FÉVRIER 2010 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 01 - NO. 05

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Février 2010 - copie cinq

gratuit ue le journal culturel de l’abitibi-témiscaming

page 9

M.A. Fait L’ÉVÉneMent

page 10

NOC DESIGN OU L’HOMME DE BOIS

10

LEDBER dÉCLICS CrÉATIFS

11 LOVE PLUS EXPOSITION DE JASMIN GUIMONT FORTIN

11 MicHèLe o. AUX FRANCOUVERTES

15 LES OLYMPIQUES DE sHeiLa-VicKy

Brazeau

17

Langues de chez nous : les ar tistes d’ici en vedette au Festival

issn 1920-6488 L'indice bohémien


points de distribution de L’Indice bohémien secteur Rouyn-Noranda

secteur Abitibi-Ouest

secteur Amos-région

secteur Vallée de l’Or

secteur témiscamingue

Rouyn-Noranda L’Abstracto Agora des arts Bistro Chez Bob Bureau Info-Tourisme Cabaret de la dernière chance Cégep Centre d’exposition Centre Élizabeth-Bruyère Centre musical En sol mineur Centre ressources jeunesse (CRJ) Chez Oeufs Chocolaterie Le Gisement Cinéma Paramount CLSC CLD et SADC Conférence régionale des élus (CRÉ) Dépanneur Centre-ville École D’Iberville École La Source Épicerie Léo Hôtel Gouverneur Hôtel Albert La Fontaine des Arts La Semence L’Écart... lieu d’art actuel Les Saveurs Folles Librairie café En Marge Morasse Poutine Motel Alpin Musique Mignault Olive et Basil Petit Théâtre du Vieux Noranda Pizzédélic Polysons+ Restaurant François Service Scolaire Shell Sélect 117 St-Exupéry St-Honoré Théâtre du cuivre UQAT Ville de Rouyn-Noranda

La Sarre Bistro La Maîtresse Boutique OLI CACIM Café Folie Carrefour jeunesse-emploi Cinéma La Sarre CLD Centre d’art Rotary Fromagerie La Vache à Maillotte Jean-Coutu La Galerie du Son La Sarre Musique Librairie Du Nord Maison d’arts Jeanine Durocher Maison de la culture Maison des jeunes Polyno Rendez-vous Des Arts Restaurant Mikes Resto-Bar La Relève Villa mon repos Ville de La Sarre

Amos Aquarium café Billard l’Adhoc Bistro Latitude Bureau Info-Tourisme Café Folie Coopérative régionale de développement (CDR) Cégep Centre d’exposition CLD CLSC Dépanneur Ultramar Jamly École d’arts la Rallonge École de musique Harricana Jean-Coutu MRAR Palais des arts Harricana Polyvalente de la Forêt SADC Tabagie Agathe Théatre des Eskers UQAT Ville d’Amos

Val-d’Or Bureau Info-Tourisme Café Bistro Balthazar Café Folie Carrefour jeunesse-emploi Cégep Centre de Musique et de Danse Centre d’exposition Cinéma Capitol CLD Hôtel Forestel IGA Extra Famille Pelletier Jean-Coutu La Bouquinerie Laflamme son Hi-Fi La Galerie du Livre La Sandwicherie L’Armorique L’Attrait L’Avantage Le Fleur de Lotus L’Entracte Musique Cité Polysons Polyvalente Le Carrefour SADC Théatre Télébec UQAT (bistro) Ville de Val-d’Or

Ville-Marie Brassette 101 Bureau Info-Tourisme Cagibi Carrefour jeunesse-emploi Chez Eugène CKVM Coop-santé Dépanneur Ultramar Domaine Temi Kami La Bannik La Gaufrière Librairie Logitem Servidec L’Intro Musique Provigo Réseau Biblio Salle Augustin-Chénier SDT Théâtre du Rift

Arntfield Dépanneur Au petit castor Resto Arena Beaudry Épicerie Rivard Bellecombe Épicerie Pomerleau Cadillac Bonichoix Le Routier 117 Cléricy Cloutier Épicerie Michel Et Noëlla Parker D’Alembert - Dépanneur D’Alembert Destor - Bureau municipal Évain - Dépanneur Chez Gibb Granada Dépanneur Bel-Miche Restaurant le Casso Lac Dufault - Dépanneur Lac Dufault McWatters Bureau municipal Café de l’aéroport Montbeillard - Dépanneur Blanchette et filles Mont-Brun Club Coopératif Rollet - Place Talbot

Duparquet Épicerie chez Annick Dupuy Dépanneur Sermax Gallichan Café des rumeurs (été) Macamic Dépanneur Pétro-Canada Les P’tits Mets Gourmets Mancebourg Épicerie Paquin Normétal Dépanneur Chez Steph Palmarolle Épicerie Marion Poularies Café du clocher Roquemaure Épicerie Lévesque Ste-Germaine Épicerie Coop Taschereau - Dépanneur Idéal

Barraute Épicerie Berry Dépanneur de la plage La Corne Accomodation St-Pierre La Motte Épicerie Chez Flo Landrienne Dépanneur Launay Bureau municipal St-Dominique Dépanneur Ste-Gertrude Bureau municipal St-Félix Épicerie Carignan St-Marc Dépanneur Boutin St-Mathieu Bureau Municipal

Dubuisson Dépanneur Dubuisson Louvicourt Malartic Bonichoix Carrefour jeunesse-emploi École secondaire Le Tremplin Jean-Coutu Musée Minéralogique Riviere-Héva Senneterre Carrefour jeunesse-emploi École secondaire La Concorde Marché IGA Vidéopoint

Anglier Dépanneur Marie-Soleil Resto O pub des Quinze Béarn - Dépanneur du Boutte Fabre - Épicerie Micheline Guigues Bar Marie-Lou Dépaneur 7/7 Latulipe Super Marché Ca-Ro École du Carrefour Laverlochère Énergie Santé Épicerie Bergeron Lorainville Restaurant Fuzion Tabagie Lorrainville Moffet Magasin Général Notre-Dame-du-Nord Dépanneur Rachel Gîte Au repos du bouleau Restaurant Aux Agapes Rémigny Magasin R. Barette St-Eugène Dépanneur M. Melançon Témiscaming Brassette Tem-Rose Salle Dottori

L’Indice bohémien est maintenant disponible dans les 58 bibliothèques affiliées au Réseau BIBLIO Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec Merci au Réseau BIBLIO !

L’Indice bohémien est maintenant disponible à Montréal, à l’entrée du Barbare, au 4670 rue St-Denis.

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MERCI d’encourager le seul journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue. 2

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010


Festival des langues sales photo : Cyclopes M.A. l’événement photo : Arnold Zageris noc design PHOTO : courtoisie de l’artiste Ledber PHOTO : christian Leduc love plus PHOTO : courtoisie de l’artiste Michèle O. Photo : Geneviève béland Sheila-vicky Brazeau PHOTO : Serge bordeleau

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Julie Alary Lavallée, Véronic Beaulé, Geneviève Béland, Francessca Benedict, Pascal Binette, Serge Bordeleau, Marie-Pierre Bouchard, Sonia Cotten, Suzie Ethier, Philippe Gaudet, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Pierre Labrèche, Philippe Lebel, Valérie Lemay, Philippe Marquis, PaulAntoine Martel, Marie-Hélène Massy Émond, Christian Matte, MarieJoe Morin, Francis Murphy, Karine Murphy, Marie-Claude Naud, Olivier Naud, Tania Neveu, Noyzemaker, Sophie Ouellet, Lise Paquet, Stéphane Racicot, Benjamin Turcotte Réviseurs-correcteurs : Jonathan Barette, Camille Cullen, Gabrielle Demers, Véronique Gagné, Geneviève Gauthier, Roxane Kelly, Paul-Antoine Martel, Karine Murphy, et Micheline Plante Rédactrice en chef Winä Jacob redaction.indicebohemien@gmail.com

Coordination et ventes publicitaires

Maurice Duclos indicebohemien@gmail.com

Graphisme Mise en page et publicités : Le Canapé communication visuelle graphisme.indicebohemien@gmail.com

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue. Fondée en novembre 2006 Membres du conseil d’administration  : Winä Jacob, Ariane Gendron, Renaud Martel, Martin Villemure, Jenny Corriveau, Mylène Cossette, Julie Goulet, Sophie Ouellet 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien@gmail.com

Ce journal est imprimé sur un papier recyclé contenant 40 % de fibres postconsommation.

genèse des événements d’ici  > Winä Jacob - redaction.indicebohemien@gmail.com Le premier jour, le jeune* de la région chiala « Il ne se passe jamais rien de bon en région! » « Y’a rien pour les jeunes, surtout pas en culture! » « C’est vraiment plate! » Ces tristes constats déferlent encore, trop souvent, de la bouche des jeunes exilés de l’AbitibiTémiscamingue. Si pour certains c’est un mythe que la région est pauvre en événements culturels, qu’elle ne peut se permettre des événements de grande envergure et de vivre à la hauteur des ambitions de ses résidants, pour d’autres, ce sont des craintes réelles. Ces peurs, véhiculées par plusieurs, effraient encore certains jeunes – et moins jeunes – expatriés et leur font reporter leur retour en région pour une période indéfinie. N’est jeune que celui qui a encore assez d’avenir pour changer le monde!

Pourtant, c’est ce même manque de rassemblements qui fait rêver certains autres jeunes, leur fait voir la vie culturelle comme un peintre regarde une toile blanche : ils voient un immense terrain de jeu où tout est possible. Ce fut entre autres le cas des membres du comité organisateur du Festival des Langues Sales, qui se tient à la fin de février. Le deuxième jour, le jeune de la région s’illumina La vie culturelle, vitaminée par la cité étudiante, est souvent plus vivante à Rouyn-Noranda qu’elle ne peut l’être dans les autres territoires. Si certains choisissent la capitale régionale pour son offre artistique variée, d’autres choisissent d’affronter la rudesse de la vie ludique de leur nouveau pied à terre. À force de faire des allers-retours entre son domicile et les grandes villes, le jeune en vient à rêver à des manifestations qui auraient lieu chez lui, des activités qu’il pourrait vivre avec les siens, dans le confort de sa collectivité. Alors, que ce soit par le biais d’organismes avec qui il collabore ou en s’associant à d’autres rêveurs, c’est à ce moment précis qu’il réalise que s’il veut qu’il se passe quelque chose – quelque chose qui lui plaira vraiment – il devra mettre l’épaule à la roue et la créer. Le troisième jour, le jeune de la région se réalisa Après une longue période de travail, le jeune arriva finalement à destination et célébra sa réussite. Rien de plus galvanisant pour lui que de finalement pouvoir vivre et vibrer au sein de son activité, celle qu’il a désirée, créée, partagée! Si au départ il souhaitait simplement organiser un beau gros party entre amis en y invitant toute la ville, juste parce que certains artistes coûtent trop cher en cachet pour les faire jouer dans son salon, il

réalisa vite qu’il n’était pas le seul à avoir de telles aspirations, et son événement fut un tel succès qu’aussitôt qu’il fut terminé, il rêva déjà à l’édition suivante. Le quatrième jour, le jeune de la région fut épuisé Le bonheur de créer et la joie de vivre un événement qui lui ressemble disparurent bientôt sous l’essoufflement. Réinventer la roue constamment, refuser de demander de l’aide, viser la croissance à tout prix, travailler très fort à améliorer le produit qu’on offre : tout ça fatigue son homme et le plonge dans le doute. Pourra-t-il poursuivre sa mission dans ces conditions? Le cinquième jour, le jeune de la région se ressourça Humblement, notre jeune se reconnaît néophyte : il sait qu’il ne peut pas et ne sait pas TOUT faire, alors il se réseaute avec des gens qui font des trucs semblables aux siens ailleurs en région, au Québec ou dans le monde; il suit des formations qui semblent taillées sur mesure pour lui; il s’informe auprès de gens qui ont plus d’expérience que lui. L’aventure peut recommencer, solidifiée par quelques améliorations souvent toutes simples.

plusieurs niveaux (à long terme par le biais d’un engagement responsable dans une cause ou une organisation, ou encore ponctuellement en donnant un coup de main lors de l’événement). Ça demande un certain sacrifice, mais il est minuscule quand on le compare à la satisfaction électrisante qu’on retire du travail bien fait et d’avoir fait vibrer des dizaines de personnes à l’unisson l’espace d’une soirée. Le soutien des municipalités, dans un milieu comme l’Abitibi-Témiscamingue, est également majeur pour la vitalité culturelle. Il peut prendre mille formes : logistique, technique, financier... La municipalité est souvent le soutien primordial, la première aide, la poussée qui donne l’élan de départ nécessaire. Bien que l’argent soit nécessaire à la réussite d’événements, la responsabilité financière ne revient

Événements Festival des Langues Sales...... 9 M.A. l’événement................... 10 Patrimoine ....................... 5, 11 Arts de la scène ................. 7, 9 Général .................................. 8 Métiers d’arts ...................... 10 Arts médiatiques ............ 11, 14 Arts visuels .............. 11, 12, 13 Musique ............. 11, 15, 16, 19 Littérature ..................... 13, 14 Cinéma ................................ 17 Chroniques Chronique VVAP ....................... 5 Humeur .................................. 5 Chronique culinaire ................ 6 Chronique jeu .......................... 6 Une Abitibienne à Montréal........ 8 Une Abitibienne au cœur d’un village ............................. 8 Critique littéraire ................... 14 Critique CD ........................... 19 photo : Véronique Comeau

en couverture :

sommaire

éditorial

Le sixième jour, le jeune de la région se fit aider par sa communauté Tout seul, on arrive souvent à rien! Alors s’il a réussi à réaliser son beau projet, le jeune demanda finalement de l’aide. Et c’est à ce moment précis que nous intervenons, que les événements qui enrichissent notre vie culturelle quittent définitivement le statut de produit de consommation et de divertissement pour celui de manifestation de l’âme d’une collectivité, de signe vital d’une culture. Car si le rôle des bénévoles est primordial dans le dynamisme culturel, il en va de même de celui de la population et des instances publiques. Menés à bout de bras par des bénévoles, la plupart des festivals de la région n’ont pas les ressources des grosses entreprises ou des promoteurs prospères. Souvent privés des services d’une ressource humaine, et devant composer avec un fort roulement de personnel, tout est souvent à recommencer. Résultat : les organisateurs risquent l’essoufflement à force d’avoir à donner une part grandissante de leur temps sur une longue période. Les bénévoles ont ceci de particulier qu’ils ont tendance à essayer d’étirer le temps en insérant toujours plus d’activités dans leurs journées, sans que leur tentative d’alchimie temporelle ne soit un succès. Comment pouvons-nous les soutenir? Il faut assurément plus de bénévoles: si on veut une offre d’activités variées – et qu’elles perdurent! – il faut y contribuer! Cette contribution peut se faire à

La valeureuse équipe du comité organisateur du Festival des Langues Sales 2010 pas seulement qu’à nos gouvernements. Il existe déjà beaucoup de programmes, de sources de financement, et il est difficile de demander plus en contexte de déficit budgétaire gouvernemental... Mais l’entreprise, que fait-elle? Les façons dont elle pourrait aider ne manquent pas : demander à ses employés de mettre la main à la pâte au même titre que les bénévoles; prêter du matériel; faire des photocopies; contribuer à la publicité; acheter des lots de billets… sans oublier de soutenir financièrement ces événements. Enfin, la population a elle aussi sa part de responsabilité dans la réussite de ces festivités. Elle a le devoir d’encourager ce qui se fait ici, surtout quand le produit offert est de qualité. S’il est agréable de voir les plus grandes vedettes de l’humour ou de se payer des virées culturelles à Montréal, il devrait en être de même avec nos artistes et artisans locaux. Il ne s’agit pas de leur faire la charité, peu importe leur talent, simplement parce qu’ils sont d’ici, comme une sorte de discrimination positive : c’est plutôt qu’on doit être assez ouvert pour aller voir ce qu’on a à nous offrir, se laisser toucher par la création de nos concitoyens qui parlent notre langage et partagent notre quotidien, se donner la chance de vivre un moment de création vibrante

avec notre communauté immédiate. Bref, aidez un organisme : soyez curieux! Le septième jour, le jeune de la région se reposa… … et fut heureux de vivre ici en Abitibi-Témiscamingue, là où les rêves ne sont jamais plus grands que ceux qui les portent et où tout est possible. Cette façon qu’il a eue de s’impliquer dans le développement de sa région par le biais d’événements qui l’ont fait vibrer lui offrira une raison de plus de s’enraciner chez nous – chez lui! – tout en améliorant sa qualité de vie. C’est souvent comme ça qu’on change l’image d’une communauté et qu’on en augmente le capital social, qu’on la rend plus humaine. Pour moi, c’est pour ça que les langues sales font la job. *Jeune étant ici un terme qui désigne tous ceux qui s’emploient à faire bouger les choses en créant ou en organisant des événements qui leur ressemblent, que ce soit le FME, le FRIMAT, la Foire gourmande, le Festival des guitares du monde, le festival de Musique classique ou autre. N’est jeune que celui qui a encore assez d’avenir pour changer le monde!

