous demandons trois minutes de votre temps pour répondre à un sondage sur notre lectorat. N’hésitez pas à transmettre ce sondage à toute personne qui aimerait y répondre. Nous souhaitons avoir un portrait le plus juste possible de nos lecteurs. Merci de participer à ce sondage. Vous trouverez le lien sur la page d’accueil de notre site Internet : www.indicebohemien.org ou sur notre page facebook : www.facebook.com/indicebohemien

L’INDICE BOHÉMIEN - NOVEMBRE 2010

23



cahier publicitaire

L’ONU PROCLAME L’ANNÉE 2012 ANNÉE INTERNATIONALE DES COOPÉRATIVES L’assemblée générale de l’ONU a proclamé, en décembre dernier, l’année 2012 Année internationale des coopératives, en hommage à la contribution de ces entreprises à la réduction de la pauvreté, à la création d’emplois et à l’intégration sociale. Comptant aujourd’hui 800 millions de membres dans plus de cent pays, les coopératives emploient plus de 100 millions de personnes dans le monde. Au Québec, ce sont 3 300 coopératives et mutuelles qui comptent plus de 900 000 employés et 8,8 millions de membres; en Abitibi-Témiscamingue, on peut compter sur environ 80 coopératives qui emploient plus de 1 900 personnes. Forte de la présence coopérative dans la région, l’Année internationale des coopératives – et les actions qui nous y mèneront – sera une opportunité de mettre les coopératives encore davantage à l’avant-scène de notre développement régional et d’en augmenter la reconnaissance. Ainsi, en s’inspirant du Secrétariat aux affaires rurales et coopératives du gouvernement du Canada qui a déjà entamé des consultations du milieu coopératif canadien en vue de déterminer

des pistes d’action et d’intervention, ainsi que du Conseil québécois de la Coopération et de la mutualité qui organisait en septembre dernier une Conférence internationale, la Coopérative de développement régional de l’AbitibiTémiscamingue (CDRAT) a déjà planifié une séries d’actions qui nous permettront d’arriver en 2012 avec une programmation d’envergure. Ces actions ont d’ailleurs déjà commencé durant la Semaine de la Coopération 2010 par une consultation, qui se poursuivra dans les semaines suivantes, auprès des membres de la CDRAT et de ses partenaires. Cette consultation permettra de valider ces objectifs à atteindre d’ci 2012 : • Faire reconnaître les coopératives comme forme juridique nécessaire au développement de l’Abitibi-Témiscamingue et développer le réflexe d’opportunité coopérative; • Mobiliser les coopératives de la région afin de former un réseau de collaboration et de concertation solide et dynamique; • Former les employés des coopératives à la distinction coopérative et développer leur sentiment d’appartenance; • Sensibiliser les membres, les jeunes et la

population en général à l’impact des coopératives dans leur milieu, puis souligner et stimuler leur implication et leur participation. Suite à ces rencontres, la Coopérative de développement régional pourra établir son plan d’action final en vue de 2012. L’Année internationale des coopératives représente une occasion unique de travailler à la reconnaissance de la formule coopérative dans notre région, et déjà des acteurs sont mobilisés afin de faire de cette célébration une réussite. Associations volontaires et autonomes, les

• Martin Villemure

coopératives sont présentes dans toutes les MRC de notre région et dans tous les secteurs d’activités. Si les coopératives ont été présentes dès le développement de notre région dans les secteurs plus traditionnels (agriculture, foresterie, consommation), elles demeurent toujours aussi présentes dans les domaines importants de nos vies (services financiers, funéraires, scolaires, habitation, etc.). Plus encore, les dernières années ont vu les coopératives prendre leur place dans de nouveaux secteurs comme la culture, les garderies, la santé, l’animation et les services Internet, ce qui témoigne encore aujourd’hui de la pertinence du modèle coopératif.

CALENDRIER SOMMAIRE DES ACTIVITÉS MENANT À 2012 ANNÉE INTERNATIONALE DES COOPÉRATIVES

Automne 2010 - Hiver 2011 Consultations des coopératives et des partenaires sur la place des coopératives et les actions souhaitées pour souligner l’Année 2012. Portrait des entreprises d’économie sociale.

Printemps 2011 Colloque régional sur la présence coopérative

Automne 2012 Gala reconnaissance des coopératives de la région

RENOUVELLEMENT DE L’ENTENTE DE PARTENARIAT DU DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF

• Mario Tardif

27 septembre, signature de l’entente. Dans l’ordre habituel : M. Yvan Rose, président de la CDRAT, Mme Francine Ferland, présidente de la Fédération des CDR du Québec et Mme Hélène Simard, présidente-directrice générale du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité.

