décembre 2010 - janvier 2011 - copie 14
gratuit
le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue
les métiers d’art ont fière allure
en manchettes 4à8 16 20 23 23
Métiers d’art Noël au Centre d’exposition d’Amos Théâtre de la Loutre Collectif d’artistes à Val-d’Or Pleins feux sur Julie D. Vaillancourt ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien
calendrier culturel
gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
décembre 2010 | janvier 2011 Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !
Cinéma Jayan V 5 décembre - 14 h Théâtre de poche (La Sarre) Soirée le Documenteur et le Festival de Cinéma des gens d’ici 30 décembre - 20 h 30 Méchante salle (Val-d’Or)
Quand j’entends chanter Noël… collection musicale - Pierre Labrèche Jusqu’au 9 janvier Centre d’exposition d’Amos Du coq à l’âme - L’art populaire au Québec Jusqu’au 23 janvier Centre d’exposition d’Amos Contes d’ombres et de lumière Marie-France Thibault Du 10 décembre au 23 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or
Ciné-club Promovues Jusqu’au au 8 mai Cinéma Capitol (Val-d’Or)
Conte Une chaise pour tout le monde Guillaume Beaulieu 1er décembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) Visite contée Quand j’entends chanter Noël… Pierre Labrèche 5 décembre - 13 h 30 8 décembre - 19 h 30 12 décembre - 13 h 30 Centre d’exposition d’Amos
Exposition Dinosaures et compagnie Jusqu’au 5 décembre Centre d’exposition de Val-d’Or Jaws 35 - Serge Larocque Jusqu’au 5 décembre Centre d’exposition de Val-d’Or Blizz-Art de Rouyn-Noranda Regroupement des artistes et artisans de l’A-T Du 3 au 5 décembre Cathédrale St-Joseph (Rouyn-Noranda) Le petit musée des curiosités Émilie Bernard Jusqu’au 19 décembre L’Écart... lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) Ce qu’il reste - Jannick Deslauriers Jusqu’au 19 décembre L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)
L’écriture persane - Shahla Bahrami Du 10 décembre au 23 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or Neurones en action Du 2 décembre au 28 janvier Centre d’art Rotary (La Sarre) Haz’art Collectif d’artistes de l’Abitibi-Ouest Du 9 décembre au 13 février Salle du conseil de l’hôtel de Ville (La Sarre) Expression d’une passion Sophie Royer Du 9 décembre au 13 février Lundi au vendredi, de 13 h à 16 h Hall d’entrée de la salle du conseil (La Sarre) Ma-Reine Bérubé, 1919-2004 Jusqu’au 3 mars 2012 Centre d’exposition de Val-d’Or
Humour Martin Petit et le micro de feu 2 décembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 3 décembre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre) 5 décembre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Match d’improvisation SIR-N Jusqu’au 15 avril - 20 h Scène Évolu-Son (Rouyn-Noranda)
Musique Yves Lambert et le Bébert Orchestra 9 décembre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre) Abitibi pure laine 30 décembre - 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Le grand concert 2010 de Noël Orchestre symphonique régional de l’AbitibiTémiscamingue 4 décembre - 16 h Église Christ-Roi (Amos) 5 décembre - 19 h Église St-Martin-de-tours (Malartic) Kataklysm 3 décembre - 19 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Soirée FRIMAT dans le cadre du Festival des rumeurs 29 décembre - 22 h Bistro Bar l’Entracte (Val-d’Or) Défoncer l’année avec Pépé Pépé et sa guitare 31 décembre - 22 h Méchante salle (Val-d’Or)
Théâtre Après la fin 10 décembre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)
Autre Marché de Noël - Marché public 12 décembre - 9 h à 16 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)
Improvisation
Noël au terroir de La Motte 4 décembre - 10 h à 20 h Salle Héritage (La Motte)
Le Prolongement du corps Marie-Kim Landriault Jusqu’au 19 décembre L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)
Improvisation haute voltige Les Volubiles 28 janvier - 20 h Espace Noranda (Rouyn-Noranda)
En atelier avec... - Marie-France Thibault 8 décembre - 19 h à 21 h Centre d’exposition de Val-d’Or
Présence - Julie D. Vaillancourt Jusqu’au 8 janvier La Fontaine des arts (Rouyn-Noranda)
Soirée d’impro dans le cadre du Festival des rumeurs 28 décembre - 18 h 30 Méchante salle (Val-d’Or)
Génies sages (et moins sages) Génies en herbe Harricana 14 décembre - 19 h à ± 21 h 30 Polyvalente La Forêt (Amos)
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L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
en couverture : Métiers d’art photo : cyclopes
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. RÉDACTION ET PRODUCTION Rédaction des chroniques : Josée Banville, Louis-Joseph Beauchamp, Francesca Benedict, Mar tin Blais, Mélanie BoutinChartier, Véronique Filion, Charlotte Luneau, Marie Joe Morin, Philippe Marquis, Marie-Hélène MassyÉmond, Marta Saenz, Julie Thibeault Rédaction des articles : Chloé BP, Cindy Caouette, Julie Dallaire, Lise Gagné, Stéphanie Hein, Louise Lamber t, Caroline Lefebvre, Margot Lemire, Isabelle Luneau, Christian Messier, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Évelyne Papillon, Daniel Richer, Émélie Rivard-Boudreau, Amélie Roberge Correction des textes : Francesca Benedict, Gabrielle Demers, Lucette Jacob, Isabelle Legault, Geneviève Luneau, Karine Murphy, Évelyne Papillon Rédactrice en chef : Louise Lambert redaction@indicebohemien.org Coordination : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org Ventes publicitaires : Maurice Duclos publicite@indicebohemien.org Graphisme : Le Canapé communication visuelle graphisme@indicebohemien.org L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006. Membres du conseil d’administration :
Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Annie-Pierre Fauteux, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge. 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org
Ce journal est imprimé sur du papier recyclé à 50 %.
sommaire
éditorial
LA LECTURE EN PARTAGE > Louise Lambert - redaction@indicebohemien.org
Ce numéro de décembre vient clore une année qui a été des plus fructueuses sur le plan culturel, et pour L’Indice bohémien par ricochet. À mon deuxième tour de roue à la rédaction du journal, je suis à même de constater à quel point ce journal est un train qui file à très grande vitesse, tant la matière est abondante, diversifiée et intéressante. La cadence est soutenue et les arrêts en gare sont brefs, mais le voyage est captivant. Je veux rendre hommage à cette formidable équipe de bénévoles, à la rédaction, à la correction et à la distribution, sans qui il serait impossible de livrer, chaque mois, 24 ou 32 pages de nouvelles culturelles. Ce sont 34 personnes qui ont mis l’épaule à la roue pour préparer cette édition; c’est une grande salle de rédaction, décentralisée et efficace. Ces collaboratrices et collaborateurs sont curieux, vaillants, allumés et ils plongent dans leurs sujets avec gourmandise. Plusieurs appartiennent à la génération Y, ils ont à peine trente ans. On entend souvent dire que les jeunes ne savent plus écrire, mais, croyez-moi, ceux et celles qui le font pour L’Indice bohémien ont la plume vive et articulée, même si le journalisme n’est pas leur premier métier. Notre plus jeune collaboratrice a 9 ans, elle s’appelle Charlotte, elle raffole des livres depuis qu’elle est toute petite. Chaque semaine, elle dévore deux ou trois romans jeunesse, en plus des livres qu’elle lit à ses deux jeunes sœurs. Amoureuse des mots et des histoires, elle adore écrire et elle rédige ici sa première chronique consacrée à la littérature jeunesse. Nous sommes très heureux de lui offrir un espace, intitulé Les livres de Charlotte, où elle pourra donner libre cours à son talent et à sa passion, en même temps qu’elle pourra communiquer à d’autres enfants ses plus belles découvertes de lecture. La matière première de ce journal, ce sont les mots. Mon plus grand
plaisir en tant que rédactrice en chef, c’est celui de la première lecture, bien avant que le journal ne prenne forme. Et, aussi, de savoir que nous allons partager le contenu de tous ces articles avec vous, nos lecteurs. Chaque texte est un cadeau que je déballe avec empressement, curieuse de découvrir ce qu’il va me révéler sur l’une ou l’autre des facettes de l’actualité culturelle. Dans ce numéro, le livre et la lecture, entre autres sujets, sont célébrés à plus d’un titre. Par exemple, quand le métier de libraire est exercé de manière inspirée, que l’artisane qui pratique la reliure aime le livre de A à Z ou qu’on se remémore l’œuvre abitibienne de Bernard Clavel. En plus de toutes ces suggestions de lecture que vous y trouverez. On ne le dira jamais assez, la lecture est un ingrédient fondamental de la réussite, à l’école comme dans la vie en général. Toutes les études le démontrent, l’éveil au monde des mots, dès les premiers mois de la vie, est un facteur déterminant pour l’avenir des enfants. Et c’est encore plus vrai dans les milieux défavorisés. Les chiffres à cet effet sonnent l’alarme : les enfants des milieux défavorisés prennent le chemin de l’école avec beaucoup moins d’heures de lecture partagée que ceux issus des familles de classe moyenne, jusqu’à 2000 heures dans cer tains cas. Imaginons le décalage que ces petits doivent affronter dès l’instant où ils s’assoient sur un banc d’école.
son enfant à la bibliothèque (sans frais bien souvent), aménager des coins de lecture, dans les lieux privés comme publics. La vie quotidienne nous fournit une multitude d’occasions, souvent faites de gestes simples, d’initier les petits à ce langage qui éveillera leur curiosité, développera leur imaginaire et leur donnera le goût d’apprendre. J’aime penser que chaque enfant, peu impor te le milieu dans lequel il grandit, peut avoir accès à la découverte, au savoir et à la douce influence des émotions ressenties et exprimées. Faisons de la lecture une chose à la fois sacrée mais accessible, amusante mais importante, qui instruit sans être un devoir. Mais un plaisir, un énorme plaisir. Le livre, objet aussi léger que précieux, donne accès à tous ces trésors : qu’on le donne en cadeau, qu’on le fasse circuler, qu’on le partage généreusement. L’équipe de L’Indice bohémien vous souhaite des fêtes de Noël remplies de sérénité et de belles heures qui s’écouleront doucement entre les pages et les mots des livres.
Calendrier culturel ................ 2 Éditorial ................................ 3 Métiers d’art .......... 4, 5, 6, 7, 8 Danse .................................. 12 Lttérature ............................ 15 Contes et chants de Noël ..... 16 Musique .............................. 16 Interculturalisme .................. 17 Événement ........................... 18 Art performatif ..................... 19 Théâtre ................................ 20 Arts visuels ... 21, 22, 23, 24, 25
Chroniques Signature d’artiste ................ 9 Vues sur le Nord ................. 10 Sociétés d’histoire et de généalogie ......................... 11 Chronique littéraire ............. 13 Les livres de Charlotte ......... 14 La culture dans mes mots ... 14 Humeur .............................. 26 Ma région j’en mange .......... 27 Rubrique ludique ................. 29 Une Abitibienne au village ... 29
Faites un choix éclairé réservez dès maintenant votre espace publicitaire
C’est notre responsabilité collective en regard de la valorisation de la lecture qui doit nous interpeler en s’exerçant partout, dans la famille, à la garderie, à l’école et dans tous les lieux de la communauté que fréquentent les petits. Que nous soyons parents, grands-parents, oncles, tantes, gardiennes ou amis, nous pouvons tous agir pour éveiller les enfants au monde de l’écrit : lire une histoire à voix haute, tendre un crayon pour dessiner, laisser des livres bien à la vue, inscrire L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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métiers d’art Les métiers d’ar t
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ > Louise Lambert
photos : Ariane Ouellet
Mais que sont les métiers d’art et en quoi se distinguent les artisans qui les exercent ? Les ouvrages de référence présentent les métiers d’art comme étant le trait d’union entre le passé et le futur, entre l’esprit et la main, entre l’esthétique et la fonction. Ils sont un heureux mélange de traditions et de techniques modernes, d’art ancien et
Nancy McKenzie (Lac Dufault)
Un savoir-faire qui cache une âme d’archéologue > Ariane Ouellet
Originaire de la Première Nation Temiscaming près de Notre-Dame-Du-Nord, Nancy McKenzie est maintenant résidente du Lac Dufault, près de Rouyn-Noranda. Passionnée d’artisanat traditionnel depuis sa tendre enfance, elle contribue à sa manière à faire revivre des savoir-faire qui se sont perdus au fil des générations.
elle contribue à sa manière
« Création de bijoux, peinture sur toile et sur plume, confection de mitaines, à faire revivre des savoirde mocassins, de hochets, de vestes faire qui se sont perdus au et de sacoches, je touche à tout », fil des générations confie l’artisane, qui a même exploré les méthodes traditionnelles de tannage de peaux. Toutes ces techniques, elle les a apprises au fil des années passées auprès d’aînées et d’autres artisanes, lors de rencontres d’échange, et parfois même dans les livres. De 1999 à 2006, elle a tenu à Rouyn-Noranda la boutique Makonigan, qui signifie « cadeau » en algonquin. Cette expérience lui a permis de rencontrer des artisans de différentes communautés cries et algonquines et d’enrichir ainsi ses connaissances. Nancy McKenzie a, en quelque sorte, une âme d’archéologue. Après des études en cartographie à Hull, elle revient dans la région où elle travaille avec la corporation Archéo-08 pendant près d’une dizaine d’années. L’été, elle participe aux fouilles alors que l’hiver, elle réalise des cartes, s’occupe du catalogage des artefacts ou réalise des dessins. Pendant ce temps, elle continue de perfectionner ses créations et de se documenter sur l’artisanat traditionnel des Premières Nations. « J’ai trouvé beaucoup de renseignements aux Archives nationales à Rouyn-Noranda et à Ottawa. J’ai même fait venir des documents de Winnipeg parce que, malheureusement, beaucoup de nos traditions ont été oubliées », raconte l’artiste. On peut se procurer le résultat de son travail dans différents points de vente, dont la boutique Terre du lynx, l’épicerie La Semence et l’expo-vente de Noël de l’Église Immaculée-Conception de Rouyn-Noranda, ainsi que dans dif férentes boutiques et dépanneurs de réserves autochtones du Québec et de l’Ontario.
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contemporain, de conservation et de création. Ils portent l’héritage d’un savoir-faire qui a été préservé au fil du temps, souvent long et complexe à acquérir, fondé sur une transformation ou une restauration de la matière. Ils impliquent la production d’objets uniques ou de petites séries, avec un caractère artistique bien affirmé, ce qui ne les empêche pas d’avoir, souvent, une fonction utilitaire. L’artisan des métiers d’art doit être à la fois imaginatif et pragmatique, car il cumule des fonctions multiples, celles de chercheur, concepteur, créateur, producteur et, parfois, de gestionnaire s’il possède un atelier-boutique. Ce sont des professionnels qui maîtrisent leur métier dans sa globalité et qui travaillent inlassablement leur précieuse matière. Voilà qui nous fait mieux apprécier le sens de l’expression « cent fois sur le métier… » ! photos : courtoisie de l’artiste
Ce numéro précédant les fêtes de Noël se penche sur les métiers d’art. En AbitibiTémiscamingue, cette discipline réunit une quarantaine de créateurs qui s’intéressent à différents matériaux, comme le verre, le bois, le textile, la céramique ou les métaux, pour n’en nommer que quelques-uns. Comme il était impossible de tous les présenter, nous avons dû faire des choix, ce qui s’est avéré un difficile exercice compte tenu de la qualité des créateurs que l’on y retrouve. La sélection que nous vous proposons repose principalement sur la diversité des techniques et des matériaux que ces artisans maîtrisent, et ce, aux quatre coins de la région.
