Mars 2010 - copie six
gratuit ue le journal culturel de l’Abitibi-Témiscaming
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Greffard
Un album soutenu par la communauté
P 17
tricotés serrés
sont Les artisans de M.A. L’Évènement
pages 10-11 Une œuvre valdorienne sur les pyramides égyptiennes
7 Une amossoise aux olympiades culturelles
9 Atelier « Éko » recycler des créations
9 un Prix du public littéraire pour le CCAT
13 nouvel album de Réal V. Benoit
18 ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien
points de distribution de L’Indice bohémien Veuillez prendre note que les points de distribution de l’Indice bohémien ne seront plus inscrits dans le journal. Vous pouvez dès maintenant les consulter sur le site du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue : www.ccat.qc.ca.
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Info : Maurice Duclos
calendrier culturel
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gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
Mars 2010
Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.
Cinéma La Grèce continentale Les Grands Explorateurs 7 mars - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 8 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 9 mars - 19 h 30 Théâtre de poche (La Sarre)
Épisodes I et II Chantale Girard Jusqu’au 28 mars Centre d’exposition d’Amos Love Plus Jasmin Guimont Fortin Jusqu’au 4 avril Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)
Documentaire Wapikoni, escale à Kitcisakik 3 mars - 19 h 30 Salle Félix-Leclerc, Centre culturel (Val-d’Or)
Expire Renée Béland Jusqu’au 4 avril Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)
Radio-Pirate 4 mars - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Eclipse agricole Jusqu’au 4 avril Centre d’exposition d’Amos
Documentaire Le Tour des rêves 16 mars - 19 h 30 Salle Félix-Leclerc, Centre culturel (Val-d’Or)
Si loin si proche, misère et grandeur de peuples méconnus Centre d’exposition de Val-d’Or
À sec : le crash pétrolier 17 mars - 19 h Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda (local 4144)
Conte M’a dire comme c’te gars André Bernard et Louise Magnan 10 mars - 19 h 30 Cabaret de la Dernière chance (Rouyn-Noranda) En Abitibi-Témiscamingue, on l’disait! Guillaume Beaulieu 6 mars - 20 h Salle Municipale (Launay)
Exposition Racines non identiques Clarissa Schmidt Inglis Jusqu’au 7 mars Centre d’exposition de Val-d’Or Corneille craquelée Marianne Chevalier Jusqu’au 7 mars Centre d’exposition de Vald-’Or Persistance de la mémoire M.-A. Brisebois, C. Brochu, A. Ouellet et C. Vallières Jusqu’au 12 mars Palais des arts Harricana (Amos) Brut et Fragile Shirley Rivest Jusqu’au 12 mars Palais des arts Harricana (Amos) Zone de vulnérabilité Chantal Brulotte Jusqu’au 21 mars Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Quand la Collection sort de sa réserve Fondation du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Jusqu’au 21 mars Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Évènement en métiers d’art de l’Abitibi-Témiscamingue M.A. L’évènement Jusqu’au 28 mars Centre d’art Rotary (La Sarre)
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Humour Un gars c’t’un gars Alex Perron 3 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 4 mars - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) Tel quel Jean-Michel Anctil 18 et 19 mars - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 20 et 21 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
Improvisation Ligue d’improvisation de Val-d’Or Dundee vs CTJ 11 mars - 20 h CTJ vs NRJ 25 mars - 20 h Bar le Dundee (Val-d’Or) La Soirée de l’improvisation à Rouyn-Noranda SOIRÉE SPÉCIALE - INVITATION RÉGIONALE 4 mars - 20 h Multi-Boîte vs Mascarade 11 mars - 20 h Petit-Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda) Les Volubiles - Improvisation haute voltige 26 mars - 19 h 30 Espace Noranda (Rouyn-Noranda)
Littérature Heure du conte 20 mars - 15 h Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda
Musique Who Are you 4 mars - 21 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) 5 mars - 21 h Bistro La Maîtresse (La Sarre) 6 mars - 20 h Chez Eugène (Ville Marie) Richard Huet 5 mars - 14 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)
L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE SIX - MARS 2010
Bruno Pelletier 8 mars - 19 h 30 Théâtre Télébec (Rouyn-Noranda) 9 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 10 mars - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 11 mars -- 20 h Théâtre du Rift (Ville Marie) 12 mars - 20 h Salle Desjardins (La Sarre) Florence K. 11 mars - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 25 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 26 mars - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) Spectacle bénéfique des Trois accords 13 mars - 21 h Bar le Dundee (Val-d’Or) Les Cowboys Fringants 17 mars - 19 h30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 18 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 19 mars - 20 h Salle Desjardins (La Sarre) Concert de la classe de guitare Conservatoire de musique de Val-d’Or 19 mars - 19 h Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Série La Relève Conservatoire de musique de Val-d’Or 19 mars - 19 h Local 5024, UQAT (Amos) 20 mars et 21 mars - 14 h Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)
Blues Monkey Junk 26 mars - 19 h 30 Bar Bistro L’Entracte (Val-d’Or) Concert École de musique Harricanna 27 mars - 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) Trio de Guitare de Montréal et le California Guitar Trio 28 mars - 19 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Natalie Choquette 30 mars - 19 h 30 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 31 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Gilles et Nicole - souper spectacle Tous les vendredis et samedi jusqu’au 1er mai - 18 h Le paradis de l’érable (Rouyn-Noranda)
Théâtre Baobab 27 mars - 14 h Théâtre Télébec (Val-d’Or) 28 mars - 14 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 29 mars - 19 h Théâtre des Eskers (Amos) D’Alaska 17 mars - 17 h et 18 mars - 20 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Oscar et la dame rose 26 et 27 mars - 20 h Petit-Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)
Show acoustique Stayhome productions 19 mars - 20 h 30 Bistro de l’UQAT (Rouyn-Noranda)
Romance et karaoké 29 et 30 mars - 19 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda)
La Boîte à Chansons 19 mars - 20 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 20 mars - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)
Autres
Rigodon des Dumulon 20 mars - 20 h Église Immaculée conception (Rouyn-Noranda) Les Contes d’Hoffmann Les Jeunesses musicales du Canada 23 mars - 19 h 30 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 24 mars - 19 h 30 Salle Desjardins (La Sarre) 26 mars - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) Lancement du CD D’emman Xième 25 mars - 17 h Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Concert des classes de piano Conservatoire de musique de Val-d’Or 26 mars - 19 h Salle 301 Conservatoire (Val-d’Or)
Semaine de relâche au Centre d’exposition d’Amos - Matin’art 2 au 5 mars - 9 h à 11 h 30 Centre d’exposition d’Amos Cirque, délire et rock ‘n’ roll Les Parfaits inconnus 3 mars - 19 h Théâtre des Eskers (Amos) 4 mars - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 5 mars - 19 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) Journée info 4 mars 2010 - 13 h 30 à 15 h Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre En atelier avec... Francyne Plante et Jacques Pelletier 17 mars - 19 h Centre d’exposition de Val-d’Or Éduc’ART - version famille Jusqu’au 27 mars - 13 h à 15 h Centre d’exposition d’Amos
en couverture : sÉbastien Greffard photo : Cyclopes M.A. l’événement photo : Julie goulet SŒurs de cŒur PHOTO : IB Une amossoise aux jeux olympiques PHOTO : Maya Sciarretta Atelier « Éko » PHOTO : catherine drolet marchand Réal V. Benoit PHOTO : cyclopes Prix de la culture Photo : IB
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.
RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Véronic Beaulé, Geneviève Béland, Francesca Bénédict, Karine Bisson, Martin Blais, Marie-Pierre Bouchard, Mélanie Boutin-Chartier, Chloé BP, Cindy Caouette, Denys Chabot, Catherine Drolet Marchand, Philippe Gaudet, Winä Jacob, Philippe Lebel, Sophie Legault, Paul-Antoine Martel, Christian Matte, Marie-Joe Morin, Karine Murphy, Mélanie Nadeau, Olivier Naud, Noyzemaker, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Psyko, Stéphane Racicot, Dominic Ruel, Julie Thibeault, Gabriel Tremblay, Steven Tremblay, Ysabelle Vallée. Bédéiste : Roger Pellerin Réviseurs-correcteurs : Francesca Bénédict, Camille Cullen, Lucette Jacob, Paul-Antoine Martel et Karine Murphy. Rédactrice en chef Winä Jacob redaction.indicebohemien@gmail.com
Coordination et ventes publicitaires Maurice Duclos indicebohemien@gmail.com
Graphisme Mise en page et publicités : Le Canapé communication visuelle graphisme.indicebohemien@gmail.com
L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue. Fondée en novembre 2006 Membres du conseil d’administration : Winä Jacob, Ariane Gendron, Renaud Martel, Martin Villemure, Jenny Corriveau, Julie Goulet, Sophie Ouellet 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien@gmail.com
Ce journal est imprimé sur un papier recyclé contenant 40 % de fibres postconsommation.
sommaire
éditorial
Diplômer l’art > Winä Jacob - redaction.indicebohemien@gmail.com Pour terminer en beauté mes études secondaires, il y a de cela quelques années, j’avais choisi la biologie comme cours optionnel dans un élan d’amour pour le règne animal et un désir d’accomplissement scientifique. Malheureusement pour moi, peu de mes collègues étudiants avaient fait le même choix et cette option fut annulée. L’école étant petite, il y avait un éventail limité de cours et on m’offrit de m’ajouter au groupe d’arts plastiques. Connaissant mes talents fort limités pour le dessin et tout ce qui est création visuelle, je me suis battue pour qu’on m’offre autre chose puisque je me voyais déjà à 30 ans, sans diplôme d’études secondaires et un avenir bien différent devant moi. L’art plastique allait être le cercueil de ma belle carrière d’étudiante. Panique d’adolescente! L’apprentissage de l’art favorise l’extériorisation de soi, le recueillement, l’ouverture sur l’autre, la créativité, la sensibilité et l’expression des sentiments
Pourtant, il n’y avait pas de quoi m’inquiéter puisque les cours d’arts n’étaient pas obligatoires à l’obtention du précieux D.E.S., comme c’est le cas cette année. Les cours d’arts, tous azimuts, ont longtemps été vus par le ministère de l’Éducation, les écoles, les élèves et leurs parents comme des matières relaxes qui permettaient de se reposer des matières « importantes et difficiles ». Si l’art était une matière obligatoire à l’horaire en première et deuxième secondaire, sa réussite n’était pas nécessaire puisqu’il s’agissait d’un divertissement, pas d’un apprentissage indispensable. Du moins, c’est ce que le système laissait entendre en n’obligeant pas la réussite de ces cours, et ce, malgré les efforts de plusieurs enseignants compétents et attentionnés. Quel travail frustrant ce doit être d’essayer de transmettre sa passion à des jeunes qui trop souvent n’en voient pas l’importance et qui par fois reçoivent comme message, à la maison : « Au moins, tu réussis bien en mathématiques cette année! » Au fond, c’est juste de l’art D’où vient cette conception, trop souvent véhiculée dans notre société, que la pratique de l’art et de sa didactique est moins importante que celle du français, de l’histoire ou encore de la biologie? Sans rien enlever aux autres matières, l’apprentissage de l’art favorise l’extériorisation de soi, le recueillement, l’ouverture sur l’autre, la créativité, la sensibilité et l’expression des sentiments, ce qui est essentiel si en tant que collectivité on souhaite former des êtres équilibrés. La formation artistique, que ce soit l’art plastique, la musique, l’art dramatique ou la danse, peut être un excellent moyen pour les jeunes de reposer
certaines facultés cognitives et de faire baisser la tension causée par les autres cours. De plus, c’est souvent au cours de ces périodes que le sentiment d’appartenance à son école, son milieu, sa culture, sa région est développé. Si pour certains ces intervalles s’avèrent être le moment propice au relâchement, pour d’autre il s’agit d’une motivation, du fer de lance de leur assiduité et de l’ultime raison qui les retient de décrocher du système. Pour toutes ces raisons, la présence des cours d’art dans les écoles québécoises n’est plus discutable. Les petites lettres de noblesse Si les cours d’art existent depuis plusieurs années, ce n’est que tout récemment que le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) a décidé de les rendre aussi importants que tous les autres. Une matière qu’il est possible d’échouer sans en subir les conséquences ne peut être qu’une matière de second ordre; or ce n’est plus le cas pour les étudiants qui formeront la cohorte 2009-2010. Les premiers enfants de la réforme, nouvellement rebaptisée renouveau pédagogique, seront aussi les premiers diplômés en arts de la province. En effet, la réussite du cours d’art de quatrième secondaire est, depuis l’an dernier, obligatoire pour l’obtention du diplôme d’études secondaires. Si, au début, les élèves ont pris ce changement un peu à la légère et que les enseignants se sont évertués à expliquer aux parents l’impor tance de la réussite du cours pour leurs enfants, les choses sont maintenant en place et les arts sont finalement devenus une vraie matière au même titre que les autres. Le Ministère prouve l’importance qu’il accorde aux arts en sanctionnant son apprentissage rendu obligatoire à toutes les années du secondaire, mais ça ne se traduit malheureusement pas dans sa gestion de la grille matière. En effet, les jeunes ont droit à deux périodes par semaine pendant les deux premières années de leurs études secondaires et une seule période par semaine pour les trois suivantes. Comment un enseignant, aussi dévoué soit-il, peutil arriver à enseigner la création d’œuvres originales, l’interprétation de classiques et l’appréciation de l’art en si peu de temps? Pourquoi rendre cette matière obligatoire si on ne se donne pas les outils pour en permettre la réussite? C’est comme si d’un côté, on disait à la population et aux enseignants que la culture à l’école était primordiale et que de l’autre, on ajoutait qu’elle est importante, mais pas trop souvent. Pourtant, l’art à l’école est primordial, au moins autant que toutes les autres matières, afin de créer des adultes en devenir qui seront ouverts sur le monde, la culture et la diversité.
L’art, pas que secondaire Et puis on ne doit pas trop compter sur l’enseignement primaire pour procurer aux enfants autre chose qu’un simple éveil à la chose artistique. La formation des futurs maîtres ne leur offrant qu’un seul cours de didactique des arts (et un deuxième en cours optionnel, s’ils le désirent), les apprentis-enseignants se voient, malgré de bonnes intentions, démunis quand vient le temps de faire découvrir la chose artistique. En raison du manque de formation, du manque de temps de préparation et du matériel inadéquat dans les écoles, les cours d’arts plastiques deviennent des périodes de simple bricolage. Et c’est sans compter que la formation en danse est souvent laissée à des activités parascolaires auxquelles peu de garçons participent, et que les activités d’art dramatique ne sont réalisées que dans le but de préparer un spectacle de Noël ou de fin d’année, sans qu’on prenne la peine de transmettre des notions d’interprétation, de port de voix ou autres. Heureusement, il y a des cours de musique! Ceux-ci offrent, la plupart du temps, un enseignement structuré et permettent une acquisition de connaissances durables. Pourtant, il existe un programme universitaire d’enseignement des arts tant au primaire qu’au secondaire, et on retrouve de tels enseignants dans d’autres coins de la province; par contre, les choix budgétaires des écoles de la région font que les spécialistes en arts dans les petites écoles de l’Abitibi-Témiscamingue sont pour la plupart spécialisés en musique. Si l’on établit en tant que société que l’apprentissage de la danse, du théâtre, de la musique, de la peinture, de la sculpture ou toutes autres formes d’expression créative revêt une certaine importance, il va nous falloir, à tous, vivre et partager cette culture. Car l’éducation culturelle n’est pas la responsabilité exclusive des enseignants, mais bien celle de nous tous qui interagissons avec des enfants : la meilleure manière de comprendre et de démystifier l’art est de le vivre au quotidien, dans des contextes variés, au contact de gens passionnés et à l’enthousiasme contagieux. Pour terminer mes études secondaires en beauté, je me suis retrouvée dans un cours de musique entourée de jeunes qui jouaient d’un instrument depuis quelques années, tandis que je ne savais même pas lire une partition. J’y ai appris beaucoup, mais j’y ai surtout compris que je pouvais moi aussi créer quelque chose d’artistique, que je pouvais en comprendre les rouages et développer mon oreille musicale, et que le talent, ça se travaille à coup d’intérêts. Au bout du compte, c’est ce cours optionnel, un cours d’ar t, qui a apposé le dernier clou dans le cercueil de la future carrière scientifique qui se dessinait devant moi.
