AVRIL 2021 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL.12 - NO. 07

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JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMIS C AMINGUE - AVRIL 2021 - VOL 12 - NO 07

GRATUIT

CHRISTIAN LEDUC

SURRÉALISME PHOTOGRAPHIQUE

07

DU DÉCHET À L’ŒUVRE D’ART

+ SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

13

DE L A RADIO DANS NOS ÉCOLES

18

MINES DE LITHIUM : UN REGARD CRITIQUE ET STRATÉGIQUE

19

NOUVELLE BOUTIQUE EN LIGNE POUR L’ÉPICERIE AKI

25

S AMUEL L AROCHELLE : MET TRE CŒUR SUR TABLE


L’indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

DISTRIBUTION

Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

L’Indice bohémien poursuit sa distribution en respectant les mesures de santé et de sécurité. Pour devenir un lieu de distribution, contactez Valérie

CHRONIQUES

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Martinez à direction@indicebohemien.org.

Publié 10 fois l’an et distribué gratui­ tement par la Coopérative de

Merci à l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour

solidarité du journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue, fondée en

leur soutien et leur engagement.

novembre 2006, L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et

ÉDITORIAL 3

indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et

ENVIRONNEMENT 29

les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

HISTOIRE 24

Voici nos collaborateurs bénévoles pour ce numéro : MRC D’ABITIBI

L’ANACHRONIQUE 8

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Jocelyne Bilodeau, Stéphanie Brousseau, Jocelyne Cossette, Paul Gagné,

MA RÉGION, J’EN MANGE

Marie-France Beaudry, présidente | Ville de Rouyn-Noranda

Gaston Lacroix, Jocelyne Lemay-Baulne et Sylvie Tremblay.

30

MÉDIAS ET SOCIÉTÉ 14

Anne-Laure Bourdaleix-Manin, vice-présidente | MRC de La Vallée-de-l’Or

PREMIÈRES NATIONS

12

Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | Ville de Rouyn-Noranda

MRC D’ABITIBI-OUEST

TÊTE CHERCHEUSE

6

Joanie Harnois, secrétaire | MRC de Témiscamingue

Colette Langlois, Raphaël Morand, Sophie Ouellet et Mario Tremblay.

Lyne Garneau | Ville de Rouyn-Noranda

SOMMAIRE

Pascal Lemercier | Ville de Rouyn-Noranda

VILLE DE ROUYN-NORANDA Gilles Beaulieu, Anne-Marie Lemieux, Valérie Martinez, Suzanne Ménard,

À LA UNE

5

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

ARTS VISUELS

7

Valérie Martinez

Annette St-Onge et Denis Trudel.

DANSE 27

direction@indicebohemien.org

MRC DE TÉMISCAMINGUE

ÉDUCATION 13

819 763-2677

Émilie B. Côté, Véronic Beaulé, Carole Marcoux et Lise Millette.

LITTÉRATURE 25

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

MUSIQUE 15

Jade Bourgeois, coordonnatrice

Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Caroline Leblanc, Renaud Martel,

PARTICIPATION CITOYENNE

redaction@indicebohemien.org

Brigitte Richard, Sophie Richard-Ferderber et Ginette Vézina.

ENVIRONNEMENT

18 À 23

9

THÉÂTRE 11

819 277-8738 Maurice Duclos, éditorialiste invité

CONCEPTION GRAPHIQUE

Lise Millette, collaboratrice à la une

Feu follet

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

CORRECTION

Lydia Blouin, Jade Bourgeois, Amélie Brassard, Joanie Dion, Louis-Eric Gagnon,

Geneviève Blais

Isabelle Gilbert, Chantale Girard, Yves Grafteaux, Joanie Harnois, Régis Henlin, Gabrielle Izaguirré-Falardeau, Ariane Lampron, Marianne Landry, Guy Leclerc,

IMPRESSION

Philippe Marquis, Lise Millette, Yves Moreau, Michèle Paquette,

Imprimeries Transcontinental

Michaël Pelletier-Lalonde, Simone Pinchaud-Boulet, Sophie-Kristine Richard, Julien Rivard, Dominic Ruel, Rodrigue Turgeon et Louis-Paul Willis.

TYPOGRAPHIE Carouge et Migration par André SImard

COORDINATION RÉGIONALE Valérie Castonguay | MRC d’Abitibi Louise Magny | MRC d’Abitibi Danaë Ouellet | MRC d’Abitibi Sophie Ouellet | MRC d’Abitibi-Ouest Alex Turpin-Kirouac | Ville de Rouyn-Noranda Véronic Beaulé | MRC de Témiscamingue Stéphanie Poitras | MRC de la Vallée-de-l’Or

EN COUVERTURE Autoportrait de Christian Leduc avec Reflex 35mm numérique

Certifié PEFC

avec doubles expositions réalisées à la prise de vue.

Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées

PEFC/01-31-106

2 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

www.pefc.org


– ÉDITORIAL –

LE JOUR DE LA TERRE : RETOUR VERS LE FUTUR MAURICE DUCLOS, ÉCOCONSEILLER DIPLÔMÉ© ET PAPA

(teach-in). En 1990, l’organisation Earth Day devient mondiale. L’événement mobilise 200 millions de personnes dans 141 pays. Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans plus de 190 pays passent à l’action chaque année dans le cadre du Jour de la Terre. Au fil des ans cette activité est devenue le mouvement participatif en environnement le plus important de la planète. Au Québec, on célèbre la Journée de la Terre depuis 1995, toujours en ayant la même mission de base de sensibiliser les individus et les organisations à leur prise de conscience écologique et de passer à l’action environnementale.

LE JOUR DE LA TERRE : LES DÉBUTS

POURQUOI CE BREF HISTORIQUE DU JOUR DE LA TERRE?

Avril, c’est aussi le mois où a lieu la Journée internationale de la Terre ou le Jour de la Terre. Cette journée est célébrée pour la première fois le 22 avril 1970. Fervent défenseur de l’environnement, le sénateur démocrate américain Gaylord Nelson est l’un des principaux instigateurs du Jour de la Terre en 1970. Eh oui, le jour de la terre commence aux États-Unis pour ensuite se propager partout sur la planète depuis 50 ans. À cette époque, les voitures fonctionnent avec de l’essence au plomb. Les industries crachent à qui mieux mieux un cocktail toxique de fumée. La pollution atmosphérique est perçue comme une odeur de la prospérité économique. L’Amérique profonde reste largement inconsciente des préoccupations environnementales et de la façon dont un environnement pollué menace la santé et la vie humaine. Par contre, le terrain est préparé pour le changement avec la publication de l’ouvrage à succès de Rachel Carson, Silent Spring, en 1962. Le livre représente un moment décisif de la prise de conscience écologique mondiale.

Il est toujours bon de se rappeler combien il est important et essentiel de prendre une plus grande conscience de différents enjeux. En effet, nous avons besoin de notre planète pour vivre et survivre. Nous devons aussi approfondir davantage certains éléments névralgiques de notre survivance : • Oui, la concentration de CO2 est passée de 325 ppm à plus de 410 ppm dans l’atmosphère (c’est beaucoup!) ce qui entraine une surchauffe de la température de la planète. • Oui, la température moyenne planétaire a augmenté de plus de 1 °C depuis 1970. Savoir qu’on se dirige vers des augmentations de 2, 3 ou 4 °C est particulièrement alarmant, car il n’y a fallu qu’une maigre chute de 4 °C pour créer la dernière ère glaciaire mondiale. En résumé, 4 °C, c’est É-NOR-ME! Ça peut aisément compromettre la vie humaine (et autre) sur la planète.

Le sénateur Nelson s’adjoint le membre du Congrès républicain Pete McCloskey et recrute Denis Hayes, un jeune militant environnementaliste pour coordonner l’événement national. Ils choisissent de le présenter le 22 avril qui tombe un mercredi entre la relâche étudiante et la période des examens finaux à l’université afin de maximiser la participation des jeunes à cette activité. L’idée est de faire de cette journée un moment spécifique pour une journée d’éducation populaire

Mais aussi pour prendre acte des avancées en matière écologique que nous avons vécues depuis 50 ans : • Oui, il n’y a plus de plomb dans l’essence (ni dans les peintures par ailleurs). • Oui, la concentration de SO2 (dioxyde de soufre) a chuté de 200 à 20 ppm. • Oui, la concentration de dioxyde d’azote (NO2) a chuté de 120 ppm à 40 ppm de 1970 à 2019 aux États-Unis. • Oui, la quantité de plomb dans l’air a chuté de 2 mg/m3 à +/- 0 mg/m3 en 50 ans.

Admission 2 0 2 1 encore possible A U TO M N E

ET MAINTENANT… Depuis quelques années, se dressent devant nous de nouveaux enjeux environnementaux : • Le plastique à usage unique (« on achète, pis on jette ») qui est devenu un mode de vie depuis plus de 20 ans. • La surabondance de véhicules sur nos routes (l’auto solo est encore roi et maître de nos déplacements quotidiens). • La surexploitation des ressources des océans (il n’y aura plus de poissons en 2050… c’est fou quand on y pense un peu). • Les vêtements neufs qui font le tour du monde avant d’arriver dans nos garde-robes. • La perte de plus en plus importante de la biodiversité (nous sommes dans la 6e grande extinction mondiale en ce moment, c’est-à-dire que plus de 75 % des espèces vivantes disparaîtront d’ici les 5 prochaines décennies – sachant qu’il faut entre 3 et 5 millions d’années à la planète pour se rétablir… Ouf). Il y a aussi des actions qui font du bien à notre écoanxiété individuelle et collective : • Le développement de l’agriculture de proximité. • L’économie circulaire et de partage qui se développe partout dans les communautés de la planète. • Le désinvestissement dans les énergies fossiles par les gouvernements, les fonds d’action et autres. • Le développement important des sources d’énergie renouvelable et à faible empreinte carbone. Pour finir, il y a 1001 possibilités pour chacun de réduire son impact environnemental. À chacun de choisir ce qui lui convient le mieux… le plus rapidement possible svp. Tic tac… tic tac… Le temps file pour agir. Et comme me disait souvent mon grand-papa TP : « Agis pour laisser le moins de traces possible, la nature va kicker ton cul si tu ne la respectes pas suffisamment. » Ce qui veut dire : « La planète n’a pas besoin de l’humain, mais l’humain a besoin de la planète. » Bonne journée de la terre, de la planète et de l’humanité à toutes et tous.

Création et nouveaux médias Éducation Études autochtones Forêts Génie

Gestion Mines et eaux souterraines Psychoéducation Santé Travail social

uqat.ca

Au Québec, c’est bien connu, « en avril, ne te découvre pas d’un fil ». Expression relayée par nos parents et nos grandsparents depuis belle lurette. Avril, c’est aussi la fonte de la neige, la sortie des premiers crocus, les après-midis ensoleillés où il fait bon de s’asseoir au soleil. Avril marque le début du printemps. La fin du long hiver blanc et frisquet. C’est un temps réjouissant pour l’humain et un temps nouveau pour la nature qui sort de sa dormance.