Jacques Gamache (Val-d’Or)
Épris des bois les plus précieux > Ariane Ouellet
Certains l’ont connu comme professeur d’arts plastiques à la polyvalente de Val-d’Or, où il a enseigné pendant 33 ans. Diplômé en design d’intérieur, il a cependant choisi d’exercer un autre métier. Mais sa véritable passion, il la vit depuis bientôt 40 ans, c’est celle de travailler la matière pour en fabriquer des sculptures et des bijoux. « J’espère ne pas vous décevoir, dit-il lorsqu’il en parle, on ded’emblée, mais je ne travaille pas l’or. Je ne suis pas un joaillier dans le pur vine une passion sans limite sens du terme. » Il n’en reste pas moins pour cette matière vivante que les matériaux de prédilection de que sont les bois précieux Jacques Gamache sont aussi nobles, et lorsqu’il en parle, on devine une passion sans limite pour cette matière vivante que sont les bois précieux. Ébène de Madagascar ou des Philippines, palissandre du Brésil ou de l’Inde; certains de ces bois, comme l’ivoire rose, sont si rares et précieux qu’ils sont vendus au gramme ! Fidèle à sa nature végétale, le bois se décline en une multitude de teintes et de subtilités qui sont chaque fois une découverte pour celui qui le transforme. Certains bois, lorsqu’ils sont travaillés, sentent même la vanille. Jacques Gamache s’approvisionne principalement chez un fournisseur québécois, mais s’aventure parfois jusqu’en Europe pour dénicher des matériaux rares. Il lui est même arrivé de travailler l’ivoire véritable, mais la lourdeur des démarches douanières pour y arriver l’ont fait se tourner vers des choix plus simples et tout aussi beaux : bois de serpent, noix de tagua, etc. « Ce sont l’Afrique et le Brésil qui fournissent au monde entier les plus belles essences de bois précieux », raconte l’artiste. De ces bois rares, Jacques Gamache en fait des pendentifs, des boucles d’oreilles et des bagues. Il lui arrive aussi d’en tirer des bracelets ou des couteaux sculptures. On trouve d’ailleurs ses créations dans près d’une vingtaine de pays à l’heure actuelle.
Guillaume Marcotte (Rapide-Danseur)
Il a son métier dans la peau > Daniel Richer
À une dizaine de kilomètres en direction de Matheson, après avoir quitté Duparquet, on découvre sur le bord de la route 388 une tente de prospecteur plutôt insolite. Elle sert d’atelier de tannage et de fumage à Guillaume Marcotte, un artisan traditionnel qui se décrit comme quelqu’un avec un tempérament plus ou moins ermite, aimant le calme et la nature, pointilleux et perfectionniste. Bienvenue à l’Atelier du Voyageur.
Il s’agit d’un travail qui n’a jamais été mécanisé par l’industrie et qui exige un long travail manuel de la part de l’artisan C’est à l’âge de 10 ans que Guillaume Marcotte a commencé à s’intéresser au cuir, d’abord en défaisant de vieux manteaux, puis en étudiant divers objets d’art traditionnel autochtone que possédait le conjoint de sa mère. Vers 17 ans, il a voulu trouver des produits faits de cuir boucané, mais ses démarches n’ont rien donné, ce qui l’a mené à faire ses propres recherches. Le tannage et le boucanage par fumage Art issu principalement des traditions autochtones nord-américaines, le tannage par boucanage (aussi appelé fumage) est une méthode naturelle de transformation des peaux. Le poil est d’abord enlevé, puis le grain du cuir. Cela expose la fibre, élimine le côté luisant et enlève toute forme d’imperméabilité. « Il s’agit d’un travail qui n’a jamais été mécanisé par l’industrie et qui exige un long travail manuel de la part de l’artisan », dit-il. Pour tanner la peau, il utilise par fois de la cendre de bois, ce qui aide au premier grattage. Il assouplit ensuite le cuir manuellement avec un mélange de cer velle animale, grâce au gras qu’elle contient. « Ça, c’est comme la petite recette magique », ajoute-t-il. Puis vient l’étape finale du boucanage, ce qui préser ve la fibre de la peau contre le raidissement, lui permet de conser ver sa souplesse et empêche la moisissure. Il ajoute : « Techniquement, c’est le boucanage qui fait le tannage, c’est-à-dire qui préser ve la souplesse d’un cuir ou d’une peau. » Le boucanage s’effectue avec du bois pourri qui a été séché, cela crée un produit de plus grande qualité.
Du labo au ciseau > Amélie Roberge
« Le fabuleux destin d’un bout de tissu », voilà le slogan de Vitamode, une entreprise créée en 2000 à Montréal et installée à Latulipe, au Témiscamingue, depuis 2007.
Je fais le même travail qu’un designer de neuf, mais avec plus de contraintes Récupérer et revaloriser des tissus pour leur donner une nouvelle destinée est le mandat que s’est donné Nathalie Brière, la fondatrice de cet atelier. « La création de vêtements recyclés est ma façon de faire un geste politique, de contester la consommation excessive et de protéger l’environnement », explique-t-elle. Qualité et unicité Chacune des créations est unique et est faite à partir de tissus neufs, de vêtements, de draps ou de rideaux qui sont décousus et refaits de A à Z, du design à la couture, en passant par la confection du patron. La qualité des vêtements est primordiale : « Je fais le même travail qu’un designer de neuf, mais avec plus de contraintes », mentionne-t-elle. Et des contraintes, il y en a : la designer souhaite exploiter au maximum tous les tissus qu’elle possède en inventaire avant d’accepter d’autres dons. De plus, elle doit s’adapter constamment, car contrairement à l’industrie du neuf, elle ne fabrique qu’un exemplaire de chaque modèle. Celui-ci doit donc doit être presque parfait dès le départ. Un parcours peu ordinaire Native de Saint-Jérôme, Nathalie Brière travaille 17 ans comme technicienne en laboratoire avant de changer de cap. Comme les arts lui manquent, elle explore différentes avenues puis s’inscrit finalement à l’Institut supérieur de design de mode de Montréal. Après quelque temps dans le secteur privé, elle finit par trouver sa vocation lors d’un séjour à la Boutique La Gaillarde. Naîtra alors Vitamode. Et le Témiscamingue ? Elle est venue s’y installer pour trouver la paix et le calme. Fervente amatrice de pêche, elle semble comblée. Par ailleurs, elle s’étonne encore du vif intérêt que la population lui porte. Les projets ne manquent pas : « J’ai l’impression de vivre ici depuis dix ans tellement il s’est passé de choses », fait-elle observer.
photos : daniel richer
photo : Amélie Roberge
Autodidacte, l’artisan réalise toute la chaîne de production lui-même, sans aucune aide mécanique. Il peut se vanter d’avoir un produit entièrement écologique, exempt de tout produit chimique. Il fabrique la très grande majorité de ses outils et réalise même la couture et la broderie à la main. Il fait également des ceintures fléchées et des reproductions intégrales de certaines pièces de musées et de livres d’histoire, à la demande de collectionneurs.
Nathalie Brière (Latulipe)
photo : Mélanie Ladouceur
photo : courtoisie de l’artiste
métiers d’art
DATES IMPORTANTES À RETENIR
Pour l’édition de février 2011
Pour l’édition mars 2011
limite pour réserver votre espace publicitaire 5 janvier
limite pour réserver votre espace publicitaire 9 février
limite pour fournir votre montage publicitaire 7 janvier
limite pour fournir votre montage publicitaire 11 février
L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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photos : Cindy Caouette
métiers d’art Johanne St-Pierre (Amos)
Denise Blais (Amos)
Une autodidacte rattrapée par sa passion
L’amour du livre de A à Z
> Cindy Caouette
> ariane ouellet
Le parcours qu’a suivi Johanne St-Pierre ne la prédestinait pas à la pratique des métiers d’art, mais parfois, une passion mise de côté peut nous rattraper, et ce, pour le plus grand plaisir des amateurs d’art.
Quand j’étais jeune, ça m’empêchait de dormir. Je me réveillais la nuit, car je faisais des plans sur ce que j’allais bricoler. Du plus loin qu’elle se souvienne, madame St-Pierre a toujours été une touche-àtout : « J’ai toujours été une bricoleuse. Quand j’étais jeune, ça m’empêchait de dormir. Je me réveillais la nuit, car je faisais des plans sur ce que j’allais bricoler. » À l’âge de 18 ans, elle a suivi un cours sur l’initiation au vitrail, pratique qu’elle a poursuivie, car le fait de réaliser des œuvres avec du verre lui apportait une très grande satisfaction personnelle. Puis, elle a mis le vitrail de côté pour un certain temps. C’est en 2000, alors qu’elle était dans une situation financière plus difficile et qu’elle fréquentait beaucoup le Centre d’exposition de la Maison de la culture d’Amos, qu’elle a eu l’idée de se lancer dans la création : « Je devais trouver quelque chose à faire qui ne coûte presque rien et que je pourrais vendre à la boutique du centre d’exposition. » C’est là que tout a commencé. Elle s’est mise à créer des œuvres avec des bouteilles qu’elle coupait et décorait en faisant appel à des techniques de vitrail. Marianne Trudel et Ariane Ouellet, du centre d’exposition, ont vu en elle une véritable artiste et l’ont poussée à continuer dans cette voie.
En touchant à toutes les étapes de fabrication du livre, on touche à toutes les techniques Son amour de l’écriture remonte à l’enfance, où déjà le plaisir de former de jolies lettres était aussi important que celui de ne pas faire de fautes d’orthographe. « Je viens de la dernière génération qui avait un encrier intégré dans son pupitres. Le vendredi, nous avions la permission d’utiliser l’encre pour écrire ou dessiner. J’adorais ça ! » Depuis, les nombreuses techniques associées à la fabrication des livres l’ont fascinée. C’est grâce à des recherches sur le web qu’elle a fait la connaissance d’Hélène Francoeur, une professionnelle auprès de qui elle a appris quelques techniques : reliure à la Bradel, reliure japonaise, etc. « Je ne fais pas de reliure classique, confie Denise Blais. Je mélange plusieurs techniques au besoin pour réaliser les projets que j’ai en tête et utiliser des matériaux que j’ai récupérés ici et là. » En plus de la reliure, Denise Blais pratique le cartonnage, la calligraphie, l’enluminure et la marbrure de papier. « En touchant à toutes les étapes de fabrication du livre, on touche à toutes les techniques. Par l’exploration, je suis au service des couleurs et du papier, et non l’inverse », précise l’artiste, qui voit ces expériences comme autant de portes ouvertes sur la création. Ce qu’elle aime plus que tout, c’est de réaliser des livres personnalisés, des cahiers de notes, des livres de signatures créés sur mesure, ce qu’elle a fait à quelques reprises pour divers événements, dont le prix reconnaissance Thérèse-Pagé. Elle restaure aussi des livres anciens en tentant de conserver l’âme originale de l’objet. « La plus belle récompense, c’est le plaisir évident des gens qui reçoivent cet objet créé pour eux, ça donne un sens à mon travail », confie Denise Blais.
photos : Denise Blais
Aujourd’hui, madame St-Pierre produit aussi des bijoux, fait des objets en laine feutrée et fabrique des sacs à partir de matières recyclées. Pour la confection de bijoux, elle utilise les mêmes matériaux que lorsqu’elle fait du vitrail, tels que l’étain, parfois le verre, des perles, des pierres, des galets. De sa production, elle dit : « Je ne veux pas faire deux bijoux pareils. C’est décevant parfois lorsqu’on voit quelqu’un qui porte le même bijou que nous. C’est pour ça que j’ai décidé de les faire tous différents. » Pour ce qui est des objets en laine feutrée et des sacs, ils font partie de sa collection De fleur en fleur et, comme ses bijoux, ils sont tous uniques.
Denise Blais a une longue histoire d’amour avec les livres. Cette artisane travaille en effet à la bibliothèque de la Polyvalente La Forêt d’Amos en plus de s’impliquer comme bénévole au Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue.
v i s i t e z n o t r e s i t e I n t e r n e t w w w. i n d i c e b o h e m i e n . o r g
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L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
métiers d’art photos : courtoisie de l’artiste
Anaïs Durand (La Sarre)
Quand le carton devient création > sophie Ouellet
Transformer la matière autrement, donner une seconde utilité aux objets en polluant le moins possible, voilà la mission que s’est donnée l’artisane Anaïs Durand, de La Sarre. Elle crée des meubles avec des boîtes de carton afin de faire renaître la matière de manière utile et non seulement décorative. « Quand je vois une personne déballer un objet nouvellement acheté, moi, c’est la boîte qui m’intéresse », déclare-t-elle en riant.
Quand je vois une personne déballer un objet nouvellement acheté, moi, c’est la boîte qui m’intéresse
Anaïs est originaire de l’Auvergne, en France. Afin de compléter un stage de fin d’études lors de sa formation en environnement, elle a décidé de venir s’établir au Québec. Qu’est-ce qui l’a attirée dans notre coin de pays ? « La neige ! », répond-elle spontanément. Après avoir travaillé en environnement à St-Hyacinthe, Anaïs a découvert l’AbitibiTémiscamingue. La tranquillité, le calme et la proximité de la nature l’ont séduite et lui ont apporté la qualité de vie qu’elle cherchait.
photo : Riel Arbec-blanchard
Sa passion pour la fabrication de meubles avec des boîtes de carton est née de sa volonté de trouver une autre façon de recycler cette matière. Le désencrage, le désencollage, le réusinage ne peuvent se faire sans polluer de nouveau. Anaïs s’est alors posé la question : « N’y a-t-il pas moyen de faire autre chose avec ce carton-là ? ».
La fabrication de meubles ergonomiques et visuellement intéressants lui permet d’utiliser le carton dans le but de répondre à un besoin. Elle s’assure, par exemple, que les fauteuils qu’elle crée soient confortables. Anaïs caresse le projet d’organiser des ateliers dans les écoles afin de sensibiliser les jeunes à la réutilisation de la matière pour créer des objets utiles. Elle ne veut pas seulement que ces jeunes apprennent à créer des meubles en carton, mais qu’ils trouvent d’autres idées, par exemple, fabriquer des lampes avec des boîtes de conserve en métal. L’artisane se passionne aussi pour la photographie. Elle a d’ailleurs exposé récemment ses clichés Regard en quatre temps et trois mouvements au Cabaret de la dernière chance.
Édith Brisebois (Val-d’Or)
UNE COLLECTION INÉDITE > Caroline Lefebvre
C’est au salon Espace Coiffure Égoïste que je rencontre la designer Édith Brisebois pour qu’elle me parle de son nouvel atelier de création, récemment inauguré à Val-d’Or. Une retouche de mèche mauve un peu délavée dans sa coupe au carré à la garçonne me démontre à quel point elle a du style et inspire la perfection. INÉDITH est le nom que porte sa collection. C’est aussi le nom de son atelier qui a pignon sur rue à Val-d’Or. On peut découvrir, en entrant dans ce petit espace de création, un lot d’accessoires mode recyclés, de manteaux de fourrure remodelés, ainsi que de vêtements de saison, fruits de son travail avec les peaux animales, qu’elles soient neuves, teintes ou recyclées.
C’est au collège Marie-Victorin de Montréal, où elle a vécu près de 10 ans, qu’Édith Brisebois a étudié en gestion de production du vêtement, spécialisation fourrure. Après un stage en Chine et diverses expériences dans l’industrie de la mode, on la retrouve au Cirque du Soleil en tant que costumière. Puis, à l’aube de ses 30 ans, la créatrice décide de revenir dans sa ville natale pour concrétiser son projet d’ouvrir un atelier. « J’adore Montréal, mais je m’ennuyais de la qualité de vie que la région m’offre. C’était un rêve d’ouvrir mon propre atelier de couture, et c’est à Val-d’Or que j’avais le plus envie d’offrir mes collections exclusives. »
je veux recréer certaines pièces de fourrure qui traînent au fond du placard afin d’en faire des pièces de collection pour chaque cliente La designer, qui adore travailler le stretch, crée aussi des costumes de patinage artistique, travaillant le pailletage et le air brush. Au sujet de son travail, elle ajoutera : « J’ai l’ambition de travailler sur des corps plus voluptueux, il y a des femmes merveilleuses qui ont juste besoin qu’on se moule à leur silhouette. » En ce début d’hiver, il fait chaud au cœur de savoir qu’on pourra s’emmitoufler avec les créations originales de cette jeune designer qui vous attend à son atelier de la 3e Avenue.
photo : courtoisie INEdith
Tous fabriqués à la main, les articles que réunit sa collection exclusive ne manquent pas d’audace, qu’on pense à ces fameux porte-clés en fourrure, à ces colliers appliqués de peau ou à ces foulards twist. Elle propose aussi des chapeaux aviateurs et des passe-montagnes-capuchons faits de renard. Le remodelage de manteaux de fourrure reste le dada de la designer. Elle peut ainsi donner une seconde de vie à ces précieux héritages que constituent les pièces de vison ou de chat sauvage léguées par nos grands-mères. « En plus des accessoires, je veux recréer certaines pièces de fourrure qui traînent au fond du placard afin d’en faire des pièces de collection pour chaque cliente. »
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photo : sylvain marcotte
photo : Martine guimond
métiers d’art
rétro 2010
Nancy Couturier (Ville-Marie)
En verre et contre tous > Stéphanie Hein
Elle a dans la jeune trentaine, elle habite Ville-Marie, mais c’est lorsqu’on lui demande quel est son métier que les choses se compliquent pour Nancy Couturier. Artiste, artisan, verrier, tous ces termes s’accompagnent immanquablement d’une longue explication.