Le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), M. Clément Gignac, a annoncé, le 8 juillet dernier, la reconduction de l’entente de partenariat entre le gouvernement du Québec et le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), pour le développement continu du mouvement coopératif au Québec. Ce renouvellement fait suite aux résultats très positifs obtenus en matière de développement coopératif au cours des trois dernières années de l’entente précédente. Le MDEIE allouera annuellement 4,5 M$, sur l’ensemble de la province, pour cette entente au cours des deux

prochaines années. Les grandes institutions coopératives telles que Desjardins, La Coop fédérée, Agropur et les mutuelles d’assurances injecteront également plus de 560 000 $ par année dans l’entente. Pour notre région, il s’agit d’un soutien financier d’environ 190 000 $ annuellement, qui permettra à la Coopérative de développement régional de l’Abitibi-Témiscamingue de poursuivre son rôle de référence en création, en développement et en représentation des entreprises coopératives. En effet, l’entente de partenariat vise à soutenir les principales fonctions stratégiques dans le développement coopératif, soit la promotion de la formule coopérative, l’aide conseil aux coopératives en démarrage, la prestation de services spécialisés et d’accompagnement d’affaires pour les coopératives existantes, de même que la réalisation d’activités structurantes. Elle permettra aux principaux acteurs du développement coopératif, soit les onze coopératives de développement régional et des fédérations sectorielles, d’obtenir le soutien nécessaire pour déployer ces fonctions stratégiques. « Les coopératives sont des entreprises innovantes et dynamiques qui contribuent activement au développement économique et social dans tout le Québec », a déclaré le ministre

Clément Gignac. « Elles font partie intégrante de la relance économique et du mouvement entrepreneurial au Québec. Les emplois liés aux coopératives non financières ont progressé au cours des 10 dernières années à un rythme annuel de 5,4 % contre 2,1 % pour l’ensemble des emplois au Québec. De plus, le taux de survie des coopératives a atteint le double de celui des entreprises québécoises. Voilà la preuve du succès de la formule. » Cette nouvelle réjouit M. Yvan Rose, président de la Coopérative de développement régional

de l’Abitibi-Témiscamingue : « Nous sommes très heureux de la confiance qui est témoignée par le gouvernement du Québec aux organisations de développement coopératif. Régionalement, on peut d’ailleurs être très fiers des résultats atteints dans les dernières années en création et accompagnement de coopératives, et notre dynamisme régional, qui a contribué à alimenter les résultats provinciaux, devrait permettre d’augmenter encore davantage la présence et la reconnaissance des coopératives au cours des prochaines années. »

Source : CQCM

Régionalement, l’entente précédente a permis de réaliser plusieurs activités liées à la promotion coopérative et à la concertation en région, dont voici quelques exemples : Cahier spécial lors de la Semaine de la coopération; tournoi de golf coopératif régional; 5 à 7 coopératifs; gala coopératif régional. De plus, la CDRAT a travaillé à la constitution de dix nouvelles coopératives dans la région, créant ainsi environ 90 emplois. Ces coopératives touchent des secteurs d’activité très diversifiés de notre économie et sont réparties dans les 5 MRC de notre région :

Coopérative de travail de Villebois; Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue; Coopérative de solidarité de Pikogan; CUMA des grainetiers; Coopérative de solidarité des jeunes de Senneterre; Coopérative de solidarité Wenicec (Kitcisakik); Coopérative de solidarité santé du Lac-Témiscamingue; Coopérative de solidarité du Centre communautaire de Bourlamaque; Le vol du colibri, coopérative de solidarité; Coopérative de productrices l’Empreinte de Vie. 1 148 heures de services ont aussi été rendues auprès de coopératives existantes. Souhaitons que la nouvelle entente porte autant de fruits ! Cahier publicitaire - CDR

1


RENCONTRE AVEC UN COOPÉRATEUR « Il faut savoir se donner les moyens de se faire reconnaître. »

Laurent Corriveau, président du Club coopératif de consommation d’Amos, Coop IGA extra

2

Cahier publicitaire - CDR

Coopérateur de longue date, M. Laurent Corriveau est président, depuis 2000, du Club coopératif de consommation d’Amos, aujourd’hui affilié à la bannière IGA Extra. Il cumule maintenant 26 années d’implication au Conseil d’administration de la coopérative, dont 16 ans à titre de président. Il y siège en continu depuis 1985 et a aussi effectué un mandat de mars 1974 à avril 1975. « À l’époque, j’avais été approché par un administrateur de la Coop pour me présenter sur le conseil. Je lui ai répondu que j’allais assister à l’Assemblée puis que je lui donnerais ma réponse après. » Sa réponse a été positive et M. Corriveau est toujours impliqué aujourd’hui, ce qui ressemble peut-être à l’histoire de plusieurs coopérateurs !

