mai 2011 - copie 18
gratuit le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue
Abondance de festivals en mai
Tant à voir, entendre et raconter
cahier famille : pages 13 à 18 7 Lancements
d’albums pour Justin St-Pierre et Saltarello
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Une nouvelle maison d’édition voit le jour
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Une websérie 100 % régionale
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Sylvie Richard : danseuse engagée ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien
calendrier culturel
gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
mai 2011 Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !
Cinéma
Biutiful 1er et 2 mai - 19 h Cinéma Capitol (Val-d’Or) 19, 20 et 21 mai - 20 h Cinéma du Rift (Ville-Marie) Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois 1er et 2 mai - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dolly Parton, ma mère et moi 8 et 9 mai - 9 h Cinéma Capitol (Val-d’Or) Ciné/conté 19 mai - 19 h 30 Cinéma Capitol (Val-d’Or)
Conte
L’Arracheuse de temps - Fred Pellerin 3 mai - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) 4 mai - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 5 mai - 20 h Salle de spectacle Desjardins (La Sarre) 9 mai - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 10 mai - 19 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) Festival de contes et légendes en A-T Du 14 au 22 mai Cité de l’Or (Val-d’Or)
Exposition
Exposition du FMAC Jusqu’au 7 mai Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda) La baignade - Louis Brien Jusqu’au 8 mai Centre d’exposition d’Amos Soi-disant - Marcel Caron Jusqu’au 8 mai Centre d’exposition d’Amos
Pluralité - Jeannot Hamel Jusqu’au 22 mai Palais des arts Harricana (Amos)
Jonas & The Massive Attraction 5 mai - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 6 mai - 20 h Théâtre Télébec (Val-d’Or)
Finissants de L’UQAT Du 6 au 29 mai Centre d’exposition de Val-d’Or
Grand ‘’B’’ Jazz Boréal 7 mai - 20 h Salle Héritage (La Motte)
Hôtel des brumes Suzanne Ferland et Christiane Lahaie Du 29 avril au 29 mai De Berlin à Paris L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) 7 mai - 20 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Hante-moi, hante-moi. Fais-le encore Jacinthe Loranger Concert annuel du Conservatoire Du 29 avril au 29 mai 8 mai - 14 h L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) Théâtre Télébec (Val-d’Or) Irrésistibles messagers du destin Jeremy Gamash Du 29 avril au 29 mai L’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda) Impressionnisme ? Jusqu’au 5 juin Centre d’exposition d’Amos
Beatles Story L’Invasion Britannique 10 mai - 20 h 11 mai - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 12 mai - 19 h 13 mai - 20 h Théâtre Télébec (Val-d’Or)
Materia - François Fréchette Jusqu’au 12 juin Palais des arts Harricana (Amos) Fragments dissimulés Isabelle Van Pévenage Du 19 mai au 19 juin Centre d’art Rotary (La Sarre)
Concert Annuel École de musique Harricana inc. 15 mai - 13 h 30 Théâtre des Eskers d’Amos
Ma-Reine Bérubé, 1919-2004 Jusqu’au 3 mars 2012 Centre d’exposition de Val-d’Or
Littérature
Salon du livre de l’A-T Du 26 au 29 mai Aréna Frère-Arthur-Bergeron (Ville-Marie)
Musique
Concert de l’Orchestre du Conservatoire 1er mai 14 h Théâtre Télébec (Val-d’Or)
Tableaux du bonheur Collectif d’artistes en art naïf Jusqu’au 15 mai Centre d’art Rotary (La Sarre)
Ensemble vocal Émergence 7 mai - 20 h 8 mai - 14 h 11 mai - 20 h Salle de spectacle Desjardins (La Sarre)
Alain Morisod & Sweet People 23 mai - 19 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) 24 mai - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 25 mai - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Festival des Guitares du Monde Dès le 28 mai Agora des Arts (Rouyn-Noranda)
Théâtre
Souper-Théâtre - Les Badins de La Corne 7 mai - 17 h souper, 20 h théâtre Centre Récréatif (Taschereau)
Patrimoine et histoire
Ponts Couverts Jacques Fournier Jusqu’au 1er janvier 2012 Société d’histoire de La Sarre
Autre
Atelier de dessin d’après modèle vivant 2 mai - 18 h 30 à 21 h Centre d’exposition de Val-d’Or Gala reconnaissance Cégep et UQAT 4 mai - 17 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) Sortilège 29 avril - 20 h 30 avril - 20 h 5 mai - 20 h Cinéma du Rift (Ville-Marie) Gala sportif Mouvement Intrépides 9 mai - 19 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) À chacun son histoire ! La Cité de la danse 14 mai - 19 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) Collation des grades - CÉGEP 14 mai - 15 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Spectacle Bénéfice Leucan 19 mai - 19 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) Danse Danza Dansu Dance Dans Studio Nomadanses 21 mai - 19 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) Ballet Planétaire - École de danse PRELV 20 mai - 19 h 21 mai - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jumanji - Élèves du Studio Rythme & Danse 27 mai - 19 h 28 mai - 13 h et 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
Du 25 mars au 5 juin 2011
Du 13 mai au 5 juin 2011
Œuvres choisies de la collection du Musée national des beaux-arts du Québec
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222, 1 Avenue Est, Amos - Téléphone : 819 732-6070 exposition@ville.amos.qc.ca - www.ville.amos.qc.ca
Grâce au soutien financier de
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L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
Héritage
Impressionnisme ?
Centre d’exposition d’Amos Heures d’ouverture (durant les périodes d’exposition) Mercredi au vendredi : de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche : de 13 h à 17 h Fermé les lundis et les mardis
Photographie et peinture
Beau, Henri, Le Pique-nique (détail) 1904-1905, 72,5 x 92,5 cm Collection Musée national des beaux-arts du Québec Photo : MNBAQ, Patrick Altman (1986.43)
Cette exposition pose un regard sur l’interprétation de ce mouvement pictural par les peintres québécois de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Une sélection d’une trentaine d’œuvres vous permettra de découvrir ou de redécouvrir de grands noms de la peinture impressionniste au Québec.
Collectif
Lucie Perron, Bureau de poste 1950 (détail), Huile, 12 x 16 pouces 2009 ©
C’est sous le thème Héritage que plus d’une dizaine de membres de la Société des arts Harricana et presque tout autant du Club de photographie Le Contraste, se sont réunis pour vous offrir cette exposition. Les photographies et les peintures qui y sont présentées, témoignent du savoir-faire des artistes de la M.R.C de l’Abitibi.
sommaire
éditorial
Liste d’épicerie fédérale > Winä Jacob - redaction@indicebohemien.org en couverture : 3 événements en mai --- Justin St-Pierre; Festival des guitares du monde, Margot Lemire; Festival contes et légendes, Amy Lachapelle; Salon du livre photo : cyclopes
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.
Chers députés fédéraux, Premièrement, il serait de mise de vous féliciter pour cette victoire électorale : en espérant que la dernière campagne n’a pas été trop éprouvante et que vous êtes frais et dispos pour prendre les rênes de cette fonction fort importante. Il est aussi à propos de vous remercier pour cette implication qui vient avec votre mise en candidature. Avec tout le cynisme entourant votre fonction, il est d’autant plus noble de votre part de vous être lancés en politique, d’y avoir investi temps et argent au détriment de votre entourage et de votre quiétude. Quoique, si vous l’avez fait, c’est pour servir les citoyens, mais aussi pour servir vos propres aspirations et idéologies.
RÉDACTION ET PRODUCTION Collaborateurs : Louis-Joseph Beauchamp, Geneviève Béland, Francesca Benedict, Mélanie Boutin-Char tier, Frederique Cornellier, Mylène Cossette, Suzie Ethier, Daniel Gagné, Francine Gauthier, Stephanie Hein, Winä Jacob, Jacques Larouche, Charlotte Luneau, Catherine Marcil, Philippe Marquis, Paul-Antoine Martel, Marie-Hélène MassyEmond, Marie-Joe Morin, Olivier Naud, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Psyko, Émélie Rivard-Boudreau, Geneviève Tremblay Réviseurs-correcteurs : Patricia Bolduc, Camille Cullen, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Karine Murphy, PaulAntoine Martel, Evelyne Papillon, Micheline Plante, Yves Prévost Rédactrice en chef : Winä Jacob redaction@indicebohemien.org Graphisme : Mylène Cossette Le Canapé communication visuelle graphisme@indicebohemien.org Coordination et ventes publicitaires : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006. Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Julie Pomerleau, Chloé BeauléPoitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge.
L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org
Tandis qu’on y est, permettez-moi de vous parler de votre fonction et de l’apport qu’elle a — ou devrait avoir — pour notre région, notre milieu et notre culture. Pour ce faire, il faudrait d’entrée de jeu mettre quelque chose au clair avec vous, peu importe votre allégeance : il y a depuis 1867, au Canada, une division des pouvoirs bien établie entre les paliers fédéral et provincial, ce qui fit dès sa naissance l’unicité de ce pays face à la Grande-Bretagne. Alors, répétez après moi : « La santé, l’éducation et les ressources naturelles ne sont pas de notre ressort. » Parce qu’à vous écoutez parler pendant la campagne, ce n’était pas toujours évident ! Le fédéral, lui, s’occupe de la défense, de la monnaie, des droits d’auteur, des autochtones, de la poste, des relations internationales et autres. Il s’occupe aussi, conjointement avec les provinces, de l’immigration, des communications, de l’agriculture, de la justice, de la culture et des transports (il y a aussi les pêcheries et quelques autres domaines qui nous concernent peu). Maintenant que les juridictions sont établies, passons aux choses sérieuses : qu’est-ce qu’un député à Ottawa peut et doit faire pour l’Abitibi-Témiscamingue (et la Baie-James et le Nunavik, puisque vos comtés couvrent tout ce territoire) ? Un peu de culture Eh oui, contrairement aux idées reçues, le fédéral a bien des compétences en matière de culture. Par contre, il serait pertinant de vous assurer que le fédéral n’intervienne pas là où le provincial le fait : toutes ces demandes de subventions, ça peut devenir assez pesant. Aussi, pourquoi ne pas adapter vos programmes aux artistes en région ? Par exemple, avec un seul des millions que vous versez pour des longs-métrages, on pourrait réaliser plusieurs films significatifs pour notre région, former une relève, permettre à des artistes de rester ici pour travailler
dans des conditions décentes. Et tant qu’à parler de cinéma, il serait, principalement sous un gouvernement Harper, important de protéger les acquis de l’ONF. Il est peut-être important de se souvenir qu’à sa création, cette société d’état devait servir d’outil de propagande pour l’armée canadienne et qu’il pourrait être inquiétant pour les cinéastes, les documentaristes et la population en général, qu’il en redevienne ainsi. Pour une cohabitation harmonieuse... et active Le temps fait son œuvre, et les relations entre les autochtones et les allochtones s’améliorent doucement. De plus en plus, nous arrivons à nous voir en égaux partageant le même territoire. Mais il semble que la collectivité évolue plus rapidement que la loi et que les tribunaux. Comment se faitil qu’encore aujourd’hui, la rétrograde Loi sur les Indiens s’applique toujours ? Et puis pourquoi n’avons-nous toujours pas signé d’entente sur l’utilisation des terres avec nos voisins et amis Anishnabes ? Si notre occupation du territoire remonte à il y a près d’un siècle, ce n’est là qu’un clignement de paupières dans l’histoire millénaire de ce peuple. Il est encore temps de les traiter dignement : le territoire est assez grand pour nous nourrir tous. Allez, on se donne comme objectif de régler le dossier Wanaki au cours du présent mandat, d’accord ? Plus on est de fous... Au fil des ans, la région a fait ses preuves en matière d’accueil d’immigrants. Même qu’on doit beaucoup aux gens qui ont quitté leur pays pour refaire leur vie ici. Pourquoi ne pas les inciter davantage à choisir de s’installer dans les régions, et non dans les métropoles ? Nous avons besoin de main d’œuvre, et puis on a de la place en masse... Tout ce qui nous manque, c’est de développer un réseau d’intégration adapté à leurs besoins et aux nôtres (et, dans certaines villes, de construire quelques logements...).
Général ........................... 5, 23, 25, 26 Musique ............................. 6, 7, 22, 31 Littérature ....................... 8, 10, 11, 12 Arts de la scène .............. 9, 19, 21, 23 Arts médiatiques ............................. 19 Arts visuels .................... 20, 21, 25, 27 Danse .............................................. 21
Chroniques Humeur ............................................ 4 Signature d’artiste ........................... 4 Chronique littéraire ........................... 11 La culture dans mes mots ............... 12 Les livres de Charlotte .................... 12 Rubrique ludique ............................ 24 Sociétés d’histoire et de généalogie .. 26 Ma région, j’en mange ! .................... 29 Poste d’écoute ................................ 31 Cahier famille ........................ 13 à 18
toujours besoin de manger. Mais on a bien compris que les soubresauts de l’économie moderne pouvaient menacer nos fermes. Je suis persuadée que collectivement, nous avons les moyens de soutenir l’agriculture. Et si la santé est la priorité que tous les politiciens prétendent qu’elle est, il nous faudra bien comprendre qu’une alimentation de qualité ne peut pas nuire à ce chapitre. Et puis, on doit bien aux pionniers qui ont héroïquement défriché notre région de s’assurer que leurs efforts n’ont pas été vains, de prouver qu’ils ont eu raison de faire autant de sacrifices : l’agriculture chez nous est viable et souhaitable. À tout cela s’ajoutent les dossiers dits « nationaux » auxquels vous serez confrontés. Prenez soin de ne pas les laisser occuper tout votre agenda : les gens d’ici sont sensibles à l’importance d’élire quelqu’un qui saura porter leurs préoccupations et faire aboutir leurs demandes. Gardez-vous du temps pour prendre le pouls de la population, pour lui parler et pour vous assurer que nous cheminons tous ensemble, dans la direction de notre développement collectif. N’ayez crainte, ça vous servira lors de la prochaine campagne. Bon mandat !
La haute vitesse... et vite ! Si on a eu le courage et l’audace de construire un chemin de fer en pleine forêt au début du XXe siècle, on doit bien pouvoir donner accès à Internet haute vitesse à tout le monde, non ? Ça peut coûter cher sur le coup, mais c’est toujours rentable d’occuper le territoire durablement. Petit truc: pour financer tout ça, on n’a qu’à se contenter de 64 chasseurs F-35 plutôt que de 65, et hop, voilà une centaine de millions pour la communication et l’ouverture sur le monde (armes efficaces contre la guerre s’il en est). Pour un terroir moderne... et vivant Longtemps, on a cru que le métier d’agriculteur était éternel : après tout, on aura L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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Contre nature
signature d’artiste
Art vrai, art faux
> Philippe Marquis
Ce sont des biens présents dans la nature. Ils peuvent être exploités et transformés pour satisfaire les besoins d’une société. On les appelle « ressources naturelles ». Elles sont minérales, animales ou végétales. Elles sont aussi matières fossiles, sources d’énergie et sources de vie. Ainsi, le cuivre, l’or, le fer, les poissons, le gibier, les plantes, le pétrole, le charbon, le soleil, le vent, pour ne citer que ceux-ci, sont exploités et transformés pour satisfaire nos besoins. Mais ces besoins peuvent être tout à fait virtuels. Il fut une époque où l’on pouvait se ruiner pour un bulbe de tulipe! En Hollande, la « tulipomanie » a été à l’origine du premier krach bousier de l’histoire moderne. Ça s’est passé en 1637. Presque 400 ans plus tard, l’économie-casino, appuyée presque uniquement sur la spéculation, règne. Tous les riches du monde sont accros à la spéculation. Dans cet univers, les médias de masse se concentrent pour vendre. Les gènes de toutes les variétés du vivant, l’eau, l’air et la nourriture deviennent mines de profit. Il en est de même pour nos pulsions les plus profondes : l’envie de plaire se transforme en crème pour la peau et la liberté, en automobile. Nos êtres se perdent dans cette boulimie de besoins préfabriqués, qui emprisonnent nos âmes et étouffent la vie. La culture de performance nous programme pour abandonner nos semblables qui ne font pas l’affaire (trop vieux, pas assez vite, pas assez belle…). Nous devrions pourtant prendre un soin précieux de chaque humain. Surtout en ce début de bouleversements climatiques et de pénuries de ressources. La situation exige de s’unir, pas de se faire compétition ! Pour que le « Nous » vive La ressource naturelle la plus importante c’est nous. Nous avons besoin les uns des autres pour prendre conscience de l’urgence de vivre sans tout détruire. Ici, je parle de solidarité. Car on peut bien vouloir tout changer, construire une école, creuser un puits ou jouer une symphonie, cela demande plusieurs personnes qui œuvrent ensemble. C’est ça, l’art de vivre en société ! Prendre soin de nous et de notre environnement devrait être au centre de nos actions. Il est naturel de permettre à tout le monde de boire de l’eau pure, d’être bien nourri et logé, d’être bien éduqué et soigné. Ça demande qu’on partage mieux, sans jamais gaspiller les ressources de notre unique planète. Certains objecteront qu’il n’y a que des rêveurs utopistes, sans rapport avec la réalité, pour trouver normal de traiter les humains avec autant d’attention. Ils ont un argument « béton » : « Ça va nous coûter trop cher ! » Tout dépend de nos priorités. La mienne est d’agir en humain avec les humains et demeurer en vie avec les vivants. Ça n’a pas de prix, la vie. Autrement, on continuera, machinalement, à être exploités et transformés par une logique qui tue notre nature. Autrement, sans réfléchir, nous continuerons à creuser notre fosse commune. Mais ce choix-là ne m’apparaît pas naturel.