Le verre demeure sa passion et sa principale source d’inspiration. L’été témiscamien est témoin de la 10e édition de la Biennale !nternationale d’art miniature, avec 463 œuvres de 35 pays. En décembre, un musée argentin accueille une sélection de 51 œuvres issues de la biennale.
Jeune, elle s’émerveillait en faisant fondre du plastique. Aurait-elle pu croire que des années plus tard, ce serait la fonte du verre qui lui procurerait un tel plaisir ? Probablement pas, puisque son parcours est hétéroclite et parsemé de découvertes qui, de fil en aiguille, l’ont conduite à ouvrir son atelier-boutique La Verrerie de la Montagne, en octobre 2009.
Autour du monde avec son conjoint et ses trois enfants, elle profite de ce voyage pour faire un bilan. Au retour, énergisée par cette aventure, Nancy sent qu’elle a des ailes et qu’elle peut accomplir ce qu’elle veut. Elle réalise l’importance de concrétiser ses rêves et prend la décision d’ouvrir son atelier et de s’y consacrer à temps plein. Depuis, elle se laisse guider par une approche très spontanée. Le verre demeure sa passion et sa principale source d’inspiration. Malgré qu’il y ait des styles qui se ressemblent, chacune de ses créations est unique. Tout comme son atelier, où nous pouvons rencontrer l’artiste, discuter, admirer et se procurer ses œuvres.
photo : Alain Payette
Malgré qu’elle ait toujours été fascinée par les arts, Nancy s’est d’abord consacrée au métier d’archiviste médicale. Ce métier ne lui offrant pas la liberté créatrice qui l’habite, elle décide, par simple passion, de suivre des cours de vitrail. Rapidement, elle désire aller plus loin avec ce matériau et prend des cours de fusion du verre. Travailler avec de petits objets l’amène immédiatement à fabriquer des bijoux. Considérant cela comme un passe-temps, elle décide, en 2008, de mettre de côté pour un an sa production de bijoux, le temps d’un voyage qui donnera une nouvelle tournure à sa vie.
Certains de ces artisans ont des boutiques-ateliers, en voici les coordonnées : Édith Brisebois Nancy Couturier Atelier INÉDITH Verrerie de la Montagne 1095, 3e Avenue, Val-d’Or 3, rue de la Montagne, Ville-Marie Nathalie Brière Guillaume Marcotte Vitamode Atelier du voyageur, Rapide Danseur 381, route 382 Ouest, Latulipe 1025, route 388, Rapide-Danseur www.vitamode.blogspot.com www.atelierduvoyageur.blogspot.com
On peut aussi s’adresser aux boutiques des centres d’exposition : Centre d’exposition de la Maison de la culture d’Amos 222, 1re Avenue Est, Amos • www.ville.amos.qc.ca Centre d’art Rotary 195, rue Principale, La Sarre • www.ville.lasarre.qc.ca Salle Augustin-Chénier 42, rue Ste-Anne, Ville-Marie • www.salleaugustinchenier.net
Ou consulter le répertoire du Conseil de la culture : www.ccat.qc.ca (répertoire des artistes et des organismes) 8
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signature d’artiste
> Véronique Filion, auteure de La folle odyssée de Bernadette
Un jour, arrivent un père et sa fille avec une idée extravagante et démesurée, une idée comme je les aime : faire un spectacle grandiose soulignant l’arrivée de la première famille pionnière venue s’installer de façon permanente en Abitibi sur les berges de l’Harricana. La base en était un maigre journal de bord tenu par l’une des femmes et des entrevues données ultérieurement par les deux femmes. Cette commande suscita beaucoup de questions et d’émotions par rapport aux contraintes historiques, au type de spectacle, à ma zone de confort et à mon talent. Étais-je la bonne personne et allais-je réussir ?
photo : Chantale Brunelle
LA FOLLE ÉCRITURE DE BERNADETTE
Seule avec mon ordinateur, je fis aller mes doigts sur les touches, mon esprit 100 ans en arrière, ma sensibilité et mon intuitivité à plein régime, de la musique indienne dans les tympans et mon doute assis sur mes genoux ne me quittant jamais. Pour une première fois, j’avais un collaborateur, Pierre Tremblay, l’instigateur du projet, le monsieur à satisfaire : c’était son rêve à lui, La folle odyssée de Bernadette. Rencontres, confrontations, débats, visions; la collaboration enlève une partie du doute parce qu’on a un lecteur critique et exigeant. Les textes boudinés gardant encore la chaleur de leur impression et empilés parfaitement ont suscité chez moi un sentiment d’accomplissement et de fierté parce que le texte avait maintenant sa réalité physique. Toucher la couverture cartonnée avec mon nom dessus rendait tout le travail réel et fini. Or, dans mon cas, la finalité du texte n’était pas prévue : j’allais jouer mon texte ! Première lecture : nous étions assis autour d’une grande table ronde et le metteur en scène distribuait les textes. Personne ne l’avait lu à voix haute et une angoisse m’envahit de façon fulgurante : et si ça sonnait mal, et si je voyais dans leur visage qu’ils n’aiment pas, et si je dois tout réécrire, et si, et si… On lut, on s’enfargea dans les mots, on rit à certains, on s’émut déjà du pouvoir des autres, alors que j’écoutais mes mots en prenant des notes mentales pour les améliorer. Souvent une phrase, une tournure, une émotion m’impressionnait, et la fierté donnait un coup de coude à l’angoisse qui m’habitait. Après la lecture, je fus aussi épuisée qu’après un marathon et j’eus peine à démêler le chaos émotif qu’une simple lecture a suscité. Dire que j’allais m’entendre pendant les 3 prochains mois ! Il fallait maintenant se détacher du texte pour l’aborder comme comédienne. Un travail qui n’est pas différent que de jouer un autre auteur, mais qui est facilité au niveau de l’analyse. Pas besoin de me demander ce que l’auteur voulait dire ou comment l’interpréter : j’avais accès à tout ça, que de temps gagné ! Enfin, les représentations ont eu lieu et les félicitations ont plu. Une averse de bons mots sur mon texte. J’ai touché les gens par mes mots et ils me l’ont dit et redit avec les leurs. Après le soir de la grande première, j’ai su que mes mots l’avaient touché, lui, ce monsieur Pierre distant et rêveur, et j’ai su que j’avais réussi à avoir une solide plume.
Ce journal est imprimé sur du papier recyclé
SVP r ecyclez-le !
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vues sur le nord quand est venu le temps de parler des premiers temps de l’Abitibi, ils s’en sont tenus aux faits.
Je me souviens
UNE HISTOIRE INVENTÉE > Martin Blais
L’Abitibi a vu son histoire projetée plus d’une fois au cinéma. Dans cette série d’articles, on va dépoussiérer la mémoire collective, remonter à rebours le cours des jours jusqu’au partage des mots, brasser le fond et se remettre dans la forme des vues sur le nord. Si l’histoire de la région a d’abord été filmée par des documentaristes du clergé dont l’intention était de jouer avec la réalité et de propager une image idyllique de ce nouveau lieu de colonisation, rares sont les cinéastes qui ont voulu réinventer le passé de notre région. Qu’on pense à Gilles Carle, Pierre Perrault ou Bernard Émond,
envoyés au travail forcé dans les mines, la présence et l’influence du Parti ouvrier-progressiste dans la région à l’époque, la loterie irlandaise en circulation partout en Vaut mieux tard que jamais, c’est ce qu’on pouvait se Abitibi, tant de fausses pistes qui suscitent des réflexions dire en voyant arriver au cinéma, pertinentes sur ce qu’a été ce l’univers dans lequel nous puis sur les tablettes, le film Je bout de province. me souviens (2009), puisque plonge cette œuvre se situe l’univers dans lequel nous plonentre la réalité et l’imaginaire L’intention de jouer avec la réalité ge cette œuvre se situe entre la de la sorte relève normalement du très éclaté André Forcier réalité et l’imaginaire du très éclade la caricature, mais dans le traté André Forcier. Pour créer son dernier long métrage, le vail de Forcier, il semble s’agir d’une volonté de dépasser réalisateur s’est joué de notre mémoire afin de nous les limites du réel comme pour sortir du carcan imposé amener dans un état de confusion amusante. par l’Histoire. Il faut toujours se rappeler que les faits historiques sont écrits par la main de l’homme, une créaLa réalité embrasse la fiction dès l’établissement du ture dotée d’imagination. André Forcier nous permet donc lieu dans lequel on se trouve, Sullidor, un village appar- de prendre notre revanche sur la vérité institutionnalisée tenant à la compagnie Sullidor Mining. On comprend que en assistant à ce qu’aurait pu être l’histoire de l’Abitibice nom est le mélange de Sullivan, village qui jadis Témiscamingue si elle avait été écrite par un auteur de appartenait à la compagnie minière responsable de son romans fantastiques. développement, et de Val-d’Or, principal lieu de tournage du film. Puis, nous est relatée la relation entre Maurice Si la prémisse de Je me souviens est des plus intéresDuplessis et un homme d’Église inventé, monseigneur santes, il reste que le résultat final ne réussit pas à Eugène Mador. Ce dernier se trouve à être son confes- nous convaincre de son efficacité. Un récit dont on a du seur, un religieux auprès de qui le premier ministre prenait mal à définir le personnage principal arrive difficilement conseil et de qui celui-ci se servait pour mieux contrôler et à nous faire comprendre à quelle quête on doit s’intééduquer le petit peuple. Ce genre de liens intimes entre resser. Également, une distribution all-star (Roy Dupuis, les hommes politiques et religieux existait certes, mais Céline Bonnier, Rémy Girard, etc.) nous amène à espérer Duplessis n’avait pas de confesseur en Abitibi. autre chose que des per formances d’acteurs inégales qui s’entrechoquent. L’expérience vaut néanmoins le Le film entier est donc bâti de demi-vérités avec lesquelles détour pour mieux connaître cet important cinéaste on se fait un portrait à moitié faux de ce qu’était la société québécois qu’est André Forcier. abitibienne pendant la grande noirceur. Les orphelins
L’équipe de L’Indice bohémien s’unit pour vous souhaiter un merveilleux temps des fêtes !
La boutique de produits régionaux de
La maison Dumulon Produits agro‐alimentaires Produits d’artisanat Produits de bain Bijoux
Paniers cadeaux pour tous les goûts et tous les budgets La maison Dumulon; un site historique ouvert à l’année, du mercredi au dimanche de 10 h à 18 h 191, avenue du Lac à Rouyn‐Noranda 10
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L’Indice bohémien a sondé ses lecteurs > La rédaction
L’Indice bohémien tient à remercier toutes les personnes qui ont donné suite au sondage qui a été mis en ligne récemment. Au total, ce sont 228 individus et 43 organismes qui ont pris le temps d’y répondre, formulant des commentaires fort pertinents qui vont alimenter les réflexions du conseil d’administration et de l’équipe de production, au terme de cette première année de fonctionnement. De façon générale, le journal est très apprécié et il semble répondre de manière plutôt satisfaisante aux attentes des lecteurs. Ce qui n’empêche pas que les suggestions soient nombreuses, sur le plan du contenu, de la couverture géographique ou de la diffusion, entre autres choses. Un premier anniversaire, c’est aussi l’occasion de faire un bilan, c’est pourquoi tous ces commentaires constituent une denrée précieuse à laquelle les artisans du journal vont prêter la plus grande attention pour bien poursuivre le travail amorcé.
chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T photo : courtoisie société d’histoire d’amos
Rappel historique Le diocèse d’Amos fut créé en décembre 1938. C’est à la demande de monseigneur Joseph-Aldée Desmarais, premier évêque du diocèse, qu’une nouvelle résidence épiscopale fut construite en remplacement de celle qu’il occupait temporairement, soit l’ancienne chapelle-école. La construction du nouveau bâtiment débuta en 1945 et celui-ci fut conçu par les architectes Jean-Louis Caron et Lucien Parent, ce dernier ayant aussi collaboré à la conception de l’Oratoire St-Joseph. Le site choisi était en bordure de la rivière Harricana, dans un secteur institutionnel. D’ailleurs, l’évêché a joué un rôle important dans le développement des institutions d’enseignement à Amos.
l’Évêché a joué un rôle important dans le développement des institutions d’enseignement à Amos
Évêché d’Amos
Cité à titre de monument historique par la Ville d’Amos > Josée Banville, Société d’histoire d’Amos
Le 16 février 2009, la Ville d’Amos a adopté le règlement n° VA-611 concernant la citation de l’évêché d’Amos comme monument historique. C’est à la demande de l’évêché que la Ville a procédé à cette citation afin de reconnaître la valeur patrimoniale de ce palais épiscopal. Cette citation permettra à l’évêché d’effectuer une demande d’aide financière dans le cadre du Programme d’aide à la restauration du patrimoine religieux du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine.