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CHRISTIAN LEDUC 4 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


– À LA UNE –

SURRÉALISME PHOTOGRAPHIQUE : CHRISTIAN LEDUC LISE MILLETTE

Portraits croqués à travers une fenêtre, cimes d’arbres qui se superposent dans un tableau abstrait, émotion secrète captée en vol et images fondues qui se transforment en tableau poétique : Christian Leduc est un photographe magicien dont le regard singulier a su faire sa marque et s’imposer. « Je suis attiré par les reflets. Les miroirs, les fenêtres, mais aussi tout ce qui peut intervenir entre le sujet et le regard. J’aime aussi chercher l’interrogation des gens », commence Christian Leduc. Son premier appareil, un Kodak Ektra qui utilisait du film 110, lui a été donné vers l’âge de 10 ans par son parrain et sa marraine. « Ma mère ne comprenait pas toujours les photos que je faisais… disons que c’était souvent bizarre », avoue-t-il. « C’est drôle, parce qu’à cette époque, c’était aussi ma mère qui payait mes premières pellicules et mes développements photo. Elle s’est d’ailleurs demandé à un certain moment si elle devait continuer », se souvient Christian Leduc. L’investissement a néanmoins conduit l’apprenti photographe des premières heures vers une pratique professionnelle, après une formation en photographie au Cégep du Vieux Montréal. UN CURIEUX RAPPORT À LA NATURE Originaire de La Sarre, mais résidant aujourd’hui à Rouyn-Noranda, Christian Leduc se définit comme une personne urbanisée. « J’étais beaucoup trop social pour être dans le bois ». Il a tout de même développé, au fil du temps, un rapport personnel avec la nature. « Même en Abitibi-Témiscamingue, tous les gens ne sont pas des amoureux de la nature ou des grands espaces. On peut être très urbains, même en région. C’est “sur le tard” que j’ai trouvé la plénitude sur le bord de l’eau ou dans un milieu naturel. Aujourd’hui, ce sont des endroits où me reconnecter, me recentrer : c’est là que ça se passe », confie-t-il. Il faut dire également que l’environnement est un vaste terrain de jeu, où l’artiste peut laisser libre cours à sa fantaisie et dévier à sa guise les points de vue. « Une forêt est exceptionnelle de par sa multitude de couches. Les possibilités sont infinies. Tu te déplaces et tu vois autre chose. J’y perds mes repères physiques et mentaux je dirais. » Les photos de Christian Leduc laissent derrière elles autant de teintes que d’impression. Tantôt en émerge une ambiance intrigante, une expression poétique ou simplement une beauté qui se révèle là où elle n’était pas attendue. « C’est sans doute mon côté peintre manqué qui ressort. J’ai toujours aimé les arts, mais j’aime vraiment l’art abstrait, la peinture. La photographie c’est très figuratif, j’aime y mettre un peu de magie. » L’exposition Show de boucane de Christian Leduc fait notamment appel à cette magie. Dans un cadre très naturel, les photos montrent de la fumée et plongent les lieux dans une étrange atmosphère. « La fumée, comme le temps qui passe, est saisie, en une fraction de seconde. L’image arrêtée fait le point sur un moment précis qui ne sera plus, mais, qui donne l’heure juste. Nous vivons de plus en plus en regardant les autres, en nous oubliant, il faut maintenant prendre conscience de la chance que nous avons d’être présents », résume Christian Leduc en guise de présentation de cette exposition, qui a lieu à la galerie du Rift de Ville-Marie jusqu’au 25 avril.

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CHRISTIAN LEDUC

Ce temps qui file et qui s’évapore, Christian Leduc en fige des parcelles, mais il ne s’agit pas d’une course. Peut-être d’un certain travail de documentation du temps ou de ces instants auxquels il assiste. « J’ai lâché prise sur la carrière artistique, j’ai moins ce désir d’être exposé. Je laisse aller et les projets ne manquent pas. Je ne me sens plus dans l’urgence. J’aime surtout créer, dans le plaisir, sans perdre de vue ma famille, mes amis… ce qui est important. »

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 5


– EN BREF –

– TÊTE CHERCHEUSE –

LE FRIMAT REVIENT

BANNISSEMENT

CET ÉTÉ POUR

DOMINIC RUEL

Professeurs d’université mis au ban de leur établissement pour des mots « interdits », statues déboulonnées et tableaux retirés parce que les hommes du passé sont jugés par des tribunaux contemporains, écoles et lycées américains et français qu’on veut débaptiser (Abraham Lincoln était raciste!), œuvres récrites pour ne pas blesser quelques susceptibilités, livres enlevés des tablettes ou qui cessent d’être publiés parce qu’ils sont jugés offensants par certaines catégories de gens… Nous en sommes là, en 2021, preuve peut-être que, malgré un an de pandémie, de confinements et de couvre-feu, malgré une économie à terre et des santés mentales au troisième sous-sol, le monde va bien. Les censeurs sont de retour! Les chasses aux sorcières aussi! « Les empires totalitaires ont disparu avec leurs procès sanglants, mais l’esprit de procès est resté comme héritage, et c’est lui qui règle les comptes », écrivait déjà, en 1993, Milan Kundera. Les nouveaux juges sont ces gens du camp du bien. C’est cette gauche qui a délaissé les travailleurs pour les minorités, nouvelles damnées de la Terre, et qui s’offusque à pas toujours grand-chose, preuve de leur faiblesse, par refus de la contrainte. Non, on n’est pas à Salem, il n’y a plus de bûcher, les méthodes se sont raffinées. Pour formater le discours, pour ne déranger et ne blesser personne (on veut leur vote ou leur argent!), pour disqualifier l’adversaire, on interdit d’antenne ou de public, on efface des noms et des traces

du passé, on impose des quotas, des critères et des listes, on invente des concepts théorisés pour expliquer le réel, on diagnostique des pathologies psychiatriques à ceux qui profèrent des opinions différentes et certaines résistances. C’est une industrie de la victime, c’est l’éloge des susceptibilités. Ce camp du bien n’a aucun respect pour le peuple quand il ne le suit pas. Il crie à la tolérance, à l’ouverture et à la diversité des genres, des couleurs, des identités, pourquoi pas, bien sûr! Mais il use de méthodes comme l’insulte et l’amalgame. Le brexiteur est un raciste, l’Américain moyen, un fou, l’homme blanc occidental, un misogyne et un colonialiste. Tant d’acharnement pour la diversité, mais rien sur la diversité intellectuelle. La promotion des idéaux passe par des guérillas médiatiques continuelles : il faut que les gens y adhèrent; il faut surtout identifier ceux qui s’opposent pour qu’ils cessent de nuire. Kundera, encore : « Moi aussi j’ai dansé dans la ronde (…) je tenais par la main d’autres étudiants communiste. Puis un jour, j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas, j’ai été exclu du parti et j’ai dû sortir de la ronde ». La logique est la même. Pourtant, la beauté du militantisme, c’est travailler à monter un projet, à partager une vision, à prendre le bâton du pèlerin et sortir convaincre. Pas contraindre, pas effacer! C’est plus long et difficile, c’est pas toujours gagnant, mais c’est plus courageux.

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6 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

!

UNE 16 E ÉDITION

En contribuant à la hauteur de 20 $ ou plus, une fois par année, je participe à la santé financière de mon journal culturel et je peux lire GRATUITEMENT tous les mois une nouvelle édition.

VALÉRIE MARTINEZ

La 16e édition du Festival de la Relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) aura lieu du 22 au 24 juillet à Val-d’Or. Les festivités se dérouleront cette année sous la thématique Prohibition. Trois spectacles ont été annoncés jusqu’à maintenant, soit Émile Bilodeau, Kirouac & Kodakludo et Jeune Loup. Les spectateurs sont invités à revêtir leurs plus beaux habits des années folles et à se préparer à assister aux concerts dans une ambiance de clandestinité. Pandémie oblige, le lieu est d’ailleurs gardé secret pour le moment. DES CHANGEMENTS POUR LA VITRINE DE LA RELÈVE Le FRIMAT poursuit sa mission première : pousser et encourager les auteurs-compositeurs-interprètes de la région en leur permettant de se faire connaître et de vivre une expérience professionnelle enrichissante. Différence majeure cette année : plutôt que de présenter un concours dans lequel plusieurs artistes de la relève compétitionnent, le jury sélectionnera à l’avance deux groupes parmi toutes les candidatures reçues. Les heureuses ou heureux élus obtiendront automatiquement une place de choix dans la programmation et des prix semblables à ceux attribués aux gagnants des éditions passées. Il s’agira notamment d’une session d’enregistrement, de la réalisation d’un vidéoclip et de l’obtention d’une bourse. Autre différence : la vitrine est ouverte pour une première fois aux artistes de plus de 35 ans.

FORMULAIRE DE DON

AU PROFIT DE DE L’INDICE BOHÉMIEN Pour contribuer au journal, libellez un chèque au nom de L’Indice bohémien et postez-le au 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Prénom et nom : ___________________________________________________________________________ Adresse : __________________________________________________________________________________ Téléphone : ________________________________________ Courriel : __________________________________________


– ARTS VISUELS –

ZÉRO DÉCHET : DU DÉCHET À L’ŒUVRE D’ART GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU

Jusqu’au 25 avril prochain, le collectif L’Artouche du Témiscamingue présente l’exposition Zéro déchet dans l’Espace bistro de la Galerie du Rift, à Ville-Marie.

CHRISTIAN PAQUETTE

CHRISTIAN PAQUETTE

Fondé en 1985 par un petit groupe d’artistes, l’Artouche est un organisme à but non lucratif qui réunit aujourd’hui une trentaine d’artistes du Témiscamingue, amateurs ou professionnels, désirant contribuer à la vitalité artistique de leur territoire. Selon Marielle Bergeron, présidente de L’Artouche, faire partie d’un tel regroupement favorise grandement l’inspiration et les échanges entre les divers artistes membres. Au fil des ans, ceux-ci ont présenté diverses expositions collectives inspirées d’un thème commun, choisi collectivement dans le cadre d’un rassemblement annuel. C’est ce même processus qui a été suivi dans le cadre de l’exposition Zéro déchet, alors que, toujours selon Mme Bergeron, la protection de l’environnement est une préoccupation commune aux membres.

Artiste : Christine Germain

Ainsi, Zéro déchet regroupe une vingtaine d’œuvres réalisées par treize artistes dont la démarche s’est inspirée de déchets, d’objets usagés ou même d’œuvres oubliées remises au goût du jour. Selon le collectif, le fait de s’inspirer d’un déchet pour créer implique nécessairement de

Artiste : Nicole Léveillé

sortir de sa zone de confort et d’explorer de nouvelles avenues. Ainsi, à travers Zéro déchet, L’Artouche souhaite mettre en évidence les multiples possibilités de récupération des objets désuets en détournant le déchet vers une nouvelle vocation, celle de l’œuvre d’art. En plus de Zéro déchet, le Rift présentera aussi, jusqu’au 25 avril, Abitibi 360, une expérience de réalité virtuelle conçue par le Valdorien Serge Bordeleau qui amène le public à la rencontre de personnages grandioses du territoire régional. Parmi ceux-ci, on compte entre autres Pascal Bérubé, alias L’Gros Trappeur, qui nous invite à le suivre dans la forêt témiscamienne.

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 7


– L’ANACHRONIQUE –

– EN BREF –

DURER

UN SALON DU LIVRE

PHILIPPE MARQUIS

EN FORMULE VIRTUELLE LA RÉDACTION

Pourtant, comme un virus meurtrier, l’humain, avec sa colonie de huit milliards de personnes asservies par un système économique gaspilleur de ressources menace gravement de perturber la vie sur terre. J’écris ces lignes le 14 mars 2021, nous venons de passer à l’heure avancée… Est-ce qu’il est minuit moins dix pour l’environnement? Minuit moins cinq pour toutes les espèces en danger d’extinction? Est-il déjà une heure du matin pour le genre humain, responsable des changements climatiques? La preuve de la menace environnementale n’est plus à faire. Ce qu’il faut trouver, c’est la façon de se sortir de la surconsommation d’objets à propriété unique à durée patentée pour être la plus courte possible. Sans cela, nous n’aurions besoin que d’un poêle pour toute notre existence. Émettre une telle idée nous place déjà devant une cassure fondamentale avec notre façon de vivre actuelle. Toutes sortes d’initiatives vont déjà dans ce sens, que ce soit le mouvement zéro déchet ou l’agriculture de proximité. Toutefois, même s’ils ont toute leur importance, les gestes individuels ont une limite. Ce sont les gouvernements qui

doivent agir pour poser les gestes nécessaires à l’arrêt de notre folie consumériste. La crise de la COVID-19 est le meilleur exemple à donner pour prouver qu’on peut combattre ensemble. Concevoir des vaccins, prendre nos précautions, poser collectivement les gestes nécessaires et investir pour combattre cette tragédie, tout cela a été réalisé en une seule année! Il suffit d’imaginer que de telles énergies soient maintenant mises à profit pour remettre tout le système en question afin de lutter contre les changements climatiques… Cette crise sanitaire, qui prendra peut-être fin d’ici décembre n’est qu’un avant-goût de ce qui risque de nous arriver. Nous nous en sortirons ensemble, quitte à ralentir la sacro-sainte économie, nous devrons demeurer encore plus solidaires pour la suite si nous désirons vivre encore longtemps sur terre… Parce qu’il n’y a ni eau ni air sur Mars. Des élections fédérales pourraient avoir lieu ce printemps… D’autres, cette fois-ci municipales, sont prévues à l’automne. La crise climatique doit être au centre des enjeux électoraux, tout comme la crise sanitaire l’est, présentement, dans notre quotidien.