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L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
> Daniel Gagné
photo : courtoisie de l’artiste
humeur
1966 : je reçois en cadeau une batterie pour mes 17 ans ! Quelques mois plus tard, je suis en public, plein d’entrain; j’apprends tout en jouant. Je joue sérieusement; pas au point de me questionner sur ma place dans le monde, mais un peu sur ma place en scène. La peinture viendra, beaucoup plus tard, préciser ma raison d’être en communication, avec les autres. Les artistes que je rencontre contribuent largement à ma compréhension du rôle historiquement attribué aux arts, aux artistes surtout. J’en arrive rapidement à saisir la différence entre l’art et la culture et du coup, à entrevoir le rôle et l’influence du premier sur le deuxième. Il n’y a qu’un pas à franchir pour se voir investi d’une responsabilité qui dépasse largement l’esthétisme et ce qui est habituellement attribué à l’artisanat, c’est-à-dire le beau, le pratique, l’ingénieux, le savoir-faire, parfois même la capacité de produire en grande quantité, jusqu’à fournir un marché. Mes expériences de vie, ma sensibilité et la chance que j’ai eue de rencontrer des personnes devenues extrêmement signifiantes, ont contribué grandement à m’instruire, à me guider, à donner un sens à ce que je soupçonnais déjà, quand j’étais confronté à des œuvres vides de résonances, face à notre singulière histoire, à nos symboles, à nos paysages et plus encore à ce qui caractérise nos débats de société. J’en suis venu à penser, puis à croire, que les arts n’en sont pas s’ils n’ont pas en filigrane ce minimum d’écho au cœur de notre réalité. Je crois aussi avec beaucoup de certitude que l’art a un rôle capital à jouer pour que notre culture évolue, tout en contournant les pièges de l’ignorance, de l’incommunicabilité et de l’indifférence. L’art doit rendre sensible; sinon, il est fumisterie et discours vide de sens, tout juste bon pour la prétention et le charlatanisme, trop fréquent. Celles et ceux qui changent le monde sont présents, bruyants, colorés et incontournables, n’en déplaise aux pouvoirs locaux, régionaux ou internationaux, eux qui misent sur le statu quo, le plus souvent et le plus longtemps possible. Les artistes ont le devoir d’opposer des portes ouvertes aux faiseurs de prisons, des plans de paix aux guerriers, devoir aussi d’ériger des monuments d’espoir aux générations qui nous suivent, d’élaborer des projets de développement, de conservation et de protection qui soient harmonieux et intelligents. Les profits, seuls, ne sont jamais rentables. Je suis triste de voir que nos institutions n’arrivent pas encore à faire une différence marquée entre les Arts et la Culture, privant ainsi les artistes de leur devoir, et les citoyens des retombées qu’ils sont en droit de recevoir pour les sommes qu’ils investissent dans le domaine. De plus, cette confusion est de nature à mystifier toute la communauté, au point où nous sommes tous perdants; comme si un mauvais livre d’instruction était fourni avec un outil essentiel. Je suis un artiste, à la fois privilégié, déçu parfois, sous-utilisé souvent... comme beaucoup d’autres, d’ailleurs.
billet
16 bibliothèques se regroupent pour obtenir une subvention
photo : Micheline Plante
L’union fait la force
Une belle histoire avec une fin triste
> Paul-Antoine Martel
Le 11 mars dernier, le ministre responsable de la région Abitibi-Témiscamingue, Pierre Corbeil, annonçait un investissement du gouvernement du Québec d’un montant de 314 500 $ afin de rénover et aménager 16 établissements membres du Réseau Biblio de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. Cette enveloppe servira à effectuer divers travaux de réparation et de mise à niveau sur des immeubles qui en ont besoin et surtout dans des municipalités qui parfois n’ont pas les ressources financières nécessaires pour mener de tels travaux. La particularité de cette entente est qu’elle est le résultat d’une demande commune formulée par les 16 établissements qui, ensemble, ont pu se qualifier pour le programme Aide aux initiatives de partenariat.
Marie-Hélène Massy-Émond jouant en pleine nature lors du dernier Aiguebelle en spectacle
Pas de livres achetés avec cette somme, mais des toitures réparées, des fenêtres changées, du mobilier installé et des immeubles rendus accessibles aux personnes handicapées.
> Marie-Hélène Massy-Émond
Aiguebelle en spectacle ne reviendra plus. Je trouve ça triste. Pas plate, pas dommage; triste. Comme si le laid l’avait emporté sur le beau. Une autre fois. On m’y a invitée l’année dernière. C’était le dimanche, dans le secteur de Taschereau, par un temps de grand soleil. J’ai passé la journée à jouer du violoncelle et à raconter mes histoires au pied d’un pin gris sur le bord du lac Loïs, pendant que Micheline et Marie-Andrée peignaient leurs impressions du paysage. Est-ce qu’on peut appeler ça un paysage quand on est dedans ? Le lac était dans le son. La couleur était dans le bois. Les marcheurs étaient dans la toile. Les spectateurs s’assoyaient en indien sur une roche, ou mangeaient un bout et buvaient un coup à la table à pique-nique. Chacun avait l’impression d’être préservé par le naturel, d’être présent à l’équilibre et la paix qui nous attachent ici. Aiguebelle en spectacle, c’était le privilège de jouer dehors en plein bois, devant des gens qui ont comme point commun leur curiosité et leur goût de triper chez eux, en Abitibi. Des gens qui prennent une petite pause et décident de ne pas se presser, pour une journée. Des gens qui sont là pour recevoir, regarder et écouter. Nous n’avions qu’à faire la même chose : regarder, écouter. Le don s’opérait à partir de là. Pas besoin de forcer, le canal s’ouvrait tout seul. Quelle est la répercussion pour les artistes de la région qu’Aiguebelle en spectacle cesse ses activités ? Pas si simple de répondre à cette question. C’est sans aucun doute une chance de moins de se produire dans un endroit qui donne un cachet décent. La reconnaissance salariale est rare pour les artistes semiprofessionnels et amateurs en région.
Sous prétexte de donner une chance, on néglige souvent la paye des artistes, celle qui permet de manger. À Aiguebelle, ce n’était pas le cas. Le traitement des invités était au centre de leurs préoccupations. Sinon, qu’est-ce qu’on perd d’autre ? Une vitrine, de la visibilité ? Quand même pas ! Jouer entre deux arbres… Alors, des contacts ? Non plus ! Il ne faut pas oublier que les spectateurs étaient des vacanciersbâton de marche. On était loin de Rideau et de ses diffuseurs; pas de repérage, ni de cartes d’affaires. Rien de tout cela. On avait la paix. Voilà, c’est la paix qu’on perd. Aiguebelle en spectacle, c’était la musique pour la musique. Sans concours ni plan de carrière. J’ai eu l’impression de rejouer comme quand je faisais le trottoir avec mes chansons et mon violoncelle. Jouer précisément pour celui qui passe. Jouer pour un spectateur à la fois, et pour la vie tout en entier. J’y ai ressenti la grande joie que procurent les gestes inutiles – l’essentiel. Qui reprendra le flambeau de cette valeureuse équipe de bénévoles qui constituait Aiguebelle en spectacle ? À en croire leur mission sociale et culturelle et en tenant compte de leurs ressources financières et humaines, je pense que les minières seraient les mieux placées pour organiser un événement du genre. Imaginez un instant, un événement qui se déplace d’un trou à l’autre. Val-d’Or, Malartic, Launay, La Corne, Duparquet, La Motte. À ciel ouvert; venez voir et entendre le cœur miné de l’Abitibi ! Le slogan est accrocheur. Puisque le laid a un point d’avance, disons que l’exposition des tableaux serait… écœurante. L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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7e édition du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue
Les six cordes d’un vibrant succès
photo : hugo lacroix
musique
> Paul-Antoine Martel
L’an dernier, à sa sixième édition seulement, le Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue a attiré 26 217 spectateurs, soit davantage que le trentenaire Festival du cinéma international et à peu près autant que le Festival d’humour et ses spectacles en plein air. Alain Vézina, directeur artistique de l’événement, livre les 6 clés de l’harmonie entre les artistes et le public. Un créneau original « Nous sommes parmi les rares festivals de guitare à exploiter les trois volets que sont la programmation de prestige en salle, les spectacles gratuits et les ateliers de perfectionnement », explique fièrement Alain Vézina. Et cette variété ne se dément pas : 22 spectacles payants sont offerts; une trentaine de représentations gratuites auront lieu dans les cinq principales villes de la région; et une classe de maître sera dispensée par la guitariste de renommée mondiale Sharon Isbin.
« On ne gère plus la croissance, on l’a stoppée ! » - Alain Vézina Une programmation équilibrée Trois styles établis et trois nouvelles sonorités : voilà une partie de la recette de la grande variété de la programmation du FGMAT. Et la banque de nouveaux sons n’est pas prête d’être épuisée : « Il y en a pour encore 20 ans ! » s’enthousiasme le directeur artistique. De même, on cherche à satisfaire les goûts du public, mais aussi à le déstabiliser, à ouvrir ses horizons. Des rencontres entre musiciens Les moments magiques où des artistes ont partagé la scène de façon impromptue sont en voie de devenir monnaie courante au FGMAT. Mais pas question de harceler les guitaristes pour qu’ils grattent quelques accords ensemble. « On crée des étincelles ! , confesse Alain Vézina. Quand un musicien manifeste l’envie de jouer avec un autre, on transmet simplement la demande. » Ça donne des événements uniques, comme une version de A Horse With No Name interprétée par America et le duo Strunz & Farah, qui se vouaient une admiration mutuelle. Un public fidèle Année après année, un groupe de fidèles se procure le laissez-passer donnant accès à tous les spectacles, sans même savoir
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L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
ce que proposera la programmation. Cette année, ils seront 210 à se balader d’une scène à l’autre, en quête de l’ivresse du bois qui résonne. À 400 $ par passeport, ça tapisse bien le fond des coffres. Une croissance contrôlée « On ne gère plus la croissance, on l’a stoppée ! » Pour le grand manitou du Festival, il importe de ne pas diluer le produit et de maintenir de hauts standards de qualité. Ainsi, on est satisfait du nombre de spectacles offerts, du nombre de jours que dure le festival et des conditions d’écoute. Des spectacles de plus grande envergure pourraient être proposés, si et seulement s’ils respectaient les exigences de l’organisation en matière d’intimité, de visibilité et de qualité du son. Quelques rêves… Même si le festival suit une courbe de croissance impressionnante, il reste de la place pour quelques fantasmes. « Si j’avais un rêve à réaliser, ce serait que cinq spectacles commencent en même temps dans les cinq grandes villes de la région, et qu’à un moment précis, les artistes jouent une pièce ensemble, en même temps. » En attendant, on négocie déjà avec les artistes qui seront de la fête en 2012, et Alain Vézina promet un nouveau style musical l’an prochain avec un spectacle hard rock d’envergure le vendredi soir… fgmat.com Quand on demande à Alain Vézina les faits saillants de la programmation, ce passionné de musique énumère presque toute la programmation ! Mais il semble particulièrement alléché par les prestations de Sharon Isbin, de Stanley Clarke, de Carlos Placeres, du grand Jose Feliciano, de Don McLean et de Wesli, guitariste québécois d’origine haïtienne à propos duquel Vézina ne tarit pas d’éloges.
Justin St-Pierre, musicien au talent éblouissant
photo : cyclopes
Fouiller La faille au pic et au plectre
photo : courtoisie Saltarello
musique
Le groupe de la région lance son 4e album au FGMAT
Les mondes de Saltarello > Francine Gauthier
> Frédérique Cornelier
Le récipiendaire du Prix relève des Prix d’excellence en arts et culture de l’Abitibi-Témiscamingue, Justin St-Pierre, nous présentera son nouvel album d’ici quelques semaines à peine. En effet, c’est lors du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT), soit le 1er juin au Cabaret de la dernière chance à Rouyn-Noranda, qu’aura lieu le lancement de La Faille. Guitariste pratiquant le fingerstyle, qu’il a rebaptisé le « style de doigt », Justin StPierre dit s’être inspiré de ses expériences musicales récentes pour la création de cet album, que ce soit son passage en France à titre d’artiste ambassadeur de la Ville de Val-d’Or, sa participation au Concours mondial de style de doigt au Canadian Guitar Festival en Ontario ou encore la tournée montréalaise de AT@MTL aux côtés de Chantal Archambault et Michèle O. Surtout, on trouve dans La Faille une évocation du boom minier actuel, mais également de la
On trouve dans La faille une évocation du boom minier actuel, mais également de la présence des mines dans la vie de Justin St-Pierre et dans celle des habitants de ce territoire présence des mines dans la vie de Justin St-Pierre et dans celle des habitants de ce territoire. À ce sujet, il confie qu’à 17 ans, il a vécu la douleur de perdre son père, décédé dans un accident minier. La Faille se veut donc une canalisation des émotions que fait surgir la dualité opposant la possibilité de perdre la vie sous terre et la nécessité d’assurer la subsistance de sa famille. Album régional aux guitares du monde Justin St-Pierre est fier d’affirmer que tout comme son premier album, La faille est un produit purement régional. Il s’est entouré de talents régionaux dans tout le processus de création. Il qualifie son album de préparé, tout en étant instinctif. En studio
comme sur scène, il aime laisser aller son inspiration du moment et improviser. Destinée à un public de tous âges, La Faille est rythmée par les multiples sons de la guitare acoustique. Comme le style de doigt est caractérisé par la présence de la percussion, de la basse et de la mélodie, Justin St-Pierre a mis à contribution tous ces aspects pour son nouvel album : il affirme se servir de TOUTES les parties de la guitare! Il souligne également que la percussion est plus présente qu’elle ne l’était dans son précédent album, Rafiot. Le guitariste se considère chanceux de pouvoir lancer son album lors du FGMAT, un événement reconnu dans le monde musical qui offrant aux musiciens une scène prestigieuse. Cette année, il en sera à sa troisième participation et il se dit très reconnaissant à l’égard d’Alain Vézina, le directeur artistique du FGMAT, qui lui a offert des opportunités inoubliables. Il se souvient avec joie de sa prestation de l’an dernier, en première partie de Tommy Emmanuel, un grand guitariste australien. D’ici son lancement, Justin St-Pierre fait le plein d’énergie pour son retour sur scène. La veille du lancement, il assurera la première partie d’Adam Rafferty, un guitariste new-yorkais au style de doigt, à l’Aquarium d’Amos. Du côté de Val-d’Or, le lancement aura lieu le 9 juin, à la bibliothèque municipale. Il est content de remonter sur scène; cela lui permettra de renouer avec le public et de faire connaître son nouvel album, La Faille. myspace.com/justinsaintpierre
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Le Festival des guitares du monde de cette année est l’occasion pour le groupe Saltarello, originaire d’Abitibi-Ouest, de lancer son quatrième album, Nine Worlds, le 29 mai à l’Agora des Arts de Rouyn-Noranda, avec 8 musiciens sur scène. Julie Pomerleau, claviériste et fondatrice du groupe avec Luc Lafrenière, raconte : « Le CD Passage oublié paru en 2008 a permis la multiplication de contacts bénéfiques et de rencontres musicales inouïes. » Trois ans plus tard, voici un nouvel album. Si les voyages et les rencontres sont la clé du ressourcement, rien n’est le fruit du hasard puisque Nine Worlds est le résultat d’un travail laborieux mais ô combien joyeux : « Nous avons le sentiment de devenir accessibles à un plus large auditoire », affirme Julie Pomerleau.
dans le temps. Le groupe démontre une volonté de faire, une direction affirmée, une recherche approfondie qui met en lumière des aspects particuliers de sa démarche. « Nine Worlds est un album dont l’énergie est masculine, connectée, fondamentale, qui s’appuie sur les acquisitions par le travail », annonce Julie. Avec son quatrième album, Saltarello atteint cette stabilité et cette solidité qui pourraient bien lui permettre de se faire reconnaître sur la scène contemporaine québécoise.
Saltarello s’est inspiré de la mythologie scandinave pour produire un son relativement nouveau par rapport aux trois autres albums. « On reconnaît le son Saltarello, mais la différence vient du rythme, davantage présent que dans les trois précédents, d’éléments de surprise, mais par-dessus tout, du travail de création que nous ont inspiré nos recherches », de dire Julie Pomerleau. Pendant tout le processus qui a mené à la production de l’album, Luc et Julie ont revu leurs influences. C’est à travers les ateliers pédagogiques qu’ils donnent, leur connaissance de la musique du Moyen Âge et du contexte historique des Croisades, celui qui a favorisé le mélange des cultures, que cette attirance pour la musique celtique est devenue leur fil conducteur dans l’élaboration du CD. Les sagesses oubliées des anciens peuples, dont la culture est toujours vivante et riche, proposent des chemins nouveaux, des passages d’abord invisibles, mais l’intuition guide la recherche. Julie ajoute : « À l’écoute des musiques du monde, il n’y a qu’à fermer les yeux et à se laisser aller pour se sentir touché. » Quant aux amitiés et aux commentaires élogieux comme ceux de Dan Behrman dans la revue Son & Image, ils sont extrêmement énergisants! La musique du groupe Saltarello s’inscrit dans un mouvement néo-classique qui fait référence à la tradition, aux racines musicales transmissibles d’une époque à une autre, pour voir évoluer cette musique L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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événement 35e Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, du 26 au 29 mai, à Ville-Marie
Les personnages principaux d’une belle histoire d’amour
Pétillante auteure jeunesse témiscamienne « J’ai toujours aimé tout ce qui a rapport avec les mots, mais je ne pensais pas en faire un métier »
> paul-antoine martel
Du côté des écrivains d’ici, le cru est remarquable : Amy Lachapelle, Anne-Michèle Lévesque, François Bélisle, Stéphane Laroche, et Guillaume Beaulieu, en plus de faire place à de nombreux auteurs et illus-
photo : CCAT
Parmi les plus connus, on retrouve les romanciers Robert Lalonde, Patrick Sénécal et Pauline Gill; l’humoriste devenue romancière Lise Dion; le chef Louis-François Marcotte; les journalistes Jean-François Lépine (pour la biographie de sa belle-mère, la comédienne Janine Sutto) et Michel Jean (pour un roman, Une vie à aimer); Tristan Demers pour son ouvrage Tintin et le Québec; l’illustrateur Richard Petit; ainsi que l’auteur pour enfants Géronimo Stilton.
photo : cyclopes
Le comité organisateur du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, qui s’arrête cette année à Ville-Marie, a choisi d’inviter la population à « Faire partie de l’histoire ». Ceux qui répondront à cet appel côtoieront cette année encore une inspirante galerie de personnages, avec la présence d’auteurs de renom parmi lesquels se trouve un joli contingent d’écrivains de chez nous.