• Martin Villemure

Monsieur Corriveau s’est aussi impliqué au niveau régional en tant que président de la Coopérative de développement régional (CDR) de 1999 à 2003. Interrogé sur la place des coopératives dans la région, il souligne l’importance des coopératives qui agissent comme régulateurs de prix en offrant le service à leurs membres : « Les coopératives d’habitation, par exemple, et la coopérative funéraire à sa création dans les années 1970, ont eu un gros impact pour stabiliser les prix dans leur milieu. » Son premier contact avec la coopération remonte cependant à l’enfance, alors que son père était secrétaire pour la Caisse populaire de la paroisse de Preissac. Afin de rendre service aux gens de la paroisse, son père recueillait l’argent des membres de la communauté et allait le déposer à la Caisse d’Amos.

Son plus beau souvenir en tant que président du Club coopératif de consommation d’Amos demeure assurément les 10 dernières années, durant lesquelles la coopérative s’est donnée les moyens d’offrir de meilleurs services à ses membres. La décision en 2002 de s’affilier à une bannière et d’ouvrir la vente à toute la population a permis à la coopérative de se donner des moyens différents de se faire reconnaître et de réussir. De la conviction que la coopérative ne pourrait survivre seule est né un changement qui permet maintenant à celle-ci de se développer de manière florissante, de réaliser des investissements dans la communauté en suivant ses valeurs et de distribuer des ristournes aux membres. Qu’est-ce que ça prend, selon M. Corriveau, pour être un bon coopérateur ? « Ô mon Dieu ! Je crois que ça prend le désir de s’impliquer, la

persévérance et la capacité de bien s’entendre avec les gens et de travailler en équipe. Ça prend aussi la capacité d’accepter le résultat d’un vote. Si on a l’esprit d’innovation en plus, c’est encore mieux pour apporter de nouvelles idées… Mais estce que j’ai toutes ces qualitéslà… ? », laisse-t-il en suspens, bien humblement. Pour l’avenir, M. Corriveau souligne le défi de la formation et du recrutement des membres pour le Club coopératif de consommation d’Amos. Et comme il amène avec lui ses implications (de la coopérative, de la Petite Boutique, une entreprise d’économie sociale, et de la campagne des Paniers de Noël), il ne manque pas de quitter la rencontre avec une petite sollicitation : « Allez-vous former une équipe de Père Noël cette année ? Je vais vous envoyer une invitation à la CDR, à ton nom à part ça ! »


cahier publicitaire

L’EMPREINTE DE VIE, UNE COOPÉRATIVE UNIQUE EN ABITIBI • Mario Tardif Une Coopérative de productrices, plein de possibilités Durant ma visite, je constate que le Centre, c’est une grande salle de formation où sont offerts des cours comme remise en forme avec bébé, préparation à la naissance ou des conférences sur des sujets variés. La programmation est impressionnante. C’est aussi une salle de soins en esthétique et massothérapie et un bureau de consultation utilisé pour une rencontre d’accompagnement à la naissance, du coaching familial ou un soutien en allaitement.

Vendredi après-midi ensoleillé, centre-ville de Val-d’Or, je rencontre d’abord Sonia Plouffe, maman de trois enfants et membre fondatrice de la coopérative L’Empreinte de Vie. Celle-ci accueille une cliente venue acheter un porte-bébé au Centre périnatal. Après quelques secondes de discussion, la cliente est surprise de découvrir le petit Roméo, bien installé dans l’écharpe sur le dos de Sonia, en train de dormir paisiblement ! C’est le même amusement qu’elle avait créé, le soir où ses copines et elle, avec bébés et bedaines, s’étaient pointées à la consultation publique de la CRÉ (Conférence régionale des élus) il y a quatre ans. Leur vision de l’Abitibi dans 20 ans ? Des services en périnatalité et une vision nouvelle de la naissance, une reconnaissance de l’accouchement comme un processus naturel où le couple est soutenu et encouragé dans cette expérience déterminante. À ce moment, peu d’espoir d’obtenir à court ou même moyen terme une subvention gouvernementale, comme dans 10 autres régions du Québec, pour ouvrir le premier Centre périnatal de l’Abitibi. « On a relevé nos manches, investi personnellement et avec l’aide de la CDR, on a mis sur pied la première coopérative dont on rêvait pour offrir des services aux familles qui vivent une naissance », annonce avec fierté la jeune entrepreneure et membre Cynthia Cousineau.