NASA

Il y a peu de temps, une sonde a atterri sur la planète mars. Depuis une soixantaine d’années, il est possible, pour certains humains, de contempler notre planète de l’espace. Les images qui nous parviennent de ces voyages en orbite autour de la Terre révèlent à la fois sa beauté et notre insignifiance. Car nous sommes peu de chose sur ce corps céleste, notre unique refuge.

L’édition 2021 du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue se déroulera sur le Web au mois de mai prochain. Après avoir été dans l’obligation d’annuler le 44e Salon en 2020, le comité organisateur valdorien a décidé de se réinventer et d’offrir une toute nouvelle expérience au public. C’est la première fois en 45 ans que le salon ne se déplace pas vers l’une des cinq grandes villes de la région. Même si l’événement s’éloignera grandement de la formule traditionnelle, il permettra de rejoindre les lecteurs des quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue dans le confort de leur foyer. Les salons du livre sont une occasion de rencontres privilégiées entre les auteurs et leur public, l’équipe s’active donc présentement à créer une programmation qui sort de l’ordinaire tout en favorisant les échanges et la proximité. Sylvie Tremblay, directrice générale de la Corporation du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, souhaite aussi que les auteurs se sentent ici, en région, malgré la distance. Ils recevront donc de petites trousses aux saveurs témiscabitibiennes. 45E ANNIVERSAIRE DU SALON Cette année marque aussi le 45e anniversaire du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, qui a été présenté à Rouyn-Noranda en 1976. Divers événements spéciaux et concours sont prévus pour souligner l’occasion dans les prochains mois. La corporation régionale du salon invite les anciens participants à lui faire parvenir des anecdotes et photos.

Le leadership des femmes est plus présent que jamais et il en faut encore plus.

SOYONS FIÈRES DE NOS IMPLICATIONS

DANS TOUTES LES SPHÈRES DE LA SOCIÉTÉ.

SUZANNE BLAIS DÉPUTÉE D’ABITIBI-OUEST 8 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Bureau Amos :

259, 1re Avenue Ouest, Amos QC J9T 1V1

819 444-5007

Bureau La Sarre :

29, 8e Avenue Est, La Sarre QC J9Z 1N5

819 339-7707


– PARTICIPATION CITOYENNE –

LE TEMPLE DE LA RENOMMÉE DU PÉTAGE DE BRETELLES

Étant maniérée un brin, j’ai ajouté le mot pétage au dictionnaire de mon logiciel Word, celui-ci étant trop familier pour ce dernier. À Sainte-Germaine-Boulé, on ne se bâdre pas avec ça, car l’inauguration du Temple de la Renommée International et virtuel du Pétage de Bretelles, qui aura lieu le 1er avril, a pour but de mettre de l’avant l’implication sociale de tous dans un contexte difficile. La présence des médias lors du visionnement du documentaire vous prouvera que ce n’est pas un poisson d’avril!

Selon Mario, citoyen impliqué de cœur et d’adoption, la première étincelle du projet était présente depuis longtemps, bien qu’inconsciemment. Le tournage des courts-métrages Légendes du village a nourri l’esprit communautaire, les vrais habitants jouant leur propre rôle. Histoires imaginaires teintées de vérités, soulignant une culture, bien réelle cette fois, d’un village agricole. Que ce soit le mécanicien de la place ou le curé de la paroisse, les citoyens ont accepté de jouer dans ces films rassembleurs.

Une heure d’entretien au téléphone avec Mario Tremblay, organisateur du milieu communautaire, c’est vite passé! Il transmet aisément sa fougue, sa passion et surtout, sa fierté. Le but ultime de ce Temple de la Renommée, c’est la participation citoyenne. C’est d’oser exposer nos réussites devant la caméra et dire : « Salut, Sainte-Germaine, c’est pas pour me péter les bretelles, mais… (ajoutez votre fierté personnelle ici) ».

Le mouvement est en vie grâce à Mario et à ses acolytes qui, selon lui, sont des chênes dans l’ombre débordant d’idées trop géniales pour que celles-ci restent dans l’ombre.

Dans le quotidien, afficher nos exploits n’est pas chose facile. En effet, le jaloux n’affectionne pas les victoires des autres. Ici, ce n’est pas le cas! Dans un monde de performance, le Pétage de Bretelles se veut léger et non conforme. C’est l’occasion rêvée d’une vitrine gratuite teintée de vantardise et de beaucoup d’autodérision! « Pelleter un nuage, c’est rough tout seul, mais à gang, ça se fait! Ça demande de l’implication. On veut pelleter des nuages collectivement, quoi! »

Démystifions les démarches à suivre pour y participer : 1. Il y a quatre catégories : le volet jeunesse, le volet Monsieur Madame tout le monde, le volet international (langues maternelles et autres) et célébrités. L’écrivain québécois adulé, David Goudreault, s’est même pété les bretelles pour nous! 2. C’est avec une bonne dose d’audace et une caméra que vous y participerez. La courte vidéo sera partagée sur la page Facebook de l’évènement et vous serez dorénavant une vedette du Temple de la Renommée! Lors de votre visite au Sentier culturel légendaire et historique de Sainte-Germaine-Boulé, vous aurez même l’occasion d’être diplômé devant le Géant de fer!

COURTOISIE

MARIANNE LANDRY

3. Vous angoissez à l’idée d’être devant la caméra? On vous conseille d’aller au bat, ce qui consiste à utiliser vos contacts pour les faire participer, eux! Par exemple, vous vous impliquez en politique municipale et vous connaissez bien la députée régionale, qui elle, connaît bien la députée fédérale? Votre travail de coach et votre lien de confiance sont importants pour aller chercher les gens autrement que par la voie officielle, souvent impersonnelle. Fiers futurs membres, sachez qu’il n’y a pas de date limite pour oser mettre vos bretelles de bûcheron ou relancer la bonne personne qui se prêtera au jeu. Suivez l’évènement sur Facebook et soumettez votre vidéo.

Dès le 1er avril…

SI TU M’ÉCRIVAIS, ÉCRIRAIS-TU LE MOT EAU?

POINTE-À-CALLIÈRE, CITÉ D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE DE MONTRÉAL Cette exposition célèbre 50 ans de découvertes archéologiques au Québec avec quelque 210 pièces significatives !

AGNÈS RIVERIN - TECHNIQUES MIXTES Une exposition qui se compose de différents corpus d’œuvres puisant à même l’iconographie relative à la nature, au monde animal et la mythologie cosmologique.

Ce projet a été rendu possible en partie grâce au gouvernement du Canada, et avec la collaboration du gouvernement du Québec.

© POINTE-À-CALLIÈRE. PHOTO : LUC BOUVRETTE.

FRAGMENTS D’HUMANITÉ. ARCHÉOLOGIE DU QUÉBEC

HORAIRE - ENTRÉE LIBRE Mardi – Mercredi 13 h à 17 h 30 Jeudi – Vendredi 13 h à 17 h 30 - 18 h 30 à 20 h 30 Samedi 10 h à 12 h - 13 h à 17 h Dimanche 13 h à 17 h

Au Centre d’exposition d’Amos…

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 9


groupes prioritaires

Renseignez-vous dès maintenant sur la séquence de vaccination prévue dans votre région et prenez votre rendez-vous en ligne. Québec.ca/vaccinCOVID 1 877 644-4545 Le vaccin, un moyen sûr de nous protéger.

10 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


– THÉÂTRE –

THÉÂTRE DE LA LOUTRE : LA PANDÉMIE N’ARRÊTE PAS LE RIRE JOANIE HARNOIS

Véritable institution au Témiscamingue, le Théâtre de la Loutre ne s’est pas laissé abattre par la pandémie. La troupe de comédiens amateurs sera de retour sur les planches du Théâtre du Rift à Ville-Marie les 15, 16, 23 et 24 avril pour présenter non pas sa traditionnelle pièce de théâtre, mais un spectacle d’humour. Monologues, duos, sketchs et numéros clownesques, dont certaines créations originales, seront au programme.

l’humoriste qui fait un monologue, le contact est direct. Du coaching individuel a permis aux comédiens amateurs de travailler les pauses, les silences « porteurs de messages », d’apprendre à développer une complicité avec le public. Toutefois, le plus difficile pour les membres de la troupe, selon Réal Couture, a été l’absence de l’équipe, le manque de complicité, de connivence qu’ils développent tout au cours d’une production théâtrale. Les répétitions n’ont pas eu à se transposer dans le virtuel grâce à un partenariat avec le Théâtre du Rift qui a mis sa scène à disposition. Sans installation de décor requise, il était aisé pour les comédiens de répéter à un, deux ou trois dès que la salle était vide. En retour, le Théâtre de la Loutre s’engage à verser la moitié des profits de son spectacle au Rift pour soutenir ses activités en ces temps difficiles.

COURTOISIE

Signe des temps, un numéro a été monté par une « bulle familiale » alors qu’une mère et ses deux filles joueront ensemble. Quatre recrues ont aussi joint l’équipe. « Pour moi, ce sont tous des coups de cœur, et ce, à des niveaux différents. Pour certains, c’est la réussite d’une première implication, la fierté de relever un défi. Pour d’autres, c’est leur énergie créatrice », souligne Réal Couture, qui indique aussi que le public aura droit à une belle surprise en finale du spectacle. « Nous souhaitons offrir à la population une soirée où le rire sera contagieux. Un virus que l’on peut attraper… sans danger! »

Coup de chance du calendrier, le Théâtre de la Loutre avait pu présenter sa production annuelle, À la bonne aventure, en février 2020. Réal Couture, directeur artistique et metteur en scène de la troupe, a ensuite usé de créativité pour naviguer à travers la pandémie. En août, un radio-théâtre était diffusé à CKVM avec trois comédiens professionnels, Martin Héroux, Odette Caron et Frédérik Fournier. Mais le travail sur la pièce jouée en février commence habituellement huit à dix mois d’avance. En septembre, sentant que la deuxième vague approchait et qu’il serait impossible de rassembler dix comédiens pour répéter dans des décors, Réal Couture a choisi d’opter pour un spectacle d’humour, plus pratique pour respecter les règles sanitaires.

C E N T R E D ’A R T

JOYEUX AMALGAME : LA REVANCHE DU DOMESTIQUE

BOUTIQUE

MARYLÈNE MÉNARD ARTISTE DU VERRE

ROBERT BIRON BATTEUR DE MÉTAL

195, rue Principale, La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 819 333-2282

Heures d’ouverture

Ce changement de format a apporté son lot de défis. Si la troupe a déjà pour créneau la comédie, Réal Couture explique qu’une différence importante est le rapport au public. « En théâtre, on joue dans un lieu, le décor, et on fait tomber le fameux “quatrième mur” pour que le public puisse suivre l’intrigue. Le comédien n’est pas en lien direct avec le public. » Pour

29 AVRIL AU 30 MAI 2021

Lundi : fermé Mardi au vendredi : 9 h à 12 h | 13 h à 17 h Jeudi et vendredi : 12 h à 20 h Samedi et dimanche : 10 h à 15 h

Consultez régulièrement notre page Ville de La Sarre

VERNISSAGE VIRTUEL

JEUDI 6 MAI 2021

à 17 h en présence des artistes diffusion en direct sur la page facebook de la Ville de La Sarre L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 11


– PREMIÈRES NATIONS –

OGABADAN KÔNE KIZIS : QUAND LA LUNE RAMASSE DE LA NEIGE AMÉLIE BRASSARD, AGENTE DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL À MINWASHIN

MICROBRASSERIE NOUVELLE BOUTIQUE 217 Route 101, Nédélec

La relation environnement-culture entre l’Anicinabe et le territoire gagne à être connue. Depuis des millénaires, les Anicinabek sillonnent le terrain et en ont appris tous les rudiments. Malheureusement, ces savoirs ancestraux se perdent. Pour la communauté de Wolf Lake First Nation (WLFN) au Témiscamingue, c’est en enseignant la culture, les traditions et les techniques par l’entremise d’activités variées et en amenant leurs membres sur le territoire en bulle familiale ou même virtuellement qu’ils ont réussi à maintenir les enseignements vivants en pleine pandémie. La communauté est en effet une leader dans le domaine de la transmission virtuelle des connaissances traditionnelles : elle a diffusé plus d’une dizaine de formations en un an grâce au projet Knowing Our Spirit. Ogabadan kôn Kisis, lorsque la lune est en croissant, qu’elle a l’air d’un bol qui amasse la neige, c’est le meilleur temps d’aller trapper les lièvres (wabooz) puisqu’ils sont très actifs. C’est ce que Julia Wabie-Coleman, la coordonnatrice culturelle de la communauté de Wolf Lake, a appris de sa grand-mère (kokom) Rose Ann Wabie lors de la préparation d’une activité de trappage de lièvres pour le projet Knowing Our Spirit. Pendant deux semaines et demie, ces femmes ont installé des collets en laiton et les ont vérifiés tous les deux jours pour capturer des lièvres afin de monter une présentation pour les membres de WLFN en mars dernier.