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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humeur

villes et villages d’art et de patrimoine

oPen Pit > PhILIPPE MARQUIS

LA PROTECTION DU PATRIMOINE BÂTI À ROUyN-NORANDA… un Processus en continu

Jeanne s’installe soudain sur le bord du trottoir, se tourne pour faire face au trafic et lève le pouce en ricanant! C’est que son père lui a raconté des voyages au cours desquels, avec l’espoir comme bagage, il avait traversé l’Amérique. à cet instant, emporté par ses rires, je ne suis plus préoccupé par notre dérive collective...

> JULIE ALARy LAVALLéE, AGENTE VVAP LISE PAQUET

La ville de rouyn-noranda est la première ville en région à avoir pris le virage patrimonial en 2003 afin de faire reconnaître l’importance de son patrimoine architectural rural et urbain par les élus municipaux et les citoyens. Grâce à son Comité histoire et patrimoine qui s’affèrait à protéger, à faire connaître, à sensibiliser et à mettre en valeur la richesse du patrimoine bâti, la ville de rouyn-noranda est entrée dans un processus de conservation des bâtiments clés présents sur son territoire. Les efforts déployés en ce sens ont déjà démontré leurs résultats : bon nombre de citoyens ont développé une sensibilité accrue quant à l’héritage historique de la ville.

Je revis à présent ces minutes en rêvant d’avenir. J’installe notre fille sur mes épaules, pour qu’elle puisse voir plus loin que moi, et nous partons à l’aventure. Solstice d’hiver, le soleil fend enfin ma grisaille. Là, je rêve à ciel ouvert :

Dans la foulée des efforts déployés, deux études patrimoniales exécutées par la firme Devamco ont, entre autres, apporté de l’eau au moulin. La première d’entre elles a servi à inventorier les 56 bâtiments patrimoniaux intéressants, bien que la municipalité en contienne davantage. Typique des villes de compagnie, l’ancienne ville de Noranda est sans aucun doute la zone où se trouve la plus vaste quantité de bâtiments à forte valeur patrimoniale de style néoclassique, boomtown, arts et métiers et bien d’autres. De cette première étude étonnante découle la seconde, qui a été spécialement dédiée au quartier des Dirigeants, secteur du Vieux-Noranda reconnu pour ses maisons cossues situées à quelques pas de la presqu’île du lac Osisko. La Fascinante Histoire de La ViLLe doit être MieuX connue et ceLa coMMence Par son arcHitecture et son urBanisMe aFin d’aLiMenter Le sentiMent d’aPPartenance et de FiertÉ de ses citoyens.

Au sein de ces deux études figurent plusieurs recommandations à l’attention de la municipalité afin que les bâtiments et les zones d’intérêt maintiennent ou retrouvent leur cachet d’autrefois. Deux principaux projets issus de ces avis pourraient être mis en place prochainement. D’abord, le Comité histoire et patrimoine de la Ville juge incontournable de constituer le quartier des Dirigeants et de le protéger par un appareil législatif municipal. Cet outil normatif servirait à régir le type de travaux permis sur les dix-huit bâtiments du secteur. Par la suite, un volet d’aide aux propriétaires pourrait voir le jour afin d’orienter les travaux futurs à entreprendre sur les 69 résidences et bâtiments visés par les deux études. Advenant sa concrétisation, cette aide pourrait être accompagnée d’un appui monétaire visant à financer certains coûts liés aux travaux via un programme conjoint entre la Municipalité et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Le Comité histoire et patrimoine a de plus recommandé la réalisation d’une étude portant sur la protection et la mise en valeur de l’ancienne gare de l’Ontario Northern Railway. Cette étude est en cours et ses conclusions sauront sans doute inspirer la Ville dans la protection de ce bâtiment lui appartenant.

PHOTO : MANON SARTHOU

Même si elle est courte, la fascinante histoire de la ville doit être mieux connue et cela commence par son architecture et son urbanisme afin d’alimenter le sentiment d’appartenance et de fierté des citoyens.

L’édifice du 65, avenue Murdoch, à noranda

CONCEPTION : DONALD TRÉPANIER

nous marchions dans le centre-ville cet après-midi-là. Les airs de noël et des flocons tombaient du ciel gris. c’était à la fin du dernier mois de décembre d’une décennie emballée dans l’inventaire des catastrophes liées au déclin de l’humanité...

Nous traversons des villages bien en vie avec de petites écoles et des comptoirs de caisses coopératives dans chacun d’eux. Il y a partout des commerces, des gîtes, des bibliothèques et des salles de spectacles aux modestes dimensions. Dans les rangs, nous passons devant des dizaines de fermes familiales. Les jardins, les carrés de cultures céréalières, les plantations de vignes, de noisetiers, d’amélanchiers, de mélèzes, de bouleaux jaunes et autres végétaux, les maisons et bâtiments agricoles se suivent sans jamais se ressembler. Nous arrêtons par fois donner de l’herbe à des chèvres, des sangliers, des boeufs ou des bisons. La Vie est une oeuVre Qui se Fait et se dÉFait sans cesse. notre art, à nous Les HuMains, deVrait touJours consister à La rendre aussi ViVante et BeLLe Que PossiBLe.

De Témiscaming-Sud jusqu’à Rochebeaucourt, nous ne voyons jamais de cassure entre les villes et les villages. Il y a des produits des campagnes dans toutes les allées de toutes les épiceries. Des transports collectifs desservent tout le territoire (remarquez qu’on ne peut plus faire autrement puisque l’essence est hors de prix). Tout ce qui peut être récupéré l’est et un compost de qualité est distribué partout gratuitement. Tout est partagé, les gens ne sont pas très riches mais il n’y a plus de pauvreté. La démocratie

n’est pas une illusion, les décisions importantes sont prises collectivement sans faux-semblants... Trempons maintenant notre plume dans la logique du marché clamée par tous les bien-pensants : « C’est bien beau rêver mais il y a, ici-bas, des règles qu’on ne peut transgresser : la loi de l’offre et de la démence ou celle des mines, par exemple. Et puis, sans vouloir mettre fin à votre voyage, il y a une faille importante dans laquelle vont couler vos divagations : celle de Cadillac. Finalement, vous savez, l’Abitibi, le Témiscamingue et compagnie, ça restera toujours des colonies. » Ce à quoi je réponds : « Une loi, ça se change. Une faille, même si elle est encore plus sombre et plus avare que l’intérieur d’un coffre de banque, ne fera jamais sombrer l’espoir. Et puis, une colonie peut toujours devenir un pays. » La vie est une oeuvre qui se fait et se défait sans cesse. Notre art, à nous les humains, devrait toujours consister à la rendre aussi vivante et belle que possible. Bonne fin de siècle!

e r r at u M Dans notre dernière édition, il aurait fallu lire que la bande dessinée de François Jalbert s'intitule Les pinces de l'espace; de même, le copropriétaire de la salle Éclosion Triolet se nomme Luc Simard, et non Luc Savard. Nos excuses aux personnes concernées.

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LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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rubrique ludique

ma région j’en mange!

DOMINION > staifany gonthier

Quand on parle de jeux de cartes, on pense à deux choses : à sa « matante » ou encore au traditionnel « nerd » qui se rendait dans un local X au secondaire pour rejoindre d’autres « nerds » pour jouer aux cartes Magic. Aujourd’hui, avec la montée en popularité des jeux de société, cette vision du « nerd » est de plus en plus en déclin puisque nous sommes aujourd’hui plusieurs à avoir joint le grade de « nerds jouant à des jeux ». Voici un grand jeu de cartes pouvant ressembler un tantinet à Magic, mais qui est pour un public plus vaste et un peu moins « nerd ». photo : Marie-Joe Morin

bienvenue chez François

font par tie intégrante de votre ludothèque, mais dès que vous avez exploré des jeux comme Carcassonne, Les aventuriers du rail ou encore les Colons de Catane, tout est indiqué pour que vous y trouviez plaisir.

> Marie-joe morin co-propriétaire et conceptrice culinaire de la Sandwicherie, Val-d’Or

Qu’est-ce qu’il y a de plus réconfortant qu’une bonne cuisine maison? Il est vrai que c’est apaisant et rassurant. Par contre, c’est parfois ennuyant. Quelle est l’obligation d’associer « cuisine maison » à l’ennuyeuse dinde et à la platonique lasagne? Il faudrait sans aucun doute redéfinir le terme « cuisine maison » ne veut-il pas dire, après tout, convivial et délectable? Le restaurant François, de Rouyn-Noranda, semble bien emboîter le pas dans la redéfinition de la cuisine maison. Ancien chef propriétaire du Crêpe Chignon, François a ouvert le restaurant à son nom au cours de l’été dernier. La rumeur abitibienne s’est répandue tel un arôme de café au petit matin. Sans feu d’artifice et sans cérémonie, François est un restaurant très convivial. Le mobilier dépareillé et l’endroit aux allures usées font en sorte que nous nous sentons comme à la maison. La familiarité y est omniprésente, même au cœur du personnel. Tous sont à leur aise, un peu trop parfois. Est-ce une maladresse du service à La présentation des entrées la clientèle ou l’ardeur de leur dévo- est à l’image du resto, sans tion? Tout compte fait, là où il y a de artifice. Par contre, le goût est sans aucun doute la gêne, il n’y a pas de plaisir. au rendez-vous

Pas que des crêpes Déjà connu pour son choix exhaustif de crêpes, François se permet aujourd’hui d’élargir son éventail et ainsi offrir un menu à l’ardoise composé de poisson, canard ou autres. Vous avez donc le choix entre des crêpes de toutes sortes, quelques baguettes, des salades diverses, un bel et large amalgame d’entrées ou l’ardoise du jour. Dommage que la carte des vins ne soit pas aussi diversifiée que le menu ; seulement quelques bouteilles y figurent, toutes semblables les unes aux autres. Ma curiosité s’attarde donc à l’entrée d’escargot bacon, bleuets et fromage bleu, tandis que Stand choisit les crevettes flambées au cognac. La présentation des entrées est à l’image du resto : sans artifice. Par contre, le goût est sans aucun doute au rendez-vous, ma bouche est envahie par la saveur boisée du croisement de bleuets et de bacon avec une finale subtile de bleu. Enfin, les escargots à l’ail peuvent rentrer chez eux! Les crevettes, pour leur part, révèlent une saveur de poivrons grillés avec une légère acidité d’alcool brun rehaussée de fromage feta : un vrai délice. Il est toutefois inutile d’accompagner le tout avec du riz : il n’est pas tape à l’œil et quoique très bon, il n’est pas mangé. Mon effervescence se calme lors du repas principal; la crêpe poulet, poire, amande, brie et sauce aux champignons n’explose pas de saveur. Il est par ailleurs difficile de manger la crêpe, les morceaux de poulet sont trop imposants et un peu secs. Seulement un petit coin de verdure accompagne la crêpe, ce qui n’est pas suffisant, puisque la vinaigrette est complètement enivrante. La cuisse de canard confite et la salade César de Stand sont classiques, sans prétention et parfaites. Le canard goûte le canard à l’état pur. Le confit d’oignon accompagnant celui-ci est délicieux et la salade César cent pour cent maison. Un seul mot demeure à mon esprit en ce qui concerne le dessert (tartelette au sucre et fromage brie) : WOW! Il n’est pas nécessaire de mettre vos beaux habits et la bijouterie qui s’y rattache pour un souper au restaurant François : une dose d’ouverture et une autre de curiosité suffisent. Laissez à la maison les attentes des grandes manières froides du professionnalisme hôtelier et faites comme chez vous. Pas d’artifice pour le paraître; chez François, le travail est fait pour les papilles. Allez, gourmets, laissez-vous tenter par la populaire poutine au canard confit et sauce aux poivres.

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010

Jeu : Dominion Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs Temps moyen pour une partie : 30 minutes Prix de détail suggéré : 54,99 $ Un jeu de cartes édité par la compagnie Filosofia a fait son apparition dernièrement : Dominion. Une boîte semblable à celle des Colons de Catane mais remplie que de cartes. Dans Dominion, vous êtes le souverain d’un paisible royaume. Vous avez des rêves grandioses et vous désirez étendre votre royaume! Vous le voulez plus grand et plus riche. Le but du jeu : gagner ! Pour y parvenir, il faut posséder le plus grand nombre de points de victoire à la fin du jeu. Le jeu se termine lorsque trois piles de cartes sont épuisées. Un jeu de cartes du genre peut paraître abstrait ou encore vous effrayer, mais croyez-moi, celui-ci est idéal pour apprivoiser l’univers des jeux de cartes. Je ne vous recommande pas ce jeu si Monopoly ou encore Destin

» » » AV I S

Deux boîtes de départ s’offrent à vous : Dominion - Votre royaume commence ici! (500 cartes) et/ou Dominion - l’intrigue (500 cartes). Inutile de posséder les deux boîtes pour jouer. Une troisième boîte est maintenant disponible : Dominion Rivages (300 cartes et pièces d’or). Celle-ci est l’extension que vous achèterez nécessairement quand vous aurez envie d’augmenter le plaisir de jouer. Par contre, pour cette dernière, vous devez posséder une des deux boîtes de base, puisque l’on parle ici d’une extension. Trois boîtes, 1300 cartes et beaucoup d’heures de plaisir! Si le nombre de cartes vous effraie encore, voici maintenant comment jouer! En fait, les joueurs choisissent 10 paquets de cartes au début de chaque partie. Si vous possédez plusieurs boîtes, les jeux étant compatibles entre eux, vous pouvez piger dans toutes les boîtes. Un point fort intéressant dès le départ : les parties sont souvent très différentes les unes des autres comme les cartes utilisées changent à chaque partie. Des scénarios vous disant quels paquets de cartes prendre sont

aussi disponibles à la fin des règles, si vous ne vous sentez pas téméraire. Il est donc possible d’opter pour des parties avec plus d’interaction avec les autres joueurs, ou encore pour des parties où ce sera chacun pour soi. Tout au long du jeu, vous achèterez des cartes que vous ajouterez à votre paquet personnel. Vous jouerez avec ce même paquet personnel tout le long de la partie. À vous donc de le garnir d’or, de points de victoire et de cartes avec des actions bénéfiques pour vous. Mais attention : si vous avez trop de petites coupures en frais de cartes d’or, elles vous seront peut-être plus nuisibles qu’utiles. À la fin de chaque tour, vous remettez votre main à 5 cartes. Si ces 5 cartes ne sont que des points de victoire, par exemple, vous n’aurez aucune action à faire; vous perdrez donc votre tour. À vous de bien doser les achats que vous ferez. Une action et un achat sont permis par tour. Des cartes spéciales que vous vous procurerez tout au long du jeu vous permettront de faire plus d’une action ou encore d’avoir plus d’argent en votre possession, le temps d’un achat.