> Stéphanie Hein
L’équipe derrière la Salon du livre lors du lancement de l’affiche trateurs originaires de notre région, parmi lesquels Doris Barrette, Sylvie Brien et Joël Champetier. slat.qc.ca
Sa phrase fétiche est : « Ce n’est pas parce qu’on est en AbitibiTémiscamingue qu’on ne peut pas voir grand. » Une de ses missions est « de rendre le milieu du livre et la littérature vraiment cools et accessibles pour les jeunes. » Avec une telle mentalité, ce n’est pas surprenant qu’Amy Lachapelle, jeune auteure témiscamienne, ait été choisie comme l’une des quatre auteurs à l’honneur lors du prochain Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue, qui se tiendra du 26 au 29 mai prochain à Ville-Marie. Lorsqu’elle a appris qu’elle était invitée d’honneur au le Salon du livre, Amy Lachapelle a tout d’abord été surprise et énormément flattée. Honorée aussi de se retrouver aux côtés d’un grand auteur comme Joël Champetier, un ancien résident du Témiscamingue. Il y a aussi, pour Amy, une belle symbolique d’être reconnue par le Salon du livre de sa région, car elle est persuadée qu’elle ne serait jamais devenue auteure si elle était restée en ville. La lente naissance d’une écrivaine « J’ai toujours aimé tout ce qui a rapport avec les mots, mais je ne pensais pas en faire un métier », confie Amy à propos de sa carrière d’auteure. C’est donc sans aucune intention d’écrire qu’elle fonde avec sa sœur Karen, en 2006, les éditions Z’ailées, qui se consacrent à la littérature jeunesse. Rapidement, sa sœur l’encourage à écrire. Très incertaine de ses capacités à pondre un roman, Amy entreprend la rédaction de son premier livre dans le plus grand des secrets. Après quelques ajustements et après que Karen l’ait convaincue de publier sous son vrai nom, Amy lance, en 2008, Le
monde de Khelia : Le grand départ. Depuis, l’insécurité c’est éclipsée et a fait place à un bouillonnement d’idées. Amy Lachapelle a publié six tomes du Monde de Kheila, trois bouquins dans la Zone Frousse (romans d’épouvante destinés aux 8 à 12 ans) et trois livres coécrits avec Richard Petit dans la nouvelle série Ping Pong. Désormais, il n’est pas question d’arrêter d’écrire! D’ailleurs, Amy déborde de projets pour l’avenir, mais pour l’instant elle se consacre aux deux derniers tomes de la série Le monde de Khelia, prévus pour l’automne 2011 et le printemps 2012. La partie de son métier qu’Amy préfère, c’est le contact avec les lecteurs. Elle roule donc sa bosse dans les Salons du livre en plus d’offrir des conférences et des animations dans les écoles avec son complice Richard Petit. Par ses livres et ses rencontres, elle désire intéresser les jeunes à la lecture, la rendre aussi attrayante que tout autre passe-temps. Au rythme auquel elle écrit, elle ne ménage visiblement aucun effort pour atteindre son but.
DATES IMPORTANTES À RETENIR date limite pour soumettre vos idées de sujets pour l’édition de juillet-août
11 mai
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9 mai
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13 mai
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2 juin
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6 juin
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L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
30 juin
photos : courtoisie fclat
contes La Soirée ciné/conté du Festival de contes et légendes
De la plume à la pellicule
photo : cyclopes
Ce jumelage est une formule intéressante tant pour un conteur, qui voit son imaginaire à travers les images d’un autre, que pour les gens de cinéma, qui y trouvent une occasion de se lancer dans la réalisation de films plus expérimentaux
Margot Lemire a offert un conte, l’hiver dernier, qui sera mis en images par un cinéaste de la région > Émélie Rivard-Boudreau
Bob Bourdon, Toumani Kouyaté, Philippe Sizaire et Luigi Rignanese seront du 8e FCLAT
8e Festival de contes et de légendes en Abitibi-Témiscamingue
Histoires, parlures et menteries ! > Émélie Rivard-Boudreau
Près d’une vingtaine de « conteux » de la région et de partout dans le monde raviveront l’imagination des jeunes et moins jeunes pour la 8e édition du Festival de contes et de légendes en Abitibi-Témiscamingue. Du 18 au 22 mai, la programmation proposera une série d’événements « classiques » du festival et des nouveautés perçues comme des traditions en devenir. Les initiés seront sans doute heureux de constater que, pour sa 8e édition, le Festival de contes et de légendes en AbitibiTémiscamingue renoue avec plusieurs de ses classiques, comme le fameux Concours de la grande menterie, la Soirée ciné/conté ainsi que le Souper conté. D’autres seront peut-être toutefois déçus de l’absence de ce qui était devenue la traditionnelle soirée techno contée/slammée. Le désistement tardif de l’artiste invité pour cette activité a forcé l’organisation du festival à l’annuler pour cette année. Comme à chaque édition, la majorité de la programmation est concentrée à Val-d’Or malgré l’effort de promener le Festival à travers la région. Le manque d’effectif semble bloquer les ardeurs de l’organisation à s’étendre sur l’ensemble du territoire témiscabitibien. « Nous ne nous rendons pas encore jusqu’au bout de nos espérances, confesse France Gaudreault, la présidente du Conseil d’administration du Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue. L’idéal serait d’avoir une personne responsable dans chaque endroit car pour l’instant, c’est l’équipe qui doit se déplacer. » Néanmoins, à Rouyn-Noranda, les 20 et 21 mai, Toumani et Alassane Kouyaté transporteront leur auditoire à la décou-
verte de l’Afrique de l’Ouest en parole, humour et musique. Des activités sont également prévues à Kitcisakik, Lac Simon et Trécesson. De nouvelles traditions ? Pour la première fois cette année, le festival expérimente le « Concours de la petite menterie ». Au cours de leur année scolaire, des élèves de 6e année de Senneterre, Sullivan, Dubuisson, Val-Senneville et Val-d’Or ont assisté à trois ateliers de la conteuse Lucie Bisson sur l’art de la menterie. Le 22 mai, c’est à la Cité de l’Or que 16 élèves de 8 classes différentes présenteront les résultats de leur création. L’organisation est très fière de cette nouvelle expérience et a beaucoup d’espoir qu’elle devienne une nouvelle tradition du festival. « Évidemment, le but de l’activité n’est pas de montrer aux enfants comment mentir, mais bien de comment bien raconter une histoire. Cette activité est également une excellente façon de former la relève », témoigne France Gaudreault. Le passage de conteuses et conteurs dans les résidences de personnes âgées est également une nouvelle fierté du festival, car après tout, « ce sont eux qui portent la parole ». fclat.com
Pour la cinquième édition consécutive, le Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue inclura dans sa programmation la Soirée ciné/conté, le jeudi 19 mai, au cinéma Capitol de Val-d’Or. Cette activité à succès fait le bonheur du public mais fait aussi vivre une expérience hors du commun aux conteurs et conteuses, ainsi qu’aux cinéastes participants. Contrairement aux éditions précédentes, les noms des créateurs et créatrices ont été dévoilés en même temps que la programmation. Dans le coin gauche, les conteurs et conteuses : Luigi Rignanese, Philippe Sizaire, Margot Lemire, Pascal Misturu Guéran, Lucie Bisson, Toumani Kouyate et Robert Seven-Crows Bourdon. Dans le coin droit, les cinéastes : Cédric Corbeil, France Gaudreault, Sylvain Noël, Sylvie Villeneuve, François Jalbert, Jean-Robert Simard. En février dernier, les cinéastes ont reçu un conte écrit d’une main inconnue et ont eu comme mission de réaliser un court métrage de huit minutes pour illustrer l’histoire qui leur a été attribuée. Personne ne sait à qui il ou elle est jumelé et la première rencontre aura lieu la journée même de la projection.
intéressante tant pour un conteur, qui voit son imaginaire à travers les images d’un autre, que pour les gens de cinéma, qui y trouvent une occasion de se lancer dans la réalisation de films plus expérimentaux.
« L’imaginaire à son summum », scande France Gaudreault pour décrire son expérience de la Soirée ciné/conté. La présidente du conseil d’administration du Festival de contes et légendes en AbitibiTémiscamingue, aussi cinéaste, en sera à sa 3e participation à l’activité. L’an passé, elle avait été associée au conteur Victor Cova Correa, qui avait été grandement surpris de son montage. Pour France Gaudreault, ce qui rend l’aventure aussi surréaliste, c’est qu’il n’existe aucun repère pour voir l’imaginaire des autres. Quant au Valdorien Cédric Corbeil, il en sera à sa première expérience de la Soirée ciné/conté comme cinéaste. Il a hérité d’un conte qui lui impose plusieurs contraintes. « J’ai lu le conte une première fois et je suis resté environ un mois sans le relire. J’avais trop d’interrogations à savoir si j’allais relever ce grand défi », témoigne-t-il. Pour Cédric Corbeil, ce jumelage est une formule L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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littérature
Cet été,
le parc national d’Aiguebelle vous propose la tranquillité
Une nouvelle coopérative, les Éditions du Quar tz, voit le jour
Exploiter le gisement littéraire > Suzie Ethier
Jusqu’à son assemblée générale de fondation qui devrait se tenir au début juin, un comité provisoire composé de Denis Cloutier, Fernand Bellehumeur, Suzanne Dugré, Daniel Dumont et Lyne For tin s’affaire à mettre sur pied le projet. Et vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’avec tous ces grands noms, ce ne sont pas les idées qui manquent !
« Cette nouvelle maison d’édition n’est pas une réponse aux besoins des auteurs de la région, mais bien aux besoins de la région » - Fernand Bellehumeur
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L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
« Contrairement à la plupart des maisons d’édition, les Éditions du Quartz ne tiendront pas de collection “romans”, précise Fernand Bellehumeur, lui-même romancier. Nous allons plutôt cibler des projets qui cadrent avec notre mission puisque cette nouvelle maison d’édition n’est pas une réponse aux besoins des auteurs de la région, mais bien aux besoins de la région. » L’entrée en scène de ce nouveau joueur est chaudement accueillie par le milieu puisqu’il vient combler un créneau jusqu’à présent orphelin et se distingue ainsi de ce que font déjà depuis un moment L’ABC de l’édition, qui publie principalement des ouvrages à compte d’auteur, et les Éditions Z’ailées, qui se spécialisent dans la littérature jeunesse. Des démarches en forme de prologue La nouvelle maison d’édition identifie huit collections à l’intérieur desquelles les manuscrits seront publiés, allant des « Beaux livres », consacrée aux créateurs en art visuel de la région, aux « Racines amérin-
photo : éditions du Quartz
Une toute nouvelle maison d’édition voit le jour en région avec comme particularité d’être constituée en coopérative, au même titre que le journal où sont écrites ces lignes. Sa mission : publier et diffuser des ouvrages de qualité contribuant à la vitalité culturelle de l’Abitibi-Témiscamingue et témoignant de ses multiples origines.
Lyne Fortin, Suzanne Dugré, Denis Cloutier, Daniel Dumont, Fernand Bellehumeur, des Éditions du Quartz diennes », dédiée particulièrement à la présence autochtone en Abitibi-Témiscamingue. D’ailleurs, deux projets de publication sont déjà amorcés dans la collection « Mémoires vives ». Le premier, dont la rédaction a été confiée à l’ancien journaliste de La Presse Raymond Bernatchez, relatera l’histoire du Fort-Témiscamingue-Obadjiwan et sa parution coïncidera avec les célébrations entourant le 325e anniversaire de l’expédition du Chevalier de Troyes de Montréal à la Baie James. Le deuxième ouvrage a pour sa part été confié à Margot Lemire et abordera l’histoire des écoles de rang, dont l’École du Rang II d’Authier. Les fondateurs s’affairent donc activement à recruter des membres. « On compte actuellement 110 membres et on pense atteindre notre objectif de 300 membres à 20 $ chacun », lance M. Bellehumeur. Le but est d’asseoir l’organisme sur une base solide et de faciliter les démarches de financement auprès des subventionnaires. Les gens intéressés à devenir membres de la coopérative peuvent le faire en communiquant avec Fernand Bellehumeur par courriel à bellu@tlb.sympatico.ca.
littérature
chronique littéraire
Bergeron, Claire. Sous le manteau du silence Chicoutimi : JCL, 2011, 360 p.
> Francesca Benedict
« Elle avait vite compris que la seule chaleur de ce lointain Abitibi se trouvait dans le cœur de ses habitants. » (p. 88) Native d’Authier-Nord, l’auteure décrit avec amour la région où elle a grandi, mais avec le recul d’une personne qui a passé des années à l’extérieur. Mme Bergeron a elle-même fait des études d’infirmière et a œuvré dans l‘industrie du bois de sciage (ce qui contribue sans doute à rendre ses personnages si crédibles, y inclus le propriétaire de la scierie qui porte, petite coquetterie, le nom de famille de l’auteure). La vie qu’elle raconte dans ce premier roman pourrait être la sienne comme celle de beaucoup de femmes qui sont devenues infirmières, parce que c’était l’une des rares carrières qui leur était ouverte et qui leur laissait un minimum de liberté tout en leur permettant de jouer un rôle dans la société, entendre par là en-dehors de leur foyer, dans le Québec d’avant la Révolution tranquille. L’histoire se déroule à deux époques : 1967-68 et 1941-43. Ici, le passé détruit le présent en même temps qu’il bâtit l’avenir. Rosalie, l’infirmière, et Marc-Olivier, l’avocat, venant tous les deux de milieux favorisés, sont destinés à faire leur vie ensemble. La mainmise de l’Église sur la société des années 40, incarnée par le redoutable curé Charles-Eugène Aubert, aura raison de cet amour pur et simple. Sous le manteau du silence nous entraîne dans ce monde glauque et insalubre du secret et du mensonge dans une Église qui considère que « […] la seule utilité des femmes est de mettre au monde les enfants des hommes et de les élever. » (p.121). Rosalie, comme le roseau, sera obligée de plier, ce qui la poussera à fuir vers l’Europe en guerre, mais elle ne pourra pas rester loin de sa terre natale. Elle pense enfin vivre une vie tranquille, ordonnée et solitaire, dans le Québec de la fin des années 60, lorsqu’elle retrouve sur son chemin le chanoine Aubert qui réussit en mourant à ramener le chaos dans sa vie et à raviver sa colère face à un homme qui imposait son autorité et exigeait la soumission alors qu’il était lui-même immoral, mais au-dessus des lois.
L’ouvrage Kinawit raconte 35 ans de rapprochements culturels
Si le Centre d’amitié autochtone pouvait parler… > Émélie Rivard-Boudreau
Le 21 mars dernier, dans le cadre de la 11e Semaine de sensibilisation pour l’élimination de la discrimination raciale, était lancé Kinawit, un récit revisitant les 35 années d’existence du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. Selon Édith Cloutier, directrice générale de l’organisme, François Bélisle était le choix naturel pour la rédaction de cette rétrospective, offerte en anglais et en français : « En tant que journaliste, François a suivi les activités du Centre dès 1989. Déjà à cette époque, il se démarquait par son intérêt et était des premiers à rapporter le point de vue des autochtones pour les différents enjeux sociaux », explique-t-elle.
pages contient une multitude de photos dressant un portrait de chacune des décennies de l’établissement. photo : Winä jacob
La grande main pourrira
Kinawit, veut dire « nous » en langue anishnabe Selon François Bélisle, Kinawit n’est pas un livre d’histoire comme les autres. « Kinawit, c’est le Centre d’amitié qui parle au “je”, ce qui rend la lecture plus facile », explique-til. Kinawit, qui veut dire « nous » en langue anishnabe, s’adresse à tout autochtone ou allochtone de notre région. En plus de sa narration originale, l’ouvrage coloré de 127
La stratégie de commencer par la fin, puis reprendre l’histoire par son début, sert bien la narration même si cela donne un roman un peu prévisible, car les revirements aussi bien que la douceur de la voix racontant l’ampleur des drames dans les petits villages le rendent difficile à poser. En fait, l’écriture reflète le personnage principal : douce, tranquille et lente; pourtant l’auteure nous fait ressentir tout l’émoi du personnage face à son passé. Le récit est agrémenté d’un vocabulaire riche et précis qui, même s’il manque de poésie, laisse paraître la profondeur de la douleur physique et morale que l’Église a imposée à de nombreuses générations. Au-delà de la petite histoire sentimentale, Mme Bergeron décrit ici la détresse des femmes dans une société dirigée par les hommes et ce faisant, une page de l’histoire de l’Abitibi et du Québec.
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la culture dans mes mots photo : Mylène Cossette
les livres de Charlotte
La casquette de Simon Auteur : Stéphane Laroche Illustrateur : Jean-Guy Bégin Éditions de la Paix 2011
La culture pour s’aimer, pour s’amuser
> Charlotte Luneau, 9 ans
Le livre que je vous propose ce mois-ci, La casquette de Simon, parle de l’intimidation à l’école, un problème dont beaucoup d’élèves sont malheureusement témoins ou victimes dans le milieu scolaire. J’ai été touchée par l’histoire parce qu’elle aurait pu se produire à mon école. L’histoire parle de Simon, un élève de 6e année qui se fait intimider par deux élèves de sa classe : Samuel et Guillaume. Un jour, en entrant dans la classe, la casquette préférée de Simon est projetée dans l’aquarium et en voulant supposément l’aider à la récupérer, Samuel et Guillaume laissent tomber Simon dedans, devant des témoins stupéfaits. L’aquarium se casse et Simon se retrouve par terre, mouillé et entouré d’éclats de verre ! La directrice mène une enquête pour connaître la véritable histoire, mais aucun élève ne veut les dénoncer, de peur que les agresseurs ne se vengent. Tout le monde a une version différente de l’accident, mise à part une élève qui osera dire la vérité. Simon, lui, ne veut plus retourner à l’école… J’ai aimé imaginer ce qui allait arriver à Simon et ça m’a poussée à continuer ma lecture. J’ai apprécié le fait que l’auteur ait réservé un chapitre pour chacun des élèves témoins de la scène. Cela m’a permis d’avoir les détails de l’enquête de la directrice, Jasmine Lambert. Cette histoire pourrait être vraie et nous permet de nous faire des images précises dans notre tête et de mieux comprendre les personnes qui se font intimider. Ce livre peut vous aider à trouver des solutions qui fonctionnent pour régler ce problème si vous en êtes victime ou témoin. La casquette de Simon est le troisième roman de Stéphane Laroche, un auteur originaire de Val-d’Or. L’illustrateur d’expérience Jean-Guy Bégin a imagé ce livre avec beaucoup de talent.