Événements Jeux olympiques..................... 9 M.A. l’événement............. 10, 11 Francoville 2010 ................... 18 Cinéma ................................4, 5 Arts visuels ......................... 7, 8 Diffuseur ................................. 8 Général ............................. 9, 14 Littérature ..................... 12, 13 Métiers d’arts ................. 10, 11 Musique ........... 6, 16, 17, 18, 19 Cinéma ................................ 17 Chroniques Une Abitibienne à Montréal........ 6 Humeur .................................. 6 Critique littéraire ................... 13 La culture dans mes mots.... 14 Histoire et patrimoine ............ 18 Chronique culinaire ............... 15 Chronique jeu ........................ 15 Critique CD ........................... 19
D'ALASKA - THÉÂTRE BLUFF MERCREDI 17 MARS, À 17 H ET JEUDI 18 MARS À 20 H
AUJOURD'HUI, 14 ans, fugueur en rupture avec le monde, se prenant pour un petit voyou, fait irruption un soir dans la maison de MADAME, 70 ans, agonisante d'un cancer, femme blessée par le départ de son amoureuse. Cette rencontre abrupte, qui aurait tout pour être un dialogue de sourds, se transforme doucement en relation privilégiée faite d'écoute et d'espoir. Régulier : 25 $, Âge d'or : 20 $ Étudiants : 15 $, Groupes scolaires : 10 $ ROMANCES ET KARAOKÉ PIÈCE DE THÉÂTRE POUR ADOLESCENTS LUNDI 29 ET MARDI 30 MARS, À 19 H
Julie succombera-t-elle aux avances de Tanguay? Johanne arrivera-t-elle à parler assez fort pour se faire remarquer par Éric? Ces jeunes se démènent contre l'image qu'ils ont d'eux-mêmes. C'est sous le regard tendre de la surprenante mère de Julie qu'ils tenteront d'aller à la rencontre d'eux-mêmes pour mieux aller à la rencontre de l'autre Régulier : 25 $, Étudiant : 15 $ Groupes scolaires : 10 $ Pour information et réservation : 37, 7e Rue, bureau 100, Rouyn-Noranda J9X 1Z6 n£ ÊÇ Ç änääÊÊÊUÊÊÊ>} À>JÌ L°ÃÞ «>Ì V °V> Billeterie : www. ticketacces.net
LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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photo : BAnQ
cinéma
Le réalisateur Robert Cornelier
Victoires d’ici à Télé-Québec Deux documentaires tournés ici seront diffusés sur la chaîne publique > Paul-Antoine Martel
Il faut parfois un regard extérieur pour refaire scintiller la beauté qui nous échappe dans notre environnement immédiat. Ainsi, Télé-Québec nous offre, en mars, deux documentaires tournés en région par des réalisateurs qui, bien qu’ils aient résidé ici quelque temps, n’habitent pas ici, et qui traitent de sujets qui peuvent nous sembler banals, voire nous être inconnus, mais qui s’avèrent d’une richesse humaine inouïe. Dans Wapikoni, escale à Kitcisakik (lundi, 15 mars, 21 h), le jeune réalisateur Mathieu Vachon témoigne du passage du studio de création audiovisuelle Wapikoni Mobile à Kitcisakik, grâce auquel des jeunes ont l’occasion de se familiariser avec la création musicale et vidéo, et surtout de s’exprimer. « J’avais envie de raconter cette histoire, cette rencontre, avouait le réalisateur à l’occasion d’une rencontre de presse. Il y a à Kitcisakik une grande misère, mais aussi une grande beauté et beaucoup d’humour, et il m’apparaissait important de montrer ça. » Plusieurs des films produits à Kitcisakik ont voyagé dans des festivals, au pays et à l’étranger. Malgré ses quelque 40 ans d’existence, le Tour de l’Abitibi est encore largement méconnu chez nous, même s’il s’agit d’une des plus exigeantes courses de cyclisme junior au monde. Le réalisateur Robert Cornelier nous en montre les coulisses en suivant quatre jeunes originaires du Québec, de Nouvelle-
« Il y a à Kitcisakik une grande misère, mais aussi une grande beauté et beaucoup d’humour, et il m’apparaissait important de montrer ça » - Mathieu
Zélande, de France et des ÉtatsUnis, dans Le tour des rêves (lundi, 22 mars, 21 h). « Ce n’est pas qu’un film de vélo : Le Tour des rêves traite aussi de jeunes de 16 ou 17 ans qui en viennent à se dépasser, à s’engager dans la réalisation de leur rêve, d’un défi qui leur est propre », explique le réalisateur. Ce dernier dit avoir bénéficié de la confiance totale des organisateurs du Tour, ce qui lui a permis d’obtenir des images saisissantes captées par son équipe réduite formée en partie de techniciens originaires de la région.
Le Temps des souches > Martin blais
L’Abitibi a vu son histoire projetée plus d’une fois au cinéma. Dans cette série d’articles, on va dépoussiérer la mémoire collective, parcourir à rebours le cours des jours jusqu’au partage des mots, brasser le fond et se remettre dans la forme des vues sur le Nord. Ici, quelque part avant une deuxième guerre, quelque temps après une grande dépression, paraît qu’on avait besoin de vous; pour désauvager la terre, pour défricher la perte de vue, pour déflorer le paradis au nord et redonner du souffle au Québec, ça prenait des bras qui cherchaient de quoi à faire. Mais du monde qui voulait dépasser les limites de l’asphalte et se perdre dans les mouches, on les comptait pas à la tonne. Y a fallu les charmer un par un et leur promettre un Éden par tête pour les traîner jusqu’où vous êtes assis. Travailler avec l’Église, c’était le motto de Duplessis pour bâtir dans la noirceur une nation qui survivrait au Canada, et on a vu aux débuts du cinéma québécois l’Église prendre le siège du projectionniste pour que l’écoutent ses ouailles. Les pères fondateurs (Maurice Proulx, Marcel Tessier...) avaient compris la règle du jeu et faisaient fitter leur vieille soutane avec leur kodak neuf. C’était peut être la première fois qu’on voyait une caméra en Abitibi quand l’abbé Maurice Proulx est venu filmer En pays neufs : Un documentaire sur l’Abitibi (1937), mais ce premier call filmé chez nous nous résonne encore sous le panache.
Dans En pays neufs, film présenté par le ministère de l’Agriculture et de la Colonisation, l’abbé Proulx nous fait d’abord visiter un village autochtone, puisque c’est à eux que nous emprunterons le sol et les eaux; mais, au cinéaste, il paraît inutile de s’y attarder plus que pour le temps d’une série de portraits. De toute façon, on devinait, à l’humour un peu douteux du narrateur sur fond de Tchaïkovski, une espèce de mépris sympathique. Ce survol en surface du mode de vie de ceux qu’on appelle sauvages nous laisse présumer que le prêtre ne connaissait pas grand chose des mœurs algonquienes. La caméra nous embarque pour le cœur du récit, traverser le lac Abitibi pour amarrer à Sainte-Anne-deRoquemaure, ce village qui devra symboliser le pays neuf, une terre où dans le travail on parviendra à la liberté. L’abbé Proulx, à travers la voix d’un narrateur au fier roulement des « r », ne coule pas son discours dans la subtilité et sème tout au long du film, par des portraits de gens que le malaise devant la caméra fait habilement sourire et des plans sur la nature de plus en plus soumise à l’homme, l’idée que la terre argileuse de l’Abitibi donnera à qui la laboure une récompense inimaginable.
Sur les trois ans que le cinéaste en robe longue a passés dans la région, faisant le focus sur Villemontel, Preissac, Destor, Cléricy, le lac Castagnay, Amos, Val-d’Or et Bourlamaque, il reste néanmoins qu’il a filmé un réel miracle, celui de l’homme qui peuple une contrée hostile et qui décide d’y rester, passant d’un abri de colons à une petite cabane en bois rond, et à une grande maison donnant sur une terre de cent arpents de neige. Finalement, En pays neufs, c’était l’appel au colon, un film de propagande né d’un besoin économique, mais qui malgré lui fera peut-être mentir son narrateur qui, pendant que défilent des images de défricheurs, prévoyait que « le jour viendra où sera oublié à jamais le temps des souches », puisqu’il constitue presque le seul témoignage filmé des premiers coups de haches canadiennes-françaises en territoire abitibien.
photo : BAnQ
photo : courtoisie de l’Artiste
Vues sur le Nord
Le tour des rêves sera présenté en avant-première le 16 mars à 19 h 30, à la salle Félix-Leclerc du Centre culturel de Val-d’Or, alors que Wapikoni… l’était deux semaines plus tôt.
ET R U ILISATE T U MEMBRE Z E DEVENE R I A T I C I L B U E P
C A P S E N U Z E GAGN
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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE SIX - MARS 2010
cinéma
Le Théâtre du Rift fait son cinéma librement! > Véronic Beaulé
Depuis février, les cinéphiles témiscamiens ont la chance de découvrir et d’apprécier le cinéma d’auteur grâce aux soirées Écran Libre présentées au Théâtre du Rift. Une initiative de la Corporation Augustin-Chénier, gestionnaire du Rift, ces soirées étaient grandement attendues des adeptes du 7e art qui désiraient voir du cinéma autrement. Un club d’amateur de cinéma avait présenté, il y quelques années déjà, des films d’auteur. Faute de moyens et de temps, la diffusion avait cessé, mais les amateurs étaient toujours là. En projet d’acheter l’immeuble abritant le cinéma afin d’en devenir propriétaire, la Corporation Augustin-Chénier a donc décidé d’aller de l’avant avec Écran Libre, un premier saut au cinéma avec des projections non conventionnelles. « Nous n’avons pas toujours la chance d’avoir des films d’auteur, étrangers ou des documentaires à l’affiche. Écran Libre vient donc répondre à un besoin de voir le cinéma d’une autre façon ». - Chloé Beaulé-Poitras
Libérer l’écran Une fois par mois, les amateurs de cinéma seront conviés à un rendezvous bien différent de ce qui se fait habituellement lors du visionnement d’un film. Ainsi, chaque film d’Écran Libre sera précédé d’une courte présentation du film, du sujet qu’il traite et du réalisateur, question d’approfondir ce qui sera vu par le public. Les présentateurs des films seront variés, que ce soit le cinéphile mordu d’un réalisateur, les professionnels dans le domaine et les gens du milieu. Une telle variété sera offerte au public dans le but de rendre accessible le cinéma d’auteur, parce que lorsqu’on parle de cinéma, c’est bien souvent une question de point de vue et d’interprétation. Suite à la projection, les gens seront invités à demeurer dans la salle afin d’échanger ensemble sur leurs
impressions et leur appréciation de l’œuvre. Et attention, nul besoin d’avoir étudié en cinéma pour participer à ces projections, elles s’adressent à tous, du plus connaisseur à celui qui veut faire des découvertes. C’est d’ailleurs pourquoi la soirée porte le nom d’Écran Libre. La Corporation Augustin-Chénier désirait que ces projections soient accessibles et que personne ne se sente gêné d’y assister. « Nous voulons faire en sorte que les gens découvrent ce qui se fait en cinéma, que ce soit ici au Québec ou ailleurs dans le monde. Nous n’avons pas toujours la chance d’avoir des films d’auteur, étrangers ou des documentaires à l’affiche. Écran Libre vient donc répondre à un besoin de voir le cinéma d’une autre façon », explique Chloé Beaulé-Poitras, responsable de la programmation cinématographique au Théâtre du Rift. Écran Libre, c’est donc des projections faites librement et un cinéma qui se veut libre d’accès. Alors, bienvenue à tous!
Le Festival vidéo du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
De la réalité à la fiction > Cindy Caouette
C’est le 17 mars prochain, à Rouyn-Noranda, qu’aura lieu la 18e édition du Festival vidéo du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, où seront présentés près de 25 courts métrages réalisés par les étudiants en Arts et Lettres, option cinéma. Tous les types cinématographiques pratiqués au Québec s’y retrouveront dans des vidéos de 1 à 10 minutes. La fiction, le documentaire et l’animation seront donc à l’honneur lors de ce festival. De plus, pour une première année, le festival s’intègre à la Semaine du meilleur des mondes. « le festival est pour plusieurs une première expérience significative et vient valider les choix de certains de continuer ou non dans la voie du 7e art » - Martin Guérin
Les courts métrages sont réalisés dans le cadre du cours de création vidéo offert au cégep et demandent un minimum de 2 mois de travail afin d’être prêts à temps pour la soirée de présentation. Ce sont les étudiants qui réalisent leur vidéo en entier : ils écrivent le scénario, réalisent le tournage et procèdent au montage de leurs courts métrages. C’est un processus créatif et technique qui demande aux étudiants plusieurs heures de travail par semaine, en plus de tous les autres cours auxquels ils doivent assister et des travaux que ces derniers demandent. Travail scolaire sur grand écran La tenue d’un tel événement est très importante pour les étudiants en cinéma. Le festival leur permet de voir leurs réalisations projetées sur grand écran dans des conditions optimales et devant un grand public. Ils peuvent donc démontrer leur savoir-faire et, chose plus difficile dans le domaine, faire face à la critique. En tout, ce sont 3 grands prix qui sont remis chaque année pour les meilleurs vidéos. Le jury est composé de personnalités régionales issues du milieu de
la culture ou du cinéma. Celles-ci attribuent les prix pour la catégorie meilleure fiction ou documentaire et pour la catégorie animation. Le choix de la troisième équipe gagnante revient au public, qui vote pour le meilleur vidéo, toutes catégories confondues. Selon Martin Guérin, enseignant en cinéma, « le festival est pour plusieurs une première expérience significative et vient valider les choix de certains de continuer ou non dans la voie du 7e art ». Ce fut le cas pour Sophie Dupuis de Val-d’Or, maintenant réalisatrice et scénariste et qui a gagné de nombreux prix; pour JeanFrançois Perron de Rouyn-Noranda, gagnant au festival en 2008; pour Caroline Lemire de Rouyn-Noranda, qui continue son cheminement en cinéma. On peut s’en douter, plusieurs autres ont aussi eu la piqûre du cinéma. Le festival, qui est né en 1992 sous la direction de Michel Lessard, un enseignant qui a su transmettre sa passion aux étudiants pendant 35 ans, ne pourrait avoir lieu sans l’aide précieuse des professeurs du département de cinéma et la contribution du cégep. Malgré que ce soient les étudiants qui prennent le festival en main chaque année avec la vente de billets et de t-shirts, la promotion et bien d’autres choses, les enseignants demeurent les principaux organisateurs, ce qui demande un grand investissement de leur part. La 18e édition n’est pas encore passée qu’on commence déjà à penser au 20e du côté des organisateurs. On peut croire qu’avec deux ans de préparation, la 20e édition sera haute en couleurs et en sera une dont on se souviendra longtemps. www.cegepat.qc.ca
À venir sur Écran Libre : RadioPirate de Richard Curtis et Les Dames en bleu de Claude Demers.
LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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humeur
une Abitibienne à Montréal
L’Abitibi-Témiscamingue juste à côté de paris > Geneviève béland
Un ami me rappelait récemment l’époque à laquelle Internet est entré dans nos demeures et où l’argument favorable populaire était la chute des frontières terrestres qui nous permettait maintenant de visiter le Louvre sans traverser l’océan. À ce moment Internet ça me semblait parti pour devenir un fleuve d’information et surtout, un efficace outil corporatif. Au début, seules des firmes d’ingénierie X et des grosses chaînes de restaurants possédaient leur site (hormis quelques pages Geocities visuellement désagréables dédiées à Devon Sawa ou JTT.) Je voyais ça comme une invention pratique mais aussi excitante que jouer aux petites quilles : après 20 minutes, ça peut devenir une expérience négative. J’étais loin de me douter de l’ampleur qu’allait prendre l’aspect social et de divertissement sur cet engin dès lors étroitement et trop souvent abusivement lié au nombre « 2000 ». j’ai la tendre impression que
Probablement à raison, plusieurs la région prend une place jugent démesuré l’espace toujours davantage représentative dans grandissant qu’occupe le Web dans le flux informatif que pernos vies. On pointe surtout la dépen- mettent les Twitter, blogues, dance qui vient avec. Il y a toujours et autres libres plateformes un côté de médaille un peu plus graisseux, mais y’a surtout toujours quelqu’un pour y tracer ses doigts; comme le monsieur qui appelle à Maisonneuve en direct pour se réclamer d’une discrimination injuste calculée par Radio-Canada et son nouveau concept de webtélé (qu’il paie avec SES taxes) dont il ne peut bénéficier sur Linux. Dans la vie, il existe ce type de personnes qui démontre très peu d’indulgence pour ne pas limiter ses opportunités de geindre à outrance sur les lignes ouvertes. Mais il y en a d’autres, comme la contrastante dame aveugle qui réussit à applaudir la bonne qualité sonore de ce TOU. TV-là. C’est le genre d’attitude olympienne que j’admire. C’est pour ça que j’ai tenté de faire réfléchir le côté éclatant de la médaille sur la montée spectaculaire de la cote populaire des trois « w » selon les bénéfices retirés par l’Abitibi-Témiscamingue. Je n’ai pas fait une étude rigoureuse veillée par un comité consultatif, mais j’ai l’impression et l’envie d’affirmer que la proximité quasi absolue que procure le cyberespace profite particulièrement à une région comme l’Abitibi-Témiscamingue. Si beaucoup de gens ne verront jamais le Louvre sans l’intervention de Windows (ou n’importe quel autre système d’exploitation), encore moins se rendront physiquement « là où les eaux se séparent». Selon moi, l’utilisation d’Internet comme outil de promotion ou de valorisation peut certainement convaincre quelques frileux de traverser le parc ou, à tout le moins, prendre une place concrète dans l’esprit des pauvres qui ne verront jamais le Domaine. Avec l’explosion des groupes Facebook comme « Moé, j’viens de l’Abitibi », « Tourisme AbitibiTémiscamingue » et autres déclinaisons du genre « J’AI déJÀ rEsTé ou j’hABite à Amos, YEAh!! », je ne crains pas que le sentiment d’appartenance et d’enracinement soient bien stimulés. Depuis mon arrivée à Montréal à l’automne, je reçois en continu des nouvelles de ma région, même les plus futiles (mes préférées). Ça me rappelle à l’inverse comment la région a toujours été sommée d’entendre parler des moindres détails de ce qui se passait à Montréal. Genre le développement journalier du dossier des petites chutes illuminées de la Place des Festivals, me faisait remarquer un ami. J’ose croire que la crue du Web permettra d’enrayer certaines inégalités que je juge depuis longtemps injustifiées et souvent incompréhensibles. Il y a d’abord l’inéquitable visibilité que je viens d’aborder. En effet, j’ai la tendre impression que la région prend une place plus représentative dans le flux informatif que permettent les Twitter, blogues et autres plateformes libres. Ensuite, en termes d’accès, je crois que l’Abitibi-Témiscamingue est aussi favorisée. Enfin, on peut y lire les nouvelles des médias écrits qu’on veut en même temps que tout le monde : Le Devoir tôt le matin, le Voir la semaine de sa sortie. Ça me soulage aussi légèrement de savoir que l’Assemblée nationale peut être suivie en ligne. Ça répond en partie à la ségrégation que vit l’Abitibi-Témiscamingue, qui n’a jamais eu accès à cette information directement sur ses ondes. (Faudrait mettre le monsieur de Linux là-dessus.) Je remarque également que l’achat en ligne permet enfin de régulariser certains marchés en étouffant la trop grande puissance du monopole souvent présent en régions éloignées. Je pense à certains disquaires déconnectés qui font en sorte que le Canadian Tire prend la forme d’un lieu privilégié pour l’achat de musique. Come on! Et finalement, moi je remercie Bill Gates de me donner la possibilité de demeurer présente, ne serait-ce qu’en mots, chez nous. (Et de visiter le Louvre quotidiennement, évidemment.)
Direction de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec 6
L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE SIX - MARS 2010
J’aime mon iPod > dominic ruel
En décembre dernier, j’ai décidé de m’acheter un iPod. Je me faisais un cadeau de Noël. Ma blonde a fait de même, parfait!, ça évite les déceptions. Commande par Internet, clic, ça arrivera par la poste. J’ai attendu le joli appareil avec impatience, pendant deux semaines. Et il est arrivé enfin, ma foi, dans un joli boîtier. On aurait dit un bijou. Il est argenté, en plus. Avec mon pouce seul, maintenant, je pourrai avoir toute la musique que je veux… Je ne suis pourtant pas un maniaque des nouvelles technologies. J’ai encore les oreilles de lapin accrochées à ma télévision, sans câble, ni satellite. Ma chaîne stéréo peut lire les cassettes. J’ai un ordinateur portable, oui, mais toujours branché à deux, trois fils. Pas de cellulaire, pas d’agenda électronique. Et je me promets de ne jamais lire un livre en entier sur un écran, ni de cesser de lire mon Devoir, en papier, sur la table de la cuisine. Je fuis Twitter et je préfère parler à mes amis devant un verre et non sur Facebook. On m’appellera peut-être le dinosaure. Mais mon iPod, je l’aime. Il est beau, petit, pratique. Je ne suis pourtant pas un maniaque des nouvelles technologies, mais mon iPod, je l’aime. Il est beau, petit, pratique.
J’ai commencé par copier mes CD dessus. Ma collection de Rush, bien sûr, et toutes ces autres chansons que j’aime, pigées çà et là sur mes disques. Impressionnant, cet iPod! Le nom des groupes apparaît, on peut aussi avoir l’image de la pochette de l’album. Et quand j’appuie sur le bouton du centre, y a même une voix de madame qui dit le nom de la chanson. Moi qui ne comprends même pas le fonctionnement du gramophone… Je suis ensuite passé à l’étape suivante : iTunes. Des chansons par millions, à 0,99 $ ou 1,29 $. Prix très raisonnables. Le prix est important, parce que je veux payer pour ma musique. Les adeptes des MP3 qui se vantent de télécharger gratuitement me font suer. Mais c’est typique de notre époque : c’est rapide et gratuit. C’est pourtant un vol, sans cagoule, la souris au poing. Beaucoup moins de gens auraient piqué un disque dans un magasin. Mais Internet et son anonymat encourage bien des lâchetés. Lâchetés dont on se vante presque, en banalisant tout le processus de création, ses difficultés, ses angoisses, ses miracles. Ne faisons pas l’autruche pour autant. C’est l’évidence, c’est l’évolution normale : le téléchargement est là pour rester, le CD va disparaître, comme le 8-Track, le vinyle, la cassette. Ne soyons pas nostalgiques non plus : l’automobiliste ne s’ennuie pas de la calèche, ni le bûcheron de sa sciotte à bras.
C’est toute l’industrie de la musique qui se retrouve bouleversée par les nouvelles façons de consommer. Le téléchargement est une arme à deux tranchants. D’un côté, ce piratage, facile, qui nie le droit à l’artiste de voir son talent et son travail rémunérés. Je sais, Madonna ou Metallica n’ont pas besoin de mon argent, mais ils en ont fait parce que leur musique, leur son, ont rejoint un grand nombre de consommateurs… qui payaient! De l’autre, la musique en ligne offre, via Internet, une visibilité illimitée, un auditoire très large qui pourra apprécier les artistes et leurs œuvres. C’est l’infinité des possibilités, et le talent, ce sera maintenant aussi de savoir profiter de toutes les tribunes, virtuelles ou non. La fin du CD et l’arrivée des lecteurs numériques, des iPod, qui seront aussi un pas de géant pour l’environnement (fini le plastique, fini le transport!), c’est aussi la fin des albums à deux bonnes chansons, faites pour la radio, question d’appâter le client pour qu’il achète l’album. R.E.M, il me semble, en avait fait une spécialité dans les années 90 : une ou deux chansons à la Losing my Religion, succès à la radio, on se précipite acheter le disque qui, au final, n’est presque pas écoutable. Avec l’achat en ligne, qui permet d’acheter un album ou une chanson à la fois, l’artiste sera alors mis devant un grand défi, celui de composer toujours sa meilleure chanson. Sinon, elle végétera sans acheteur quelque part dans le Web. J’aime donc mon iPod. Je le traîne dès que je le peux. C’est le nec plus ultra des « greatest hits ». C’est comme si, au fond, j’étais fier de moi d’avoir fait ce petit saut dans le temps et d’être enfin, technologiquement, un peu, à mon époque. D’être moins dinosaure. Mais rassurez-vous, je ne perdrai pas mes vieilles habitudes : après avoir lu le journal dans le salon, devant ma télé qui « griche » un peu à cause des antennes, je vous appellerai avec mon téléphone à fil pour vous inviter à prendre un café, pour jaser. C’est beaucoup mieux que Facebook, je vous le jure!
musique Des soupers-spectacles tout le printemps pour le drôle de duo
À la cabane avec gilles et nicole > IB
Le Paradis de l’érable, nouveau restaurant sis rue Gamble, à Rouyn-Noranda, offre, tous les vendredis et samedis depuis le 20 février et jusqu’au 1er mai, deux excellentes raisons de s’y rendre. D’abord parce qu’il s’agit en quelque sorte d’une cabane à sucre en pleine ville; ensuite – et surtout – parce qu’il s’agit d’une excellente occasion d’y voir à l’œuvre le duo Gilles et Nicole, formé de Sylvain Noël dans le rôle de Gilles, et de Pascal Binette dans le rôle… d’André. C’est qu’en fait, Gilles est un chanteur qui attend depuis une quinzaine d’années le retour de sa douce Nicole, sans succès; alors qu’André est son beau-
frère, qui tente de tirer profit de cette disparition pour faire sa place dans le show business, et ça commence au Paradis de l’érable. La progression se poursuit pour Gilles et Nicole : après des passages remarqués à la Foire gourmande de Ville-Marie, au FME et au Festival des Langues sales, voilà qu’ils se frottent au temps des sucres. Ce sont les dents sucrées qui en sortiront gagnantes.
arts visuels Karine Héber t
photo : Cyclopes
photo : IB
La quête, histoire d’équilibre
De val-d’or aux pyramides d’égypte
> Mélanie Nadeau
Le défi est de taille. Assembler 5 280 toiles de partout dans le monde afin de recouvrir une pyramide d’Égypte en 2010. Le Marathon des Milles de l’Art est l’expression française du projet artistique international The Art Miles Mural Project, qui a vu le jour il y a plus de dix ans. La danse éternelle, bâton à l’huile sur fibre de pin 4 pieds X 4 pieds, 2009 > Ariane Ouellet
Du 28 mars au 9 mai prochain, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda présente La quête – histoire d’équilibre, résultat du travail en peinture de l’artiste multidisciplinaire Karine Hébert. Comme son titre l’indique, le projet questionne cet état précaire qu’est l’équilibre quand l’être humain est au centre de bouleversements et de pressions diverses qui lui font perdre la stabilité et le sentiment de plénitude. Forces matérielles ou psychiques, l’être humain doit constamment répondre à ces influences, s’adapter, se moduler, et l’artiste cherche à comprendre comment il est possible de conserver l’harmonie sans se perdre dans le parcours exigeant de l’existence. L’exposition compte une vingtaine d’œuvres réalisées au bâton à l’huile sur panneau de fibre de pin. La palette de l’artiste explore les rouges et les noirs à travers un travail tactile très sensuel, le rouge évoquant le vivant, l’organique, la passion et la destruction, ayant une charge émotive très forte. Le noir quant à lui rappelle la chute, le déséquilibre, l’introspection, mais aussi un certain clair-obscur qui n’est pas sans donner une touche dramatique très soutenue. La palette de l’artiste explore les rouges et les noirs à travers un travail tactile très sensuel
Depuis ses débuts, il y a dans l’œuvre de Karine Hébert une préoccupation féministe. Dans la performance, l’art visuel et l’installation, elle utilise des éléments visuels et des objets typiques à l’univers féminin (rouge à lèvre, corsets, chaussures à talons hauts, bas de nylons), tout en questionnant les contraintes auxquelles les femmes sont soumises à travers les codes de beauté et de séduction. Aujourd’hui, elle s’éloigne peut-être de ses préoccupations sociales du début, mais il n’en reste pas moins que cette quête d’équilibre dans la vie quotidienne est le plus souvent celle des femmes, qui cherchent à allier travail, enfants et activités quotidiennes tout en performant. Quand on fait déjà tout ça et qu’on est en plus une artiste, ça fait trois métiers, il n’est donc pas surprenant que Karine Hébert se questionne sur la notion d’équilibre… L’artiste présentait d’ailleurs en février dernier à L’Écart, lieu d’art actuel, une exposition intitulée Samsara, série d’explorations physiques et plastiques sur les limites. Résultant d’une résidence en duo avec Sylvie Richard, chorégraphe-interprète, leur travail questionnait, à travers la danse et l’art visuel, la notion de limite, ce qui a sans aucun doute nourri les réflexions de l’une et l’autre, la notion de limite étant souvent indissociable, dans le quotidien, de celle d’équilibre.