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arts de la scène Les Badins de La Corne

Quatrième édition du tournoi provincial des pots-pourris d’amos > Marie-Pierre Bouchard

Grâce à l’attribution d’une subvention de 3 000 $ provenant de Loisir et Sport Abitibi-Témiscamingue, la Polyvalente de la Forêt d’Amos, en collaboration avec Productions du Raccourci, organise sa quatrième édition du Tournoi des Pots-pourris. Événement très attendu par la communauté et par la jeune relève, cette rencontre provinciale d’improvisation s’associe à une invitée d’honneur, la joueuse Sophie Caron, de la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI). Il s’agit du seul tournoi d’improvisation en région. L’événement s’adresse aux jeunes de la première à la cinquième secondaire. L’objectif de ce Provincial d’improvisation au secondaire est de recevoir 16 équipes (112 joueurs et accompagnateurs) de l’AbitibiTémiscamingue, de l’est de l’Ontario, des Hautes-Laurentides, de l’Outaouais, du nord du Québec et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Lors des trois éditions précédentes, seules les polyvalentes de l’AbitibiTémiscamingue avaient accepté l’invitation. Cette année, les organisateurs souhaitent que la renommée grandissante et la consolidation du tournoi contribuent à attirer des équipes de l’extérieur.

photo : courtoisie productions du raccourci

Contrairement à la plupart des tournois, où les équipes représentent habituellement leur école ou leur ville, la particularité du Tournoi des Pots-pourris consiste à former de nouvelles équipes sur place, sans égard à la provenance des joueurs. De cette manière, les matchs se déroulent dans un climat rassembleur. La rivalité entre les différentes villes impliquées ainsi abolie, il s’agit donc d’un événement noncompétitif, axé sur les échanges et le réseautage.

Bruno Turcotte, des Productions du Raccourci, explique : « Notre objectif, c’est que les jeunes fassent de nouvelles rencontres, qu’ils soient là pour le plaisir du jeu et pour apprendre, plutôt que d’être obsédés par la compétition. En formant de nouvelles équipes chaque année, on évite aussi que ce soit toujours les mêmes qui performent. » Par ailleurs, des membres de la LIBABA tiendront le rôle de juges de salle, assurant ainsi un vote équitable et non partisan. Apprendre des plus grands Depuis la dernière édition, les organisateurs font appel à un représentant de la LNI afin de donner des ateliers de formation. Pour la deuxième année consécutive, la vétérane Sophie Caron viendra partager sa passion pour l’impro et faire bénéficier les jeunes de ses années d’expérience dans différentes ligues québécoises. Cette improvisatrice, qui a eu la piqûre dès l’âge de 14 ans, a notamment par ticipé à deux Coupes du monde, ainsi qu’à plusieurs tournées en Europe. Aux dires de Bruno Turcotte, la présence d’un joueur de la LNI donne de la crédibilité au tournoi et attire le public, en plus de motiver la jeune relève pour qui les improvisateurs professionnels sont une grande source d’inspiration.

Du théâtre pour développer son appartenance > Pierre labrèche

La troupe de théâtre Les Badins de La Corne présente deux pièces de théâtre à la Brassette Le Faubourg d’Amos. Ainsi, La chasse… mon œil sera jouée le 6 février et Pauvre Bob le 27 février. Mais qui sont ces Badins? La troupe existe depuis 2002. Mise sur pied pour présenter une création de Serge Larouche et Magella Guévin afin de récolter des fonds pour la première Magie des Châteaux de sable de La Corne, la troupe a continué de se produire de nombreuses fois dans les villes et villages de la région. De fait, la pièce La chasse… mon œil a été jouée à 56 reprises depuis 2003. Leur deuxième création, Pauvre Bob, a quant à elle été présentée 25 fois. Au total, on estime qu’environ 10 000 personnes d’un peu partout en AbitibiTémiscamingue ont vu les pièces des Badins de La Corne. Une nouvelle pièce devrait par ailleurs voir le jour d’ici deux ans. La pratique amateure du théâtre a un effet positif sur la fierté et l’appartenance. Fierté d’être abitibien et de sentir que les spectateurs se sentent touché.

En plus d’en écrire les textes, Serge Larouche joue dans les pièces des Badins avec Jenny Lafrance, Luc

photo : courtoisie les badins

Improvisation

Gélinas, Roger Viens, René et Sylvain St-Pierre. Depuis les débuts de la troupe, c’est vraiment avec plaisir que les comédiens abordent les représentations. Plaisir de jouer bien sûr, mais aussi plaisir de faire rire les spectateurs. Ainsi, comme le mentionne M. Larouche, dès le départ, ils ont choisi un thème dans lequel les gens pouvaient se reconnaître et s’amuser. Les deux comédies mettent en scène deux amis qui se retrouvent pour leur fin de semaine de chasse à l’orignal. Pas que du théâtre Et puis le rire va plus loin. De très nombreuses représentations des comédies des Badins de La Corne ont servi de levée de fonds pour des organismes à but non-lucratif. On peut aussi dire que la pratique amateure du théâtre a un effet positif sur la fierté et l’appartenance. Fierté d’être Abitibien et de sentir que les spectateurs se sentent touchés, mais également fierté des La Cornois face à cette troupe de chez

eux qui se balade aux quatre coins de la région. La culture se vit au quotidien. Par exemple, quand les professeurs de l’école de La Corne demandent aux comédiens des Badins de venir animer un atelier de théâtre… ou bien quand, dans une discussion après la représentation dans un autre village, les Badins sentent avoir réveillé l’intérêt chez eux pour mettre sur pied une petite troupe… Nos pratiques culturelles de tous les jours font que nos milieux de vie sont dynamiques. C’est vrai partout sur notre territoire! Quand une dizaine de personnes s’investissent depuis sept ans dans une troupe de théâtre, il est clair qu’elles sont au cœur de la vitalité abitibienne. Et tout « Badins » qu’ils soient, on ne badine pas avec ces réussites-là! www.lesbadinsdelacorne.skyrock.com

Le Tournoi gagne en popularité d’année en année. « L’an dernier, on a comptabilisé 200 entrées pendant les deux jours du tournoi. C’est excellent et nous visons au moins la même chose cette année. »

Invitée d’honneur, la joueuse Sophie Caron, de la LNI.

C’est donc un rendez-vous les 19 et 20 février prochains, à la Polyvalente de la Forêt d’Amos.

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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une Abitibienne à Montréal

une Abitibienne au cœur d’un village

Dorénavant, les chroniques une Abitibienne à Montréal et une Abitibienne au cœur d’un village seront publiées en alternance dans l’Indice bohémien afin d’alléger la tâche des chroniqueuses et de leur permettre de faire le plein d’aventures. Il sera intéressant de voir ces deux réalités se relancer, se répondre et s’affronter.

Abitibi-Témiscamingue : Veuve d’image… chaste. > Geneviève béland Non, je ne ferai pas ici de Martineau bashing. En fait, le document télévisuel des Francs-tireurs, « Veuves de chasse » – portrait tracé à traits de crayon de cire gras d’une réalité estropiée pour le bénéfice d’un divertissement ignorant et inutile – est plutôt le point de départ d’une réflexion. Qui sert l’image rustre ou «sous-développée» (pour reprendre l’expression d’un intervenant du « reportage ») de l’Abitibi-Témiscamingue? La décadence, le développement attardé, la mode ringarde, la saoulerie chronique, les gros bras, l’ignorance technologique et culturelle, mettons? Mais est-ce qu’on voit ça pire que c’est? Est-il nécessaire, ou encore souhaiJe suis convaincue que selon table, de s’insurger contre ça? une fiction sociologique qui permettrait d’évaluer l’indice à la « ti-couneté » d’une région, il serait sensiblement le même partout

S’il s’avère nécessaire de redorer l’image de la région, je vote pour qu’on n’en adopte pas une qui serait à l’opposée mais tout aussi en orbite de la réalité. J’observais une publicité dans le métro cette semaine qui visait (en hurlant) à promouvoir la vie en région et ses vertus : petites maisons de campagne à portes rouges, grand-maman avec laptop installée sur un rocher comme chaise d’ordi, jeunes rigolant autour d’une guitare à l’extérieur qui portent tous le casting de la banque d’images « personnes en overdose de sérotonine au teint mat ». On est mal pris si un consommateur averti vient nous réclamer ce qui était affiché : « Elle est où la gang dans le pic de la pyramide de Maslow qui vit profondément sa plénitude à chaque respiration? ». Bon, il ne faut pas prendre le monde pour des épais. L’ensemble du Québec a assez de jugement pour se douter que les Abitibiens ne sont pas plus ça que de graves dépendants au Notre vin maison qui flirtent avec la descendance de restants de filles du Roy. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de frontières qui résiste aux « ti-counes ». Je suis convaincue que si une fiction sociologique permettait d’évaluer l’indice de « ti-couneté » d’une région, il serait sensiblement le même partout. Le « ti-coune » officiel, pour être reconnu, devrait se déclarer lui-même comme tel et obtenir la reconnaissance de ses pairs. Comme de tels aveux sont peu probables, sur ce point-là, faut me croire sur parole. Ainsi, partons de cet a priori. Mais est-ce qu’on peut aussi se dire qu’on n’est pas tous Richard Desjardins non plus? Pour une AbitibiTémiscamingue lucide, je dis : valorisons-nous sans prétention pour ce que nous sommes, imparfaits mais riches en Calvaire. En fait, y’a une phrase de Là-bas, chanson tirée du magnifique album de Fred Pellerin, qui compare la ville et la campagne et exprime bien cette lucidité-là : « Là-bas tout le monde connaît personne/icitte tout le monde en connaît deux ». Rien de sensationnel mais on ne peut plus honnête!

TOLÉRANCE ZÉRO ?

l’air. Aller au dépanneur en bottes à pine. Sortir sur le perron et crier « Pierre, téléphone! », ou « Madame chose, venez chercher votre chien, il veut mettre le mien! »

> Marie-Hélène Massy-Émond

Vivre au village, c’est le contraire de vivre en communauté. J’entends par communauté un groupe de gens se regroupant par intérêts ou origines. Il est déjà loin le temps de la ruralité consanguine, et la néo-ruralité est en expansion dans nos campagnes abitibiennes. Le village, c’est le bassin du multiculturalisme, du pluralisme (parlez-en à Roméo Bouchard). L’acceptation et l’intérêt envers son voisin qui vit de façon différente, « qui rentre tard, ça doit être qu’ii travaille de nuit, il doit sûrement voter bleu, je pense que ça va pas bien avec sa nouvelle blonde, c’est depuis qui a changé de char… » Et qui a le même putain de sentiment d’appartenance! C’est ici chez lui, je suis ici chez moi. Nous avons envie de vivre ici. Elle, c’est le Cercle des fermières, lui, c’est la patinoire. La glace est belle cette année! Toi, tu es raquette, et, moi, je suis skidoo. Nous allons sur le même lac autour de la même île, avec le même bonheur, pas à la même vitesse. Cela ne s’appelle pas l’amour de son prochain, ni la grandeur d’âme, ni la charité chrétienne. Cela s’appelle la tolérance. La même tolérance qui permet aux Serbes et aux Bosniaques de Sarajevo de revivre ensemble. Celle de l’équilibre dans l’écosystème.

Les chants de Noël gueulent dans les haut-parleurs du village… Ayoye, je les ferais bien avaler à quelqu’un (les chants). Ce qu’il y a de bien ici, c’est que la musique des haut-parleurs a pour seul but de faire plaisir, contrairement aux centres d’achats où elle nous incite à consommer Noël à grands coups de Peuple à genoux, attend que les bills rentrent. Et si ces chants en pleine rue rendaient nostalgiques les résidents du HLM? Et les enfants de l’école, s’ils devenaient fébriles à l’imminence des vacances? Alors oui, encore des chanteuses de Nowel, encore de la musique à 9 heures le dimanche matin lors des activités spéciales. Je vis ici, j’assume ici. Et puis, au fond, j’aime bien qu’on s’occupe de mon confort, et puis cela permet de chialer! C’est peut-être pour cela que j’aime vivre au cœur du village, pour me sentir concernée par les décisions des autres, par mes semblables différents. Ici, on ne te sacre pas patience, on te demande, on t’invite, on sollicite ton implication, ta participation

Vivre ici, c’est décider de se connaître les uns les autres. Quitte à reconnaître que l’autre ne veut rien savoir. C’est s’exposer dans sa vulnérabilité, dans son intimité. Passer la tondeuse la bedaine à

À force d’individualisme, on est devenu peureux : du regard des autres, des commentaires, des

jugements. On évite toute confrontation de valeurs ou d’opinion. Ici, nos voisins, on ne s’en fout pas. Certains épient, d’autres commèrent. Ici, on prend position, on aime ou on n’aime pas. À tort ou à raison. Ici, on ne te sacre pas patience, on te demande, on t’invite, on sollicite ton implication, ta participation. N’est-ce pas un peu cela qu’on cherche tous? À travers le réseautage, les 5 à 7, les fans clubs sur Facebook ; faire partie de…, être reconnu par…? Sentiment d’appartenance, implication sociale, développement local… Cela vous sonne une cloche? Ça y est, l’école est finie, la petite voisine passe en courant avec son chien, je l’ai à l’œil, suivie d’une moyenne et d’un plus grand. Les plans ont l’air fort. Les vacances n’ont qu’à bien se tenir. On dirait que vous avez trouvé votre famille, la gang! Celle où on se chicane pour une journée, celle où les filles ne veulent plus jouer avec moi. Parce que quoiqu’en dise le proverbe, c’est la famille qui est petite et le monde qui est vaste. Même dans une localité de 400 âmes. Mais à les voir, on a bien l’impression du contraire. La parenté s’est éclatée. Cela s’appelle l’amitié, cela s’appelle l’enfance, pour eux cela se nomme le village. Ce qu’ils apprennent aujourd’hui et qui leur reviendra bien plus tard, c’est le mot racine. Racines qui poussent bien plus au cœur des gens que de la terre. Bonne année 2010 à tout le village, global.

général

Le site Val-d’Or en Art, nouvel outil de développement culturel

Val-d’Or, ville d’art > IB

Les artistes et organismes culturels valdoriens bénéficient d’un tout nouvel outil pour les aider dans leur carrière : le site Internet Val-d’Or en Arts, lancé le 19 janvier dernier.

Prochaines représentations des Volubiles : 26 février - 20 h / 26 mars - 20 h Lieu : Espace Noranda : 179, Avenue Murdoch, Rouyn-Noranda Billets en vente au Restaurant le Saint-Exupéry : 10 $ Infos : Véronique Aubin : 819 797-8376 • vaubin@gmail.com

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010

Initiative découlant directement de la politique culturelle adoptée en avril dernier, ce site se présente sous forme de répertoire d’artistes et d’organismes et d’un calendrier culturel. Le Service culturel de la Ville, avec en tête l’animatrice culturelle et responsable du site Nicole Garceau, souhaite que ce nouvel outil aura de multiples retombées. On espère d’abord que le public apprendra à mieux connaître ses artistes et sera mieux informé sur les événements qui animent la ville sur le plan artistique; on vise à faciliter l’embauche des artistes locaux par les promoteurs (organisateurs d’événements, institutions, écoles, voire entreprises); on cherche à constituer un répertoire de ressources pour les artistes, incluant les commerces spécialisés, les salles de spectacle, les médias, les locateurs d’équipement, etc. Mais par-dessus tout, la Ville veut connaître les artistes actifs sur le

territoire valdorien pour mieux les rejoindre afin de connaître leurs besoins, leur proposer de la formation, publiciser les programmes de subventions, initier des rencontres, etc. La base de données contenant les coordonnées des artistes est celle du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, utilisée à la suite d’un partenariat entre le Conseil et la Ville qui pourrait faire des petits dans d’autres territoires. Et ça ne s’arrêtera pas là : Val-d’Or en Art s’annonce comme une nouvelle marque de commerce pour le développement culturel, et d’autre initiatives devraient être annoncées au fil de 2010, toujours dans le but d’appuyer les artistes et organismes et de les faire connaître par le public. www.valdor.ccat.qc.ca


Festival des Langues Sales

Les langues sales

L’improvisation extrême des Volubiles

ont rendez - vous en A bitibi - O uest

Pascal Binette, Luc Drolet et Pascal Gélina > benjamin turcotte

photo : cyclopes

Les trois Volubiles s’amènent à La Sarre pour décrasser les gosiers et dilater les rates des quelques courageux qui sauront s’ouvrir à cette nouvelle forme de théâtreperformance. Les langues sales n’en trouveront que du bien à redire le 25 février prochain. Oubliez ce que vous connaissez du théâtre, de l’improvisation et des spectacles de variétés. La troupe Sédiment Actif s’amène à la Maîtresse dans le cadre du Festival des Langues Sales pour faire tomber le fameux quatrième mur et impliquer le public dans une épopée théâtrale où l’important est de rire. Il y a fort à parier que les différentes épreuves proposées par Pascal « Dieu » Binette, les deux Volubiles Pascal Gélina et Luc Drolet ainsi que leur invité local sauront arracher une masse de rires aux quelques courageux venus assister à leur spectacle déjanté.