> Mylène Cossette Nom : Michelle Létourneau Âge : 9 ans Lien particulier avec la culture : Elle suit des cours de ballet et adore les arts plastiques. Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ? La culture, c’est de beaux moments qu’on passe à s’amuser, à s’aimer. À quoi sert la culture dans la société ? La culture sert à inciter les gens à ne pas rester assis sur le sofa, à faire des activités. Et si la culture n’existait pas ? Mes activités tournent toutes autour de la culture. S’il n’y avait pas d’activités culturelles, je resterais assise sur le sofa à attendre que le temps passe.
Les lecteurs de 9 à 12 ans vont apprécier ce livre publié en février 2011. Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ? Je suis très heureuse, joyeuse.
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À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ? Ça prend de la patience et de la tranquillité. Ça prend aussi des doigts fins et de bons outils. Peux-tu nommer de grands artistes ? Je trouve vraiment jolies les œuvres de Picasso. Ma grand-maman Lucie est aussi pour moi une grande artiste. Elle fait des arts plastiques, du tricot, des colliers et une foule d’autres choses qu’elle me transmet. Lynn Vaillancourt, ma professeure de danse, fait de beaux costumes et elle invente les chorégraphies. Et toi, aimerais-tu être une artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ? J’aimerais être artiste peintre. Le bricolage et la danse sont aussi des domaines que j’aime beaucoup.
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cahier famille
en manchettes 14 Semaine québécoise
des familles
15 Accompagnement
périnatal
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Camps d’été créatifs
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La place des pères L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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Des activités dans tous les territoires pour la Semaine québécoise des familles
photo : Sonia plouffe
cahier famille Allô, j’écoute ? Parfois, se taire est la meilleure façon de communiquer avec son enfant
} Paul-Antoine Martel Du 9 au 15 mai prochain se tiendra la 16e édition de la Semaine québécoise des familles, un événement qui vise à promouvoir la famille et les services qui lui sont offerts. De nombreuses municipalités de la région proposent des activités – la plupart du temps gratuites – pour cette occasion. Le 9 mai se tiendront des marches intergénérationnelles à Amos et Malartic. À Senneterre, on propose de nombreuses activités tout au long de la semaine, notamment la vérification des sièges d’auto pour enfants, une activité familiale au parc Optimiste et un bain libre suivi d’un conte. Le CPE Cannelle et Pruneau de Temiscaming tiendra ses Olympiques du printemps le 12 mai. À Val-d’Or, on offre une programmation étoffée incluant une activité de géocaching, un brunch bingo-brico, la grande fête familiale sous le chapiteau, un 5 à 7 de consultation en
lien avec la politique familiale et une vaste gamme d’activités au Centre périnatal L’Empreinte de Vie. Enfin à Rouyn-Noranda, on nous annonce une belle programmation, qui se retrouve à la fin du présent cahier. Pour plus d’infos, consultez les sites Internet des municipalités ou encore le site Internet national de l’événement, bien qu’il faille chercher un peu avant de repérer l’information. quebecfamille.org
Geneviève Lagrois photographe
g@genevieve l a g ro i s . c o m
Cahier spécial En Couverture : famille Photo : Geneviève Lagrois RÉDACTION ET PRODUCTION Collaborateurs : Catherine Drolet-Marchand, Winä Jacob, Sophie Legault, Émilise Lessard-Therien, Paul-Antoine Martel, Sophie Ouellet, Sonia Plouffe, Sophie Richard-Ferderber Réviseurs-correcteurs : Patricia Bolduc, Geneviève Luneau, Karine Murphy, Paul-Antoine Martel, Micheline Plante Photographe : Geneviève Lagrois Rédactrice en chef : Winä Jacob redaction@indicebohemien.org Graphisme : Mylène Cossette graphisme@indicebohemien.org Coordination et ventes publicitaires : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org
14 Cahier famille - L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
} Sonia Plouffe, formatrice au Centre périnatal L’Empreinte de Vie Oui allô ? Avec bébé Roméo, ces jours-ci, on joue au téléphone. Il me tend le sans-fil : Oui allô… un instant. Je lui redonne le combiné : C’est pour toi ! Évidemment, il me le redonne et le jeu continue : Oui allô ? Il ne parle pas encore mais on s’écoute, on se comprend. Peu de temps avant la naissance de mon premier enfant, j’ai eu la chance de rencontrer une mère exceptionnelle, vraiment. Un modèle de patience et de présence auprès de son petit bonhomme de deux ans et demi. Elle m’avait confié : « Les enfants, j’trouve qu’on ne les écoute pas assez… » Le constat me plaisait bien, et encore davantage toutes les questions que ça soulevait en moi. Quelques années plus tard, je suis tombée sur un livre : Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent. Enfin des réponses et des confirmations sur ma façon d’intervenir auprès de mon enfant. Aujourd’hui, j’ai le bonheur de partager ma vie avec un joyeux trio d’enfants ce qui, disons-le, force à tendre l’oreille et à ouvrir le cœur à autrui ! Et ces enfants qui sont les miens, quand je les écoute vraiment, Dieu que je me sens une meilleure mère ! Pour moi, les écouter, c’est la première façon de les élever, de les amener (et m’amener) plus haut. Écouter – vraiment – un enfant, on fait ça comment alors ? 1. Quand il vient me voir avec sa binette triste, déçue ou en colère, j’écoute avec toute mon attention. Dans la mesure du possible, j’arrête ce que je fais. Je me tourne vers lui, je me mets à sa hauteur, je le regarde. J’écoute. C’est fou ce que c’est rassurant et réconfortant une oreille attentive. Tellement que parfois, le problème disparaît presque comme par magie. 2. Quand le flot de paroles, de pleurs ou de cris de mon enfant m’envahit, j’accueille avec une économie de mots : « Ah oui ? Hum… Ok ». Je retiens aussi longtemps que possible les conseils, les accusations, les sermons, les questions.
L’expérience est souvent concluante : dans l’absence de jugement et de censure, l’enfant repart libéré, la montagne est devenue un petit caillou et déjà une solution se pointe à l’horizon. Parfois c’est plus complexe, mais notre écoute profonde envers l’enfant aura à tout le moins permis de soulever le couvercle de la marmite et d’éviter l’explosion. Au mieux, l’émotion sera calmée et l’enfant sera prêt à recevoir un petit conseil. Plus important que tout, on aura évité les dommages causés par une parole blessante qu’on échappe souvent sous le coup de la colère, de l’exaspération ou du découragement. Et quand l’écoute n’est pas suffisante à elle seule ? On ose se mettre à la place de l’enfant, imaginer le sentiment qu’il vit et lui nommer : « T’as de la peine que Maxime ait préféré jouer avec un autre ami » (au lieu du classique « c’est pas grave, on va appeler un autre ami »! ). Et si dire à mon enfant qu’il est tellement en colère qu’il a envie de frapper sa sœur ne faisait qu’intensifier sa violence ? Si nommer la tristesse qu’on ressent quand notre chat meurt ne faisait qu’accroître sa peine ? Habituellement, c’est le contraire qui se produit : notre enfant a besoin d’aide pour apprendre à exprimer en mots ce qu’il ressent. Grâce à notre écoute, l’enfant se sent reconnu et réconforté dans sa difficulté. Il peut alors passer plus facilement à autre chose, à son rythme. Et quel cadeau on lui fait : être capable pour le restant de sa vie de reconnaître, nommer et gérer ses émotions.
Les couches lavables
Une excellente vieille idée, en formule améliorée } Sophie Richard-Ferderber Il y a environ 5 ans, j’ai découvert le compostage. Quelle belle nouvelle idée environnementale pour mieux gérer nos déchets, ai-je pensé. Emballée par le concept, j’en parlais autour de moi et j’ai appris que, dans les années 30, mon arrière grand-mère compostait déjà au fond de sa cour sur la rue Villeneuve à Val-d’Or. Tout d’un coup, je me rendais compte que ma découverte n’avait rien d’innovateur, on avait seulement omis de me transmettre cette connaissance au fil des générations. Quand j’ai plus tard découvert le concept des couches lavables, ce fut la même constatation. Non, les couches lavables n’ont rien d’avant-gardiste. On peut même dire que, historiquement, ce sont les couches jetables qui sont « nouvelles », puisqu’elles ne sont apparues sur les tablettes qu’en 1961. Elles sont tellement récentes (et persistantes) que, si on excavait un site d’enfouissement des années 60, on pourrait en trouver quasiment intactes. Alors que leur vie utile ne dépasse pas 5 heures, elles prennent 500 ans à ne se décomposer que partiellement. Une montagne de... Chaque bébé consomme de 5000 à 7000 couches jetables avant d’être propre. Au Québec seulement, c’est 600 millions de couches par année qui sont enfouies. Tous ces « beaux petits cadeaux » accumulés ont certainement un impact environnemental, mais votre porte-feuille n’y échappe pas non plus. S’équiper en couches lavables coûte jusqu’à 1500 $ de moins que l’option jetable. Ceux qui habitent une municipalité qui offre une subvention pour inciter à l’achat de couches lavables ont la possibilité de réduire leurs coûts même davantage. Béarn, La Motte, La Reine, la MRC de La Vallée-de-l’Or et Rouyn-Noranda font partie de celles-là. D’ailleurs, des couches lavables sont conçues et fabriquées à La Reine, il est donc possible d’acheter local. Si les couches lavables ne sont pas récentes, elles ont tout de même beaucoup évolué depuis les langes utilisés par nos aïeux. Le Velcro® et les boutons-pression ont remplacé les épingles. Des tissus naturels de plus en plus absorbants sont disponibles. Leur entretien est grandement facilité par des feuillets jetables et biodégradables et par nos laveuses modernes : aucun trempage, frottage ou essorage manuel nécessaire. Le choix #1 de bébé Des couvre-couches imperméables qui respirent bien sont offerts de toutes sortes de motifs et couleurs. La coupe des couches s’ajuste parfaitement aux « foufounes » de bébé. Bébé Nicolas Fournier, interrogé sur le confort des couches lavables qu’il porte, n’avait que de bons mots pour ses couches : « Bliblaaaaa gougligou ga, pfoublaaa gagou ! » Ça dit tout !
photo : Mélanie Morissette
photo : geneviève lagrois
cahier famille
Naître bien entouré } Sophie Legault Qu’on fasse appel à une accompagnante ou qu’on opte pour des méthodes alternatives de gestion de la douleur, l’enfantement prend doucement un nouveau visage. Les méthodes alternatives d’accouchement et de préparation à l’arrivée d’un nouveau-né s’attirent la sympathie de plus en plus de gens. Les mères souhaitent vivre pleinement leur grossesse et maximiser leur potentiel lors de l’accouchement. Les pères s’impliquent plus que jamais dans tout ce processus longtemps réservé strictement aux femmes. Pour Josée, mère d’un magnifique poupon de deux mois, il était clair que le suivi de sa grossesse ne passerait pas par les chemins traditionnels. « Je savais qu’en vivant une grossesse, j’allais avoir besoin d’en parler beaucoup. Je voulais sentir que la personne qui m’accompagne serait là pour m’écouter et répondre à mes questions. Je souhaitais me tourner vers une approche humaine et personnalisée. » C’est ce qu’elle a retrouvé auprès d’une accompagnante à la naissance. Être préparé, soutenu, accompagné Bien que leur formation ne soit pas aussi poussée que celle des sages-femmes, les accompagnantes se font plus présentes en région. Comme leur titre l’indique, elles accompagnent les couples à raison de quelques rencontres pendant la grossesse et après la naissance, et elles assistent généralement à l’accouchement en milieu hospitalier. Un des rôles des accompagnantes est d’aider les couples à préparer la venue du bébé par l’élaboration d’un plan de naissance. Ce dernier stipule entre autres les désirs du couple en vue du grand jour afin que toutes les personnes qui assistent soient au même diapason. « On va aider les couples à découvrir leur plein potentiel et voir ce qu’ils ont envie de vivre comme expérience. On ne portera pas de jugement et on ne choisira pas à leur place en disant « Voici ce qui est bon pour vous ».
L’accompagnante donne les informations et soutient le couple, peu importe ses décisions, car c’est elle qui s’adapte aux besoins des parents, pas l’inverse », souligne Karine Murphy, de l’Alliance des Accompagnantes de l’Abitibi-Témiscamingue L’écoute est aussi un volet important d’un service d’accompagnement. Expériences passées, craintes présentes, angoisse face au futur font partie des sujets abordés lors des rencontres, selon les besoins du couple. « Par exemple, si c’est le second bébé, on discutera du premier accouchement, ce qu’ils ont et n’ont pas aimé. Et s’il y a des blessures, on va voir ce qu’on peut faire pour essayer de les guérir, afin de partir sur un terreau riche et non accidenté. » Un accouchement actif pour les papas L’accompagnante va remettre au père les outils utiles à son implication et l’épauler dans ses démarches. « Jamais elle ne prendra sa place. Son rôle est complémentaire », insiste Karine. Sans être la garantie d’un bon déroulement à l’accouchement, le suivi avec une accompagnante permet une meilleure assimilation des événements et les difficultés rencontrées sont plus facilement surmontées, « parce que les parents ont été dans leur plein pouvoir et qu’on n’a pas tout organisé à leur place ». allianceaccompagnantes.org
Cahier famille - L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011 15
photo : chloé BP
photo : courtoisie Réseau BIBLIO atnq
cahier famille
À la bibliothèque Richelieu de La Sarre
Théâtre miniature pour tout-petits } Sophie Ouellet À l’occasion de la Semaine québécoise des familles, la bibliothèque municipale Richelieu de La Sarre propose la mise en lecture de contes sous forme de kamishibaï les 11 et 12 mai. Le kamishibaï est une façon de raconter une histoire en utilisant un petit théâtre de bois qui permet de créer une ambiance et une approche différente afin de susciter l’intérêt du jeune enfant en le transportant dans un tout autre univers. Plutôt qu’un théâtre de marionnettes, il s’agit de planches cartonnées où, sur la face offerte aux spectateurs, se trouve l’illustration d’une scène. Sur l’autre face, à l’endos de l’illustration, le conteur voit le texte à lire. L’origine du kamishibaï remonte au XIIe siècle, alors que des moines bouddhistes se servaient de rouleaux de dessins pour présenter des histoires moralisatrices au peuple illettré. Les premiers kamishibaï pour enfants sont apparus dans les années 1920. Ils ont perdu beaucoup de popularité avec l’arrivée de la télévision, mais ont repris vie un peu partout dans le monde en s’adaptant aux conditions culturelles de chaque pays. Une boîte à histoires mystérieuse... Selon Francine Gauthier, animatrice à bibliothèque, l’approche du kamishibaï est vraiment intéressante. C’est très physique : au début, elle présente le théâtre pas encore ouvert, ce qui pique la curiosité du jeune enfant. Ensuite, elle ouvre le haut puis les côtés, dévoilant ainsi le petit théâtre. Elle se cache derrière celui-ci et apparaît à l’occasion pour interagir avec le public. Comme au théâtre, les enfants réagissent au contenu. Ils vont crier « chou ! » pour exprimer leur désaccord, ou vont acquiescer lorsqu’une question leur est posée. L’instigateur de ce beau projet en région est le Réseau biblio ATNQ, qui offre toute une panoplie d’histoires drôles et originales. Les titres présentés à La Sarre sont Le Cadeau de Caro pour les 3 à 5 ans (le 11 mai) ainsi que Le petit poisson d’or et Pourquoi m’apprendre la peur pour les 6 à 8 ans (le lendemain). Cette dernière histoire propose une version revisitée du Petit Chaperon rouge où celui-ci devient avocat pour prendre la défense du loup. Assez original comme concept. reseaubiblioatnq.qc.ca
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Catherine Drolet-Marchand en compagnie de sa fille Julia, au Théâtre du Rift.
Du cinéma pour les mères… et leurs bébés ! } Catherine Drolet Marchand Depuis que la Corporation Augustin-Chénier a acheté le cinéma de Ville-Marie, la programmation a subi une réelle métamorphose. Elle s’est diversifiée en présentant au public une série de films d’auteur, mais aussi en faisant une place à un concept peu connu ici en région : le ciné-bébé. Bien que pour 2010-2011, le ciné-bébé ait été mené comme un projet-pilote, il a fait le bonheur d’une quinzaine de mamans, qui se sont rendues au cinéma en plein après-midi avec leurs bambins.
me permettait de changer d’air. En plein hiver, c’est l’activité idéale pour briser l’isolement.
Tout est mis en œuvre afin de faciliter la vie à cette clientèle toute particulière : la lumière est tamisée, un chauffe-biberon est à proximité et le son des projections est diminué, afin de ne pas trop déranger bébé dans son repos…
Selon Chloé Beaulé-Poitras, responsable de la programmation cinématographique du Rift, le projet de ciné-bébé n’est pas mis de côté, mais nécessitera éventuellement qu’une banque de noms (de femmes intéressées par les projections) soit mise sur pied. « L’an prochain, c’est certainement un projet que l’on va regarder plus en profondeur. L’intérêt est là, mais on doit maintenant se pencher sur le moyen de réseauter davantage de parents susceptibles d’utiliser le service », a-t-elle affirmé.
Expérience culturelle mère-fille Étant moi-même en congé de maternité, j’ai pu bénéficier de ce projet. J’aurais aimé qu’il y ait plus de séances, parce que l’expérience a été des plus agréables. Rencontrer d’autres mères avec leurs enfants ou simplement sortir de la maison
Ainsi, dès l’automne, il sera possible de savoir comment le ciné-bébé de Ville-Marie prendra forme à travers la programmation régulière. Avis aux intéressées ! De telles initiatives existent aussi ailleurs en région : il suffit de s’informer auprès de son cinéma local.