L’APPLICATION DISPONIBLE SUR

Durant toutes ces sorties plein air, Julie WabieColeman a eu l’occasion de reprendre contact avec sa grand-mère et d’être en symbiose avec le territoire, d’en apprendre plus sur les relations entre celui-ci, les animaux et les connaissances ancestrales, mais aussi entre les animaux eux-mêmes. « Voir ma kokom avec

une énergie renouvelée, se promener et occuper le territoire, cela m’a fait comprendre que les personnes aînées ont encore beaucoup à apporter, mais que c’est juste nous qui ne les utilisons pas. » À l’époque, le trappage de lièvres était une source de nourriture importante pour les Anicinabek. On les préparait surtout en ragoût mijoté. L’hiver, c’est plus facile puisque les traces sont bien visibles, mais il est possible de capturer l’animal à longueur d’année en l’observant bien, puisque celui-ci tend à utiliser les mêmes sentiers. Sauf en cas d’exception lors de période de famine, le lièvre était chassé ou trappé de l’automne au printemps afin de laisser à l’espèce du temps pour faire grandir une nouvelle génération. Traditionnellement, on chassait le lièvre à l’arc quand c’était possible, mais l’hiver, pour augmenter les chances, le trappage était une technique plus passive et moins énergivore. Les Anicinabek préparaient les tendons des cervidés en un cordage en forme de cercle pour tendre le piège. Une fois la capture faite, on dépose du tabac pour remercier l’animal et le créateur. Tout ce qui peut être utilisé chez l’animal est maximisé et ce qui ne peut l’être est retourné à la terre et pourra servir à d’autres pour compléter le cycle de la nature. Aucun manuel d’instruction ne peut apporter autant de connaissances qu’un après-midi dans les bois avec une personne aînée. Celle-ci connaît les gestes et les enseignements importants à transmettre. « Il arrive des situations où il faut aussi s’adapter et offrir aux membres de sa communauté d’autres moyens de faire vivre les expériences et des enseignements traditionnels, j’ai la chance que ma kokom veuille partager son savoir, et ce, même devant la caméra! » affirme Julia Wabie-Coleman, en parlant du projet Knowing Our Spirit.

Vous avez un projet Culturat? médiat.ca

12 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Contactez-nous à info@culturat.org


– ÉDUCATION –

IL Y A DE LA RADIO DANS NOS ÉCOLES! ISABELLE GILBERT

Depuis le début de l’année scolaire 2020-2021, il n’y a pas que des mesures sanitaires dans nos écoles. Deux enseignantes abitibiennes se sont lancées dans des projets motivants pour les élèves. Que ce soit des entrevues sur Zoom avec des personnalités québécoises ou des balados sur divers sujets, les enseignantes Jacynthe Lebel, de l’école du Maillon à Sainte-Germaine-Boulé, et Marie-Pier Béchard, de l’école Notre-Dame-de-Protection à Rouyn-Noranda, ont un point en commun : les nouvelles technologies ont permis à leurs élèves de 5e et 6e année de s’ouvrir au monde! RADIO BOULÉ Jacynthe Lebel, du pavillon de Sainte-Germaine de l’école du Maillon, a su être à l’écoute de ses élèves de 5e et 6e année du primaire. Ceux-ci ont proposé de mettre sur pied une radio étudiante pour animer les récréations et l’heure du diner. Comme l’école avait les moyens techniques pour le faire et que les élèves voulaient participer au projet, madame Jacynthe a accepté d’emblée. Au fil du temps, le projet en est devenu un de motivation pour ces animateurs en herbe. Tout en maintenant l’idée d’origine, les élèves en ont voulu plus. C’est de là qu’est né le projet d’entrevues avec des personnalités québécoises. En plus de prendre en charge le volet technique, les élèves ont démontré leur autonomie en proposant des noms d’invités, comme Sara Dufour, Pierre Bruneau, Jean-René Dufort, etc., en écrivant eux-mêmes les plans d’entrevues et en rédigeant les messages de premier contact avec les personnalités. Ces invitations se sont faites par l’entremise de Messenger ou des agents d’artistes. Les élèves ont fait plusieurs apprentissages au fil du projet. D’après Madame Jacynthe, ses élèves ont appris l’ouverture dans leur écoute des personnalités en réagissant à leurs propos et ont été initiés au niveau de langage en s’adaptant à la personne à qui ils s’adressaient.

JACYNTHE LEBEL

L’aspect motivation et persévérance a aussi été déterminant dans le déploiement du volet entrevue vidéo. Le lundi, les élèves établissent leur plan de travail pour la semaine et lorsqu’ils ont terminé leurs exercices de français et de mathématiques, ils peuvent travailler sur leurs entrevues. Madame Jacynthe donne l’exemple d’un élève qui ne terminait jamais ses travaux et qui est devenu plus motivé à travailler, car ça lui donnait l’occasion de participer au projet. Le jeune en est venu à apporter du travail le soir et les fins de semaine à la maison pour être capable de faire partie de Radio Boulé. Sur le plan humain, certains élèves plus timides se sont épanouis et ont développé leur confiance en soi en sortant de leur zone de confort. Les entrevues de Radio Boulé sont disponibles sur leur chaîne YouTube. RADIO BIG BANG Marie-Pier Béchard est l’instigatrice du projet de radio à l’école Notre-Dame-de-Protection. Ça faisait longtemps qu’elle y pensait. Une fois ses demandes de financement acceptées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et un poste à temps plein dans sa manche, elle était prête cette année à démarrer son projet. C’est elle qui a trouvé le nom Big Bang, en faisant un parallèle entre le début de l’univers et le début du projet. Les élèves ont été ravis d’apprendre qu’ils prendraient part à ce projet. À l’automne, ils ont reçu des formations sur la communication, sur la création d’un logo et sur le volet technique. Ils ont beaucoup aimé celle sur la communication avec Sébastien Nolan, car c’était la première, et celle sur la création du logo avec Violaine Lafortune.

Au début, les élèves étaient un peu intimidés par le côté technique de l’enregistrement. Comme ils font semblant d’être en direct dans leurs émissions, c’est important, durant la musique, de ne pas faire de bruit comme ouvrir ou fermer une fenêtre! Ils ont aussi appris des trucs pour éviter de dire « euh » tout le temps. Ceux qui manquaient d’assurance se sont épanouis, ceux qui parlaient trop fort ont appris à diminuer leurs décibels. Maintenant qu’ils ont leur vitesse de croisière, la planète peut les entendre. Il est possible de les suivre sur Facebook et sur leur site Internet, en plus d’écouter leurs émissions sur les plateformes de balado habituelles. Décidément, il y a de la relève en communication en Abitibi-Témiscamingue!

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– MÉDIAS ET SOCIÉTÉ –

LE CATASTROPHISME CAPITALISTE LOUIS-PAUL WILLIS

Il y a désormais un an que nous vivons en direct une crise sanitaire qui aura redéfini plusieurs paramètres de notre vie en société, tout comme la logique politico-économique qui la soutient. Il y a un an, devant les premiers moments de la crise ainsi que des tendances qui s’y dessinaient, j’avais proposé une chronique sur ce que Mark Fisher nommait le réalisme capitaliste, constatant que cette forme de réalisme semblait en crise devant la catastrophe sociosanitaire qui s’installait. Comme il se doit pour tout texte traitant de la notion de réalisme capitaliste, j’abordais l’aphorisme attribué à Frederic Jameson – puis à Slavoj Žižek – selon lequel « il est plus facile d’imaginer la fin du monde que d’imaginer la fin du capitalisme ». Cette idée est à la base de l’argument de Fisher sur le réalisme capitaliste : la logique du capital est à ce point omniprésente qu’elle sous-tend l’ensemble de nos vies, du travail à l’éducation, de la politique à nos productions culturelles – ces dernières s’avérant particulièrement efficaces dans leur dissémination de la logique du réalisme capitaliste. Comme on peut le lire sur la quatrième de couverture de l’édition francophone de l’ouvrage de Fisher, le réalisme capitaliste représente « un sentiment répandu, diffus, selon lequel il s’agirait du seul système économique et politique viable, et qu’il serait désormais impossible d’en imaginer une alternative cohérente et plausible ».

Par contre, après un an de pandémie, force est de constater que le réalisme capitaliste est non seulementen crise comme je le proposais l’an dernier, il s’est profondément muté. Dans une analyse du réalisme capitaliste publiée en juin 2020, Kai Heron constate que le réalisme capitaliste est en crise depuis un bon moment déjà. Rappelant comment certains ont cru voir la fin de la logique du réalisme capitaliste au début des années 2010, lors des différents mouvements de protestation populaire – du mouvement « Occupy » au printemps arabe (et chez nous, le printemps érable) –, Heron postule l’idée selon laquelle la logique du capital est venue à bout de ces mouvements, qui se sont essoufflés pour des raisons aussi diverses qu’idéologiques. Heron avance que nous avons depuis un certain temps quitté la logique du réalisme capitaliste et, sans que nous nous en rendions compte, une autre logique est venue le remplacer : celle du catastrophisme capitaliste. Selon Heron, le catastrophisme capitaliste est le résultat de l’érosion du réalisme capitaliste. Cette érosion ne résulte pas d’une opposition à la logique du capital, elle résulte plutôt de la propension du capitalisme à s’autodétruire en ne réussissant pas à contrôler son impact sur l’environnement. En d’autres mots, le catastrophisme capitaliste redéfinit notre rapport avec les différentes menaces qui nous accablent, notamment – et de façon prédominante – la menace écologique.

ÉCRIS DANS L’IB!

Comme Heron le formule, sous le réalisme capitaliste, non seulement nous était-il plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme, mais en plus nous aimions nous imaginer ces scénarios, comme en témoignent les innombrables films-catastrophes qui ont été réalisés au fil des décennies. Sous le catastrophisme capitaliste, par ailleurs, il ne nous est plus nécessaire d’imaginer la fin du monde; nous suivons cette fin du monde en direct, dans nos fils d’actualité socionumériques. Le catastrophisme capitaliste se caractérise par une suite sans fin de crises, telles que la pandémie et la crise climatique qui ne sont pas économiques sur le fond, mais qui possèdent néanmoins le pouvoir de détruire le fonctionnement de notre économie mondialisée. Comme d’autres l’ont remarqué auparavant, le fonctionnement même du capitalisme semble se fonder sur une suite sans fin de crises, des guerres mondiales aux crises du pétrole, en passant par les innombrables récessions, des années 1930 à 2008. Avec la possible fin de pandémie en vue, certains ont osé la comparaison avec la pandémie de grippe espagnole qui, une fois résorbée, a donné lieu aux années folles qui, à leur tour, ont mené à la grande dépression. On peut se demander si ce scénario se répétera. On doit par ailleurs s’inquiéter d’une telle répétition, puisque la prochaine crise majeure ne sera pas économique, elle sera écologique, et elle sera catastrophique. Les années folles de l’après-COVID pourront, souhaitonsle, nous permettre de rêver au-delà du catastrophisme capitaliste.