Le cœur du Centre, c’est l’accueil-boutique où regorgent pleins de trucs pour les parents et des produits innovateurs pour accueillir bébé. À la boutique, on vient chercher un cadeau unique tout en favorisant l’achat local, revenu essentiel pour le Centre périnatal qui permet de faire vivre un beau et grand projet coopératif. Enfin, il y a la cuisinette et la halte-garderie, parce que « au Centre, on y vient en famille », nous indique Madeleine Tremblay, membre de la coopérative. « On souhaitait créer un lieu rassembleur et chaleureux. Nous regrouper en Coopérative correspondait vraiment à nos valeurs d’entraide et de solidarité. L’Empreinte de Vie, c’est tout ça, et en plus, c’est une des rares Coopératives de productrices en Abitibi, même du Québec », ajoute la cofondatrice de ce projet, Pascale Pouliot. Des services aux parents qui vivent tout un changement dans leur vie par la naissance d’un enfant, mais aussi des services pouvant combler les besoins des travailleuses du Centre qui concilient elles-mêmes famille et travail ! « La Coopérative nous permet de mettre en commun les frais liés à l’opération du Centre, un défi plutôt utopique à relever toute seule. On tenait à créer un milieu de travail souple où chacune peut jongler avec les défis famille-travail. La Coopérative nous permet aussi d’agrandir l’équipe et les services en accueillant de nouveaux membres. Pour des femmes qui veulent être à la fois maman et travailler à temps partiel, nos portes sont grandes ouvertes pour celles qui ont des projets à nous proposer ! », nous indique Josianne Roy, elle aussi membre productrice de la coopérative. Bébé se réveille. Entre deux dodos, on aura eu le temps d’une visite guidée du Centre et d’une belle rencontre avec des femmes visiblement passionnées et engagées dans leur communauté. Longue vie au Centre périnatal L’Empreinte de Vie !

Vous avez un projet de coopérative ? LA CDR PEUT VOUS ACCOMPAGNER.

www.cdrat.fcdrq.coop Cahier publicitaire - CDR

3


M O T

C R O I S É

• Joanne Breton

Horizontal 1. Devoir moral qui incite les hommes à s’unir, à se porter entraide et assistance réciproque et à coopérer entre eux, en tant que membre d’un même corps social. 3. Nom de famille de celui qui a reçu le prix de l’Ordre du Mérite coopératif et mutualiste québécois dans le cadre de la soirée entourant la 6e édition du Tournoi de golf coopératif régional le 16 septembre 2010. Nom de famille de l’Agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse depuis 2009. 5. Principe d’association par lequel des individus se regroupent pour répondre à un besoin. 9. Disposition, propension désintéressée à se consacrer et à aimer les autres. 13. Nom de famille du conseiller en développement coopératif de la Coopérative de développement régional depuis 2009. Il a également été agent de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse de 2004 à 2009. Village où a été formée la première coopérative de consommation en alimentation au Québec. 15. Nom de famille de la doyenne de l’équipe de la Coopérative de développement régional. Elle est adjointe administrative depuis 2004. C’est également le nom de famille de celle qui la remplace en ce moment pour son congé de maternité. 17. Village où est située la coopérative qui possède l’une des cinq plus grandes superficies de production serricole au Québec. Elle se démarque par son utilisation constante de nouvelles technologies. On y produit pour l’instant des plants d’épinettes, de pins gris, de tomates et de fleurs. De nouvelles productions s’y ajouteront bientôt. 19. Société mutualiste. Vertical 1. Nom de famille du premier président de la Coopérative de développement régional de l’Abitibi-Témiscamingue. 3. Fait d’être responsable, de devoir répondre de ses actes ou de ceux de quelqu’un d’autre, ou d’avoir à sa charge des décisions. 5.

Régime politique ou, plus largement, un corpus de principes philosophiques et politiques dans lequel le peuple est souverain et détient le pouvoir collectivement. En 2004, la Coopérative de développement régional s’est vu attribuer un nouveau mandat de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération. Auprès de quelle clientèle ce mandat s’adresse-t-il?

9. Sentiment naturel, spontané, du juste et de l’injuste; Traitement de chacun selon ce qui lui revient de droit, selon son mérite Peut désigner une personne, un groupe, un pays, ou toute entité faisant partie d’une organisation. 13. Nom de famille du directeur général de la Coopérative de développement régional depuis 2005. Nom de famille de celui qui a reçu le prix de l’Ordre du mérite coopératif québécois le 25 octobre 2001. Il a été vice-président de la Coopérative de développement régional pendant environ cinq ans. 17. Caractère de ce qui est honnête. 19. Est employé pour qualifier soit une pratique sociale, soit un objet de recherche dans différentes disciplines s’occupant des affaires humaines. Qualité d’une institution qui informe complètement sur son fonctionnement, ses pratiques.