Le son des projections est diminué, afin de ne pas trop déranger bébé dans son repos.
Quatre camps de vacances dédiés aux arts
Été de jeux et de création Ceux qui ont eu la chance de participer à un camp de vacances dans leur enfance s’en souviennent encore aujourd’hui. Cet été, ce sont des centaines d’enfants de la région qui auront ce même privilège. Dans le cadre de notre cahier spécial dédié à la famille, nous vous présentons quatre camps d’été ayant une discipline artistique au coeur de leur programmation.
photo : courtoisie Gilles parent
cahier famille photo : courtoisie salle Augustin-Chénier
La danse du soleil
Enfants écrivant avec Parent
} Winä Jacob
} Émilise Lessard-Therrien
Pour une première fois cette année, les enfants de Val-d’Or pourront danser pendant les chauds mois de l’été avec Maribelle Sigouin. L’enseignante et directrice de l’école la Cité de la danse a décidé d’offrir un camp de vacances consacré à cette discipline.
C’est suite aux ateliers donnés dans les écoles primaires que l’idée de faire un camp d’écriture a germé dans l’esprit du chanteur pour enfants, Gilles Parent. Après une première édition fort satisfaisante, l’aventure se poursuit une fois de plus du 12 au 15 juillet prochain pour les jeunes de 10 à 15 ans.
Cinq camps de jour d’une durée d’une semaine chacun seront offerts aux enfants de 5 à 12 ans en juillet et août prochains. « J’ai fait ce genre de camp quand j’étais plus jeune et c’était tellement une belle activité que j’ai voulu l’offrir à tous les jeunes d’ici », explique l’instigatrice du projet. Les avant-midis seront consacrés à la pratique de diverses formes de danse et à la création, tandis que les après-midis seront orientés vers la culture et le plaisir. « On va aller à la bibliothèque, au parc, faire des activités culturelles et danser dehors. »
Unique en son genre au Québec, ce camp vise d’abord à donner des outils aux jeunes pour mettre en action leur goût pour l’écriture. Il mise également sur le développement de l’esprit critique et stimule la création, qui est au cœur du séjour. « L’année dernière, les jeunes ont réalisé une douzaine de créations », mentionne l’instigateur du projet.
Un deuxième camp, cette fois pour les adolescents et adultes qui dansent déjà, sera offert en soirée par la Cité de la danse, à la fin du mois d’août. lacitedeladanse.com
Une bonne Source de musique
Cette année, pendant quatre jours, les participants auront la chance d’habiter l’ancien presbytère de Colombourg et d’assister à deux spectacles, dont le très réputé Paradis du Nord. De plus, ils vivront toutes sortes d’activités telles que l’écriture au feu de camp et la création dans un musée, tout cela dans une ambiance festive et familiale ! Pour infos : 1-866-339-4223
} Paul-Antoine Martel Depuis plus de 35 ans, le Camp musical rassemble des jeunes des cinq coins de la région pour leur offrir une formation musicale de qualité dans un environnement naturel inspirant. Si à ses débuts, le camp était offert au lac Mourier, puis au Mont-Vidéo, depuis 2009 c’est au camp La Source de Trécesson qu’on accueille les musiciens en herbe. Les quatre sessions – d’une durée d’environ une semaine – proposent des formations en flûte à bec, guitare sèche, violon, piano, chant, guitare électrique, basse, batterie et saxophone. Deux nouveautés cette année : un camp de théâtre sera offert aux 10 à 16 ans, du 1er au 8 juillet, par la comédienne Alice Pomerleau; et un camp de danse hip hop s’adressant aussi aux 10 à 16 ans se tiendra du 10 au 17 juillet, sous la supervision de la monitrice Émilie Arsenault. Attention : tous les instruments ne sont pas offerts à chaque session, et les âges admis à chaque camp varient eux aussi. campmusicalat.ca
SAC ton camp } Émilise Lessard-Therrien Cet été, la Salle Augustin Chénier (SAC) sera le moteur de la vie culturelle et artistique au Témiscamingue. Dans le prolongement du Fouin’art de Francine Marcotte, la SAC développera une école d’arts intensive pour enfants, ados et parents. Que ce soit de jour ou de soir, les Témiscamiens pourront toucher à plusieurs plateformes artistiques, de la céramique au dessin, en passant par le vitrail, l’art de rue et potentiellement des ateliers de cirque et de création littéraire. L’idée embryonnaire d’un camp de jour d’une semaine pour les enfants de 5 à 12 ans commence également à prendre forme. Sous la tutelle d’Émilie B.-Côté et Chloé Beaulé -Poitras, le camp sera une véritable virée créative et artistique. Les enfants auront entre autres droit à des activités à la SAC, à des projections au théâtre du Rift, à des ateliers de création en plein air, à des sorties culturelles, et de la baignade est même déjà prévue à l’horaire !
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Les inscriptions pour les cours et le camp débuteront à la mi-mai. salle.augustinchenier.net Cahier famille - L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011 17
cahier famille Humeur familiale
} Winä Jacob
photo : Geneviève Lagrois
Et le papa dans tout ça ?
L’industrie du bébé et de la maternité est florissante. Nombreuses sont les compagnies qui misent sur cette clientèle, sur le désir des mamans d’offrir ce qu’il y a de mieux à leurs rejetons, que ce soit pendant leur grossesse, les premiers mois de vie de bébé ou les années qui vont suivre. On joue sur la fibre maternelle des femmes pour leur offrir une multitude de « bébelles » - parfois très utiles, parfois pas du tout - de cours et d’ateliers.
Nombreuses sont les occasions pour les femmes de se réunir afin de parler d’allaitement, de grossesse et d’accouchement, que ce soit au sein d’un groupe organisé ou lors d’une séance de papotage impromptue. Bien que ces sujets les touchent un peu moins (puisqu’il est ici question du corps de la femme) est-ce que de tels regroupements sont offerts aux hommes ? Car sous cette cuirasse de masculinité, il doit bien y avoir quelques angoisses qui grouillent et quelques questions qui clignotent !
Rapidement, il est possible de surcharger son horaire et celui du nouveau venu de la famille avec des cours de danse, de remise en forme, de natation, de nommezl’activité-ça-existe-probablement. Mais pourquoi les activités papa-bébé sont-elles quasi-inexistantes ? La grande majorité des familles compte généralement au moins un papa (en moyenne), alors comment se fait-il que ça ne se reflète pas dans l’offre d’activités ? Il y a aussi les livres, les sites internet, les magazines, les émissions de télé consacrées aux mères, mais à peu près rien pour les pères.
Il n’est pas ici question d’en faire moins pour les femmes : l’espace qui a été créé pour la maternité est un bel exemple de l’importance que prend la famille dans notre société. Des modèles forts de mères ont été inventés, de tous types et achétypes, même les plus inusités, qu’on pense à Mère indigne et aux femmes de de la série télévisée La galère, par exemple. Mais où sont les modèles paternels contemporains ? Comment les pères peuvent-ils se reconnaître, s’inspirer, se rassurer ? Être un bon père (ou une bonne mère, d’ailleurs) n’est pas un talent inné !
Invisible ou ignoré ? Le père n’est plus ce qu’il était : il n’est plus seulement le pourvoyeur ramenant l’argent du beurre et mettant son poing sur la table lorsque le ton monte dans les chaumières. Les papas sont désormais présents : ils cajolent, se roulent par terre, chicanent, nourrissent, expliquent, habillent, inventent des histoires, baignent, maîtrisent l’art du « Heille, ça va faire » paternel... Et tout ça, ils le font à leur façon à eux: un papa, ce n’est certes pas une maman (à quoi bon, le rôle est déjà pris !).
La famille évolue, et les rôles sont mieux partagés entre les parents qu’ils ne l’étaient il y a à peine 20 ans. Pourtant, encore aujourd’hui, on parle de maternage en ce qui a trait au renforcement du lien parental, tandis que les anglais utilisent l’expression « attachment parenting », comme si même linguistiquement on discriminait les pères... La paternité est-elle secrète au Québec ? Honteuse ? Peutêtre est-il temps que ces hommes sortent du placard et affirment clairement leur fierté paternelle à leur façon ? En organisant une marche peut-être (une paparade) ?
Semaine québécoise des familles à Rouyn-Noranda : Avec vous, ça bouge! M. Raymond Grenier, directeur du Fonds régional de solidarité FTQ Abitibi-Témiscamingue et lauréat du prix Extra conciliation famille-travail, est fier de s’associer à la Semaine québécoise des familles à Rouyn-Noranda. « Instaurer des mesures qui permettent de concilier travail et famille, c’est reconnaître l’importance de la famille dans la vie des employés. Il est possible de mettre en place des moyens simples pour faciliter la vie des parents et des enfants qui doivent s’occuper de leurs parents tels que : le télétravail, la réduction du temps de travail et les congés parentaux. De telles mesures permettent à chacun de trouver son équilibre et au bout du compte, tout le monde y gagne! » Les familles de Rouyn-Noranda sont invitées à participer aux nombreuses activités gratuites qui leur sont offertes dans le cadre de la Semaine québécoise des familles.
lundi 9 mai AM
PM
SOIR
Atelier massage bébé 13 h à 15 h Maison de la famille*
Soirée « Priorité familles! »
mardi 10 mai
mercredi 11 mai
jeudi 12 mai
vendredi 13 mai
Bain libre 10 h à 11 h Piscine Youville
Atelier RCR, prévention de l’étouffement chez l’enfant* 9 h à 11 h Maison de la famille
Atelier décoration Bain libre de cup cakes* 10 h à 11 h 9 h à 11 h Piscine Youville Café Bistro Chez Bob
Ciné-famille 13 h à 15 h 30 Cinéma Paramount*
Atelier de cirque École Sacré-Cœur* 18 h 30 à 20 h
BBQ familial Atelier de cirque 16 h à 19 h 18 h 30 à 20 h École Kekeko (Beaudry)* La Soupape, Maison des jeunes Conférence sur la nutrition 19 h à 20 h 30 Maison de la famille*
samedi 14 mai
Grande fête des familles Célébration familiale 10 h 30 à 16 h 30 11 h à 12 h École La Source Église Sacré-Cœur - Spectacle nage synchronisée - Jeux gonflables - Démonstration de goalball - Atelier de décoration de parapluie* - Maquillage pour enfants - Dîner BBQ - Défi familial Karaoké - Mur d’escalade - Atelier confection bijoux* - Spectacle d’Aziz Niang
Soirée à la Bibliothèque municipale* 19 h à 24 h - Conte Le petit David contre le grand Goliath** - Activité Beppo - Rallye - Bricolage - Collation
*Inscription obligatoire, contactez la Maison de la famille au 819 764-5243 **Activité offerte par Familles en action, Paroisse Sainte-Trinité Autobus de ville gratuit pour adulte avec enfant, du 9 au 15 mai • Pour information : 819 764-5243 ou www.maisonfamillerouynnoranda.com
En collaboration avec :
18 Cahier famille - L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
dimanche 15 mai
Quand les municipalités bichonnent les familles } La rédaction Un nombre grandissant de municipalités de la région se dotent de politiques familiales, une sorte de cadre réglementaire qui représente un engagement envers la famille et qui s’accompagne de mesures visant à rendre la vie plus belle aux citoyens de tous âges. Ce modèle de gestion comporte l’avantage d’identifier les besoins des familles et les manques observés dans la communauté, et de mettre à contribution tous les services municipaux ainsi qu’une jolie brochette de partenaires. Les mesures suscitées par une politique peuvent prendre diverses formes : crédit de taxes, rabais sur les inscriptions à des activités de loisirs, installation de tables à langer, adaptation des heures de services, stationnements réservés aux familles, etc. Le site Internet du Carrefour action municipale et famille indique que quatre municipalités de la région ont leur politique familiale, soit Amos, Laverlochère, Rouyn-Noranda et Val-d’Or.
arts médiatiques Une websérie 100 % régionale
Une stagiaire pas comme les autres
photo : dominic leclerc
photo : courtoisie csh
arts de la scène
Le stage de Kassandra dévoile les dessous de la vie d’une apprentie enseignante
25 ans et encore si jeune > Winä Jacob
Il y a 25 ans naissait, à Amos, un événement qui aura marqué plusieurs élèves au cours des années : la Semaine des arts. Près de 25 000 apparitions d’élèves plus tard, une nouvelle génération d’artistes s’apprête à revivre l’expérience pendant la première semaine du mois de mai. Les élèves de toute la commission scolaire Harricana sont invités à venir présenter le fruit de leurs efforts créatifs au Théâtre des Eskers. Cette année, 19 écoles prendront part au spectacle. « Pendant une semaine, au printemps, on célèbre la culture de toutes les manières possibles, mentionne Lynda Poulin, responsable des arts à la commission scolaire Harricana. Il va y avoir cinq spectacles en soirée pour les parents, et cinq pendant le jour pour les élèves du primaire. On envahit aussi le foyer du théâtre avec une exposition d’œuvres réalisées par les jeunes. »
« C’est une expérience humaine qui se vit autour des élèves » - Lynda Poulin La Semaine des arts, en plus d’être une manifestation des activités créatives montées dans les écoles par les élèves et les enseignants, est aussi un travail d’équipe qui met les jeunes au centre de la communauté. « C’est le temps de l’année où tout le monde se met ensemble pour montrer aux élèves qu’ils sont importants. » Le personnel du secrétariat participe au montage des affiches et de la publicité, le personnel d’entretien s’occupe des décors, il y a même de nombreux retraités qui reviennent pour s’occuper de la billetterie.
« C’est une expérience humaine qui se vit autour des élèves », explique celle qui travaille auprès de la Semaine des arts, à différents niveaux, depuis maintenant 23 ans. Retour en arrière Afin de souligner ce quart de siècle, les organisateurs ont fait appel à la mémoire des anciens en demandant à certains d’offrir des témoignages vidéo de ce que la Semaine des arts était pour eux lorsqu’ils étaient plus jeunes. Plusieurs ont répondu à l’appel en se remémorant de beaux moments, que ce soit la conseillère municipale de la Ville d’Amos Amélie Mercier, la chanteuse Véronique Lemay, le technicien de son Stéphane Bisson et plusieurs autres. Certains sont même allés jusqu’à intégrer les acquis de la Semaine des arts à leur vie de tous les jours. « La journaliste Amélie Barbe raconte que c’est avec la Semaine qu’elle s’est initiée à l’animation. C’est aussi là qu’elle a fait certains spectacles de musique, elle qui fait maintenant partie de l’Orchestre symphonique régional », raconte Mme Poulin. Malgré tout, depuis 25 ans, une constante demeure : « Quand on voit les élèves sur scène avec leur sourire, on est content de tout le temps qu’on y a investi. »
Ce journal est imprimé sur du papier écologique
SVP recyclez-le !
> Winä Jacob
Le stage de fin d’études est souvent un moment stressant pour les étudiants; dans le cas de Kassandra Lebelle, c’est pour sa maître associée que l’expérience est plus ardue... Le stage de Kassandra, qui met en scène une stagiaire en éducation déjantée, c’est une websérie écrite et réalisée par Isabelle Rivest avec l’aide de Dominic Leclerc. Au rythme d’un épisode par semaine depuis le 29 mars, le projet en a rapidement conquis plusieurs. C’est dans le cadre d’un cours à l’UQAT, où Isabelle Rivest est elle-même étudiante au baccalauréat en enseignement, que le personnage de Kassandra est né. « On devait présenter une réflexion sur nos expériences de stage en y intégrant les technologies de l’information. L’idée m’est venue pour le cours, mais c’était trop gros, trop loin de ma réalité pour l’utiliser en classe. » De là sont nées les courtes capsules vidéo de la websérie. Le stage de Kassandra se veut ludique et léger. « J’ai écrit cinq épisodes de deux scènes chacun en m’inspirant des situations de tous les jours, de mes expériences à l’université et en suppléance, mais en les exagérant. Kassandra, c’est mes fantasmes de stagiaire, c’est très dysfonctionnel ! » rigole l’auteure. La série est donc empreinte de la naïveté des débutants, de leur maladresse, de leur inconscience peu importe le domaine, et aussi un peu de l’arrogance de sa protagoniste.
fait dans le bonheur et qui va rester ça. Ça transpire la non-prétention ! » Encore plus de Kassandra ! Le projet du couple a vite fait boule de neige sur la toile, obtenant rapidement une multitudes de « clics », tellement que l’auteure à décidé d’en rajouter. « On me demandait souvent si Kassandra allait réussir son stage; comme la série ne répondait pas à cette question, j’ai décidé d’en écrire deux de plus, pour boucler le sujet. » Isabelle Rivest insiste que la fin sera sans équivoque, ne laissant pas de place à une suite. Si Le stage de Kassandra a eu des échos dans les salles de profs de la région (bon nombre de clics obtenus par la série proviennent des commissions scolaires), l’auteure, qui sera aussi enseignante à la fin de ses études, se veut tout de même rassurante : « Y’a pas de Kassandra Lebelle dans ma cohorte ! » lestagedekassandra.com
« J’ai pas de formation en théâtre, pas de compétence en mise en scène, mais j’ai presque tout fait. C’était pour le plaisir, à temps perdu, on montait même les épisodes le soir avec un verre de vin pendant que notre fille dormait ! » Toutes les étapes du projet se sont peaufinées ainsi, tout doucement et sans flafla, avec des amis qui se sont joints au duo lors du tournage. « Ça a été tourné sans prétention, en une seule journée, caméra à l’épaule pour donner toute la place aux textes. On a été surpris du résultat et c’est à ce moment qu’on a décidé d’ajouter une intro et une conclusion plus peaufinée aux épisodes », raconte Dominic Leclerc, avant d’ajouter : « Ça arrive qu’on est poussé par des ambitions plus grandes, mais pas cette fois. Je trouve que c’est un produit qui va avoir été
photo : cyclopes
La semaine des ar ts
La complicité de Dominic Leclerc et Isabelle Rivest se transpose dans les interwebs L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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arts visuels Les 1 %*
photo : Gaétane Godbout
Gaétane Godbout : devant et derrière l’œuvre
Voir et revoir II (2,25 m par 1,20 m) réalisé en 2010 par Gaétane Godbout
> ariane ouellet
Membre fondatrice du Centre d’artistes L’Écart.. . lieu d’art actuel (dont elle fut longtemps administratrice) et enseignante en arts plastiques au Cégep et à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Gaétane Godbout n’a cependant jamais mis de côté sa vie de créatrice. Récipiendaire de plusieurs prix et bourses, cette artiste de Rouyn-Noranda a à son actif six projets d’intégration des arts à l’architecture. Au printemps 2011, la bibliothèque de Lorrainville vient de se doter d’une œuvre de Gaétane Godbout intitulée Voir et revoir II. Cette peinture à l’encaustique et médium mixtes fait référence aux gestes répétitifs, aux déplacements dans les grands espaces, au silence, comme des grandes pages d’écriture. « C’est une œuvre calme qui a des affinités avec le lieu », mentionne l’artiste. Cette œuvre est sa première acquisition dans le cadre du programme de 1 %. « C’est très plaisant comme formule. Comme l’œuvre est déjà faite, on sait que les utilisateurs ont déjà un lien d’appartenance avec elle; ils l’ont choisie. C’est moins de stress et plus de bonheur », résume l’artiste.