L’évêché d’Amos, un bâtiment unique en son genre sur le territoire de la ville, est de style « ancien manoir canadien ». L’extérieur de l’édifice est constitué de pierres de taille provenant de Deschambault et arbore une toiture à croupe au revêtement de cuivre comportant une série de lucarnes. Le bâtiment compte de nombreuses ouvertures dont certaines sont ornées de pierres disposées en soldat en forme d’arc. Certaines portes et fenêtres sont munies de splendides vitraux artistiques signés Guido Nincheri. L’entrée principale de l’évêché est marquée par deux colonnes de pierre qui soutiennent un balcon entouré d’une balustrade en fer ornemental. À l’arrière du bâtiment, sur une partie du toit du rez-de-chaussée, on retrouve une grande promenade munie d’une balustrade composée de sections de fer ornemental et de pierres. La citation Jusqu’à aujourd’hui, peu de modifications ont été apportées au bâtiment, de sorte que celui-ci conserve ses qualités architecturales. Ainsi, en raison de son intérêt à la fois historique et architectural, la Ville d’Amos considère qu’il est important de préserver cet édifice patrimonial. Le règlement de citation permettra de s’assurer que les interventions réalisées sur le bâtiment se feront dans le respect du style architectural du bâtiment d’origine. Tout travail affectant l’extérieur du bâtiment devra préalablement être approuvé par le conseil municipal de la Ville d’Amos. societehistoireamos.com
rétro 2010 À Val-d’Or, en août, on assiste à la naissance d’un nouvel événement dédié à la musique classique : le Festival classique de l’Abitibi-Témiscamingue. photo : courtoisie Festival de musique classique
Merci à la CRÉ, partenaire de L’Indice bohémien
Merci à Emploi Québec, partenaire de L’Indice bohémien
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Théâtre du Rift de Ville-Marie
une chorégraphe en résidence de création
photo : Christian Bourgault
danse
Dominique Porte sur la scène du Rift > Louise Lambert
La chorégraphe Dominique Porte s’est installée au Théâtre du Rift du 22 octobre au 5 novembre, dans le cadre d’un projet de résidence de création. Cette invitation, lancée par Jean-Jacques Lachapelle, le directeur de la salle de spectacle, a fourni à cette artiste très en vue dans le monde de la danse contemporaine un lieu où elle a pu peaufiner Je, le spectacle solo sur lequel elle travaille actuellement. C’est lors de l’événement Par- prévoir des moments d’échange c’est aussi d’aller vers les autres. cours Danse que Dominique avec le public sur le processus J’aimais aussi l’idée du voyage, du parcours, qui est fait de mouPorte et Jean-Jacques Lachapelle dans lequel elle est engagée. » vements et de pauses, comme la se sont rencontrés. Celui-ci explique : « Parcours Danse est De fil en aiguille, la complicité danse. Le fait d’être dans un état un événement qui réunit les s’installe si bien entre eux que de recherche et disponible à la diffuseurs et les compagnies de le Théâtre du Rift devient le découverte d’un nouveau milieu rend les relations humaines danse, plusieurs extraits de « Il y a eu quelques moments plus simples et ça influence projets en cours de création notre travail. On crée à partir y sont présentés. Je m’intéde grâce avec Dominique » de soi, mais aussi dans la renresse beaucoup à la danse - J.J Lachapelle contre avec les autres, c’est et je tente de me tenir au ce que m’a permis ce séjour à fait de ce qui s’y passe. Et je sais que Dominique, qui mène demandeur d’une subvention Ville-Marie. » une carrière internationale, reçoit au Conseil des arts du Canada des critiques élogieuses pour son pour la réalisation du projet. Trois Décloisonner les rôles autres diffuseurs du Québec s’y De toute évidence, cette expétravail. » joignent : le Théâtre du Bic, le rience a été aussi stimulante Théâtre Centennial de Lennoxville pour le diffuseur. À ce sujet, JeanRapprocher l’artiste et le public Au fil de la conversation, le dif- et le Domaine Forget, dans la Jacques Lachapelle nous dit : fuseur apprend que l’artiste est région de Charlevoix. C’est à Ville- « Il y a eu quelques moments de à la recherche de lieux où elle Marie que la chorégraphe séjour- grâce avec Dominique. La résidence permet au diffuseur de se pourrait s’installer pour une rési- nera le plus longtemps. mettre au diapason de la création dence de création en prévision de son prochain spectacle. Ces La découverte d’un nouveau et de mettre en lien de façon plus intense la population et les créapropos tombent dans la bonne milieu oreille, Jean-Jacques Lachapelle Lors de son séjour au Rift, teurs; c’est une façon d’aborder serait très heureux de lui ouvrir Dominique Porte a pu se consa- le développement des publics. les portes du Rift, y voyant une crer entièrement à sa création. Nous devons être ouver ts à belle occasion d’initier le public Mais elle a aussi pris le temps ces initiatives. La diffusion et témiscamien au processus de de rencontrer le public pour la création ne sont peut-être création en danse. « Depuis que présenter l’état d’avancement de pas des zones si étanches, je je m’occupe de la diffusion au son projet, en plus d’animer un crois que l’avenir repose sur le Théâtre du Rift, je suis toujours atelier à l’intention d’une troupe décloisonnement des rôles. » surpris du peu de contact que de danse du Témiscamingue. nous avons avec les artistes de La danseuse précise : « Créer à À l’automne 2011, Dominique la scène. Tout se passe en une l’extérieur de Montréal, loin des Por te sera de retour au Rift seule journée : l’équipe technique contraintes du quotidien, permet pour offrir au public la version se présente vers 10 h, les de plonger dans la création et définitive de Je, ce spectacle qui ar tistes arrivent vers 15 h, d’être plus concentrée sur son por tera en lui un peu de l’inspile spectacle a lieu à 20 h, et travail. À Ville-Marie, cela m’a ration qu’elle est venue puiser à minuit plus rien n’y paraît. aussi permis de rencontrer des au Témiscamingue. En accueillant une artiste plus gens du milieu, ce qui a nourri la longtemps, comme le permet la réflexion sur mon projet. » Et elle rift.augustinchenier.net résidence de création, on peut ajoute : « L’enjeu de la résidence,
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c o n c o u r s photo-spectacle
chronique littéraire
LA HUITIÈME GORGÉE
> Francesca bénédict
« Je me régale toujours plus lorsque je mange seule, la lumière éteinte, la cuisine désertée. Comme ça, j’oublie que c’est la deuxième assiette, la sixième bouchée, la huitième gorgée. » (p.59)
Vous êtes tellement fan des spectacles partout en région que vous prenez régulièrement des photos ? Vous êtes photographe amateur ? C’est vous que nous visons avec ce concours ! POURQUOI UN CONCOURS ? Nous souhaitons vraiment mettre en valeur votre talent de photographe ainsi que la vitalité culturelle partout en région lors de spectacles autant intérieurs qu’extérieurs. POURQUOI PARTICIPER ? 1. Pour permettre de laisser aller votre créativité photographique 2. Pour courir la chance que + de 20 000 personnes voient votre photo 3. Pour promouvoir la scène culturelle régionale d’une façon originale 4. Pour mettre en valeur les artistes et les événements d’ici 5. Pour participer à créer un banque de photos pour le journal culturel 6. Pour gagner des prix Courez vite voir les spectacles partout en Abitibi-Témiscamingue entre le 1er juin et le 31 décembre 2010 ! • Vous devez soumettre vos photos avant le 15 du mois précédent (ex. le 15 novembre pour l’édition de décembre). • À chaque édition des finalistes seront retenus et leur photo sera publiée dans le journal. • Les grands gagnants verront leur photo publiée dans l’édition de février 2011.
Règlements du concours : www.facebook.com/indicebohemien coordination@indicebohemien.org 300 $ - certificat cadeau à la Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda) 200 $ - certificat cadeau au Rendez-vous des Arts (La Sarre) 100 $ - certificat cadeau chez Paul Brindamour Photographe (Val-d’Or)
Née à La Sarre, l’auteure signe ici son premier livre. Cette jeune femme de 30 ans est domiciliée dans la région de Montréal depuis une dizaine d’années. Elle a quitté l’Abitibi en 1997 afin de participer à un échange étudiant d’un an aux ÉtatsUnis, puis elle a poursuivi des études universitaires en journalisme dans la région de Montréal. Ce recueil composé de dix nouvelles relate la vie des femmes, les petits et grands moments du quotidien, les gestes dont on est fières, et les autres, les relations avec les parents, avec les hommes, avec les femmes, avec les enfants, avec la vie autant qu’avec la mort, mais toujours sans que les thèmes abordés ne deviennent envahissants. Le recueil commence en montrant la facilité avec laquelle nous portons un jugement sur les autres (ce regard supérieur que l’on chausse comme des lunettes), avant de retourner la lorgnette afin d’analyser plus avant les femmes dans leurs relations quotidiennes tout au long des neuf nouvelles suivantes. L’auteur présente le désir : ainsi, un personnage adultère trompe son mari afin d’être mieux auprès de lui; une autre femme exaspérante provoque chez son mari un désir meurtrier, mais toujours contrôlé. Madame Carreau aborde de manière directe le désir d’avoir un enfant en détaillant tous les corps de métier auxquels son personnage féminin fait appel dans l’espoir de concevoir. Quelques nouvelles plus loin, elle oppose
Carreau, Valérie La huitième gorgée Montréal : Marchand de feuilles, 2010, 108 p.
deux femmes : une exténuée par son bébé et l’autre qui ne peut avoir d’enfant, mais qui s’imagine enceinte. L’auteur raconte aussi le désespoir, lorsque le quotidien dérape, lorsque l’on perd le contrôle sur soi ou sur son environnement. À cela s’ajoute la crainte de l’oubli, la peur quasi viscérale de ne plus se souvenir du bonheur, de son odeur, de sa forme. La dernière nouvelle, présentée un peu comme le journal intime d’un médecin, et définitivement la plus déchirante, raconte l’amour et la résilience d’une mère. L’ordre dans lequel les nouvelles s’enchaînent permet d’approfondir la réflexion sur nos comportements sociaux et nos rapports à nous-mêmes et aux autres, mais sans jamais que cela ne soit lourd. Cette impression est renforcée par le fait que les personnages reviennent d’une nouvelle à l’autre. Dans l’ensemble, ce recueil s’avère agréable à lire. L’écriture poétique fait appel aux émotions grâce à une plume légère, mais efficace, qualités auxquelles s’additionnent des touches d’humour qui rendent ce regard sur les déchirements du quotidien supportable. Il s’agit là de ces livres qui provoquent un petit sourire au coin des lèvres parce que nous nous retrouvons dans ces petits travers décrits avec amour. Pour ceux qui aimeraient déjà lire une suite, il semblerait que Valérie Carreau ait commencé à travailler sur son prochain livre.
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la culture dans mes mots
L’ABOMINABLE MONSIEUR SCHNOCK
L’art par le Lego Nom : Maurice Dumont
Stanton, Andy. L’abominable Monsieur Schnock, Bayard Jeunesse, 2008. Traduit de l’anglais par Vanessa Rubio.
Âge : 10 ans Lien particulier avec la culture : Enfant d’artistes, il s’intéresse présentement sur tout aux ar ts mar tiaux et aux Lego.
> Charlotte Luneau
Andy Stanton a écrit son livre d’une façon humoristique. Monsieur Schnock est un personnage qui ne trouve rien d’amusant et qui est toujours grincheux. Il vit dans la ville de Lipton-les-Baveux et tout le monde l’évite sauf Jake, un « bongrochien » qui adore jouer dans les jardins et qui est aimé par tous les habitants sauf… Monsieur Schnock.
La maison de Monsieur Schnock est remplie d’insectes et son plancher est recouvert de vieux journaux. Par contre, son jardin est d’une beauté incomparable, car s’il laisse pousser une seule mauvaise herbe, une fée furibonde vient lui taper sur la tête avec une poêle à frire! C’est pourquoi il entretient son jardin avec soin quotidiennement. Un jour, Jake le « bongrochien » découvre le jardin de Monsieur Schnock et l’adopte comme terrain de jeux. C’est alors que Monsieur Schnock établit des plans diaboliques pour s’en débarrasser… En lisant cette histoire, vous allez rencontrer d’autres personnages comme un homme nommé Vendredi Ousamedi, une petite fille qui s’appelle Victor, Billy William III le boucher dégoûtant, et Polly qui, en fait, s’appelle Emma Emmy Lamy Houba Houba Berlin Stéréo Hého Hého Tip Top Narmonica le Strapont de Grespin de Crespin de Sespin de Vespin du Choupa Choupi de la Youpi Joyeux Noël Lenoir ! J’ai aimé ce livre, car les personnages sont divertissants et l’histoire est très très drôle ! Les illustrations de David Tazzyman, qui ressemblent à des croquis au crayon de plomb, nous aident à imaginer l’histoire et ses personnages. Partout dans le livre, on dirait que Monsieur Schnock a laissé des traces de doigts nous rappelant qu’il ne doit pas se laver souvent ! L’abominable Monsieur Schnock est le premier tome d’une série intitulée Chroniques de Lipton-les-Baveux. Trois titres en français sont déjà parus dans cette collection. J’ai hâte de lire les autres tomes, car j’ai trouvé cette lecture très amusante !
Ce livre s’adresse aux enfants de 9 à 11 ans qui adorent rire… heu… lire !
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Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ? C’est l’imagination, la créativité, la manipulation d’objets pour faire un art. Ex. : la peinture, la sculpture ou même les Lego ! Ben oui, avec les Lego, on construit, on est créatif. À quoi sert la culture dans la société ? Ça sert à montrer aux gens les peintures que font les artistes et ça sert à décorer les maisons, à faire que la vie soit plus belle. Pour les artistes, ça divertit, ça amuse, ça occupe. Pour certains, c’est même un travail, parce qu’ils aiment ça encore plus que les gens qui regardent les œuvres.
Partout dans le livre, on dirait que Monsieur Schnock a laissé des traces de doigts nous rappelant qu’il ne doit pas se laver souvent !
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> Julie Thibeault
Et si la culture n’existait pas ? Les gens auraient moins de choses à faire, moins de travaux. Il n’y aurait pas d’arts plastiques à l’école et les enfants ne seraient plus imaginatifs. Ce serait plate. Il n’y aurait pas vraiment de décorations, de tapis, de colliers, de peintures. Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ? J’aime ça. Je suis curieux de savoir qui a fait telle œuvre, je me questionne à savoir si j’aime ça. Parfois, c’est drôle, et d’autres fois, c’est plutôt bizarre. Différentes personnes vont voir différentes choses à travers la même œuvre. J’aime ça discuter de ce que je vois, et en discutant, souvent je finis par comprendre ce que l’œuvre signifie vraiment. À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste? De l’imagination! Il faut que tu aimes ça, il faut que tu aies aimé les arts plastiques à l’école. Il faut faire des dessins, pratiquer-pratiquer-pratiquer, recommencer, effacer, mettre des détails. À mon avis, n’importe qui peut être un artiste, à condition de se forcer. N’importe qui. Peux-tu nommer de grands artistes? Victor Vasarely : il fait des peintures en 3D avec des couleurs flash. J’aime aussi L’hymne à la joie et son compositeur (Beethoven). J’aime Geneviève et Matthieu parce que d’eux, j’ai tout vu et j’ai tout vu se créer. J’ai particulièrement aimé l’œuvre Le bouclier qu’ils ont faite à Baie-Saint-Paul l’été dernier. Et pour moi, l’inventeur des Lego est un grand artiste. Il m’a donné l’idée du travail que je vais faire plus tard : designer Lego. Et toi, aimerais-tu être un artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ? Oui oui, designer Lego, c’est pas mal artiste, il me semble ! Ça ressemble beaucoup à l’art parce que tu construis tout le temps. J’aimerais ça gagner ma vie avec ça. J’aimerais aussi avoir des animaux et les dresser, peut-être.
photo : Julie Thibeault
les livres de Charlotte
Le métier de libraire
POUR QUE LE LIVRE SOIT VIVANT
photo : Julie Dallaire
littérature
> Julie Dallaire
Bernard Clavel
DANS SA TENDRESSE JUSQU’AU BOUT > Margot Lemire
Le grand écrivain Bernard Clavel s’est éteint à La MotteServolex, en France, le 5 octobre dernier. Cet auteur prolifique a écrit plus de 80 romans parmi lesquels figure la saga de six tomes du Royaume du Nord, inspirée de la vie des pionniers de l’Abitibi-Témiscamingue. J’étais au Salon du livre à Paris en 1984 quand l’éditeur Albin Michel publiait Harricana. Il a suffi que je dise demeurer au bord de l’Harricana, qu’il appelait le fleuve, pour susciter un attroupement. Ce n’est pas moi qu’on accueillait, mais ce que Clavel avait vu en nous : des héros. Il faut relire : « La mort nourrit toutes les terres depuis des millénaires, mais ici, lorsqu’elle rattrape un marcheur solitaire, elle l’étreint […] C’est elle qui se charge de la sépulture. Bien des corps vidés de leur âme et vidés de leur vie ont disparu lentement dans cette forêt […] Ces naufragés du continent se sont enfoncés dans la terre comme des marins noyés le font dans l’océan. » Sous sa plume, notre Nord devient une grandiose légende qu’il raconte à un million de lecteurs européens.
« Il avait saisi l’essentiel. Le cœur saisit toujours l’essentiel » - Denys Chabot Saisir l’essentiel Le romancier Denys Chabot a fait la tournée abitibienne avec Bernard Clavel et Jean Ferguson en 1977-1978, pour la préparation d’Harricana. Il parle de lui en ces termes : « Ce qui m’a frappé tout d’abord ? Clavel ne prenait pas de notes. Son cerveau fonctionnait comme une enregistreuse. Ses questions débusquaient les non-dits. Il s’intéressait peu à l’élite traditionnelle locale. Il s’en méfiait, craignant les versions édulcorées de l’histoire. Il avait un amour passionné des petites gens : cet homme, récipiendaire de nombreux prix prestigieux, dont le Goncourt, gardait sa simplicité. Quand un bûcheron dit j’ai garroché mon havresac su mon bed, il questionne l’expression. Pour lui, ça sent le mouvement, la force, la sueur. Il avait saisi l’essentiel. Le cœur saisit toujours l’essentiel. » Son ami écrivain bordelais, Michel Suffran, me confiait peu de temps après le décès : « Il a trouvé chez vous, dans l’authenticité des rencontres, la splendeur des horizons, une amplification incomparable de cet ailleurs que lui suggérait, déjà, son amour envers la terre jurassique natale. Une manière de retour aux sources de son être qui font songer au Chant du monde d’un Giono. C’est pour cela que son œuvre durera. » L’Abitibi-Témiscamingue honore Bernard Clavel parmi « les incontournables » de notre littérature. Nous gardons ses mots dans nos cœurs et nos mémoires. Comme il a su nous garder dans sa tendresse jusqu’au bout.
Lors d’une promenade au centre-ville de Rouyn-Noranda, il est difficile de passer devant la vitrine de la Librairie En marge sans s’arrêter ou du moins, sans que notre regard s’accroche sur un livre ou deux. Depuis juillet 2005, Stéphane Dupuy, originaire de la France, dirige cette librairie indépendante qui nous rappelle l’importance du livre. Bibliothécaire de formation, c’est la passion du livre qui le guide dans l’exercice de son métier de libraire : « Ce qui m’anime, c’est le livre. Le livre, c’est la vie. Tu peux faire un tas de découvertes. Il y a une palette extraordinaire d’émotions que tu peux vivre à travers un livre. » Et c’est probablement ce qui fait que cette librairie se distingue des autres. Non seulement parce qu’elle est indépendante, mais aussi parce qu’elle axe sa présentation sur les livres plutôt que sur les « best-sellers ».
qui contribue à mettre en valeur les auteurs de la région. Pour Stéphane Dupuy, les échanges entre les auteurs et leurs lecteurs sont des moments importants.
« Le rôle d’une librairie, c’est de faire vivre le livre et les auteurs. Ça fait partie de mon mandat et de mes plaisirs », de conclure ce libraire inspiré.