4

Cahier publicitaire - CDR


cahier publicitaire

JOURNÉE DE LA CULTURE ENTREPRENEURIALE : PORTRAITS D’ENTREPRENEURS DE CHEZ NOUS Caroline Bérubé - Folie du Gâteau Voici Madame Caroline Bérubé, 32 ans, originaire de RapideDanseur, mère de 3 beaux enfants et propriétaire de l’entreprise La Folie du gâteau située à La Sarre ! Son entreprise se distingue particulièrement par la confection de gâteaux divers et personnalisés au goût de chacun. La réalisation de gâteaux en forme 3D est une spécialité de l’entrepreneure. L’entreprise se distingue aussi par l’impression d’images sur matériel comestible et la fabrication de pain maison et artisanal, en plus d’offrir à sa clientèle de nombreux accessoires de fête et de confection de gâteaux. Caroline a traversé plusieurs épreuves depuis le démarrage de son entreprise. Toutefois, avec la ténacité et la persévérance qu’on lui connait, les réussites l’ont emporté sur les obstacles et Caroline est maintenant reconnue dans son milieu. Son grand talent n’a de limite pour aucune réalisation ! Caroline s’est mérité le prix du meilleur projet entrepreneurial au Gala Dazibao et le prix spécial du jury de la Chambre de commerce de l’Abitibi-Ouest. L’entrepreneuriat, ce n’est pas du gâteau... sauf avec Caro de la Folie du gâteau ! Coordonnées 97, 5e Avenue Est, La Sarre, Québec J9Z 3A8 • 819 333-1227

Mathieu Gnocchini - Noc design Mathieu Gnocchini grandit sur une écurie où se trouvent une soixantaine de chevaux dont il conserve le souvenir du cuir des attelages et du majestueux orme d’Amérique surplombant la propriété, telle une âme bienveillante. Inspiré par sa jeunesse, il s’est spécialisé dans la fabrication de sacs à main, porte-documents et articles d’écriture. Son entreprise, Noc design, révolutionne la création de sacs à main grâce à l’amalgame de matières utilisées, le bois et le cuir, qui confèrent à ses produits légèreté, solidité et design incomparable. Audelà de la commercialisation, l’ambition de l’entreprise est de communiquer sa passion pour la nature, son respect pour l’arbre et ainsi contribuer à un avenir plus florissant. Noc design, un savoir-faire unique sur le marché mondial de la mode. Coordonnées 1312, rue de l’Harricana, Amos (Québec) J9T 4J7 Tél. : 819 442.1977 • Téléc. : 819 732.4420 • www.nocdesign.com

Algonquin Canoe Qwe Qwe, and welcome. We, the Algonquin First Nation of Wolf Lake are pleased to welcome you, our guest to The Algonquin Canoe Company. Since the time before memory, the traditional waterways have been the heart and bloodline of the Algonquin people. Today we revive our paddling traditions and reconnect to the Algonquin waterways offering you rental kayaks and canoes, equipment sales, tours, camping and accommodation to match your sense of adventure. Wolf Lake First Nation Long Sault Island, P.O. Box 27, Thorne Ontario, Canada P0H 2J0 Toll free:1 866 889-9788 • www.algonquincanoe.com

Caroline et Michelle Lefebvre Balthazar Café Le Balthazar Café vous propose un espace bistro novateur où les gens aiment se retrouver pour manger sainement et vivre une expérience seul ou entre amis. L’entreprise soutient l’économie locale en étant un fier partenaire des producteurs et agriculteurs de la région. Un service à la clientèle impeccable, des produits de qualité et un environnement recherché font du Balthazar Café un espace unique en province et jamais vu en région ! Les deux entrepreneures à la tête du café, deux sœurs dans la jeune vingtaine, débordent d’idées innovatrices et de projets qu’elles aimeraient mettre sur pied dans les prochaines années tout en continuant de s’impliquer dans leur communauté. Coordonnées 851, 3e Avenue, Val-d’Or (Québec) J9P 1T2 Tél. : 819 874.3004 • www.balthazarcafe.com

La Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

La Coopérative de solidarité du journal culturel de l’AbitibiTémiscamingue produit et publie un mensuel culturel de qualité : L’Indice bohémien. Ce journal est réalisé par une équipe de travailleurs, de membres et de collaborateurs bénévoles compétents et passionnés, qui ont à cœur les arts et la culture ainsi que le développement de l’AbitibiTémiscamingue. Une petite anecdote pour vous : après 4 ans de recherche de financement, les membres du C.A. de l’organisme décident en mars 2009 de publier la copie 0 mais sans aucuns fonds. Le conseil a avancé la somme nécessaire pour payer l’imprimeur et les factures pour la réalisation de cette première copie. Coordonnées 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 1C1 Tél.: 819 763-2677 www.indicebohemien.org

Amos : Joanne Breton, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse Coopérative de développement régional Abitibi-Témiscamingue 162, Principale Sud, Amos (Québec) • 819 727-1055 #222 • jbreton@cdrat.fcdrq.coop La Sarre : Marie-Josée Paradis, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse Carrefour jeunesse-emploi Abitibi-Ouest 299, Principale, La Sarre (Québec) • 819 333-1110 #30 • mjparadis@cjeao.qc.ca Témiscamingue : Annie Bellehumeur, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse Carrefour Jeunesse-Emploi du Témiscamingue 4, St-Michel, Ville-Marie (Québec) • 819 622-2538 #241 • annieb_cjet@cablevision.qc.ca Val-d’Or : Marie-Pier Carbonneau, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse Carrefour jeunesse-emploi Abitibi-Est 455, 3e Avenue, Suite 201, Val-d’Or (Québec) • 819 825-5627 #206 • defi@cjeae.qc.ca Rouyn-Noranda : Stéfanie Trahan, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse Centre ressources jeunesse 80, Mgr Tessier, bureau 102, Rouyn-Noranda (Qc) • 819 762-0715 #246 • ej@crj-at.qc.ca Cahier publicitaire - CDR