Ses œuvres se transforment selon sa pratique du moment, par fois sculpturale, par fois peinture ou murale Les projets d’intégration des arts à l’architecture sont une forme de concours entre des artistes sélectionnés qui font partie d’une banque du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Il y a deux modes d’appel pour les œuvres. Dans les projets de très grande envergure, les artistes doivent concevoir une œuvre sur mesure. Pour les projets plus modestes, les artistes invités peuvent proposer des œuvres
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existantes qui s’inscrivent dans la vocation du lieu. On parle alors d’une acquisition. Le premier projet de 1 % de Gaétane Godbout remonte à 1994, pour la bibliothèque municipale de Barraute. En 1995, elle réalise l’œuvre située dans l’atrium de l’UQAT au campus de Rouyn-Noranda. Des centres de santé de Gatineau et de la Radissonie en passant par l’école primaire de St-André-Avelin, ses œuvres se transforment selon sa pratique du moment, parfois sculpturale, parfois peinture ou murale. « Certaines productions sont plus conçues pour l’architecture ou s’inscrivent dans une tendance. C’est ce qui justifie qu’on puisse avoir tout à coup plusieurs projets rapprochés », explique l’artiste.
De 2005 à 2008, Gaétane Godbout a complété deux mandats à titre d’experte régionale pour les jur ys du programme d’intégration des arts à l’architecture. « Ça a été une expérience très constructive, à la fois voir tout ce qui se fait à l’échelle provinciale et présenter le mieux possible les artistes de la région. » Une implication sans doute bénéfique pour un artiste, mais aussi pour ses pairs ! *Chaque construction ou rénovation d’immeuble gouvernemental ou institutionnel voit un pourcentage de son budget consacré à l’intégration de l’art à l’architecture.
Le spectacle de danse de l’École du milieu
Danse « sociale »
photos : courtoisie PRELV
danse
Fais comme l’oiseau
L’école de danse PRELV se joint au GÉCO pour danser la nature met l’environnement de l’avant > Catherine Marcil
« Pour devenir humain, s’humaniser, il faut réapprendre à aller vers la nature. » C’est en ces mots que Lynn Vaillancourt, de l’école PRELV de Rouyn-Noranda, décrit son spectacle Ballet planétaire, présenté les 20 et 21 mai prochain, en collaboration avec le Groupe Éco-Citoyen de Rouyn-Noranda.
Sylvie Richard et Roger Boissonneault en prestation
> evelyne papillon
Être danseuse professionnelle en région est un défi que Sylvie Richard relève avec bonheur, un projet après l’autre. Contrairement aux danseurs des grands centres qui se spécialisent davantage, la chorégraphe varie ses expériences, que ce soit avec les Artistes du cœur, le Festival des Guitares du Monde ou Marco Calliari. Audacieuse et passionnée, elle s’affaire maintenant à enseigner la danse aux élèves de l’École du milieu. Le 31 mai prochain, six élèves de l’École du milieu donneront un spectacle comprenant de la danse orientale, du reggaeton et de la salsa. Elles ont une certaine latitude pour la création, tant sur le plan des mouvements que des costumes. Ce faisant, elles apprennent à exprimer leurs goûts, à affirmer leurs idées et à écouter les autres.
« Travailler avec les [jeunes de l’École du milieu] requiert une approche moins académique. Ça demande de la souplesse, de l’écoute et c’est très enrichissant. » -Sylvie Richard Un groupe de filles énergiques travaillent leurs mouvements de danse orientale dans leur local de pratique. Certaines disent n’avoir jamais eu l’occasion de danser avant ce projet, qui s’avère donc une initiation de choix pour elles. « On est chanceuses d’avoir ces cours gratuitement ! », s’enthousiasme une élève. Ainsi, elles ont pu apprendre différents styles de danse et la façon de compter les temps d’une musique. « Depuis que je fais de la danse, je suis plus en forme et j’ai développé ma concentration. », constate une autre élève. Danser leur a permis de se défouler, de
rire et d’avoir du plaisir ensemble. Qui apprend de qui ? « Travailler avec ces jeunes requiert une approche moins académique. Ça demande de la souplesse, de l’écoute et c’est très enrichissant », affirme Mme Richard. La chorégraphe s’est investie dans ce projet, car elle se sent interpellée par ce qui sort des standards et aime qu’il n’y ait pas de faux-semblants. Si ce qu’elle propose ne plaît pas, ses élèves le lui feront savoir rapidement et elle leur demandera de trouver une alternative. Mme Richard affirme apprendre à travers ses élèves, en développant de nouvelles façons de faire et en s’adaptant régulièrement. Si la danse demande une bonne dose d’humilité et de persévérance, elle apporte en retour une certaine confiance en soi. Réussir un mouvement est une petite victoire permettant de se réaliser. « Il faut être patient, compréhensif envers soi-même et les autres lorsqu’on danse. », rappelle Mme Richard. Elle constate également qu’au fur et à mesure que le spectacle se rapproche, ses élèves s’approprient de plus en plus le projet et développent une belle entraide.
Le but de ce spectacle ? Toucher ne seraitce que quelques personnes, toujours pour pallier au fléau de la pollution, car selon la chorégraphe, « les enfants méritent qu’on leur laisse une terre en santé. » D’où l’idée de joindre ses forces à celles du Groupe Éco-Citoyen (GÉCO), afin que l’émotion suscitée par l’art puisse trouver un ancrage dans la réalité de tous les jours. Ainsi, les soirs de représentations, le GÉCO tiendra un kiosque d’information. Selon Lynn Vaillancourt, plusieurs d’entre nous sont déconnectés de la nature et doivent aller à l’extérieur afin de se familiariser avec ce que plusieurs espèces d’oiseaux vivent actuellement. Pourquoi les oiseaux ? « C’est qu’ils souffrent des activités de l’humain et en subissent durement les
conséquences », soit par la déforestation ou encore par la pollution atmosphérique et aquatique. Pour Lynn, les impacts touchent plusieurs espèces : « La population d’hirondelles est en diminution, les albatros connaissent des problèmes avec le pétrole et les faucons sont touchés par les pesticides. » Et pour faire passer son message, Lynn Vaillancourt tient, de la manière la plus positive possible, à amener les gens à en savoir davantage sur l’environnement, mais surtout à poser des gestes écoresponsables. Ses élèves - qui seront près de 90 à partager la scène - danseront sur des chorégraphies abordant la thématique des oiseaux.
125 ans de parlure et de musique > Winä Jacob
Quatre artistes de la région célèbreront, en mai, l’ainée des municipalités de chez nous : Ville-Marie. Pour ses 125 ans, cette dernière se met belle et se fait chanter ses louanges. Alternant entre la musique et le conte, les spectateurs se remémoreront le passé de la capitale témiscamienne dans un spectacle intitulé Légendes de + ou - 125 ans. À cette occasion, Réal Dostie, Pierre Labrèche, Claude Boutet et Martin Bernard se donneront la réplique, à la Salle Augustin-Chénier, le 7 mai.
Lumière colorée au Palais > Winä Jacob
Le Palais des arts Harricana d’Amos profite du retour des chauds rayons de soleil printanier pour présenter l’exposition Matéria de l’artiste verrier François Fréchette. Les vitraux du créateur originaire de Trois-Rivières allient couleurs et formes du règne végétal et de la vie animale, s’inspirant de la nature et de la cohabitation de l’homme avec son milieu. Leur présence dans l’ancien palais de justice ajoute une touche de lumière colorée à l’endroit.
S’abonner à L’Indice bohémien, c’est aussi soutenir un projet coopératif dédié aux ar ts et à la culture.
Pour ce faire, il suf fit de cliquer sur la section Abonnement/ indicebohemien.org Adhésion à l’adresse suivante :
L’exposition se poursuit jusqu’au 12 juin. palaisdesartsharricana.com francois-frechette.com
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photo : Winä jacob
musique
L’existoire : voyage au cœur de Desjardins > Winä Jacob
L’existoire, c’est l’existence, l’histoire, l’exutoire, l’ex et bien plus encore. L’existoire, c’est aussi le dernier album de Richard Desjardins, c’est la terminologie que celui-ci a inventée pour nommer sa dernière création. « Je ne sais pas ce que c’est, je cherche encore, mais il nous fallait un nom de travail et c’est ce qui représentait le mieux les pièces de l’album », explique candidement le poète abitibien. Après sept ans de travail tranquille, Desjardins a confié une dizaine de chansons au guitariste qui l’accompagnait pendant la tournée Kanasuta. « Claude Fradette, c’est le maître d’œuvre de l’orchestration de cet album. Il a une grande connaissance de la musique nord-américaine, je savais que je pouvais changer de style comme je le voulais, on se comprenait, on avait fait au moins 150 shows ensemble. » Le réalisateur a ainsi travaillé le son des quatorze pièces de L’existoire, y ajoutant de nombreux instruments, des chœurs, des sonorités country, celtique, latine, blues, folk et traditionnelle. « C’est un album plus musical que les autres. Fradette m’a demandé si j’avais une pièce que je voulais enregistrer, et j’ai pensé à un quatuor à cordes que j’ai écrit il y a 20 ans pour un film. J’avais travaillé
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tout un hiver dessus, puis le film est resté à l’affiche environ deux soirs. Ça m’est resté depuis. » Ce qui se traduit en La Nuit avec Hortense, une des quatre pièces instrumentales de l’album. Les voyages forment la musique Lorsqu’il parle des pièces de sa dernière création, Richard Desjardins raconte des histoires : de rencontres, de voyages et de stupidités. « J’écris encore des chansons colonnes », dit-il à la blague. Des chansons acides sur ceux qui se ne se préoccupent pas de l’environnement tout en prêchant le capitalisme (Développement durable), ou sur le bonheur recherché entre « une caisse de bière volée [et] un chalet défoncé » (Roger Guntacker). L’existoire, c’est aussi des souvenirs d’un voyage en Irlande (Atlantique Nord) sur le
Richard Desjardins a tenu à présenter son plus récent album chez lui, à Rouyn-Noranda pouce, en plein cœur de Belfast en 1974, en pleine guerre civile. « C’est un peu stressant quand tu te rends compte que dans ton passeport c’est écrit que tu es catho », blague le chanteur. C’est l’émerveillement devant la mer, la première fois que le l’Abitibien des terres a vu cette immense masse bleue, à 22 ans, lors d’un été de camping sur le bord d’une falaise à l’Îledu-Prince-Édouard. C’est aussi un séjour dans un village de pirates (Los Ayala) au Mexique. C’est une rencontre avec Elisapie Isaac, qui lui a demandé de lui écrire un texte sur ces femmes qui rêvent d’un amour avec un blanc afin de se sortir de leur réserve, ce qui gêne beaucoup les ainés des communautés (Elsie). Et puis c’est une reprise d’une chanson du Témiscamien Mario Peluso (Sur son épaule). « C’est la première fois que je reprends une chanson. J’étais stressé, je voulais qu’il soit content
de la version. On a ajouté quelques affaires pour l’impressionner et je pense que ça a marché. » C’est aussi... Un voyage au cœur de l’univers de Desjardins... son existoire, quoi. Sur scène Il reste maintenant à transposer le tout sur scène. « On sait pas encore de quoi ça va avoir l’air en spectacle, c’est certain qu’on ne fera pas le show à quinze, mais possiblement avec des multiinstrumentistes. On va aller dans des zones où on ne peut pas aller avec un orchestre rock. Mais c’est pas encore fait ! » Entre-temps, Richard Desjardins donnera quelques concerts en version symphonique au Québec ou seul avec sa guitare en France, et mettra la touche finale au documentaire sur les mines, Trou Stor y, sur lequel il travaille avec Robert Monderie.
photo : courtoisie de l’artiste
arts de la scène Dans le cadre du concours C’est quoi ton camping, de la chaîne Historia
Votez Aiguebelle ! > Paul-Antoine Martel
Le public est invité à voter, d’ici le 15 mai, pour son camping favori parmi la trentaine de sites proposés dans 14 régions du Québec. Un établissement représente fièrement l’Abitibi-Témiscamingue, et non le moindre : le parc d’Aiguebelle ! Le camping gagnant se verra remettre le Grand prix Guimauve, mais aussi une belle visibilité.
Un inconnu occupé
historiatv.com
Andy Giroux utilise le cirque pour éblouir les gens de partout > sophie ouellet
Parcourir le monde, divertir les gens, se dépasser physiquement tout en ayant beaucoup de plaisir, voilà le travail peu banal d’Andy Giroux, artiste du cirque originaire de St-Vital, en Abitibi-Ouest. Maintenant résident de Montréal, il gagne sa vie à présenter des spectacles de rues ou en salles, que ce soit en solo ou en groupe. Andy a commencé par pratiquer la gymnastique à La Sarre. Afin de poursuivre des études post-secondaires, il s’est inscrit en mécanique à Montréal. Son colocataire de l’époque l’a alors incité à s’inscrire à une école du cirque à Montréal. Il a par la suite poussé son perfectionnement à l’École nationale du cirque de Moscou et à l’Université du cirque à Stockholm. Horaire acrobatique Aujourd’hui, Andy fait partie du groupe Les Parfaits Inconnus, qui sont d’ailleurs venus faire la tournée des salles de spectacles de la région en 2009 et 2010. Dans cette troupe qui marie la musique et le cirque sous le thème « Cirque, délire et rock’n roll », Andy personnifie le séducteur rebelle. Il se spécialise en acrobatie au sol, à l’équilibre sur les mains et à la roue Cyr. En plus de cette troupe, Andy gagne sa vie de différentes façons, tout en demeurant dans le milieu du cirque. Il décroche des contrats pour des fêtes ou des activités corporatives. Il parcourt aussi les festivals en Europe et se donne en spectacle dans le Vieux-Québec, où ses sources de revenus proviennent des contributions volontaires des spectateurs. Aux dires d’Andy, « ça roule très bien depuis les dernières années ».