C’est définitivement la voie que Stéphane Dupuy a choisie. Cela lui a permis d’être son propre patron et de choisir les livres qu’il veut. Bien sûr, il doit faire face à la pression constante des grandes chaînes, comme Renaud-Bray. De plus, la relation avec les éditeurs et les distributeurs est différente puisqu’une librairie indépendante n’a pas le même poids commercial et que ses revenus sont moindres. Ces particularités ont d’ailleurs représenté quelques difficultés lors de la mise en place de la librairie, sans compter les longues heures de travail, le maigre financement et les dettes et intérêts à payer, autant de défis qui accompagnent le démarrage d’une entreprise. 80 activités d’animation en cinq ans Heureusement, la librairie a reçu un bon accueil de la part de la clientèle. Cinq ans plus tard, le commerce est toujours là et il est solide. Les animations que la librairie propose, comme les contes pour enfants, les lancements de livres et les séances de signatures, ont été bien reçues. Depuis l’ouverture, pas moins de 80 activités ont été offertes, ce
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Pierre Labrèche livre des airs de Noël
musique
photo : Claude Labrèche-lemay
À la Maison de la culture d’Amos
la culture
musique photo : Sylvane Lemoine
contes et chants de Noël
un projet longtemps mûri qui a finalement pris forme juste à temps pour réjouir les tout-petits à Noël
> Margot Lemire
« Plus j’écoute les musiques de Noël, plus je me rencontre moi-même. Ce sont des chemins lumineux inscrits dans l’âme. » - Pierre labrèche Marianne Trudel, de la Maison de la culture d’Amos, tombe sous le charme. Elle me confie : « Il y a longtemps que je rêvais de faire un événement sur la chaleur, l’exubérance du temps des fêtes. Quand j’ai entendu Pierre à la radio, j’ai su que je tenais l’occasion. Il a accepté de vivre l’expérience avec nous : se servir de sa propre flamme pour allumer l’ivresse au cœur des gens. » Des boîtes postales aux accents de Noël Ce sont ses coups de cœur qu’il partagera avec nous. Ses passions. Pierre Labrèche dit : « Noël est la fête de la lumière, du changement de saison, les jours rallongent. Nous sortons de l’obscurité. Ce rituel, déjà célébré chez les Celtes avant les catholiques, s’est inscrit dans nos gênes, très loin. Plus j’écoute les musiques de Noël, plus je me rencontre moi-même. Ce sont des chemins lumineux inscrits dans l’âme. » Il fredonne, en exemple, le Noël des petits oiseaux, les coudes appuyés sur le rebord de ma table, en parlant de la coutume de tuer le roitelet à la nouvelle saison. Les histoires et les contes s’enfilent dans les musiques. Un monde mêlé de jazz, hip-hop, country, blues, classique. Ça va dans tous les sens. Noël s’illumine juste pour moi, quand il raconte. Pierre ajoute : « L’événement traduit ma route quotidienne par 24 boîtes postales contenant chacune un choix musical, un conte, une anecdote en lien avec Noël. Un petit appareil dans l’oreille vous permettra de goûter la musique, les yeux ouverts sur vos souvenirs, vos découvertes, vos émotions. » Ses yeux pétillent quand il poursuit : « Il faut entendre un certain Mon beau sapin en italien. Ou Florent Vollant chanter Noël en innu. Ou la note la plus haute du Minuit chrétien par des voix différentes. Suis-je en train d’éventer les surprises ? Non, puisqu’il y en aura à la tonne. » Voilà un conte qui donne le goût de connaître la suite.
ville.amos.qc.ca
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> Sophie Ouellet
À l’approche du temps des fêtes, l’auteur-compositeurinterprète pour jeune public Gilles Parent, de Macamic, lance son tout premier DVD, Le messager de Noël. Il s’agit d’un projet longtemps mûri qui a finalement pris forme juste à temps pour réjouir les tout-petits à Noël. Le spectacle Le messager de Noël a été créé en 2002 à la suite d’un concours de circonstances. Un diffuseur avait fait la demande à l’artiste de mettre sur pied un spectacle pour le temps des fêtes. Gilles Parent s’était alors plongé dans ses souvenirs d’enfance pour écrire les chansons. Le spectacle a évolué avec les années et c’est sur celui-ci que le chanteur a décidé de miser pour ses premières images vidéo. « J’avais hâte de faire un DVD », déclare Gilles Parent.
lit té r atu r e jeunesse/ ado
Le projet commence tel un conte. Il était une fois un animateur de radio qui détestait les musiques prévisibles du temps des fêtes. Un facteur passant par là est bien malheureux de l’entendre. Le facteur, qui collectionne les musiques de Noël depuis son adolescence, communique avec l’animateur. Il lui parle si chaleureusement de ses recherches et de ses trouvailles insolites, qu’on lui offre une chronique sur le champ. Les auditeurs sont conquis.
Gilles Parent Le messager de Noël
Un projet qui s’enracine à Macamic Le messager de Noël s’avère être un beau projet de famille. Les deux enfants de Gilles, Élisabeth et William, ont participé en tant que musiciens et sa conjointe Sylvane a fait la mise en scène et a collaboré à l’écriture des textes. La violoniste Isabelle Fortin et le bassiste Jocelyn Lépine, tous deux de Macamic, se sont joints à l’équipe. Petite surprise sur le DVD : un clip nommé Chez la dentiste, qui donne un avant-goût de ce dont auront l’air les prochains projets vidéo du chanteur. Depuis 2001, Gilles Parent vit de sa musique. Il s’est produit un peu partout au Québec, en Ontario, en France et en Suisse et il possède à son actif cinq albums. Cet artiste pousse très loin sa création et il s’entoure de musiciens de qualité, ce qui fait de lui un chanteur pour enfants également apprécié des parents. Pas mal pour quelqu’un qui était d’abord destiné à une carrière de sportif et qui a fait ses débuts en jouant de la musique en cachette. En plus de vouloir renouveler prochainement l’expérience de produire un DVD, Gilles Parent prévoit sortir, en 2011 ou 2012, un sixième album qui sera entièrement autoproduit, une première pour l’artiste. Il passera la majorité du mois de décembre en Suisse romande pour une tournée.
gillesparent.net
BD/ littér atur e adulte
Le conteur-facteur lamottois, Pierre Labrèche, nous amène en tournée dans sa passion des musiques de Noël, du 26 novembre jusqu’au 9 janvier, à la Maison de la culture d’Amos.
d’ici en cadeau
interculturalisme
Entre nostalgie et réjouissances Vivre Noël loin de son pays > Louise Lambert
COMPLAINTE DE L’ÉMIGRANTE Il y a 42 ans, Marta Saenz de la Calzada quittait son pays, l’Espagne, pour venir enseigner au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.
photo : courtoisie La mosaïque
Quand elle se remémore son arrivée ici, elle dit : « En fait, des fois, ça se passait bien; des fois, ça se passait mal. On essayait de s’intégrer, de se faire des amis. Nos premiers amis, c’étaient des immigrants. Tout naturellement, on se reconnaissait : on venait d’ailleurs, on avait les mêmes chocs culturels, la même nostalgie, le même dépaysement, le même goût de vivre de nouvelles expériences, de développer de nouvelles amitiés […]. Bien sûr, il y avait aussi quelques pure laine, comme les De Denus et les Barrette, qui nous montraient les Noëls québécois aux tourtières et aux ragoûts de pattes, la pêche blanche, les parties de sucre et la tire d’érable. Peu à peu, on a appris à aimer ces goûts différents, ce paysage austère, cette ville minière. Et on est restés. » Noël sera là bientôt. Il y a ici beaucoup d’immigrants qui vivent loin de leur pays, de leurs coutumes, de leurs amis. C’est une belle occasion de rappeler l’existence de La Mosaïque, une association interculturelle et d’accueil des immigrants, composée de 300 membres, qui offre la possibilité de fêter ensemble ce temps de l’année où la solitude se fait souvent très pesante.
Marta Saenz de la Calzada nous fait le cadeau d’un poème, Complainte d’une émigrante, qu’elle a écrit il y a une quinzaine d’années. Du même coup, elle lance l’invitation suivante : « La Mosaïque organise une grande fête interculturelle le 11 décembre au sous-sol de l’église St-Joseph, à Rouyn-Noranda. Apportez un plat généreux à partager, vos assiettes, verres et couverts, venez rencontrer du monde d’ici et d’ailleurs pour que, tous ensemble, on se souhaite Joyeux Noël ! »
« C’est une intruse, elle vient de loin, elle vole nos jobs, elle vole not’ pain. Elle parle drôle, elle a un accent, t’es pas contente, va donc chez toi » Des fois, je me demande qu’est-ce que je fous ici, Dans ce froid, dans cette glace, Dans ce maudit pays qu’on nomme Abitibi. Dios mio, qu’on est seule lorsqu’on arrive de loin, Et que les nuits sont longues et que le frette est froid! Bien sûr, il y a l’amour, y a ta bouche, ton visage, Tes yeux où je chavire, ton corps où je voyage, Ton cœur où je me perds. Y a tes bras qui m’entourent et me font oublier Que je suis loin des miens, que dehors c’est l’hiver. Y a toi qui m’attaches à ce froid, à cette glace, À ce maudit pays qu’on nomme Abitibi. « Tu parles drôle, t’as un bel accent, t’as l’air toute seule, viens donc chez moi. Conte-moi ta vie, d’où ce que tu viens, c’est quoi tes rêves, c’est quoi ton chant » Blessée par la distance de tout ce que j’ai quitté Je m’ennuie de Maruja, de Luis, de Beatriz, De Alicia et Margarita, et de tous mes amis, Du ciel de la Castille et de sa terre dorée, Du soleil de l’Espagne, de l’air de mon pays. Et malgré cette distance, si jamais je partais, Je serais malheureuse, me manquerait l’hiver, Me manquerait la neige, me manquerait le frette De ce maudit pays qu’on nomme Abitibi. Maintenant je me demande où se trouve mon pays, Maintenant des fois je pense, c’est ici mon pays.
Marta Saenz de la Calzada
lamosaique-at.org
Pour les chercheurs d’art > Louise Lambert
L’Atelier Les Mille Feuilles propose le 11 décembre la 3e édition de son activité Chercheurs d’art avec la présentation et la mise en vente des œuvres et des éditions originales sur papier qui ont été réalisées à l’atelier en 2010. Une autre belle occasion d’offrir à Noël des œuvres originales portant la signature d’artistes d’ici. lesmillefeuilles.qc.ca * Titres inscrits à une liste fournie par le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
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photo : courtoisie de l’agence preste
événement Festival des rumeurs
Une fin d’année « PÉPÉ » > Isabelle Luneau
Il paraît qu’un jour, quelqu’un a dit que ça ne bougeait pas côté culture à Val-d’Or… Il y aurait eu des ouï-dire comme quoi il n’y avait rien à faire dans le coin… C’est pour démentir ces rumeurs et faire la preuve de la vitalité de la communauté valdorienne que le Salon des citoyens et le Conseil territorial jeunesse, en collaboration avec d’autres partenaires du milieu, ont mis sur pied, en 2005, le Festival des rumeurs. Par cette initiative, on souhaitait non seulement promouvoir la culture et la vie sociale de Val-d’Or, mais également favoriser le retour des jeunes dans la région. C’est d’ailleurs pour cette raison que les activités du festival se tiennent entre Noël et le jour de l’An, un moment fort de l’année où plusieurs jeunes, qui étudient à l’extérieur, sont de retour pour célébrer en famille et entre amis. Un programme éclectique La 6e édition, qui se tiendra du 28
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un événement pour promouvoir la culture et la vie sociale de Val-d’Or et favoriser le retour des jeunes au 31 décembre, se veut une occasion unique de goûter à un condensé de culture dans une ambiance des plus conviviales. Comme c’était le cas lors des éditions antérieures, les festivaliers seront heureux de retrouver le match d’improvisation où d’anciens joueurs viennent se mesurer aux joueurs actuels de la LIV, en plus de la soirée musicale concoctée par l’équipe du FRIMAT et du désormais célèbre tournoi de hockey bottine. Les cinéphiles
y trouveront également leur compte avec des films du Festival de cinéma des gens d’ici et du Festival du DocuMenteur, qui seront projetés au cours d’une même soirée. Un après-midi « plein air et chocolat chaud » se tiendra aussi au chalet de ski de fond. Grande nouveauté : une veillée du jour de l’An avec Pépé Pour la première fois de son histoire, le festival organise un party de la veille du jour de l’An. Pour clore l’événement et l’année sur une note festive, c’est avec l’énergie légendaire du sympathique Pépé et sa guitare que l’on célébrera le passage à l’an 2011. Le Conseil territorial jeunesse invite les gens de toute la région à participer au Festival des rumeurs et à faire taire les mauvaises langues… car c’est bel et bien vrai que ça bouge à Val-d’Or ! ctjae.qc.ca
photos : Alexis Bellavance
art performatif
Pascal Gélina, de Rouyn-Noranda
Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda Un regard sur la 5e édition
Luis Orozco, du Mexique
> Christian Messier
Du 24 septembre au 2 octobre se déroulait la 5e Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda, qui avait lieu, cette année, dans la nouvelle salle que le centre d’artistes L’Écart vient tout juste d’acquérir. Même si je connaissais déjà un peu cette région du Québec, le contexte cette fois-ci était assez particulier. En effet, ce n’est pas tous les jours que l’on fait le voyage de Québec à Rouyn-Noranda accompagné d’artistes originaires de Pékin et de Hong Kong afin d’aller faire de la performance. Tout comme les trois artistes mexicains de la semaine précédente, ces trois artistes chinois venaient de participer à la 16e Rencontre internationale d’art performance de Québec et ils faisaient ce grand détour pour participer à la biennale de Rouyn-Noranda. La première chose que l’on remarque en arrivant à L’Écart, c’est l’accueil qui nous est offert. Je reproche souvent aux centres d’artistes de perdre de vue leur mission artistique au profit du travail bureaucratique que ce système gourmand en paperasse demande, mais l’équipe qui organise cet événement était plus qu’excitée par l’art et par ce que les artistes allaient leur présenter. C’est la base de tout et c’est probablement ce qui provoque en retour la générosité des artistes envers le public qui, lui aussi, a répondu à l’invitation avec enthousiasme. Ce n’est pas les grands noms qui manquaient. En regardant la liste des artistes des éditions passées, j’ai reconnu plusieurs personnes assez influentes dans la discipline de la performance. Cette année, on y retrouvait trois artistes chinois (Cang Xin, Chengyao He et Sanmu) ainsi que trois artistes du Mexique (Diana Olalde, Luis Orozco et la controversée
Congelada de Uva). Il y avait aussi les Women With Kitchen Appliances de Montréal, Patrice Duchesne de Saguenay, Noïzefer CWU de Sherbrooke, le jeune artiste plein de promesses Guillaume Adjutor Provost de Québec, et tous les autres. Cette biennale peut donc se vanter d’avoir acquis un certain prestige et, au fil des ans, elle s’est probablement construit un réseau de contacts qui ne peut que la faire évoluer davantage.
La première chose que l’on remarque en arrivant à L’Écart, c’est l’accueil qui nous est offert Place aux artistes de la région et de la relève Parmi tous ces artistes émérites se glisse un bon nombre d’artistes de la relève. J’ai aussi remarqué la présence d’artistes de la région, chose dont notre culture de l’art actuel semble oublier de plus en plus l’importance. Cette tendance à penser que plus il y a d’artistes internationaux et plus l’événement a de l’importance, jusqu’à éliminer toute présence locale, ruine selon moi la raison d’être des rencontres artistiques. La biennale de Rouyn-Noranda offre aussi beaucoup de variantes de pratiques dérivées de la performance, d’où le terme « performatif » dans le nom de l’événement. Parmi les prestations, il y avait bien entendu de la performance pure et dure. Elles étaient parfois très corporelles (Chengyao He), par fois engagées (Véronique
Doucet, Sanmu), parfois visuelles (Christian Messier, Cang Xin), parfois participatives (Patrice Duchesne) et même provocantes (La Congelada de Uva). Il y avait aussi les présentations performatives, c’est-à-dire les disciplines multidisciplinaires intégrant les spécificités de la performance. Nous pouvons penser aux Women With Kitchen Appliances et à Anaconda qui sont plus en musique ou en art sonore, à Émily Laliberté en poésie action, à Maria Legault en spoken word, à Vicky Sabourin en tableau vivant, à Pascal Gélina en improvisation, et même en hypnose avec Dominique Pétrin et son associé Georges Rebboh.