Tu te passionnes pour la culture de manière amateur ou professionnelle?

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14 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


– MUSIQUE –

DANS LES OREILLES DE… LOUIS-ERIC GAGNON

J’ai enfin dépris ma van de la neige : la saison de la grand-route se pointe le bout du nez. Chaque printemps devient l’occasion de mettre à jour ma liste de lecture.

DIRT AND DECAY D’EVIL PREVAILS

cajolent maladroitement, la toxicité ravageuse et les jardins de bêtises cultivés sur le fumier de l’aveuglement. Bref, une bonne dose de réalité qui équivaut à un bulletin d’information. LA BALLADE DE FARLEY DE FARLEY

Après avoir rêvassé sur les routes secondaires, il est temps de converger vers les grandes artères. Dirt and Decay d’Evil Prevails est ce qu’il faut pour arrêter de zigonner autour du point A et se diriger vers le point B. Ce microalbum (EP) de cinq pièces met en perspective l’ère dans laquelle on vit. Bien que l’album se prête à la situation actuelle, l’écriture a commencé avant la pandémie, en 2018. Je remarque qu’ils ne sont pas rares les artistes musicaux qui ont saisi l’air du temps bien avant la crise. Drôle de synchronicité.

La première pièce La vie est triste sans été donne le ton à l’album. C’est un hit estival qui accélère l’arrivée du printemps. Elle résume avec humour la dernière année un peu morose et fait la liste du bonheur qui s’en vient. Dans cette énumération de petits plaisirs, j’ajouterai le fait d’être bronzé en camionneur.

Le titre est inspiré du roman Sa Majesté des mouches (Lord of the Flies) de William Golding. « Toutes les chansons parlent du côté sale de l’humain, les choses qui se retrouvent sous le voile de notre masque social. Dans le livre, un personnage se rend compte qu’il est rendu sale et que son gilet est de la crasse. Ça fait référence au fait qu’il perd son côté civilisé », raconte Simon Turcotte, chanteur du groupe. Cette thématique est une constance dans le microalbum. La dernière pièce, Witchcraft, parle de la chasse aux sorcières à Salem où la population a perdu le contrôle et s’est mise à brûler et pendre des gens accusés de sorcellerie. « On perd le sens logique en groupe comme dans le livre. On parle aussi d’armement nucléaire et de notre mode de vie automatique qui fait qu’on se détériore. C’est un sentiment de se perdre dans un effet de groupe et de masse », ajoute Simon Turcotte.

C’est un bon album de début de roadtrip où les genres se mélangent. Parfait pour se promener aléatoirement sur les routes avec insouciance.

Je ne peux m’empêcher de faire des liens avec l’actualité : des manifestants qui envahissent le Capitole à Washington, des courtepointes de mensonges que certaines personnes

L’album vient avec un livret de paroles virtuel, accessible grâce à un code QR, dans lequel chaque chanson est accompagnée d’une œuvre de Vanessa Gagné Samson.

POUR DU CONTENU 100% RÉGIONAL

COURTOISIE

Commençons avec les Sentinelles du Nord qui proposent leur deuxième album, L’Odyssée. Cette autoproduction a été enregistrée et mixée dans le studio de Pete Chamberland, membre du groupe. « Le groupe s’est autofinancé, comme dans le temps des peuples sédentaires, avec l’agriculture », précise Jérémie Tremblay. « Les 18 nouvelles chansons abordent des sujets actuels ou fantaisistes. L’Odyssée est un album expérimental, et le plaisir et la créativité ont été mis de l’avant dans la production. [Nous sommes] impatients d’un retour à la normale, le quatuor sera prêt à attaquer les scènes avec du nouveau matériel », explique Pete Chamberland. Le quatuor est complété par Benoit Audet à la basse et Christian Leclerc à la batterie.

COURTOISIE

COURTOISIE

L’ODYSSÉE DES SENTINELLES DU NORD

On change de registre avant que je dépasse la limite de vitesse. Selon moi, la meilleure musique de route est le country. Ça tombe bien, car La ballade de Farley est le troisième album qui se retrouve dans ma liste de lecture. Tout y est. Coucher de soleil, guitare, p’tite bière froide, cheval, yodle et câlins coquins. C’est efficace et sans prétention. Bon album de fin de route où on s’installe camper et on part le feu camp. Les pièces s’enchaînent comme des Budweiser en canette. Quand tu bois du José Cuervo confirme qu’il faut prendre une pause de la route pour la journée. Sacré Cayouche est un bel hommage à une légende du country. C’est une chanson-récit où on reconnaît les bars et les rues d’Amos et on voit les grosses bières et le maïs soufflé gratuit trop salé. Quand le soleil se couche au bout du ciel est selon moi la pièce la plus complète. La douceur des textes fait qu’on dépose notre bière sur le porte-gobelet de notre chaise de camping. Farley est conscient de certains clichés, mais en fait fi. L’hiver a été long et ankylosant. La ballade de Farley me rappelle qu’il faut que je sorte davantage, que j’ai beaucoup trop joué à Red Dead Redemption 2 et que j’ai vraiment une envie de festivals.

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médiat.ca L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 15


16 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 17


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

– ENVIRONNEMENT –

COURSE AUX MCS : POUR UN REGARD CRITIQUE ET STRATÉGIQUE MICHAËL PELLETIER-LALONDE ET RODRIGUE TURGEON

« Le gouvernement est déterminé à faire du Québec une terre d’accueil privilégiée pour [les minéraux critiques et stratégiques]. » (Le Plan, p. 45) À l’automne dernier, la CAQ dévoilait son Plan pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques, jetant ainsi les bases de sa stratégie pour positionner le Québec comme un leader pour la production, la transformation et le recyclage des minéraux maintenant considérés « critiques » et « stratégiques » (MCS). Au nombre de 22 – parmi lesquelles figurent notamment le lithium, le nickel, le graphite et le cuivre – plusieurs d’entre eux sont au cœur des avenues envisagées pour la nécessaire réduction de notre empreinte écologique à court et à moyen terme, via notamment l’électrification des transports. Relevant plus de l’argumentaire de vente que d’une réelle volonté de fixer des cibles concrètes et contraignantes pour une transition climatiquement payante, ce positionnement de Québec a à tout le moins le mérite de relancer le débat sur la place de l’industrie minière dans notre région. Particulièrement à l’heure où la course planétaire au lithium, pour ne nommer qu’elle, se matérialise toujours plus concrètement ici. C’est que par-delà cette nouvelle hiérarchisation des minéraux aux nobles échelons de critiques et stratégiques, résonne le peu de justifications des autres exploitations qui elles, ne le sont pas. Ces minéraux qui ne sont ni stratégiques ni critiques dans la lutte contre la crise climatique,

Cette dualité parle d’elle-même. Et pourtant, partout sur le territoire se multiplient les projets aurifères (extensions, reprises, découvertes). La dernière édition de Vos mines vous parlent, une publication du journal Le Citoyen, n’hésitait d’ailleurs pas à parler de « la nouvelle ruée vers l’or » pour résumer cette vivacité. Conjuguée à l’appétit vorace de l’industrie pour les minéraux de la transition, il y a de quoi s’inquiéter pour la capacité de support du territoire. Il faut le dire, le tableau des projets des « minéraux de la transition » d’ici n’a rien de rassurant. Sans entrer dans les détails, rappelons seulement que la mine de lithium de La Corne est encore à l’abri de ses créanciers depuis mai 2019, et qu’elle s’est illustrée avant cela par de nombreux déversements dans l’environnement. De l’autre côté du fleuve Harricana, le projet Authier de Sayona Mining – à un jet de pierre de l’esker Saint-Mathieu-Berry – fait déjà piètre figure, avant même d’espérer voir le jour. Alors qu’on célébrait, il y a peu, les deux ans de la mise en demeure du Comité citoyen de protection de l’esker qui a intimé au ministre de l’Environnement de soumettre ce projet à l’examen du BAPE, la compagnie minière peine toujours à fournir des études d’impact sans lacunes aux ministères. Et si ce n’était que ça : l’analyse du projet par les fonctionnaires de l’État confirme à chaque occasion que le site du projet est un véritable joyau, abritant, selon les biologistes du ministère de l’Environnement, « une biodiversité particulière, peu répandue sur le territoire de la plaine argileuse de l’Abitibi », où évoluent des « espèces fauniques peu répandues en région ». Dès lors, l’avenue collectivement de plus critique et stratégique qu’il nous reste à emprunter nous ramène à La Motte, sur le lieu, pour le vivre, l’occuper, le célébrer, le protéger. Bonne nouvelle, le Collectif des Pas du lieu, tout juste créé, nous y convie tous les dimanches à 13 h 30 avec ses départs à la découverte de la forêt de l’esker. Car si nous perdons de vue que tous ces sprints miniers – incluant ceux vers l’or et les « minéraux verts » – assiègent l’âme de territoires bien réels, aussi fragiles qu’indispensables, ici comme ailleurs, le prix à payer en Abitibi pour la transition risque fort bien de se compter en champs de désolations immuables plutôt qu’en champs de solutions cultivables.

JÉRÉMIE STALL-PAQUET

« Faire de la télé ça me tente parce que... Ça me permet de partager mes passions avec un plus grand nombre de personnes dont celle de réaliser une transition écologique avec les outils offerts en région. »

mais qui demeurent les principaux moteurs de l’industrie dans la région. Pensons à l’or et à l’argent qui abondent en Abitibi et qui, en 2019, représentaient près de 98 % de la masse des minéraux extraits du ventre abitibien avec leurs quelque 3,5 millions de tonnes, selon des chiffres compilés par le REVIMAT. Les MCS, eux, se partagent le reliquat, à peine 2 %, du haut de leurs 71 000 tonnes.

18 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

– ENVIRONNEMENT –

UNE BOUTIQUE EN LIGNE POUR L’ÉPICERIE ET BOUTIQUE ZÉRO DÉCHET AKI

Se réinventer. Ç’a été une des expressions les plus populaires de la dernière année. Pour Aki – Épicerie et boutique zéro déchet à Val-d’Or, cela voulait dire accélérer considérablement les projets de développement à long terme afin de répondre à de nouveaux besoins. L’entreprise, qui célébrait récemment son deuxième anniversaire, a ainsi lancé sa boutique en ligne le 9 février dernier.

heures de travail supplémentaires considérables pour les trois propriétaires. Il aura fallu des centaines, voire des milliers d’heures, pour développer le site Web, peser tous les formats de contenant avec chacun des produits pour déterminer les prix, prendre les photos, faire des formations sur le marketing Web et élaborer le fonctionnement de la boutique en ligne.

Le projet était déjà dans la mire des trois propriétaires, Jennifer Grégoire, Jolyane Luneau et Myriam Grenier, mais la pandémie les a forcées à développer cet aspect beaucoup plus rapidement que prévu. Bien que la clientèle soit restée fidèle depuis le printemps dernier, la boutique en ligne a permis d’attirer de nouvelles personnes. Cellesci souhaitaient peut-être déjà réduire leur production de déchets, mais manquaient de temps ou de motivation pour visiter deux commerces pour leur épicerie, selon Jennifer Grégoire, copropriétaire d’Aki.

Pour ce qui est de la livraison, elle peut être faite partout au Québec pour les produits non alimentaires, via une entreprise commerciale. À Val-d’Or et les environs, tous les produits du magasin peuvent être livrés et ce sont les trois entrepreneures qui s’en chargent personnellement. Deux des trois voitures qui sont utilisées sont électriques. Leur trace écologique reste donc modérée, malgré le transport que cela implique. Un de leurs projets à long terme est d’ailleurs de devenir carboneutre.