ger ! Dans une année, je suis 6 mois parti », affirme-t-il. Lors de l’entrevue, Andy était à Edmonton, et il séjournera par la suite durant deux semaines en Corée avant de retourner en Europe. Il viendra faire son tour en région à la fin juillet pour présenter un numéro à La Sarre en fête. La vie de saltimbanque Récemment, son ami Jérémy Nolet, originaire de La Sarre, a participé au concours Hors série en moins de 4, organisé en partenariat avec TV5. Les participants devaient réaliser un portrait vidéo de moins de quatre minutes sur une personne originale ayant un mode de vie inhabituel. Le deuxième prix du public a été attribué à la vidéo Andy « Bob » Giroux, saltimbanque de Jérémy Nolet, qui met en vedette un Andy rigolo aux répliques colorées, présentant son parcours et son numéro de roue Cyr devant la station de métro Square-Victoria, à Montréal. Des projets, Andy en a plein. Il travaille à créer un spectacle de rue avec un coéquipier et prévoit se tourner davantage vers le clown. La troupe Les Parfaits Inconnus présentera un tout nouveau spectacle à partir de janvier prochain. andygiroux.com lesparfaitsinconnus.com
Ce travail peu banal permet à Andy de parcourir le monde. « Il faut aimer voya-
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rubrique ludique
Back to the future: the Game
iTunes grimpe au 7ième Ciel > Mélanie Boutin-Chartier
Les disques 7ième Ciel, la compagnie chapeautée par le Rouynorandien Steve Jolin alias Anodajay, possède depuis peu son application pour iPhone et iPod Touch. Conviviale et facile à utiliser, elle est sans aucun doute un must pour les fans désirant être informés sur les artistes de cette compagnie de disques hip hop indépendante. Très complète, l’application offre un accès direct et rapide à tous les vidéoclips d’Anodajay, Dramatik, Koriass et Samian en les dirigeant vers la chaîne YouTube. Elle redirige également les utilisateurs vers les pièces musicales et albums de ces artistes disponibles sur iTunes. Interrogé sur l’utilité d’une telle application, Steve Jolin déclare qu’il est important de s’adapter à l’ère des nouvelles technologies, surtout que maintenant, tout tend vers les plateformes mobiles et les téléphones intelligents. 7ième Ciel 2.0 7ième Ciel est également présent dans la sphère socio-numérique de Twitter et Facebook. « Ces réseaux sociaux sont primordiaux à la promotion des artistes. C’est un avantage d’avoir tout à portée de main et au bout des doigts. » Les toutes dernières nouvelles, les spectacles à venir et la biographie de chaque artiste des disques 7ième Ciel viennent compléter l’ensemble de l’application. Pour accéder à l’application sur iTunes : itunes.apple.com/ca/app/id419401502?mt=8 À noter que le développeur de l’application pour 7ième Ciel en a aussi créé une pour le FME accessible ici : itunes.apple.com/ca/app/fmeat/id381938001?mt=8
Centre d'exposition de Val-d'Or
600, 7e Rue Val-d'Or (Québec) J9P 3P3
FINISSANTES
de l’UQAT
Du 6 au 29 mai
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Vingt ans après le troisième opus cinématographique, la compagnie Telltale nous offre d’incarner Marty McFly dans Back to the Future: The Game, un jeu téléchargeable divisé en cinq épisodes mensuels. L’histoire se déroule en 1986, six mois après la fin du troisième film. Tout le monde croyant que Doc Brown est mystérieusement décédé, Marty apprendra très vite qu’il est plutôt prisonnier dans un espace-temps précis et qu’il doit aller l’en délivrer. À l’image de leur équivalent cinématographique, les épisodes nous feront voyager à différentes époques où Marty et Doc rencontreront leurs ancêtres et/ou progéniture. Ils doivent corriger la ligne temporelle - modifiée par leurs agissements - afin que le présent redevienne normal. La prémisse est excellente et attise l’intérêt des fans de Retour vers le Futur. La force du titre est son côté nostalgique et le plaisir qu’on a de retrouver les héros que l’on connaît. Divisé en scènes d’une trentaine de minutes, Back to the Future: The Game est conçu de telle sorte qu’on a l’impression de participer à un 4e film aux allures d’un dessin animé interactif tiré de la populaire franchise. Les personnages ressemblent aux acteurs et les fans seront ravis d’y reconnaître la voix de Christopher Lloyd dans le rôle de Doc. La musique est reprise directement des films et on a même droit à un court extrait de la chanson Back In Time dans les 15 premières minutes de jeu. Les amateurs de films qui ne sont pas nécessairement des joueurs assidus seront pris par la main afin qu’ils puissent entrer dans la peau de Marty sans toutefois se casser trop la tête. L’histoire coule donc assez bien car on peut vivre chaque épisode du début à la fin en quelques heures seulement. De la DeLorean à votre ordinateur Le premier épisode a été satisfaisant. C’est lors de l’installation du deuxième chapitre que ma frustration face au titre m’a découragée. J’ai acheté l’ensemble de cinq épisodes sur PC via le site de la compagnie afin d’avoir l’entièreté de l’aventure. Rendu au 2e épisode, le site n’a pas reconnu mon achat, alors j’ai réussi à le lancer à travers le premier titre grâce à une entourloupette que j’ai mis plusieurs heures à comprendre. Résultat : la sauvegarde de la partie m’a été impossible, comme si je roulais une version illégale du jeu. Il est rare que je fasse ça mais je vous déconseille le jeu sur PC. La version PS3 (téléchargeable via PSN) et iPad du 1er épisode est sortie en février. Je souhaite que Back to the Future : The Game soit moins frustrant sur ces plateformes… Pour info (s’il vous intéresse malgré tout) : telltalegames.com/bttf
Myriane Bessette Andréane Boulanger Marie-Andrée Brisebois Marie-Claude Deschênes Anne-Marie Germain Armande Ouellet Carole-Yvonne Richard Chantal Vallière Nathalie Blondin Céline Brochu Marie-Eve Dubé Valéry Hamelin Barbara Poirier Anne Théberge Johanne Vallé Michèle Pedneault Micheline Potvin Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :
> Mélanie Boutin-Chartier
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Ritournelle (détail) acrylique et collage Chantal Vallière, 2011
général Le CALQ et la CRÉ distribuent 340 834 $ en région
photos : ccat
Noël en avril
Chantal Archambault et Justin St-Pierre lors de la remise de leur prix
Chantal Archambault poursuit sa moisson de prix
Prophète en son pays ! > Paul-Antoine martel
Le 18 avril dernier se tenait, au Cabaret de la dernière chance de RouynNoranda, la remise des Prix d’excellence en art et culture de l’AbitibiTémiscamingue. La cérémonie a confirmé un fait connu: la dernière année a été celle de Chantal Archambault. La rousse auteure-compositrice-interprète, qui s’est déjà mérité les Prix Jeanne-Lalancette-Bigué (artiste valdorienne de l’année) et Ambassadeur de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, s’est vu remettre le Prix du public TVA Abitibi-Témiscamingue, et est repartie chez elle avec le prestigieux prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec, assorti d’une bourse de 5000 $. Son compatriote et ami Justin St-Pierre s’est quant à lui mérité le Prix de la relève, lui qui lancera son deuxième album à l’occasion du Festival des guitares du monde... événement qui, incidemment, s’est mérité le Prix organisme de l’année. Toujours en musique, le rappeur et produc-
teur Anodajay est le récipiendaire du Prix artiste professionnel. Enfin, le titre de membre à vie du Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue a été décerné à Mme Andrée Nault, qui est devenue la troisième personne du Témiscamingue et la seconde du milieu du patrimoine à recevoir pareil honneur. Andrée Nault est l’instigatrice du Centre thématique fossilifère de Notre-Dame-du-Nord, et a fortement travaillé à rapprocher les milieux culturel et touristique, notamment en siégeant à l’Association touristique régionale et à la Commission culturelle témiscamienne.
> La rédaction
Le 18 avril dernier, la Conférence régionale des élus et le Conseil des arts et des lettres du Québec annonçaient un soutien financier à 8 artistes et 6 organismes pour un montant total de 340 834 $. Parmi les artistes qui se méritent une aide financière, on remarque Dominic Leclerc et Alexandre Castonguay (qui réaliseront un documentaire), Danielle Boutin-Turgeon (création d’une environnement visuel dans un espace récréatif), Serge Bordeleau (réalisation d’un court métrage de fiction sur une légende amérindienne), Ariane Ouellet (peinture inspirée d’œuvres musicales régionales), Roger Pelerin (estampe), Brigitte Toutant (peintures inspirées par l’œuvre de Jules Verne) et Carol Kruger (peinture). Du côté des organismes, on a annoncé une aide financière au Festival de contes et légendes de l’Abitibi-Témiscamingue (diversification de public), à l’atelier les Mille Feuilles (diversification de services), à la Société des mélomanes de l’Abitibi-Témiscamingue (série de concerts de musique actuelle) à l’Agora des arts (développement de public), au Centre des artistes en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue (résidence d’artistes in situ) et à l’organisme 08 cinéma indépendant (production annuelle de 6 courts métrages). L’aide consentie aux organismes s’étale sur trois ans.
Exposition des finissantes au certificat en peinture de l’UQAT :
17 artistes se dévoilent > La rédaction
Le Centre d’exposition de Val-d’Or propose, du 6 au 29 mai, le travail des finissantes du certificat en peinture de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, 17 femmes originaires de Val-d’Or, RouynNoranda, Senneterre et Amos. Sous la super vision de l’artiste et professeur Rock Lamothe, elles ont pu se familiariser au cours des derniers mois - voire des dernières années - à différents médiums, tout en élaborant leur propre démarche d’artistes, au sein d’un programme offrant des notions théoriques mais laissant également une large place à la création. Parmi le groupe de finissantes se trouvent des artistes déjà fort actives en Andréanne Boulanger, Chantal Vallière, Carole-Yvonne Richard et Valér y Hamelin.
Merci à tous nos collaborateurs L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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général
chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T
6e rassemblement annuel du Forum jeunesse de l’Abitibi-Témiscamingue
Camp d’entraînement
La Galerie Chemon > Jacques Larouche, Société d’histoire de Nédelec
> La rédaction
C’est au Centre plein air du lac Flavrian du secteur Évain, à Rouyn-Noranda, que le Forum jeunesse de l’Abitibi-Témiscamingue (FJAT) convie les jeunes et moins jeunes à un week-end de réflexion, d’échanges et de rencontres dans le cadre du Forum jeunesse 2011, les 27 et 28 mai. On propose cette année encore un savant dosage de conférences et d’ateliers où chacun devrait trouver son compte. Notons la présence de François Legault, leader de la Coalition pour l’avenir du Québec; de l’anthropologue Serge Bouchard, qui proposera son Éloge de l’Abitibi; et de la journaliste Pascale Navarro. Aussi au programme, des ateliers sur des sujets aussi variés que les grands joueurs de hockey de la région, la construction écologique, la situation au Moyen-Orient, la migration des jeunes, et bien d’autres.
Le ruisseau Chemon coule d’est en ouest vers le lac Témiscamingue, entre les stations Dozois et Tabaret, près de Laniel. Il traverse perpendiculairement l’ancien chemin de fer du Canadian Pacific Railway (CPR), qui est devenu une piste cyclable.
et un spectacle de l’envoûtante Elisapie Isaac. On profitera également de l’événement pour tenir l’assemblée générale annuelle du FJAT et pour remettre le prix Jules-Arsenault à un bâtisseur ayant marqué la région et la jeunesse. forumjeunesse2011.com
Lors d’une randonnée en vélo, Joseph Jacob, connu comme le randonneur-défricheur des Kékéko, a été intrigué par la morphologie du terrain à cet endroit. Il a descendu l’escarpement et trouvé l’entrée d’une galerie creusée dans le roc, sûrement connue de plusieurs. Il m’a partagé sa découverte. Membre de la Société du Patrimoine Canton Nédelec (SPCN), j’ai organisé une visite des lieux au printemps 2003. Guy Perreault, également membre de la SPCN et dont les recherches ont inspiré ce texte, a été particulièrement intéressé à faire les démarches nécessaires auprès de la Commission de toponymie du Québec afin d’y faire inscrire cette œuvre d’architecture humaine, qui semble unique au Québec. Fait inusité, la Commission a dû créer une nouvelle catégorie : « galerie de dérivation ». Creuser la question Les premières recherches auprès du centre d’archives du CPR n’aboutissent à rien. Des gens questionnés suggèrent de rencontrer monsieur Camille Gaudet, un retraité du CPR qui a travaillé pendant 42 ans (entre 1941 et 1983) à la maintenance et comme contremaître. Il se souvient très bien de cet épisode et il est heureux de nous recevoir chez lui, à North Bay, pour nous raconter l’histoire de cette galerie.
Aussi au programme, une sélection de films de la Wapikoni mobile (studio itinérant visitant les communautés autochtones)
Lors de la construction du chemin de fer en 1922, un pont en bois d’environ 310 mètres de longueur a été construit pour relier les deux versants, escarpés de 100 mètres de dénivellation, entre lesquels le ruisseau Chemon coule. Aux dires de monsieur Gaudet, le pont nécessitait chaque année de coûteuses réparations. Ainsi, en 1944, à la demande du CPR, une compagnie finlandaise a creusé une galerie d’environ 2,5 mètres de hauteur par 2,5 mètres de largeur sur une distance d’environ 400 mètres dans le flanc de la montagne, où coule le ruisseau. Le CPR a ensuite rempli de gravier l’emplacement du pont entre les versants, ce qui a fait dériver l’eau dans la nouvelle galerie. Selon monsieur Gaudet, une galerie semblable a été creusée à Pickrell en Ontario quelques années plus tard, mais elle n’a pas l’envergure de celle du Chemon.
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Pour l’avoir parcourue dans son entier, ce qui nous impressionne, c’est qu’on n’y voit pas le bout en partant. Cette galerie étant courbée, il faut franchir plusieurs mètres avant de littéralement apercevoir la lumière au bout du tunnel.
photo : Denis Carrier
Depuis le 28 septembre 2004, l’endroit est officiellement reconnu en tant que « Galerie Chemon ». Les curieux pourront rechercher ce toponyme sur le site Internet de la Commission de toponymie du Québec pour plus de détails.
Jacques Larouche aux abords de la Galerie Chemon
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arts visuels
photo : Christian Leduc
Le Palais des ar ts lance un concours pour honorer Bernard Clavel
Le phare de l’ar t moderne en région se lance dans l’édition
Écrire l’Écart
> Paul-Antoine Martel
> Paul-Antoine Martel
Après avoir pris possession de l’immeuble qu’il occupe sur l’avenue Murdoch, L’Écart.. .lieu d’art actuel boucle l’une des années les plus marquantes de ses deux décennies d’existance en lançant ses deux premières publications imprimées, et en se lançant dans une campagne de financement qui lui procurera un coussin de 100 000 $ pour paliier aux imprévus et financer des projets. « Ça a été un travail d’apprentissage en plusieurs étapes, mais on s’en est bien sortis! » raconte Matthieu Dumont, coordonnateur général de l’Écart, à propos de l’aventure qu’a représentée la préparation et l’édition de Trafic et de Petite somme critique. Les deux livres ont été lancés le 11 mars dernier, à l’occasion du coup de départ de la campagne de financement du centre (voir encadré ci-contre). Mieux vaut tard que jamais Trafic relate l’aventure de l’événement du même nom tenu en 2005 un peu partout en région et réunissant une quarantaine d’artistes d’ici et d’ailleurs (Canada, ÉtatsUnis, Europe). L’ouvrage de 132 pages offre notamment des textes des commissaires Nathalie de Blois et Mathieu Beauséjour, ainsi que de nombreuses photos des œuvres présentées à cette occasion. Quant à Petite somme critique, il s’agit d’une plaquette de 94 pages regroupant
Mettre en image l’épopée de l’Harricana
des textes qui accompagnaient des expositions présentées à l’Écart entre 2004 et 2007. « C’est Jean-Jacques Lachapelle qui, à son retour en région, nous disait que ce serait intéressant d’écrire sur les expos, de laisser des traces », raconte Matthieu Dumont. C’est d’ailleurs ce même Lachapelle qui a dirigé la publication, en plus de signer une large part des textes, aux côtés de Jaquy Lamps, Anita Petitclerc, Chantal Girard et Émilie Villeneuve. « C’est sûr qu’on va publier d’autres livres, que ce soit des essais, des livres d’artistes, des catalogues, promet Matthieu Dumont. Nous, on a des archives des expositions; en publiant, on veut laisser des traces, que les oeuvres restent présentes dans la mémoire collective. Et puis maintenant, on sait comment procéder ! » Comme quoi à l’Écart, tant au point de vue esthétique qu’administratif, l’inconfort est fécond. lecart.org
Recevoir une Petite somme en cadeau Fait important à mentionner : l’ouvrage Petite somme critique n’est pas à vendre : il s’agit d’un cadeau offert aux donateurs d’un montant de 50 $ et plus à la campagne de financement de l’Écart, baptisée « Pour un pas, Placements culture en fait 3 ». L’objectif est d’amasser 25 000 $ afin de pouvoir bénéficier d’une contribution de 75 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), et ainsi constituer un fonds de réserve. Cet argent servira à développer de nouveaux projets, mais aussi à entretenir et rénover l’immeuble de l’avenue Murdoch.
Le Palais des arts Harricana a trouvé une jolie façon d’honorer la mémoire de l’écrivain Bernard Clavel, décédé en octobre dernier, à l’âge de 87 ans : il s’agit d’un concours ayant pour thème l’un des romans-phares de ce récipiendaire du prix Goncourt : Harricana, paru en 1983. On invite donc les artistes pratiquant la peinture, le dessin ou l’estampe à soumettre une œuvre qui s’inspire du roman de Clavel. Les soumissions seront exposées au Palais à l’occasion du Festival H2O, et pourront être admirées jusqu’au 8 octobre 2011. Un jury évaluera les œuvres et déterminera trois gagnants, dont les œuvres seront achetées 1000 $ (pour la 1re place), 750 $ (2e place) et 500 $ (3e place). Les intéressés ont jusqu’au 15 mai pour soumettre leur œuvre, et sont invités à communiquer avec la directrice générale du Palais des arts, Lana Greben, pour plus de détails.
nombreux ouvrages, dont la plus connue de ce côté-ci de l’Atlantique est Le Royaume du Nord, constitué de 6 romans publiés entre 1983 et 1989, parmi lesquels on retrouve Harricana, L’or de la terre, Amarok et Maudits sauvages. Écrits alors que Clavel habite le Québec en compagnie de son épouse, l’auteure québécoise Josette Pratte, ces œuvres traitent de différents épisodes de l’histoire du développement du Nord-Ouest québécois, de la construction du chemin de fer aux chantiers de la Baie-James, en passant par la colonisation et la ruée aux métaux précieux des années 1920 et 1930.
Abitibi mythifiée Né en 1923 dans l’Est de la France, Bernard Clavel a laissé une œuvre considérable et variée, principalement des romans mais aussi de la poésie, des essais et des récits jeunesse. Sa bibliographie est marquée par quelques cycles regroupant de
Les curieux pourront en apprendre plus sur l’histoire d’amour unissant ce grand écrivain populaire et notre région en lisant l’article que lui a consacré l’auteure Margot Lemire dans notre édition de décembre-janvier, accessible dans la section archives du indicebohemien.org
Exposition de l’affichiste originaire de La Sarre
Découvrir Alain Lévesque > La rédaction
C’est lui qui a pondu la remarquable affiche du Festival des guitares du monde de l’Abitibi-Témiscamingue... sans que qui que ce soit le lui demande. Alain Lévesque, affichiste de renommée internationale, expose, en collaboration avec le FGMAT et le Centre d’exposition de RouynNoranda, quelques-unes de ses œuvres à la Fontaine des arts, du 12 mai au 12 juin. Son style pourrait être qualifié un peu grossièrement de rétromoderniste, en ce sens qu’il s’inspire du cubisme et du futurisme italien du début du XXe siècle, tout en intégrant des éléments esthétiques et en utilisant certains outils bien de notre temps. Un simple coup d’oeil à son site Internet vous donnera la mesure de l’élégance de son travail. alainlevesque.com
L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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L’Indice bohémien est heureux de vous présenter quelques bistros et restos qui se démarquent en région.
Venez faire l’essai, les produits régionaux sont toujours en vedette!
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L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
photo : Staifany Gonthier
photo : Courtoisie Café Elkoza
ma région, j’en mange !
Tartare de betteraves au fromage de chèvre et son espuma de basilic
Pas plus loin qu’ailleurs
> Louis-Joseph Beauchamp > Marie-Joe Morin
Tartare 900 grammes 225 grammes 15 grammes 4-5 branches 1 cuillère à soupe 1 cuillère à soupe Au goût
Betteraves, Ferme ValJack Fromage Délice nature, Fromagerie Dion Échalote française pelée et hachée Persil frais haché Moutarde de Dijon à l’ancienne Vinaigre balsamique Fleur de sel et poivre du moulin
Sur la vallonnée route de l’Ouest abitibien, l’œil aux aguets, la découverte se fait sentir. Une caverne d’Ali Baba à la cime du lac des merveilles, on ne peut attendre davantage de la place. À l’image d’un conte de fée, le mirage de l’endroit exotique se fait tangible pour la belle municipalité de Macamic. Le café Elkoza nous plonge au coeur du voyage de la marginalité, de l’audace et de la créativité.