Comme artiste, mais aussi comme spectateur, je garde un très bon souvenir de cette fin de semaine à la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda et mes amis chinois aussi, j’en ai l’impression. Ils garderont sûre-
ment en mémoire les couleurs de l’automne abitibien, le chaleureux accueil des gens de la place et, qui sait, peut-être y reviendront-ils un jour pour partager leur art. lecart.org
Un grand souci du public Le nom le dit, c’est une biennale d’ar t per formatif et non de per formance. Un événement d’art per formance uniquement risquerait de ne rassembler qu’un public averti, donc restreint, pour finalement ne pas avoir de grandes retombées sur la culture de la région. Mais en présentant des disciplines qui tendent vers la performance, cela donne déjà quelques clés aux spectateurs pour comprendre cette forme d’expression qui pourrait facilement paraître comme n’étant réservée qu’à une élite. Cette idée de faire un événement multidisciplinaire performatif ou, en d’autres mots, de dérivés de performance, démontre selon moi un grand souci du public dans ce contexte régional. L’art performance reste une pratique méconnue et difficile à cerner, mais les artisans de L’Écart démontrent qu’ils se préoccupent aussi bien du public que des artistes et que, pour eux, l’art performance mérite d’être vu et vécu par tout le monde. L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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théâtre photo : courtoisie réseau biblio
rétro 2010
Théâtre de la Loutre
UNE TRADITION BIEN ANCRÉE ET QUI MARCHE ! > Amélie Roberge
Du 27 au 29 janvier 2011, le Théâtre de la Loutre présentera au Théâtre du Rift La perruche et le poulet, une comédie policière de Robert Thomas.
Au début de l’année, le Réseau BIBLIO souligne un grand moment : il a prêté 10 millions de livres depuis sa création en 1976. Une jeune lectrice de Mon-Brun, gagnante d’une balade en hélicoptère, va s’en rappeler longtemps.
Cette pièce au dénouement imprévu comporte une cascade de surprises. L’intrigue se déroule dans une étude de notaire où mademoiselle Alice découvre le cadavre de son patron. Avec l’aide d’un inspecteur bourru, elle mènera son enquête… Dix-sept ans de théâtre amateur Fondé officiellement en 1993, le Théâtre de la Loutre doit son nom à la rivière la Loutre, qui traverse le Témiscamingue. Depuis sa création, cette troupe évolue principalement dans le domaine de la comédie, mais elle a aussi exploré plusieurs genres, notamment sentimental, policier et même musical. D’ailleurs, leur récente production Les Nonnes, présentée en 2009, a remporté un vif succès. Le théâtre amateur présente des contraintes bien différentes du théâtre professionnel. « On doit essayer de trouver des pièces qui permettent à un maximum de gens de monter sur scène », explique M. Réal Couture,
metteur en scène et directeur artistique de la Loutre. Le choix des pièces est souvent ce qui est le plus complexe. « On choisit le texte en fonction des gens qui nous entourent et qui ont envie de faire du théâtre », ajoute-t-il.
« D’autres troupes de théâtre de régions plus populeuses au Québec nous envient » - Réal Couture Par ailleurs, l’expérience acquise est un élément impor tant et très enrichissant du théâtre amateur. Souvent, l’apprentissage des comédiens tout au long du processus de création est bien plus valorisant que les représentations en soi. « Les gens qui s’embarquent dans ce processus le font en premier lieu pour l’expérience », fait observer M. Couture.
plutôt impressionnante : toutes les représentations affichent presque complet. « D’autres troupes de théâtre de régions plus populeuses au Québec nous envient », mentionne M. Couture. Un gala provincial piloté au Témiscamingue M. Couture s’implique depuis plus d’une douzaine d’années au sein de la Fédération Québécoise du Théâtre Amateur dont il est maintenant le vice-président. Depuis trois ans, c’est une équipe du Témiscamingue qui organise le Gala des Arlequins, le pendant du Gala des Masques, qui récompense le travail des troupes de théâtre amateur. Ce projet a pris beaucoup d’ampleur, car l’on reçoit maintenant plus d’une trentaine de productions de partout au Québec. Une réalisation dont le vice-président peut être fier et qui a permis d’insuffler une dynamique nouvelle à la Fédération.
Au fil des ans, le public témiscamien a toujours été au rendezvous. Si l’on considère le bassin de population, sa réponse est
fqta.ca
rétro 2010 photos : courtoisie du FME
L’automne 2010 est faste pour le FME, qui récolte quatre prix, dont celui de l’Événement de l’année que lui remet l’ADISQ pour une 2e année consécutive.
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Au Centre d’exposition de Val-d’Or
HOMMAGE POSTHUME À MA-REINE BÉRUBÉ
En cage, 1988
> Lise Gagné
Voilà un bel hommage que celui rendu par le Centre d’exposition de Val-d’Or à l’artiste peintre Ma-Reine Bérubé, décédée en 2004, à l’âge de 85 ans. Coiffée d’un titre – Une femme plus grande que nature – qui aurait sans doute fait rougir sa gracile silhouette, l’exposition met en lumière une trentaine d’œuvres minutieusement choisies. Illustrant un parcours de création de plus de 35 ans, ces œuvres témoignent à la fois de la fructueuse carrière et de l’évolution artistique de cette pionnière qui a dû mettre fin à sa pratique artistique en 1994, pour des raisons de santé. Si l’on revoit avec plaisir et confort certaines de Un très beau catalogue fort bien documenté, dont la ses premières toiles qui font état de son profond recherche a été réalisée par Anne-Laure BourdelaixManin, docteure en histoire de attachement à sa terre d’adoption, l’Abitibi, on fera ces œuvres témoignent de l’art et coordonnatrice à la programmation au centre d’exposi– ou refera – connaissance la fructueuse carrière et tion, soutenue dans son travail avec bonheur avec ses de l’évolution artistique par Sébastien Robert, complète dernières créations où elle de cette pionnière aborde, avec un point de vue l’exposition. Abondamment très personnel et sans ménagement, les thèmes de illustré, il présente de façon chronologique les l’avortement, des mines et de la toxicomanie. étapes importantes de la vie de Ma-Reine Bérubé et établit des liens avec son oeuvre. Le parcours Pour harmoniser le clivage entre certaines œuvres, Une proposition de l’artiste par fois réalisées à plus de trente ans d’inter val- En 2002, deux ans avant son décès, Ma-Reine le, le centre d’exposition nous propose d’aborder Bérubé a proposé le leg de sa collection au Centre le travail de l’artiste par le biais de trois pério- d’exposition de Val-d’Or et à la Ville de Val-d’Or. des bien distinctes. La première, Abitibi, une his- À défaut d’espace d’entreposage offrant des toire en peinture, met en lumière le début de la conditions de conservation adéquates, tous se sont colonisation; la seconde, Envolée lyrique, nous retroussé les manches pour tenter de trouver une transpor te dans le monde de la famille et de solution originale dans le but d’honorer cette propola musique et, enfin, Affirmation d’une liber té sition. L’exposition Ma-Reine Bérubé (1919 – 2004) termine le parcours avec des œuvres socialement – Une femme plus grande que nature, assortie à la publication de ce catalogue dont la valeur plus engagées. certaine assurera une forme de pérennité au travail Solidement soutenu par une abondance d’informa- de l’artiste, s’est avérée une solution plus qu’intétions et regroupé sur trois bannières suspendues ressante. Au terme de sa présentation à Val-d’Or au centre de la salle, ce travail de mise en place (jusqu’en 2012), l’exposition pourrait bien tenir des œuvres nous invite à apprivoiser autrement la l’affiche dans d’autres institutions muséales de pionnière, la femme et l’artiste qui n’a eu de cesse, la région. après avoir élevé sa famille, de par faire sa formation et de se consacrer à son art. expovd.ca
photo : courtoisie FCIAT/J. Lacasse
un triste moment de 2010 En août, un gros vent de tristesse souffle sur la région qui perd, en Guy Lemire, un visionnaire qui aura su injecter une mégadose de confiance et de fierté au milieu culturel, à qui il laisse un héritage inestimable.
DEUIL ET AMITIÉ Carole-Yvonne Richard présente les volets 2 et 3 de son triptyque > Evelyne Papillon
Qu’a fait la peintre Carole-Yvonne Richard lorsqu’elle a perdu trois êtres chers en un an ? Elle s’est retroussé les manches, a usé de créativité et a mis sur pied un projet d’envergure en trois volets soutenu par le Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. Une exposition des volets 2 et 3 de À propos de l’amitié : rencontre deuil et amitié comprenant des photographies et des peintures se tiendra au Saloon des abonnés de L’Écart... lieu d’art actuel, à Rouyn-Noranda, du 28 janvier au 27 février. La fin de vie marque le début de la création Déjà, l’exposition des œuvres du premier volet, présentée l’été dernier au Club de golf de Senneterre, a attiré des centaines de personnes. On pouvait y voir une mosaïque composée de 50 tableaux, chacun formant un tout autonome. De la poésie était aussi intégrée à l’oeuvre. Les pièces de 6 x 12 pouces, peintes à l’acr ylique sur panneaux de fibre de pin, avaient été inspirées à l’artiste par l’accompagnement de sa mère en fin de vie et par les témoignages d’amitié que celle-ci avait reçus. Au terme de l’exposition, ces tableaux ont été remis aux personnes impliquées, avec une photographie de l’œuvre complète. La centaine de personnes présentes lors du décrochage ont fait silence pendant la performance de remise des œuvres, un moment touchant et heureux qui a été filmé et photographié. Dire et peindre l’amitié Le second volet du projet, alliant peinture, manœuvre et performance, s’étend sur une année entière et prendra fin en mars 2011. Dans celui-ci, l’artiste veut contrer son regret de n’avoir pu dire à sa grande amie décédée subitement à quel point elle était importante pour elle. Dans cette
photo : michel gosselin
photo : Les frères proulx
artsvisuels visuels arts
Détail d’une manoeuvre performance optique, 50 tableaux de 6 x 6 pouces seront créés puis remis à des personnes significatives pour l’artiste dans le cadre de manœuvres/per formances qui seront photographiées. Quant au troisième volet, il part d’un appel à tous effectué au niveau régional et provincial nous invitant à écrire des témoignages d’amitié aux personnes qui comptent dans nos vies. CaroleYvonne Richard trouve important de leur signifier notre reconnaissance et elle s’inspirera de ces témoignages pour réaliser 50 tableaux qui seront mis en vente. Ces messages peuvent être transmis à l’artiste par courriel (carole-yvonne@cyrichard.com) ou par la poste, au C.P. 522, Évain (Québec) J0Z 1Y0.
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rétro 2010 photos : Luc Boyer
arts visuels
photos : courtoisie productions du raccourci
Retour, 2008 (Montréal) Élévation, 2005, (Val-d’Or)
Luc Boyer – du format humain au monumental > Ariane Ouellet
Nous avons entamé, dans le dernier numéro, une série d’articles visant à faire connaître des œuvres de l’espace public qui ont été réalisées dans le cadre de la Politique québécoise d’intégration des arts à l’architecture, mieux connue sous le nom de « Politique du 1 % ». Nous vous présentons, ce mois-ci, les créations du sculpteur Luc Boyer. C’est en 2005 que Luc Boyer réalise son premier projet d’intégration des arts à l’architecture, que l’on peut voir au Théâtre Télébec de Val-d’Or. Il s’agit d’une sculpture d’aluminium, de granit noir et de bronze, d’une hauteur de 28 pieds. Son plus récent projet a été réalisé en 2008 lors de la construction du Centre de recherche sur le cancer de l’Université McGill, situé sur la rue des Pins à Montréal. Réalisation ambitieuse, cette sculpture monumentale extérieure en acier oxydé s’élève à 35 pieds. Fidèles à sa démarche artistique et à sa signature, ces projets d’intégration ont ceci de différent pour l’artiste qu’ils sont réalisés avec des matériaux durables plutôt qu’éphémères. « Il faut que ça résiste au temps », dit l’artiste. Il s’agit d’ailleurs d’un défi de taille pour des oeuvres qui sont installées dans des lieux publics, exposées aux aléas du climat et du vandalisme.
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Savoir composer avec les contraintes Il n’en reste pas moins que pour un sculpteur, les restrictions techniques sont habituelles. « On est toujours un train de travailler à l’intérieur de contraintes : contraintes de matière, de format, de transport, de budget, de délai, etc. Le défi est surtout de créer une œuvre qui soit emblématique de la vocation de l’édifice », raconte l’artiste de Rouyn-Noranda.
« Il faut que ça résiste au temps » En effet, les œuvres réalisées dans le cadre du 1 % doivent respecter certains critères établis par un architecte et un comité de suivi, lequel donne souvent les grandes lignes thématiques du bâtiment. Ces thématiques dirigent en quelque sorte la création de l’artiste. « Ça peut être intéressant quand on découvre de nouvelles pistes,
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mais il ne faut pas s’égarer. Si un thème ou un projet ne m’inspire pas dès le premier contact, alors je n’embarque pas. Il faut que ça m’allume tout de suite », confie Luc Boyer. Si on lui demande laquelle des sculptures il préfère, Boyer répond : « Je suis très fier des deux projets, mais celui de McGill est beaucoup plus proche de mon travail actuel. Ce fut comme un transfert : matériau éphémère à permanent, format humain à format monumental. » S’il imaginait un projet un peu fou, ce serait que les projets d’intégration des arts à l’architecture se multiplient. « Et si le secteur privé emboîtait le pas? » rêve à haute voix l’artiste. Il y aurait en effet de quoi métamorphoser une ville en musée à ciel ouvert. Alors voilà, l’idée est lancée! lucboyer.ca
À Amos, en octobre, La Folle odyssée de Bernadette s’inspire d’une aventure abitibienne légendaire afin de souligner le 100e anniversaire de l’arrivée des premières familles sur les rives de l’Harricana.
rétro 2010 photo : gracieuseté de la ville de Montréal
« Le 1 % »
En octobre et novembre, une soixantaine d’artistes d’ici exportent leur créativité et leur savoirfaire dans le réseau des Maisons de la culture de Montréal.
Au Marché public de Val-d’Or
Collectif d’artistes à actions combinées La Combine > Émélie Rivard-Boudreau
C’est à l’automne 2009 que Marianne Dumas a sollicité Marc Boutin et Katia Martel pour la recherche d’un local où l’on pourrait faire la vente, la production et la diffusion de produits culturels. « La fermeture du Rafiot a provoqué un important besoin pour les artistes à Val-d’Or », constate Marc Boutin. « Toutefois, nous ne voulions pas non plus ouvrir un autre bar à mission culturelle », précise-t-il. Après quelques démarches, le groupe s’est rapidement heurté à des difficultés financières pour donner suite au projet initial. « Finalement, nous avons réalisé que le besoin était beaucoup plus celui de se réunir, de créer des événements et de divulguer notre travail à la collectivité », raconte Katia Martel. L’été dernier, les membres de La Combine ont ainsi animé le Marché public de Val-d’Or en réalisant une peinture devant public, en
photo : Courtoisie de l’artiste
Pépite d’or
Pleins feux sur Julie D. Vaillancour t
UNE ŒUVRE À LA FOIS SIMPLE ET COMPLEXE > Louise Lambert
Elle réchauffera vos journées froides d’hiver, elle vous entraînera dans un stratagème peu scrupuleux pour arriver à vos fins ou bien elle vous aidera simplement à ouvrir le cadenas qui renferme un coffre rempli de trésors. « Qui ça ? » Eh bien, La Combine ! Katia Martel et Marc Boutin ont accepté de sortir de l’anonymat pour nous faire connaître La Combine, un nouveau collectif d’artistes de la Vallée-de-l’Or. « Notre nom a autant de sens que notre regroupement qui, lui aussi, est à géométrie variable », explique Katia Martel, joaillière et l’une des membres fondatrices de La Combine. Mais qu’est-ce que La Combine ? C’est un collectif qui souhaite réunir les artistes – professionnels ou non – de la Vallée-de-l’Or pour stimuler la création, échanger entre artistes et créer des événements culturels.
photo : Christelle Charlebois
photo : courtoisie la combine
arts visuels
offrant un atelier de création aux enfants et en y vendant des bijoux. Le Festival Harricana de Vassan s’est aussi inscrit à leur feuille de route. Jusqu’à maintenant, l’expérience artistique collective semble très réussie. « C’est très stimulant de partager avec les autres », témoigne Marc Boutin.
stimuler la création, échanger entre artistes et créer des événements culturels Projets seuls et en groupe… combinés ! Bien que le collectif permette aux artistes de diffuser leur art dans le cadre d’événements communs, le regroupement n’exige point l’exclusivité et permet aux artistes « membres » de poursuivre leurs projets en solo. Par exemple, Katia Martel exposera au Centre d’exposition de Val-d’Or en janvier, Marianne Dumas travaille sur l’illustration d’un livre pour enfant et le groupe Les Dents S’enlignent, dont fait partie Marc Boutin, prépare l’enregistrement d’un démo. On peut suivre les activités de La Combine sur Facebook. Sinon, il faut garder à l’œil ces artistes aguerris, car La Combine prépare « une activité rafraîchissante à Val-d’Or en février ». Plus de détails seront dévoilés lors du lancement de l’activité.