Cela permet également aux clients habituels de fréquenter la boutique sur une base plus régulière puisque les achats peuvent être faits à toute heure de la journée. Il suffit ensuite d’aller chercher sa commande préparée en magasin ou de se la faire livrer à la maison. Les clients reçoivent leurs produits alimentaires dans des contenants consignés entre 0,50 $ et 2,00 $. Bien que cette nouvelle branche de l’entreprise facilite la vie de la clientèle, elle demande un investissement et des

Encore une fois, ce sont les trois propriétaires qui s’occupent de préparer toutes les commandes en ligne. L’investissement qu’elles mettent dans leur entreprise crée un sentiment de confiance chez leur clientèle qui se fidélise de plus en plus. Les achats chez Aki ont d’ailleurs permis d’épargner plus de 76 800 emballages depuis l’ouverture du commerce. « Nous ne sommes pas des vendeuses. Nous sommes vraiment là-dedans pour l’environnement, pour le zéro déchet. » - Jennifer Grégoire

MARIE-CLAUDE ROBERT

SOPHIE-KRISTINE RICHARD

La création de la boutique en ligne a apporté un changement de comportement chez les consommateurs. Plusieurs produits qui n’avaient pas la cote en magasin, comme les bouchées de chocolat au quinoa, sont devenus extrêmement populaires sur le site. Mme Grégoire explique ce phénomène par le fait que les produits sont peut-être moins visibles dans les chaudières blanches, sur les tablettes, que dans la boutique en ligne, où l’on retrouve une photo et une description de plus de 600 produits. Les femmes derrière Aki ne manquent pas d’idées pour les prochaines années, mais ne veulent pas trop les dévoiler. Une chose est certaine, elles souhaitent retrouver le côté éducation qui a été délaissé dans la dernière année. Toujours dans l’objectif de conscientiser la population aux enjeux environnementaux et sur le zéro déchet, elles aimeraient éventuellement lancer une chaine YouTube, sur laquelle elles offriraient de l’information gratuite et pertinente.

NOTRE SITE EST EN LIGNE!

MINWASHIN.ORG Un nouveau portail sur la culture anicinabe et ses artisans

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 19


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

– ENVIRONNEMENT –

POUR UNE VRAIE RELANCE VERTE! GUY LECLERC

La justice climatique exige un changement de cap majeur et la crise actuelle en est l’occasion. Il faut profiter de cette occasion pour investir dans une véritable relance verte, car la vraie dette intergénérationnelle est environnementale et non financière.

• Conjuguons environnement avec investissements durables, et assurons la diversification et la stabilisation des économies régionales. Chaque mesure devrait être analysée afin de s’assurer que les investissements pour la relance bénéficient autant aux femmes qu’aux hommes. Les femmes doivent être partie prenante de ce virage et leurs conditions de travail et leur rémunération doivent refléter leur apport à la collectivité. L’État doit investir dans la consolidation des services publics, les infrastructures et la petite et moyenne entreprise. En plus des grands programmes d’électrification des transports et d’isolation des bâtiments, les entreprises qui développeront dans le sens de l’intérêt collectif et de la lutte aux changements climatiques devraient être privilégiées en région. On parle notamment : • •

Des entreprises agricoles biologiques, de la culture en serre et de la transformation locale (abattoir, laiterie, boulangerie, petits fruits, etc.). De petites scieries locales et régionales multiessences et de niche pour réduire le transport et permettre des approvisionnements locaux et nous rendre indépendants. Des entreprises de mise en valeur des produits forestiers, notamment les bois d’œuvre et d’ébénisterie, les isolants, les biocarburants (granules de bois), les nouvelles fibres technologiques ainsi que les champignons, les petits fruits, les thés, etc. Tout ça grâce à une foresterie qui optimisera cueillette et mise en valeur de toutes les essences de bois dans le respect d’un aménagement avec aires protégées équilibré et durable. Des entreprises de gestion et de traitement local des matières récupérables et des déchets domestiques et industriels afin de réduire le transport de matières non traitées vers l’extérieur.

SE PRI

Des organismes de création, de production et diffusion artistiques puisque la culture est un important vecteur économique, de développement social, de rayonnement et de rétention de la population. Des pôles touristiques pour créer un appel puissant justifiant les longs déplacements vers notre région. Des centres de recherche dans le secteur minier orientés vers l’atténuation des impacts environnementaux (restauration sécuritaire et permanente, extraction écoresponsable, etc.)

OÙ PRENDRE L’ARGENT POUR CETTE RELANCE? D’abord en révisant la fiscalité des entreprises pour la rendre plus progressive. Puis en cessant de financer les grandes entreprises dont les actionnaires concentrent la richesse hors des régions et camouflent leurs profits dans des paradis fiscaux. À titre d’exemple, la cimenterie McInnis, l’entreprise la plus polluante du Québec, a été subventionnée à 3,75 M$ par emploi (200 emplois). Ce seul financement dans une relance verte pourrait maintenir, avec des subventions salariales, plus de 9 000 emplois en région pendant 20 ans. Soulignons aussi que GNL-Gazoduq produirait 47 Mt/année de gaz à effet de serre et gaspillerait les deux tiers de l’électricité produite par le barrage de La Romaine et nous coûterait plus de 2 G$ en 25 années d’exploitation. Utilisons plutôt notre énergie propre et nos subventions pour une vraie relance verte. Soyons audacieux! Plutôt que de permettre une longue cicatrice de 780 km, d’ouest en est, pour le passage d’énergies fossiles au profit d’intérêts étrangers, offrons-nous en une nordsud, de moins de 550 km, pour une voie ferrée électrifiée au profit des générations futures.

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EN DE MO UEL T VIR

20e gala reconnaissance des bénévoles JEUDI 15 AVRIL 2021 - 19 H

Prestation de Damien Robitaille spécialement conçue pour les bénévoles de Rouyn-Noranda

20 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

INSCRIPTION OBLIGATOIRE

Avant le 14 avril 2020 rouyn-noranda.ca/gala

PLUS DE 2 000 $ EN PRIX À GAGNER


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

– ENVIRONNEMENT –

L’ACQUISITION DE CONNAISSANCES : UN DÉFI DANS LA RÉGION SIMONE PAINCHAUD BOULET ET YVES GRAFTEAUX, ORGANISME DE BASSIN VERSANT DU TÉMISCAMINGUE

L’Abitibi-Témiscamingue est vaste et propice aux loisirs de toutes sortes, en toute quiétude. Mais l’abandon de déchets, l’émission de polluants et la destruction de milieux naturels se font aussi parfois en toute quiétude. Le territoire est tellement vaste qu’il est difficile de le surveiller. Il s’agit d’un enjeu pour plusieurs organisations et ministères de la région. L’acquisition de connaissances sur le territoire est essentielle pour suivre et découvrir les problématiques. Elle aide aussi à déterminer les meilleurs moyens de protéger et restaurer l’environnement. Face aux défis (temps, coûts, déplacements importants), certaines organisations se tournent vers des technologies innovantes, capables de collecter des données de façon plus rapide et simple. À l’ère de l’évolution rapide des techniques d’analyse, l’offre n’a jamais été aussi diversifiée. Nous pouvons donc, mieux que jamais, tenter de comprendre notre environnement. L’utilisation de drones est un bon exemple. Elle permet la prise de photos aériennes géoréférencées et la réalisation de modèles en 3D des sites à l’étude. Cette technologie facilite par exemple le suivi de l’état des bandes riveraines et de la propagation d’espèces envahissantes. Des caméras thermiques peuvent même y être installées pour détecter des sources d’eau sous-marine! En contexte aquatique, la collecte de données vise souvent à déterminer l’occurrence de certaines espèces. Il est maintenant possible d’utiliser l’ADN environnemental pour réaliser un suivi rapide des espèces aquatiques à partir d’un simple échantillon d’eau. En remplaçant les captures traditionnelles au filet, l’échantillon d’eau permet de récupérer le matériel génétique laissé dans l’environnement par les espèces (fragments de peaux, de cellules, d’écailles) qu’il est ensuite possible de détecter en laboratoire. L’espèce qui a produit ces traces peut alors être identifiée par des techniques moléculaires. « Si ce matériel génétique est dégradé après quelques jours, sa présence signifie que l’espèce d’où provient ce matériel génétique se trouvait sur les lieux le jour même ou dans la semaine précédant l’échantillonnage », explique Louis Bernatchez, professeur au Département de biologie de l’Université Laval. Encore peu utilisée, cette technologie a déjà permis de confirmer l’arrivée du Cladocère épineux (crustacé envahissant) au lac Témiscamingue en 2019. Malgré le développement des meilleures innovations, les professionnels ne pourront jamais être partout en même temps. C’est pourquoi l’implication des citoyens dans l’acquisition de connaissances peut faire la différence. Avec le développement d’outils collaboratifs, il devient de plus en plus facile pour les particuliers de transmettre leurs observations. Dans la région, la présence de déchets sauvage, d’espèces particulières et d’espèces envahissantes font déjà l’objet de plateformes de recensement collaboratif (CREAT08.ca, iNaturalist.org, Sentinelle du MELCC). Alors, envie d’y participer?

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 21


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

– ENVIRONNEMENT –

DES NOUVELLES DU CARIBOU FORESTIER EN ABITIBI

ANDRÉANNE LORD

MICHÈLE PAQUETTE, BIOLOGISTE

Le caribou forestier en Abitibi-Témiscamingue se concentre en deux groupes : la harde de Détour-Kesagami et le troupeau de Val-d’Or. Beaucoup de travail a été fait pour préserver les deux troupeaux. Pour Détour-Kesagami, des ajustements ont eu lieu entre les différents intervenants depuis 2013 et pour le troupeau de Val-d’Or, un enclos a été installé en mars 2020. L’épineux problème à résoudre sera celui de la fermeture des chemins forestiers, maintenant appelés chemins multiressources.

reproduction et de migration du caribou. De plus, les forages de l’industrie minière ne se font pas pendant la mise bas. Il faudrait diminuer le nombre de chemins multiressources qui deviennent une autoroute pour les loups l’hiver. MarieÈve Sigouin, ingénieure forestière chez RYAN, explique qu’il s’agit d’un sujet très controversé pour les utilisateurs et sur le plan politique. On veut également développer le côté des connaissances autochtones et promouvoir les aires protégées.

LA HARDE DÉTOUR-KESAGAMI : L’ÉQUIPE CARIBOU

LA HARDE DÉTOUR-KESAGAMI : LA PART AUTOCHTONE

Pour la harde Détour-Kesagami, une « équipe caribou », comprenant la compagnie forestière Matériaux innovants Rayonnier (RYAN), le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), la communauté de Pikogan et la Société pour la nature et les parcs (SNAP), a été mise sur pied en 2013. La harde chevauche la frontière entre le Québec et l’Ontario, mais seulement 5 % des bêtes se trouvent au Québec. On situe entre 300 et 500 le nombre de caribous dans la harde.

Pascale Trudeau-Canasso, abitibiwinni, est gardienne du territoire. Elle habite à Pikogan. Elle raconte que les autochtones s’assurent que leurs droits soient respectés dans le projet. Ils ont consulté les personnes aînées qui les ont informés de l’endroit où ils ont vu des caribous, du moment et des mises bas. Ainsi, dit-elle, en sachant où sont les caribous, on peut leur placer des colliers. Les caribous sont rares, ajoutet-elle, et le projet a ralenti à cause de la COVID. Elle espère que, à l’avenir, il y ait plus d’aires protégées pour qu’il y ait plus de mises bas.

Pour bien traiter les caribous, il faut bien traiter l’habitat. Le caribou fréquente un grand territoire et il n’est pas toujours possible de laisser ce territoire libre de toute présence et exploitation. L’équipe caribou a réussi à amener à 39 % les perturbations de l’habitat dans l’aire occupée par le caribou et à faire des zones protégées qui sont des zones de protection où aucune activité de récolte n’est faite dans les aires de 22 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

LE TROUPEAU DE VAL-D’OR Il ne reste que six individus dans le troupeau valdorien, mentionne Andréanne Lord, spécialiste en environnement pour la nation anishnabe du Lac-Simon. En juillet 2020, un

individu est décédé d’une cause inconnue. Les six autres bêtes vivent dans un enclos de 1,8 hectare, ce qui est beaucoup trop petit, selon Andréanne Lord. En enclos, les caribous sont nourris avec du lichen et de la moulée et sont suivis par un vétérinaire qui s’assure de leur santé. Un gardien est également sur place 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elle espère que les dirigeants déploieront autant d’efforts pour restaurer le territoire, qui est perturbé à 78 %. Pour ce qui est de l’avenir, elle est en attente de la Stratégie sur le caribou forestier et montagnard qui doit paraître en 2021. Pour Ronald Brazeau, anishnabe, directeur du Département des ressources naturelles du Lac-Simon, le caribou représente un animal qui leur a permis de vivre, de passer l’hiver. Il est normal qu’aujourd’hui ils le protègent. ACTION BORÉALE Pour Henri Jacob, écologiste militant et président de l’Action boréale, le troupeau de Val-d’Or, qui est passé de 50 bêtes en 1984 à six bêtes en 2021, est une grande perte, entre autres puisqu’il s’agit du troupeau le plus au sud du Québec. Quant au troupeau de Détour-Kesagami, une partie de la solution résiderait dans la signature d’un décret par le MFFP.


SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

– ENVIRONNEMENT –

DES AIRES PROTÉGÉES, MAIS… LYDIA BLOUIN

Le gouvernement du Québec a rempli son mandat de protéger 17 % des milieux naturels du territoire québécois avant la fin de 2020. Au Canada, seule la Colombie-Britannique y est aussi parvenue. Certains s’en réjouissent, alors que d’autres accusent le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs d’avoir insisté pour que les aires protégées soient choisies en fonction de l’intérêt économique qu’elles pouvaient représenter. Y aurait-il un « mais » à cette bonne nouvelle? LA CRAINTE DES ÉCOLOGISTES À la fin de 2020, il y a eu une course contre la montre pour respecter la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, qui stipulait que 17 % du territoire québécois devait être protégé. Or, cette même convention mentionne également que les aires sélectionnées doivent être représentatives des différents milieux protégés. Cependant, moins de 1 % se trouve au sud du 49e parallèle, soit loin des populations des villes qui pourraient causer de réels dommages à ces environnements. Par ailleurs, l’objectif de protéger des portions du territoire, selon Henri Jacob, président de l’Action boréale, serait de faire de la recherche et de permettre à l’environnement de se régénérer par lui-même, un objectif qui ne serait pas atteint actuellement.

dans la plupartdes aires protégées, ce qui n’est pas dénoncé par les écologistes lorsque l’humain demeure respectueux de l’environnement. L’IMPACT EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE En 2002, l’Action boréale a proposé une carte des territoires pouvant être protégés en AbitibiTémiscamingue. Henri Jacob explique : « Quand on a commencé, en l’an 2000, il y avait 0,4 % du territoire de l’Abitibi qui était protégé, c’était le parc d’Aiguebelle ». En protégeant ces territoires, 12 à 25 % de l’Abitibi-Témiscamingue aurait pu être transformé en aire protégée. En créer davantage aurait permis de sauvegarder des espèces en danger, telles que le caribou de Val-d’Or. Certains projets ont vu le jour depuis, mais avec le parc d’Aiguebelle, cela représente environ 7 % du sol témiscabitibien, alors que 4 % du territoire en plus pourrait facilement être transformé en aires protégées. L’idéal, cependant, serait que chaque région protège environ 17 % de son territoire en tenant compte de différents facteurs tels que la superficie du territoire protégé et sa représentativité par rapport aux sols et aux aires marines. Par ailleurs, avec le nouvel objectif du gouvernement de protéger 30 % de son territoire, il faudrait plutôt protéger une portion équivalente de la région.

Quant à la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), représentée par Alain Branchaud et Pier-Olivier Boudreault, elle juge que les aires choisies sont de qualité, mais que le gouvernement pourrait facilement protéger jusqu’à 22 % du territoire d’ici 2022. En effet, depuis une douzaine d’années, différents mouvements citoyens et environnementaux, en collaboration avec les populations autochtones et locales, travaillent à la mise en place d’aires protégées. La plupart de ces 83 projets sont déjà prêts : il ne manque que de la volonté politique. UN GOUVERNEMENT RASSURANT? Le gouvernement, de son côté, se veut rassurant. Au ministère de l’Environnement de Benoit Charrette, on affirme : « L’atteinte de nos cibles en 2020 n’est pas une fin en soi. Dans le contexte de l’atteinte de la cible de 17 %, il y a des choix qui ont été faits et il est normal que toutes les propositions n’aient pas été retenues à ce moment ». Très fier que la superficie d’aires protégées soit aussi vaste que le Royaume-Uni, soit 257 000 km2, on ajoute que les intérêts financiers n’ont pas été déterminants dans la prise de décision, ce qui contredit les paroles du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, qui affirme avoir été guidé par « la préoccupation de minimiser les impacts socioéconomiques sur les communautés dépendantes de la mise en valeur des forêts ». De plus, le ministre souhaite que l’industrie forestière québécoise se développe dans les 60 prochaines années, ce qui aura un impact majeur sur les troupeaux de caribous, malgré sa promesse de les protéger. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs aussi souhaite rassurer la population. Avec la loi 46, semblerait-il, de nouveaux projets pourraient voir le jour grâce aux nouveaux statuts qu’elle offrira : actuellement, beaucoup des aires protégées sont en fait des réserves de territoire aux fins d’aire protégée (RTFAP) en attente de statuts officiels. Or, selon M. Jacob, le risque réside dans la création de l’un des statuts, les aires protégées d’utilisation durable, sur lesquelles des activités économiques telles que la coupe du bois seront permises. Il craint que le gouvernement n’utilise des décrets pour augmenter graduellement le pourcentage des aires protégées pouvant être exploitées à des fins commerciales. Il est à noter qu’on peut actuellement faire des activités récréotouristiques L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 23


– HISTOIRE –

HISTORIQUE DE LA BATAILLE DE LA QUALITÉ DE L’AIR À ROUYN-NORANDA JULIEN RIVARD, GÉOGRAPHE ET URBANISTE, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE ROUYN-NORANDA

Rouyn-Noranda, une ville polluée? De 1925 à 1975, tout est rejeté dans l’environnement sans aucun traitement : le SO2 et les poussières toxiques de la fonderie Horne, les résidus miniers, les égouts municipaux, les ordures. Dans les années 1970, la ville est reconnue comme la deuxième plus polluée au Canada après Sudbury : une vraie « Grande Noirceur » environnementale. Un grand changement prend forme à partir de 1975, dans la lignée de la Révolution tranquille des années 1960 et des contestations de l’ordre établi, que vient renforcer l’élection du Parti Québécois en 1976. La bataille pour la qualité de l’air est la plus importante et la plus intense. En 1975, il y a création du Mouvement antipollution par les résidus miniers et du Groupe Gobair sur la qualité de l’air, qui fusionnent l’année suivante sous le nom Mouvement Anti-Pollution. Dès lors, les médias octroient une place importante à l’environnement et particulièrement aux retombées de SO2. Les prises de position se multiplient. En

24 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

1976, Fernand Bellehumeur et 30 citoyens obtiennent du juge Jean-Charles Coutu, de la Cour des petites créances, des compensations modestes (au plus 50 $) pour des dommages à la végétation résultant des retombées de SO2. M. Bellehumeur obtient du juge Bélanger des montants plus importants en 1978. En 1977, Marcel Léger, le ministre de l’Environnement, confie au Bureau d’étude sur les substances toxiques (BEST) un important mandat de documenter tous les aspects de l’environnement à Rouyn-Noranda. Il en résulte un volumineux rapport de 40 documents, qui sont largement diffusés. Le ministre met aussi sur pied le Comité permanent sur l’environnement à Rouyn-Noranda (CPERN) pour qu’il représente, informe et consulte la population en rapport avec les études du BEST. Quarante ans plus tard, ces deux initiatives paraissent être les plus importantes d’un grand virage environnemental local. Les études du BEST s’accompagnent d’un vaste débat public sur les actions à prendre, débat qui se poursuit pendant dix ans. La plus importante bataille est celle de

l’usine d’acide sulfurique dans les années 1980. La fonderie Horne avait déjà commencé à moderniser ses installations avec la mise en production du réacteur Noranda en 1973, qui facilite le captage des gaz et des poussières. Cependant, elle tergiverse et menace même de fermer ses installations, jusqu’à ce qu’elle obtienne, en 1987, des « prêts » de la part des gouvernements fédéral et québécois, couvrant les deux tiers de l’investissement annoncé de 125 M$ pour la construction d’une usine d’acide sulfurique destinée à capter 50 % des émissions de SO2. L’usine entre en activité en janvier 1991. Le CPERN, avec un large soutien de la population, réclame alors le captage de 90 % du SO2. En 1992, la compagnie s’engage à le faire pour l’an 2000, ce qu’elle réalise. Elle poursuit ensuite sa modernisation. En 2020, la fonderie fonctionne toujours et 96 % du SO2 est maintenant capté et les émissions de poussières ne représentent que 4 % de celles de 1978. Cependant, la bataille n’est pas terminée parce que les rejets d’arsenic, de plomb et de cadmium constituent encore un risque pour la santé d’une partie de la population.


– LITTÉRATURE –

SAMUEL LAROCHELLE : METTRE CŒUR SUR TABLE JOANIE DION

Lorsqu’il a terminé, au printemps 2019, l’écriture de sa série de romans pour adolescents, Lilie, il a eu envie d’explorer de nouveaux genres littéraires, plus intimes. Il craignait cependant, dit-il, « que le mot “poésie” fasse peur aux gens » et décourage « ceux qui ont le préjugé défavorable envers la poésie [et qui] pourraient s’empêcher de découvrir [ses nouveaux projets] ». Au contraire, il souhaite que les gens s’identifient à ses textes emplis d’authenticité, tout comme ils l’avaient fait avec ses premiers romans. Bien que Combattre la nuit une étoile à la fois soit né d’une commande de l’éditeur, il estime que les thèmes de la recherche amoureuse, du rapport au corps, de la confiance en soi, de la sexualité, du consentement, du couple, forment un tout. Avec cette signature qu’on lui connaît, « dans la rythmique de ses mots et ses phrases, dans son humour

éclatant, dans sa façon d’écrire imagée », Samuel Larochelle revient en force avec un roman jeunesse et un roman pour jeunes adultes qui batifolent avec la poésie, mais pas trop. « Ça flirte avec la poésie, des fois c’est une réflexion proche de la chronique, d’autres fois, c’est de la narration pas loin du roman, mais, dans tous les cas, je veux que ça touche et que ça fasse rire, que ce soit compris de façon très brute », affirme celui qui prêche l’accessibilité du texte.

Combattre la nuit une étoile à la fois est disponible partout en librairies depuis le 12 mars dernier et J’ai échappé mon cœur dans ta bouche paraîtra au mois d’avril.

La différence majeure avec ses premiers livres, c’est son besoin viscéral d’exprimer tout ce qui montait naturellement en lui en écrivant. « Comme être humain et comme artiste, j’avais besoin d’exposer ce que j’ai dans le cœur. Je voulais montrer autant l’anecdote complètement ridicule et vraiment rocambolesque, que les blessures d’enfance, que les blessures d’adulte. » C’est un Samuel Larochelle ému qui livre une réflexion très intime et touchante sur son rapport à lui-même dans l’écriture. Il confie qu’il a recensé une certaine noirceur qui émergeait de ses textes, « mais qu’il y avait quand même une lumière plus forte qui résistait [et qu’il a] décidé de lui laisser prendre beaucoup plus d’espace ». Il émane de lui une confiance que ses nouveaux projets rejoignent de nombreux lecteurs, sachant qu’il se dévoile comme jamais. C’est lorsqu’il est le plus lui-même dans ses textes qu’il touche le plus. Et qu’il y parvient le mieux.

SANDRA LAROCHELLE

Si Samuel Larochelle se met personnellement en scène dans ses deux nouveaux romans, c’est que le désormais bien connu romancier a appris à faire confiance à sa « poésie pas tant poésie ». En publiant ces deux livres très pointus sur son expérience personnelle dans lesquels il raconte les blessures de son enfance jusqu’à l’âge adulte, l’écrivain amossois explore sa sensibilité et nous l’offre de manière plus authentique que jamais. Il nous invite dans son monde avec Combattre la nuit une étoile à la fois (éditions Héritage) et J’ai échappé mon cœur dans ta bouche (éditions Stanké).

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 25


FÉLICITATIONS À TOUS LES FINALISTES !