Espuma
Depuis un peu moins d’un an, Nancy Sénéchal travaille avec cœur afin de faire connaître sa charmante création. Elle-même artiste peintre, elle orchestre un café-galerie d’art-boutique artisanale, le tout dans un décor magique rappelant la richesse marocaine. Elle y expose ses propres œuvres ainsi que celles d’artistes régionaux. Elle offre également une vitrine pour des artisans tels que des joailliers, chocolatiers... Un espace exceptionnel pour la mise en valeur de la contrée.
150 grammes Betteraves cuites réservées 200 grammes Pesto, Néo Ferme d’la Turlutte 1 cuillère à soupe Huile d’olive ½ cuillère à soupe Vinaigre balsamique ½ cuillère à thé Fleur de sel 2 grammes Gélatine (environ le tiers d’un sachet) 360 millilitres Crème à fouetter
Imprégnée longuement de la culture marocaine, Nancy déploie dans son café une ambiance chaleureuse comme les Contes des mille et une nuits. À l’intérieur même du café, une petite salle aux allures du Moyen-Orient trône. Elle peut recevoir de 6 à 8 personnes pour un souper typique du Maroc, sur réservation bien entendu. Par ailleurs, la place se fait théâtre d’événements en tout genre et repousse l’audace jusqu’à proposer des accords mets et spectacle.
Cuire les betteraves dans l’eau environ 45 minutes. Elles doivent être cuites mais rester fermes. Éplucher et couper en dés, réserver 150 grammes pour l’espuma. Mélanger tous les autres ingrédients aux betteraves et réfrigérer.
Mélanger ensemble dans un chaudron les betteraves, 65 gr de pesto, l’huile d’olive, 100 ml de crème à fouetter, le vinaigre et le sel. Porter à ébullition puis réduire le feu. Entre-temps, faire gonfler la gélatine dans ¼ tasse d’eau. Passer le mélange de betteraves à la girafe, ajouter la gélatine et passer l’appareil dans un chinois pour s’assurer d’une purée bien lisse. Ajouter le reste de la crème à fouetter, bien mélanger et placer dans un siphon de ½ litre. Insérer une cartouche de gaz, bien secouer et laisser au réfrigérateur à la verticale pendant au moins 3 heures. Votre espuma sera prêt; si vous trouvez qu’il n’a pas la consistance désirée, ajouter une deuxième cartouche de gaz.
Une vue imprenable sur le lac Macamic vous donne envie de flâner éternellement en ce lieu. L’immense terrasse invite fortement à prendre quelques rafraîchissements, alcoolisés ou non, et à se détendre. Vous pouvez donc vous installer confortablement avec un livre et ainsi laisser filer l’après-midi dans le sablier de la vie.
Monter le tartare dans une verrine, ajouter l’espuma et une cuillère de pesto.
Le Café Elkoza 90, 1re Rue Est, Macamic
Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph Beauchamp LA JOYEUSE BOUFFE : lajoyeusebouffe@hotmail.com • 819 723-2408 poste 119
Enfin, en cavale dans les terres abitibiennes, les surprises sont nombreuses. Poussez l’audace et la curiosité vers la découverte de l’Ouest, sans aucun doute vous serez conquis.
Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe Morin LA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537
Consultez la liste des points de distribution sur notre site Internet : www.indicebohemien.org L’INDICE BOHÉMIEN - mai 2011
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7e FestiVal des guitares du monde en aBitiBi-tÉmiscamingue les sorties du FestiVal
Programmation des concerts en salle
rouyn-noranda cabaret de la dernière chance 20 mai 21 h 00 tracteur Jack 25 mai 20 h 00 eliSaPie iSaac 27 mai 20 h 00 marianne aya omac 28 mai 21 h 00 Shane PhiliP 29 mai 16 h 00 Saltarello lancement de « nine World » 31 mai 21 h 00 Johanne cantara 1er juin 17 h 00 JuStin St-Pierre lancement d’album
samedi 28 mai - soirée iamgold 19 h 00 Soirée intime avec Patrick norman attention ! maintenant au centre des congrès 42$ 21 h 00 rock voiSine américana centre de congrès rouyn-noranda 47$
dimanche 29 mai -soirée Bradley et Frères/Planète 13 h 30 Saltarello agora des arts 27$ 19 h 00 tango & enSemble aiguebelle agora des arts 34$ 21 h 00 JoSe Feliciano centre de congrès rouyn-noranda 47$
19 h 30 SPectacle de JuStin St-Pierre
3 juin 21 h 00 vincent vallièreS
Scène évolu-Son 28 mai 20 h 00 le grand b Jazz boréal 5 juin 20 h 00 Jorane
lundi 30 mai - soirée agnico-eagle 19 h 00 tim reynoldS tr3 agora des arts 37$ 21 h 00 don mclean centre de congrès rouyn-noranda 42$
la sarre bistro la maîtresse 4 juin 21 h 00 lucky uke
mardi 31 mai - soirée opinaca gold corp/Québécor 17 h 00 Jordan oFFicer Petit théâtre du vieux-noranda 27$ 19 h 00 lionel loueke agora des arts 37$ 21 h 00 Stanley clarke centre de congrès rouyn-noranda 42$
mercredi 1er juin - soirée moreau industries/sogitex/Équipement rivard
amos café l’aquarium 31 mai 20 h 00 adam raFFerty
17 h 00 carloS PlacereS Petit théâtre du vieux-noranda 27$ 19 h 00 Quartetto gelato agora des arts 34$ 21 h 00 Programme double adam raFFerty / Joe robinSon cdc 37$
billard l’ad hoc 30 mai 20 h 00 Jordan oFFicer Val-d’or bar bistro l’entracte 26 mai 21 h 00 eliSaPie iSaac 2 juin 21 h 30 lucky uke
Jeudi 2 juin - soirée Ville de rouyn-noranda 17 h 00 bambara tranS Petit théâtre du vieux-noranda 27$ 19 h 00 roberto loPez ProJect agora des arts 34$ 21 h 00 craig chaQuico centre de congrès rouyn-noranda 37$
concerts gratuits
Vendredi 3 juin - soirée caisse desjardins de rouyn-noranda
rouyn-noranda Place de la citoyennetÉ
17 h 00 lucky uke Petit théâtre du vieux-noranda 27$ 19 h 00 Sharon iSbin agora des arts 37$ 21 h 00 Programme double matt anderSen/guitar exPloSion cdc 34$
1er juin 12h15 trio bbQ 2 juin 12h15 Silk road duo 3 juin 12h15 trio bbQ et deS invitéS SPéciaux 4 juin 12h30 lucky uke (pourrait être déplacé dans le vieux-noranda)
samedi 4 juin - soirée agrégat r-n./liebherr 17 h 00 WeSli Petit théâtre du vieux-noranda 34$ 19 h 00 PePPino d’agoStino agora des arts 32$ 21 h 00 JeSSe cook’S rumba Foundation cdc 47$
les billets sont en vente au www.fgmat.com; musique mignault, 199 Principale à rouyn-noranda
Ville-marie sur le lac 5 juin 13h30
trio bbQ et deS invitéS SPéciaux horaire sujet à changements.
Vous pouvez également demander un passeport. - le mélodieux (7 concerts à votre choix/réduction de 7 %) - le mélomane (12 concerts à votre choix/réduction de 10 %)
Forfaits hébergement-concert disponibles au www.fgmat.com au bureau du Fgmat, 37, 7e rue Pour plus d’information 819-797-8288 ou 1-877-997-8288
merci à tous nos Partenaires Qui chacun à leur Façon, Jouent un rôle imPortant dans la dynamiQue du FestiVal ! /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
EN Do MAjEuR
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EN SoL MINEuR
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CLé DE SoL
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CLé DE FA
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MI BéMoL
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AMIS
• Bijouterie Lingot d’or • Coeur de Loup • Dan Extermination
• Fruits et Passion • Groupe Conseil Trame • Groupe Stavibel
• Impression Plus • Martin Roy Transport • Paul Hallé Notaire
• Royal Lepage Lachapelle • Service Scolaire Rouyn-Noranda • Systech Automatisation
• Club Rotary Rouyn-Noranda • Eska • Musique Mignault
7e FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
• Photo Michel Fortin • Location Thibault Budget • Hugo Lacroix Photographe
Présentateur officiel
poste d’écoute
Prosthetic Records (2011)
> psyko
Formé en 1994, Neuraxis figure parmi les vétérans de la scène québécoise de métal extrême. Cependant, le quatuor montréalais ne compte plus aucun membre original. Asylon est une première offrande en trois ans et un sixième album studio en carrière. The Thin Line Between (Prosthetic Records, 2008) m’avait laissé sur mon appétit pour différentes raisons, dont une absence marquée de moments mémorables. Fidèle à ses habitudes, Neuraxis revient avec un death métal technique qui incorpore mélodies et passages plus inspirés par le thrash métal des années 90, grâce au travail à la guitare de Robin Milley. Si les blast beats se font parfois entendre (voir By the Flesh), ils ne sont pas monnaie courante ici. Toutefois, le groupe a vraiment réussi à pondre plusieurs passages remarquables et le vocal d’Alex Leblanc est vraiment au point. Certains ont évoqué des parallèles avec Suffocation, musicalement; et je suis obligé d’être d’accord, surtout pendant les nombreux moments où l’on hoche machinalement de la tête. Je crois sincèrement que cet album est celui qui se rapproche le plus de Truth Beyond, la pièce maîtresse de la discographie de Neuraxis. C’est brutal, technique, mélodique et la réalisation, signée Chris Donaldson, est impeccable. 4/5
Lykke Li – Wounded Rhymes Warner (2011)
Neuraxis – Asylon
« J’attends dans la caverne » chante Julien Mineau dans la pièce-titre du dernier album de Malajube. Selon la célèbre allégorie, c’est le meilleur choix à faire pour accéder au bonheur et se préserver du choc de la réalité extérieure. C’est ce qui explique la luminosité du projet, alors qu’on aurait pu plutôt s’attendre, en se fiant à son titre, sa sombre pochette et son prédécesseur; Labyrinthes, à un résultat plus ténébreux. Mais non, La Caverne donne réellement l’impression que le groupe est intrinsèquement plus heureux ! Je m’appuie notamment sur des paroles (qu’on entend mieux que jamais) telles « Mais je t’aime à la folie/Et tu es folle de moi » du single Synesthésie, qui parle du lien entre le groupe et ses fans, ou encore sur le rythme dansant à la limite du disco d’une chanson comme Le blizzard. On pourrait facilement imaginer cette pièce et quelques autres être diffusées sur une quelconque radio DBS. En effet, La Caverne est d’abord un album rock mais avec une approche très pop, bonifiée de la signature unique de Malajube. Ainsi, le groupe consolide ici ce qu’il fait de mieux en dix courtes pièces concises et efficaces. D’ailleurs, ça vaut la peine de se rendre au bout pour entendre la dernière, Chienne folle, couronnée de mentions spéciales par plusieurs critiques musicaux. C’est probablement le disque de Malajube qui se transfère le plus efficacement en concert. Si vous avez la chance, allez les voir, ça vaut la peine. En plus, ils sont heureux ! 4,5/5
> olivier naud Bien que son premier album Youth Novels ait été acclamé par la critique en 2008, Lykke Li est toujours étrangère au grand public, sauf en Suède, son pays natal, où elle fait figure de reine de la pop post-moderne. On a déjà comparé sa voix à celle de Dusty Springfield, ce qui n’est pas faux, bien qu’elle ait un ton plus fille que femme mature. Elle signe des textes intimistes et souvent sombres, mais toujours viscéraux. Sa musique, quant à elle, est tout simplement enivrante. Elle est d’ailleurs coécrite et réalisée par le brillant Bjorn Yttling, du trio Peter Bjorn and John, duquel on reconnaît le style et l’originalité, et cette façon qu’il a de créer des espaces imaginaires à l’intérieur même des chansons. Ce dernier opus saura peut-être faire sortir de l’ombre cette grande artiste à la sensibilité et aux talents indéniables. Beaucoup plus percussif que son prédécesseur, mais toujours aussi rempli de subtilités et d’ambiances, Wounded Rhymes sera sans aucun doute un des meilleurs albums de 2011. En somme, de la vraie pop originale qui donne à Lady Gaga une pâle allure. Visionnez donc I Follow Rivers sur YouTube pour vous faire une idée. 4,5/5
> psyko
Troisième album pour ce super groupe de métal acoustique qui réunit l’ex-BARF Marc Vaillancourt (textes et voix), les ex-Ghoulunatics Pat Gordon (guitare) et Brian Craig (batterie) ainsi que Philippe Mius d’Entremont. Un seul changement depuis IV Démons (2009), et c’est Brian Craig en lieu et place de Michel « Away » Langevin, parti rejoindre Voïvod à temps plein. Cette fois-ci, Les Ékorchés font davantage dans la consolidation que dans l’exploration musicale. Le groupe a définitivement trouvé sa voie/ voix. S’il écrit à nouveau au Je comme sur IV Démons, Vaillancourt y va néanmoins de textes beaucoup moins douloureux. Sa plume demeure toutefois percutante et incisive, dans un joual bien gras et bien de chez nous. Les policiers (Circuler), la dépression « métaphorée » en vieux Dodge Charger 68 (Burn Out) et une charge sans réser ve versus l’industrie pétrolière (Enfant de chienne) ne sont là que quelques exemples de sujets abordés par l’habile parolier, qui puise à nouveau dans ses expériences personnelles. Il aborde même son rôle de parent sur la chanson Dans le champ. Moins viscéral que IV Démons, Frères de sang demeure cependant un autre album solide pour Les Ékorchés qui prouvent encore une fois leur nécessité dans le paysage underground québécois. 4/5
Thomas Ferson – Je suis au paradis Tôt ou tard (2011)
Foukinic (2011)
> Evelyne Papillon Richard Desjardins, de sa voix agréablement familière, nous émeut et nous fait sourire encore une fois, en chantant dans la langue de chez nous. Ce huitième album, réalisé et arrangé par Claude Fradette, qui avait collaboré à Kanasuta, comporte aussi quatre pièces instrumentales, où le piano rayonne. Sur L’existoire, le classique (piano, flûte, violoncelle, choeur), le countryfolk (guitare, banjo) et le tango se côtoient. Parmi les talentueux musiciens figurent la saxophoniste MarieJosée Frigon et la choriste Geneviève Jodoin (Belle et Bum). Des personnages bien différents sont dépeints dans des histoires du quotidien. Le réalisateur du Peuple invisible raconte les autochtones dans Migwetch et dans Elsie, chanson intense inspirée par Elisapie Isaac, traitant de l’amour entre une Amérindienne et un Blanc, un moment fort de l’album. La sensibilité et la profondeur de plusieurs pièces se trouvent équilibrées par l’humour cru de quelques autres, comme dans Roger Guntacker, portrait d’un homme peu recommandable. L’auteur-compositeur-interprète y va d’une boutade écologiste dans Développement durable : « Chu fier d’être ignorant pis ça c’t’un droit acquis. Pas besoin d’être savant quand t’as un’ carte de crédit. » Une chute surprenante est offerte dans Les deux pétards : une histoire de séduction. M. Desjardins voyage même à d’autres époques, puisqu’il nous parle d’un navigateur en route pour l’Irlande sur Atlantique Nord et revisite une pièce du répertoire traditionnel (Tous les gens de plaisir). En somme, une expérience touchante et éclectique de la part de notre poète vedette. 4/5
> geneviève Béland
Les Ékorchés – Frères de sang Indica (2011)
Malajube – La Caverne Dare to Care (2011)
Richard Desjardins – L’existoire
> evelyne papillon
L’univers de Je suis au paradis s’apparente à celui d’Edgar Allan Poe, chaque chanson étant une histoire fantastique. Avec un humour bien à lui, une imagination sans borne et un riche vocabulaire, Thomas Fersen délaisse le thème des animaux et met en scène des personnages cauchemardesques, cette fois. Dracula, Barbe Bleue, un balafré et bien d’autres encore sont présentés de façon plutôt attachante. Le thème de l’album serait venu à l’auteur lorsqu’il a constaté que son ukulélé se reposait dans un étui de velours, à la manière d’un vampire dans son cercueil. Il s’est aussi dit que les instruments prenaient vie la nuit tout comme les vampires. Le livret illustré par le bédéiste Christophe Blain rend d’ailleurs à merveille l’ambiance mystérieuse de cette œuvre. Sur ce huitième album réalisé par le Français Thomas Fersen se trouve une touche québécoise, puisque Fred Fortin a contribué à l’arrangement de quelques pièces. Quant au style, la nouvelle chanson côtoie le folk, on trouve même des touches de musique foraine et celtique. Un chant doux et mélodieux porté par une voix rauque se marie aux musiques lentes. Seule la pièce Mathieu touche au registre rock. Les cordes occupent plus de place que sur ses albums précédents et on trouve même de la flûte. On retiendra la romantique Brouillard, l’intrigante Les loups-garous et la rigolote Barbe Bleue (La Barbe bleue, mon canard/Qu’est-ce qu’il y a dans ton placard/Ça sent bizarre ?).
3,5/5
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au 29 mai 20 6 2 druÈre-Arthur-Bergeron de V11
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Auteurs de la région présents :
4 $ par adulte, 2 $ par enfant de 6 à 12 ans, et gratuit pour les enfants de 5 ans et moins Jeudi : 9 h à 21 h (fermé de 12 h à 13 h et de 17 h à 19 h) Vendredi : 9 h à 21 h (fermé de 12 h à 13 h) Samedi : 10 h à 21 h • Dimanche : 10 h à 17 h
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témiscamien
Louise Mercier Ma. Ps. Psychologue
Illustration : Richard Petit / Montage graphique : I.D. Grafik
Amy Lachapelle Anne-Michèle Lévesque Isabel Vaillancourt Jocelyne Saucier André Pratte François Bélisle