C’est dans un orphelinat en Bosnie-Herzégovine, suite à la guerre serbo-croate, que 350 enfants ont peint la première fresque sur un drap criblé de balles. Depuis ce jour, les toiles sont produites aux quatre coins de la planète afin de sensibiliser la population à la décennie internationale de la promotion d’une culture de la nonviolence et de la paix au profit des enfants du monde. Des femmes artistes de Val-d’Or participeront à cette grande aventure planétaire. À la tête de leur groupe « Solaire/Solidaire », madame Lee Lovsin, artiste en arts visuels, raconte : « J’ai découvert ce projet sur Internet et en en parlant à des amies et connaissances, j’ai vite réalisé l’intérêt qu’il suscitait, car nous avons rapidement intéressé une dizaine de femmes d’ici. » Parmi les douze thèmes disponibles, mentionnons la diversité culturelle, l’environnement, la paix, les contes, la musique et les femmes. C’est ce dernier thème qui a interpellé le groupe de Val-d’Or : « Comme plusieurs membres du groupe ont voyagé un peu partout dans le monde, nous avons utilisé nos photos d’ici et d’ailleurs afin de créer l’œuvre Sœurs de cœur. » Mesurant 5 pieds par 12 pieds, elle représente, au premier coup d’œil, une femme qui danse, en trois temps. Par contre, en nous approchant, nous découvrirons la multitude de femmes de toutes les origines et de toutes les générations. L’œuvre Sœurs de cœur sera déposée à Wakefield, en Outaouais, à la fin février afin de poursuivre sa route jusqu’en Égypte. www.the-art-miles-mural-project.org
www.cern.ca
Vous avez des commentaires et des suggestions? Faites-nous-les parvenir : redaction.indicebohemien@gmail.com
LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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Chroniques de la vie moderne > IB
Depuis le 25 février, le Centre d’exposition d’Amos présente deux expositions qui posent un regard critique sur les valeurs du monde contemporain, les choix qu’on y fait et les modèles qu’il nous impose. Marie-Ève Martel, de Blainville, propose, avec Éclipse agricole, une vision toute personnelle de l’usage que l’on fait du territoire. En portant son attention sur les transformations que subit le monde rural, où les fermes disparaissent au profit d’un développement urbain effréné, elle remet en question les motifs de ces mutations de notre environnement immédiat et, partant, de nos activités. Cette exposition est présentée jusqu’au 4 avril. Pour sa part, la Rouynorandienne Chantale Girard poursuit son exploration des modèles féminins contemporains à travers son exposition Épisodes I et II, à l’affiche jusqu’au 28 mars. Grâce à un amalgame de dessin, de vidéo et de photographie, l’artiste mélange images de magazines et histoire personnelle, réelle ou imaginée, et elle réinterprète le tout en donnant quelques clés de compréhension par son utilisation de l’écriture.
sculpture sur neige
photo : Annie Perron
Marie-Ève Martel et Chantale Girard au Centre d’exposition d’Amos
arts visuels
Jacques Baril poursuit sa cavale annuelle > Christian matte
Encore cette année, le sculpteur de renommée mondiale Jacques Baril, de Gallichan, est en tournée en province pour partager l’amour de son art avec des jeunes en donnant des ateliers de sculpture sur neige. Ce projet, qui est répété depuis 15 ans, a permis à M. Baril de découvrir le Québec sous toutes ses coutures. « J’ai été faire des sculptures dans les paysages rocheux de Salluit ou de BlancSablon, dans la neige rouge de Schefferville; j’ai été en motoneige sur les eaux glacées du fleuve afin de me rendre à Harrington Harbour ou à St-Augustin; j’ai été au centreville de Montréal, à côté du Musée des beaux-arts, rencontrer les étudiants du Collège de Montréal; j’ai fait de la sculpture sur neige, mais aussi des installations éphémères de tout autre acabit dans plusieurs parties du monde. Mon projet annuel dans le cadre de la sculpture sur neige depuis 15 ans est toujours de partir pendant trois mois dans une tournée super intensive, pratiquement sans aucun jour de repos », raconte-t-il. Pour lui, il s’agit davantage d’une expérience artistique et humaine que d’enseignement. « Je n’ai aucune compétence de la sorte et ce n’est pas ce qui m’interpelle, affirme M. Baril. Je suis un artiste, un sculpteur en l’occurrence, qui va à la rencontre des jeunes mais pas pour leur donner des informations pertinentes sur un
sujet ou l’autre. Je m’engage à chaque fois dans un processus d’échange et de partage d’un instant de vie intense avec ce que je suis et ce qu’ils sont. » Un processus qu’il vit pleinement, avec les défis qui y sont rattachés. « Il n’y a pas de repos pour l’esprit créateur! »
« J’arriverai tout à l’heure à l’école et sans doute qu’il n’y aura presque pas de neige et que je devrai inventer un moyen de faire les ateliers malgré tout. Il n’y a pas de repos pour l’esprit créateur ! »
Quand la neige fond Après cette tournée hivernale, plusieurs projets attendent M. Baril, tels que des expositions et la réalisation du projet Les légendes du Lac avec cinq municipalités riveraines du lac Abitibi, soit cinq sculptures élaborées à partir des croquis de craie tracés sur des plaques de métal. Aussi, une réponse pour un projet en Auvergne avec Véronique Doucet est attendue. www.jacdgall.ca
source : web.mac.com/jacdegall/BarilJsculpteur
arts visuels
Il y a un malaise chez les mélèzes (sculpture sur neige)
diffuseur L’Agora des Ar ts prend son r ythme de croisière
Un printemps en musique et en théâtre > IB
L’Agora des Arts dévoilait il y a quelques semaines sa programmation pour l’hiver, le printemps et l’été 2010. Au programme : un habile mélange de productions de haut niveau et d’expression locale inspirée, tant en musique qu’en théâtre. Côté musique, le 28 mars, jour du lancement de sa programmation, le Festival des guitares du monde nous offre un spectacle bénéfice mettant en vedette le Trio de guitare de Montréal et le California Guitar Trio, avant de prendre le contrôle des lieux à partir du 23 mai. Le 12 avril, les Jeunesses musicales du Canada présenteront un spectacle jeune public, Fiestango, mettant en vedette la violoniste d’origine témiscabitibienne Amélie Lamontagne; neuf représentations, accommodant quelque 1000 élèves, sont prévues. Enfin, le 17 avril, le groupe valdorien Sekwé proposera son mélange de rythmes traditionnels des Seychelles et du Québec issu de son album Homo habilis.
Pour ce qui est du théâtre, ça commence avec D’Alaska, un texte de Sébastien Harrison mis en scène par Frédéric Dubois, présenté le 17 mars. Suivra la pièce pour adolescents Romances et Karaoké, de Francis Monty, le 29 mars. Le théâtre régional n’est pas en reste, avec la présentation du résultat des ateliers communautaires de la compagnie des Voisins d’en haut dispensés par Louise Lavictoire, les 5 et 6 juin. Enfin, le Théâtre du Tandem reprend ses quartiers d’été, cette fois avec la pièce Au pays de l’Or bleu, de l’auteure preissacoise Jaquy Lamps, mise en scène par Jean-Guy Côté et mettant en vedette Solène Bernier, Alexandre Castonguay et Stéphanie Lavoie.
17 marsau cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda
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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE SIX - MARS 2010
événement
général
L ’ a telie r « E k o »
Regards d’une Amossoise sur Vancouver l’olympique
De l’Harricana au fleuve Fraser
photo : Catherine Drolet marchand
de Christian Bourgault
photo : Maya Sciarretta
« J’ai vécu comme un sans-abri pendant six mois, à Montréal. Pour passer le temps, je ramassais les déchets. Et les gens me remerciaient souvent. » - Christian Bourgault
> Marie-Pierre bouchard
À Vancouver, tandis que les amateurs de sports – touristes ou locaux – ont les yeux rivés sur les écrans de tous les restos, cafés et bars de la ville (les billets pour assister aux compétitions étant rarissimes et hors de prix), d’autres en profitent pour vibrer au rythme des Olympiades Culturelles, le plus gros festival à ce jour à l’ouest des Rocheuses canadiennes. Au moment de remettre ce texte à la rédaction, l’événement d’envergure internationale battait son plein depuis une semaine. En tant que chroniqueuse culturelle pour Espace Musique à RadioCanada, j’ai le privilège d’aller me gaver d’expositions et de spectacles, d’emplir mes yeux et mes oreilles et de donner mes impressions en ondes. Vous avez sans doute deviné que je ne m’intéresse pas au sport et que je n’y connais rien; je ne vous parlerai donc pas d’Alexandre Bilodeau, bien qu’il ait tout mon respect. Mon sujet de prédilection et mon inspiration ultime, ce sont les arts et la culture. Et tout particulièrement les manifestations live. Lorsque des artistes font vibrer mes cordes sensibles, j’ai besoin de l’exprimer et de le partager. Lorsque des artistes font vibrer mes cordes sensibles, j’ai besoin de l’exprimer et de le partager
Par ailleurs, j’en profite pour vous dire que le Québec est plutôt bien représenté lors de ces Olympiades Culturelles. Balayons le souvenir d’un certain Garou à la cérémonie d’ouverture! Sur les planches vancouvéroises se succèdent une impressionnante brochette d’artistes de chez-nous. Quelques exemples : Ariane Moffat, Alfa Rococo, Radio Radio, Mes Aïeux, Misteur Valaire, Pierre Lapointe, Karkwa, Malajube, Élisapie, Yann Perreau et Vulgaires Machins, pour ne nommer que mes préférés! Chaque jour, au moins cinq à huit formations québécoises nous offrent leurs talents, souvent simultanément sur des scènes différentes – choix déchi-
rants! Il y a aussi des artistes en arts visuels québécois, notamment Geneviève Cadieux, sans oublier notre ambassadeur Robert Lepage et notre Abitibien Samian. Je connais bien Vancouver pour y avoir vécu. C’est une petite cité multiculturelle au tempo zen et tranquille. Mais en ce moment, je la découvre sous un jour inédit. En plus des milliers de spectacles et expositions en cours, les rues fourmillent de touristes, de fêtards, d’athlètes olympiques et de stars. Des amuseurs publics viennent (enfin!) réchauffer l’atmosphère du centre-ville. Vancouver sort de sa discrétion légendaire et prend une belle bouffée d’air frais. Elle s’ouvre et accueille des gens venus de partout pour admirer sa splendeur verte, son climat clément et son pacifique océan. J’en témoigne : ça lui fait un bien fou de se délier ainsi! Bien sûr, il y a l’envers de la médaille. Les publicités des commanditaires : pollution visuelle tape-à-l’œil. Chapeaux en feuilles d’érables et vêtements rouge pétant : surabondance et manque de raffinement flagrant. Omniprésence des policiers et des barrages de sécurité : ça écœure un brin et ça enlève un peu de magie. Mais n’allez pas penser que je boude mon plaisir. Au moment de remettre mon texte à la rédaction, il reste dix jours de célébrations avant la cérémonie de clôture… imaginez ce qu’il me reste encore à savourer!
> Catherine drolet marchand
À la sortie du village de Lorrainville au Témiscamingue, dans une bâtisse turquoise à la forme peu commune, se situe l’atelier Eko de Christian Bourgault. À l’intérieur, une odeur propre aux vieilles choses s’empare des narines. L’ambiance, teintée d’une musique reggae, relaxe les oreilles les plus stressées et, un peu partout, une panoplie de meubles, instruments et œuvres d’art, tous faits à partir de matériaux recyclés, est placée dans un désordre structuré, rappelant celui d’un vieux magasin général. Le but ultime de Christian? Amener les gens à s’exprimer en créant à partir de matériaux recyclés. « À toutes les deux semaines, je me rends à l’Éco-centre, au Centre Bernard-Hamel et dans les quincailleries de Rouyn-Noranda à la recherche de matériel intéressant. »
qui lui sert d’appartement et d’entrepôt, se veut un lieu convivial où les gens peuvent y prendre un café, jouer à des jeux de société, faire de
la musique ou créer des œuvres. Pour l’instant, il ne vend pas ses produits, ni sa matière : la contribution volontaire s’impose.
Au-delà du recyclé, Christian Bourgault travaille les matières issues de la nature, comme la terre, le bois, la peau et les bois d’orignal. Ce qu’il trouve, il le met à la disposition des gens. L’atelier permet donc de se procurer du matériel, mais il est aussi voué à devenir un lieu d’échange artistique. « Les gens qui viennent peuvent se prendre du matériel, créer, et s’ils le désirent, partager leur perception avec les autres, comme dans un atelier de libre-expression. » « L’environnement, un art de vivre » Voilà le slogan qu’il a choisi pour bien le représenter. Ce qui l’a mené à adopter cette philosophie de vie, c’est son séjour dans la rue, à Montréal. Il a vécu comme un sans-abri pendant près de six mois. « Pour passer le temps, je ramassais les déchets. Et les gens me remerciaient souvent de le faire », dit-il. Ce qui est intéressant pour tout amateur d’antiquités ou de trucs du genre, c’est qu’il est possible de faire une commande. « Vous n’avez qu’à écrire ce que vous voulez précisément et moi, la prochaine fois que je ferai ma tournée, je porterai une attention particulière. » Cette véritable caverne d’Ali Baba, LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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métiers d’arts
U n e d ouza i ne d ’ arts L’exposition M.A. L’Événement regroupe 12 ar tisans régionaux > Paul-Antoine Martel
Pendant un mois, le Centre d’art Rotary de La Sarre sera le théâtre de M.A. l’Événement, une exposition collective mettant en valeur le talent de douze artisans en métiers d’art. De ce concentré de savoir-faire inédit naîtra également un catalogue qui permettra d’élargir le cercle des initiés à leur travail. Voici un bref portrait de ces 12 créateurs qui font l’événement.
Caroline Arbour, joaillerie, Amos Suzanne D. Dubé, broderie norvégienne, Amos
Originaire de la Gaspésie, où elle est retournée exposer à quelques reprises, et formée à Québec, Caroline Arbour est une artisane entreprenante. En 2004, elle démarre son entreprise, Scaro, et se mérite le Prix de l’Ambitieux de la Chambre de commerce d’Amosrégion à deux reprises, en 2006 et 2009, en plus de se voir attribuer le Prix de la relève du Conseil de la culture. Celle qui participe au Salon des métiers d’art de Montréal depuis 2005 a exposé aux quatre coins de la région au fil des ans.
Celle qui aurait pu devenir conseillère en finances personnelles est plutôt devenue exper te en broderie norvégienne. Elle se dit passionnée par le textile et par le défi de réaliser ses points de broderie favoris. Depuis 2002, elle a participé à de nombreuses expositions collectives en région. Suzanne D. Dubé fait partie des fondatrices des Artisans vagabonds, projet du Conseil de la culture et de la Table des artisans d’art qui a grandement contribué au dynamisme actuel des métiers d’art en région. photos : cyclopes
Catherine Dubé, céramique, Amos Michel Drapeau, bois, La Sarre
Détentrice d’une technique de métier d’ar t en céramique du Collège de Limoilou, Catherine Dubé s’est illustrée en participant à de nombreuses expositions et en raflant quelques prix durant son séjour dans la capitale québécoise. Pourtant, elle a choisi de revenir s’installer à Amos et d’y ouvrir sa propre boutique-atelier, La Garette, en compagnie de la joaillière Malou Thibodeau. Elles y offrent des objets à la fois beaux et utiles. La céramiste continue entre temps d’exposer ses œuvres en divers endroits et en des occasions variées, comme au Salon des métiers d’art en 2008.
Marie Bourgault, enluminure, Rouyn-Noranda
Le Lassarois pratique une discipline peu commune, soit le tour sur bois, après avoir touché à la sculpture et à la sérigraphie. C’est un peu le vétéran du groupe, lui qui approche les 40 années de pratique. Il multiplie les occasions de diffuser son talent dans divers événements régionaux, que ce soit dans les salons de métiers d’arts ou quelque colloque sur le bois à valeur ajoutée. La Sarre est enjolivée de quelques-unes de ses œuvres, dont 7 bancs de son cru au parc St-André.
Lyne Boucher, verre, St-Mathieu
Elle est membre de l’énigmatique Société créatrice d’anachronisme, un organisme international voué à la recherche et à la reproduction des savoir-faire de l’Europe ancienne. Ainsi, Marie Bourgault est fascinée par l’art médiéval, et travaille à le reproduire en se servant des techniques et des matériaux utilisés à l’époque. Spécialisée en enluminure, soit l’enjolivement des manuscrits, elle pratique également d’autres métiers d’art au sein du Cercle des Fermières Immaculée-Conception.