C’est avec l’artiste Julie D. Vaillancourt que le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda inaugure sa nouvelle série intitulée Pleins feux sur… « Avec cette série, nous voulons rendre hommage à des artistes d’ici qui ont marqué la pratique de leur art et dont le travail mérite d’être mis en valeur dans une exposition solo. Avec le long parcours qu’on lui connaît, madame Vaillancourt nous a semblé être la personne toute désignée pour donner le ton à cette série », de dire Chantal Polard, la directrice du centre d’exposition. C’est au graveur Louis Brien que l’on a confié le rôle de commissaire. Il lui revenait, à ce titre, de sélectionner les œuvres et d’orchestrer leur présentation. « Pendant plusieurs semaines, je me suis rendu à la maison de madame Vaillancourt pour choisir les éléments de l’exposition. Étant donné que les tableaux ne sont pas datés, il n’a pas été possible d’établir la sélection des œuvres dans un ordre chronologique précis. C’est donc à partir des principaux thèmes qui caractérisent son travail que nous avons structuré l’exposition », de dire Louis Brien, au lendemain du vernissage.
« cette artiste a été très inventive et elle a su explorer ces techniques de façon originale et inédite » - louis brien Une artiste prolifique Cet exercice lui a permis de retenir une cinquantaine d’œuvres, de 1956 à aujourd’hui, qu’il a regroupées autour de thématiques telles que la nature, la vie quotidienne ou le travail. « Au bout du compte, ce qui lie tous ces thèmes, d’ajouter le commissaire, ce sont les origines humaines, c’est ce qu’on y retrouve en trame de fond et c’est ce qui a donné lieu à des œuvres figuratives et non figuratives très imaginatives, à la fois simples et complexes. » Dessins, encres, aquarelles, techniques mixtes, Julie D. Vaillancourt a touché à plusieurs médiums et sa production est prolifique, avec plusieurs centaines d’œuvres à son actif. « Je retiens de cette artiste qu’elle a été très inventive et qu’elle a su explorer ces techniques de façon originale et inédite », de conclure le commissaire, qui met un évident plaisir à les décrire dans toutes leurs nuances. Cette exposition est présentée à la Fontaine des Arts jusqu’au 8 janvier. cern.ca
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> Louise lambert
Comment ça va ? C’est la question qui est gravée dans les sillons du dernier album du valdorien Daniel Gagné. On y retrouve onze pièces, dont six portent la signature parole et musique de l’artiste, en plus de collaborations diverses. La formation L’Harricaneuse, qui réunit sept musiciens, est aussi de l’aventure. La dernière pièce de l’album propose la guitare inventive de Justin St-Pierre. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’on réponde « ça va très bien, merci ! » à la question qui nous est cordialement lancée. obaska.com
photos : chloé bp
un nouvel album pour Daniel gagné
arts visuels
Totem et murale (Centre de femmes)
Création collective témiscamienne
L’ART COMME VÉHICULE D’ENGAGEMENT SOCIAL > Chloé BP
La Maison d’hébergement l’Équinoxe, en collaboration avec le Centre de femmes du Témiscamingue, a chapeauté, le 24 septembre dernier, la confection d’une murale collective. L’œuvre, qui sera installée en permanence devant le Centre de femmes, sera inaugurée au mois de décembre. Cette activité servait de tremplin pour souligner la Journée d’action contre la violence faite aux femmes. En tout, ce sont plus de 200 personnes qui ont mis la main à la pâte pour s’exprimer sur des hoods d’auto. Le support choisi n’a pas de symbolique particulière, sinon souligner l’idée de récupération. « Les capots font office de supports assez grands pour une œuvre collective et les rassembler en grande quantité a quelque chose de monumental », explique Cindy Paquin, animatrice communautaire pour le Centre de femmes. Au total, dix capots ont été dispersés dans différents établissements du Témiscamingue pour se prêter à la créativité de la population, toutes générations confondues. Le mot d’ordre : « Solidaires entre les générations, faisons partie de la solution ». C’est ainsi que
les aînées du Centre Marguerite D’Youville, les enfants de certaines garderies, les écoles secondaires, ainsi que le Centre de femmes du Témiscamingue ont pu, dans un élan commun, exprimer leurs idées et sentiments face à la violence faite aux femmes. Ce n’est pas la première fois que le Centre de femmes utilise l’art dans une veine collective et sociale. Déjà, pour souligner leurs 20 ans, quatre totems avaient été créés et installés devant le centre. « Ces totems, représentant les quatre points cardinaux, synthétisent l’action de faire le tour de nous-mêmes et de notre territoire pour situer notre importance dans l’univers », souligne Danielle Labrie, également animatrice au Centre de femmes. Plus récemment, une paire de bottes géantes a été réalisée pour la Marche mondiale de la femme.
Un geste créatif qui laisse des traces La créativité est un moteur important quand on travaille dans un organisme d’intervention sociale et communautaire. Josée Lefebvre, artiste et animatrice, explique que la réalisation d’œuvres collectives développe un véritable sentiment d’appartenance et de fierté pour les personnes qui y participent. « L’œuvre va rester et en plus, elle va s’inscrire dans un circuit artistique avec les sculptures aux entrées de la ville et celles du parc de l’Atelier Cent Pressions. Ça permet aux personnes de s’accomplir à travers leur créativité. Aussi, l’art permet souvent d’aller chercher des mots, des idées qu’on n’arrive pas à exprimer autrement. » Dès que les capots seront vernis, ils seront installés devant le Centre de femmes, sur la rue Notre-Dame-de-Lourdes.
Un prix est remis à l’artiste amossoise Lana Greben > Louise lambert
La peintre Lana Greben a reçu, le 14 novembre dernier à Laval, une médaille d’or lors du 27e Concours Gala international des arts visuels. Attribué par le Cercle des artistes peintres et sculpteurs du Québec, qui a pour mission de promouvoir les artistes en arts visuels de toutes tendances et disciplines, ce prix vient reconnaître la valeur esthétique et technique de son œuvre. Avocate, musicienne et polyglotte, Madame Greben, qui est d’origine ukrainienne, vit à Amos depuis 2004. Elle est également la directrice générale du Palais des arts Harricana. « C’est un honneur pour moi d’être ainsi reconnue par mes pairs », a confié l’artiste qui se consacre au dessin et à la peinture.
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rétro 2010
photo : sophie royer
arts visuels UNE JEUNE ARTISTE S’EXPRIME
À l’été 2010, le Paradis du Nord fête sa 100 représentation. Depuis sa création, en 2005, la production lasarroise a accueilli 71 574 spectateurs.
photo : Hugo Lacroix
Sophie Royer
> Sophie Ouellet
Du 9 décembre au 13 février se tiendra la toute première exposition solo de l’artiste lasarroise Sophie Royer, sous le titre Expression d’une passion, dans le hall d’entrée de la salle du conseil de la Ville de La Sarre. Pour ce projet, la jeune artiste a opté pour la spontanéité, un trait qui la caractérise fort bien en tant que personne. Pour cette première, Sophie Royer s’est laissée transporter par la matière, en occurrence l’acrylique et la pâte à modeler, ainsi que la couleur, pour créer ses œuvres semi-abstraites. « J’aime qu’on soit capable de s’accrocher à quelque chose dans mon œuvre », explique-t-elle. Elle choisit des sujets simples, sans dénonciation, misant sur l’expression des sensations et des émotions ressenties durant le processus de création. Étant à ses débuts, la jeune artiste explore différents médiums et styles en se laissant conduire sur de nouvelles routes inexplorées. Elle travaille présentement sur un projet d’exposition pour l’été 2011, en compagnie de trois autres artistes de la région, dans lequel elle désire explorer le sujet de la femme ronde. Jusqu’au 6 février, Sophie participe également à l’exposition collective des finissantes au certificat en arts plastiques au Palais des Arts Harricana, à Amos.
photo : alain Payette
photo : Josée Courtemanche
ccat.qc.ca/sophieroyer
Roger Pellerin
Vianney Prud’homme
Josée Courtemanche
Salle Augustin-Chénier
Trois artistes partagent un espace et plus encore > Stéphanie Hein
À compter du 5 décembre et jusqu’au 13 février, la Salle Augustin-Chénier nous convie à découvrir ou redécouvrir Roger Pelerin, Josée Courtemanche et Vianney Prud’homme, trois artistes fort différents, mais qui partagent un profond sentiment d’appartenance à la région. Dans le cadre de cette exposition, l’artiste-graveur de l’Île Népawa, Roger Pelerin, présentera sa fameuse série Histoire de Marc-Aurèle Fortin. Exposée sous forme de BD, son œuvre, constituée de 33 gravures, raconte l’histoire du célèbre peintre-paysagiste qui est décédé en 1970 à Macamic. Les talents de conteur, d’illustrateur et de graveur de Pelerin se juxtaposent pour nous offrir une œuvre singulière. Dans Punch Pop Pot Pourri Part 2, la jeune artiste originaire de Ville-Marie, Josée Courtemanche, explore la relation entre l’Homme et les objets du quotidien, ainsi que la surabondance publicitaire. Ses œuvres sont éclatées et ludiques, un vrai melting pot visuel. Le troisième exposant, Vianney Prud’homme, aussi de Ville-Marie, nous présente Paysage d’ici et d’ailleurs. Par ses toiles, ce professeur d’arts plastiques à la retraite nous invite à contempler les paysages du Témiscamingue. augustinchenier.net L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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Noël Méga Fiable 9.5 au Cabaret de la dernière chance
Chevauchée dans l’univers country
humeur
LABOURER DOUCEMENT NOS RAISONS > Philippe Marquis
> Louise lambert
C’est à un spécial country que la bande du Noël Méga Fiable 9.5 convie ses partisans pour son spectacle annuel du temps des fêtes. C’est au Cabaret de la dernière chance que se feront entendre les sonorités néocountry de Chantal Archambault, qui a attiré l’attention au dernier FME avec son album La romance des couteaux, à laquelle vont se joindre le guitariste Louis-Philippe Gingras, ainsi que Réal V. Benoît. Plusieurs musiciens de la scène locale participeront aussi à cette joyeuse équipée.
Dans la chronique du mois d’octobre, je vous avais écrit que je reviendrais sur ce sujet. Les lignes qui suivent sont rédigées afin de changer nos habitudes de consommation et aider à garder ouvertes nos campagnes. Je tente de labourer doucement nos raisons… Car si la culture se porte bien dans notre région, si la récolte des œuvres est généreuse et diversifiée, il n’en va pas de même pour l’agriculture. Les misères du monde agricole ne sont pas dues à une terre ingrate ni à un climat impossible, et surtout pas au fait que les gens ne travaillent pas assez sur les fermes, grandes ou petites. Le problème, pour moi, vient de la concentration de l’offre de produits par les chaînes d’alimentation, mais aussi du manque de soutien des gouvernements aux petits et très petits producteurs agricoles. Dans ce cas, comme dans tant d’autres, l’État est du bord des gros.
Se nourrir et occuper le territoire rime avec vivre ici L’été dernier fut marqué de plusieurs manifestations d’agriculteurs à bout de souffle. On vient d’apprendre que le nombre de fermes en AbitibiTémiscamingue est passé sous la barre des 700. Il y en avait 2200 au début des années 80. À ce rythme, il n’y en aura presque plus dans 10 ans. Se nourrir et occuper le territoire rime avec vivre ici. C’est pourquoi le 8 novembre, environ 4000 personnes participaient à la Marche verte pour notamment crier l’urgence de sauver l’agriculture au Témiscamingue. Autrefois, il y avait un marché public à l’aréna de Rouyn-Noranda. On y vendait des légumes, des oeufs, etc. Des quartiers de viande pendaient aux crochets lorsque la température devenait fraîche. Aujourd’hui, les marchés publics revivent grâce à
de nouveaux pionniers. Mais au même moment, les huissiers débarquent chez les descendants des familles qui ont défriché, labouré et semé un pays. On saisit leur vie, notre garde-manger et on fauche nos racines de colons... Que faut-il attendre de plus pour agir ? Une foule de petits artisans n’attendent pas, ils font renaître une agriculture vivrière à échelle humaine. Car rien n’est plus normal que de manger ici ce qui est produit ici. Ce qui est anormal, c’est la réalité présente qui nous tue lentement en étouffant l’agriculture. Ce qui est anormal, c’est l’agrobusiness. Pour que nous puissions manger des produits d’ici, frais et auxquels on peut davantage se fier : il est temps de semer. Semer ce mot d’ordre : « Achetons la nourriture d’ici ! ». Allons la chercher dans les marchés publics, chez les producteurs et dans tous les endroits qui vendent nos produits. Demandons aux propriétaires de toutes les épiceries qu’ils offrent des aliments régionaux, que ce soit quelques kilos de rhubarbe ou des tonnes de boeuf à l’herbe. Passons le mot à toutes nos connaissances ! Je nous convie à soutenir ceux et celles qui nous alimentent à partir d’ici ! Je nous invite à nous soutenir collectivement ! Parce qu’un peuple ne vit pas vieux s’il n’est pas capable de se nourrir. Joyeuses fêtes aux semeurs du pays !
L’équipe de L’Indice bohémien s’unit pour vous souhaiter un merveilleux temps des fêtes ! Nous profitons de ce moment de l’année pour vous remercier du fond du cœur de nous lire et de soutenir ce projet coopératif rassembleur. Cette première année au service des arts et de la culture nous a apporté les plus beaux défis, qui ont été relevés avec enthousiasme par tous ceux et celles qui ont collaboré au journal. Notre souhait, c’est que vous soyez encore de cette belle aventure bohémienne en 2011. Puissiez-vous vivre des fêtes remplies de souvenirs et de moments heureux. L’équipe de la coopérative de solidarité du journal culturel de l’A-T
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ma région j’en mange L’ODEUR RÉCONFORTANTE DU CAFÉ ET DU PAIN RÔTI > Marie Joe Morin
Humm! La douce vapeur du café matinal agrémentée de l’odeur de pain rôti : quel moment magique rempli de souvenirs. Si le déjeuner est une façon de s’offrir un bon matin, il semble aussi être le repas de la journée que l’on prend le plus souvent à la course. Si on l’étudie un peu, on y observe certains rituels qui illustrent bien la culture d’un peuple. Du bol de céréales, des jours de semaine en passant par les deux œufs/bacon du week-end, celui-ci demeure toujours un peu conservateur.
> Louis-Joseph Beauchamp
Carré d’agneau anissé au sirop de sapin Pour 6 personnes
2 carrés d’agneau (9 côtes) du Témiscamingue, Boucherie Le Gourmet ou de l’Abitibi, Bergerie des Catlaines 1 paquet de merguez d’agneau du Témiscamingue sans boyau, Boucherie Le Gourmet
Marinade ½ tasse Huile d’olive ½ tasse Sambuca 2 à 3 gousses Ail local, haché ½ cuillère à thé Fleur de sel Poivre du moulin
La cuisine du déjeuner a été revisitée au début des années 1990 avec l’apparition de restaurants spécialisés comme la chaîne Cora Déjeuner. Aujourd’hui, il est fréquent de voir les restos de ce genre s’installer un peu partout; en fait, pratiquement chaque ville possède le sien. Ils demeurent cependant très semblables les uns les autres. Dans notre région, que ce soit le déjeuner de luxe ou celui d’une chaîne de restaurants, on ne trouve pas de réelle différence entre les menus offerts, la plupart affichant le populaire deux œufs avec choix de viande, en passant par les crêpes au sirop ou encore le fameux œuf bénédictine. Leur originalité ne se trouve pas dans le menu lui-même, mais plutôt dans les variantes que les restaurants appliquent à ces plats plus que classiques. Mais il est toujours possible de dénicher le déjeuner qui correspond à vos besoins et attentes et il revient à chacun d’identifier les qualités recherchées pour ce repas. Les personnes qui veulent l’efficacité vont choisir un restaurant où le personnel vous attend le café à la main, déjeuner typique du Québec, tellement rapide que ne vous n’avez pas le temps de prendre une gorgée de café avant l’arrivée de votre plat sans artifice, à croire qu’il vous attendait. Pour les déjeuners plus haut de gamme, il y a les restos qui offrent une présentation plus raffinée et un choix plus élaboré. On peut y manger des crêpes de toutes sortes, salées ou sucrées, ou encore l’irrésistible œuf bénédictine rehaussé de saumon fumé ou d’épinards. Il faut toutefois mettre davantage la main dans son portefeuille. Il y a aussi les copieux brunchs du dimanche qui s’adaptent à la mesure de votre appétit, avec des omelettes qui sont préparées devant vous à votre goût, ou encore un bar à fruits accompagné de sauces diverses. Le déjeuner ne fait pas exception aux autres repas, il trouve sa beauté et son charme parmi les gens qui y sont conviés. Il constitue le moment idéal pour se réunir et rester longtemps à table, en famille ou entre amis. Cette règle est encore plus vraie le week-end, qui offre des instants aussi réconfortants que l’odeur du café et du pain rôti.
Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe Morin LA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537
Sauce ½ tasse ¼ tasse 1 cuillère à soupe
Crème 35 %, La Vache à Maillotte Glace de veau maison ou du commerce Sirop de sapin, Vers Forêt
La veille ou le matin : cuire complètement les merguez à 350o F sans qu’elles ne grillent trop. Pendant ce temps, faire la marinade et verser sur les carrés d’agneau (choisir un plat plutôt petit que grand afin que la viande baigne dans la marinade, comme un moule à pain par exemple). Retirer la viande de la marinade (conser ver la marinade au frais), pratiquer une incision au centre des carrés dans le sens de la longueur. Insérer les merguez dans l’incision, il doit y avoir de la saucisse d’un bout à l’autre du carré. Saisir les carrés d’agneau à feu vif dans une poêle et enfourner à 400o F jusqu’à ce que la température interne de la saucisse atteigne 63o C. Pendant ce temps, faire la sauce en déglaçant la poêle avec la marinade, laisser réduire de moitié puis ajouter les autres ingrédients de la sauce. Lorsque la viande est prête, la sortir du four et laisser reposer 5 minutes avant de la couper. Ser vir trois côtes par personne. Suggestion comme accompagnement : une purée de pommes de terre Lunick crémeuse au Cru du Clocher et des carottes ValJack glacées au sirop de sapin.
Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph Beauchamp LA JOYEUSE BOUFFE : lajoyeusebouffe@hotmail.com 819 723-2408 poste 119 L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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rubrique ludique
NHL 11
une Abitibienne au village
PISSOU > Marie-Hélène Massy-Émond
C’est ma dernière chronique. Plutôt que de parler de mon village, je vais le vivre cet hiver. Je vais jouer du coude pour entrer chez les Fermières. J’ai le goût de savoir comment faire des linges à vaisselle. Je ne sais même pas tricoter. Pas pratique quand tu n’as pas la T.V. Puis, je n’ai toujours pas résolu mon problème; je passe devant chez madame St-Louis sans m’y arrêter. Mea maxima culpa. C’est tout un art, le voisinage. Tout un art aussi celui de s’impliquer dans son village. Moyenne d’âge des bénévoles qui pète les 55 ans, intérêts et visions qui vont dans le même sens. Les vieux ont tout le temps et le loisir de leurs implications. Pour eux, c’est par là que passe la vie sociale, la reconnaissance et le restez jeunes, soyez actifs! Avec le boulot à temps plein, les enfants en bas âge, les courses, les amis et du temps pour le couple, comment voulez-vous qu’en plus, on fasse des couronnes de Noël pour la vente d’artisanat ?
> Mélanie Boutin-Chartier
Sorti en septembre dernier, NHL 11 est le tout dernier titre d’Electronic Arts sur notre sport national, le hockey. Grande nouveauté, la compagnie y a inclus les équipes junior canadiennes, dont celles de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Eh oui, il est maintenant possible de simuler un match opposant les Foreurs et les Huskies sur notre console de jeu !
« C’est non seulement très intéressant pour nos partisans, mais aussi pour nos joueurs » - Ian Clermont (Huskies de R-N) Electronic Arts est toujours à la recherche de nouvelles ligues et équipes à intégrer dans ses jeux, car, selon eux, le monde du hockey s’étend bien plus loin que la LNH. « Nos fans nous demandent depuis longtemps d’ajouter la Ligue canadienne de hockey (CHL) et nous sommes très heureux que la LHJMQ, la Ontario Hockey League (OHL) et la Western Hockey League (WHL) fassent partie de NHL 11 », soulignent les développeurs de la branche vancouvéroise de la multinationale joints par courriel. « Depuis l’annonce du partenariat, nous avons travaillé de façon rapprochée avec les ligues et les équipes afin de nous assurer que nous incorporions tous les détails concernant les joueurs, les uniformes et les logos sur la glace. » Ian Clermont, directeur administratif des Huskies de Rouyn-Noranda, confirme la volonté d’Electronic Arts de représenter correctement son équipe dans le jeu. L’organisation locale a fourni des photos de la glace, des différentes couleurs des chandails, ainsi qu’une photo avec numéro et nom pour que le style de l’équipe soit respecté.
On s’installe dans un village aussi confiant de notre démarche que Jean de Florette l’était dans la sienne. Le quotidien nous rattrape, aussi vite que Noël en novembre. On entre dans l’engrenage du villageois poche : pas de disponibilité pour les réunions de comités, activités qui ne nous intéressent pas. Puis quand nous vient l’envie de socialiser, on trouve dommage qu’il ne se passe rien au village. On se retourne vers la ville la plus proche, on va écouter le hockey, l’impro, ou bien un show de cover. Au village, une fois l’activité terminée, t’en as pour un petit bout avant que quelque chose se passe à nouveau. Normal, quand ceux qui s’impliquent sont ceux qui participent. Nous, jeunes rats des villes, avons l’habitude du rapide et du sur mesure. L’habitude de se satisfaire dans l’immédiat. Ici, il faudrait adapter sa demande sur l’offre et non l’inverse. Facile à dire. Parlons-en de l’offre : est-ce qu’on a vraiment le goût de mettre ses tripes dans les projets de notre village ? D’abord, est-ce qu’on se sent dans notre village ? Ça turn un peu plus on d’être bénévole au FME que dans une vente de hot-dogs au profit de la Fabrique, non ? La fratrie, on la sent au show de Fred Fortin bien plus qu’au souper spaghetti du comité jeunesse. La solution est peut-être simple. Il faut choisir ses combats et, donc, laisser celui de la dynamisation des petites localités aux plus vieux et s’investir dans son milieu une fois passé 45 ans. On pourrait aussi faire des villages pour personnes âgées et des villes pour jeunes. Ça serait pas mal, des villages de retraite. Souper servi au sous-sol de l’église à 16 h 30. Au cœur du village, l’école primaire, qui devient le CHSLD; la classe de math, le pavillon d’Alzheimer. Il y a peut-être des écoles qui voudraient tester ce concept au Témis ? Ce serait mieux ou pire, je ne sais pas. Mais chose certaine, cette solution ne nous convient pas, humains grégaires et utopistes. Cette solution ne me convient pas, villageoise peureuse et utopiste. Oui, je suis une peureuse. Une peureuse bien trop heureuse pour aller au-delà de sa peur. La peur que ça devienne plate. C’est la même peur qui me tenaille quand je pense au prix du litre de lait (12 $ aller-retour) si le dépanneur venait qu’à fermer. Peur de dormir au gaz. Peur de la mort, qui est toujours imminente, pendant que la vie, elle, est toujours précaire. Vous êtes allés au Festival Harricana de Vassan ? Non ? C’est pas grave, vous vous reprendrez l’année prochaine. C’est organisé par une méchante gang de peureux.
Du salon à la patinoire Avec NHL 11, Electronic Arts veut permettre aux joueurs de salon de suivre la même voie que les hockeyeurs. Interrogé à savoir s’il est possible d’incarner un joueur comme Steve Bégin jouant à l’époque pour les Foreurs, ou encore de suivre Mike Ribeiro, de son passage chez les Huskies jusqu’à la ligue nationale, Electronic Arts répond par l’affirmative. « Avec NHL 11, nous vous offrons la chance de remporter la Coupe Memorial et c’est à vous de mener votre équipe vers la victoire », affirment les développeurs. « La façon dont vous performerez dans ce tournoi aura un impact direct sur votre repêchage lorsque vous débuterez votre carrière professionnelle. » À cette addition apportée à une franchise déjà bien implantée, Ian Clermont ne voit que du positif pour la LHJMQ. « Je crois que c’est non seulement très intéressant pour nos partisans, mais aussi pour nos joueurs. Ça ajoute de la crédibilité à l’organisation et à la ville. C’est une chance unique de se faire voir partout dans le monde avec un des jeux les plus vendus », conclut-il. nhl.easports.com L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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points de distribution de L’Indice bohémien MRC ABITIBI Amos Aquarium café Auberge Nouvelle Frontière Bibliothèque municipale Billard l’Adhoc Bistro Latitude Boucherie Julien Boulangerie La Gourmandine Bureau Info-Tourisme Café Folie Caisse Desjardins Christ-Roy Coopérative de développement régional Cégep - UQAT Centre de formation professionnel Centre d’études musicales d’Amos Centre d’exposition Centre hospitalier CLD CLSC Complexe hôtelier Amosphère Coop IGA Dépanneur Pikogan École d’art La Rallonge École de musique Harricana École La Calypso Éric Lefebvre, psychologue Evolu-Son musique Hôtel des Eskers Jean-Coutu Joccivano Resto-Bar Karine Belzile photographe Le Chat-O Le Signet Librairie Papeterie Commerciale Marché public Amos (été) Mouvement de la relève d’Amos Région Palais des arts Harricana Polyvalente de la Forêt Provigo Amos Restaurant A&W SADC Salon de coiffure Luluberlu Salon La Diva Salon Tête à tête Sushi et Cie Tabagie Agathe Théâtre des Eskers Ville d’Amos
Secteur rural Barraute - Épicerie L’InterMarché Berry - Dépanneur de la Plage La Corne - Dépanneur Accomodation St-Pierre La Motte - Épicerie Chez Flo Landrienne - Dépanneur L Morin Launay - Épicerie-Dépanneur Rémi Preissac - Manoir des Rapides Rivière-Héva - Épicerie Chez Élizabeth St-Dominique - Dépanneur L’Arrêt d’amis St-Félix - Épicerie Carignan St-Marc - Épicerie CD Boutin
MRC ABITIBIT-OUEST La Sarre Bibliothèque municipale Bistro La Maîtresse Boutique Oli Bureau Info-tourisme Café Folie Caisse populaire Desjardins Carrefour Jeunesse-Emploi Centre d’art Rotary Centre de formation Le Retour Centre de secrétariat d’Abitibi-Ouest Cinéma La Sarre
CLD Jean-Coutu La Sarre Musique La Vache à Maillotte Librairie Du Nord Maison d’arts Jeannine-Durocher Maison des jeunes Plaza La Sarre Polyno Rendez-vous des Arts Restaurant Mikes Resto-Bar La Relève SADC Salle Desjardins Société d’histoire et de patrimoine Villa Mon repos Ville de La Sarre
Secteur rural Duparquet - Chez Annick Dupuy - Dépanneur Sermax Macamic - Café Elkoza Macamic - Dépanneur Pétro-Canada Macamic - Les P’tits Gourmets Mancebourg - Épicerie Paquin Normétal - Dépanneur Chez Steph Palmarolle - Épicerie Marion Poularies - Café du clocher Roquemaure - Épicerie Lévesque Ste-Germaine - Épicerie Coop Taschereau - Dépanneur Idéal
Rouyn-Noranda Agora des Arts Atelier Vitr’Art Bibliothèque et Archives nationales A-T Bibliothèque municipale Bistro Chez Bob Boucherie Les Côtes croisées Brasserie artisanale Le Trèfle noir Brochetterie Grecque Bureau Info-Tourisme Cabaret de la dernière chance Café-Bar L’Abstracto Cégep Centre d’exposition Centre Élizabeth-Bruyère Centre musical En sol mineur Centre Polymétier Chez Oeufs Chocolaterie Le Gisement Cinéma Paramount CLD Comfort Inn Conférence régionale des élus Corcovado CRJ Dépanneur Centre-Ville D’ici et d’ailleurs École D’Iberville École La Source Épicerie Léo Espace Noranda Évolu-Son musique Gîte Le Passant Gîte Les Matins Tranquilles Hôtel Albert Hôtel Gouverneur La Fontaine des Arts La Maison des viandes La Semence Le Marché du fermier Le Paradis de l’érable Le St-Exupéry Le St-Honoré L’Écart... lieu d’art actuel
Les Saveurs Folles Librairie café En Marge Librairie Au Boulon d’Ancrage Marché public Vieux-Noranda Morasse Poutine Motel Alpin Motel DeVille Musique Mignault Olive et Basil Petit Théâtre du Vieux Noranda Pharmacie Côté et Goulet Pizzédélic Place Rouanda Polysons+ Promenades du Cuivre SADC Service Scolaire Sushi Shop Terminus Maheux Terre du Lynx Théâtre du cuivre Café Van Houtte UQAT Ville de Rouyn-Noranda Zone Image
Secteur rural Arntfield - Dépanneur Au petit castor Arntfield - Resto Arena Beaudry - Épicerie Rivard Bellecombe - Épicerie Pomerleau Cadillac - Bonichoix Cloutier - Épicerie M & N Parker D’Alembert - Dépanneur D’Alembert Évain - Dépanneur Chez Gibb Granada - Dépanneur Bel-Miche Lac Dufault - Dépanneur Lac Dufault McWatters - Café de l’aéroport Montbeillard - Dépanneur Blanchette Mont-Brun - Club Coopératif Rollet - Place Talbot
MRC Témiscamingue Ville-Marie Brassette 101 Bureau de poste Bureau Info-Tourisme Caisse populaire Desjardins Carrefour Jeunesse-Emploi Centre Frère-Moffet Chez Eugène CKVM Coop santé TémiscaVie Dépanneur Au Cagibi Dépanneur Ultramar La Bannik La Gaufrière Le Caféier Librairie Servidec L’Intro Musique OK Centre du Pneu Provigo Salle Augustin Chénier Société de développemement du Témiscamingue Théâtre du Rift Ville de Ville-Marie
Secteur rural Angliers - Dépanneur Marie-Soleil Angliers - Rest’O Pub des Quinze Béarn - Dépanneur Du Bout Belleterre - Magasin Heinz Fabre - Épicerie Micheline Guigues - Bar Marie-Lou Guigues - Dépanneur 7/7 Latulipe - École du Carrefour
Latulipe - Supermarché Ca-Ro Laverlochère - Épicerie Bergeron Lorainville - Tabagie Lorrainville Lorrainville - École Marcel-Raymond Moffet - Magasin Général N-D-N - Dépanneur Rachel N-D-N - École Rivière-des-Quinze N-D-N - Gîte Au Repos du Bouleau Rémigny - Magasin R. Barette St-Eugène - Épicerie M. Melançon Témiscaming - Brassette Tem-Rose Témiscaming - École Gilbert-Théberge Témiscaming - Salle Dotori
MRC Vallée-de-l’Or Val-d’Or Auberge de l’Orpailleur Balthazar café Bar L’Entracte Bibliothèque municipale Bureau Info-Tourisme Carrefour Jeunesse-Emploi Cégep Centre d’amitié autochtone Centre De Musique et De Danse Centre d’exposition Cinéma Capitol Conservatoire de musique École Sens et danses Fleur de Lotus Hôtel Forestel Hôtel L’Escale IGA Famille Pelletier Jean-Coutu La Bouquinerie La Cité de la danse La Galerie Du Livre La Méchante salle La Sandwicherie Laflamme Son Hi-Fi L’Attrait L’Avantage Le Coco Matin Le Grenier des saveurs L’Épicurienne Marché public de Val-d’Or (été) Musique Cité Place Hammond Plaisir de la Table Polysons Polyvalente Le Carrefour Théâtre Télébec UQAT (bistro) Ville de Val-d’Or
Secteur rural Dubuisson - Dépanneur Dubuisson Malartic - Bar Chez Dédé Malartic - Chaussures R. Leclerc Malartic - Carrefour jeunesse emploi Malartic - CPE Bambins et Câlins Malartic - École Le Tremplin Malartic - IGA Fortin Malartic - Jean-Coutu Malartic - Kool Kafé Malartic - Le Trait d’Union Malartic - Musée minéralogique Malartic - Osisko Senneterre - Centre d’entraîde et d’amitié autochtone Senneterre - CIBC Senneterre - Carrefour jeunesse emploi Senneterre - Café Coop Senneterre - École La Concorde Senneterre - IGA Bilodeau Senneterre - Service Canada
Vous trouverez également la liste à jour des points de distribution sur notre site Internet : www.indicebohemien.org L’INDICE BOHÉMIEN - décembre 2010 • janvier 2011
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