> Christian Matte amener le théâtre et l’improvisation ailleurs, en repousser les limites

Fort du succès de ses deux premières éditions, le Festival des Langues Sales revient pour une 3e année, du 25 au 27 février, à La Sarre. Les personnes qui assisteront à cet événement, qui se déroule au Théâtre de poche et au Bistro La Maîtresse, pourront voir un beau mélange d’artistes de la région et d’ailleurs.

Le groupe métal Abitabyss, qui a dû annuler sa performance au festival l’an dernier en raison de circonstances exceptionnelles, se reprend cette année en étant de la programmation officielle. Ce groupe a fait, dernièrement, la première partie du spectacle de Mononc Serge lors de son passage au Bistro La Maîtresse. Un invité surprise aura la chance de

« notre but premier, c’est de mettre en valeur la tradition orale, un objectif très large qui permet de toucher à plusieurs types d’art »

Lancé en 2009, le documentaire de Carol Courchesne, Léo, sera également à l’affiche du Festival des Langues Sales. Tourné sur une période de quatre mois, on apprend à y connaître Léo Boulet, 70 ans, un personnage coloré qui tient un dépanneur et une manufacture de moppes à RouynNoranda et ce, 7 jours sur 7, 365 jours par année. Chicanes de clochers Bien entendu, l’événementemblème du festival, le concours de « bitchage » de village, sera de retour, animé par le gagnant de la 2e édition, M. Claude Bordeleau, de Desmeloizes. « La beauté de ce concours, explique M. Doré, est que les personnes qui défendent leur village ont souvent peu d’expérience de scène et qu’en plus, elles choisissent souvent de défendre leur village d’origine même si elles

n’y habitent plus. Ces racines profondes et ce fort sentiment d’appartenance sont contagieux, même pour quelqu’un qui ne connaît pas le coin; ça ajoute beaucoup de charme au concours. » En bout de ligne, avec le Festival, est-ce que l’Abitibi-Ouest a confirmé son statut de capitale régionale des Langues Sales? « Lors de la 1re édition, conclut M. Doré en souriant, j’ai fait la tournée des villages de la MRC pour distribuer les affiches. En expliquant l’événement, j’ai été étonné par l’adhésion à ce principe : l’Abitibi-Ouest est bien la capitale des langues sales! » Au moment d’écrire ces lignes, les dates de présentation des divers spectacles étaient toujours à confirmer. Pour obtenir plus de détails, nous vous invitons à visiter le site du festival.

S’inspirer pour aller ailleurs L’inspiration pour cette nouvelle forme théâtrale vient d’un amalgame de diverses influences. Bien que certains traits du spectacle soient importés des Improductifs et des Bonimenteurs, deux troupes d’improvisation théâtrale, Pascal Binette avoue que c’est de l’émission Whose Line is it Anyway ? qu’il s’est le plus inspiré. L’émission américaine et britannique met en scène quatre improvisateurs qui doivent manœuvrer à travers les différentes catégories proposées par le maître de jeu. Les Volubiles s’affranchissent par contre de cette idée en prenant une certaine distance vis-à-vis l’improvisation telle que nous la connaissons, en incluant entre autres dans leur « spectacle » des éléments visuels ainsi que la participation de Sébastien Laplante en tant que musicien-maison. Le concept a été rodé lors des dernières Journées de la Culture. La troupe a vite constaté le succès de son produit : « Les enfants de 6 ans rient, les bonhommes de 79 ans rient; on tient quelque chose », se sont dit les membres de Sédiment Actif, qui ne cachent pas que le but reste de promener Les Volubiles. Ils prévoient donc proposer leur monde aux gens de Val-d’Or et d’Amos, après que La Sarre ait goûté à leur médecine pendant le Festival des Langues Sales. www.sedimentactif.org

www.leslanguessales.com

Claude Bordeleau, gagnant du concours de bitchage 2009

photo : gracieuseté vérobique Aubin

Une programmation d’ici Parmi les artistes de la région, Sonia Cotten (poésie) et MarieHélène Massy-Émond (piano, violoncelle et voix) mettront à profit leurs talents lors d’un spectacle commun. Toujours en chanson, Barnabé Pomerleau, de Noranda, fera la première partie du chanteur Jamil. Le chanteur originaire de Rapide-Danseur, Sébastien Greffard, viendra partager en exclusivité ses nouvelles compositions avant la sortie de son nouvel album.

participer à l’improvisation haute voltige des Volubiles, une initiative de Sédiment Actif (à ce sujet, voir l’article ci-contre). Aussi, trois conteurs de Québec, Ti-Jean, Ti-Pat et Ti-Ted, viendront faire leur spectacle humoristique agrémenté de musique, Le Campe à Pommerlo, avec leur groupe nommé Les contes de Normanville.

photo : Véronique Comeau

« Depuis les débuts du festival, raconte Samuel Doré, un des instigateurs de l’événement, lorsque des artistes d’ici se produisent lors de nos soirées, ils attirent beaucoup de gens d’ailleurs en région, que ce soient des collègues ou des amis. Ils font des spectacles de qualité et ont besoin de tribunes pour se produire davantage. Avec le festival, on se permet de le faire, car notre but premier, c’est de mettre en valeur la tradition orale, un objectif très large qui permet de toucher à plusieurs types d’art. »

Se jeter dans le vide Assez difficile de décrire quelle forme prend une représentation des Volubiles. Pascal Binette, qui est à la base du concept même, qualifierait celui-ci d’improvisation de haute voltige, ou encore d’une série de mises à l’épreuve diverses qui poussent les improvisateurs à jongler avec divers styles et contextes, ainsi que différentes formes d’art. Le créateur, qui fait office de maître de cérémonie à la manière des maîtres de cirque, avoue que l’idée lui vient simplement d’un rêve de son ancienne vie d’improvisateur. « Tous les joueurs qui ont fait de l’impro ont déjà fantasmé làdessus, alors moi un matin j’me suis dit : on le fait » de dire Binette, en parlant de cette possibilité d’amener le théâtre et l’improvisation ailleurs, d’en repousser les limites. L’apport du public est très important, c’est aussi pourquoi les Volubiles se présentent devant des foules plus « intimes » : « Ça me permet d’avoir un meilleur contact

avec le public, de mieux entendre leurs suggestions, et même de carrément rire dans leur face de leurs propositions. Le public y pense maintenant à deux fois avant de tomber dans des facilités ou des grossièretés », de spécifier le toutpuissant Dieu, comme il se surnomme lui-même.

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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métiers d’arts M.A. l’événement

ChASSE AUX TRéSORS RÉGIONAUX

> SOPhIE OUELLET

du 26 février au 28 mars prochain, le centre d’art rotary de La sarre fait place aux artisans de l’abitibi-témiscamingue pour l’exposition M.A. l’événement (M.a. signifiant métiers d’art). il s’agit d’une première en région. en tout, c’est 12 exposants des quatre coins de la région, sélectionnés par un jury, qui auront la fierté de présenter leurs dernières créations. Ce projet est né d’un besoin exprimé par la Table des artisans de l’Abitibi-Témiscamingue. Ceux-ci désiraient rehausser l’image des métiers d’art en plus d’offrir une vitrine sur leurs plus belles créations. M.A. l’événement permet à chacun de sélectionner ses principales pièces, la crème de la crème, pour les présenter au grand public. Tel qu’exprimé par Michel Drapeau, artiste lasarrois, il y avait un besoin de la part des artisans de diffuser des œuvres uniques. M.a. L’ÉVÉneMent PerMettra de ProMouVoir et Faire connaÎtre Les MÉtiers d’art en rÉGion

Mais qu’est-ce que les métiers d’art? Neuf disciplines peuvent faire partie de la famille des métiers d’art: le bois, la céramique, la construction textile, les cuirs et peaux, l’impression textile, les métaux, les papiers et estampes, le verre et le multidisciplinaire (matériaux de synthèse ou utilisation de plus d’un matériau). Les artistes qui font partie du groupe d’exposants de M.A. l’événement sont Katia Martel (joaillerie), Suzanne D. Dubé (broderie norvégienne), Lyne Boucher (verre), Solange Coulombe (verre), Caroline Arbour (joaillerie), Michel Drapeau (bois), Cécile Lamarre (verre), Catherine Dubé (céramique), Jim Couture (sculpture), Danny Houle (ébénisterie), Marie Bourgault (enluminure) et Sylvie Poulin (verre).

Selon Suzy Tousignant, directrice du Centre d’art Rotary, M.A. l’événement permettra de « promouvoir et faire connaître les métiers d’art en région. C’est aussi une belle occasion pour faire place à la relève. Il faut donner le goût aux gens! » une suite à partir de l’exposition, un catalogue sera distribué partout en région. Celui-ci comprendra trois photos d’œuvres par exposant, en plus de photos de chacun d’entre eux dans leur atelier, leur démarche artistique, ainsi qu’un bottin des artisans de l’Abitibi-Témiscamingue. Les organisateurs espèrent que cet événement se transformera en une biennale ou une triennale qui voyagera à travers la région. Comme l’exposition permet aussi aux artisans de se regrouper, de se connaître entre eux, il pourra inciter de nouveaux talents à participer aux prochaines éditions. Le vernissage de l’exposition aura lieu le 26 février sous forme de 5 à 7 à la Maison de la culture située au 195, rue Principale à La Sarre.

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010

hOMME DES BOIS INDÉMODABLE ET IMMORTEL > PAR VALéRIE LEMAy

un sac à main fait de bois et de cuir, unique, tendance, intemporel et chic fait en abitibi-témiscamingue. impossible? Laissez vos yeux balayer cet article pour voir! C’est aux abords de la rivière Harricana, tout près de la ville d’Amos, sur un site magnifique et quasi surréel des années 30 (anciens ateliers de la Famille Wespiser) que se cache un artiste fort doué, Mathieu Gnocchini. Né dans les Cantons de l’Est sur une ferme de chevaux, l’artiste est influencé tôt par le cuir. Après des études à l’Université Laval en aménagement et environnement forestier (ingénieur forestier), Mathieu fait des études à la maîtrise en hydrologie forestière, tout en flirtant avec la faculté de marketing où il complètera des cours en marketing des produits forestiers, en publicité et en marketing international. J’ai touJours eu un intÉrêt Pour Le Bois, ou PLutÔt Pour La Forêt - L’arBre coMMe un indiVidu, une entitÉ. de PLus, Je VouLais crÉer un Produit FonctionneL et d’utiLisation Quotidienne

Mode forestière Ne possédant aucune formation en ébénisterie ni en maroquinerie, ses débuts ne seront pas pour autant modestes et il se lancera dans les produits de l’écriture : « J’ai toujours eu un intérêt pour le bois, ou plutôt pour la forêt – l’arbre comme un individu, une entité. De plus, je voulais créer un produit fonctionnel et d’utilisation quotidienne.» Les produits créés par Gnocchini sont maintenant nombreux : sac à main, portefeuille, porte-carte, carnet, calepin, écritoire, cartable, porte-chèque et étui à cellulaire. Ses essences de prédilection sont la ronce d’érable à sucre pour sa qualité, le cerisier tardif et le bouleau blanc coti, que l’on retrouve d’ailleurs ici en région. Après quelques utilisations de bois exotiques, Gnocchini se lasse de sa poussière allergène, de l’odeur et du polissage difficile. Il devra faire un deuil des couleurs incroyables qu’offre le bois exotique, mais se plaira de la proximité des matériaux québécois. self-made-man Son parcours est impressionnant et diversifié. Peu d’artistes peuvent se réjouir de voir des ministres affichant leurs créations. Offrant deux lignes de produits, pour deux types de budget, ses articles se vendent de 15 $ à plus de 2000 $. D’Amos à Paris, ses produits se sont retrouvés au Carrousel du Louvre, un incontournable de la mode où les plus grands noms de celle-ci se rencontrent. Il est intéressant de noter qu’il a également fait le design et la conception d’un sac à main pour les

boutiques Tristan. Le bruit sous la botte Mesdames, inutile d’espérer faire le tour du monde avec le bel artiste à la recherche du fermoir belge parfait, du cuir italien irréprochable, ou de magasiner en France pendant que Monsieur effectue un séjour d’apprentissage avec un célèbre cordonnier, puisque Mathieu partage sa vie depuis plusieurs années avec sa conjointe Nadine, et bientôt 2 enfants. Ils apprécient sans contredit les grands espaces témiscabitibiens afin de pratiquer divers sports, et ils considèrent la région comme étant un des meilleurs terrains de jeux et un excellent endroit où élever des enfants. Mathieu se confie : « J’en avais assez du trafic et de la ville. Je recherchais de la tranquillité. Quand j’ai mis les pieds ici, constaté le froid sec de l’hiver et ses grands pins gris... j’ai su que j’étais à la bonne place quand j’ai entendu le bruit sous ma botte! » Mathieu Gnocchini a trouvé sa voie pour goûter à l’éternel. Ses pièces sont littéralement durables et intemporelles. Dans des centaines d’années, parions que l’âme de l’artiste sera perpétuée grâce à ses œuvres confectionnées de matériaux nobles et transmises de génération en génération. www.nocdesign.com

PHOTOS : GRACIEUSETÉ DE L’ARTISTE

PHOTOS : ARNOLD ZAGERIS

Œuvre de Katia Martel

MAThIEU GNOCChINI :


arts médiatiques

arts visuels

L’aMour, au-deLà de L’intanGiBLe

Ledber

104 dÉcLics crÉatiFs

> VéRONIC BEAULé

PHOTOS : LEDBER

Le 17 décembre dernier, c’est dans l’ambiance feutrée et décontractée du café bistro chez Bob, à rouyn-noranda que le duo LedBer procédait au lancement de son recueil de photos Un à cent quatre. Le concept est simple : chaque semaine, deux photographes s’échangent religieusement une photo papier, avec comme seule et unique contrainte de l’avoir prise dans les sept derniers jours.