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Elle travaille le verre depuis plus de 10 ans, et n’a de cesse de se perfectionner. L’artiste de St-Mathieu d’Harricana est fascinée par les réfractions du soleil à travers les vitraux, et explore les façons de répandre la lumière qui filtre à travers les volumes de verre coloré. Lyne Boucher expose à l’occasion, notamment lors des traditionnels salons de Noël, et répond à des commandes spéciales pour des particuliers ou des entreprises.
métiers d’arts Cécile Lamarre, verre, La Sarre
photo : Julie Goulet
Dany Houle, ébénisterie, Rouyn-Noranda
Elle s’emploie à jouer avec la lumière en lui faisant traverser toutes sortes de matières, principalement le verre, pour créer diverses nuances de douceur apaisante. Mais c’est en gravure qu’elle s’est mérité une mention spéciale à l’occasion de la Biennale d’art miniature de VilleMarie en 2000 (elle a également participé à la dernière édition de la BAM, en 2008). Bachelière en Arts plastiques de l’UQAT (1998), avide de perfectionnement par le biais de multiples formations (gravure, sculpture, dessin, etc.), elle enseigne le vitrail à la Maison des arts JeannineDurocher de La Sarre.
Ce pur produit du Centre de formation RimouskiNeigette, dans le Bas-Saint-Laurent, est revenu s’établir dans son Rouyn-Noranda d’origine en 2001, après l’obtention de son diplôme d’études en ébénisterie. Après avoir fait ses classes comme apprenti, il fait le grand saut en 2005 et lance sa propre entreprise, Ébénisterie Style Innovateur. Il offre un service de conception et de fabrication de meubles sur mesure, auxquels il appose sa touche personnelle en utilisant des techniques de sculpture et de frisage. Un antidote à la mélamine.
Katia Martel, joaillerie, Obaska
L’artiste d’Obaska (Senneterre-Paroisse) a exposé ses bijoux de Québec à Val-d’Or, et même à Toronto, où elle a participé, avec le collectif Sensualité sacrée, à une exposition présentant le travail de neuf joaillières québécoises. Elle a créé des bijoux-récompenses tant pour l’Ordre régional des infirmières que pour le Gala Mémégwashi du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. Son travail a été reconnu par un Prix d’excellence en arts et culture du Conseil de la culture, et ses qualités de femme d’affaires, par le Concours québécois en entreprenariat. Elle fait partie du bottin du programme Culture à l’école.
Sylvie Poulin, verre, Val-d’Or Elle a à son actif plus de 750 œuvres en verre, et en a suscité des dizaines d’autres par le biais de son enseignement au Centre de formation générale Harricana et au Centre d’exposition de Val-d’Or. La chapelle d’adoration de l’église Saint-Martin-de-Tours de Malartic
abrite un de ses vitraux faisant 158,4 cm par 37,4 cm. Inspirée par la nature, elle intègre des éléments végétaux et minéraux à ses créations et cherche à reproduire l’impact que crée chez elle le contact des éléments. Sylvie Poulin offre des ateliers privés sur demande, et comme bien des artisans, accepte les commandes particulières.
Jim Couture, sculpture, Lamorandière
Solange Coulombe, verre, Rouyn-Noranda
C’est elle la fondatrice et propriétaire de l’atelier Vitr’Art de Rouyn-Noranda. Elle y enseigne depuis 2002 la conception et la fabrication de vitraux, tant aux novices qu’à ceux qui en ont déjà apprivoisé la technique. Parallèlement à ces activités pédagogiques, elle répond à des commandes personnalisées de vitraux, vend du matériel de création aux fanatiques du vitrail, répare des pièces endommagées, et trouve un peu de temps pour exposer, bien qu’elle avoue que son atelier-école lui laisse bien peu de temps pour ce faire.
Un des vétérans du groupe, il pratique la sculpture depuis 1974. Véritable touche-à-tout, il a travaillé la pierre, les métaux précieux, la céramique. Le citoyen de La Morandière est un habitué du programme d’intégration des arts à l’architecture, ses œuvres ornant la polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or, le parc du pionnier de Lebel-sur-Quévillon et la bibliothèque de Limoilou, et une de ses sculptures, Le génie de la chute, trône sur l’île d’Anticosti. On a fait appel à Jim Couture pour la confection des trophées 2008 du Gala de l’Entreprise de la Chambre de commerce de Val-d’Or et pour les prix de 48e Nord International en 2006, et il a réalisé une sculpture monumentale sur pierre à l’occasion de l’édition 2007 du Festival H2O d’Amos. Le musée Louis-Hémon de Péribonka, au Lac-Saint-Jean, a acquis 13 de ses réalisations en 1987. LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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photo : courtoisie de l’artiste
littérature Tommy Thibaudeau
Faire rimer le désir avec l’accomplissement > sophie ouellet
Un nouvel auteur fait son entrée dans le monde culturel témiscabitibien. Tommy Thibaudeau, un grand gaillard de 21 ans, vient de publier son premier recueil de poésie à compte d’auteur : Entre l’ombre et la lumière. « Qu’y a-t-il entre l’ombre et la lumière? Entre le verre à moitié vide et celui à moitié plein? Un orage d’émotions qui ne cesse de fleurir au-delà des mots… » Cet ouvrage contient une centaine de poèmes traitant de sujets extrêmement variés tels l’amour, la mort, le travail ou le suicide. « Passer sa vie à écrire de la poésie ne mène à rien, à moins que quelqu’un ne s’arrête pour la lire. » Parfois, un petit geste, une petite parole anodine et la vie de quelqu’un se voit à jamais transformée. C’est ce qui est arrivé à Tommy Thibaudeau à l’âge de onze ans. Son professeur avait installé une boîte aux lettres dans la classe pour que chacun des élèves y dépose un message qui sera donné et lu à voix haute par un compagnon. Tommy avait écrit un message en vers avec des rimes, sans même savoir à l’époque ce que pouvait vraiment être la poésie. La jeune fille qui avait reçu son mot s’était alors exclamée :
« Moi, mon ami, c’est un poète! » C’est à ce moment que Tommy s’est rendu compte du talent qu’il possédait et qu’il a pris le goût à l’écriture. Selon Carmen Branconnier, présidente de la Maison d’arts Jeannine-Durocher à La Sarre, « Tommy joue avec les mots depuis qu’il est tout petit. C’est quelqu’un de très intuitif. L’écriture le fait vivre, c’est plus qu’un passe-temps, c’est une véritable passion. » Tommy est un autodidacte qui ne possède que l’équivalent quatrième année du primaire. Il lance un message aux jeunes : « Déjà de
Tommy Thibaudeau en compagnie de sa conjointe Mélissa et de Véronic Massy du Carrefour jeunesse emploi d’Abitibi-Ouest
vouloir l’impossible, c’est de le croire possible. » Tommy voit dans son livre une victoire autant personnelle que professionnelle. « Je suis un homme de haute stature et sous mes chemises de piètre couture il y a la plume, l’encre et l’écriture. Et mes doigts en ressentent l’usure. » C’est avec un recueil de poésie que Tommy Thibaudeau perce dans le domaine littéraire, mais plusieurs idées et projets mijotent dans sa tête. Pour son second livre, il aimerait beaucoup publier un roman fantastique. Le jeune homme caresse aussi le rêve d’écrire une pièce de théâtre et de pouvoir gagner
sa vie en tant que parolier. D’ailleurs, avec sa conjointe Mélissa Mayrand, il donne des spectacles où elle interprète ses paroles en musique et en chansons et où il fait la lecture de poèmes. Pour l’instant, Tommy se permet une petite pause bien méritée afin de se consacrer à son rôle de nouveau papa. À la mi-avril, il sera en spectacle avec Mélissa pour le 75e anniversaire de Villebois. Il profite aussi du succès de son livre, qui se vend plutôt bien.
La littérature à l’honneur à l’occasion du prix du public du CCAT > Paul-Antoine Martel
Après les arts visuels l’an dernier, alors que le graveur Roger Pelerin fut honoré, le prix du public du Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue met en valeur cette année la littérature. L’Indice bohémien se joint au Conseil pour saluer l’œuvre des cinq écrivains en nomination qui, chacun à sa façon, font vivre les lettres chez nous. Abitibi - Marc Tremblay
L’auteur amossois, qui n’a pas encore 40 ans, est le seul homme en compétition cette année. Il commence à écrire alors qu’il est toujours adolescent, remportant au passage quelques prix de rédaction. Il fait paraître un premier roman en 2002, Donovan et le secret de la mine, à l’enseigne de l’une des plus importantes maisons d’édition québécoises, Boréal. Cette histoire pour adolescents campée au Moyen Âge lui vaut le prix de la relève 2003 du CCAT. Puis en 2004 est publié le récit pour enfants Le petit frère du Chaperon rouge aux Editions de la Courte échelle. Abitibi-Ouest - Cécile Hélie-Hamel
Cette femme originaire de Macamic, qui habite aujourd’hui Authier-Nord où elle est conseillère municipale, ne semblait pas destinée à l’écriture. Elle abandonne l’école très tôt, se marie, a cinq enfants, puis à 25 ans elle retourne à l’école; un parcours qui la mènera jusqu’à l’obtention d’un bacc-
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calauréat et d’un poste de direction d’école. Femme fort active dans sa communauté, a tout de même trouvé le temps de faire paraître 3 romans depuis 1983, après avoir gagné le prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue en 1979 et 1981. Rouyn-Noranda - Jocelyne Saucier
photos : courtoisie CCAT
Lettres de noblesse
Amy Lachapelle est directrice d’une des seules maisons d’édition installées en région. Ce relatif éloignement des grands centres ne l’a pas empêchée de se constituer un public pour ses œuvres. Au cours des deux dernières années seulement, elle a publié 4 ouvrages de sa série « Le monde de Khelia », qui connaît un joli succès de librairie. On lui doit également deux autres romans pour jeunes, ainsi que des efforts considérables pour faire vivre la littérature de chez nous et pour offrir à de jeunes auteurs la chance d’être publiés. Vallée-de-l’Or - Anne-Michèle Lévesque
Celle qui a œuvré dans le milieu des communications durant de nombreuses années a trois romans à son actif, dont deux (La vie comme une image, 1996; Jeanne sur les routes, 2006) lui ont valu des nominations aux prestigieux Prix du Gouverneur général du Canada. Jocelyne Saucier, qui a rédigé l’ouvrage Rouyn-Noranda… Quelle histoire… en photos, sait exploiter des décors de la région dans ses histoires (site minier, le Rouyn des années 30, etc). Elle a reçu un prix de la culture de la Ville de Rouyn-Noranda en 2006. Témiscamingue - Amy Lachapelle
Elle est l’une des plus prolifiques écrivaines de la région, et une animatrice énergique de la scène littéraire. Elle compte plus de 25 publications à son actif (poésie, polar, fresque historique…), seule ou avec d’autres. On pourrait la qualifier d’entrepreneure littéraire : elle a lancé et dirigé des recueils collectifs de nouvelles, démarré le prix littéraire jeunesse de l’AbitibiTémiscamingue, et elle a animé les rencontres des Aventuriers de la plume pendant quelques années.
Merci à tous nos collaborateurs.
littérature Critique littéraire
Critique littéraire
sentence : terre
Aliénor
> francesca Bénédict > Denys Chabot
Nous qui sommes conduits à lire pas mal de pauvretés, nous sommes tout à l’inverse en droit de nous étonner du fait que le dernier livre de Richard Desjardins, Aliénor, ait connu si peu de retentissement, alors qu’il s’avère être une révélation absolue, un recueil d’une qualité littéraire exceptionnelle, qui aurait dû soulever d’enthousiasme la critique littéraire et assurer au livre tout le rayonnement, la résonance qu’il mérite. Publié chez un petit éditeur, Lux, est-ce avant tout un problème de diffusion? Aliénor est, d’emblée, avec Les écrits de l’eau, de Suzanne Jacob, et Entre la lettre et l’esprit, de Raôul Duguay, l’un des trois recueils de poèmes les plus remarquables de la littérature abitibienne. C’est une histoire pleine d’une verve venue de l’âme, d’autant qu’elle est racontée du point de vue d’un simple paysan-soldat, pauvre comme du sel, en révolte contre l’autorité, un dénommé Gauthier sans Avoir, tout comme le frère de Richard Cœur de Lion fut Jean sans Terre. Un recueil d’une richesse d’invention continue, d’une densité sans ornement et d’une adresse technique à couper le souffle, sans parler du raffinement des timbres, de la souplesse des sonorités. Ce long poème, écrit en alexandrins, qui se veut chanson de geste, a beau évoquer des événements survenus au cours du XIIe siècle, il est on ne
peut plus intemporel, et jamais il ne prendra de l’âge. Desjardins, qui a déjà écrit une superbe chanson sur François Villon, semble apprécier cette période en effer vescence, pleine de poésie rugueuse, dépouillée, douloureuse et nue, sans emphase, mais aussi d’une vitalité truculente, qui apporte la fraîcheur d’un matin. Cette histoire d’Aliénor d’Aquitaine est celle d’une femme dont l’âme est à vif, qui voit le monde se décomposer sous son regard et, poignants, les drames qui s’ensuivent donnent à cet univers une gravité émouvante et pure. Une histoire mêlée depuis toujours à la mythologie personnelle de l’auteurcompositeur, puisque Aliénor était la mère de Richard Cœur de Lion, nom sous lequel la mère de Desjardins le désignait lorsqu’elle appréciait ses comportements…
Phylactères libres On l’imagine sérieux et concentré, au coeur de son île Nepawa, penché sur son travail de graveur, mais il sait aussi être plus léger, le sourire en coin. Quand Roger Pelerin vous offre une œuvre, vous lui trouvez une petite place, d’où la présence de cette petite bande dessinée. Si vous êtes bédéiste et que vous souhaitez vous aussi nous soumettre une création, communiquez avec nous! - redaction.indicebohemien@gmail.com
L’hiver n’est pas terminé et les soirées sont encore un peu longues? Vous cherchez quelque chose à faire? Avez-vous déjà pensé à lire un roman Harlequin? un roman de science-fiction? À la croisée entre la sciencefiction et le roman d’amour, le livre de Josette Saint-Laurent raconte l’histoire de Samantha et Samuel, deux scientifiques qui découvrent qu’ils ont une mission qui leur a été conférée par des extraterrestres (aussi appelés des visiteurs) : le Seigneur des seigneurs, Ouan (c’est son nom), son conseiller, Chelmi, et le gardien, Zack. Vous êtes un lecteur distrait? Vous craignez de vous emmêler entre les deux genres? Laissez-moi vous rassurer : la partie « science-fiction » est identifiée en « communications » à la distinction de la partie « classique », numérotée en « chapitres ». Et si cela ne suffit pas, la maison d’édition a utilisé des caractères d’impression différents. L’histoire est ancrée dans des thèmes bien choisis de l’actualité, rapports de force entre les pays, négociations en coulisses entre les têtes de gouvernements, vols dans les sites historiques, trafics de drogue et d’objets d’art, violence, rapports hommes-femmes… Il reste qu’à la base on retrouve la formule facile du beau gars qui sauve la jeune fille en détresse, mais indépendante, qui a refusé les avances d’un patron malhonnête (pas juste parce qu’il cherche
à exercer son autorité et à abuser de son pouvoir, mais bien parce qu’il fraie avec des malfrats). Il est aisé de perdre le fil dans la mesure où les parties manquent parfois de cohérence : on laisse les personnages dans un lieu ou une situation que l’on ne retrouve pas lorsque l’on retombe dans cette partie-là du livre. Par exemple, l’extraterrestre féminine Shick s’évanouit à la page 233, à la fin de la neuvième communication, mais dans la communication suivante, p.258-261, il n’est plus question de Shick : ces messieurs l’ont-ils laissée évanouie sur le carreau? Ont-ils changé de salle parce qu’une femme en tas par terre, cela fait désordre? Je tiens tout de même à vous rassurer : elle réapparaît bien portante à la page 310, lors de son procès. La pauvre Terrienne qui comprend ce qui se passe (parce que les Seigneurs ont bien voulu se servir d’elle pour aller porter la bonne parole en mettant à sa disposition des documents qui n’existent que pour les extraterrestres) se retrouve chargée d’une bien lourde mission, surtout lorsque l’on pense au sort réservé aux prophètes. Les têtes des gouvernements du monde sont informées de ce qui se trame, mais ils sont mesquinement contre parce que seul leur pouvoir individuel les attire, et au diable le
Saint- Laurent, Josette Sentence : Terre Ville-Marie : Z’Ailées, 2009, 363 p.