5


NOUVELLES COOPÉRATIVES DANS DES COMMUNAUTÉS ALGONQUINES : KITCISAKIK ET PIKOGAN SE MOBILISENT • Mario Tardif

UNE PREMIÈRE JEUNE COOP EN RÉGION ! • Joanne Breton

Depuis maintenant 2 ans, des communautés algonquines de la région capitalisent sur leur solidarité afin de répondre à leurs besoins collectifs par l’entremise d’une entreprise coopérative. En plus d’employer bon nombre de personnes, les coopératives sont des acteurs importants du développement de projets dans leur communauté. Coopérative de solidarité de Pikogan À l’été 2009, une coopérative de solidarité s’est mise en place dans la communauté algonquine de Pikogan. Cette coopérative réalise des travaux sylvicoles en partenariat avec la Coopérative forestière du Nord-Ouest et la Coopérative de travailleurs sylvicoles Abifor. Elle compte une douzaine de membres travailleurs en plus d’une dizaine de membres auxilliaires. Fait à noter, les membres fondateurs de cette nouvelle entreprise ont décidé de choisir la formule coopérative de solidarité plutôt que la coopérative de travailleurs. Cela leur permet d’ajouter une autre catégorie de membres : les membres de soutien. Les membres de soutien sont des individus résidant dans la communauté de Pikogan, qui ont à cœur le développement du projet et des emplois s’y rattachant. Coopérative de solidarité Wenicec Le projet de Kitcisakik utilise lui aussi la formule de la coopérative de solidarité. Par contre, en plus des travailleurs et des membres de soutien, les utilisateurs des services offerts par la coopérative sont aussi invités à devenir membres. La mission de cette coopérative est d’encadrer les projets entrepreneuriaux émanant des membres travailleurs en leur fournissant une structure de gestion par projet. « Cette façon de faire nous a permis de faire travailler 46 personnes de façon permanente ou saisonnière sur une dizaine de projets différents », de dire M. Denis Lefebvre, consultant qui accompagne la réalisation de ce projet. Et actuellement, en se basant sur l’expérience de ces 2 projets, d’autres communautés algonquines de la région sont à l’étape de se regrouper pour analyser la possibilité de créer une coopérative.

Venez suivre nos actualités sur Facebook sous le nom Coopérative de développement régional de l’Abitibi-Témiscamingue

De gauche à droite Haut : Mylène Goyette Proulx, Alycia Mowatt (Intervenante), JanetAlyson Hervieux (Secrétaire), Lydia Mowatt (Trésorière), Stéphanie Trapper (Administratrice), Sophie Kistabish (Enseignante) Bas : Nicholas Cannasso Trapper (Président), Skyla Kitty-Polson (Administrateur) Absents : Jaclyn Kistabish (Vice-présidente), Wesley Otter Ruperthouse (Administrateur), Victoria Ruperthouse Kistabish (Administratrice) Des jeunes de 1re et 2e secondaire de l’école secondaire la Calypso ont décidé de se réunir afin de mettre sur pied une Jeune Coop. Ce groupe de neuf autochtones désire s’offrir à la fin de l’année scolaire un voyage étudiant à l’extérieur du pays. Pour y arriver, ils décideront dans un prochain conseil d’administration des services que leur entreprise coopérative offrira à la communauté. Ce projet est également pédagogique pour eux : il leur permettra de développer leur prise en charge individuelle et collective ainsi que de prendre conscience de leurs forces et capacités. Les jeunes pourront s’initier entre autres au sens de l’organisation, aux relations publiques et à la gestion de projet d’entreprise, ce qui favorisera le développement de valeurs et de principes liés à la coopération, tels que : l’égalité, l’équité, la solidarité, la démocratie et l’éducation coopérative. « En développant leur sentiment d’appartenance à leur milieu local, les jeunes sont susceptibles d’y trouver des points de repère pour renforcer leur citoyenneté et leur solidarité. Pour que la jeunesse développe un sentiment d’appartenance à son milieu de vie, elle doit être partie prenante à des projets qui lui fourniront l’occasion de s’affirmer, d’assumer des responsabilités, de se sentir utile et solidaire, et ainsi de concilier identité personnelle, identité collective et ouverture sur le monde. » (Vers une politique jeunesse québécoise, document de consultation, le Sommet du Québec et de la jeunesse) Le projet Jeune Coop est particulièrement intéressant pour répondre aux objectifs de la réforme proposée par le ministère de l’Éducation, en ce sens qu’il constitue un véritable lieu d’apprentissage pour le développement global des adolescents. Vous désirez en savoir plus sur le projet Jeune Coop? Vous pouvez communiquer avec votre agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la coopération jeunesse de votre localité. C’est une personne ressource qui accompagne les enseignants, animateurs et intervenants dans la mise sur pied d’une Jeune Coop. Vous trouverez leurs numéros à la page 5.