Résultat : un livre photo composé d’images à la fois disparates D’où est venue l’idée d’un tel projet? « En et esthétiques, dont le seul élément qui leur est commun est partie d’un élan de nostalgie de cette époqu’elles ont été prises dans le cadre de cet engagement créatif. que où l’album photo faisait office d’objet S’y succèdent aussi bien des portraits d’enfants, des carcas- rassembleur et où nous avions hâte, en arrises d’animaux morts sur la route, un étalage d’épicerie, un cou- vant des vacances, d’aller faire développer cher de soleil ou encore tout simplement de l’abstrait. Le tout à nos 10 rouleaux de 24 poses pour revivre l’image du quotidien, c’est-à-dire ces moments incroyables », parfois banal, parfois touchant « Le ProJet Vient d’un ÉLan de nostaLraconte Leduc. C’est aussi le et parfois intrigant. Bien que Gie de cette ÉPoQue oÙ L’aLBuM PHoto moyen qu’ont trouvé ces deux ce genre d’ouvrage laisse place Faisait oFFice d’oBJet rasseMBLeur et férus de la photo pour stimuler à l’imagination, à l’analyse et à oÙ nous aVions Hâte, en arriVant des leur créativité. la réflexion, l’envie de connaître Vacances, d’aLLer Faire dÉVeLoPPer l’histoire derrière chaque photo nos 10 rouLeauX de 24 Poses » C’est le genre de livre que refait constamment surface. l’on laisse traîner, à portée de - cHristian Leduc main, et que l’on prend plaisir LEDBER, c’est Christian LEDuc et Patrick BERnèche, deux pho- à feuilleter de temps à autre lorsque la vie le tographes professionnels aussi connus sous le nom de leur duo permet. J’ai d’ailleurs moi-même tenté l’exprofessionnel et commercial CYCLOPES. En parallèle, les deux périence et laissé cet ouvrage sur une table hommes utilisent l’appellation LEDBER, qui sert plutôt à identi- pendant toute la période des fêtes. J’ai ainsi fier leur duo artistique. pu observer plusieurs visiteurs le parcourir d’un œil à la fois curieux et intéressé. Tous de 105 à… ont trouvé le concept intéressant et certains un à cent quatre se veut donc la mise en commun des pho- l’ont même trouvé inspirant, puisque deux tos issues des 104 premières semaines de cet engagement. amies m’ont confié que leur lecture avait Au moment du lancement, le duo, qui voit ce projet comme celui éveillé en elles l’envie d’entamer un projet de toute une vie, était déjà rendu à 190 clichés et parlait d’un similaire. Comme quoi il n’y a pas que la deuxième ouvrage à venir. « Un deadline non respecté et le projet grippe qui soit contagieuse! meurt, c’est un peu le leitmotiv du projet », lance Bernèche. www.cyclopes.ca

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE L’ARTISTE

> SUZIE EThIER

Pour son exposition de février, la salle augustin-chénier de VilleMarie offre ses murs à un jeune artiste originaire du témiscamingue, Jasmin Guimont Fortin. Maintenant établi à Montréal, Jasmin vient présenter au témicamingue de son enfance l’artiste qu’il a toujours été et celui qu’il est devenu. rencontre avec Jasmin, l’artiste qui peint. 25 ans, crayon de plomb à la main depuis son enfance pour dessiner, Jasmin explore et évolue. Le cégep lui fait découvrir l’acrylique, et quelques cours en graphisme donnent un côté design à sa pratique artistique. De matériaux en découvertes, il s’initie à l’huile. Depuis à peine un an et demi, il est accroché à ce matériau qu’il qualifie de noble et qui a son caractère propre. Selon lui, « l’huile est un médium classique qui est oublié, mis de côté dans une société où l’art est maintenant axé sur les performances, les installations, le multimédia. » « Je Vois QueLQue cHose dans Le corPs HuMain Qui est PLus Beau Que ce Que L’on en Fait auJourd’Hui, une BeautÉ Qui n’a rien de PornoGraPHiQue »

La peinture au corps Love plus, exposition qu’il présente à la Salle Augustin-Chénier, traite de l’amour, de ce mot qui a évolué d’une drôle de manière dans notre société; l’amour dans toutes ses applications, dans tous ses sens, l’amour au-delà du grand amour et de son irréalité, l’amour dans le corps, l’amour du corps. Car le corps humain, nu, est omniprésent dans cette exposition : il en est la finalité. L’artiste a voulu exposer le corps nu afin que le public renoue avec l’amour du corps. Pour Jasmin, il importe de démystifier le corps humain et sa beauté. « Je vois quelque chose dans le corps humain qui est plus beau que ce que l’on en fait aujourd’hui, une beauté qui n’a rien de pornographique. » C’est donc à partir de modèles vivants que Love plus a pris forme, même s’il n’a pas toujours été facile pour l’artiste

d’aller chercher les gens afin qu’ils posent pour lui. « Certains posent pour l’art, pour l’artiste, d’autres vont le faire pour se décomplexer. Une histoire personnelle se cache derrière chaque tableau. Love plus, ce n’est pas juste une exposition. J’ai vécu une expérience à travers ce processus de création, je n’ai pas fait l’exposition tout seul. » Il parle alors de dépendance, de notre dépendance à l’amour, ce dont traite aussi son exposition. « Quand on parle d’amour, il y a toujours un lien de dépendance, d’affection, d’attention. Et il y a aussi d’autres formes de dépendances, comme la mienne envers mes modèles, tout au long de la création de Love plus. » Jasmin Guimont Fortin expose sa vision de l’amour. Correspondrat-elle à la vôtre? C’est à vérifier, du 12 février au 4 avril, à la Salle Augustin-Chénier de Ville-Marie. www.lovplus.blogspot.com

musique Stay Home production fait vivre le punk en région

du PunK à La Maison > IB

après une naissance fulgurante à la fin des années 70 et un épisode de gloire commerciale une vingtaine d’années plus tard, le punk semble être en perte vitesse depuis quelques années. si la nécessité est la mère de l’invention, Mikaël rivard et sébastien Pilon, quant à eux, respectent un des commandements de la scène punk : Do it yourself (faites-le vous-même)! Depuis environ deux ans, les deux comparses organisent des spectacles mettant en vedette des groupes punk, ska, trash, bref tout sauf populaires. « On produit des shows de musique qu’on aime, » explique Mikaël Rivard. Et il semble qu’ils ne sont pas seuls à aimer ça : leurs spectacles attirent de bonnes foules, du moins assez de monde pour que Stay Home s’entête à produire une douzaine de spectacles par année. « On ne fait pas ça pour l’argent, avoue Mike. Même que des fois, ça nous en coûte! » Stay Home Production fait sa place dans le milieu : de plus en plus, on fait appel à eux pour l’organisation d’événements, comme ce spectacle produit avec Arrimage jeunesse (le travail de rue à Rouyn-Noranda) dont 50% des profits seront versés à l’organisation.

Ainsi, le 20 février, Stay Home propose deux groupes, Rock and roll TV et Fabhabs, en spectacle au Cabaret de la dernière chance. Puis le 19 mars, ce sera au tour du bistro de l’UQAT de trembler sous les assauts combinés de Colin Moore et du groupe de Preissac Nociception Music. Ce dernier groupe a d’ailleurs participé à un spectacle de Stay Home en novembre, en compagnie du Rouynorandien Barnabé Pomerleau et de la Valdorienne Marie-ève Leblanc. Sinon, le duo a dans sa mire quelques participants potentiels à ses soirées punk, comme les Planet Smashers et Bloodshot Bill. Décidément, les gars de Stay Home Production ont fait leur le slogan « Punx Not Dead » (« Le punk n’est pas mort »)! myspace.com/stayhomeproduction

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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patrimoine photos : archives CKVM

Radio Témiscamingue s’expose Les 60 ans de CKVM > Tanya neveu, directrice générale de radio CKVM

Radio Témiscamingue a célébré son 60e anniversaire le 7 janvier 2010. Pour souligner cet événement, la Salle Augustin Chénier de Ville-Marie offre une rétrospective, en image et en son, de ces 6 décennies. Certains pourront se remémorer de bons souvenirs, d’autres partiront à la découverte d’une station de radio qui a marqué l’histoire Vinyles, 8 pistes, CD et MP3… ils y sont tous passés!

des Témiscamiens. Cette exposition offre un regard historique inédit grâce à l’utilisation d’un audioguide, un concept présenté pour la première fois à la Salle Augustin Chénier. À travers huit stations, les visiteurs pourront voir et surtout entendre la radio de différentes époques : le rendez-vous du chasseur, les radio-théâtre, les publici-

tés… ce ne sont là que quelques exemples des sujets qui sont traités. Vinyles, 8 pistes, CD et MP3… ils y sont tous passés! D’Édith Piaf à Cœur de Pirate, les voix de milliers d’artistes ont pu y être entendues. Voici le résultat de 60 ans d’histoire pour une station de radio locale : CKVM. Dominique et Stéphanie Fortin sont les conceptrices de cette exposition. Elles ont recréé 60 ans d’histoire en seulement quelques mois, un travail colossal. L’audioguide est une de leurs idées. Grâce à des appareils MP3, les visiteurs peuvent entendre plus d’une heure

d’anciens extraits, de reconstitutions et d’entrevues. On y retrouve www.salleaugustinchenier.com entre autres la cérémonie d’ouver- www.ckvm.qc.ca ture de CKVM en 1950. Avec l’aide de la Société d’histoire du Témiscamingue, elles ont mis la main sur la première console de son et le premier micro qui ont été utilisés dans les débuts. C’est donc un retour dans le passé, mais aussi des souvenirs à profusion. L’exposition prend place à la Salle Augustin-Chénier de Ville-Marie jusqu’au 7 février 2010. Elle sera par la suite transportée à la Maison du Frère Moffet de Ville-Marie pour la saison estivale.

Un brin d’histoire Radio Témiscamingue est née le 7 janvier 1950, suite à des revendications du milieu et aux nombreuses pressions d’un groupe visionnaire. Depuis, elle occupe une place importante dans la vie culturelle, sociale et économique du Témiscamingue. Au delà de 200 personnes ont travaillé à CKVM, passant du AM 710 au FM 93,1. Radio Témiscamingue a rencontré plusieurs embûches dès ses débuts et son avenir a souvent été compromis. Cependant, la population a toujours été derrière cette station. Plusieurs personnes en sont même devenues actionnaires.

arts visuels L’exposition Témoins de notre histoire au Cabaret de la dernière chance

Faire parler les ponts > IB

Pour cette série thématique, l’artiste de RouynNoranda a choisi de prendre des ponts couverts comme toile de fond aux interrelations d’un couple qui semble nouvellement marié. On peut y voir une poursuite de sa démarche amorcée avec son ensemble de photos de mariage prises devant une douzaine d’églises de la région. Sylvie Crépeault affirme vouloir mettre de l’avant la beauté de ces structures de bois, et utiliser leur pouvoir d’évocation en les associant à deux personnages somme toute neutres, le tout avec un charme suranné.

photo : Sylvie Crépeault

L’artiste Sylvie Crépeault propose ses photographies sur les murs du Cabaret de la dernière chance jusqu’au 27 février, dans le cadre de l’exposition Témoins de notre histoire.

Pont de la Calamité (1927), 2009 www.sylviecrepeault.blogspot.com

arts visuels Le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda présente la collection de sa fondation

CERNer la région > IB

Rares sont les occasions d’avoir un aperçu de la production régionale en art visuel. C’est le cadeau que fait le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN) aux amateurs d’art de l’Abitibi-Témiscamingue en présentant la collection d’œuvres de sa fondation, du 7 février au 21 mars. Active depuis 2003, la fondation du CERN a comme raison d’être d’accumuler des œuvres de créateurs de la région et de les rendre accessibles au public. L’exposition de cet hiver offrira donc aux curieux 80 œuvres de 55 artistes différents. C’est donc un voyage au cœur de l’imaginaire et de la sensibilité des gens d’ici que propose le Centre. Parallèlement à cette exposition, les visiteurs pourront découvrir le travail de l’artiste multidisciplinai-

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010

re Chantal Brulotte, qui est aussi enseignante au Cégep de Sainte-Foy. Elle propose Zone de vulnérabilité, un ensemble de formes, dont certaines sont d’apparence humaine, au sein duquel elle invite les visiteurs à circuler afin d’en partager l’intimité et la fragilité. Une brève bande vidéo illustre la genèse de ces œuvres qui attirent autant qu’elles imposent la retenue. www.cern.ca


littérature

animation avec le kamishibaï à Kitcisakik

du LiVre à L’iMaGinaire Les projets du réseau bIbLIo > KARINE MURPhy

La bibliothèque, un endroit sérieux, froid, réservé aux adultes? Quel mythe! depuis 3 ans, le réseau BiBLio abitibitémiscamingue et nord-du-Québec rivalise d’initiative et d’originalité pour susciter l’intérêt de sa jeunesse envers la lecture et la culture. Le Réseau BIBLIO Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec (ATNQ), c’est le regroupement de 58 bibliothèques situées partout dans la région. Le Réseau permet entre autres aux abonnés, notamment de petites localités, d’avoir accès à une plus grande collection de publications que si chacune était isolée, mais il a également pour mission de favoriser l’animation, de développer des services pour intéresser le public, de l’amener à fréquenter les bibliothèques et, évidemment, à lire. Dans les trois dernières années, plusieurs projets ont été mis en branle, visant spécifiquement les jeunes de tous âges. « L’objectif recherché est de les rejoindre, de les aider à créer un lien avec la lecture, un lien à la fois affectif et ludique », explique Louis Dallaire, directeur général du Réseau BIBLIO ATNQ. La création, le divertissement et surtout le plaisir sont au cœur des différentes initiatives proposées. Gestation littéraire Cela commence avant même la naissance, avec la campagne bedaine à lire. Lancée en avril 2008, pour une durée de 9 mois (!), cette initiative visait, par le biais d’affiches, de dépliants et d’une publicité télévisée, à encourager les futurs parents à amorcer dès la grossesse l’initiation à la lecture de leur bébé. Les études démon-

trant que, déjà, au septième mois de gestation, le fœtus entend bien et peut même reconnaître une histoire souvent répétée, alors pourquoi attendre sa naissance avant de lui faire cadeau des plus beaux contes? La campagne bedaine à lire a d’ailleurs été exportée en Outaouais et pourrait venir au monde dans d’autres coins du Québec… deVant une aussi Grande VariÉtÉ de ProJets, iL est dÉsorMais iMPossiBLe d’aVancer Que, La Lecture, c’est « PLate »!

Le projet des kamishibaïs s’adresse, quant à lui, spécialement aux enfants de 5-6 ans. Il permet de raconter une histoire à l’aide d’un théâtre de papier, d’inspiration japonaise, qui illustre le conte en images. Une vingtaine d’histoires ont été adaptées pour le kamishibaï, qui peut être transporté d’une bibliothèque à l’autre, et même entre d’autres murs, pour le bonheur des petits spectateurs… et même des plus grands! En période estivale, la petite chienne Trotteuse a parcouru la région pour visiter les petits en CPE, dans les camps d’été ou dans les Maisons de la famille, en leur faisant découvrir bien des surprises au gré de ses voyages dans les livres… La lecture au temps du virtuel D’autre part, le concours Images

10e Édition du PriX LittÉraire Jeunesse tÉLÉ-QuÉBec > IB

Le 12 janvier dernier était lancée la période d’inscription au prix littéraire télé-Québec, qui récompense le talent d’écrivains en herbe de 13 à 17 ans de la région. Le genre en vedette cette année est la nouvelle, et le thème retenu est « X mène l’enquête ». Les participants ont jusqu’au 5 mars pour faire parvenir leur texte au bureau régional de TéléQuébec à Val-d’Or. Un jury aura la lourde tâche de déterminer un gagnant, à qui une bourse de 300$ sera remise à l’occasion du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, qui se tiendra à Val-d’Or du 27 au 30 mai prochain.

www.culture-at.org/prixlittjeunesse/laureats.html

42, rue Ste-Anne Ville-Marie (Qc) J9V 2B7 Tél.: 819 622-1362

Merci à tous nos collaborateurs.

réseau, qui a connu deux éditions, a amené les jeunes de 12 à 20 ans à produire une vidéo. Les vidéastes amateurs avaient la possibilité de participer à des rencontres virtuelles avec des professionnels pour leur venir en aide. Par la suite, les participants diffusaient leur vidéo sur Internet et le public était invité à voter. De nombreuses autres initiatives ont été développées pour intéresser les enfants et les adolescents : les traditionnelles « heures du conte », la visite d’auteurs pour faire la lecture et parler de leur métier, une rencontre avec un bédéiste menant à la création d’une bande dessinée par les jeunes, une activité lecture et bricolage sur les monstres, etc. Devant une aussi grande variété de projets plus dynamiques les uns que les autres, il est désormais impossible d’avancer que la lecture, c’est « plate »! Pour le Réseau BIBLIO ATNQ, l’animation et le développement de l’intérêt envers la lecture sont tout aussi importants que de rendre les livres disponibles. Les temps changent et la lecture aussi : on ne lit plus exclusivement dans les livres! L’utilisation de différents supports pour piquer la curiosité des jeunes est une façon efficace de leur redonner le goût de lire et de se cultiver! www.reseaubiblioduquebec.qc.ca

arts visuels Racines non identiques et Corneille craquelée au Centre d’exposition de val-d’or

entre Le cŒur et La tête > IB

Le centre d’exposition de Val-d’or présente le travail de deux artistes qui explorent de vastes paysages intérieurs, l’une au plan émotif, l’autre d’un point de vue rationnel. alors que clarissa schmidt ingliss relate ses errances de réfugiée dans 5 pays et trois continents et la quête d’identité qui l’accompagne, Marianne chevalier quant à elle s’amuse à marier l’univers des gravures du Moyen-âge avec l’imaginaire surréaliste. Clarissa Schmidt Ingliss offre 200 dessins ayant comme figure centrale l’arbre, dont elle admire la capacité d’enracinement. Une vidéo précise la démarche et le parcours de cette artiste canadienne d’origine Hongroise. Quant à Marianne Chevalier,

Initié par l’écrivaine Anne-Michèle Lévesque, le prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue a récompensé plus d’une quinzaine de jeunes depuis sa première remise, en 2001. Certains textes de gagnants peuvent être lus sur le site du Prix.

c’est une reprise de son exposition de fin de maîtrise qu’elle nous propose, un monde où la logique se tient quiète et la fantaisie rugit, notamment tout au long d’un livre-accordéon se déployant sur une vingtaine de mètres.