Bien de leur nation, de la planète ou de l’univers. Les sections ou chapitres sont présentés en alternance, reprenant le principe du livre de Bernard Werber, Le Père de nos pères, mais avec des liens beaucoup moins subtils. La stratégie de narration ici n’est pas vraiment justifiée par l’histoire. Le style fade rend le texte un peu lourd, et n’est pas aidé par des longueurs, et des répétitions. Quant à l’histoire d’amour… les dialogues s’avèrent dignes des romans Harlequin, permettez-moi de vous donner un exemple : p. 205, le personnage féminin (qui est présentée comme une femme de tête) miaule : « Ne me laisse pas tomber amoureuse de toi, si tu ne ressens que du désir pour moi. » Et le personnage masculin de répondre : « – […] Tu m’attires tellement que j’en ai peur et ce n’est pas que physique. » Madame Saint-Laurent, qui vit à La Corne, signe ici son premier roman après avoir publié un certain nombre de nouvelles. Je ne doute pas du penchant de madame SaintLaurent pour le langage ni de ses capacités de raconter une histoire, mais ce livre aurait été plus agréable à lire si l’histoire avait été ficelée en 200 pages.
LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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général
LA CULTURE DANS MES MOTS
Une conciliation « loisir-famille » au Centre d’exposition de Val-d’Or.
Nom : Louis Dupuy Âge : 8 ans Lien particulier avec la culture : adore la musique
Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture? C’est rempli d’arts comme la musique, le livre, la danse, le cinéma et d’autres choses comme ça. À quoi ça sert, la culture, dans la société? Ça sert à montrer des talents, à faire des spectacles. Ça sert aussi à émouvoir, parce que c’est beau. Et, est-ce que c’est utile, selon toi? Ben oui ! Parce qu’on peut faire des spectacles et ça impressionne quand c’est beau. Mais parfois, ce n’est pas beau parce qu’on rate ou qu’on laisse des fautes dans les livres. Et si la culture n’existait pas? S’il n’y avait pas de culture, je serais triste. Mais en même temps, je ne saurais pas que ça existe, donc… Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture? J’adore ça. Un bon livre ou un beau spectacle, ça me rend heureux. À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste? Il faut de l’imagination et il faut être capable de créer, d’inventer à partir de rien et que le résultat soit beau. Il ne faut pas juste savoir chanter, danser, etc. Il faut aussi avoir du talent et il faut répéter, répéter, répéter. Peux-tu nommer de grands artistes? Léonard de Vinci, Picasso, l’auteur des livres Géronimo Stilton, Renoir, Georges Brassens, Renaud. Et toi, aimerais-tu être un artiste? Si oui, quel genre d’artiste? Oui, un chanteur. La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié - Édouard Herriot
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> Ysabelle Vallée
Depuis quelques années, on lit, on entend, on parle et surtout, on essaie d’appliquer à notre vie familiale la presque utopique « conciliation travail-famille ». Eh bien, le Centre d’exposition de Val-d’Or applique un tout autre concept qui favorise plutôt une conciliation du type « loisir-famille ». Les ateliers « …en Famille » exploitent ce tout nouveau concept en s’adressant spécifiquement aux enfants accompagnés d’un parent ou d’un grand-parent. Ils offrent la possibilité de s’amuser et de développer ses talents artistiques en créant une œuvre selon le thème proposé par l’animateur. Ces ateliers ont lieu à l’occasion de 4 grandes fêtes appréciées par les enfants, soit Halloween, Noël, la St-Valentin et Pâques. À un prix plus que raisonnable, cela incluant très souvent tout le matériel nécessaire, vous pourrez réaliser « en famille » votre production. Serge Larocque, artiste et éducateur du Centre d’exposition, anime ces ateliers qui enchantent une clientèle assez fidèle. Il est depuis quelques temps appuyé par Marc Boutin, qui offre aussi des ateliers sous la même bannière. Soyez très alerte à l’annonce de ces ateliers, car le nombre maximal de participants est très rapidement atteint. Anne-Laure Bourdaleix-
Manin, coordonnatrice à la programmation du Centre d’exposition, veut tout de même faire savoir que l’ouverture de groupes supplémentaires est souvent une possibilité offerte et cela, dans le but de permettre à un plus grand nombre d’artistes en herbe d’y participer. D’autres types d’ateliers sont aussi présentés par le Centre d’exposition de Val-d’Or. « Les Cent dessins » est un programme à la fois ludique et instructif s’adressant principalement aux enfants pendant la semaine de relâche scolaire. Le thème de cette année est « Guignol et compagnie » et vise l’exploration de l’univers des marionnettes. De plus, « Les Aventuriers de l’Art » offre aux écoles de la commission scolaire locale un programme interactif et créatif en lien avec les expositions de passage au centre.
photo : centre d’exposition de Val-d’or
> JULIE THIBEAULT
photo : Julie Thibeault
La culture qui rend heureux
La clientèle adulte n’est pas laissée pour compte car de nombreux artistes acceptent de partager leur art en donnant des ateliers tout au long de l’année. Pour s’informer sur les différentes possibilités d’explorer le monde de l’art qui s’offriront prochainement, et pour mettre en pratique le nouveau concept « loisir-famille » en participant à « Pâques en Famille : Coucou lapin! », consultez le site Internet du Centre d’exposition de Val-d’Or. www.expovd.ca
ma région j’en mange!
Ma région dans la bouche > Marie-joe morin co-propriétaire et conceptrice culinaire de la Sandwicherie, Val-d’Or
Ah! belle effervescence de l’été, production de saveur, découverte de notre patrimoine alimentaire, je me sens chez moi lorsque je mange les récoltes de mon patelin. Consommer localement est certes la meilleure façon d’encourager et de découvrir sa région, mais encore aujourd’hui, beaucoup de gens l’ignorent. Le consommateur en général s’approvisionne dans les supermarchés, et bien que ceux-ci aient nettement agrandi la place faite aux produits régionaux, il y a encore beaucoup à faire. C’est tout de même une chance que des gens de notre région aient eu la présence d’esprit de créer les marchés publics. Dans les épiceries d’ici, il est possible de retrouver les produits les plus commerciaux, tels que la délicieuse confiture de la Fraisonnée ainsi que son jus, le fromage de la Vache à Maillotte, l’eau Eska, ou encore le fromage de chèvre de la fromagerie Dion. Le choix n’est pas tellement exhaustif, il faut donc des petits commerçants ou des chefs cuisiniers dévoués afin d’aider la région à se faire valoir sur le plan alimentaire. À table Vous avez l’ambition de faire un souper régional en hiver? Levez-vous tôt! Tout comme le cultivateur, la boucherie artisanale de votre ville a besoin de votre aide. De toute évidence, la viande de la région se fait plutôt rare dans nos épiceries. Informez-vous auprès de votre boucher et ce, dès le début de la semaine, car vos envies ne sont pas nécessairement leur réalité d’arrivage. L’agneau du Témis est le produit animal le plus souvent disponible; il est bon, il est beau et il est coûteux. Amateurs d’agneau, votre plaisir gastronomique est assuré, le goût est au rendez-vous, mais il peut cependant laisser votre budget en plan si votre table est grande. Il en est de même pour le miel Abitémis : bien que délicieux, il se fait dispendieux. Pour les pommes de terre, la ferme Lunik du Témis assure bien leur approvisionnement de dans la plupart des supermarchés de la région. Nous complétons l’assiette avec l’incroyable pesto de la Néo-ferme la Turlute. Bien que difficile à obtenir l’hiver malgré quelques points de vente dans la région, ce produit assure votre heure de gloire lors d’un souper. Le beurre de pomme au cassis du Verger des Tourterelles peut amener une belle finale à votre souper; il vous suffit de le cuisiner en mille-feuilles ou en gâteau, à votre guise comme l’a fait l’hôte de notre soirée culinaire régionale : Cathy Boucher.
Jarret d’agneau au miel et au romarin et ses pommes de terre chantantes Recette de Cathy Boucher - 4 personnes
rubrique ludique
Deux pour un! Jeu de société
Jeu vidéo
Mr. Jack
Ace Attorney Investigations: Miles Edgeworth
> steven tremblay
Mr. Jack nous transporte dans les sombres rues de Londres à la fin du XIXe siècle; le Jack en question n’est nul autre que l’éventreur lui-même. C’est dans ce contexte qu’un joueur cantant le rôle d’un inspecteur doit démasquer et capturer le tristement célèbre criminel, incarné par le second joueur, avant que celui-ci ne réussisse à prendre la fuite. La liste des suspects comprend huit individus qui ont chacun des habiletés propres et dont l’un est secrètement Jack l’éventreur. Tous les personnages peuvent être déplacés par les deux joueurs et à la fin de chacun des huit tours de jeu, le joueur incarnant Jack doit déclarer si son personnage est visible (à proximité d’un autre personnage ou en ligne avec un lampadaire allumé) ou invisible. C’est à force de déductions que le joueur inspecteur doit essayer de démasquer puis capturer le personnage de son adversaire. Le jeu contient des pièces de haute qualité, tant les jetons en bois que les cartes épaisses représentant les personnages, et qui sont faciles à manipuler. S’il est aisé à apprendre, Mr. Jack nécessite plusieurs parties pour en maîtriser les stratégies. Le rôle de l’inspecteur est le plus difficile et il est recommandé dans les règles qu’un joueur débutant commence par jouer Jack.
Jeu : Mr. Jack Nombre de joueurs : 2 Temps moyen pour une partie : 30 minutes
Pour ceux qui tombent amoureux de ce jeu populaire, il existe une extension, qui ajoute de nouveaux personnages avec des habiletés différentes, ainsi qu’un second jeu, intitulé Mr. Jack à New York, qui offre des règles légèrement différentes. Mr. Jack est un jeu à deux joueurs, parfait pour partager avec votre douce moitié ou pour introduire un ami au monde ludique. Mr. Jack plaira à coup sûr aux nostalgiques de Clue et Scotland Yard.
> Mélanie Boutin-Chartier
Les fans de la franchise Ace Attorney, développée par la compagnie Capcom, ont la possibilité d’essayer la démo de leur toute dernière parution, Ace Attorney Investigations: Miles Edgeworth. Cette version d’essai serait le début de la première enquête du jeu, intitulée Turnabout Visitor. Un détective est retrouvé assassiné dans le bureau du procureur Miles Edgeworth. On nous dévoile dans la cinématique d’introduction que ce serait un jeune procureur qui aurait commis ce délit. Il semble prêt à tout pour que l’accusé dans la cause sur laquelle il travaille soit condamné. Il aurait donc tué le détective qui le seconde, probablement afin de l‘empêcher de faire évoluer le dossier en faveur de la défense. On retrouve dans cette démo les personnages croisés précédemment, soit le procureur Miles Edgeworth ainsi que le détective Dick Gumshoe. L’humour et l’histoire riche en rebondissements propres au succès de la franchise sont toujours au rendez-vous. On y entend même un commentaire au sujet du Steel Samurai, figurine qu’Edgeworth garde dans son bureau en souvenir d’une enquête jouée dans la série Phoenix Wright: Ace Attorney. Au lieu de défendre les victimes, on se retrouve ici de l’autre côté de l’investigation, à chercher le coupable et le faire condamner. Deux nouvelles fonctions sont introduites. L’utilisation de la logique servira à lier les différentes observations de notre procureur pour en déduire des faits qu’on utilisera ensuite lors de l’interrogatoire des suspects. Il est également possible de discuter à tout moment avec le détective Gumshoe lors de l’examen de la scène de crime, à l’aide du « Partner Button ».
photo : Marie-Joe Morin
Pour les nouveaux venus, cette version d’essai est facile à jouer et permet définitivement de juger si la version complète de ce jeu d’aventure saura leur plaire. En anglais seulement, cette démo est disponible en flash sur le site officiel du jeu. Sorti en mai 2009 au Japon, le jeu complet offert pour la Nintendo DS est disponible au Québec depuis le 16 février. 4 jarrets d’agneau du Témis 2 tasses de miel Abitémis Romarin ½ tasse de vin rouge 1 tasse de fond de volaille 8 pommes de terre Lunik 1 contenant de pesto de la Turlute
www.ace-attorney.com/us/index.html
Enrober généreusement l’agneau de miel et de romarin. Laissez reposer au frigo environ 12 heures. Retourner à quelques reprises. Saisir les jarrets. Déglacer avec le vin rouge. Ajoutez le fond de volaille. Couvrir et laisser mijoter 1 h 30 ou jusqu’à ce que la viande se détache de l’os. Pendant ce temps : Mettre vos pommes de terre en tranche. Ajouter le pesto et l’huile. Cuire jusqu’à ce qu’elles soient tendres. Servir la viande arrosée du bouillon.
Merci à Emploi Québec, précieux partenaire depuis juin 2009
L’équipe de L’Indice bohémien souligne fièrement la contribution de la CRÉ.
LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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musique
photo : courtoisie de l’artiste
Une école de musique pas très classique
Lier l’absurde à l’agréable > Sophie Legault
« Même si nous sommes loin des grands pôles culturels comme Montréal, je voulais opter pour un endroit calme et près de la nature » - Mathieu Nastasiak
> Philippe gaudet
Ennuyants, monotones ou même « mononcles », les cours de musique? Pas nécessairement. Loin de se contenter des cours classiques de piano ou de violon, l’école Musique Cité voit les choses autrement. Un concept nouveau, rafraîchissant, que l’on retrouve en plein centre-ville de Val-d’Or depuis presque 2 ans. Jeune trentenaire, fraîchement sorti d’un bac en interprétation jazz, le directeur de l’école, Mathieu Nastasiak, est bien conscient de l’hétéroclisme du milieu musical actuel et de l’éclatement des genres musicaux. Son école offre d’ailleurs des cours de guitare, de basse et de batterie dans les styles populaire, rock, blues, jazz, métal et bien sûr classique. Sont également offerts des cours de piano en classique et populaire. Un public jeune et moins jeune de tout acabit se voit donc bien servi dans un tel contexte. Pour les plus férus et érudits, l’école offre aussi des programmes plus spécialisés de jazz ou de théorie musicale. « Nous optons pour une approche
individuelle, chaque étudiant ayant un programme spécifique pour ses goûts et ses aptitudes personnelles », informe le jeune directeur. Le secret d’une telle diversité? Savoir bien s’entourer de gens à spécialités variées. « Nous comptons cinq professeurs dont-moi-même à la guitare. Deux autres enseignent les guitares alors qu’un autre enseigne le piano, puis un dernier la batterie ». Les cours de pop, rock et métal offerts à l’école Musique Cité apportent ainsi une dimension nouvelle et surtout différente des conservatoires et écoles de musique plus traditionnels. Faire sa place ici Pourquoi ouvrir une école en Abitibi alors que ce mordu de la guitare
a complété ses études loin de la région. « Dans les grands centres, Sherbrooke par exemple, il doit y avoir une cinquantaine de centres ou d’écoles de musique. Et je voulais revenir en région, je suis né ici. Avant même que je parte, j’avais déjà commencé à parler du projet avec les propriétaires du magasin Musique Cité. Un an avant la fin de mon bac, les démarches d’ouverture étaient entreprises et mon retour à Val-d’Or déjà prévu. Même si nous sommes loin des grands pôles culturels comme Montréal, je voulais opter pour un endroit calme et près de la nature. Il s’agisait d’un rêve de partir une école de musique », conclut Nastasiak.