6

Cahier publicitaire - CDR


cahier publicitaire

I

59 JEUNES COOPÉRANTS ONT BRASSÉ DES AFFAIRES CET ÉTÉ ! • Joanne Breton

Les cinq Coopératives Jeunesse de Services (CJS) de L’AbitibiTémiscamingue ont eu dans l’ensemble un été fort occupé. Elles peuvent être fières du travail accompli tout au long de l’été. Elles ont ensemble recueilli pour un total de 22 268 $ en revenus au cours de l’été. Les 59 coopérants ont investi en moyenne 225 heures dans leur projet d’entreprise coopérative, que ce soit au niveau du travail, des activités de bénévolat, des formations, ou dans la gestion de leur entreprise. De beaux accomplissements pour tous les jeunes adolescents qui ont participé au projet ! Vivre l’expérience CJS L’expérience CJS a permis aux jeunes qui la vivent de créer leur propre emploi d’été, de s’initier aux rouages de la gestion économique et de s’éveiller à la vie associative. Elle les

amène à prendre conscience de leurs capacités personnelles et de leurs responsabilités collectives. Depuis le début de la vague CJS, des milliers de jeunes ont vécu cette expérience enrichissante dans plusieurs régions du Québec. Cet été, ce sont 59 jeunes d’Amos, de Dupuy, de La Sarre, de Malartic et de Val-d’Or qui ont vécu l’expérience CJS. La Coopérative de développement régional de l’Abitibi-Témiscamingue (CDRAT) est fière de supporter les CJS de la région. Il faut mentionner qu’elle est supportée par le Regroupement québécois des coopératrices et coopérateurs du travail (RQCCT), qui en est l’initiateur. De plus, ce regroupement contribue chaque année à la réussite du projet. Une Coopérative Jeunesse de Services (CJS), c’est quoi ? Une CJS regroupe 15 jeunes de 14 à 17 ans qui mettent en commun leurs ressources pour offrir à leur communauté une gamme de services durant la période estivale. Ils se dotent d’une structure décisionnelle et partagent les tâches reliées à la gestion de leur entreprise coopérative en plus d’effectuer le travail qu’ils ont choisi d’accomplir ensemble. En région, divers services sont habituellement offerts par les CJS. Parmi les

I

services offerts, vous pouvez retrouver les menus travaux, tels que la tonte de pelouse, le gardiennage d’enfants, la peinture, l’entretien ménager, l’animation de fêtes d’enfants, la location de vélos, l’aide aux organismes dans le déroulement d’activités de toutes sortes et plusieurs autres services. Contribuer à la création d’une CJS La création d’une CJS requiert l’implication d’un groupe de représentantes et/ou représentants des secteurs socio-économique et communautaire. En région, plusieurs organismes sont impliqués dans le projet, tels que les Carrefours jeunesse emploi (CJE), les Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC), les Centres locaux de développement (CLD), les municipalités, les Commissions scolaires, les Caisses Desjardins et plusieurs autres organismes. Habituellement, il est prévu que ce comité local se réunisse régulièrement de janvier à juin, dans le but de constituer un réseau de ressources, de sensibiliser le milieu à la mise sur pied de la CJS ainsi que pour favoriser son démarrage. La création d’une CJS contribue par ailleurs au rayonnement dans la communauté des partenaires impliqués.

Cahier publicitaire - CDR

7


cahier publicitaire

Les 41 coopératives membres de la CDR vous souhaitent... MRC D’ABITIBI Caisse Desjardins d’Amos 2, rue Principale Nord, C. P. 670 Amos (Québec) J9T 3X2 819 732-3327

Fédération des caisses Desjardins du Québec, vice-présidence AbitibiTémiscamingue – Nord du Québec 532, 7e Rue Ouest Amos (Québec) J9T 3W7 819 732-8324

Coop IGA Extra Amos 421, 12e Avenue Est Amos (Québec) J9T 3H1 819 732-5281

Les Serres coopératives de Guyenne 715, chemin des Serres Guyenne (Québec) J0Y 1L0 819 732-0456

Coopérative bovine d’Abitibi 263, 1re Avenue Ouest Amos (Québec) J9T 1V1 819 732-0928

Promutuel L’Abitibienne 282, 1re Avenue Est Amos (Québec) J9T 1H3 819 732-1531

Coopérative de services des routiers d’Amos 1642, route 109 Nord, C. P. 273 Amos (Québec) J9T 3A7 819 727-1995