819-622-1362 www.augustinchenier.net

CKVM FM 93,1 fête ses 60 ans

Du 18 décembre au 7 février

Jasmin Guimont Fortin Renée Béland - Témiscamingue/Montréal

- St-Jérôme

LOVE PLUS – Peinture EXPIRE – Peinture Du 12 février au 4 avril Du 12 février au 4 avril

VERNISSAGE : Samedi 13 février à 19h

VERNISSAGE : Samedi 13 février à 19h

819-629-3111 rift.ticketacces.net

Le paradis à la fin de vos jours

Les Parfaits Inconnus

Prix : 37$ / Étudiant : 27,75$

Prix : 16 ans et - : 7$ / 17 ans et + : 13$

Samedi 13 février à 20h

10e

Graphisme : CONCEPTION GRAPHIQUE SIMAGRÉ

PHOTO : RÉSEAU BIBLIOATNQ

littérature

Vendredi 5 mars à 14h

ENVOI DES ŒUVRES

1er février 2010 42, rue Ste-Anne Ville-Marie (Qc) J9V 2B7

/D 5XpH YHUV O¶DUW VH SRXUVXLW

À ce jour : 79 140 $ • objectif : 100 000 $ RECHERCHONS 1000 DONATEURS À 100 $

Informations supplémentaires : www.rueeverslart.net 6$& 3XE,% -DQY LQGG

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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Critique littéraire

un cadeau Pour La st-VaLentin! > FRANCESCA BéNéDICT

Vous trouvez cette fête trop purement commerciale? Vous n’y croyez pas? Vous avez raison! il se peut aussi que ce ne soit pas votre style. ce n’est pas le mien non plus. Mais… quand même… alors, voici une suggestion pour ceux qui croient en l’amitié, en la fraternité et, tout compte fait, en l’humanité. yahgulanaas, Michael nicoll Le vol du colibri, Montréal : Boréal, 2008, 61p.

« Je fais ce que je peux! » (p.30) Comme la plupart des contes et particulièrement les contes autochtones, ce petit récit occupe à peine quelques pages. Il amène le lecteur (quel que soit son âge) à réfléchir sur sa place dans l’univers et sur ses responsabilités. Mettant en scène des animaux, il souligne certains comportements humains en société. Écrit dans un style simple et direct, comme il convient au genre, il oppose l’individualisme des plus forts au comportement responsable du plus petit, supposément plus faible. Le texte est accompagné d’illustrations de l’auteur qui allie l’art haïda (sa nation) et les dessins pour enfants; ce style s’explique par le penchant de l’auteur pour les Manga japonais. Il est publié en français dans une très bonne traduction de Richard Desjardins. Cet artiste abitibien bien connu a également rédigé une préface qui permet de rapprocher de nous le contenu et de le rendre plus concret (mais comme bien des préfaces, il faut la lire après avoir lu le récit principal). En fait, cette édition inclut aussi un texte de Michelle Benjamin intitulé L’effet colibri, qui présente une contextualisation historique de la légende, ainsi qu’un texte de l’auteur lui-même intitulé une simple goutte d’eau. Il faut, surtout, lire la postface du Dalaï-Lama, qui établit un lien avec le quotidien, l’environnement, l’importance de chaque être humain pour amener la paix sur terre, et qui recentre le débat sur les comportements humains plutôt que sur le réchauffement de la planète… si chacun assume ses responsabilités, la planète se portera mieux. oui, oui, tout cela en 60 pages Force est de constater que chacun, quels que soient ses moyens, peut contribuer au bien-être de la société dans son ensemble. Alors, pour la Saint-Valentin, je vous suggère ce petit livre qui permet de réfléchir tout en nous réconfortant dans l’idée que nous ne sommes pas seuls à penser que chaque goutte d’eau et chaque grain de sable peut améliorer la société. Et à tous ceux qui aiment le monde : joyeuse Saint-Valentin!

Un reportage tourné à Rouyn-Noranda sur L’École du milieu sera présenté à Télé-Québec le 1er février prochain à l’émission Kilomètre zéro à 19 h 30. Le thème de cette émission est : L’éducation pour décrocheurs, faut-il sortir l’école de l’école? Il sera aussi possible de voir l’émission sur le web, après la diffusion. www.kilometrezero.telequebec.tv

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010

PHOTO : FRANCE GAUDREAULT

littérature Le recueil La toile blanche, d’Élizabeth Carle

PatieMMent PÉtrir ses nouVeLLes > PASCAL BINETTE ET MARIE-CLAUDE NAUD

ceux qui n’ont pas la chance de connaître Élizabeth carle ignorent encore ce qu’est un vrai bon pain (pauvre eux). comme il n’existe pas de journal régional dédié au pain, nous n’avons eu d’autre choix que d’aborder l’autre volet de sa création : l’écriture. en 2008, Élizabeth carle publiait aux éditions Vents d’ouest son premier recueil de nouvelles, La Toile blanche, après s’être distinguée en remportant le Prix littéraire de l’abitibi-témiscamingue et le Prix littéraire de la correspondance « Les sévignales », à Vitré, en France. Cette apprentie écrivaine (comme probablement elle seule se qualifie) est récipiendaire d’une bourse du Conseil des Arts et des Lettres et s’affaire à l’écriture de son premier roman. Amateurs de son écriture et de son pain, nous lui avons demandé quel est le lien entre les deux : « Ça prend des ingrédients de qualité, c’est du travail et surtout, il faut avoir le goût de le faire. C’est ton enthousiasme qui fait que la pâte lève ou non, c’est le plaisir de le manger, de le partager. » « iL s’aGit « d’un HoMMaGe auX rÉGions et surtout à La nÔtre » - eLisaBetH carLe

Lors d’une rencontre avec l’enseignant en littérature et directeur artistique du Théâtre du Tandem, Jean-Guy Côté, elle lui a fait part de son projet de recueil. Après

qu’il en ait fait la lecture et devant son enthousiasme, les doutes d’Élizabeth Carle se sont dissipés quant à la qualité de ses petites histoires de l’ordinaire et de l’extraordinaire. M. Côté a d’ailleurs créé le spectacle littéraire La petite poupée qui aimait le froid, en 2007. Ainsi, elle put devenir spectatrice de trois de ses nouvelles et voir ses mots à travers des comédiens et ses personnages prendre vie. La Toile blanche, un recueil éclectique d’une quinzaine d’histoires, présente des personnages qui sont des gens ordinaires, que ce soit une femme apeurée dans un train portugais, un homme

hospitalisé qui développe une fascination pour les mots, ou encore une vieille dame qui aime le vin et le froid. Ce sont pour la plupart des nouvelles à chute sans lien apparent entre elles. D’ailleurs, l’auteure débute sa création en général par la fin pour construire une histoire qui mène à une conclusion imprévue. Après coup, ce qui en ressort, ce sont ses valeurs personnelles, avec, comme toile de fond, le bonheur. L’Abitibi-Témiscamingue transparait, discrètement parfois, et il s’agit «d’un hommage aux régions et surtout à la nôtre ». Œuvre à lire par grands froids, quand le soleil tape sur la neige.

arts médiatiques Le programme création et nouveaux médias a 10 ans

une dÉcennie Pour un ProGraMMe d’aVenir > IB

depuis maintenant 10 ans, l’université du Québec en abitibi-témiscamingue occupe une niche qu’envient plus d’un établissement d’enseignement supérieur, simplement en offrant un programme à la fine pointe de la technologie en création et nouveaux médias. Cette formation à géométrie variable (elle est offerte sous forme de baccalauréat et d’une multitude de certificats) fait la renommée de l’UQAT au-delà des frontières du Québec, et attire des étudiants de partout en province et même de la Chine. C’est en son cadre que fut créé le festival Webdesign, et c’est en son sein que fut formée toute une génération de travailleurs spécialisés à l’œuvre ici en région et ailleurs au Québec. Fière de ce succès, l’université régionale n’entend pas passer sous silence cet anniversaire. En effet,

une campagne d’affichage mettant en vedette des diplômés est présentement en cour, et le site Internet du programme a été revampé pour mettre en valeur les réussites de cette formation moderne et variée. On y montre notamment des travaux d’étudiants, des témoignages d’anciens, ainsi que tout ce qu’il faut pour convaincre quiconque a un intérêt pour la création et la technologie de s’inscrire. Des activités sont à prévoir au courant de l’année afin de célébrer en grand. www.nouveauxmedias.ca


Historique du Centre musical en sol mineur

VinGt-cinQ ans aPrès une discussion de cuisine… > SONIA COTTEN

Le centre musical en sol mineur est né dans une cuisine. s’y étaient rassemblés cinq professeurs fraîchement diplômés ayant le désir d’enseigner la musique dans un contexte différent. une immense maison sise à noranda, appartenant à la Fonderie et inhabitée depuis deux ans, les faisait rêver. à l’époque, la Fonderie « était » mélomane et les comparses lui soumirent leur projet de fous. Le centre musical en sol mineur ouvrit officiellement ses portes en 1982.

Le dÉsir d’enseiGner La MusiQue dans un conteXte diFFÉrent

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE L’ARTISTE

Plus récemment, le Centre créa, avec l’aide de la famille Courchesne ,

le Fonds Courchesne pour les arts musicaux en sol mineur. Plusieurs projets issus de ce partenariat ont vu le jour et d’autres encore mijotent pour les années à venir. concours de circonstance… En l’absence de concours régional du genre, le Centre musical en créa trois : le Concours En Sol mineur, le concours Guitares du monde et le concours Concerto OSR. Ces initiatives ont permis aux musiciens de la région de pouvoir vivre diverses expériences musicales; recevoir une évaluation pointue et constructive, par des musiciens, professionnels d’ici et d’ailleurs, se mériter des médailles et des prix en argent et instrument de qualité; se

Le success-story steinway Offert par Lucien Labelle à sa première femme, le piano Steinway est le témoin d’un amour sincère qui dépassera la mort. Un long moment silencieux et abandonné, il est rescapé en 1982 par la directrice générale du Centre, Suzanne Blais. Il trône depuis dans la magnifique maison où chacun peut constater la richesse du son. En 2006, le piano Steinway fêtait

ses 100 ans, et c’est un événement que Suzanne Blais ne voulait pas passer sous silence. Il fallait une trame musicale et narrative extraordinaire afin que la population soit à son tour séduite par l’instrument. Margot Lemire et Jacinthe Riverin ont brodé un concert-théâtre qui fut joué une quinzaine de fois, avec Solène Bernier à l’avantscène et Jacinthe Riverin au piano. Une nouvelle mouture de cet événement a été produite récemment; l’objectif qui sous-tend cet exercice est que le spectacle soit acheté par une cinquantaine d’écoles de Rouyn-Noranda.

pour le nouveau spectacle entourant les 100 ans du Steinway, la directrice générale du Centre musical En sol mineur a toujours la tête pleine de projets.

2010… L’odyssée de la musique Mis à part le succès qu’elle espère

Sur la scène des 14 Francouver tes MicHèLe o., La MISS PEPSI* de La rÉGion e

> WINä JACOB

Michèle o. s’offre une scène de plus afin de faire découvrir sa musique au plus grand nombre possible. après s’être fait remarquer au Festival de la chanson de Granby cet automne, à Ma première Place des arts l’an dernier et au FriMat il y a deux ans, la chanteuse valdorienne boucle la boucle des concours musicaux en participant aux 14e Francouvertes ce printemps. Forte de ces expériences, principalement de celle de Granby d’où elle est ressortie avec quelques prix ainsi qu’un appui du milieu et de la critique, elle se lance avec bonheur dans cette nouvelle aventure. « C’est le quatrième et dernier concours. Dieu merci! C’est stressant les concours, surtout celui-ci, plus que Granby, parce que les Francouvertes, c’est une scène musicale que j’admire, c’est plus mon genre de musique», lance la seule fille à « fronter » ce concours cette année. « En plus, je vais jouer avec, plus que contre, des gens que j’aime beaucoup, des amis, tous des gars. Les gars sont plus compétitifs, ils sont un peu coq, moi, je vais être la princesse de cette basse-cour. » Pour couronner cette féminité, Michèle O. montera sur la scène des Francouvertes le 8 mars, Journée internationale de la femme, pour une soirée aux sonorités country-folk en compagnie de Caloon Saloon et Domaine Alary.

mériter une prestation au Concert de la relève du Festival des guitares du monde ou encore l’honneur d’accompagner l’Orchestre Symphonique Régional lors de sa tournée d’automne.

La Maison roscoe, avenue Murdoch, où loge le centre musical en sol mineur

Passage obligé Bien qu’elle ne voit pas sa participation au concours musicaux comme étant le seul moyen de se faire connaître et de pouvoir vivre de sa musique, la chanteuse la considère comme étant un passage obligé afin de se faire la main et de s’ouvrir le plus de portes possibles. « C’est certain qu’il y a certains coups de baguette magique dans le monde de la musique, comme ça été le cas avec la carrière de Cœur de pirate, mais on se rend vite compte que les concours, c’est l’endroit ultime pour se donner toutes les chances. En plus, c’est tellement génial pour se créer un réseau de contacts », explique celle qui voit ces expériences comme une opportunité de se faire voir par les gens du milieu, de recevoir des critiques et des commentaires qui la feront avancer, même si elle ne compte pas sur les Francouvertes pour sortir de l’ombre. « C’est une corde de plus à mon arc et

PHOTO : BENJAMIN CULLEN - FRIMAT

richesses souterraines Grâce à de nombreuses initiatives, le Centre musical En sol mineur peut soutenir financièrement ses étudiants. Annuellement, le Fonds de bourses distribue près de 15 000 $ pour le perfectionnement ou l’excellence. Et depuis 1992, une vingtaine d’étudiants défavorisés peuvent bénéficier chaque année du volet Accessibilité permettant de confirmer et développer ses talents.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX PHOTO : GRACIEUSETÉ DU CENTRE

musique

en plus, ce concours-là, c’est une vraie belle gig !» Prestigieuses Francouvertes Gwenwed, les Cowboys Fringants, Loco Locass, la Chango Familly, Karkwa et Damien Robitaille ne sont que quelques noms qui ont fait la pluie et le beau temps au cours des 13 dernières éditions des Francouvertes. Cette année, pas moins de 300 inscriptions sont parvenues aux oreilles des organisateurs du concours, qui ont sélectionné 21 groupes et artistes solos, parmi lesquels se trouve Michèle O. Cette vingtaine d’artistes de toutes allégeances musicales s’affronteront afin de se tailler une place parmi les neuf premiers et ainsi passer en demi-finale, et courir la chance de se mériter des bourses en argent, des sessions d’enregistrement, des participa-

tions dans des prestigieux festivals et plusieurs autres prix. De plus, tous les bonzes du milieu étant présents, les Francouvertes sont une excellente chance de se faire voir et entendre. D’ici-là, la chanteuse termine l’enregistrement de son premier album complet, qui sera composé de neuf pièces, dont les quatre qui se retrouvaient sur son EP, et part à la conquête des maisons de disque afin de faire distribuer son album. Histoire d’une carrière d’ici en plein essor… * En référence à la célèbre chanson de Robert Charlebois qui parle d’une fille « qui court les concours ».

www.francouvertes.com www.myspace.com/omichele

Inscrivez-vous au Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec. Date limite : le 1er mars 2010 www.conservatoire.gouv.qc.ca

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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Christian Legault : de la Chicane à l’harmonie Après 15 ans d’exil, le Valdorien rentre chez lui, avec mille projets dans ses boîtes > paul-antoine martel

Les nombreux palmarès de fin de décennie dans le domaine de la musique populaire ont rappelé que le groupe témiscabitibien La Chicane avait, à trois reprises, décroché le titre de chanson québécoise la plus populaire de l’année. Malgré ce succès – et les possibilités qu’il a pu offrir – le guitariste et compositeur du groupe Christian Legault a choisi, l’an dernier, de rentrer à Val-d’Or, loin du zoo du showbiz. Sauf que désormais, c’est en coulisse qu’il met à profit son talent de chef d’orchestre.

Photo : Paul Brindamour/Société du 75e de Val-d’Or

musique

Christian Legault (à gauche), pendant la préparation du spectacle de lancement des fêtes du 75e anniversaire de Val-d’Or. Également sur la photo : Cédric Doherty, guitariste pour Chantal Archambault.