Le Festival de la relève indépendante musicale en AbitibiTémiscamingue (FRIMAT) présentera son premier spectaclebénéfice le 13 mars prochain, au Bar le Dundee à Val-d’Or. Pour l’occasion, l’organisation ne s’offre rien de moins que l’humour et le « punk-plage » du groupe drummondvillois les Trois Accords. Jusqu’à maintenant, les prestations qui « On est conscient que avaient lieu hors FRIMAT servaient à certaines sources de fimousser la popularité de l’événement à nancement n’y seront plus divers moments de l’année. Cette fois, nécessairement dans dix il s’agit de donner un coup de pouce au ans, alors on commence à portefeuille de la 6e édition : « On est le bonifier » - Yan Lapointe conscient que certaines sources de financement n’y seront plus nécessairement dans dix ans, alors on commence à le bonifier », explique le président du FRIMAT, Yan Lapointe. Ainsi, le spectacle ne s’adresse pas qu’aux fans des Trois Accords (qui ne grimperont pas sur d’autres scènes en région), mais aussi aux férus de musique émergente qui souhaitent soutenir le FRIMAT : « On encourage les gens à se déplacer s’ils veulent avoir une belle édition cette année! », insiste Yan Lapointe. www.frimat.qc.ca
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Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda
www.ticketacces.net
Théâtre Télébec de Val-d’Or
www.theatretelebec.com
Théâtre des Esker d’Amos
819 732-9233
Salle Desjardins de La Sarre Centre civique de Matagami Théâtre du Rift de Ville-Marie
www.ticketacces.net 819 739-2718 www.ticketacces.net
Service des Loisirs de Lebel-sur-Quévillon
819 755-4826
Salle Dottori de Témiscaming
819 627-3230
La Porte du nord de Chibougamau
418 748-7195
Spectour regroupe 9 diffuseurs de spectacles professionnels de l’Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec 16
L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE SIX - MARS 2010
musique
un album sans métropole
Sébastien Greffard prépare son 2e album
> Karine Bisson
Derrière tout le travail de ce nouvel album se cache, en plus d’une grande croissance personnelle, un message important que le p’tit gars de Rapide-Danseur souhaite faire comprendre à la jeunesse de la région.
L’autofinancement d’abord, l’album en son temps
Le passage dans la cour des grands, comme il le dit lui-même, ne s’est pas fait sans l’écorcher au passage. Les critiques et les conseils ont eu vite fait de chatouiller son égo : « Au début, j’étais bien fermé à tout ça, je le prenais personnel, mais j’ai grandi là-dedans. Je suis d’abord un musicien technicien. L’émotion, je la sentais plus quand j’écrivais la chanson que quand je la chantais. J’ai pris des cours de chant avec Yves Bouchard. Comme mes chansons sont des histoires personnelles, il faut qu’on le sente que ça vient de moi », raconte-t-il.
« Mes cousins et moi, on vient du plus petit village qui soit et on veut montrer que quand on veut percer, on peut le faire, et chez soi à part de ça »
En plus d’une croissance personnelle, Sébastien espère arriver à faire comprendre aux jeunes de la région qu’il est possible de percer et d’enregistrer sans filer vers la métropole : « On a l’impression que tout le talent est à Montréal. On dirait que Montréal impressionne le monde. Mes cousins et moi, on vient du plus petit village qui soit et on veut montrer que quand on veut percer, on peut le faire, et chez soi à part de ça », nous persuade-t-il.
photo : cyclopes
Si la façon de passer le message a changé, le style du chanteur est resté. On reconnaîtra dans le prochain album ses balades et ses récits de vie bien à lui : « C’est la suite de C’est flou (album démo sorti en 2004). J’aime en général la musique plus planante, c’est molo. J’ai repris Va t’en, du démo. On l’a arran-
gée; c’est plus jazzé. Il y a aussi beaucoup plus de solos de guitare sur l’album », mentionne-t-il, nous laissant sur notre faim.
> Karine Bisson
L’auteur-compositeur-interprète a offert à son public, il y a un peu plus d’un an, d’acheter en prévente, au coût de 20 $, cet album afin de lui permettre de le produire. En échange, il remet à ses créanciers un code d’accès à la section VIP de son site Internet donnant droit à un suivi privilégié de l’évolution de l’album.
qu’en solo qu’on a pu apprécier le talent de Sébastien Greffard. Ses cousins et acolytes de toujours, les musiciens Sidney Boutin et Alexandre Boissé, sont loin d’avoir été mis de côté dans son projet solo.
« Je veux rester indépendant pour ce qui est de l’écriture et de mes démarches artistiques. Je n’avais pas envie d’un directeur qui me dise comment faire mon album. L’autofinancement me permettait d’être plus libre là-dedans », explique-t-il.
« Ce n’est pas un projet de band, parce que les idées, les chansons sont sorties de ma tête, mais je tenais à ce qu’ils le fassent avec moi. C’était une de mes conditions d’ailleurs. Les réalisateurs que j’ai rencontrés voulaient travailler avec leurs musiciens. Je peux comprendre le pourquoi, mais j’avais le goût de me payer un trip. Je voulais qu’ils soient avec moi là-dedans », insiste le chanteur.
Sébastien n’est pas l’inventeur de cette façon de faire. Il s’est inspiré de Richard Desjardins qui a jadis fait de même : « Desjardins était allé frapper aux portes des maisons de disques et partout on l’avait refusé. Comme il avait déjà un petit public, il a vendu des albums en prévente pour se financer. Et ç’a fonctionné! », s’exclame-t-il. Depuis l’annonce du projet, environ 400 accès VIP ont été achetés : « J’en vends dans mes shows et j’en ai toujours sur moi. C’est difficile à vendre parce que ce n’est pas quelque chose de tangible comme un CD », fait-il remarquer. La vente se poursuit sur le site Internet de l’artiste. L’ensemble derrière le solo Dans les dernières années, c’est davantage avec la formation Kuz
photo : 109 musique Inc
Il n’y a pas à dire, le processus de financement et de mise en marché de l’album de Sébastien Greffard est original. Son prochain album, au titre encore indéterminé, devrait voir le jour ce printemps. Et pourtant, ils sont 400 fans à l’avoir déjà acheté!
« Je veux rester indépendant pour ce qui est de l’écriture et de mes démarches artistiques »
Puis Séb a trouvé le réalisateur prêt à le suivre dans ses idées : Éric Blanchard. Même si la préproduction a débuté en janvier 2009, le produit n’est toujours pas terminé. Il faut dire qu’il n’a pas dû être évident de rassembler tous ces gens de talent dont il s’est entouré. Des noms bien connus dans l’univers musical régional, comme Guy Darby (guitare), Jean Caron (clavier), Dylan Perron (banjo), Francis Greffard (voix), Gylles Légaré (guitare) et Yannick St-Amand (Northen studio, solo de guitare) l’accompagnent, ainsi que Normand Doucet (percussions). www.sebastiengreffard.com
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Francoville 2010
Val-d’Or, capitale du français
Le guitariste valdorien Justin St-Pierre ira charmer les Français.
> karine Murphy
La langue française est au cœur de notre culture, c’est une évidence. Pour la célébrer, l’Office québécois de la langue française (OQLF) organise et coordonne la Francofête, qui en sera à sa 14e édition cette année. Dans le cadre de cette grande célébration du français, l’OQLF décerne chaque année, depuis 8 ans, le titre de Francoville à deux municipalités, une québécoise et une française, qui se démarquent par l’importance qu’elles accordent à la langue. Cette année, conjointement à Châtellerault en France, c’est Val-d’Or qui s’est mérité le titre québécois, en présentant un dossier de candidature étoffé de plusieurs activités laissant place au français, et en démontrant que la municipalité adhérait parfaitement au slogan de la Francofête : « Le français, une langue en mouvement ». « Pour la ville et toute la région, il s’agit d’une belle visibilité, mais surtout de la célébration du rayonnement de la langue que nous vivons au quotidien » - Marguerite Larochelle
En cette année de 75e anniversaire, Val-d’Or en profitera donc pour fêter le français grâce à un grand nombre d’activités. Dictées, remises de prix, capsules linguistiques, improvisation, conférences et galas seront entre autres au programme non seulement de la Francofête, qui se déroule du 5 au 28 mars, mais également de toute l’année 2010. Le comité Francoville, initié par l’Association Québec-France La Cuivrée et en collaboration avec l’OQLF et la Ville de Val-d’Or, s’est entouré de plusieurs partenaires pour en arriver à une programmation diversifiée et dynamique, laissant place à la saveur locale grâce à la participation d’artistes et personnalités d’ici. Mentionnons par exemple la présence de Raôul Duguay, qui offrira une prestation au grand gala du 28 mars, et qui rédigera la dictée grand public à l’occasion de la Francofête.
Le jumelage avec la ville française de Châtellerault se fera entre autres par un échange de talents : Elsie Douce, une artiste de la relève châtelleraudaise, viendra démontrer ses talents de chanteuse et violoncelliste au public valdorien, alors que Justin St-Pierre ira charmer les Français avec ses compositions. Le guitariste aura aussi l’occasion d’animer chez nos compatriotes un souper à la québécoise… Pour l’Association Québec-France La Cuivrée, qui a pour but non seulement de faire connaître la France aux Québécois et le Québec aux Français, mais également de partager la fierté de la langue française, la nomination de Val-d’Or comme Francoville représente une continuité et une belle reconnaissance de ce qui se fait de bon ici, en français, depuis plusieurs années. « Pour la ville et toute la région, il s’agit d’une belle visibilité, mais surtout de la célébration du rayonnement de la langue que nous vivons au quotidien », explique Marguerite Larochelle, 1re vice-présidente de l’Association et responsable du comité Francoville 2010. La célébration de la Francofête et les diverses activités de la Francoville seront aussi, espérons-le, une occasion pour le public d’enrichir sa langue et de faire grandir sa fierté de parler français… www.francofete.qc.ca www.ville.valdor.qc.ca
histoire et patrimoine Patrimoine familial
Des trésors historiques dans les albums photos > Gabriel tremblay, Société d’histoire de Rouyn-Noranda
L’engouement suscité chez plusieurs pour la généalogie témoigne du besoin, à un certain moment de sa vie, de découvrir ses racines. Remonter dans le temps à la recherche de ses ancêtres prend l’allure d’une quête qui monopolise du temps. Bien souvent, il faut mettre à contribution les familles, fréquenter les bibliothèques, les sociétés d’histoire et de généalogie, les centres d’archives, les sites de recherche sur Internet, et se plonger à corps perdu dans une recherche exhaustive comparable à un travail de moine. Parallèlement, ces recherches amènent à la découverte de photos, de documents et d’objets dont l’origine remonte à plusieurs décennies et qui retracent les étapes de la vie de
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parents et d’ancêtres. Ces éléments font partie du patrimoine familial et doivent être conservés. Malheureusement, par manque d’intérêt ou faute de savoir à qui confier ces documents
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photo : cyclopes
musique photo : cliché urbain
événement
Réal V. Benoit
chante pour ceux qui l’aiment > Psyko
Sur son cinquième album, qu’il lancera le 12 mars au Cabaret de la dernière chance à Rouyn-Noranda, l’auteur-compositeur-interprète Réal V. Benoit chante dix nouvelles chansons pour ceux qui l’aiment. « Des Doo Wops, on aime ça. On ne s’est pas vraiment soucié de savoir si les autres allaient aimer ça. »
Il s’agit d’un troisième disque pour l’artiste de 65 ans depuis son retour sur scène en 2000, qui avait été documenté par le cinéaste Martin Guérin. Les deux précédents, Simplement et Trésors retrouvés, lui ont d’ailleurs valu des nominations pour l’Album country de l’année au Gala de l’ADISQ.
son nom là, même s’il n’était pas vraiment d’accord », estime Réal V. Benoit.
« Pour cet album-ci, on a reculé dans les années 60. Des Doo Wops, on aime ça. On ne s’est pas vraiment soucié de savoir si les autres allaient aimer ça. Notre premier titre, c’était d’ailleurs Juste pour nous autres. Finalement, j’ai lu de quoi où la personne disait qu’elle écrivait pour ceux qui l’aiment. J’ai aimé ça, et ça veut dire un peu la même chose », explique Réal V. Benoit, qui a finalement intitulé l’album À ceux qui m’aiment.
D’autant plus que les deux compères ont pratiquement tout fait cet album par euxmêmes. Ils ont enregistré tous les instruments et ils ont même fait le design graphique de la pochette. Seuls le mixage et le matriçage de l’album ont été confiés à une personne extérieure, Réjean Godbout, du North Gate Studio de Rouyn-Noranda. « On a fait tout le reste avec des logiciels sur nos ordinateurs », souligne Réal V. Benoit.
Ce dernier est même surpris de voir que les Doo Wops dans la chanson Pauvres pauvres obtiennent une bonne réponse. « Les jeunes n’ont pas connu cette musique-là dans les années 60, alors ils ont le droit de la découvrir aujourd’hui », confie-t-il en riant.
Dénoncer Les textes proviennent des notes accumulées par l’auteur depuis son retour à la scène. Et Réal V. Benoit a une fois de plus aiguisé son crayon pour dénoncer des injustices sociales, fruit de son passé dans l’industrie minière.
À deux Pour la première fois, le nom de Claude R. Knight, impresario et surtout grand ami de Réal V. Benoit, apparaît avec le sien sur la couverture du CD.
« C’est en moi. J’ai toujours penché du côté de l’union. J’écris sur les injustices, les aberrations, les choses qui d’après moi n’ont pas d’allure », affirme celui qui se permet aussi un peu d’humour, comme sur Ma mie me ment.
« Je ne pense pas que j’aurais pu faire un album comme ça sans lui. Je fais mes chansons guitare et voix et lui, il écoute ça et il les habille avec tous les autres instruments. On fait tout ça ensemble. Il mérite d’avoir
Réal V. Benoit rendra son album disponible chez certains disquaires de la région et sur iTunes. Il sera aussi possible de le commander sur son site Internet. www.realvbenoit.com
et objets, ils ont souvent été détruits sans espoir de les récupérer. Il devient donc important d’en assurer la protection et la conservation en suivant certaines méthodes assez simples. Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a publié « À l’abri de l’oubli », un petit guide de conservation des documents personnels et familiaux.
soit l’histoire. Celle-ci, à l’aide des différents éléments regroupés, retracera le déroulement des événements qui ont permis à la civilisation de se développer.