MRC D’ABITIBI-OUEST

Coopérative de travail de Guyenne 1253, rang 4 et 5 Ouest Guyenne (Québec) J0Y 1L0 819 732-0100 Coopérative des travailleurs forestiers des Rapides 908, chemin Vautrin Preissac (Québec) J0Y 2E0 819 727-2391 Coopérative d’habitation la Rivière aux biscuits 102, 4e Avenue Est, app. 13 Amos (Québec) J9T 1C6 819 732-4782 Coopérative d’habitation des deux et quatre d’Amos C. P. 306 Amos (Québec) J9T 3A7 819 732-5288

Caisse Desjardins de La Sarre 66, 5e Avenue Est La Sarre (Québec) J9Z 1K9 819 333-5424 Caisse Desjardins Royal-Roussillon 11, 7e Avenue Ouest Macamic (Québec) J0Z 2S0 819 782-4676

Coop de services agricoles de Belcourt 219, rue Communautaire C. P. 14 Belcourt (Québec) J0Y 2M0 819 737-4562 Coopérative d’habitation « Portes ouvertes » C. P. 511 Val-d’Or (Québec) J9P 4P5 819 874-4840

Habitation coop « Au bon repos » 433, 11e Rue, C. P. 579 Val-d’Or (Québec) J9P 3J6 819 824-4675

MRC DE ROUYN-NORANDA Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda 130, rue Perreault Est Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3C4 819 762-0966 Coop taxi de Rouyn-Noranda 18, Mgr Tessier Ouest Rouyn-Noranda (Québec) J9X 2S4 819 762-1733

Caisse populaire Desjardins du Sud de l’Abitibi-Ouest 108, Principale, C. P. 25 Palmarolle (Québec) J0Z 3C0 819 787-2451

Coopérative agroforestière KinojévisAbijévis 97, 8e Rue Rouyn-Noranda (Québec) J9X 2A5 819 762-8699

Coopérative forestière du Nord-Ouest 597, avenue Principale Authier (Québec) J0Z 1C0 819 782-3656

Coopérative de commerce d’alimentation saine La Semence 119, 7e Rue Rouyn-Noranda (Québec) J9X 1Z8 819 762-8918

La Coop Val-Nord 357, 2e Rue Est La Sarre (Québec) J9Z 2H6 819 333-2307

Coopérative d’habitation Harricana C. P. 461 Amos (Québec) J9T 3A8

Magasin coop de Ste-Germaine Boulé 198, rue Principale, C. P. 55 Ste-Germaine Boulé (Québec) J0Z 1M0 819 787-6345

Partenaires du développement coopératif régional

Caisse populaire Desjardins de l’Est de l’Abitibi 602, 3e Avenue Val-d’Or (Québec) J9P 1S5 819 825-2843

Caisse populaire Desjardins du Nord du Lac Abitibi 59, rue Principale, C. P. 330 Dupuy (Québec) J0Z 1X0 819 783-2488

Coopérative d’habitation des six d’Amos C. P. 804 Amos (Québec) J9T 1K9 819 732-2905

Coopérative forestière St-Dominique 289, rue Principale St-Dominique (Québec) J0Y 2K0 819 732-5723

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

Coopérative de solidarité d’animation des jeunes d’Abitibi-Témiscamingue 75, avenue Mercier Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4X3 819 762-4751 Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 819 763-2677

Cahier publicitaire - CDR

Coopérative d’habitation « Les portes tournantes » C. P. 2254 Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5A6 819 797-6320 Coopérative funéraire de l’AbitibiTémiscamingue 10, rue Reilly Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3N9 819 762-4033 Coopérative le Signet 445, boul. de l’Université Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5E4 819 762-0734 Association coopérative d’économie familiale d’Abitibi-Témiscamingue 330, Perreault Est Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3C6 819 764-3302

MRC DU TÉMISCAMINGUE Caisse Desjardins Béarn-Fabre-Lorrainville 1, rue Notre-Dame Ouest Lorrainville (Québec) J0Z 2R0 819 625-2145 Caisse populaire Desjardins de la Forêt enchantée 51, rue Ste-Anne, C. P. 370 Ville-Marie (Québec) J9V 2B6 819 629-2446 Caisse populaire Desjardins du Nord-Ouest du Témiscamingue 24, rue Ontario Notre-Dame-du-Nord (Québec) J0Z 3B0 819 723-2265 Coop de solidarité santé Témiscavie 19, rue Dollard Ville-Marie (Québec) J9V 1L1 819 622-2433 Promutuel Rouyn-Noranda-Témiscamingue 31-B, des Oblats Nord Ville-Marie (Québec) J9V 1H9 819 622-0024

...une bonne Semaine de la coopération !

162, Principale Sud, C.P. 96, Amos (Québec) J9T 3A5 Tél. : 819 727-1055 • Téléc. : 819 727-1062 • Courriel : info@cdrat.fcdrq.coop

8

Coopérative d’habitation « Boréale » C. P. 2454 Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5B1 819 764-6300


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.