Rendez-vous sur la page Facebook du CCAT le 15 avril à 15h pour découvrir les lauréat.es

PRIX RELÈVE PRIX DU CALQ

ARTISTE DE L’ANNÉE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

PRIX COUP DE CŒUR

PRIX TRAVAILLEUR DE L’OMBRE

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INTÉGRATION DES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES

PRIX PARTENARIAT

26 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

PRIX DU PUBLIC

TVA ABITIBI-TÉMISCAMINGUE


– DANSE –

L0GIQUE FL0UE ABSOLUTION : S’ÉVADER GRÂCE À LA DANSE JADE BOURGEOIS

PASCALE MÉTHOT

Du 5 au 11 avril, Sébastien Cossette-Masse et sa collègue Marie-France Jacques de l’organisation Nouveau mouvement seront en résidence au Petit Théâtre de Rouyn-Noranda pour créer une toute nouvelle itération du projet L0gique Fl0ue. Deux groupes de cobayes pourront participer à la sortie de résidence du 11 avril et contribuer à tester le spectacle.

« L0GIQUE FL0UE EXISTE POUR AIDER LES GENS À SE LIBÉRER » L0gique Fl0ue est un spectacle participatif qualifié de jeu d’évasion dansé. Le but est de libérer l’interprète par la résolution d’énigmes et la réalisation de mouvements chorégraphiés. Le public tient donc la pièce entre ses mains et est appelé à participer du début à la fin, à la manière d’un jeu d’évasion. Pour Sébastien Cossette-Masse, il est primordial de faire des spectateurs une partie intégrante de la pièce, que ce soit au stade de la création ou pendant le spectacle. « On veut créer une libération intérieure chez les gens. Qu’en aidant un “personnage” à se libérer, les participants vivent une certaine libération par le jeu. » L’œuvre se décline présentement en deux versions, soit une extérieure (L0gique Fl0ue : Affranchissement) et une virtuelle, par l’entremise de la plateforme Zoom (L0gique Fl0ue : Avènement). Dans le cadre de sa résidence, Sébastien Cossette-Masse travaillera à la création d’une toute nouvelle

version numérique de son œuvre en collaboration avec les talents du Petit Théâtre. Ils exploreront ce Nouveau Monde à travers la technologie Augmenta, qui fonctionne grâce à des capteurs de mouvement. Dans cette nouvelle mouture, les spectateurs seront directement sur scène et devront avancer dans le jeu en se déplaçant dans l’espace pour compléter le jeu d’évasion et arriver à se libérer. UN ATTACHEMENT POUR LA RÉGION Bien qu’il ne soit pas originaire de l’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Cossette-Masse n’en est pas à sa première présence chez nous. Comme il vient aussi d’une région éloignée – soit « le fin fond de la Montérégie » – l’artiste chérit tout particulièrement les projets qui lui permettent de créer loin des grands centres culturels. L’an passé, il a par exemple donné des spectacles dans des résidences pour personnes âgées de Val-d’Or, afin de faire bouger les résidents et de leur amener un petit bout de culture, en plus de donner des ateliers au Centre de musique et de danse.

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28 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


– ENVIRONNEMENT –

LES AMBASSADEURS ZÉRO DÉCHET : TRAVAILLER ENSEMBLE POUR L’ENVIRONNEMENT

26 MARS ― 16 MAI 2021 Deux expositions du Musée d’art de Joliette

ENTRETIEN AVEC ARIANE LAMPRON, DES AMBASSADEURS ZÉRO DÉCHET

Les Ambassadeurs Zéro Déchet de l’Abitibi-Témiscamingue est un organisme à but non lucratif qui a pour but d’encourager les Témiscabitibiens à diminuer l’impact environnemental de leurs actions. Depuis près de trois ans, ses comités bénévoles réalisent différents projets à saveur écologique. Le plus connu est le groupe Facebook « Mouvement Zéro Déchet Abitibi-Témiscamingue », qui réunit 6300 membres passionnés et dispersés à travers la région. En plus de rassembler cette communauté, les ambassadeurs créent du contenu informatif pour sensibiliser la population, organisent des activités de ramassage de déchets, promeuvent des initiatives locales intéressantes, etc.

pour faire des essuie-tout réutilisables ou de réutiliser les pots en verre pour faire son épicerie en vrac.

Ariane Lampron, ambassadrice Zéro Déchet, nous a expliqué comment tendre vers un mode de vie « Zéro Déchet » grâce au principe de réflexion des 8 R.

6. RÉDUIRE Nous sommes dans une société de surconsommation. Soyons plus forts que le marketing et interrogeonsnous sur nos vrais besoins. Avons-nous besoin d’avoir un nouveau cellulaire ou une nouvelle garde-robe?

1. RENDRE À LA TERRE (COMPOSTER) La décomposition des matières organiques au compost (avec oxygène) crée 23 fois moins de GES que la décomposition dans les poubelles (sans oxygène). 2. RECYCLER Il est important de bien faire le tri du recyclage grâce à l’application « Ça va où? », car toutes les matières ne se recyclent pas. La création du produit, le transport, le traitement du recyclage et la retransformation ont un impact écologique élevé. Le recyclage ne peut pas sauver la situation environnementale à elle seule. 3. RÉINVENTER C’est de trouver une autre utilité afin d’éviter d’acheter un objet neuf. Il est possible de garder les vêtements usés

4. RÉUTILISER Il est encore plus profitable d’opter pour des produits réutilisables que jetables. C’est le cas des ustensiles et des articles de cuisine réutilisables (Bee Wrap, Cookina, dessous en silicone qui remplacent la pellicule plastique et le papier d’aluminium). 5. RÉPARER C’est brisé? On jette et on rachète? Il faut se rappeler qu’on travaille pour obtenir ces objets neufs et que ce temps peut être investi pour les réparer (vêtements, électroménager).

LES OUVRAGES ET LES HEURES Monique Régimbald-Zeiber

7. REFUSER Nous avons tous déjà accepté des objets promotionnels gratuits qui n’ont jamais servi ou une bouteille d’eau même si nous avions une gourde d’eau. Pourquoi ne pas simplement refuser poliment? 8. REVENDIQUER Faire une action pour l’avancement du bien commun. Il est possible de mentionner votre intérêt sur les dossiers environnemental, de vous impliquer dans une organisation environnementale, de mettre en œuvre des projets de réduction commune des déchets ou de faire des choix politiques en accord avec l’environnement.

ICI AILLEURS D’AUTRES SPECTRES Jin-me Yoon

NOUVEL ESPACE BOUTIQUE

Envie de contribuer à la protec�on de l’environnement? Devenez membre !

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 29


– MA RÉGION, J’EN MANGE –

SHANGALA OU BEIGNET DE CARNAVAL – RECETTE ALSACIENNE DE MAMEMA CHEF RÉGIS HENLIN, DES BECS SUCRÉS-SALÉS (VAL-D’OR)

INGRÉDIENTS

COURTOISIE

2 œufs des Fermes Richard 125 ml (1/2 tasse) de sucre 50 ml (3 c. à soupe et 1 c. à thé) de beurre salé fondu et froid 250 ml (1 tasse) de farine 3 ml (1/2 c. à thé) de poudre à pâte 150 ml (2/3 tasse) d’amandes en poudre

30 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Ajouter la tasse de farine tamisée avec la poudre à pâte et la poudre d’amande. Bien mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte molle. Laisser reposer 2 heures au frais couvert d’un linge.

MÉTHODE

Façonner des petits boudins de pâte d’environ 1 cm d’épaisseur et 5 à 7 cm de long, en ajoutant un peu de farine au besoin pour que la pâte ne colle pas trop.

Monter les 2 œufs avec le sucre jusqu’à blanchissement de l’appareil.

Frire à la friteuse à 180 °C (350 °F) environ 6 à 8 minutes en les retournant à mi-cuisson.

Ajouter 50 ml de beurre salé fondu froid.

Laisser refroidir et déguster à la collation ou au dessert! A Güeter! Bon appétit!


CALENDRIER CULTUREL CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

En raison des mesures annoncées par le gouvernement concernant En raison deslemesures COVID-19, annoncées il se peut par le que gouvernement certains desconcernant le COVID-19, il se peut que certains des spectacles en présentiel calendrier annulés. Veuillez vous référer directement aux diffuseurs pour les renseignements spectacles endu présentiel dusoient calendrier soient annulés. les plus àvous jour.référer directement aux diffuseurs pour Veuillez les renseignements les plus à jour. HUMOUR

THÉÂTRE

Dans des grosses cr**sse de salles Pierre-Yves Roy-Desmarais 9 avril, Théâtre Télébec (VO) 10 avril, Théâtre du cuivre (RN) 11 avril, Salle de spectacles Desjardins (La Sarre) 12 avril, Théâtre des Eskers (Amos)

Oléanna – Théâtre Omnibus 7 avril, Salle de spectacles Desjardins (La Sarre) 8 avril, Théâtre des Eskers (Amos) 9 avril, Théâtre du cuivre (RN) 10 avril, Théâtre Télébec (VO)

Show de boucane – Christian Leduc Jusqu’au 25 avril, Centre d’exposition du Rift (Ville-Marie)

DIVERS

Les ouvrages et les heures – Monique Régimbald-Zeiber Jusqu’au 16 mai, MA Musée d’art (RN)

MUSIQUE Bleu Jeans Bleu 9 avril, Salle de spectacles Desjardins (La Sarre) Hommage à Haydn – Orchestre symphonique régional AT 13 avril, Théâtre Télébec (VO) 14 avril, Théâtre des Eskers (Amos) 16 avril, Théâtre du cuivre (RN) Orchestre symphonique régional AT et le violoniste Stéphane Tétrault 17 avril, Salle de spectacles Desjardins (La Sarre)

Atelier libre 12 févr. au 11 juin, MA Musée d’art (RN)

Zéro Déchet – L’Artouche Jusqu’au 25 avril, Centre d’exposition du Rift (Ville-Marie)

Ici ailleurs d’autres spectres – Jin-Me Yoon Jusqu’au 16 mai, MA Musée d’art (RN)

Dessin de modèle vivant 13 févr. au 5 juin, MA Musée d’art (RN) Sortie de résidence – Nouveau Mouvement 11 avril, Petit théâtre du Vieux Noranda

JEUNE PUBLIC Épinette et maïs soufflé – Mélanie Nadeau 10 avril, Théâtre des Eskers (Amos)

EXPOSITIONS Interlocution – Annie Cantin 25 février au 22 avril, Centre d’art de La Sarre

CONTE L’heure du conte – Phoenix Mockingbird 17 avril, Théâtre des Eskers (Amos)

Abitibi 360 – Serge Bordeleau Du 12 février au 25 avril, Centre d’exposition du Rift (Ville-Marie)

Pour qu’il soit fait mention de votre événement dans la prochaine édition de L’Indice bohémien, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, à partir du site Web du CCAT au ccat.qc.ca/soumettre-evenement.php. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEN AVRIL 2021 31


CONCOURS Les

1

er

au 23 avril 2021

Dans toutes les bibliothèques de la région

Visuels utilisés par Réseau BIBLIO Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec avec l’autorisation des Éditions Michel Quintin.

Angliers • Arntfield • Aupaluk • Barraute • Béarn • Beaucanton • Beaudry • Belcourt • Bellecombe • Belleterre • Berry • Cadillac • Cléricy • Clerval • Cloutier • Colombourg • Destor Duparquet • Dupuy • Évain • Fabre • Fugèreville • Guérin • Guyenne • Kitcisakik • Kuujjuaq • La Corne • La Morandière • La Motte • La Reine • Laforce • Landrienne • Latulipe • Laverlochère Lebel-sur-Quévillon • Lorrainville • Macamic • Malartic • Manneville • Matagami • Moffet • Montbeillard • Mont-Brun • Nédélec • Normétal • Notre-Dame-du-Nord • Oujé-Bougoumou • Palmarolle Poularies • Puvirnituq • Preissac • Rémigny • Rivière-Héva • Rochebeaucourt • Rollet • Salluit • St-Bruno-de-Guigues • St-Dominique-du-Rosaire • St-Eugène-de-Guigues • Ste-Germaine-Boulé Ste-Gertrude • Ste-Hélène-de-Mancebourg • Senneterre • Taschereau • Timiskaming • Val-Paradis • Val-St-Gilles • Villebois • Ville-Marie • Winneway

32 AVRIL 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


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