Christian Legault est un homme qui sait ce tournées de la Chicane à des compilations qu’il veut – et surtout ce qu’il ne veut pas. L’ex- d’artistes divers, en passant par la réapérience de la Chicane fut assurément exal- lisation d’albums – il a le goût de mettre ses compétences à profit. tante, mais elle a comporté son lot d’irritants. « C’était big, J’avais envie de me consa- « J’avais envie de me consarésume-t-il. Mais à ce niveau- crer à une seule chose, crer à une seule chose, là, tu mets un peu ta vie de sans manquer de temps. sans manquer de temps. » Il décide donc de revenir à Valcôté. Entre 2000 et 2005, on n’a à peu près jamais pris de pause. » Et c’est d’Or pour y offrir ses services en tant que sans compter sur les compromis, nombreux coordonnateur d’événements. Il a à peine et variés, qu’il faut faire pour que le projet le temps de s’acheter une maison que les collectif tienne la route. « Il y a certaines projets s’empilent sur sa table de travail – et de nos chansons avec lesquelles j’étais se concrétisent : en cinq mois, il a organisé, plus ou moins à l’aise, confesse-t-il. On l’a en collaboration avec une pléiade d’organisfait, jouer à la guidoune à la radio pour que mes, la venue d’Éric Lapointe au Centre Air nos chansons tournent. Mais on avait une Creebec ainsi qu’une saison de spectacles responsabilité : on était une business qui d’humour au profit de la Fondation du Centre hospitalier, et il a cimenté les composantes faisait vivre une dizaine de personnes. » du spectacle d’ouverture des fêtes du 75e Un savoir-faire recherché… et remarqué anniversaire de Val-d’Or. Son nom circule, les Après avoir coordonné divers projets – des offres se succèdent.

« Il semble qu’il y avait un besoin pour quelqu’un qui connaît les rouages de l’organisation d’événements, analyse-t-il. Le bouche à oreille fait son œuvre, en partie parce que je travaille à des projets qui impliquent beaucoup de monde. » Ces nombreuses collaborations ne sont pas le fruit du hasard : quand il initie des événements, Legault cherche à impliquer différents organismes de charité. « Ça crée des interactions intéressantes, un dynamisme contagieux. » À ses yeux, le milieu culturel valdorien est vivant et soutient la relève, et de nombreux outils sont en place pour que les choses évoluent, si on prend le temps d’habituer le public à sortir de chez lui tout simplement en lui faisant vivre de bons moments. S’il a mis la musique en veilleuse, il n’y a pas renoncé. « J’aurais assez de matériel pour sortir un deuxième album solo, révèle

celui qui avait lancé Pas du monde en 2005. J’aime faire des shows, mais je ne me relancerais pas dans une grande tournée ». Pour l’instant, il préfère donc rester derrière les projecteurs, loin de toute chicane.

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Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda

www.ticketacces.net

Théâtre Télébec de Val-d’Or

www.theatretelebec.com

Théâtre des Esker d’Amos

819 732-9233

Salle Desjardins de La Sarre Centre civique de Matagami Théâtre du Rift de Ville-Marie

www.ticketacces.net 819 739-2718 www.ticketacces.net

Service des Loisirs de Lebel-sur-Quévillon

819 755-4826

Salle Dottori de Témiscaming

819 627-3230

La Porte du nord de Chibougamau

418 748-7195

Spectour regroupe 9 diffuseurs de spectacles professionnels de l’Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec 16

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010


Carle d’Abitibi L’adolescence du cinéaste a marqué sa vie et son œuvre

La course de Sheila-Vicky Brazeau aux Olympiques

cinq anneaux pour la culture

photo

: serge bordeleau

> Paul-Antoine martel

> Serge Bordeleau et Winä Jacob

Du 12 au 28 février, Vancouver vibrera au rythme de la fièvre olympique. Tandis que plusieurs joueront du coude afin d’obtenir des places de choix à l’anneau de glace, d’autres auront le privilège de voir une œuvre cinématographique d’une jeune cinéaste de Kitisakik lors des olympiades culturelles. Le court métrage La course de Sheila-Vicky Brazeau, réalisé dans le cadre de la tournée de la Wapikoni mobile à l’été 2009, est l’un des 50 films à avoir été choisis dans le cadre de CODE cinékiné en marge des Olympiques. Cette édition numérique de l’olympiade culturelle présentera une série de courts-métrages créés par des cinéastes de partout au Canada et ayant pour thème le corps humain en mouvement. Ces films seront présentés sur d’énormes écrans surmontés dans la région hôte des Jeux ainsi que sur le Web tout au long de l’épopée olympique vancouveroise. « Les grands, eux, courent après le temps, le succès, l’amour, ils courent pour gagner et parfois même pour s’oublier » -Sheila-Vicky Brazeau

« Je suis vraiment contente pour mon film, mais il faut dire que La course a définitivement quelque chose à voir avec les Jeux. J’espère que les gens là-bas réfléchiront au message du film », explique celle dont l’œuvre a auparavant été présentée au festival du Nouveau cinéma, à Montréal, en octobre dernier. Prendre le temps de courir Ce qui était au départ un texte, voulant présenter la course folle que se livrent les adultes de notre société, s’est transmuté en œuvre cinématographique sous les regards des formateurs de la Wapikoni mobile (studio ambulant de formation et de création audiovisuelles et musicales). « J’ai dû apprendre à mettre en images ces flashs que j’avais

en tête. Avec la caméra d’abord, au montage ensuite, j’ai appris comment réaliser un film. J’ai choisi les images et les sons qui m’ont permis d’exprimer mon idée. » Le travail sonore de ce film est fort important puisqu’il évoque la course des adultes tandis que les images prennent soin de ne jamais les montrer. On n’y voit que le fils de la réalisatrice, Darren-John Papatie, qui court pour le plaisir. « J’aime beaucoup le moment où il court, où on entend sa petite respiration. On le voit content et essoufflé. Finalement, (et ça c’est un punch), c’est moi qui cours après mon fils pour le rattraper! » L’idée derrière ce court film d’un peu plus de deux minutes est venue lorsque Sheila-Vicky a vu son fils courir. « Lui, il court simplement pour s’amuser, ou encore pour venir me retrouver et m’embrasser. Les grands, eux, courent après le temps, le succès, l’amour, ils courent pour gagner et parfois même pour s’oublier. » Avec son film, elle voulait faire réfléchir les adultes, leur montrer que trop souvent on court après toutes sortes de choses sans que ça en vaille nécessairement la peine. « J’ai fait ce film-là parce qu’un jour mon fils va, lui aussi, se mettre à courir comme les autres adultes. S’il court lui aussi quand il sera grand, j’espère que ce sera après quelque chose de positif ! » www.vancouver2010.com www.wapikoni.ca

Le cinéaste Gilles Carle nous a quittés en novembre dernier, à l’âge de 80 ans. S’il est mort à Granby, a vécu au Carré SaintLouis à Montréal et est né à Maniwaki, c’est dans la région de Rouyn-Noranda qu’il a vécu la fin de son enfance et son adolescence. Ce dixième de sa vie semble l’avoir marqué au point de teinter son œuvre en divers moments de sa carrière.

photo : Pierre Dury - Amazone Film

cinéma

Gilles Carle arrive à Rouyn en Puis vient L’âge de la machine, en qui l’unissait au Festival du cinéma 1935, et en partira en 1946 pour 1978, un court métrage sur un poli- international en Abitibiétudier à l’école des Beaux-Arts de cier montréalais envoyé à Senne- Témiscamingue (FCIAT). Au fil Montréal. Près de cinquante ans terre, la veille de Noël 1933, pour des ans, il y est venu environ une plus tard, il confiera en entrevue à y cueillir une orpheline en cavale. demi-douzaine de fois y présenter la revue Séquences, dans la foulée Forcé d’attendre un train qui a pris ses films et y rencontrer le public, de la sortie du film La postière : « du retard, le duo croise une galerie notamment en 2005, 2001, 1996 et La petite ville que j’ai connue était de personnages typiques de l’Abi- 1986. Toujours, en ces occasions, il polyglotte et multi-ethnique, avec tibi des années 30, du voyageur de était présenté comme un enfant du des Polonais, des Italiens, des commerce aux Polonais, en pas- pays, titre qu’il acceptait… et qu’il Juifs. […] J’ai eu une enfance méritait de plein droit. Quelques-uns de ses films se passent heureuse et je voulais restichez nous, alors que d’autres traitent tuer mon bonheur de vivre à ce « Je ne sais pas si on peut le de thématiques laissant poindre une moment-là. » considérer comme un cinéaste grande sensibilité pour les enjeux pouabitibien, avance Martin Guévant toucher une région périphérique L’œuvre de Gilles Carle oscille rin. Mais alors que les cinéasentre la ruralité et l’urbanité, tes de sa génération traitaient souvent au sein d’un même film. sant par les autochtones, le curé, davantage d’urbanité, Gilles Carle, Quelques-uns de ses films se pas- les bûcherons et autres travailleurs de par sa sensibilité qui peut semsent chez nous, alors que d’autres noirs du Canadien National. Gilles bler abitibienne, peut être considétraitent de thématiques laissant Carle montre ici sa sensibilité ré comme un cinéaste québécois poindre une grande sensibilité pour envers le melting pot que pou- dans le sens le plus complet du les enjeux pouvant toucher une vait représenter la région en ces terme. » Il semble donc que l’on ait région périphérique (le détourne- années-là, et illustre à merveille à pu appliquer à Gilles Carle le dicton ment d’une rivière dans La postière, quel point il s’agissait de la terre populaire usé à la corde : on peut les mésaventures d’un métis dans de tous les recommencements, sortir Gilles Carle de l’Abitibi, mais Red, la colonisation dans Maria d’une sorte de bout du monde où on ne sort pas l’Abitibi de Gilles Chapdelaine…). « Carle traite beau- les conventions sociales prennent Carle… coup de la campagne, de la nature, un nouveau sens. de la ruralité, mais il ne l’associe Pour voir certains films de Gilles pas nécessairement à la misère, On ne saurait traiter des liens qui Carle, dont L’âge de la machine : analyse Martin Guérin, enseignant unissent Gilles Carle et la région onf.ca en cinéma au Cégep de l’Abitibi- sans évoquer l’histoire d’amour Témiscamingue. Souvent, les Fin octobre 2001. Le FCIAT célèbre son vingtième anniversaire. Avec personnages y trouvent le bonquelques amis, on forme une petite équipe de tournage afin de heur, voire une forme de salut. » réaliser des capsules télévisées pour la chaîne communautaire du « Dans La vie heureuse de Léopold Témiscamingue. Parmi les événements que l’on choisit de couvrir, le Z, par exemple, on trouve des travernissage d’une exposition de dessins de Gilles Carle. La Fontaine ces de l’Abitibi, de par l’importandes arts déborde du jet set présent à Rouyn-Noranda pour le festival. ce physique de la neige dans notre Il est là, l’invité d’honneur, à la fenêtre, tournant le dos à l’agitation, inconscient, et qui est très présenle regard volant au-dessus du lac Osisko. Timidement, on se décide te dans ce film », poursuit-il. à entrer, et on est accueillis par la Muse, Chloé Sainte-Marie ellemême. On prend des images des œuvres colorées qui illuminent les Pays neuf sur grand écran murs, et on interroge quelques personnes présentes, dont une dame Son premier contact professionnel de la SODEC si heureuse qu’on s’intéresse à elle qu’elle nous tient avec le cinéma de fiction, c’est captifs jusqu’à ce que la salle se soit vidée de sa faune mondaine. l’écriture du scénario de Tout l’or C’est à ce moment que celui qui semblait totalement absent s’anime du monde, un film de Raymond Le soudainement jusqu’à ce que son enthousiasme occupe tout l’espaBoursier tourné à Arntfield et paru ce. Humblement, il nous relate que lui aussi a fait du cinéma artisaen 1961. Il y met en scène une nal en équipe réduite; il relate, fier de son coup, comment lui et son bande d’enfants un peu désœuvrés frère ont mis le feu au chalet du curé qui trônait sur les berges du dans une petite ville où la mine lac Osisko; il enchaîne les souvenirs, les questions, les rires de bon vient de fermer. Il sera de retour en cœur. Les membres de notre petit groupe prennent conscience qu’ils région une douzaine d’années plus vivent un moment magique : l’essence même d’un homme qu’on tard, à Duparquet (qu’il rebaptise dit diminué se présente à eux, entière et irradiante. Tout y est : son Borntown) pour Les corps célestes. anticonformisme, son amour de la création, son côté moqueur, ses Le créateur débridé raconte dans ce souvenirs, son sourire en coin… Après ce moment hors du temps, long métrage de 1973 les remous nous remballons notre matériel et nous retournons marcher dans la que cause l’ouverture imminente première neige de l’automne en la confondant avec les nuages d’où d’un bordel dans une ville minière, elle est tombée. en équilibre entre la grivoiserie et la vulgarité.

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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calendrier culturel

gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

Février 2010

Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.

Improvisation

Cinéma L’Armée du crime Ciné-Club Promovues Dimanche 1er février - 19 h 30 Cinéma Capitol (Val-d’Or) Welcome Ciné-Club Promovues Dimanche 7 février - 19 h Lundi 8 février 19 h 30 Cinéma Capitol (Val-d’Or) Ciné-Qualité Du 21 au 22 février - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Étreintes brisées Ciné-Qualité Du 7 au 8 février - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Du 21 au 22 février 2010 Dimanche 21 février - 19 h Lundi 22 février - 19 h 30 Cinéma Capitol (Val-d’Or) Mary et Max Ciné-Club Promovues Dimanche 14 février - 19 h Lundi 15 février - 19 h 30 Cinéma Capitol (Val-d’Or) Radio pirate Ciné-Qualité Du 14 au 15 février - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Conte Ben... Ça parle au diable! Lucie Bisson 2 février - 19 h 30 Palais des Arts Harricana (Amos) 3 février - 19 h 30 Cabaret de la Dernière chance (Rouyn-Noranda) 4 février - 19 h 30 Salle Héritage Centre communautaire (La Motte)

Danse Vieux Thomas et la petite fée Troupe Bouge de là! 26 février - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 27 février - 19 h Théâtre des Eskers (Amos) 28 février - 15 h Salle de spectacle Desjardins (La Sarre) Louise Lecavalier Louise Lecavalier 24 février - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Exposition CKVM FM 93,1 fête ses 60 ans Jusqu’au 7 février Lundi au vendredi, de 10 h à 16 h Samedi et dimanche, de 13 h à 16 h Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie) Blanc Jusqu’au 14 février Durant les périodes d’exposition de la grande salle. Centre d’exposition d’Amos Détails de tous les jours Edouard Allenbach-Bellehumeur Jusqu’au 14 février Durant les heures d’ouverture Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

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Les ornithoptères, des papillons aux ailes d’oiseaux Insectarium de Montréal Jusqu’au 21 février Centre d’art Rotary (La Sarre) Comme une ressemblance Ariane Ouellet Jusqu’au 21 février Du mercredi au vendredi, de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche, de 13 h à 17 h Centre d’exposition d’Amos Témoins de notre histoire Sylvie Crépeault Jusqu’au 27 février Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) Portraits de femmes Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Jusqu’au 1er mars Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Racines non identiques Clarissa Schmidt Inglis Jusqu’au 7 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

Ligue d’improvisation de Val-d’Or 28 janvier 20 h à 22 h Dundee vs CTJ 11 février 20 h à 22 h CTJ vs NRJ 25 février 20 h à 22 h NRJ vs Dundee Bar le Dundee (Val-d’Or)

I Tromboni Les Jeunesses musicales du Canada 16 février - 19 h 30 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 18 février - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 21 février - 14 h Théâtre Télébec (Val-d’Or)

La Soirée de l’improvisation à Rouyn-Noranda SIR-N 21 janvier - 20 h Mascarade vs Multi-Boîte 28 janvier - 20 h Klaxon vs Mascarade 11 février - 20 h St-Exupéry vs Multi-Boîte Petit-Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)

José Maria Gianelli y Magdalena Agora des Arts 13 février - 18 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda)

Les Volubiles - Improvisation haute voltige Sédiment Actif 26 février - 20 h Ouverture des portes - 19 h 30 26 mars - 20 h Ouverture des portes - 19 h 30 Espace Noranda (Rouyn-Noranda)

Corneille craquelée Marianne Chevalier Jusqu’au 7 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

La LIBABA Productions du Raccourci 3 février - 20 h Royal Rumble Régional IV 10 février - 20 h Coop IGA VS Meuble à Lin Fini Billard l’Adhoc (Amos)

Persistance de la mémoire M.-A. Brisebois, C. Brochu, A. Ouellet et C. Vallières Jusqu’au 12 mars Palais des arts Harricana (Amos)

Les Grands duels SIR-N 4 février - 20 h Petit-Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)

Brut et Fragile Shirley Rivest Jusqu’au 12 mars Palais des arts Harricana (Amos) Événement en métiers d’art de l’AbitibiTémiscamingue M.A. L’évènement Du 26 février au 28 mars Vernissage : 26 février, 5 à 7 à la Maison de la culture Centre d’art Rotary (La Sarre) Zone de vulnérabilité Chantal Brulotte Du 7 février au 31 mars Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Love Plus Jasmin Guimont Fortin Du 12 février au 4 avril Lundi au vendredi, de 10 h à 16 h Samedi et dimanche, de 13 h à 16 h Vernissage le samedi 13 février à 19 h Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie) Expire Renée Béland Du 12 février au 4 avril Lundi au vendredi, de 10 h à 16 h Samedi et dimanche, de 13 h à 16 h Vernissage le samedi 13 février à 19 h Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Humour Stéphane Fallu et Dominic Paquet Bistro La Maîtresse 13 février - 22 h Bistro La Maîtresse (La Sarre)

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE CINQ - FÉVRIER 2010

Littérature Heure du conte 6 février - 15 h 27 février - 15 h 20 mars - 15 h Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

Musique Show roll n roll et pop punk Stay Home Productions 20 février - 20 h 30 Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) Série La Relève Conservatoire de musique de Val-d’Or 5 février - 19 h Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Concert de la classe de violon Conservatoire de musique de Val-d’Or 19 février - 19 h Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Dumas 10 février - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 11 février - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 12 février - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 13 février - 20 h Salle de spectacle Desjardins (La Sarre)

Charles Thouin Agora des Arts 21 février - 14 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) La vie vaut la peine Comité Prévention Suicide Val-d’Or 2 février - 5 à 7 Salle multifonctionnelle de l’Université de Val-d’Or.