De plus, il se pourrait que des documents personnels présentent un intérêt historique d’envergure. Il est alors possible de céder ses archives à BAnQ, à une société d’histoire ou de généalogie ou à un centre d’archives privées de la région, où ils seront prises en charge par des archivistes. Outre le patrimoine familial, il existe différentes catégories de patrimoine. Mentionnons, entre autres, le patrimoine mondial, culturel, immatériel, etc. Ils englobent toutes les activités humaines depuis les origines de l’homme et recèlent des trésors inestimables. Toutes les données ainsi recueillies peuvent ensuite être regroupées sous une désignation unique,
Il devient évident que des liens importants existent entre généalogie, patrimoine et histoire et que des mines de renseignements sont à la portée de tous. Il faut garder l’œil ouvert! Les différentes sociétés d’histoire, de patrimoine et de généalogie de la région, ainsi que BAnQ, constituent des ressources inestimables pour aider les gens dans leurs recherches. www.banq.qc.ca
Pionniers de Sullivan, date inconnue
(Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or)
poste d’écoute
> noyzemaker
Peter Gabriel n’est pas ce que l’on pourrait appeler un artiste prolifique; après 8 ans d’absence, le revoilà avec un disque audacieux ayant pour titre Scratch My Back. L’ex-leader de Genesis s’adonne aux joies des reprises, il a ainsi composé autant de pièces symphoniques que de reprises. Nous sommes très loin du réarrangement. Il s’agit inévitablement de nouvelles compositions qui méritent tout l’intérêt de l’auditeur, même si elles ne sont pas égales. Peter y va seulement d’un orchestre, et de sa voix douce, chaleureuse, mais toujours aussi puissante. Vous entendrez des titres de David Bowie, Lou Reed, Neil Young, Radiohead, Arcade Fire… Produit par Bob Ezrin (Pink Floyd, Kiss). Du pur plaisir pour nos oreilles. Il aura une suite à ce disque, les ar tistes reprendront les succès de monsieur Gabriel. 4/5
> Stéphane Racicot Mini album qui, à l’origine, était disponible avec les 15 000 premières copies de Sentiments Humains, sorti en 2009. On y retrouve cinq chansons exclues du dernier disque et tirées du spectacle Mutantès. Avec ces titres inédits, l’auteurcompositeur-interprète évacue encore plus loin sa prodigieuse imagination. Il livre son émotion de la façon la plus épurée qui soit. Abordant la thématique de l’amour physique, on est loin de la joie et de la grande légèreté de l’être. La poésie plus primaire qu’à son habitude est plus accessible et laisse entrevoir une autre petite partie de l’homme qui, autrefois, se cachait derrière le personnage. La pièce titre sort du lot grâce à sa simplicité désarmante et de sa facture piano-voix (une formule dans laquelle le musicien brille toujours). Oubliée la naïveté de l’album La Forêt des mal-aimés, voici un Pierre Lapointe plus solide sur ses mots. 4,2/5
Fred Pellerin – Silence
The Album Leaf – A Chorus of Storytellers Sub Pop (2010)
Virgin (2010)
Voici l’histoire : dans les années 80, une énorme bande, le Wild Bunch, façonne la musique underground de Bristol (Angleterre) en mélangeant les genres (hip-hop, reggaedub, post-punk...) de façon très originale pour l’époque. En ‘86, un trio ressort grandit de ce collectif : c’est Massive Attack. Blue Lines, leur premier album paru en ‘91, connaît un grand succès en Angleterre et se fait étiqueter de Trip-Hop; la vague est lancée. Un technicien de son à l’enregistrement de cet album lance son propre projet, Portishead. On connaît la suite. Après l’excellent Protection, Massive lance Mezzanine en 1998, un album aux bizounages électroniques planants et complexes superposés de guitares électriques qui donnent le ton au son des années 2000, influencent jusqu’à Radiohead dans son virage électro (Kid A et subséquents). En d’autres termes, le groupe est un incontournable. Alors qu’on ne les espérait plus, ils reviennent en force avec Heligoland, mais cette fois-ci sous forme de duo. L’album est très satisfaisant pour tout fan car on y fait des clind’oeils, ou d’oreilles, aux vieux albums en restant tout aussi imaginatif. C’est du Massive Attack pur, simple, moins dense que Mezzanine et rafraîchissant. À noter la charmante collaboration de Martina Topley-Bird, chanteuse fétiche de Tricky, et la très belle pochette qui rappelle le artwork de leurs débuts, pour ceux qui aiment encore acheter des disques physiques. 4,13/5
> olivier naud Fille de Jane Birkin et Serge Gainsbourg, Charlotte est d’abord actrice mais, à l’instar de sa mère, elle s’adonne de temps à autre à chanter. C’est d’ailleurs son plus récent film, Antichrist de Lars Von Trier, qui a été son inspiration à l’écriture de cet album. Ça et sa rencontre avec Beck qui compose et réalise toutes les pièces de l’album. Toutes sauf une en fait. Alors qu’elle était chez lui à San Francisco (je l’ai entendue en entrevue à la radio), Beck à fouillé dans son énorme collection de disques rares et a sorti un album jaune d’un certain Jean-Pierre Ferland. Il lui a fait écouter Le chat du café des artistes. Elle en est tombée amoureuse et ils l’ont reprise, ce qui démontre bien la grandeur de ce petit artiste de chez nous. Enfin, IRM, qui signifie imagerie par résonance magnétique nucléaire, transpire Beck et ressemble en plusieurs points à Modern Guilt, son dernier album. Ça, ça veut dire un très beau mélange entre un son brut (beats, échantillonnages, guitare fuzz...) et de la souplesse (violons indiens, ouds et autres instruments exotiques). Charlotte, quant à elle, est toujours aussi charmante bien qu’elle n’ait pas une grande voix. Il faut donc aimer le genre de chant doux, sexy, souvent à moitié parlé un peu à la manière de monsieur Gainsbourg. Elle chante surtout en anglais avec son petit accent franco-british, mais on y retrouve aussi quelques pièces dans la langue du malade imaginaire. 3,99/5
> Stéphane racicot
Pierre Lapointe – Les ver tiges d’en haut
Charlotte Gainsbourg – IRM
Massive Attack – Heligoland > Olivier Naud
J’ai connu VM avec La rue Déragon. À La Sarre. On se reconnaissait làdedans même si la rue Déragon, on ne savait pas c’était où. À ce moment, j’étais loin de me douter que ceux qui chantaient Pistache, la chatte qui vomit, deviendraient rien de moins qu’un groupe-phare au Québec et que j’en serais toujours sous le charme profond plus de 10 ans après. La raison de leur longévité, en dehors de leur résistance intrinsèque, c’est certainement qu’on a encore besoin de Vulgaires Machins pour laver notre linge sale. Même s’ils ne le plient pas après. « Je sais que t’en a assez d’essuyer ma rage » chante Guillaume dans Pointer l’orage. NON! Bien qu’on aborde toujours avec la douceur d’un gun à patates de déficiences sociétales les plus multiples (aliénation, malbouffe, quartier dix-30), ce n’est pas un album d’une pathétique lourdeur. L’ironie et le choix des mots les moins poétiques arrivent à rendre l’expérience agréable. La distorsion aide aussi à évacuer complètement l’envie de pleurer. Pour soutenir ces textes-là, on en avait besoin. La deuxième réalisation de Gus Van Go (The Stills, Priestess, Hollerado), est juste et punk; homéostasie entre brut et bien fait. On peut lire sur le fort recommandable blogue de VM : « Si les premières réactions des critiques musicales au sujet de l’album sont positives, nous pourrons espérer arriver à rembourser notre dette. Voilà toute la vocation de l’œuvre ». En effet, Requiem pour les sourds c’est aussi un méta-disque, on aborde avec des yeux certainement pas aveugles l’industrie musicale occupée en clamant : « Nous sommes des parasites, nous sommes des putes ». Si VM est sans aucun doute un parasite, un mal essentiel pour maintenir l’écosystème auquel il participe en kickant dedans à coups de bottes à cap, ainsi, oui, « j’aime le mal », mais j’adore Requiem pour les sourds. 4/5
Tempête (2009)
Oreilles sensibles s’abstenir. Si chaque œuvre de Mark Spybey est une expérience auditive unique en son genre, son 11e album sous l’alter-ego Dead Voices On Air détonne nettement avec ses créations précédentes tout en bouclant la boucle. Car on sent dans Fast Falls The Eventide la fin d’un cycle. D’abord dans le titre de l’album, tiré d’un hymne chrétien où un désespéré noyé dans un univers de ténèbres et de décrépitude implore l’aide de Dieu. Ensuite, dans son architecture sonore. À travers les 15 sections qui s’enchaînent pour en fait former une longue pièce d’une heure, l’auditeur passe de façon chaotique entre les drones mécaniques caractéristiques de DVOA à des moments nettement plus bruitistes pour ensuite sombrer dans une cacophonie de chorales vaporeuses et de séquences vocales dont la distorsion est poussée à l’extrême. Le voyage se termine par la pièce titre, dont les quelque 23 minutes d’ambiance d’une grise et glaciale beauté tranchent avec la courte durée des autres mouvements. On sent la fin d’un monde. D’un monde qui s’achève pourtant tout en douceur, mais dans un silence inquiétant. Un autre chef-d’œuvre de DVOA, qui évoque le même malaise claustrophobe que Shap, paru en 1996, et qui par viendra même à déstabiliser les vieux routiers du dark ambient. En bonus, DVOA nous offre aussi l’album Abrader, premier opus du projet, longtemps discontinué et qui n’existait qu’en cassette. Les trois longues pièces bruitistes sont accompagnées de deux morceaux inédits réalisés en collaboration avec cEvin Key (Skinny Puppy, Download, etc.). Si la qualité sonore laisse par fois à désirer, l’énergie des origines fait du bien à écouter. 4,5/5
Wea (2009)
Lens Records (2009)
Dead Voices On Air - Fast Falls The Eventide
> Geneviève Béland
> Philippe Lebel Inutile de faire la bio de Fred Pellerin, tout le monde connaît ses talents de conteur, sa capacité à faire de l’ordinaire du merveilleux (si vous ne connaissez pas encore Pellerin, svp, pensez à sortir un peu de chez vous éventuellement). Voilà qu’il pond un premier disque solo, qui détonne nettement de ses spectacles habituels aux accents théâtraux intenses et colorés. Silence, c’est un album folk marqué d’une grande simplicité, sobre et touchant. Il interprète toutefois de façon tout aussi naturelle et authentique que lorsqu’il conte. Le choix des pièces est fort intéressant. On y retrouve trois pièces de son cru, les trois seules qu’il ait jamais écrites d’ailleurs. Silence et L’alouette datent d’il y a 10 ans. Il avait d’abord offert Silence à Elisapie Isaac. Il a décidé de l’enregistrer après l’avoir entendue de celle-ci. L’alouette a été composée suite à un jam, un soir de brosse avec Brian Perro. La troisième pièce de lui, Les Marie, est une berceuse pour ses filles. Les autres pièces de l’album sont des emprunts aux Reggiani, Vigneault et Leclerc, et des dons de ses amis. Il interprète aussi deux morceaux du répertoire québécois : Mommy et Mille après mille (que son père a déjà joué avec Willie Lamothe). J’aime particulièrement Mille après mille. C’est donc un album qui fait du bien aux oreilles et à l’esprit. Écouter Silence, de Fred Pellerin (comme le vrai silence d’ailleurs), ça calme, ça apaise… 4,5/5
> Philippe Lebel Le nom The Album Leaf a été emprunté d’une œuvre de Frédéric Chopin, Klavierstuck en mi majeur pour piano « Albumblatt » (moi non plus, ça me dit rien, mais avouez que j’ai l’air intelligent en écrivant ça dans une critique). The Album Leaf, bien que ça semble être un groupe, est plutôt un organisme unicellulaire. En fait, c’est le projet solo d’un mec, Jimmy LaValle, né Californien, qui vivote entre son pays d’origine et l’Islande. C’est d’ailleurs en ce second lieu qu’il s’est acoquiné avec le mythique groupe islandais Sigur Ròs, faisant même régulièrement leur première partie à ses débuts en 1999. Il a aussi enregistré son troisième album, sorti en 2004, dans la non moins mythique piscinestudio d’enregistrement du groupe. The Album Leaf fait dans le post-rock imprégné de musique électronique minimale, de sons ambiants et sous l’influence de la formation classique de LaValle. Ayant l’habitude de jouer tous les instruments luimême, LaValle a fait volte-face sur A Chorus of Storytellers en invitant ses musiciens de tournée à jouer avec lui en studio. Cet album a le grand mérite de nous transporter ailleurs, dans une ambiance folk et futuriste, planante, apaisante, mélancolique et sereine à la fois. L’orchestration est bien ficelée, avec des mix de violons, guitares, synthés, échantillonnage minimal, sur un fond percussif. Une œuvre à découvrir. 4/5
Muse – The Resistance Wea (2009)
Le bruit commence à se répandre : il existe, dans la Vieille Capitale, un véritable bijou musical qui n’a pas fini de faire parler de lui. L’ambiance sonore texturée et minutieuse de la formation Who are you (avec deux ex-membres d’Uberko) commence lentement à se répandre à travers la province. C’est en compagnie de nul autre que Chad VanGaalen que le groupe a lancé son EP de quatre pièces, en octobre 2008, dans le cadre du Festival Antenne-A. Depuis, le groupe a eu la chance de se faire remarquer par Karkwa, qui les a invités personnellement à partager la scène du Grand Théâtre de Québec. Une écoute religieuse de ce premier EP nous permet de mieux saisir la richesse sonore concoctée par Josué Beaucage (voix, piano, claviers, basse), Simon Pedneault (guitares, lapsteel, basse, voix) et Dominic Fournier (batterie, voix, percussions). Les accents tantôt folk, tantôt électro sur fond mélancolique rappellent très fortement Radiohead et Patrick Watson, et donnent décidément un aperçu de la force de composition du trio. Pas étonnant que la formation ait remporté un prix lors du Démo-Critique au Salon de la musique indépendante de Montréal. Il faut toutefois admettre que c’est davantage sur scène que le groupe réussit à envoûter. Et par chance! Il sera de passage dans notre coin de pays, le 4 mars au Cabaret de la dernière Chance de Rouyn-Noranda, le 5 mars au Bistro La Maîtresse de La Sarre et le 6 mars dans l’ambiance intime du restaurant Chez Eugène de Ville-Marie. 3,5/5
Real World (2010)
> Chloé BP
Peter Gabriel – Scratch My Back
Audiogram (2010)
Vulgaires Machins – Requiem pour les sourds Indica (2010)
Independent (2008)
Who are you – EP
> Philippe Gaudet Le groupe anglais Muse est parvenu au fil des dernières années à se bâtir un statut rien de moins que de groupe culte. Leurs succès en Europe datant de plusieurs années plus tôt, c’est avec leur 3e album, Absolution (en 2003), que la formation menée par Matthew Bellamy a eu ses premiers succès en terres canadienne et québécoise. Depuis, les succès populaires semblent coller au groupe du Devonshire. Le dernier album The Resistance les mènera d’ailleurs dans une large tournée d’amphithéâtres nord-américains, dont le Centre Bell ce 10 mars. Ce dernier album, aux teintes et aux ambitions grandiloquentes (classique, électro, rock, dance; tous styles à fond de train simultanément) s’avère cependant difficile à digérer. Malgré que le concept soit volontairement emphatique et même pompeux, la formule ne réussit pas à nous impressionner autant que les albums précédents, plus instinctifs et innovateurs. Outre la voix de Bellamy, les différences avec Radiohead s’estompent sur cet opus, les sonorités rappelant la formation Queen plus qu’autre chose. Cet album saura plaire aux fans, mais il est fort probable qu’il irritera de nombreuses oreilles moins ferventes. On s’attendait à beaucoup d’efficacité dans la composition, on en a reçu dans les arrangements et la production. Un album correct, sans plus. 3/5
LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
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