Théâtre Le paradis à la fin de vos jours Le Théâtre du rideau vert 9 février - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 10 février - 20 h Salle de spectacle Desjardins (La Sarre) 11 février - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 13 février - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) Sacré Cœur Nouveau Théâtre Expérimental 4 février - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 5 février - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) PI...?! Les Éternels Pigistes 23 février - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 24 février - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 25 février - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) La chasse... mon oeil! / Pauvre Bob! Les Badins de La Corne Du 6 au 27 février Brassette Le Faubourg (Amos)

Autres Messmer, le fascinateur - En rappel

2 février - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 3 février - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) Daniel Coutu

1er et 2 février 9 h 30 et 13 h 15 Théâtre Télébec (Val-d’Or) Éduc’ART pour la famille

Comme une ressemblance 20 février - de 13 h à 15 h Centre d’exposition d’Amos Atelier de peinture

avec Ariane Ouellet 21 février - de 13 h à 16 h Centre d’exposition d’Amos


poste d’écoute

Il y a déjà quatre ans qu’on attendait Patrik et les brutes, le nouveau projet de l’artiste Plastik Patrik. Toutes les filles sont folles de moi est sur le marché depuis novembre dernier. Patrik, c’est ce Nightlife Entertainer qui mixe, promeut des évènements et anime des soirées dans le milieu underground gai de Montréal. L’homme, qui cultive l’androgynie, nous livre une marchandise plus rock, plus garage et plus trash à gogo que son ancien groupe ONE 976, que nous avions connu grâce à l’excellente reprise de She Bop de Cindy Lauper. Ce petit bijou, c’est l’aboutissement de six ans de travail réalisé par Ryan Batisstuzzi (Malajube, Breastfeeders) (guitare de tonnerre) et mixé par Mathieu Dandurand (Mes Aïeux, Stefie Shock, Alfa Rococo). À part un Plastik à la voix ardente et à l’accordéon romantique, le groupe bénéficie aussi de l’aide précieuse de Steve Nadeau (guitare), Philippe Duong (basse tombeuse), Vicky Martel (Vénus 3, maintenant Killing Venus, aux chœurs chocolatés et claviers robotiques), Francis Fugere (batterie macho) et Sunny Duval (OUI, le Sunny de nos Breastfeeders, guitare-soliste blessant). Bref, un opus qui insuffle un vent de fraîcheur et d’originalité sur le paysage musical québécois. Une voix nous rappelant quelque peu celle de Plastic Bertrand, mélangée avec des guitares convulsives et un disco coquin et sexe : voilà la tornade de Patrik et les brutes !

> philippe Gaudet Après avoir évolué musicalement à chacune de ses 3 parutions d’albums, le groupe Malajube nous revient cette fois-ci avec un EP de 4 chansons tirées de l’enregistrement du dernier opus Labyrinthes. C’est d’ailleurs pourquoi, pour la première fois, le groupe de Sorel nous laisse sur une impression de « réchauffé ». C’est pardonnable dans un contexte de parution de outtakes (ou b-sides pour les nostalgiques), comme on appelle communément les pièces inédites de sessions d’enregistrement. Deux des pièces du EP durent moins de 2 minutes et s’oublient d’ailleurs assez rapidement. Ceci dit, les 2 autres titres sont pratiquement aussi appréciables que le sont les meilleures de Labyrinthes. La 3e pièce, Hochelaga (ayant autrefois connu le nom Pirate d’Hochelaga), a été jouée à maintes reprises en spectacle dans les 2 dernières années. C’est d’ailleurs la plus mémorable du CD. La chanson-titre Contrôle, qui ouvre le disque, rappelle fortement la première pièce du dernier album (Ursuline) et c’est probablement ce qui donne le plus une impression de déjà-vu. Qu’à cela ne tienne, les fans de la première heure seront ravis et dans un contexte de pièces inédites, nous nous devons d’être plus cléments. Un EP plutôt tranquille mais accrocheur, comme Malajube l’est à tout coup. Un beau cadeau pour les irréductibles.

Frigid – Remix Sessions Kink! Inc. (2009)

> Stéphane Racicot

Malajube - Contrôle Dare to Care (2009)

Spectra musique (2009)

Patrik et les brutes Toutes les filles sont folles de moi

> Stéphane racicot Sa présence scénique, son style extravagant et ses goûts musicaux éclectiques et impeccables firent de lui le DJ le plus en demande de la métropole. Joffrey Dumas, alias Frigid, délaisse le « DJ » devant son nom et nous présente en 2006 une trame sonore cochonne entièrement enregistrée dans sa chambre à coucher, ayant pour titre Bedroom Sessions. Toujours aussi enraciné dans la musique émergente et même davantage depuis son escale européenne, Frigid est définitivement de retour ! Pour ce projet, il a demandé à plusieurs DJ-producteurs de partout (Montréal, L.A., Berlin, Paris, Madrid) de revisiter son répertoire fort original. L’aboutissement est prodigieux : 80 minutes de musique sans arrêt s’apprêtant parfaitement au nightclubbing, aux partys privés et aux nuits qui n’en finissent plus. Vous pouvez écouter des remixes de Mateo Murphy, Mark Anthony, Decay inc., Ascii Disko, etc. En prime, on y retrouve le plus récent simple Lose You de la reine de l’électro-clash, Peaches, remixé par Frigid lui-même. Frigide, vous ne le serez pas en écoutant ce Remix Sessions. Une voix qui ne vous laissera pas indifférent, rappelant parfois même feu Michael Hutchence (INXS). Portez une oreille attentionnée sur les chansons Machine (duo avec Plastic Bertrand) ainsi que l’excellente Bedroom Session. Pour vos nuits endiablées.

3,5/5

4/5

Mesh – A per fect solution

Them Crooked Vultures Them Crooked Vultures

4,5/5

Non, ils n’ont rien de gothique, malgré leur nom. Pour aimer Vampire Weekend, il faut plutôt avoir un penchant pour les couleurs pastelles ou le bonheur. Moi, j’adore. J’étais d’ailleurs tout de suite tombé sous le charme avec leur premier album éponyme, paru en 2007. De la pop-rock de collège sur des rythmes entre l’Afrique et le punk, ou « punket », dans le sens « fin des années ’70, début ‘80 » (Elvis Costello, The Police…), surmonté d’excellents arrangements de cordes classiques qu’ils font eux-mêmes, les membres s’étant tous rencontrés pendant leurs études en musicologie. Avec Contra, leur 2e album tout juste sorti le 12 janvier, ils poussent ce concept encore plus loin. On y reconnaît toujours la façon très années 80esque d’intégrer la musique africaine à l’occidentale (Paul Simon surtout, Men at Work, Toto…) mais on y ajoute plus d’énergie, avec des rythmes électro 8-bits (Nintendo), entre autres choses. J’ai déjà hâte au printemps pour réécouter l’album, si je tiens jusque-là, car c’est de la musique de soleil, ça ne fait pas de doute. Un album qui sent très bon. Téléchargez Run, ou White Sky, ou Cousins, ou le tout. 4,5/5

> olivier naud Imaginez si Joshua Homme (Kyuss, Queens of the Stone Age), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et John Paul Jones (Led Zeppelin) formaient un trio. Eh bien cessez de rêver, ça existe : ça s’appelle Them Crooked Vultures et c’est un peu béton. Ou rock, devrais-je dire, du rock qui sent l’expérience plutôt que l’esprit adolescent. Fort de son énorme bagage, le trio sait autant nous livrer des riffs puissants, que des hymnes classiques appartenant à différentes époques du rock, ou nous surprendre avec une inventivité à faire l’envie de plusieurs. Je les soupçonne même d’avoir volé un beat au groupe Le Carabine, mais bon, on ne va pas les poursuivre, haha! Dave Grohl, qui est de retour à la batterie, est particulièrement efficace et plus élégant qu’à l’époque de Nirvana. John a toujours la basse bien lourde et Joshua, quant à lui, est tout simplement fou. L’album est réalisé par Alan Moulder, un géant dans le domaine. En somme, c’est bon! Pour les téléchargeurs, je vous suggère la chanson Reptiles comme entrée en matière. 4/5

Caravan Palace - Caravan Palace

> L’Échevin Murphy L’album commence en force avec Couleurs, sur laquelle j’ai eu le kick dès la première écoute, en 2008, lorsque Naïve soumettait sa candidature au FRIMAT (qu’il allait gagner quelques mois plus tard). Une pièce au son pop-rock, rafraîchissant et très accrocheur. Je retrouve peu, dans la suite d’Aryhtmie, premier disque de Naïve, cette saveur pop qui m’avait séduit au départ. Sans toutefois devenir insipide, le produit est d’un rock tellement liché que je confonds certaines pièces après plusieurs écoutes. Il faut préciser que Stéphane Dussault, bassiste Respectable d’un groupe populaire, signe la réalisation et le mixage d‘Arythmie et que celui-ci, après lecture des crédits, semble avoir mis sa touche sur toutes les musiques. Naïve aurait peut-être eu avantage à y mettre plus de caractère, quitte à commettre quelques erreurs de débutant. C’est mon impression. Avec la voix de Laurent Choinière, la fougue de ses membres et le professionnalisme de sa démarche, le quatuor possède d’excellents ingrédients. Ne manquent qu’une épice et le bon temps de cuisson. Si Naïve espérait inventer quelque chose ou marquer l’histoire de la musique, il faudra se reprendre sur une prochaine œuvre. Par contre, si on espérait une entrée remarquée, un succès rapide et un produit digne des grandes radios commerciales, c’est mission accomplie. Jugez-en par vous-mêmes : Naïve est déjà en rotation sur les grandes stations de radio. Ce n’est pas un hasard : les membres du groupe prennent très au sérieux leur destinée et cette précoce réussite est amplement méritée. Ceci dit, Naïve offre un album honnête et démontre une maturité remarquable. De mon côté, j’aurais quand même espéré un peu plus de Couleurs !

> Noyzemaker Saluez le retour de Art Of Noise! C’est ce qu’on pourrait être tenté de dire à la suite de l’écoute de cette galette d’à peine 13 minutes. Le premier opus de l’artiste britannique VHS Head évoque en effet les collages sonores, orgies d’échantillonnages et autres bidouillages de ces pionniers de la musique électronique. Mais attention! Si la recette employée par VHS Head n’a rien d’original avec ses incalculables échantillonnages supposément extraits d’une quantité industrielle de vieilles vidéocassettes rescapées d’anciens clubs vidéos, ses occasionnelles séquences d’arpégiateur et quelques bonnes basslines gluantes à souhait, le gâteau final demeure tout de même savoureux. Les rythmes syncopés évoquent les constructions compliquées de Paradroid ou encore les plus récentes œuvres de Gescom. Les mélodies au copier-coller immergent quant à elles l’auditeur au cœur des années 1980. Ce travail rétro-futuriste sur lequel l’ombre de Art Of Noise demeure néanmoins omniprésente laisse d’ailleurs planer un doute quant à l’identité de la personne qui se cache derrière VHS Head. Une rumeur persistante voudrait en effet qu’il s’agisse d’un des deux membres de Boards Of Canada. Le fait que le duo n’ait rien offert de nouveau depuis maintenant plus de quatre ans contribue sans aucun doute à alimenter la rumeur. Le seul commentaire négatif qu’on puisse émettre à l’endroit de Video Club concerne son distributeur, le label Skam. À sa « bonne » habitude, Skam l’a lancé dans une édition ultra-limitée. Ce qui fait que, quelques semaines seulement après sa parution, il est déjà épuisé. 3,8/5

La Tribu (2009)

VHS Head - Video Club Skam (2009)

Kay Productions (2009)

Trois ans après l’album très « poppy » We Collide, le chanteur Mark Hocking et son complice Richard Silverthorn nous présentent A Perfect Solution. Passant de trois à deux membres, Mesh revient avec un album rajeuni, tant l’énergie dégagée par la quasi-totalité des morceaux est impressionnante. Mark parle toujours de souffrances du cœur, de rupture, de séparation et de réparation aussi. If We Stay Here annonce la couleur, avec tout ce qui a fait de Mesh l’un des plus dignes successeurs de Depeche Mode (refrains exaltants, mélodies recherchées, mélanges habiles de sonorités de guitare et de synthés, textes accrocheurs, voix distinguable entre toutes). Only Better, premier extrait de cet album, avec ses sonorités de violons et son refrain qui sonne comme un coup d’accélérateur, apparaît comme une petite perle synthpop. Puis, viennent quelques morceaux aux rythmes endiablés, ce qui fait sans doute la différence avec la plupart des titres plus calmes des deux ou trois disques précédents. Pour A perfect solution, Mesh s’offre les services de la chanteuse de Technoir (Julia Beyer). Alors, si vous êtes un néoromantique nerveux et musclé, foncez! Mesh est un groupe majeur. Indispensable, tout simplement. 4/5

Naïve – Ar ythmie

3/5

> Stéphane racicot Interscope (2009)

> olivier naud

Dependent/Metropolis (2009)

XL Recordings (2010)

Vampire Weekend - Contra

> Philippe Lebel Dans un mélangeur, mettez du jazz manouche à la Django Reinhardt et de la musique électro, ajoutez-y une voix féminine chaleureuse et envoûtante à la Peggy Lee, mélangez bien à haute vitesse et vous obtenez Caravan Palace. Ce groupe français fait dans l’électroswing. Les membres fondateurs du groupe sont trois compositeurs de musique électro passionnés de jazz manouche. C’est ainsi que des airs de foxtrot et de charleston se mêlent à des effets de synthé et des échantillonnages. On dirait un peu du cabaret des années 30 remixé par Champion. Ça donne donc une musique moderne, dansante et très joviale. Personnellement, j’aime beaucoup cet album et j’ai accroché dès la première écoute, voire dès la première mesure. J’ai deux bémols par contre. Premièrement, je suis toujours un peu déçu quand je vois un groupe francophone composer en anglais, mais bon, l’accent est tellement mis sur la musique dans ce casci que ça importe peu. L’œuvre est un peu linéaire aussi. C’est toutefois un excellent album. C’est de la musique à faire sourire et ça accompagne parfaitement les corvées ménagères. Somme toute, Caravan Palace est à découvrir et j’ai déjà hâte d’entendre le prochain. 4/5

Toute notre équipe souligne fièrement la contribution de la CRÉ à L’Indice bohémien.

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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